Chronique n°20

11 septembre 2008 par - DVD

Blade RunnerLe prix du syndicat de la critique est allé, et c’est justice, aux magnifiques coffrets sur BLADE RUNNER qui comprend 5 montages différents, 5 versions du film et sur Douglas Sirk. Ce dernier, édité par Carlotta, est une merveille : copies magnifiques (celle du TEMPS D’AIMER ET DU TEMPS DE MOURIR, œuvre magnifique à peine desservie par John Gavin, est vraiment splendide) et suppléments incroyables. À ce stade, on ne peut même plus parler de bonus. Carlotta nous offre en effet en plus d’un entretien avec Sirk, d’un décryptage des conversations avec Jon Hallyday (qui éclairent LE TEMPS D’AIMER d’une couleur très autobiographique) les premières versions, dues à John Stahl, de MAGNIFICENT OBSESSION (LE SECRET MAGNIFIQUE) et d’IMITATION OF LIFE (MIRAGE DE LA VIE). Je dois dire d’ailleurs qu’en ce qui concerne IMITATION, le Stahl me paraît supérieur à son remake. Il est certes moins lyrique, moins flamboyant et sa fin est moins bouleversante, mais il est plus réaliste, plus vraisemblable. Et surtout le traitement des rapports raciaux me semble plus audacieux, plus libéral. Comme nous l’écrivions dans 50 ans de cinéma américain (dans la première version) : « la domestique noire, détentrice d’une recette secrète, s’associe à sa patronne pour créer ce qui deviendra « un empire de la crêpe » et fait fortune, ce qui lui permettra au moins de se payer un bel enterrement au lieu de le devoir à la charité de son employeur ». Il est intéressant de comparer la Béatrice incarnée par Claudette Colbert, femme sensible, énergique, pleine d’humour, vivante à la Lola du Sirk qui en fait une actrice médiocre (du moins on le suppose), dévorée par l’ambition, et par ailleurs, complètement superficielle et insipide. C’est peut-être le seul angle qu’a trouvé Sirk pour pallier aux limites de Turner et jouer sur son image.
Coffet Douglas Sirk

Scandal in Paris

Ce coffret comprend l’un des chefs-d’œuvre de Sirk, ALL THAT HEAVEN ALLOWS (Todd Haynes en fit un remake) dont le dernier plan est tout aussi sublime que celui du TEMPS D’AIMER (le reflet de John Gavin dans l’eau) et j’ai revu une grande partie de MAGNIFICENT OBSESSION en le préférant nettement au souvenir que j’en avais. L’élégance du découpage, de la mise en scène communique un charme mystérieux à ce mélodrame insensé. Et on regrette d’autant plus l’absence de THERE IS ALWAYS TOMORROW, un de mes Sirk préférés avec SCANDAL IN PARIS disponible chez Kino.

Je t’aime, je t’aimeDans un registre différent, saluons aux Editions Montparnasse, la sortie de JE T’AIME, JE T’AIME, un des grands chefs-d’œuvre d’Alain Resnais que j’ai redécouvert trop tardivement et que j’ai déjà revu deux fois. Magnifique histoire d’amour fantastique, aussi bouleversante que celle de LA JETÉE, très bien écrite par Jacques Sternberg, avec un Claude Rich déjà génial. Une version DVD éclatante et remasterisée avec en compléments une interview audio de Alain Renais, de Claude Rich, des analyses du film et un livret de 32 pages. Quelle jeunesse, quelle invention. Du coup je me suis rué sur CŒURS pour prolonger ce bonheur.

Les 24 portraits d’Alain CavalierBonheur immense aussi avec LES 24 PORTRAITS D’ALAIN CAVALIER (ARTE) qui nous fait découvrir la fleuriste Violette, la dame lavabo « qui se sent assez verdienne », la relieuse, la corsetière, la romancière Béatrix Beck (LEON MORIN PRETRE)…En peu de temps, de manière mystérieuse, sans jamais essayer de faire disparaître la réserve, la timidité, le quant à soi de toutes ces travailleuses, Cavalier nous fait découvrir des mondes, des univers. Avec rien. Ou plutôt avec un rien qui est immense. Au passage, filmant une souffleuse de verre, il s’interroge sur ce que c’est qu’un plan et se demande si le verre n’est pas plus résistant que la pellicule.

L’avocat de la terreurAutre documentaire passionnant, dans un style, un ton différent, L’AVOCAT DE LA TERREUR de Barbet Schroeder sur Jacques Verges. En fait Barbet sent bien qu’à partir d’un moment, on a fait le tour, sinon du personnage, du moins de la manière dont il se met en scène, de l’image qu’il s’est créé et qui finit par vous horripiler. Et il fait dévier le film vers une autopsie du terrorisme qui devient vite fascinant.

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Commentaires (26)

 

  1. Helder Jean DIAS dit :

    Bonjour monsieur Tavernier,

    Pourriez-vous, s’il-vous-plait, me dire comment trouver sur DVD ou par téléchargement légal internet, le film « O salto », de Christian de Challonge, prix jean Vigo 1968 ?

    Merci d’avance pour votre réponse !

    Cordialement

    Helder Jean DIAS

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Helder Jean Dias
      Je n’en ai pas la moindre idée. La productrice Michelle de Broca a vendu son catalogue mais je ne sais même pas si O SALTO en faisait toujours partie ou s’il était toujours aux ARTISTES ASSOCIÉS

  2. Pour ce qui est de l’incursion des français (et francophones)dans la SF et le fantastique (on en parle beaucoup ces temps-ci mais avouons que les résultats sont peu convaincants… n’en déplaise à Yannick Dahan. Au fait, Bertrand, connaissez-vous ce fou furieux éminemment sympathique qui secoue un peu la critique française avec une énergie salutaire?), il serait juste de citer:
    1) pour le fantastique, le formidable G Franju dont on peut rappeler que Les yeux sans visage sont disponibles dans une belle copie chez Carlotta. Judex est disponibles aux Cahiers du cinéma mais je ne connais pas l’état de la copie
    2)C de Chalonges avait réussi son adaptation de Malevil qui réussissait à créer un monde post apocalyptique saisissant.Quelques passges à vide mais des scènes très réussies et des compositions réussies (Serrault, Trintignant et Villeret surtout… Dutronc est un peu hors jeu)
    3)le génial La chute de la maison Usher d’Epstein
    4)les films d’André Delvaux à commencer par sa superbe adaptation du roi Cophetua de Gracq intitulée Rendez-vous à Bray (dispo en DVD dans un coffret superbe) et Un soir, un train avec Montand
    5)les films de Raoul Servais courts (regardez sur internet Harpya) ou longs (Taxandria est parfois très beau mais un peu confus… notons que l’auteur a collaboré avec Schuiten et Peters les auteurs des superbes BD du cycle « les cités obscures »)
    6)Avec Caro, Jeunet a réalisé non seulement le très réussi Delicatessen mais avant le très « no future » bunker de la dernière rafale et après le mal compris cité des enfants perdus bénéficiant de décors, photographie, musique sublimes (+ interprétation au diapason: Emilfork génial en tête!)avec un scénario que je trouve accompli
    7)La jetée de Marker…forcément sublime!
    8)Alphaville de Godard un peu oublié mais à mon sens l’une de ses plus belles réussites!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      Puis je ajouter ma MORT EN DIRECT. Il y a aussi cette tentative ratée mais curieuse de Jean faurez d’adapter les HISTOIRES EXTRAORDINAIRES de Poe. A près l’échec de la sortie, le film avait été morcelé et distribué en 3 courts métrages

      • Cher Bertrand,
        Si je ne vous ai cité c’est qu’un autre l’avait fait avant moi! Bien évidemment, je n’oublie pas La mort en direct pour de multiples raisons (Romy, la résurrection de Keitel, un traitement SF jouant sur d’infimes décalages anticipant les dérives de la TV réalité et réussissant là où Wenders échouera en partie sur son ambitieux mais très inégal jusqu’au bout du monde).Ce film est passionnant , âpre et ne ressemble vraiment à aucun autre dans votre filmographie par quelque bout que je le prenne: d’ailleurs, il serait passionnant de savoir d’où vous est venue l’envie de ce film… En modernisant quelques éléments (le récit présente quelques accents « contextuels » des années 40 un peu gênants), je pense que vous auriez suffisamment de recul pour concevoir une adaptation passionnante de Ravage de Barjavel en y insufflant quelques annotations contemporaines, en montrant comment la communauté peut se reconstituer après la catastrophe,etc…

  3. Rapide message avant boulot:
    1)mille fois oui! A Cavalier doit être célébré comme il se doit, c’est à dire comme l’un de nos plus importants cinéastes.Passionnant dès ses « films classiques », il a su inventer un art de la confidence, un génie de filmage à la 1ère personne qui n’appartiennent qu’à lui! J’avais vu ses « portraits » sur arte à l’époque et j’avais été bouleversé et par l’attention envers ces « femmes au travail » et par la perfection plastique de ces miniatures. ilfaut signaler qu’arte a édité le très célébré en son temps Thérèse (qui demeure un chef d’oeuvre) accompagné par un très beau court sur G de la Tour (réalisé à l’occasion d’une expostion magnifique il y a une douzaine d’années); Je déplore que n’existe pas en revanche de DVD de l’unique, percutant et bouleversant libera me qui m’avait, à l’époque, semblé dépasser le statut de film théorique et expérimental (un film muet sur l’oppression et la résistance, en studio) pour atteindre la perfection de certains films muets tels Le vent de Sjostrom ou Le dernier des hommes de murnau (pas un lien thématique ou plastique direct mais plutôt un traitement très concret de l’allégorie)
    2)je t’aime, je t’aime, film maudit de Resnais est un tourbillon temporel assez inoubliable dont l’échec commercial me semble imputable et à sa complexité (aussi riche que déroutante) et à l’évolution du public (l’année dernière… aurait-il plu au public de 1968? j’ai un doute).
    En tout cas, il faut le voir. A quand, une sortie DVD Z2 de l’un de mes Resnais favoris: Providence? Pourquoi, tarde t’elle autant?

  4. Catherine dit :

    Je suis tombée un jour par hasard sur le dvd (digipack/édition ‘Ciné Club’)’Scandal in Paris’ de Douglas Sirk, inspiré des aventures de Vidocq. La copie est assez mauvaise, l’ambiance « pellicule rayée » a aussi son charme,mais c’est un film magnifique, sur le domaine du conte et de la fable, inutile de dire que George Sanders y est très inspiré…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Catherine
      J’ai parlé de ce film que j’adore dans une précédente chronique et j’indiquais que le dvd zone 1 de Kino était meilleur. Le matériel d’origine est pauvre. Il ne reste qu’une copie 16mm je crois.

    • C’est vrai que la copie est dans un état horrible mais quel film intelligent!
      Et Sanders est un acteur fabuleux ici comme chez Lang (si ce n’est fait , voyez le dans Manhunt), chez Mankiewicz ou chez le passionnant Albert Lewin (dont j’attends un coffret regroupant The moon and sixpence/Dorian Gray/Pandora diffusés régulièrement par notre cher Patrick Brion… note en passnt, je vous recommande le positif d’avril avec son dossier sur la peinture au cinéma, y figure un article magistral sur Lewin).

      • Deer Hunter dit :

        A Jean Jacques : autant je ne peux qu’approuver votre admiration pour Sanders dont le plaisir de le voir promener son dandysme d’un film à l’autre (quelle filmographie !) aiguillonne une légère culpabilité comme celle de l’amour des sucreries, ainsi que votre jugement sur Lewin (inoubliable Dorian Gray), autant je ne puis me rallier à votre enthousiasme sur Manhunt. Découvert à l’occasion récente de sa reprise à Paris, j’ai trouvé le film de Lang très daté et ne résistant qu’à peine au ridicule dans certaines scènes, dont celle de la traque finale dans la grotte. Et Walter Pidgeon en séducteur à la petite semaine est aussi mièvre que grotesque et exaspérant. Ayant revu durant cette même semaine Lifeboat (certes un très bon Hitch), j’ai n’ai pu résister à établir une conclusion que certains jugeront certainement hâtive, selon laquelle, dans l’ensemble, les films d’Hitchcock résistaient beaucoup mieux au temps que ceux de Lang. Ps : Cher Bertrand, de nouveau, bravo à Arte pour l’initiative consistant à programmer cette rétrospective, c’est avec un plaisir mâtiné d’admiration que j’ai revu La vie et rien d’autre et me suis délecté des dialogues (de Cosmos j’imagine) aussi brillants qu’éprouvants, et dont on devine qu’ils sont très justes quant à la réalité de cette époque.

  5. J’ai moi aussi découvert votre blog récemment et je souhaite vous faire partager l’un de nos récents coup de coeur artistiques: il s’agit de la jeune peintre Aurélie Bauer, qui a été l’élève de François Boisrond (lui-même, fils de…) aux Beaux Arts de Paris.

    Elle est, elle aussi, passionnée de cinéma américain des années 40 et 50 et elle décrypte les liens entre peinture et cinéma. Elle a « dissèqué » dernièrement « REAR WINDOW » et « NORTH BY NORTHWEST » d’Hitchcock, sous la forme de 120 toiles (pour chaque film!) de petit format.

    Elle travaille actuellement sur le film de Douglas Sirk « WRITTEN ON THE WIND » à propos duquel elle entreprendra la même démarche que sur les films d’Hitchcock.
    L’objectif étant, cette fois, de repérer les cadrages proches de ceux de certains maîtres anciens (Poussin…), de travailler sur la lumière en utilisant le noir comme dans ses précédentes toiles et d’analyser la peinture de paysage qui se traduit ici par la peinture de décor en studio; ceci complété par un travail sur l’icône grace à la présence de Lauren Bacall.

    Si cette démarche vous intéresse, je vous invite à jeter un oeil sur ce lien http://www.galerie-elizabethcouturier.com/artistes_oeuvres.php?art=7
    qui vous donnera un petit aperçu de son travail.

    Bien cordialement…et bravo encore, pour l’ensemble de vos actions!

    Elizabeth Couturier

  6. Hervé Plagnol dit :

    Pardonnez un commentaire en forme de question à Bertrand Tavernier sur le cinéma américain.
    Dans une des éditions de votre livre sur le cinéma américain vous aviez intégré un dictionnaire des acteurs « secondaires ».
    Connaîtriez-vous, en Anglais ou Français, un dictionnaire de ce type ? Avez vous les éléments d’un tel dictionnaire, plus étoffé que ce que vous aviez publié ?
    Ne trouvez vous pas qu’il mériterait d’exister, tant ces acteurs dits secondaires sont remarquables et intéressants?
    Ma profonde gratitude pour tout ce que vous faites. Continuez. On devrait créer un « Institut du cinéma américain en France » pour regrouper tous les éléments (critiques, livres, rencontres etc.) sur le sujet.
    Hervé Plagnol
    (vu récemment « decision at Sundown » : quel beau film ! Tout en nuances et ambiguïtés. )

  7. Alain dit :

    Merci pour votre blog, et de vos commentaires cinéphiles et passionnés qui font tant défaut aujourd’hui dans la presse cinéma. Visiteur mais pas commentateur, je passe aujourd’hui le pas après la découverte du « temps d’aimer temps de mourir » de Sirk que je ne connaissais pas et que j’ai trouvé formidable. Cette production « Hollywoodienne » n’a en fait rien de très hollywoodien dans sa narration, plutôt « road movie », sa véritable histoire ne se découvre que très tard et l’ensemble est plutôt atypique pour un film de studio de l’époque… Une découverte, vraiment.
    Bonne suite à vous ici ou ailleurs,

  8. J’attends aussi FATHER BROWN et surtout THE SPIDER AND THE FLY. Sans parler de la version non remontée et mutilée par la MGM de SCAPEGOAT.
    Hamer a participé à un film de Charles Frend SAN DEMETRIO LONDON qui vient de sortir en dvd et bien sûr on peut voir son remarquable sketch de AU COEUR DE LA NUIT.

    • Lydia Bezard dit :

      Je suis de Semur en vallon, département de la Sarthe, où le film THE SCAPEGOAT (le Bouc Emissaire) a été tourné. Je surveille votre blog depuis octobre 2008 en espérant de pouvoir voir un jour, quelque part sur Internet, la version non remontée et mutilée par la MGM. J’ai le DVD en Anglais de la version mutilée (dommage qu’il ne soit pas possible de trouver une version française nul part vu que le film a été tourné en France). Tous les gens de la région, et encore aujourd’hui, se souviennent que pendant deux jours entiers des scènes de chasse ont été tournées en forêt de Vibraye (à 3km de Semur en Vallon) et que rien n’apparaît de tout cela dans le film (a part 5 secondes).
      Une grande déception pour les gens de la région qui ont une grande passion pour la chasse.
      Les ancêtres de Daphné du Maurier qui a écrit le Bouc Emissaire étaient de notre région, le film a été tourné dans notre région c’est pourquoi cet intérêt de revoir le film du Bouc émissaire encore actuellement.

      Pouvons nous espérer un jour pouvoir voir cette version complète du film ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        Chère Lydia, je ne suis pas malheureusement à la tete du catalogue mais je fais suivre votre opinion à la fondation Scorcese

        • Anne Hall dit :

          Bonjour,
          J’aimerais aussi voir la version non mutilée du SCAPEGOAT. Au Mans, des gens se souviennent d’avoir assisté à une projection de cette version longue, doublée, avant la sortie de la version courte.
          Est-ce qu’une copie de cette version pourrait exister encore quelque part en France, pour éviter d’attendre la fondation?
          Merci d’avance pour votre réponse.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A ANNE HALL
          Je suis en train de faire des recherches mais j’ai des doutes. Dave Kehr m’a donné une personne à contacter

        • Anne Hall dit :

          Une personne qui semble bien informée sur la mutilation de THE SCAPEGOAT est l’historien du cinéma Philip Kemp, auteur de l’article « Robert Hamer after Ealing » dans BRITISH CINEMA OF THE 1950S.
          Pourriez-vous nous tenir au courant des résultats de vos recherches sur ce film, sur le blog ou par e-mail?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Anne Hall
          Bien sur, je les posterai sur le blog

  9. Alain dit :

    Je viens de découvrir votre blog, félicitations. J’en profite pour vous remercier de m’avoir fait découvrir Robert Hamer, grâce à vos commentaires éclairés sur le coffret Ealing. Depuis, j’ai pu voir Pink strings and sealing wax et The long memory. Et je désespère de voir une édition de Father Brown. Continuez de parler de votre passion qui est aussi celle de vos lecteurs.

    Alain S.

  10. J’aimais bien l’ALLIANCE qui est un film hélas très rare tout comme O SALTO de Christian de Challonge. Merci pour votre appréciation de LA MORT EN DIRECT.

    • Voilà la raison pour laquelle je n’avais pas parlé de La mort en direct: il avait été défendu ailleurs!
      J’ignorais que ce film avait été mal accueilli à sa sortie mais l’explication en est simple: d’une part vous avez rebondi, après Coup de torchon dans une direction totalement inattendue (et nombre de critiques détestent l’inattendu sauf s’ils sont les premiers à en déceler les vertus!), d’autre part on vous faisait payer le gros succès et la réussite difficilement contestable de Coup de torchon.
      Vous partagez avec Chabrol une rare vertu: votre solidité face à l’adversité que ce soit celle du montage d’un projet, des aléas de tournage et de production, in fine celle de la critique et de l’accueil public… un secret qui est la passion de filmer, toujours prête à se régénérer que ce soit après un succès ou après un échec. Encore chapeau bas!!!

  11. Merci pour vos compliments. J’attends le coffret de Carlotta avec LA RONDE DE L’AUBE., j’aime beaucoup ALL I DESIRE et beaucoup moins les Amants de Salzbourg malgré de jolis plans décoratifs. On en avait fait un remake plus intéressant.

  12. Damien dit :

    « Le secret magnifique » peut certes rebuter certains spectateurs au premier abord (ce qui fut mon cas). Comme le confirme votre vision du film, ce mélodrame n’en est pas pas moins pratiquement surréaliste grâce à Sirk : sa mise en scène, son emploi symbolique des couleurs et son détachement vis à vis des personnages (qui semblent sortis d’un mauvais rêve) font que l’on part « au-delà » de l’histoire proprement dite.
    Quant à « Demain est un autre jour » (There’s Always Tomorrow), il sort en novembre chez Carlotta dans un deuxième coffret consacré à Sirk comprenant également « La ronde de l’aube » , « All I desire » et « les amants de Salzbourg ». Peut-être connaisez-vous ces deux derniers films dont vous ne parlez pas dans « 50ans… » ? Il serait intéressant d’en connaître votre éclairage et/ou le souvenir que vous en avez. Encore bravo pour votre chronique.

  13. Pierre dit :

    Oui, que les visiteurs de ce blog, qu’ils apprécient ou moins l’oeuvre de Resnais ne manquent pas de découvrir le très rare « Je t’aime, je t’aime ». Pour le scénario et les dialogues de Jacques Sternberg (le découpage du film sorti à l’époque chez Eric Losfeld) dont Resnais a très bien rendu la poésie mélancolique. En poussant le bouchon, ce climat n’est pas très loin de ce que faisait Tarkovski. Et surtout pour Claude Rich, acteur funambule prodigieux, lunaire car plus tout à fait terrestre. Il faut l’écouter tourner une lettre commerciale en un délire pataphysique ! Un comédien unique dont on peut ausi en ce moment redécouvrir un des premiers films, la merveilleuse comédie « Ce soir ou jamais » de Michel Deville.

    « Je t’aime, je t’aime » reste une des rares incursions réussie du cinéma français dans la science-fiction. Comme « Farenheit 451 » et… « La mort en direct » (je sais, ça fait fayot mais je pense sincérement que ce film mérite une seconde chance après un accueil plutôt tiède à sa sortie).

    J’aimerais bien revoir un autre essai d’anticipation contemporain du film de Resnais, plus bancal mais émouvant : « L’alliance » de Christian de Chalonge avec Anna Karina et Jean-Claude Carrière mais je doute qu’il sorte un jour en DVD.

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