EXTRAORDINAIRE MOISSON

3 septembre 2008 par - DVD

Dans la célèbre collection bleue consacrée à la RKO et présentée avec clarté et intelligence par Serge Bromberg, les EDITIONS MONTPARNASSE sortant une série EXCEPTIONNELLE de films qui sont pratiquement tous passionnants. Et qui reflètent tout ce qui rendit la RKO unique :
producteurs novateurs (Val Lewton), metteurs en scènes de grand ou très grand talent (Jacques Tourneur, John Berry, Gregory La Cava, Nicholas Ray). L’absence de très grosse vedette sous contrat donnait plus d’importance aux scénaristes et aux réalisateurs. C’est eux qui portaient les films, qui leur donnaient une richesse visuelle, un style qui compensait les stars manquantes. la RKO avait pris sous contrat un nombre considérable de chef opérateurs formidablement inventifs (Nicolas Musuraca, Russel Metty, Harry Wild) et de grands décorateurs (Van Nest Polglass).

Voyons un peu plus en détail cette série :

Tout d’abord deux JOHN FARROW dont j’ai dit beaucoup des éditions américaines dans des blogs précédents : FINI DE RIRE (HIS KIND OF
WOMAN) mélange extrêmement divertissant et original de film noir et de comédie. Dialogue hilarant (où Frank Fenton joua un grand rôle).
Mitchum repasse ses billets de banque ou les cache dans la semelle de ses chaussures, Vincent Price se parodie avec délice et cite Shakespeare. Le dernier quart du film fut tourné par Richard Fleischer. VOYAGE SANS RETOUR (WHERE DANGER LIVES) est le prototype archetypal du film noir masochiste. Farrow place un très long plan séquence dans une chambre d’hôtel qui est un des sommets du genre et selon Gary Giddins la meilleure scène de passage de frontière avant la SOIF DU MAL.

MEME LES ASSASSINS TREMBLENT (SPLIT SECOND) où ne joue pas Ginger Rogers, est un excellent thriller dirigé par Dick Powell, au sujet très original, très bien dialogué par le grand William Bowers. C’est de loin le meilleur film de Powell avec THE ENNEMY BELOW (TORPILLES SOUS L’ATLANTIQUE.

JEANNE DE PARIS (JOAN OF PARIS) vaut mieux que son titre. Le scénario d’Ellis St Joseph (collaborateur de Sirk, Duvivier et Renoir) recèle beaucoup de surprises, notamment des échanges savoureux avec le chef nazi que joue avec délectation Laird Cregar (« il ne faut jamais sous estimer l’inefficacité allemande »). Il fut édulcoré notamment dans ses implications sexuelles et un scénariste hitchcockien rajouta la scène du meurtre dans un bain turc, bien filmée par Robert Stevenson, lequel signa plusieurs films intéressants dont JANE EYRE. Très belle photo de Russel Metty.

PRIMROSE PATH est un mélodrame de Gregory La Cava aux dialogues à la fois caustiques, cinglants et âpres. Le personnage de la grand-mère qui aimerait bien que toutes les filles de la familles se prostituent détruit par sa noirceur un des archétypes du genre. La Cava et Allan Scott s’en prennent à de très nombreuses valeurs pronées par le cinema de l’époque – machisme, amour de l’argent, hypocrisie religieuse sans oublier l’anti intellectualisme qui imprègne les trois quart des répliques de la grand mère. A DECOUVRIR ABSOLUMENT. (correction du 12/09/08)

FROM THIS DAY FORWARD est un de ces films sociaux qui virent le jour avant que leurs auteurs soient mis sur la liste noire. On y parle de la précarité , de la difficulté à trouver du travail à la fin des années 30 (« Grande nouvelle. Il parait qu’il n’y a pas 8 millions de chômeurs mais seulement 7 millions et demi », s’écrie un personnage), de la difficulté à s’adapter quand on revient de la guerre. Les séquences montrant une foule d’anciens combattants se heurtant à la bureaucratie sont parmi les meilleures du film dont la construction en flash back est parfois datée. John Berry obtient de Joan Fontaine une interprétation très nuancée, très fine. Plusieurs de ses gros plans que Berry laisse durer, dégagent un lyrisme, une émotion rare.. Beaucoup de sensibilité sur un sujet qui semble nourri des pièces prolétariennes de Clifford Odets, de l’expérience de Berry et du cinéma français à la Grémillon

EASY LIVING (LA VIE FACILE) est un chef d’oeuvre méconnu de Jacques Tourneur. Une peinture noire du monde du sport. Le héros est mis sur la touche dès la première séquence après un problème cardiaque. La dernière scène entre Victor Mature et Lizbeth Scott est d’une incroyable violence et comme souvent chez Tourneur laisse les sentiments en suspens. Splendide photo. A DECOUVRIR ABSOLUMENT.

LE VAISSEAU FANTOME est une des productions de Val Lewton les moins connues. Peut être parce que le fantastique est peu présent. Pourtant on retrouve des ambitions proches des films de Tourneur et de Wise et Robson signe là son meilleur film avec la géniale 7ème VICTIME.
Richard Dix est hallucinant.

Dans quelques semaines sortira un coffret consacré à Richard Fleischer, coffret dont j’ai supervisé les bonus. Il comprend plusieurs films noirs exceptionnels : ARMORED CAR ROBBERY qui n’était jamais sorti, le justement célèbre L’ENIGME DU CHICAGO EXPRESS et le premier film de Fleischer et son premier chef d’oeuvre, CHILD OF DIVORCE, chronique aiguée, âpre, adulte, bouleversante d’un divorce et de ses effets sur une petite fille. La fin du film vous cloue dans votre fauteuil

Commentaires (20)

 

  1. Edward dit :

    Difficile de voir du fantastique dans le VAISSEAU FANTÔME. Amusant de voir Lawrence Tierney dans un (petit) rôle de victime. J’ai le souvenir que Robson a fait bien mieux comme, outre THE SEVENTH VICTIM, THE HARDER THEY FALL pour rester dans les films noirs (je n’ai pas vu CHAMPION). Robson me semble ici manquer d’imagination ou de talent pour filmer sur un bateau, que ce soit les scènes d’action (la scène du crochet ou la bagarre finale) ou l’atmosphère (on est loin du LONG VOYAGE HOME de Ford). Il est frappant de comparer LE VAISSEAU FANTÔME avec un autre film noir tourné chez RKO l’année précédente et qui a la même durée (une minute de moins en fait) – on peut imaginer que les budgets étaient emblables – et que je trouve plus réussi : VOYAGE AU PAYS DE LA PEUR (même si le roman d’Ambler est, pour moi, supérieur au film), ceci dit indépendamment de ce que permettait le scénario de départ dès lors que celui du VAISSEAU FANTÔME me paraît permettre de faire un meilleur film. Une explication pourrait être que le premier a été produit par Lewton et le second par Welles ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Edward
      N’oubliez pas BEDLAM. LA VAISSEAU FANTOME est un film de série que Lewton n’a pas eu la possibilité de transcender et dans ces cas là, Robson n’est pas inspiré et devient juste un technicien payé. Mais deux ou trois de ses films sont intéressants : MON FILS EST INNOCENT qui se sert du racisme et de l’anti racisme pour attaquer le communisme mais comme je l’ai dit dans ce blog il faut fuir RETOUR AU PARADIS et sans doute l’ENFER AU DESSOUS DE ZERO entre autres. Les CENTURIONS a des défenseurs

      • Edward dit :

        Je trouve que les films de guerre de Robson sont sans génie mais bien faits si l’on accepte de les considérer comme des films de divertissement (les CENTURIONS, L’EXPRESS DU COL VON RYAN, LES PONTS DU TOKO-RI), comme EARTHQUAKE. PAYTON PLACE s’oublie vite. Ca me paraît du sous-Sirk. Etonnant tant de nominations (dont celle de meilleur réalisateur) aux Oscars pour ce film. Je suis néanmoins curieux de découvrir le film qu’il a co-signé avec Monte Hellman et écrit par Polonski (AVALANCHE EXPRESS). Quand on regarde sa filmographie, on est tenté de regarder ses films au vu d’une distribution souvent attirante. A la vision, on saura sans doute si pour les Newman, Granger (Farley et Stewart), Bergman, Widmark, Andrews, Niven, Lemmon, etc, c’était alimentaire, ce qu’au reste pourrait laisser penser les participations d’Alan Ladd et de Gary Cooper à des films que vous jugez ratés.

        • Martin-Brady dit :

          VON RYAN est invraisemblable (qu’ils sont bêtes, ces allemands et faciles à berner) mais très distrayant, dommage que le personnage de Trevor Howard soit sacrifié pour laisser la place à Sinatra.

  2. Michael Rawls dit :

    To Martin Brady: No, you didn’t miss any reference to Liza (Lizabeth Scott) being aware of Mature’s heart problem before the Big Game. I appear to have hallucinated an extra scene right into EASY LIVING. Yes, giving cynical Paul Stewart the last words in the film does undercut the seeming reconciliation scene. But I do think we can be fairly sure of the dire future in store for this couple with such evidence as:
    Penny’s remark to her husband Tim early in the film: « I feel sorry for him. That Liza. »
    Liza’s indifference to the firing of Mature’s friend Holleran: »He’ll do all right. Those sort of people always do. »
    Even the elder of Liza’s two Mr. Moneybags seems to me somewhat surprised by the nakedness of Liza’s opportunism when she dismisses her husband with « maybe Liza Inc would be more successful if we weren’t married. »
    Finally, even in that reconciliation scene, Liza is still playing the angles (Mature using the assistant job that Tim has offered him to take Tim’s own job and then using this usurpation as a stepping stone back into the big time).
    I don’t think there’s much reason for optimism here.
    Best, Michael

    • Martin-Brady dit :

      To Michael: sure there is not! Well, subtle, insn’t it? Because after all, even if Scott’s credit is rising because of her ignorance of Mature’s health, the fact he will not let her know that, gives a sure and clear clue about this couple’s rotten basis they’re both responsible of. Anyway, I may have imagined an other film closing with a definitive impossibility to determine wether Scott is a bitch or not, wether this ending is optimistic or not, an uncertain ending for once. But « uncertain » should be « pessimistic » in a way, so…
      I had forgotten the « That Liza », and I don’t know what to think of « Those sort of people always do », looks tough but not really mean I don’t know, she don’t say « Those sort of people always loose » of something nice of the sort.
      Thanks again

      • Michael Rawls dit :

        To Martin-Brady, Before I sign off on our EASY LIVING debate(which I,for one,enjoyed) I’d like to direct yourself and any other English friendly readers to the en.wikipedia.org entry on Irwin Shaw which has a link to two PARIS REVIEW interviews with Mr. Shaw,from ’53 (very good) and ’79 (not so good).I believe they’d be of interest to anyone who’s enjoyed the various film adaptations of Shaw (IN THE FRENCH STYLE,EASY LIVING,THE YOUNG LIONS). I have been unable to find whether the then Oh so Catholic production code (divorce never to be countenanced)had something to do with EASY LIVING’s disputatious ending. This better to burn in marriage than separate element of the code most assuredly led to the imposition of a nonsensical resolution to Jose Ferrer’s 1955 film of Joseph Kramm’s play THE SHRIKE.

        • Martin-Brady dit :

          I didn’t think of the discreet but influential Code which might have Tourneur or, more widely, the production machine avoiding announcing Mature-Scott’s divorce: I always forget the code when watching old movies. It might be so, too, better than the Author Tourneur expressing his natural sense for uncertainty, basis for his favourite themes, having him not to choose those two divorcing or not… So much for the politique des auteurs but the main thing is what we have on screen which impresses us so… It reminds me of some interviews with young french admirer facing an admired older filmmaker, this last one opposing very brief pragmatic answers to longer questions bearing a very exciting theory from the nice kid facing him. John Ford loved that.
          Here it might have given:
          – Mr Tourneur, with this ending of EASY LIVING, you were willing to give a certain taste of uncertainty within people’s lives, were not you? I’m right, right? Well, RIGHT?
          – Well, in fact, it’s just that… they did not want to hear about divorce you see, so…
          Closing EL’s Ending file?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          Do not forget in your speculations the screenwriter Charles Schnee who wanted to write adult screenplays and Irwin Shaw

        • Martin-Brady dit :

          To Michael: I forgot: do you know anything about the ending of Shaw’s story « Education of the heart »? Might be a clue!

        • Martin-Brady dit :

          A Bertrand Tavernier: oui en effet j’oubliais le scénariste Charles Schnee, je suis pas très fort en scénaristes, je commence tout juste à rattacher Frank Fenton ou Wendell Mayes à certains films singuliers, ceci pour les Américains, bien sûr!

  3. Damien DOUSSIN dit :

    Je viens de voir BODYGUARD de Fleisher (sans doute peut-être plus en mineur par rapport aux autres films du réalisateur à l’époque). Le film donne l’impression d’être banal du fait surtout de sa durée (un peu plus d’une 1h !) mais tout est en place : la suspension de Lawrence Tierney de la police, son engagement comme garde du corps dans la famille d’industriels et son utilisation comme bouc émissaire par le gérant, le trafic de viande (on est pas si loin du thème de ce film noir belge sorti récemment : BULLHEAD). Tout celà est un vrai tour de force : comment toute cette intrigue peut tenir en si peu de temps et quelle maîtrise de Fleischer ! Il avait déjà réussi plus encore dans ce magnifique mélodrame et son premier film qu’est CHILD OF DIVORCE et l’on retrouvera cette même caractéristique dans ses premiers films noirs : THE CLAY PIGEON, NARROW MARGIN, ARMORED CAR ROBBERY et tous filmés la plupart du temps en décors naturels. C’est ce qui fait le prix des studios RKO de l’époque : des films indépendants avant l’heure où le spectateur n’aura pas le temps de s’ennuyer, des scénarios âpres et bien écrits, des réalisateurs (Mann, Losey, Wise, Ray…) inventifs du fait des impératifs de production.

  4. Blanc dit :

    Vous avez sans doute raison, je viens d’ailleurs tout juste de découvrir « Child of Divorce » dans ce très beau coffret Fleischer, que vous avez supervisé et sortant dans une semaine aux Editions Montparnasse. Je le recommande très chaleureusement, les bonus étant assez épatants, notamment ce module « ciné-club » où vous discutez à bâtons rompus avec Alain Corneau d' »Armored Car Robbery » et de « Narrow Margin », qui figurent dans le coffret aux côtés de « Child of Divorce », qui comme vous le dites propose une fin absolument incroyable de noirceur, très étonnante pour l’époque (1946).

  5. Pour répondre à Blanc :
    Je crois que cette absence est davantage due à Hughes – qui coupa
    certains détails dans le film- qu’à Fleischer, lequel sait faire
    preuve de compassion comme le prouve THE BOSTON STRANGLER, THE NEW CENTURIONS ou…CHILD OF DIVORCE

  6. Blanc dit :

    Bonjour, j’ai revisionné « The Narrow Margin » (L’Enigme du Chicago Express), petit chef-d’oeuvre de série B impérissable avec le génial Charles McGraw, sorte de Lino Ventura américain que l’on peut voir dans quelques films noirs d’anthologie signés Anthony Mann (« T-Men », « Border Incident », « Side Street ») ou Tourneur (« Berlin Express ») ainsi que dans le Farrow / Fleischer qui vient de sortir dans la collection RKO, « His Kind of Woman »…
    Peut-être est-ce dû à une période de ma vie où le thème de la mort se trouve être générateur d’angoisse, mais c’est la première fois que je me sens choqué en revoyant ce film (« The Narrow Margin ») que Fleischer considérait à raison comme l’un de ses meilleurs : en effet, j’ai été très étonné par le peu de cas accordé au personnage tenu par Marie Windsor : elle se fait assassiner dans le train lors de la superbe scène avec le tourne-disques… Puis… plus rien, on ne voit pas la réaction de l’inspecteur (Charles McGraw) face à la mort de cette celle qu’il a méprisé tout-au-long du film, pensant qu’elle était une femme de gangster alors qu’elle se trouvait être une femme-détective. La révélation de ce « détail » appelait une scène de remord ou tout-au-moins de compassion. Un Ford aurait traité cela autrement…

  7. Entièrement d’accord avec vous. Je pense que vous serez épaté par CHILD OF DIVORCE et ARMORED CAR ROBBERY sans oublier sa participation à l’excellent FINI DE RIRE de John Farrow qui vient de sortir en collection bleue.

  8. Pierre dit :

    Un coffret Fleischer ? Fabuleux ! Richard Fleischer est un des plus grands méconnus parmi les géants du cinéma que je qualifierais de « bien velus » et qui n’a pas à rougir de la comparaison avec Siegel, Aldrich ou Fuller. Son parcours me fait aussi penser à celui de Robert Wise car il a abordé avec le même soin à peu près tous les genres (polar, western, fantastique, science-fiction, péplum, comédie musicale…). « L’Enigme du Chicago Express » est un polar d’école, sec et formidablement inventif. L’astuce finale de la fenêtre du train a du rendre jaloux plus d’un confrère, y compris Hitchcock. Il y a du Fritz Lang période « Mabuse » ici. Je suis loin de connaître l’ensemble de sa vaste filmographie mais je suis toujours aussi émerveillé par « Le voyage fantastique » (1966) et j’ai gardé un souvenir marquant de « L’Etrangleur de Boston » de 1969 (peut-être le meilleur rôle de Tony Curtis avec « Le grand chantage » de Mackendrick) et du climat très sombre, désenchanté de « The Last Run » (« Les Complices De La Dernière Chance » en VF) de 1971 avec George C. Scott. Je crois que ce dernier film n’est pas – ou plus – disponible en DVD.

    • Martin-Brady dit :

      A propos de EASY LIVING, en lisant aussi votre avis dans « 50 ans… », je n’étais pas d’accord avec vous sur la fin tragique, je voyais surtout là dans cette conclusion une espèce de morale apaisante du type « Contentons-nous du peu que nous avons qui est déjà précieux… » « There’s no place like home » et tout ce bazar. En fait, je cherchais trop à reclasser ce film dans un courant un peu mièvre illustré par cette morale américaine à cause de cette conclusion, alors que le corps du film lui-même me paraissait excellent, terriblement concret, pratique et dur. Cette fin me paraît plutôt sinon tragique, violente et surtout Tourneur ne propose pas une figure de style qui donne à voir Mature et Scott (Lisabeth pas Randolph!) partir vers un avenir meilleur sous un ciel bleu, car là pas de ciel le cadre sur eux est serré, et le dernier plan est sur Paul Stewart qui les photographie avec un ricanement. En fait, on est à la lisière entre happy et unhappy end, comme souvent chez Tourneur qui aime les lisières, les incertitudes. Particulièrement surpris par Mature giflant son épouse, s’en excusant, la giflant une deuxième fois, l’embrassant! Ricanement de Stewart. Fin.
      J’apprécie aussi de voir en Lisabeth Scott, figure très sensuelle du cinéma américain (je suis un peu insatisfait par sa filmo qui compte peu de films importants, ou disons « pas assez »…) une fausse « bad blonde », dont je m’attendais trop habitué à tant de conventions hollywoodiennes, qu’elle allait plaquer Mature dés l’annonce de sa déchéance. Le portrait qui en est fait est sans adoucissement mais elle aime son mari. Il y a un plan que j’ai revu pour être certain que je ne rêvais pas, dont je croyais que la censure ou le code l’eût interdit formellement dans lequel Scott rentre au foyer et se débarrasse de sa culotte type satin que vous voyez clairement chuter au sol! Le personnage de Lucille Ball est assez frappant aussi, dans le genre amoureuse non payée de retour et gardant toute sa dignité, j’aime beaucoup aussi le personnage de Lloyd Nolan et l’une des meilleures scènes est la séance dans laquelle Mature est mis en accusation pour la baisse de qualité de son jeu devant toute l’équipe de coaching, avec une froideur toute pro et lui encaissant les critiques sans qu’il ne paraisse honteusement humilié, et ses adieux à la fin aussi.

      • Michael Rawls dit :

        I don’t find the ending of EASY LIVING « open ». Mature’s character has just recommitted himself to a marriage that will be a living hell and to a wife who far from loving him, was willing for Mature to risk death in order to maintain her status as a Big League wife. And when she’s not basking in the light of her quarterback hubby’s reflected glory,she’s setting herself up as a Potemkin interior decorator with the aid of some sugar daddy’s money. On those rare occasions when one or the other of these saps sees through her,she goes in to her big wet-eyed husky throated poor poor pitiful me number. Mature should have walked right past her without a word. Nothing that Mature has been through in the film seems to have penetrated his consciousness.I find Scott’s character in TOO LATE FOR TEARS more sympathique.With that one,you know that if you just try not to come between her and the money,she probably won’t kill you.

        • Martin-Brady dit :

          I don’t agree, they sure might not stay very long together after this but they might get old together, too! Scott has been fooled by the « bright lights, big city » stuff and the film really evokes her provincial type of foolishness which might make her go for those dreams of success again, or not at all. This ending is not open, but it’s not closed, it’s uncertain because it’s Tourneur, he who gives not enough elements or did I miss something? (about Scott’s unconcern over Mature’s health, as you point it, for instance? true till a certain point, that shows her come to his last game AND HIS QUITTING sorry to enlarge this!…), not enough elements which might let us make a clear and comfortable guess over the couple’s future, wether optimistic or not! I mean we don’t have a sufficient amount of « signals » from this director for let us to decide wether this should be a close or open ending! Me, I stay with the souvenir of this incredible very last shot which absolutely does not show (I reinserted the disc while tapping this) this couple turning his backs to us and leaving towards his happy or unhappy future, but shows Paul Stewart turning his back to us and going for one more silly photo and sneering with enough vulgarity to make it one of the most bitter endings I have in mind. I still don’t know if this couple is gonna make it because for once, this is not the point. The last twist is the saddest, a secondary character is given the possibility of giving the ultimate tone of the film: bitter. But after all, I wonder if I don’t agree with you that much… Thanks for your answer anyway!

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