Lectures : des westerns, des romans noirs et Shakespeare

11 mai 2016 par - DVD

LECTURES

duhautdescieuxParmi tous ceux qui ont débattu sur les mérites d’EL DORADO, il va bien y en avoir un ou deux qui vont se reporter au magnifique roman de Harry Brown, DU HAUT DES CIEUX LES ÉTOILES que j’ai fait traduire chez Actes Sud. Ne serait-ce que pour comprendre pourquoi Hawks n’a pas osé, contrairement à sa scénariste, affronter le roman. Il est passionnant d’analyser les sources romanesques des films, ce qu’on ne faisait qu’avec les chefs d’œuvre de la littérature, Stendhal, Hugo, Balzac, Maupassant, Melville, Faulkner. C’est plus juste et payant pour « les films de genre ». On s’aperçoit ainsi qu’affronter la complexité du Guthrie de LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS revitalise Hawks, lui permet d’explorer de nouveaux territoires dans THE BIG SKY (abondance des extérieurs, nationalités diverses). A l’époque d’EL DORADO, il se replie davantage sur des formules qu’il a déjà utilisées et c’est ce qui le différencie de Huston. Il est donc fascinant de repérer ce qui a pu lui faire peur.

Dans un autre ordre d’idée, la lecture du PASSAGE DU CANYON prouve nettement que certains partis pris, loués par Lourcelles, existaient d’abord chez Ernest Haycock et que l’idée de génie, la preuve d’intelligence, a été de les préserver, de les respecter, de savoir qu’en les respectant on faisait une œuvre originale. Est-ce dû au producteur Walter Wanger, à Jacques Tourneur ? Et pour L’AVENTURIER DU RIO GRANDE, comparer le magnifique livre de Tom Lea et le film permet de mettre en avant l’intelligence, l’invention respectueuse de l’adaptation.

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Chez Gallmeister, je ne saurais trop recommander les romans d’Edward Abbey, à commencer par THE BRAVE COWBOY (SEULS SONT LES INDOMPTÉS) qui donna lieu au film du même nom. Mais découvrez LE GANG DE LA CLÉ À MOLETTE, LE FEU SUR LA MONTAGNE, DÉSERT SOLITAIRE. Edward Abbey est un auteur formidable anarchiste, décapant, un des maîtres de la contre-culture.

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Pour vous divertir et provoquer rires et sourires, je conseille LE BOUQUIN DES MÉCHANCETÉS (Laffont) de François-Xavier Testu : on y trouve un florilège de répliques hilarantes, de boutades, de saillies assassines. Sur ce sujet Clémenceau et Churchill sont des experts. Ce dernier disant, je crois, à Lloyd George qui voulait aller aux toilettes : « C’est au bout du couloir, vous verrez une porte marquée Gentlemen. Vous entrerez quand même. »

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THANK YOU, SHAKESPEARE ! est un livre revigorant de Philipe Torreton où il analyse le combat passionnant que doit mener un acteur pour apprivoiser Shakespeare. Nulle théorie. On est dans le concret. Torreton met les mains dans le cambouis et nous parle de la lutte qu’il faut mener pour apprivoiser une tirade comme « Être ou ne pas être », la dégager de sa gangue culturelle, de son statut de tirade, retrouver son énergie initiale.

Il faut louer l’extraordinaire travail, la prodigieuse documentation qu’a amassé Pierre Gervasoni dans sa vibrante, passionnante biographie HENRI DUTILLEUX (Actes Sud). On y découvre mille détails excitants ou cocasses, comme par exemple cette lettre enthousiaste de Micheline Dax qui venait d’écouter une des premières œuvres de Dutilleux à la radio.

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Je me suis plongé dans L’ÉPERVIER DE MAHEUX de Jean Carrière et c’est un régal. Les phrases sont drues, charnues, gouteuses. Les sentiments rugueux et puissants. Quel souffle, quelle vision. Je vais me ruer sur d’autres Carrière. Quelques titres :

  • Jean Giono, Paris, La Manufacture, 1985
  • Les Années sauvages, Paris, Laffont/Pauvert, 1986
  • Julien Gracq, Paris, La Manufacture, 1986
  • Le Prix d’un Goncourt, Paris, Laffont/Pauvert, 1987 (publié sous le titre « Les Cendres de la gloire » aux Éditions France Loisirs)
  • L’Indifférence des étoiles, Paris, Laffont/Pauvert, 1994
  • Sigourney Weaver, portrait et itinéraire d’une femme accomplie, Paris, La Martinière, 1994

Ce dernier titre laissant rêveur.

Il faut absolument lire les ouvrages de Gilles Kepel, analyste passionnant, cultivé et super bien informé. En particulier TERREUR DANS L’HEXAGONE.

Et je suis revenu à Mario Rigoni Stern, un de mes auteurs de prédilection dont il faut avoir lu tous les titres, souvent publiés à La Fosse aux Ours, du SERGENT DANS LA NEIGE qui raconte l’odyssée des soldats italiens pendant la campagne de Russie en 1942, à LA DERNIÈRE PARTIE DE CARTES, L’ANNÉE DE LA VICTOIRE :

  • En guerre : campagnes de France et d’Albanie, 1940-1941 – 1971  (La Fosse aux Ours, 2000 ), dans lequel je suis plongé
  • Le Vin de la vie – 1986 (La Fosse aux Ours, 2002)
  • Pour Primo Levi – 1987 (La Fosse aux Ours, 2007)
  • Le Livre des animaux – 1990 (La Fosse aux Ours, 1999)
  • En attendant l’aube – 1994 (La Fosse aux Ours, 2001)
  • Lointains hivers (Inverti lointain), traduit par Joël Gayraud et Marilène Raiola (Mille et une nuits, 2000)

Ses récits de captivité possèdent la lucidité, la force, la générosité de Primo Levi et ses évocations de la Nature sont magistrales.

enguerre  sergentdanslaneige

Évidemment, je me suis rué sur le dernier Jean Rolin, PELELIU, nom d’une île du Pacifique où eut lieu un débarquement américain dans la guerre du Pacifique aussi sanglant qu’inutile. J’en parle dans mon texte sur Tom Lea qui l’a couvert. Le début du Rolin est foudroyant avec l’évocation de cet Américain qui prévoit la guerre avec les Japonais, réfléchit à un système de combat, de débarquement qui sera celui que pratiquera MacArthur, veut explorer les îles pour regarder leur infrastructures dans une mission secrète. Malheureusement, il est dépressif et alcoolique et raconte à tout le monde constamment, le but et les objectifs de sa mission pendant des mois. Personnage extravagant.

A lire également, le recueil de critiques de films de Pierre Bost, LA MATIÈRE D’UN GRAND ART. ÉCRITS SUR LE CINÉMA DES ANNÉES 1930 (Éditions La Thébaïde),‎ complément indispensable au passionnant FLOTS D’ENCRE ET FLOTS DE MIEL. Ces textes incisifs, concis, écrits dans une belle langue révèlent un esprit fin, cultivé, curieux, exigeant qui pose des questions essentielles : comment filmer la guerre, la violence, la mort ?

battues  grossir le ciel

Durant le festival QUAIS DU POLAR, j’ai découvert plusieurs romans noirs passionnants écrits par des auteurs français comme BATTUES d’Antonin Varenne, GROSSIR LE CIEL de Franck Bouysse qu’on m’a présenté comme le Giono du polar (il est de Haute-Vienne) et DES NŒUDS D’ACIER de la talentueuse Sandrine Colette. J’ai aussi discuté avec Richard Price (j’avais beaucoup aimé le scénario et les dialogues de MÉLODIE POUR UN TUEUR et il a collaboré à THE WIRE et à TREME) et vous pouvez vous ruer sur THE WHITES.

 thewhites

Commentaires (164)

 

  1. Edward dit :

    A B.T.:
    J’imagine qu’il a dû y avoir des projets ou des tentatives d’adaptation du GANG DE LA CLEF A MOLETTE; en avez-vous connaissance ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Edward
      Certainement mais je n’en ai pas connaissance

      • Edward dit :

        J’ai trouvé quelque chose : en lisant le synopsis de NIGHT MOVES, un film de 2013 de Kelly REICHARDT, il m’a semblé être fort inspiré du livre d’Edward Abbey. Sur la page anglaise de wikipedia sur ce film, j’ai trouvé ceci : « Edward R. Pressman Film filed a lawsuit in September 2012, demanding that filming cease because of too many similarities to Edward Abbey’s novel The Monkey Wrench Gang, planned to be adapted into an authorized film by Henry Joost and Ariel Schulman. The lawsuit charged: By way of example only, both works feature the targeting of a dam for destruction by means of ammonium fertilizer-laden boats. In the Novel, the principal bomb-maker is a beer-guzzling veteran who served overseas as a Green Beret, where he acquired his knowledge of explosives. The bomb-maker in Night Moves is a beer-guzzling veteran who served overseas as a U.S. Marine, where he acquired his knowledge of explosives. Both the Novel and Night Moves also feature a 20-something woman who starts out as a companion of another member of the group but develops a sexual relationship with the bomb-making veteran, despite his initial objections to her participation in the group’s illegal activities.
        The case was resolved through « negotiations behind the scenes », according to The Hollywood Reporter, and the action was dismissed on February 1, 2013″
        Je suppose que PRESSMAN a abandonné son projet …

  2. Si vous avez aimé « L’ Epervier de Maheux », je vous recommande « La Caverne des Pestiférés », ceci même si le début ressemble un peu trop à celui du « Hussard sur le Toit », de Giono. Ce pauvre Jean Carrière ne s’ est jamais remis du Goncourt et ses premiers romans restent les meilleurs.

  3. ballantrae dit :

    Disons le tout net: du haut des cieux , les étoiles de Harry Brown est un grand roman.Pas un « grand roman de genre western » un grand roman tout court qui n’a pas à rougir d’apparaître quelque part après Faulkner et Steinbeck , quelque part avant R Banks et Cormac Mac Carthy: il est de la même eau, celle des grands romans américains qui tutoyant l’édification d’un pays tutoient le mythe.

    Comme dans nombre de grands westerns, il y est question d’un territoire apparemment apprivoisé puisque le début du roman nous donne à voir un lieu paisible avec ses histoires de voisinage, ses familles unies, ses couples mal assortis, son fils prodigue aussi et son héroine devenue « putain respectueuse » sans même s’en apercevoir.

    Une course de cheval plus tard sourd la violence jusqu’alors latente qui semble comme inscrite au final dans la topographie du lieu: une histoire de source disparue deviendra un déclencheur officiel d’une lutte fratricide aux conséquences imprévisibles.Huit jours seulement s’écoulent mais cette semaine pourtant printannière ne sera pas comme les autres: certains survivront, d’autres non.Opportunité pour certains, verdict de mort sans appel pour d’autres…ébahissement face au sang versé avec autant de rapidité et de facilité pour tous. Des pages remarquables et jamais répétitives surgissent nous amenant à revoir des scènes parmi les plus remarquables du genre: la mort de Slim Picket près de la rivière dans Pat Garett et Billy le Kid, la mort du jeune cowboy dans Unforgiven, celle du chef de gare dans Heaven’s gate.

    Et ces moments de folie où la soif de vengeance s’empare d’un individu ou d’un groupe: le duel Arch (Achille) /Hallock (Hector) est homérique au sens premier du terme puisque la disparition du jeune Pace (Patrocle) engendre une spirale de vengeance.D’ailleurs Cora ne ressemble t’elle pas à Cassandre? Et Ellen n’est jamais qu’une héritière d’une autre Hélène…

    Mais ne nous trompons pas, si Harry Brown connait bien ses classiques il n’en fait pas un calque: il s’en souvient pour mieux concevoir son propre retour aux mythes d’un pays en construction.La nature est magnifiquement vibrante dans Du haut des cieux que ce soit lors d’une attaque nocturne, lors d’un duel sous un orage ou dans cette belle ouverture si simple et poétique (chp 24): « L’aurore monta comme une marée de roses, puis le soleil s’éleva dans le ciel bleu delphinium.Une semaine s’était écoulée depuis que tous s’étaient réunis dans la prairie pour fêtre la majorité de Luke Randal.Ce dimanche de fête, sept jours plus tôt, le temps avait paru idéal, mais à présent la nature se surpassait, révélant des merveilles de lumière qui soulignaient la morne imperfection de ce qu’elle avait offert une semaine avant.Lavés et réunis par le déluge de la veille, la terre et le ciel brillaient joyeusement dans un chatoiement arc en ciel.Même le bourdonnement des insectes s’élevait comme une exquise petite note.Partout les gorges des oiseaux vibraient et chaque arbre semblait être une explosion de verdure et de chants. » Il y a du Giono ou du Gracq dans cette attention au « chant du monde » non? Du Virgile aussi.

    Et il me faudrait revenir sur la structure complexe mais limpide à la lecture du roman: polyphonie, style presque journalistique pour une série d’événéments comme syncopés en temps réel, dilatations ou accélérations très brusques.

    Et la construction des personnages qui pourraient pour beaucoup effectivement comme vous le dites bien devenir matière à un roman en soi: Arch bien sûr mais aussi Hallock, Maudie ou Ellen, les frères Alan et Mark, etc…

    Un grand roman, j’en suis sûr.Et une adaptation qui n’en est définitivement pas une, à une scène près:El Dorado qui emprunte tellement trop à Rio Bravo.

    Hawks a eu peur de la sexualité simple et vraie du roman (frustrations, désir, cocufiage, inceste, mais je retiens d’abord cette passion tendre et physique entre Maudie et Arch), de la manière de rendre inattendue, sans héroisme la question de la violence.Et de ne pas hésiter à sacrifier des personnages attachants qui ne sont pas maîtres de leurs démons (Arch,Mark) du hasard ( Luke,Arch), du destin ( Hallock).

    Bravo Bertrand pour cette collection superbe.continuez à nous surprendre et à nous faire partager ces passions.

    • Alexandre Angel dit :

      Je disais récemment qu’il y avait eu des réactions à la collection « L’Ouest, le vrai » chez Acte Sud. Je continue, sans succès, d’essayer de me rappeler quel blogueur s’était exprimé, en un beau et unique message, sur plusieurs ouvrages (deux ou trois) de la collection.
      Mais, surprise, je n’avais pas lu celui de Ballantrae (qu’il nous livre en quatre exemplaires, d’ailleurs (LOL)).
      Merci à lui!
      Je risque d’y ajouter le mien sur THE BIG SKY, quand je l’aurais fini, incessamment.

  4. ballantrae dit :

    Disons le tout net: du haut des cieux , les étoiles de Harry Brown est un grand roman.Pas un « grand roman de genre western » un grand roman tout court qui n’a pas à rougir d’apparaître quelque part après Faulkner et Steinbeck , quelque part avant R Banks et Cormac Mac Carthy: il est de la même eau, celle des grands romans américains qui tutoyant l’édification d’un pays tutoient le mythe.

    Comme dans nombre de grands westerns, il y est question d’un territoire apparemment apprivoisé puisque le début du roman nous donne à voir un lieu paisible avec ses histoires de voisinage, ses familles unies, ses couples mal assortis, son fils prodigue aussi et son héroine devenue « putain respectueuse » sans même s’en apercevoir.

    Une course de cheval plus tard sourd la violence jusqu’alors latente qui semble comme inscrite au final dans la topographie du lieu: une histoire de source disparue deviendra un déclencheur officiel d’une lutte fratricide aux conséquences imprévisibles.Huit jours seulement s’écoulent mais cette semaine pourtant printannière ne sera pas comme les autres: certains survivront, d’autres non.Opportunité pour certains, verdict de mort sans appel pour d’autres…ébahissement face au sang versé avec autant de rapidité et de facilité pour tous. Des pages remarquables et jamais répétitives surgissent nous amenant à revoir des scènes parmi les plus remarquables du genre: la mort de Slim Picket près de la rivière dans Pat Garett et Billy le Kid, la mort du jeune cowboy dans Unforgiven, celle du chef de gare dans Heaven’s gate.

    Et ces moments de folie où la soif de vengeance s’empare d’un individu ou d’un groupe: le duel Arch (Achille) /Hallock (Hector) est homérique au sens premier du terme puisque la disparition du jeune Pace (Patrocle) engendre une spirale de vengeance.D’ailleurs Cora ne ressemble t’elle pas à Cassandre? Et Ellen n’est jamais qu’une héritière d’une autre Hélène…

    Mais ne nous trompons pas, si Harry Brown connait bien ses classiques il n’en fait pas un calque: il s’en souvient pour mieux concevoir son propre retour aux mythes d’un pays en construction.La nature est magnifiquement vibrante dans Du haut des cieux que ce soit lors d’une attaque nocturne, lors d’un duel sous un orage ou dans cette belle ouverture si simple et poétique (chp 24): « L’aurore monta comme une marée de roses, puis le soleil s’éleva dans le ciel bleu delphinium.Une semaine s’était écoulée depuis que tous s’étaient réunis dans la prairie pour fêtre la majorité de Luke Randal.Ce dimanche de fête, sept jours plus tôt, le temps avait paru idéal, mais à présent la nature se surpassait, révélant des merveilles de lumière qui soulignaient la morne imperfection de ce qu’elle avait offert une semaine avant.Lavés et réunis par le déluge de la veille, la terre et le ciel brillaient joyeusement dans un chatoiement arc en ciel.Même le bourdonnement des insectes s’élevait comme une exquise petite note.Partout les gorges des oiseaux vibraient et chaque arbre semblait être une explosion de verdure et de chants. » Il y a du Giono ou du Gracq dans cette attention au « chant du monde » non? Du Virgile aussi.

    Et il me faudrait revenir sur la structure complexe mais limpide à la lecture du roman: polyphonie, style presque journalistique pour une série d’événéments comme syncopés en temps réel, dilatations ou accélérations très brusques.

    Et la construction des personnages qui pourraient pour beaucoup effectivement comme vous le dites bien devenir matière à un roman en soi: Arch bien sûr mais aussi Hallock, Maudie ou Ellen, les frères Alan et Mark, etc…

    Un grand roman, j’en suis sûr.Et une adaptation qui n’en est définitivement pas une, à une scène près:El Dorado qui emprunte tellement trop à Rio Bravo.

    Hawks a eu peur de la sexualité simple et vraie du roman (frustrations, désir, cocufiage, inceste, mais je retiens d’abord cette passion tendre et physique entre Maudie et Arch), de la manière de rendre inattendue, sans héroisme la question de la violence.Et de ne pas hésiter à sacrifier des personnages attachants qui ne sont pas maîtres de leurs démons (Arch,Mark) du hasard ( Luke,Arch), du destin ( Hallock).

    Bravo Bertrand pour cette collection superbe.continuez à nous surprendre et à nous faire partager ces passions.

  5. ballantrae dit :

    Disons le tout net: du haut des cieux , les étoiles de Harry Brown est un grand roman.Pas un « grand roman de genre western » un grand roman tout court qui n’a pas à rougir d’apparaître quelque part après Faulkner et Steinbeck , quelque part avant R Banks et Cormac Mac Carthy: il est de la même eau, celle des grands romans américains qui tutoyant l’édification d’un pays tutoient le mythe.

    Comme dans nombre de grands westerns, il y est question d’un territoire apparemment apprivoisé puisque le début du roman nous donne à voir un lieu paisible avec ses histoires de voisinage, ses familles unies, ses couples mal assortis, son fils prodigue aussi et son héroine devenue « putain respectueuse » sans même s’en apercevoir.

    Une course de cheval plus tard sourd la violence jusqu’alors latente qui semble comme inscrite au final dans la topographie du lieu: une histoire de source disparue deviendra un déclencheur officiel d’une lutte fratricide aux conséquences imprévisibles.Huit jours seulement s’écoulent mais cette semaine pourtant printannière ne sera pas comme les autres: certains survivront, d’autres non.Opportunité pour certains, verdict de mort sans appel pour d’autres…ébahissement face au sang versé avec autant de rapidité et de facilité pour tous. Des pages remarquables et jamais répétitives surgissent nous amenant à revoir des scènes parmi les plus remarquables du genre: la mort de Slim Picket près de la rivière dans Pat Garett et Billy le Kid, la mort du jeune cowboy dans Unforgiven, celle du chef de gare dans Heaven’s gate.

    Et ces moments de folie où la soif de vengeance s’empare d’un individu ou d’un groupe: le duel Arch (Achille) /Hallock (Hector) est homérique au sens premier du terme puisque la disparition du jeune Pace (Patrocle) engendre une spirale de vengeance.D’ailleurs Cora ne ressemble t’elle pas à Cassandre? Et Ellen n’est jamais qu’une héritière d’une autre Hélène…

    Mais ne nous trompons pas, si Harry Brown connait bien ses classiques il n’en fait pas un calque: il s’en souvient pour mieux concevoir son propre retour aux mythes d’un pays en construction.La nature est magnifiquement vibrante dans Du haut des cieux que ce soit lors d’une attaque nocturne, lors d’un duel sous un orage ou dans cette belle ouverture si simple et poétique (chp 24): « L’aurore monta comme une marée de roses, puis le soleil s’éleva dans le ciel bleu delphinium.Une semaine s’était écoulée depuis que tous s’étaient réunis dans la prairie pour fêtre la majorité de Luke Randal.Ce dimanche de fête, sept jours plus tôt, le temps avait paru idéal, mais à présent la nature se surpassait, révélant des merveilles de lumière qui soulignaient la morne imperfection de ce qu’elle avait offert une semaine avant.Lavés et réunis par le déluge de la veille, la terre et le ciel brillaient joyeusement dans un chatoiement arc en ciel.Même le bourdonnement des insectes s’élevait comme une exquise petite note.Partout les gorges des oiseaux vibraient et chaque arbre semblait être une explosion de verdure et de chants. » Il y a du Giono ou du Gracq dans cette attention au « chant du monde » non? Du Virgile aussi.

    Et il me faudrait revenir sur la structure complexe mais limpide à la lecture du roman: polyphonie, style presque journalistique pour une série d’événéments comme syncopés en temps réel, dilatations ou accélérations très brusques.

    Et la construction des personnages qui pourraient pour beaucoup effectivement comme vous le dites bien devenir matière à un roman en soi: Arch bien sûr mais aussi Hallock, Maudie ou Ellen, les frères Alan et Mark, etc…

    Un grand roman, j’en suis sûr.Et une adaptation qui n’en est définitivement pas une, à une scène près:El Dorado qui emprunte tellement trop à Rio Bravo.

    Hawks a eu peur de la sexualité simple et vraie du roman (frustrations, désir, cocufiage, inceste, mais je retiens d’abord cette passion tendre et physique entre Maudie et Arch), de la manière de rendre inattendue, sans héroisme la question de la violence.Et de ne pas hésiter à sacrifier des personnages attachants qui ne sont pas maîtres de leurs démons (Arch,Mark) du hasard ( Luke,Arch), du destin ( Hallock).

    Bravo Bertrand pour cette collection superbe.continuez à nous surprendre et à nous faire partager ces passions.

  6. ballantrae dit :

    Disons le tout net: du haut des cieux , les étoiles de Harry Brown est un grand roman.Pas un « grand roman de genre western » un grand roman tout court qui n’a pas à rougir d’apparaître quelque part après Faulkner et Steinbeck , quelque part avant R Banks et Cormac Mac Carthy: il est de la même eau, celle des grands romans américains qui tutoyant l’édification d’un pays tutoient le mythe.

    Comme dans nombre de grands westerns, il y est question d’un territoire apparemment apprivoisé puisque le début du roman nous donne à voir un lieu paisible avec ses histoires de voisinage, ses familles unies, ses couples mal assortis, son fils prodigue aussi et son héroine devenue « putain respectueuse » sans même s’en apercevoir.

    Une course de cheval plus tard sourd la violence jusqu’alors latente qui semble comme inscrite au final dans la topographie du lieu: une histoire de source disparue deviendra un déclencheur officiel d’une lutte fratricide aux conséquences imprévisibles.Huit jours seulement s’écoulent mais cette semaine pourtant printannière ne sera pas comme les autres: certains survivront, d’autres non.Opportunité pour certains, verdict de mort sans appel pour d’autres…ébahissement face au sang versé avec autant de rapidité et de facilité pour tous. Des pages remarquables et jamais répétitives surgissent nous amenant à revoir des scènes parmi les plus remarquables du genre: la mort de Slim Picket près de la rivière dans Pat Garett et Billy le Kid, la mort du jeune cowboy dans Unforgiven, celle du chef de gare dans Heaven’s gate.

    Et ces moments de folie où la soif de vengeance s’empare d’un individu ou d’un groupe: le duel Arch (Achille) /Hallock (Hector) est homérique au sens premier du terme puisque la disparition du jeune Pace (Patrocle) engendre une spirale de vengeance.D’ailleurs Cora ne ressemble t’elle pas à Cassandre? Et Ellen n’est jamais qu’une héritière d’une autre Hélène…

    Mais ne nous trompons pas, si Harry Brown connait bien ses classiques il n’en fait pas un calque: il s’en souvient pour mieux concevoir son propre retour aux mythes d’un pays en construction.La nature est magnifiquement vibrante dans Du haut des cieux que ce soit lors d’une attaque nocturne, lors d’un duel sous un orage ou dans cette belle ouverture si simple et poétique (chp 24): « L’aurore monta comme une marée de roses, puis le soleil s’éleva dans le ciel bleu delphinium.Une semaine s’était écoulée depuis que tous s’étaient réunis dans la prairie pour fêtre la majorité de Luke Randal.Ce dimanche de fête, sept jours plus tôt, le temps avait paru idéal, mais à présent la nature se surpassait, révélant des merveilles de lumière qui soulignaient la morne imperfection de ce qu’elle avait offert une semaine avant.Lavés et réunis par le déluge de la veille, la terre et le ciel brillaient joyeusement dans un chatoiement arc en ciel.Même le bourdonnement des insectes s’élevait comme une exquise petite note.Partout les gorges des oiseaux vibraient et chaque arbre semblait être une explosion de verdure et de chants. » Il y a du Giono ou du Gracq dans cette attention au « chant du monde » non? Du Virgile aussi.

    Et il me faudrait revenir sur la structure complexe mais limpide à la lecture du roman: polyphonie, style presque journalistique pour une série d’événéments comme syncopés en temps réel, dilatations ou accélérations très brusques.

    Et la construction des personnages qui pourraient pour beaucoup effectivement comme vous le dites bien devenir matière à un roman en soi: Arch bien sûr mais aussi Hallock, Maudie ou Ellen, les frères Alan et Mark, etc…

    Un grand roman, j’en suis sûr.Et une adaptation qui n’en est définitivement pas une, à une scène près:El Dorado qui emprunte tellement trop à Rio Bravo.

    Hawks a eu peur de la sexualité simple et vraie du roman (frustrations, désir, cocufiage, inceste, mais je retiens d’abord cette passion tendre et physique entre Maudie et Arch), de la manière de rendre inattendue, sans héroisme la question de la violence.Et de ne pas hésiter à sacrifier des personnages attachants qui ne sont pas maîtres de leurs démons (Arch,Mark) du hasard ( Luke,Arch), du destin ( Hallock).

    Bravo Bertrand pour cette collection superbe.continuez à nous surprendre et à nous faire partager ces passions.

  7. ballantrae dit :

    Disons le tout net: du haut des cieux , les étoiles de Harry Brown est un grand roman.Pas un « grand roman de genre western » un grand roman tout court qui n’a pas à rougir d’apparaître quelque part après Faulkner et Steinbeck , quelque part avant R Banks et Cormac Mac Carthy: il est de la même eau, celle des grands romans américains qui tutoyant l’édification d’un pays tutoient le mythe.

    Comme dans nombre de grands westerns, il y est question d’un territoire apparemment apprivoisé puisque le début du roman nous donne à voir un lieu paisible avec ses histoires de voisinage, ses familles unies, ses couples mal assortis, son fils prodigue aussi et son héroine devenue « putain respectueuse » sans même s’en apercevoir.

    Une course de cheval plus tard sourd la violence jusqu’alors latente qui semble comme inscrite au final dans la topographie du lieu: une histoire de source disparue deviendra un déclencheur officiel d’une lutte fratricide aux conséquences imprévisibles.Huit jours seulement s’écoulent mais cette semaine pourtant printannière ne sera pas comme les autres: certains survivront, d’autres non.Opportunité pour certains, verdict de mort sans appel pour d’autres…ébahissement face au sang versé avec autant de rapidité et de facilité pour tous. Des pages remarquables et jamais répétitives surgissent nous amenant à revoir des scènes parmi les plus remarquables du genre: la mort de Slim Picket près de la rivière dans Pat Garett et Billy le Kid, la mort du jeune cowboy dans Unforgiven, celle du chef de gare dans Heaven’s gate.

    Et ces moments de folie où la soif de vengeance s’empare d’un individu ou d’un groupe: le duel Arch (Achille) /Hallock (Hector) est homérique au sens premier du terme puisque la disparition du jeune Pace (Patrocle) engendre une spirale de vengeance.D’ailleurs Cora ne ressemble t’elle pas à Cassandre? Et Ellen n’est jamais qu’une héritière d’une autre Hélène…

    Mais ne nous trompons pas, si Harry Brown connait bien ses classiques il n’en fait pas un calque: il s’en souvient pour mieux concevoir son propre retour aux mythes d’un pays en construction.La nature est magnifiquement vibrante dans Du haut des cieux que ce soit lors d’une attaque nocturne, lors d’un duel sous un orage ou dans cette belle ouverture si simple et poétique (chp 24): « L’aurore monta comme une marée de roses, puis le soleil s’éleva dans le ciel bleu delphinium.Une semaine s’était écoulée depuis que tous s’étaient réunis dans la prairie pour fêtre la majorité de Luke Randal.Ce dimanche de fête, sept jours plus tôt, le temps avait paru idéal, mais à présent la nature se surpassait, révélant des merveilles de lumière qui soulignaient la morne imperfection de ce qu’elle avait offert une semaine avant.Lavés et réunis par le déluge de la veille, la terre et le ciel brillaient joyeusement dans un chatoiement arc en ciel.Même le bourdonnement des insectes s’élevait comme une exquise petite note.Partout les gorges des oiseaux vibraient et chaque arbre semblait être une explosion de verdure et de chants. » Il y a du Giono ou du Gracq dans cette attention au « chant du monde » non? Du Virgile aussi.

    Et il me faudrait revenir sur la structure complexe mais limpide à la lecture du roman: polyphonie, style presque journalistique pour une série d’événéments comme syncopés en temps réel, dilatations ou accélérations très brusques.

    Et la construction des personnages qui pourraient pour beaucoup effectivement comme vous le dites bien devenir matière à un roman en soi: Arch bien sûr mais aussi Hallock, Maudie ou Ellen, les frères Alan et Mark, etc…

    Un grand roman, j’en suis sûr.Et une adaptation qui n’en est définitivement pas une, à une scène près:El Dorado qui emprunte tellement trop à Rio Bravo.

    Hawks a eu peur de la sexualité simple et vraie du roman (frustrations, désir, cocufiage, inceste, mais je retiens d’abord cette passion tendre et physique entre Maudie et Arch), de la manière de rendre inattendue, sans héroisme la question de la violence.Et de ne pas hésiter à sacrifier des personnages attachants qui ne sont pas maîtres de leurs démons (Arch,Mark) du hasard ( Luke,Arch), du destin ( Hallock).

    Bravo Bertrand pour cette collection superbe.continuez à nous surprendre et à nous faire partager ces passions.

  8. Pierre dit :

    A Bertrand Tavernier :

    A propos de Richard Price : ses scénarios ont beaucoup marqué le cinéma policier des années 90, avec SEA OF LOVE, mais aussi NIGHT AND THE CITY – remake injustement oublié, MAD DOG & GLORY, KISS OF DEATH – autre remake injustement oublié, et CLOCKERS.

    C’est amusant, parce qu’en dépit de réalisateurs très différents, on arrive à trouver une ligne directrice dans tous ces films, des scènes et thèmes récurrents. On assistait presque à la création d’un sous-genre. A l’époque, le simple nom de Price au générique rendait impatient. Et puis, depuis la fin des années 90…quasiment plus rien.

    Savez-vous pourquoi ?

  9. Angelillo dit :

    Happé dès les premières lignes de L’ÉPERVIER DE MAHEUX, dont le fulgurant pouvoir d’évocation des descriptions m’emporte dans un autre monde, une autre planète…
    Impression de tenir entre les mains une œuvre rare et de partager la transmission de ce qui fait le mystère d’une terre, d’un lieu.
    Et quand Carrière — après la description des « crétins » et autres « proliférations de bâtisses (…) qu’on n’arrive pas à imaginer qu’un jour elles ont été neuves  » — cite Michelet, qui dit de ce peuple du Haut-Pays qu’il est « le peuple le plus misérable de France » cela m’évoque immanquablement LAS HURDES de Buñuel.

    Encore merci pour la découverte de ce chef-d’œuvre !

    • Angelillo dit :

      « cela m’évoque immanquablement LAS HURDES de Buñuel. »

      Et p.159, comme par hasard :

      « …le cercueil fou naviguant au milieu des fougères (Buñuel n’aurait pas mieux fait)… »

  10. Rouxel dit :

    Concernant l’élection de Robert Guédiguian à la tete de la Cinémathèque de Toulouse,il à confié à « L’Humanité »d’hier ses objectifs afin de redynamiser ce lieu unique.Tout d’abord l’agrandissement des locaux de restauration et d’archives qui se trouvent à Balma puis proposés des oeuvres russes pratiquement jamais projetées depuis la création des lieux.D’autre part le maire(LR)de Toulouse à diviser par deux les subventions quant à Mr Méric(PS)qui dirige le Conseil Départemental et Mme Delga(la grande région MPLG)ils ont maintenus le budget initial.C’est toujours bien de le précisez malgré le malaise qui règne dans les milieux culturels de la région.Déjà hier soir les intermittents ont investi le festival « Rio Loco »sur les bords de la garonne afin d’annuler les spectacles programmés.Il y aura d’autres surprises dans tous les festivals estivaux notamment la fète de la musique sur France 2.La dernière syllabe du mot festivals me rappelle celui qui veut interdire les manifestations en France.Moi je les appelle PLACIDE ET MUZO!!!!

  11. Guy Gadebois dit :

    A B.T

    Je ne sais qui a eu l’idée de mettre sur Youtube les captures des rencontres de l’institut lumière, mais c’est une très bonne idée. J’ignorais que vous aviez reçu Henri Verneuil, et merci d’avoir si bien présenté DES GENS SANS IMPORTANCE. C’est aussi selon moi un des plus beaux films dramatiques des années 50, qui prouve l’éclectisme de Verneuil, passant d’une fernandelerie à ce film profond, tragique, poétique, avec des choix de décor tout à fait singuliers. Il y a aussi MAXIME qui est un chef d’oeuvre….

    • Mathieu dit :

      à Guy Gadebois:
      Moi je serais plus mitigé au sujet de DES GENS SANS IMPORTANCE. Il y a des belles idées de mise en scène comme ces plans sur les veaux dans le camion pendant que Françoise Arnoul agonise, mais d’autres scènes sont filmées de façon plus banale, ou alors Verneuil cède à son péché mignon de placer sa caméra dans des endroits improbables, comme quand l’avorteuse va chercher ses instruments sous une latte du plafond, où la caméra est dans la soupente. A la fin, quand Gabin retourne au routier, descend de son camion et apprend la mort de Françoise Arnoul, on a d’abord un plan vu de la cabine du camion, Gabin sort de la cabine et on coupe sur un gros plan de Gabin bouleversé par la nouvelle. Moi j’aurais préféré que la caméra reste dans la cabine, quitte à recadrer un peu plus serré, mais que le spectateur reste plus longtemps sur ce plan général avec l’ambulance, Gabin ,Frankeur etc.. vus à travers la vitre, et qui exprime autant la tristesse et la désolation que le gros plan qui suit.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Mathieu
        Comme quoi, il ne faut pas avoir des idées pré déterminées : dans le cas de la scène de l’avortement, le cadrage est ultra efficace, qui dramatise la difficulté pour prendre le matériel, l’importance de la cachette (ce qui renseigne sur l’époque) et la séquence est assez inouïe. Il faut noter que ces questions seront évacuées dans les films des années 60 sauf par Lara

      • Guy Gadebois dit :

        A Mathieu et BT : La caméra placée dans des endroits impossibles nourrit un échange entre Truffaut et Hitchcock, qui prennent pour exemple un plan de CAPE FEAR où le spectateur est à l’intérieur d’un frigidaire. J’ai un autre exemple dans LE PRESIDENT, quand Gabin jette au feu la lettre qui compromet Bernard Blier. On voit la scène de derrière les flammes, mais ce n’est pas gratuit. Gabin se consume parce que les valeurs qu’il incarne n’ont pas d’avenir. Que Blier soit compromis ou non par une lettre, son personnage incarne déjà le politicien de demain, soumis aux intérêts particuliers, au détriment de l’intérêt public. On est frappé de voir à quel point ce film fut visionnaire. En revanche vous louez I…COMME ICARE, qui en plus d’un grand comique involontaire, est désormais aussi périmé que le JFK de ce pauvre Oliver Stone.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Guy Gadebois
          Je ne me souviens pas d’avoir jamais loué I COMME ICARE. Je trouvais ce film raté malgré la scène basé sur l’expérience de Milchan ou quelque chose comme cela. La mise en scène des verneuil en couleurs est lourde, explicative et sur lignée. Et la photo moche…

        • Alexandre Angel dit :

          MILLE MILLIARDS DE DOLLARS a aussi ces travers mais passe mieux, je trouve. Patrick Dewaere y est sans doute pour beaucoup.

  12. Rouxel dit :

    Revu hier soir »Je vais tuer »de Lewis Allen avec Franck Sinatra dans un role de psychopate qui veut assassiner un président des USA.On remarque dans le scénario plusieurs faiblesses dans la description de cette petite ville au nom de « Suddenly »mais surtout la psychologie des deux comparses de Sinatra qui ont l’air d’etre des amateurs face à un ancien »soldat »aguerrit aux armes et à la mort.Le hasard fait quand meme bien les choses dans la situation géographique de la maison d’un ancien agent du FBI à la retraite suite à une blessure par balle.Puis il y à toujours cette connotation anti-communiste primaire quand le sherif déclare que ce sont des communistes car ils veulent liquider le président.Le happy end est d’une poussivité exemplaire quand Sterling Hayden finit dans les bras de la jolie veuve.Un film mineur dans la filmographie de Sinatra.

  13. Jérémy B. dit :

    J’ai découvert cette semaine le western « Chino »(Valdez, il mezzosangue) réalisé par John Sturges puis Duilio Coletti , avec Charles Bronson. Le blu-ray est issu de la collection « Western de légende » dont on retrouve plusieurs chroniques sur ce blog.

    J’ai été surpris par les bonus; où Patrick Brion remet le film dans son contexte pour nous avertir de sa… médiocrité, pas du tout représentative de Sturges.
    Même égards du réalisateur Yves Boisset .
    J’ai eu la mauvaise idée de lancer le bonus avant de voir le film, acheté un peu sur un coup de tête parce que j’aime les westerns, et j’aime beaucoup Charles Bronson, dont j’ai un attachement particulier sur certains films comme « Mr Majestyk ».
    Pourquoi l’avoir édité dans cette collection si c’est pour affirmer sa médiocrité ( a contrario de la jaquette bien entendu)?
    Malgré tout, j’ai y trouvé un peu de plaisir à ce western : d’abord j’aime bien toutes les premières scènes où Bronson/Chino prend le gamin sous son aile. Notamment son arrivée, de nuit, tandis que Chino fait cuire une côte de boeuf.
    Bronson a un côté touchant,sensible… le film se risque de frustrer puisque son personnage principal renonce à tout, baisse les bras: assez étonnant dans un film avec C. Bronson . Belle musique ( et belle chanson), jolies séquences extérieures notamment avec ses chevaux sauvages, quelques échanges virils (comprendre: bourre-pifs) plutôt bien filmés rattrapent un peu certains choix gênants voire risibles:le casting des pseudo apaches du film, ou la séquence très subtile où Bronson et Jill Ireland voient des chevaux copuler, ce qui semble les motiver pour batifoler dans les hautes herbes.

    Bref, un western de légende pas vraiment légendaire, à peu près méprisé par tous ( et par son réalisateur lui-même), et pourtant, un petit côté attachant.

    Sinon, j’ai acheté « SAint Johnson » de Burnett, première lecture pour la collection « L’Ouest, le vrai » et j’espère qu’il sera suivi de beaucoup d’autres si coup de coeur. En tout cas merci pour vos chroniques ( et pas seulement Bertrand Tavernier , mais ses lecteurs réguliers et érudits) elles sont vraiment enthousiasmantes et m’incite à prospecter plus loin.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Jérémy B
      Sidonis a pris de nombreux films que j’avais signalé comme médiocres, voire nuls. Je refusais de participer aux bonus. Et certains ont marché. Quand même le film est ultra routinier et Jill ireland…

      • MB dit :

        Jill Ireland est l’une des rares actrices capables de n’exprimer absolument rien du tout c’est une performance répétée. Bronson l’imposait comme tt le monde sait et se fachait avec les productions qui n’en voulaient pas.
        Je voulais re-signaler VALDEZ de E Sherin aux bonus duquel vous ne participez pas non plus, Bertrand, à ne pas confondre avec celui discuté par Jérémy B.. Chez Sidonis aussi celui-là est joué par Lancaster accompagné par une autre championne de l’inexprissivité des 70 Susan Clark. Tout le film tient sur les épaules de Lancaster qui parvient à tendre tout le film avec un personnage de sheriff mexicain humble et modeste sauf quand il a qqch dans la tête. Burt porte l’entêtement au rang de valeur morale et n’a qu’une idée en tête: obtenir 200$ pour l’enterrement d’un paysan auprès de l’homme qui l’a tué légalement. « vous auriez dû payer les 200$ » est la dernière phrase du film. Le gunfight final monte un cran de plus dans la concision ou même l’occultation par rapport à celui de 7 HOMMES A ABATTRE et c’est le seul western que je connaisse où c’est à ce point. Dans le même genre STAGECOACH nous montrait l’un des deux duellistes rentrer au saloon et s’écrouler sans qu’on ait plus vu du duel. On doit pouvoir en trouver d’autres, des duels concis (tiens: celui du début de LAST OF THE FAST GUNS de Sherman).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Mais j’ai fait Valdez, parlant de David Rayfiel

        • Alexandre Angel dit :

          A MB
          Jill Ireland a parfois quelque chose de vaguement marrant, donc vaguement charmant: une petite moue boudeuse, un truc comme ça.. Mais il n’y a rien de trop..

        • MB dit :

          My mistake. Je n’ai que l’édition MGM ou autre je n’ai pas le Sidonis et seul Brion est mentionné sur les sites de vente ou DVDFR. Mais Western Movies vous mentionne (les descriptions y sont + sérieuses)
          Ceci signifie que vous aimez assez le film de Sherin ce qui me réconforte!

        • Guy Gadebois dit :

          A MB
          Il y a tout de même FROM NOON TILL THREE, seul film où elle ait un rôle aussi développé. Sally Field ou Jane Fonda auraient amené le personnage plus haut, mais reconnaissons-lui un certain mérite. Quant à Bronson, c’est un grand acteur, bien meilleur que Gary Cooper, John Wayne, ou Clint Eastwood. Sa connerie l’a beaucoup desservi.

      • stag dit :

        Pour rebondir sur Jill Ireland et son « talent »…

        Emporté une fois de plus par la beauté d’une actrice, Colleen Miller, plutôt très plaisante dans QUATRE TUEURS ET UNE FEMME, j’ai commandé LES ANNEES SAUVAGES dont Patrick Brion vantait quelques qualités dans le bonus. Si le film n’est pas scénaristiquement sans intérêt, voir au niveau visuel plutôt plaisant, j’ai trouvé Tony Curtis en très petite forme et vraiment très léger par moment sur son interprétation. Je n’ai jamais pris Curtis pour un grand comédien mais dans LES VIKINGS il n’était pas mauvais, là il l’est !

        Mais enfin comme toujours (ou presque) dans ces éditions Sidonis, il y a toujours un petit quelque chose à glaner.

        • MB dit :

          à Stag: Curtis paraissait un peu léger mais franchement c’était un bon acteur: dans CERTAINS L AIMENT CHAUD il est très bon (alors que Wilder l’emmerdait ne l’aimant pas), bien sûr BOSTON STRANGLER et SWEET SMELL OF SUCCESS. Quand un acteur se fait enfermer dans le rôle du séducteur sympa par Hollywood, il a du mal à s’en démarquer.

        • MinettePascal dit :

          Sur Tony Curtis, un film avec lui m’avait marqué (il y a des lustres et des lustres). ça s’appelait en France : »La chaîne » et il partageait l’affiche avec Sidney Poitier.
          J’ai toujours voulu revoir ce film. Je ne sais pas s’il existe en DVD.
          Apparemment, le titre original est « The defiant ones ».
          Curtis n’avait pas l’air mal du tout mais it’s been so long comme dit l’autre.
          Ce film a-t-il l’assentiment des cinéphiles, d’ailleurs ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Il avait eu un succès phénoménal, des nominations à l’Oscar. Dans votre discussion sur Curtis vous oubliez LE GRAND CHANTAGE où il était génial. Il était lui même très critique sur les rôles et les personnages qu’on lui faisait jouer

        • MB dit :

          à Bertrand: mais j’ai mentionné le titre original du GRAND CHANTAGE, SWEET SMELL OF SUCCESS mais j’ai un problème avec ce film, Curtis est en effet excellent mais je me demande si Burt Lancaster n’était pas furieusement en quête d’oscar: croyant devoir cantonner son jeu dans une sobriété rigide et cassante qui serait justifiée par le puritanisme et le pouvoir social du personnage de Hunsecker, il cabotine a contrario finalement à mort et son personnage s’en retrouve désincarné: je n’arrive pas à croire qu’il est un vrai magnat de la presse hyperpuissant et son attitude renfermée et raide déssert totalement son personnage jusqu’au risible: je parie que Mackendrick n’a jamais pu le diriger et qu’il a fait ce qu’il a voulu. Ca n’est pas évident à la 1ère vision mais ça fait 5 fois que je vois ce film et à chaque fois Burt est moins crédible.
          Je ne comprends que théoriquement son lien avec sa soeur (on a compris le puritanisme et la peur des femmes qui s’y manifestent mais c’est abstrait), et il n’est pas aidé par l’actrice débutante qui joue celle-ci, peut-être paralysée par la vedette en face d’elle, très gauche (ou mal choisie). Aussi, le destin tragique de Curtis me semble un peu trop sur les rails (oui, c’est une tragédie mais…) mais ça on ne peut le lui reprocher c’est la mise en scène: Mackendrick n’a pas tout réussi bien qu’on l’admire, heureusement d’autres acteurs soutiennent fortement l’entreprise: Milner, Meyer en flic qui clôt le film, Sam Levene toujours impeccable et on voit le Chico Hamilton Quartet un peu dans lequel Martin Milner est supposé jouer! Et c’est la ville la nuit vue par James Wong Howe! Je reverrai le film encore bien sûr.

        • stag dit :

          Je suis d’accord, je n’ai pas tout vu de Tony Curtis, loin de là, mais je le trouve bien dans LES VIKINGS, SPARTACUS, TARAS BULBA et même très bien dans L’ETRANGLEUR DE BOSTON.

          Peut-être que quelque chose m’a échappé dans son personnage dans LES ANNEES SAUVAGES. Dans les moments d’émotion je le trouve très faux (en vo donc évidemment).

        • stag dit :

          Le lien avec Jill Ireland était inopportun, cette satanée habitude de vouloir rebondir sur les comédiennes…

        • Sullivan dit :

          A MinettePascal : LA CHAÎNE de Stanley Kramer (THE DEFIANT ONES, 1958) avec Sidney Poitier et Tony Curtis est paru en DVD chez MGM il y a un peu plus de 14 ans. On le trouve toujours facilement à moins de 10 euros.

        • Sullivan dit :

          A MinettePascal : LA CHAINE… L’assentiment des cinéphiles je ne sais pas, mais le mien en tout cas, oui !

        • Sullivan dit :

          A MinettePascal : LA CHAÎNE Ter … Le remake de 1996 signé Kevin Hooks et intitulé LIENS D’ACIERS (FLED) avec Laurence Fishburne et Stephen Baldwin, est pas mal du tout.

        • MinettePascal dit :

          A Sullivan : Merci. Je pars fouiller dans les bacs.
          Je me souviens aussi avoir joué à « La chaîne » avec des potes dans mon jeune âge. On se ficelait aux poignets et on se tapait dessus. Le plus dur, c’était les cascades, genre dévaler une colline en roulant. A deux, ça fait plutôt mal.
          Merci encore, si je ne trouve pas le Kramer, je sais que je peux me rabattre sur le remake !

        • MB dit :

          à Stag: pour nous racheter sur Jill Ireland, je dirai que dans LE BAGARREUR elle est très bien (c’est l’un des meilleurs Bronson).

        • Mathieu dit :

          A MB à propos de SWEET SMELL OF SUCCESS:
          Il faudrait que je revoie le film, mais il me semble que Lancaster n’est pas un magnat de la presse, mais un « columnist », un chroniqueur influent qui monnaye son influence y compris par des formes de chantage. A propos de Marty Milner guitariste du Chico Hamilton Quintet, la première fois que j’ai vu le film (il y a longtemps) j’ai cru qu’il s’agissait du véritable guitariste du groupe, tant sa façon de tenir la guitare est crédible (le véritable guitariste du groupe était Jim Hall, que l’on ne voit donc pas dans le film).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Exact quelqu’un comme Walter Cronkite

        • Sullivan dit :

          A MinettePascal : Ah c’est certain, LA CHAINE a dû inspirer pas mal de jeux d’adultes…

        • MB dit :

          à Mathieu: oui j’ai été vite je me souvenais pas vraiment pour Lancaster. Je suppose que Martin Milner savait jouer de la guitare un minimum mais je ne savais pas qui était le vrai guitariste, merci pour les précisions.

        • MinettePascal dit :

          A Sullivan : Petit coquin, va…

        • Alexandre Angel dit :

          Sullivan!!!

    • Rouxel dit :

      J’ai meme un certain attachement à Charles Bronson dont un ami Manu avait rencontrer dans une discothèque à Cannes dans les années 80.Je vous conseille « Le bison blanc »qui à été assassiner dans diverses revues et qui reste un bon role pour ce vieux Charlie.Puis je me régale toujours autant de revoir « Le flingueur »de Michael Winner mésestimé par la critique bien pensante.Winner à travers ses films de flinguage à mis en avant dès les années 70,l’auto-défense de l’individu(dans ce cas c’est un détective)comme Eastwood avec l’inspecteur Harry.C’est quand meme un comble les Etats-unis il y à dans cette immense puissance 800 millions d’armes en circulation(le double de la population).Mais le plus grave est que dans certains Etats meme un mineur peut acheter une arme contre une poignée de billets vert.Dans le pragmatisme politique et économique de ce pays il y à véritablement une forte décadence et un manque cruel de conscience et de reflexion.Pour moi meme Hollywood favorise la violence,l’action et les agressions de masse.Les médias français ne se rappellent pas de l’avant-première du dernier « Batman »de Nolan ou un fou à tuer plus de 100 personnes dans une salle de cinéma.

      • Jérémy dit :

        Jill Ireland, qui était sans doute une fille sympa, est effectivement pas terrible. Elle me rappelle un peu Sondra Locke,physiquement proche, au jeu plus développé mais qui doit l’essentiel de sa carrière à sa période de concubinage avec Clint Eastwood .
        Mais franchement, dans Chino, sa relation avec Bronson ne tient qu’en deux ou trois scènes, c’est surtout le gamin qui l’accapare. Après, je confesse avoir vu le film en dégustant un Château Neuf du pape, du coup ça a amélioré le film ( idée de pack pour Sidonis) .

        Sinon Rouxel, merci pour votre conseil sur LE BISON BLANC, j’avais croisé sa jaquette dans une fnac il y a quelques temps, mais je ne savais pas trop s’il fallait s’y risquer ou pas. J’avais vu des bribes de CHASSE A L’HOMME , avec Lee Marvin, c’était pas mal non plus , malheureusement non dispo en zone 2.

        LE FLINGUEUR , je l’ai en dvd, vu qu’une fois. Je me rappelle d’une scène d’ouverture sans dialogue et assez sèche, mais Jan Michael Vincent m’est assez pénible à regarder. Comme tous les gosses normaux je regardais Supercopter, mais je m’identifiais plus à Ernest Borgnine qu’à Jean Paul Vincent.
        c’est dire le problème.

        C’est intéressant votre propos sur les armes aux USA et leurs accessibilités, parce que dans JE DOIS TUER , que vous évoquez un peu plus haut dans les commentaires, il y avait de souvenance une idée intéressante sur le gamin pris en otage, qui joue avec un revolver factice. Il y avait une ébauche de suspens quand on échange son jouet par une arme réelle pour permettre à la famille de retourner la situation ( même si je retiens surtout le climax foireux de la table métallique).

        Le film m’avait donné l’impression d’un épisode sérieux de Twilight Zone, de par sa famille type de la middle class, son filmage télévisuel voire théâtral.

        Sinon je crois que la tuerie à l’avant première de Batman a bien été rapporté dans les médias français. Je me permets de citer une phrase de Paul Verhoeven : « Les principaux problèmes viennent de la structure sociale de l’Amérique: crime, drogue, environnement urbain, pauvreté, manque d’éducation, disponibilité des armes à feu. Les hommes politiques ne parlent pas vraiment de ces problèmes. C’est plus facile de rendre Hollywood responsable de la décadence de la société américaine ».

        Une corrélation peut être… Gigantesque débat , que j’ai eu d’ailleurs avec un pote récemment, quand on évoquait ces films américains très violents qu’on a découvert jeune (comme Robocop), mais qui avaient le mérite de choquer, voire dégoûter.
        Je joue aussi aux jeux vidéos (autre médium incriminé dans certains massacres) , et j’aurai été peiné si on avait interdit GTA 5 .

        • Bertrand Tavernier dit :

          A jeremy
          Le FLINGUEUR était un bon scénario et le producteur pensait que Winner l’avait gâché par froideur et cynisme

      • Mathieu dit :

        à Rouxel:
        La fusillade d’Aurora à laquelle vous faites allusion c’est 12 morts pas 100:
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_d%27Aurora

        Anders Breivik lui a tué 77 personnes le 22 juillet 2011. « Ce jour-là, il commet d’abord un attentat à la bombe visant un édifice gouvernemental à Oslo, causant huit morts. Il continue ensuite avec une tuerie de masse dans un camp de la ligue des jeunes du parti travailliste de Norvège sur l’île d’Utøya où il assassine 69 personnes, pour la plupart des adolescents »(wikipedia), ce qui lui a valu chez nous de la part de l’écrivain Richard Millet un « Eloge littéraire d’Anders Breivik ».

      • Guy Gadebois dit :

        A Rouxel :

        Le Bison bison est un décalque de Jaws, à la lettre. Il faut revoir aussi l’hallucinant Mackenna’s gold où on se demande si Lee Thompson n’a pas été influencé par Kenneth Anger.

        • Yvon Gauthier dit :

          Le bisons, la bête pas le film, est aussi ridicule que le monstre ds le tourneur

    • Alexandre Angel dit :

      J’ai une petite tendresse pour CHINO car c’est un des rares westerns de la collection que j’ai vu à sa sortie avec LE BISON BLANC et le Richard Lester (et même le premier film « pour les grands » que j’ai vu en salle).

    • Pierre dit :

      A Bertrand Tavernier

      Bonjour,

      Je sais que nous n’admirez pas Michael Winner. Vous aviez d’ailleurs indiqué à un moment du blog qu’il se vantait du nombre de morts à l’écran dans « death wish » et c’est vrai que c’est une remarque idiote.

      Mais pour ma part, je trouve « the mechanic » absolument excellent du début à la fin. C’est un film si typique du cinéma américain de l’époque : l’introduction sèche, sans dialogue ; des méchants participant d’une « organisation » dont on ne cerne jamais les contours exacts ; la musique oppressante de Fielding. Bronson est là-dedans comme un poisson dans l’eau. Pour moi, c’est vraiment un grand film du genre.

      Mais je trouve aussi de grandes qualités à « death wish » (le premier opus, qui ne me parait pas tout prendre parti en faveur du « vigilante ») ou « the sentinel ». Ai-je si tort que cela ??

    • Catherine dit :

      Jeremy Fox, tu es démasqué !!

      • Alexandre Angel dit :

        A Catherine
        Z’êtes sûre? Je ne le reconnais pas vraiment..(je commence à le connaître) Après, pourquoi pas?

  14. Sullivan dit :

    Contrairement à ce qui est indiqué sur le site de l’émission de Michel Ciment, PROJECTION PRIVÉE, la musique du générique de fin signée Michael Nyman n’est pas tirée de MEURTRE DANS UN JARDIN ANGLAIS mais de ZOO (A ZED & TWO NOUGHTS), autre film de Greenaway.

    Merci MB d’avoir attiré mon attention. Bonne oreille vous êtes !

    • MB dit :

      à Sullivan: merci, ce morceau qui s’appele « Delft Waltz » est un bijou, une amie m’a dit qu’elle l’avait entendu aussi dans LE PIANO de Campion. J’ai envoyé 3 mails à partir du site de l’émission sans réponse.

      • MB dit :

        NYMAN/PROJECTION PRIVEE: Je viens d’écouter soigneusement la BO de MEURTRE de A à Z à partir du dvd, pas l’ombre du début du frémissement de la musique qui clôt P Privée de Ciment.
        La principale contribution musicale du film est en majorité le thème principal « Chasing Sheep is best Left To Shepherds », ultra connu et génial, qui fait le générique de fin du Greenaway, à ajouter à ça qqs motifs musicaux brefs çà et là issus du même « Chasing Sheep… » et qui n’ont rien à voir avec ce que nous entendons à la fin de l’émission de Ciment.
        Je sais que quand une correction est soumise au service web, ça peut leur prendre un bon bout de temps avant de réagir mais bon!

        • Sullivan dit :

          Soyons patients… pour le moment on lit toujours la phrase suivante qui semble avoir été zoomée par rapport au reste du texte :

          « En générique de fermeture : Extrait de la BOF de « Meurtre dans un jardin anglais » un film de Peter Greenaway, musique de Michael Nyman. »

          Un petit effort Madame Sylvia Favre, et profitez-en pour retirer l’accent circonflexe à « thème ».

    • ballantrae dit :

      On oublie combien Greenaway a détonné dans les 80′ certes avec son Meurtre… mais aussi avec ce très singulier ZOO ou Drowning by numbers sans parler du cuisinier, le voleur , sa femme et son amant.
      Nyman est un grand compositeur de BO qu’il travaille chez son auteur clé Greenaway ou chez d’autres ( bien sûr la BO étincelante de La leçon de piano mais aussi celle de Gattaca ou la moins connue partition de ce western cannibale très, très dérangeant d’Antonia Bird Vorace, BO grinçante mi comique mi terrifiante à l’image du film).
      J’aime bcp cet enchaînement Jaubert/Nyman pour Projection privée qui ressemble beaucoup à la cinéphilie de M Ciment entre lyrisme vibrant et appétit intellectuel.

    • ballantrae dit :

      En revenant vers Projection privée, notons qu’hier M Ciment a reçu Michel Mourlet, très belle plume qui a écrit bon nombre de textes magnifiques (dont « Sur un art ignoré ») parfois un peu pompés par JLG.
      Il est de la même famille d’écrivains de cinéma que Roger Tailleur: la plus précise, la plus élégante, la plus cultivée, la plus généreuse aussi.
      Il présentait un livre de souvenirs Une vie en liberté que je viens de commander.Ecoutez l’émission, cet homme est aussi passionnant à écouter qu’à lire et nous parle de ce qu’a été la cinéphilie en espérant qu’elle puisse continuer ainsi.

  15. Rouxel dit :

    Titre supprimé dans la filmographie de l’acteur Ecossais Sean Connery »The next man »sorti en 1976 à été interdit de projection en France pour des raisons »politiques ».Sean Connery incarne un ministre saoudien pacifiste qui propose que son pays sorte de l’OPEP et établisse un véritable dialogue avec l’autorité Palestienne afin que cesse les attentats meurtriers.Indirectement les Etats-unis sous couvert des services de la CIA engage une tueuse à gage soutenue par Israel afin d’éliminer le ministre saoudien.Bon il faut dire que la mise en scène est assez plate et on est vite perdu entre Londres,Paris,l’Arabie saoudite ou des images d’archives d’actualités tirées de la tv israélienne.L’aspect léger du scénario est l’histoire d’amour entre le ministre et l’agent qui gache la teneur politique du film.Il est vraiment dommage que ce film ne soit pas disponible en format dvd.

  16. Guy Gadebois dit :

    Je viens de voir GOUPI MAINS ROUGE version Claude Goretta, et je n’ai pas du tout aimé cet Agatha Christie chez les bouseux. Malgré une distribution éclatante dominée par Maurice Barrier. J.P Ecoffey n’est pas très bon. La fin est ratée. Dieu sait pourtant si j’aime les films de Goretta. Que vaut la version Becker ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Guy Gadebois
      Je trouve que c’est un film magnifique, inspiré

      • MB dit :

        GOUPI la scène de Goupi-Tonkin dans l’arbre c’est typique d’un cinéaste qui ne refuse pas la difficulté: le nombre de plans de cadres différents est surprenant. D’aucuns se seraient contentés de trois fois moins. Le Vigan a-t’il été doublé ou Becker a-t’il réussi à faire croire qu’il était très haut perché? Je viens de le revoir en BR je me suis régalé aussi avec l’interrogatoire des Goupis par le flic Marcel Pérès: la famille est ressoudée, on en a mal pour lui! on croirait que c’est eux qui le cuisinent… Becker ayant signé l’adaptation du roman seul (scénario + dialogues!) ce que je viens de vérifier: je pensais à un Spaak ou un Jeanson, il est responsable d’avoir bien intégré les statuts sociaux et occupations des personnages, par exemple le rôle de Line Noro et de son fils (Albert rémy) qui jouent Marie et Jean DES Goupi, rattachés au clan sans en faire partie (ce qui n’empêche pas Noro de se joindre aux autres pour se foutre du gendarme lors de l’interrogatoire!).
        (et il est rare de voir sourire Line Noro dans les films…)

    • Sullivan dit :

      A GB : Le Goupi de Becker est un vrai chef-d’oeuvre qui vient d’être restauré dans le cadre du plan de restauration Pathé, et édité dans la collection combo DVD/BLU RAY. Et la fin est sublime.

    • ballantrae dit :

      Goupi est un grand Becker très bien structuré et dont l’atmosphère est intrigante à souhait.La fin m’avait terriblement marqué quand j’étais môme avec ces appels inutiles envers Goupi Tonkin.
      Il fut une époque où une chaîne publique (soyons juste, il reste Arte qui va dans le bon sens) diffusait à 20h30 un Becker qu’on regardait en famille même si on n’était pas issu d’un milieu de grande culture cinéphile!

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Ballantrae
        Exact. La situation du cinéma de patrimoine dans les Service Public est catastrophique. Réagissez, écrivez, groupez vous pour envoyer une pétition

        • MB dit :

          à BT: oui mais la situation du cinéma de patrimoine dans l’édition de dvd/br est très bonne ce qui me démotive pour râler auprès des chaînes de tv, en espérant que le nouveau Cinéma de Minuit qui va se retrouver sur la 5 ne sera pas affligé d’un logo. Si les chaînes ne veulent plus de patrimoine qu’elles aillent se faire voir! Heureusement qu’il y a Arte, « la chaîne du cinéma » (ex slogan de FR3 à jeter aux orties).
          Au fait je signale LES CAMARADES de Monicelli chez Brion demain, l’éditeur français du dvd n’avait fourni qu’une vf! On ne le trouvait en vo que chez Criterion avec sta.
          Monicelli est mort en 2010 à 95 ans en se défenestrant depuis sa chambre d’hôpital où il venait d’être admis pour un cancer.

        • Guy Gadebois dit :

          C’est le seul Becker que je n’ai jamais réussi à voir. Excepté la deuxième moitié d’ARSENE LUPIN, tout le reste est magnifique (j’adore ALI BABA). J’ai voulu montrer MONTPARNASSE 19 à des jeunes de vingt ans, et ils n’ont pas aimé à cause de Gérard Philippe. J’ai l’impression que la cote de ce comédien adulé de son vivant ne cesse de décroitre avec le temps. Dans les suppléments du DVD, Jean Becker observe la même réserve. Selon lui, son père avait une telle affection pour Philippe qu’il n’osait pas corriger son jeu. Pourtant, je le trouve exceptionnel, peut-être que Gélin aurait été mieux, mais Philippe explore son personnage en profondeur. Il est à la fois insolent, fragile, fiévreux, désespéré, et drôle. Sans doute qu’il joue TNP sur les bords de la Seine, mais la situation s’y prête. Anouk Aimée, comédienne prétentieuse à laquelle je suis allergique, m’a bouleversé. Becker a réussi à lui faire exprimer l’extrême fragilité du personnage, dont la vie ne tient qu’au fil de l’existence de Modigliani. J’ai une réserve sur Ventura, il semble intimidé par son rôle, mais montre une volonté de se dégager de son habituel personnage de cogneur. C’est d’ailleurs, de mémoire, le seul film sur un peintre qui soit en noir et blanc, et peut-être le premier film français consacré à un peintre…

        • ballantrae dit :

          Je pense qu’il faut agir pour amener les services publics en général ( je n’exclue pas l’Education Nationale)à prendre en compte sérieusement -à savoir au delà des grandes pétitions de principe- la question du Patrimoine du cinéma.
          Oui, je vais voir ce qu’il serait possible de faire d’un point de vue associatif et pense que votre film pourra être un argument de poids pour obliger nos dirigeants à éviter et le délitement de la diffusion/conservation des films français et la possible explosion du système d’exception culturelle qui protège encore la création cinématographique dans l’Hexagone.
          Sans être dans une théorie du complot ( le côté philistin fier de l’être, l’indifférence face à la culture qui s’assume et se proclame suffisent )e crois que l’oubli de notre passé cinématographique préparerait fort opportunément les esprits à accepter le détricotage de l’avenir de notre cinéma.
          Pourquoi ne pas commencer ici avec les habitués du blog à envisager de manière concrète, citoyenne et collective à esquisser une méthode d’interpellation des pouvoirs publics en la matière?Ceci pourrait être un timide premier appel…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae Et c’est le même rouleau compresseur qui supprime sur Inter l’émission de Philippe Meyer après avoir dézingué celle de Thoret, les émissions sur la musique de films. Mathieu Gallet/ Emmanuel Macron même combat

        • MinettePascal dit :

          Pour ce qui est de l’éducation nationale, ça fait longtemps que les programmes auraient dû entretenir la connaissance du patrimoine cinématographique.
          Je me souviens d’une prof de français (j’étais en quatrième) qui avait consacré deux ou trois séances au Western. De son propre chef car ça n’était certes pas prévu par les programmes.
          C’est moi qui lui ai dicté l’orthographe de « Hawks », mais elle était manifestement passionnée par le sujet.
          Elle s’est arrêtée là, sans doute déçue par les réactions apathiques de la classe.
          Franchement, je pense que faire aimer nos vieux films aux nouvelles générations dans le cadre scolaire est une guerre perdue d’avance.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Aucune guerre n’est perdue d’avance. C’est très dut mais on peut obtenir des résultats comme on le voit tous les jours à l’Institut Lumière

        • ballantrae dit :

          Il existe une riche offre DVD/BR et dématérialisée mais je parlais d’accompagnement pour le plus grand nombre.Un vrai accompagnement rassembleur et non surgi au gré de buzz internet à coups de likes aussitôt vus aussitôt oubliés.
          Les services publics ( éducation nationale, culture, tv et radio) peuvent avoir ce rôle rassembleur susceptible de créer un fond culturel commun réel, patient et persévérant donc pas entièrement soumis à l’air du temps qui me semble bien vaporeux pour ne pas dire fumeux.
          La question du temps de toutes façons est l’un des gros problèmes de notre époque: on n’a plus le temps pour voir, les films tiennent trop peu à l’affiche, on fragmente le visionnage des oeuvres au lieu de les voir réellement, plus de temps non plus pour parler longuement d’un film, laisser du temps à un dialogue autour de la découverte d’une oeuvre.Plus de temps non plus pour lire en amont ou aval autour de ces découvertes ou alors des formats timbre postes qui relèvent de l’événementiel aussi superficiel qu’inutile.Plus de temps pour revérifier une opinion hâtive influencée par le brouhaha médiatique.pPlus de temps pour revérifier ses sources.
          Tant pis si ces propos ont un côté réac mais le zapping et l’accélération me semblent de plus en plus vains et néfastes et il faut à un moment dire stop.Penser un peu notre vie dans la durée ne ferait pas de mal…y compris politiquement!

        • MB dit :

          à Ballantrae: les cinéclubs pour le secondaire n’existent plus?

        • ballantrae dit :

          Si, ils existent quand ils peuvent mais on se trouve actuellement à la croisée des chemins car plusieurs dispositifs existants tels que les ateliers en collège et LP, les options en Lycée Général et technique sont fragilisés.
          On pourrait se dire que la massification affichée par le Ministère est une bonne chose (du cinéma pour tous vs cinéma pour qqs uns) mais en réalité l’évacuation possible de dispositifs spécifiques tels que ceux énoncés plus haut ne se transforme pas en offre pour tous car le cinéphilie a besoin de relais auprès des classes parmi les élèves les plus passionnés et c’est dans ces espaces gagnés de haute lutte que peut s’élaborer une compréhension fine,diversifiée,argumentée du cinéma.
          Pour ne prendre que notre exemple,l’existence de l’option nous a permis de construire une dynamique de cercle vertueux: non seulement cela coexiste avec d’autres dispositifs (lycéens au cinéma, séances ciblées par disciplines ou binômes de disciplines) mais les suscite et notamment un cinéclub (j’entends avec des films diffusés en salle!)où se fait jour un dialogue intergénérationnel où on parle vraiment (en analysant, en se documentant) de cinéma.
          Pour revenir à la question de MB, ils peuvent exister mais doivent susciter une appétence dans la durée à une époque où il est plus séduisant de télécharger illégalement tout et n’importe quoi.Rien ne les interdit mais ceux qui veulent les créer doivent fournir plus d’efforts que par le passé pour qu’ils deviennent un RDV pour les élèves sollicités ailleurs.
          L’amour du cinéma et la volonté de la transmettre existent toujours chez les enseignants mais les réformes en cours en tuent l’essence sous couvert de cinéma pour tous qui ne serait que saupoudrage.

        • MB dit :

          les cinéclubs ou sorties pour séances en salle sont facultatives ou obligatoires? Dans ma pension c’était facultatif mais la salle était pleine pour deux raisons: du coup on sortait de la pension pour partir en car rejoindre le pensionnat de filles où ça se passait. Que d’émotions! mais la salle était studieuse.

        • ballantrae dit :

          Il y a des sorties obligatoires (sur tps scolaire que ce soit en option ciné ou dans les matières autres) et d’autres facultatives, totalement libres (notre cinéclub GRATUIT pour les élèves au cinéma local se fait le mardi soir et est ouvert aussi au public, les internes y sont bien sûr conviés).

        • MB dit :

          Je voudrais pas jouer les nazis mais être obligé de voir des films qu’on aurait pas eu l’idée de voir même si on est pas emballé vraiment, forme une culture qui sert toujours. Après tout les programmes de lettres ne sont pas facultatifs, on ne choisit pas d’étudier Hugo ou Baudelaire au choix, on vous force et c’est très bien. Je me suis tapé au cclub les Bresson et Resnais des années 60 et bien, je préférais les westerns italiens mais MURIEL m’a bouleversé alors que si on m’avait laissé faire à la place de MURIEL j’aurais vu plutôt UN PISTOLET POUR RINGO! Non, les cinéclubs c’était bien parce que on pouvait sortir, voir des filles ET voir MURIEL.

        • Rouxel dit :

          Quand on sait mon cher Bertrand que Laurent Ruquier va relancer Mardi Cinéma sur France 2 en faisait jouer des réalisateurs ou des comédiens!!!Je sais que Pierre Tchernia est agé et très éloigné de cette tv dite publique mais il pourrait réagir ainsi que toute la profession.C’est lamentable,enfin j’écris ces lignes mais je n’ai plus de tv depuis la fin des années 80!!J’économise 116 euro de redevances en m’offrant des dvd ou des séances de cinéma.Je vous laisse car il y à un cycle consacré à Scorsese tout le mois de juin à la Cinémathèque de Toulouse.Je signale que son premier long avec déjà De Niro vient de sortir en dvd.Keep on running ami(es)cinéphiles.

        • ballantrae dit :

          Comme je vous ai dit, il y a aussi des sorties obligatoires (ex cette année lors de la venue de M Ciment, les élèves sont venus voir Bright star de Campion y compris ceux qui ricanent ou soufflent qd on leur parle poésie romantique… et M Ciment a réussi à leur prouver combien le film était juste, vibrant, dénué de mièvrerie) mais pas le cinéclub!
          Et il est vrai que qd j’ai montré une fois Hiroshima ce n’était pas gagné mais j’ai emporté le morceau… en étudiant le film de près, en donnant les outils nécessaires pour en comprendre le génie.

        • MinettePascal dit :

          A MB : Que les programmes de Lettres soient imposés, je trouve ça dommage. Les profs sont capables de construire un programme tout seuls quand même, plus heureux de proposer ce qu’ils aiment et aussi d’adapter selon le niveau de la classe.
          Je ne sais pas si cela a changé, mais il y a quelques années, un prof qui débarquait avec de la Science-Fiction dans sa classe de collège se faisait sévèrement rappeler à l’ordre.
          Tant pis pour les gosses qui se réveillaient un peu !
          Et je ne parle pas de la corrélation à faire avec le cinéma !
          Sigh…

        • MB dit :

          à Rouxel: quoi? « keep on running »? écoutez si vous pouviez vous astreindre à parler français sur un site français, quand même! n’importe quoi.
          à MP: tout d’un coup je réalise qu’il est possible que les profs fassent leur programme à partir d’une sélection, de nos jours?
          à Ballantrae: merci pour les précisions.

        • richpryor dit :

          A MB: chill out man

        • stag dit :

          Ma mémoire me joue un tour je me souviens avoir découvert TANDEM de patrice Leconte fin 80, je pense sur Antenne2, dans une émission qui proposait après le film une discussion, un débat. J’ai longtemps conservé l’enregistrement où l’animateur parlait avec un enthousiasme communicatif d’un film « sur une espèce de don quichotte et de son sancho panza » finissant par « je vous souhaite beaucoup de plaisir » avant le lancement du beau générique de ce beau film où Jean Rochefort me fait chaque fois mille frissons. Quel immense acteur.

          Le débat d’après film était surréaliste, sous les broncas de supporters (moins alcoolisés et violents que ces jours soyons juste) pestant contre le vilain portrait qui était fait par patrice Leconte et l’interprétation de Rochefort, de lucien Jeunesse. Au paroxisme de l’absurde.

          Mais c’était une belle époque, qui n’existe plus aujourd’hui à la télévision. Il y a pourtant sûrement la place et le public pour proposer des choses intéressantes mêlant pédagogie et passion, la pédagogie par la passion, quelle meilleure manière de s’apprendre le cinéma.

        • MB dit :

          à Rouxel: just joking old friend! sinon vous (re)verrez sans doute de Scorsese le très émouvant ITALIANAMERICAN avec la délicieuse maman de Martin (avec la recette de sauce aux boulettes de boeuf en générique de fin!), tiens il faut que je le revoie celui-là. bon festival…

        • Rouxel dit :

          Bonne nouvelle pour la cinémathèque de Toulouse.En effet Robert Guédiguian qui n’a jamais macher ses mots sur la culture et la défense des intermittents du spectacle vient d’etre désigner président pendant trois ans de la seconde cinémathèque de France.Je pense qu’il va apporter un vent de liberté malgré la moue dubitative de Jean luc Moudenc maire de la ville qui est plus préoccupé pour une troisième ligne de métro ou la mise en place d’un téléphérique entre l’hopital Rangueil et l’Oncopole situé sur les vestiges de l’usine AZF.En revanche pour la culture il nous propose une fete de la musique barriérrée sur la place du capitole avec retraits de pass par internet(comme ça on fiche mieux les participants en cas de déploiements de banderoles en direct sur France 2).Ah oui j’oubliais de vous dire que le note monte à 400.000 euro grace à l’augmentation de 15%des impots sur l’aglomeration.Pauvre démocratie malade!!!!

        • MB dit :

          Guédiguian pour la thèque de Toulouse, je ne suis pas à Toulouse mais je suis content. J’aime Guédiguian.

  17. MB dit :

    Avez-vous vu RAPTURE de John Guillermin (musique de Delerue)?

    • Mathieu dit :

      à MB:
      Non, mais pas plus tard qu’hier je m’interrogeais sur ce film tourné sur la côte bretonne en 1965 en Scope noir et blanc et joué par Melvyn Douglas et Patricia Gozzi, la petite fille des RENDEZ-VOUS DE VILLE D’AVRAY, ainsi que Dean Stockwell, et sorti en Blu-Ray chez Eureka avec des ST anglais…

    • Michael Rawls dit :

      To MB, I have seen RAPTURE. The multinational cast ( French, American, Swedish, British) fits most compatibly in the isolated Breton locations (which seem as far from Earth as some TWILIGHT ZONE solitary confinement prison asteroid). Gozzi is , I think, even better here than she was in SUNDAYS AND CYBELE and RAPTURE is the superior film. I find the supporting actors in …CYBELE of little interest and Stockwell’s performance surpasses Hardy Kruger’s. As in …CYBELE, the child woman appears to be more mature than her adult admirer. This is a recurring theme in French film, isn’t it? I mention only Blier’s BEAU PERE, Andrieux’s LA PETITE SIRENE, and Besson’s LEON. The adult male always seems to have a slacker grasp on reality.

      • MB dit :

        thanks mr Rawls, preciously archived in my DVDblog file! Hope we may read more from you here!

      • Mathieu dit :

        To Michael Rawls:
        But CYBELE was a much bigger sucess in the U.S than in France. Difficult to find the reasons why but i would relate the character played by Hardy Kruger, his amnesia, his childlike innocence to other figures of innocence that you can find in american fiction and films, such as HARVEY, MIRACLE ON 34TH STREET, RAIN MAN, FORREST GUMP… Although these films and characters have huge differences.

  18. Rouxel dit :

    Alors que nous fétons cette année le 80ème anniversaire du Front Populaire »Pathé »sort enfin en version restaurée avec une qualité d’images et de son iréprochable le chef d’oeuvre de Julien Duvivier »La belle équipe ».Grace à son fils et à la fille de Charles Spaack on peut revoir la célèbre fin optimiste(diffusée une seule fois à la tv en 71 dans l’émission d’Armand Panigel).Le film à été tourner en avril et mai 36 et l’on sent indirectement les frémissements de la situation sociale de l’époque.Un film qui rejoint l’actualité avec la casse des acquis sociaux,la chasse aux syndicalistes et aux personnes qui s’enfonçent de mois en mois dans la précarité et la misère.On sait grace aux ouvrages parus sur la personnalité de Duvivier(qui n’était ni de droite ou de gauche)que ce n’est pas un film sur le Front Populaire car les personnages n’ont aucune reflexion politique en dehors du fait que ce sont des ouvriers au chomage qui vivent dans un viel hotel insalubre tenu par un propriétaire réactionnaire qui profite de leurs misères.Le point fort souligner par Lourcelles est bien sur la fraternité,la solidarité et l’entraide que dégage ces cinq copains dans la mouise.Mais il y à aussi l’aspect du collectivisme quand ils décident d’acheter une vieille baraque en ruines et d’en faire une guinguette sur les bords de la Marne.Duvivier nous décrit de façon subtile un début de bonheur ou les amoureux viennent danser sur le parquet de bois,les familles font de la barque ou de la bicyclette enfin c’est la joie de vivre qui espère beaucoup de l’avenir.Le role du gendarme est tenu par Charpin acteur Marseillais qui semble sortir d’un film de Pagnol,égaré en banlieue Parisienne.Le bonus propose plusieurs témoignages interessants:Charles Spaack,Viviane Romance,on entends la voix de Duvivier concernant la fin optimiste imposé par les producteurs puis Hubert Niogret grande plume de »Positif »ainsi que le biographe de Duvivier dont j’ai oublier le nom.Sachez que Pathé à sorti le meme jour,deux autres films du cinéaste: »La fin du jour » »Nous sommes tous des assassins ».Les coffrets sont proposés en version dvd et Blu-Ray.J’attends toujours »La passion Béatrice »annonçé mais toujours reporté!!!!

    • MB dit :

      à Rouxel: on est déjà au courant pour ces dvd/br qui sont annoncés depuis des lustres, à juste raison.
      merci quand même! Le cinéma classique français manque encore de HD, ça vient, ça vient…
      au fait, si je puis me permettre: c’est pas Spaack c’est Spaak!
      merci

    • Rouxel dit :

      Grosse erreur de ma part bien sur,c’est « Voici le temps des assassins ».En revanche Bertrand connaissez vous ce film d’Irwin Allen »La falaise mysterieuse »qui vient de sortir dans un coffret-livre?Selon Scorsese c’est un des trois meilleurs films d’horreur(je dirais gothique).

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Rouxel, j’ai le souvenir d’une histoire prometteuse hachée par des recours faciles à la comédie et par une mise en scène anonyme. Reste Gail Russel et un charme réel

        • MB dit :

          à Rouxel: du même Lewis Allen je préfèrerais revoir ENQUETE A CHICAGO qui m’avait ravi, cette FALAISE m’a paru s’écrouler dans le ridicule dans son final: Milland se moquant du fantôme pour le faire disparaître, mais quelle mouche a piqué Martin?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          D'(accord avec vous : ce film m’a paru surcoté

        • MB dit :

          Revoir ENQUETE A CHICAGO de Lewis (pas Irwin!) Allen avec le héros qui débarque plusieurs fois chez une femme qui aimerait bien que mais il est si fatigué qu’il s’écroule et dort, très drôle, au milieu d’une enquête macabre et mortifère (cf 50). Pour THE UNINVITED/LA FALAISE j’avoue que l’état de la copie m’avait rebuté et je me souviens ni de Russell ni de la photo.

      • Salomon dit :

        Il me semble que LA FALAISE MYSTERIEUSE, de par son sujet et son esthétique, annonce d’une certaine manière L’AVENTURE DE MADAME MUIR avec trois ans d’avance…
        C’est d’ailleurs le même chef opérateur : Charles Lang.

        • Rouxel dit :

          Bien sur et comme le précise justement Christophe Ganz dans le bonus,il y à plusieurs parallèles à faire entre « La falaise mysterieuse »qui reste un bon film fantastique malgré tout puis « Vertigo »on on retrouve la meme scène près de la falaise.Ganz va plus loin en citant la séquence ou James Stewart est suspendu à la goutière avec un des derniers plans du magistral »Panique »avec Michel Simon.Signalons au passage qu’Allen venait du théatre en tant qu’acteur et c’était son premier film produit la Paramount il me semble.Un an plus tard la RKO répliqua en produisant des oeuvres fantastiques dans la veine de »La falaise mysterieuse ».Wild side font un excellent boulot avec les coffrets livres et dvd.Bravo à eux.

        • Sullivan dit :

          Cher Rouxel, je me permets une petite correction : c’est Christophe Gans, pas Ganz

      • Mathieu dit :

        Je viens de découvrir THE UNINVITED qui n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais possède quand même beaucoup de qualités et on comprend pourquoi Jacques Tourneur amait ce film. Le scénario est bien construit et en tout dévoilant progressivement le mystère en laisse suffisamment pour maintenir l’intérêt et même l’enchantement jusqu’à la fin. Et Lewis Allen arrive à suggérer la présence du surnaturel avec une certaine économie de moyens qui est assez « tourneurienne » : Le bouquet de roses qui se fane soudainement, l’utilisation de la bande sonore, de la pénombre et de l’obscurité (justifiées par l’absence d’électricité dans la maison), l’évocation par les personnages de sensations qui échappent au spectateur (sensation de froid, parfum de mimosa), l’apparition tardive et progressive du fantôme. Et les acteurs sont très bons, en particulier Gail Russel, qui débutait, et Donald Crisp, qui est toujours très bien mais là particulièrement impressionnant. Et comme chez Tourneur on parle souvent à voix basse.
        Je n’ai pas visionné le BR de Wild Side, mais un autre probablement identique quant au transfert, édité par Koch Media, un éditeur allemand de dvds qui à l’instar de Sidonis publie beaucoup de westerns, sauf que son catalogue de Blu-Rays est nettement plus fourni, et qu’il propose, en plus de sous-titres allemands, très souvent des sous-titres anglais. Le site dvdbeaver se plaint régulièrement que les dvds de Sidonis (et parfois des dvds d’autres éditeurs français) ne permettent pas de voir le film sans les sous-titres (français), ce à quoi Sidonis leur répond qu’ils n’ont pas le choix, que c’est imposé par les studios qui leur fournissent les transferts, mais comment font les autres éditeurs, par exemple Koch qui donne le choix entre deux langues de sous-titres et permet aussi de voir le film sans sous-titres? Un commentateur sur Amazon regrette que Carlotta ne propose pas de sous-titres anglais sur ses Blu-Rays de MACBETH et d’OTHELLO d’Orson Welles et on peut le comprendre, moi aussi j’aimerais essayer de suivre le texte de Shakespeare en m’aidant des ST anglais.

        • MB dit :

          « ce à quoi Sidonis leur répond qu’ils n’ont pas le choix, que c’est imposé par les studios qui leur fournissent les transferts, « : ça tient pas debout. Pour bloquer les ventes hors France? Et les studios en question contrôleraient que c’est bien respecté? comprends pas.

        • MB dit :

          peut-être les sous-titres amovibles (multilingues par exemple) coûtent-ils plus chers que les incrustés.

    • demachy dit :

      Pour ce qui concerne les deux fins : c’est au contraire la fin dite « pessimiste » (la fin originale) qui a été réintégrée grâce aux ayant-droits de Duvivier et de Spaak. L’autre fin (« optimiste »), celle qui avait été majoritairement exploitée, est également proposée en bonus sur le dvd, et il est de toute façon intéressant de voir les deux. Si la fin originale, voulue par Duvivier et Spaak, s’inscrit plus logiquement dans le mouvement et l’esprit du film, certains jugent qu’elle précipite la conclusion de façon un peu plaquée. Il est à noter que si les deux fins avaient été montrées par Panigel dans « Au cinéma ce soir », ce ne fut pas la seule fois : Patrick Brion (qui, on ne le dira jamais assez, a contribué plus que quiconque à faire redécouvrir Duvivier et à entretenir la mémoire de ses films depuis 40 ans !) a aussi plusieurs fois programmé le film au « Cinéma de minuit » avec les deux fins.

  19. Guy Gadebois dit :

    J’abonde dans votre sens au sujet de LA FILLE DU PATRON, qui évite les pièges d’un Roméo et Juliette chez les prolos. Je dirai que j’y ai vu enfin un film sur le métissage, non pas celui des couleurs de peau dont je doute fortement qu’il soit le garant d’une fraternité universelle, mais du métissage des classes sociales. Le seul qui ne se soit encore jamais produit, et dont personne ne semble désirer l’avènement. Olivier Loustau est un franc tireur.

    • Rouxel dit :

      J’avais déjà évoquer ce film l’an dernier lors de sa sortie.Il vient d’etre éditer en dvd à moins de 10 euro à la fnac!!!

    • Mathieu dit :

      à Guy Gadebois:
      Le métissage des couleurs de peau pas garant de la fraternité universelle peut-être mais ça aide quand même un peu non? Et contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire (le pouvoir, les media, mais aussi parfois la « culture », le cinéma, etc…) c’est quand même avant tout en bas de l’échelle sociale que ce métissage a lieu.

      • MB dit :

        à Mathieu: je dirais qu’il se produit dans toutes les classes, comme ça au pif. Bien sûr le métissage des corps participe au… etc. Mais les évidences à remettre en question, ça frappe son auditoire que voulez-vous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Pour les problèmes que pose la mixité, problème jamais appréhendés par les Institutions de l’Etat (il faut dire que c’était difficile), lisez RUE JEAN PIERRE TIMBAUD de Geraldine Smith, une sociologue attentive au contexte social. Livre magnifique qui complète TERREUR DANS L’HEXAGONE du toujours lucide Gilles Keppel

        • MB dit :

          à Bertrand: d’accord je veux bien mais je doute fortement que ces problèmes soient plus compliqués ou néfastes que ceux posés par cette sorte de racisme qui refuse absolument la mixité de couleurs de peau.
          Tiens j’entendais récemment Gaston Kelman qui disait que la France est le pays le moins raciste du monde parce que la mixité de couleurs y est généralement acceptée. Bien sûr ce Noir sympathique qui n’aime pas le manioc peut se planter, il faut creuser c’est toujours plus compliqué que ce qu’on croit.

        • Mathieu dit :

          à MB:
          Les classes populaires comme lieu principal de la mixité raciale, religieuse, culturelle, et donc de l’intégration des populations venues d’ailleurs, ce n’est pas juste une question d’impression subjective, ce sont des données scientifiques mesurées par les démographes, sociologues, etc… et que rappelle Emmanuel Todd dans son livre polémique « Qui est Charlie? », qui a un aspect pamphlétaire qu’on peut discuter mais qui rappelle aussi des faits. Les « classes populaires » sont constamment associées à un vote front national et donc au racisme, souvent par les mêmes media qui distillent à longueur de parution des préjugés racistes mais je crois que les gens issus des dites classes populaires sont surtout abstentionnistes (ou même pas inscrits sur les listes électorales). Les gens qui lisent la prose des Zemmour, etc… ne sont pas des ouvriers. Le racisme des pauvres correspond peut-être à une certaine réalité, mais elle est aussi largement fantasmée, par les media et aussi dans des œuvres de fiction, et sert de repoussoir aux classes plus élevées qui produisent et consomment ces œuvres, comme par exemple DUPONT LAJOIE d’Yves Boisset (désolé de prendre un exemple si ancien, mais on devrait pouvoir trouver des exemples plus récents). Même chose dans la culture américaine, où le phénomène du « white trash » n’est pas seulement une réalité sociologique mais aussi une construction fictionnelle. White trash = Blanc dégénéré forcément raciste, et pauvre parce que dégénéré (le Noir lui étant naturellement pauvre…). Dans TO KILL A MOCKING BIRD par exemple le péché raciste semble totalement mis sur les épaules du white trash par excellence qu’est le personnage incarné par James Anderson. Mais le racisme de certains « petits blancs » (de même que la violence et le racisme de la police) vient de plus haut qu’eux.

      • Guy Gadebois dit :

        A Mathieu

        « J’ai mis du temps à me demander pourquoi un Camerounais raciste ou macho devrait être moins critiquable qu’un Français «de souche» soutenant le FN. Dans ce monde courbe où nous prenons nos désirs pour des réalités, on passe avec un sourire gêné sur le racisme ou la misogynie d’un immigré alors qu’on n’a pas de mots assez durs pour le moindre beauf bien de chez nous… » de l’auteur que cite BT. C’est exactement ce que je voulais dire, après avoir vu dans la même soirée le film de Loustau, et LES CAPRICES D’UN FLEUVE, très beau film sous estimé dans les suppléments duquel Giraudeau et Roland Blanche racontent qu’ils ont voulu faire un film sur le métissage, culturel, ethnique, sans lequel l’humanité n’a pas d’avenir. Et je n’aime pas ce discours généraliste, déraciné de toute réalité (par chez Blanche et Giraudeau qui étaient des hommes de coeurs) mais trop souvent entendu dans la bouche des gens du show biz. Il arrive que dans un mariage mixte, le plus défavorisé socialement devienne plus royaliste que le roi, sans compter que les unions se font aussi par intérêt. C’est une question trop complexe pour qu’on puisse en tirer des règles. Qui plus est, mixité sociale et métissage culturel sont des sujets sans rapports. Mais revenons à nos DVD.

        • Mathieu dit :

          à Guy Gadebois:
          Mais les unions mixtes ou non produisent en général des enfants qui se seront différents de leur parents…
          Et le racisme ne se réduit pas à des préjugés, rejets etc.. entre différentes communautés, c’est aussi (surtout) une question de domination.

      • MB dit :

        à Mathieu et Bertrand: je crois que dés le début on a (j’ai) mélangé un peu mixité de vies (des gens de différentes origines vivent dans les mêmes quartiers) et mixité dans les foyers mêmes, biologique, métissage donc. je parlais surtout de la dernière. La première c’est plutôt si j’ai bien suivi ses interviews le sujet du livre de G Smith rue JP Timbaud: elle a constaté que les individus d’origines différentes se mélangeaient d’autant moins qu’ils habitaient dans le même quartier.
        Si vous citez Emmannuel Todd ceci m’incite à une certaine mesure devant la complexité du problème et tt simplement au besoin de se référer à des études scientifiques (démographiques, sociologiques) plutôt qu’à une vague impression que j’avais au départ et que je lançais au pif!
        « Le racisme des pauvres correspond peut-être à une certaine réalité, mais elle est aussi largement fantasmée »: tout à fait, et bien utile ce racisme des pauvres.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Mais il existe comme le montre Geraldine Smith et il a grandi avec l’époque. EZn 2015, elle note que les affrontements les plus violents ont lieu entre les Noirs et les Arabes. Elle donne aussi des contre exemple, étudie les causes de ces dérives. Livre passionnant je le repère tout comme le dernier Keppel. Et peur de passer pour réactionnaire si on dénonce des propos injurieux ou une conduite terrible d’une personne appartenant à une minorité

        • MB dit :

          oui oui je suis d’accord, il existe ET est bien utile car exploité par ceux que vous savez (FN etc.) que ça arrange bien, et dédouane les classes aisées qui se croient ainsi insoupçonnables. On le voit déjà dans DUPONT LAJOIE film que je jugeais bêtement manichéen et complaisant à sa sortie, quel c… (j’ai changé, hein?)

  20. antoine dit :

    puisque cette chronique est consacrée aux livres je voulais seulement conseiller « le pouvoir du chien » de thomas savage dont vous avez peut etre déja parlé mais je ne retrouve pas : magnifique roman aux themes et aux decors de western ( le montana) opposition et degradation dramatique des relations de 2 freres vengeance etc avec les dimensions d’une tragedie antique . A mes yeux un chef d’oeuvre

    • abercrombie dit :

      à BT : à la suite d’Antoine, je recommande chaudement Thomas Savage. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’envie de lire et/ou de faire traduire « Lona Hanson ». Les droits du roman avaient été achetés après-guerre par Harry Cohn, et un scénario avait été écrit pour servir de véhicule à Rita Hayworth (au casting étaient aussi prévus Randolph Scott et William Holden), mais elle a obstinément refusé de le tourner et le projet est resté lettre morte. J’aurais été curieuse de voir comment un marchand de soupe comme Cohn se serait dépêtré de l’intrigue, l’histoire d’une « Cattle Queen of Montana » pendant la Grande Dépression, très orgueilleuse, très fière, très seule, très paumée. Tout n’est pas parfait, la fin est « too much », mais il y a une vraie sensibilité dans la description des personnages secondaires qui m’évoque un peu Simenon. ça aurait été un rôle en or pour Hayworth (et elle n’en a pas eu beaucoup). Le livre n’a jamais été traduit en français.

      Je viens récemment d’écouter en podcast l’émission de France Culture sur les westerns et ça m’a donné très très envie de lire les romans qui ont donné « Canyon Passage » et « Eldorado » ! Merci !

      • Bertrand Tavernier dit :

        A abercrombie
        Cohn n’était pas seulement un marchand de soupe. Il avait sous des dehors grossiers, incultes des intuitions qui lui faisaient repérer le talent de Capra, prendre au sérieux certains films comme LES FOUS DU ROI où il fit face à 10 montages malheureux, dix previews négatives avant que Bob Parrish reprenne le montage. Parrish raconte qu’il disait : « je crache un film par semaine et puis il y en a 10 dans l’année que je ne crache pas sur le pavé ». Ces ruffians avaient le sens du spectacle, voir le portrait désopilant qu’en fait de Toth dans ses mémoires

        • abercrombie dit :

          En tant que marchand de soupe, je pensais justement aux films calibrés pour Hayworth, où on misait tout sur l’image, le paraître, la formule (pour un « Gilda », combien de « Salomé », la princesse effeuilleuse). J’ai aussi l’impression que s’il a réussi à produire de très bons films qui ont très bien marché avec Capra ou McCarey (qui produisaient eux-mêmes leurs films, non ? Tout comme Hawks avec « Seuls les anges ont des Ailes » ?), il a été incapable de les garder à la Columbia tellement il était un patron désagréable.
          Après, oui, d’après ce que raconte Kim Novak (qui décelait un coeur tendre sous sa carapace et qui lui offrait des gâteaux pour Thanksgiving), Cohn avait un vrai instinct pour les bons projets, et le studio ne s’est jamais relevé de sa mort. Mais je n’ai aucune sympathie pour un type qui avait un buste de Mussolini dans son bureau.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A abercrombie
          Il n’est nullement question de sympathie (Mayer devait être bien pire). Il avait un buste de Mussolini et il produit des films de Capra écrit par ce démocrate de Riskin, il garde comme bras droit pendant 15 ans Sidney Buchman connu comme communiste et tentera même de le protéger lors de sa comparution (Buchman avait écrit Mr Smith au Senat). De nombreux metteurs en scène sont restés à la Columbia. Le cas de Hawks n’est pas probant, il passait d’un studio à l’autre et ne signera qu’avec Zanuck, parce que c’était le seul qui n’était pas juif. Cohn produit plusieurs films de Rossen autre communiste dont LES FOUS DU ROI, tiré d’un roman progressiste de Robert Penn Warren. Et aussi le seul film où l’on voit des juifs se révolter et mourir les armes à la main (NONE SHALL ESCAPE de Andre de Toth écrit par Lester Cole, un des 10 de Hollywood.
          Attention aux simplifications. Cohn pouvait être une brute mais si un metteur en scène lui prouvait qu’il connaissait son métier, il lui foutait la paix. C’étaient les acteurs qu’il faisait souffrir. Ajoutons que c’est lui qui sort Vincent Sherman de trois ans de semi liste noire quand il vire Aldrich (pour des raisons mal connues) de RACKET DANS LA COUTURE

        • Mathieu dit :

          à Abercrombie:
          Et Cohn faisait la différence entre la production courante et des productions de prestige pour lesquelles il était capable de dépassements de budget importants comme pour LOST HORIZON, contrairement à par exemple Herbert J.Yates, le patron de la Republic, mesquin avec Ford sur la production de THE QUIET MAN, alors qu’il aurait dû non seulement être fier que Ford tourne ce film pour Republic, mais aussi comprendre l’intérêt de ce genre de production prestigieuse pour l’image du studio.

  21. ballantrae dit :

    Je viens de finir le passage du Canyon et enchaîne avec L’aventurier du Rio Grande.Je procède de la même manière que pour les précédents: je ne revois surtout pas le film avant et du coup le redécouvre avec beaucoup de surprises notamment les options « de Tourneur » qui viennent effectivement vraiment du matériau de départ, cela n’enlevant rien au génie tourneurien.
    Le cas Tonnerre Apache était un peu l’opposé car Aldrich prenait la tangente fréquemment.
    Commentaires sous peu!

  22. Rouxel dit :

    J’ai enfin réussi à voir »Dernier atout »le second film de Jacques Becker.Effectivement c’est un excellent polar avec des personnages bien écrit:Noel Roquevert dans le role de l’inspecteur instructeur est truculent et plein de malice dans le regard,Mireille Balin surjoue un peu la vamp de service mais l’ensemble du casting est à la hauteur de ce film noir.On retrouve aussi Jean Debucourt sociétaire de la comédie française qui était un comédien qui dégageait quelque chose à chaque apparition,un peu comme Jouvet je pense.Ce film n’est pas disponible en dvd mais à été programmé par une chaine du groupe Orange dédié au cinéma.Becker père était un immense cinéaste.

    • Alexandre Angel dit :

      A Rouxel
      DERNIER ATOUT est disponible en dvd chez Studio Canal (même que je l’ai).

      • Rouxel dit :

        Merci de l’information je l’ignorais.J’ai une copie d’une chaine du cable consacré aux vieux films du patrimoine français.

  23. MB dit :

    Le meilleur article internet sur le VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS, chez Télérama:
    http://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2016/voyage-a-travers-le-cinema-francais-la-madeleine-de-bertrand-tavernier,142085.php

    • stag dit :

      Bel article effectivement, ce qui est passionnant c’est que « l’encyclopédie » de BT conjugue deux expériences profondes, de cinéaste et de cinéphile. Je me retrouve dans l’angle passionné du cinéphile et me régale d’une expertise que je ne peux avoir. De même je peux faire mienne la dernière citation de l’article, sur l’admiration, c’est pour cela que j’ai plaisir à venir vous lire tous ici, et plus particulièrement les avis toujours détaillés, clairs et tranchés de BT.

      Hâte de voir ce film !

    • Rouxel dit :

      Lisez l’article du quotidien La Croix paru la semaine dernière.

  24. yvon dit :

    Quel hasard ou pas!
    Je termine la lecture de Histoire de Tonle de
    Mario Rigoni Stern. Subjugué, je vois un film
    de paysage, de bataille et d’errance. Et je
    l’associe naturellement à Bertrand Tavernier.
    Aussitôt, je vais voir son blog et là je découvre
    que c’est un de ses auteurs de prédilection.
    Les délices de la pensée cognitive

  25. ochon dit :

    Vous parlez mieux des films que vous ne les faîtes….

    • ballantrae dit :

      Un peu court, inutilement provocateur et certainement un peu aigre.
      Un vieux marronnier lu depuis des lustres dans les pages des cahiers et autres revues prétendument animées par l’amour du cinéma et fermées sur de très vieilles antiennes.
      Je crois que certains journalistes de cinéma (et univeristaires) ne pardonnent pas à des cinéastes de pouvoir en dire plus et mieux qu’eux en matière de connaissance, d’analyse du cinéma.La terreur du sachant en position de fragilité qui se transmue en aigreur méprisante.
      Le plus dommageable est que le simple amateur de cinéma reprenne à son compte ces refrains usés mais tout cela n’est rien!

    • MB dit :

      répondre à ce genre de comm c’est le risque de faire revenir son auteur. Tant pis: qu’il disparaisse dans les replis étouffants et musclés de nos mémoires, ce plaisantin sans écho, lunaire et isolé.

    • richpryor dit :

      Bertrand Tavernier est un grand Cinéaste, avec un grand C, celui qui manque au début de votre nom.

    • Rouxel dit :

      Vous etes un peu dur avec Bertrand qui à toujours apporter dans ses films de la générosité,de l’humanisme à l’état pur rare de nos jours.Bon on va pas revenir sur ses propos sur le juge Burgaud qui l’a tenu récemment.

  26. André Desages dit :

    Comme beaucoup de monde sur ce forum, je partage votre admiration pour FUREUR APACHE, de Robert Aldrich. Dès lors, je vous signale que je viens de voir un film italien de 1952, IL BRIGANTE DI TACCA DEL LUPO (La Tanière des Brigands) mis en scène par Pietro Germi, adapté d’un roman de Riccardo Bacchelli par Germi et Fellini. Le film de Germi fait bizarrement écho au film d’Aldrich, par son thématique. Le film raconte le périple en 1863 d’une compagnie de bersaglieri pro-garibaldiens, commandé par Amedeo Nazzari, chargée de traquer des « bandits » dans le sud de l’Italie (en fait en Basilicate), lesquels bandits sont en fait des paysans révoltés et partisans des Bourbons. Les soldats du Nord se retrouvent dans une histoire similaire à celle des soldats américains face aux Apaches dans le film d’Aldrich. Bien que plus âgé et plus expérimenté, Nazzari se retrouve dans le rôle du jeune lieutenant de Fureur Apache. Le rôle de Lancaster est ici tenu par l’acteur Saro Urzi, qui joue le rôle d’un commissaire habile et fin connaisseur des mentalités du Sud du pays, mentalité qu’il souhaite exploiter à son avantage. Le succès final des garibaldiens sera en grande partie du à la volonté de vengeance d’un paysan du Sud, souhaitant laver un crime d’honneur. Hormis cette parenté avec le film d’Aldrich, LA TANIERE DES BRIGANDS est une réussite, un vrai western en plein Risorgimento. Evidemment, le film n’a pas trouvé grâce en France chez aucun éditeur et n’existe qu’en Italie (version italienne avec sous-titres italiens uniquement).

  27. MinettePascal dit :

    Je rêve ou on a le droit de reparler d’EL DORADO ?
    En attendant de lire le bouquin, quand même, le film n’est pas mal !
    A-t-on mentionné, parmi les petits détails tuants, le climat lénifiant de la scène où Mississipi règle ses comptes avec un des sbires de Mc Leod, dans la cantina ?
    La sérénade des mariachis, les petits rires des jeunes mexicaines, Wayne jouant aux dominos et le ton presqu’inaudible des dialogues. Tout cela pour conférer une explosivité maxi au duel.
    Et le sbire en question, destiné à morfler l’opinel cervical de Caan !!!
    N’importe quel réalisateur aurait choisi une armoire à glace patibulaire tessituré dans l’extrême grave. Au lieu de cela, on a droit à un gringalet émacié à la voix de fausset. Une originalité à saluer, quand même.
    Bon, allons chercher le bouquin…

    • MB dit :

      à MP: vous, vous êtes un casse-cou!

    • stag dit :

      Je viens de commander le livre et je vais sûrement revoir le film ensuite !

    • Guy Gadebois dit :

      A MP

      Mais ça, ça vient du western italien, dont l’influence sera néfaste dans RIO LOBO (le canon bouché du fusil de Victor French qui lui explose à la figure en un jet d’hémoglobine) et le choix malheureux de G. Rivero.
      A propos de Hawks j’ai trouvé ce document rare sur Youtube
      https://www.youtube.com/watch?v=fR7YSl3GSDo

      • stag dit :

        Avant de lire le livre d’Harry Brown que j’ai reçu, j’ai reçu et vu hier POWDER RIVER de Louis King et je ne savais pas, en tous cas je ne me souvenais pas, que ce western était un remake de MY DARLING CLEMENTINE ! Le précieux Patrick Brion dit dans le bonus que si on ne le sait pas on peut ne pas s’en rendre compte, je pense que si on connait bien le film de Ford c’est difficile de ne pas faire le rapprochement malgré tout.

        Je ne sais pas si louis King a voulu s’inspirer directement du film de Ford ou de l’oeuvre dont il était inspiré ?

        Il y a des différences, les personnages n’ont pas les mêmes noms, ce n’est pas le même personnage féminin qui tombe malade, la fin n’est pas la même, d’un côté plus dramatique, de l’autre plus romantique. Beaucoup de petits détails qui diffèrent du chef-d’oeuvre de Ford et je trouve plutôt malin de la part de Louis King de ne pas trop avoir cherché à refaire exactement la même chose, forcément en moins bien. Là c’est moins bien, mais c’est différent.

        Je laisse découvrir à ceux qui n’ont pas vu le film ces différences en détails, qui ne sont pas sans charmes.

        Quant aux comédiens, vraiment pas désagréables ou mauvais, ils peinent évidemment à soutenir la comparaison avec Mature, Fonda, Darnell ou cathy Downs. Il faut dire que le casting de Ford est une des grandes performances de son film.

        Vous n’êtes malheureusement pas dans le bonus Bertrand et j’aimerais beaucoup avoir votre avis sur ce film et sur la réalisation.

        Je conseille cette énième variation sur le thème EARP/OK Corral – sans le corral ici – pour ceux qui comme moi l’auraient raté.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Pas vu. Les différences viennent peut être et surtout du scénaristes dans ces films de série. Voici ce que j’ai trouvé : The film is loosely based on the book « Wyatt Earp, Frontier Marshal » by Stuart N. Lake (Boston, 1931). However, the characters were changed and only certain incidents from the original were used.
          J’ajoute que le scénariste est Daniel Mainwaring, très bon écrivain et homme délicieux qui fut blacklisté . On lui doit PENDEZ MOI HAUT ET COURT, thé LAWLESS de Losey

        • MB dit :

          de Mainwaring il y a aussi INVASION OF THE BODY SNATCHERS de Siegel, HITCH-HIKER de Lupino et aussi BABY FACE NELSON que je n’ai jamais réussi à voir (dvd Criterion je crois), je viens de revoir hier CA COMMENCE A VERA CRUZ toujours aussi rigolo. Ecrivain sous le pseudo de Goffrey Homes il a donc écrit le scénario de OUT OF d’après son roman. En fait tous ses scénarios sont signés sous Homes sauf à partir de BABY FACE en 57 et jusqu’à la fin où il reprend son vrai nom de Mainwaring.

        • MB dit :

          Cherchant sur Mainwaring, je vois dans 50 qu’il a collaboré à un western étrange WALK LIKE A DRAGON dans lequel joue Mel Tormé que je ne connaissais que comme chanteur de jazz (à la voix aussi étrange d’ailleurs): « ce western a comme principaux personnages des Chinois », une histoire d’amour avec unhappy end entre un Blanc et une Chinoise. Il y a aussi James Shigeta qui jouait le flic nippon de CRIMSON KIMONO qui avait une liaison avec une Blanche! curieux.

        • stag dit :

          Merci Bertrand pour votre réponse, j’ai revu du coup hier FRONTIER MARSHAL de Dwan, pour comparer un peu les trois adaptations (parmi d’autres).

          Je n’ai pas lu le livre, il va falloir que je me le procure.

          Grace à vos bonus multiples et les visions des films voici le fouillis d’impressions et avis que j’en retire. Peut-être un peu frustré de ne pas avoir eu vos bonus Bertrand, sur les trois films d’ailleurs que je possède ou malheureusement vous êtes absents.

          Chronologiquement c’est donc Dwan avec FRONTIER MARSHAL (1939) puis Ford avec MY DARLING CLEMENTINE (1946) puis King avec POWDER RIVER (1953), sur l’adaptation d’un même livre.

          Attention pour ceux qui n’ont pas vu les films et ne veulent pas connaître par avance certains détails.

          Les différences sont aussi nombreuses que les similitudes.
          « Earp » n’a pas ses frères avec lui dans les films de Dwan et King, contrairement au film de Ford chez King ce n’est pas son frère qui est tué et provoque sa prise de fonction en tant que sherif dans la ville mais son meilleur ami, chez Dwan il prend fonction pour se venger lui-même.

          Earp n’est pas convoyeur de bétail chez Dwan et King.

          Le film débute sur l’intervention de « Earp » pour déloger « l’indien » chez Ford et Dwan – qui n’est plus indien chez King – du saloon où il tirait sur tout le monde. La scène est amenée différemment mais dans les trois films « Earp » sort le malfrat du saloon en le trainant par les pieds.
          Earp est joué par trois comédiens qui livrent une composition forcément différentes vu les comédiens, Henry Fonda chez Ford, Randolph Scott – à son habitude froid, relativement impassible et peu émotif – et Rory Calhoun, bon mais je l’ai trouvé moins convainquant que Fonda, Scott ou McCrea, voir même Lancaster, peut être lié au fait que King fait la version des trois films la plus, non pas fantaisiste mais originale.

          « Linda Darnell » était du sud chez Ford, elle devient française (frenchie) chez King, la comédienne n’est pas déplaisante, chez Dwan elle (jerry) n’a pas une origine marquée, on est dans les trois films assez similaires sur l’opposition avec Earp qui est à la base de la rencontre tendue avec Doc.
          « clementine » (debbie) n’est plus tout à fait la même chez king, son entrée est très similaire, elle demande là aussi à voir la chambre de « doc » mais le personnage est moins sensible ou émouvant, il manque évidemment beaucoup de choses des trouvailles de Ford dans les très beaux personnages, et interprétations, de Fonda et Down.
          Chez Dwan « clementine » qui s’appelle sarah, est plus proche de celle de Ford mais la relation avec Earp est beaucoup moins intense tandis qu’elle se bat davantage pour récupérer Doc des mains de Jerry. Clementine, mais c’est un peu son charme, est moins combative.

          L’artiste qui récite shakespeare chez Ford devient jongleur puis comique troupier chez Dwan. Les scènes sont assez similaires, Ford en fait tout de même quelque chose de beaucoup plus profond, c’est à dire qu’il en profite avec finesse pour souligner l’érudition de Doc, ce qui n’est pas le cas dans les deux autres films.

          Le rôle de doc est assez ressemblant, plus torturé que Earp, malade, alcoolique. César Romero chez Dwan a un côté dur et froid qu’a victor Mature chez Ford, une faille profonde en moins dans son jeu, c’est plus léger chez King il opère non pas « linda darnell » mais « clementine » chez King, chez Dwan c’est un enfant mexicain, le fils du Barman, qu’il sauve d’une balle perdue. Il n’est pas accusé à tort d’avoir été mêlé au meurtre du jeune Earp mais chez King il a réellement tué le meilleur ami de Earp, lui volant de surcroit son pécule d’or.

          A la fin Earp reste avec clementine chez King et Dwan, pour le positif, doc quant-à lui meurt dans les trois « règlements de compte », je ne sais pas ce qu’il en est dans le livre mais il semble que dans la réalité il en ait réchappé. Chez Ford le combat final semble être le plus fidèle à la réalité (mais au roman?) avec ses frères et doc, chez King seuls Earp et Doc, chez Dwan Doc est déjà mort, sa mort provoque le combat qui oppose le seul Earp à la bande de malfrats.

          Fichtrement intéressant de revoir ces films, ce soir je revois MY DARLING CLEMENTINE, j’enchainerais peut-être demain avec la version Douglas Lancaster de Sturges.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Voyez aussi VENGENCE A L’AUBER de George Sherman qui dans la première partie est une variation subtile sur cette histoire. Et puis il y a aussi WYATT EARP et TOMBSTONE

        • stag dit :

          A Bertrand,
          Effectivement je viens de revoir VENGEANCE A L’AUBE qui a beaucoup d’originalité et de qualités. Rory Calhoun est moins dur par rapport à plusieurs « Doc » mais il a une belle sensibilité. Le personnage est plus raisonnable, il veut renoncer au colt, a envie de partir à la montagne soigner ses poumons.

          Est-ce une référence volontaire, dans le JEZEBEL de Wyler avec Fonda et Bette Davis, cette dernière, par provocation porte une robe rouge à un bal, c’est aussi ce que porte Pipper Laurie à son arrivée à Socorro, elle que son père avait justement traitée de « jezebel », en la laissant devant un bar au début du film.

      • MinettePascal dit :

        A GG : Merci pour ce lien très intéressant.
        Il a une dégaine drôlement british.
        On n’en revient pas du temps qu’il met à citer John Ford comme un des bons réalisateurs de sa génération.
        Une facétie, bien sûr, mais on sent qu’il en a eu marre d’être comparé.
        Il reconnaît avoir été influencé par Ford. Le début de RED RIVER, par exemle, donne cette impression. Mais Ford influencé par Hawks ? Il faudra réfléchir à ça…

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