Cinéma asiatique et cinéma roumain

6 août 2009 par - DVD

Cinéma asiatique

TOKYO BORDELLOJe découvre Hideo Gosha dont je connaissais mal les films : TOKYO BORDELLO est très stylisé. Couleurs et décors magnifiques. Film très esthète jusque dans les maquillages, les coiffures, un esthétisme qui n’édulcore jamais la cruauté du sujet.
FEMMES DE YAKUZAFEMMES DE YAKUZA est tout aussi somptueux visuellement. Gosha évoque les rapports de classes, les luttes meurtrières qui opposent différents clans de yakuzas d’Osaka à travers leurs femmes qui dirigent les clans pendant que leurs maris sont en prison. En essayant de maintenir le clan Domoto, l’héroïne, Tamaki, va devoir s’opposer à sa sœur qui est tombée amoureuse d’un tueur qui a rejoint un groupe de félons. Photo magnifique. On voit l’influence d’un film comme celui-là sur Tarentino.

L’OMBRE DU LOUP, histoire d’une femme qui s’éprend peu à peu de son protecteur sur fond de rivalités de yakuzas, possède les mêmes qualités. Et si l’on veut être plus restrictif, suit les mêmes recettes. Il me reste à voir LE ROYAUME DES GEISHAS. Je salive d’avance.

Coffret Johnnie ToSPARROW

Le Coffret Johnnie To comblera les amateurs de ce cinéaste prolifique et éclectique dont est sorti l’assez décevant VENGEANCE avec Johnny Hallyday. Le début est brillant, très élégamment filmé mais le scénario tourne court. Je préfère de beaucoup le très inventif et drôle SPARROW (MOINEAU) sur des pickpockets pieds nickelés manipulés par une belle fille.

HARAKIRI avait été un vrai choc quand je l’avais vu au Festival de Cannes en 1963 où il remporta le prix spécial du jury. Les séquences finales (le Hara-Kiri du titre décrit avec une minutie totale, exempte de voyeurisme) avait passablement secoué un public prompt à applaudir les couchers de soleil. Toutes ces séquences ont gardé la même force et la rigueur du film qui attaque le bushido, le code d’honneur des samouraïs, son dépouillement, sa force dramatique n’ont pas pris une ride. Kobayashi reste un metteur en scène un peu trop oublié. J’aimerais revoir KWAIDAN d’après Lafcadio Hearn et découvrir les mélodrames sociaux qu’il tourna avant sa grande fresque, LA CONDITION DE L’HOMME.

HARAKIRILa condition de l’hommeKWAIDAN

SECRET SUNSHINESECRET SUNSHINE de Lee Chang-Dong est un extraordinaire film, aux dérapages surprenants, aux brusques retournements. Un grand nombre de séquences sont admirables et dans l’audace et dans l’exécution et au passage Lee Chang-Dong, dont j’avais loué les précédents films, attaque violemment les excès, la dictature de ces églises protestantes qui connaissent un tel succès en Corée et qui aux USA, soutenaient le Président Bush. On passe de la satire au drame intimiste à la peinture sociale. Interprétation magnifique.

LA TRILOGIE DE HONG SANG-SOOJe rappelle pour la bonne bouche LA TRILOGIE DE HONG SANG-SOO (Le Jour où le cochon est tombé dans le puits / Le Pouvoir de la province de Kangwon / La Vierge mise à nu par ses prétendants) et celui qui comprend LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME et surtout THE TURNING GATE.
Coffret Bong Joon-HoLe  Coffret Bong Joon-Ho : THE HOST & MEMORIES OF MURDER, deux films exceptionnels dont j’ai longuement parlés. Vous pouvez le commander au prix de 19,99€ sur amazon.
Rappelons aussi un des grands chefs-d’œuvre de Im Kwon-Taek : IVRE DE FEMMES ET DE PEINTURE.
Carlotta a sorti, en mars dernier, 7 films de Kiju Yoshida (l’auteur de EROS + MASSACRE) dont PROMESSE et surtout AVEUX, THEORIE, ACTRICES.

IVRE DE FEMMES ET DE PEINTUREAVEUX, THEORIE, ACTRICES

Cinéma roumain
En quelques années, le cinéma roumain a vu éclore une génération de cinéastes passionnants, incroyablement doués qui prolongent l’œuvre dure, âpre et caustique de leur aîné, Lucian Pintillié. On a vu en très peu de temps le splendide 4 MOIS, 3 SEMAINES, 2 JOURS de Cristian Mungiu qui remporta la palme et le très acerbe et désopilant 12h08 A L’EST DE BUCAREST de Corneliu Porumboiu. La plus grande partie de ce film, qui retrouve le ton des meilleurs Forman, se déroule dans un studio de télé : l’animateur de l’émission veut savoir si la révolution dans leur petite ville a commencé avant ou après la chute de Ceausescu. La description de ce tournage  est hilarante : le cadreur loupe la plupart de ses cadres, un des participants fait des cocottes en papier qu’une main vient lui arracher, pendant qu’un ancien de la Securitate reconverti dans la maffia  vient faire cesser toute critique. Le ton est noir et désenchanté. Le héros, un professeur qui quand il boit insulte le chinois qui lui prête de l’argent, semble sorti de Gogol. Dans les bonus un court-métrage du même cinéaste.
Autre chef-d’œuvre,  raconte la terrible odyssée nocturne. Un malade est promené d’hôpital en hôpital, de docteurs en docteurs sans jamais pouvoir être soigné. Le ton fort, âpre et caustique (la désinvolture de certains personnages fait dresser les cheveux sur la tête) évite la noirceur gratuite. On est bouleversé mais pas abattu.

12h08 A L’EST DE BUCAREST4 mois, 3 semaines et 2 joursLA MORT DE DANTE LAZARESCU

Commentaires (130)

 

  1. Ballantrae dit :

    Dans la catégorie cinéma de genre asiatique, je viens de découvrir avec beaucoup de plaisir Détective Dee de Tsui Hark qui fait preuve d’un sens du feuilletonnesque qui ne devrait pas déplaire à l’admirateur de Freda que vous êtes!
    Tsui Hark avait déçu avec un Seven swords boursouflé et incohérent (certains disent remonté pour l’occident et charcuté) mais retrouve haut la main son sens de l’action démontré de manière ludique dans il était une fois en chine ou carrément hallucinante dans The blade.
    J’ai beaucoup aimé les deux intrusions de Z Yimou (Hero et Le secret des poignards volants, j’oublie volontairement La cité interdite car ce n’est pas très bon) dans le domaine du wuxiapian mais T Hark en retrouve l’essence avec plus d’énergie encore et de vraies idées de mise en scène (Yimou fait plus oeuvre de peintre d’où un aspect parfois figé que j’accepte comme une tendance esthétique assumée)

  2. Cher Bertrand,
    Mes questions « outragées » concernant Heaven’s gate réagissaient surtout à l’expression « mise en scène boursouflée » de Damien Doussin.
    Je sais bien que vous avez vu la version longue par la lecture de l’article sur cimino dans 50 ans (qui est de votre plume et non de celle de JP Coursodon, n’est ce pas?)et sais que le lyrisme et l’épique sont des registres qui vous plaisent. Par ailleurs, je me doutais que vous l’aviez vu sur grand écran, connaissant votre attachement envers la salle.
    Je n’exonère pas cimino de toute responsabilité dans ses malheurs mais persiste à lui trouver des audaces visionnaires exceptionnelles devant lesquelles les principes de réalisme (s’agissant par exemple de l’accent de Walken,qu’est-ce face à l’impact émotionnel que ce grand acteur sait offrir à la scène où il reçoit Ella dans sa cabane redécorée?)peuvent s’estomper.Cimino entretient avec le réalisme des rapports ambigus car je crois son film effectivement très réaliste pour ce qui est de ses choix immersifs ( longue intro ritualisée, le son lors de l’arrivée d’Averill en ville en compagnie de son ami employé des chemins de fer, la construction en décors naturels d’une ville en dur cf Altman et son magistral Mac Cabe and Mrs miller).
    Par ailleurs, cimino possède cette démesure un peu anachronique (comme Coppola, Kubrick, Mallick surtout)des grands pionniers du muet tels que Murnau (je vais revisionner bientôt City girl qui est absolument admirable car nous allons diffuser sur nos écrans de Périgueux Days of heaven de Mallick et je crois qu’il y a là aussi interaction entre visonnaires)que je trouve passionnante.
    Certes,les trois derniers cimino sont indiscutablement boiteux et grandiloquents avec des problèmes croissants (the sicilian malgré cricri Lambert contient da’ssez belles scènes, desperate hours et son confinement laisse plus à désirer, quant au dernier franchement!!!!).
    Je ne mettrai pas Year of the dragon dans le même sac compte tenu de la complexité de son propos (le héros est un beau salaud primaire qu’on a néanmoins envie de voir réussir, tout le monde le remabrre et le met face à ses contradictions et limites, le parrain est élégant et racé et joue une partie d’échecs assez complexe) qui sait s’immiscer dans une trame qui évoque furieusement Big heat, compte tenu aussi de la brusquerie de ses moments de violence, de la majesté des moments de découverte d’un monde parallèle (Chinatown, les caves à soja,la thailande) et indécryptable pour les occidentaux.
    Puis-je savoir-la question est très indirectement liée à ce sujet- si vous avez pu rencontrer outre Scorsese et Schwatberg d’autres cinéastes de cette génération tels que coppola,Cimino, Mallick ou De Palma?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A BALLANTRAE
      J’AI RENCONTRÉ COPPOLA, POLLACK, FRANKENHEIMER, SCHAFFNER. Je ne suis pas passionné par de Palma malgré quelques réussites

      • Comment fut la rencontre avec FF Coppola?
        Je ne peux dire que De Palma est un cinéaste de chevet néanmoins je prends un grand plaisir à plusieurs de ses films néohitchcockiens (terme un peu rapide) tels que Obsession,soeurs de sang,Pulsions, blow out ou plus récemment Snake eyes. Par ailleurs,Casualties of war et Carlito’s way possèdent une densité assez impressionnante et leur formalisme fait sens.
        Mission impossible me plaît pour son élégance formelle et m’était apparu comme un modèle de film d’espionnage (je ne parle pas du pur réalisme à la john le Carré si bien rendu par La lettre du Kremlin ou La maison russie mais d’une hybridation réalisme/action) même si depuis les Jason bourne ont vraiment changé les donnes avec brio, surtout ceux qu’a réalisés Greengrass.
        Scarface malgré ses boursouflures inhérentes au projet m’apparaît comme une oeuvre passionnante m^me si à mon sens peu « aimable ».
        Votre article de 50 ans… est assez juste même si très prudent avec le cas De Palma.
        Je crois qu’un cinéaste contemporain prend un chemin analogue à celui de B de P: c’est Darren Aronovski.il me semble doté d’un indéniable talent visuel mais vire parfois vers l’épate et un certain sensationnalisme. Pi était très réussi dans le genre eraserhead (en moins visceral) et requiem for a dream constituait un cauchemar éveillé assez éprouvant et brillant. Le reste- pour l’instant -est moins convaincant. on verra avec Black swann.

    • Damien DOUSSIN dit :

      Réponse tardive à Jean-Jacques : non je n’ai malheureusement pas vu HEAVEN’S GATE au cinéma mais l’ai vu tout de même en version intégrale et je maintiens le terme « mise en scène boursouflée » sur une grande part du film (comme Bertrand Tavernier l’a d’ailleurs justement argumenté dans sa réponse).
      Par ailleurs et puisque c’est à moi que s’adressait votre question : j’ai adoré DEER HUNTER, LA LIGNE ROUGE, THERE WILL BE BLOOD ou DERSOU OUZALA et j’aime beaucoup le lyrisme au cinéma. Donc je ne suis pas parti pris contre le genre mais bien contre les idées de mise en scène et le choix des acteurs de Cimino. Je le reverrai peut-être un jour avec un autre regard..

  3. Par manie du rangement, c’est ici que je fais part d’une autre découverte asiatique: poetry de lee chang Dong. Ce n’est pas pour faire part d’un enthousiasme semblable à celui de Michel ciment (j’ai bien aimé, ne peux que reconnaître l’intelligence scénaristique mais la grâce plastique n’est pas assez au rendez-vous compte tenu du « programme » du film : il s’agissait de rendre palapable l’émergence de l’être au monde poétique de Mija par la recherche de la « sensation vraie » pour paraphraser Handke or ce qui me frappe est l’enregistrement neutre du réel par une photographie très neutre, des mouvements ou un tempo dont je n’arrive pas toujoiurs à comprendre le bien fondé …la fin est magnifique de même que la visite à la campagne mais le tout semble noyé dans le quotidien) mais pour essayer de demander aux habitués du blog et à vous-même ce que vous en avez pensé.
    Il y a ainsi des cinéastes peut-être importants à côté desquels je passe ces dernières années faute de les « comprendre »: la plupart des Jia Zangke, Im Sang Soo, peut -être aussi Edward Yang dont le YiYi ne m’avait pas ébloui loin s’en faut ou encore haneke (je n’ai pas vu le ruban blanc qui constituera peut-être une exception dans mon regard sur ce cinéaste). Je veux bien rencontrer des paroles de défenseurs de ces oeuvres qui m’éachppent, faute de disposer de clés suffisantes.
    Je vais enfin voir votre princesse de Montpensier, après avoir relu attentivement la nouvelle dans l’édition avec scénario que vous ma’viez indiquée (que je n’ai pas lu en revanche: un peu de surprise est nécessaire!!!!);

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae,
      J’ai adoré Poetry et le mouvement interieur du film, la fluidité de la mise en scène,la manière dont le scénario se retourne et semble piéger son héroïne, la rigueur de la direction d’acteurs m’ont emporté. On peut ne pas être touché par des cinéastes dont on reconnait en même temps les qualités, la force, l’intelligence. Une opinion n’est pas un fait.

      • Vous avez tout à fait raison de poser le distingo adhésion/admiration.
        Avez-vous eu l’occasion de discuter avec vos passionnants homologues coréens que ce soit im Kwon Taek , Bong Jon Ho ou encore Li Chang Dong dont vous êtes un fervent supporter?
        Il faudrait peut-être que je revois des films de Naruse pour mieux comprendre Poetry de la même manière qu’Ozu m’avait permis de mieux comprendre la démarche de Hou Siao Sien.

    • Damien DOUSSIN dit :

      A Jean-Jacques. En ce qui concerne POETRY, vu au cinéma, je dirai qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que le titre semblait promettre : une envolée lyrique, une « sortie » du réel par la poésie, un esthétisme tel que le cinéma asiatique nous a souvent habitué. Quelque part, c’est ici que se dégage l’originalité de POETRY. La poésie naît ici d’une évidence, d’une exorcisation d’un monde réel parfois sordide. Ici, la réalité n’est pas transcendée par la poésie (voir les scènes où l’héroïne essaie en vain de voir dans la pomme, la nature en général une inspiration poétique qui pour elle n’appelle pas l’évidence). C’est dans les difficultés et les drames qu’elle rencontre dans sa vie que la sexagénaire touvera son inspiration poétique et non dans la « beauté » du monde. Magnifique film, d’une grande originalité…

  4. Je tiens à signaler dans cette chronique asiatique un film impressionnant que je viens de découvrir sur grand écran: il s’agit de City of life and death de Liu Chuan qui narre les exactions des troupes japonaises sur les prisonniers et les civils consécutivement à la prise de Nankin. Liu Chuan dont ce n’est que le troisième film parvient à trouver le juste milieu entre fresque collective et drames individuels dans une mise en scène d’une précision hallucinante que ce soit pour isoler de manière métonymique un objet ou un visage ou dans des plans d’ensemble composés sans pour autant confiner à la reconstitution besogneuse. Le noir et blanc est somptueux, le montage d’un dynamisme sans cesse surprenant, l’interprétation au delà des éloges.J’ai crû lire que ce film se rapprochait de schindler’s list… c’est erroné: je pense plutôt à l’admirable Requiem pour un massacre d’Elem Klimov (en DVD chez Potemkine) qui induisait le même tournis face aux infinies possibilités de la barbarie humaine et possédait la même âpreté dénuée de complaisance.
    Une date à mon sens, dans le film de guerre, dans le cinéma chinois, dans le cinéma tout court!

    • Note en bas de page: en dehors de positif (non en vedette mais sur 2 pages en juillet-aout), je n’ai pas lu de papier rendant justice à ce grand film…mais je crois me rappeler que le Klimov n’avait pas été si bien accueilli que cela en 1987. J’avais 17 ans et lisais entre autres revues starfix qui l’avait encensé et ma’avait ainsi décidé à le découvrir lors d’une année cinématographique exceptionnelle!
      Encore un grand nom asiatique à suivre!

  5. A bertrand Tavernier:
    Parmi mes lectures estivales, une relecture attentive de une histoire populaire des Etats unis par H Zinn.
    Si je n’y ai trouvé trace des événements relatés par Cimino (et aussi G Stevens…mais ne sommes nous pas face à une situation archétypale plus qu’à deux versions d’un seul et même événement? cimino dans le long entretien accordé aux cahiers en 1981 ou 1982 semblait insister sur l’absolue authenticité de son scénario à quelques variantes près: mort d’ Averill en même temps qu’Ella, etc…) en revanche, il y est explicitement question des molly maguires pp 282-283: « après avoir étudié les pièces du procès , philip foner estime qu’ils ont été pris au piège parce qu’ils étaient synidicalistes (…)Chaque fois que les salaires ne leur convenaient pas, ils se soulevaient et provoquaient une grève (…) Dix neuf personnes furent exécutées. »
    Je rappelle que cet ouvrage est une mine pour tout amateur de cinéma américain (mieux comprendre la conquête de l’ouest, les tressages entre exploitation des indiens, des esclaves et des petits blancs,à côtés de la guerre de sécession …) comme pour tout citoyen soucieux de mieux comprendre le monde dans lequel il vit ( les USA sont comme un laboratoire d’expérimentation des pires avanies mais aussi le lieu d’invention de parades souvent admirables de combattivité).
    On verra au détour des pages apparaître lincoln dont on apprend qu’il n’était absolument pas le fervent anti esclavagiste qu’on croit ou upton sinclair (auteur de pétrole à l’origine de there will be blood) qui semble un auteur de la trempe de zola ou encore les prisonniers d’attica ( remember a dog day’s afternoon)

  6. Damien DOUSSIN dit :

    Je souhaite vous signaler, si vous n’en avez pas eu connaissance, de l’ouvrage de Fredéric SANCHEZ « l’encyclopédie DVD du cinéma asiatique » qui recense l’ensemble des dvd sortis en France jusqu’en 2006.
    Peut-être y aura t-il une réédition ajoutant l’ensemble des films édités depuis 2007.
    En attendant c’est un ouvrage indispensable pour se repérer dans les éditions DVD d’un cinéma très dense et prolifique.

    Présentation de l’éditeur :
    « 740 films chroniqués, résumés avec pour chacun d’eux une fiche technique regroupant l’année de production, le genre, la durée, le réalisateur, les principaux interprètes, ainsi que la liste des bonus présents dans le DVD ; Des biographies d’acteurs, de réalisateurs et de compositeurs représentant les principales personnalités de chacun des pays d’Asie (Japon, Hong-Kong, Corée du Sud, Chine, Inde, Thaïlande, Taïwan, Vietnam) ; 450 photos des visuels des films ainsi que des scènes cultes et inoubliables des plus grandes productions asiatiques sorties en France. »

  7. Damien DOUSSIN dit :

    Je ne sais pas si vous en avez eu connaissance : vous signaler l’ouvrage indispensable de Frédéric Sanchez « l’encyclopédie DVD du cinéma asiatique » édité par Chiron en 2006 qui est actuellement l’unique réfeérence francophone dans ce domaine si vaste qu’est le cinéma asiatique. je viens de l’acquérir et vous le conseille vivement. On peut espérer une réédition incluant les films sortis depuis 2007…

    Présentation de l’éditeur : « regroupant la totalité des DVD des films asiatiques parus en France: 740 films chroniqués, résumés avec pour chacun d’eux une fiche technique regroupant l’année de production, le genre, la durée, le réalisateur, les principaux interprètes, ainsi que la liste des bonus présents dans le DVD ; Des biographies d’acteurs, de réalisateurs et de compositeurs représentant les principales personnalités de chacun des pays d’Asie (Japon, Hong-Kong, Corée du Sud, Chine, Inde, Thaïlande, Taïwan, Vietnam) ; 450 photos des visuels des films ainsi que des scènes cultes et inoubliables des plus grandes productions asiatiques sorties en France. »

  8. Marc dit :

    Oui fait aimer c’est pas ma tasse de thé.

  9. Olivier dit :

    Je viens de visionner en DVD un excellent film de mafia coréen. C’est « A Dirty Carnival » de Yoo Ha avec Zo In-Sung et Lee Bo-Young. Le film est édité chez Europacorp et c’est ma foi une excellente surprise car il était passé assez inaperçu. Il m’a fait penser à « La Pègre » d’Im Kwon-Taek pour son ampleur et aux meilleurs films du genre pour l’émotion distillée parcimonieusement et l’aspect tragédie shakespearienne (les deux premiers Parrain entre autres…). Après le sublime « The Chaser », thriller brillant édité par M6 Vidéo, « The President’s Last Bang » d’Im Sang-So chez Potemkine, ou « Mother », le dernier bijou de Bong Joon-Ho qui vient de sortir sur les écrans, je me dis que le cinéma coréen a encore de très belles années devant lui. Quel cinéma ! Quel souffle ! Retenez ce titre : « A Dirty Carnival ».

  10. Merci de l’info. Immanquable.

  11. darkvador dit :

    Pour ceux qui souhaitent s’informer sur le cinéma asiatique, il y a également d’excellents sites comme celui d’Ecrans d’Asie, un e-magazine de plus de 100 pages sur le sujet.
    http://www.ecrans-asie.com

  12. Olivier dit :

    Le coffret Naruse a été édité, non par Carlotta Films, mais par Wild Side Video. La raison la plus courante pour laquelle un éditeur ne poursuit pas l’édition des films d’un réalisateur est la raison économique : pas assez de ventes… Malheureusement.

  13. Plagnol dit :

    Il n’y a pas assez de films de Naruse disponibles en Europe. Il faudrait que Carlotta aille plus loin que le récent coffret avec Nuages d’été, Nuages flottants et le Repas. Ces films profondément humanistes, simples chroniques sensibles méritent d’être mieux connus.
    Hervé

  14. AUGELMANN dit :

    Bonsoir

    A Catherine, Olivier, Fatalitas, Pierre et Jean-Jacques Manzanera

    Concernant notre attente pour les 2 chefs d’oeuvre de Lang « While the city sleeps » et « Beyond a reasonable doubt », Olivier Eyquem sur son blog a précisé qu’il n’y a même pas de DVD en zone 1. Il y a peu d’espoir donc pour un proche avenir. Bien d’accord avec vous : il est rageant de voir tant de nullités qui sortent alors que des films indispensables sont ignorés et tombés aux oubliettes.
    Il en est ainsi aussi du superbe film de Fleischer « Violent Saturday ».Pas de DVD même en zone 1; WILD SIDE a sorti « Du sang dans la poussière » mais ce n’est pas du meilleur Fleischer. Je conseille plutôt « Le Pigeon d’argile » paru chez RKO.

    Amicalement à tous les intervenants et lecteurs de ce blog.

    • Olivier dit :

      Je ne suis pas d’accord pour « The Clay Pigeon » : une intrigue un peu trop cousue de fil blanc et truffée d’invraissemblances. Mais bon, le charme opère malgré tout, grâce aux deux interprètes principaux très sympathiques… « Bodyguard » est bien meilleur, sans parler de « The Narrow Margin » ou « Armored Car Robbery », summum de la série de films noirs réalisés par Fleischer pour la RKO et dispos également dans cette collection. Quant à « The Spikes Gang » (Du sang dans la poussière), j’ai été épaté par la composition du cadre, de l’image, du choix des extérieurs et certains dialogues très réjouissants (la réplique de Lee Marvin à un mexicain qui cherche à lui vendre une poupée représentant la mort : « Pourquoi je paierai pour quelque-chose que je vais avoir gratuitement prochainement ? ». La relation entre Spikes (Marvin) et les trois jeunes qui le suivent, émerveillés et naïfs, dans ses aventures de hors-la-loi est très réussie. La désillusion qui en découle est d’une grande force. Plus anecdotiquement, j’ai adoré la scène des baignoires alignées en rang d’oignon, ça m’a évoqué avec plaisir un même genre de scène dans « Forty Guns ». Enfin, c’est un western âpre et noir, assez nihiliste dans le genre et l’une des plus belles réussites des 70′ à mon goût.

  15. Alex33 dit :

    Bonsoir,

    Un petit commentaire à l’adresse d’Olivier : j’ai, personnellement, beaucoup apprécié « Le Corrupteur » de Michael Winner et en recommande également la vision. Une œuvre âpre et envoûtante, dont la mise en scène est – contrairement à bien des idées reçues – tout à fait personnelle et sensible.
    Winner, à l’instar d’un Ken Russell, est un cinéaste de « parti pris » (tant au niveau du découpage que des cadrages et du montage de ses films) et rien n’est plus facile que de le vouer aux gémonies (ainsi que la majeure partie de la critique européenne et américaine s’est complue à le faire durant des décennies, notamment à la suite du succès de la trilogie « Death Wish » [1974-1982-1985]). Or, réduire le cinéaste à ses seuls films de « vigilante » est une erreur éminemment grossière : c’est pourquoi j’invite tous les cinéphiles curieux et clairvoyants à (re)visionner les métrages de la période anglaise de Winner, au cours de laquelle ce dernier fit souvent appel au regretté Oliver Reed (à commencer par « L’Extraordinaire évasion [« Hannibal Brooks », 1969] et, surtout, le trop méconnu « Qu’arrivera-t-il après? » [« I’ll Never Forget What’s ’isname », 1967] où Winner se livre à une charge en règle des « valeurs » de la société de consommation avec un cynisme jubilatoire et forcené !). Voir et revoir quelques réussites indiscutables, telles que « L’Homme de la loi » [« Lawman », 1971], « Les Collines de la terreur » [« Chato’s Land », 1972], « Le Flingueur » [« The Mechanic », 1972] ou encore « Scorpio » (1973) me paraît semblablement une excellente manière de redécouvrir ce metteur en scène aussi talentueux, incisif et audacieux qu’incompris et brocardé.

  16. Pierre dit :

    La liste éloquentes des adaptations d’oeuvres d’Henry James confirme que le cinéma ne l’a pas maltraité. « Le corrupteur » m’avait assez impressionné. Un rôle méconnu mais important de Brando. Dans la longue liste, il y a eu aussi « Daisy Miller » de Peter Bogdanovich (avec sa muse d’alors, Cybill Shepherd) que je ne connais pas mais qui doit être intéressant pour le peu de films que j’ai vus de ce cinéaste attachant. Quant à « La chambre verte », ça me fait toujours de la peine que ce film ait fait fuir le public alors qu’il est l’un des plus bouleversants de Truffaut.

    En surfant sur l’excellent site http://www.dvdclassik.com, que de formidables nouvelles parmi les sorties DVD annoncées dont un coffret Fuller chez Sony (en zone 1 mais sous-titré) comprenant des raretés d’avant qu’il ne devienne réalisateur mais en tant que scénariste, plus « Underworld USA » (un summum de la catégorie film noir impitoyable qui sèche sur place) et enfin !… « The Crimson Kimono » !

    Egalement annoncés les deux coffrets Mikhalkov chez Potemkine déjà évoqués dans ce blog dont l’un contient (enfin… à mes yeux) une des deux plus sublimes adaptations libres de Tchekhov à l’écran : « Partition inachevée pour piano mécanique ». L’autre étant « Vania 52ème rue » de Louis Malle.

    A Olivier : à propos du « Liliom » de Lang, effectivement une oeuvre mineure (de transition d’exil et peut-être de commande) mais qui a un certain charme en grattant un peu sous le stuc et le carton-pâte grâce au jeu un peu distant mais toujours amusé du « french lover » Charles Boyer (qui se bonifiera avec l’âge jusqu’à l’apogée ophüls-ienne) et aux mines évaporées de Madeleine Ozeray qui joue quasiment de la même façon que dans « La fin du jour » de Duvivier.
    Je passe du coq à l’âne grâce à Boyer : dimanche dernier, j’ai regardé le début d' »Arc de triomphe » de Lewis Milestone au Cinéma de Minuit. Juste le temps de lire le nom d’Aldrich au générique comme assistant-réalisateur et de découvrir la scène de l’interrogatoire musclé mené par Charles Laughton, aussi sadique qu’en Capitaine Bligh du « Bounty ». Avec son cadrage en partie hors-champs et son éclairage, j’ai bien cru y deviner la patte d’Aldrich davantage que celle du plus sage Milestone… Mais j’écris sans doute n’importe quoi et le mérite peut aussi bien être attribué à la direction photo de Russell Metty. Je regrette de ne pas avoir tenu plus loin car il y avait du beau linge sur ce film, à commencer par William Cameron Menzies.

  17. fatalitas dit :

    la copie du dvd Films sans frontieres de « Liliom » n’est pas moyenne, mais simplement immonde, c’est tellement sombre qu’on ne voit rien lors des scenes nocturnes. Pour avoir une meilleure copie de « Liliom », il faut se tourner vers l’edition collector de « Caroussel » d’Henry King, paru chez 20th Fox, qui propose donc le Lang en bonus.

  18. Olivier dit :

    A J.J. Manzanera :
    Connaissez-vous « Le Corrupteur » (The Nightcomers, 1971) de Michael Winner ? Un ovni dans la carrière de ce cinéaste qui fit sa renommée sur ses vigilante-movies avec Bronson. Le scénario s’inspire (ce n’est pas une adaptation contrairement au film de Clayton) du « Tour d’écrou » d’Henry James en proposant une histoire qui se situe avant les faits décrits dans la nouvelle. On y retrouve les deux enfants Flora et Miles à une époque ou Mister Quint, le jardinier, est encore vivant… Brando y incarne ce personnage avec tout ce qu’il faut d’ambiguïté, d’autorité et de mystère. Il est terrifiant dans cet équilibre de tendresse et de cruauté qu’il a réussi à trouver. Même si la mise-en-scène n’est pas mémorable, c’est un film très attachant.
    Il est souvent dit que les oeuvres de James se prêtent mal à l’adaptation cinématographique. Je ne suis pas tout-à-fait d’accord : « L’Héritière » de Wyler est un chef-d’oeuvre, « les Européens » d’Ivory est un petit bijou d’une admirable concision. Je n’ai pas encore vu ses deux autres adaptations « La Coupe d’or » et « Les Bostoniennes »… Personnellement j’avais plutôt apprécié « Portrait de femme » de Jane Campion, le thème principal de la musique de Wojciech Kilar me trotte encore dans les oreilles… Rajoutons à cette liste non exhaustive « La Chambre verte » de Truffaut, « Les ailes de la colombe » de Jacquot, et bien-sûr « Les innocents » de Clayton, dont vous parlez très bien… Il y a pire comme constat ! Pour qui aime l’univers d’Henry James, il faut absolument écouter l’opéra de Britten « Le Tour d’écrou » (surtout dans la version du compositeur).

    • Je connais The nightcomers de Winner effectivement atypique dans la carrière assez médiocre (pour ce que j’en connais) de l’immortel auteur des films d’autodéfense avec Bronson. Le scénario était singulier, la lumière plutôt travaillée et la prestation de Brando était assez remarquable mais le découpage manquait d’originalité et l’appréhension de l’espace (un comble quand il s’agit d’une préquel pour Le tour d’écrou avec le potentiel du manoir!) est pour le moins timide…
      Je suis tout à fait d’accord sur le fait que James a été souvent bien servi par le cinéma: le Wyler est éblouissant, The bostonians et Les européens comptent parmi les réussites d’Ivory (au moins autant que les trois E M Forster). La chambre verte compte parmi mes Truffaut favoris avec jules et jim, Les deux anglaises et L’enfant sauvage. Quant au Campion, il demeure inégal dans mon souvenir: musique et photographie superbes, prestation mémorable de N Kidman mais récit parfois confus parfois figé, prestation un peu théâtrale de Malkovitch.
      Il est vrai qu’on dit souvent James maltraité par le 7ème art… que dire alors de London? de Flaubert (je ne retiendrai que deux adptations de Mme bovary: celle de Minelli très stendhalienne paradoxalement et celle d’Oliveira qui constitue une re-création aussi géniale qu »infidèle »… à l’heure du renouveau du peplum , j’attends légitimement une adaptation de Salammbo!!!)? de Faulkner? de Giono?

  19. Ah! Les couleurs de Rancho notorious et cette ballade qui scande le film! Vivement qu’il soit disponible!!!
    Il y a de quoi s’énerver quand on constate les absences de grands films et les présences de bouses intersidérales dans les bacs…

  20. Olivier dit :

    Puisqu’il est question de Fritz Lang un peu plus haut, je vous signale (pour ceux qui ne seraient pas au courant bien-sûr), la sortie en DVD zone 2 chez Films Sans Frontières de deux de ses 43 longs-métrages : son unique film français « Liliom » qui bien que mineur comparé aux grands chefs-d’oeuvres langien, a le mérite d’annoncer la paire Carné/Prévert… ET surtout, la sortie tant attendue de « L’Ange des maudits », meilleur des 3 westerns du cinéaste, avec une grande Dietrich et des acteurs masculins de tout premier ordre, à savoir Arthur Kennedy, Mel Ferrer et Jack Elam… la copie de « Liliom » est moyenne, celle de « L’Ange des maudits » est tout-à-fait acceptable. Mais si je puis me permettre et s’ils me lisent, qu’attendent certains éditeurs pour nous proposer les autres films noirs de Lang ?? Sur une douzaine de titres appartenant au genre, seuls sont dispos en zone 2 « La Femme au gardénia », « Règlement de comptes », « Espions sur la Tamise », « Le Secret derrière la porte », « House by the River », « La Rue rouge », et bientôt « La Femme au portrait » (le 2 décembre chez Wild Side). Par exemple, au lieu de sortir une énième édition de « La Rue rouge » (coffrée très logiquement cependant avec « La Femme au portrait », les deux films proposant la même affiche Lang/Bennett/G.Robinson/Duryea), Wild Side aurait pu sortir un titre inédit…

  21. Olivier dit :

    Je viens de visionner « Nocturnes » (Henry Colomer, 2006), l’un des plus beaux films sur l’enfance qu’il m’ait été donné de voir, d’une justesse et d’un bon goût parfaits. L’histoire se situe à la fin des années 50, l’enfant de 9-10 ans, de famille catalane (côté français), va vivre diverses expériences qui vont marquer sa vie et forger l’homme qu’il deviendra. La guerre d’Algérie, son père est médecin dans l’armée, les essais nucléaires à Bikini et Reggane, la mort d’une grande tante, la découverte et la contemplation des animaux grands ou petits, une baleine échouée sur le rivage ou des vers luisants offrant un concert de lumière… Sur le thème de la lumière voici ce que dit le réalisateur : « Il y a des lumières qui consolent, guérissent et apaisent, comme un miel lumineux, il y a les belles lumières rythmées du phare qui peuvent sauver les marins et puis celles violentes des explosions qui aveuglent, blessent et tuent ». Colomer dit avoir été marqué dans son enfance par deux films en noir et blanc : « La Complainte du sentier » de Satyajit Ray et « Un condamné à mort s’est échappé » de Bresson, et plus proche de nous, il aime à parler du coréen Kim Ki Duk, cinéaste qui filme admirablement bien les rituels selon lui. Splendide ode à l’enfance, Nocturnes, si cela n’était déjà fait, aurait pu s’intituler « L’Enfant », ou bien encore « Elégie » nous confie Colomer, mais Sokourov avait déjà emprunté ce titre pour une série de films documentaires… dont celui sur Tarkovsky. Poème en noir et blanc baigné par la subtile musique de Jacopo Baboni Schilingi, « Nocturnes » est à voir toutes affaires cessantes, comme un moment de suspension, comme un moment de magie qui nous ramène à notre propre enfance. « Mauvais souvenirs… » disait Courteline… on peut y ajouter les bons. Un film à classer d’ores et déjà aux côtés des autres poèmes sur l’enfance que sont « L’Esprit de la ruche », « Cria Cuervos », « La Nuit du chasseur », « Jeux interdits », « Au-revoir les enfants », « Sa majesté des mouches »… « Nocturnes » vient de sortir en DVD chez Les Films du Paradoxe ».

    • Ce Nocturnes dont je n’avais jamais entendu parler semble fort excitant qu’on prenne en compte vos commentaires sensibles ou les rapprochements que vous opérez (les ombres de l’enfance sont une source inépuisable d’émerveillement que ce soit chez Laughton,Erice, Saura, Clément, Brook et je rajouterai l’un de mes Lang favoris Moonfleet ou encore The innocents de clayton, the other de Mulligan, le labyrinthe de Pan de G del Toro et j’en oublie nécessairement).
      Vos allusions fréquentes à l’immense Sokourov me ravissent tant la découverte de ce cinéaste m’a retourné comme un gant en 1998 (Mère et fils puis Pages cachées). Les élégies qui sont, plus que des documentaires, de véritables essais sont des joyaux disponibles chez Idéale audience (pas de boni mais les films sont rares et précieux, dans de belles copies). Notons tout particulièrement le DVD Elégie de la traversée/Hubert Robert qui constitue l’une des plus belles approches qui soient de la peinture par le cinématographe.Je rappelle que Mère et fils est disponible chez l’excellent Potemkine (qui, je l’espère, entreprendra un jour l’édition de Pages cachées, Les jours de l’éclipse ou La voix solitaire de l’homme.

      • Je rectifie mon assertion rapide et injuste quant aux boni des sokourov chez ideale audience:
        -j’avais oublié que le DVD d’Elegie de la traversée était suivi d’une interview plutôt intéressante (mais sokourov parle rarement pour ne rien dire et rejoint en cela la densité des propos de son « mentor » tarkovski)et Hubert robert, une vie heureuse , second film « complément de programme » est un très beau bonus en soi!
        -Les deux volets d’Elegie paysanne ne sont suivis d’aucun bonus (si ce n’est l’éternel DVDrom avec fiches diverses)
        -je n’ai pas acquis elegie de moscou sur tarkovski mais sait, pour l’avoir jadis enregistré sur canalsat qu’il s’agit d’un très beau portrait de Tarkovski auusi riche, complexe, émouvant que Une journée d’Andréi Arsenevitch de Chris Marker (disponible sur le très beau DVD Arte du Sacrifice: copie impeccableimage comme son, film indipsensable de marker, docu sur le tournage du sacrifice très précis , entretien avec le grand Erland Josephson + livret fort bien conçu)
        A côté de ces « élégies », ideale audience a également édité Dialogues avec Soljenitsyne , »portrait-interview-essai » foisonnant et passionnant (qui, soit dit en passant permet de nous rappeler combien grand fut cet écrivain trop vite confiné au rôle de dissident… donc forcément « out » après 1991: cela en dit long sur le simplisme des modes!) mias aussi un OVNI intitulé Confession.Il s’agit d’un « journal de bord » très curieux entre fiction et documentaire: le capitaine d’un vaisseau russe croisant dans Barents suit la pente de ses rêveries intellectuelles, historiques, métaphysiques dans un décor propice aux surgissements fantômatiques. Usage magistral de la HD tout comme dans Une vie humble ou Dolce happés sur Arte il y a quelques années ou dans Le soleil sorti en salles en 2006 (pas encore acquis en DVD).

  22. J’avais oublié The prisoner of shark island effectivement: ce n’est peut-être pas encore là l’un des plus beaux Ford mais il possède quelques solides atouts tels que l’interprétation, le décor très inventif ou encore la photographie parfois expressionniste (la nuit d’orage est superbe).

  23. Harry Lime dit :

    Pour une liste des films de « prison », voici ce que donne de manière incomplète wikipédia:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Prison_au_cin%C3%A9ma

    De cette liste, je retiendrais quand même le film de Ford « Je n’ai pas tué Lincoln » et celui de Dassin « Brute Force » comme les plus intéressants à côté de 2 films français « Le Trou » et « Un Condamné à mort s’est échappé ».
    Par ailleurs, j’ai un bon souvenir de The Big House dont il existe si ma mémoire est exacte en tout cas deux versions (le film étant de 1930-31, on faisait à l’époque des films différents selon les pays de distribution et je crois qu’il y a une version de Paul Fejos sauf erreur en plus de celle de Hill).

    Tiens, puisque l’on parle de Paul Fejos, à quand une sortie DVD RESTAUREE de Solitude / Lonesome (1928) avec Barbara Kent, un des dernières actrices du muet à être encore parmi nous (elle doit avoir 103 ans ! et a joué dans un Harold Lloyd ainsi que dans La Chair et le Diable, de C.Brown)…J’avais vu le film au cinéma de minuit de FR3 dans une copie rare, peut-être unique, mais horrible ! C’est un film magnifique que j’ai en VHS mais qui n’a pas l’air d’exister en DVD, comme d’ailleurs le 100% de l’oeuvre de Fejos.

    • Pierre dit :

      « Solitude » de Fejos, encore un grand souvenir même si je le confonds parfois avec « La foule » de Vidor. C’est peut-être pour cela que j’ai l’impression de l’avoir vu dans une copie correcte alors que c’était sans doute aussi au « Cinéma de minuit ». Effectivement, rien trouvé de lui en DVD, même pas « Fantomas » ou ses films avec Annabella.

  24. A Olivier:
    merci pour ces précisions concernant le film d’Aldrich the big knife.
    A Augelmann:
    tout à fait d’accord sur l’intérêt particulier du Démon des femmes vu sur Cinéclassic, il y a deux ou trois ans: outrancier, inventif, surprenant. Du grand Aldrich!
    A Pierre:
    Dans votre inventaire de films de prison, the big house est effectivement souvent intéressant surtout par sa photo et son montage très « sec » pour un film des années 30. Les deux rosenberg me semblent très « fabriqués » car statiques pour ce qui est de l’utilsation de l’espace (tout le contraire de bresson, de Becker, d’Audiard…). Les évadés vu à la TV il y a des années m’avait agréablement surpris plutôt pour des raisons scénaristiques mais je n’avais pas tenu longtemps face à la bien médiocre ligne verte avec son mysticisme de pacotille et un Tom hanks partculièrement insupportable (quand il la joue « oeil humide et ému »)? Gamin, j’ai vu l’épisode terrifiant de twilight zone qui vint, comme la série Le prisonnier, me jeter dans des angoisses « métaphysiques » assez troublantes! parmi les fims de SF cités je ne retiendrai qu’Alien 3 souvent décrié mais traversé d’assez belles idées pas toujours abouties.
    A Harry lime:
    J’ignorais que Kwaidan avait été un échec: quelle injustice!
    Cette oeuvre peut éclairer à la fois les amoureux du mizoguchi des Contes de la lune vague, ceux de l’oeuvre de Miyazaki (surtout mononoké et chihiro) et ceux qui se sont emballés sur les récentes ghost story japonaises (des très beaux Dark water, Kairo, séance ou du très mauvais grudge)

  25. Pierre dit :

    Pour continuer sur la lancée de Jean Jacques Manzanera et des grands films de prison, j’aimerais bien revoir « The big house » de George Hill de 1930 (pas de DVD apparemment) et « Each dawn I die » (au superbe titre pour une fois correctement traduit en VF par « À chaque aube je meurs ») de William Keighley en 1939. Mené par un James Cagney impressionnant en journaliste condamné par erreur pour meurtre. Un film noir avec l’inévitable George Raft et un ancien champion de monde poids lourd, Max Rosenbloom. Là encore, il n’y a eu qu’une édition DVD en zone 1 chez Warner Home Video. On peut le trouver aussi dans un coffret « Tough guys » des mêmes Warner contenant d’autres classiques avec Cagney, Edward G. Robinson et Bogart (« G-Men », « City for conquest »…) et sans doute quelques films mineurs. Coffret qui contient un autre film de prison, « San Quentin » de Lloyd Bacon.
    Sinon, d’accord pour les deux « Alcatraz », « Le trou » (définitivement inclassable et hors-concours du début au « Pauvre Gaspard ! » final). Dans le genre – très riche en exemples – il y a évidemment aussi « Luke la main froide » et « Brubaker » de Stuart Rosenberg, « La ligne verte » et « Les évadés » de Frank Darabont…
    Un genre qui a souvent eu l’étiquette d’oscarisable à Hollywood (un peu comme les films sur les affres de l’alcool ou des drogues), surtout si ils se passent dans les couloirs de la mort. Exemples : « I want to live ! » de Robert Wise avec Susan Hayward en 1958, « La dernière marche » de Tim Robbins en 1995 avec Susan Sarandon et Sean Penn, « Dernière danse » de Bruce Beresford avec Sharon Stone… Un thème qui a donné « Peine capitale », un des meilleurs épisodes de la fabuleuse série télé « La 4éme dimension » réalisé en 1961 par le vétéran John Brahm où un condamné à mort revivait en boucle sa dernière journée comme un cauchemar sans fin (je ne sais pas ce que valent les coffrets « Twilight Zone » en zone 2 mais leurs versions américaines sont gorgées de boni fabuleux dont une option permettant de regarder quelques épisodes avec juste l’accompagnement musical et quand on sait que certains étaient signés de Bernard Herrmann…)
    Je mettrais bien aussi en « film de cage » l’angoissant « Cube » de Vincenzo Natali. De nombreux films d’anticipation ont adapté le thème au futur avec des planètes-prisons et des résultats allant du bon au médiocre, du « Alien 3 » de David Fincher à …la série des « Fortress » où on s’éloigne de mille parsecs de la finesse psychologique et filmique du « Trou » de Jacques Becker.

    Et au fait, bien vu pour Freddie Francis que j’avais oublié ! Quant à Nicholas Musuraca, si il a écrit des mémoires, ça doit valoir le coup d’oeil. Un chef op’ qui a éclairé des dizaines de films du temps du muet puis tant de chefs d’oeuvres des années 30-40 avant de ne plus travailler que pour la télévision. Un résumé hollywoodien à lui seul !

  26. Pierre dit :

    A propos d’Aldrich, on peut écouter (et télécharger) la conférence de Jean-François Rauger récemment donnée dans le cadre de l’hommage à la Cinémathèque :

    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture/nouveau_prog/connaissance/alacarte_fiche.php?src_id=140000030&diff_id=260000062

  27. Harry Lime dit :

    Tout d’abord, à propos des films de sous-marin, il y en a un que j’aime bien, c’est LES MAUDITS de René Clément (film qui à ma connaissance n’existe pas en DVD). Il s’agit de l’odyssée de nazis fuyant l’Allemagne en 1945 pour se réfugier en Amérique du Sud. Le film est à mon avis tout à fait intéressant et je crois me souvenir d’un long travelling dans le sous-marin qui en son temps fit couler de l’encre. Par contre, le film de Fuller, LE DEMON DES EAUX TROUBLES m’avait très moyennement convaincu. Idem pour Torpilles sous l’Atlantique de Dick Powell avec Mitchum qui se laisse voir sans plus.
    Sinon, je signale pour ceux qui ne l’ont pas encore vu L’HERITIERE de William Wyler sorti il y a quelques temps chez Carlotta et qui est un chef d’oeuvre. C’est un film parfait à tout point de vue, et notamment dans la direction d’acteurs et dans l’utilisation des décors. A voir absolument. A cet égard, je signale que l’on peut trouver plusieurs Wyler chez Mediadis à très bas prix dont les Hauts Hurlevents, Carrie, Funny Girl, et même La Rumeur (Children’s Hour), avec Audrey Hepburn, James Garner et Shirley MacLane, dont il convient généralement de dire beaucoup de mal, mais qui m’a paru excellent. Il serait peut-être temps de réhabiliter Wyler, non ?
    Vous trouverez sur ce même site belge JONATHAN LIVINGSTONE le Goéland également à bas prix, qui se situe entre le documentaire animalier et le conte philosophique. Disons qu’après une 1ère partie convainquante et non dénuée de beauté (surtout la photo), le film s’englue dans un bavardage philosophique, non dénuee de mysticisme gnan-gnan. Dommage car le film a des qualités (BT et JPC disent dans les 50 ans qu’ils avaient renoncé à le voir…pas très courageux, tout ça !..lol)
    Sinon, j’ai vu un McCarey génial: Six Of a Kind / Poker Party, avec Charles Ruggles et W.C.Fields. Excellent ! Là, pas besoin de courage ! C’est drôle pendant une heure (et c’est la durée totale du film). Le film se situe entre le burlesque et le loufoque. A recommander !
    Dans les DVD japonais, dont parle BT dans sa chronique, j’ai vu KWAIDAN de Kobayashi, 4 histoires fantastiques racontées dans un style hiératique. C’est lent, très lent (on comprend que le film fut commercialement un échec),mais beau, très beau. Par contre, j’ai été moins convaincu par mon 2ème Hideo Gosha, BANDIT CONTRE SAMOURAIS, qui date de 1978. Longue fresque assez confuse qui raconte la dernière lutte d’un bandit dans le Japon du XVIIIème siècle, je n’ai guère apprécié la musique très années 70 et pas davantage les mouvements de caméra de type travelling avant sur un visage. De ce fait, je vais plutôt m’intéresser à KOBAYASHI qu’à Gosha, qui parait moins dans mes goûts.

    • Pierre dit :

      Après les films de prison, les films de sous-marins, décidément… Mais c’est vrai qu’on pourrait faire un festival sur plusieurs semaines avec tous ceux qui ont été tournés depuis les débuts du parlant. « Les maudits » de Clément, je me souviens de bons moments mais je ne sais pas pourquoi, je l’associe à un autre film de sous-marin – ou dont une partie se passait dans un sous-marin – et où le capitaine était interprété par Victor Francen, un des acteurs les plus raides (pour ne pas écrire « tarte ») qui soient. Je ne retrouve pas le titre. Sinon, dans le genre grand cinéma d’aventure classique, j’aimais bien « L’odyssée du sous-marin Nerka » de Robert Wise en 1958 avec sa distribution très Technicolor : Clark Gable et Burt Lancaster. Dans les seconds rôles, il y avait Nick Cravat, incontournable pote de trapèze de Lancaster qu’il glissait souvent dans ses films (un peu comme Lino Ventura avec Henri Cogan). Pour la version grosse rigolade (pas toujours très fine), Blake Edwards peindra un an plus tard en rose le sous-marin d' »Operation Jupons ». Un amateur de submersible a listé une soixantaine de films ici (il y a à boire et à manger dans le lot) : http://zone.sousmarins.free.fr/Des%20sous-marins%20et%20des%20films.htm

    • Effectivement L’héritière de Wyler s’avère très beau et l’édition de Carlotta est passionnante -comme d’habitude ai-je envie de préciser!
      Wyler fait partie de cinéastes que j’ai jusqu’à présent laissés de côté, au même titre que G stevens (apparemment très estimé par Godard) ou de Mille (là c’est pour des raisons disons idéologiques tant j’ai en tête l’anecdote de la director’s guild avec l’intervention magnifique et sobre de Ford!Mais jusqu’à présent, je ne peux dire qu’un seul de ses opus m’ait enthousiasmé que ce soit Les croisades ou les péplums tardifs sans parler d’un curieux western particulièrement gratiné pour ce qui est de la représentation des Indiens et dont le titre m’échappe).
      Vu récemment Shane sur cinécinéma: dommage qu’il y ait alan Ladd (je déteste cet acteur!) car le reste est sec, réaliste, inspiré. Eastwood effectivement semble s’en être totalement inspiré pour Pale rider (par ailleurs son western le moins inspiré m^me s’il contient de varies beautés.Cinéaste à redécouvrir donc.
      Il me tarde de découvrir le coffret Day of the outlaw annoncé dans un bel article sur le site DVDClassik.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Ballantrae
        Ce sont les de Mille muets qu’il faut découvrir en priorité. Il y a là plusieurs chefs d’oeuvres disponibles à un prix très bas (LE COEUR SE VENGE, L’ADMIRABLE CRIGHTON, THE AFFAIRS OF ANATOL). J’ai dit le mal que je epnsais de l’ODYSSÉE DU DR WASSEL interminable pensum

        • Damien DOUSSIN dit :

          A Jean-Jacques. D’accord sur « l’héritière » de Wyler. La fin du film « Two lovers » de James Gray (2008) m’y a fait curieusement repensé (?!).
          Comme le souligne B. Tavernier, les mélodrames et comédies dramatiques muets de De Mille sont pleins d’inventions et agréables à suivre (disponibles chez Bach films). Je partage le même avis assez défavorable sur les autres films de De Mille. Pour ce qui est de ses péplums, le meilleur me semble être la première version muette des « dix commandements » (disponible dans le coffret collector avec la version de 1956 sortie chez paramount), voire « le signe de la croix » pour le bain de lait d’ânesse de Claudette Colbert et l’interprétation de Laughton en Néron.
          D’accord en partie avec Jean-Jacques sur « Shane » et l’interprétation de Ladd. J’avais pourtant trouvé le film dans sa majeure partie assez mièvre et peu inventif et ce malgré les scènes avec Jack Palance qui sont les plus réussies du film. Stevens est sans doute un des « grands noms » d’Hollywood que j’aime le moins : il était pourtant très apprécié et respecté par ses pairs (Capra notamment). « Une place au soleil » par exemple, vu récemment, possède des qualités mais ne m’a pas emballé.

        • Bertrand Tavernier dit :

          Damien, avez vous remarqué que SHANE dont la photo bucolique est magnifique, s’inspire du même fait historique que Heaven’s Gate. Je pense que le Stevens, malgré les conventions de l’époque, est plus juste historiquement que le Cimino qui a tout surdeveloppé (les figurants, les batailles, le nombre des participants). Un peu comme ce qu’avait fait Selznick dans DUEL AU SOLEIL par rapport au projet initial de King Vidor

        • Damien DOUSSIN dit :

          A Bertrand Tavernier : Merci de mentionner ce rapprochement entre SHANE et LES PORTES DU PARADIS qui m’avait échappé. Ce film de Cimino à la mise en scène boursouflée m’avait d’ailleurs assez déçu.
          A l’actif de SHANE, la photo est effectivement très belle rejoignant dans le genre un peu celle de « THE YEARLING » de Clarence Brown.

        • Oh! j’avais laissé passer cela « mise en scène boursouflée » concernant le Cimino de Heaven’ s gate!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
          Primo: avez-vous vu la version intégrale?
          Secundo:l’avez-vous vu sur grand écran?
          Tertio: aimez-vous l’épique au cinéma?
          Là, je ne peux comprendre votre verdict qui prouve que je ne suis pas le seul qui oublie les modaliasteurs pour émettre une opinion critique.
          Vous n’avez certainement pas aimé Deer hunter, La ligne rouge, There will be blood ou Dersou ouzala…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          1° Oui bien sur au cinema et en dvd…
          2) Oui
          3° Oui et je trouve que Cimino ne le fait naitre que par instants. Il le cajole, le sollicite
          J’adore DEER HUNTER et LA LIGNE ROUGE, et les autres films cités.
          HEAVEN’S GATE qui n’est pas sans beauté maltré une interprétation souvent risible (Walken avec son accent dans l’Ouest et Kris Kristoffersen qui est transparent. C’est cela et les dialogues qui ont fait rire les spectateurs et non le contenu politique du film) contient tout ce qui va faire capoter la carrière de Cimino : options ou choix scénaristiques souvent navrants ou discutables, volonté pour marquer son territoire de transformer les scène en morceaux de bravoure, idées de distribution désastreuses (Christophe Lambert dans le SICILIEN, un mannequin japonais devant jouer une chinoise – tous ces orientaux se ressemblent – , choix defendable dans les années 50 pas à l’époque de l’ANNÉE DU DRAGON.
          Et oui les grands moments épiques sont parfois boursouflés, étirés (même s’il y a un élan qui fonctionne pendant une partie de la scène), défaut qui marque aussi les derniers films de Michael Mann

  28. AUGELMANN dit :

    A tous les lecteurs du blog et à Fatalitas tout spécialement,Olivier EYQUEM, sur son site,a indiqué que les 2 coffrets « FILM NOIR » chez SONY sont annoncés pour le 3/11/09.

    D’autre part WILD SIDE annonce pour décembre la sortie de « La femme au portrait » de Fritz Lang, que je considère supérieur à « La rue rouge ».

    Il reste à souhaiter les sorties des autres oeuvres inédites en DVD de la période américaine de Lang.

    Amicalement. Augelmann

    A JJ MANZARENA:

    Pour les films de sous-marins, je vous conseillerai « Brisants humains » de Joseph Peyney avec Jeff Chandler. Pour Aldrich, d’accord avec vous sur les films-miroirs du spectacle; on attend toujours « Le démon des femmes » avec Kim NOVAK;

    Il ne reste

    • Olivier dit :

      Pour info, Wild Side édite bien « La Femme au portrait » mais aux dernières nouvelles le film sera couplé dans un coffret avec « La Rue rouge ». Pour ceux qui avaient déjà l’édition Carlotta, ça fait redite. Peut-être y aura-t-il tout-de-même une édition séparée, I don’t know… Sinon pour Lang période US, « Man Hunt » et « Clash By Night », deux films exceptionnels, sont disponibles en zone 1 sous-titrés français dans des copies plus qu’acceptables. Je viens de visionner « Stranger on the Third Floor », l’une des trois réalisations de Boris Ingster. C’est une petite merveille, considérée par beaucoup comme le premier film noir, avant le faucon hustonien… C’est un film d’une modernité impressionante, le jeu des deux acteurs principaux est étonnement sobre et juste en opposition à celui de Peter Lorre, outré, et représentant l’apport expressionniste dans la distribution. Le célèbre directeur de la photo Nicholas Musuraca a signé la splendide photo, qui devient presque pour ce film, un manifeste de l’entrée de l’expressionisme allemand à Hollywood (il avait travaillé sur plus de 100 films en 1940, et signera la photo de titres significatifs tels « Cat People » et « Out of the Past », deux grands Tourneur, ou bien les fabuleux jeux d’ombres et de lumière du chef-d’oeuvre de Siodmak « The Spiral Starcase », sans oublier « Clash by Night » évoqué ci-dessus).

      • J’ai bien fait d’attendre pour acheter La rue rouge (qu’il faut absolument comparer avec le Renoir pour en comprendre toute la richesse!).
        De Lang,j’attends avec impatience une belle édition de Manhunt en france car c’est l’un de mes 2 ou 3 Lang favoris (ma K7 est toute usée!)et aussi Beyond a reasonable doubt dont la sécheresse stylistique etla rigueur absolue me sidèrent à chaque visionnage. Clash by night m’a moins marqué mais je l’ai vu il y a bien longtemps.

      • Catherine dit :

        Bonjour

        Il est regretable que les films de Fritz Lang ne sortent qu’au compte-goutte, j’attends toujours « Man Hunt » et « While the City Sleeps / La 5e Victime »…en zone 2 car ma machine ne lit pas les zone 1.
        J’ai enfin trouvé « Rendez-Vous avec la Peur »(Z.2) de Tourneur via un vendeur Anglais sur E-bay, mais à y regarder de près, le disque est une copie, enfin bon je l’ai quand même (il y a dessus les 2 versions UK et US)
        Sinon j’ai pu voir qu’il existe un coffret comprenant « Hangover Square » et « The Lodger » de John Brahm….mais en zone 1 uniquement (sob !!), deux films que j’aimerai beaucoup découvrir.
        Quelqu’un sait-il si « Ambre » et « The Fan » de Preminger ont une chance de voir le jour via un éditeur Français ??

        Catherine.

      • Pierre dit :

        « Beyond a reasonable doubt » est également un des films de Lang que je mets au sommet. Quel scénario diabolique ! J’ai moins de chance que Jean Jacques Manzanera car je ne l’ai vu qu’une fois, il y a longtemps, au Cinéma de Minuit, programmé dans le même cycle que son film jumeau, « While the city sleeps » tourné la même année par Lang et toujours avec Dana Andrews (un de ces acteurs des années 40-50 bien trop sous-évalués). C’est anecdotique mais à la même époque, j’avais découvert deux autres films tournés à la suite par un autre grand réalisateur avec un même acteur principal et reçu également une grosse claque. C’était lors de la ressortie en salle des « Ruelles du malheur » et du « Violent » de Nicholas Ray avec Bogart. Là, le choc, ce fut avec « Le violent ».

  29. J’oubliais malencontreusement dans la liste Welcome de Ph Lioret qui n’est pas nécessairement un chef d’oeuvre absolu mais prouve avec justesse,rigueur et sensibilité que les Français ne laissent pas nécessairement aux Américains , aux Anglais ou aux Italiens le champ du social et celui du politique.

  30. Mille excuses pour l’erreur: je pensais bien sûr à birdman from Alcatraz… car l’homme aux oiseaux n’a pu s’évader si ce n’est par son imagination et par son savoir, contrairement au personnage de Clint dans L’évadé d’Alcatraz. Je n’ai pas cité celui-ci n’en ayant qu’un souvenir à la fois confus et mitigé…
    Filmer la réclusion carcérale est un exercice que réussissent des cinéastes profondément attentifs à la question de l’espace: c’est donc un exercice que j’imagine difficile au moins autant que les films de sous-marins qui ne comptent pas beaucoup de vraies réussites (le Das boat de Petersen ne m’a guère emballé et pourtant on le cite comme le meilleur du genre… à comparer avec la rigueur d’un hitchcock avec la barque de Lifeboat). Audiard est donc l’un de nos tous meilleurs cinéastes actuels mais ce n’est pas nouveau… il s’agit d’une éclatante confirmation!
    c’est le troisième film « français » (seulement !) cette année avec Dans la brume électrique et l’inégal Bancs publics de Podalydès que j’aime énormément d’habitude! En attendant des petits jeunes comme Rivette, Resnais…

  31. Puisque le cheminement Cinéma en salles/DVD peut se manifester ici, j’aimerais signaler aux internautes le fort justement célébré Un prophète de J Audiard, un sommet de « film de prison » si tant est que ceci soit un genre en soi.
    Tout y est impressionnant: rigueur scénaristique (le héros n’est pas sans rappeller le stratège acrobate Tom dans Millers’s crossing des Coen: capable de jouer les uns contre les autres sur le fil du rasoir, aau poker), choix chromatiques, sens de l’espace, libertés plastiques quasi expérimentales, interprétation fulgurante.
    Il vient rejoindre les épures que sont Le trou de Becker et Un condamné à mort s’est échappé de Bresson,le très émouvant et dynamique l’évadé d’Alcatraz de Frankenheimer (merci B tavernier d’en avoir signalé la splendeur pour de jeunes cinéphiles qui aurainet passé leur chemein sur le nom de ce cinéaste qui eut effectivemnt ses très grands moments),l’halluciné Shock corridor de Fuller,l’expérimental Ghosts of the civil dead de J Hillcoat (auteur méconnu dont on devrait réentendre parler pour son adaptation à venir de the road de C Mac Carthy) et enfin le très sensoriel Hunger de S mac Queen dont j’avais déjà signalé l’importance.
    Nombre de ces films existent en DVD dans des éditions remarquables (Shock corridor, hunger ) ou plus minimalistes (Alcatraz). Révisez vos classiques et vérifiez en salles que audiard est décidément devenu l’un de nos très grands!!!

    • Olivier dit :

      A J.J. Manzanera : je reviendrai sur le coffret Kon Ichikawa un peu plus tard, n’ayant pas encore visionné le tout… mais me permets déjà de vous signaler une petite étourderie : « L’Evadé d’Alcatraz » (1979), est un film de Don Siegel, « Le Prisonnier d’Alcatraz » (1962), est lui, bien signé de Frankenheimer. Personnellement j’aime énormément les deux. Le film de Siegel pour sa sécheresse, son âpreté, ses dialogues minimalistes et bien-sûr Eastwood, celui de Frankenheimer, pour son scénario, ses dialogues, la relation Karl Malden / Burt Lancaster et l’attachement que l’on éprouve vis-à-vis du personnage du prisonnier ornithologue incarné par Lancaster. J’ai revu « Le Trou » de Becker la semaine dernière : quelle merveille ! Un concentré, une épure, un joyau de film de prison. Le plus beau film du cinéma français pour Melville, avis que l’on peut sinon partager, en tout cas comprendre aisément. Tout-à-fait d’accord avec vous sur le Audiard, il faut aller le voir. Très réaliste d’un côté (les choix radicaux pour la survie en milieu carcéral) et complètement barré d’un autre (la scène du rêve, la virée marseillaise), un film qui procède d’un vrai projet de cinéma on s’en doute, on le sait, mais qui propose une grammaire filmique qui semble s’inventer au fur et à mesure que l’on suit le parcours de ce jeune prisonnier, incarné par Tahar Rahim, un nom à retenir.

  32. Pierre dit :

    Ca fait plaisir de lire le nom de Douglas Slocombe, un de ces noms magiques qui font écarquiller les yeux d’avance quand ils apparaissent sur un générique. Il doit être l’un des derniers représentants de l’âge d’or des grands chefs op’ britanniques qui compte aussi Nicolas Roeg, Gerry Fischer, Geoffrey Unsworth, Ted Scaife, Jack Hildyard… Spécialiste du noir et blanc cousu main (« The Servant », « Freud »…), il est ensuite passé à la couleur avec la même réussite, souvent pour des reconstitutions historiques ou des films rétro et/ou baroques (« Gatsby », « Le bal des vampires », « Un lion en hiver »…). Il a effectivement achevé sa carrière avec la trilogie des « Indiana Jones ».

    Dommage qu’il n’existe pas d’édition DVD du très bizarre « Boom! » de Joseph Losey (1968), qui n’est pas un chef d’oeuvre (sinon du kitsch) mais vaut le coup d’oeil en grande partie grâce à Slocombe. Tourné dans une villa surmontant les falaises sardes avec une distribution elle aussi très haute en couleurs et en excès. Au duo cyclonique – et parfois pénible – formé par Liz Taylor et Richard Burton s’ajouta l’un des plus excentriques touche-à-tout imaginables en la personne de Noël Coward. Plus Michael Dunn, un petit homme de très grand talent plus connu chez nous pour avoir incarné le génial Dr Miguelito Lovelace de la série « Les mystères de l’Ouest ». Et je m’en voudrai de ne pas signaler la présence de Joanna Shimkus dont la trop courte filmographie vaut d’être parcourue dans son intégralité, à commencer par sa première apparition dans « De l’amour » de Jean Aurel en 1964 dont le DVD de très bonne qualité est disponible à un prix ridicule. Joanna Shimkus, qui pourrait ramener à un film de… (Non, promis – « Raymond Bernard, Sam Peckinpah, si je mens je vais en Henri-George Clouzot ! » – je n’en profiterai pas pour parler de Tarantino). Autre bonne raison d’espérer revoir « Boom! » en DVD : la splendeur de la musique de John Barry, au sommet de son art, notamment lors d’une des dernières scènes lorsque Burton fait tomber un diamant dans son x-ième verre, face à la tempête en marmonnant, plus shakespearien que jamais le titre du film.

    Losey évoqua ce tournage de façon très amusante dans ses entretiens avec Michel Ciment alors qu’il n’a pas du rigoler tous les matins en se levant pour rejoindre le plateau. Surtout quand on sait que le scénario était de Tennessee Williams.

    Pas de DVD de « Mr Ripois » ? Encore un manque à combler. D’autant plus que c’est peut-être la meilleure interprétation de Gérard Philippe au cinéma. Et puisqu’il a déjà été question de René Clément dans ce blog, j’ai vu que « La maison sous les arbres » n’aurait été qu’un temps disponible en édition anglaise ou australienne sous son titre américain « The deadly trap ». Je l’ai vu récemment à la télévision et je pense qu’il a fait mieux. J’ai surtout été amusé de voir un Frank Langella débutant (qui semble un peu perdu) et été une nouvelle fois ébloui par la fantastique photogénie de la fée Dunaway qui provoque la persistance rétinienne à chaque gros plan.

    • Belle idée qu’insister sur l’importance des chefs opérateurs britanniques comme D Slocombe dont je ne pensais pas avoir vu autant de films avant de lire votre liste (y compris la trilogie des indiana jones à la photographie disons… inégale!). Le travail sur le Polanski comme sur les deux losey est effectivement admirable.
      le chef op’ que je n’en finis pas d’admirer ces dernières années est F Francis que ce soit en visionnant et revisionnant The innocents de Clayton ou en mesurant le grand écart opéré pour Lynch entre le N et B d’Elephant man et les couleurs et lumières soit naturalistes soit très picturales de Straight story, film admirable qui ne prend pas une ride 10 ans après (Lynch vaut bien mieux que ce bizarre fourre-tout que constitue Inland empire que je n’espère pas voie sans issue possible! DVD chez Canal+ bien conçu avec Chion qu’on aimerait voir intervenir plus fréquemment dans des boni compte tenu de ses passionnants ouvrages sur le son,sur Tati, lynch, Mallick ou Kubrick).
      Signalons un dossier sur Aldrich dans ma revue préférée Positif: moult artcles confirment l’importance du bonhomme y compris dans ses films-miroirs du spectacle. Pas de véritable mise en avant de L’empereur du nord que je persiste à placer très haut dans sa filmo: DVD minimaliste question boni chez Opening mais transfert « correct ». je pense acquérir the big knife: certains l’ont-ils visionné? quid du transfert(à la TV, les copies étaient un peu désastreuses), des boni?

      • Olivier dit :

        Copie très correcte de « The Big Knife » chez Carlotta. Les bonus sont intéressants sans plus… Il y a une bande annonce et une présentation de Marc Cerisuelo qui est philosophe, docteur en études cinématographiques, professeur à l’université de Provence. Il est l’auteur, notamment, de “Preston Sturges ou le génie de l’Amérique” (Éd. PUF, 2002). Mais pour parler franchement cette présentation est un peu ronflante…

  33. Je vais m’employer à ne plus susciter la montée au créneau des admirateurs de QT car il s’agit d’être constructif et de parler de DVD ici!
    Quitte à enfoncer des portes ouvertes, j’aurais voulu attirer l’attention des internautes sur la manière exceptionnelle dont Wild side a servi l’oeuvre de Kurosawa qu’il s’agisse de chefs d’oeuvre reconnus (Le château de l’araignée, Barberousse)ou de splendeurs honteusement méconnues (le quasi expérimental Dodes’kaden entre pictorialisme et rendu naturaliste de la vie d’un bidonville, le très ludique et nerveux Sanjuro). cette collection m’a permis de découvrir l’ampleur vraiment exceptionnelle de deux films que j’hésite à qualifier de polars: Entre le ciel et l’enfer et Les salauds meurent en paix.
    Ran a été fort bien servi par studio canal: j’ai retrouvé l’éclat des couleurs d’un film terrassant de beauté découvert en salles lors de mes quinze ans (l’une de mes premières claques), admiré la restitution d’une bande son d’une précision inouie (qu’il s’agisse de la BO de T takemitsu, des sons se découpant sur le silence, du rendu des batailles précurseur de bien des scènes d’anthologie à venir) et des boni indispensables (à commencer par AK de chris marker, une oeuvre en soi remarquable et non un « making of »).
    Zéro quasi pointé pour MK2 et son édition du sublime Dersou Ouzala qu’il s’agisse de l’état de la copie assez semblable aux copies vues en salles il y a 15- 20 ans (donc un tantinet abîmées), d’une bande son parfois mal calibrée, de boni assez maigrelets sans parler de la coupure du film opérée entre les deux galettes (aussi agaçante et absurde que celle de Il était une fois en amérique).
    Les sept samourais chez les films de ma vie propose un travail honnête sans être exceptionnel mais je ne connais pas l’état des copies du film et le travail de restauration opéré. Une analyse magistrale de Douchet et un doc conséquent d’Adam Low sur kurosawa avec des archives passionnantes.
    PS: A B tavernier: j’ai cru voir le nom de C Mungiu dans le générique de Capitaine Conan… si c’est bien le même que celui de Quatre mois…, quels furent vos rapports sur le tournage et en quoi était-il déjà prêt à s’inscrire dans ce qui allait être un sursaut pour le moins passionnant du cinéma roumain?
    Par ailleurs,je trouve le double DVD de Conan fort bien fait et généreux en boni de qualités (surtout le commentaire audio,les scènes coupées le making off qui montre combien ce tournage fut riche … mais difficile!)

  34. Harry Lime dit :

    Encore deux mots à propos de l’oeuvre de Tarantino: dans un post précédent, M.Manzanera l’opposait aux oeuvres de Leone et Peckinpah. Mon intuition est plutôt celle d’une filiation entre eux. Leone recycle les vieilles images du western pour les vider de leur contenu et l’oeuvre de Peckinpah (pas Coups de Feu dans la Sierra qui est encore classique et excellent, mais dès la Horde sauvage en tout cas) me semble être d’un tonneau similaire. La différence humaine entre le bon, la brute et le truand d’une part ou les multiples protagonistes de The Wild Bunch ne me semblent pas bien claires, mais peut-être ai-je mauvaise vue ! Le desespoir de Peckinpah est toutefois plus touchant que le cynisme jovial de Leone ou de Tarantino. A Pierre, dans son post du 9.9.09,ce qui me gêne chez QT, ce n’est pas que ce type de cinéma existe, mais qu’il tend à devenir la norme dominante. Or, un cinéma qui n’est que dans l’effet, le clin d’oeil et le recyclage est à mon avis un peu mortifère. Il me semble que c’est être plus fidèle au cinéma de ses illustres ainés que de tenter, même maladroitement, de le vivifier.
    Sinon, je signale avoir vu un film d’Hideo Gosha (le premier de ma vie) et c’est aussi le 1er de Gosha (Trois samourais hors-la-loi); au vu de ce que j’ai écrit ci-dessus, je suis intéressé mais ambivalent. Tout ce qui ressemble à du Kurosawa me semble excellent, tout ce qui tend le film vers du Leone m’a moins convaincu. Mais, gaillardement, je vais continuer mon exploration.
    Pour info, j’ai vu également un petit film d’horreur de 1961 intitulé « Hurler de Peur » de Seth Holt, avec notamment Christopher Lee dans un rôle secondaire. Produit par la Hammer, le film est remarquable à mon avis. Le scénario tient la route, malgré un petit côté prévisible, mais surtout la photo de Douglas Slocombe est magnifique. Slocombe a notamment fait la photo de Il pleut toujours le dimanche, L’homme au Complet Blanc, Kind Hearts and Coronets, etc…et même un Indiana Jones sauf erreur. Si ma mémoire est exacte, il apparait dans les bonus du coffret Ealings…Tiens, à propos, à quand un numéro 2 ?
    Parmi les autres films récemment sortis en DVD, j’ai vu pour la 1ère fois La Baby-Sitter, de René Clément, un cinéaste que j’aime habituellement beaucoup. Je connaissais la mauvaise réputation de ce dernier film de Clément, mais je me disais que cela devait être du à une conspiration « nouvelle-vaguiste » à son encontre, poursuivie au fil des années par une cohorte de perroquets. J’aimerais pouvoir le dire, mais hélas, il n’en est rien. Le scénario est invraisamblable au possible, le caractère cosmopolite de la distribution catastrophique, tout va à vaut-l’eau. Dommage. Mais à quand une édition DVD de Monsieur Ripoix ? (qui sauf erreur de ma part n’existe même pas en vhs !)

  35. Pierre dit :

    Par rapport au commentaire de Jean Jacques Manzanera du 31 août :

    Je comprends tout à fait qu’on puisse trouver le cinéma de Tarantino limité, plein d’effets, de clins d’oeil et de recyclages. Un cinéma de geek comme il le reconnaît lui-même. Mais c’est justement sa marque, celle d’un grand gamin qui a longtemps bavé devant la vitrine d’une pâtisserie, l’a braquée pour en dévorer les étalages et est devenu lui-même pâtissier. Je ne pense pas qu’il prétende faire de la nouvelle cuisine, plutôt à renvoyer l’ascenseur (d’où son goût pour exhumer d’anciennes gloires du cinéma de genre, Lawrence Tierney, Pam Grier, Kurt Russell…). Dans un des suppléments du DVD de « Boulevard de la mort », il avoue avoir la prétention de réussir des séquences classiques, non pas en surpassant ses maîtres mais de telle façon qu’elles restent mémorables.
    Quant à l’expression « il a la carte », je me demande si elle ne serait pas plutôt de Philippe Noiret… Ceci dit, il est exact que Tarantino l’a, ajouté au fait qu’il est ce qu’on appelle un « bon client » (cf par exemple son entretien avec le critique de cinéma Elvis Mitchell dans l’émission « Sous influence »).

  36. Pierre dit :

    Sur ma lancée des souhaits de diamants noirs en DVD, j’ai un souvenir marquant du « Vicki » de Harry Horner (1953), remake du « I wake up screaming » de Bruce Humeberstone (qui n’était pas mal lui aussi) avec un Richard Boone de gala en flic brutal amoureux transi, situation qui m’a toujours fait penser à celle de « Laura », d’autant plus qu’il y est également question d’un portrait de femme. Apparemment, la Fox l’avait édité il y a quelques années en zone 1.

  37. miedfry dit :

    Pour détourner la discussion de la Querelle Tarantino (« ils en ont parlé! » aurait on dit il y a 110 ans), une petite question: Alain Cavalier est un cinéaste original qui mériterait que son oeuvre soit visible en DVD (notamment ses premiers films – je pense au combat dans l’île, l’insoumis et mise en sac – mais certains de ses films récents sont aussi introuvables)
    par exemple, y a t il une chance de trouver « mise à sac » un jour en DVD? pourtant restauré par Pierre L homme en 2008 pour la Cinémathèque Française. Je connais des fans US de Richard Stark-Donald Westlake (auteur du roman d’origine) qui seraient ravi.
    moi aussi

  38. fatalitas dit :

    rectification, le Quine n’est pas dans le coffret, c’est Five against the house à la place. « Pushover » sera proposé dans le deuxieme coffret Film Noir qu’a prevu de sortir Sony, dans quelques mois.

  39. Le tombeau des lucioles fut rélisé bien sûr par Isao takahata et non par Hideo Nakata (ring, Dark water). pardon à tous!

  40. Le coffret Kon Ichikawa semble alléchant. pourriez-vous, Olivier, parler de ces oeuvres que je ne connais absolument (je n’ai vu que la harpe de birmanie il y a fort longtemps et dans une copie horrible à la cinémathèque!) pas et des boni que comportent les DVD?
    j’aimerais attirer l’attention des blogueurs sur les DVD de K yoshida même si je ne les ai pas encore tous acquis: Eros+massacre est un chef d’oeuvre absolu dont je vous reparlerai (copie magnifique et boni très instructifs)et Femmes en miroir est, avec Pluie noire de imamura et Rhapsodie en aout de kurosawa l’un des jalons « mémoriaux » sur Hiroshima/Nagasaki qui me semblent indispensables (sans oublier Le tombeau des lucioles de hideo nakata en animation!). Le livre de Yoshida sur Ozu-Ozu ou l’anticinéma paru chez actes sud/institut lumière- est important à mes yeux: clair,personnel, quasi poétique parfois. L’un des plus beaux hommages de cinéaste à cinéaste qui soient avec le Hitchcock/ Truffaut.

    • Olivier dit :

      Parmi tous ces films consacrés à Hiroshima ou Nagasaki, il faut absolument connaître « Les Enfants de Nagasaki » (1983), un véritable chef-d’oeuvre de Keisuke Kinoshita, cinéaste contemporain de Kurosawa (vie et carrière), dont les films sont à redécouvrir d’urgence. mk2 propose en DVD 6 films de Kinoshita incluant « Les Enfants de Nagasaki » : « La Rivière Fuefuki » (1960), film historique absolument bluffant d’originalité, « Un amour éternel » (1961), chronique mélodramadique qu’un Sirk n’aurait pas reniée, « 24 prunelles » (1954), chronique très réussie d’une institutrice et ses élèves, avant, pendant et après le second conflit mondial, « Carmen revient au pays » (1951), comédie musicale un peu kitch et film le plus faible du lot, et enfin « La Ballade de Narayama » (1958), première adaptation réussie de la nouvelle de Shichirô Fukazawa, avant celle qu’Imamura signera en 83.

  41. fatalitas dit :

    pour Mikhailkov, Potemkine n’a prevu de sortir que 7 longs metrages, et pas 10 ou 11.
    Sinon, concernant le coffret Film Noir que va sortir Sony, qui, outre le Richard Quine, proposera « The Big Heat », « The Lineup », « The Sniper » et « Murder by contract », il n’aura pas de sous-titres, et c’est dommage de constataer que chez cet editeur, c’est un peu la loterie pour la presence de sous-titres dans notre langue.
    Ludwig, le crepuscule des dieux existe deja en dvd zone 2 -il etait sorti en kiosque dans une collection Romy Schneider- et sort enfin dans le commerce fin octobre, debut novembre, chez Studio Canal , il me semble.

    • Olivier dit :

      Oui, oui, toutes mes excuses pour Mikhalkov, vous avez raison (en fait, les titres des films proposés se répètent plusieurs fois sur les visuels des coffrets…, j’en ai vu 11 là où il n’y en a que 7). Sinon, j’avais vu la prévision de sortie pour « Senso » mais pas « Ludwig » (qui sort le 20 octobre chez Studio Canal), merci de la précision.
      Pour les amateurs de bons films méconnus, allez donc regarder sur le site http://www.lesfilmsduparadoxe.com. Cet éditeur qui propose de biens belles choses (Les documentaires de Sokourov, les premiers films de Kiarostami…) vient de sortir deux films d’Eduardo de Gregorio : « Sérail » (1976) avec Leslie Caron, Bulle Ogier, Marie-France Pisier et Corin Redgrave, et surtout « La Mémoire courte » (1979) avec Nathalie Baye, Bulle Ogier et Philippe Léotard, ainsi que plusieurs réalisateurs employés « alla Wenders » dans de petits rôles lors des différents flashback, dont Jacques Rivette, Benoît Jacquot et Frédéric Mitterand. Il s’agit d’une superbe et sobre déclinaison sur le thème des chasseurs de nazi, et notamment ceux qui se sont cachés (et ont été cachés) en Argentine, pays natal du réalisateur. Un film qui a un peu pâti du fait de ne pas être sorti dans la foulée de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes (où il connut un beau succès) et qui vient se placer en très bonne place aux côtés de films comme « Fatherland », « Le Criminel », « Ces garçons qui venaient du Brésil » ou « Marathon Man »…

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