Cinéma anglais, sorties italiennes et éditions

15 février 2010 par - DVD

Si on parlait du cinéma anglais

Pléthore de sorties en Angleterre et de films rares, souvent dans des versions sans bonus et toujours sans sous titres.

walterloo_roadCommençons par deux réussites que l’on doit au tandem Frank Launder et Sidney Gilliat, les scénaristes si inventifs d’UNE FEMME DISPARAIT, de NIGHT TRAIN TO MUNICH : MILLIONS LIKE US (1943) dont ils signent tous les deux le scénario et la réalisation (ce sera leur seule co-mise en scène) et WATERLOO ROAD (1945) que Gilliat écrit (avec Val Valentine) et dirige seul. Les deux films, tournés « à chaud », ont en commun une volonté de montrer des gens ordinaires confrontés à la guerre, aux bombardements, à la peur de l’invasion allemande, un goût pour une structure dramatique libre, originale.
millions_like_usDans MILLIONS LIKE US, on voit surgir de temps en temps et sans que cela soit rattaché à l’une des intrigues, deux officiers calamiteux, Charters et Caldicott joués par les sublimes Basil Radford et Naunton Wayne (qui reprennent en fait les personnages et les noms du Hitchcock et de NIGHT TRAIN). Ils échangent dans divers décors – un train, une plage – des propos flegmatiques et désabusés, essaient de se souvenir du nombre de mines qu’ils ont posées, renoncent en ajoutant : « on n’ira pas se baigner ici après la guerre ». Voilà un exemple de ce qu’ils se disent :
Charters : « A propos de sacrifices provoqués par la guerre, Caldicott, est ce que vous vous souvenez de ce vieux Patterton ? »
Caldicott : « Le type qui avait toutes ces plantations en Malaisie ? »
Charters : « Oui, lui. Vous vous souvenez de son valet, Hawkins »
Caldicott : « Oui »
Charters : «Il a été évacué sur Weston sur Mer »
Calidicott : « Pas possible »
Charters : « Patterton est tout simplement livide. Il ne s’est jamais habillé tout seul depuis 30 ans
Caldicott : « Mais qu’est ce qu’il va faire »
Charters : « Le suivre. À Weston sur Mer. »
Caldicott : « oh à propos, combien de mines a-t-on posées ce matin ? »

Sidney Gilliat m’avait dit que l’écriture de ces deux personnages avait marqué et influencé, de son propre aveu, Harold Pinter. Ajoutons que ces séquences détonnent dans ce qui devrait être un film de propagande. Les Britanniques ont d’ailleurs été les seuls à mettre autant l’accent sur leurs travers, leurs erreurs dans les productions des années 40. Souvenez-vous de COLONEL BLIMP. Dans WATERLOO ROAD, la bureaucratie de l’armée paraît tatillonne et répressive.
Mais ce qui confère son originalité, sa force, son émotion à MILLIONS LIKE US, c’est le rôle prédominant donné aux personnages de femmes que l’on voit tenter de survivre, d’aimer, de s’engager. Plusieurs séquences dans l’usine où ne travaillent que des femmes vous serrent le cœur. Patricia Roc et Anne Crawford, trop tôt disparues, sont deux des plus belles actrices du cinéma anglais.
green_for_dangerWATERLOO ROAD s’ouvre comme souvent chez Launder et Gilliat (voir I SEE A DARK STRANGER du premier et le très drôle GREEN FOR DANGER du second) par des personnages qui commentent l’action, s’adressent à la caméra. Et à la fin du film, en une coda assez émouvante, Alastair Sim, acteur magnifique, éblouissant dans GREEN FOR DANGER, nous prenant à nouveau comme confident, déambule en tirant la morale de l’histoire, en essayant de donner un sentiment d’espoir. Au passage, Sidney Gilliat donne à Stewart un de ses très rares personnages antipathiques avec ce Don Juan de pub sans foi ni loi, profiteur de guerre. La séquence de bagarre entre lui et John Mills (acteur peu inspirant mais qui est là plutôt dynamique) est relativement dure et noire. À noter l’importance dramatique des trains et la poursuite dans une gare, figure dramatique que l’on retrouve dans de très nombreux films anglais de la décennie, notamment dans le splendide IL PLEUT TOUJOURS LE DIMANCHE.

a christmas carolRestons avec Alastair Sim pour parler d’une œuvre que je crois inédite en France A CHRISTMAS CAROL d’après Dickens qui a suscité des dizaines d’adaptations (dont une récente que je dois voir) que l’on trouve en zone 2 sous le titre de SCROOGE et en zone 1 dans une édition collector chez VCI. Ce film de Brian Desmond Hurst est révéré dans les pays anglo-saxons. Maltin lui met 4 étoiles et il a 172 commentaires enthousiastes sur cette version après la sortie en dvd. J’étais donc curieux de la voir et n’ai été qu’à moitié convaincu. Certes l’adaptation de Noël Langley est intelligente, mais le travail de Brian Desmond Hurst m’a semblé plutôt routinier tout comme dans MALTA STORY (qui est sorti) ou le SECRET DES TENTES NOIRES. (Je n’ai jamais vu son BALADIN DU MONDE OCCIDENTAL). En revanche l’interprétation d’Alastair Sim est magistrale et son Ebenezer Scrooge est inoubliable tant dans sa gestuelle (quand il entend la voix de Jacob Marley) que dans la manière dont il s’approprie des répliques célèbres lors des confrontations, fort réussies, avec les fantômes de Noël. Malta StoryEncore que la plus belle soit dite par Marley : « Mankind was my business ».
Pool of LondonOptimum vient de sortir POOL OF LONDON (1951) de Basil Dearden que Charles Barr dans son étude définitive considérait comme l’archétype réussi du film Ealing. Cette histoire de contrebande bien jouée par Bonar Colleano parle aussi, chose rare à l’époque dans le cinéma anglais, de rapports raciaux, donne un rôle très important et sympathique à un acteur noir, Earl Cameron. La poursuite finale dans les rues désertes de la City est impressionnante. Nicolas Saada à qui je le conseillais le trouve « visuellement presque aussi beau que PANIQUE DANS LES RUES de Kazan ».

35 ans dans la jungle du cinémaCélébrons aussi la sortie de NOOSE un des très bons films anglais d’Edmond T. Gréville (avec BRIEF EXCSTASY que défendit dans une critique célèbre Graham Greene et SECRET LIVES). J’ai bien connu et beaucoup aimé Gréville, metteur en scène marginal, personnel, erratique qui réalisa plusieurs films personnels et passionnants : LE DIABLE SOUFFLE, POUR UNE NUIT D’AMOUR, REMOUS, MENACES. Nous avons publié hélas sans grand succès ses très savoureuses mémoires, TRENTE CINQ ANS DANS LA JUNGLE DU CINEMA dans la collection ACTES SUD INSTITUT LUMIERE ainsi que son premier (court) roman SUPPRIMÉ PAR L’ASCENCEUR, opusucle dadaïste dont l’humour, la désinvolture n’est pas sans annoncer Boris Vian. Peut-être que certains lecteurs de ce blog iront découvrir ces ouvrages.

NOOSE (1948), écrit par Richard Llewellyn , le romancier de QU’ELLE ETAIT VERTE MA VALLÉE, est un vrai film noir, très sous-estimé. On s’attache à une série de malfrats, d’escrocs, de gangsters a la petite semaine, de trafiquants de marché noir qui tentent de survivre dans Soho. Le personnage de Joseph Calleia s’inspire d’un criminel célèbre de l’après-guerre. Carole Landis trouve là l’un de ses derniers rôles. L’atmosphère, les décors annoncent les FORBANS DE LA NUIT. Et Gréville insère des cadrages insolites, des mouvements d’appareil inventifs : une flaque d’eau reflète la Cathédrale Saint Paul que trouble le pied d’un passant. Interprétation brillante de Nigel Patrick. À redécouvrir d’urgence.
GumshoeSautons quelques décennies et revenons à des cinéastes contemporains. J’avais adoré, lors de sa sortie, GUMSHOE de Stephen Frears et j’ai pris un plaisir encore plus grand à le revoir dans la version zone 1 et dans la bizarre collection Martini, qui offre en guise de bonus quelques recettes de cocktails. Collection où l’on peut trouver le magnifique NEW CENTURIONS, l’un des chefs d’œuvre de Richard Fleischer, œuvre noire, pessimiste et fulgurante, le très intéressant GARNMENT JUNGLE de Vincent Sherman et Robert Aldrich, DOLLARS de Richard Brooks que je n’ai pas revu.new centurions
Entre-temps GUMSHOE est aussi sorti en zone 2. Faites vous plaisir et achetez le en urgence. Découvrez l’ironie percutante du scénario de Neville Smith, ses dialogues étincelants, l’interprétation d’un Albert Finney en état de grâce, de Billie Whitelaw, Janice Rule, Frank Finlay. Cet hommage au film noir dont l’action, première trouvaille, se situe à Liverpool, transpose affectueusement tous les codes du genre sans jamais sombrer dans le pastiche, brode des variations très inventives sur le FAUCON MALTAIS. Quel régal.
The court jesterComment comprendre qu’une comédie aussi drôle que THE COURT JESTER (LE BOUFFON DU ROI) n’ait jamais connu de sortie dvd en France. Il s’agit pourtant du meilleur – en tout cas pour moi – Danny Kaye avec d’ébouriffantes acrobaties verbales et linguistiques : Kaye improvise de longs monologues hilarants en faux français et faux allemands, doit retenir un très long mot de passe qui ne comprend que des mots en p doit répondre à Cecil Parker qui lui demande « What did the duke do ? ». S’ensuit une joute spectaculaire qui ajoute au duc précité, le dog, the dog et autres mots en d. Le dvd britannique annonce faussement des sous-titres français, mais comprend la VF où l’on plaint les acteurs de doublages qui doivent traduire toute cette pyrotechnie. Cela ne les empêche pas d’ajouter des gags de leur cru comme cet échange qui n’a pas d’équivalent dans la VO :
« Bouffon !!! »
« Ça tombe bien, j’ai faim. »

Phantom LightRed EnseignAnnonçons aussi le coffret consacré aux premiers films de Michael Powell chez Opening (les films de ma vie). Certains d’entre eux laissent transparaître les qualités qui vont s’épanouir dans les années suivantes. J’aime beaucoup PHANTOM LIGHT et le rythme, l’invention de plusieurs autres (RED ENSEIGN).

Les deux premiers tiers d’un de ses derniers films, tourné en Australie, THEY’RE A WEIRD MOB, méritent d’être cités. Powell y aborde le thème de l’immigration à travers le personnage que joue Walter Chiari et plusieurs touches sont sensibles et aigues. Quand il nous avait montré un extrait de ce film dont les dialogues difficiles à comprendre ont fait beaucoup rire les Australiens, Powell parlait de L’EXTRAVAGANT MR RUGGLES. Je ne vois pas bien les rapports, le lien entre ces deux œuvres.

They are a weirdmob

Question de vie ou de mortEn zone 1, Sony a sorti un dvd qui réunit le sublime QUESTION DE VIE OU DE MORT sous son titre américain, STAIRWAY TO HEAVEN et AGE OF CONSENT (avec je crois une nouvelle musique plus proche de ce que voulait Powell) où l’on découvre une très jeune Helen Mirren, intégralement nue pendant une partie du film. Je dois revoir ce film qui m’avait un peu déçu malgré James Mason et la beauté des paysages.
Et surtout je vais de ce pas revoir les sublimes JE SAIS OU JE VAIS et THE CANTERBURY TALE, deux de mes Powell favoris.

Sorties Italiennes

Les camaradesCommençons par dénoncer fortement la sortie ultra confidentielle et scandaleuse du très beau film de Mario Monicelli, LES CAMARADES. Scandaleuse parce que l’éditeur (LCJ éditions) a cru bon de le distribuer uniquement en VF. À boycotter donc tant qu’on ne pourra pas obtenir aussi la version originale. Je sais qu’il y a des acteurs Français dans le film et que les Italiens n’utilisaient pas de son direct. Néanmoins, la version originale est celle qui fut mixée sous la direction de Monicelli. L’autre sert juste de béquille.
C’est une habitude chez LCJ qui a aussi sorti l’excellent MARI DE LA FEMME A BARBE de Marco Ferreri uniquement en Français.

Le mari de la femme à barbe

J’ai pu constater qu’un très grand nombre de films jusqu’ici fort rares venaient de sortir en Italie. On peu trouver maintenant IL CAVALIERE MISTERIOSO (collection Cristaldi Films), l’un des meilleurs Freda, dont les VAMPIRES viennent d’être distribués en France). Pas de sous-titres, hélas comme dans de nombreux Germi de la même collection dont certains sont annoncés en France. J’ai acheté aussi I COMPLESSI pour le sketch génial où Alberto Sordi veut devenir présentateur à Télé Vatican. Or il a des dents effrayantes, proéminentes et les examinateurs font tout pour le coller. Mais il se révèle d’une force incroyable et déjoue tous les pièges dont le dernier est des plus cocasses.
amore in cittaTrouvé aussi AMORE IN CITTA (sous-titres anglais), film à sketches créé et supervisé par Cesare Zavatini qui voulait créer une sorte de journal filmé en piochant des histoires dans la vie quotidienne. L’épisode tourné par Fellini (AGENCE MATRIMONIALE) est formidable. Brillant, émouvant, sarcastique, c’est une réussite majeure. Le Maselli, émouvant, est plus classique et je n’ai pas revu l’Antonioni. Mais le Dino Risi est une perle : l’auteur du FANFARON filme un dancing très populaire pendant quelques heures où se retrouvent employés, domestiques, permissionnaires, ouvriers. C’est miraculeux. J’avais un grand souvenir du Lattuada, LES ITALIENS SE RETOURNENT, qui m’a un peu déçu. Lattuada avait fait déambuler quelques jolies filles et attrapé la réaction des mâles italiens. C’est amusant mais trop fabriqué au montage, trop ouvertement mis en scène. On reconnaît Fellini en mateur égrillard.
J’ai aussi trouvé TONI de Renoir qui n’existe pas en France. La copie de ce chef d’œuvre qui est d’une actualité brûlante, m’a paru – dans les 20 minutes que j’ai vu – très belle et le son impeccable. Le distributeur du film est la Gaumont.

Deux livres

Tambour battantEt signalons deux livres importants : TAMBOUR BATTANT les mémoires passionnantes, émouvantes de Volker Schlöndorff qui contiennent des pages splendides sur Roger Nimier, Louis Malle, Jean-Pierre Melville et sa manière de faire des champs contrechamps, Alain Resnais. Et bien sûr, sur le tournage de ses propres films depuis LES DÉSARROIS DE L’ELEVE TOERLESS qu’on ne trouve qu’en zone 1 dans une belle édition établie par Criterion jusqu’à ULZHAN que j’avais beaucoup aimé et LES TROIS VIES DE RITA VOGT.

L'antiquité au cinémaAutre ouvrage à se procurer d’urgence, L’ANTIQUITÉ AU CINÉMA, vérités, légendes et manipulations d’Hervé Dumont (nouveau monde éditions) qui recense, analyse, raconte avec souvent une grande drôlerie tous les films tournés sur une période qui va de la préhistoire au VIe siècle… Dumont montre comment certains films « antiques » parlent en fait de conflits présents au moment du tournage : « en 1949 le message de SAMSON AND DELILAH de Cecil B de Mille dont une partie de l’intrigue est tirée d’un roman sioniste, est à replacer dans le contexte politique le plus immédiat : opposition à l’occupant philistin (Palestiniens ou forces britanniques), promesse de délivrance et de paix alors que la légion arabe de Transjordanie vient de contraindre la garnison de Jérusalem à se rendre ». Belle iconographie.

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Commentaires (93)

 

  1. Edward dit :

    Effectivement passionnante, l’autobiographie de Volker Schlöndorff : quelle vie (on est loin de l’artiste dans sa tour d’ivoire) et quels tournages (on ne peut pas dire qu’il ait recherché la facilité) ! Et puis, cher Bertrand, il donne envie de connaître vos soeurs !

  2. MB dit :

    à Bertrand vous n’avez pas fait le bonus de LA RUEE SANGLANTE de Karlson (Sidonis) parce que pas si bien que ça?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Si c’est le western avec le médecin, oui, je l’ai refusé car il n’est pas abouti. Le sujet très intéressant de Frank Nugent avec ce personnage de docteur était prometteur mais il a été réécrit et banalisé. De plus Karlson affronte une distribution très peu charismatique et des extérieurs sans intérêts et une indienne manucurée (des coupes dans le budget ?). Restent des scènes curieuses et quelques plans de violence bien venus

  3. Phildesfr dit :

    Même si cet article est déjà vieux de 2 ans, la « version récente » de Christmas Carol dont vous parlez doit être la version Disney en animation 3D de Robert Zemeckis, et j’espère que vous y aurez échappé ! Malgré l’exploit technique qu’il représente (je suis dans le métier), ce film est un festival de laideur, d’effets 3D-relief horripilants, de gags lourdauds et séniles.
    La meilleure version Disney de Christmas Carol reste la version Muppets de 1992 (premier film des Muppets réalisé après la mort de Jim henson par son fils Brian Henson), bien menée par Michael Caine, l’humour est plus auto-dérisoire et l’émotion est bien plus vraie entre humains et muppets que dans les yeux morts de la 3D motion-capture. Ce film sort d’ailleurs cette fin d’année en blu-ray, remplaçant un dvd obsolète de piètre qualité.

  4. Laufer Laura dit :

    j’ai oublié de vous signaler le reste du blog …avec des choses que vous vous connaissez probablement comme l’extrait que je cite à double écran du remake plan par plan du Hight Sierra de Walsh par Stuart Heisler dans son I Died a Thousand Times.
    Ecoutez aussi la doc sur Tati, je trouve qu’elle vaut le coup!

    Laura

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  5. Laufer Laura dit :

    cher Bertand Tavernier,

    Je suis venue (re)voir le film de de Toth et j’en ai profité pour enregistrer votre évocation de ce cinéaste qui fut aussi votre ami. J’ai mis en ligne sur http://www.lauralaufer.com un court extrait de votre évocation à côté d’un très, très court extrait d’une rencontre entre de Toth et le public que j’avais enregistrée à l’Action République, il y a longtemps déjà.
    Inutile, à vous, d’expliquer pourquoi mon pseudonyme courriel est lauralupino!
    Cinéphiliquement vôtre,
    Laura Laufer

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    LA MUSICA
    18 mai 2009 Musique tué, musique tue… ,

  6. PTSD a Poem on an Feeling Janice L. Vallee…

    I found your entry interesting thus I’ve added a Trackback to it on my weblog :)…

  7. Hervé Plagnol dit :

    Que pensez vous et peut on trouver en DVD « I was Monty’s double » un des premiers films de John Guillermin ?
    Je le trouve très typique du cinéma anglais sur cette époque, avec l’envie de lui donner une facture très reportage, comme pour lui chercher une plus grand crédibilité.

  8. NICOL Claude dit :

    bonjour,
    je suis un élève de Jack Garfein à Paris
    son livre « Life and acting » va sortir aux états unis cet été
    son DVD (THE STRANGE ONE (DEMAIN CE SERONT DES HOMMES) avec Ben Gazzara et Georges Peppard.) est sortit en 2009
    j’essaie vainement d’attirer l’attention de l’institut lumière sur ces événements et son auteur
    Jack va avoir 80 ans: son oeuvre est très importante dans l’histoire du cinéma; intime de Beckett ,d’ Arthur Miller etc…réalisateur, producteur… (cf ci-dessous), pédagogue extraordinaire…
    Je suis certain que chacun trouvera un intérêt majeur à l’écouter lors d’une conférence à Lyon
    Merci de m’appeler et de m’accorder votre aide

    Claude NICOL
    0608477143

    (cf le site jack garfein studio:
    REALISATEUR
    Etats-Unis
    – THE STRANGE ONE (DEMAIN CE SERONT DES HOMMES) avec Ben Gazzara et Georges Peppard.
    – SOMETHING WILD (AU BOUT DE LA NUIT) avec Carroll Baker, Ralph Meeker et Mildred Dunnock… Musique d’Aaron Copland.
    En 1984 la Cinémathèque Française organise un hommage spécial à Jack Garfein avec la projection de ces deux films.
    Le producteur

    producteur
    à Brodway
    – « The american clock » de Arthur Miller [2]
    – « The price » de Arthur Miller [1]
    – « Avner the eccentric » [2]
    Off Broadway
    – « Enfance » de Nathalie Sarraute avec Glenn Close au Beckett Theatre. Mise en scène de Simone Benmussa
    – « For no good reason » de Nathalie Sarraute [3] (Première Mondiale) au Beckett Theatre
    – « Rommel’s garden » au Harold Clurman Theatre
    – « Soirée avec Ekkehard Schall », du Berliner Ensemble. American Debut au Harold Clurman Theatre
    – « Kurt Weill Cabaret » avec Alvin Epstein et Martha Schlamme
    – « Fin de partie » de Samuel Beckett
    – « Rockaby » de Samuel Beckett avec Billie Whitelaw
    – « Les pièces de Beckett »
    – « Hannah » avec Blanche Baker
    – « With love and daughter »
    – « Chucky’s Hunch »
    – « Le cahier de Chekov » avec Joseph Buloff et John Hurd
    – « Ces hommes ! » mise en scène par Zoe Caldwell
    – « Paris, c’était hier » avec Celeste Holm
    – « Flying blind »
    – « The lesson » de Ionesco et « California Reich »
    – « The american clock », « The price » d’Arthur Miller (Festival de Spoleto, Charleston et Caroline du Sud)
    Angleterre
    – « The Beckett plays » pour le Théâtre Wharehouse, à Londres

  9. Merci, Bertrand, d’avoir signalé ce MILLIONS LIKE US, si fin, si profondément DÉCENT dans son approche, si libre dans sa construction, et qui fourmille de tant de détails drôles, révélateurs, émouvants. La lune de miel de Patricia Roc et Gordon Jackson est à elle seule un petit chef-d’œuvre, avec la redécouverte de la ville bombardée, le fondu sur les éclairs de la DCA au loin. J’ai pensé à plusieurs reprises au travail de Boorman sur HOPE AND GLORY. Comment décrire la guerre à travers des yeux candides (un petit garçon chez Boorman, et ici une très jeune fille), sans tomber dans le pathos ? Comment exalter le stoïcisme d’un peuple sans tomber dans la propagande ronflante? Les problématiques de départ des deux films me semblent très proches, et le mérite de Launder et Gilliat est d’autant plus grand qu’ils tournèrent MILLIONS LIKE US « à chaud ».
    (Le film n’est malheureusement pas très facile à obtenir. Je n’ai trouvé qu’un seul vendeur sur AMAZON UK disposé à l’envoyer en Franc, et ce pour un prix relativement élevé.)

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Olivier Eyquem
      Merci Olivier. Moi je n’ai eu aucun problème pour l’obtenir en le commandant directement à Amazon UK et non à un vendeur. Est il déja épuisé ?

      • Il n’était pas épuisé au moment où j’ai tenté de l’obtenir, mais deux vendeurs de suite m’ont fait savoir qu’il ne pouvaient le livrer à l’adresse indiquée (restrictions par rapport au marché français? cela m’est déjà arrivé, très occasionnellement, avec des vendeurs coutumiers d’envois à l’étranger.)

  10. Harry Lime dit :

    J’ai vu L’HOMME QUI RIT / THE MAN WHO LAUGHS, de Paul Léni, 1928, avec Conrad Veidt, Mary Philbin et Olga Baclanova. Et je recommande vivement ce film…. Adapté librement d’un roman de Victor Hugo, produit par Carl Laemmle et mis en scène par Paul Léni, un réalisateur allemand qui fit carrière à Hollywood, ce film, devenu rare et introuvable en zone 2, est un chef d’oeuvre du muet. Il peut être considéré comme le chainon manquant qui relie le cinéma expressioniste allemand au cinéma fantastique américain du début des années 30. Du premier au dernier plan, le film est une merveille. Signalons notamment une scène très érotique et plutôt audacieuse à l’époque. Paul Léni est dans tous les cas un auteur à rédécouvrir. La Volonté du Mort, édité chez Bach Films en zone 2, est également très intéressant. Pas de traduction des cartons, mais un minimum d’anglais est suffisant pour les comprendre. Très belle restauration du film. Quelques bonus également. Je signale que l’actrice Olga Baclanova, qui joue la comtesse Josiana dans le film et qui a également le rôle de la dompteuse dans FREAKS, a un site internet: http://www.olgabaclanova.com/
    C’est elle qu’on voit dénudée par le trou d’une serrure dans L’HOMME QUI RIT !

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Harry Lime
      J’ai vu l’HOMME QUI RIT à Telluride avec une magnifique partition musicale et j’avais trouvé le film impressionnant

  11. Harry Lime dit :

    Le cinéma muet est parfois un peu oublié sur ce blog. A tout hasard, je signale un site qui répertorie les films muets disponible en dvd toutes zones confondues.
    http://www.silent-dvd.net/?lang=fr

    Le répertoire est, sinon exhaustif, du moins très complet. En outre, l’intérêt du cinéma muet est que la langue est un obstacle moindre par rapport aux parlants. Nul besoin d’être très féru dans une langue étrangère pour lire les encarts. A cet égard, je signale parmi beaucoup d’autres 4 films muets sortis en dvd Zone 1: DAVID L’ENDURANT / TOL’ABLE DAVID, de Hery King, avec Richard Barthelmess, BARDELYS LE MAGNIFIQUE, de King Vidor, film longtemps considéré comme perdu et diffusé il y a quelques temps sur Fr3 au cinéma de minuit (et seul film muet de Vidor disponible en DVD – la honte !), LE DERNIER DES MOHICANS, de Maurice Tourneur et même L’HOMME QUI RIT, de Paul Leni, que je viens de me procurer.

    • Bertrand Tavernier dit :

      Envoyé le 22/03/2010 à 0 h 17 min
      A Harry Lime
      Je comptais parler de certains de ces films dans une des prochaines chroniques. J’ai longument parlé de De Mille muet salué la sortie de AU BONHEUR DES DAMES, de L’ARGENT, des Borzage

    • Harry Lime dit :

      Je me réponds à moi-même en signalant que le film de King Vidor, Bardelys le Magnifique, va faire l’objet d’une édition DVD ZONE 2 fin mars – début avril 2008. Ce sont les éditions de la cinémathèque allemande qui vont sortir le film. Pas de sous-titres semble-t-il, mais anglais et allemand…mais comme c’est un muet !

  12. AUGELMANN dit :

    A signaler la sortie prévue pour le 29/03/2010 au ROYAUME UNI en DVD du film de Nicholas RAY :

    – Les Ruelles du malheur

    et le 17/05/2010 en DVD (en zone2), toujours au Royaume Uni de

    – BUNNY LAKE a disparu de PREMINGER

    Pas de stf,semble-t-il.J’attends confirmation

  13. Tom Lennox dit :

    Signalons la sortie ce printemps de Smoky, de George Sherman, en zone 1, hélas V.O non sous-titrée. Je dis hélas non pas tant à cause de cet aimable film que du fait de le long entretien assez hallucinant proposé en bonus avec le producteur Aaron Rosenberg (filmé en 1976) – qui y évoque sa longue carrière (aux côtés d’Anthony Mann en particulier) et nous abreuve d’anecdotes savoureuses sur Frank Sinatra (Le Détective, les Tony Rome), Marlon Brando et Yul Brynner (Morituri) , Borden Chase (magnifique et longue intervention sur la genèse de L’homme qui n’a pas d’étoile et le travail en commun plutôt houleux de Chase, King Vidor et Kirk Douglas ou encore Fritz Lang (dont il fut l’assistant sur The return of Frank James)

  14. sonatine dit :

    Saluons aussi LCJ éditions qui sort l’Ami retrouvé de Jerry Schatzberg, adapté par Harold Pinter d’après Fred Uhlman, avec un excellent Jason Robards. PAs le meilleur Schatzberg, certes, tout de même un Schatzberg (en attendant la sortie, un jour peut-être de Puzzle of a downfall child)

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Sonatine
      REUNION est un beau film, bien photographié et avec une belle mùusique de Philippe Sarde.

      • A quand la sortie du méconnu et passionnant Street smart, polar avec C Reeves et M Freeman (avant d’incarner les sages!).
        Curiosité: c’est une production des hallucinants Golan et Globus qui « travaillèrent » avec JLG (qui les arnaqua avec son king Lear!) ou Konchalovski et bâtirent en fait un catalogue sans queue ni tête! ils mériteraient un film « comique »

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Street Smart est sorti en zone 1. Je l’avais signalé.

    • Larry Dewaële dit :

      En voyant votre message, je me suis (presque) précipité pour acheter L’Ami retrouvé. Bien mal m’en a pris – évidemment, en disant cela, je ne veux pas signifier que je vous en tiens rigueur, vous n’y êtes pour rien. Le pire, c’est que j’en ai acheté deux autres que le mien pour les offrir…

      Voici pour vous situer les choses le commentaire que je viens de laisser sur un site marchand bien connu:

      Disons-le tout de suite haut et fort: cette édition est au rabais, à la limite du scandaleux.

      Je me faisais une joie que ce film sorte enfin en dvd. Jerry Schatzberg reste un des grands réalisateurs américains des années 70 les plus méconnus (voir mon commentaire sur L’Épouvantail, son chef-d’oeuvre avec Al Pacino et Gene Hackman, et Panique à Needle Park). Sans doute parce qu’il fait partie de ceux qui n’ont pas réussi à faire face à la reprise en main des studios dans les années 80, il s’est vite retrouvé sur la touche. L’Ami retrouvé, tourné grâce à des capitaux et avec des collaborateurs européens, signait un retour en forme à la fin des années 80, et c’est malheureusement son dernier grand film à ce jour. Si Schatzberg a toujours été photographe et a dû revenir à ses premières amours, c’est tout de même une perte pour le cinéma américain, qui il était une fois pouvait accueillir des histoires humaines et adultes et ne le fait plus que trop rarement.

      L’Ami retrouvé est l’adaptation par Harold Pinter du court roman, très connu, de Fred Uhlman: L’Ami retrouvé. De cette histoire ultra-classique mais émouvante de la séparation de deux amis adolescents que tout contribue à séparer – leur origine sociale, et l’avènement puis le durcissement du régime nazi – Schatzberg a tiré un film très classique lui aussi, mais au meilleur sens du terme. Sans enlever de la force aux situations, qui sont traitées pour leur potentiel dramatique, ce qui caractérise le mieux ce film, c’est sa délicatesse. Celle que l’on trouve dans la mise en scène de Schatzberg, avec l’aide de la photo remarquable de Bruno de Keyser, celle des acteurs, des deux adolescents à Jason Robards. L’apport de tous les collaborateurs artistiques (très beaux décors d’Alexandre Trauner) est évident. Bref, de la très belle ouvrage, pour un film subtilement émouvant, qui ne cherche jamais les grandes eaux et conserve même ce qui peut sembler être une certaine froideur (due sans doute au traitement de Pinter), qui est en fait essentiellement de la pudeur.

      Las! Voici ce que cette édition propose: une mauvaise numérisation qui sent sa mauvaise numérisation, ne rend ni les couleurs (délavées) ni la diffusion des lumières (tout est d’un terne de mauvais téléfilm, ce qui n’est pas le cas, je vous assure, je l’ai vu en salle). Et, pis encore, il n’y a pas de version originale! Seule la version française est disponible. Evidemment, pour qui ne fait pas attention en regardant tout en bas au dos, il n’y a pas de sticker ou quoi que ce soit qui l’indique au recto. Moi qui croyais que cela n’existait plus, ce genre de pratiques, je n’ai même pas pensé à vérifier. Bref, ce n’est pas encore cette fois-ci que ce film aura droit à ce qu’il mérite. Quant à Puzzle of a Downfall Child / Portrait d’une enfant déchue, le premier (très beau) film de Schatzberg, avec Faye Dunaway, il n’existe pas lui non plus en dvd, autre scandale. Si c’est pour faire ce qu’on a fait à L’Ami retrouvé, ce n’est malheureusement peut-être pas la peine. Quelle amère déception!

      Conclusion: on peut féliciter LCJ éditions pour leur initiative, certainement pas pour le résultat. Ai-je besoin de préciser que je vous déconseille formellement ce dvd. Ils n’ont qu’à remettre le tout sur le métier s’ils veulent des acheteurs. Ras-le-bol de la sous-camelote!

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Larry,
        Je comprends votre colère et la fais suivre au chef opérateur du film

      • claude dit :

        En référence à ce que dit Larry Dewall au sujet de la récente version en DVD de Reunion (L’Ami Retrouvé) de J.Schatzberg, j’aimerais savoir si cette version, tout médiocre qu’elle soit, peut quand même être « utilisée » — au niveau le plus minimal du sens. J’utilise souvent cette nouvelle en classe d’anglais, et il serait utile de pouvoir illustrer l’atmosphère de ce livre — aussi poétique que celle du film (que j’ai en VHS anglais, version US)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Claude,
          le distributeur de la copie 35, TAMASA qui n’a rien à voir avec cette édition, me dit que cette copie est virée et ne rend aucune justice à la photo de Bruno de Keyzer à qui j’ai fait suivre les différents commentaires

  15. sonatine dit :

    Coup de chapeau à Bach Films, qui sort des Limbes le Out of the blue de Dennis Hopper. Que se passe-t-il dix ans après le légendaire « we blew it! » d’Easy Rider? Le portrait d’une famille d’une noire désespérance, par un Dennis Hopper à peine remis du tournage d’Apocalypse Now, au son de ballades déchirantes de Neil Young (dont les paroles donnent leur titre au film). Un film noir, si noir qu’il fut présenté au Festival de Cannes sans pays de provenance, le Canada ayant refusé d’endosser le long métrage tourné à Vancouver.

  16. Damien DOUSSIN dit :

    Un mot pour parler de « Huit heures se sursis » de Carol Reed (vu en DVD dans la collection « films de ma vie » chez Opening) qui est un film très surprenant : le début du film amène vers un film politico-policier sur un groupe de l’IRA pour ensuite s’intéresser plus ou moins à la psychologie du personnage joué par James Mason qui semble totalement subir ce qui lui arrive : le tout entremellé d’intermèdes de romance et de comédie excentrique (avec les compositions de Kathleen Ryan, F. J.Mc Cormcik et de Robert Newton). Les hallucinations de James Mason ainsi que la superbe photographie de Robert Krasker donne également au film une réelle tonalité fantastique. Quant à la fin, elle se rattache autant au film noir qu’au réalisme poétique d’un Carné…
    On ne sait finalement pas trop à quel genre Reed arrive à s’accrocher : l’ensemble est donc loin d’être d’une cohérence parfaite scénaristiquement mais laisse malgré tout le spectateur satisfait, comme lorsqu’on sort d’un mauvais rêve…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien
      Je vais de ce pas me procurer le dvd. J’ai revu FALLEN IDOL et vais acquérir le très joli BANK HOLIDAY

  17. Mario dit :

    Je me permet d’ajouter quelque titre italien à votre cronique, passionnante comme d’habitude, tout en lamentant la paresse et l’approximation des éditeurs italiens, qui choisissent les titres d’une façon très discutable et dont la qualité des produits est souvent tres inferieur a celle des DVDs qu’on trouve chez d’autres pays avec leurs Criterion, Masters of Cinema, Carlotta etc… La meilleure maison d’edition italienne est a mon avis la Flamingo Video dirigée par le critique Vieri Razzini, qui presentait jusqu’à moitié des années ’90 beaucoup de films classiques à la télevision lorsqu’elle était encore un électroménager suivable. Flamingo Video s’occupe prevalemment de films américains classiques qui ont presque toujours une introduction de Razzini, cinéphile cultivé et passionné, comme bonus. On peut trouver les titres de cette collection ici: http://www.teodorafilm.com/piaceredelcinema_film.php?type=collana mais on ne peut pas les ordonner chez le site. Il s’agit souvent de films incontournables mais dont on n’avait pas de DVD italien; entre autres, le magnifique CHARLEY VARRICK de Siegel, THE FRONT PAGE (version Wilder), TELL THEM WILLIE BOY IS HERE de Polonsky et meme LA REGLE DU JEU. Encore, on peut trouver dans ce catalogue beaucoup de films de Preston Sturges et Mankiewicz, THE KILLERS de Siegel, des noirs de Preminger (notamment FALLEN ANGELS, WHIRLPOOL et WHERE THE SIDEWALK ENDS), CRISS CROSS de Siodmak, WARLOCK et BROKEN LANCE de Dmytryk, LA MORT EN CE JARDIN de Bunuel, DESERT FURY de Lewis Allen, un coffret Carole Lombard avec SWING HIGH SWING LOW que je crois inedit en France, PETER IBBETSON, YOUNG MR. LINCOLN, I WAS A MALE WAR BRIDE et beaucoup de films de Lubitsch qui était pratiquement absent en DVD en Italie, tout comme Mizoguchi et Losey, dont la Flamingo Video ne s’est malhereusement pas occupé.

    Si le merveilleux IL CAVALIERE MISTERIOSO, avec son stupefiant melange de genres, est heureusement disponible, le seul autre grand Freda distribué en DVD en Italie est L’ORRIBILE SEGRETO DEL DOTTOR HITCHCOCK, splendide et morbose gothique sorti par Medusa Home Entertainment. Pas de MISERABILI, de TEODORA, de LE SETTE SPADE DEL VENDICATORE où de LO SPETTRO, pour ne rien dire de BEATRICE CENCI! Meme invisibilité de ses films chez les innombrables festivals (où fetes…) cinematographiques italiens. Pourtant l’année derniere tombait le centenaire de sa naissance et le decennal de sa mort. Mais notre Alexandre Dumas n’interesse guère personne ici dans le beau pays… En revanche, ont a célèbré comme toujours à plusieurs reprises Sergio Leone (que j’aime tout de meme, mais dont l’inclusion dans le gotha du cinema italien me laisse assez perplex…); d’autre façon, son nom est strictement lié à l’intoccable Ennio Morricone, dont on ne peut parler qu’avec d’exclamatifs, peine l’excommunication. De plus, on a préferé celebrer meme le fascisant Gualtiero Jacopetti, auteur des ignobles “documentaires” falsifiés et qualunquistes MONDO CANE et AFRICA ADDIO, ça qui s’explique peut-etre par le climat politique de cettes anées…

    Le grand Raffaello Matarazzo, si aimé par Jacques Lourcelles, est encore plus malchanceux: le seul film vraiment bon qu’on peut se procurer est LA RISAIA, avec Elsa Martinelli, et pourtant ne s’agit pas d’un de ses chefs-d’oeuvres (Medusa Home Entertainment). Meme les tres populaires films de la serie Nazzari-Sanson ont eté ignoré. A quand une édition de ses merveilleux comedies: TRENO POPOLARE, chef-d’oeuvre absolu du cinema italien des annees ‘30, GIORNO DI NOZZE, qu’aurait sans doute beaucoup plu à Billy Wilder, IL BIRICHINO DI PAPA, très drole film de pensionnat avec un irrésistible Carlo Campanini en détective maladroit, une charactérisation digne d’un Charles Winninger ou d’un Erskine Sanford. On vient quand meme de sortir un petit film meconnu, SONO STATO IO (Cecchi Gori), avec les frères De Filippo, mostres sacrés du theatre napulitaine. Je lance un appel pour les deux Ferraniacolor de Matarazzo, VORTICE et l’extraordinaire film de pirates LA NAVE DELLE DONNE MALEDETTE, qui pendant des années n’ont été visibles à la téle que dans des copies B/N, tout come d’autres beaux mélos italiennes des ’50 tels que MADDALENA d’Augusto Genina. Je sais que LA NAVE a eté presenté dans une version couleur cette année a Venise pour un très intèressante hommage au cinema italien “retrouvé” des années 1946-75 (Freda y était, hèlas, totalément asent…), mais cui prodest si le film ne sera pas distribué pas en DVD et retombéra vite dans l’invisibilité?

    Les films de Vittorio Cottafavi ne sont pas beaucoup plus heureux, si l’on except son chef-d’oeuvre I CENTO CAVALIERI (Medusa Home Entertainment), vraiment splendide, et l’elegant LE LEGIONI DI CLEOPATRA (Elleu Multimedia), un de ses meilleurs peplum avec le rejouissant ERCOLE ALLA CONQUISTA DI ATLANTIDE (inedit). Elleu a sorti un autre beau peplum de Cottafavi, LA RIVOLTA DEI GLADIATORI, dans une copie qu’on dit discutable et I GIGANTI DELLA TESSAGLIA de Freda, que j’ai beaucoup aimé quand j’étais gosse mais que je n’ai pas encore revu. A propos de Cottafavi, je ne peux pas me tenir de louer (et d’en lamenter l’absence en DVD) ses sublimes films feministes (UNA DONNA HA UCCISO, TRAVIATA 53, UNA DONNA LIBERA) et son admirable oeuvre a la television, avec des vrais sommets tels que IL TAGLIO DEL BOSCO, MARIA ZEF où le meconnu IL MONDO E’ UNA PRIGIONE, chronique trés sobre de la prigionie d’un résistant, attachant et maitrisé malgré l’indigence des moyens. De son travail a la tele on peut se procurer I RACCONTI DI PADRE BROWN (20th Century Fox Home Entertainment) et A COME ANDROMEDA (Warner Home Video).

    En parlant de cinéma populaire, on ne peut pas oublier Mario Bava, operateur et maitre des effets speciaux réalisés avec rien, qui termina I VAMPIRI et CALTIKI depuis l’abandon de Freda et realisa ensuite beaucoup de joyaux du gothique italienne, genre dont il est le maitre incontesté avec le meme Freda. OPERAZIONE PAURA, qui vient de sortir par Cecchi Gori Home Video, malgré son tire idiot choisi pour exploiter le succes de OPERATION CROSSBOW (!), est un chef d’oeuvre plein d’inventions audiovisuels très baroques, tout comme REAZIONE A CATENA (où ECOLOGIA DEL DELITTO), auquel certains slasher movies americains ont beaucoup copié avec plus d’effets sanglants et infiniment moins de talent. Ce joyaux tendu et misanthropique, avec un final digne de… Chuck Jones, à été distribué (tout comme LISA E IL DIAVOLO, manipulé par le producteur et disponible dans les deux versions) par Raro Video, une des meilleures maisons d’editions italiennes qui a seule le tort d’etre trop excentrique dans la choix des titres (elle a sorti plein de films d’Andy Wharol mais aussi beaucoup de grands films japonais dont SEPPUKU et HAKUCHI). LA MASCHERA DEL DEMONIO, plus classique mais tout de meme excellent à eu droit a un fort bon DVD Collector Edition (Cecchi Gori Home Video). A eviter par contre le très beau et “bunuelien” IL ROSSO SEGNO DELLA FOLLIA (Eagle Pictures) car la version italienne a eté redoublé, on dit pour l’impossibilité de trouver la trace original (ou peut-etre, plus vraisemblablement, pour questions de droits). Les film de Bava étaient d’ailleurs déja reperable en France ou aux USA.

    Les absences déconcertant ne regardent pas seulement les cineastes que les cinéphiles hautaines considerent mineurs (ça qui est plus qu’injuste envers le “carré d’as” que j’ai cité auparavant) mais meme les “monuments nationaux” (les metteurs en scene dont le nom se termine en “i”, comme le disait Freda…). Ainsi, si l’on annonce desormais une fois chaque 10 années (!) la restauration de ROME VILLE OUVERTE (Millennium Storm), on aurait du mal a chercher la plupart de ses autres chefs-d’oeuvres. PAISA est maintenant epuisé et le sublime VIAGGIO IN ITALIA, le plus beau des magnifiques films avec Ingrid Bergman et peut-etre tout simplement le film le plus beau de l’histoire du cinema italien, n’est jamais sorti en DVD, tout comme LA PAURA, ce dernier invisible meme a la tele pendant une vingtaine d’années (les films furent d’ailleurs refusè a l’epoque par les critiques “engagé” empreints de neo-realisme).

    Sergio Citti, lui, est tous sauf qu’un monument national. Cas unique de cinéaste italien sous-prolétaire, cet ami et collaborateur de Pasolini pour prèsque tous ses grands chefs-d’oeuvre des années 60 est un anarchiste epicureen dont les films sont d’une sagesse bouleversante. Ses meilleurs sont, a mon avis, son exorde, OSTIA, dont il y a un DVD espagnol, et les télévisés IL MINESTRONE et SOGNI E BISOGNI, où son talent de conteur d’histoires a eu libre cours. En ayant été produits par la RAI, on peut les voir de temps en temps à la television italienne dans les heures qui précèdent le lever du jour. Tous ses autres films sont également très reussi, à l’exception du decevante VIPERA (Millennium Storm), où l’on peut voir Goffredo Fofi, mon critique italien favori et ancien collaborateur de Positif, jouer la part… d’un pretre! L’autre film de Citti disponible en DVD est CASOTTO (Medusa Home Entertainment), cruelle et très bonne comédie entierement tourné (sauf un reve de Gigi Proietti où appaire, justement, Catherine Deneuve…) dans une cabine balnéaire.

    En revanche, on peut trouver beaucoup de reussites “mineurs” de Dino Risi (à coté de ses chefs-d’oeuvre UNA VITA DIFFICILE, IL SORPASSO, I MOSTRI, IN NOME DEL POPOLO ITALIANO tous ses autres films risquent de paraitre mineurs…) que j’ai eu la chance de voir ou revoir à la téle après la mort de l’auteur. Tout d’abord, l’agréable VENEZIA, LA LUNA E TU, trés jolie petite comédie aux charmants couleurs pastel, encore très éloigné de l’esprit cynique et caustique des grandes comédies italiennes des annees 60, où Sordi et Nino Manfredi en gondoliers venetiens font la cour à la belle Marisa Allasio. Sordi y est irresistibile comme d’abitude, avec son affecté accent venitien ponctué çà et là par ses abituels plaisanteries romanesques!

    L’OMBRELLONE est une comédie balnéaire qui s’avére beaucoup plus grinçante et amère. Risi se craignait de n’avoir pas exploité avec envergure les possibilités du sujet, la “frénésie des vacances qui deviennent presque une espece de guerre”. Si le film n’a pas la pérfection et le rythme du FANFARON ou des MONSTRES, le regard de Risi est très lucide et cinglant et révele, comme dans ses films majeurs, la face cachéé du “miracle economique”. Le final, avec Enrico Maria Salerno reentré chez lui et la radio qui annonce, veritable bulletin de guerre, le numero des gens morts dans les autoroutes et les “invasions barbariques” des touristes anglais et allemands, est memorable.

    Avec ANIMA PERSA Risi, après le dramatique PROFUMO DI DONNA, se mesure avec les atmospheres du thriller. Il s’agit d’un tentatif trés reussi: avec le style exact et essentiel de ses jours meilleures, Risi impose un ton de dègout et de misanthropie qui lui est propre et conduit une histoire assez invraisemblable avec grande maitrise et retenue. Vittorio Gassman y est impressionnant: il s’agit, à mon avis, de sa meilleure interpretation.

    On retrouve Gassman dans CARO PAPA, sur le theme du terrorisme que Risi traite pour la troisieme fois (après MORDI E FUGGI et le sketch effrayant de I NUOVI MOSTRI, SENZA PAROLE). Si le final pathethique est peu convinçant (mais il est traité assez sobrement), la plupart du film est empreint du ton mordant propre a Risi, avec des memorables petites scenes, comme l’hold-up “routinier” a la banque, très droles. Tous ces films ont eté sortis par 01 Distribution, à l’exception de VENEZIA (Medusa).

    Malhereusement, MORDI E FUGGI reste inédite et invisible (et j’ai très envie de le voir!). Si je ne me trompe pas, la dérniere emission televisive du film en Italie remonte à 1988! Sélon Tullio Kezich, il s’agit d’un des meilleurs Risi, et des plus caractéristiques. Je soupçonne que Mastroianni, avec son son aimabilité, est parfait pour un role d’industriel hypocrite et mielleux… Lequel Mastroianni est émouvante dans FANTASMA D’AMORE, curieuse ghost story avec la superbe Romy Schneider. J’aimerais connaitre votre avis, si vous en avez envie et les avez vus, sur ces films d’un grand auteur qui a son temp, comme ses confreres Monicelli et Comencini, avait eté beaucoup plus apprecié en France qu’en Italie.

    Enfin, je veux recommander a tous les lecteurs de ce blog les films de Gianni Amelio, le meilleur realisateur italien depuis les anées 80, dont IL LADRO DI BAMBINI (Medusa Home Video), LAMERICA et COSI’ RIDEVANO (Cecchi Gori Home Video) sont d’eblouissants chefs-d’oeuvres à voir et revoir. De plus, il cure personnellement l’edition DVD de ses fims. Ainsi, LAMERICA et COSI RIDEVANO, meme si realisés au débout du medium, ont plein de bonus dont le commentaire de l’auteur, ça qui n’est pas coutume dans les DVDs italiens.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Mario,
      Votre très long et très passionnant texte m’épargne pratiquement une chronique car je suis très souvent d’accord avec vous. Mais ,je passe tellement de temps à vous lire que je n’arrive à trouver celui d’écrire pour souligner la pertinence de vos remarques.

    • Damien DOUSSIN dit :

      Interessante chronique sur le cinéma italien. Quelques corrections : ERCOLE ALLA CONQUISTA DI ATLANTIDE n’est pas inédit en DVD puisqu’il est bien sorti en 2001 dans la collection « cinéma de quartier » de Studiocanal et où Bertrand Tavernier donne d’ailleurs son avis sur le film en bonus ! Par contre il risque d’être épuisé (à confirmer).
      Id pour « Voyage en Italie » qui est également sorti en DVD dans une édition simple mais non restaurée.

  18. Pierre dit :

    Un gros coup d’oeil dans le rétro pour revenir au temps du muet avec un film très rare découvert (émerveillé) un soir sur Arte il y a une dizaine d’années : le « Peter Pan » de l’Irlandais Herbert Brenon. Je suis obligé de ressortir le cliché éculé du « si vous avez conservé une part d’enfance etc. » mais je n’ai rien d’autre sous la main et que c’est indispensable pour goûter cette délicieuse adaptation de la pièce de James Barrie qui rend totalement caduques celles des Studios Disney et de Spielberg. Et ce film en sépia date de 1924 ! Longtemps considéré comme perdu, à l’instar de tant de films des débuts du cinéma, il a été restauré en 1999.

    La féérie s’exprime encore plus magiquement dans la première partie que dans celle située à Neverland avec la description de la maisonnée de la petite famille Darling où règne un climat de folie douce qui préfigure le « Vous ne l’emporterez pas avec vous » de Capra.

    Dans la grande tradition théâtrale, le rôle de Peter Pan est interprété par une jeune femme, Betty Bronson, une débutante de 18 ans approuvée par Barrie lui-même (Lilian Gish, Mary Pickford et même Gloria Swanson avaient effectué des essais) dont le succès du film fit une éphémère starlette. Mais le personnage le plus inoubliable, c’est le chien Nana. Un placide St Bernard servant de nounou aux gamins. On comprend tout de suite qu’il ne s’agit que d’un déguisement (porté par l’acteur George Ali qui jouait déjà ce rôle sur les planches) mais ça fonctionne à la perfection.

    Last but not least, le chef-opérateur qui était lui aussi un quasi-débutant se nommait James Wong Howe.

    Le DVD d’excellente facture a été édité par les Américains de Kino International (qui ont un catalogue très intéressant).
    http://www.kino.com/video/item.php?film_id=646

    Un article en anglais sur ce film : http://www.moviediva.com/MD_root/reviewpages/MDPeterPan.htm

    • Bertrand Tavernier dit :

      Merci Pierre, cela fait des années que je veux voir ce film que Samuel Fuller admirait énormément. Au point de reprendre Betty Bronson, je crois, dans UNDERWORLD USA

    • Harry Lime dit :

      J’avais vu cette version de PETER PAN lors de sa diffusion sur Arte, avec sauf erreur Ernest Torrence dans le rôle du capitaine Crochet, et elle m’avait parue excellente.

    • Lire sous votre plume,Pierre, le nom de James Wong Howe m’amène d’une part à dire mon admiration pour ce Peter Pan que je dois posséder en k7 quelque part (je n’ai pas trié tous mes cartons,après un déménagement qui date pourtant!) et je ne sais dans quel état et d’autre part à clamer mon admiration pour The Molly Maguires que j’ai enfin pu voir grâce à ciné 32 lors de mes vacances! Je reparlerai plus tard et plus en détails de ce chef d’oeuvre défendu vaillamment par BT mais dans l’immédiat, voudrais dire la splendeur du travail de JWH qu’il s’agisse des scènes dans la mine, des extérieurs encrassés par la poussière de charbon ou verdoyants, des tamosphères tant diurnes que nocturnes.
      Lors de sa sortie, j’ai été soufflé par le début muet de There will be blood…et maintenant, je pense que PT Anderson a vu, aimé et compris le chef d’oeuvre de M Ritt, ce qui n’enlève rien à son propre film mais montre que l’héritage est bien au coeur de sa pensée du cinéma.
      A un détail sonore près (au début) et quelques rayures blanches sur le soleil initial, la restauration me semble bonne. Merci à ceux qui ont pensé cette réédition d’un film qui, outre ses immenses qualités plastiques et scénaristiques s’avère d’une actualité brûlante: même fin XIXème , on pouvait déjà penser que les combats pouvaient être perdus d’avance et déjà se battre tout de même demeurait le seul moyen de conserver sa dignité.
      Je ne sais si le grand historien H Zinn (récemment disparu: que tous les amoureux du cinéma US lisent de toute urgence son Histoire populaire des Etats Unis) connaissait ce film mais je suis sûr qu’il l’aurait aimé si ce n’était le cas

      • J’ai oublié de signaler que l’ouvrage d’H Zinn est disponible chez Agone. Pour ceux qui n’auraient pas le temps ou le courage de se mettre à cette lecture, D Mermet a consacré au moins deux émissions de Là bas si j’y suis à ce grand penseur de l’Histoire américaine ( à poadcaster sur le site de France inter rubrique Là bas si j’y suis).
        Je crois que cette lecture relaye utilement et savamment le travail de défrichage d’un Polonski (Telle them…), d’un Cimino (Heaven’s gate), d’un Scorsese (Gangs of NY) ou d’un Martin ritt (The molly maguires) pour ne prendre que quelques exemples.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Ballantrae,
        Merci de ce beau texte

      • Larry Dewaële dit :

        Pour moi qui ne l’avais jamais vu avant sa ressortie au cinéma l’année dernière, The Molly Maguires a été une sacrée découverte. Quelle merveille! Et de se souvenir de la lumière de James Wong Howe pour Ford bien sûr, mais aussi pour Walsh. Dans Pursued / La Vallée de la peur et Objective Burma / Aventures en Birmanie, on atteint là les sommets de ce que pouvait la photo noir et blanc. Tant d’expressivité que la lumière en devient pure poésie. Evidemment, le dvd zone 1 de Pursued, très médiocre, ne restitue rien – à quand le zone 2, bon sang, dans la belle édition restaurée par UCLA et pas encore un sous-produit?! Le dvd d’Aventures en Birmanie ripoline le N&B et atténue les contrastes. Quant au dvd de The Molly Maguires, ce n’est pas vraiment ça non plus. La photo des plus grands chef-op est -elle vouée à être anéantie en vidéo? C’est sûr que lorsque la numérisation est faite en dépit du bon sens (voir plus haut mon commentaire sur L’Ami retrouvé: pauvre Bruno de Keyser!) la photo souffre atrocement.

        J’attends votre texte sur The Molly Maguires avec impatience, Jean-Jacques.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae,
          J’en parle très longuement dans AMIS AMERICAINS et dans 50 ANS

  19. Yann V dit :

    Ce matin je dois rester à la maison pour garder ma fille malade. Je lui mets un DVD, m’assois dans le fauteuil et reluque la Bibliothèque. Un gros bouquin reçu à Noël 2008 mais jamais ouvert me fait de l’œil. Je le pose sur le gros accoudoir de mon club et commence à le feuilleter. Il m’absorbe. Je commence par la fin par manie, c’est toujours mieux la fin, et parce que les réalisateurs évoqués sont plus proches de mes 32 ans. Je ne peux plus m’arrêter. 3 heures de lecture ininterrompues (ah si un changement de DVD réclamé par ma fille), quasi orgasmique et pourtant je ne suis pas cinéphile, tout juste cinéphage. J’y retourne ce soir, lire la suite, ou bien picorer le début. « Amis américains » me transporte, me transforme et me donne envie de voir des films, des tonnes de films. Merci !

  20. Quand vous parlez de l’avance des chefs op anglais et des décorateurs, cela signifie t’il que vous leur imputez la réussite de Blanche fury ?
    Bien évidemment, je ne disais pas qu’Allégret égalait le génie de Powell et Pressburger mais croyais déceler des ressemblances , plastiques pour l’essentiel (très beau chromatisme en général, cadrages assez surprenants, décor très inventivement exploité et la fameuse caméra subjective finale qui évoquait furieusement à mon sens A matter…)mais aussi scénaristiques (l’effet d’enchâssement du récit, les variantes d’une m^me situation, etc…).
    Pur film de studio donc? Influences effectives?
    Merci pour les éléments concernant les Brancaleone qui semblent très excitants!
    Il me tarde de découvrir votre XVIème siècle!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae,
      Je ne veux pas minimiser la part prise par Allégret, metteur en scène sensible qui a signé plusieurs excellents films. Je veux simplement dire que le niveau des chefs opérateurs, des laboratoires était très supérieur. Jetez un coup d’oeil sur les Caroline Chérie, sur l’AFFAIRE DES POISONS (d’un cinéaste souvent talentueux), sur d’autres films en couleur des années 50 pour voir la différence. Les décors de Max Douy, par exemple, si beaux en noir et blanc (LA TRAVERSÉE DE PARIS, OCCUPE TOI D’AMELIE) sont plutôt laids dans LE ROUGE ET LE NOIR. Ils faut dire que la photo n’est pas flatteuse. Lara avait du talent mais il ne savait pas inspirer ses chefs opérateurs

  21. Pascal Bazin dit :

    Bonjour,

    J’aprécie beaucoup l’ensemble de votre oeuvre. Vos films dégagent toujours énormément de sentiments. Je vous ai entendu parler d’un projet de film sur Marius Jacob. Ce serait vraiment incroyable de sortir un film sur ce robin des bois hors norme. Il nous en faudrait un aujourd’hui ! Cela permettrait-il de suciter des vocations ?
    Restez fort et encore merci pour vos bons films

  22. Catherine dit :

    Raccourci:

    Lecture de « Une Vie dans le Cinéma » de MichaelPowell ==> Visionnage d’ ‘I Know Where I’m Going !’/ ‘Je Sais Où Je Vais’ pour la première fois ==> L’une des meilleures ‘screwball comedy’ et superbe ‘histoire d’amour’ que j’ai jamais vue (avec en plus le charme des Highlands Ecossais(es) et d’une funeste malédiction)==> La découverte de Wendy Hiller et Roger Livesey (déjà Col Blimp)==> Le tout réalisé en moins d’un mois en 1945 !! ==> Bref, une pépite anti-morosité inusable.

  23. bobo dit :

    Bonjour,
    j’aimerais vous poser une série de questions dont je n’ai pas la certitude que toutes correspondent à l’objet de ce blog et je tiens,si c’est le cas, à m’en excuser.
    J’ai découvert il y a quelques temps les excellents films de René Vautier que sont Afrique 50 et Avoir 20 ans dans les Aurès, et j’aimerais savoir où se procurer ses autres films. Étant étudiant en cinéma, l’admiration qu’a provoqué chez moi Afrique 50 m’a poussé à entamer un mémoire sur le cinéma colonial français mais je ne suis parvenu à trouver qu’un seul film à savoir:L’homme du Niger de Jacques De Baroncelli. Sauriez-vous où il est possible de visionner des films coloniaux et où peut-on trouver une filmographie conséquente du cinéma colonial français?
    Par ailleurs, je m’intéresse beaucoup aux œuvres de Chris Marker et de Jean Rouch, et j’aimerais savoir si d’autres films de ces auteurs sont susceptibles de sortir en DVD.
    Pour finir, j’aimerais prendre conseil auprès de vous au sujet d’un problème pour lequel je n’ai pas trouvé d’interlocuteur. Mon amie et moi avons terminé, il y a peu de temps, un documentaire sur le premier voyage de retour au Cambodge d’exilés Khmers vivant en France. Nous étions au départ affiliés à un producteur qui a dissout, sans nous en avertir, sa société au cours du tournage, annulant ainsi le contrat qui nous liait à lui. Après plusieurs projections en cinéma, nous nous posons la question d’une distribution DVD en petite quantité. Quels sont nos droits, nos possibilités? Comment légaliser cette posture d’auto-production?
    J’espère ne pas avoir abusé de votre temps.
    Respectueusement. Boris Fouks.

    PS:J’ai trouvé sur un marché de Phnom Penh le DVD « Renoir l’essentiel » qui est certes de mauvaise qualité mais qui a le mérite de regrouper pas moins de 30 films du cinéaste.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Bobo
      Certains magasins de videos et dvd peuvent vous renseigner (Blaqout, vidéosphère) pour René Vautier. Le meilleur livre sur le cinéma colonial (qui demande une ré edition) était CAMÉRAS SOUS LE SOLEIL co écrit par Claude Veillot. On trouve des passages sur ce cinéma dans le livre de Pierre Billard sur le cinema français classique. Il y a beaucoup de titres de LA BANDERA (disponible) à UN DE LA LÉGION, des RÉPROUVÉS à LÉGION D’HONNEUR en passant par le BLED de Jean Renoir
      Pour votre dernière question, il y a des sociétés d’auteurs (pour le documentaire LA SCAM) qui défendent les droits des auteurs. Apprenez à vous servir des outils que vos collègues vous offrent. Des cinéastes, des scénaristes se sont battus (en payant un prix) et se battent pour préserver vos droits, pour vous défendre, obtenir des conventions collectives. Sachez en profiter. L’éducation civique ne marche pas en France. La première chose que vous devriez connaitre, ce sont vos droits.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A BOBO
      PS
      Je préfère un dvd de bonne qualité

    • Harry Lime dit :

      Si le cinéma « colonial » vous intéresse, je vous conseille de faire un tour sur le site de l’éditeur Les Documents Cinématographiques.
      http://boutique.lesdocs.com/
      http://www.lesdocs.com/index.htm

      Vous y trouverez en tout cas BRAZZA ou l’épopée du Congo, de Léon Poirier, 1939, avec Robert Darène ou encore L’ESCLAVE BLANC de Jean-Paul Paulin. Peut-être d’autres choses encore… BRAZZA est une biopic assez hagiographique sur Savorgnan de Brazza, un personnage dont la vie mériterait un NOUVEAU film. Toutes les contradictions du colonialisme semblent se retrouver dans la vie de ce personnage.
      LES 5 GENTLEMEN MAUDITS de Duvivier contient de nombreuses images du Maroc colonial.

      Plus récent et plus critique, dans le genre de la comédie italienne, NOS HEROS REUSSIRONT-ILS A RETROUVER LEUR AMI MYSTERIEUSEMENT DISPARU EN AFRIQUE, d’Ettore Scola, avec Alberto Sordi, Bernard Blier et Nino Manfredi, est une excellente plongée dans l’Afrique coloniale (Angola, fin des années 60). Sinon, COUP DE TORCHON, à mon avis un chef d’oeuvre d’un certain Tavernier, vaut très largement le détour ! J’ai un bon souvenir mais déjà lointain d’un film d’Annaud qui se passe en Afrique coloniale (je crois qu’il a eu des problèmes à sa sortie) et intitulé La Victoire en Chantant.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Harry Lime,
        Entièrement d’accord. D’ailleurs j’ai consacré plusieurs chroniques à des dvd des DOCUMENTS CINÉMATOGRAPHIQUES (Calef, Raymond Bernard, Paulin) et vous y renvoie

  24. Damien DOUSSIN dit :

    Petit rectificatif : il s’agit bien d’éditions individuelles (et non d’un coffret, du moins pour l’instant) concernant les trois films de Powell sortis chez opening en fin d’année 2009.

    En ce qui concerne le cinéma italien, à signaler (outre les sorties de plusieurs films GERMI), la réédition dans une nouvelle copie et en version intégrale de « Salo » par Pasolini (édité par CARLOTTA).
    Je ne crois pas que vous en ayez déjà parlé. Que pensez-vous de ce film sulfureux, dérangeant, à la limite du supportable que j’ai découvert récemment ? Le message est pourtant très fort : outre l’adaptation de Sade, c’est, il me semble, une fable critique de toutes les formes d’absolutisme et de ses abus et une mise en garde sévère contre le retour du fascisme. A un autre degré, c’est aussi une critique de la société de consommation.
    Ce film rejoint tout à fait deux autre films controversés en leur temps que sont « Le Voyeur » de Michael Powell et « La grande bouffe » de Marco Ferreri. Voir les plans à la jumelle de la fin de « Salo » rappelant le même voyeurisme que la caméra de Mark ou encore le repas de déjections qui pousse à un degré ultime le propos de Ferreri.
    Pasolini considère que pour faire comprendre ce qu’est la cruauté et la violence, il faut la montrer telle qu’elle, dans toute son horreur : pari réussi pour une oeuvre controversée qui marque à jamais le spectateur après sa vision…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien
      Je n’ai jamais vu SALO. Je dois le faire mais m’arrète toujours en chemin

      • Damien DOUSSIN dit :

        Claire Denis qui intervient sur les bonus du DVD a eu la même difficulté à le voir : la première fois, elle est sortie avant la fin se le reprochant ensuite. Catherine Breillat, elle, affirme aussi qu’il faut être prêt à le voir et ne pas s’y forcer… Il est vrai que l’on ne ressort pas indemne de ce film : il faut passer outre la forme pour en dégager le message pasolinien. Et ce n’est pas facile à la première vision…

      • Immense film politique… mais j’ai dû m’y reprendre à quatre fois pour le voir intégralement (j’ai dû quitter la salle quand j’avais essayé le grand écran la 2ème fois, ce qui ne m’arrive jamais!).
        Immense film donc car c’est certainement celui qui théorise le plus justement dans sa chair même l’essence du fascisme: rien à voir avec la vague nausée qu’on peut expérimenter face aux Damnés de Visconti… ici, on subit d’autant plus la violence qu’on est quasiment à la même place que ces orchestrateurs de l’infâmie.
        je n’ai pas acquis ce DVD là de Pasolini chez carlotta (privilégiant des films qui me font un peu moins violence!) mais le boulot sur les courts de PPP, sur L’évangile…, sur Oedipe roi ou Médée que je possède est admirable tant pour la resaturation que pour les boni variés, précis que je peux commenter si vous le désirez, une autre fois.

        • Damien DOUSSIN dit :

          A Jean-Jacques : j’avais vu « Médée » qui est sorti chez Carlotta avec Maria Callas. Le film m’avait laissé un peu de marbre : l’ennui n’étant jamais loin : il faudrait peut-être le revoir. Par contre d’accord avec vous : les boni excellents permettent mieux de ressentir une oeuvre intellectuellement recherchée, mais qui reste assez difficile d’accès pour un large public… Pas encore vu « Oedipe roi » et « l’évangile selon Saint Mathieu »…

    • Catherine dit :

      ‘Salò’ de Pasolini est un film difficile à voir et à digérer. C’est pour moi un grand film anti-fasciste et je n’y vois absolument pas la ‘sur-interprétation critique’ de la ‘société de consommation’ !! Mais plutôt comme l’a dit quelqu’un, la face complémentaire (et fantasmatique ??) de ‘Nuit et Brouillard’ d’Alain Resnais.

      • Damien DOUSSIN dit :

        A Catherine : d’accord pour le lien avec « Nuit et brouillard ». La critique de la société de consommation est une troisième lecture du film et elle n’apparaît pas forcément immédiatement mais je pense qu’elle est présente malgré tout…

    • Olivier dit :

      Oui, je confirme à mon tour pour les Powell sortis chez Opening dans la collection « Les Films de ma vie » : éditions individuelles mais pas en coffret. Par contre, j’apporte un petit rectificatif, ce sont 4 films et non 3 qui ont été présentés par l’éditeur (je les possède déjà).
      Tout d’abord trois films des années 30 :
      – Red Ensign (Le Pavillon rouge, 1933)
      – The Fire Raisers (Les incendiaires, 1934)
      – The Phantom Light (Le Mystère du phare hanté…, 1935)
      et l’un des deux films australiens de Powell :
      – They’re a Weird Mob (Drôles de zèbres !, 1966)

    • Le Flanchec Jean-Pierre dit :

      bonjour
      je suis à la recherche depuis des mois d’un western réalisé par william Dieterle « RED MOUTAIN » en vost si possible film dans lequel on trouve Alan Ladd ,A Kennedy et Lisbeth Scott je cherche aussi Along came jones de Stuart Heisler avec g Cooper et The Desperadoes de Charles Vidor avec G Ford et R Scott ainsi que The call of the wild de W Wellman Albuquerque de Ray Enright Shotgun de Lesley selander Colorado territory de R Walsh et Lonely man de Henri Levin si celà ne vous prend pas trop de temps je vous remercie de vos conseils éventuels

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Le Flanchec
        Je ne sais pas où trouver RED MOUNTAIN. En zone 1 on trouve de bonnes copies de DALLAS (pas mal) de Heisler et je crois d’Along Came Jones (décevant).. COLORADO TERRITORY vient d’être sorti dans la collection Warner Archives,assez cher sans sous titres et je n’ai pas encore vu la copie qu’on dit bonne. LES DESPERADOES sont trouvables je crois pas SHOTGUN ni le médiocre CALL OF THE WILD.

    • Yvon dit :

      Je n’ai vue que la bande(sans jeux de mots)annonce sur Amazon mais je ne crois pas que ce film manque a ma cinéfélie

  25. juventor dit :

    Il existe au Benelux une version de The Court Jester édité par la FOX avec des sous-titres français et à un prix très démocratique.

  26. Excitante chronique italo-britannique qui donne envie de découvrir ce qu’on ne connaît pas ou de revoir ce qu’on connaît mais qu’on a un peu oublié.
    Dans cette seconde catégorie: souvenir ému mais flou des Camarades (qui lors de sa découverte, peu après La grande guerre, m’avait ouvert les yeux sur la grande ambition de Risi) et souvenir vivace et empreint de malaise-comme souvent avec Ferreri pour ma part (que ce soient les plus anciens tel El cochecito ou les plus récents tels Y a bon les blancs)- du mari de la femme à barbe mais il faut dire que je l’ai vu trop jeune -vers 11 ou 12 ans et pas depuis!
    Quant à la VF, cela me rappelle ma colère quand on m’offrit le DVD La strada (chouette!) mais en VF (argh!) chez ce satané René Chateau!!! Autant ne pas l’avoir: elle est agaçante au possible et la copie dans un état approximatif…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      Vous voulez dire Monicelli. Je sais les vf chez Chateau mais il sort aussi des films français très rares.

      • Désolé pour ma grossière erreur: les deux cinéastes sont passionnants mais n’ont effectivement rien à voir l’un avec l’autre.
        De Monicelli, j’aime beaucoup plusieurs films outre ces très beaux camarades (qui possèdent une ampleur sociale et romanesque remarquables) son Pinocchio tellement fin, drôle et juste de même que Cuore vu il y a longtemps, Un enfant de Calabre, L’incompris bien sûr (je n’ai pas aimé son remake par Jerry Schatzberg malgré mon admiration pour le cinéaste de Scarecrow à cause des interprètes enfants je pense et malgré une belle prestation de G Hackmann…et l’idée d’un remake de ce film là me semble tout aussi oiseuse que L’homme qui aimait les femmes par B Edwards) et son Casanova très, très différent de celui de Fellini.
        On sent derrière le cinéaste sensible, fin, opérant par touches, un homme droit et très respectueux de ceux qu’ils filme comme des spectateurs.
        Pour R Château, je veux bien admettre qu’il édite des films rares mais il faut voir parfois l’état des copies et l’absence de travail éditorial: R C édite ses DVD comme il éditait ses K7 ! je dépense rarement des sous pour cet éditeur désormais, trop échaudé…

        • Désolé pour ma grossière erreur (bis repetita!) puisque j’ai attribué à Monicelli des films de COMENCINI!!!!!
          Je connais très , très mal ce cinéaste puisqu’en dehors des deux opus cités (donc Les camarades et La grande guerre, deux joyaux!), je n’ai vu que Mes chers amis (la scène des adiaeux/claques m’avit fait notamment hurler de rire!) et Les nouveaux monstres d’une noirceur sociale à pleurer …de rire! (je ne sais qui a fait quoi dans ce film à sketches mais le volet de la « maison de retraite » est terrifiant).
          Mille excuses pour mes errances mais voilà l’occasion pour moi de combler mes lacunes.
          Par ailleurs , je ne connais pas du tout les Brancaleone que vous m’aviez recommandé lors d’un autre mail. Pouvez-vous en dire plus? Merci.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Il y a beaucoup de bons Monicelli : LE PIGEON, UN BOURGEOIS PETIT, PETIT. Les BRANCALEONE racontent les aventures extravagantes, picaresques d’un pèlerin, soldat de fortune don quichotesque, admirablement campé par Gassman au Moyen Age (le second se déroule au temps des Croisades). Brancaleone rencontre des faux papes, des lépreux, des brigands, assiste à des massacres, marche sur le feu, lutte avec la Mort, affronte Catherine Spaak. Pour ces deux films, Monicelli et ses scénaristes Age et Scarpelli ont inventé un langage dialectal très difficilement traduisible, une fausse langue moyennageuse qui fait hurler de rire les italiens et qui demanderait un grand sous-titreur ou doubleur.

        • Ah oui! J’oubliais Le pigeon! Celui-là, je l’ai vu… et on peut parler, avec la délectation implicite que cela suppose, des « comédies italiennes de la grande époque » à son propos.
          J’admire le génie de ces cinéastes italiens des 50′-60′-70′ pour créer notamment des « bandes » de comédiens où s’intégraient parfois des Français.

        • Je suis très intrigué par ce que vous dites sur la question dialectale dans les Brancaleone et cela ne manque pas de me ramener vers le travail qu’opéra Sanzotto pour le Casanova de Fellini avec le récitatif vénitien (pour l’ouverture) et la cantilène londonienne (pin penin/valentin…). Tout cela est disponible chez comp ‘act en un volume intitulé La Veillée.
          Dans votre paysage italien, quelle place occupe Fellini?

        • Harry Lime dit :

          Parmi les films de Monicelli, je recommanderais aussi NOUS VOULONS LES COLONELS, fable politique antifasciste qui vaut largement la lourdeur demonstrative d’un Pasolini. Et en plus, c’est infininement plus drôle….Le problème avec les films italiens, c’est qu’il n’existe la plupart du temps qu’en version italienne. http://www.dvd-italia.ch/ est un site suisse italien où on peut les trouver.

        • Mais bon sang, pourquoi vouloir opposer PPP (dont le sens de la dialectique ne m’apparaît pas lourdement démonstratif mais peut dérouter en notre temps où la caducité des idées est érigée en Pensée) et Monicelli (dont l’ironie pour ce que j’ai vu est effectivement revigorante)?
          Je trouve que vous « résumez » la diversité, la complexité, la richesse foisonnante de PPP avec une rapidité qui ne vous ressemble pas!
          Voyez-vous si souvent des films qui possèdent l’immédiateté et la pureté d’Accatone? Contestez-vous à L’évangile… sa relecture confondante de modernité du nouveau testament? Trouvez-vous que les paraboles de Uccelacci e uccelini ou Théorème ou Porcherie soient aisées à résumer, à décrypter? Contestez-vous à Oedipe roi et Médée leur aptitude (partagée par le Fellini du Satyricon) à donner un absolu sens du dépaysement face au monde antique ?
          Le plus sidérant est qu’outre son oeuvre de grand cinéaste, PPP soit aussi un grand écrivain!!! Il est un peu moins « in » aujourd’hui mais nécessite un effort de découverte notamment grâce au précieux travail de Carlotta en DVD.
          En tout cas, malgré quelques bonnes nouvelles éparses (quasi tout Moretti, les derniers Bellochio, Nos meilleures années…), le cinéma italien n’est vraiment plus ce qu’il était! Lors d’une autre chronique DVD, il serait intéressant,cher Bertrand Tavernier, que vous nous racontiez ce que vous pensez de deux (trois) cinéastes italiens aujourd’hui un peu mis de côté malgré l’ampleur de leur oeuvre: je pense aux frères Taviani (je revois régulièrement Kaos,Padre padrone ou La nuit de San lorenzo en leur découvrant toujours de nouvelles beautés , en DVD chez MK2) et à Ermanno Olmi (par delà le magnifique arbre aux sabots, il faudrait revoir A la poursuite de l’étoile ou le plus récent Le métier des armes boudé par la quasi totalité de la presse or il m’avait semblé montrer avec une sensibilité allusive et une précision historique rares le passage du moyen age à la modernité renaissante: rarement le topos de l’intrusion de l’arme à feu dans le monde du chevaleresque ne m’avait semblé aussi justement exploité).

        • Damien DOUSSIN dit :

          A Jean-Jacques : Tout à fait d’accord avec vos remarques. Ermanno Olmi est souvent parfois injustement oublié (les films « il posto » et « Il Tempo si è fermato » m’avaient aussi ému et sont admirables de simplicité et d’humanisme. Sortis tous deux avec « l’arbre aux sabots » chez Carlotta)

    • AUGELMANN dit :

      Cher Jean-Jacques,

      Pour les films de Ferreri plus anciens, il y a surtout
      « Le Harem » avec Caroll Baker entre autres;ce film m’a laissé un souvenir marquant : l’aliénation de la femme dans une société dont le pouvoir est entièrement masculin; cette femme meurt (en fait exécutée) parce qu’elle voulait tout simplement avoir le droit d’être libre sexuellement (donc politiquement).

  27. Larry Dewaële dit :

    Vous ne croyez pas si bien dire en disant qu’il faut se procurer L’Antiquité au cinéma de toute urgence. Je suis passé chez mon libraire après avoir entendu Hervé Dumont à Projection privée samedi dernier, il m’a dit qu’il était déjà épuisé. On ne sait pas apparemment pas encore si un nouveau tirage est prévu. Je conseille à ceux qui sont intéressés de se saisir des exemplaires qu’ils voient s’il en reste sur la table ou dans les rayonnages de leur librairie.

  28. Ah oui! A matter of life and death: encore un titre que nous espérons voir dans la collection « Institut Lumière »!
    Quelle splendeur que cette poétique errance dans le limbes! L’irrationnel y est soumis à des variantes passionnantes(on se trouve tour à tour dans le conte, dans le pur fantastique, dans la comédie fantastique) qui s’enchaînent avec une aisance et un naturel incroyables.
    Encore cette fois, on assiste à un festival d’expériences visuelles (chromatisme N et B/couleur: je laisse à ceux qui ne l’ont pas vu la surprise de la répartition !; caméra subjective post mortem; décors baroques hallucinants), d’élégance morale et d’intelligence scénaristique. Merci encore à P Brion qui me permit de voir cette merveille mais qui m’obligea, malgré ma résolution de le magnétoscoper point à la ligne, à veiller « tôtivement »!
    INDISPENSABLE!!!!!!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      Entièrement d’accord. Valable pour votre envoi précédent.

      • Qu’entendez-vous par envoi précédent?
        Petite question que je vous avais déjà posée ailleurs: j’ai vu et baeucoup aimé Blanche fury d’ Allégret (merci encore P Brion!)qui m’avait semblé présenter bien des analogies-malgré ses qualités intrinsèques- avec l’univers de Powell/Pressburger… qu’en pensez-vous?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Dans mon souvenir BLANCHE FURY est réussi plastiquement, visuellement (tout comme SARABAND FOR DEAD LOVERS) et m’avait assez plu. Il lui manquait la passion et le style qui fait le prix des Powell. Mais cela prouvait que les chefs opérateurs anglais (et les décorateurs) avaient 15 ans d’avance sur leurs collègues français

    • Olivier dit :

      A JJ Manzanera : j’imagine que vous le savez déjà, même si vous espérez une édition (bardée de bonus!), par L’Institut Lumière, d' »Une question de vie ou de mort » (je l’espère aussi ! :)), mais le film est pour info, déjà édité dans une copie très correcte en DVD zone 2 française chez Seven 7.

  29. Pierre-Florian Aznar dit :

    Je vous remercie, une nouvelle fois, pour nous faire découvrir tant de films méconnus et de raretés à travers ce blog toujours aussi passionnant. Après la lecture de votre dernier billet, j’ai commandé sur-le-champ « The New Centurions » dont j’avais entendu le plus grand bien et que je voulais voir depuis un bon moment (votre blog m’a ainsi permis d’apprendre l’existence d’une édition américaine avec des sous-titres français). Je me suis, par ailleurs, procuré sur vos conseils « Sparrows » de William Beaudine ainsi que « Regeneration » de Raoul Walsh.

    Je me permets de recommander, au passage, le film de Matt Dillon « City of Ghosts » que j’ai trouvé assez original. Cet étrange film noir situé au Cambodge n’a pas eu les honneurs d’une sortie en salles en France mais a fait l’objet d’une édition dvd (de très bonne qualité mais dépourvue de véritables suppléments) que l’on peut trouver à tout petit prix. Le sort qui lui a été réservé est difficilement compréhensible, surtout au vu de son générique. Il réunie, outre Matt Dillon (devant et derrière la caméra), James Caan, Gérard Depardieu, Natascha McElhone et Stellan Skarsgard. Le film a également été co-écrit par Barry Gifford.

  30. Larry Dewaële dit :

    Que de choses à découvrir encore! Je n’en connaissais pas la moitié, même de nom…

    Au titre des nouveautés dans le domaine italien, notons que Carlotta va sortir le formidable Signore et Signori / Ces messieurs dames d’ici quelques jours. Au moins, avec eux, on peut s’attendre à ce que le film soit traité avec tous les égards. Une priorité en ce qui me concerne.

    Dans le domaine anglais, et puisque vous mentionniez par ailleurs le très beau documentaire Of Time and the City de Terence Davies, je tiens à préciser que s’il existe un dvd français de qualité, les autres films de Davies sont inconnus au bataillon en France. Le BFI, qui a ressorti tous les films (plus ou moins) autobiographiques de Davies, la Trilogie, Distant Voices, Still Lives et The Long Day Closes vient de les mettre en coffret avec l’édition très complète de Of Time and the City. Pour peu que la lecture des sous-titres anglais pose peu de problème – ces films étant assez peu loquaces, de toute façon – l’acquisition de ce coffret relativement peu onéreux me semble une excellente idée. Pour l’instant, il n’est disponible que sur le site anglais d’Am…n, pas encore sur le site français, qui ne propose que les éditions séparées.

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