Petit panorama du cinéma anglais

24 septembre 2009 par - DVD

La guerre

THE-DAM-BUSTERSEn Angleterre, on trouve en dvd (bien sûr sans sous-titres) THE DAM BUSTERS (Les Briseurs de Barrage) : Ce film remporta un succès phénoménal. Ce qui étonne. L’ouverture est pépère, la sobriété terne nivelle toute progression dramatique. Aucun point de vue sur les personnages et les sentiments. On voit un film qui n’est jamais en prise avec son époque, que ce soit celle de l’action ou celle du tournage. Du cinéma à l’imparfait. Le contraire de l’Histoire. Seule surnage l’interprétation parfaire de Michael Redgrave, le seul qui donne de la consistance à son personnage. Richard Todd est à son habitude totalement terne. C’est sans doute l’un des acteurs les moins inspirants du cinéma britannique.

Effets spéciaux incroyablement frustes et amateurs pour le cinéma britannique. Quelques beaux plans d’avions et à la fin, des plans sur des pièces vides pour indiquer les disparus. Détail amusant, « the March of the Dam Busters » qui fut un tube au moment de la sortie est toujours jouée avec le même succès, notamment dans des concerts en plein air qui regroupent les œuvres du compositeur.

On prépare un remake du film et là s’est posé un vrai problème qui est en train de devenir une cause nationale. Le chien du personnage que joue Richard Todd s’appelait Nigger, ce qui est historique. Les Américains refusent, le politiquement correct aidant, de garder ce nom et ont proposé Digger, ce qui a été violemment rejeté. Il y a eu une campagne de protestation… On vient de proposer Nigge… À suivre.

SINK-THE-BISMARCKSur l’insistance de Pascal Merigeau, j’ai fini par me décider à voir SINK THE BISMARCK malgré le metteur en scène Lewis Gilbert dont j’ai toujours trouvé le travail incolore. Ce film bénéficie d’un bon sujet, assez bien écrit par Emund H North (sauf les interventions lassantes d’Edward Murrow qui commente les évènements de manière peu crédible pour l’époque et seulement pour renseigner les spectateurs américains). Il est de plus très bien joué. Ce sont d’ailleurs les acteurs qui tiennent le film, car la mise en scène de Lewis Gilbert reste d’une correcte platitude, relevée par un beau noir et blanc en Scope de Christopher Challis. Les  effets spéciaux, excellents, sont l’œuvre du légendaire  Howard Lydecker qui dirigea avec son frère Théodore le département Trucages de la Republic Pictures. Dans ce studio de deuxième ordre, leur travail faisait l’admiration des Majors Companies qui essayèrent en vain de les débaucher.  Souvenez-vous du REVEIL DE LA SORCIÈRE avec le naufrage sous-marin final d’une beauté renversante. Et pensez que sur LES TIGRES VOLANTS, film d’aviation qui fit date, ils n’utilisèrent pas un seul avion.

Ici les plans de bateaux en maquettes sont magnifiques, les points de vue aériens sur le Bismarck avec des nuages au premier plan, singulièrement efficaces. Mais Lewis Gilbert impose des cadrages trop uniformes, trop monotones. Que les maquettes soient filmées en plan large, c’est normal mais pas toujours de profil et quand il cadre de vrais bateaux, on est souvent trop loin. Cela manque de plans serrés (qu’on voit dans LE CRABE TAMBOUR). C’est un défaut dont souffre LA BATAILLE DU RIO DE LA PLATA de Powell mais pas THE CRUEL SEA de Charles Frend qui reste l’un des chefs-d’oeuvre du genre, ni sa première ébauche, l’intéressant SAN DEMETRIO LONDON… Les batailles, correctement mises en place, manquent d’émotion  ce qui n’est pas le cas des scènes d’intérieur. Au coté de Kenneth More, Dana Wynter est une actrice sensible, au joli visage triangulaire, que l’on a cantonné dans les mêmes rôles.

AGAINST-THE-WIND-AGAINST THE WIND de Charles Crichton est meilleur. Le traitement de certains personnages (cet Irlandais qui collabore avec les Allemands par l’intermédiaire d’une ouvrière dans une usine d’armement), l’écriture de certaines séquences tranchent sur la sobriété pseudo documentaire des premières scènes : les différents parachutages, l’attaque du train et surtout l’exécution de Jack Warner par Simone Signoret, moment de tension très bien écrit et filmé où l’on retrouve le Crichton de HUNTED.

ONE-OF-OUR-AIRCRAFT-IS-MISSONE OF OUR AIRCRAFT IS MISSING qui s’ouvre sur un splendide atterrissage raté est un fort bon film de Powell, écrit avec Pressburger (mais ils ne signent pas sur le même carton) qui raconte l’odyssée d’un équipage d’une super forteresse qui a été abattue au-dessus de la Hollande. Powell et son scénariste adoptent un principe audacieux et malin : on ne voit pas un Allemand. On les entend, on les devine. On ne les voit jamais. Peter Ustinov joue un Hollandais. À noter que ce film inspirera DESPERATE JOURNEY (Sabotage à Berlin) de Walsh. Powell, que l’on voit au début du film, parle même de plagiat.

Des imbéciles attaquèrent ONE OF OUR AIRCRAFT pour défaitisme : « Pourquoi un de nos avions et pas un avion ennemi », clamèrent deux imbéciles qui ne comprenaient rien à cet hymne au courage quotidien.

ANTHONY ASQUITH

Sortie soudaine de plusieurs films d’Anthony Asquith, metteur en scène qui fut célèbre (John Ford le citait avec David Lean parmi les réalisateurs qu’il admirait) et qui est bien oublié.

The-Browning-Version-Carlotta a sorti le magnifique THE BROWNING VERSION (l’Ombre d’un Homme, scénario de Terence Rattigan d’après sa pièce), chef d’œuvre poignant d’intelligence, d’âpreté pessimiste. La composition de Michael est l’une des plus géniales qui soit, à la fois limpide, essentielle, sans recourir à aucun truc. Rappelons que Didier Bezace adapta magnifiquement la pièce de Terence Rattigan.

PygmalionAutre sortie chez Carlotta : PYGMALION, co-réalisé par Leslie Howard, et adapté par G.B Shaw lui-même. En voyant le film, on constate que le texte de Shaw est plus dur, plus tranchant, plus cruel que la très intelligente transposition musicale d’Alan Jay Lerner (la fort bonne partition du film d’Asquith est due à Arthur Honegger) et que la quasi-majorité des mises en scènes françaises que j’ai pu voir. L’égoïsme misogyne, l’inconscience, le mépris de l’autre dont fait preuve Higgins  semble beaucoup plus inscrit dans une tradition nationale, dans une culture de classe. On le ramène souvent à un trait de caractère. Leslie Howard, très brillant, joue de manière toute aussi inventive et syncopée que Wendy Hiller (que l’on a redécouverte dans JE SAIS OU JE VAIS), laquelle est plus crédible en marchande de fleurs cockney qu’Audrey Hepburn qui paraissait d’emblée plus sophistiquée. Son arrivée dans le salon de la mère d’Higgins est absolument irrésistible. La transition vers la gravité, voire la mélancolie s’effectue de manière fluide. Quant à Monsieur Doolittle, c’est l’un des meilleurs personnages créés par Shaw.

On trouve aussi en Angleterre un film muet d’AsquithA COTTAGE ON DARTMOOR, film qui fut redécouvert récemment dont la première partie est sidérante de virtuosité et d’audace.

A-COTTAGE-ON-DARTMOOR

BRIGHTON-ROCK-On peut se procurer maintenant toute une série de films des frères Boulting dont il faudrait réévaluer l’œuvre. J’avais déjà signalé le très curieux et très engagé, THUNDER ROCK qui conjuguait passé et présent, anti-fascisme et féminisme.  BRIGHTON ROCK est une des meilleures transpositions de Graham Greene (scénario de Terence Rattigan et Greene qui se détestaient) avec une interprétation mémorable de Richard Attenborough. Greene qui s’était opposé à beaucoup d’idées des Boulting fit amende honorable à la sortie notamment sur le choix d’Attenborough.

7-DAYS-TO-NOONJe veux revoir 7 DAYS TO NOON, parabole fantastique qui m’avait semblé assez puissante.

Il est difficile de savoir lequel des frères fut le plus créatif. John signe seul l’ambitieux mais académique, THE MAGIC BOX, biographie fantaisiste d’un des inventeurs du cinéma qui regroupe tous les acteurs britanniques de l’époque (la scène avec Laurence Olivier en policeman qui découvre les premières images animées est l’une des plus réussies). Roy, lui, dirige le drolatique CARLTON BROWNE OF THE F.O., l’une des comédies préférées de Mike Leigh. Terry Thomas, fonctionnaire totalement incompétent, est relégué sur une île dont le dictateur est incarné par Peter Sellers. Lequel Sellers est formidable dans I’M ALL RIGHT JACK, charge contre la dictature des syndicats qui transforma l’image des Boulting jusqu’alors associés au Labour. Il est difficile de ne pas rire devant les séquences où Sellers trouve mille manière de saboter le travail. Roy signa aussi des comédies familiales insipides comme THE FAMILY WAYHayley Mills dévoilait timidement un sein, scandale pour l’époque.

THE-MAGIC-BOXCARLTON-BROWNE-OF-THE-F.OTHE-FAMILY-WAY-

RUN-FOR-THE-SUN-RUN FOR THE SUN m’a fortement déçu. J’avais gardé un bon souvenir de ce remake des CHASSES DU COMTE ZAROFF où d’anciens nazis poursuivaient Richard Widmark et Jane Greer. Le début est agréable, la photo de Joseph LaShelle plaisante, mais le scénario de Boulting et Dudley Nichols tourne court. Le suspense aussi. Trevor Howard, acteur magnifique, ne fait pas peur et la jungle paraît très aseptisée.

Déception encore plus cruelle avec WHERE NO VULTURES FLY (Quand les vautours ne volent plus) qui m’avait impressionné quand j’avais 13 ans. Ce combat mené par un garde chasse contre les trafiquants d’ivoire, ses efforts pour préserver les éléphants m’avaient ému et j’avais revu le film plusieurs fois. C’était une des premières prises de position écologiques. Là, j’ai été sidéré par la maladresse de la mise en scène d’Harry Watt, son incapacité à dramatiser de beaux extérieurs. Les scènes de discussion sont jouées avec une raideur inimaginable. Il faut dire qu’Anthony Steel peut rendre des points à Richard Todd.

En revanche je voudrais signaler un des meilleurs films de propagandes sur lequel je reviendrai : MILLIONS LIKE US écrit, produit et réalisé par Frank Launder et Sidney Gilliatt.

MILLION-LIKE-US-

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Commentaires (122)

 

  1. daniel dit :

    dé ja vu THE DAM BUSTER film en cinema
    super film
    je done 8.1 sur 10

  2. filmexclue dit :

    lerci bcp pour catteBonne liste de films anglais

  3. Mathieu dit :

    Ayant particulièrement apprécié la musique d’un court métrage de Chaplin tiré du coffret « Chaplin at Keystone » (plus que le film lui-même d’ailleurs, qui s’intitule GETTING ACQUAINTED), j’ai cherché le nom du compositeur, mais le générique n’indiquait que le nom de l’orchestre, le Mont Alto Motion Picture Orchestra. En allant sur le site de cet ensemble spécialisé dans la musique accompagnant les films muets, j’ai appris des tas de choses sur le sujet en lisant un très intéressant article sur la question, écrit par un des musiciens du groupe. Il fait la distinction entre musique improvisée (en général à l’orgue ou au piano), musique composée et musique compilée. La musique composée, c’est-à-dire nouvellement composée pour un film spécifique, ne concernait que les productions importantes et seulement pour leur sortie dans les plus prestigieuses salles new-yorkaises, pourvues d’un orchestre important. Ailleurs on avait recours à de la musique compilée, c’est-à-dire que chaque cinéma avait sa bibliothèque musicale composée de morceaux classiques, de chansons, mais aussi de « photoplay music », c’est-à-dire de musique composée spécifiquement pour le cinéma mais pas pour un film particulier, en tous cas pas pour le film pour lequel elle allait être utilisée, et c’est à ce répertoire apparemment assez vaste que s’intéresse le Mont Alto Motion Picture Orchestra. L’orchestre du cinéma (orchestre qui pouvait être une formation réduite à quelques musiciens, parfois trois ou même deux seulement) puisait dans sa bibliothèque en suivant (ou non) des indications fournies avec le film et composait son score. Il pouvait y avoir autant de scores que de salles de cinéma et beaucoup de ces scores préparés et répétés quelques jours avant la sortie d’un film mélangeaient musique compilée, musique composée et musique improvisée. Et apparemment (pour répondre à MB) il n’y avait pas beaucoup de place pour le silence, les improvisations (au piano ou à l’orgue) servant aussi à faire des liaisons ou permettre à l’orchestre de faire des pauses.

    Ce lien vers l’article en question sur le site du Mont Alto Motion Picture Orchestra qui en dit beaucoup plus (et mieux):

    http://www.mont-alto.com/photoplaymusic.html

  4. Yves Rouxel dit :

    On évoquer ici même récemment le cinéma et les films de Michel Deville.J’ai revu « La maladie de Sachs »adapté de façon concise et minitieuse d’un livre de Martin Winckler qui à été medecin de campagne et interne.Le résultat grace à la mise en scène de Deville est époustouflant d’empathie à travers l’histoire de ce jeune docteur de trente ans qui se donne à corps et à cri et respecte le fameux serment d’Hypocrate.Plusieurs scènes sont dures car Bruno meme si il est medecin est un humain avant tout.Il annonce à un viel homme qu’il devrai faire des examens complémentaires et consulter un de ses confrères afin de voir si ce n’est pas un cancer.Le patient le regarde et le remercit pour la piqure qui lui à injecter.Puis il y à aussi de l’humour car Deville est un homme d’une grande finesse d’esprit.Un jour un patient vient le voir et lui demande de lui prescrire un gel car il est irrité,sa femme est une grande gourmande au niveau sexuel et il ne veut pas l’a décevoir.Puis la sequence du couple de commerçants qui veulent faire interner le frère handicapé qui vit avec sa mère incarnée par Martine Sarcey.Il refuse catégoriquement car la mère à besoin de son fils Georges à la maison même si il boit et qu’il se lave qu’un jour sur deux.Plein de bon sens et de vrais sentiments de la part d’un homme célibataire qui va enfin trouver l’amour avec un ancienne patiente.Je n’en dirais pas plus ici pour ceux qui n’ont pas encore vu cette œuvre forte.Autre film de Deville c’est »L’apprenti salaud »qui n’a pas eu bonne presse en son temps pourtant cette comédie douce légère est plein de douceurs et d’espoirs pour cet ancien quicaillier qui va tomber dans les filouteries de bas étages.Robert Lamoureux excelle au coté de la jolie Christine Dejoux venue du théatre et qui raconte dans le bonus comment elle fut remarquer par Michel Deville.Aujourd’hui elle à montée une compagnie théatrale et propose des pièces en milieu carceral et dans des centres pour des personnes handicapées.On retrouve le grand Georges Wilson dans 4 roles différents puis Jean pierre Kalfon les cheveux long dans le role d’un journaliste libertaire.Enfin je fermerais la parenthèse Deville avec »Le dossier 51″dont le scénario est écrit par son viel ami Gilles Perrault(avec qui il à adapter aussi »La petite bande »tiré d’un faits divers).Ici on entre dans un forme de cinéma experimental tourné en camera subjective avec beaucoup de scènes narrés ,ou l’on va suivre un ambassadeur,sa femme et leurs deux enfants.Mais la prouesse de Deville est dans le montage(scènes audios,diapositives,photographies…)et donne à l’ensemble de voir un documentaire des services secrets avec profilage d’individus dans leurs vies et mouvements quotidiens.Pour finir une question sur un réalisateur obscur qui tourna son premier film à 51 ans,c’est Henry Le page à qui l’on doit « Pas de grisbi pour Ricardo »en 56, »L’ile aux femmes nues », »C’est une fille de Paname »mais aussi une œuvre hallucinante au niveaux des dialogues: »A la manière de Sherlock Holmes »Ou le héros de l’histoire se rend à Rouen afin de rencontrer qui gère une boite de nuit.Alors l’un de ses acolytes lui demande: »Tu as pu voir le chinois en question?l’autre lui répond: »Non figure toi il avait la jaunisse il était tout vert »!!!!Je ne sais si ces perles sont sorti chez René château car il me tarde découvrir ce fameux Lepage qui était vraiment à la page!!!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Bravo pour votre éloge de Deville et de la maladie de SACHS film très fort et passionnant. Henry (ou i) Lepage était un réalisateur épouvantable qui aussi été opérateur et co réalisateur DÈS LE MUET, NOTAMMENT DU PREMIER FILM SUR L’HISTOIRE DU CINÉMA DIRIGÉ PAR JULIEN DUVIVIER. Le reste est assez affligeant (je me souviens du SOUFFLE DU DESIR) même si dans DUPONT BARBES, Madeleine Lebeau porte des bas exciting.
      924 : La Machine à refaire la vie, coréalisateur Julien Duvivier (version muette)
      1929 : Figaro de Gaston Ravel
      1932 : Les Gaietés de l’escadron, coréalisateur Maurice Tourneur
      1933 : La Machine à refaire la vie, coréalisateur Julien Duvivier (Version parlante)
      1945 : Marie la Misère, assistant-réalisateur de Jacques de Baroncelli
      1947 : Monsieur Badin de Georges Régnier
      1947 : Bichon de René Jayet
      1949 : Nous avons tous fait la même chose de René Sti
      1951 : Fortuné de Marseille, coréalisateur Pierre Méré
      Réalisateur[modifier | modifier le code]
      1925 : Une Aventure de la rue
      1942 : Le Cinématographe Lumière (documentaire de court métrage)
      1949 : L’Extravagante Théodora
      1950 : Mon ami le cambrioleur
      1951 : Les Maîtres nageurs
      1951 : Et ta sœur
      1951 : Dupont Barbès

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand et à Jean pierre.J’espère que dans la prochaine édition de 50 ans ou 100 ans de cinéma américain vous écrirez quelques mots sur la carrière du réalisateur Franck Tuttle oublié de tous.J’ai revu »Tueur à gages »qui est un très bon polar avec Alan Ladd en vedette au coté de la vamp Veronica Lake et le toujours juste Robert Preston.Philip Raven est un tueur au passé tourmenté.Il avoue avoir été battu par sa mère jusqu’à l’age de 14 ans.Un jour elle lui brise le poignet avec une barre de fer,il en gardera un handicap.Mi ange déchu et mi demon il est loin de l’archétype des tueurs à gages habituels.Petit de taille,cachant toujours sa main par peur d’etre repéré,Alan Ladd qui s’était lié d’amitié avec Tuttles et sa femme compose un ètre désabusé et sans espoir.Pour rester dans l’actualité brulante j’ai été voir »Silence »de Martin Scorsese qui est assez remarquable sur le plan de la mise en scène et de la narration de ces 3 jésuites portugais(qui parlent anglais)qui se retrouvent au Japon en 1633.La photographie est toujours aussi brillante avec des décors,des costumes qui sauvent un peu le contenu du propos.Je m’explique dans le sens ou aujourd’hui on sait pertinemment que les religions judéo-chrétiennes sont mal en point dans le monde entier.Il faut dire que l’église catholique à trop souvent fermée les yeux sur des atrocités depuis des siècles.Bientot le pape François va cannoniser Pie 12 qui en son temps à recu à bras ouverts Hitler et Mussolini puis accepter la déportation de millions de d’enfants,de femmes en d’hommes dans les camps de la mort.Auparavant on sait que nous migrants Européens à travers la conquète du nouveau monde et avec l’aval de l’église des millions d’indigènes furent massacrés au nom de dieu.En tant qu’athée je ne crois ni en dieu ni au diable,pour moi qui suis fatigué d’entendre la fameuse dualité entre le bien et le mal et encore moins entre le paradis en haut et l’enfer sur terre.Pour revenir à l’œuvre de Scorsese il nous montre d’une certaine façon que Jesus christ et la religion catholique n’est pas la bienvenue au Japon ou la population est boudhiste.Enfin je m’arreterais un instant sur « Décadense »le nouvel opus de Michel Onfray qui arrive à écrire 4 livres par an(c’est un véritable espoir).Il cite que l’image de Jésus à toujours été représenté comme un homme aux cheveux blonds et aux yeux blond alors que pour lui il devait avoir le faciès de Yasser Arafat.Puis la fameuse cène de la bible est le plus des mensonges de tout mes temps.En effet on y voit un bébé qui est Jésus,à ses coté son père Joseph le charpentier puis sa mère la vierge Marie.Mais on oublit le bœuf qui représente le peuple juif et l’ane celui des paiens.Voilà j’en terminerais ici.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Je connais mal Tuttle et ai parlé sur ce blog d’un ou deux de ses films

      • Yves Rouxel dit :

        Je reviens sur Michel Deville avec »Le voyage en douce »qui résume bien la filmographie de ce cinéaste atypique et chaleureux.On va suivre deux copines d’enfance qui ont grandit et vivent en couple l’une avec Denis(Dominique Sanda,trop rare au cinéma)et François qui partage sa vie mouvementée avec Lucie(Géraldine Chaplin).C’est un road movie qui va les mener dans le Vaucluse à la recherche d’une maison à acheter.L’interet du film c’est qu’il dégage une grande bouffée de vie,une respiration et une parenthèse enchantée pour ces deux jeunes femmes qui sont un peu attiré l’une pour l’autre.La scène dans l’hotel quand le garçon d’étage leur sert le plateau du petit-déjeuner est amusante et drole.Dans la foulée je vais revoir »Le paltoquet » »Péril en la demeure »mais surtout « La lectrice »qui est d’une subtilité rare dans le cinéma français.

  5. Yves Rouxel dit :

    A Bertrand.Entièrement d’accord avec vous concernant le commentaire sur le western de Nathan Juran »Terre de violence ».La femme du sherif qui est assassiné ne cabotine pas du tout.Au contraire le personnage est sincère et attendrissant.Ce qui cloche dans le film c’est cette atmosphère trouble et inquiétante de toute une ville.effectivement aucun des acteurs n’a vraiment d’accent particulier.La scène de poursuite à cheval après le braquage de la banque est bien mené.Puis également la mort d’Eddy(Robert Vaughn)qui tombe à la renverse sur la potence ou il devait etre pendu.Ce qui me gène c’est l’idylle entre la veuve qui à un petit garçon et l’homme de loi incarné par Fred mac murray.Concernant la musique je me suis pas aperçu que s’était un repiquage d’un autre western de Sturges.Enfin je pense que c’est une curiosité qui restait inédite et plaisante à voir.

  6. MB dit :

    A COTTAGE ON DARTMOOR que Arte a diffusé récemment est en effet étonnant, ses qualités surprendraient ceux qui pensent au muet comme d’un cinéma lent et démodé: plans brefs, caméra virevoltante, chocs des enchaînements de plans. L’économie de moyens pour montrer l’évasion du prisonnier au début peut venir autant d’un petit budget que du choix d’un style sec et sans fioritures, au résultat c’est saisissant comme chez un Fuller! La musique « jazz des années 60 » m’a paru complètement adéquate, pourtant les musiques plus récentes que les films qu’elles accompagnent sont souvent n’importe quoi il me semble.
    L’actrice, Norah Baring, est filmée de mille façons différentes pour autant d’attitudes de sa part et se révèle à chaque fois frappante, curieuse, inattendue, légère, lumineuse etc.!

    • MB dit :

      un détail: dans ce film muet de 1929 les personnages parlent souvent d’aller voir un « talkie » (=film parlant). On est vraiment à la limite. D’ailleurs il me semble que qqs sons d’ambiance (au cinéma où passe le « talkie » par exemple) sont d’origine et n’ont pas étés rajoutés bêtement par une sonorisation récente comme ça arrive parfois avec certains films muets que des bruiteurs crétins prétendent « moderniser »…

    • Damien D. dit :

      A MB : je vous rejoins sur votre avis de COTTAGE d’Asquith. Par contre contrairement à vous, j’ai eu plus de mal avec la musique jazzy diffusée sur arte qui correspondrait plus à une intrigue en milieu urbain que celle correspondant au cadre du film (situé dans les landes du Dartmoor !). J’avais acheté le dvd anglais chez BFI et la musique d’accompagnement, certes plus classique, m’a paru plus en accord avec le propos. Faire « moderne » pour de la musique de films muets c’est bien mais c’est parfois inapproprié et déroutant pour certains spectateurs. Après chacun ses goûts…
      Par exemple, une musique contemporaine que j’avais trouvé parfaite en lien avec le film, c’est celle qu’a créé A. Zimmermann pour le DOCTEUR MABUSE de 1922 : là la musique est parfaite, entraînant le spectateur avec la mise en scène de Lang…

      • MB dit :

        à Damien D: mais cette musique jazzy n’est utilisée que dans les scènes burlesques du salon de coiffure qui font je crois la majeure partie du film, on est pas dans les landes! J’avais été catastrophé par une musique moderne qui accompagnait NOSFERATU jadis, souvent mieux vaut couper le son, le silence total apporte quelquechose d’étrange à un film ancien, sauf si un voisin fait la fête à coup de hard rock.

        • Damien D. dit :

          L’action se passe de toute manière en Ecosse à Dartmoor (même si l’on ne fait qu’entrapercevoir les landes environnantes). La musique jazzy m’a en tout cas sorti de cette ambiance de petite ville écossaise qu’ Asquith voulait je crois restituer dans son film (pour être un brin de mauvaise fois, ce serait pour moi identique à ce qu’un morceau aux sonorités folkloriques écossaises ponctue des scènes se déroulant dans un appartement à New York…). Mais il en faut pour tous les goûts. La musique d’accompagnement de film muet est toujours quelque chose sur le fil du rasoir : il ne faut pas que la composition soit trop radicale ou sorte le spectateur du film. Par contre j’ai toujours eu du mal à voir un film muet dans un silence absolu. Un éditeur français a pourtant osé récemment : Elephant films avec le film d’Hitchcock sorti en blu ray EASY VIRTUE !

        • MB dit :

          Je me souviens que je voyais à Chaillot des films muets non « musiqués » comme LES 3 LUMIERES ou FAUST ou L AURORE qui grâce à ce silence total acquérraient une force évocatrice extraordinaire (ajouté à la taille de l’écran, immense). La musique peut distraire, d’autre part elle est présente d’un bout à l’autre d’un muet, alors qu’elle n’apparaît que de tps en tps dans un sonore: ça ressemble trop à du remplissage. Il ne faudrait pas l’imposer du début à la fin, pour rejoindre la force évocatrice de son arrivée tardive en plein milieu du film de de Toth THE CITY IS DARK!

        • Damien D. dit :

          A MB : en même temps un film sonore n’a pas nécessairement besoin de musique dans l’absolu (dialogues, bruits d’ambiance etc.) et il y a quelques exemples dans le cinéma. Par contre pour un film muet, un score durant l’ensemble du métrage me gênera moins que de longues plages de silence.
          Après le travail du compositeur sur un muet reste subjectif : c’est une oeuvre dans une oeuvre finalement ! Et parfois les deux ne s’imbriquent pas facilement (en fonction il est vrai de la sensibilité ou des goûts du spectateur). La perception d’un film muet peut selon moi vraiment varier en fonction de la composition musicale. Peut-être que le rendu le plus pur serait donc bien de voir le film sans aucune musique (même si cela semble plus difficile d’accès).

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Damien D
          Il y avait très peu de films muets projeté dans le silence, toutes les salles ayant un orchestre ou au moins un pianiste plus deux ou trois ligues ou un organiste

        • MB dit :

          à Bertrand: je ne sais si c’est ce que vous voulez avancer mais je ne vois pas comme un argument infaillible en faveur de la musique obligatoire pour le film muet, le fait qu’à l’époque, aucun n’était projeté sans musique. Je persiste à croire, en souvenir de ces muets bouleversants vus à Chaillot (seul endroit où j’en ai vus dans le silence absolu, à part chez moi ma TV son coupé) que l’absence de musique est une option valable et préférable à -par exemple- certains massacres musicaux inspirés par un choix moderniste inspiré -mal- par le free-jazz ou la musique planante façon JM Jarre ou Philip Glass. C’est justement ce « façon » qui fait problème chez ces musiqueurs du film muet, Philip Glass, c’est bien (je préfère sa 1ère période). La réalité historique des orchestres devant l’écran dans les années 20 ne me paraît absolument pas exemplaire: y compris à l’origine, les orchestres dont vous parlez n’étaient pas exempts de tomber complètement à côté de l’esprit du film qu’ils accompagnaient. On va pas tomber dans le culte de l’ancien comme forcément exemplaire ou prouvant qqch de définitif (bis: je ne sais pas si c’était là votre intention).
          Une musique « classique » ou « datée » peut aussi trahir, je n’attaque pas le modernisme musical pour film muet seul: encore une fois je trouvais assez bien la musique jazzy dans DARTMOOR.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Il y a du vrai dans ce que vous dites encore que plusieurs films aient entrainé des partitions originales qu’on a perdu ou pas voulu retrouver les compositeurs n’étant pas assez prestigieux. Moi aussi j’ai vu beaucoup de muets dans le silence et j’ai détesté certaines partitions modernistes totalement à coté de la plaque mais ol y a des réussites, heureusement

        • Alexandre Angel dit :

          A Damien D
          Je me souviens avoir récemment subi un accompagnement lancinant et répétitif de LA GRANDE PARADE, de King Vidor, qui a nuit à la réceptivité de ce chef d’œuvre.

        • MB dit :

          à Bertrand: oui oui on peut aussi quand même imaginer vraisemblablement des orchestres de l’époque parfaitement respectueux de l’oeuvre et pris par l’ambiance!
          Ma mère m’a raconté qu’elle avait vu un film muet dans son enfance avec le gars dans la fosse (chef d’orchestre?) qui en plus faisait des commentaires pour compléter les intertitres: « Alors tu l’embrasses? allez… tu l’embrasses ou pas?… Vas-y quoi!… ». Ce qui m’étonne c’est qu’elle était née en 20… c’était peut-être pour nous faire marrer la coquine…

        • MB dit :

          « encore que plusieurs films aient entrainé des partitions originales qu’on a perdu ou pas voulu retrouver les compositeurs n’étant pas assez prestigieux. »
          j’avais mal lu ceci, ces partitions pouvaient être distribuées dans les salles alors? D’accord je savais pas!

        • Bertrand Tavernier dit :

          Les chefs les avaient mais les compositeurs 20 ans après avaient été oublié (c’est arrivé au musicien des Raymond bernard) et personne ne les recherchait (SACEM, Editeurs ?)

        • MB dit :

          … enfin « distribuées dans les salles » je veux dire fournies aux orchestres des salles.
          Je vais essayer de taper moins vite et me relire + pour ne pas faire 36 messages de précision des précédents désolé.

        • Damien D. dit :

          A Alexandre : j’ai le blu ray de LA GRANDE PARADE donc je verrai cela. J’avais bien aimé l’opportunité du choix de la musique de WINGS de Wellman dans le blu ray anglais : en testant chacune d’elle, mon choix s’est portée vers une musique un peu plus moderne pour le coup…

        • Alexandre Angel dit :

          A Damien D.
          Pour LA GRANDE PARADE, je n’ai pas été précis : je l’ai vu projeté en festival avec un accompagnement dans la salle qui m’avait passablement gonflé. Donc, pas de crainte pour le BR que j’ai aussi mais que je n’ai pas encore visionné. Les quelques images ponctionnées m’ont épaté par leur qualité.

        • MB dit :

          à Alexandre: mais c’est du BR récent dont vous parlez? Je me souviens de qqch d’approchant à ce que vous dites dans la scène de la marche des soldats dans la forêt où ils vont essuyer leur premier feu, mais pas ailleurs dans le film.

        • MinettePascal dit :

          Franchement, des petits orchestres dans les salles, quel rêve !
          Quand je vous disais qu’un western et un opéra, c’était la même chose !
          Les grandes salles de cinoche d’aujourd’hui ressemblent à des salles de spectacle tout court, y aurait largement de quoi installer un orchestre symphonique, un piano à queue, un accordéonniste…une flûte à bec, des maracas, je ne sais pas moi mais je propose une mode du retour au muet !

        • MB dit :

          merci pour le bout d’histoire, Bertrand…

        • Mathieu dit :

          Pour ce qui est de la musique composée par Carl Davis pour THE BIG PARADE et qu’on trouve sur le Blu-Ray édité par Warner, mis à part un surlignage d’effets comiques déjà assez lourds en eux-mêmes dans la première partie, je l’ai trouvée de grande qualité et servant parfaitement le film, surtout dans les apocalyptiques scènes de de bataille de la deuxième partie. Il m’arrive moi aussi de regarder des films muets sans musique, y compris des films comiques, souvent illustrés par des improvisations au piano pas toujours très heureuses. Carlotta a sorti il y a quelques années le film ETUDES SUR PARIS d’André Sauvage en proposant deux musiques différentes, l’une électronique, l’autre pour quatuor à cordes, et j’ai pourtant fini par voir le film (qui par ailleurs m’a assez déçu) en coupant le son… Et j’ai trouvé plusieurs fois discutables les choix faits par le BFI en matière de musique accompagnant des films muets, notamment le coffret « Ozu : The Student Comedies » que j’ai aussi fini par visionner sans le son.

          Ayant particulièrement apprécié la musique d’un court métrage de Chaplin tiré du coffret « Chaplin at Keystone » (plus que le film lui-même d’ailleurs, qui s’intitule GETTING ACQUAINTED), j’ai cherché le nom du compositeur, mais le générique n’indiquait que le nom de l’orchestre, le Mont Alto Motion Picture Orchestra. En allant sur le site de cet ensemble spécialisé dans la musique accompagnant les films muets, j’ai appris des tas de choses sur le sujet en lisant un très intéressant article sur la question, écrit par un des musiciens du groupe. Il fait la distinction entre musique improvisée (en général à l’orgue ou au piano), musique composée et musique compilée. La musique composée, c’est-à-dire nouvellement composée pour un film spécifique, ne concernait que les productions importantes et seulement pour leur sortie dans les plus prestigieuses salles new-yorkaises, pourvues d’un orchestre important. Ailleurs on avait recours à de la musique compilée, c’est-à-dire que chaque cinéma avait sa bibliothèque musicale composée de morceaux classiques, de chansons, mais aussi de « photoplay music », c’est-à-dire de musique composée spécifiquement pour le cinéma mais pas pour un film particulier, en tous cas pas pour le film pour lequel elle allait être utilisée, et c’est à ce répertoire apparemment assez vaste que s’intéresse le Mont Alto Motion Picture Orchestra. L’orchestre du cinéma (orchestre qui pouvait être une formation réduite à quelques musiciens, parfois trois ou même deux seulement) puisait dans sa bibliothèque en suivant (ou non) des indications fournies avec le film et composait son score. Il pouvait y avoir autant de scores que de salles de cinéma et beaucoup de ces scores préparés et répétés quelques jours avant la sortie d’un film mélangeaient musique compilée, musique composée et musique improvisée.

          Ce lien vers l’article en question sur le site du Mont Alto Motion Picture Orchestra qui en dit beaucoup plus (et mieux):

          http://www.mont-alto.com/photoplaymusic.html

        • MB dit :

          à MP: et le strip-tease dans les salles entre les actualités et le grand film? ah, nostalgie…

        • MinettePascal dit :

          A MBrady : m’en parlez pas ! Bon, la Dernière Séance, c’était un peu ça, toutes ces jambes croisées de midinettes mangeant des glaces alors qu’Eddy Mitchell essayait de nous cultiver !

        • Mathieu dit :

          Plusieurs de mes commentaires ne passent pas… Ayant sauvegardé le dernier (chat échaudé…) faisons une ultime tentative:

          Pour ce qui est de la musique composée par Carl Davis pour THE BIG PARADE et qu’on trouve sur le Blu-Ray édité par Warner, mis à part un surlignage d’effets comiques déjà assez lourds en eux-mêmes dans la première partie, je l’ai trouvée de grande qualité et servant parfaitement le film, surtout dans les apocalyptiques scènes de de bataille de la deuxième partie. Il m’arrive moi aussi de regarder des films muets sans musique, y compris des films comiques, souvent illustrés par des improvisations au piano pas toujours très heureuses. Carlotta a sorti il y a quelques années le film ETUDES SUR PARIS d’André Sauvage en proposant deux musiques différentes, l’une électronique, l’autre pour quatuor à cordes, et j’ai pourtant fini par voir le film (qui par ailleurs m’a assez déçu) en coupant le son… Et j’ai trouvé plusieurs fois les choix faits par le BFI en matière de musique accompagnant des films muets assez discutables, notamment le coffret « Ozu : The Student Comedies » que j’ai aussi fini par visionner sans le son.

          Ayant particulièrement apprécié la musique d’un court métrage de Chaplin tiré du coffret « Chaplin at Keystone » (plus que le film lui-même d’ailleurs, qui s’intitule GETTING ACQUAINTED), j’ai cherché le nom du compositeur, mais le générique n’indiquait que le nom de l’orchestre, le Mont Alto Motion Picture Orchestra. En allant sur le site de cet ensemble spécialisé dans la musique accompagnant les films muets, j’ai appris des tas de choses sur le sujet en lisant un très intéressant article sur la question, écrit par un des musiciens du groupe. Il fait la distinction entre musique improvisée (en général à l’orgue ou au piano), musique composée et musique compilée. La musique composée, c’est-à-dire nouvellement composée pour un film spécifique, ne concernait que les productions importantes et seulement pour leur sortie dans les plus prestigieuses salles new-yorkaises, pourvues d’un orchestre important. Ailleurs on avait recours à de la musique compilée, c’est-à-dire que chaque cinéma avait sa bibliothèque musicale composée de morceaux classiques, de chansons, mais aussi de « photoplay music », c’est-à-dire de musique composée spécifiquement pour le cinéma mais pas pour un film particulier, en tous cas pas pour le film pour lequel elle allait être utilisée, et c’est à ce répertoire apparemment assez vaste que s’intéresse le Mont Alto Motion Picture Orchestra. L’orchestre du cinéma (orchestre qui pouvait être une formation réduite à quelques musiciens, parfois trois ou même deux seulement) puisait dans sa bibliothèque en suivant (ou non) des indications fournies avec le film et composait son score. Il pouvait y avoir autant de scores que de salles de cinéma et beaucoup de ces scores préparés et répétés quelques jours avant la sortie d’un film mélangeaient musique compilée, musique composée et musique improvisée.

          Ce lien vers l’article en question sur le site du Mont Alto Motion Picture Orchestra qui en dit beaucoup plus (et mieux):

          http://www.mont-alto.com/photoplaymusic.html

        • Denis Fargeat dit :

          L’absence de musique se justifie parfaitement pour les films cités : surtout « L’aurore », qui est en lui-même si musical qu’un accompagnement risque fort d’être pléonastique… j’ai vu un organiste renoncer à jouer sur ce film pour cette raison, il se tourna vers « Le cabinet du dr Caligari ». Certains films ont besoin d’être aidés ; Hans J. Salter disait que, plus le film est bon , moins il a besoin de musique. (Sa partition pour « House of Frankenstein », écrite en en une semaine avec Paul Dessau, fait 55 minutes pour 65 mn de film…)
          Pour défendre l’accompagnement de films muets : si les choses sont faites avec soin, ce peut-être un moment magique, un mélange de spectacle vivant et de cinéma (qu’on pourrait en cette occasion – et avec moult précaution- nommer « spectacle mort-vivant »). Voire une cérémonie, au cours de laquelle des artistes morts regagnent notre temps, par l’intercession des musiciens qui leur consacrent leurs efforts. En quelque sorte.

        • Denis Fargeat dit :

          Très touché d’entendre ce matin, par hasard (sur France Musique), Bertrand Tavernier évoquer le rôle de la musique selon Salter, avec l’exemple de « House of Frankenstein »… mais je regrette un peu le plaisir pris à citer l’anecdote, car il conduit à railler un film qui est certes un produit très opportuniste (Dracula, le loup garou, la créature de Frankenstein et un affreux bossu dans le même film, un genre de franchise Marvel de 1944)mais très réussi et divertissant pour les amateurs du genre ; et la musique de Salter et Dessau n’est certainement pas un pansement pour film malade; il en renforce la cohérence – et le projet n’était pas gagné malgré la folle inventivité de Curt Siodmak au scénario.
          Couplet lyrique : tous ces films Universal ( surtout) documentent une terra incognita, une mitteleuropa de cauchemar et de fantaisie où se déchaînent monstres tragiques et villageois bornés… un cinéma fait par des exilés pour divertir, dans un contexte bien sombre. Reste une contrée de légende, qui s’appelle parfois Vasaria…Ô Vasaria, comment te rejoindre? Il suffit de repenser aux films de Whale, Neill, Waggner, Kenton… merci à eux. Merci aux techniciens qui ont fait exister ces brumeuses contrées sous le soleil californien. Merci à Salter, qui était très conscient de la noblesse de sa fonction. Merci à vous. Grand merci à Bertrand, que si le cinéma était un pays, et ben on l’élirait président.

        • Mathieu dit :

          à propos de la musique accompagnant les films muets:
          Ayant particulièrement apprécié la musique d’un court métrage de Chaplin tiré du coffret « Chaplin at Keystone » (plus que le film lui-même d’ailleurs, qui s’intitule GETTING ACQUAINTED), j’ai cherché le nom du compositeur, mais le générique n’indiquait que le nom de l’orchestre, le Mont Alto Motion Picture Orchestra. En allant sur le site de cet ensemble spécialisé dans la musique accompagnant les films muets, j’ai appris des tas de choses sur le sujet en lisant un très intéressant article sur la question, écrit par un des musiciens du groupe. Il fait la distinction entre musique improvisée (en général à l’orgue ou au piano), musique composée et musique compilée. La musique composée, c’est-à-dire nouvellement composée pour un film spécifique, ne concernait que les productions importantes et seulement pour leur sortie dans les plus prestigieuses salles new-yorkaises, pourvues d’un orchestre important. Ailleurs on avait recours à de la musique compilée, c’est-à-dire que chaque cinéma avait sa bibliothèque musicale composée de morceaux classiques, de chansons, mais aussi de « photoplay music », c’est-à-dire de musique composée spécifiquement pour le cinéma mais pas pour un film particulier, en tous cas pas pour le film pour lequel elle allait être utilisée, et c’est à ce répertoire apparemment assez vaste que s’intéresse le Mont Alto Motion Picture Orchestra. L’orchestre du cinéma (orchestre qui pouvait être une formation réduite à quelques musiciens, parfois trois ou même deux seulement) puisait dans sa bibliothèque en suivant (ou non) des indications fournies avec le film et composait son score. Il pouvait y avoir autant de scores que de salles de cinéma et beaucoup de ces scores préparés et répétés quelques jours avant la sortie d’un film mélangeaient musique compilée, musique composée et musique improvisée. Et apparemment, pour répondre à MB, il n’y avait pas beaucoup de place pour le silence, les improvisations (au piano ou à l’orgue) servant aussi à faire des liaisons ou à permettre à l’orchestre de faire des pauses.

          Ce lien vers l’article en question sur le site du Mont Alto Motion Picture Orchestra qui en dit beaucoup plus (et mieux):

          http://www.mont-alto.com/photoplaymusic.html

      • Mathieu dit :

        A Damien D:
        le Dartmoor ne se situe pas en Ecosse mais dans le sud de l’Angleterre, dans le Devon, au nord de Plymouth. C’est aussi dans cette région que se situe le célèbre roman de Conan Doyle LE CHIEN DES BASKERVILLE.

        • MinettePascal dit :

          Quel film, d’ailleurs que LE CHIEN des Baskerville avec Christopher Lee et Peter Cushing !

        • Damien D. dit :

          Merci Mathieu pour cette correction : effectivement au temps pour moi ! Même si le paysage de Landes peut faire penser à l’Ecosse (tout du moins dans l’imaginaire du spectateur).
          Et je rejoins l’avis sur LE CHIEN DES BASKERVILLE de Fisher qui est un bon film d’ambiance de la Hammer.

        • Denis Fargeat dit :

          Ah oui, revu récemment le Terence Fisher, et ça tient merveilleusement la route… les films Hammer de cette période sont des bijoux, avec souvent la même équipe technique… j’ai lu que les studios étaient assez petits, ce qui obligeait le décorateur Bernard Robinson à faire des prouesses pour agrandir l’espace, avec des perspectives forcées et d’autres trucs… Jack Asher fait toujours des images impressionnantes, Terence Fisher est plus qu’un habile artisan, la musique de James Bernard repose toujours sur les mêmes effets mais fait partie du charme … quant au couple Cushing-Lee, il est imparable.

      • Mathieu dit :

        Plusieurs de mes commentaires ne passent pas… Ayant sauvegardé le dernier (chat échaudé…) faisons une ultime tentative:

        Ayant particulièrement apprécié la musique d’un court métrage de Chaplin tiré du coffret « Chaplin at Keystone » (plus que le film lui-même d’ailleurs, qui s’intitule GETTING ACQUAINTED), j’ai cherché le nom du compositeur, mais le générique n’indiquait que le nom de l’orchestre, le Mont Alto Motion Picture Orchestra. En allant sur le site de cet ensemble spécialisé dans la musique accompagnant les films muets, j’ai appris des tas de choses sur le sujet en lisant un très intéressant article sur la question, écrit par un des musiciens du groupe. Il fait la distinction entre musique improvisée (en général à l’orgue ou au piano), musique composée et musique compilée. La musique composée, c’est-à-dire nouvellement composée pour un film spécifique, ne concernait que les productions importantes et seulement pour leur sortie dans les plus prestigieuses salles new-yorkaises, pourvues d’un orchestre important. Ailleurs on avait recours à de la musique compilée, c’est-à-dire que chaque cinéma avait sa bibliothèque musicale composée de morceaux classiques, de chansons, mais aussi de « photoplay music », c’est-à-dire de musique composée spécifiquement pour le cinéma mais pas pour un film particulier, en tous cas pas pour le film pour lequel elle allait être utilisée, et c’est à ce répertoire apparemment assez vaste que s’intéresse le Mont Alto Motion Picture Orchestra. L’orchestre du cinéma (orchestre qui pouvait être une formation réduite à quelques musiciens, parfois trois ou même deux seulement) puisait dans sa bibliothèque en suivant (ou non) des indications fournies avec le film et composait son score. Il pouvait y avoir autant de scores que de salles de cinéma et beaucoup de ces scores préparés et répétés quelques jours avant la sortie d’un film mélangeaient musique compilée, musique composée et musique improvisée.

        Ce lien vers l’article en question sur le site du Mont Alto Motion Picture Orchestra qui en dit beaucoup plus (et mieux):

        http://www.mont-alto.com/photoplaymusic.html

  7. MinettePascal dit :

    Sur LEWIS GILBERT, qui ne semble pas avoir marqué le cinéma d’une profonde empreinte, son meilleur film n’est-il pas STEPPING OUT avec Liza Minelli, dont je me demande aussi si ce n’est pas le meilleur rôle de l’actrice.
    Cette galerie de gens « ordinaires » est vraiment craquante. Et Liza en « ratée » admirable tout à fait inattendue et déchirante.
    Le film s’appelle lui-même « comédie musicale ». En est-ce vraiment une ?

  8. Johnb133 dit :

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  9. Johnc550 dit :

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  10. Bonne liste de films anglais, cependant même si je suis fan de ce genre de films, mon goût pour les films dvdrip en français reste plus prononcé, personnellement j’aime pas aller au cinéma je préfère télécharger films au les regarder en streaming

    • Bertrand Tavernier dit :

      A DVDDRIPgratuit.com
      Je suis toujours sidéré par la suffisance inconsciente des gens qui publicisent leurs tares comme si cela les rendait exceptionnel. « Moi je deteste lire » ou alors « la musique classique cela m’endort ». Chacun peut avoir des manques mais les mettre en avant est un des traits de notre époque. Tout ce que l’on peut dire c’est que c’est dommage que vous vous priviez du plaisir qu’on peut avoir à découvrir un film sur un immense écran, avec un beau son et des gens qui réagissent. Libre à vous de préférer les cartes postales même tronquées au tableau.
      Le reste de votre intervention me bouscule aussi. Quid des ayants droits ? De ceux qui se sont battus pour faire ces films. Ils méritent d’être payés en retour, de toucher leurs droits. Et cela coute cher d’entretenir ces oeuvres. Mais je pense que pour pouvoir affirmer cela, vous même vous refusez tout salaire et vous volez votre viande, vos habits et votre telephone portable.

      • yves rouxel dit :

        De mon coté je suis sidéré que certains de mes messages passent à la trappe.Y à t-il une forme de censure quand on évoque des sujets sensibles liés au festival de Cannes ou à l’institut Lumière?

        • Bertrand Tavernier dit :

          AYves Rouxel
          Je ne pense pas. L’informatique a des caprices que je ne saisis pas toujours

  11. Martin-Brady dit :

    à Bertrand Tavernier: avez-vous vu THE COLDITZ STORY de Guy Hamilton et THE CRUEL SEA de Charles Frend qui sont avec DAM BUSTERS dans un coffret pas cher? Ca pourrait justifier l’achat, du coup!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Martin brady
      THE CRUEL SEA est excellent, très bien écrit, sobrement réalisé, avec des scènes que je n’ai jamais oubliées. J’ai exprimé ici plein de réserves sur DAM BUSTERS, conventionnel et daté dans les trucages. Un film indifférent. Jamais vu l’autre mais Hamilton est un plat comme réalisateur

      • Martin-Brady dit :

        merci Bertrand, j’ai lu votre avis sur DAM BUSTERS, je vais prendre le coffret pour CRUEL SEA on verra bien (Maltin donne 3***1/2 à chacun des trois films! mais Maltin est parfois étrange…).

  12. AUGELMANN dit :

    A Bertrand Tavernier

    Merci pour le combat pour la sortie des films de Pietri;j’ignorais votre implication et votre participation à JOE HILL; MALAVIDA a sorti plusieurs films de Widerberg mais hélas a oublié Joe Hill.
    Quel plaisir de retrouver les Westerns de légende et surtout « Le Roi et Quatre Reines »: un bonheur que ce soit le scénario, la mise en scène et le jeu de Clark Gable.
    J’attends avec impatience « Le cheval de fer » de Ford et « La dernière Caravane ».Pourriez-vous peut-être nous annoncer que prochainement SIDONIS sortira « Colorado Territory »?Encore un film oublié par les éditeurs français.
    Juste une dernière question :
    Le sublime « Seven Women » de John Ford malgré tous les critiques,les historiens du cinéma et les cinéastes qui situent très haut ce film dans l’oeuvre de Ford (vous êtes d’ailleurs avec Noël Simsolo et bien d’autres parmi les plus ardents défenseurs)n’a pas l’air d’inciter des maisons d’édition à s’emparer. Fâcheuse amnésie

  13. Catherine dit :

    Il y a un film qui me tente bien: ‘The Caretaker’/’Le Gardien’ de Clive Donner(1963), d’après une pièce+scénario d’Harold Pinter, avec Donald Pleasence, Alan Bates et Robert Shaw. Quelqu’un connait-il ce film et pourrai me donner un avis ?? Thanks.

  14. Olivier dit :

    Bonjour,
    Je souhaite apporter à nouveau mon grain de sel à ce panorama du cinéma anglais, en vous signalant la parution récente (étaient-ils déjà sortis auparavant ?) de 4 films de Michael Powell chez Opening, dans la collection « Les Films de ma vie » :

    – Red Ensign (Le Pavillon rouge, 1933)
    – The Fire Risers (Les Incendiaires, 1934)
    – The Phantom Light (Le Mystère du phare hanté, 1935)
    – They’re a Weird Mob (Drôles de zèbres !, 1966)

    3 films d’avant la collaboration fructueuse avec Pressburger qui ne manquent pas de caractère et d’intérêt ! L’accent gallois à couper au couteau dans « The Phantom Light » m’a évoqué l’accent écossais (à couper au couteau également) de « I Know Where I’m Going » du même Powell, ou de « Whisky Galore » de Mckendrick. C’est un film très pittoresque et très drôle. Le 4ème de ces films est l’un des deux derniers films de Powell, alors en exil en Australie après l’échec du Voyeur.

    Chez Opening toujours, je vous rappelle l’existence d’un coffret intitulé « 4 visions du cinéma anglais des années 80 » (les films sont dispos au détail également je crois), regroupant « Another Country de Marek Kanievska, « Local Hero » de Bill Forsyth, « Dance With a Stranger » de Mike Newell et « Sur la route de Nairobi » de Michael Radford.

    Je viens de visionner également quelques perles du Free Cinema, dont l’éditeur Doriane Films propose un beau panel au sein de sa collection « Typiquement British » :

    Le Free cinéma… avec ses personnages qui incarnent les idées et les coups de gueule de ce mouvement artistique et littéraire qu’on nomma « Le Mouvement des jeunes gens en colère ». Tout d’abord, signalons le coffret intitulé « Free Cinema », qui regroupe les 11 films des 3 programmes anglais du Free Cinema (les 3 autres ayant été consacrés à des cinéastes étrangers). On a donc là, les premières ébauches de la contribution côté cinéma, à ce mouvement contestataire et réjouissant. Des films signés Lindsay Anderson, Karel Reisz ou bien encore Tony Richardson…

    Côté longs-métrages, Doriane Films propose pas moins de 5 films de Richardson :
    Le superbe « Look Back in Anger » (1958), film étendard, puisqu’étant l’adapation du roman de John Osborne qui est considéré comme le livre fondateur des « Angry Young Men », avec un Richard Burton ahurissant. Il campe un joueur de sax, type même de l’écorché vif, instable et agressif. Et les crises de colère de son personnage n’ont rien à envier à celles, célèbres, dont était capable par exemple, un James Stewart… ou Burton lui-même un peu plus tard dans l’étonnant « Qui a peur de Virginia Woolf ? ». Le film est construit de telle manière qu’on a le sentiment que ses solos de sax, sont des contrepoints à ses « solos » de colère !
    Ensuite il y a « Un goût de miel » (1961) qui traîte de l’homosexualité (un an après « Victim » de Dearden) et des rapport sexuels interraciaux.
    On trouve aussi l’excellent « La Solitude du coureur de fond » (1962) avec un grand Michael Redgrave et surtout un acteur qu’on regrette de ne pas avoir vu plus souvent : Tom Courtenay. Musique mémorable de l’un des collaborateurs réguliers de Richardson : John Addison.
    Un ovni dans la carrière de Richardson « Mademoiselle » (1966) d’après un scénario de Jean Genet, dans lequel Jeanne Moreau campe l’un de ses plus grands rôles (pour moi c’est son plus grand).
    Et enfin, un film qui s’inscrit dans la veine de son « Tom Jones » : « Joseph Andrews » (1976) On sent que « Barry Lyndon » était passé par là un an auparavant…

    Il y a quatre autres films très importants dans la collection « Typiquement British » de Doriane :
    L’extraordinaire « Sunday Bloody Sunday » (1971) de John Schlesinger, film très provoc, et qui reçu les foudres de la censure (pensez-donc, on y voit Peter Finch embrasser Murray Head sur la bouche d’entrée de jeu, en plan rapproché !) Beau contrepoint thématique d’airs tiré du Cosi de Mozart…
    J’ai beaucoup aimé également « Samedi soir et dimanche matin » de Karel Reisz avec un Albert Finney qui « en voulait » et qui incarne aussi bien que Tom Courtenay ou Ric Burton, l’archétype du « Jeune homme en colère »…
    Notons également, un film du grand documentariste Michael Grigsby « I Was a soldier », docu dans lequel le cinéaste part aux USA interviewer 3 jeunes sur leur expérience traumatisante du Vietnam (à postériori, j’ai eu le sentiment que ce film aurait pu être une suite à « Flags of our fathers » d’Eastwood…
    Et enfin, le petit dernier de la collection: un film TV percutant de 1666, signé… Ken Loach. Il s’intitule « Cathy Come Home », et est à connaître absolument si vous êtes un fan du cinéaste britannique.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Olivier
      Formidable et longue contribution que j’approuve presque totalement. J’avais été déçu par LOOK BACK IN ANGER en le revoyant, pas par la Solitude du Coureur de Fond. Et je crois avoir vanté Samedi Soir dimanche matin, oeuvre forte, magnifique comme beaucoup de Reisz. Je vais acheter le coffret de Opening qui parait assez excitant.

    • Merci pour cette chronique, Olivier.
      Mademoiselle est effectivement un fort beau film où jeanne est sublime. La rencontre entre Genet et le cinéma est un sujet intéressant parfois heureux (Les abysses de Papatakis, si vous ne connaissez pas cette oeuvre, essayez de la voir car elle rend justice à la folie, au sens de la démesure de Genet; Querelle est indéniablement un grand film même si souvent ici Fassbinder me met très mal à l’aise et par son univers et par sa violence) parfois catastrophique (Le balcon de J Strick est assez proche du nanar pour moult raisons: foutoir narratif, interprétation en roue libre, choix esthétiques souvent incohérents: Strick a compris que Genet, c’était du n’importe quoi… et il n’a donc rien compris! Le balcon , c’est Hellzapoppin version pas drôle!).
      Merci pour avoir signalé le Loach car je ne le connais pas et en suis souvent un fervent admirateur: sa Palme m’a semblé amplement méritée,l’aboutissement d’une droiture artistique, intellectuelle et politique toujours intactes c’eut été un comble qu’un homme de cette trempe et de ce talent ne l’ait jamais!Vous semblez bien connaître Loach…savez-vous s’il est possible de trouver en DVD Black Jack vu il y a longtemps sur canal sat ?(Barry lyndon était certes passé par là mais ce film en costumes est un peu l’équivalent XVIIIème de Kes et loach y invente son regard brut, réaliste sur la reconstitution qu’il magnifiera dans land and freedom puis le vent se lève). Ses docus semblent aussi difficiles à trouver (je pense par exemple aux Dockers de liverpool vus sur arte il y a encore plus longtemps)… avez-vous des tuyaux ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A JJ
        Ses docus sont excelmlents et je vais revoir MADEMOISELLE qui m’avait paru théorique et glacé…

      • Olivier dit :

        Cher Jean-Jacques,
        Je n’ai jamais vu « Black Jack » et ne crois pas qu’il ait été édité en DVD. « The Gamekeeper » par contre, tourné dans la foulée l’est, dans un coffret anglais zone 2, mais là, mieux vaut être un parfait anglophile, car comme vous le savez notre « ennemi héréditaire » ne propose jamais de sous-titres français sur quelque DVD que ce soit !! 🙂
        Je connais pas mal de films de Loach (j’ai récemment découvert l’excellent « Fatherland »), mais pas tout, et encore moins ses documentaires.
        Par contre je rebondis sur votre évocation d’un docu de Loach sur les dockers de Liverpool, pour vous renvoyer sur un documentaire formidable (et je pèse mon mot) de Terence Davies, consacré à sa ville natale Liverpool. Le film s’intitule « Of Time and the City » et est édité en DVD par Arcadès Vidéo. C’est une pure merveille, avec la voix-off du réalisateur qui vous reste longtemps en mémoire après le visionnage du film, tellement elle est belle d’intensité, de rage, de vérité, SA vérité (L’homosexualité vécue dans l’Angleterre puritaine). Je vous le conseille très particulièrement, mais peut-être le connaissez-vous déjà ? Pour ma part, c’est le plus beau documentaire vu depuis plusieurs années…
        En voici le synopsis, si cela peut donner envie : Of time and the city dessine l’histoire de trois décennies cruciales pour l’Angleterre. S’appuyant sur un montage d’images d’archives et de prises de vue actuelles, Terence Davies égraine les souvenirs du Liverpool qui l’a vu grandir, celui des années 40/50, remontant jusqu’à nos jours, s’attardant sur quelques uns des principaux événements de l’histoire britannique récente et nous montrant les effets du passage du temps sur sa ville natale, par le biais de commentaires entre poésie et ironie, mélancolie et colère.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Olivier
          Tout à fait d’accord pour le splendide, le bouleversant documentaire de Terence Davies. Je m’en veux d’avoir oublié de l’inclure dans les films anglais que je recommandais chaudement comme d’autres Terence Davies comme CHEZ LES HEUREUX DU MONDE

        • Bonjour Olivier,
          Je ne connais pas ce Terence Davies là mais en ai entendu parler et comptais me le procurer (mais bon, mes listes deviennent très longues et je dois faire et avec les cordons de la bourse et avec le temps « raisonnable » que j’accorde désormais au démon de la cinéphilie!!!! J’avais été bouleversé par la découverte de Distant voices, still lives et très admiratif face à The long day closes (malgré leurs durées raisonnables, ils me semblaient opérer un travail proustien autour de la mémoire- et pour une fois , l’adjectif n’était pas galvaudé!).Je n’ai pas vu Chez les heureux du monde loué par Bertrand tavernier mais ai trouvé du charme (bien qu’il ait été éreinté partout) à son opus américain avec Gena rowlands dont j’ai le titre sur le bout de la langue… Je vous fais donc confiance!
          Fatherland m’avait semblé intéressant mais je l’ai un peu oublié avec le temps… en revanche Kes,Poor cow,Family life, Riff raff, Raining stones, Ladybird… et Land and and freedom (qui me touche pour des raisons cinéphiliques et familiales) ou Le vent se lève sont toujours très présents dans ma mémoire et , vertu suprême, dans le regard que je porte sur le monde.

        • J’avais résolu de ne pas réécrire aujourd’hui vu le boulot mais j’ai enfin retrouvé le titre (et sans vérifier sur mes fiches): la bible de néon !!!
          A dans quelques jours.

    • Je suis totalement d’accord avec tous vos propos et conseille vivement d’acheter ces coffrets..

  15. dvd dit :

    Bonne liste de films anglais, cependant même si je suis fan de ce genre de films, mon goût pour le cinéma français reste plus prononcé.

  16. Catherine dit :

    49th Parallel/Powell & Pressburger

    Bon, j’ai juste vu le début mais il y a l’accent « pseudo canadien »/insupportable (??) de Laurence Olivier (déjà dans « The Boys From Brazil » il en faisait trop), c’est un détail certes ….

  17. AUGELMANN dit :

    A tous,

    Les sorties annoncées par WILD SIDE en 2010 et 2011 devreient combler nos attentes et nous apporter beaucoup de joie; des films dont nous avons souvent parlé ressortent enfin des tiroirs.

    Dix films annoncés qui suivront le coffret de Lang avec La Femme au Portrait annoncé lui le 1/12/09 :

    – Un autre coffret Lang avec (enfin)
    While the city sleeps et Beyond a reasonable doubt

    – Les Indomptables de Ray

    – la Fôret Interdite de Ray

    – Le Jugement des Flèches de Fuller

    – La Porte du Diable de Mann

    – La Chevauchée des Bannis de De Toth (cela fera plaisir à Bertrand Tavernier)

    – Le Grand passage de King Vidor

    – Coffret Sarafian Convoi sauvage et le fantôme de Cat Dancing

    La Fête promet d’être belle.

    Amicalement

    • J’ai aussi consulté le site DVdclassik at ai eu vent de ce programme qui semble répondre à nombre de nos sollicitations: presque tout ce qui est annoncé relève de l’indispensable de Lang à man in the wilderness,de Ray à Fuller. Quel éditeur merveilleux!
      J’aimerais en dire autant de Gaumont qui parfois sait pourtant répondre aux attentes (cf coffret admirable consacré à vigo).
      Petit agacement (un de plus!) vis à vis de MK2: le coffret Von stroheim ne semble déjà plus disponible!!! Au lieu de se piquer de politique culturelle avec NS, Karmitz devrait s’occuper d’édition DVD avec rigueur, ficher la paix aux cinés indépendants et produire de grands cinéastes tels que Resnais, Kiarostami…

      • Olivier dit :

        Votre évocation de Kiarostami, me permet de vous annoncer la sortie imminente d’un quatrième DVD chez « Les Films du paradoxe » consacré à ce grand cinéaste. Il s’agit d’une galette qui contiendra deux films : « Tadjrobeh » (L’Expérience, 1973) et « Lebassi Baraye Aroussi » (Le Costume de mariage, 1976). Les 3 autres DVD chez cet éditeur, proposent : « Mossafer » (Le Passager, 1974), « Khaneye Doust Kodjast » (Où est la maison de mon ami, 1987) et « Zendegui Edameh Darad » (Et la vie continue, 1991). Et bien-sûr comme vous l’évoquez, tous les derniers longs de Kiarostami sont édités par mk2 : Ten, Ten on Ten, Le Vent nous emportera, Five, ABC Africa, Le Goût de la cerise et Au travers des Olivier. Ce dernier titre étant en prise directe (c’est une sorte de suite) avec les deux titres proposés par Les Films du paradoxe « Où est la maison de mon ami » et « Et la Vie continue ». Quant à Von Stroheim, vous pouvez trouver le coffret sur Pixmania, qui l’a encore en stock pour 29€99 : http://www.pixmania.com/dvd-coffret-erich-von-strohei/frfr3504193_dvdart.html

        • Cher Olivier,
          Kiarostami est de retour sur les écrans enfin!
          Je n’ai pas encore acquis le DVD du génial close up qui semble riche en boni (dont le docu de la série cinéastes de notre temps).
          J’avais rencontré AK de manière très étonnante dans un colloque non loin de chez nous consacré à « l’arbre » et je vous assure que ce fut un moment intimidant malgré la chaleur de ce grand monsieur au regard dissimulé derrière d’éternelles lunettes fumées.Il nous avait longuement parlé de ses films , de ses photos (je vous recommande son petit album de paysages chez hazan) et nous avait même projeté un inédit coréalisé avec son fils: un court autour d’une « exploration »(recadrage, mouvements) de ses photos sur une musique de Bach (la passion selon Saint Jean, je crois).
          J’avais même eu l’honneur immérité de discuter à table avec lui avec mon anglais très moyen…rien à voir avec l’auteur un peu distant, style statue du commandeur que dessinent nombre de critiques: il s’intéresse aux gens, aux lieux et compatissait sincèrement voire ressentait la blessure infligée à nos paysages par la tempête de 1999.
          Je vous avouerais que son dernier titre Ten ne m’avait pas autant emballé que les précédents (avec une préférence très nette pour Le goût de la cerise, le vent nous emportera et la trilogie Où est la maison…/et la vie continue/ au travers des oliviers) par son dispositif minimaliste, ce qui me laissait craindre un assèchement, en partie confirmé par ses essais expérimentaux. Et d’autres inventeurs de formes en sont passé par là que ce soit Monteiro ou le Lynch actuel qui, je l’espère, sortira de l’impasse Inland empire. Le nouveau film est une fiction apparemment, jouée par Juliette Binoche entre autres.

  18. Michael Rawls dit :

    If I may return to the subject of Roman Polanski: much has been made of Polanski’s defenders excusing his crime in recognition of his considerable talent. But it could be argued that the case against him continues to be pursued in spite of his judge’s prejudice and what appears to be illegal conduct , in spite of his victim’s wish to forget and to be left alone, and in spite of Mr Polanski’s being a threat to no-one has persisted for one reason : the sanctimony of those who resent the fact that the aforementioned considerable talent has brought Mr Polanski fame , wealth , a beautiful wife , and Paris . And those ticketpunchers (poinconneurs) from Lilas to Lilburn ,Ga join in with the same enthusiasm they showed on previous occasions ( the introduction of the Hollywood Production Code, morals codes in studio contracts, the hounding of Chaplin right out of the USA, the studio blacklist after just a few huffs and puffs from HUAC ) .  » The usual pack of moralistic wowsers, » Dwight McDonald called them, and their elected officials are as happy to stoke , or is it stroke , this enthusiasm now as they were then. Michael Rawls

  19. AUGELMANN dit :

    Dans la collection FNAC, 3 nouveaux titres annoncés pour le 4/11/09( la date vient d’être repoussée au 12/11/09):

    – L’odyssée de Charles Lindbergh

    – Au risque de se perdre

    – Sept jours en mai

    Pour le coffret de Samuel Fuller en zone 1, pour le 27/10/09,n’étant pas mentionné sur le site français d’AMAZON,j’ai questionné le site américain qui m’a répondu qu’il ne pouvait pas être livré en France pour des questions de droits.

    Bon Dimanche à tous.

    • Olivier dit :

      Si le coffret Fuller ne peut être livré en France pour des questions de droits, vous pourrez bien sûr l’acheter via un particulier sur ebay, à n’en pas douter…

      A J.J. Manzanera : vous dites, si j’ai bien compris, qu’Opening propose 2 films, hors, Opening propose à un prix très raisonnable, un coffret contenant 33 films de Bergman, et les copies sont toutes très correctes…
      Il ne reste plus qu’à attendre « Fanny et Alexandre » avec sous-titres.

      A Augelman : Certes la collection fnac propose des titres intéressants à 12€99 l’untité, ce que je trouve un peu cher, sachant qu’on peut trouver stricto-senso, les mêmes copies en zone 1 (sur amazon.fr, priceminister ou ebay) en neuf (vendues par des particuliers ou des pros) à un prix bien moindre. Par exemple si vous cherchez « Sept jours en mai » ou « L’Odyssée de Charles Lindberg », vous les trouverez avec sous-titres français.

      ENCORE UNE FOIS : faire dézonner son lecteur (ou bien l’acheter dézonné, chez Cobra à Paris par exemple, ce qui offre les mêmes garanties que partout ailleurs), vaut vraiment le coup : accès à un nombre de titres bien plus important, et au final, des économies certaines, croyez-en mon expérience, pour ce qu’elle vaut.

      • Vous avez tout à fait raison: il existe également une offre à moins de 100 euros pour les 33 films mais cela coexiste avec l’édition « simple » avec 2 Bergman par DVD (à 13 ou 14 euros pièce, je crois).
        Je passe que ce pourrait être mon prochain tir groupé!

      • Olivier dit :

        En fait le coffret à 99€ qui regroupe 33 films, propose 17 double-DVD, dont on peut trouver certains (tous ?) à l’unité, comme vous l’évoquez, aux alentours de 14€99 chaque. Ce qui reviendrait (excusez-moi de faire mon marchand de poisson!) à 254,83€ l’ensemble. Pour info, la fnac ramène le prix du coffret à 99,99€ chaque année, aux alentours des fêtes. En temps normal, on le trouve à 149,99€, et c’est encore plus cher ailleurs…

      • AUGELMANN dit :

        Olivier,

        Bonsoir et merci pour toutes vos remarques et conseils;pour le lecteur DVD je regrette de ne pas avoir connu le blog de BT plutôt ; cela m’aurait évité de rester coller sur les lecteurs zone 2.

        Pour le coffret Fuller, je vais suivre votre conseil de passer par E-bay; un internaute cinéphile m’a aussi donné un site américain qui livre dans le monde entier : dvdpacific, à un prix très intéressant,malgré les coûts d’expédition.Le site de la FNAC vient de le mettre à son catalogue mais le prix est vraiment dissuasif : 85,22€.

  20. AUGELMANN dit :

    A Jerome SOULET

    Bonjour,

    Merci pour les renseignements sur le coffret de Max Ophüls.
    Juste une question à ce sujet :

    Le coffret comporte 4 films en version DVD. Par ailleurs, « Lola Montes » sort le même jour en version simple mais uniquement en Blu Ray. C’est curieux : quelles sont les raisons d’un tel choix? Une sortie en simple DVD de ce chef-d’oeuvre serait certainement un meilleur moyen de toucher un public profane; il ne faut pas oublier non plus que le facteur prix est important pour une clientèle dont le pouvoir d’achat est en berne.
    Je tenais aussi à vous remercier pour des sorties récentes notamment « Du Rififi chez les hommes » : remarquable qualité de la copie et surtout une lacune comblée dans le domaine de l’édition de films de qualité.

    J’en profite pour vous demander si vous avez d’autres projets de sortie de films devenus rares ou invisibles.
    Dans l’attente
    Amicales salutations.

  21. AUGELMANN dit :

    A JJ MANZANERA

    La copie de 8 1/2 est vraiment remarquable;j’ai eu la chance d’acheter le DVD il y a déjà une semaine et de le regarder immédiatement: je considère ce film comme un des films clés de son auteur(Anouk Aimée est particulièrement touchante);l’aspect nihiliste de la fin du film (plutôt détruire si créer ne sert à rien)qui m’avait marqué lors d’une précédente vision, il y a une vingtaine d’années est encore renforcé aujiurd’hui.
    D’accord avec vous pour Il Bidone; dans la première période de Fellini, ce film a été injustement critiqué et oublié; sa fin est particulièrement sombre (Frédéric Crawford est bouleversant) ; beaucoup ne veulent connaître de cette période que « La Strada » et « Les Nuits de Cabiria ».

    – Pour « l’oeuf du serpent », le coffret de Carlotta est une découverte; ce film que même Bergman a pendant longtemps considéré comme raté (voir les commentires de Liv Ullmann) est en fait une oeuvre importante dans la filmo de Bergman; en plus il tord le cou à la légende de Bergman le cinéaste de l’individu et du couple qui serait incapable de filmer une foule et de « saisir » une époque et une atmosphère historiques : il est absolument urgent de le revoir.Merci à Carlotta de réparer et de rémédier à ce qui risquait de devenir un oubli;en fait le reproche fait à Bergman (sans qu’il soit exprimé) est peut-être qu’il s’agit d’un film international avec un gros budget; comme vous le notez, il reste à attendre « Fanny et Alexandre »; hélas le temps passe et l’espoir diminue.
    Il faut noter que le DVD est difficile à trouver dans les magasins spécialisés : chez les « agitateurs », pas d’exemplaire. Je l’ai trouvé, le jour de la sortie chez Saturn : il y avait royalment 1 EXEMPLAIRE.
    Pour OPHULS, le coffret de 4 films est annoncé pour le 20/10/09; LOLA MONTES est aussi annoncé en version « single » mais uniquement en BLU-RAY (hélas).

    A Catherine,Fatalitas, Olivier, Pierre, Harry Lime:

    – Je n’ai pas encore vu « Gumshoe »; votre commentaire sur HIT (Terence est formidable dans ce film) me pousse à le visionner rapidement.
    Vous avez tous raison d’insister sur le fait que cette collection sort des films devenus rares et pratiquement invisibles; je pense de mon côté à « Salomé »; il faut aussi noter la difficulté à les trouver dans les magasins spécialisés; la sortie était prévue pour le 7/10/09; ils ne sont disponibles qu’une semaine plus tard et pas partout : absent chez CULTURA et à la FNAC,le prix est de 13€ (idem pour les 3 westerns de la WARNER sortis hier);disponibles chez Saturn et Chapitre: 9,99€)un gros hic quand même : 1 seul exemplaire pour chaque film.
    Ceci est quand même grave : bientôt nous ne trouverons plus les films que nous aimons en boutique : nous serons obligés d’acheter par Internet. J’ai eu le cas cet été avec « L’ange des Maudits ».

    En attendant comme Fatalitas, le coffret DWAN pour le 19/11/09, pour soigner notre maladie (comme le disait si bien Franck Capra), il ne faut pas oublier « La Femme au portrait » de Lang pour 2/12/09.

    Amicales salutations et « Bonne Toiles » à tous.

    • Cher Augelman,
      Merci pour votre réponse riche et détaillée. Je ne manquerai pas de me procurer rapidement Huit et demi que j’attends depuis si longtemps.Vous avez réagi à mes propos concernant Fellini, auteur qui semble important à vos yeux: je me permettrai donc de vous demander ce que vous pensez de Juliette des esprits. Par ailleurs, je me dois de vous signaler-même si la copie est loin d’être parfaite- Prova d’orchestra chez « les films de ma vie »: une oeuvre politique sardonique , complexe et méconnue qui préfigure en mineur (pas qualitativement mais musicalement) par son sens très poussé de l’allégorie E la nave va qu’on attend toujours en DVD (quelle honte… bis repetita! Que fait Gaumont? )
      L’oeuf du serpent est effectivement somptueux chez Carlotta et je me demande si d’autres Bergman suivront ou s’ils sont bloqués, question droits, par l’éditeur Opening qui certes offre 2 films mais sans vrai travail éditorial. Par ceci, j’entends entretiens, docs de Bergman sur Faro ou autres, analyses . Et encore les copies sont assez bonnes!Le « blocage » des droits est bien plus ennuyeux avec « films sans frontières » qui seul fournit-sauf erreur de ma part- la trilogie d’Apu ou Le salon de musique par exemple… et ce n’est pas très beau à voir: en les visionnant, je me revois à la cinémathèque de Toulouse avec des copies rayées, mal sous titrées en 1988-90!
      Cher J Soulet,
      Tout d’abord merci pour les Ophuls que j’espère à la hauteur de mon attente. Puisque vous travaillez pour Gaumont,j’attends toujours l’édition de films de Bressons annoncée depuis des années (Lancelot, un condamné à mort s’est échappé, etc…). Par ailleurs, était annoncée chez vous la sortie de certains Fellinis … qu’en est-il?

      • AUGELMANN dit :

        Cher Manzarena,

        Je vous réponds avec retard et m’en excuse; en effet je considère Fellini comme un cinéaste important qui semble bien oublié et dont les sorties DVD ne suscitent pas d’enthousiasme particulier chez les profanes(malheureusement).

        Pour Juliette des esprits, je ne l’ai pas revu récemment; je vous parle de mes impressions lors de la vision en 1976 (c’est loin) dans le cadre d’un ciné-club étudiant consacré au cinéma étudiant; Juliette des esprits a donné lieu après sa vision à de très nombreuse critiques et d’incompréhension; il faut croire que comme pour la Strada (film « clé ») et « 8 1/2 » (autre film clé ou charnière selon la terminologie)les films suivants sont « maudits », »Il Bidone » pour l’un et « Juliette des Esprits » pour l’autre.Or ses 2 films sont des oeuvres primordiales dans l’oeuvre de Fellini.
        « Juliette », il ne faut pas l’oublier est le 1er film en couleurs de son auteur; ce qui m’avait frappé et impressionné c’est la prise de conscience d’une femme de sa condition sociale et son évolution suite à la découverte de son infortune conjuguale et les bouleversements qui s’ensuivent(l’oppression qu’elle subit car elle « sort » de son « rôle » de l’épouse soumise imposée par la société); Fellini a réalisé un film à part; la « femme », une femme est le personnage principal, le sujet du film.
        Je doute(je suis trop pessimiste peut-être)que ce film soit un jour évalué à sa juste valeur.
        Je constate que je ne suis pas le seul à rouspéter après Gaumont.Pour Bresson (quel scandale), il s’agit de désinvolture tout simplement : inutile de les questionner. La seule réponse c’est le silence. J’attends aux films que vous citez « Le diable probablement » peut-être son meilleur film; le DVD « Pick-Pocket » chez MK2 est une réussite;il est donc possible de faire « revivre » les autres oeuvres de Bresson.
        Gaumont pourrait prendre exemple sur Wild Side qui a un programme alléchant sur 2010/2011;je l’ai noté sur un message précédent.

        A bientôt pour d’autres échanges.

      • AUGELMANN dit :

        Cher Jean-Jacques,

        Je reprends contact après un long silence (il y a hélas des évènements et des situations difficiles à surmonter); je reprends le fil de manière décousu;je voulais en fin d’année vous parlez d’un cinéaste danois bien oublié et qui a réalisé des oeuvres remarquables : Bo Widerberg; je me permets de vous conseiller ADALEN31 et UN FLIC SUR LE TOIT.
        J’ai aussi lu une fois n’est pas coutume, dans les « Cahiers du Cinéma » un article sur Elio Petri dont la veuve se bat avec des cinéastes et des intellectuels pour que les films de son mari sortent en DVD. C’est hélas très difficile dans l’Italie d’aujourd’hui; à noter aussi que pour Francesco Rosi qui est mieux traité « L’affaire MATTEI » n’est toujours pas sorti en DVD; peut-être GIAN MARIA VOLONTE est-il le point commun entre ce film de Rosi et les films de Petri?
        Ayant du retard dans la vision du coffret OPHULS, je me réserve LOLA MONTES pour la bonne bouche.
        J’ai regardé dans la collection SERIAL POLARS DE BACH FILMS (ce n’est pas la qualité de copies de CARLOTTA, WILD SIDE)2 films qui sont remarquables (je vous conseille aussi les bonus de Bertrand Tavernier notamment lorsqu’il parle du chef-opérateur John Alton):
        -L’Antre de la Folie

        -SCAR (Le Balafré)

        Ah pour finir pour aujourd’hui. Gaumont a encore frappé :

        « Un condamné à mort s’est échappé » prévu pour le 25/03/2010 est une nouvelle fois reporté; la nouvelle date est le 18/05/2010 MAIS UNIQUEMENT EN BLU RAY.C’est devenu une manie; un internaute sur DVDCLASSIK m’a indiqué de passer par PLAY(distributeur anglais) qui a plusieurs BRESSON chez ARTIFICIAL EYE au prix de 7,69€ (port inclus).

        A bientôt.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Augelman,
          Plusieurs critiques se battent pour faire sortir les films d’Elio Petri. Quant à Widerberg, j’avais été l’attaché de presse de JOE HILL.

  22. Cet automne DVD s’avère particulièrement excitant à plus d’un titre:
    -il faut guetter la sortie d’un coffret Ophuls notamment pour la copie restaurée de Lola montès , vue en salle et absolument éblouissante: il faut s’attendre à un choc similaire à celui des couleurs retrouvées de Black narcissus ou Red shoes en DVD (j’ai oublié l’éditeur)
    -l’actualité Fellini est riche si j’en crois le site DVD Classik car on aura droit enfin à une copie digne de ce nom de Huit et demi chez Gaumont.Il faudra guetter un coffret « Fellini au travail » chez Carlotta avec notamment l’assez rare Block note de un regista, moyen métrage tourné en marge du tournage avorté de Mastorna… je l’ai vu en salle il ya quelques années et c’est passionnant au moins autant qu’Intervista.Chez le même Carlotta, sorties séparées de Casanova (à mon sens ,l’un des quatre plus beaux films de l’auteur par son invention plastique foisonnante, son récit troué et troublant, la partition sublime de Rota… le DVD rendait entièrement justice au film tant pour la photographie que pour le son très cristallin et précis, les boni étaient tous passionnants à commencer par un document d’époque consacré au « tournage »), Juliette des esprits (souvent oublié car succédant à Huit et demie mais c’est un film mystérieux, parfois inquiétant dans son exploration de l’invisible et esthétiquement très élaboré) et Il bidone (aussi poignant que La strada mais bien plus âpre dans son récit de rédemption).
    -sortie du mal aimé L’oeuf du serpent de Bergman chez Carlotta. Désamour un peu difficile à comprendre quand on juge sur pièce: la vision hallucinée du Berlin décadent me semble nettement supérieure à celle plus décorative de Bob Fosse dans Cabaret ou au côté boursouflé des Damnés de Visconti. Le récit que je trouve mieux structuré qu’on ne l’a dit est à la fois kafkaien et langien (ce sans la lourdeur d’un Chabrol dans DR M, d’un Soderbergh dans Kafka). Par ailleurs liv ullman et Carradine livrent une interprétation mémorable ( peu étonnant pour l’actrice, plus rare chez l’acteur). Je n’ai pas encore le DVD mais j’ai confiance en Carlotta.On attend toujours Fanny et alexandre si possible en version complète de la TV suédoise qui devrait être un choc au moins aussi grand que la version longue des Scènes de la vie conjugale (indispensable chez MK2). Dans une chronique précédente , BT avait signalé l’incroyable bêtise des commentaires accompagnant la mort de Bergman et osant chipoter sur le génie de ce cinéaste… bon sang mais il faut se précipiter sur sa filmo et mesurer que cet homme à lui seul a totalement plié le medium pour le contraindre à épouser son imaginaire, il ne s’est contenté d’aucune formule toute faite et a remis tout en jeu pour chaque film. Sans être passéiste, je crains bien qu’un « échec » de Bergman dépasse bien des réussites « novatrices » d’aujourd’hui!

    • Le coffret OPHULS : Madame de, La ronde, Le plaisir, et Lola Montes, sera commercialisé à la fin de ce mois d’octobre. Tous les films sont édités en version restaurée, images et sons. Allez, petit cadeau : un documentaire en 4 parties « Max par Marcel », réalisé par Marcel OPHULS en personne, avec l’aide précieuse de Laurence Braunberger des Films du Jeudi. Qu’elle trouve ici le témoignage de ma reconnaissance pour cette aventure 😉

  23. Catherine dit :

    [Quotation d’Olivier:]

    …. mais par contre, Sony France vient de sortir dans sa collection « Columbia Classics » (en zone 2 donc) : « Gumshoe » de Stephen Frears (id, 1971) avec Albert Finney.

    ENFIN !!!
    Je l’ai regardé hier pour la 1ère fois, mon attente n’a pas été déçue, je trouve que Stephen Frears n’est jamais meilleur dans le genre polar que quand il fait référence aux films américains (The Hit, Gumshoe)avec humour, plutôt que quand il s’immerge dedans (Les Arnaqueurs).

    • Frears est un assez bon cinéaste parfois mais j’ai tendance à penser que la critqiue comme le public passent souvent à côté de ses films les plus inventifs et ambitieux (The grifters, The hit, Mary Reilly ou encore The hi lo country) pour préferer de « petites formes » telles que Mrs Henderson…, The queen, The snaper ou les déjà bien anciens My beautiful laundrette ou Sammy et Rosie (ces deux-là ont sacrémént vieilli).Les seules exceptions à cette préfeérence sont la bonne réception de Prick up your ears et des Liaisons…
      Frears déploie un humour certes réjouissant et plein de verve dans cette veine mais cela semble se faire au détriment de l’ambition formelle. Gumshoe m’avait déçu par son côté « petit malin » mais n’était pas dénué de qualités: il synthétisait les deux veines à venir, à savoir la tentative d’un ton personnel dans un cadre très codifié et la volonté de caresser le spectateur dans le sens du poil.
      Dans cette génération, je trouve plus constants qualitativement Loach, Greenaway ou Mike Leigh mais Frears fait plus figure d' »électron libre » comparativement car il enchaîne des projets très différents les uns des autres, mû par l’envie et parfois par la nécessité de bosser, je pense (ayant travaillé pour la TV, il y a trouvé une énergie et un rythme très particuliers: il me fait penser à Altman qui eut lui aussi ses hauts et ses bas, ses éclairs de génie et ses facilités, ses petites formes plebiscitées-The player, jimmy Dean- et ses grandes formes mal comprises- Buffalo bill, Quartet, Mac Cabe et Mrs Miller).

  24. Michael Rawls dit :

    For the Benefit of M. Olivier of Oct 9: « Pushover » is on the horizon in Region 1 NTSC in a box set which Amazon U.S. lists as « The Film Noir Collection; Volume 2. » This set also includes (no more quotation marks) Nightfall,Brothers Rico, City of Fear and In a Lonely Place. Volume one includes Murder by Contract and The Sniper and appears under the title Columbia Film Noir Classics: Volume 1. Now if only Canal Plus or MK2 would release if… in its original uncensored and in color and various tinted shades of black and white ( you know, the version that won the Grand Prix at Cannes in 1969, the version that I saw at the Plaza Theatre in Manhattan on April 23, 1969, the version apparently buried by Paramount Pictures. Michael Rawls

  25. Plagnol dit :

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre critique de the Dam Busters. S’il n’est pas un grand film il est justement très intéressant par ce qu’il n’y a pas : il est tout en virtualité : pas d’ennemi, presque pas de guerre, les personnages peu étoffés, presque transparents… et pourtant il y a une réelle tension.
    La tension sur la question de savoir si le gouvernement autorisera le projet, celle de savoir si l’équation sera résolue, celle de savoir si la réalité confirmera les hypothèses du scientifique.
    C’est quasiment un jeu vidéo d’aujourd’hui. Et d’ailleurs, les trucages artisanaux de la fin rappellent tout à fait les jeux vidéos.
    Tourneur faisait des films d’angoisse essentiellement suggestifs. Voilà un film de guerre sans guerre, suggestif (le rapprochement est audacieux, d’accord). Film d’action sans violence. Comme, aussi, « L’homme qui n’a jamais existé », avec Clifton Web qui lâche un cadavre dans la mer avec des documents faisant croire à un débarquement en Grèce.
    Hervé

  26. Monsieur,

    Je ne sais pas si je suis au bon endroit pour poser cette question mais j’ai visioné récemment la vallée des Géants de Félix Feist et c’est un excellent film. Ensuite j’ai effectué des recherches pour avoir des précisions sur ce très bon réalisateur. Bizarrement, je n’ai rien trouvé dans mes encyclopédies (certes elles commencent à dater). De plus, je n’ai rien trouvé de bien « consistant » sur le net. Bref, je reste sur ma faim. Je sais également qu’il a réalisé des polars et des films de science fiction de très bonne facture. Pourquoi ce cinéaste est-il si peu connu en France et pourquoi ne connaissons-nous quasiement rien sur lui ? Pourriez-vous me renseigner et me donner plus d’explications puisque que vous êtes un spécialiste du cinéma américain ? (peut-être avez-vous parlé de lui dans votre dernier ouvrage. Ouvrage que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire). Je vous remercie par avance d’éclairer mes lanternes.

    Bien cordialement.
    M VIGNAL Sylvain

  27. fatalitas dit :

    quelques precisions : Oliver Twist , Les Grandes esperances sont prevus chez Opening, pas Sony (qui est le distributeur, je crois, mais pas l’editeur)
    Sinon, il y a bien un coffret Film noir Sony qui sort le 3/11, mais le second avec Pushover et Nightfall est prevu pour 2010 maintenant. Effectivement, pas de st français.

    Sinon, quelques sorties pour les prochaines semaines
    – « Divorce à l’italienne » de Pietro Germi chez MK2 en novembre
    – « Hamlet » de Laurence Olivier qui ressort avec un nouveau master, apparemment, chez Opening, octobre ou novembre
    – Une collection de films tcheques dont Marketa Lazarova ou « Eclairage intime » d’Ivan Passer, chez l’editeur Malavida, titres deja duisponible
    – un coffret Allan Dwan, la sortie de cette fin d’année en ce qui me concerne, chez Carlotta, avec 7 titres, dont « Quatre etranges cavaliers » et « Deux rouquines dans la bagarre » et un autre, consacré à Douglas Sirk avec 4 de ses films allemands (dont « La Habanera »), toujours chez le meme editeur.

  28. Pierre dit :

    Dans la catégorie « plaisirs coupables », j’ai envie d’évoquer le cas des coffrets dits « ultimate » dont les éditeurs américains sont friands mais dont peu transitent en zone 2 et sont rarement sous-titrés.

    En ce moment vient par exemple de sortir un « Wizard of oz » estampillé « 70th Anniversary Ultimate » allêchant. Mais comme je ne l’ai pas, je vais évoquer deux autres coffrets, un peu plus anciens mais concernant également de très grands classiques.

    – le coffret Rio Bravo « Ultimate Collector’s Edition » chez Warner Home Video : une belle mais sobre présentation dans un emballage cartonné rétro. La copie est bien entendu annoncée comme restaurée (je lui trouve un peu de grain mais ça n’alterne pas le charme, bien au contraire). Pour preuve de sérieux, le film est commenté par John Carpenter et par l’historien du cinéma Richard Schickel. Autre belle initiative, la présence du superbe documentaire de la série « The men who made the movies » consacré à la carrière d’Howard Hawks. Le documentaire « Commemoration : Howard Hawks’s Rio Bravo » fait intervenir entre autre Walter Hill, Peter Bogdanovich, et à nouveau Carpenter ainsi que la voix-off de Hawks. La divine Angie Dickinson (photos renversantes à l’appui) raconte qu’elle avait voulu profiter de la chance que lui offrait ce rôle pour changer son nom, qu’elle n’aimait pas pour celui d’Angie Rome ! Elle a bien fait de s’abstenir. « Angie Rome » sonnait comme une maladie ou un médicament. Le documentaire « Old Tucson : Where the legend walks » revient, lui sur les lieux du tournage, les studios à ciel ouvert Old Tucson.

    Enfin, le coffret propose des bandes-annonces de films avec John Wayne. Celle de « Rio Bravo », bien sûr ainsi que quatre westerns datant des débuts de l’acteur, de 1932-33 alors qu’il était le cowboy attitré des séries B de la Vitagraph, toujours associé à son « cheval miracle » Duke.

    Les petits « plus » annexes propres à ce type d’édition sont des fac simile : un lot de « lobby cards » à l’ancienne aux couleurs retouchées délicieusement kitsch ; la reproduction du dossier de presse original et le document le plus dispensable, le comic book tiré du film publié par Dell Comics et qui est horriblement mal dessiné.

    A noter que ce coffret, bien que commandé aux USA est en VO ET en VF (à l’attention des non anglophones comme des pervers qui préfèrent l’horripilante voix de Mr Magoo du doubleur de Walter « Stumpy » Brennan) et comprend des sous-titres français ainsi que… portugais et coréens !

    – le coffret « Forbidden Planet » (Planète Interdite) « Ultimate Collector’s Edition » de la Warner est ce qu’on appelle un très bel objet régressif. Une grosse boîte à biscuit en fer blanc avec impression emboutie renfermant une des plus croustillantes friandises de l’histoire du cinéma d’anticipation, très librement adaptée de « La tempête » de Shakespeare. Soit le film dans une copie nickel restaurée jusqu’à sa géniale bande-son, plus « The Invisible Boy », série B ré-utilisant le phénoménal robot Robbie ainsi qu’un épisode de la série « The thin man », pour les mêmes raisons robotiques. A noter qu’ils auraient pu ajouter un ou deux autres épisodes des nombreuses séries télévisées où il apparut également(notamment l’épisode de la « Twilight Zone » intitulé « The Brain Center at Whipple’s »). Robbie avait coûté une petite fortune pour l’époque et la Warner eut besoin de le rentabiliser, d’où sa déclinaison en multiples formes qui en fit le plus célèbre des robots-jouets, bien avant l’arrivée de Goldorak puis de Wall-e. La soucoupe volante, les décors et les accessoires hi-tech (table de pilotage gyroscopique, tableaux de cadrans…) resservirent plusieurs fois également au cinéma et à la télévision.

    On peut encore trouver en CD l’extraordinaire bande originale conçue par les pionniers de la musique électronique Louis et Bebe Barron.

    Des scènes inédites, coupées au montage, des documentaires sur l’influence de ce film, sur la science fiction des années 50 et… évidemment, sur Robbie, des bandes annonces des deux films cités (mais aussi d’autres classiques du genre comme « Them ! », « The time machine », « The thing from another world »…)

    Les lobby cards sont magnifiques et la cerise sur le gâteau est la petite (mais fidèle) reproduction de Robbie himself, fixe et aux antennes-batteurs à oeufs fragiles.

    Si vous êtes très fortuné, il est possible d’en acquérir un à l’échelle 1:1 chez un spécialiste américain de ce type d’accessoires pour collectionneurs fous tendance Forrest J. Ackerman. Même avec un dollar faible, comptez un chiffre avec quatre zéros…

    Si vous êtes moins regardant, plus fauché mais curieux, vous pouvez trouver un Robbie de belle taille, mobile et avec son bruit mécanique mais beaucoup plus fantaisiste (et qui plus est peint en rouge !) dans le coffret n°2 de l’ahurissante collection « Retro Science Fiction Adventures ». Sa boîte en agglo très « cheap » contient six DVD de SF de série Z++ des années 50-60 (probablement transférés de VHS usagées) provenant des USA, d’Italie et du Japon. Ils valent leur pesant de pizza-pepperoni ! Je laisse les amateurs saliver devant les titres : « Assignment : Outer Space » (le premier film du spécialiste ès-nanars Antonio Margheriti alias Anthony Dawson), « Destroy All Planets », « Evil Brain From Outer Space », « Killers From Space » (avec un jeune Peter Graves mauvais comme un cochon, juste un an avant de jouer le père des gamins poursuivit par Mitchum dans « La nuit du chasseur »), « Rocky Jones, Space Ranger: Crash Of The Moons » et « Voyage To The Prehistoric Planet » (de 1965, avec un Basil Rathbone en fin de parcours qui fait pitié).

    • Olivier dit :

      Je m’aperçois qu’on parle peu de haute-définition sur ce blog. Dans certains cas, les films sont magnifiés à un tel point qu’on a le sentiment de les redécouvrir. Parmi les meilleures galettes classiques à ce jour : « La Conquête de l’Ouest » (avec en plus du niveau de détail proprement hallucinant, l’effet Cinérama reproduit dans votre salon), « Rio Bravo » (copie imbattable, ça vaut vraiment le coup de redécouvrir le film dans une telle parure) et enfin, une copie stupéfiante de ‘L’Armée des ombres », non en Blu Ray (le film n’est pas encore sorti sur ce support), mais en HD-DVD, le poulain de Toshiba qui a perdu la bagarre de la haute-def face à Sony. Je me souviens d’un article dans lequel Pierre Lhomme, le directeur de la photo de Melville sur « L’Armée des ombres », disait qu’il ne voyait pas bien ce que la haute-def pourrait apporter à un film tourné sur pellicule. C’était il y a quelques années. Je pense qu’il a changé d’avis.

  29. Harry Lime dit :

    Quelques remarques en vrac:
    1) le site Amazon annonce la sortie fin octobre de 3 films de Michael Powell dans la collection Les Films de Ma Vie, dont Phantom Light;
    2) concernant le cinéma de minuit et sa programmation: Le Diable au Corps, qui sauf erreur n’existe pas en DVD mérite sans doute aussi une nouvelle vision, car ce film a joui pendant longtemps d’une excellente réputation, puis sa réputation a sombré avec son réalisateur (Nouvelle Vague + déclarations politiques douteuses); le reste de la programmation est aussi intéressante, même Les cinq gentlemen maudits, film assez raté mais qui contient des moments intéressants (notamment dans la casbah).
    3) de René Clément: Monsieur Ripois n’est pas en DVD, mais Les Maudits non plus. Par contre, Le Père Tranquille est ressorti en DVD. Pour ses derniers films, je trouve Le Passager de la Pluie encore très maîtrisé, La Course du Lièvre…a quelques morçeaux de bravoure; par contre, je peine à défendre La baby-sitter;
    4) parmi les films anglais cités par BT, je voudrais attirer l’attention pour ceux qui ne le connaissent pas sur le film de Charles Crichton: HUNTED / RAPT, avec Dirk Bogarde et Jon Whiteley (le gosse qui jouait également dans Moonfleet de Lang); ce film existe en Z2; on peut voir ce film comme une sorte d’ancêtre d’UN MONDE PARFAIT, le film d’Eastwood avec Costner. Je vous le recommande chaudement, car tout est parfait dans ce film !
    5) concernant OLIVER de Carol Reed, il s’agit d’une comédie musicale basé sur le roman de Dickens. C’est évidemment moins noir que le film de Lean, mais je l’ai trouvé excellent. Au demeurant, vous trouvez chez Bach films un Oliver Twist muet avec Jackie Coogan. Une curiosité. Concernant les films de Reed, j’ai vu récemment L’AGONIE ET l’EXTASE (ou l’inverse je ne sais plus) avec C.Heston et Rex Harrison. L’agonie, je l’ai vécu en visionnant ce film, mais l’extase j’attends encore ! Certes, les acteurs sont bons, le sujet intéressant (rapport entre l’art et le pouvoir, Heston jouant Michel-Ange et Harrison le pape Jules quelquechose), mais c’est très ennuyeux.

  30. Ton dégommage des DAM BUSTERS me surprend, quoique j’aie cessé depuis longtemps de tenir compte d’avis négatifs rédigés à la va-vite. Oui, les effets spéciaux sont d’une grande médiocrité, mais n’y a-t-il vraiment rien de plus à sauver dans ce film que l’interprétation (magnifique) de Michael Redgrave? La façon dont le personnage s’élabore, d’abord au sein de son propre milieu (la première scène est de toute beauté), puis s’affirme à travers des séries d’affrontements, d’échecs, etc., est remarquable, et porteuse d’une réelle émotion. Ne pouvait-on pas reconnaître au film sa qualité d’écriture? Si je ne me cantonnais pas, par choix, au cinéma classique hollywoodien, j’aurais volontiers fait un billet dessus. Un peu plus fouillé, si tu me permets. Amicalement.

  31. AUGELMANN dit :

    Sony sort le 19/11/09 en DVD 2 films de Lean d’après Dickens :

    -« Oliver Twist » (qui était déjà sorti sur un DVD double avec « Brève Rencontre »)

    -« De grandes espérances » (qui si je fais pas d’erreur,corrigez-moi si je me trompe, n’était jamais sortie en zone 2).

    D’autre part le coffret Samuel Fuller comprenant 7 films dont « Les bas fonds new-yorkais » est bien confirmé pour le 27/10/09 malheureusement en zone 1, mais avec des sous-titres français.
    Par contre les 2 coffrets de films noir toujours chez Sony en zone 1 (avec le chef d’oeuvre de Richard Quine « Pushover »)semblent plus que compromis pour la sortie annoncée pour le 3/11/09; en plus pas de sous-titres français.

    Merci à Harry Lime pour la liste des films du Cinéma de Minuit; il est en effet navrant que Monsieur Ripois ne sorte pas alors que les derniers films de Clément (qui ne sont pas des réusites, loin s’en faut) depuis « Le passager de la pluie » jusqu’à « La baby-sitter »(malgré Maria Schneider)sont sortis.

    • Olivier dit :

      Pas de « Pushover » à l’horizon et c’est bien dommage, mais par contre, Sony France vient de sortir dans sa collection « Columbia Classics » (en zone 2 donc) : « L’Inquiétante dame en noir » (The Notorious Landlady, 1962) avec l’égérie de Quine, Kim Novak et un habitué de ses films, Jack Lemmon, ainsi que « Le Bal des cinglés » (Operation Mad Ball, 1957), avec Jack Lemmon. A noter que sortent d’autres titres classiques à cette occasion dans la même collection : « Tu seras un homme mon fils » de George Sidney (The Eddy Duchin Story, 1956) avec Kim Novak et Tyrone Power, « Dollars » de Richard Brooks (id, 1972) avec Warren Beatty et Gerd Frobe, « Les Coups durs » de John Huston (Fat City, 1972) avec Jeff Bridges et Stacy Keach (enfin !!), « Gumshoe » de Stephen Frears (id, 1971) avec Albert Finney, « Vous ne l’emporterez pas avec vous » de Frank Capra (You Can’t Take it With you, 1938) avec Jimmy Stewart, Lionel Barrymore et Jean Arthur, « Salomé » de William Dieterle (id, 1953) avec Rita Hayworth, Stewart Granger et Charles Laughton, « Crime et châtiment » de Joseph von Sternberg (Crime and Punishment, 1935) avec Peter Lorre. Certains de ces titres ont l’air de ne pas être encore dispo, mais à priori, leur sortie est prévue très prochainement.

      • Pierre dit :

        « You Can’t Take it With you »… Le film à emporter sur une île déserte – à condition qu’il y ait l’électricité, un rétro-projecteur et un drap pour servir d’écran – avec quelques autres diamants signés Capra comme « Platinum Blonde » (également disponible chez Sony) qui révéla un météore, l’acteur Robert Williams, décédé peu après (comme sa partenaire Jean Harlow) et qui, si il avait survécu aurait éclipsé plus d’un jeune premier des années 30 devenu depuis une légende du 7ème art.
        C’est tellement génial, intemporel et bon pour le moral que ça devrait être remboursé par la Sécu et programmé dans les maisons de retraite à la place de tous ces films bien plus récents « calibrés 3ème age » et filmés à l’ancienne façon « Père Tranquille » ou feuilleton campagnard du samedi soir sur France 3. Et ça donnerait des résultats autrement plus efficaces que l’eau de Lourdes. De toute manière, il n’y a pas d’âge pour goûter un Capra.

        En jetant un oeil sur le site de Sony Pictures (et si c’est bien la version qui sera disponible en France), ils signalent la présence de commentaires et de souvenirs de Franck Capra Jr. Et avec l’indication d’un sous-titrage français avec la précision « de Paris » !! Je suppose que c’est pour distinguer du français du Québec mais c’est la première fois que je remarque ce détail… lubitschien qui m’a plié de rire.

      • Harry Lime dit :

        Comme je l’avais signalé dans un précédent post, Les Coups Durs alias FAT CITY de John Huston est également sorti il y a quelques mois avec une autre jaquette. On le trouve chez mediadis, un vendeur belge. Concernant le master, il serait intéressant de comparer. Je n’ai pas d’info; est-ce le même ? En tout cas, chez Mediadis, il est moins cher ! Mais cette collection Columbia semble intéressante et chez Amazon il y a possibilité d’en avoir 3 pour 2 pendant quelques temps. Je le signale…par ces temps de crise, on ne sait jamais !

      • Olivier dit :

        A Harry Lime : Oui c’est tout-à-fait juste, amazon, propose 3 titres pour le prix de 2 dans la collection Sony décrite ci-dessus. Mais attention : pour profiter de l’offre, achetez-les 3 par 3 ! Effectivement, j’ai essayé de prendre les 9 nouveautés d’un coup : 9€95 de remise, alors que 3 par 3, vous avez 9€95 de remise à chaque fois ! Ou comment savoir composer avec certaines aberrations des sites de ventes…

  32. Pierre dit :

    Juste une petite précision pour éviter les malentendus. Il y a apparemment un autre « Pierre » qui intervient parfois dans ce blog et je ne suis pas celui qui s’est exprimé le 30 septembre…

    Bon, pour revenir à nos moutons, je découvre avec plaisir grâce à Harry Lime la programmation du CDM, curieux de voir ce Lubitsch des débuts (en croisant les doigts pour qu’un jour Patrick Brion puisse proposer « So this is Paris », toujours inédit en DVD) et ravi de pouvoir revoir le sublime « The private affairs of Bel Ami », la plus exceptionnelle incarnation de dandy cynique de George Sanders (avec l’Addison DeWitt de « All about Eve », of course).

    • Catherine dit :

      Oui, « The Private Affair of Bel Ami » est un film superbe ainsi que « The Moon and Sixpence » avec toujours G.Sanders du même Lewin…A quand les éditions en dvd ??
      Patrick Brion a publié un livre sur Albert Lewin (Durante ed./BIFI)
      Sinon, Mr Tavernier, j’ai pris un immense plaisir à revoir (et c’est pas fini !!) « Dans la Brume Electrique » ….et à apprécier pour une fois T.L Jones que je n’aimais pas particulièrement. De Burke, j’avais lu « Jolie Blon’s Bounce », j’ai retrouvé cette atmosphère dans votre film. You are the best.

  33. Harry Lime dit :

    Dans un récent commentaire, je faisais part du fait que Monsieur Ripois de René Clément n’existait pas en DVD. J’apprends en jetant un oeil au blog de Patrick Brion sur le cinéma de minuit de France 3 que ce film sera diffusé prochainement, soit le 6 décembre 2009. Voici la liste des futurs diffusions, certains titres existent en DVD, mais d’autres semblent vraiment des raretés comme ALLO Berlin Ici Paris de Duvivier…

    11 octobre JE NE VOULAIS PAS ETRE UN HOMME d’Ernst Lubitsch. Première diffusion à la télévision en France.
    18 octobre THE PRIVATE AFFAIRS OF BEL AMI d’ Albert Lewin avec George Sanders.
    25 octobre LE VEUF de Dino Risi avec Alberto Sordi.
    1er novembre LAZYBONES de Frank Borzage. Première diffusion à la télévision en France.
    8 novembre MARIANNE DE MA JEUNESSE de Julien Duvivier. Le film est diffusé dans sa version allemande avec des interprètes différents de ceux de la version française. Le film termine le cycle « Raretés et curiosités » et, en même temps, inaugure le cycle consacré à Julien Duvivier.
    15 novembre ALL BERLIN, ICI PARIS ! de Julien Duvivier.
    22 novembre LES CINQ GENTLEMEN MAUDITS de Julien Duvivier avec Harry Baur.
    29 novembre POT BOUILLE de Julien Duvivier Le film marque la fin du cycle consacré à Julien Duvivier et, en même temps, inaugure celui consacré à Gérard Philipe.
    6 décembre MONSIEUR RIPOIS de René Clément avec Gérard Philipe.
    13 décembre LE DIABLE AU CORPS de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe et Micheline Presle

  34. AUGELMANN dit :

    A Jean-Jacques Manzanera

    Pour en revenir au cinéma et au DVD, comme vous le faites à juste titre remarquer,je suis d’acord avec vous sur l’importance de « La fille de Ryan », injustement critiqué,vilipendé et oublié.Ce film est à mon avis très important dans la filmographie de Lean; en outre à partir de ce film,la carrière de Lean a été comme « stoppée ».Il faut aussi rappeler l’accueil peu chaleureux fait à « La route des Indes » et à sa mort, sa carrière fut résumée à
    2 titres « Le pont de la rivière Kwai » et « Lawrence d’Arabie » par la presse : c’est bien court,hélas. Pour Polanski, je préfère sa période anglaise et surtout « Cul de sac ». Merci d’avoir noté « What? » film ausi oublié.
    Pour oliver Twist, ne pas publier « Oliver » de Carol Reed, cinéaste anglais bien négligé aussi.

    • Catherine dit :

      Je ne suis pas fan de David Lean (except « Kwaï »), mais j’ai découvert il y a peu « La Fille de Ryan »; c’est un film magnifique, romantique mais pas niais (avec le contexte des nationalistes irlandais).Ah, et puis il y a aussi un Mitchum étonnant,tout en sensibilité.

      • David Lean est un cinéaste plus complexe qu’il ne paraît malgré l’aura qui a longtaemps empêché de voir réellement ses films y compris les plus connus.
        Qu’elle soit visible (la notion de morceau de bravoure vient forcément à l’esprit quand on prononce son nom) ou plus secrète (son utilisation de la musique -tout comme celle de Leone- me passionnent ces derniers temps après les avoir considérées comme « classées » et identifiées pour sa manière de dicter le montage, de le miner parfois d’une fêlure secrète)son écriture s’avère souvent passionnante même si à l’échelle de son oeuvre il ne figure pas parmi mes cinéastes favoris;
        En revanche Brève rencontre et Ryan’s daughter m’apparaissent comme des chefs d’oeuvre absolus tant ils savent allier les arias d’un opéra et la note secrète d’une sonate comme peu de films l’ont fait.En tant que flaubertien, je ne peux qu’être admiratif face à la parfaite scène d’amour entre l’héroine et son amant, équivalence géniale et non avouée de la « promenade » d’Emma avec Rodolphe (cf la médiocrité vraiment triste de son équivalent dans le Chabrol, objet morne à quelques scènes près… Minelli est hors jeu car sa Mme Bovary si magnifique soit elle n’est pas flaubertienne mais stendhalienne versant Chartreuse de Parme).
        Par ailleurs, la distribution est parfaite (Mitchum en tête d’une subtilité effectivement renversante, prestation à mettre en parallèle avec celle qu’il composa pour le très beau Maria’s lovers quelques années après), la photo et la musique admirables, le montage m’apparaît là comme un aboutissement des recherches de Lean sur ses trois « grands » films précédents (grand est entre parenthèses car , à mon avis , ils sont la matrice de ryan’s daughter qui serait le chef d’oeuvre).

      • Harry Lime dit :

        Pour ma part, je préfère les Lean de début de carrière comme Brève Rencontre (sorte de Sur la Route de Madison avant la lettre) ou Oliver Twist (probablement la meilleur adaptation du roman de Dickens) ou encore ses films réalisés pendant la guerre. Je ne déteste pas Lawrence d’Arabie et la Rivière Kwai, bien qu’il fasse un peu trop « grand film », mais n’aime pas Le Docteur Jivago.

      • Olivier dit :

        Oui « La Fille de Ryan » est un film splendide, chaque plan de ce très long-métrage (3h25 environ) est une oeuvre d’art en soi. Quel grand compositeur d’images que ce Lean. Mitchum est superbe de sobriété. Toutes les scènes avec Michael, le simple d’esprit incarné brillamment par John Mills, sont autant de contrepoints réjouissants, évoquant le muet américain tout autant que Fellini, et que dire de l’immense Trevor Howard, quel rôle ! La suprématie des acteurs britanniques n’est pas une légende. Il n’est pas non plus interdit de penser aux films « irlandais » de Ford ou pourquoi pas à « Whisky Galore! » de Mackendrick (1949), pour les scènes de foule… La partition de Maurice Jarre, plus discrète et proposant des thèmes moins « technicolor » que pour « Jivago » et « Lawrence d’Arabie », est une vraie réussite d’équilibre, de sensibilité, de caractérisation. Les qualités de ce film sont vraiment nombreuses, on pourrait en disserter pendant des heures…

  35. Jean-Jacques Manzanera dit :

    Ce site n’est-il pas avant tout destiné à parler de cinéma et de DVD?
    L’arrestation de Polanski qui fait le bonheur des éditorialistes ne me semble pas une affaire d’état même si, J Fansten a raison de le souligner, elle pourrait créer un précédent pour le moins fâcheux en matière de circulation des artistes. Rappelons combien l’Europe fut importante quand elle accueillit des victimes du maccarthysme, combien la présence de leurs films dans les festivals permit à Tarkovski ou Paradjanov de survivre, combien un pays tel que la France joua un rôle primordial dans l’accueil de cinéastes issus de pays connaissant des séismes politiques (Kusturica, Makhmalbaf ou Kiarostami,Wajda ou Forman…).
    Il n’est pas question de défendre une sordide affaire de moeurs (dont je ne sais pas grand chose, ne lisant pas les tabloids… connaissant les Etatsuniens, je me méfie néanmoins: n’était-ce pas une manipulation destinée à la faire chanter?) mais de voir comment un fait peut essaimer de manière incontrôlée (arrestation d’opposants politiques demain à la faveur d’un festival?) en nos temps troublés et dénués de repères stables.
    En attendant, j’adore bon nombre de films de Polanski qui ne prennent pas une ride: Le couteau dans l’eau, Cul de sac, Repulsion, Chinatown, Le locataire, rosemary’s baby , le bal des vampires ou Tess. Même les méconnus Macbeth ou Quoi? possèdent une étrangeté et une liberté passionnantes par leurs ruptures de ton, leur sens de l’incongru et de l’inquiétante étrangeté.Les années 80 et 90 sont nettement moins intéressantes mais on sauvera et Le pianiste étonnamment abouti dans son utilisation de l’espace et un oliver Twist aussi enlevé que celui de david Lean pour en revenir au cinéma anglais dont Polanski l’apatride fut un représentant temporaire passionnant!

  36. Pierre dit :

    Tiens, M. Tavernier, par votre signature sur cette incroyable pétition, vous demandez la libération d’un de vos collègues, Roman Polanski, soupçonné très sérieusement d’avoir violé par sodomie une gamine de 13 ans, préalablement saoulée et droguée ?

    Et dire que je vous appréciais…

    • Parmi toutes les réactions indignées, très nombreuses, que nous avons reçues, soutenant Roman Polanski, nous avons aussi reçu plusieurs réactions hostiles à la prise de position de la SACD.
      Ces réactions ne tiennent en général pas compte de la réalité du contenu de la pétition, aussi je me permets d’apporter quelques précisions.
      Nous n’avons pas dit que Roman Polanski était innocent.
      Ce qu’il a fait en 1977 est inadmissible, et d’ailleurs lui-même à cette époque avait plaidé coupable. Cela lui a valu de faire plusieurs semaines de prison, et il avait accepté d’être soigné dans une clinique pour délinquants sexuels. Et ce n’est que face à des déclarations contradictoires et exorbitantes du juge fédéral en charge du dossier qu’il avait choisi de fuir l’Amérique.
      Rappelons simplement, et encore une fois cela n’excuse pas son acte, que le juge avait reconnu par la suite publiquement que, dans une période électorale, il en avait fait une campagne personnelle. Rappelons qu’il avait été jusqu’à parler d’infliger à Roman Polanski une peine de cinquante années de prison. Rappelons que ce juge avait utilisé la notoriété et la réputation de Roman Polanski pour sa gloire personnelle. Rappelons surtout qu’il avait été, à cause de cette dérive manifeste dessaisi du dossier.
      Nous ne sommes pas juges, ce n’est pas à nous de prononcer une condamnation ni d’innocenter quiconque.
      En revanche, et cela nous semble fondamental, nous sommes scandalisés qu’une manifestation culturelle ait pu servir de traquenard pour une opération de justice spectacle.
      D’une part, les festivals de cinéma ont toujours été des lieux d’extraterritorialité. C’est grâce à ce principe que des dissidents de toutes sortes, des opposants politiques parfois recherchés dans leur pays, ont pu librement venir présenter leurs œuvres. Jamais aucune arrestation, de qui que ce soit, n’avait jusqu’alors profité d’une invitation publique de la part d’un festival. Que pourrons-nous dire, dorénavant, si d’autres, pour d’autres motifs, reproduisent cette situation ? Nous craignons que ce précédent ait des conséquences graves pour la liberté d’expression.
      D’autre part, Roman Polanski se rendait fréquemment en Suisse, il y a une maison, et l’on ne peut que s’interroger sur les raisons qui ont conduit la justice suisse à l’arrêter à ce moment-là, en en faisant une opération médiatique qui nous a paru particulièrement nauséabonde.
      Il ne s’agit pas que « des nantis » ou des « people » défendent « l’un des leurs ». C’est même rigoureusement le contraire. Qui peut prétendre que ce qui vient d’arriver à Roman Polanski aurait pu arriver à un justiciable anonyme ? Une arrestation spectaculaire, de quelqu’un qui circulait sans se cacher, pour des actes commis il y a trente deux ans, ce qui signifie qu’ils sont prescrits dans le pays, la France, dont il est aujourd’hui citoyen, alors que la victime elle-même demande, et depuis longtemps, l’arrêt des poursuites, arriverait-elle à « n’importe qui » ?
      Il n’y a que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qui soient imprescriptibles. Ce, parce que les législateurs ont considéré que seuls ces crimes là ne permettent ni le pardon ni le rachat.
      C’est parce que nous sommes convaincus que la justice doit être la même pour tous, c’est parce que nous pensons que la justice ne doit pas être un spectacle dont les initiatives peuvent varier au gré de leur retentissement médiatique, mais aussi parce que nous croyons que les êtres changent et que, après 32 ans, tout justiciable peut s’être racheté, que nous demandons la libération de Roman Polanski.

      Jacques Fansten, Président de la SACD

      Lire et signer la pétition.

      • Michael Rawls dit :

        I can’t understand how a state which is about to release 40,000 felons upon the general population ( because they can’t afford their upkeep and said felons being considerably more dangerous than Mr Polanski), which can’t afford to pay state employees, which can’t afford to buy textbooks for public schools, which can’t afford to keep state parks open, how a state in such a miserable state can find the money to prosecute a thirty two year old case in which the judge reneged on a plea bargain with the defendant, in which the judge had remarked that he was going to « get » the defendant, in which the judge received coaching from the prosecution ( a state’s attorney featured in the « Roman Polanski : Wanted and Desired » film has said that he lied (« Were you lying then or are you lying now? ») about this practice but another state attorney hac confirmed that this was standard procedure for Rittenband . On the other hand , I can’t understand how Mr. Polanski’s Hollywood supporters of a week ago are so silent now unless they are following in the dishonorable tradition of the Committee of a Thousand to Defend the Nineteen who , in the words of the great Joseph Losey « ran like mice as soon as the cat meowed. » I would sign the petition but it seems to be limited to cinema artists and not cinema lovers. Michael Rawls

      • goossens dit :

        bonjour à tous,

        Il est vrai que Roman Polanski est un être profondément torturé au regard de son oeuvre cinématographique. Il n’y a qu’à voir ses films, pas un seul de ses héros (même dans ses films très humoristiques: « le bal des vampires » ou « pirates »)ne s’en sort vraiment indemme. Mais quel admirable auteur pourtant!! Son histoire fascine, et c’est la raison pour laquelle Roman Polanski est jeté en pâture à la juridiction américaine même 30 ans après les faits. Un beau coup médiatique pour comploteurs en mal de sensations déplacées. L’assassinat de Sharon Tate est resté longtemps gravé dans les mémoires collectives!! Quel fardeau pour Roman Polanski! Trace apparemment indélébile de son histoire avec laquelle il a réussi à survivre dont ses plus grands films nous en rappelle parfois la noirceur. Cette histoire n’a aucun sens, d’autant que la personne « victime » affirme qu’elle s’en est sortie et qu’elle ne souhaite pas revenir sur cette affaire! Alors bon sang!! FOUTEZ LA PAIX A ROMAN POLANSKI!!!

    • Catherine dit :

      …. et que sa mère a laissée seule avec un artiste « dépravé » de Los Angeles. D’accord avec la pétition, R.Polanski a payé (dans les deux sens du terme).

    • Pour clore ce « débat » qui dépasse la personne de R Polanski, j’aimerais insister sur trois points:
      -une extradition de RP en annoncera d’autres (pour complaire aux gouvernements iranien, chinois ou que sais-je encore) et cela est inacceptable
      -la montée au créneau de la profession n’est-elle pas une manière d' »oublier » des menaces collectives tout aussi voire plus mortifères pour la culture en général et pour le 7ème art en particulier: l’AMI n’est absolument pas enterré et les directives de l’OMC en matière de politique culturelle sont toujours aussi néfastes (et sont relayées par le traité de Lisbonne)et je crains fort que notre exception culturelle ,dont nous devons nous énorgueillir, ne vive ses derniers soubresauts…
      -F Mitterand (que j’appréciais jusqu’alors pour avoir regardé Etoiles et toiles quand j’étais plus jeune, pour son très beau Lettres d’amour en Somalie, pour le phrasé très facilement imitable et l’écriture un tantinet ampoulée de ses commentaires sur Les aigles foudroyés, véritables applications de l’effet koulechov sur des images qui n’en demandaient pas autant!)se bâtit habilement une aura réconciliatrice sans pour autant changer la cap « culturel » de ce gouvernement. Or il n’est jamais qu’un opportuniste de plus à rajouter à la liste quelque part entre Besson et Karmitz (celui-là!!!!!!!). J’ose espérer que les « symboles » de ce style ne masqueront pas pour les professionnels de la profession le fond des choses…

    • Olivier dit :

      Je trouve ça franchement médiocre de faire un procès à B.T. dont on connaît par ailleurs les combats engagés multiples et variés tout-au-long de sa vie. S’il a signé cette pétition, vous vous doutez bien qu’il a ses raisons, et que ces raisons sont forcément liées à une connaissance un peu plus approndie du dossier Polanski, que celle que vous semblez vous-même en avoir…

      • Jean-Jacques Manzanera dit :

        Tout à fait d’accord avec vous pour répondre à Pierre qu’il se trompe de « cible » en visant B T qui a eu le courage d’affronter l’AMI, celui de signaler le scandale de la double peine, celui de prendre au pied de la lettre l’invitation imbécile de quelque ministre oubliable en filmant De l’autre côté du périph’ et j’en passe…
        Si toute la profession se mobilisait autant que BT, on pourrait se dire que l’expression « intellectuel engagé » est dotée de sens ici et maintenant!Il est malheureusement plus à la mode de jouer la dérision, de se complaire dans le relativisme ou d’ériger l’indifférence au rang d’attitude élégante.
        Quand on crache sur des BT, sur des Ken loach, sur des Sean Penn j’ai bien envie de vérifier de quels engagements le « juge » est capable dans son quotidien…et dieu sait qu’on ne manque malheureusement pas de raisons d’agir ces derniers temps!
        Quant aux rebondissements en cascade et autres éclaboussures « mitterandiennes », cela devient un bien mauvais film. Mieux vaut revoir Sweet smell of success de Mc Kendrick ou Bas les masques de Brooks: c’est mieux écrit, rythmé, haletant.
        Et si nous revenions vers le cinéma, chers blogueurs dont le dialogue m’est précieux!
        Continuez, M Tavernier,votre activisme passionné: projets de films ou de livres, festivals, visionnage de films, lectures, engagements!Vous êtes un repère important dans le cinéma français.

    • Olivier dit :

      A Pierre
      Bonjour, mon message du 8 octobre 2009 à 10:13 s’adressait à Pierre, en réponse à son message posté le 30 septembre 2009 à 12:21. Je préfère préciser.

    • Cher Pierre,
      Ne vous en prenez pas ainsi à BT que vous appréciez depuis longtemps (j’ai consulté d’anciens articles où vous interveniez de manière pertinnete et passionnée)et reparlons de cinéma.
      Pourquoi pas de cinéma britannique? Vous commentiez il y a fort longtemps Our mother’s house de Clayton effectivement un chef d’oeuvre d’étrangeté, de raffinement et de sensibilité doté d’une photographie sublime et d’une interprétation mémorable du grand Dirk Bogarde. Encore un film méconnu à verser au dossier de nos doléances en matière de sortie DVD: je l’avais enregistré en VONST sur Turner je ne sais quoi avant TCM.
      Allez, Pierre, extrayons nous de ce type d’actualités et rendons justice et à BT et à la qualité de son blog!!!

    • Au lieu de débiter de pareilles sornettes, allez voir The ghostwriter-vu hier soir- où Polanski confirme un plaisir de filmer intact et prouve qu’il a su retrouver ses marques après les déjà très réussis le pianiste et Oliver Twist. Scénario millimétré, sens de l’espace admirable et anxyogène (tout le film est à l’image du début fort réussi de Frantic qui décevait ensuite…), excellente interprétation, partition néohitchcokienne de A Desplat. Belle réussite sur toute la ligne!

  37. Merci pour cette nouvelle chronique qui répond à notre attente! Que de découvertes en perspective! J’ai toujours l’impression en vous lisant ou en vous entendant que d’immenses continents cinématographiques restent à découvrir, que des parallèles ou influences demeurent inexplorés… et c’est réjouissant dans un discours ambiant (dont j’excepte l’équipe de positif et maints « fanzines »)où la pose blasée est de rigueur, où il en va de l’honneur du critique de rester sur son quant à soi!
    Dans votre article, A cottage on Dartmoor m’intrigue plus particulièrement d’une part parce que je pense qu’on n’a pas fini de redécouvrir l’importance et la novation du muet, d’autre part du fait de l’admiration de ford pour Asquith.
    Vous avez raison de partir à l’assaut des imbéciles assertions contre la créativité du cinéma britannique , preuves à l’appui!
    Petite question: il y a quelques années, le cinéma de minuit m’avait permis de découvrir Blanche Fury qu’Allégret réalisa en GB. J’avais été impressionné par l’ouverture et la fin mais aussi par la beauté de la photographie, la qualité de l’interprétation et le traitement du temps. Le connaissez-vous et vous semble t’il important? Mon souvenir( qui déforme peut-être la réalité du film)le rapproche des réussites de Powell qui l’ont certainement influencé.
    Par ailleurs , je ne me lasse pas de voir et revoir Ryan’s daughter de D Lean… que pensez-vous de cette splendeur qui fut apparemment un énorme échec commercial, ce que je peine à croire!!!

  38. Pierre dit :

    Pour le nom du chien du remake de « The dam busters », je suggère « Trigger ». Ca devrait plaire sans beaucoup d’oppositions au pays du deuxième amendement…

    Lewis Gilbert n’est sans doute qu’un bon artisan au service des studios mais « Alfie » et « L’éducation de Rita » étaient sympathiques, non ? OK, ils doivent beaucoup à l’interprétation de Michael Caine. Je serais curieux de voir « The adventurers » de 1970 (qui fleure bon le nanar avec sa distribution bigarrée où on retrouve aussi bien des stars de séries télé américaines qu’Aznavour et Borgnine !) car j’avais entendu des très beaux extraits de la bande originale signée d’Antonio Carlos Jobim.

    « Dana Wynter est une actrice sensible, au joli visage triangulaire ». Pour l’apprécier, rien de mieux que la terrifiante scène du baiser de « L’invasion des profanateurs » de Don Siegel.

    « The Browning Version », encore une interprétation hors-concours de l’immense Michael Redgrave dont je me demande si il n’a jamais seulement été moyen dans un film. La classe personnifiée, qu’il a bien transmise à sa fille Vanessa. Les Redgrave, mine de rien représentent quatre générations de comédiens de talent. D’accord aussi avec vous pour le jeu de Richard Attenborough dans « Brighton rock », imressionnant avec sa balafre et son mutisme. La scène finale où après sa mort, son épouse écoute l’enregistrement de sa voix avec le disque qui saute en boucle là où il fallait surtout qu’elle continue est terrible ! Il paraît que c’est la censure qui a imposé cette fin mais l’effet en devient supérieurement ironique.

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