Henri Decoin, Michael Powell et Dino Risi
13 décembre 2018 par Bertrand Tavernier - DVD
FESTIVAL LUMIÈRE
Le festival a rendu hommage avec un immense succès à Henri Decoin et des salles pleines ont éclaté de rire en découvrant le merveilleux BATTEMENT DE CŒUR magnifiquement restauré par Gaumont, ont été bouleversées par LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE (Gaumont), ont vibré avec RAZZIA SUR LA SCHNOUFF (Gaumont), film noir qui gagne à chaque vision, AU GRAND BALCON (Pathé), LES AMOUREUX SONT SEULS AU MONDE avec ses deux fins (DVD PATHÉ).
Quant à moi, j’ai redécouvert LA CHATTE (René Château), dans une copie 35, sa narration dépouillé, laconique, son absence d’effets, sa concision stylistique. L’interrogatoire de Françoise Arnoul à qui un officier nazi pervers demande de retirer ses bas et de marcher devant lui est un grand moment de tension érotique. Superbe photo, très à l’américaine, avec des noirs profonds, une prédilection pour les contre jour, de Pierre Montazel. Les deux films éclairés par Jacques Lemare, LES AMANTS DE PONT SAINT JEAN et NON COUPABLE (qui sortira en version restaurée chez TF1 avec deux fins) partagent ces mêmes recherches visuelles tout comme le très agréable UN SOIR AU MUSIC HALL (copie restaurée infiniment supérieure à l’horrible DVD LCJ) rythmé, vif, cocasse durant les deux premiers tiers avec un nombre incroyable de chansons (plusieurs excellentes de Jeff Davis ou Philippe Gérard, orchestrées par Michel Legrand) dont la Croqueuse de Diamants par Zizi Jeammaire, Paris Je t’aime, Je suis, tu es par Eddie Constantine. Le dernier tiers est plus anodin : le scénario ne progresse plus. Tout a été dit après cet ambitieux ballet qui rend hommage à Broadway Melody. On a une suite de descentes d’escalier répétitives. Pour en revenir à LA CHATTE signalons que « les effets musicaux » de Joseph Kosma se limitent à quelques interventions d’ondes Martenot. Aucune autre musique de film ce qu’aucun critique ne mentionna. Pas plus que dans le CAFÉ DU CADRAN (René Château) où la musique jazzy de Henri Dutilleux n’intervenait que quand on ouvrait les portes ou les fenêtres du café. Elle venait du Café de la Paix, idée audacieuse pour l’époque et que personne ne remarqua.
Lino Brocka en DVD
MANILLE de Lino Brocka est un coup de poing qu’on reçoit en pleine figure. Peu de cinéastes on su montrer et dénoncer la violence faire aux femmes et aux miséreux. Dès le début, l’arrogance des petits chefs, la corruption (le contremaitre fixe les salaires, choisit ceux qui peuvent travailler et vole une partie de ce qu’ils reçoivent) vont bloquer les efforts désespérés du héros pour s’en sortir, retrouver sa copine victime d’une maquerelle à qui sa famille l’a vendue. Elle est devenue l’esclave d’un riche chinois qui ne la traite pas trop mal. Brocka filme à vif, à cœur ouvert et son style est musclé, dense, à la hauteur d’un propos dévastateur pour le régime. Tous ceux qui participent à ce blog doivent avoir vu ce chef d’œuvre et son double INSIANG, réuni par Carlotta dans un même coffret. Ce qui est aussi une manière de rendre hommage à Pierre Rissient le premier champion de Lino Brocka.
FILMS ANGLAIS
On peut (et pour fêter le 11 Novembre) on doit se procurer le DVD de OH WHAT A LOVELY WAR ! de Richard Attenborough (sous-titres anglais) d’après le spectacle musical révolutionnaire de Joan Littlewood. Ce film luxueux, à grand spectacle est une attaque très violente sous la forme d’un film chanté, contre le Haut commandement britannique et notamment le maréchal Haig qui fait paraître Nivelle comme un témoin de Jéhovah. On entend plein de chansons antimilitaristes d’époque, des cantiques détournés, de dialogues hélas authentiques interprétés par une dizaine de comédiens célèbres de Vanessa Redgrave à John Mills en passant par Dirk Bogarde et John Gielguld. Attenborough a eu la brillante idée de filmer cette comédie musicale noire dans les manèges, les attractions de Brighton, tout près de la plage et de la mer. Décor fantastique et les carrousels se prêtent à cette farce tragique et sanglante. On découvre que les généraux anglais ont été presque plus bouchés, plus cons, plus horribles que les français mais la Censure n’a pas interdit ce film contrairement au Kubrick. Le propos est revigorant. Dans les bonus Richard Attenborough raconte avec chaleur, simplicité comment il a tourné, presque par hasard, ce premier film. Lui, ne pensait déjà qu’à GANDHI qu’il réalisera longtemps après. Il apparaît comme un homme très sincère et très généreux. Et un comédien de premier ordre (LE ROCHER DE BRIGHTON, Tamasa). J’ai immédiatement revu GANDHI dont la première partie (l’Afrique du Sud) m’a profondément ému.
THE MAGGIE qu’on peut trouver dans un coffret Tamasa consacré à Alexander Mackendrick, est un bijou. C’est aussi une œuvre originale, une satire chaleureuse, amicale qui n’enfonce pas ceux dont elle veut se moquer (les hommes d’affaires américains, les Anglais) et qui n’épargne pas non plus les Écossais, en principe les héros de l’histoire mais dont le goût des combines, des forfanteries est souvent épinglé avec bonne humeur. C’est aussi un film lyrique, beau à voir et qui témoigne d’un amour pour la région qui est souvent absent du cinéma anglais plus sec de cœur.
Il faut aussi signaler les coffrets combos Powell parus chez ELEPHANT, LE MONDE FANTASTIQUE DE MICHAEL POWELL qui annonce 7 films et je n’en trouve que quatre (il faut ajouter les Blu-ray) avec entre autres le magistral L’ESPION NOIR (qui n’est pas fantastique), le sublime QUESTION DE VIE OU DE MORT, LE VOLEUR DE BAGDAD, la CONQUÊTE DU MONDE qui n’est pas non plus fantastique mais qui contient quelques très bonnes scènes satiriques.
On peut trouver aussi JE SAIS OÙ JE VAIS qu’on avait sorti à l’Institut Lumière brisant l’exorcisme lancé contre le cinéma anglais. Je ne me lasse pas de revoir ce chef d’œuvre, une triomphe d’intelligence et de sensibilité et aussi un hymne à l’Ecosse dont on espère qu’elle restera dans l’UE.
Et on peut voir dans un combo DVD et Blu-ray ATLANTIQUE LATITUDE 41 (A NIGHT TO REMEMBER) de Roy Baker sur le naufrage du Titanic, plus intelligent, sobre et juste historiquement que le James Cameron. Et très émouvant. Le livre de Walter Lord était super documenté, avec beaucoup de témoignages et certains survivants furent conseiller historique et technique sur le film. Le scénario, passionnant, est super bien écrit par Eric Ambler qui glisse une foule de notations sur les rapports de classe dès le début : la carriole des châtelains saluée par un chœur d’enfants (« c’est pour qu’ils aient leur dinde à Noël »), les troisième classe à qui ont interdit l’accès au pont durant le naufrage. Mais ces touches incisives sont nuancées. On est loin de la dramaturgie binaire de Cameron, tous les riches sont mauvais et les pauvres héroïques. Ambler décrit aussi l’obsession de la vitesse qui causa le naufrage mais montre aussi que l’afflux de télégrammes personnels paralysa les radios et les avertissements passèrent à l’as. Les rapports avec le Californian (et ces marins qui ne savent pas encore lire le morse) qui était à 10 miles sont très bien décrits et poignants alors qu’ils sont traités par dessus la jambe dans le Cameron au profit de l’histoire d’amour pour teenagers. Les effets spéciaux, sobres, sont moins spectaculaires mais le film bénéficie de la géniale photo de Geoffrey Unsworth. Il est très bien joué. Dans ce navire construit par des experts, on nous dit que la Compagnie n’avait pas prévu de canots de sauvetage pour les troisièmes classe, pour la plupart des émigrants irlandais, italiens ou balkaniques. Tout un symbole dirait Yves Rouxel. C’est le meilleur film de Baker même si on peut avoir un faible pour LA PISTE FATALE ou le troisième Quatermass, LES MONSTRES DE L’ESPACE (QUATERMASS AND THE PIT) passionnant durant les deux premiers tiers mais dont la fin est décevante.
J’ai fait une petite découverte fort distrayante. Faites comme moi, allez voir rapidement NIGHT BOAT TO DUBLIN. Co-écrit et réalisé par Lawrence Huntington. C’est un film d’espionnage très sympa avec plusieurs scènes bien photographiées par Otto Heller (notamment des séquences dans une usine, dans des gares qui sont fort bien réalisées par Huntington). L’intrigue ingénieuse, contient deux ou trois rebondissements tirés par les cheveux d’un chauve (l’identification du lieu où se planquent les espions est pas mal dans le genre). Mais aussi un ton rapide et une absence de prétention. Outre Robert Newton, retenu, on découvre Herbert Lom à ses débuts, Wilfrid Hyde White en chauffeur de taxi et quelques acteurs très bons… Connaissiez-vous ce réalisateur ? (Pas de sous-titres).
Ce que j’ai vu de Muriel Box, notamment SIMON AND LAURA ne m’a guère convaincu et je n’ai pas vu de différence avec les produits les plus routiniers de la Rank comme Ralph Thomas, aussi je ne m’étendrais pas, regrettant un hommage qui n’est pas accordé à Robert Hamer, voire à John Guillermin.
J’ai été moins emballé que certains participants par RAPTURE dont le sujet m’a semblé parfois lourdement poétique et vraiment tiré par les cheveux en dépit des travellings souvent virtuose de John Guillermin. Il faut dire que Dean Stockwell campe un présumé assassin beaucoup trop mignon et désincarné et Patricia Gozzi en fait des tonnes avec renforts de mouettes et de contreplongées. Mais j’étais peut être de mauvaise humeur.
FILMS ITALIENS
D’ailleurs pour récupérer après SIMON AND LAURA, je me suis plongé dans la TRILOGIE OPTIMISTE DE DINO RISI (coffret combo) et la vision de deux des trois films (PAUVRES MAIS BEAUX, BELLES MAIS PAUVRES) a effacé le souvenir de la comédie anglaise. Risi à travers une foule de péripéties, de détails cocasses dont certains semblent surgir au fil de la caméra et du tournage, analyse finement certaines mutations de la société italienne dans les années 50 : les rapports hommes femmes, la crise du logement (le lit qui sert à un travailleur de nuit et à un ouvrier qui veut dormir la nuit est source d’une inépuisable série de gags). Toutes les séquences de flirts, d’esquives, de quiproquos avec la merveilleuse Marisa Allasio, dans les deux premiers titres. Il faut l’entendre dire pour justifier qu’elle aime embrasser les hommes : « C’est comme pour les pastèques. Il faut les ouvrir pour voir si elles sont juteuses, sucrées et rouges. »
La trilogie des films mussoliniens de Rosselini est moins exaltante. L’idéologie fasciste est acceptée par le cinéaste même s’il fait preuve d’une certaine sobriété. Il a aussi recours à beaucoup de poncifs. LE NAVIRE BLANC, le plus respectable des trois, fait penser à certaines réalisations académiques de Guerassimov. Pendant la même époque ni Lattuada, ni Camerini, ni Visconti ni Soldati n’acceptaient de travailler avec la famille du Duce et leurs films ne contiennent pas de saluts fascistes.
SIX FEMMES POUR L’ASSASSIN de Mario Bava que présente Jean-Baptiste Thoret chez StudioCanal est une oeuvre visuellement raffinée avec des cadres, des éclairages esthètes souvent flamboyant, des mouvements d’appareil recherchés. Le résultat est souvent somptueux avec une belle utilisation du rouge. J’ajoute fort timidement que le scénario après une première partie où l’on ne fait que poser des questions m’a semblé faible, décevant (c’est une énième machination à la James Hadley Chase en plus sommaire), voire benêt et la direction d’acteurs au-delà du rudimentaire. Les adeptes du genre me répondront que cela fait partie de ses ingrédients mais je ne peux que le regretter.
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Commentaires (320)
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Deux films tirés de la collection Gaumont pathé.J’ai vu « la nuit des espions »de et avec Robert Hossein avec la magnifique Marina Vlady.Le film m’a laisser un peu de marbre,car il y a trop de silences dans ce huis-clos qui manque de maitrise.On ne saurra pas vraiment si les deux protagonistes sont des agents anglais infiltrés dans le camp allemand ou le contraire.La seconde œuvre fait partie des films dossiers cher à André Cayatte »L’amour en question »est un film à revoir pour diverses raisons.Tout d’abord une fois de plus Cayatte tape là ou ça fait mal et veut toujours mettre en lumière la vérité,alors que la justice condamne trop souvent des innocents.Les vrais coupables sont dans la nature et jamais inquiéter.Tiens tout ceci me rappelle l’affaire de cet ancien boxeur qui dort toujours en cellule alors qu’un gradé à Toulon continue sa vie de crs en toute liberté après avoir matraquer deux mineurs.Annie Girardot dans le role de la juge est remarquable ainsi que Georges Geret dans celui du commissaire sans oublier Michel Galabru qui incarne un procureur bien dans ses bottes.Bibi Enderson éclaire de sa beauté dans ce scénario bien construit.J’espère que ce message passera sur le blog.J’ai visiter celui de Pascal Rogard qui est fort interressant.
A Yves Rouxel
Je n’ai jamais vu le film de Cayatte mais la NUIT DES ESPIOS m’a semblé ridicule et interminable. Soiennel aussi. Voyez plutôt LES SALAUDS VONT EN ENFER où Marina V est à couper le souffle. Le scénario est meilleur
les messages perdus ça va s’arranger Bertrand! déjà on a plus les pubs ou spams qu’on avait à une époque!
2 messages perdus. Aucun n’a été publié des 24 et 25 janvier.
Deux messages que j’ai posté ne sont jamais paru depuis une semaine : peut-être un problème ponctuel ?
A Damien D
Deux plus de deux semaines, il n’ya qu’un message tous les 4 ou 5 jours
Problème en ce qui me concerne également : pour la cinquième fois, j’envoie ce message que j’envoyais sur la page correspondante aux dvds dont question.
A Bertrand Tavernier : à propos des westerns de De Toth avec Randolph Scott THUNDER OVER THE PLAINS, RIDIN’ SHOTGUN et THE BOUNTY HUNTER jamais encore parus en Z2 : quelle est la politique éditoriale de Warner qui sort ses westerns au compte-goutte ? Sidonis ne parvient pas à avoir un accord avec Warner ?
A Edward
Il y a un système de filtre qui régule les messages et butte sur certains mots (mentionner plusieurs fois Casino a paru suspect à ce détecteur et le fait de mentionner la CHATTE de Decoin a bloqué un message. Ce sont les errements de l’informatiques. Il y a 72 messages en attente et plein sont des vaticinations en anglais, des spams, des ventes de produits publicitaires. Il y a plusieurs autres blogs sur le site de la SACD (Vous devriez lire celui de Pascal Rogard) et leur surveillance est un travail épuisant et faillible car humain. Quant à la Warner, leur politique est incompréhensible. Cela fait six ans que Sidonis essaie de rentrer en contact
Pour ma part, j ‘en suis a 4 messages non diffusès sur le blog.
Il semblerait que cela part en quenouille depuis quelques temps…..
Revenons sur un acteur et un réalisateur que j’admire beaucoup.Il s’agit de Michel Blanc,un petit bonhomme à la calvitie prononçée,avec des petits yeux.On connait le comique,l’amuseur avec son personnage de Jean claude Dusse des »Bronzés »,pourtant l’acteur à un réel talent de composition et il impressionne fortement dans »Monsieur Hire »version revisitée de »Panique »de Duvivier.L’oeuvre est une très bonne adaptation d’un roman de Simenon avec tout ces moments étrange et ses mystères autour de ce personnage seul et hait de tous.Dès le départ il affirme ne pas aimer les gens,pourtant on le voit faire une partie de bowling ou patiner.Donc celà signifit qu’il a besoin d’avoir un lien social avec les autres,tout en gardant ses distances.Il observe dans le noir de son appartement sa jeune voisine qui se déshabille,s’allonge sur son lit en buvant une tasse de café.Sandrine Bonnaire lumineuse de beauté avec son sourire rieur dégage une forte énergie de jeunesse.Poursuivons avec Leconte qui est un cinéaste vraiment à part en France avec des films originaux: »L’homme du train »avec un Johnny Hallyday surprenant de justesse, »Tandem »ou l’on retrouve Jean Rochefort qui parodie Lucien Jeunesse animateur du jeu des mille francs avec son assistant Gerard Jugnot dans un de ses meilleurs roles,puis il y a aussi »La fille sur le pont »qui n’a pas été compris par la critique,en revanche « Le mari de la coiffeuse »est à revoir ainsi que »Le magasin des suicidés »oeuvre décalé et plein de charme.
A Yves Rouxel
Il me semble que LA FILLE SUR LE PONT a été bien reçu et a même eu des nominations aux Césars
cher bertrand et cher rouxel, à tous, une bonne année. Comme je sais qu’un hors-sujet passera plus inaperçu dans un post de Rouxel, j’aimerais avoir votre avis sur BABYLONBERLIN, je vois rarement des séries, j’ai trouvé à celle ci des beautés singulières dans des fulgurances musicales, chorégraphiques, dans l’intrigue, le casting très bon, cette liv lisa fries étonnante, jusqu’au très bon doublage, cet invisible qu’on ne remarque que lorsqu’il est mauvais… Votre fils était super sur france inter cette semaine bertrand. Belle année à tous !
Sans rapport avec ce méssage mais N°7 de la collection Make My Day ! signée Jean-Baptiste Thoret
Mandingo
Enfin des st-fr
Encore une fois sans rapport,mais je viens de voir la copie movinside du bluray de ‘pendez-les haut et court’ j’avais abandonné le z1 tant la copie laissait a désirer,il y a qq scène assez impressionnante d’on celle de la pendaison final qui m’a encore plus troublé que ds IN COLD BLOOD (1967)ou chaque condamné agit différemment certain avec humour (un demandant une chiqué et de mettre le reste ds sa poche)ou touchant (les 2 frères qui se diseent au revoir)et la tentative assassina d ‘Easwood assez soudaine et aussi le duel à 4 finale ou les adversaires abattre eux mêmes leur chien,par contre j’ai trouvé la musique trop en avant et assez mauvaise pendant les 30 premières minutes,après plus ds le rythme,les acteurs très bon mème si Ben Johnson disparaît trop vite bref un bon premier western américain pour C.E. dans un bluray de bonne tenue malgré qq scènes trop bruité.Bon blog a tous.
A Yvon
Quelques scènes trop bruitées ? Et beaucoup critiquent la qualité de ce BlueRay affirmant qu’il n’y a aucune restauration
A Yves
Ce « mr Hire », fort réussi et très différent du Duvivier , je l’aime aussi pour son utilisation de la musique ; en l’espèce, un court passage du mouvement tzigane, dans le premier quatuor avec piano de Brahms. Ce moment , que Hire pose sans le chercher sur son pick up en observant sa voisine, nous fait entrer dans la bulle de ce grand mal aimé , génialement incarné par Michel Blanc.
D’avoir commencé ma journée d’hier en entendant un membre du gouvernement clore un discours creux par un exercice d’admiration pour Glenn Gould « très clivant, il y a ceux qui aiment et ceux qui détestent », et de l’avoir terminée avec Jean Douchet parlant d’Hitchcock, je tire ce matin un drôle d’état d’esprit.
Glenn Gould, c’est toute une affaire. Gould n’est pas Bach , pas Beethoven, et je ne parlerai pas de Mozart ( mais il a eu le mérite de défendre Brahms-Berg-Krenek, cet être à trois têtes.) En tous cas le brave politicien ne parlait pas des compositeurs, c’est secondaire, il parlait je crois d’un Gould qui n’est plus , qui n’est plus un interprète, qui n’est plus qu’une marque, qu’une sous-marque de CBS, puis Sony, puis je ne sais plus quel fond de pension. Ce brave politicien parlait de Gould comme d’un musicien très clivant et on devine de quel bon côté de la barrière l’édile se situait. Et cette petite réflexion couronnait un discours fait sur le même modèle : l’autorité est souvent contestée – il l’a souvent martelé – la société toute entière se divise selon des clivages nouveaux, libre à chacun de rejoindre le bon côté, le seul, le sien.
Etant très loin du monde politique, je dois dire que si je peux comprendre ce qui peut amener ses membres à répéter mécaniquement tel ou tel discours, voire admirer leur pugnacité, je suis incapable d’expliquer la tournure d’esprit de certains autrement que par la bêtise. En tous cas, faire de l’oeuvre de Glenn Gould un marqueur culturel me chiffonne, m’embête. Ironiquement , son discours a été illustré par le prélude en Ré Majeur de Bach , transcrit par Liszt, joué par Horowitz, un paradoxal modèle de Gould, honni par nombre de ses thuriféraires. C’était une gaffe, et c’était drôle.
Plus tard et sans autre transition qu’une quinzaine d’heures de programme, Jean Douchet parlait d’Hitchcock. Je dois dire que j’ai un petit problème avec Douchet. Souvent je l’ai écouté, d’abord intéressé, puis une certaine méfiance s’installait… comme s’il décollait de son sujet, et qu’il forçait l’interprètation du film. Impression d’une grille préétablie , que viendra forcément confirmer chaque détail relevé. C’est connu, Douchet vient des Cahiers du cinéma, qui défendait la politique des auteurs, parfois jusqu’à l’absurde. En tous cas , s’il apporte des lectures sans doute intéressantes, fécondes certainement , je dois dire qu’il ne me convainc pas, qu’il ne déclenche ni mon enthousiasme ni mon envie de (re)voir ce dont il parle. En fait à l’écouter je me sens un peu dépossèdé de mon regard. Mais celà vient de moi , je devrais avec sagesse envisager son discours comme un ensemble d’outils qui peuvent m’aider par exemple à goûter les verticales chez Lang.
Les deux éléments de ce long message se réunissent dans la réflexion suivante : je connais quelques personnes qui ne voient les films qu’à travers ce que Jean Douchet peut en dire – j’exagère à peine. J’en connais d’autres pour qui Bach est pavloviennement lié à Gould. Les variations Gouldberg seraient en quelque sorte sa propriété – on me l’a signifié plus d’une fois, et c’est plus qu’agaçant, c’est très ennuyeux , ne serait-ce que pour Blandine Verlet qui vient de disparaître et en a laissé une lecture fantasque, sensible , élégante , et profondément cohérente.
Méfions nous donc de ces beaux arbres vénérables (ici Douchet, Gould, qualifiés ainsi sans ironie) qui nous gâchent parfois la forêt des oeuvres. Euh , cachent.
Je termine ( enfin !) par un dernier examen de conscience : dis donc ( je me tutoie facilement), toi qui tiens un si grand compte des suggestions de Bertrand Tavernier, est-ce que tu ne ferais pas un peu la même chose que ce que tu dénonces , non mais des fois ? Et je me réponds. Oui, peut-être , je ne sais pas… ce serait de bonne guerre…. on peut choisir qui on écoute… et puis zut! Il y a des gens qui déclenchent mon enthousiasme , qui me font aller vers des films auxquels je n’aurais jamais songé, sans rien verrouiller par un discours clos sur lui-même. Devant eux , devant nous , un monde merveilleux s’ouvre , empli des noms de tous ceux qui ont travaillé pour ce qui nous réunit ici, la promesse d’un infini de découvertes épatantes.A ces personnes, à Bertrand, merci, merci encore. ( J’oubliais , le dernier temps de ce message est dû à la vision du dernier épisode de « Voyages… » , dont la conclusion a certainement influencé ma péroraison.)
A Denis forgeât
Je n’aurai que deux mots comme disait Jerry lewis : MER CHI
Et voici ce que m’écrit mon ami Philippe Meyer qui a repris son émission le Nouvel esprit Public en podcast sur le Net : « J’aurais été fier de l’avoir écrit ».
Merci à vous … je ne connais pas la référence, j’imagine bien Jerry Lewis dire ça. Et j’aime beaucoup ce Jerry , au moins jusqu’à FAMILY JEWELS, après je connais moins et la grimace, je trouve, prend le pas sur les ambitions.
A Denis Fargeat
C’était au festival de Cannes. Je suis d’accord avec vous même s’il y a des trucs marrants dans Smogasbord que je dois très mal écrire : Jerry qui va voir son psy avec des palmes m’avait fait rire
Je l’avais bien aimé. Mais je préfère ceux des 60′ surtout docteur Jerry et Mr love.
Son sens du comique visuel en fait un vrai burlesque.
A Bertrand Tavernier
Je ne change pas trop de refrain, merci encore, je suis très touché. Et accessoirement très heureux de voir que « L’esprit public » , inchangé , continue sous d’autres cieux, d’autres médias : https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts
Il me semble que le problème chez Jerry c’est qu’il y a deux Lewis , bien distincts. Un pitre , assez simiesque , et un cinéaste très conscient de ses enjeux , et des moyens dont il dispose. ( Et qu’il a su se fabriquer.) Je crois qu’il y a consensus sur le film qui résout cette contradiction, NUTTY PROFESSOR , dont le titre français DR JERRY ET MR LOVE, un peu vilain, pointe efficacement la problématique. Lewis en parle très bien dans, tiens tiens, « Dr Jerry et mr Lewis » paru chez Ramsay en 1987. Pour SMOSGASBORD, c’est très lointain , je crois ne l’avoir pas vu par crainte de la déception.
A Denis Fargeat
C’était foutraque mais nettement mieux, du moins par éclair, que ses derniers films
A Denis Fargeat:
Faire de Gould un musicien pour Happy Few comme semble le faire un membre du gouvernement (si j’ai bien compris) c’est ridicule, quand on voit les ventes de disques et la couverture médiatique (magazines, livres, documentaires TV) dont a bénéficié Gould dès ses débuts. Il y a plein d’autres interprétations aussi (et pour moi plus) intéressantes de la musique de Bach au clavier, pour moi au clavecin Gustav Leonhardt, Christophe Rousset, Pierre Hantaï, Andreas Staier, au piano Murray Perahia, Evgeny Koroliov, Ekaterina Derzhavina, Argerich (un seul disque malheureusement)… liste non close bien entendu.
Quant à Douchet, je n’ai jamais pu le supporter. C’est pour moi le cas typique du critique qui projette son ego sur les films et les cinéastes, et dont la tendance à défendre comme vous le dites jusqu’à l’absurde la politique des auteurs est grandement facilitée par son ignorance des conditions réelles de production des films, à commencer par l’existence des scénaristes. Et comme vous le dites, « il ne déclenche ni mon enthousiasme ni mon envie de (re)voir ce dont il parle ».
Pour moi THE NUTTY PROFESSOR est de loin le meilleur film de Jerry Lewis, ou plutôt le seul bon. Je ne partage pas l’enthousiasme de 50 ANS pour les deux premiers (THE BELLBOY et THE ERRAND BOY) et je ne vois d’innovation dans l’absence de scénario et de structure dramatique dans ces deux films, plutôt une faiblesse et une régression. Les grands maitres du comique visuel Chaplin, Keaton et Lloyd avaient compris qu’en passant du court au long métrage ils devaient abandonner beaucoup de gags qui détruisaient la courbe dramatique de leur film et mélanger d’autres formes de comédie à la pure « physical comedy » de leurs débuts, et ça a donné des chefs-d’oeuvre comme THE KID, THE GENERAL ou THE KID BROTHER…
Je me suis revu quelques Lewis le mois dernier : ne pas oublier sa première réalisation THE BELLBOY qui tient également vraiment bien le coup (LADIESMAN un peu moins…)
A Matthieu
Je me suis mal exprimé , le ministre ne décrivait pas si clairement Gould comme destiné à une élite… Ce qui m’a fait surtout réagir, c’est ce pianiste érigé en label , peu importe ce qu’il joue. J’accorde plus d’importance aux compositeurs qu’aux interprètes , dont le culte me paraît souvent suspect. ( Je ne sais pourquoi, cette situation me fait penser à Kad Merad dont un personnage fait du modélisme. Des avions , des bateaux ? Non, juste du modélisme. C’est drôle , absurdement drôle , mais éclairant, il y a des passions qui ne s’intéressent qu’au médium.) Mais attention, méfiez vous de ce que je raconte, je suis de très mauvaise foi, épidermique sur ce sujet en tous cas.
Sur Jerry Lewis : en y repensant je me dis que les critères usuels ne permettent pas de l’apprécier… je remarque quelques constantes dans ses premiers films , disons de LADIES MAN à FAMILY JEWELS. Un traitement particulier de la couleur (Wallace Kelley), de la durée (c’est parfois usant), de l’espace (Hal Perreira à l’incroyable filmographie), et surtout de la musique ; Walter Sharf puis Pete King ont fait des partitions enthousiasmantes ( dans le genre rutilant), on devine que Lewis était très précis dans la commande. Souvent la batterie est au centre, au moins du générique ; instrument que Lewis pratiquait un peu (jusqu’à affronter Buddy Rich), et que le complice Bill Richmond, sosie de Stan Laurel , a abandonné pour devenir scénariste. Stan Laurel justement n’est pas très loin ; Jerry Lewis lui a rendu souvent visite, et recueillait avidement ses vues sur la mise en scène, et la construction de la catastrophe. A cette aune il y a quelques bijoux . Mais je suis d’accord, un enchaînement de morceaux de bravoure ne fait pas un film.
Bonjour mrTavernier et tout les blogeurs,j’ai reçu il y a peu le coffret cinéma cinémas par Claude Ventura et c’est vraiment passionnant et triste à la fois quand on vois tout c’est gens du métier aujourd’hui disparu,attention on est loin du hd côté image et son mais cela fait parti du charme.Ce coffret est un récapitulatif des meilleurs segment de 10 ans d’antenne je ne suis qu’à la 4 mais certaine partie n’apporte pas grand chose comme celui avec Toshiro Mifune ou on le voit prendre le thé et on apprend qu,il a de la misère avec le poulet ou quand le journaliste de positif a des problèmes de micro que fabriquer au Japon c’est pas bon et c’est tout ou encore quand mr Noiret répond au question en deux versions contradictoires mais c’est minime et des le segment d’apres on est scotché et il faut voir le tournage de l’argent de Marcel L’Herbier en 1928 a la technique déjà surprenante
J’aime beaucoup les interviews à l’extérieur ou on vois New-York ou Los Angeles en 1982 avec les grosses voitures et les citoyens nostalgie assurer.Et la j’ai une question pour Bertrand dans la 4 Orson Welles est à un déjeuner du sindicat des journalistes de 82 ou 83 et j’ai cru vous apercevoir brièvement cela ce peut-il?bref un coffret à se procurer malgré de petit défaut et moi qui croyais ne jamais l’avoir regardé au Québec dès que j’ai aperçu Lenny Caution ouvrir et fermer des porte et le très beau générique je suis soudainement retourné 30 ans en arrière et me suis rappelé avoir vue quelques épisodes de ce coffret à posséder obligatoirement, longue vie au blog
A YVON
Je n’ai jamais fait partie dy syndicat de la critique et je ne me souviens pas avoir côtoyé même de loin Welles sauf à Cannes dans une conférence de presse
Quel bonheur de revoir »L’école buissonnière »réalisé par Jean paul le chanois en 48.Tout d’abord l’œuvre met en avant le travail considérable de Célestin Fresnet avec les enfants.Il à sut créer grace à son mouvement une pédagogie tourner vers les enfants et non pas vers les enseignants qui demandent de répéter par cœur,des poèmes,des récitations ou de connaitre les tables de multiplication de façon bète.Bernard Blier incarne un jeune maitre qui est affecter dans un petit village de la haute provence après la première guerre.Il remplace le vieux maitre Arnaud campé par le génial Delmont qui à un coté attachant dans tous les films qu’il à tourner.Pascal va mettre en place des cours ou l’on apprend à construire un petit moulin à eau,une course d’escargots puis surtout va avoir l’idée de créer un petit journal fait par les garçons de sa classe.Parmi eux il y a Albert,le cancre qui est pupille de la nation et préfère aller pécher ou gambader dans les champs.Pascal va aller vers lui et lui donner de l’attention,de l’affection car l’adolescent est rejeter par les villageois.Ce film sensible et plein d’humanisme est une ode à la vie et aux bonheurs des enfants qu’il faut défendre avant tout.Puis il y a plusieurs scènes irrisistibles notamment quand à une commère commente à sa sœur aveugle tout ce qui se passe dans le village.On retrouve Henri Poupon dans le role de l’examinateur puis des visages vus chez Pagnol.Je pense que j’aurais donner comme titre »Les enfants d’abord »,vous ètes d’accord?
A Yves roule
Peut être mais pourquoi changer un titre génial. J’ai parlé de ce film plusieurs fois dans ce blog. Le nom de Freinet n’est pas mentionné car il y avait eu un différend entre lui et le parti communiste qui a enjoint à le Chanois de supprimer toute référence explicite à Freinet, décision imbécile qui entrainera un procès et la société de production sera condamnée à payer 500 000 francs à Freinet, jugement confirmé en appel. En septembre 1953, la section locale du Parti Communiste engage des actions contre Freinet en sa qualité de patron de la CEL et la rupture sera nette
Oui Bertrand,tout ceci est expliqué dans le complément.A l’époque Freinet et sa femme étaient membre du pcf et ont été en URSS ainsi qu’en Tchécoslovaquie afin de présenter sa fameuse méthode.Pourtant je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi des adherents du pc l’ont toujours soutenu dans ses actions.J’ai toujours désaprouvé le pacte germano-soviétique entre Hitler et Staline,car autant des deux cotés il y a eu des millions de morts innocentes.
A Yves Rouxel
Je sais qu’il a été interné durant le pacte germano soviétique, qu’il a été soutenu à la Libération par Lucie et Raymond Aubrac puis qu’il y a eu désaccord d’où cette bataille autour du film qui a couté très cher à la production ce dont le PC se foutait
Freinet: Bertrand votre orthographe est bon j’ai dû me croiser les yeux.
c’est FREINET, messieurs…
le film était produit par le PC?
A MB.Non ce film de Le chanois n’a pas été produit par le pcf malgré le fait que le réalisateur était membre du parti.C’est vrai que la nouvelle vague n’a pas été tendre avec lui,c’est regrettable pour certains.
A Yves Rouxel
Le film était produit par une coopérative qui était dans la mouvance du Parti
Restons dans le cinéma français d’auteur avec un réalisateur un peu oublié,Dominique Delouche. »L’homme du désir »est l’histoire d’un jeune homme qui fait du stop sur le bord d’une route.Une voiture s’arrète et l’emmène.Au volant un homme d’age mur qui tombe en admiration.On pense forcément à Bresson voire Ophuls pour le dépouillement de la mise en scène mais aussi à Pasolini pour le lyrisme.Delouche à apporter une singularité à toutes ses œuvres et je vous conseille de voir »24 heures de la vie d’une femme »ainsi que tous ses court et les tv films qu’il à réalisé dès les années 80.Bien avant »120 battements par minutes »ou »Philadelphia »l’homesexualité est montrer de façon discrète et plein de délicatesse et sans voyeurisme.
C’est surprenant d’associer Bresson et Ophüls “pour le dépouillement de la mise en scène”…
Il y à une quantité de films indépendants qui sortent chaque année et l’on passe à coté,à cause en partie des grosses productions de héros américains ou de comédies familiales de chez nous bien franchouillardes ou les personnages sont caricaturer de façon ignoble par les scénaristes et réalisateurs.Dans le lot j’ai retenu »Lady Bird » de Greta Gerwig qui est une réussite.Tout commence dans une voiture ou une mère infirmière en psychatrie et sa fille Christine écoutent « Les raisins de la colère »sur cassettes audio.La fille veut allumer la radio et sa mère lui répond que non,il vaut mieux rester dans l’histoire et s’accorder un grand de silence et de reflexion.Puis on va ètre plonger dans la tète d’un adolescente de 17 ans,avec ses envies,ses rèves,ses espoirs ainsi que la réalité de la famille(tensions entre elle et sa mère,la perte d’emploi du père,les distances avec son frère ainé qui à une petite copine).L’ensemble est un tableau touchant de l’Amérique d’aujourd’hui,qui pourrais se dérouler ici en France ou même ailleurs.La jeune Saoirse Ronan compose une jeune femme libérée de tous complexes,qui va s’émanciper ,se chercher et enfin se trouver dans un monde ou les ados ne sont plus compris.L’oeuvre à obtenu 2 golden globes et 5 nomminations aux oscars.Une belle réussite,c’est bon de l’écrire.
A Yves Rouxel
Mais LADY BIRD, film très touchant, a eu un énorme succès et plusieurs nominations à l’Oscar. Il n’est pas passé inaperçu. Ce que vous décrivez est exact et cela s’est empiré. Mais déjà dans les années 30, MA TANTE DE HONFLEUR ou LE TAMPON DU CAPISTON étaient vus par cent fois plus de spectateurs que LE JOUR SE LÈVE et dans ces films d’actions, il y en a qui sont excellents ou au moins intéressants comme BLACK PANTHER ou le dernier MISSION IMPOSSIBLE
D’accord avec vous Bertrand.En revanche je viens de lire que Tim Burton va sortir »Dumbo »et que les studios Disney relançent la franchise et l’histoire du fameux »Roi lion »avec des acteurs.Mais qu’est devenu Hollywood?
A Yves Rouxel
Eastwood vient de réussir THE MULE, les Coen un western à sketch souvent brillant, on dit du bien de VICE
Bonjour et bonne année ! Merci d’évoquer « Vice », que j’attends depuis six mois, un temps où il s’appelait sur IMDb « Untitled Dick Cheney Project »… Je ne l’ai pas vu mais je suggère à tous de le guetter le 13 février.
« Vice », c’est pour vice-president car le film évoque la vie de Dick Cheney, avec un double sens percutant. Ce faucon, proche de Donald Rumsfeld, un temps président de Halliburton (qui remporte de gros contrats lors de la reconstruction de l’Irak) méritait bien un film. Et il y aura la clique néoconservatrice qui l’entourait…
C’est Adam McKay qui le met en scène, lui qui a prouvé sa conscience démocratique avec « The Big Short – Le Casse du siècle » (2015), satire ravageuse, didactique et populaire, profonde et parfaitement juste sur les mécanismes financiers qui ont causé la crise de 2007-08. Merci à M. Tavernier d’en avoir parlé dans une précédente critique. Même dans « Very Bad Cops » (2010), il est question d’un escroc à la Madoff, d’un schéma de Ponzi et le générique liste un grand nombre de faits scandaleux…
Bref, on peut espérer un film incisif et insolent. Un peu plus que « Frangins malgré eux » ou « La Légende de Ron Burgundy, présentateur vedette »…
A cecil faux.Oui avec un Christian Bale méconnaissable.Il fait partie avec Mac conaghey de la génération des acteurs caméléons qui peuvent perdre 40 kilos et en reprendre 50 pour un autre film.
A Tous.Je doute réellement que des réalisateurs comme Scorsese ou les frères Cohen n’ont pas pu trouver de producteurs à Hollywood.Tout ça est une question de pognon.J’aimerais bien savoir le cachet de Pacino ou De niro sur »Irishman »alors que tout deux déclinent au niveau carrière artistique depuis une bonne décennie comme disent les biens pensants de la communication.
A Yves Rouxel
Votre question empreinte de suspicion suscite une double réponse. Oui, c’est vrai ni Scorsese ni les frères COEN n’ont pu trouver de financement dans les studios. Le dernier Scorsese a été un échec commercial et les Coen arrivaient avec un western sans vedettes. Ca c’est indéniable. Déjà pour ses précédents films, Scorsese avait connu des difficultés. Cela dit, c’est un cinéaste cher (le budget de the IRISHMAN dépasse les 100 millions de dollars)qui dans ses voyages est accompagnée de sa femme qui est malade et demande un staff et il a des besoins de luxe. Mais cela n’explique pas toutes les difficultés car les Coen au contraire sont des cinéastes économes, peu dispendieux, Alfonso Cuaron avait produit et réalisé son film visuellement époustouflant, avec des effets spéciaux incroyables et des plans qui vous laissent ébahis pour moins de 20 millions. Et ils ont rencontré les mêmes difficultés
à Yves Rouxel:
« Je doute réellement que des réalisateurs comme Scorsese ou les frères Cohen n’ont pas pu trouver de producteurs à Hollywood. »
Vous avez des éléments d’explication là-dessus? des sources?
« Tout ça est une question de pognon. »
ben justement! d’où Netflix qui accepte de suivre
et les cinéastes ont besoin de travailler
« J’aimerais bien savoir le cachet de Pacino ou De niro sur »Irishman » »
un gros paquet de pognon c’est sûr, mais encore?
« alors que tout deux déclinent au niveau carrière artistique »
rien à voir avec Netflix!
décidément, vous êtes en forme!
Vous allez nous en asséner encore longtemps des comme ça du même acabit? réfléchissez un peu avant de laisser un message. Il faut déjà se farcir les chevaliers de la morale, c’est bon là?!
A MB
Pas d’irritabilité en début d’année. En effet, on se mélangeait un peu les pinceaux dans cette diatribe soupçonneuse. Vous croyez sincèrement que Scorsese, les Coen, Cuaron, trois cinéastes cinéphiles sont jouasses de ne pas sortir leur film en salle ?
A Bertrand, donc Scorcese finance ses films dans des budgets énormes pour répondre à des besoins familiaux exceptionnels et pour son train de vie ! Vous donnez du grain à moudre à l’ami Yves du coup !
Faire des films à 100 millions et se voir refuser des aides au financement, je comprends donc mieux. Scorcese semble d’ailleurs avoir abandonné toute prétention artistique depuis bien longtemps (même si des scénarios peuvent apparaître comme originaux : SILENCE par exemple mais le film m’avait paru interminable…). La dernière fois que j’ai pris plaisir à voir un Scorcese c’était son SHUTTER ISLAND (mais il y a un chef d’oeuvre de Dennis Lehanne derrière avec sa collaboration au scénario). Il revient donc régulièrement aux films de gangsters sachant pertinemment que cela attira plus le public qu’un film comme SILENCE… Scorcese avait donc le choix de ne pas se livrer à Netflix en réduisant son coût de production et/ou se battre pour le cinéma comme il l’a souvent fait et non accepter la proposition de ces marchands de tapis. Coppola qui a lui aussi abandonné tout financement ne fait maintenant plus que dans la série B à défaut de financement de projets personnels plus ambitieux. On peut le regretter mais l’âge d’or de cette génération de cinéastes est derrière eux depuis plus de 20 ans…
Par contre je comprends les frères Coen et Cuaron qui eux essayent de faire des films artistiquement ambitieux (à des coûts plus raisonnables) et qui n’ont vu en netflix que le moyen de faire sortir leurs œuvres…
A Damien
Le film de Cuaron était produit et terminé avant Netflix. Scorsese s’est peu à peu piégé dans des budgets énormes ce qui ne l’a pas empêché de choisir des sujets personnels et audacieux comme HUGO CABRET ou SILENCE. Personne ne l’obligeait à faire un film sur les jésuites martyrs. On peut avoir toutes les réserves sur le résultat (j’en ai et je n’aime pas du tout SHUTTER ISLAND, plus toute une partie du LOUP DE WALL STREET et surtout de HUGO CABRET) mais on ne peut nier la prise d’audace et dans ce cas le budget pèse beaucoup plus et se retourne contre les auteurs
à Bertrand:
« Vous croyez sincèrement que Scorsese, les Coen, Cuaron, trois cinéastes cinéphiles sont jouasses de ne pas sortir leur film en salle ? »
ben non j’ai dit que les cinéastes ont besoin de travailler surtout. Donc ils font comme ils peuvent et pourquoi pas Netflix même à contrecoeur.
A MB
Cuaron me l’a dit et Scorsese a tellement défendu les salles
à BT: « Scorsese s’est peu à peu piégé dans des budgets énormes »
je ne comprends pas comment il s’est piégé.
A MB
Des habitudes de luxe, de confort, des jets privés, une exigence énorme sur certains détails qu’on retourne indéfiniment. Des droits de musique qui sont devenus de plus en plus onéreux, les artistes et agents flairant le pognon. Sur GOODFELLAS, il était proche du million de dollars. Et Scorsese produit des films en même temps, fait naitre des documentaires, ce qui peux retarder le montage. C’est arrivé à plein de cinéastes avant lui, toutes proportions gardées. Losey par exemple se se serait senti déchoir s’il avait du revenir à des films comme ACCIDENT ou le MESSAGER.Et Nicholas Ray hurlait quand Bunuel lui disait ce qu’il avait touché pour VIRIDIANA (« je ne peux pas payer mes téléphones avec ca ») et Bunuel de dire : « il n’a que ce qu’il mérite ». Soderbergh est l’exemple inverse et Eastwood qui tourne très vite et de manière incroyablement économique. THE MULE est une grande réussite
Toujours sur Scorsese.
Pas d’accord avec Damien sur l’abandon de toute « prétention artistique ». Outre qu’il vaudrait peut-être mieux parler d' »ambition » plutôt que de « prétention », je crois au contraire qu’il est le seul de la génération du Nouvel Hollywood (avec peut-être Terrence Malick dans un autre registre) à viser toujours haut (à défaut de viser toujours juste). Il est le seul à reconduire inlassablement un certain grandiose sur des canevas scénaristiques denses, gonflés.
Alors comme rien n’est parfait en ce bas-monde, il est vrai que tout ce qu’il a fait après CASINO semble achopper sur une espèce de pompiérisme plus ou moins saillant. Mais l’invention et les idées formelles ne font jamais défaut. L’énergie créatrice est toujours là (grâce aussi à l’incroyablement fidèle Thelma Schoonmaker)et ce sens du récit, du scénario. Un film de Scorsese (docus musicaux compris) donne toujours l’impression qu’une certaine littérature américaine trouve son équivalent filmique. Cela fourmille d’idées visuelles et sonores. Scorsese paraît toujours en quête d’expérimentations.
Il y a de fortes raison de croire que THE IRISHMAN sera un nouveau sommet compte-tenu de la distribution, du retour de De Niro au sein du giron, et du sujet. Car c’est un peu injuste de dire que Scorsese capitalise sur les gangsters pour se renflouer. Il s’agit surtout d’un univers romanesque dans lequel il est comme un poisson dans l’eau.
à BT: merci pour cette récap sur Scorsese. En effet le rapport ou contraste avec surtout Soderbergh est frappant.
Je ne porte pas de jugement moral sur les cinéastes se « netflixant », ils font ce qu’ils veulent comme ils peuvent. Ce qui me gêne, c’est l’avenir des salles quoique je voie bien quand je vais à mon complexe, la joie des <30 ans de sortir de chez eux, évident qu'après le film ils vont boire un verre qqpart. La joie de sortir c'est pas Netflix, qui voudrait qu'on ne sorte jamais de chez soi. Aussi, je me demande si les jeunes vont adhérer à 100%. Il y a aussi les films à grand spectacle que l'on associe avec le grand écran de ciné.
D'autre part, je ne suis pas contre les films à la maison qui vous mettent dans la peau du monteur avec sa vision qui scrute le film. J'adore voir des films sur le petit écran de la TV. La plupart des gens je suppose, qui défendent la "supériorité du grand écran de ciné" possède des tas de dvds… qu'ils ne regardent jamais du coup?
A Alexandre et Bertrand : en dehors de rares films qu’a cité Bertrand, je confirme et signe : Scorcese a selon moi laissé de côté toute « ambition » artistique : le sujet de SILENCE est certes très original mais le résultat m’a peu transporté (c’est subjectif certes mais ça compte un peu aussi). Qu’il soit un des rares du nouvel Hollywood a tourner encore n’en fait pas pour autant un cinéaste majeur contemporain : son prestige passé fait beaucoup sur la perception d’un certain public (moi compris : j’aurais sûrement été voir en salle IRISHMAN !) ! Et sur Terence Malick il y aurait beaucoup à dire également même si je reconnais une originalité formelle certaine. Par ailleurs si j’ai aimé SHUTTER ISLAND c’est que j’ai lu et aimé le roman juste avant de voir le film et cela m’a paru conforme à ce que j’en avais imaginé à la lecture, malgré des raccourcis évidents (Lehane ayant participé au scénario du film) : ça joue beaucoup sur ma perception du résultat. Par contre je vous suis sûrement sur LE LOUP DE WALL STREET que je me suis refusé à voir après que nombre d’amis me l’ait déconseillé… Je vais voir HUGO CABRET : film de cinéphile finalement qui rend un hommage passionné à Méliès.
Ah, j’aime bien LE LOUP DE WALL STREET. Il y a des scories mais la première partie est passionnante, avec une ambiance puissante. On découvre vraiment un monde, un peu souterrain (moralement parlant) comme l’était celui des maffieux dans les autres films. Ces atmosphères de cafétéria, d’agence de courtage, du New Jersey… J’aime beaucoup. Après c’est plus discutable.
A MB, je ne suis pas non plus contre le cinéma chez soi : on a tous vu ici quantité astronomique de dvd… Reste qu’un film se découvre D’ABORD en salle que l’on y aille ou non d’ailleurs. La démarche de Netflix ce n’est donc plus vraiment du cinéma… Et comme vous dites, ce serait la disparition de tout ce qui va avec : sortir de chez soi, rencontrer du monde. Bref à l’image de notre société de plus en plus individualiste…
A Damien D
Et refermée sur elle même. Mais Roma sera exploité quatre semaines en salle ai je lu, sans doute aux USA
Je viens d’apprendre que roma est nominé assez massivement aux oscars et du coup ai bon espoir de le découvrir! Bien sûr je ne suis pas netflixiste et ne compte pas le devenir malgré le coen, le cuaron et le futur scorsese.
Je ne peux me résoudre à ce qu’après le dtv survienne le dtn ( direct To netflix) pour des cinéastes de premier plan.
Je tiens à la salle… mais peut-être est ce un autre combat perdu?
A Ballantrae
Roma sortira en salle dans de nombreux pays mais la régulation français qui impose près de 23 mois après Canal Plus bloque car Netflix refuse cela et la profession et les exploitants soutiennent Canal bien que dans leurs salles, il balaient rapidement les films
à D Doussin/ »Reste qu’un film se découvre D’ABORD en salle que l’on y aille ou non d’ailleurs. »
certes. Il faut en faire une loi draconienne que tous doivent observer, et chasser les contrevenants avec amende à la clef.
Non. On découvre les films comme on peut.
A MB
D’accord mais la salle c’est ce qu’il y a de mieux
A cecil faux.Par contre évitez d’aller voir un premier film réalisé par Mathieu Kassovitz,Reda Kateb et Omar Sy « Le chant du loup »qui nous plonge dans l’univers des sous mariniers français.On se demande ce qu’Omar Sy fait dans ce film poussif et baclé.Revoyez plutôt »Le bateau »dans la version intégrale de Wolfgang Petersen avec un Jurgen Prochnow saisisant dans le role d’un commandant de bord allemand.
A Yves Rouxel
Le film qui est tout sauf bâclé et qui met en scène un personnage passionnant et jamais vu au cinéma, ce marin à l’oreille absolue qui doit analyser tous les bruits suspects dans l’eau et déterminer quel type de bateau on est en train de croiser. Le propos sur les possibilités d’une attaque nucléaire et les impossibilités de stopper une réponse est hyper documenté et crédible Kassowitz est remarquable et aussi Reda Kateb. Omar Sy est plus falot mais son personnage ne compte guère. Je trouve votre opinion peu motivée et superficielle. Le film est par ailleurs écrit et dirigé par Antonin Baudry qui fut l’auteur de la bande dessinée QUAI D’ORSAI et le co scénariste ultra inventif
Abel Lanzac = Antonin Baudry?
A Bertrand.Oui j’irais voir »The mule »du vieux Clint,en revanche le film des frères Cohen ne sortira pas dans les salles.Il est proposé sur netflix ainsi que le Sorsese avec le duo Pacino-De niro.
A Yves Rouxel
C’est hélas la seule source de financement qu’ont trouvé ces cinéastes
Attention, le Scorsese n’est pas encore proposé par Netflix.
Si vous voulez dire que c’est une production Netflix, alors là oui.
La perspective de ne pas voir ce film en salle, ni le posséder en disque, me rend complétement dingue.
Avoir envie et le besoin de créer pour Scorcese, Cuaron ou Les Frères Coen se défend évidemment et l’argent reste le nerf de la guerre mais du coup si leurs films ne sortent plus dans une salle sur grand écran (sauf en de rares festivals) alors il ne s’agit quasiment plus d’œuvres de cinéma mais d’œuvres « audiovisuelles » plus indéfinies et destinées à être vues uniquement sur des supports comme la TV, le téléphone, l’ordinateur. A l’exclusion de voir ces films dans une salle de cinéma sur grand écran, s’ajoute l’exclusion d’une partie du public et des spectateurs « obligés » de payer une plate forme pour voir des œuvres sur petit écran ! Bref une discrimination en plus de ne plus être du cinéma (ou alors il faut repenser le terme)… C’est aussi une sorte de chantage à la création : si Scorcese veut créer et bien le fric est à netflix : il leur vend l’exclusivité, sinon il s’abstient !
Et pendant ce temps tout le fric des studios hollywoodien est dépensé dans des suites de films de super héros tous aussi nuls et puérils les uns que les autres (je ne parlerai pas des exceptions que sont les films d’Eastwood et de quelques autres auteurs : mais jusqu’à quand ?).
C’est sans doute l’époque où toute oeuvre à défaut d’être proposée au plus grand nombre se réfugie dans des niches comme netflix où l’on pourra à loisir regarder des dizaines de séries aussi semblables et inintéressantes les unes que les autres (sauf rares exceptions) et au milieu du cloaque dénicher un film de Scorcese, des frères Coen ou de Cuaron nageant là-dedans : films consommés et digérés comme le reste… Oui on est TRÈS TRÈS loin d’œuvres de cinéma : tout autant dans la démarche que dans la réception… Triste époque.
Voir enfin des couvertures et des dossiers dans des magazines de cinéma comme Positif ou La septième obsession parler de films que certains cinéphiles ne verront jamais (sauf les netflixcarts) est tout aussi exaspérante. Si Nexflix a autant d’argent et respecte les cinéastes et leur public : il ne leur reste plus qu’à ouvrir des salles en France ! Si ce n’est pas le cas, je soutiens fortement la démarche initiale d’un Thierry Frémaux à Cannes de ne pas mettre en compétition des œuvres discriminant une partie du public attaché au cinéma… Ce serait comme ouvrir la compétition cannoise aux séries TV…
A Damien D
C’est un sujet ardu et certains espèrent que Netflix fera quelques pas en avant. D’un autre côté, il faut défendre les règles françaises même si les exploitants qui s’abritent derrière virent les films souvent très vite, ne cherchant que des premières semaines. Si netflix leur proposait une exclusivité d’une semaine, ils finiraient par accepter. D’un autre coté, tous les studios ont refusé le film de Cuaron QUI ÉTAIT TOURNÉ : noir et blanc, langues espagnole, histoire d’une femme de ménage…
A Philippe
Je ne connais pas ce « Paris… », qui m’a toujours fait l’impression d’un film-fantôme (la référence qui y est faite dans « Les 400 coups », comme l’encouragement du camarade Truffaut, les difficultés d’un tournage-fleuve et sans argent.)
En revanche votre résumé me fait furieusement penser à « Out one » du même Rivette. Tout y est : la conspiration (ici c’est Rohmer soi-même qui parle doctement des Treize de Balzac), la troupe de théâtre, les interactions mystérieuses. C’est pour moi un grand souvenir de spectateur*, vous serez peut-être sensible à ce Rivette-là.
*Il s’agissait de Out one : Spectre », le version courte : 4h20 seulement , contre 12h30 pour « Noli me tangere », durée qui avait valu au film les honneurs du Guiness Book.
Une question essentielle sur le blog.
Pourquoi depuis quelques temps l ‘onglet » rèpondre n ‘apparait pas au dessous de tous les commentaires ?
Cela nuit a la discussion et casse des dèbats auquels on ne peut rèpliquer.
Est ce volontaire ou une erreur suite a un changement de modèrateur ?
A Henri Patta
Je vais enquêter
A Henri Patta
Voilà ce que j’ai reçu du médiateur
Bonjour,
Absolument rien n’a été modifié dans l’affichage de votre blog (ni dans les autres blogs SACD qui utilisent la même présentation).
Merci mr Tavernier mais il n ‘y a qu ‘a faire dèfiler le blog , pour voir que l ‘on peut rèpondre a certains commentaires mais pas a d ‘autres.
Ainsi au sujet de pierre GASPART HUIT , je peux rèpondre a Yves Rouxel , mais pas a vous car l ‘onglet » rèpondre n ‘apparait pas sous votre intervention alors qu ‘il est prèsent chez Yves.
Ou alors c ‘est mon ordinateur qui me joue des tours.
A Henri Patta
Voila une mise au point qui explique tout et qui me parait raisonnable
« Je viens de lire et comprendre la problématique de Henry Patta, il parle en fait des réponses à d’autres réponses : l’imbrication est limitée à 4 niveaux (depuis toujours), ce chiffre représente le nombre maximum de réponses possibles à d’autres réponses.
On peut l’augmenter si vous le souhaitez (maximum 10) mais cette limite permet d’éviter les « cascades » de réponses trop importantes (la réponse de la réponse de la réponse, etc…) et permet de conserver une certaine lisibilité ».
Je souhaite revenir sur PARIS NOUS APPARTIENT de Jacques Rivette dont la sortie en dvd il y a quelques années, évoquée rapidement ici n’a été, sauf erreur de ma part,que peu commentée. J’avoue être mal à l’aise avec l’oeuvre de Rivette qui me parait opaque et qui ne m’a jamais vraiment touché. La surprise de ma découverte tardive de PARIS NOUS APPARTIENT n’en a été que plus forte.Sa singularité, au regard des autres films qui marquent le début de la Nouvelle Vague et qui lui sont contemporains est totale. Rivette fait preuve ici d’une grande austérité et la sècheresse du filmage résonne avec une intrigue politico-sentimentale obscure et mystérieuse. Un groupe de personnages, gravitant autour d’un metteur en scène de théâtre, évoque sans cesse un mystérieux Juan, récemment suicidé, exilé espagnol fuyant la dictature de Franco. Un américain, Philip Kaufman, a fui son pays et le maccarthysme. Le danger rôde. Le secret est omniprésent. Mais qu’en est-il vraiment ?
C’est un grand film paranoïaque.
Si la paranoïa étymologiquement indique quelque chose qui va contre l’entendement, nous avons affaire à des personnages aux délires paranoïaques « en réseau », inquiets d’un complot généralisé, dont les difficultés relationnelles complètement irrationnelles passent du sentiment de persécution à des tendances suicidaires. C’est une menace diffuse, « un syndicat de la dictature et du crime » qui hante tous les personnages. « L’organisation est une idée, les cauchemars sont des alibis » nous assène-t-on encore.
Dès le titre, Rivette instaure un malaise qu’il distillera chez tous ses personnages ; en effet, le titre est contredit dès le générique de début par une épigramme s’affichant à l’écran : « Paris n’appartient à personne » (Péguy) Cette dialectique sera la clé de lecture du film à venir. La frontière est poreuse entre victime et bourreau semble-t-on nous dire. « Nous sommes tous suspects » dira Terry, une femme vénéneuse, maitresse de Philip puis de Juan.
Le théâtre est également omniprésent à travers les difficultés d’une troupe qui peine à monter Péricles de Shakespeare et on peut s’amuser à trouver quelques correspondances entre le Baroque de ces 2 récits, film et pièce, qui se rejoignent dans une intrigue faite de rebondissements improbables.
Paris est filmé vidé de ses habitants, fantomatique, une idée de ville plus qu’une réalité urbaine comme si la catastrophe était déjà survenue. Un personnage parle d’ailleurs de « mauvais rêve ».
La partition musicale, déstructurée, anxiogène, est un bel exemple de musique concrète signé Philippe Arthuys (un des fondateurs avec Pierre Schaeffer du Groupe de Recherche de Musique Concrète).
L’interprétation est malheureusement inégale, desservie par le jeu raide et compassé de l’actrice principale, Betty Schneider (Anne Goupil), à la voix blanche et désincarnée. François Maistre apporte une autorité et une rapidité de jeu formidable et enrichit le personnage secondaire du frère d’Anne. A noter les apparitions de Jean-Luc Godard, Claude Chabrol et Jacques Demy ainsi que de Rivette lui-même parmi les invités de la fête.
Un court extrait de Metropolis de Fritz Lang, avec sa foule d’esclaves soumis, enfonce le clou de cette hantise collective d’un monde aux mains de forces réactionnaires qui imposeraient « la domination de la terre, un joli camp de concentration mondial ».
Un contrepoint plus léger à cette angoisse générale est apporté par le personnage de Jean-Marc, interprété par Jean-Claude Brialy, fidèle à son emploi de jeune premier charmeur et je-m’en-foutiste.
En dépit des bavardages incessants de tous les personnages qui ne nous laissent aucun répit, aucune respiration, on reste happé par l’esprit de sérieux de Rivette qui échappe à toute ironie.
J’ai découvert »Shehérasade »réalisé par Pierre gaspard-huit.Malgré les beaux décors naturel,la sublime photographie et le casting le film mamque totalement de souffle sur le plan de la mise en scène.La bataille finale avec les combats de cape et d’épée sont bien réglés grace à Claude Carliez.On se demande ce que fait Anna Karina,Gerard Barray ou Giulliano Gemma dans cette galère.Puis le film est trop long.
A Yves Rouxel
Vous voulez dire que le film, tourné en 70mm je crois, est totalement nul. Il représenta la France au festival de Cannes
A Bertrand.Non le film n’est pas nul mais j’attendais autre chose sur le plan de la mise en scène,puis cette histoire d’amour entre Shéhérazade et le prince est un peu nunuche sur les bords.Un ami exilé au Sénegal près de Saint louis avait donner comme nom Pierre gaspard ZERO à ce cinéaste qui n’a pas vraiment briller en dehors de deux films de cape et d’épée ou l’on retrouver déjà Gerard Barray qui vit à Montauban et avait ouvert il y a quelques années un magasin de fripes!!!
A Yves Rouxel
Mais si le film est nul avec le choix catastrophique d’Anna Karina avec son accent nordique qui devait dire des phrases comme : « Tu es généreux Haroun Al Rachid ». Quant à votre ami, il s’attribue une vanne ancienne et très drôle écrite par Henri jeanson qui avait décerné ce surnom au cinéaste
Je me souviens que MINETTE PASCAL qui a disparu du blog, avait defendu aprement Gaspart Huit , et qu ‘il trouvait ses films de capes et d ‘èpèes divertissants.
Pierre Gaspard -Huit:ses deux films potables sont des remakes de films qui leur sont bien supérieurs
« Christine » historiquement marque la rencontre Schneider-Delon dans un remake du chef-d’oeuvre de Ophuls « liebelei » où la mère de la précédente était la vedette .Le remake occulte la différence sociale, et le romantisme de la liaison dépasse le stade d’une simple amourette (titre original) ;un beau couple quand même !
« Le capitaine fracasse » malgré Marais (plus dynamique que Fernand Gravey ) ne soutient pas la comparaison avec celui de Gance et son duel en vers .
« Sophie et le crime » (1955)le choix de Sophie est dur entre la comédie légère et le pur thriller,et le film perd sur les deux tableaux. ;Vlady enquête pour innocenter un homme;son personnage est d’une naîveté incroyable ;c’est un whodunit où point n’est besoin d être Holmes ou Poirot pour deviner la vérité .Quand même la dictature de l’intrigue ne captive pas ,que reste-t-il?
« la mariée est trop belle » (1956)est une gentille petite comédie écrite écrite par Agostini et O.Joyeux .Souffrit,dit-on de la concurrence avec le surfait « et dieu créa la femme « ;avec BB Louis Jourdan et Micheline Presles.L’histoire rappelle « funny face »
« les lavandières du Portugal » (1956) « tant qu’il y aura du linge à laver…. »
« Shéhérazade » « superproduction grotesque » (BOUSSINOT dixit) dont d’autres ont parlé ;un vague départ historique ,les 3 héros partant en mission pour leur empereur Charlemagne .
« à belles dents « (1966) singe un peu « et dieu créa la femme « :Peter Van Eyck ayant un rôle proche de celui de Jurgens dans le Vadim ;à la mode,et déjà démodé à sa sortie..PGH l’avait utilisé (Van Eyck) dans « Sophie et le crime »
Sur Bébé Donge :
Vraiment formidable de revoir certains films d’Henri Decoin au cinéma. Merci encore au Festival Lumière.
Cela étant dit : Une question d’une importance capitale sur Bébé Donge (Film que je ne me lasse pas de revoir en bluray chez moi).
***Pourquoi l’inspecteur de police se déplace-t-il en calèche pendant le film ???***
Je ne comprends pas cette bizarrerie et cela m’attriste au plus haut point…
Bonne année à tous.
Restons avec le cinéma à caractère social en mettant en avant un film fort,une actrice au sacré caractère et un réalisateur venu du documentaire. »Louise Wimmer »est une femme qui approche de la cinquantaine,ni jolie ni moche mais qui dégage une présence grace à sa stature.Elle travaille en faisant des ménages dans un hotel ou chez des particuliers,elle fume et fréquente de façon quotidienne un petit bar de quartier ou elle récupère son courrier.Pourtant elle vit dans sa voiture et est obliger de se laver dans les toilettes de stations services,loin des regards.On sera pas pourquoi elle se retrouver sans logement.On verra rapidement sa fille croisée dans une cafetaria puis son ancien mari sur un parking.Les premiers plans sont saisisants,on découvre Louise qui roule en écoutant en boucles des chansons de Nina Simone.De temps en temps elle rend visite à un homme afin de faire l’amour et d’oublier un peu le poids de la vie.Corinne Masiero incarne magistralement Louise.Venue du théatre amateur ou elle a suivit des cours à Roubaix(ville ou elle habite encore car elle n’aime pas trop Paris et tous les faux culs qui trainent dans le métier).Je vous renvois à l’entretien qu’elle a accorder à Télérama ou elle se confit de façon poignante sur son enfance,son adolescence de femme rejetée par sa grande taille,la drogue,l’alcool,les copains,l’amitié et la fraternité qu’elle à vécut à la fete de l’huma avec ses parents coco jusqu’au bout des ongles.Depuis la tv à fait appel à elle et grace à Josée Dayan,elle est devenue la « Capitaine Marleau »une flic atypique et déjantée ,une espèce de Columbo à la française.On la verra bientot dans »Les invisibles »ou elle dirige un foyer d’accueil pour femmes battus.Pour terminer parlons de Cyril Mennegun à qui l’on doit une quantités de documentaires et de court métrage(je vous conseille »Tahar l’étudiant avec dans son propre role Tahar Rahim qui à depuis entamer une carrière prometteuse).Mennegun est un homme qui fonctionne à l’instinct.Il explique que pour choisir l’actrice dans Louise Wimmer,il ne voulait pas une jeune femme de trente ans mais plutot une femme qui avait vécu des choses et qui connaissait le milieu de la rue,des déclassés,des sans grade.Puis il affirme que dans les books des agents il y à peu d’actrices de 45-50 ans qui sont brutes et qui n’ont pas besoin de se maquiller pour ètre belle.Il à retrouver Corinne dans « La consolation »un film qui questionne avec des douleurs,des vérités suite au décés d’une mère.Masiero et Mennegun sont deux personnes à suivre pour leur travail touchant.
A Yves Rouxel,
Tourné chez moi à Belfort.
A Alexandre.Oui en effet ainsi que le court avec Tahar Rahim qui est originaire du territoire de Belfort.Bonne année cinéphilique.
A Yves Rouxel
L’autre film tourné à Belfort que je connais est NETTOYAGE A SEC d’Anne Fontaine, qui ne m’a pas laissé un immense souvenir. LOUISE WIMMER est bien mieux.
Et maintenant que j’y pense, il y en a un autre : une comédie produite par Thierry Lhermitte surfant sur le succès d’UN INDIEN DANS LA VILLE et dont une scène de concert a été filmé aux Eurockéennes en 97. Son titre est CHARITE BIZNESS et c’est pas vraiment un chef d’oeuvre.
A Alexandre.Merci de votre message. »La consolation »a aussi été tourner à Belfort.Je pense que le réalisateur est du coin.
Restons avec un film qui évoque l’adolescence.Stéphen King auteur à succés,à souvent été adapter au cinéma,avec des œuvres plus ou moins réussit.Ici il s’agit de ses souvenirs de jeunesse durant la fin des années 50 dans le Maine.Rob Reiner à adapter de façon magistrale « The body »qui est devenue « Stand by me »chanson de Ben.e king que l’on entend à plusieurs reprises en fond sonore.Le narrateur est l’un des quatre garçons,qui est devenu écrivain et se rappelle ses années passés.Un beau matin d’été ils décident de partir à la recherche d’un garçon qui à disparu.L’aventure commence avec des scènes rocambolesques(les sangsues dans la rivière ou les bruits d’animaux la nuit au fond des bois)des moments tendres ou ils évoquent déjà les 400 coups qu’ils ont fait pendant leurs enfances.Puis il y à les fêlures des ètres avec des parents qui ne les comprennent pas(le rock and roll et Elvis déferle sur l’Amérique,la mode vestimentaire change).Le choix des jeunes acteurs en herbe est juste avec un River Phoenix saisisant ainsi que la brève présence de Kieffer Sutherland dans le role du méchant . »Stand by me »fait partie de ces films qui m’émeuvent toujours autant car il y à un coté nostalgique sur une période charnière de la vie et là Rob Reiner marque des points et une grande reconnaissance.
mal placé mon message je recommence
à Bertrand: découvert récemment DU SANG DANS LE SOLEIL de Frank Lloyd, qui m’a intéressé surtout pour la séquence d’ouverture, courte, et le dernier 1/4 d’heure. Le reste est ronron. Erreur dans 50 Ans: ce n’est pas un camion du journal de Cagney que les soldats nippons vident et détruisent mais c’est un camion à eux, qu’ils remplissent du dernier tirage pour l’emporter et le détruire (ou pour aller lire les journaux tranquillement plus loin). Au dernier quart d’heure et à partir de 1h15′ ou 17′ il faut noter un travelling très excitant qui suit Cagney et la servante chinoise par derrière, marchant sur un appontement sur pilotis (avec la mer qui pourrait être la cour d’un immeuble), descendant d’un niveau quand ils descendent eux-mêmes et empruntent une passerelle sur la gauche en les filmant au travers des piliers de tt cet échaffaudage sur eau, coupe et les reprend de face cette fois, puis de côté, jusqu’arrivés dans la cabane de Sylvia Sidney. La photo du dvd WSide montre Cagney et une actrice venant d’un autre film.
A MB
Merci. C’est le mot journaux qui est de trop
Bertrand,pouvez vous nous éclairer sur cet émission diffusée sur France musiques consacrée aux compositeurs de musiques de films?Réentendre la bande originale de »La grande illusion »par l’orchestre symphonique de Radio france,j’en suis impatient.
A MB:
J’ai eu la même impression que vous et lors d’une nouvelle vision je n’ai pas réévalué le film (j’ai tendance à revoir des films que j’ai trouvé juste moyens dans l’espoir de les trouver meilleurs, ou moins bons, l’entre deux m’irrite… je viens de voir BOMBSHELL pour la troisième fois, toujours la même insatisfaction, je reste toujours au milieu du gué). Le tout début de BLOOD ON THE SUN est très bon, la suite ne tient pas les promesses du début, le film s’améliore vers la fin, comme ce plan repris dans le menu du DVD Wild Side, ou Cagney disparait derrière un camion qui passe (enfin bon, des idées comme ça y en a cinquante dans n’importe quel Buster Keaton de deux bobines). A la fin, quand les méchants tentent de défoncer la porte de la cabane sur le port, Cagney et Sylvia Sydney prennent tout leur temps pour se dire adieu… Et les Japonais joués par des américains sont aussi réalistes que Mickey Rooney dans BREAKFAST AT TIFFANY’S…
Le seul autre film de Frank Lloyd que je connais est son MUTINY ON THE BOUNTY, que j’ai trouvé académique et ennuyeux sans que je puisse m’expliquer pourquoi, d’accord en cela avec 50 ANS… et contre l’avis général aux USA (je crois qu’il est noté **** dans le Maltin)
à Mathieu: franchement les conventions ou clichés m’ont plus amusé qu’autre chose, il y a quand même un vrai racisme anti-japonais (Coursodon-Tavernier remarquait qu’après l’entraînement de judo, les Japonais prenaient un bain collectif alors que Cagney se baignait seul dans sa baignoire!). Je repense à ce travelling sur les docks, franchement c’est un éclair dans un océan de mornitude.
En attendant de souhaiter à tous une excellente année, juste signaler à ceux que ça intéresse l’excellent livre de Serge Elhaïk sur les arrangeurs de la chanson française. L’auteur, que je ne connaissais pas, livre ici le trésor des entretiens qu’il a mené au fil du temps avec nombre de ces artisans plus ou moins célèbres, pourtant connus de tous par leur travail pour des chanteurs qui leur doivent sans doute beaucoup. Ce bel objet (2 kg 850 , beau bébé monsieur Elhaïk) serait assez paralléle à la vocation du blog si l’on n’y rencontrait nombre de musiciens ayant oeuvré pour le cinéma : d’Oswald d’Andrea à Gabriel Yared, en passant par Cosma voire Kosma, Philippe Gérard, Michel Legrand , Jannick Top, Bruno Fontaine ….. il y en a 200, et combien d’autres figures qui dessinent une autre histoire de la musique, populaire ou non, s’il est encore pertinent de faire le distingo.
Bonne année à tous
Tous mes vœux de santé à tous ceux qui fréquentent assiduement cet espace de liberté et de passion.Faites du bien autour de vous sans arrières pensées inutiles.Je voulais revenir avec deux œuvres fortes que j’ai revu durant cette trève.L’enfance et l’adolescence ont été souvent porter à l’écran.Il faut dire que ce sont deux périodes de notre existence qui nous forge un caractère,une personnalité et surtout un ressenti par rapport aux choses qui nous entourent. »Versailles »de Pierre Scholler est un film plein d’espoir malgré le caractère dramatique de l’histoire.Une jeune femme avec un enfant de 5 ans se retrouve à la rue et refuse d’aller dans un foyer d’accueil.Elle veut prendre un train et se retrouve dans un foret près du château de Versailles.Déjà Schoeller nous dépeint deux mondes différents,d’un coté les fastes d’un château musée et son domaine et de l’autre deux ètres sans toit et sans rien à manger.C’est là qu’ils vont tomber sur Damien un marginal trentenaire qui vit en ermite dans une cabane.Nina passera la nuit avec Damien et au petit matin,elle disparait laissant le petit Enzo.Les deux ètres vont apprendre à vivre ensemble et s’apprivoiser dans le froid de l’hiver.Entretemps on revoit Nina(qui pourrais ètre la sœur de Mona de »Sans toit ni loi »de Varda)qui consulte une personne qui à créer une association afin d’aider les autres,tous les déclassés et les sans dents laissés sur le bord du chemin.La force du film vient de Guillaume Depardieu qui campe Damien un ètre anti-conformiste qui ne croit plus à rien puis la présence du petit Max baissette de malglaive qui nous surprend et nous émeut de façon éblouissante grace à son regard perdu et son manque d’affection et d’amour.Le second film à été primé à Cannes en 99 et est le second long métrage des frères Dardenne. »Rosetta »est une combattante,une guerrière qui travaille en usine et qui à un sacré caractère.Filmé en camera légère,avec des cadrages sérrés sur son visage et une abscence de musiques,le film débute dans le bruit et la fureur.On va suivre cette jeune femme de 18 ans à l’interieur de l’usine jusqu’au bureau du patron.Les coups pleuvent,elle s’enfuit et s’enferme dans les vestiaires.Deux policiers l’a font sortir et elle est renvoyer.A partir de ce moment le film franchit une vitesse supérieure car elle veut travailler à tout prix.Rosetta vit dans une caravane situé sur un camping avec sa mère alcoolique qui paye le loyer en nature avec le gérant.Les frères Dardenne ne tombe jamais dans le misérabilisme,ni la complaisance de nous montrer la misère mais décrivent une société égoiste ou l’urgence est réelle.C’est du réalisme dramatique avec des individus qui portent lourdement un passé et n’espèrent plus rien des organismes,des institutions ,ni des politiques. »Les temps sont durs,et au loin on entend les murmures d’un peuple qui souffre en silence »…Ce commentaire est dédié à Claude Mesplède auteur du Dictionnaire des littératures policières qui fait référence dans le genre,et qui nous as quitter le 27 décembre dernier.C’était un humaniste qui n’a jamais renier ses convictions et ses idéaux.Il avait créer avec sa femme Ida le salon Polar du sud à Toulouse.Festival ou il à fait venir de partout des auteurs de polars qu’il faut lire.
A Yves Rouxel
Vous avez raison, ce sont deux beaux films et VERSAILLES n’est pas assez célébré
A Bertrand.Connaissez vous « La cible »de Peter Bogdanovich?merci à vous.
A Yves Rouxel
Nous en parlons longuement dans 50 Ans de cinéma américain
A Bertrand.J’ai été un peu déçu du dernier film de Raymond Bernard »Le 7ème ciel »avec Danielle Darrieux,Noel noel et Paul Meurice.Au départ l’idée est interessante ,les situations tournent autour de la farce voire de la fantaisie avec un jeu appuyé de Noel noel,le personnage glaçant de Paul Meurisse puis la présence agréable d’Alberto Sordi.Le film est trop long et l’on sait à l’avance comment va se conclure cette oeuvre mineure réalisé par celui qui nous as habituer à des oeuvres plus fortes tels »Les croix de bois ».
A yves
cette agréable comédie sans pretention ne peut se comparer aux « croix de bois » ;comme pour la plupart des réalisateurs ,l’oeuvre de Raymond Bernard est inégale ,on ne peut pas faire « les croix » ou « les misérables » à tous coups .
personnellement j’ai passé un bon moment avec « le septième ciel » ;Darrieux est rayonnante en propriétaire de la brasserie de la bière » 3 étoiles » qui est convaincue d’ agir pour le bien et que tout le monde considère comme une sainte (une statue!!!);beaucoup d’humour noir et une intervention divine (ou de l’Olympe plutôt) ,pour un ultime film,c’est pas si mal ….
A tous
Beaucoup d’oeuvres de Bernard demeurent trop méconnues ;je me limiterai à trois d’entre elles, prises au hasard:
1″le coupable » :un super mélo ,un incontournable pour les amateurs du genre ,pas du tout inférieur à son modèle muet dirigé par André Antoine (assisté par Duvivier);un juge séverissime se retrouve à juger son fils naturel meurtrier .(1917 et 1936)
2″Cavalcade d’amour » (1939) anticipe sur le film d’évasion de l’occupation ,autour d’une malédiction et d’amours contrariées
film en trois parties ( Michel Simon dans les trois,tyran ,évêque(!) banquier)
premier sketch :dans un château au Moyen-âge ,une fiancée attend son promis dont elle n’a vu que le portrait..très flatteur ;l’horrible fiancé rappelle en fait celui de Marlene Dietrich dans « red empress » ;des comédiens arrivent au château,là s’arrête la comparaison avec le Carné des « visiteurs »
deuxième sketch:le château est maintenant maudit;une couturière est amoureuse du fiancé de la jeune chatelaine ;dans un geste de ce qu’il faut bien appeler fétichisme ,elle revêt la robe nuptiale ;c’est la sublime Simone Simon.
troisième sketch :retour au temps présent (cad 1939) ; reminiscent des »nouveaux riches » et annonçant l’adaptation de Mirbeau « les affaires sont les affaires » ,cette partie souffre de la comparaison avec le second film surtout et n’a pas la magie des deux premières
mais tout ceux qui ont vu ce film l’ont beaucoup aimé: avec aussi la malheureuse Corinne Luchaire,Saturnin Fabre .
3″le jugement de Dieu » (1949)conte l’amour fou d’un prince de Bavière et d’Agnès une roturière ;budget confortable :les décors sont somptueux ,la photographie de Roger Hubert superbe :
les mouvements de troupe dans une forêt brumeuse ;la marche à la mort le long d’une morne plaine interminable au son d’un battement de tambour ;Agnès priant dans l’église et se sentant coupable,ses visions .
Intolérance ,hypocrisie (le père ,un tyrannique Pierre Renoir suggérant à son fils (JC Pascal) de se marier tout en conservant Agnès comme maitresse ),humour même :le meilleur ami du prince donne des bagues à toutes ses conquêtes avec les mots gravés « pour toujours,mon amour ».
Mais ce sont les actrices qui dominent le film: Andrée Debar ,une des comédiennes favorites de Audry, est un choix curieux pour une héroine romantique vu son physique androgyne mais ses dernières scènes lui permettent d’exprimer une certaine ambiguité ;en outre on sent une femme forte ,en faire une sorcière -allusion à Jeanne D’Arc – n’est pas loin;Gabrielle Dorziat personnifie une douairière qui se rebelle contre son frère pour défendre son neveu avec toute l’autorité de son talent ;son banquet n’est pas loin d’être une orgie.Quelle santé pour une dame de cet âge!
(Le remake,par Michel Boisrond ,3e sketch des « amours célèbres » de 1961 ,malgré des dialogues de Prévert ,est très inférieur à la première version,essentiellement parce que BB est beaucoup trop sexy pour être une héroïne romantique ;à l’en croire (mémoires de BB) Delon son partenaire était plus intéressé par le reflet de ses yeux dans une lanterne;et l’ami aux bagues (Brialy) est devenu un inverti.)
Pour 2019,je souhaite à tous nos habitués le « septième ciel » de Bernard ,et en prime celui de Frank Borzage !car malgré tout , « it’s a wonderful life » comme dans ce film de Capra que je regarde à chaque noel,mon film préféré toutes époques confondues.
A Dumonteil
L' »inégalité » de Raymond Bernard s’explique par tout ce qu’il a vécu durant l’Occupation, le vol par Joannon de Caprices, l’exclusion puis la clandestinité en tant que juif. Ce ne doit plus être le même homme. L’inspiration cela peut se casser. J’avais gardé un bon souvenir de FAUBOURG MONTMARTRE. J’ai trouvé le JUGEMENT DE DIEUR souvent raide, solennel, empêtré dans le sérieux de l’histoire malgré de beaux moments. Et la production a connu des déboires. Qu’en dit Bonnefille ?
A BT
Je ne connais pas le livre de Bonnefille ,je n’ai que ses deux livres sur Duvivier;la critique du guide des films est plutôt favorable…la présentation du livre dont vous parlez aussi: « Après d’autres chef-d’oeuvres, il est éloigné des studios sous l’Occupation et ne retrouvera pas après-guerre le niveau de ces grandes productions, mais tournera encore quelques films notables (Le jugement de Dieu, 1950). »
« faubourg montmartre « ne m’a pas laissé un souvenir impérissable ;le scénario m’avait semblé décousu et sa seule originalité pour moi était l’addiction à la cocaÏne de la grande soeur (Line Noro) qui essaie d’entrainer dans la débauche sa cadette (Gaby Morlay);c’est un remake d’un muet ,comme « le coupable » ,mais contrairement à ce dernier,je n’ai pas vu la 1ere version
Cette première version de « le coupable » de André Antoine est aussi à redécouvrir ,ne serait-ce que pour de belles scènes en extérieur dans le jardin public et même sur la Seine (Duvivier l’assistant s’en est peut-être souvenu dans « sous le ciel de paris » où il retrouve Sylvie présente aussi dans le film de 1917).je recommanderais du même metteur en scène « la terre » qui fut filmé en location dans les plaines de Chartres et qui se concentre sur le père Fouan du roman de Zola et son film maudit « l’hirondelle et la mésange » qui peut présenter un énorme attrait pour les nombreux admirateurs de « l’Atalante »,film sauvé par Colpi.
A Yves Rouxel, Dumonteil, Bertrand :
Parmi les films d’après-guerre de Raymond Bernard, il faut retenir aussi ADIEU CHERIE avec Danielle Darrieux, malheureusement difficilement visible (jamais édité en dvd, jamais diffusé à la TV).
Concernant LE JUGEMENT DE DIEU, le tournage fut en effet émaillé de problèmes (soucis financiers, mort d’un figurant, abandon du tournage par le décorateur Robert Gys, problèmes de santé de plusieurs acteurs dont Andrée Debar opérée d’une péritonite, montage retardé…) et le film n’est sorti qu’en 1952, deux ans après la fin du tournage.
Extrait concernant ce film dans le livre de Eric Bonnefille sur Raymond Bernard :
» Retrouvant, vingt-cinq ans après LE MIRACLE DES LOUPS, les costumes, les décors et les chevaliers du XVe siècle, Raymond Bernard renoue également avec une vigueur, une inspiration que l’on ne trouve que rarement dans sa carrière d’après-guerre. Pour raconter cette histoire chantant l’éternelle opposition de la force de l’amour et de l’indépendance d’esprit contre les règles arbitraires, les préjugés sociaux, l’obscurantisme religieux, il déploie à nouveau avec bonheur l’imagerie du Moyen-Âge. La mise en scène, fluide, bénéficie de la splendeur de riches décors qui, pourtant, grâce aux éclairages, n’engloutissent ni ne figent les acteurs. [Les] intérieurs inspirés de l’école flamande mis en valeur par la belle photographie en noir et blanc de Roger Hubert, offrent un cadre somptueux à la tragédie d’Agnès et d’Albert. (…) Sa peinture de la vie quotidienne à Augsbourg, enrichie de détails pleins d’humour (…) rejoint la truculence dont faisait preuve son maître Feyder dans LA KERMESSE HEROIQUE. On a pu reprocher à Bernard cet excès de soin dans l’établissement du cadre, au détriment du sujet central. Il est vrai que l’amour interdit qui est au cœur du film ne dégage sans doute pas l’intensité et la poésie que l’on pouvait en attendre. Pourtant, le goût pour la reconstitution et les costumes ne vire jamais au decorum et, d’autre part, ce style, sans être basé sur le dépouillement, n’empêche pas les moments d’émotion pure et directe. Deux scènes, en particulier, demeurent indiscutablement parmi les plus belles de l’œuvre de Bernard. C’est, d’une part, celle de la danse sans musique, où Agnès et le prince tournoient sur eux-mêmes jusqu’à l’étourdissement – comme un écho en négatif au bal immobilisé des VISITEURS DU SOIR, autre référence ayant nourri LE JUGEMENT DE DIEU. On ne peut oublier, d’autre part, l’impressionnante scène finale du cortège conduisant Agnès à la mort, rythmée par les cantiques et le roulement fatal des tambours laissant progressivement la place à la musique de Kosma, déroulant ses images travaillées à la façon des maîtres du muet. »
l’impressionnante scène finale du cortège conduisant Agnès à la mort, rythmée par les cantiques et le roulement fatal des tambours laissant progressivement la place à la musique de Kosma,
Inoubliable!
Merci beaucoup,M.Demachy pour ces précisions passionnantes.
J’ai vu la plupart de ses parlants sauf celui dont vous parlez et deux qui ne me semblent pas indispensables « la belle de cadix et « la dame aux camélias »
rien des muets hélas ;j’aimerais bien voir « le miracle des loups » dont je ne connais que la version de Hunnebelle .
A DUMONTEIL
Mais ses muets sont disponibles dans un beau coffret Gaumont et le JOUEUR D’ECHEC est même supérieur au MIRACLE DES LOUPS
à M.Demachy
« le jugement de Dieu »
Vous et Eric Bonnefille m’avez donné envie de le revoir illico ;je l’ai sorti de mes archives et je le revois aujourd’hui!
A BT
Merci du tuyau
je n’ai vu que la seconde version du « joueur d’échecs » celle de Dréville de 1938 ;à l’époque ,les automates m’ont semblé la raison d’être du film faisant oublier la banalité de l’histoire avec une Françoise Rosay en Catherine II plus philosophe (citant Voltaire ) que despote et Micheline Francey en Jeanne D’Arc polonaise (ses ennemis l’appellent ainsi)
A Bertrand
Vous avez raison. LE JOUEUR D’ECHECS est vraiment un film impressionnant, et la copie éditée dans le coffret Gaumont est splendide. LE MIRACLE DES LOUPS, qui contient nombre de belles scènes, a une intrigue très confuse qui rend le film parfois un peu fastidieux.
Et il ne faut pas oublier TARAKAVOVA, invisible pendant des décennies, que l’on a pu découvrir dans ce coffret.
A Dumonteil
LA BELLE DE CADIX est une horreur, vous pouvez avantageusement le zapper. LA DAME AUX CAMELIAS n’est pas désagréable, mais ne laisse pas un souvenir impérissable.
Et LE SEPTIEME COMMANDEMENT est un cas probablement assez unique puisque c’est un remake 18 ans après de J’ETAIS UNE AVENTURIERE, tourné par le même Bernard, dans lequel Edwige Feuillère reprend le même rôle! L’histoire, qui voit des aristos plumés dans des palaces par un trio d’aventuriers, est un peu décalée dans les années 50, mais le film est plaisant.
Meilleurs voeux à tous!
A julia
L’histoire, qui voit des aristos plumés dans des palaces par un trio d’aventuriers, est un peu décalée dans les années 50, mais le film est plaisant
d’accord,oui grâce à Feuillère,qui avait déjà mis sa vertu au service de notre patrie.
Votre avis sur « le jugement de Dieu »? une revision aujourd’hui me l’a fait revaloriser ;tout ce que dit Bonnefille est juste ,c’est sans doute le plus grand Bernard d’après guerre.
A Dumonteil
Je partage ce qui a été dit sur LE JUGEMENT DE DIEU. La danse- tourbillon est une idée étonnante et reste dans les mémoires.
C’est effectivement le meilleur Bernard d’après-guerre, dans une production qui n’a pas toujours été très heureuse, le nadir étant représenté par LA BELLE DE CADIX (et paut-être aussi LES FRUITS DE L’ETE, que j’exècre).
Mais même avant-guerre, il n’y a pas que des grands films: TARTARIN DE TARASCON est partiellement raté, et je n’aime pas beaucoup LES OTAGES, film courageux, mais qui ne trouve jamais le ton juste entre la gravité du sujet et une bouffonnerie pour le moins déplacée.
Il reste que l’on peut tout pardonner au cinéaste de films comme LES CROIX DE BOIS et LES MISERABLES.
Bonne année 2019 à tous à commencer par notre cher Bertrand qui nous héberge et nous accueille à sa table généreuse.
Que le cinéma soit une rencontre riche et emancipatrice. Que les discussions continuent y compris quand nous ne sommes pas d’accord. Que nous puissions longtemps nous surprendre, nous retrouver autour des films et de tout ce qui rend la vie plus intense et ample.
A Ballantrae.Oui bonne à vous.En espérant venir cette année à Lyon pour le festival Lumières et de me taper la cloche dans un bouchon avec notre Bertrand qui à un sacré coup de fourchette.J’ai lu que son fils Nils sort un film sur l’histoire du facteur Cheval.Jacques Gamblin incarne cet ètre atypique qui à mis plus de 30 ans afin de créer son musée situé dans le Drome il me semble.J’irai le voir car on retrouve Laetitia Casta(une très belle plante).
Nils TAVERNIER est responsable d’un des meilleurs docs de ces dernières années « l’odyssée de la vie » aux vertus pédagogiques immenses : on devrait le montrer dans les CM2 (avec quelques petites coupures) et dans les collèges !
A Bertrand, à Pierre (et à tous)
Quoiqu’il en soit je n’aurais qu’une chose à dire :
JE VOUS SOUHAITE LE MEILLEUR POUR 2019 !!
Ah, ça va mieux!
» En 2019, ARTE poursuivra son exploration du patrimoine cinématographique français et nous pouvons déjà annoncer l’acquisition de certains titres commentés par Bertrand Tavernier dans son documentaire, promis à une diffusion prochaine sur ARTE : Madame de… de Max Ophuls, Battement de cœur de Henri Decoin, La Vérité sur bébé Donge de Henri Decoin, Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier, Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson (…) … Cette liste est bien entendu destinée à s’étoffer au fil des mois, surveillez la grille des programmes. »
(https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2018/12/21/voyages-a-travers-le-cinema-francais-de-bertrand-tavernier/)
vive Arte
Œuvre désabusée réalisée par Robert Enrico »Pile ou face »est à revoir pour le scénario et les dialogues de Michel Audiard(il affirmait que s’était les meilleurs dialogues qui l’est écrit).Tout d’abord le personnage du policier veuf porte sur lui une forme de désillusion sur son métier de flic puis il sait bien que les fonctionnaires de police ne sont plus au service de l’état mais du pouvoir en place.Il va s’acharner sur un petit fonctionnaire campé par Michel Serrault tout en retrait mais plein de malice dans le regard et les faux semblant.Dans les seconds roles on peut voir Pierre Arditi(cheveux long ,tout en dilettante)André Falcon qui est le superieur de Noiret,Puis Dorothée dont ce fut la dernière apparition au cinéma avant qu’elle aille animée des émissions pour la jeunesse à la tv.Enrico filme de façon subtile la ville de Bordeaux avec ses ponts,ses places,ses petites ruelles près du centre-ville ainsi que le port ou tout se terminera pour nos deux protagonistes.Il devait avoir une suite à ce film mais le projet est tombé à l’eau.Dommage car le duo entre Noiret et Serrault est poignant car il dépeint des individus qui ont tout perdu et continuent de réver dans un monde qui les étrangle.Le seul point faible c’est l’histoire du traffic de drogues auquel un medecin est mélé sans conséquences aucune pour lui grace à des appuis politiques et au ministère de l’interieur qui demande d’étouffer l’affaire.Dernière remarque concernant les roles de Serrault au cinéma:il est toujours marié mais à rarement des enfants.Il faut signaler aussi qu’il y avait un point commun entre Audiard et l’acteur qui avait perdu chacun un enfant.
A Yves
Le point de rencontre de ces deux terribles expériences étant « Mortelle randonnée » : Audiard scénariste qui propose à Serrault* l’histoire d’un père en quête d’une fille cachée, perdue peut-être, dans MORTELLE RANDONNEE. Je souligne : pour une fois Serrault est un père, mais un père dont l’enfant ne peut être qu’un fantôme , un fantasme, la mortelle Adjani peut-être… un de ces films où le trait d’union entre rêve et réalité est le cinéma,dans un équilibre rarement atteint avec une telle perfection. (Je surligne : d’autant que cette histoire concerne au plus au point scénariste et acteur principal. Quand le biographique s’allie au récit à ce degré là, plus qu’à s’incliner devant une telle poésie.)
*via son fils Jacques, qui raconte ça d’émouvante façon dans le DVD
à D Fargeat: oui mais le scénario d’Audiard était tiré du roman de Marc Behm du même titre à la Série Noire, dans lequel les mêmes préoccupations ou thèmes étaient déjà présents. Le noeud de la thématique était là, le cinéma a illustré plus que d’extrapoler ou inventer comme dans d’autres films noirs où le scénario s’inspire d’un roman pour partir ailleurs (LE POINT DE NON RETOUR, TIREZ SUR LE PIANISTE etc.).
C’est d’ailleurs assez intéressant quand le cinéma extrapole car les deux variations, roman et film, peuvent se comparer.
A MB
Je n’ai hélas pas lu Marc Behm, je voulais juste souligner la cruelle co-incidence biographique. Et la grandeur des artistes qui fondent un tel film sur un drame personnel, avec quel courage, et quel profit pour les spectateurs , même si la pilule est amère. ( S’il y a une scène à retenir , voir le célèbre monologue de Serrault au début … « L’année de rien , l’année de la photo. »)
à DF: MORTELLE RANDONNEE/oui on voit bien par quoi le roman a touché Audiard qui fut à l’origine du projet. Il y a résonance.
A MB.Parmi les nombreux dialogues et scénarios qu’a signer Michel Audiard,quantités de projets n’ont pas aboutis.Je recherche un film inédit chez nous en dvd avec Jean paul Belmondo.Il s’agit de »Par un beau matin d’été »réalisé par Jacques Deray et qui est disponible qu’en version italienne non sous titré en français.
A Denis.Tout d’abord tous mes vœux de santé et de joies cinématographiques.Oui vous avez raison sur »Mortelle randonnée ».Je pensais aussi à « Garde à vue »ou là aussi on sait que le couple Serrault-Schneider n’ont pas pu avoir d’enfants.C’est un film à revoir rien que pour « l’affontement »verbal entre deux monstres:Ventura qui joue le flic jusqu’au bout de la nuit et Serrault un homme pris en tenaille par rapport aux questions.Sans oublier le personnage infect de Guy Marchand qui lui balance des gros annuaires au visage.
Merci Yves, bonne année à vous, avec la santé qui permet de profiter des bonheurs que je vous souhaite, ainsi qu’à … alleez je me lance :
Bertrand of course, wonderful host , Alexandre, MB, Damien, Pierre, Pierrick, Henri, Ballentrae, Yvon, Julia-Nicole, Marc, Dumonteil, Matthieu, Jean Pierre, Don Malcolm, Ann Hardin, Rodolphe, James, Catherine, Le Nain, Manu… et Jean Noublit , certainement, pardon à ceux ci. Et ceux qu’on ne lit plus depuis un moment, avec une certaine tristesse. Tout un précieux petit monde dont je guette avidement les contributions.
Serrault dans GARDE A VUE est assez sulfureux , mais il excellait dans ces rôles ambigus ; je ne vois pas qui d’autre aurait pu jouer de telle façon des personnages aussi tordus que Petiot, le Labbé des FANTOMES DU CHAPELIER, Jérémie de L’IBIS ROUGE, tous ces personnages d’une glaçante dinguerie dont il rappelle que ce sont, hélas, nos frères humains, passés de l’autre côté d’une fragile frontière. Il faut que je me procure son bouquin, « Le cri de la carotte » je crois… peut-être une précoce vocation de prêtre explique-t-elle en partie cet aspect de son jeu d’acteur.
A Denis Fargeat
On peut aussi le voir dans un registre beaucoup plus léger et farceur dans Oh Que Mambo de John Berry où il campe un flic avec Noiret aux prises avec un gangster bègue joué par Carmet. Ce n’est pas léger mais c’est Dario Moreno qui vole le film avec sa première chanson, Miguelito de Guy Magenta (orchestre Claude Bolling- dans une cuisine, étourdissante démonstration de professionnalisme et de mise en place
À Bertrand Tavernier
Merci pour votre message, je ne songeais guère à ce « Mambo » qui fait envie, le trio Carmet-Noiret-Serrault doit faire des étincelles…. Et j’aime bien la veine foutraque de Berry. ( Son film avec Johnny Hallyday, avec je crois un Serrault également grandiose) Je n’ai vu qu’un extrait où Aznavour fait une apparition savoureuse : « Aznavour il fait ce qu’il peut! »
A Denis Fargeat
Il y a quelques moments délirants et aussi cette volonté de faire une farce mais dont les ingrédients sont parfois lours. Alberto Sorti est mal utilisé sauf lorsqu’il parodie trop brièvement Brando mais le duo Noiret Serrault bascule souvent dans l’absurde loufoque. Dialogues de Jacques Laurent Bost le co fondateur des Temps Modernes
Meilleurs vœux également Bertrand, Denis, Yves et tous les autres.
Hasard de parler de GARDE A VUE que j’ai revu hier comme l’an dernier avec grand plaisir dans la belle collection héritage de tf1 video (le film se passe d’ailleurs la nuit du 31/1er janvier). Serrault y campe en effet un personnage tout en nuance : d’agaçant et prétentieux, il devient à la fin misérable et attachant, la garde à vue ayant accouché d’une mise à nue de sa vie privée.
Seul bémol de réalisme : personne n’a entendu Romy Schneider se donner la mort dans sa voiture mais cinématographiquement parlant, la scène est très belle et glaçante. Ce plan final avec Serrault hurlant « Gallien » vers Ventura comme si là était son seul salut : lui qu’il avait appelé « Monsieur l’inspecteur » durant presque toute la nuit était presque ainsi devenu son plus proche et intime confesseur…
« Ce plan final avec Serrault hurlant « Gallien » vers Ventura comme si là était son seul salut : lui qu’il avait appelé « Monsieur l’inspecteur » durant presque toute la nuit était presque ainsi devenu son plus proche et intime confesseur… »
à DD: exact. On est presqu’étonné de cette soudaine familiarité.
Et il est disponible en bluray ds une assez belle copie tout comme Garde à vue qui a mieux vieilli à mon avis
à Yvon ben justement on parle bien de GARDE A VUE, là… ou j’ai loupé qqch?
A Damien,
J’ai peur que ce soit une question insoluble. Comment argumenter en faveur d’une bonne représentation de la violence? Autrement dit, la représentation de la violence doit-elle être astreinte, cantonnée à la pudeur, c’est-à-dire à la suggestion? Je pense que non et je suis gêné par votre parallèle avec la pornographie car la pornographie ne simule pas à l’inverse de la violence cinématographique.
Dans le pire des cas, la représentation de la violence dans un film me semblera détestable si je sens qu’elle prend en otage, qu’elle est manipulatrice ou qu’elle ne cherche qu’à flatter la seule recherche de la sensation forte ou les bas-instincts, comme on dit.
Scorsese se trouve, pour moi, du bon côté de la ligne rouge et je ne crois pas que CASINO aille plus loin que GOODFELLAS (qui n’était pas piqué des vers du point de vue de la violence). Simplement, Scorsese accède ici à la grande forme, sur un terrain plus spectaculaire rodé par CAPE FEAR et AGE OF INNOCENCE. L’écran s’élargit et les grands moyens se font sentir. La violence s’en trouve naturellement transfigurée, et se déplace sur une autre tectonique de la représentation. La séquence « des battes et du champ de maïs » suit immédiatement l’explosion de la voiture de Sam Rothstein et à ce moment du film, le spectateur se trouve plongé dans un enfer de feu et de sang qui métaphorise l’effondrement tragique de toute la structure du film sur les personnages. Et en effet, jamais dans ma vie de spectateur je n’ai ressenti de manière aussi viscérale une telle fusion entre énergie et délitement, ce qui se passe à l’écran donnant réellement l’illusion que le film se « casse la gueule » aussi sûrement que ce bâtiment que l’on voit vers la fin du film s’effondrer comme un château de cartes après avoir été dynamité.
Pour retrouver une telle concomitance entre noirceur et grandes orgues de la forme, il faudra attendre la dernière manière de Quentin Tarantino, le rejeton le plus évident de Martin Scorsese.
Mais de dire cela ne va pas arranger nos affaires, car je connais des blogueurs écœurés qui ont décidé d’arrêter les frais après avoir vu DEATHPROOF.
Oui Alexandre je n’aurais pas dû parler de pornographie mais de scènes de sexe explicites… Certains cinéastes s’y sont refusé et avec succès préférant une suggestion parfois fortement érotique…
La différence majeure entre la représentation de la violence chez Scorcese de celle de Tarantino c’est son intégration dans une forme hyper réaliste et moralisatrice chez Scorcese (ce qui la rend souvent dérangeante) alors qu’elle est purement cinématographique et délirante chez Tarantino (ce qui selon la sensibilité des uns et des autres peut mieux faire passer la pilule). Mais c’est un sujet intéressant de toute façon et chacun peut se faire ou avoir un avis différent.
…et je me suis planté d’emplacement. Je suis contrit.
A Alexandre Angel
C’est un sujet dont on a pas fini de débattre.
Si je reprend votre critère, vous indiquez que la violence à l’écran peut être représentée si elle n’est pas manipulatrice ou ne cherche pas la seule recherche de la sensation forte.
Je ne sais pas si je le dirais ainsi. Tout cela me parait très difficile à objectiver, à commencer parce ce qu’est la « violence » à l’écran. S’agit-il de ce que l’on voit ? Ou de ce que le film suggère ? Ou de ce que le film signifie ? Le terme « violence » peut désigner maintes choses. Il suffit de regarder l’actualité, ou le mot est utilisé à la fois pour désigner des dégradations de monuments et la situation sociale. Si je donne cet exemple, c’est pour montrer l’extrême diversité de situation que le terme peut recouvrir selon les individus. Ainsi, TEXAS CHAINSAW MASSACRE est souvent considéré comme « violent ». En réalité, on y voit strictement rien. Hooper montre un dos féminin d’un côté, un attirail de boucher de l’autre, on comprend que les deux se rencontrent, mais en revanche on ne le voit pas.
Sur le sujet, je dirais que l’on peut recenser trois types de position de la part des cinéastes ou des critiques :
La première que l’on pourrait résumer de la manière suivante : « je suis un artiste, je fais ce que je veux ». C’est par exemple ce que dit Cronenberg, qui considère que seule compte sa pulsion créative, en dehors de toute considération morale ou sociale – considérations dont il a en réalité le devoir de s’extraire. Je dois dire qu’à titre personnel, ce point de vue m’est très séduisant ; je pense plutôt que l’artiste doit être libre. Mais en même temps, il faut bien reconnaître que c’est assez facile dans le cas de Cronenberg (ou Scorsese), parce que l’on sait qu’il est intelligent et qu’on lui fait confiance. Desproges disait que « l’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ». Appliqué à notre sujet, ça signifie que je veux bien laisser une totale liberté créative, sans contrainte morale, à Cronenberg. Mais aurais-je le même réflexe à l’égard de n’importe qui d’autre ? Cette première théorie a donc quelque chose de juste sur le papier, mais on sent bien qu’elle n’est pas complète.
La seconde que l’on pourrait résumer de la manière suivante : « tout acte violent est immoral et sa représentation l’est toute autant ». C’est un peu la doctrine des donneurs de leçons, qui vont nous expliquer ce qui est bien et ce qui est mal. Des prêcheurs moralisateurs, qui considèrent qu’il faut conduire en permanence le spectateur à réfléchir sur ses propres pulsions et le culpabiliser. C’est par exemple FUNNY GAMES. Chacun aura saisi que votre serviteur ne se sent pas très proche de cette austérité-là, pour dire les choses gentiment en cette période de fin d’année.
Enfin, la troisième, que l’on pourrait résumer de la manière suivante : « il faut faire attention ». Si l’on prend le débat non du point de vue des intentions de l’auteur mais des réactions des spectateurs, on doit bien constater qu’il peut y avoir parfois un problème. Kubrick n’a certainement pas voulu que des spectateurs applaudissent devant les exactions d’Alex dans CLOCKWORK ORANGE, mais c’est arrivé. Je me rappelle avoir entendu des spectateurs RIRE, en 1995, le jour de la sortie de LITTLE ODESSA, lorsque Tim Roth exécute froidement un passant dans la rue au début du film. Et pourtant, on peut certifier que James Gray est un cinéaste irréprochable et qu’à aucun moment il ne flatte une quelconque jouissance dans cette scène. Mais les gens ont ri tout de même. Donc, il faut « essayer de faire attention », à défaut de mieux, selon le type de film et de public auquel on s’adresse. Au final, mon cœur rejoint la première catégorie mais ma tête la troisième.
NB : Tarantino le rejeton le plus évident de Martin Scorsese ? Je n’y crois pas du tout ! De mon point de vue, Ferrara en est infiniment plus proche, que ce soit dans les thématiques ou dans le décor.
A Pierre,
Je ne discuterais (vous vous en doutez) que le dernier point.
Ferrara partage avec Scorsese non seulement ses racines et italo-américaines, et new-yorkaises, ainsi qu’une inspiration noire imprégnée de religiosité iconographique, de violence et de damnation/rédemption.
Pour autant, ces derniers aspects concernent plus le Scorsese de l’époque Paul Schrader que celui de la période suivante.
Et quand bien même auraient-ils perduré que je ne parviendrais pas à trouver beaucoup de points communs entre les deux cinéastes tant Scorsese s’est très vite montré dans une stylisation, une invention débridée, échevelée, que je serais bien en peine de trouver (vous ne m’en voudrez pas) chez Abel, qui est un cinéaste assez sage formellement parlant, peu spectaculaire (enfin, il me semble). De ce spectaculaire très vite présent chez Scorsese à partir de TAXI DRIVER (les astuces de mise en scène du règlement de compte final lorgnent du côté d’Hitchcock et ne sont pas éloignées des recherches de Brian De Palma), de NEW YORK, NEW YORK et même d’un documentaire comme THE LAST WALTZ.
Et vous pouvez voir comment le cinéma de Scorsese a évolué depuis.
Là où Tarantino rejoint MR, ce n’est pas dans les thématiques abordées mais bien dans cette convergence d’évolution baignée de cinéphilie et de culture plus ou moins « noble », plus ou moins « bis », dans ce goût commun pour la sublimation, l’écran large, le récit (les 2h40 de DJANGO UNCHAINED paraissent nécessaires tout comme celles de CASINO) et la passion du cinéma… Les deux se sont également souvent partagés le même chef-opérateur : Robert Richardson.
Sans parler, puisque c’est notre sujet, de cette propension commune à rendre la violence hyper-graphique et inventive dans ses modes de représentation (quoiqu’ on en pense sur le fond). Dans ce domaine, j’estime que, malgré les apparences, Tarantino sait se positionner comme dans cette séquence, la plus dure de DJANGO, où un homme est dévoré hors-champ par des chiens.
A Alexandre Angel
Que les films de Ferrara soient plus proche du Scorsese « première manière » : c’est tout à fait juste. C’est aussi à cela que je pensais, en imaginant des ponts entre, par exemple, MS 45 et TAXI DRIVER, ou BAD LIEUTENANT et RAGGING BULL. BRINGING OUT THE DEAD (qui est un retour à Schrader) a sans doute terminé cette première partie de l’œuvre de Scorsese, qui s’est réinventé après – un peu comme Spielberg le faisait à la même époque avec AI puis MINORITY REPORT.
Mais je maintiens que Tarantino et Scorsese me paraissent très différents. Ils ont certes tous les deux un rapport à la cinéphilie qui transpire dans leurs films. Mais chez Scorsese, cela n’est quasiment jamais, de mon point de vue, le sujet du film. Ses œuvres font sens, même si on ne perçoit pas leurs multiples références. Il est d’abord concerné par son histoire et ses personnages, qu’il souhaite les plus authentiques et crédibles possibles.
Cela alors que KILL BILL ne peut pas, à mon sens, se comprendre si l’on ne tient pas compte des films auxquels Tarantino se réfère (sans nécessairement les connaître tous, le spectateur comprendre qu’il s’agit de références). Attention : je ne dis pas que les films de Tarantino ne sont pas personnels. KILL BILL en particulier, qui est très probablement un portrait des parents de l’auteur au travers de sa passion pour le cinéma. Mais cela ne peut se concevoir que si le spectateur est conscient que Tarantino procède par référence cinématographiques – c’est à mon sens une différence fondamentale avec Scorsese.
A Pierre
Je trouve cette analyse juste. La cinéphile de Scorsese se retrouve chez de nombreux cinéastes des générations précédentes qui pouvaient s’inspirer de certaines ambitions formelles découvertes chez d’autres cinéastes (Ford et l’expressionnisme, l’influence du néo réalisme italien) et l’incorporer à leurs thématiques. Il y avait aussi des films qui étaient en réaction contre telle ou telle oeuvre (Hawks l’a revendiqué plusieurs fois), tel ou tel courant. Tarantino, c’est autre chose (une cinéphile de vidéo club américain) mais ses références, si on ne les connait pas, n’empêchent pas de voir les films. Un critique anglais s’était demandé ce qui arriverait si Tarantino s’inspirait de films « de qualité » plutôt que « d’exploitation ». Sa cinéphile en tout cas a d’énormes trous et il a longtemps ignoré tout un pan du cinéma classique, de Henry King à Lubitsch, de La Cava à Wilder, voire Wyler contrairement à Scorsese qui affichait même un amour déconcertant pour tous les films religieux et bibliques des CROISADES de deMille à LA TUNIQUE
A Pierre et BT
Vous ne devriez pas citer le nom d’un cinéaste (Tarantino) qui a gardé le silence sur les crimes sexuels de son producteur pour se faire une carrière. Ni citer celui de Spielberg, pédocriminel d’envergure. Henry Miller n’a-t’il pas écrit (dans Sexus je crois) que derrière chaque réussite à Hollywood se cache un crime sexuel. Weinstein n’est que la tête de bétail qu’on a jetée au Pirahnas pour faire traverser le troupeau. Si la police avait fait son travail (citation de mémoire) Hollywood n’existerait tout simplement pas. Ca c’est de Bukowski.
Mon dieu que les cinéphiles sont naïfs.
https://www.youtube.com/watch?v=1_aRP7pyBJk&t=12s
Ils sont nombreux ces cinéastes qu’il faudrait ne pas citer, d’ailleurs je n’en citerai aucun. Il faudrait ne plus voir aucun de leurs films, de révélation en biographie non autorisée on finirait par se rendre compte que seul Alan Smithee n’a commis réellement aucune saloperie de toute sa carrière, ce qui en fait le seul réalisateur recommandable, celui dont on peut voir tous les films les yeux fermés.
Le Nain/ « Mon dieu que les cinéphiles sont naïfs. »
heureusement qu’il y a des gens lucides pour nous remettre dans le droit chemin. Il y a plein de choses à répondre à votre intervention, mais les doigts m’en tombent hors du clavier.
A MB
Moi aussi, je ne sais que dire et j’aimerais que les assertions soient fondées. Mais heureusement un bon comité de vigilance va enfin aseptiser les musées (les peintres s’en sont donnés à coeur joie), les orchestres (où c’est un fléau) expurger les bibliothèques de Gide, Genet accompagné de milliers d’auteurs.Mais on devrai commencer par tout ce qui nous touche de près, de la médecine à la politique. A une heureuse époque, en Russie, on envoyait au goulag tous ceux qui étaient soupçonnés de crimes homosexuels, de perversions sexuelles au nom de Staline tandis que le moindre soupçon de communisme, la moindre rumeur cassait des carrières (la scénariste de Val Lewton, de I WALKED WITH A ZOMBIE sur une discussion avec des sous fifres).Mais maintenant avons de magnifique prophètes qui châtient les sodomites, les pervers, les obsédés sexuels au nom d’un autre Dieu. Une bonne décapitation cela remet les pendules à l’heure. Ce qui m’étonne, c’est que dans cet océan de crimes sexuels, on ai trouvé quelques minutes pour faire des films, qui souvent demandaient des mois de travail, avec des journées de 20 heures et plus (cf la bio de Curtiz, de Wyler, de Stevens, de Zinneman). Joe Dante écrivait : « quand je lis tout ce qu’on écrit sur Weinstein, je me demande quand est qu’il trouvait un instant pour produire un film ? Des salopards, des pervers, il y en a dans toutes les professions. Mais je suis étonné qu’on ne fustige pas l’alcoolisme, les arnaques financières.Moi je préfère m’intéresser à ceux qui se battaient pour imposer la director’s et writer’s guild, des syndicats, qui se battaient pour les droits des femmes et des noirs dès les années 30, qui arrachaient une liberté créatrice sans cesse remise en cause et par des gens qui n’étaient pas tous des maniaques sexuels type Mayer,Hughes, Zanuck. Et dans les gens qui ont réussi, il y avait des seigneurs, de Wyler à Walsh, de Borzage à Wilder. Beaucoup avaient des zones d’ombre mais aussi des contradictions : DeMille qui vivait avec un harem de trois femmes, en plus de son épouse, a joué un grand role dans la promotion des femmes à des postes de création et il resté fidèle aux trois jusqu’à leur mort
à Bertrand: très bon résumé merci.
Le mythe de Hollywood = Sodome et Gomhorre date de plus tôt que l’affaire Fatty Arbuckle du temps où les producteurs de Hollywood étaient encore new-yorkais et majoritairement juifs, avant d’être chassés par nécessité de New-York par l’antisémite Thomas Edison (celui de l’ampoule électrique) à qui ils faisaient de la concurrence avec les nickelodéons (à leur tête Carl Laemmle, l’homme qui « importa » le Juif William Wyler qui avait grandi à Mulhouse France!), chassés aussi par le « Trust » de Edison qui leur interdisait d’avoir accès à la pellicule et au matériel brevetés par le sympathique magnat (Laemmle contourna celà en trouvant un canal d’importation illégal!). Ya un film à faire car TE engagea la pègre pour détruire des nickolodéons, belle époque! (source Walt Disney par Marc Eliot p73… qui se réfère à deux autres ouvrages).
Abrégeons: le mythe d’un Hollywood pourri par l’argent (leurs films marchaient!) et l’amoralité se noue avec la naissance du site en Californie, là-dessus vient le scandale Fatty qui généralise bêtement l’amoralisme hollywoodien, fait venir le code Hayes par Hollywood lui-même qui prend les devants: la MPPDA. + tard la Chasse aux Sorcières mêle antisémitisme et anticommunisme, et de leur côté les magnats de Hollywood se durcissent envers leurs propres scénaristes, vedettes etc. (qui pourraient avoir été ou être communistes) par complaisance envers le pouvoir financier.
Car il faut plus d’argent pour produire des films autant en coûts de production que d’exploitation (il faut réaménager les salles). Or, le gros du système bancaire reste à New-York et les magnats de Holl. sont redevables pour les emprunts nécessaires. Je ne sais pas la raison qui fait qu’avec les gains engrangés Holl. n’avait pu mettre en place un système bancaire et du capital avec, en Californie. Ya qqs trous dans ce que j’ai écrit mais je vais vite, faudrait revoir certains points.
Et maintenant, Fatty2 Weinstein, et Spielberg (qui a signalé son sionisme) etc.
Je ne suis pas convaincu que Tarantino ou M Streep en savaient tant que ça sur Weinstein et l’aient réellement couvert, c’est ce qu’on se permet de supposer après. J’ai travaillé avec des gens qui étaient peut-être pervers mais qu’en saurais-je, a priori ceux-ci se cachent sans efforts.
A MB
Exactement. Tarantino avait des rapports compliqués avec Weinstein déjà sur les films, les dépassements, les budgets, les expérimentations perpétuelles et leurs affrontements étaient aussi homériques que leurs réconciliations. De nombreux réalisateurs n’ont eu que des rapports de travail avec Weinstein, souvent attisé par la grossièreté, la violence du personnage, ses décisions à l’emporte pièce, ce jeu de chat et souris avec les créateurs, refaisant leur montage. Jeunet a été tellement accaparé par ces batailles qu’il n’a vu que ça. Et il escroquait tout le monde sur les comptes. Donc on ne se focalisait que là dessus. D’autre part, l’actrice que connaissait Tarantino a été d’abord l’une des petites amies officielles de HW et ce n’est que plus tard qu’elle l’a attaqué, avec courage, malgré un settlement. On savait plus ou moins qu’il faisait pleurer ses secrétaires et ses assistantes car il pouvait se montrer grossier, dictatorial mais il se conduisait souvent de la même façon avec les réalisateurs qui lui résistaient. Il se conduisait comme un porc et je l’ai vécu pour la FILLE DE D’ARTAGNAN. Comme je lui ai résisté, il l’a enterré
« Je ne sais pas la raison qui
fait qu’avec les gains engrangés Holl. n’avait pu mettre en place un
système bancaire et du capital avec, en Californie. »
la loi anti-trust?
A MB
Ouahhh, quelle mine de renseignements!! Et quel sujet! Félicitations…
Pour en revenir à Tarantino, j’attends avec impatience ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD sur lequel je me ruerai même si Uma Thurman accuse le réalisateur de l’avoir obligée à rouler dans une voiture défectueuse, provoquant un accident avec hospitalisation de l’actrice, sur le tournage de KILL BILL.
Encore une casserole pour Quentin…
A Alexandre Angel
Uma Thurman est depuis revenue sur ces déclarations et les a amendées. Non que cela retire que Tarentino qui a été fort imprudent (mais il avait tout testé). Il lui a fait remettre une video des prises incriminées. Vous savez, Hollywood n’a pas l’exclusivité des accidents causés par l’obstination, la méconnaissance des cinéastes
« seul Alan Smithee n’a commis réellement aucune saloperie de toute sa carrière, ce qui en fait le seul réalisateur recommandable, celui dont on peut voir tous les films les yeux fermés. »
à DF exactement! ça résume tout! eh eh
à BT: mises au point passionnantes, ce Weinstein devait être un gars drôlement sympa dites donc!
A MB
Mais il avait aussi une vraie passion du cinéma, achetait des films étrangers de BELLE DE JOUR à THE ARTIST en passant par INDIGÈNES et LA REINE MARGOT et savait les imposer. Il a aussi cassé le marché en faisant monter les prix, les enchères et de nombreux distributeurs indépendants ont coulé. Mais c’était une brute. Je n’aime pas qu’on utilise le mot pic car c’est un animal affectueux, fidèle et monogame
A MB:
Et n’oublions pas que Fatty Arbuckle, dont la carrière a été détruite par le scandale, a été finalement reconnu innocent. Voici la déclaration du jury lors du troisième et dernier procès:
« L’acquittement n’est pas suffisant pour Roscoe Arbuckle. Nous pensons qu’une grande injustice a été commise. Nous pensons également qu’il est de notre devoir de lui donner cette exonération, en vertu de la preuve, car il n’y a pas la moindre charge à retenir contre lui, ni en aucune façon lieu de retenir un crime. Il a été courageux tout au long de l’affaire, et a raconté à la barre des témoins une histoire simple à laquelle nous avons tous cru. Ce qui s’est passé à l’hôtel est une malheureuse affaire pour laquelle Arbuckle, comme le montre la preuve, n’a été en aucun cas responsable. Nous lui souhaitons plein succès et espérons que le peuple américain portera toute l’attention à l’arrêt de quatorze hommes et femmes qui ont siégé durant 31 jours et conclu que Roscoe Arbuckle est tout à fait innocent et exempt de tout blâme. »
à Mathieu: FATTY je savais pas, je croyais qu’il était coupable. Il faut que je révise toute cette histoire…
Moi aussi, je croyais que Fatty Arbuckle était coupable. C’est terrible ça. C’est peut-être à cause de son physique vaguement inquiétant.
à AA: il y a franchement un film à faire sur les débuts du cinéma américain, on y verrait New-York en 1920, les 1ers nickelodeons, Edison, Carl Laemmle, Wyler, et ça finirait par Laemmle* émigrant en Californie près de L.A., et les poings sur les hanches, grommelant « Mmm comment pourrait-on appeler nôtre nouveau lieu de travail, voyons… pourquoI pas… mmm…, il fixe une colline -FONDU sur les grandes lettres en bois formant Hollywood de nos jours- GENERIQUE! bon je vais en toucher un mot à Steven je vous tiens au courant.
*je ne suis pas sûr que Laemmle soit parti en Californie mais bon.
A MB
Mais avant, il tous les gens qui travaillent à Fort Lee de Lewis Selznick à Pathé
à Bertrand: merci pour Fort Lee, il faut que je chiade mon projet historiquement, sinon Steven va me rire au nez.
A Bertrand Tavernier
Vous noyez, comme à votre habitude, habilement le poisson, mais mon cul fait un bon d’un mètre sur son fauteuil quand je lis que vous mettez sur la même échelle de gravité « arnaques financières » et pédophilie. Savez-vous ce qu’est la vie d’un adulte qui s’est fait enculer quand il avait 5 ans Bertrand Tavernier ? Elle est tout simplement ruinée, s’il ne s’est pas suicidé avant. Je ne cherche pas de mot suave, vous me pardonnerez. D’ailleurs vous êtes plein de contradiction en citant Joe Dante, après avoir répondu « c’est un homme ignoble » à un blogueur (Rouxel je crois) qui vous interpellait sur Weinstein. J’admirais Woody Allen, le jour où j’ai appris qu’il avait baisé son fils, tous ses DVD ont dévalé le vide ordure. Les enfants violés ne mentent pas monsieur.
Vous appartenez à une corporation qui comprend 90 % de criminels sexuels, (allez, je dis ça à la la louche). Là où je suis d’accord avec vous, c’est qu’effectivement il n’y en a pas plus dans le cinéma (bien que je n’en sache rien) que dans les assurances. Mais cette comédienne, sans doute abusée (elle aussi) par Roman Polanski, vous donne une réponse pleine de bon sens.
https://www.youtube.com/watch?v=DVZrJ7I5Y1g
Le Nain
Je ne vais rentrer dans ces polémiques biaisées. Juste un point points : Allen a été reconnu innocent des chefs d’accusation deux fois et la dernière avec de très longs attendus que cite Gregory Valens dans Positif. Le même genre de rumeur avait condamné Fatty Atbucle. Je ne me contredis en rien. Je considère Weinstein comme un individu ignoble et ai eu le plaisir de le dire avant que l’affaire éclate mais je cite Dante qui fait une remarque fine montrant que tout le monde se fait une moralité sur son dos. Les conduites dégueulasses de beaucoup des dirigeants de studio, de Mayer à Zanuck, de Hughes à Selznick (mais pas Samuel Goldwyn ou Walter Wanger ou d’autres) ont été parfois dénoncées par des acteurs, des auteurs et quelques journées. Mais ceux qui étaient influents, les deux commères, les protégeaient, réservant leurs attaques puritaines et moralisatrices contre Chaplin (qui séduisit une très jeune Oona, l’épousa et vécut avec elle jusqu’à sa mort) ou tout autre individu soupçonné de communisme. Je n’ai jamais fait d’échelle de gravité et je ne suis pas un hit parade des délits, des crimes et des atrocités. Je ne leur donne pas d’étoile.Je ne sais pas si les ravages de la drogue et le traffic sont plus bénins qu’un crime pédophile J’ai milité contre les crimes pédophiles de l’Eglise mais j’ai aussi soutenu Paradjanov que l’on accusait de forfaits homosexuels. J’ai travaillé au Cambodge avec un policier poursuivant (ou tentant de poursuivre car tout le monde freinait) un ressortissant français accusé avec preuves de crimes abominables et j’étais en contact avec les ONG. Mais je refuse qu’on écrive que 90% des gens à Hollywood sont coupables de crimes sexuels. J’ai connu beaucoup de gens irréprochables, dignes, militants pour les droits des femmes de Biberman à Trumbo, de Robert Parrish à Polonsky. Deja, on se centrerait sur les gens de pouvoir et là on trouverait la même proportion qu’ailleurs
A le nain
On ne comprend pas bien ce que vous cherchez avec vos messages. Vous confondez tout, dans un salmigondi de rumeurs, mélangées à un ou deux faits mal compris, ce qui vous fait dire au final n’importe quoi. Vous donnez des leçons tous azimuts avec une condescendance effarante, stigmatisant la prétendue « naivete » de vos interlocuteurs, tout en vous fondant vous même sur des vidéos Youtube de bas étage. De surcroît, vous diffamez plein de monde, et gravement. On est accablé quand on vous lit, vraiment. Ça suffit. Vous devez être en colère, je ne sais pas pourquoi ni contre qui, mais il faut traiter cela autrement.
A Le Nain – désolé Alexandre, je ne trouve l’onglet « répondre » que chez vous…
Vous faites ce que vous voulez avec vos DVD, je crois que ce geste est plus vengeur que réellement efficace… il semble que son impact soit plus environnemental que performant en matière de lutte contre les abus sexuels.
Je plaiderai volontiers pour l’accès à toutes les oeuvres , quelle que soit la personnalité de leurs auteurs. Pour des raisons culturelles, esthétiques au sens le plus humain. A la façon d’un alcool qui retient l’essence d’un fruit sans plus avoir de lien avec sa nature putrescible, les oeuvres distillent ce qu’il y a de meilleur dans l’humain. Ou ce qu’il y a de plus humain dans l’humain. D’autant plus au cinéma, qui est un art collectif ; quand tout se passe bien le réalisateur, le producteur sont les chefs d’orchestre de talents conjugués, et c’est ce qui nous reste, bien loin des polémiques. Pour le plus grand profit du spectateur que rien n’empêche de rester informé.
J’aurai encore l’audace de relater une expérience personnelle. J’avais piloté un projet autour d’Erik Satie, qui se déroulait dans divers bâtiments construits à son époque. La seule opposition que j’ai rencontrée, pour des raisons morales et idéologiques, venait d’un prêtre (il se trouve ironiquement que l’église dont il avait la charge avait été terminée par Robert Giroux , architecte libre penseur et bâtisseur à la même époque des Gratte Ciel et de l’hôtel de ville de Villeurbanne , doté d’un orgue « Municipal et républicain ».) Le même prêtre avait également pesé de tout son poids pour nuire à des représentations de « L’équarissage pour tous » de Boris Vian – et d’autres manifestations autour de l’auteur, sous prétexte que celui-ci était peu recommandable et s’était suicidé ( ce qui est vrai d’une certaine façon, mais il faudrait alors revoir à la hausse les statistiques de ce mode d’accès à l’au-delà…)
Ce prêtre-là a connu par la suite une certaine célébrité pour d’autres faits d’arme , sous le nom de Bernard Preynat – mais ceci est une autre histoire….
Bonjour, je ne sais si certains ici lisent la revue 1895 consacrée à l’histoire du cinema . Le dernier numéro reçu lundi (donc pas encore lu) comprend notamment un long article sur les premières activité de Cayatte avant le cinema (a priori militantisme, notamment au profit des républicains espagnols et litterature proche des surréalistes).
A Pierrick
1895 est une excellente revue et je conseille à tous d’acheter un ancien numéro qui contenait une interview passionnante de Henri Dutilleux sur la musique de film et les compositeurs où il parle avec chaleur, intelligence de Roland Manuel, Decoin, Jean Francais, Gremillon et autres
Oui, pour les autres lecteurs du blog, c’est le numéro 38 intitulé « musique ! » , co dirigé par mon ami et ancien professeur François Albera. On peut commander les anciens numéros et s’abonner sur le site de l’AFRHC
A Bertrand Tavernier et Pierrick
Vous êtes précieux, savez-vous? M’en vais rappeler le père Noël… le sommaire de ce n°38 est bien alléchant.
Bon bout d’an à tous, comme (je viens d’apprendre qu’)on dit à Marseille!
Ayant relu en diagonales certains passages du livre sur LEONE ca n ‘est pas Gericault ni jericho!!! Dont le realisateur se referre le plus mais Dechirico.
Enfin j ‘avais oubliè et c ‘est savoureux que TOSCQN DU PLANTIER qui travaillait alors pour la gaumont avait demande à sergio LEONE de rèaliser Carmen.
Ce dernier lui dit qu ‘il detestait l ‘opèra et qu ‘il ferait un « vrai » film avec de vrais acteurs qui ne chanteraient pas et donc le projet fùt abandonner et les deux hommes se quittèrent faches.
A Henri Patta
Au sujet de Chirico, Marc Salomon avait envoyé un lien, entretien avec Tonino Delli Colli, opérateur de Leone sur « Il était une fois… » On dirait qu’il n’encombrait pas ses collaborateurs de références, il semble que celle à Chirico est arrivée a posteriori…
Merci pour l’anecdote sur « Carmen ». J’essaie d’imaginer le dialogue de sourds Toscan du Plantier / Leone , et ce devait être cocasse. Du coup ça a dû déboucher sur le film de Rosi , cinéaste bien différent.
( Je m’assoupis une minute et je vois Claudia Cardinale en Carmen,Charles Bronson en Escamillo, Henry Fonda en Don Jose, et la musique de Bizet à l’harmonica. Ou bien Claudia Cardinale à l’harmonica, Bronson en Carmen… Je crois que je suis en manque de Gotlib.)
Juste un bien joyeux Noël à tous!
A Bertrand Tavernier
Je voulais aussi réagir sur la phrase : « le cinéma italien se réduit à Leone Corbucci et Bava. Oublié Camerini, Monicelli, Emmer, De Sica et autres ».
je ne pense pas que ce soit exact. Et même je crois que c’est un peu injuste. Je m’explique :
Mettre ensemble « Leone Corbucci et Bava » évoque ici ce que l’on peut désigner sous le terme « cinéma populaire italien ». C’est un courant (à défaut d’autre terme) qui a existé surtout à partir des années 60 et qui était très liée à la notion de « genre cinématographique ». En gros, il s’agissait de suivre certains succès américains pour en donner des déclinaisons italiennes : le peplum, le film d’espionnage, le western, puis ensuite dans les années 70 le thriller, le film policier, etc.
Un certain nombre de réalisateurs italiens ont effectué toute leur carrière dans ce domaine du cinéma populaire ; certains avaient un gout prononcé pour un genre en particulier, d’autres ont été des touche-à-tout plus ou moins talentueux.
Au final : peu d’entre eux, proportionnellement, ont obtenu un succès public au-delà des frontières italiennes. Il y a eu quelques films qui ont marché bien sur. Les deux exceptions majeures ont été Leone et Argento, mais globalement on ne peut pas dire que les réalisateurs étaient connus et suivis par le public. De la même manière, très peu d’entre eux ont connu un succès critique : on peut certainement trouver quelques critiques positives de ci de là, mais globalement ce cinéma là a été considéré comme moins digne d’intérêt que le reste.
Puis, des années 70 jusqu’à la fin des années 90, il est devenu pour une large part invisible, ne survivant que grâce à de vieilles cassettes vidéos et les souvenirs de quelques uns. C’est l’arrivée du DVD, à cette époque, qui a permis de voir, et pour la première fois pour beaucoup d’entre nous, des films qui n’existaient que dans les filmographies. C’est là qu’on a découvert les films de Bava, de Fernando Di Leo ou de Corbucci.
Cette découverte, ou redécouverte pour certains, a généré pour la première fois un engouement critique. Il y avait déjà eu quelques critiques favorables éparses pour tel ou tel film, mais pas de mouvement d’ensemble. A partir des années 2000, cela va être le cas. Cela va donner lieu à quelques excès, c’est évident, mais permettre aussi de voir surgir de très belles éditions de films qui le méritaient.
Au final, tout cela a permis à un nombre très importants de films de retrouver leur JUSTE place. Personne ne dit que les films de Sollima sont plus importants que ceux de Fellini. Mais ils ont droit de cité. Ce sont de vraies œuvres, dont les thèmes et la mise en scène méritent l’intérêt. Personne ne dit que les films de Bava sont plus importants que ceux de Visconti. Mais nier leurs splendeurs relèverait de la cécité.
Et donc, au moment ou Bava et consorts commencent à trouver leur place dans l’histoire, on leur reproche finalement de faire trop d’ombre à De Sica ou Monicelli. C’est un peu injuste. Les films des réalisateurs italiens « consacrés », de Sica, Rosselini, Visconti, ont toujours été visibles. Leur importance critique n’a jamais été remise en question. Mais ils peuvent bien se pousser un peu pour faire une place à Bava dans la mémoire collective.
Le problème de l’oubli des cinéastes comme Monicelli et autres, n’est pas lié à la reconnaissance du cinéma de genre italien, mais au fait que le cinéma, d’une manière générale, est beaucoup moins populaire aujourd’hui qu’il ne l’a été il y a encore une vingtaine d’années. En gros : nous sommes de moins en moins à nous y intéresser. C’est d’un oubli généralisé dont il s’agit, c’est hélas loin d’être spécifique à De Sica ! Et je suis pour ma part convaincu qu’en promouvant le cinéma de genre italien, cela peut créer un cercle vertueux qui fera découvrir par voie de conséquence beaucoup d’autres œuvres.
A Pierre
Je faisais une référence à une phrase assez juste disant que les mentions de films autres que ceux de Leone et consorts ne provoquaient aucun commentaire, personne n’étant aller revoir les films ou se procurer les dvd. Rien sur Pagliero par exemple. Mais cela est aussi du au manque de mémoire de la presse, au peu d’intérêt que suscite hélas le cinema italien (la ressortie des Camarades aurait du, en ces temps de contestation, susciter beaucoup plus d’articles) Par ailleurs tout ce que vous dites est juste même si le cinéma italien populaire pendant une brève période a connu un grand succès en France grace à un seul homme, Simon Mizrahi, un neo macmahonnien proche de Lourcelles, qui a fait sortir des films de Risi, Festa Campanile, Monicelli, Comencini. C’est là que j’ai rencontré Risi, Gassman. Ce qui prouve qu’une seule personne peut faire évoluer, ouvrir le gout et la curiosité. Il était passionné, cinglant, dictatorial et a bousculé les préjugés et les ignorances. Il faut dire que la presse à l’époque était plus variée et n’était pas possédée par des banquiers, des milliardaires mais encore par des journalistes
Comme tout cela est vrai.
Je resterai bref mais j’aime beaucoup la justesse des camarades de monicelli, film assez complexe sur les engagements sociaux. Rien de manichéen, une dialectique complexe qui reste pourtant à hauteur d’homme.
Et c’est un film qui me parle beaucoup dans le moment que nous vivons à la croisée de possibles ( positifs ou terribles) dont nous ne prendrons conscience qu’après coup.
Ce blog est un espace précieux. Encore merci à Bertrand et à tous ces amis cinéphiles dont je ne connais pourtant pas le visage ni la voix.
Sinon, J’ai trouvé entre autres cadeaux voyages format série et ça c’est déjà une super fête!!!
On se regarde en famille les deux premiers épisodes ce soir.
Bonnes fêtes à tous.
Bertrand Tavernier dit :
28 février 2012 à 12:47
A Ballantrae
Disons Becker et Bresson même si le premier me touche plus et par le nombre et la variété de ses films, se met souvent en danger (j’ai par ailleurs dit tout le bien énorme que je pensais des DAMES, de PICKPOCKET, du CONDAMNÉ). Encore que dans les années 40 il y a Clouzot, Autant Lara, le Duvivier de PANIQUE, de VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS. C’est quand on additionne 40 et 50 que la force de Bercker apparait. LE DEJEUNER SUR L’HERBE est en effet un film insupportable, ELENA est vraiment raté. C’est le moins bien accueilli, le CAPORAL ÉPINGLÉ qui surnage
Votre remarque sur le Renoir m’a étonné car Ici au Québec ce film est considéré comme un chesd’oeuvre avec la côte 1
Je relis votre blog depuis votre tout début et vous remercie pour votre passion contagieuse tout comme vos précieux blogueurs
A PIERRE .tout a fait d’accord avec vous sur le cinema de genre italien. beaucoup de bons films a decouvrir sur la periode 60:70 .merci.
A Pierre,
Il y a aussi, au delà du problème de la désaffection de la mémoire du cinéma (et de la culture de cette mémoire), celui, plus fulgurant encore, de la quasi-disparition du cinéma italien de nos écrans radar.
Vous avez raison, les films de Mario Bava, de Sergio Sollima et autres , ne sont pas coupables de « notre » négligence et quasi-ingratitude envers l’énorme legs du cinéma italien au patrimoine cinématographique. Mais cette négligence existe et nous la devons, à notre décharge, au saccage épouvantable (qu’il ne faut pas attribuer qu’au seul Berlusconi)de toute possibilité d’un passage de flambeau antre ancienne et nouvelle génération de réalisateurs de la péninsule.
J’ai connu, très jeune, les derniers feux de l’âge d’or du cinéma italien. Cela s’est articulé en deux temps : d’abord la fin des années 70, qui correspondait à mes douze ans, qui me virent m’initier, en salle, aux NOUVEAUX MONSTRES, puis au GRAND EMBOUTEILLAGE, alors que, parallèlement, sortaient bons nombres de films dont je voyais les extraits à la TV.
Mais je découvrais bien des Dino Risi, des Scola et des Fellini, souvent le mardi soir sur FR3, au début des années 80 (en même temps que tous les premiers films de Bertrand Tavernier, que j’associe immanquablement à cette époque).
Puis, il y eu le deuxième et quasi-dernier temps, en dépit de Moretti et quelques autres, celui où je me mis à aller voir en salle, systématiquement , tous les derniers Fellini (E LA NAVE VA fut un grand moment et c’est peut-être mon Fellini préféré), Comencini (CUORE, UN ENFANT DE CALABRE), Scola (LE BAL, un éblouissement, l’oublié MACARONI) et les derniers feux de Fellini (INTERVISTA, LA VOCE DELLA LUNA)qui correspondaient à peu près à ceux de Kurosawa.
Il fut donc un temps où il suffisait de se baisser pour ramasser un film italien.
D’ailleurs, j’ai le souvenir d’avoir vu en salle à cette époque pas mal de conneries venant qui étaient très facile à voir sur grand écran , ce qui infirme un peu vos propos sur la non-connaissance, chez nous, de tous ces films de genre, dont j’allais voir les versants familiaux (les Bud Spencer et Terence Hill)ou moins (HOLOCAUST 2000, LE CONTINENT DES HOMMES POISSONS).
A cette époque, l’Italie était omniprésente dans ma vie : non seulement de par le cinéma mais aussi les voyages scolaires, et un voyage personnel à 18 ans avec un pote qui parlait la langue (moi non), l’ayant étudiée au lycée et me frimant la tronche dans les rues de Florence en s’adressant à tout le monde.
Tout cela à tel point que cette rupture de cordon ombilical (pas totale toutefois) avec l’imaginaire italien crée une forme d’état de manque qui transparaît dans les tout récents messages de ce blog.
Le cinéma italien nous manque.
A Alexandre Angel
Plusieurs responsables pour cette situation en dehors de Berlusconi qui donna le vrai coup de boutoir. A commencer par les cinéastes italiens eux mêmes, souvent de gauche, qui jamais n’imposèrent une loi sur le droit d’auteur, protégeant les films. Ce manque d’initiative ne fut jamais dénoncé par une critique pourtant peu avare en colloques, en articles dogmatiques éliminant tel ou tel auteur du néo réalisme. Aucune loi sur le patrimoine, aucun travail dans les écoles pour former les générations futures (ces combats furent menés en France par la SRF et la SACD puis l’ARP), aucune restriction sur les films à la télévision. Quand Berlusconi est arrivé, il a trouvé des champs en jachère et s’en est emparé. C’est parfois un enfer maintenant pour avoir des droits de films. C’est le règne de la combine. Je le répète, on ne doit le renouveau de l’intérêt pour le cinéma italien qu’à Simon Mizrahi qui a su convaincre des distributeurs indépendants (Plan film, Gourevitch) de prendre des Risi, des Monicelli, des Comencini
A Bertrand.N’oublions pas Jean Gili qui à consacrer beaucoup de temps à réhabiliter plusieurs cinéastes italiens à travers les compléments de dvd puis tous les ouvrages qu’il à écrit.
A Yves Rouxel
Je l’ai d’autant moins oublié que je l’ai cité à plusieurs reprises dans ce blog et que j’ai parlé de son livre sur Pagliero que peu semblent avoir lu ici même
A Pierre.Je vous conseille vivement de vous procurer le coffret dvd de »1900″sortie récemment dans une version longue remasterisé coté sons et images.Fresque monumentale qui s’étale sur plusieurs décennies le film vaut pour son contenu politique puis la mise en scène unique de Bertolucci.Il y à plusieurs scènes fortes notamment comment le personnage fasciste campée par Donald Sutherland tue de façon atroce un chat ou le départ en train des enfants à la guerre tenant des drapeaux rouges avec sur le quai un accordéoniste qui joue »L’internationale ».Morricone signe une partition tout en douceur et en nuances avec des thèmes romantiques qui apporte un peu de légereté et de délicatesse dans cette saga singulière.
a PIERRE.
Quand vous dites que Bava, Corbucci…etc sont ‘ du cinèma italien populaire » , je veux bien , mais c ‘est une dèfinition qui sied a DE SICA , RISI ou SCOLA egalement.
Alors il est vrai que certains cinèastes italiens ont ete longtemps ostracisès mais est-ce dù a la soudaine anèmie du cinèma italien au milieu des annèes 70 , ou a leur manque de talent ?
Parceque l ‘on peut » redècouvrir » des oeuvres , mais encore faut-il les laisser a leur juste place.
Je me suis fais suffisament « avoir » par des critiques dythirambiques au sujet de certains films plus que moyens , et de deceptions en deceptions , j ‘en suis revenu de ‘ ces films cultes » et autres ‘ chef-d ‘oeuvres inconnus ».
Je regrette encore mes euros pour l ‘achat du GRAND SILENCE presentè comme un très grand western alors que c ‘est un petit film de serie B.
Quand a KEOMA , là en descend de quelques lettres dans l ‘alphabet. Je ne suis jamais allè au bout. J ‘avais l ‘impression de voir une retransmission sportive tant il y a de ralentis, quand au scènario….
Pour citer a nouveau Claude-jean PHILIPPE au sujet du cinema italien; que l ‘on le veuille ou pas , il y a quand meme une hierarchie.
Alors bien sur, nous ne pouvons pas regardez eternellement les memes films de RISI , DESICA, MONICELLI , FELLINI….ETC ( quoique.) Mais cessons de comparer de grands realisateurs ayant marquès le cinèma a des cineastes plutot limitès.
A Henri Patta
« Mais cessons de comparer de grands realisateurs ayant marqué le cinèma a des cinéastes plutôt limités. »
Mais, bon sang, qui fait de telles comparaisons ? Relisez le message de Pierre. Il écrit justement que Sollima n’est pas Fellini, et Bava n’est pas Visconti!
Signaler qu’un cinéaste a fait des films qui peuvent être dignes d’intérêt ne signifie pas qu’il soit Orson Welles ou Howard Hawks. Evidemment qu’il y a des hiérarchies dans toutes les cinématographies! Ce débat finit par être fatigant, à la longue.
Lorsque Bertrand rend hommage à Jean Boyer ou Henri Calef dans sa série, ça ne signifie pas qu’il les place à l’égal de Renoir ou de Duvivier.
Quant à l’influence de Chirico sur Leone, je l’avais déjà signalée ici-même il y a quelques jours… Si toutefois vous lisez les messages des autres internautes.
A Julia Nicole
Exact. Le talent peut être d’ordre très différent vouloir établir des héarchies est vain et stupide. Comment comparer un bistrot qui fait un magnifique Navarin avec Gagnaire ou feu chapel ou un fabriquant de sushis ou de soupes Pho. Dire qu’une bourride serait en dessous d’une volaille demi deuil serait une idiotie. Nul n’est besoin de comparer un cinéastes avec d’autres pour évalue son talent, sauf quand les sujets se recoupent. Et chez Orson Welles, THE STRANGER n’est pas du tout au même niveau que les AMBERSON
Merci pour vos messages qui remettent à leurs justes places nos excès de table ou nos plaisirs coupables : tel celui que j’ai éprouvé tout récemment à la vision de « Danger : Diabolik » du Mario Bava qui déclencha la discussion.
( Une adaptation de BD bien balancée, avec un vrai sens plastique, et une BO de Morricone qui est un catalogue de ce que la musique pouvait être à la fin des années 60 : pop, jazz, atonale en simili Berio. Avec du basson comme on le traitait en 1967.).
En dehors de la question de la valorisation du cinéma italien, on vit quand même une bien belle époque en terme d’accès aux films. Mais , en se limitant à ce seul cinéma italien , on a certainement besoin de guides, de passeurs, de personnes qui savent nous faire goûter tel ou tel genre sans aveuglement. Hièrarchiser… je ne sais pas , il s’agit quand même de plaisir, et du plaisir de la découverte. Et il y a quand même quelque chose de particulier , d’impur dans le cinéma, son origine foraine, son devenir populaire, son ambition. Ses prolétaires, ses architectes, ses nobles issus de familles connues dès la renaissance. Je me souviens d’une époque où le cinéma de Visconti (me) semblait le seul à pouvoir être qualifié d’artistique – et ce n’était pas très marrant… quel bol d’air nous arrivait quand les comédies de Monicelli ou Risi, les films de Freda ou Bava nous arrivaient. Toutes proportions , tous goûts gardés par ailleurs. Il est précieux que tout celà existe , qu’on puisse s’en régaler suivant nos besoins du moment.
Toujours au sujet de cinèma italien je conseille du rèalisateur De Sica le film SCIUSCIA.
Moins connu que LE VOLEUR DE BICYCLETTE il est pourtant au moins son ègal.
DE SICA remporta avec cette rèalisation l ‘oscar du meilleur film ètranger qui ètait alors dècernè pour la 1ere fois.
C ‘est l ‘histoire de deux gamins cireurs de chaussures ( SCIUSCIA est en fait la phonètique italienne si je puis dire du Shoe shine anglais)
L ‘histoire d ‘une amitiè poignante , faite de misere et de coups du sort ou les deux jeunes acteurs sont fabuleux.
Pour la petite histoire j ‘ai commencè mon parcours profèssionel asiatique au Vietnam. Lors de mon premier jour de congè j ‘etais en terrasse d ‘un cafè-restaurant a Hanoì , Il y a de cela 20 ans. Au bout de 5 mn je vis s ‘avancer une gamine d ‘une dizaine d ‘annèes aux ymeux noirs tristes et fatiguès et qui avait une boite en bois vermoulu sous le bras et lancait des timides « shoe shine’.
J ‘etais boulversè et je le suis a nouveau en ècrivant ses lignes . La misère n ‘est hèlas pas que dans les films .
Vive le cinèma italien.
a JULIA-NICOLE.
Au sujet de sergio LEONE : » on peut parlerd ‘opèra cinè atographique « .
Dèsolè mais non .
LEONE detestait l ‘opèra et tout ce qui s ‘en rapproche.
Dans ‘conversation avec sergio leone de Noel Simsolo il execute en quelques phrases bien senties « ce truc » qu ‘il trouvait « ridicule »
Jecite.
On lit le livret : c ‘est l ‘histoire d ‘une jeune et jolie fille qui aime un jeune et beau garçon.
Le rideau se lève et une vieille matrone arrive en chantant ( c ‘est la jeune et jolie hèroine) puis un vieillard aux cheveux teints entre a cheval en chantant ( c ‘est le jeune et bel hèros) . Il tombe de cheval mais il chante toujours , il est entrain de mourrir mais il continue de chanter !
…..et ca continue ainsi sur une page. Donc non Leone n ‘a rien a voir avec l ‘opèra.
En revanche oui , il se rèfèrait souvent a la peinture .
Le Greco , Jericho…
Toujours sur Leone , il avait pensè au debut du projet de IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE pour le ròle de Max , a Depardieu .
Et Gabin aurait jouè Max vieux.
Ravi que l ‘on parle de cinèma italien depuis ces derniers jours.
a Henri Patta
C’est une vision caricaturale et simpliste de l’opéra, fort peu intelligente qui a été mise à mal ces dernières décennies avec toutes ces cantatrices souvent séduisantes (il semble ignorer Callas) et des chanteurs comme Raimondi qui étaient de bons acteurs. Et de plus l’opéra peut aussi s’écouter en disque et là on se fiche du physique. C’est vraiment un tissu de conneries. En dehors de celé cher Henri c’est Gericault et non Jericho
a Bertrand Tavernier
Je ne sais si c ‘est un tissu de conneries comme vous dites car l ‘opèra m ‘est totalement ètranger.
Cependant j ‘avoue avoir ènormèment rit a la lecture de ces lignes.
On sent chez Leone un vraie dètestation de l ‘opèra et une jubilation a le dèsacraliser.
En revanche , je suis en effet impardonnable au sujet de Gericault.
A Henri Patta
Le fait qu’il ne cite pas les compositeurs est symptomatique.C’est vrai que Verdi, Mozart, Wagner, Britten sont quantités négligeables On a écrit le même genre de connerie sur le cinéma et sur le western. L’opéra come le théâtre, c’est une transposition et non une copie de la réalité et les opéras filmés par Losey, Benoit Jacquot ont démontré la sottise de ce genre d’arguments. Pas séduisante Nathalie Dessay ?. Il ne faut jamais arborer ses oeillères pour faire rigoler. Parce que Don Giovanni, Peter grimes, le Tour d’Ecrou, les Noces de Figaro, la Tosca, la Force du Destin, Rigolent, Parsifal, c’est presque aussi bien que Leone. Presque. Je retrouve aussi Freda se moquant de Rosselini et d’Antonioni
A TOUS
veuillez bien excuser toutes ces coquilles et fautes de frappes , j ‘ai envoyè mes commentaires avec mon smartphone et son clavier minuscule.
JOYEUX NOEL
et merci encore pour ce fabuleux blog.
A Henri Patta
Joyeux Noel à vous et à tous
A Henri Patta
Je ne dis pas que Leone s’est inspiré de l’univers de l’opéra, je dis que certains passages de ses films m’évoquent l’opéra, (un genre qui me passionne, contrairement à vous). Ce n’est pas tout à fait la même chose.
Sur ce, j’arrête sur Leone, car ce n’est tout de même pas mon cinéaste de chevet, loin s’en faut.
Un témoignage qui tombe à pic, celui de Tonino Delli Colli :
https://www.afcinema.com/Il-etait-une-fois-la-valise-de-Tonino-Delli-Colli.html
Bonjour à tous.
Je vais Rouxelliser un peu ( Rouxelliser : verbe du premier groupe : dans le cadre du DVD blog, action de surprendre toujours en proposant des posts remarquablement hors piste, mais emprunts d’une passion inimitable, par ce dernier mot je me tire une balle dans le pied, aïe). (Yves, ne le prenez pas en mauvaise part!)
J’ai revu avant hier le « Guide du voyageur galactique », qu’on pourrait qualifier de faux blockbuster ; sorti un été, il a manqué son public. Adaptation d’un cycle de romans de Douglas Adams, nécessairement décevant par rapport à ce foisonnement, il a manqué son public ( comme les romans ont déçu les auditeurs de la série radiophonique dont ils étaient tirés.) British jusqu’au bout de sa galaxie , mais produit et réalisé aux Etats Unis, il a manqué son public. Scénarisé par Douglas Adams qui fut victime à 49 ans d’une crise cardiaque en touchant le sol américain pour y travailler , il a manqué (de) son auteur.
Film vu à sa sortie , par hasard et pas prévenu, il m’avait émerveillé par un mélange unique de grand spectacle , et d’humour montypythonesque – Doug Adams, très jeune, a travaillé avec la joyeuse troupe, surtout Graham Chapman. Et c’est l’occasion de souligner l’excellence de cet humour là , à la fois érudit , nihiliste, potache, et convivial en ce qu’il ne laisse personne au bord de la route (à part ceux qu’il laisse froids, ça va de soi.). Je ne sors pas du sujet, le film est exactement dans cet esprit ; et quand il émerveille, il ne le fait pas à moitié. Etrange , cocasse, drôle dans la descendance de Lewis Caroll.Je profite encore pour dire le bonheur que j’ai eu à retrouver la League of Gentlemen (Jeremy Dyson, Mark Gatiss, Steve Pemberton et Reece Shearsmith) , épatante troupe de comédiens, dans les voix des Vogons , sans parler de Joby Talbot – musique , Neil Hannon – chanson finale, et John Malkovitch toujours chez lui dans le bizarre. Tout ça marche au premier , au second , au troisième etc… degré. Avec un remarquable équilibre dans l’entertainment.
Je me sens un peu décalé à parler de ce film ici , sauf dans la mesure où il a manqué son public – si je ne l’ai déjà dit. Et enfin : j’ai trouvé exactement le même bonheur à le revoir qu’à le découvrir, ce qui n’est jamais gagné. Et je me permets de conseiller ce film à tous ceux qui auraient besoin de remonter leur moral, on ne sait jamais…
Bonnes fêtes à tous !
A Bertrand,
Puisqu’un film de lui a les honneurs de votre chronique, que pensez-vous de Richard Attenborough, cinéaste?
J’aime bien GANDHI, UN PONT TROP LOIN (particulièrement spectaculaire et bien photographié par Geoffrey Unsworth), MAGIC, il me semble… Le reste, j’ai pas ou mal vu.
A Alexandre Angel
Surtout Gandhi spécialement toute la première partie
à AA
MAGIC (1978) vaut d’être revu ! Anthony Hopkins ,dans le rôle de ce marionnettiste devenu le jouet (ou non) de son « Fats » montre toute l’étendue de son talent , restituant toute l’ambiguité et le déséquilibre de son personnage .Attenborough évite toute théâtralisation en utilisant de magnifiques décors naturels ;la dernière réplique est mémorable .
« magic » reprend le thème du remarquable sketch d’Alberto Cavalcanti
« the ventriloquist’s dummy » dans le remarquable « dead of night » (1945)interprété brillammment par Michael Redgrave ; il n’en souffre pas ;d’ailleurs Lourcelles ne s’y trompa pas et inclut les deux dans son livre .
A Juila-Nicole
Voilà : CHORUS LINE m’avait peu intéressé à sa sortie et je prendrais plaisir à le revoir.
A Dumonteil
J’aimerais bien que sorte une bonne édition de MAGIC, qui est une sorte de remake, en effet, du segment du film de Cavalcanti, sketch que m’avait raconté mon père quand j’étais petit.
Le thème musical de Jerry Goldsmith est vraiment bien, mais ça ne surprendra personne.
à AA
du film de Cavalcanti,(« dead of night » aka « au coeur de la nuit » )sketch que m’avait raconté mon père quand j’étais petit
Ce film à sketches(coreal: Dearden, Crichton,Hamer) est à voir en entier tant il fourmille d’idées que de nombreux scénaristes du fantastique s’approprieront ;il est impossible de le décrire car ce serait gâcher le plaisir de ceux qui ne le connaissent pas ;je ne citerais que les dernieres lignes du guide des films : « …laissant totalement le spectateur pantois et totalement anéanti sur son fauteuil »
Le terme « film à sketches » est d’ailleurs péjoratif ici ;je laisse la parole à Lourcelles: « l’originalité primordiale […]: l’insertion des différents récits au sein d’une histoire mère où rêve et réalité demeurent vertigineusement indissociables »
À Dumonteil
Spoiler, ou divulgâchis. Je me suis demandé si la structure en boucle d’Au cœur de la nuit ( assez nouvelle à l’époque, en tous cas présentée de façon très moderne, sur le générique de fin) n’avait pas directement influencé l’Armoire volante de Carlo Rim, qui ne déparerait d’ailleurs pas dans le film anglais. ( Fernandel excellent, très à l’aise dans l’insolite, subtil crescendo de l’invraisemblable et du cauchemardesque, et quelle belle photo de Nicolas Hauer… )
A Dumonteil
J’ai AU COEUR DE LA NUIT en dvd mais je ne l’ai vu qu’une fois. Excellente suggestion!
Petit pas de côté toujours lié à AU COEUR DE LA NUIT et signe comme je les aime, je viens de constater, en parcourant le Bilan 2018 des Inrockuptibles des sorties d’albums, que le dernier disque de The Good, The Bad & The Queen, émanation du très influent et très créatif Damon Albarn (que l’on a connu avec Blur au milieu des 90′), MERRIE LAND, arbore sur sa pochette une image de Michael Redgrave avec sa marionnette!
Et comme il se trouve que le morceau-éponyme (« Merrie Land », donc) est, à mon goût, le meilleur titre de la compilation proposée par les Inrocks, c’est plié que je vais me le procurer!
A Alexandre Angel
J’ai toujours aimé, et même de plus en plus, CHORUS LINE. Les interprètes sont très justes, et il est difficile de résister à la magnifique musique de Marvin Hamlisch.
J’ai découvert par hasard la série de Jean claude Missien réalisée pour la cinq en 1990. »Les hordes »se déroule dans un futur proche ou les sans abris ont été déplacés à la péripherie des villes.L’état à mis en place une police sécuritaire qui controle les individus dans leurs moindres déplacements.On demande à un policier d’infiltrer un mouvement qui se fait appeler »Les hordes »et qui racketent les automobilistes sous peine d’etre lynchés.Oeuvre noire qui à été tourner avec peu de moyens financiers,Missien dit dans le bonus,comment sa carrière fut briser et les portes des maisons de production se sont fermées les unes après les autres.La bande musicale très hard à été confiée à Bernie Bonvoisin un des fondateurs de Trust et souligne bien les tensions entre un peuple aux abois et une élite au pouvoir qui ne voit pas le vent tourner.Outre François Dunoyer,on retrouve Jean pierre Kalfon,Jean pierre Malo ou Corinne Touzet bien avant la série ou elle incarnait une gendarmette sur tf1.
A Yves Rouxel
Merci de signaler cette série. Ne pas oublier non plus TIR GROUPÉ
Bien sur Bertrand.Ainsi que »La baston »ou »Ronde de nuit »qui sont deux très bon polar à la française,mené de main de maitre par Jean claude Missien.Le coffret de la série »Les hordes »est facilement trouvable dans les magasins de la chaine NOz qui propose livres,dvd et cd à des prix bas.
Un film ovni réalisé par Liliana Cavani venue de la télévision et à qui l’on doit un très bon documentaire sur Pétain.Ici je voulais mette en avant »Les cannibales »oeuvre contestataire qui se déroule dans un pays totalitaire et qui n’a pas été compris par la critique mais qui à assez bien marché lors de sa sortie en 70.L’état avec le soutien de l’armée à décreter une loi en tuant tous les rebelles,les individus qui ne veulent pas suivre les règles de la fameuse « démocratie ».On retrouve des cadavres dans toutes les rues,ceux qui veulent récuperer leurs proches sont arreter par la police militaire et torturer.Tout le long du film on suit deux réfractaires dont l’une est la fille du premier ministre.Son frère militaire décide essaie de convaincre son père afin de la liberer,il sera lui aussi arreter puis relacher grace à l’intervention de ce dernier.Dans un long entretien accorder à Carlo Lizzani,Liliana Cavani comment la Paramount à fait pression sur son film afin que la fin soit tragique.Elle revient aussi sur le tournage de »La peau »et dit que Lancaster n’a pas demander un cachet mais juste un chauffeur et une chambre d’hotel,puis rajoute que Mastrioanni était un ètre admirable qui s’est beaucoup investit pour les conditions de travail des techniciens en Italie surtout pour des films produits par les américains.Analyse fine et intelligente pour une cinéaste qui à baisser les bras au début des années 90 car dit elle les chaines de tv ont pris le relais des salles de cinéma.Elle termine en disant qu’aujourd’hui on tourne 120 films par an seul une dizaine rapporte un peu d’argent,le reste c’est de la perte.L’époque bénit de Cinécitta est fini!!!
A Yves Rouxel
Tout ceci est juste mais quant à moi j’ai gardé un souvenir détestable de PORTIER DE NUIT. Je n’ai jamais vu LA PEAU. Je conseille au passage à tout le monde de lire le livre de Malaparte auquel les Cahiers de l’Herne on consacré un numéro passionnant, ainsi que Kaput. Cela secoue
Cavani franchement ce me semble assez crapoteux avec une mention spéciale à portier de nuit assez détestable malgré dirk Bogarde et charlotte rampling.
La peau ne me semble pas à la hauteur de malaparte: trop sensationnaliste. Le romancier est plus profond, troublant et nuancé par delà les moments chocs. Là encore de belles interpretations mais au service d’une entreprise douteuse
Je partage les avis exprimés sur « portier de nuit » ;il vaut mieux revoir Bogarde et Rampling (même si elle n’y a qu’un rôle secondaire) dans « les damnés « (1969) du grand Visconti,que personne ne cite d’ailleurs!Helmut Berger ,en Dietrich,Ingrid Thulin et Helmut Griem sont extraordinaires.
A BT.effectivement dans »Portier de nuit »il y à plusieurs scènes insoutenables.C’est valable aussi pour »La peau »avec ce plan ou un char américain écrase un soldat comme une crèpe.Par contre je ne connais pas « Francesco »avec Mickey Rourke qui incarne saint françois d’assise.
Francesco vu il y a des lustres est assez …disons gênant!
Le mysticisme sied au duo Cavani/M Rourke comme des bretelles pour un lapin.Mickey commençait à s’égarer déjà après ses compositions pour Cimino ou B Schroeder.
Revoyez plutôt sur le sujet 11 Fiorettis de Rossellini qui est un film remarquable, sobre, amusant, touchant.
a Yves
Merci de parler du cinema italien c ‘est si rare.
Mr Tavernier l ‘aborde peu car sans doute les sorties sont tres reduites ce cinèma n ‘ayant plus du tout la còte.
Il y a quelques mois une chronique parlait d ‘un coffret Alberto Sordi et j ‘avais ètè le seul a en parler suivit ensuite par M.B qui disait , a juste titre , qu ‘il ètaitun acteur de gènie.
Cette chronique parle de RISI ,rèalisateur grandiose , dont j ‘ai vu une douzaine de film , mais pas ceux citès par Bertrand et a nouveau aucun intervenant pour commenter.
Quelle tristesse de voir que l ‘on prèfère s ‘extasier sur des ‘ BAVAsserie’ ou ses èmules.
Berlusconi a tuer le cinèma italien mais il semble bien que les cinèphiles français l ‘ont entèrrè bien profondèment.
Cela me fait penser a une des dernieres interview de Claude-jean PHILIPPE qui disait que quand il parlait de cinèma italien on lui parlait de Riccardo FREDA ….il disait : il faut etre quand meme un minimum serieux et arreter de dècouvrir des chefs-d oeuvres et de » maitres » a tout bout de champs.
Sur ce je vais voir ARMACORD de FELLINI.
a Henri Patta
J’ai récemment encore parlé de Pagliero et d’autres cinéastes mais entièrement d’accord. Le cinéma italien se réduit à Leone Corbucci et Bava. Oublié Camerini, Monicelli, Emmer, De Sica et autres
à H Patta et Bertrand: CINEMA ITALIEN: mais Henri SNC fait un boulot remarquable et ça doit marcher vu que leur catalogue a drôlement gonflé depuis les débuts.
« Le cinéma italien se réduit à Leone Corbucci et Bava. Oublié Camerini, Monicelli, Emmer, De Sica et autres »
et ne parlons pas de la surévaluation du western italien en général, qui me met hors de moi. Moi je ne sauve que des moments dans ces films.
Mais Leone ou son monteur n’avait-il pas un problème d’angoisse à jeter de la pellicule dans la corbeille, ses films sont trop longs à partir du BON LA BRUTE?
A MB
Autant je pense que POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS a très mal vieilli autant j’ai de l’admiration pour IL ETAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE où il se renouvelait d’une certaine manière
A BT et Henri.N’oublions pas aussi des cinéastes au fort caractère qui ont sut apporter une grosse pierre blanche au cinéma italien,à travers leurs brulots contestataires:Rosi ou Pasolini ont réaliser des oeuvres à voir et revoir. »Main basse sur la ville », »L’évangile selon saint mathieu » »Cadavres exquis », »Oeidipe roi », »Salo ou les 120 journées de Sodome »la liste serait trop longue à énumerer ici.Je pense aussi à Pietro Germi qui à construit une oeuvre à l’opposé des comédies légères à l’italienne qui ne manquaient pas d’interet sur les problèmes sociétaux du peuple italien.Derrière la derision,le cynisme il y à toujours de la réalité et une forme de desespoir d’hommes et de femmes qui ont fini de réver et un beau matin se réveille plein de forces et d’énergie.Berlusconi et ses chaines de tv ont fait énormément de mal à l’art cinématographique en Italie.Il reste heureusement des cinéastes comme Sorrentino,Garrone,Moretti,et mème Bégnini.Bonnes fètes à tous.
à Bertrand: LEONE, j’ai revu récemment L AMERIQUE dans lequel il s’est en effet renouvelé, mais je persiste à trouver que trop souvent il se réfugie dans le confort de la violence ou de la brutalité, deux éléments qui assurent toujours l’attention du spectateur y compris par dégoût.
Le « gag » des 4 gangsters masqués qui se la mettent à l’air pour que Tuesday Weld les reconnaissent est nul, le viol de E McGovern par le héros est incongrü et complaisant (et fait de DeNiro un salaud), à côté de ça, la même McGovern qui se démaquille quand DeNiro vient parler avec elle c’est inoubliable.
J’avais vu à la sortie la scène du début où un gangster menace qqn en lui collant son arme sur la tempe et appuie très lentement sur la détente pour égrener très lentement les clic-clic et j’avais jugé ça grossier et inutile. Dans le dvd ce détail a disparu plus de clic-clic interminable. Plus tard on voyait DeNiro remuer son café en frappant interminablement le col de la cuillère sur le bord de la tasse, ça a disparu aussi, c’est quand il tourne le café dans la tasse que ça n’en finit plus.
Je me dis quand même que le film est trop long.
« Le cinéma italien se réduit à Leone Corbucci et Bava. Oublié Camerini, Monicelli, Emmer, De Sica et autres »
Pas ici en tout cas et ce n’est pas parce qu’on aime Leone qu’on adore pas à côté Risi, Emmer ou De Sica. Rien ne sert de comparer et d’opposer des cinéastes aussi différents (comparer Bava avec Emmer serait ridicule).
Reste il est vrai que le cinéma d’exploitation italien est la grande mode des critiques et éditeurs au détriment des films de réalisateurs de films plus ambitieux que certains aujourd’hui ont tendance à oublier. J’ai moi aussi acheté le coffret Risi dont vous parlez et qui sera à déguster sans modération!
Assez d’accord avec MB sur la complaisance de Leone à la violence : dans IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE c’est assez exacerbé et c’est assez interminable (mais je ne l’ai pas revu depuis un moment). Complaisance a la violence qui devient effectivement vulgaire (je dirai la même chose parfois avec Scorcese malgré son talent : la mort de Pesci à la fin de CASINO m’a toujours écoeurée).
Par contre de Leone je ne me lasse pas de voir LE BON LA BRUTE très picaresque. D’ailleurs répétons-le ici une fois pour toute : le western italien est presque un genre à lui tout seul et n’a RIEN à voir avec le western américain. Il est donc totalement stérile de les comparer.
« la mort de Pesci à la fin de CASINO m’a toujours écoeurée »
exact, scène inutile, il y avait dans CASINO à la sortie du film un gros plan de la tête d’un type que Pesci serrait dans un étau et dont les yeux menaçaient de sortir des globes, ça avait écoeuré le critique de Télérama, ce plan a disparu du b-ray ce qui ne me gêne pas mais je me demande s’il n’y a pas une censure des éditeurs américains de dvd: ces films sont vus en famille, ya des enfants etc.
La disparition du click-click énervant du pistolet du tueur au début de EN AMERIQUE (cf + haut) a t’elle qqch à voir? possible
A Bertrand
Vous y allez un peu fort. Je ne pense pas que le cinéma italien soit oublié, ni qu’il se réduise aux quelques noms que vous citez. Patrick Brion, par exemple, programme régulièrement des films italiens au Cinéma de minuit, d’auteurs plus ou moins importants: on y trouve Scola, Comencini, de Sica, mais aussi Matarazzo, Lizzani, Damiani ou Blasetti.
Quant à Leone – qui apparait dans LE VOLEUR DE BICYCLETTE – il représente un cas à part. Il a vraiment un don pour composer ses images, et la beauté formelle de ses films est incontestable. Certains plans de IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST sont à couper le souffle (l’arrivée de Claudia Cardinale, par exemple). Dans la magnifique exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque française, on peut voir les influences de différents peintres comme de Chirico, ou de cinéastes (Kurosawa, dont il a repris LE GARDE DU CORPS pour en faire POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS). On peut parler d’opéra cinématographique. Après cela, j’ai l’impression que ses films manquent toujours un peu d’âme, et que la forme prime sur le fond.
IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE marque une avancée considérable. C’est toujours aussi beau, et en plus il y a un scénario qui se tient. C’est vrai que certaines scènes sont regrettables (le viol dans la voiture), et que la première heure (l’enfance) est quand même longuette. Mais il prouve qu’il est aussi un cinéaste, et pas seulement un peintre.
Quoi qu’il en soit, il est intéressant de lire la biographie de Christopher Frayling SERGIO LEONE – QUELQUE CHOSE A VOIR AVEC LA MORT, récemment parue à l’Institut Lumière-Actes Sud.
A MB et Damien,
Sur la violence dans les films cités, je crois qu’il faut nuancer (même si je respecte et comprends les hauts-le-cœur).
Dans le cas d’IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE, peut-être y a-t-il confusion entre les maniérismes de Sergio Leone (scènes étirées, insistances caricaturales, gros plans de visages, etc..)et crudité toute particulière à ce film-là.
Il y a dans AMERICA deux séquences de viol : une, montrée comme consentie et provoquée par Tuesday Weld, comme mise en scène (une scène comme celle-ci ne passerait plus en 2018)et l’autre nettement plus subie d’Elizabeth McGovern par Robert De Niro, d’autant qu’elle fait suite à une entrevue très romantique.
Dans les deux cas, on est dans la vision crue et bestiale de la sexualité qui pourrait trouver son équivalent dans une certaine littérature noire contemporaine. C’est pourquoi, personnellement, je ne suis pas gêné : les personnages de gangsters dans le Leone sont montrés comme violents et bestiaux, et plutôt obsédés sexuels (voir aussi les séquences de dépucelage sur les toits). Ce n’est pas à mettre sous tous les yeux mais cela correspond, je pense, à une certaine vérité et je trouve la séquence du taxi assez réussie et forte dans sa crudité.
Dans un registre un peu différent, c’est vrai aussi de CASINO.
Scorsese et la violence, c’est une vieille histoire. Ce dont je parle plus haut se retrouve chez lui mais avec la touche barocco-shakespearienne propre au réalisateur.
La séquence des battes de base-ball est assez géniale pour moi : c’est à la fois crade, dantesque, démesuré (à l’image du film et du cinéaste)et fidèle à certaines représentations de la Renaissance (et au delà, les poses de Pesci et de son frère, enterrés vivants, ont même quelque chose des pétrifiés de Pompéï).
Idem pour la scène de l’étau dont vous m’apprenez qu’ils l’auraient coupée.
Je ne trouve pas qu’on soit dans la complaisance : plutôt dans une sorte de ligne indistincte entre le grandiose et le dérangeant.
Mais on en a pas fini avec la représentation de la violence au cinéma.
A BT et à tous les autres.Sachez que Patrick Brion sera sur France 5 après avoir passé plus de 40 ans sur la 3.Réponse de la direction de la chaine qui m’a répondu que le taux d’ancience du Cinéma de minuit s’étiolait depuis une dizaine d’années.Allez encore une émission qui passe à la trappe.Au secours le service public prend l’eau,sauf que France 2 à relancer »Le grand échiquier »présentée par Anne sophie Lapix.Pauvre Jacques si il voyait ça il chancelerai!!!
A Yves Rouxel
Il s’étiole parce qu’il n’est pas soutenu par la chaine. Aucune promotion, aucune mise en lumière
et cet horaire pas possible! On croirait que c’est réservé à une élite- style- lecteurs-de- télérama!
Or la plupart des films passés sont populaires au sens le plus noble du terme ;l’avant- dernier film fut » random harvest » un de ces mélos militaires que l’on voit avec plaisir car il est rare chez nous ;le dernier « fountainhead » de king Vidor n’a que le tort d’avoir été trop souvent diffusé;dans les deux cas, des films accessibles à tous.Son générique était autrefois des images du « moonfleet » de Lang,que l’on peut montrer à un public jeune .
à Dumonteil: « et cet horaire pas possible! On croirait que c’est réservé à une élite- style- lecteurs-de- télérama! »
vous exagérez un peu là, non?
Les lecteurs de télémachin une élite? mouais bon je le lis plus depuis longtemps mais je vois pas trop. Et de quoi est constituée « l’élite » qui se couche à 3h du matin? elle existe? c’est le fantasme des bobos qui agite certains partis politiques! ya des prolos qui se couchent à 3h du matin!
sinon les horaires peu importe par ma barbe: enregistrez! c’est facile! je vous explique si vous voulez…
à MB
je voulais dire que ce qui passe tard est forcément « difficile »dans l’esprit de certains ,ce qui n’est pas forcément la cas en ce qui concerne les films choisis par Brion ;beaucoup de Français aimeraient revoir un « Gabin » ou un « Vanel » à des heures « possibles « .Ou un bon vieux western .Ou …………
arte ne peut pas tout faire ,et tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter des dvds à volonté…
Pour le reste:ainsi soit-il!
à Dumonteil: désolé mais c’est que j’entends ou lis ici ou là des râleurs nous répéter depuis des années que le CDM est en train de mourir: on a la chance d’avoir du cinéma de patrimoine en V.O. à la TV (est-ce ainsi en Allemagne ou en GB?) le CDM est transféré sur Fr5 donc ça continue, et ça va toujours pas parce que c’est trop tardif, ceci ou celà… en + Brion va passer après une émission de cinéma avec film (Besnehard) ce qui assure plus de respect d’horaire par rapport à une émission en direct, que demande l’élite? (euh, le peuple je veux dire).
pour enregistrer et dormir pendant le CDM no problemo, en + ça fait une cinémathèque perso!
En même temps que le chef-d’oeuvre de Monicelli, TF1 video a sorti en BR LA CIOCIARA de Vittorio de Sica. Toujours dans le domaine du cinéma italien, le très émouvant IL FERROVIERE de Germi et le merveilleux MANTEAU de Lattuada (d’après Gogol) sont pour moi deux chefs-d’oeuvre relativement méconnus et toujours disponibles en dvd chez Carlotta à bon marché. Idem pour MEURTRE A L’ITALIENNE du même Germi (titre français un peu bêta pour une adaptation du roman L’AFFREUX PASTIS DE LA RUE AUX MERLES de Gadda – pastis dans le sens d’imbroglio, pas de boisson anisée…)
A Henri Patta.On va rester dans le cinéma italien avec une oeuvre signée par Lina Werthmuller,suisse de naissance mais qui à débuter sa carrière en étant l’assistante de Fellini sur »8 et demie ». »D’amour et d’anarchie »est une comédie mélodramatique qui raconte le périple d’un paysan anarchiste qui va rendre à Rome afin d’assassiner Bénito Mussollini.Il va ètre accueillit dans un bordel et s’amouracher d’une jeune prostituée.Plus de la moitié du film à un coté léger:on danse,on boit,on chante,on fait l’amour enfin on vit .La réalisatrice qui se définit comme anarchiste,communiste et féministe nous montre la bourgeoisie,les notables,avocats et hommes de lois qui viennent s’encanailler dans ce lupanar ou règne des disputes entres clients et putes.Tunin est incarné par Giancarlo Giannini qui tournera 9 films avec Lina,alternant théatre,films pour la tv ainsi que voix italienne de Jack Nicholson et Al Pacino.Le personnage est hanté par la mort d’un ami abattu par les gardes civils et décide de passer à l’acte.Pour lui quand on est anarchiste on agit et on meurt.Le film rapporta lors de sa sortie des millions de lires aux producteurs et l’acteur principal fut récompenser aux oscar l’année ou « Le parrain »de Coppola rafla la mise.Voilà encore une belle découverte grace à la SND filiale du groupe m6.En bonus vous retrouver un article instructif signé par Eddy Moine fils de Schmoll.Allez je dois vous quitter car mon voisin laotien est un peu malade.Son medecin lui à diagnostiquer une jaunisse.C’est quand mème rare un asiatique qui attrape la jaunisse.Enfin comme disait Martinaud le droguiste de mon quartier: »Depuis le temps que je vends des insecticides j’ai quelquefois des idées noires et au réveil j’ai le cafard »!!!DROLE D’EPOQUE!!!
A Yves Rouxel
Vous voisins parlent en Pierre Dac ou Marcel Aymé. On ne peut pas parler de découverte pour Lina Wertmuller qui fut encensée, la coqueluche d’une presse anglo saxonne et elle faisait partie de tous les festivals contrairement aux Risi, Comencini, Monicelli qui étaient contemporains, tout au plus de re découverte. J’ai toujours éprouvé une grande méfiance pour ses films que je trouvais manipulateurs et grossiers
à AA: là où la scène du champ de maïs dans CASINO est justifiée moralement c’est avec ce qui précède où MS montre tte l’hypocrisie des gangsters qui font bonne figure à Pesci et son frangin pour mieux les surprendre (détail épouvantable: « regarde ce qu’on fait à ton frère parce que ça va être ton tour »!). De même dans LES AFFRANCHIS, les gangsters perdaient peu à peu tt le vernis prestigieux qu’ils revêtaient au départ pour en arriver à se dénoncer lamentablement les uns les autres et pour le héros, finir dans un pavillon minable dans une province (où les autochtones sont même pas foutus de cuisiner une vraie sauce tomate italienne), après avoir brodé sur la loyauté et le sens de l’amitié melvilliens des bandits, avec la scène où Henry Hill sort libre du procès sans avoir donné un nom: c’est ce qui sauve MS par rapport aux PARRAINS (ceci dit je ne peux pas me passer de revoir LE PARRAIN 2 tous les deux ou trois ans!).
Ressortent très clairement des deux films l’arrogance, la mégalo, le mépris fascisant pour les gagne-petit ou disons les gens honnêtes, que manifestent les gangsters, dont la morale repose sur la reconnaissance et la loyauté envers leurs semblables-bandits, JUSQU A UN CERTAIN POINT! Coppola ne va pas si loin, il s’intéresse à autre chose, ce n’est pas moral chez lui, c’est du grand divertissement (quelques signes historiques dans le 2, sans plus…).
A MB
SPOILER
Tout à fait, et celui qui porte le premier coup est l’homme de confiance de Joe Pesci, qu’interprète Frank Vincent, décédé il y a peu.
Mais la séquence est à la mesure visuelle de ce cynisme monstrueux : d’un sanglant crasseux, sordide et en même temps d’un rendu proche de certaines visions de Shakespeare, voire, du Dumas tel que le restitue Chéreau dans LA REINE MARGOT (il y a de cela quand Jean-Hugues Anglade transpire du sang).
Les règlements de compte à la fin de CASINO relève de cette qualité, de cette grandeur, même, d’inspiration, sans pour autant sacrifier tout positionnement morale.
à A Angel: shakespearien CASINO ou LES AFFRANCHIS?ça m’ouvre des horizons, ça. Va ton reprocher à MACBETH ou OTHELLO d’être trop violents après tout? , alors du coup la scène du champ de maïs trouve là sa hauteur artistique (et morale dans le même mouvement)!
a M.B
Bien evidement que la scène de battes de base-ball a toute sa place dans le film et n ‘est pour moi pas choquante , ètant donnè que nous sommes parmi des loups qui tuent pour ne pas ètre tuès.
Comme l ‘a dit un ancien agent du F.B.I , il y a des centaines de trous creusès ainsi autour de las vegas ou des personnes portèes disparues y sont enterrès dont jimmy Hoffa entre autres.
S ‘etonner de la violence dans un film de mafieux est plutot surprenant ca serait le contraire qui serait surrealiste non ?
Donc je suis d’accord avec vous M.B .
De plus pour avoir cotoyer de loin dans ma jeunesse ce milieu des malfrats. Il est tout a fait vrai que ces derniers on un mèpris total pour les hommes qui s ‘èchinent a gagner leur vie a la sueur de leur front.
Enfin il y a une chose qui manque a tous les films de gangsters. Il est vrai qu ‘ils sont obsèdès par la violence , l ‘argent et le sexe , mais aussi par les cartes. Poker, rami poker…..etc
Et ça aucun film n ‘en parle et ne le montre du moins pas que je sache.
A Alexandre je me suis revu la scène des battes dans CASINO et même avec votre regard sur les intentions de Scorcese et son résultat qui serait « shakespearien », je trouve ces scènes toujours aussi gerbantes, rien n’y fait. La représentation de la violence au cinéma peut se discuter et son efficacité peut aussi passer par plus de suggestion sans perdre pour autant de sa force. C’est pareil avec les scènes de sexes : une scène à forte tension érotique aura parfois plus de force qu’une scène à tendance pornographique. Sur cette scène dans CASINO, je trouve Scorcese dans l’excès comme s’il avait voulu monter le curseur qu’il n’avait pas totalement atteint dans LES AFFRANCHIS. Après si c’est la volonté de choquer ou de déranger, il y parvient puisque tout aussi truands ou mafieux soient-ils le spectateur s’attache aux personnages qu’il a vu évoluer tout au long du film. La mort de Pesci en est ainsi d’autant plus cynique et violente…
Un des films les plus méconnu de la longue carrière de Richard Fleisher est sans nul doute »Mandingo »sortie en 75.Produit par Dino de laurentis cette fresque est poignante du début à la fin.Tout d’abord comme l’indique justement Jean baptiste Thoret,l’esclavagisme n’a jamais été montrer avec autant de réalisme et d’émotions.Bien sur il y à eu »Queimada »ou »L’esclave libre »mais Hollywood n’a vraiment aborder le thème dans le fond en dehors du film de Fleming qui nous montre des noirs serviteurs qui chantent et sont heureux alors qu’on les traitent comme des bètes de sommes.Dans le film il y à plusieurs scènes fortes notamment la vente au marché aux esclaves ou l’on peut acheter des mules.Tarantino à reconnu lui mème s’étre inspirer du film de Fleisher pour son « Django »avec la séquence ou Jamie Foxx est fouetter,pendu par les pieds dans la grange.Sauf que dans »Mandingo »s’est encore plus horrible car le fauteur est battu par une planchette ou l’on à mis du piment afin d’attenuer le mal.L’oeuvre débute avec la voix trainante de Muddy Waters histoire de nous rappeler que la musique blues est née dans les champs de coton.Indispensable!!!
A Yves Rouxel
Méconnu, pas par nous dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN ni par d’autres admirateurs de Fleischer. Pas très nombreux mais passionnés
MANDINGO: « Méconnu, pas par nous dans 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN ni par d’autres admirateurs de Fleischer. Pas très nombreux mais passionnés »
dont Alexandre Angel ici même voulez-vous dire Bertrand à coup sûr?
Yves Rouxel, lisez-vous les avis des autres bloggeurs? ça peut faire naître la discussion:
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/henri-decoin-michael-powell-et-dino-risi/#comment-674935
D’accord avec vous sur A NIGHT TO REMEMBER de Roy BAKER qui m’avait enthousiasmé quand je l’avais découvert adolescent. Revu il y a quelques semaines et toujours excellent. Certes les effets spéciaux ne peuvent rivaliser avec ceux de la version CAMERON, mais je préfère ce côté disons moins surenchère dans l’aspect spectaculaire. Je n’avais pas vraiment aimé la version 1953 (FOX) de Jean NEGULESCO en raison des décors souvent en trompe-l’œil (pont du bâtiment, couloirs des cabines, coursives…) et ce malgré la présence de STANWYCK et WEBB. J’avais manqué au Cinéma de Minuit une version allemande du TITANIC (de Herbert SELPIN je crois), tournée en 42 ou 43. Un avis ?
A Jean-Pierre Servant
Dans mon souvenir, assez lointain, TITANIC, commencé en 42 par Herbert Selpin et terminé par Werner Klinger, ne vaut pas grand chose, et est tout aussi ennuyeux que le film de Cameron, même si, je crois, les scènes de panique lors du naufrage étaient assez réussies. C’était un projet pharaonique de Goebbels, qui voulait en faire une oeuvre de propagande anti-anglaise en arrangeant la réalité historique (le seul personnage qui critique la course de vitesse du navire étant un Allemand, pure invention des scénaristes). Mais le tournage fut très chaotique, et Selpin ne se gênait apparemment pas pour émettre des opinions qui n’allaient pas vraiment dans le sens du régime. Il fut arrêté et « suicidé », étant devenu gênant. Le film fut terminé tant bien que mal, mais ne sortit finalement pas en Allemagne nazie.
à Julia-Nicole TITANIC très intéressant, merci pour ces précisions.
A Julia -Nicole : merci pour votre commentaire sur cette version allemande.
A SERVANT Jean Pierre
Oui merci et delà est venu cette « légende » selon laquelle le Titanic portait malheur ce qui ne fut pas le cas pour le Roy Baker ni le Cameron
A Julia Nicole:
Comme disait Serge Gainsbourg: « Qui a coulé le Titanic? Iceberg. Encore un Juif! »
A Mathieu.De la part de Lucien Ginsburgh s’était de l’auto-dérision puisqu’il n’était pas pratiquant du tout mais n’a jamais renier ses origines et ses parents ou grand parents qui ont fuit le stanilisme durant les 20.
Un film de Berry Gordy que j’ai découvert par hasard et qui mérite d’étre vu malgré la mise en scène convenue et molassonne du producteur et auteur de centaines de chansons.Ici on retrouve Diana Ross qui est désigner à New York et qui est remarquer par un célèbre photographe en la personne d’Anthony Perkins.Ce dernier de quitter l’amérique pour l’Italie car il à des projets pour elle.L’ensemble ressemble un peu à un conte de fée avec dans le contenu le combat politique de son amant qui milite afin les vieux quartiers ne soient pas détruit.La prestation de Billy dee williams est convaincante en revanche la participation de Jean pierre Aumont est complétement inutile et n’apporte rien à cette histoire simple qui reste une photographie réaliste de la communauté noire aux usa.
A Yves
Vous m’avez intrigué, j’ai eu un peu de mal à trouver ; le titre est « Mahogany ». IMDB crédite Tony Richardson et un incertain Jack Wormser comme co-directors, uncredited.
A Denis.Oui le titre est bien « Mahogany »qui signifit acajou.Tony Richardson à été débarquer par Berry Gordy car il n’était pas à la hauteur.
A Yves Rouxel
Le film a une terrible réputation
A ROUXEL :
« Tony Richardson à été débarquer par Berry Gordy car il n’était pas à la hauteur. »
Comme vous y allez ! Tony Richardson pas à la hauteur ?!!!
Lisez l’autobiographie de David Watkin, le chef opérateur, vous aurez une autre explication.
Dans ce film, David Watkin semble assurer le service minimum car c’est plutôt Berry Gordy qui fait preuve de quelques faiblesses…
A Salomon.Dans le complément du bonus il est expliquer clairement que Berry Gordy en tant que co-producteur n’était pas d’accord sur la façon de faire de Richardson.Faiblesses peut ètre mais Gordy n’était pas un réalisateur mais un immense auteur de chansons et compositeur qui à laisser une marque dans la musique noire américaine.
A Yves Rouxel:
Gordy était beaucoup plus producteur qu’auteur et compositeur. Les auteurs-compositeurs importants de Motown c’est plutôt Holland, Dozier & Holland, Ashford & Simpson, Smokey Robinson, Whitfield & Strong,plus tard Marvin Gaye, Stevie Wonder…
à Mathieu: GORDY: ex-Berry Gordy Jr, Jr qu’il a fini par virer, merci pour les précisions! Il a carrément fondé Tamla Motown il a co-composé ou écrit seul qqs tubes dont le standard « Money » (pas le Pink Floyd):
« Your love gives me such thrills
But your love don’t pay my bills! » eh eh
repris 1000 fois dont par Etta James, les Supremes, Jerry Lee Lewis, Buddy Guy, les Stones, Iggy Pop, I et T Turner et aussi un orchestre britannique assez connnu que je me souviens pas (ils étaient quatre, je crois).
A MB
Oui, je crois que c’était les Quatre Plumes Blanches dans le Vent.
à A Angel: non non les Rutles c’est ça les Rutles!
À MB
Ah merci, je ne trouvais plus le nom. « All you need is cash »!
et CAN’T BUY ME LUNCH!
…toutes ces belles chansons qui ont été, je crois , éhonteusement plagiées par un obscur groupe du nom de Brittles, ou Pickles, ou Beatles…. À vérifier.
Chers blogueurs,
je ne snobe pas le blog mais y viens trop peu pour de bien mauvaises raisons aussi je découvre juste aujourd’hui cette nouvelle avalanche d’envies, de partages avec un appétit énorme!
Je vois que Bertrand revient sur Bava sur la fin du billet et dois avouer que , malgré d’éventuels défauts , 6 femmes pour l’assassin me ravit à chaque visionnage pour ses choix graphiques et dramatiques déjà déconnectés avant Argento de critères narratifs usuels , un peu comme si le genre créait ses lois et impératifs.Idem pour les acteurs qui ne sont pas forcément le souci premier de Bava qui leur assigne d’abord une force iconique avant de leur demander d’incarner quoi que ce soit. comme on dit « ça passe ou ça casse » pour moi a passe!
Mais cela n’empêche pas de voir en Bava un cinéaste que j’aime bien et de dire que Powell lui est un maître absolu notamment pour I know where i’m going l’un des opus que je préfère avec Les chaussons rouges, Blimp, Le narcisse noir et Le voyeur.Je regrette que l’édition de l’Institut Lumière soit épuisée car je la trouvais très riche comparativement à la jaquette de cette édition ci question boni.Je fais partie de ceux qui regardent les boni amoureusement et ne me résouds pas à leur amenuisement.
sinon j’attends avec impatience deux moments:
-celui où je vais découvrir sous le sapin la série Voyage à travers le cinéma français ( e voualis l’acheter avant mais ma femme a insisté: « Je connais le lien fort que tu as avec ce travail donc je veux te l’offrir donc tu devras attendre noel! » mouais, mais je ne peux rien lui refuser…)
-celui en 2019 où sortira 100 ans de cinéma français
Rien que pour cela, Bertrand vous êtes une consolation face à toutes les avanies que nous réserve le quotidien.
Merci encore pour tout ce que vous faites et êtes.
A Ballantrae
Merci pour tout. Cent ans de cinéma américain. Le sens visuels de Bava est indéniable et le film est visuellement somptueux. Les premiers plans de 6 FEMMES POUR L’ASSASSIN sont des bijoux mais s’ils avaient travaillé un jour de plus sur le scénario et les dialogues, cela n’aurait pas nui à l’entreprise. Et les acteurs sont falots en plus d’être peu dirigés ce qui ne les rend pas du tout iconique. Barbara Steele l’était, iconique, dans LE MASQUE DU DÉMON mais là pas même Eva Bartok.Quant à Powell nous sommes d’accord
a Bertrand Tavernier et Ballantrae.
En effet le probleme de ces films est le scenario qui tient lq plupart du temps sur un timbre poste.
Alors bien sùr j ‘ai adorè ces films de Bava Freda , Argento….etc Mais entre 15 et 20 ans ensuite je suis passè a autre chose car j ‘en avait assez de voir la meme histoire les memes cris et les memes yeux exorbitès.
Quand aux dialogues….
Alors certes il y a de belles scenes ‘d ,une beautè formelle ‘mais est-ce suffisqnt pour sauver ces films ?
Si je veux voir de ‘belles images’ certains clips musicaux ou certaines pubs de parfums font l ‘affaire.Mais est-ce que j ‘attends du cinèma ? Non, du moins pas seulement.
VALERIAN de Besson est un règal pour les yeux , certaines scenes sont magnifiques , dommage que les dialogues soient si mediocres, que les acteurs n ‘impriment pas la peliculle comme disait je ne sais plus quel metteur en scene et que le scenario soit tirè des aventures de la poupee barbie.
Bref les plus belles images du monde ne remplaceront jamais l ‘essence meme du cinema. Une bonne histoire avec de bons acteurs et de bons dialogues.
C ‘est tres basique je sais mais c ‘est une chose qui m ‘est essentielle pour que je puisse apprèciè un film.
A Henri Patta, vous ne devez donc pas vraiment goûter aux films de Terence Malick parce que dans le genre « belles images et scénario minime », c’est le summum… De belles images ne veulent pas dire que le film ne sera pas bon pour autant et ne touchera pas le spectateur. Mario Bava par exemple est avant tout un formaliste plus qu’un directeur d’acteur ou un maître d’histoires bien ficelées donc je rejoins ballantrae dans son approche de SIX FEMMES POUR L’ASSASSIN : il ne s’agit pas d’en demander plus à ce type-même de film (de ce côté LISA ET LE DIABLE est tout aussi intéressant.) . Après on peut admettre que certains spectateurs comme Bertrand et d’autres trouvent cela trop léger : mais la cinéphilie est tellement vaste que l’on peut passer d’un Bava limité scenaristiquement à une splendeur comme UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT de Powell-Pressburger (dont je conseille vivement l’édition blu ray anglaise restaurée en 4k sortie cette année et qui enterre allègrement le blu Ray Éléphant films)… Et d’accord avec ballantrae, gardez votre édition institut Lumière de JE SAIS OÙ JE VAIS, le blu Ray d’Éléphant films reprenant le même master que le dvd de l’édition Institut et les bonus étaient passionnants. A quand d’ailleurs une édition en France de LA RENARDE ou de ELUSIVE PIMPERNEL ?
100 ans de cinéma américain of course!!!!
A Bertrand.Savez vous quand sortira « 100 ans de cinéma américain »ainsi que le prix?merci à vous.
A Yves Rouxel
Il n’est pas encore terminé et donc pas calibré
A Ballantrae.Je voulais m’offrir le coffret de BT mais ma fille m’a dit attend Noel ce sera ton cadeau.Avec ces sacrés fètes les éditeurs de livres ou de dvd ne manquent pas d’idées.Dans mon panier j’ai choisis »Les camarades »de Mario Monicelli film de 63 qui revient sur la grève d’ouvriers dans le nord de l’Italie au début du siècle dernier,puis il y à un coffret incontournable remasterisé avec un livret.Il s’agit de la saga « 1900 »de Bernardo Bertolucci avec un casting énorme.Je ne sais pas si le cinéaste à put participer à cette version définitive qui durait 5 heures 20 au départ,la Paramount s’en ai arracher les cheveux selon Philippe Rouyer.Enfin je gardais peut ètre le meilleur pour la fin avec l’intégrale des films de Jean Vigo dans un très gros coffret que certains ne pourrons pas s’offrir.Coté livre il y à un gros pavé sur Mocky qui reste le dernier des mohicans du cinéma français.Il est illustré de très belle photos,agrémentés de tous les projets qui ont capotés à cause de questions de gros sous comme d’habitude.J’arrète sinon BT va me tomber dessus.
A YVES Rouxel
LES CAMARADES film magnifique, émouvant, super bien joué, le prenez vous dans la version qu’a splendidement restauré TF1 récemment et on leur doit aussi LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE, 5 ET LA PEAU et bientôt NON COUPABLE et LES GRANDES FAMILLES
Oui Bertrand,j’ai opter pour l’édition de tf1 vidéo qui ont fait un travail admirable avec la cinémathèque de Bologne.Cette oeuvre est indispensable pour comprendre la création des syndicats en Italie à la fin du 19ème siècle,en revanche évitez la version française car le doublage est pitoyable sur les accents des personnages.On ne retrouve pas les differences de langue entre des venus de Bergame,sud de l’Italie et les ouvriers de Turin.Sur le fond le film dégage une force grace à la présence de Mastroianni qui campe un professeur de lycée qui à fuit femme et enfants afin d’aider ces ouvriers du textile qui travaillent 14 heures par jour dans des conditions précaires.Déçu dans le bonus de cet historien qui fait le parcours politique du père de Monicelli en insistant sur le fait qu’il à été membre du PS italien mais oublit à tort de signaler que le cinéaste fut inscrit au PCI et avait des convictions marxistes.A voir l’entretien de Monicelli qui raconte comment le film n’a pas eu le succès escompter car le public italien était plus habituer aux comédiens droles,ironiques et légères.
A Yves Rouxel
Mais Monicelli était socialiste. Je ne crois pas qu’il ait été communiste
Si Bertrand.Regardez l’entretien dans le bonus du dvd,il en parle longuement.
Notre patrimoine face aux Américains de San Francisco
Don MALCOLM (MB :voir « Tintin en Amérique » )m’a envoyé une longue lettre passionnante sur les réactions du public ;les commentaires entre crochets sont les miens .
Une rétrospective Becker aux US les a fait renoncer au double-programme Signoret ; « Thérèse Raquin » devait être couplé avec « casque d’or »,que DM a renoncé à remplacer par « ombres et lumières « ,du Calef édulcoré [aussi mon avis]
Finalement ils ont couplé « Thérèse » avec « un homme marche dans la ville » ,une extension néoréaliste « ongles sales » (…) la cinématographie de Hayer , les interprétations de Kerien et de Leclerc, les spectateurs étaient cloués à leur siège ..
« Les louves » (Saslavsky) ,malgré une mauvaise copie a su accrocher les spectateurs par la présence de MOREAU.Ils ne furent pas rebutés par sa disparition bien avant la fin car le dynamique du film les a entrainés vers un jeu du chat et de la souris.
Vidal : « la bête à l’affût » « quai de grenelle » [à mon avis les deux meilleurs du lot] »la passante » et « porte des lilas » ;le public semblait d’accord pour reconnaître que c’étaient les films où le malheureux Henri a montré ses meilleures qualités d’acteur dans une carrière qui a tourné court [« les maudits » et « l’étrange madame X » sont pourtant de bien meilleurs films ,même si le second n’est pas un film noir]
Maria Mauban accrocha le public dans « la passante » qui gagne énormément à être projeté en salle ;DM approuve BT pour ce qui est de l’impuissance de Calef à diriger des scènes d’action ,mais selon lui,il a tendance à les fuir: il opte pour une poésie sombre au sein de sa conception du mélodrame et la réelle beauté visuelle de « la passante » le rend extrêmement émouvant .
DM pense que c’est le film que Pierre Rissient admirait car Daniel Ivernel apparaît à peine dans « la souricière » [DM a donc vu ce film impossible à trouver? je l’ai interrogé à ce sujet ,j’attends sa réponse];ici il est par excellence [en français dans le texte]le méchant bouffon embarrassant[en fait le faire-valoir de VIDAL.Rappelons que Ivernel a créé le personnage de Mitch face à Arletty et Yves Vincent sur scène dans « un tramway nommé désir »]
L’audience était en extase devant « les amants de Vérone »(Cayatte/Prévert) et a apprécié « maya » (Bernard): les Americains adorent le jargon obscur (voire charabia) étranger ,cet aspect du film que Injikinoff a bien su leur vendre .
[je ne chercherais pas à cacher que cette partie de la lettre est celle qui m’a le plus captivé]
certains des collaborateurs de DM avaient une dent contre « sous le ciel de paris » mais le public ne s’y trompa pas et le jugea à sa propre valeur : pas de condescendance style nouvelle vague pour eux!
Certaines personnes ne purent pas comprendre les changements de ton de « la fête à Henriette » et quelques-uns quittèrent la salle ;mais la grande majorité resta et fut finalement récompensée ,séduits par les scénaristes chamailleurs et le changement de vitesse à mi-projection.[DM ne parle pas du remake américain « paris when it sizzles » ]
DM fut agréablement surpris par l’estime témoignée à « Marie-Octobre « ;la lenteur du début ,nécessaire pour croquer les personnages , ne les a pas rebutés ;ce film et « huis clos » [deuxième film du programme]contiennent à mi-parcours une révélation forcée du personnage-clé masculin , une longue confession confuse ;le public semblait préférer cependant les multiples changements de cap du premier:ils semblaient plus dans leur élément avec un grand groupe dans un lieu clos;mais beaucoup exprimèrent leur admiration pour la manière avec laquelle Audry introduit son film .[Je me demande s’ils ont remarqué qu’ Alan Parker utilisa le même truc pour « angel heart » ]
Les 2 Gabin : « le port du désir » (Gréville) a été présenté dans une copie neuve avec 5 minutes de plus et apprécié.
Etant donné ce à quoi les Américains de gauche ont eu affaire ces deux dernières années , « les grandes familles » (De La Patellière) les a captivés,y voyant un certain nombre de parallèles avec leur situation; mais l’introduction de DM les avait préparés à retenir leur souffle jusqu’à la « chute du premier domino »
projets futurs :
« la dame de pique » de Keigel et « la foire aux chimères » [pour moi le chef d’oeuvre de Chenal].DM adorerait une soirée Von Stroheim .[Je lui conseillerais le méconnu « danse de mort (Cravenne)]
A DUMONTEIL
Pierre Rissient faisait toujours référence à LA SOURICIÈRE et de manière précise.Je ne pense pas qu’il ait vu LA PASSANTE
A BT
Je n’argumenterais par sur ce point,n’ayant pas lu l’article de Monsieur Rissient ;ce qui est curieux c’est que imdb indique « un juré » (uncredited) : c’est donc un tout petit rôle ;voici la phrase exacte de Don MALCOLM :-« -I think this was the film[« la passante »] that Pierre Rissient admired, because Daniel Ivernel is barely in MOUSE-TRAP « ;c’est le « barely » qui m’a interpelé .Et qui m’a fait subodorer qu’il l’a peut-être vu,à moins qu’il ait tout simplement lu le générique d’imdb .Il y a des films français qu’on ne trouve pas en France (!) mais qu’on peut dénicher ailleurs (« tu ne tueras point » de CAL en Italie par ex)
Ce qui me donne encore plus envie de voir cette « souricière » d’autant plus que la distrib’ est alléchante :Blier,Larquey,Périer…!
A DUMONTEIL
Un rôle peut être très court et frappant. En tout cas, c’est le seul Calef qu’il mentionnait
Yes, dear gentlemen, I was guilty of guessing! Pierre did not mention LA PASSANTE to me, either. Ivernel seems to have a very brief role in SOURICIERE, a film I fervently hope someone over in France will track down, as this is prime-time Calef–but certainly he could have been striking in a small role. The crowds in SF were taken with him as they saw him four times during the festival–and I carefully omitted mention of him when discussing MARIE-OCTOBRE to see if sharp-eyed folks would spot him (they did!).
Didier, I am very interested in DANSE DE MORT as a possible for a von Stroheim showcase. But it seems exceptionally scarce and I’ve not seen it–we will correspond about this! Reading elsewhere I agree that FOIRE DE CHIMERES is defiantly strange, almost as if Chenal wanted to confound everyone when he returned to France after such a long absence (which quickly turned into another long absence!) Given certain of the late 40s « atmospheric » noirs in America, however, I think it will go over very well with an American audience.
Bertrand, I’m pleased to tell you that the SF crowds were thrilled by RAFLES SUR LA VILLE–we had to schedule a third screening in the smaller room to handle all the interest in it. And interest remains strong for a show in Washington DC–your chance to bring a lot of Decoin and Greville to the East Coast (a much more manageable trip for you than to California…)
Hoping this translates into French reasonably well!
To Don,
Anybody can make a mistake !But anyway ,thanks for championing stuff snobs sometimes call « cinema de papa » over here ;thanks for Calef,Duvivier,Gréville ,Decoin, Chenal ,et al.
A Dumonteil : « LA FOIRE AUX CHIMÈRES [pour moi, le chef d’oeuvre de CHENAL] »
Je suis enthousiaste à votre commentaire. Son chef d’oeuvre, je ne sais pas, parce que j’aime beaucoup de films de CHENAL, mais c’est vrai que ce film est particulièrement reussi, bien que CHENAL lui, l’ai trouvé « bancal ». C’est très curieux. J’en avais rapidement parlé ici dans une chroniques (avril 2017) pour dire toute mon admiration pour ce film au climat poétique (Les scènes de SOLOGNE et STROHEIM déambulant dans la fête foraine, STROHEIM, assis seul dans les gradins du cirque, qui tient son bouquet de violettes en regardant le numéro de SOLOGNE et VINCENT…). Je l’ai découvert au Cinéma de Minuit il y a très longtemps et j’avais eu la bonne idée de l’enregistrer sur VOS que plus tard un ami m’a transférée sur DVD. Je le revois souvent avec le même plaisir. Le film bénéficie d’une splendide photographie noir et blanc de Pierre MONTAZEL, d’un excellent scénario de Jacques COMPANEEZ et bien sûr d’une interprétation de grande qualité, où STROHEIM et Madeleine SOLOGNE sont formidables.
A la fin de sa présentation, Patrick BRION disait : « STROHEIM y est prodigieux, comme toujours ». Je ne peux qu’applaudir ce jugement.
Je ne comprends pas pourquoi ce film n’est toujours pas sorti sur DVD (même chez René Chateau), tout comme cette DANSE DE MORT de CRAVENNE avec encore STROHEIM (et sa compagne Denise VERNAC) que je désespère de voir un jour. Sans doute des problèmes d’ayants droits…
A SERVANT jean-Pierre
Je suis un poil plus réservé sur la FOIRE AUX CHIMÈRES, film personnel, inclassable mais qui côtoie une poésie symbolique parfois trop appuyée. Personne ne remarque que les dialogues parfois en vers sont de Louis Ducreux qui me disaient qu’ils étaient sifflés lors de la sortie. Trop insolites.
Merci pour cette info.
J ‘ai vu 2 fois le film et je suis passè totalement a còtè de ces dialogues versifiès.
Je vais donc revoir avec plaisir ce film .
A Bertrand Tavernier : (LA FOIRE AUX CHIMÈRES). J’ai bien vu ce film une dizaine de fois et je n’avais jamais remarqué que certains dialogues étaient en vers ! Je le ressors…
aSERVANT Jean Pierre
Il n’y a que quelques passages et ce sont des vers blancs
A Henri et JPS
Tout ce temps que vous entendiez des vers sans que vous en sussiez rien,et vous devez être le plus obligé du monde à BT de vous avoir appris cela.
A votre « maître de philosophie »:
DM n’a pas dû voir « la souricière »d’après son dernier email ,mais en effet le rôle épisodique de juré d’ Ivernel devait être sacrément important pour retenir ainsi attention de M.Rissient,une sorte de Fonda de « twelve angry men » en miniature.
A Bertrand Tavernier
Je n’ai pu voir qu’un des films de Muriel Box, « Cri d’angoisse », il est vrai assez banal ; mais j’ai noté que ce film est tout de même assez narquois dans sa peinture d’un héros empêché, contraint de se cacher , et assez pleurnichard. Son seul coup d’éclat consiste à se jeter par la fenêtre, cramponné à une fenêtre qui ne cède pas sous son poids , et il sera soigné comme un petit garçon par Hildegarde Kneff. Les hommes ne sont pas bien flambants dans ce film , veules , routiniers , velléitaires , seule l’héroïne s’en sort et pourra dénouer l’action. Il y a une méchante pas mal dans le genre toxico. Plaisant retournement d’un film de série (quasi téléfilm, origine théâtrale du sujet et ça se voit) , mais tourné par une femme. Et ce n’est pas pire que du Ralph Thomas.
A Denis forgeât
Mais pas meilleur et moins bien que Hamer ou Mackendrick ou Cavalcanti
Pourrions nous en savoir plus sur JE SAIS OU JE VAIS ? SVP MR TAVERNIER.
Quand a QUESTION DE VIE ET DE MORT , je n ‘ai jamais pu entrer dans ce film. La premiere vision a ete longue et penible et je n ‘ai jamais pu aller au bout de la seconde.
Oui je sais , je n ‘ai pas une àme de poète….
A Henri Patta, il faudrait mieux que vous lisiez les mémoires de Powell. Pour moi, JE SAIS OU JE VAIS est un chef d’oeuvre, très en avance, qui est à la fois très intime et parfois épique et lyrique, qui traite de thème très importants (l’enracinement, le respect des cultures locales) avec de merveilleux moments d’humour etune belle peinture chaleureuse de l’Ecosse. J’ai du mal à comprendre comment on ne peut pas être transporté par QUESTION DE VIE OU DE MORT qui lui aussi traite de sujets ultra graves (les rapports entre les USA et l’Angleterre, rapports historiques, idéologiques) et que ce que nous vivons rend encore plus actuel par le biais d’une formidable histoire d’amour qui défie le temps, la mort, les conventions et aussi d’une histoire d’amitié (entre Niven et Roger Livesey) qui ne connait aucune barrière. Je suis sidéré, comblé à chaque vision par les touches satiriques, humoristiques, légères ou perçantes (les différences d’accent, de vocabulaire) qui pointent l’écart entre les Américains et les Anglais, sans parler de la vision de l’Histoire d’une incroyable lucidité. Les références littéraires, historiques sont jetées là pour le plaisir (des 3 Mousquetaires à Platon en passant par ce marquis décapité durant la Terreur. Et le propos est très féministe dès ce Purgatoire régi par des femmes
A Henri, Bertrand
« Une question de vie ou de mort » est pour moi aussi un grand film, longtemps attendu avant de le voir ( l’article sur Michael Powell, dans l’encyclopédie Atlas du cinéma, ici en avance je crois sur la cinéphilie française donnait envie). Une des (multiples) portes d’entrée de ce film est pour moi la gestion des couleurs , du noir et blanc, à rebours des conventions de l’époque ( c’est le monde réel qui est en couleurs). Le Technicolor des Archers (Jack Cardiff à la caméra) ne ressemble décidément à rien d’autre.
« Je sais où je vais » est merveilleux d’humanité ; on y voit comme rarement ailleurs des personnages de chair se battre avec leurs contradictions… et les éléments.
La lecture des mémoires de Powell est fortement conseillée pour apprécier son cinéma ; le tissu de « Je sais… » comporte de nombreux fils biographiques. Je dois dire cependant que la lecture n’est pas aisée, Powell n’était pas écrivain et je me suis parfois demandé si un éditeur ne l’aurait pas aidé à ordonner son récit – redondances, retours en arrière, anticipations . ( A titre personnel, j’ai dû le rendre à la bibliothèque avant de l’avoir terminé, 820 pages bien , bien serrées… seulement 760 pour le volume II.) Mais tel quel apparaît un personnage passionné, généreux , et soucieux de toujours laisser parler l’enfant qu’il était, qu’il est peut-être resté.
A Denis Fargeat
Là je ne suis pas d’accord. Powell écrit très bien et sa construction est formidablement stimulante. La manière dont il ;confronte ce qu’il écrit au présent avec ses souvenirs. J’aime cette liberté de ton qui est celle de ses films. Je le lis et le relis sans cesse
Merci pour votre réponse. Je vais me l’offrir.
Bonjour à Bertrand et aux cinéphiles fous,
Cette collection « Make my day! », supervisée par Jean-Baptiste Thoret, qui présente le Mario Bava est à suivre, je pense.
Je viens de voir MANDINGO, de Richard Fleischer, dans cette édition qui fait figure d’évènement.
On est face à un cas d’école de film qui a eu du succès dans les années 70, à tel point qu’il y a eu des suites, et qui sort en dvd chez nous comme si il était inédit.
C’est quelque chose d’assez rare.
Toujours est-il que le temps a joué pour le film.
On mesure à quel point Tarantino s’en est inspiré pour tisser les ambiances « southern gothic » de DJANGO UNCHAINED.
Fleischer opte pour des parti-pris tellement conceptuels dans leur sobriété (quasi-absence de mobilier dans les scènes d’intérieur, couleurs désaturées, décors déliquescents, comme à l’abandon) que le film en acquiert une abstraction protégée des outrages du temps.
Il y a quelque chose de génial là-dedans.
Rarement (pour ne pas dire jamais) « flirt » avec le voyeurisme et la complaisance aura donné une telle pertinence à un film américain, à tel point que je me suis surpris à penser au Pasolini de SALO. Le rapport entre matériau d’origine et rigueur du traitement est tout bonnement stupéfiant. Fleischer surplombe tout cela avec un savoir-faire altier et à la fois fonctionnel, comme à son habitude, en se rendant maître du point de vue imprenable de la juste distance entre artisanat et cérébralité.
L’image est constamment belle sans chercher à séduire et les couleurs, à la fois éteintes et brûlantes, viennent peser sur notre imaginaire de la même incandescence morale et humaniste que dans certains Kieslowski (parallèle certainement incongru).
Plus qu’à l’envers d’AUTANT EN EMPORTE LE VENT, c’est à celui de SHOW BOAT (au cinéma comme à la scène) que MANDINGO fait songer avec cette musique sobre et sardonique de Maurice Jarre et cette imagerie printanière pervertie par le venin des 70′.
Et si richard Fleisher etait LE metteur en scene le plus mesestimè du cinèma ?
Que de succès , que de genres explorès que d ‘artistes qui louaient son travail, pour au final avoir cette image de ‘bon technicien’.
Ceci dit cela ne semblait pas l ‘affecter. Dans une interview a la fin de sa vie ou il parle entre autre de cette reputation il dit que cela lui avait permis de travailler regulierement durant toute sa carriere.
à H Patta: Fleischer considéré comme juste un bon artisan c’était vrai il y a 20 ans, ça a beaucoup changé. Et encore, Lourcelles dans son bouquin de 1992 consacre 11 notices à des films de RF (je parle des notices principales dans le corps du bouquin, pas du supplément avec les films qu’il aime moins), ce qui est plus à tort ou à raison que pour Mann, Bergman, Welles et Risi et Rohmer qu’il n’aime pas (1 film, LE RAYON VERT, pour le descendre dans un article très méchant, et drôle). Ca ne place pas un cinéaste plus haut que l’autre ce qui serait ridicule, et Lourcelles n’a pas toujours raison pour Rohmer et Welles(et tout dépend de filmos + ou – fournies: il consacre plus de notices à Renoir, Ford et Walsh) c’est juste pour dire qu’il tenait RF en haute estime en 92 et bien avant déjà dans sa revue Présence du Cinéma.
Les films qu’il porte haut: CHILD OF DIVORCE (« un chef d’oeuvre » qui d’autre avait déjà loué ce film en 92?, 50 Ans le cite par Lourcelles),
L ENIGME DU CHICAGO
20000 LIEUES
LES INCONNUS…
LA FILLE SUR LA BALANCOIRE
ENTRE LE CIEL ET L ENFER
LES VIKINGS
RILLINGTON PLACE
THE LAST RUN
LES FLICS NE DORMENT PAS…
Je suppose qu’il a eu une influence.
En revanche Lourcelles oublit quantités de réalisateurs français que l’on doit pas oublier comme Eustache,Matton,ou Jacques Rozier dont j’ai revu »Les naufragés de l’ile de la tortue »qui est une farce drole et légère qui nous transporte litteralement ailleus.Et rien pour ça il faut voir les films de Rozier cinéaste incompris de beaucoup.Je vous conseille aussi »L’italien des roses »qui à vu débuté Richard Bohringer.Là c’est une oeuvre sombre qui commence dans la joie d’un mariage.Les hommes dansent avec les femmes,les enfants jouent ensemble.A une table un oncle apprend à jongler à sa nièce avec trois pommes.Puis le film bascule,un homme est en haut d’un immeuble prèt à sauter dans le vide.Ensuite on découvre grace à des retour en arrière les meilleurs moments de sa vie avec son amie.Souvenirs heureux perdus à jamais.Tel un somnambule sur un fil on ne sait pas comment se terminera la fin de l’histoire.Le dvd est sorti à l’unité mais est aussi disponible en coffret avec trois autres films de Charles Matton.
A Yves Rouxel
Tout livre a des lacunes mais il parle de Rozier et d’ADIEU PHILIPPINES
A Yves Rouxel
Je juge un auteur moins sur ces manques que sur ce qu’il apporte et avant de pinailler, il faut regarder et absorber ce formidable panorama, ce regard souvent incisif. LES NAUFRAGÉS DE L’ILE DE LA TORTUE m’avaient énormément déçu et ils n’avaient pas leur place à coté des chefs d’oeuvre de Mizoguchi, Naruse, Rosselini, de Sica, Tourneur, Fleischer, Renoir, Becker, Guitry
A Rouxel
Matton, quel personnage ! On trouve sur YT un joli documentaire sur lui. J’ai hélas raté une exposition de ses boîtes, des merveilles miniatures. Sur Rozier, j’aime bien ce cinéaste qui ose la durée – Maine Océan bien sûr. Et si « les naufragés » n’est pas un chef d’œuvre, j’ai bien aimé pour Pierre Richard sombrant dans la folie, et les interventions de Nana Vasconselos dont je me demande si elles n’ont pas inspiré Wes Anderson – Seu Jorge qui chante dans » la vie aquatique ».
à Bertrand et Y Rouxel: tt à fait d’accord avec LES NAUFRAGES, Rozier me barbe aussi dans DU COTE D OROUET, j’aime MAINE OCEAN et ADIEU PHILIPPINES. Il semble qu’il fasse partie des cinéastes sacrés, comme Resnais qui me barbe autant une fois sur deux.
Pour revenir à Lourcelles je ne le mets pas sur un piédestal en disant que c’est le plus grand hagiographe du cinéma français, mais c’est bien ce que je dis. Même dans ses délires il suggère et tire un bout de vérité caché sous le tapis (un peu comme A Angel ici, vous voyez!), il n’hésite pas à lancer des propositions théoriques dans l’approche du film qui peuvent paraître tirées par les cheveux, mais si on ne tire pas sur les cheveux, on laisse la critique ronronner. Il propose des pistes d’approches fragiles comme si elles étaient de béton armé, les affirmant dur comme fer, lance des hypothèses risquées intellectuellement comme on lance des certitudes absolues et ainsi provoque la réflexion du lecteur.
Il se trompe sur Welles (LA DAME DE SHANGHAï) ne retient de Rohmer que le film qu’il déteste le plus, de King Hu que A TOUCH OF ZEN (pas son meilleur, il était sans doute agacé par ceux qui criaient au chef d’oeuvre) mais ces erreurs sont peanuts à côté d’une pertinence qui frappe juste et fort comme des cailloux qu’on lance à la fenêtre du cinéphile assoupi pour le réveiller!
maintenant je vais relire la critique du RAYON VERT pour rigoler encore et celle de LA MAISON DE FRANKENSTEIN particulièrement pour le résumé de l’intrigue, rapport distancié et froid d’une histoire à coucher dehors et je sens comme un oeil qui pétille derrière la froideur de la relation des faits.
Lourcelles je voulais dire « le + grand hagiographe français de cinéma » plutôt
Merci MB pour vos gentillesses et votre descriptif inspiré du style Lourcelles.
Par rapport à Rozier, j’avoue avoir tout bien aimé. DU COTE D’OROUET et LES NAUFRAGES ont certes une durée pas raisonnable et un côté étiré mais j’ai vraiment le sentiment, en visionnant ces films, de pendre l’air du large. Et j’ai le souvenir, qui commence à remonter, de m’être plutôt amusé au NAUFRAGES avec les extravagances de Pierre Richard qui rendent chèvres les vacanciers qu’il emmène avec lui (je crois bien qu’il y a Patrick Chesnais).
Je trouvais qu’il y avait là une conception de l’aventure charmante et très française (ou francophone), en tout cas à cette époque : voir les échos du SAUVAGE, du MAGNIFIQUE, de toute une bande dessinée comme « Bernard Prince » ou même de la chanson (les effluves de samba renvoient à Robert Charlebois, Pierre Vassiliu, des gens comme ça, un peu rêveurs…).
à A Angel: « (parallèle certainement incongru) »
je vous soupçonne de ne pas en être convaincu, à juste raison.
et bravo
A Alexandre Angel.Effectivement dans »Les naufragés »on retrouve Patrick Chesnais mais n’oublier pas petit Nono campé par le génial Jacques Villeret et son frère dans le film est Maurice Risch.Cette œuvre n’est pas un chef d’œuvre mais une respiration dans le cinéma français du début des années 70,puis l’histoire de ce groupe de gogos qui se font avoir pour cette croisière hallucinant:3000 francs rien compris,il fallait oser pour l’époque.C’est Pierre Richard qui à co-produit ce film,il me semble.
A Yves Rouxel
Et Alain Sarde très marrant au début
A Yves Rouxel,
Je ne me souvenais pas qu’il y avait et Jacques Villeret…et Maurice Risch!! (j’aurais opté pour l’un des deux)
Bonsoir,
A propos du « Café du cadran », vous évoquez les bruits qu’on entend provenant du café de la Paix, Lourcelles, il me semble, parle du café de Paris, celui là même du film de Mirande et Lacombe. S’agit t-il du même lieu ?
Concernant l’édition du film de Decoin, « Non coupable », je pense que TF1 est responsable de la restauration, l’édition vidéo sera, elle, selon toute vraisemblance, l’oeuvre de Coin de Mire, nouvel éditeur aux tarifs prohibitifs.
Au plaisir de vous lire.
A YVON GATEPIN, le café de ¬a Paix est proche du vrai café du Cadran et je ne sais pas où était le café de Paris. Peut être a t il été remplacé par une banque ou un restaurant. Dans des articles du Canard, on cite les deux noms
A propos de Mario BAVA :
J’ajoute fort timidement que le scénario après une première partie où l’on ne fait que poser des questions m’a semblé faible, décevant (c’est une énième machination à la James Hadley Chase en plus sommaire)(BT)
c’est aussi mon avis ;les scénarios de ses films sont dérivatifs et souvent plagiés ,ce qui gâche la beauté certaine de la photographie et les éclairages savants.par exemple
« operazione paura » ou « cinque bambole per la lune d’agosto » (l’île de l’épouvante ») ce dernier recycle le thème bien connu d’ A.Christie des invités bloqués sur une île qui sont éliminés un par un…
je pense que « les trois visages de la peur » est sa plus belle réussite dans le domaine du film d’épouvante ;comme le titre l’indique ,il s’agit de 3 sketches ce qui fait que les histoires n’ont pas le temps de se casser la figure ;le premier sketch (« le téléphone » )où Michèle Mercier est terrorisée par des coups de fil,allie décor baroque , érotisme entre deux femmes ,et fin inattendue;le seconde(« les wardalaks ») est une histoire de vampires avec Boris Karloff;le troisième (« la goutte d’eau ») a une bande sonore particulièrement impressionnante.
A Dumonteil
Oui, je pense comme vous que LES TROIS VISAGES DE LA PEUR est le sommet de Bava. C’est une splendeur à chaque vision.
C’est vrai que la seconde partie de 6 FEMMES … est plus faible, et que l’interprétation n’est pas le point fort du film. On ne peut pas dire le contraire. Je suis un inconditionnel, donc je ne suis sans doute pas objectif, mais je ne dirais pas que « cela fait partie du genre ». On peut tout à fait concevoir un thriller avec une scénario habile et une grande interprétation – ce sont clairement Argento et DePalma qui s’y essaieront le mieux après Bava. Mais 6 FEMMES me parait si beau par ailleurs que cela éclipse, pour moi, ses défauts.
Cher Monsieur Tavernier,
Je viens de finir de lire votre blog et je me décide enfin à vous déclarer ma flamme car de tous vos admirateurs peut-être n’en existe-t-il de plus grand !? C’est avec une immense émotion que je vous écris et ne parlons pas d’une éventuelle réponse… la satisfaction de savoir que vous lirez ce qui va suivre me suffit. Je me présente tout de même, James, 29 ans, futur réalisateur, je regarde 3-4 films par jour depuis 10 ans.
Combien de chefs-d’œuvres ai-je vu grâce à vous ? Je ne sais pas. En revanche, je peux vous dire que votre personnalité et vos films ont été pour moi une source de joie et d’étonnement sans limite ; et si le cinéma a donné un sens à ma vie, grâce à vous j’ai appris à regarder, à voyager, à rêver. Dans un scénario que je suis en train d’imaginer, j’écris : «…et il y a des gens qui se sont élevés, et à leur échelle ils ont changé quelque chose et ça c’est magnifique, et ça donne les larmes aux yeux…» C’est tout à fait vous. Un cinéaste qui a fait changer des lois, cela n’arrive pas tous les jours ! Y a-t-il eut d’autres cas, recherche à suivre…
J’aimerais maintenant vous dire la fascination absolue que j’ai pour DES ENFANTS GÂTÉS que j’ai vu une centaine de fois si ce n’est plus. Si le cinéma existe encore dans 1000 ans, ce film aura le droit d’être cité dans les livres. Je ne suis pas sûr que vous soyez conscient de son ampleur, de sa puissance, de sa perfection ! En effet, les étoiles s’alignent et la magie est au rendez-vous. Tout d’abord le casting comme le jeu des acteurs sont extraordinaire de justesse, de raffinement, de poésie. Christine Pascal trouve ici le rôle de sa vie et que dire de Michel Piccoli dont on a l’impression qu’il ne joue pas tant il est son personnage. Les seconds rôles sont poignants, limpides, dénudés, Aumont, la bande du Splendide, et tous les autres sont remarquables. Les dialogues sont authentiques et extrêmement touchants tandis que les séquences avec les enfants offrent une rare sensibilité. Certains plans et certains cadres sont d’une élégante simplicité et pourtant d’une force incroyable, tout comme le découpage d’ailleurs. Le plan de « l’ascenseur » qui dure 2 minutes 14 (!!!) est une prouesse technique qui rivalise à mes yeux avec les plans d’Ophüls les plus nobles ; les plus vertigineux. La séquence de fin vous marque à jamais et je me demande comment l’on peut arriver à ce niveau d’émotion en montrant de simples immeubles sous un ciel gris… L’histoire du couteau est tout simplement magnifique avec là encore une phrase de fin à vous couper le souffle : « et comme cela tout le reste, jusqu’à devenir un homme comme les autres, si meurtris qu’ils ne le sont plus ». A la fin on se demande ou vous avez trouvé cette bande de musiciens qui nous prend à la gorge et nous donne des frissons pendant tout le film. Je me passe de commentaire sur la citation de fin qui donne envie de lire tout Tristan Cabral.
Merci d’avoir tant donné au cinéma et d’avoir touché nos vies avec tant de simplicité et de profondeur que la profondeur en fait oublier la simplicité et la simplicité la profondeur.
James
Voilà un commentaire sobre et nuancé (je plaisante, la passion ne se commande pas…) C’est curieux, comme les avis peuvent diverger. « Des enfants gâtés » est un rares films de BT que j’ai trouvé passablement ennuyeux, malgré la présence de merveilleux acteurs. Il faudrait d’ailleurs que je le revois car j’en ai gardé que peu de souvenirs. Mais attention, très sincèrement, je n’ai pas votre expertise. Je ne suis pas réalisateur ou futur réal. Quant à Christine Pascal, elle restera à jamais pour moi la merveilleuse putain (je n’ose pas dire « pute », c’est curieux) du régent dans « que la fête commence »…
Et pour ma part c ‘est un film de Tavernier que je n ‘ai jamais vu.
Mais je sens que ce vide va etre comblè bientòt car tqnt d ‘enthousiasme pour un film ,donne une furieuse envie de l ‘apprècier a son tour.
Quant à Christine Pascal, elle restera à jamais pour moi la merveilleuse putain (je n’ose pas dire « pute », c’est curieux) du régent dans « que la fête commence »…
Et aussi la fiancée qui ne s’en laisse pas remontrer par Dewaere dans « la meilleure façon de marcher »
Et aussi la metteuse en scène du très émouvant « le petit prince a dit » dont la fin m’a toujours troublé;ceux qui le connaissent ,comment la comprenez-vous?
C Pascal: j’aimerais revoir FELICITE, sinon la fin du PETIT PRINCE ce fondu au blanc est connoté précisément dans des tas de films mais yen a qui l’ont pas vu alors…
justement,MB,que pensez-vous de la scène finale du film?
SPOILER/Le fondu au blanc signifie que la fillette s’en va pour de bon… si on prend une grille sémantico-filmique grossière. dans ma petite grille à moi le fondu au noir signifie que la situation ne va pas subir d’évolution plus tard, au blanc ça devient mystique on va vers l’éternité.
Grille à prendre avec distance et ironie. Yavait un bouquin très intéressant de Durant (prénom?) que j’ai dû perdre, aux Editions Universitaires, « L’homme et la caméra » je crois, dans lequel il donne des exemples de grille ou d’erreur à ne pas faire quand on filme. Par exemple, une erreur est qu’un personnage ne doit pas regarder dans l’objectif, OK, mais on voit tout de suite que « l’erreur » elle-même peut être une figure de style une expression, comme quand W Allen regarde dans l’objectif dans ANNIE HALL, au début mais surtout en plein milieu du film quand il s’adresse au spectateur en prenant Marshall McLuhan à témoin!
Bon, je voudrais bien revoir FELICITE, et ADULTERE MODE D EMPLOI était pas mal du tout. Jamais vu ni ZANZIBAR ni LA GARCE.
Bref, LE PETIT PRINCE A DIT est un grand film, et la gamine, Marie Kleiber, est admirable, elle n’a joué que dans ce film.
A MB
Entièrement d’accord. LA GARCE est un film qui passe à coté de la plaque mais ZANZIBAR était intéressant
à Bertrand: vous n’avez pas vu FELICITE?
A MB
Bien sur que si. C’est moi qui avait suggéré Antoine Duhamel pour la musique. C’est un film troublant, dérangeant de par son narcissisme mais touchant avec des fulgurances
A Bertrand Tavernier
Je sais bien que mon premier message était trés maladroit et je vous prie de m’en excuser. Je rêve de vous demander et je crois que je ne suis pas le seul… Quel est votre meilleur souvenir avec Christine Pascal ?
C PASCAL: à Bertrand, bravo pour FELICITE! ce film doit absolument réapparaître, et Gaumont Rouge aurait dû faire passer LE PETIT PRINCE en bray (pas suffisamment vendu je suppose).
Je regrette vraiment Christine Pascal et je ne pense pas qu’à ses grands yeux bleux étonnants… une présence d’actrice inoubliable: tout petit rôle dans L HORLOGER et pourtant on ne l’oublie pas. Magnifique dans le Miller, bon, assez de regrets, revoyons ses films c’est tt ce qu’on peut faire…