Chronique n°21

1 octobre 2008 par - DVD

UN HOMME QUI DORTSortie dans un DVD collector de de Bernard Queysanne d’après le beau livre de Georges Perec. Parlant de ce film, Gilles Jacob, alors critique à l’Express en parlait comme du « cri d’un poète. De ceux qu’on n’étouffe pas ».Deux coffrets essentiels consacrés à Ernst Lubitsch viennent de sortir. Celui de MK2 recense quelques films muets de la période allemande, notamment la géniale et désopilante PRINCESSE AUX HUITRES (déjà sorti aux USA chez Kino), une des très grandes comédies du cinéaste. Criterion (www.criterion.com) distribue dans la déjà célèbre collection Eclipse, les premières comédies musicales (LUBITSCH MUSICALS) 3 avec Maurice Chevalier dont 2 avec Jeannette MacDonald : ONE HOUR WITH YOU, THE LOVE PARADE, THE SMILING LIEUTENANT (avec Claudette Colbert), et MONTE CARLO, plus faible où Chevalier est hélas remplacé par Jack Buchanan que l’on retrouvera des années plus tard dans TOUS EN SCENES.

Ernst-Lubitsch-coffret-MK2 LUBITSCH-MUSICALS

Fuller-coffret-criterionToujours dans la collection Eclipse, le coffret regroupant les trois premiers films écrits et réalisés par Fuller. J’ai revu THE STEEL HELMET qui a gardé toute sa force et sa pugnacité et où Gene Evans est la première incarnation réussie du héros fullerien : têtu, obtus, mâchouillant son cigare, plein de préjugés et de rancœur et qui va être traversé par des éclairs d’humanité. Même si John Ireland est remarquable dans I SHOT JESSE JAMES.

THE-NAKED-PREYCriterion vient de sortir un film très rare que j’aime beaucoup THE NAKED PREY (LA PROIE NUE), produit, réalisé et joué par Cornel Wilde. Le scénario de Don Peters et Clint Johnston s’inspire de la manière dont John Colter, un membre de l’expédition de Lewis et Clark, parvint à échapper aux Indiens Pieds noirs après une poursuite dans la neige qui dura des semaines. Wilde transpose cet incident en Afrique voici deux siècles, en profite pour attaquer les trafiquants d’esclaves, l’arrogance des blancs et glisser de multiples notations écologiques. Une scène de tuerie d’éléphants frappe par la modernité du propos, son efficacité et en dix minutes règle son compte aux RACINES DU CIEL de John Huston, cette honteuse trahison du roman de Romain Gary. Comme le note Michael Atkinson, « De toutes les stars devenues cinéastes et auteurs, Wilde est certainement le plus instinctif, le plus original ». Avant Clint Eastwood, ai-je envie d’ajouter. J’avais déjà vanté dans ce blog les étranges qualités de BEACH RED. THE NAKED PREY, tourné en Afrique, ne manque pas de puissance, et raconte avec une grande densité une chasse à l’homme d’où pratiquement tout dialogue est exclu, en dehors d’échanges non sous-titrés entre les guerriers africains. La force du propos, le respect avec lesquels sont filmés les indigènes jusque dans leur cruauté (dans leur douleur aussi, Wilde s’attardant sur ce qu’ils ressentent quand ils découvrent le corps d’un frère ou d’un ami) efface tout esprit paternaliste ou raciste. Dans cet avatar de ZAROFF, entièrement filmé en extérieurs (d’une variété, d’une beauté, d’une présence dramatique confondante), Wilde insère des plans d’animaux admirables (ce film bat tous les records dans le nombre et la variété des serpents) qui servent de contrepoint moral à l’action. En outre, il truffe son récit de trouvailles humoristiques (le héros affamé poursuit des bestioles qui s’échappent sans cesse), détruisant au passage bien des poncifs inhérents au genre, le film d’aventures africain… Les moments de violence sont traités avec une rapidité sèche, un usage constant de l’ellipse, du jump cut pour éviter les effets spéciaux et on a l’impression que le film, comme le personnage, lutte pour sa survie… Cette réussite exceptionnelle et courageuse (aucun africain ne parle anglais) est magnifiquement photographiée en Scope et bénéficie d’un beau transfert. La bande sonore est entièrement constitués de chants et de percussions recueillis par Andrew Tracey. (Sous-titres anglais).

BACH FILMS a sorti toute une série de films muets réalisés par Cecil B de Mille. Ils méritent tous d’être vus surtout les mélodrames et les comédies, les deux genres favoris de de Mille. Voilà qui devrait détruire le cliché exaspérant du de Mille spécialiste des péplums bibliques et des super productions (qui sont très minoritaires jusqu’au parlant et vont prendre le dessus à partir des années 40). En fait, de Mille était d’abord un cinéaste intimiste qui se spécialisa longtemps dans un mélange de marivaudage moraux et de mélodrames. Précipitez-vous sur THE AFFAIRS OF ANATOL (LE CŒUR NOUS TROMPE). J’ai revu UNE PROIE POUR L’OMBRE dont le début est fulgurant et d’une invention constante.
Toujours chez Bach sortie de L’INCROYABLE MONSIEUR X de Bernard Vorhaus, l’une des obscures victimes de la liste noire, qui avait filmé la conférence de Yalta et fut « nommé » par Dmytryk et Frank Tuttle. Vorhaus avait réalisé plusieurs « quickies » en Angleterre dont l’intéressant THE LAST JOURNEY qui fut monté par David Lean qui, plus tard, le cita comme le metteur en scène qui l’avait le plus impressionné dans les années 30. Ce film est disponible au BFI.
L’INCROYABLE MONSIEUR X (la version d’origine portait deux titres : THE SPIRITUALIST et THE AMAZING MR X) est une de ces claudicantes histoires d’escroqueries meurtrières qui porte la marque du scénariste Crane Wilbur avec faux médium, apparitions et tout le tintouin. Vorhaus retrouve le génial chef opérateur John Alton avec qui il travailla plusieurs fois (notamment pour son meilleur film, THE AFFAIRS OF JIMMY VALENTINE) et qui le citait comme l’un de ses metteurs en scène favoris avec Anthony Mann et Richard Brooks. Tous deux donnent une indéniable force plastique à cette suite de rebondissements hâtifs, un réel panache visuel : les escaliers, les rideaux agités par le vent leur inspirent des cadrages esthètes, raffinés qui jouent sur la profondeur de champ,multiplie les contre jours, les clairs-obscurs. Une femme marchant sur une plage dans la nuit est filmée en plongée dans un plan très large, un arbre mort paraît se transformer en une créature maléfique. Le tout sur fond de prélude de Chopin. Les bonus nous offrent une sorte de chef d’œuvre : le témoignage d’Alfred Eibel sur l’acteur Turhan Bey, qui comme son nom l’indique, était viennois. Eibel accumule, avec force circonvolutions, les détails les plus prosaïques (« il me mettait un plaid sur les genoux pour que je n’aie pas froid ») pour laisser entrevoir comme par mégarde des zones d’ombres qui font imaginer le pire et nous font flirter avec PSYCHO.

COEUR-TROMPE-BACH-3D.jpg PROIE-OMBRE.jpg l-incroyable-Monsieur-X

Dans la même collection, signalons l’intéressant IMPACT d’Arthur Lubin (je n’ai pas vérifié cette copie) et JACK L’EVENTREUR de Hugo Fregones, troisième version de THE LODGER, moins spectaculaire, moins brillante que le Brahm. Le budget est plus limité et le travail visuel plus terne, ce qui colle avec la formidable interprétation quotidienne de Palance.

impact jack-leventreur

SABLES-MOUVANTSA signaler aussi un petit policier SABLES MOUVANTS qui se déroule dans un milieu de prolétaire assez fauché qui s’apparente, en version américaine, à celui décrit par Hamer dans le génial IL PLEUT TOUJOURS LE DIMANCHE. Mickey Rooney joue un des héros les plus malchanceux du genre. Tout ce qu’il accomplit l’enfonce et le compromet. C’est un des films les plus réussis d’Irving Pichel, réalisateur assez terne qui fut l’une des victimes méconnues de la liste noire.

Et aussi NOW AND FOREVER (C’EST POUR TOUJOURS), le premier Hathaway qui ne soit pas un western et sa première collaboration avec Gary Cooper. Cette comédie dramatique est plus étrange que réussie. Les changements de ton ne sont pas toujours convaincants, Carole Lombard est sous employée et le dialogue est parfois lourdement poétique. Mais plusieurs scènes portent déjà la marque de Henry Hathaway : les rapports avec Sir Guy Standing et la mort de ce dernier, filmé avec une sécheresse typique du cinéaste.

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Commentaires (18)

 

  1. Adriana dit :

    Article vieux. Mais Cecil B. DeMille vivra dans mon cœur pour toujours! Comment puis-je aime son film « Les Conquérants d’un nouveau monde » ( https://vfstream.co/4331-les-conqurants-dun-nouveau-monde-1947.html )! Est-il pas un chef-d’œuvre?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Adriana
      Article ??? C’est un résumé du scénario. Je n’ai jamais osé revoir ce film dont j’ai peu qu’ils soit lours comme beaucoup de DeMille parlants de cette époque

  2. Minette pascal dit :

    Sur De Mille et son image, sa prédilection pour la comédie intimiste transpire nettement dans ses péplums. Les meilleures scènes des 10 COMMANDEMENTS sont des conversations d’intérieurs qui ressemblent à du théâtre tragique filmé. Dans d’autres scènes, on a l’impression que les petites figurantes vont se mettre à faire des claquettes.
    On a vu tant de parodies de ce film que certains moments ou certaines façons de faire outrancières et dépassées forcent le sourire. Mais quel exploit de n’être jamais ennuyeux pendant…disons les deux premières heures !
    C’est aussi le cas du père des péplums, l’opéra AIDA, connu pour ses trompettes et autres marches d’éléphants alors qu ‘il est surtout plein de scènes aussi silencieuses que sublimes.
    Pardon si ça vient comme un cheveu sur la soupe…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Minette Pascal
      Certes mais je préfère les de Mille muets
      Du coq a l’Ane ; je tiens à signaler qu’on passe plusieurs films de Jacqueline Audry au festival des films de femmes de Creteil : Au programme :
      Les Malheurs de Sophie
      Vendredi 20 mars à 19h
      Le Secret du Chevalier D’Eon
      Samedi 21 mars à 21h
      Gigi
      Dimanche 22 mars à 13h
      Mitsou
      Dimanche 22 mars à 17h Au programme :
      Cher Bertrand Tavernier,

      Ayant lu avec grand intérêt le blog posté sur le site du Huffington
      post, je me permets de vous faire part de la sortie de mon livre
      consacrée à la réalisatrice, que j’ai présenté samedi dernier dans
      l’émission de Michel CIment Projection privée sur France Culture
      Je serais ravie d’en discuter avec vous si l’idée vous intéresse.
      Dans l’attente de vous lire, je vous prie de croire, en l’expression
      de ma sincère gratitude (et de mon admiration à la fois pour vos films
      et pour votre défense d’un cinéma que j’aime).

      Brigitte Rollet
      G

  3. Nemo dit :

    au sujet de THE NAKED PREY, le film est évoqué dans la brillante série TV MAD MEN. dans un des épisodes (far away places saison 5) Peggy compte aller voir le film qui semble se tailler une belle réputation (dans les milieux intellectuels ?).malheureusement plus tard dans l’épisode on la retrouve dans un cinéma devant BORN FREE mais il est vrai qu’elle a mieux à faire dans le noir.

  4. Ni Beach red ni ce Naked prey ne s’avèrent pour l’instant disponibles en Z1: ce pourrait être un beau coffret pourtant! Il me tarde de découvrir ces deux films que vos propos nimbent désormais d’une aura mythique dans mon imaginaire cinéphile!!!
    J’avais découvert I shot Jesse James sur TCM et peux affirmer que Fuller y est déjà grand par son sens visuel qui économise bien des dialogues, par sa concision, sa manière de dynamiser ce qui ailleurs serait juste un symbole ( explication: Fuller tirait ses « symboles » de la matière réelle par son oeil journalistique). Il est intéressant de le comparer avec tous les Jesse James que comporte l’histoire du cinéma: ceux de Lang,Kauffman,N Ray et bien sûr le dernier L’assassinat de Jesse James par le lâche… (qui n’est pas sans évoquer et Mallick et le Altman de Mac Cabe et Mrs Miller, je suis très surpris que ce dernier n’ait pas été plus rappelé lors de la sortie de ce beau film élégiaque). Ce mythe a étonnamment inspiré le cinéma américain, plus que Billy le Kid finalement non?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      Pour les deux premiers titres, voyez la zone 1. Vous devez vous équiper; Quant à votre dernière question elle demande de vraies reccherches pointues car ces personnages ont inspiré tous beaucoup de films qui pour la plupart n’ont aucun rapport avec la réalité (à commencer par l’âge, l’accent, la classe sociale des protagonistes)

  5. Rocco dit :

    Bonjour à tous,

    Voici un lien qui pourrait vous intéresser (si vous n’êtes pas déjà au courant) : http://www.europafilmtreasures.fr/

    ou les trésors du cinéma sauvegardés par les grandes archives européennes enfin disponibles sur la toile.

    ça a l’air de regorger de pépites, tout ça..

  6. Norbert Cassegrain dit :

    Bertrand Tavernier,
    désolé de vous contacter ainsi, à cette heure tardive et sous cette pluie de DVD, mais j’ai sous les yeux deux petits mots de votre père adressés à un écrivain, dont je prépare actuellement une édition de la correspondance (et j’aimerais les publier).
    À quelle adresse (email) puis-je vous en adresser une copie ?
    Merci.
    Norbert Cassegrain

  7. Fournier dit :

    Je vous signale que la pièce ACCROCHEZ-VOUS de Philippe Fournier et Sébastien Heurtel se joue jusqu’au 31 décembre au Théâtre des Variétés.
    Humour très british !!!

  8. Pour répondre à Ethanol :
    Ce qui est totalement stupide… C’est ne rien vouloir comprendre au propos du film, à sa morale, au contexte historique de l’histoire.

  9. pour répondre à Alain :

    Chez Kino, il existe en effet APPLAUSE et le merveilleux LOVE ME TO NIGHT. Les autres films de Mamoulian son souvent plus ternes en dehors de LA REINE CHRISTINE et de sa version du Docteur JEKYLL. Je ne sais pas pourquoi la CORRIDA DE LA PEUR est aussi rare. Je l’avais loupé au Studio Parnasse et récemment, j’ai pu acheter et lire le beau roman de TOM LEA (qui est aussi l’auteur de THE WONDERFUL COUNTRY si bien adaptée par Robert Parrish) qui incite à voir le film. A quand aussi un ddv de JOHNNY O’CLOCK. La Fox semble faire un gros effort…On peut espérer pour ESCAPE.

  10. Blanc dit :

    Bonjour, je me permets de signaler la sortie d’un autre coffret Lubitsch le 7 octobre, c’est-à-dire demain, chez Bac Vidéo. Il regroupe 6 films déjà sortis à l’unité chez le même éditeur : « One Hour With You » (1932), « If I Had a Milllion » (1932), « Design For Living » (1933), « Angel » (1937), « Bluebeard’s Eighth Wife » (1938) et « That Lady in Ermine » (1948). Voilà qui ravira les fans du grand Ernst, d’autant plus que les copies proposées sont bluffantes de qualité.

  11. Greg LAUERT dit :

    http://cutleblog.wordpress.com/2008/03/10/cornel-wilde-humanisme-et-instincts-primaires/

    je me permets de publier un lien vers un article de Mathias Ulrich, un journaliste de la revue Cut, sur Cornel Wilde justement. Il revient notamment sur The Naked Prey, et je crois qu’il s’agit d’un complément intéressant à la note de M. Tavernier.

  12. Ethanol dit :

    « La proie nue » est un véritable OVNI cinématographique bouleversant de beauté, de violence, et aussi d’humanité et Cornel Wilde y est d’une très grande justesse. Mel Gibson a repris beaucoup de la trame du film pour « Apocalypto ».
    C’est un diamant brut qui va devenir difficilement visible pour cause de politiquement correct. (cf les commentaires sur IMDB ou visiblement de nombreux afro-américains (sic) lui reproche son racisme)

  13. Alain dit :

    Le coffret Lubitsch édité par Criterion est désormais un des fleurons de ma dvdthèque. Dans un style voisin, je ne saurais trop recommander le premier film de Mamoulian : Applause (il n’existe qu’une édition américaine, sans sous titres). Pourquoi parle-t-on aussi peu de Mamoulian ou Rossen que je place juste en dessous des maîtres (Ford, Mankiewicz, Mann, Ray, Kazan et beaucoup d’autres) ?
    J’en profite pour lancer un appel : à quand une édition d’Escape de Mankiewicz et de La corrida de la peur de Rossen, seuls films manquants dans ma connaissance de ces cinéastes. Bertrand, si vous pouvez faire quelque chose….

  14. Pierre dit :

    Lubitsch fut un tel génie qu’on ne finira jamais de revenir sur ses films. Et dès sa période muette, les perles apparaissent. J’espère que sortira un jour en DVD « So this is Paris » (en VF « Les surprises de la T.S.F. », ça ne s’invente pas !), datant de ses débuts hollywoodiens. Je l’ai vu il y a très longtemps à l’Institut Lumière. La salle où se mélaient des spectateurs de toutes les générations était pliée de rire du début à la fin. Du cinéma-champagne grand cru et jamais éventé.

    Est-ce que Bertrand a entendu parler des insondables oeuvres éditées à la pelle par SNC (alias M6) tels que « La terreur des Kirghiz », « Joseph vendu par ses frères », « Samoa, reine de la jungle » ou « El Kébir, fils de Cléopâtre » ? Que de titres gouleyants !

    Bon, c’était pour rire… même si il y a souvent de bons moments à pêcher dans les nanards.

    Plus sérieusement et là, Bertrand pourra sûrement nous en dire plus : Carlotta sort en octobre deux des derniers films de John Huston, « Le malin » et « Au-dessous du volcan ». J’ai un souvenir mitigé du premier que je n’ai pas revu depuis sa sortie en salle mais j’avais trouvé que Brad Dourif en faisait des tonnes en prêcheur fou. En tout cas, il ne m’avait pas fait oublier Burt Lancaster dans « Elmer Gantry » et surtout Mitchum dans « La nuit du chasseur », la référence ultime. Par contre, « Au-dessous du volcan », nouvelle tentative hustonienne de s’atteler à une oeuvre réputée inadaptable (après « Moby Dick ») vaut le détour pour la performance d’Albert Finney en vice-consul bouffé par l’alcool, happé par la magie mortelle de Cuernavaca et qui voit son épouse (Jackie Bisset, très bien) lui échapper. Ce film m’avait tellement impressionné que je m’étais jeté sur le bouquin dantesque de Malcolm Lowry en version originale. J’ai mis plus d’un mois à le lire mais quelle claque ! J’en ai pris une seconde avec son livre-jumeau, « Sombre comme la tombe où repose mon ami », lui aussi, si possible à lire en v.o. (c’est coton mais ça en vaut la peine).

    Tiens, voici deux films de Huston très rares, sortis la même année (1969) et qui mériteraient d’être « coffrés » : « Promenade avec l’amour et la mort » et « Davey des grands chemins ». Moins méconnu mais une oeuvre puissante et bien cynique comme aimait en tourner Huston : « La lettre du Kremlin » avec sa distribution haut de gamme où on voit George Sanders faisant du tricot et cet autre comédien extraordinaire qu’était Richard Boone, une des plus grandes sales gueules d’Hollywood (je suis sûr que Bertrand connaît par choeur le superbe « Vicki » de Harry Horner où Boone campait un détective violent et amoureux dans ce polar de 1953 au scénario très proche du « Laura » de Preminger).

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