Bresson, de Broca, Zampa et Kore Eda
14 janvier 2020 par Bertrand Tavernier - DVD
LECTURES
Je ne saurai trop recommander les ouvrages de Sinclair Lewis, écrivain qu’on ne lit plus guère et dans lequel j’ai voulu me plonger. Bien m’en a pris. J’ai découvert avec délectation ELMER GANTRY, satire forte de l’hypocrisie religieuse dans cette Amérique du Middle West qui m’a fait encore plus apprécier la formidable transposition de Richard Brooks avec Burt Lancaster et Jean Simmons, adaptation incroyablement intelligente (on ne parle presque jamais des qualités de Brooks scénariste) et surtout BABBITT (Folio), chronique d’une causticité flaubertienne qui épingle un grand nombre de travers (la soi-disant tolérance de Babbitt, sa révérence devant un libéralisme effréné, ses craintes face à tout ce qui pourrait le freiner) qui restent hélas éperdument actuels.
Babbitt est un agent immobilier qui rase les espaces verts pour construire des maisons, des immeubles qu’il vend trop cher, en ayant escroqué l’Etat, corrompu les pouvoirs publics. Grippe sou, clérical, inculte (il déclare que Shakespeare ne sert à rien dans le commerce et se vante de parler trois langues : l’américain, le base ball et le poker). Pour lui les artistes, le plus souvent des étrangers boivent de l’alcool dans des mansardes en mangeant des spaghettis. Lewis nous livre avec délectation les discours, aphorismes, préceptes de son héros (certains ont un côté néo-macronien) avec une jubilation digne de Flaubert comme le pointe Paul Morand dans une préface intelligente où il se croit obligé de rabaisser Zola. Et on trouve quelques bonheurs, la mère de Babbitt qui avait « une magnifique capacité d’incompréhension » ou ces invités « qui exposaient leurs vues avec la profondeur bruyante du mâle bien portant qui répète une banalité usée jusqu’à la corde sur une question dont il ne connait pas le premier mot ». « Il haïssait les miséreux parce qu’ils étaient pauvres, parce qu’ils donnaient une impression d’insécurité : « sacrés feignants, gémit-il, ils ne seraient pas de simples ouvriers s’ils avaient du nerf ». On trouve dans ce roman une préfiguration de l’idéologie de Trump notamment dans la description du programme de la Ligue des Bons Citoyens.
Rappelons que parmi les films adaptés de Sinclair Lewis, figurent le magistral DODSWORTH de Wyler (zone 1) dont l’action débute à Zénith, la ville de Babbitt, ANN VICKERS de John Cromwell (zone 1) mélodrame féministe qui contient une suite de séquences très fortes se passant en prison, systématiquement filmées en plongée, ARROWSMITH de John Ford (zone 1). Je ne connais pas le BABBITT de William Keighley.
LE DÉSASTRE DE PAVIE (Foliot) de Jean Giono est un extraordinaire régal. De par son style déjà, la richesse d’une langue luxuriante et inventive qui sait aussi se ramasser de manière percutante. Giono trace un portrait inoubliable de Charles Quint en qui il voit un précurseur de ces sociétés anonymes uniquement préoccupées d’économie qui vont dominer le monde, ajoutant qu’il était certes brave « mais comme on est maintenant automobiliste », formule géniale. Il faut la force visionnaire d’un romancier épris de concret, qui va arpenter le terrain, analysant la nature fangeuse du sol (« il ne peut y avoir de bruyères », ce qui contredit des historiens livresques), évoquant le brouillard, pour faire revivre de l’intérieur le déroulement des batailles. J’ai découvert que François Ier était passé très près de la défaite à Marignan et de la victoire à Pavie. Le hasard a joué un grand rôle (ainsi que les décisions chaque fois désastreuses du terrible Bonnivet, ami d’enfance de François que ce dernier suit aveuglément contre l’avis de ses capitaines). Le hasard et les revirements des Suisses qui comme tous les mercenaires changent de camp s’ils ne sont pas payés, parfois durant la bataille (à Marignan les Suisses espagnols changent deux fois de camp durant le combat), réclamant au milieu de celle-ci, une augmentation. Les souverains dans les deux camps sont toujours à la recherche de fonds comme l’Etat français à l’heure actuelle pour payer les troupes, les alliés, les généraux. A Pavie, on ne sut jamais exploiter les occasions et, problème récurrent dans le commandement français, François ordonna une charge des chevaliers en lourde armure sur un terrain boueux où après un premier succès, ils s’enlisèrent comme à Azincourt, Crécy et au Chemin de Dames avec Nivelle. L’aveuglement militaire, l’ignorance du terrain traverse les siècles.
Omnibus vient de regrouper en plusieurs volumes toutes les enquêtes de MAIGRET et j’en ai relu et découvert plusieurs avec le même plaisir. Le volume 6 notamment regroupe plusieurs chefs d’œuvre : MAIGRET A PEUR, MAIGRET ET LA JEUNE MORTE, MAIGRET À L’ÉCOLE, MAIGRET ET LE MINISTRE, MAIGRET TEND UN PIÈGE, très bien adapté par Michel Audiard, RM Arlaud et Jean Delannoy, bien filmé par Delannoy (TF1 vidéo). Gabin compose l’un des meilleurs Maigret avec Harry Baur (LA TÊTE D’UN HOMME, TF1) et Pierre Renoir (LA NUIT DU CARREFOUR, nébuleuse mais passionnant adaptation de Jean Renoir) et l’on ne peut oublier ses formidables colères contre Lucienne Bogaert et la manière dont il fait avouer un Jean Desailly bouleversant. Il est intéressant de noter que le roman se déroule dans le XVIIIème et que les auteurs l’ont transposé dans le IIIème, autour de la place des Vosges, quartier recréé avec brio en studio. Toute l’histoire de la clé, du passage, les rapports avec le boucher ont été inventés par Delannoy et ses scénaristes de même que le premier meurtre ponctué par une excellente chanson de Paul Misraki qu’on entend à la radio, qui est chantonnée par certains personnages et qui nous fait découvrir différents décors avec fluidité et élégance. Il est fascinant de voir dans tous ces romans remarquables comment Maigret finit par faire corps avec un suspect (Aline Calas dans MAIGRET ET LE CORPS SANS TÊTE), un enfant (MAIGRET À L’ÉCOLE), une victime, la jeune morte par exemple. Il parvient à reconstituer sa personnalité, à comprendre ses sentiments et c’est ainsi qu’il résout les affaires, « en romancier plutôt qu’en policier », me disait Jean Aurenche. Il se définit lui-même comme un raccommodeur de destinées.
A noter que la plupart des titres que j’ai énumérés ont été filmés par la télévision anglaise et parfois japonaise (l’éditeur a eu la bonne idée de citer toutes les adaptations avant chaque roman), en France avec Jean Richard et bien sûr Bruno Crémer dans des mises en scène de Christian de Challonge, Claude Goretta, Serge Leroy (MAIGRET ET LE CORPS SANS TÊTE), Jacques Fansten (UN ÉCHEC DE MAIGRET).
Les nombreux amateurs qui ont dégusté les deux volumes de LONESOME DOVE (Gallmeister), ces époustouflants récits picaresques, violents, cocasses, émouvants de Larry Mc Murtry, très grand écrivain que j’ai découvert tardivement (et parfois vu la bonne série TV avec Tommy Lee Jones et Robert Duvall), se plongeront dans LA MARCHE DU MORT – LONESOME DOVE : LES ORIGINES, sur les premières aventures de ses Texas Rangers. McMurtry pointe impitoyablement les sottises de chefs incompétents ou despotiques, la non préparation, l’inculture arrogante des Rangers qui se font décimer par une bande de Comanches connaissant le pays comme leur poche. Dès la première phrase qui décrit le surgissement inoubliable des eaux boueuses du Rio Grande d’une énorme putain, Matilda, traînant une tortue serpentine par la queue, on est happé et on ne peut lâcher le livre.
FILMS FRANÇAIS
Je tiens tout de suite à signaler la sortie chez Doriane du merveilleux film de Marc Allégret AVEC ANDRÉ GIDE, document indispensable sur un immense écrivain. La première partie, la plus traditionnelle souffre de certains manques propres aux documentaires de l’époque : un ton un peu raide et emprunté mais tout cela disparaît par la suite lors de l’étonnante leçon de piano que Gide donne à une petite fille où il se montre chaleureux, précis, témoignant de grandes connaissances musicales. La manière dont il reprend le jeu de son élève, le corrige est un moment de pur délice.
Je regrette, faute de matériel, de n’avoir pas évoqué dans mes VOYAGES À TRAVERS LE CINÉMA FRANÇAIS, LE PROCÈS DE JEANNE D’ARC de Robert Bresson dont la minutie perçante, épurée m’a bouleversé, les élans lyriques et noirs du sublime GUEULE D’AMOUR de Jean Grémillon et NON COUPABLE, autre chef d’œuvre de Henri Decoin (un des premiers films où l’on parle d’homéopathie qui est ridiculisée par le médecin officiel), ce double inversé de PANIQUE : dans le Duvivier, tout le monde pense que Michel Simon est coupable alors qu’il est innocent. Dans NON COUPABLE (Coin de Mire), quand Simon s’accuse des crimes qu’il a commis personne ne le croit. Excellent dialogue de Marc Gilbert Sauvageon, auteur méprisé par les cinéphiles. De Decoin, on peut aussi revoir LA CHATTE (René Château), chronique sobre et sèche, très bien photographiée. Le cinéaste demande à Joseph Kosma une partition non mélodique : des sons, des accords d’onde Martenot, des percussions, idée révolutionnaire.
A Cannes, la projection de MONSIEUR KLEIN fut un extraordinaire moment qui répare l’accueil incroyablement condescendant de l’époque. Le film reste une recréation géniale de l’époque dont il capture la paranoïa. On a l’impression que la peur, que l’oppression suinte des murs, de ces coins de rue mal éclairés (les décors d’Alexandre Trauner sont extraordinaires d’intelligence). Et Loué soit Alain Delon d’avoir permis qu’un tel film existe, où il est, d’ailleurs, génial.
Merci à Dumonteil pour m’avoir signalé les sorties de L’HOMME DE LONDRES de Henri Decoin et de HORIZONS SANS FIN de Jean Dréville (tous deux chez Gaumont, collection rouge). Le premier, je crois l’avoir entrevu il y a plus de soixante ans dans une copie médiocre en 16 mm. C’est la seule excuse que je me trouve pour avoir loupé un tel film, une des adaptations majeures de Simenon qui retraduit son univers oppressant où peu à peu les sentiments vont se mettre à nu. Decoin utilise admirablement le studio, utilisant des recoins, des différences de niveau, toute une géographie de l ‘étouffement physique (on a du mal à respirer) et moral. l.edoux extraordinaire d’amertume rentrée, campe un être honnête, enfermé en lui même, atteint d’un vague délire de persécution qui vire facilement à la paranoïa. Il faut voir comment il traite sa femme et la peinture est aussi forte même si les traits et les couleurs sont différents que dans LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE et le propos tout aussi critique. Il est comme encrassé dans des préjugés qui anesthésient son intelligence. Berry est sensationnel de sobriété capitularde. On le sent au bout du rouleau et il vous cueille tout à coup avec un ricanement horrible, pour prouver qu’il est clown (cet aveu est incroyable) On ne parle jamais de cette création digne du JOUR SE LÈVE et du CRIME DE MONSIEUR LANGE dans un registre plus intérieur. Suzy Prim et Jean Brochard, très tenus, s’intègrent dans cette œuvre sans éclat de voix, toute en retenue et une fois encore, la musique de George Van Parys est utilisée de manière mémorable. Qu’elle éclate brusquement à la fin d’une scène entre Camelia et Berry ou qu’elle donne lieu à une belle goualante énonçant la morale de l’histoire qui ouvre le film comme une complainte off (vraie audace narrative, on se croirai chez Brecht et Weil) jusqu’à ce que la caméra recadre Nila Cara qui la chante dans la rue (mais avec un orchestre invisible). Des versets religieux sont scandés en voix off ce qui évoque REMORQUES de Grémillon, Dialogues excellents et retenus de Charles Exbrayat où l’on retrouve la sobriété chère à Decoin. Une réussite.
HORIZONS SANS FIN rend hommage à Maryse Bastié, une des premières aviatrices françaises. On retrouve tout ce qui le fait le prix de certains films de Jean Dévrille : la sobriété du ton, la mise en valeur de l’entraide collective, de l’amitié qui donnait une vraie force à NORMANDIE NIEMEN (Gaumont), à certaines séquences de l’excellent mais plus sombre FERME DU PENDU. Dréville qui dirige comme joue Vanel, son acteur fétiche, sans effets de manche, sans ostentations, évite les effusions, les grands éclats, privilégiant des détails humains. Il traite de loin certains rebondissements mais donne une importance à un miroir qui permet à Hélène de se maquiller avant de monter dans un avion, petite touche délicate. Il dirige une masse d’acteurs talentueux, de Pierre Trabaud dont les cabrioles sont irrésistibles à Maurice Ronet, déjà si intense, Paul Frankeur, toujours exact, René Blancard, Lisette Lebon et même Jean Chevier qui est ma foi fort juste. Gisèle Pascal ne mérite que des éloges : elle parvient à se fondre dans le groupe et gomme tout ce qui pourrait paraître démonstratif, explicatif, préservant ainsi un ton, un propos féministe que je tiens vraiment à signaler.
Puisqu’on en est à Jean Dréville, signalons la sortie aux éditions Montparnasse de LA BATAILLE DE L’EAU LOURDE que je n’ai jamais vue.
Saluons aussi un joli coffret consacré à Philippe de Broca où l’on peut revoir en Blu-ray ses premiers films délicieux, LES JEUX DE L’AMOUR, LE FARCEUR et découvrir (je parle pour moi), L’AMANT DE 5 JOURS, œuvre plus noire que d’ordinaire où les personnages mentent, se trompent, usurpent de fausses identités, de fausses vies. Tout cela est traité avec pudeur mais plus de dureté que d’habitude. J’ai aussi découvert avec plaisir LE CAVALEUR où finalement de Broca et Audiard ne font pas de cadeau au personnage principal, cet éternel amoureux velléitaire et insatisfait auquel Jean Rochefort donne une vérité étonnante. C’est sans doute la comédie la plus autobiographique de de Broca comme le disent plusieurs intervenants dans les excellents bonus On est loin de la farce et du vaudeville, plus près de la comédie de mœurs à l’italienne ou à la Pascal Thomas. D’autant que le cinéaste et Audiard contrairement à tant de comédies donnent une grande place au métier du héros (pianiste), à ses obsessions, sa recherche de l’interprétation juste. Et utilisent le personnage de Nicole Garcia et celui d’Annie Girardot pour ajouter un regard critique sur le héros dont ils soulignent la solitude. Pour moi une des grandes réussites de De Broca.
Nous sommes revenus plusieurs fois (avec le soutien encore de Dumonteil) sur LA VIE DE PLAISIR d’Albert Valentin brillamment écrit par Charles Spaak (comme L’ENTRAINEUSE autre réussite majeure de Valentin) qui connut le douteux privilège d’avoir affaire aux foudres de la Censure durant l’Occupation (anti-cléricalisme, magouillages bancaires, turpitudes diverses) et à la Libération, le héros dirigeant une boite de nuit. Je n’ai pas encore vu le DVD rouge de Gaumont.
FILMS ITALIENS
LES COUPABLES a été une de mes grandes découvertes de ces derniers mois. Je n’avais jamais entendu parler de ce film de Luigi Zampa que Gaumont sort en version française (bien dirigée par Richard Heinz). Cette enquête criminelle que tente de mener à Naples un juge (Amedeo Nazzari, très bon) qui anticipe sur des magistrats comme Falcone va mettre à jour tout un réseau de corruption, d’ententes criminelles liées à la Camorra. Il s’agit en fait d’un des premiers sinon le premier film sur la Camorra et il annonce les œuvres comme GOMORRA. Magistrale mise en scène de Zampa qui utilise une foule de décors spectaculaires (rien que cela suffit pour acheter ce DVD peu onéreux) : cours d’immeuble, escaliers monumentaux ou tortueux, ruelles aux immeubles imposants ou aux taudis décrépits, restaurant immense au bord de la mer. L’action est haletante et on voit déjà ce qui a pu influencer Francesco Rosi qui était assistant. Ce film courageux et remarquable eut, selon Gian Luca Farinelli, beaucoup d’ennuis avec la Censure mais Zampa résista. Gian Luca pense d’ailleurs qu’il est le plus méconnu des grands réalisateurs italiens et il organisa un hommage à Bologne. J’avoue connaître un ou deux titres célèbres (VIVRE EN PAIX pas revu depuis des années) et avoir assez aimé à sa sortie un film moins connu, QUESTION D’HONNEUR.
TERREUR SUR ROME (Gaumont) est un petit policier d’Anton Giulio Majano (auteur du MONSTRE AU MASQUE) qui démarque platement PANIQUE DANS LA RUE et THE KILLER THAT STALKED NEW YORK avec des fautes de raccord dans l’éclairage, des plans qui sautent aux yeux.
QUI A TUÉ LE CHAT ? (Tamasa) de Luigi Comencini (produit par Sergio Leone) est une merveille d’humour noir, écrite de main de maître par le grand Rodolfo Sonego (UNE VIE DIFFICILE, L’ARGENT DE LA VIEILLE), le plus méconnu des grands scénaristes italiens. Un frère et une sœur qui se détestent tentent de faire décamper par tous les moyens (chantage, espionnage, lettres anonymes) les occupants de leurs immeubles pour toucher une somme plus que rondelette. Moyen pour Sonego de révéler à travers les agissements de deux crapules – Ugo Tognazzi idéalement distribué bat tous les records de muflerie et Maria Angela Melato est toute aussi irrésistible notamment quand elle veut séduire un prêtre – bien des hypocrisies, des mensonges. Michel Galabru, à peine desservi par le doublage, joue un commissaire de police enseveli sous les plaintes et les affaires mais moins bête qu’il le paraît.
Tamasa a aussi sorti UN VRAI CRIME D’AMOUR, toujours de Comencini que j’avais aimé à sa sortie.
J’ai été transporté par la vision récente de L’ARBRE AUX SABOTS de Ermanno Olmi, chronique paysanne qui épouse le rythme des saisons, en saisit les couleurs, la lumière. On a froid avec les personnages, on a faim avec eux (leurs repas sont d’une incroyable frugalité). Olmi pose un regard fraternel sur ces ouvriers agricoles, ces métayers finalement aussi exploités par des patrons froidement implacables que les livreurs de Ken Loach dans le poignant SORRY WE MISSED YOU. Un des protagonistes, Battisti, est traité avec la même sauvagerie capitaliste, la même absence d’humanité que le héros de Loach. Voilà un cinéma qui s’intéresse aux exploités, vibre avec eux mais point aussi leurs rancœurs, leur égoïsme (Finard dans L’ARBRE AUX SABOTS provoque des drames à force de bêtise avaricieuse et le fossé qui sépare le père de son fils dans SORRY aura des conséquences bouleversantes). Ces deux œuvres font la part belle aux personnages de femme que la religion, pourtant, contraint au silence chez Olmi.
A signaler la sortie de LA PROIE DU DÉSIR de Pagliero et Rossellini que me recommande Jean Ollé Laprune et du picaresque, truculent BRANCALEONE S’EN VA-T-AUX CROISADES de Mario Monicelli, une des meilleures recréations du Moyen Age qui culmine dans ce duel avec la MORT.
UN DÉTOUR PAR L’ASIE ET L’INDE
THE MUMBAI MURDERS d’Anurag Kashyap regroupe plusieurs des grands thèmes policiers qui ont déjà inspiré après Chesterton, Jean-Pierre Melville ou Michael Mann et des centaines d’exégètes : le fait qu’un criminel et un flic ne soient que les deux faces d’une même pièce. En l’occurrence, un serial killer sociopathe qui avoue sans cesse ses meurtres et un policier drogué (qui nous renvoie à BAD LIEUTENANT) qui vont devenir des sortes de jumeaux, l’un devant continuer le travail de l’autre. Quand l’auteur commence à expliquer ces thèmes, le film devient plus pesant et démonstratif mais auparavant Anurag Kashyap dirige un grand nombre de séquences d’une tension presque insupportable. La longue scène entre le criminel, sa sœur et son mari égale sur ce plan l’ouverture d’INGLOURIOUS BASTERDS. Et enracine son histoire dans des décors, des coutumes qui brouillent les pistes. Le film noir une fois de plus est un excellent révélateur social. On reste sidéré devant les mœurs de la police indienne (comme dans THE DELHI CRIMES, ils n’ont pas de menottes ce qui nous vaut un rebondissement spectaculaire) mais surtout devant le machisme froid, calculé, culturel du commissaire.
THE THIRD MURDER de Kore-eda est une œuvre captivante : une sorte de quasi-huis clos carcéral opposant un homme accusé du meurtre de son patron, dont il aurait fait brûler le cadavre après l’avoir dépouillé et le jeune avocat qui reprend l’affaire et sent que quelque chose cloche dans les aveux du coupable. L’avocat va refaire l’enquête, découvrant de nouveaux faits troublants. Kore-eda quitte les conflits familiaux dont il était devenu un grand spécialiste et qui lui avaient inspiré des chefs d’œuvre comme NOBODY KNOWS et I WISH. Le résultat est ici tout aussi puissant et il parvient à créer avec des moyens épurés, une brillante utilisation du Cinémascope, une tension qui ne faiblit jamais. Jusqu’aux déchirantes scènes finales. On pense parfois à Victor Hugo.
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Commentaires (324)
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LES COUPABLES est effectivement une réussite pour tous les motifs évoqués ci-dessus même s’il s’essouffle un peu sur la fin que je trouve expédiée. Amedeo NAZZARI est un sosie d’Errol FLYNN période THAT FORSYTHE WOMAN, ressemblance physique ahurissante. Paolo STOPPA est aussi très bien mais dans un registre qui me semble plus habituel pour lui. Le contraste architectural entre le monde bourgeois et le prolétariat est superbement mis en évidence, que ce soit par le cadrage ou l’éclairage. Le doublage (la v.o. n’est pas disponible dans l’édition Gaumont) est effectivement satisfaisant. Qu’à Naples, une chanson soit la clé de l’énigme est plutôt amusant.
« La vertu n’est pas photogénique, j’ai construit une carrière en jouant les fils de pute.
Kirk Douglas, dans son autobiographie « Le Fils du chiffonnier » (1988) »
n’est-ce pas exagéré? il a voulu surtout jouer les héros
« Kirk Douglas est un anti-John Wayne, c’est un personnage moderne dans le western. Il exhibe ses failles, il ne sait pas être ironique quand la faiblesse est derrière la force. (…) N.T. Binh »
on dirait qu’il parle de Widmark, pas du tout d’accord.
mais KD a su aussi être assez ambigü (LES VIKINGS), et John Wayne aussi d’ailleurs! Pourquoi opposer les acteurs surtout pour tomber dans l’excès.
à Edward: Arte a déjà diffusé le très faiblard OK CORRAL en hommage, et vous êtes sûr pour NIMITZ? je retrouve pas ça dans leur bulletin.
A MB
Il s’est imposé en jouant des personnages noirs à ses débuts de PENDEZ MOI HAUT ET COURT au CHAMPION puis voulu changer son image. Il se voyait en effet comme un héros et l’aboutissement sera SPARTACUS. Il pouvait être odieux. Fleisher le décrit comme l’acteur (ou l’un des) le plus difficile avec qui il ait travaillé. Il aimait comme tous les acteurs de sa génération de Lancaster à Cooper jouer des personnages vulnérables. Mais Wayne aussi dans les films de Ford, dans LE REVEIL DE LA SORCIERE ROUGE, RED RIVER jouer des héros qui ont des failles, des zones d’ombre Je le trouve parfois trop crispé et manquant de profondeur et de justesse dans OK CORRAL, film plat et GUN HILL que je trouve plus prétentieux et tout aussi vide. Il était nettement moins bon qu’on l’a dit dans 15 JOURS AILLEURS, moins bon que dans LES ENSORCELÉS. Et nuancé, plus détendu avec une vraie mélancolie intérieure dans LIAISONS SECRETES
à Bertrand merci pour ces précisions nuancées (nuances que j’attendais d’ailleurs avec espoir!): un point commun avec Lancaster c’est que quand ils produisaient un film ils surveillaient le metteur en scène et voulaient le contrôler, attitude pas vraiment professionnelle (Lancaster engueule violemment Frankenheimer sur la place de la caméra dans ALCATRAZ cf autobio de Karl Malden ou KD oblige Fleischer à développer une scène des VIKINGS (entre lui et Borgnine) que RF estime bonne à tirer: « NEXT! » cf autobio RF), je m’interroge sur ce côté américain « le producteur est le patron absolu » surtout quand il joue dans le film là, on peut pas s’en débarrasser (phénomène naissant dans les années 50).
Pour les deux Sturges que vous citez, les plus mauvais westerns de celui-ci avec LES 7, il était déjà une grande vedette et aurait pu secouer le cinéaste, il y reste dominé par le film qui lui passe dessus comme une grosse machine, ses tentatives de signaler la faiblesse suicidaire de Doc (un cliché douteux) sont quasi pathétiques et font penser aux scories de l’Actors Studio (peut-être influencé par Jo Van Fleet, actrice que j’adore mais là un peu conventionnelle aussi). D’accord pour LES ENSORCELES où il est parfait et dans le Tourneur que je revois en y trouvant de nouvelles qualités à chaque fois: dans ce film, il est étonnant de justesse en évitant tous les clichés du méchant, comment a-t’il tourné après pas toujours pour le mieux! je ne me souviens plus des autres films mais au fait qu’en est-il de ce VAN GOGH que j’ai peur de voir depuis des lustres, m’attendant à une catastrophe?
Il faut que je revoie LIAISONS SECRETES (je ne me souviens que de Walter Matthau en dragueur! ok j’adore Matthau mais bon, c’est pas l’essentiel du film!…).
A Bertrand Tavernier
Il y a vraiment des fois où je ne vous comprends pas. OK CORRAL, film plat ? Je voudrais souvent voir des films plats comme celui-ci. Il me semble au contraire très bien construit, les 2 personnages joués (formidablement) par Lancaster et Douglas étant relativement complexes, et le rapport s’établissant entre eux évoluant progressivement jusqu’à la fusillade et à la belle scène finale.
De façon plus générale, je trouve que les historiens du cinéma (Brion excepté) ont été injustes avec John Sturges. On ne lui pardonne rien (vous l’étrillez consciencieusement dans 50 ANS), alors qu’on pardonne tout à Anthony Mann, par exemple.
WINCHESTER 73, unanimement loué, est à mon avis un monument d’ennui. Je l’échange contre n’importe quelle scène de GUNFIGHT AT OK CORRAL.
A Julia-Nicole
Je OK CORRAL est sinon plat du moins redondant et assez creux sans aucune approche historiquement sérieuse. 7 SECONDES EN ENFER est très supérieur et j’ai défendu ici FORT BRAVO. Dans 50 ANS nous disions beaucoup de bien de BAD DAY AT BLACK ROCK. Tous les derniers Sturges sont calamiteux. Quant à WINCHESTER 73 qui n’est pas mon Mann favori, vous avez un avis et j’ai le mien. Mais même certains films noirs de Stuges souvent intéressants de SIGN OF THE RAM à JEOPARDY(et nous en réhabilitons d’autres) sont nettement moins brillants et inventifs que T MEN, RAW DEAL, BORDER IÇNCIDENT, THE TALL TARGET
STURGES n’oublions pas LE TRESOR DU PENDU où il réussit à imposer un rythme majestueux et où il bénéficie de Widmark en méchant remarquable, et même grandiose.
… et j’oubliais LA GRANDE EVASION qui possède de très bons moments malgré son invraisemblance assez puérile (McQueen s’évade en moto, le meilleur moyen de se faire repérer) mais après tout VON RYAN’S EXPRESS aussi, on accepte la convention. Un rythme lent aussi qui se laisse oublier grâce à des acteurs très extravertis chacun dans leur genre. Il y a des trouvailles, et la musique de Bernstein est très excitante. Je voudrais revoir JEOPARDY qui m’avait beaucoup plu. D’accord pour 7 SECONDES où il réussit une scène de bagarre dans un enclos pour chevaux la nuit, difficile à tourner, ça!
En fait Sturges semble abriter deux cinéastes tt à fait différents, curieux.
« WINCHESTER 73, unanimement loué, est à mon avis un monument d’ennui. Je l’échange contre n’importe quelle scène de GUNFIGHT AT OK CORRAL. »
et bien ça au moins, c’est original comme opinion!
(et je me suis fait engueuler pour CHANTONS SOUS LA PLUIE!… gasp!)
Sur GUN HILL, il n’y a pas beaucoup d’avis.
Moi, j’y trouve DOUGLAS étonnant de finesse et d’une grande tessiture expressive, tout comme Quinn, d’ailleurs.
Leur conversation de retrouvailles est une merveille que j’épingle au top vingt de mes scènes préférées du genre.
Et Dimitri Tiomkin !
à M Pascal/GUN HILL d’accord pour les acteurs mais c’est mou mou mou: voir la séquence de l’agression au début qui est préparée interminablement, aussi mou que OK CORRAL ou LES 7, d’ailleurs on s’était déjà attrapé là-dessus ya qqs années!
A MB
NIMITZ, c’est sur France 5.
Typiquement l’exemple d’un film qui ne cassera jamais trois pattes à un canard et qui, pourtant, génère en moi un sentiment de tendresse, de chaleur infinies. Celui lié à des sensations de cinéma enfantines, sensuelles, agréables… NIMITZ est sorti en plein été 1980, presque en même temps que le jouissif ZULU DAWN , de Douglas Hickox. J’avais 14 ans, il faisait chaud et je voyais NIMITZ dans une salle climatisée qui sentait encore la peinture fraîche (le complexe concerné avait été inauguré 4 ans plus tôt). Il faudrait d’ailleurs s’épancher sur le rapport entre cinéphilie et odeurs mais c’est un autre sujet. Toujours est-il que celui -là ne m’a évidemment pas marqué pour la présence de Kirk Douglas (même si j’avais conscience qu’il effectuait là une prestation de « dernière ligne droite » il y a tout de même 40 ans) mais pour le sentiment que le film respectait avec précision et méticulosité la ligne bleue et un peu atone de l’honnête divertissement.
J’étais vraiment ressorti de cela, à 14 ans, en me disant, tout à fait conscient de ma remarque intérieure, que j’avais passé un bon moment.
Ce sentiment de « passer un bon moment » existe toujours, il faut le savoir. Nous avons beau être là où nous en sommes, c’est encore là, tapi dans les sorties.
Un exemple : avez-vous vu LE RETOUR DE MARY POPPINS, de Rob Marshall ? C’est vachement agréable!
a Bertrand.Que pensez vous de la décision d’Alain Terzian de quitter la direction de l’académie des césars?Faites vous partie des signataires qui ont appelés à retirer les nominations de Roman Polanski pour »J’accuse »?Je me rend compte au fil des semaines et des mois en »Macronie »que les tètes tombent ou beaucoup de personnalités se retirent ou démissionnent.On sent bien que Franck Riester est très tendu sur la situation au sein du groupe Radio france ainsi que sur le statut des intermittents du spectacle.Je ne parle mème pas de tous les tournages de France tv ou de Canal qui sont déplaçés dans les pays de l’est(La Pologne,la Tchéquie ou La Roumanie).Malgré le fait d’envoyer trois mails par semaine à la direction de Radio France,celà ne sert à rien du tout.Aucune réponse de leur part,en dehors du syndicat SNJ journalistes et techniciens ainsi que la CGT majoritaire a France Culture ainsi qu’a FIP.
A Yves Rouxel
Vous mélangez dans un ragout inimaginable une multitude de thèmes qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. J’ai soutenu l’appel contre Terzian m’étant plusieurs fois opposé à ses choix calamiteux des Césars d’honneur uniquement américain (et c’est lui seul nous l’apprenons qui décidait) : On récompensait des acteurs et actrices remarquables mais qui n’étaient pas en fin de carrière bien au contraire de Jude Law à Scarlett Johansson. Le dernier comédien français à avoir été récompensé était Pierre Richard en 2006 je crois. Jamais Sordi, Mastroianni, Scola, Risi? Monicelli n’ont été distingué ni Almodovar ou Bardem Des choix paresseux, bornés à l’image de sa filmographie. Mais je n’ai rien signé contre Polanski. Et les tournages en Europe de l’Est n’ont rien à voir avec ces conflits ni avec le grève de Radio France. Et rien non plus avec le mouvement des urgentistes et la démission de Grimeaux et le fait que Darry Cowl ait tourné pas mal de canars
A Bertrand Tavernier
» ….la démission de grippaux et le fait que Darry Cowl ait tourné pas mal de canars »
… doit-on comprendre que Darry Cowl fut le véritable vecteur de la grippe aviaire?
… Ok je sors ( comme dirait MB)
à D Fargeat: ce n’est pas pardonnable
A Bertrand.Je me contrefiche de la démission de Griveault comme l’an 40.Beaucoup d’entre nous ne savent pas comment fonctionne les césars ainsi que la selection des films à Cannes ou d’autres festivals.Quelquefois on me l’a assez reprocher de passer du coq à l’ane car je vis dans le réel et ne suis aucunement coupé de la société dans laquelle je vis.
A Yves Rouxel
Tout le monde sait comment fonctionne Cannes avec deux ou trois comités de sélection plus l’avis personnel du Délégué général. Et le vote des Césars est clair aussi même si il n’y a jamais eu de communication sur le nom des votants contrairement à l’Academy où l’on peut avoir laxiste. Cela dit, le palmarès des Césars n’est pas honteux. Il y a bien sur, comme dans tout vote des erreurs, des oublis mais ils ont récompensé MONSIEUR KLEIN et plusieurs fois Resnais,Rappeneau, Blier, Audiard, Miller, Leconte et d’autres (dont j’ai fait partie de même qu’ils ont zappé certains de mes films. C’est la loi du genre comme pour les comités de sélection). Cette année, saluer J’ACCUSE, LES MISÉRABLES, PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU ROUBAIX, ALICE ET LE MAIRE, LE CHANT DU LOUP, CAMILLE, M de Yomande Zauberman ce n’est pas négligeable même si je regrette l’absence des INVISIBLES, de LA VIE SCOLAIRES, du Fabienne Godet. Je ne comprenais que vous meniez les tournages à l’étranger à cela
Bonjours à toute la joyeuse ( et savante!) assemblée!
Et merci à Bertrand pour la toujours étourdissante livraison.
Pardon de détourner quelque peu le blog de ses objets … on me demande de choisir un muet qui puisse être projeté à la Basilique de Fourvière, dans le cadre d’un week end autour de son orgue. Je suis un peu sec ; si on veut coller aux sujets religieux tout en restant dans une durée raisonnable, tout en fuyant un kitsch qui risque le comique involontaire, ne reste pour moi que l’incontournable « Jeanne d’Arc » de Dreyer… (« Ben Hur » de Niblo, « Le roi des Rois » sont disqualifiés par leur durée ; quant à « Jeanne d’Arc » je n’y toucherai pas, Karol Mossakowsky a fait à l’orgue une musique – dernière édition Gaumont- avec laquelle je ne souhaite pas rivaliser.)
Auriez-vous des pistes?
A Denis Fargeat
Il y a le JEANNE D’ARC avec Simone Genevois qui est un fort bon film. Cherchez chez Epstein, Raymond Bernard
A Bertrand Tavernier
Merci! Vous aviez mentionné le Marco de Gastyne il y a quelques temps… Je me mets en recherche!
Bertrand : sur Kore-Eda dont je n’ai pas encore vu THIRD MURDER, je vous conseille également NOTRE PETITE SOEUR dans un genre différent et qui dans son descriptif du rapport entre quatre soeurs n’est pas si loin que cela du cinéma d’Ozu… A découvrir mais peut-être l’avez-vous vu ?
A Damien D
Bien sur
A Bertrand.Je tenais à vous remercier de façon personnelle pour les propos parues dans le journal « L’Humanité »du vendredi 7 février,lendemain du décés de Kirk Douglas,acteur,réalisateur,producteur et surtout homme engagé qui à défier Hollywood et fait tomber de nombreuses barrières sur le maccarthysme imposé par les grands studios.Je suis d’accord avec vous quand il congédie Anthony Mann de façon virulente et le remplace par Kubrick cinéaste minitieux et pointilliste sur les bords.Mann n’est pas créditer au generique alors qu’il a tourner les premières scènes.C’est dommage car »Spartacus »est à mon avis un des rares films marxistes ou l’individu se bat pour les autres.Il est la conscience collective des gladiateurs,tout repose sur ses épaules.Espérons qu’avec sa disparition un éditeur sorte enfin »Veraz »oeuvre tourner dans les pyrénées française avec Richard Bohringer qui à dit : »J’étais fou de joie parce que le mec était épatant.C’est vrai qu’etre avec Kirk Douglas dans un petit coin de France était assez magique.Il fait partie de la mythologie hollywoodienne et américaine.Merci au journal « L’Humanité »d’avoir titrée en une »Et Spartacus défia Hollywood ».
Son autobiographie « le fils du chiffonnier » a été traduite en français et est parue en édition de poche.
à Dumonteil: suffit de glisser sur les conquêtes féminines et de voir d’un oeil amusé le retour du thème principal du bouquin: « Kirk Douglas est un type formidable! ».
Il ne parle pas du film cité par Rouxel, Maltin l’ignore complètement…
A MB
Pour l’autobio vous n’avez pas entièrement tort .
« VERAZ » : jamais entendu parler avant aujourd’hui ;il y a une fiche sur imdb bien sûr mais pas de commentaire .
Par contre la saison cinématographique 91 l’inclut ;la critique signée Guy Allombert est plutôt favorable:
« malgré quelques longueurs au début et une fin trop mélodramatique ,le film intéresse ,et émeut même parfois (…) Kirk Douglas fait souvent oublier qu’il est…..Kirk Douglas.(….) Un film sympathique qui se regarde avec plaisir.
Les Pyrénées plaisent aux Américains: Martin Sheen ,dirigé par son fils Emilio Estevez , refaisait le pélerinage de St Jacques de C. dans « the way » , un très beau film d’ailleurs.
A Dumonteil
C’est un film dirigé par un assistant réalisateur célèbre qui travailla avec Jean Jacques Annaud
à Dumonteil VERAZ/merci pour la réponse, je me demande comment une grande vedette américaine en vient à tourner dans un film français avec réal et acteurs peu connus.
Comme d’autres grands acteurs americains de la grande époque, Kirk Douglas a connu des aventures curieuses sur la fin de sa carrière.
Yves met en avant le plat Veraz…et pour rester dans ce registre aurait pu tout aussi bien revenir sur Holocauste 2000 une bisserie assez lamentable signée Sergio de Martino, un sous Damien-la malédiction ( qui déjà n’est pas bon) où erre un Kirk Douglas géniteur d’un enieme antechrist.
Rendre hommage Yves c’est se rappeler de Douglas au meilleur: parlons plutôt des Ensorcelés de Minelli film puissant sur Hollywood( et sa suite Quinze jours ailleurs), des Vikings de Fleischer vrai grand film d’aventures, de Man without a star de Vidor, etc… Douglas était un acteur puissant et physique mais il pouvait aussi composer les rôles d’un producteur omniscient, d’un homme depressif face à son vieillissement ( L’arrangement de Kazan). Et bien sûr le trappeur si fidèle en amitié de The big sky l’un des chefs d’oeuvre de Hawks ou le cow-boy malchanceux et dechirant de Lonely are the braves pour le coup une rareté qui mérite d’être VRAIMENT redécouverte.
A Ballantrae
Exact, on trouve SEULS SONT LES INDOMPTÉS chez Sidonis et le roman excellent chez Gallmeister. Ne pas oublier LE CHAMPION, PENDEZ MOI HAUT ET COURT, LES SENTIERS DE LA GLOIRE. On oublie toujours LIAISONS SECRETES de Richard Quine où il était épatant de charme, de sobriété et de douleur retenue. Et à coté de cela, pas mal de films indifférents : LA VALLÉE DES GÉANTS en est le prototype avec TROIS FILLE A MARIER, AU FIL DE L’ÉPÉE, LES HEROS DE TELEMARK, LE CERCLE INFERNAL. Et des ratages aux nobles intentions comme LE JONGLEUR
A MB.J’ai vu un extrait du film »Veraz »sur France 3 occitanie ou l’on voit Kirk Douglas qui parle français,donc il n’a pas été doubler par sa voix officielle qu’était Roger Rudel.Au casting on retrouve quand même Richard Bohringer.En revanche on ne sait ce qu’est devenu Xavier Castano après ce premier long métrage tourner essentiellement dans les hautes pyrénées et une partie du pays basque coté français?Chabrol dans un ouvrage déclarait à l’époque qu’il ne pouvait pas voir un film avec Kirk Douglas si il n’était doubler par Roger Rudel.Ce dernier le rencontra lors de la version française dans un studio d’enregistrement à St ouen.Kirk lui à même glisser à l’oreille : »Vous avez les mèmes tripes que moi,dorénavant c’est vous qui me ferait parler en français ».En dehors de « L’arrangement »et de quatre autres films Roger Rudel fut la voix métallique du grand Kirk.Je vous renvois à un petit recueil éditer en 2007 chez objectif cinéma et qui a pour titre « Rencontre dans le doublage au cinéma et à la télévision »ou l’on peut retrouver un portrait touchant sur les carrières de Roger Rudel et Jacques Thébault qui doublèrent James West et Artemus Gordon dans la série »Les mystères de l’ouest »avec Robert Conrad qui vient de nous quitter et que j’ai eu la chance de rencontrer lors du festival country à Mirande dans le gers.
A MB
Le cas n’est pas unique :George SANDERS a joué dans « le rendez-vous » de Delannoy :il y est le père d’Odile Versois et d’Andréa Parisy.
George Raft a fait une apparition surprise dans « nous irons à PARIS » de Jean Boyer.
Contrairement au metteur en scène de KD ,ces directeurs étaient très connus en France ,mais aux US?
Et Steve Cochran( à contre-emploi) dans « il grido » à une époque où Antonioni devait être quasiment inconnu aux US.
KD avait déjà joué (et s’était doublé lui-même) dans une distribution presque intégralement française (Reggiani,Dany Robin,BB,Ledoux,Mercadier,Dorziat) dans le film de Litvak « un acte d’amour »;mais ce directeur était déjà connu (« all this and heaven » »snake pit » « sorry wrong number » etc etc) chez lui.
Pour continuer dans les castings improbables (et anecdotiques) de stars américaines dans des films français, on pense bien sûr aussi à Par où t’es rentré ? On t’a pas vu sortir de Philippe Clair, où Jerry Lewis campe le fils de Jackie Sardou. Sur une bande originale tout aussi étrangement composée par Alan Silvestri, compositeur attitré de la plupart des films de Zemeckis, ou, plus récemment des Avengers.
Ou bien encore à Présumé dangereux, de Georges Lautner, adaptation d’un roman de James Hadley Chase, coproduite par Alain Afflelou, dans laquelle Robert Mitchum, aux côtés de Marie Laforêt et Sophie Duez, tient le rôle de héros, un savant amnésique. Au casting également Françis Perrin qui confiera avoir eu l’extrême privilège de faire découvrir à Mitchum un alcool que celui-ci, stupéfaction, ignorait : le génépi. Mieux que la méthode pour jouer l’amnésie ? Qui sait.
Rouxel a ouvert la boite de pandore ?
Argh j’avais oublié l’existence du film avec Lewis signé par ce nullard de Philippe Clair.
Puisqu’on en est là je vous invite ( surtout Rouxel) à découvrir le plus vite possible un film rare qu’on espère oublier sitôt découvert: T’aime de Patrick Sébastien. Un truc hallucinant où un demeuré viole « par besoin d’amour » une fille. Laid, mal joué, pas écrit, vulgaire et con: un carton plein!
A ne voir que si vous désirez ardemment plonger dans les tréfonds de la bêtise autosatisfaite d’un type qui un jour s’est crû cinéaste.
Racontez moi vos impressions ,chers habitués ,je suis curieux.
A Ballantrae
On peut completer par NA de Jacques Martin, DROLE DE ZEBRE de Guy Lux, BANG BANG de Serge Piollet, les 28 JOURS DE CLAIRETTE
à Dumonteil, il y a eu beaucoup d’échanges entre Italie et France par les coproductions entre les deux pays, dans le cas de VERAZ c’est une coprod Fr-Italie-Espagne, aussi, KD là-dedans ça m’étonnait. Ceci dit certains films que vous citez ne sont pas des coprods non plus.
Dans les curiosités du même genre il y a un film que Karl Malden a tourné en Yougoslavie en 82, avec Jodi Thelen (GEORGIA) et signé Goran Paskaljevic: ALKONYAT pas de titre français, Yves Rouxel vous l’avez vu?
Curieux, ce choix d’Arte de diffuser NIMITZ pour rendre hommage à K.D.; il doit quand même y avoir d’autres films dont les droits de diffusion ne sont pas prohibitifs …
A Ballantrae
Oui, rendre hommage, c’est rappeler les grandes œuvres. Mais ce n’est pas non plus une raison pour descendre le reste tous azimuts, en particulier HOLOCAUST 2000, que je tiens ici à défendre officiellement.
D’abord, vous l’attribuez à « Sergio de Martino », confondant ainsi Alberto de Martino (le réalisateur du film) avec Sergio Martino (réalisateur de nombreux films de genre italiens pendant les années 70s, dont certains excellents soit dit en passant).
Ensuite cela n’a pas de sens de reprocher à HOLOCAUST 2000 d’être un « sous-damien la malédiction ». Tout le cinéma populaire italien de l’époque consistait à reproduire des succès américains. Le remake était un genre en soi. Et dans cette catégorie, j’affirme qu’HOLOCAUSTE 2000 ne s’en sort pas mal du tout – pour peu que l’on apprécie le genre c’est évident.
Douglas, en particulier, y est tout à fait crédible (comme Gregory Peck ou William Holden dans la série américaine). Moi je ne trouve pas du tout qu’il « erre » dans le film. C’est à mon avis un acteur trop professionnel pour ça. Il joue cette histoire au premier degré, avec talent (dans un rôle dont on notera qu’il est proche de celui de THE FURY, film qui certes n’a pas les faveurs de ce blog). Le scénario n’est pas si mauvais que cela et la musique de Morricone très efficace, comme toujours. Revoyez-le, vous allez voir, on passe un bon moment.
A Pierre
Peut être mais déjà les deux premiers volets m’avaient paru indigestes surtout quand on songe à ROSEMARY’S BABY
,A Pierre
j’affirme qu’HOLOCAUSTE 2000 ne s’en sort pas mal du tout – pour peu que l’on apprécie le genre c’est évident.
Moi aussi ;outre KD,j’ai trouvé Simon Ward (que l’on n’a pas vu souvent)excellent ;le truc de la racine carrée est chouette ,les maths étant rarement sollicitées.La bête et la centrale nucléaire itou.
Bien sûr ,le comparer à « Rosemary’s baby » ,c’est comparer une BD à une toile de maître …
Mais « holocauste 2000 » malgré son titre idiot ,se tient.Et « the Omen » (le premier ,celui avec Peck et Remick ) aussi ;Omen 2 et Omen 3 c’est la dégringolade par contre.
Et c ‘est un très bon livre , que j ‘ai achetè il y a plus de 25 ans lors de sa sortie et que j ‘ai lu a plusieurs reprises.
A Henri passa
Il y a une deuxième autobiographie mais dans aucune le récit de son combat pour faire signer Trumbo n’est exact même si son engagement fut réel. Ni Douglas ni son producteur Edward Lewis homme engagé, proche du PC, n’avaient ce pouvoir détenu par le Président de Universal. C’est Preminger qui le premier fera une annonce publique disant que Trumbo signe EXODUS. SPARTACUS obtiendra une victoire semblable plusieurs mois après (cf la biographie récente de Dalton Trumbo qui donne une chronologie précise de l’affaire. Douglas dont le rôle fut important n’avait pas besoin de travestir la vérité pour tirer la couverture à lui. D’autre part EXODUS était distribué par United Artist qui n’avait pas signé la convention du Waldorf Astoria contrairement à Universal. Enfin, Preminger (qui avait déjà utilisé Trumbo dans CONDAMNÉ AU SILENCE) engage d’abord Albert Maltz pour écrire EXODUS (Tumbo n’étant pas libre) avec une clause spécifiant qu’il signerait de son nom le film ce que ni Lewis ni Douglas n’accorderont à Sam Jackson (pseudo de Trumbo pendant l’écriture et le tournage)
« C’est Preminger qui le premier fera une annonce publique disant que Trumbo signe EXODUS. »
ce que les infos de nécrologie récentes ont complètement occulté, il faut bien rendre hommage au décédé. Douglas avait contacté Preminger qui l’avait encouragé (ce que KD rapporte honnêtement lui-même dans le bouquin).
en ce qui concerne cette 1ère autobio je n’y ai pas trouvé grand chose d’intéressant, un éclairage sur l’antipathie que H Hawks lui manifestait sur le tournage de BIG SKY (HH aurait préféré Wayne). Il l’a complétée par 3 autres tomes en 2000, 2002 et 2006 que je n’ai pas lues. Il a aussi fait un livre sur la production de SPARTACUS qu’il faudrait que je lise, il ne devrait pas y être tendre pour Kubrick qu’il accuse d’avoir voulu signer à la place de Trumbo (est-ce vrai?) et qu’il appelle « talented shit ».
C’était un grand copain de Karl Malden.
merci pour les infos Bertrand.
A MB
Mais je crois que Edward Lewis (j’avais oublié de mentionner qu’il fut le producteur de MISSING et de plusieurs Frankenheimer où travailla Trumbo, l’HOMME DE KIEV. Et aussi de SEULS SONT LES INDOMPTÉS (Trumbo) et de EXECUTIVE ACTION (David Miller et avec Trumbo et Alvah Bessie)
Dans son livre sur Spartacus, Kirk Douglas évoque sa décision, début décembre 1959, de créditer Trumbo sous son vrai nom au générique. Il l’invite pour le lui dire en public à déjeuner à la cafétéria d’Universal, où la présence de Trumbo fait grand bruit. Quelques jours plus tard, Douglas reçoit un coup de fil de Preminger, furieux d’apprendre qu’il va lui couper l’herbe sous le pied en créditant Trumbo. Preminger voulait en effet être le premier, selon Douglas, à créditer un blacklisté, Albert Maltz, pour Exodus. Quelques semaines plus tard, fin décembre 1959, Douglas apprend que Preminger a engagé Trumbo pour remplacer Maltz. Le même Trumbo qui devait, juste après Spartacus, écrire El Perdido pour Douglas et Aldrich. Coup de fil furieux de Douglas à Trumbo, qui lui réponds : « Tu te souviens quand tu as baisé Otto en lui disant que tu utilisais le nom de Trumbo sur Spartacus ? Eh bien maintenant c’est à ton tour de te faire baiser. » Puis Douglas tombe sur un entretien avec Preminger dans le New York Times, en janvier 1960, trois mois avant le début du tournage d’Exodus, dans lequel le metteur en scène révèle qu’il va utiliser le vrai nom de Trumbo. Réaction de Douglas : « Il faut au moins reconnaître ça à Otto. Il a compris que le train était déjà parti et que Spartacus allait mettre fin à la liste noire. Et non seulement il a couru pour le rattraper, mais il est monté dans la première voiture et s’est autoproclamé mécanicien en chef ! »
C’est la version de Douglas – je ne sais quel crédit il faut y apporter. Il est évident qu’il était plus simple pour Preminger, soutenu par Arthur Krim chez United Artists de briser le tabou que pour Douglas, qui devait affronter la frilosité de Universal (et un Wasserman plus conservateur que Krim) il n’empêche qu’on peut néanmoins, plutôt que de le taxer de révisionnisme, lui faire crédit d’avoir participé à sa façon à la réhabilitation de Trumbo. Même si cela a été de façon un peu plus contrainte que ce qu’il prétend. Après tout, c’est l’Amérique… When the legend becomes fact, print the legend!
A Dixon Steele
Ce n’est pas Wasserman mais Edward Muhl à Universal. Cette scène de la cafeteria, Edward Lewis n’en a aucun souvenir. Déjà le contrat de Maltz est une preuve de la volonté de Preminger adversaire résolu de la liste noire, de piétiner les interdits. Et il s’engage. Trumbo avec qui j’ai travaillé n’a cessé de nous dire : « Otto was the first » Il ne s’agit pas de diminuer l’action de Douglas (et Lewis sa conscience politique) qui a été courageux et qui a affiché ce même genre de conviction démocratique. Mais Douglas a tendance à la mégalomanie. A l’entendre, il avait dirigé plein de films où il jouait comme le Vidor, ce que conteste violemment le scénariste Borden Chase. Je tique sur votre mot « plus simple » à propos de preminger. Il n’était pas simple de faire une telle annonce et preminger a reçu une dégelée d’insultes, des menaces de boycott et il s’est très bien défendu. Douglas a pris la suite et ce n’était pas simple
SPARTACUS et TRUMBO/
Vous voyez dans l’autobio de KD celui-ci dit bien en effet que Lewis et lui voulaient appuyer le nom de Trumbo, par contre ((et je me suis trompé là-haut disant l’inverse) que Preminger l’avait suivi après lui avoir téléphoné, étonné d’apprendre leur décision, et du coup met à son tour le nom de Trumbo au générique de EXODUS!
A MB
C’est cette chronologie que je conteste. Le contrat de Trumbo rédigé je crois par Imgo Preminger déclarait que comme Maltz, il serait mentionné sous son nom. Et Douglas, ce qui dit la bio de Trumbo, n’avait pas ce pouvoir. Elle raconte les trois rencontres entre Trumbo et le patron d’Universal qui n’arrivent à aucun accord, Muhl demandant en échange que Trumbo signe une déclaration condamnant le communisme
à Bertrand « Mais Douglas a tendance à la mégalomanie » c’est le problème on a tendance à toujours douter de ce qu’il écrit, surtout quand ça lui est favorable.
KD en prend plein son grade dans la bio de Server sur Mitchum de la part de Harry Carey Jr, Widmark et d’autres! sous l’oeil amusé et tranquille de Mitchum… « nobody really liked Kirk » (T Morse) etc. (p. 493).
Douglas a eu beaucoup de mérite à sortir de sa classe et a dû en ressentir une rancoeur tenace, il me fait penser à Chuck Berry, qui était un noeud de vipères pour des raisons similaires.
je crois que j’avais lu cette chrono inverse Preminger PUIS Douglas dans un autre livre (ou le film de Roach?).
Mais vous avez raison de toute façon, KD s’est forcément mouillé dans l’histoire, c’est pas blanc et noir (comme d’habitude).
A MB
Mitchum appelait Douglas : Kirk Douglas THE ACTOR en détachant chaque syllabe
« Mitchum appelait Douglas : Kirk Douglas THE ACTOR en détachant chaque syllabe »
deux tempéraments foncièrement différents, et on imagine la décontraction de Mitchum et le petit sourire ironique.
A Dumonteil.Je me souviens qu’il était venu à Paris sur le plateau de l’émission »Apostrophe »présenter »Le fils du chiffonier »dans un français impéccable.Il me semble qu’il a écrit d’autres ouvrages.Je vais fouiller un peu dans les cartons car je suis envahi par les les livres,k7 vidéos(plus de 8000)j’ai retrouver dans le lot « Histoire d’Adrien »et »La palombière »de Jean pierre Denis acheter durant les années 80 dans la boutique de Norbert Moutier fou de séries z,nanards et pépites en tous genres.Hélas lui aussi vient de nous quitter.Allez je vous laisse et me replonge dans l’univers des »Frustrés »cher à Claire Bretécher!!!
On aura tout vu y compris la réhabilitation d’un gros nanar tel que Holocauste 2000 avec sa surimpression calamiteuse centrale nucléaire/bête apocalyptique. Je l’avais vu vers l’âge de 13 ans et revérifié à l’occasion via une vidéo et le verdict est sans appel: c’est mauvais, très mauvais. Du bis qui tache quoi! Cela peut m’amuser un moment mais de là à lui trouver de vraies vertus sans le moindre second degré, mission impossible pour ma part.
Idem pour 2019, après la chute de NY une belle bouse- plus drôle au demeurant- ou Les guerriers du Bronx. Leur existence est un enseignement sur la complexité humaine qui a conduit une communauté d’intérêts à se liguer pour accoucher d’avortons pas beaux à voir mais à part cela et la rigolade déjà soulignée franchement!
Et pourtant vous le savez j’aime le cinéma de genre haut et fort : à mon sens The thing, L’exorciste,Zombie ou Suspiria sont de très grands films…raison de plus pour ne pas les mélanger à de purs produits d’exploitation nés sans autre désir que se faire un peu de pognon dans le sillage d’un succès sous prétexte d’une communauté générique.
Je l’avais vu ce Veraz à l’époque et ce me semble assez oubliable…si ce n’est pour la presence de Kirk Douglas.
Une curiosite comme on en voyait défiler dans les 80′ 90’…quelque part entre Terminus de P W Glenn et les trucs policiers de S Gobbi ou les films de Labro. Pas le haut du panier mais le fond.
Dommage Yves de trop s’attarder sur ces films assez ratés car il y a de vrais bons films méconnus signées L Heyneman ( Les mois d’avril sont meurtriers) E Niermans ( Anthracite et Poussière d’ange) J Berto ( Havre) G Frot Coutaz ( Beau temps mais orageux en fin de journée) FJOssang ( Le tresor des îles Chienne Docteur Chance) etc…
A Ballantrae
Là notre ami avait l’excuse de la mort de Kirk Douglas
A Dumonteil.Les films que vous citer ici on déjà été évoquer durant la décennie passée.Certains comme »Anthracite » sont introuvables en format dvd et même en vhs.En revanche je vous conseille deux films sorti dans la collection que dirige Jean baptiste Thoret.Le premier est « Le moment de verité »tourné en Espagne par Francesco Rosi.Il nous plonge dans l’univers barbare et sanguin de la corrida à travers l’histoire d’un jeune paysan du sud du pays qui quitte le foyer pour se lançer dans « l’art »de la tauromachie.Très belles couleurs grace à la photographie d’un des maitres italiens.Jean Gili dans le bonus vous explique le pourquoi du comment de ce tournage qui fut assez mouvementé.Le second est réalisé par William Richer venu de la télévision et des séries westerns. »Winter kills »est une œuvre redneck dans la plus pure tradition du cinéma américain avec un casting cinq étoiles réunissant le jeune Jeff Bridges,Elie Wallack,Liz Taylor,John Huston et Anthony Perkins(qui à l’air de sortir de Psychose).Le résultat est assez moyen sur le plan de la mise en scène.Dans le même genre essayer de voir « Sunday in the country »sorti chez artus films avec un Ernest Borgnine pétrie de haine et de vengeance.
Je crois que c’est à moi et non à Dumonteil que vous répondez. Tous ces films n’ont pas été évoqués.
Par ailleurs l’objet de mon message était d’interroger votre obsession de déceler LA rareté quitte à laisser de côté de beaux films.
Mais il y a rareté et rareté. Certaines sont des joyaux méconnus injustement, d’autres ne gagnent rien à être découvertes.
Veraz que j’avais vu en salle etait inconsistant et il fallait être un admirateur assez inconditionnel de Douglas comme moi pour se faire arnaquer au point de payer son ticket.
C’est comme si vous aviez évoqué pour rendre hommage et à Douglas et à Donen Saturn 3 horrible SF mal écrite mal jouée mal filmée. Rare, improbable mais surtout mauvais!
WINTER KILLS « Le résultat est assez moyen sur le plan de la mise en scène »
à YR vous voulez dire que ça vaut pas le coup de le mentionner ici?
Quant à SUNDAY IN THE COUNTRY il semble que le héros soit le méchant, et les trois voyous les victimes, ce qui paraît original. Est-ce que ça mérite un dvd + un br+ un bouquin? Encore du gavage…
Pour répondre à Pierre, je n’ai pas revu ce Holocaust 2000 depuis fort longtemps mais suis assez sûr d’en avoir fait le tour: c’est mal troussé tout de même et pas très bien joué. Désolé pour l’erreur de prénom, je n’ai pas vérifié au préalable.
Pas de mépris dans mon intervention mais le besoin de rappeler que tous les films ne se valent pas et que la subjectivité reine a des limites: certains films sont objectivement très mauvais faute d’un boulot un minimum soigné, de cohérence…de talent pour résumer! Mais après Nulle prétention à empêcher qui que ce soit à savourer des nanars simplement le constat que c’est dommage de ne jurer que par cela car le temps n’est pas extensible à l’infini, du moins le mien.Cela peut être marrant une fois en passant, au delà pour ma part j’aime bien admirer ce qui peut être admirable.
A Ballantrae
Vous dites : « tous les films ne se valent pas et la subjectivité reine a des limites ».
Vous avez raison, évidemment. Mais c’est amusant, parce qu’à chaque fois que l’un d’entre nous veut seulement « sauver » un « petit » film, on voit revenir cette objection. Comme si seules les grandes œuvres consacrées méritaient d’être défendues ou même évoquées (faute de temps ou de place pour des œuvres plus modestes).
Pour moi, HOLOCAUSTE 2000 (c’est vrai qu’il est idiot ce titre) est un bon divertissement, à voir pour qui aime le genre. Je n’ai rien dit de plus, ni que cela valait d’une quelconque manière 5mn au hasard de ROSEMARY’S BABY, ni même le film de Donner d’ailleurs. Mais ce n’est pas un nanar, sous le seul prétexte que c’est une coproduction italienne bis de la fin des 70’s, avec une star américaine en fin de carrière. Les conditions de production d’un film ne déterminent pas s’il est bon ou mauvais. Regardez (si vous en avez le courage) L’HOMME PUMA, le film suivant d’Alberto de Martino : CA, c’est un nanar, mais pas HOLOCAUSTE 2000.
En synthèse, je me méfie comme vous de l’idée selon laquelle « tout se vaudrait ». LE CONTINENT DES HOMMES POISSONS (pour amusant soit-il) n’approche pas le début du commencement de la première image du CONFORMISTE : tout le monde est d’accord.
Mais à l’inverse, je me méfie tout autant d’une approche dogmatique, ou tout serait hiérarchisé et figé une fois pour toutes. Quand j’étais plus jeune, je ne sais plus combien de fois j’ai lu que Peter Cushing avait accumulé les nanars d’horreur dans les années 50 et 60. Aujourd’hui, les films de la Hammer, et dans une moindre mesure de la Amicus, sont reconnus et consacrés. En réalité, il y a de la place pour tout le monde dans les mémoires, chacun à sa juste mesure.
The Third Murder, très bon film en effet même si je trouve qu’il manque un peu d’air, de respiration. Beaucoup de choses sont soulignées de façon un peu lourdes, au cas où le spectateur n’aurait pas tout saisi tout de suite, il y a une volonté de signifier à tout prix qui tue un peu l’ambiguïté finale. Par exemple, les deux ou trois phrases du film sur lesquelles le réalisateur veut insister sont à chaque fois reprises par un de ses interlocuteurs, comme pour bien enfoncer le clou. (Tu fais partie de ces avocats qui empêchent les criminels d’affronter leur propre faute ; un homme comme lui méritait de se faire tuer, etc..) On évoque les rapports de l’avocat et de sa fille, très bien, mais on sent que c’est pour créer un effet miroir (finalement un peu vain) sur les rapports entre l’accusé, la victime et la fille de celui-ci. On donne un handicap à cette dernière (sa jambe) sur l’origine duquel elle ment peut-être, comme elle ment peut-être sur autre chose, handicap qui symbolise aussi son statut de victime. J’ai trouvé cela dommage, ce sens asséné qui pèse sur la conclusion du film, cette belle idée que l’accusé est une coquille vide dans laquelle chacun (à commencer par le spectateur) projette son storytelling, ses fantasmes. On tue un peu l’ambiguïté de la chose. Même chose pour la première scène du film – est-elle réelle ou non – on se pose la question, mais on est finalement assez vite remis sur les rails, manque d’air là aussi pour laisser l’ambiguïté se développer. L’étau est un peu trop serré à mon goût pour laisser participer entièrement l’imagination du spectateur. Il n’en reste pas moins que par bien des aspects, cela reste un film puissant, qui mérite amplement d’être vu.
à Dixon/THIRD MURDER/ certaines de vos réserves sont justes (le miroir entre les deux filles trop démonstratif) mais si on accepte ttes les autres, ça ne peut pas être un bon film contrairement à ce que vous dites, ou alors il serait plus intéressant de développer « par bien des aspects, cela reste un film puissant, « , là vous le coulez le film, vous ne détaillez que des défauts et ça ne me convainc pas, par exemple, je n’ai pas senti la répétition de la critique sur l’avocat plus de deux fois ce qui me semble pas « enfoncer le clou »: une fois par la personne de l’accusation, l’autre par son collègue qui voudrait boucler.
Ce n’est pas le Kore-Eda qui m’a le + intéressé mais quand même!
Qqn a-t’il vu le dernier en France?
« le fait qu’un criminel et un flic ne soient que les deux faces d’une même pièce. »
jusqu’à faire du flic le criminel (ENQUETE SUR UN CITOYEN) mais déjà dans M il y avait un plan que j’avais été fier de noter, dans lequel Lohmann le flic était cadré exactement comme Lorre, même chapeau et vu de dos.
A M.B : Je concède bien volontiers un certain paradoxe entre mon post et sa conclusion. Je vais peut-être m’en tirer en disant que « Qui aime bien, Châtie bien ». C’est un souci que j’ai avec les derniers films de Kore-da qui (depuis le magnifique Tel père, tel fils) ont souvent le don de me mettre en pétard. J’y trouve en effet des scènes vraiment très fortes, un véritable sens de la mise en scène, de la direction d’acteur, de la grâce, même, souvent, mais aussi des lourdeurs, un problème de rythme, souvent, quelques grosses ficelles, un montage parfois répétitif, bref des choses qui, me semble-t-il, aurait pu facilement être évitées, pour donner lieu à des films presque parfaits. Peut-être tout cela est-il dû au fait qu’il écrit et tourne ces dernières années un film par an, rythme pas forcément le plus simple pour peaufiner au maximum. Bref, comme vous le voyez, ce n’est pas un cinéaste qui me laisse indifférent – et c’est déjà beaucoup !
A Dixon Steele
le grand film parfait n’existe pas mais il y a des chefs d’oeuvres qui contiennent des scories (ce ne sont jamais les mêmes à ce qu’on lit) et qui sont des chefs d’oeuvres malgré ces scories ou parfois même grâce à elles qui nous les rendent fragiles et vulnérables
Oui cette question des scories des grands films ou des grandes oeuvres en général me semble fondamentale: le chef d’oeuvre doit il viser la perfection de chaque instant ( certains y parviennent: Murnau avec Sunrise, Ford avec The searchers, Kubrick avec Barry Lyndon, Mizoguchi avec plusieurs films dont L’intendant Sansho…) ? Ou est il une matière vivante avec sa respiration forcément inégale ( La roue de Gance, La porte du Paradis de Cimino…)? Tout est possible comme le prouvait Hugo qui entendait faire coexister grotesque et sublime.
Et la perfection absolue peut aussi perdre en vie.
The third murder ne me faisait pas l’effet d’un chef d’oeuvre mais m’a permis de mieux comprendre Kore Eda que je trouvais trop lissé, trop « simple » formellement. La surface ici est vertigineuse par ce qui la sous tend, par les questions insolubles qui se jouent.
Je parlais de film porte d’entrée qui m’avait permis de dépasser une distance car je me sentais jusqu’ alors assez étranger à ce que me racontait le cinéma de Kore Eda que j’ai découvert il y a longtemps .
A Ballantrae
Mais THE SEARCHERS est loin d’être parfait : les séquences avec l’épouse indienne de Martin sont lourdes , voire même choquantes même si leur conclusion tragique les rachète partiellement. Il y a quelques plans bâclés qui témoignent d’un laisser aller qu’on ne trouve pas dans MY DARLING CLEMENTINE, YOUNG MR LINCOLN mais c’est une oeuvre riche et passionnante. Foisonnante
à Dixon: KORE-EDA j’ai été séduit par les drames familiaux mais je vous trouvais sévère avec THIRD MURDER, même s’il m’a semblé en-dessous. Le paradoxe de votre approche m’a un peu gêné.
A Gilles, Sur Deray/Delon
Oui, j’ai repris certains mots, notamment celui de « vieillerie ». Je n’aime pas trop ce qualificatif pour désigner un film, c’est vrai.
En reprenant le terme, je ne crois tout de même pas tomber dans le politiquement correct orwellien que vous décrivez. Et nous sommes d’accord qu’il y a des sujets plus graves dans la vie. Mais enfin, si nous sommes ici, c’est qu’a priori, le sujet nous intéresse. Et les mots sont tout ce que nous avons pour décrire notre pensée. Il me parait donc tout à fait sain de débattre dessus.
Ce que je voulais dire, c’est que pour moi, les films de Deray ne sont pas des « vieilleries ». On peut les trouver bons ou mauvais, évidemment, mais je ne vois pas en quoi leur âge serait un problème (fidèle à ma méthode orwellienne : dites qu’ils sont « non jeunes »).
Et surtout, c’est un débat plus actuel qu’il n’y parait. Si je trouve que ces films méritent d’être défendus, pour certains d’entre eux en tous cas, comme TROIS HOMMES A ABATTRE, c’est aussi parce que le cinéma français a, me semble-t-il, largement perdu la faculté de produire des films policiers ou criminels aussi bien faits. On va trouver des exceptions, bien sur et heureusement (exemple : CARBONE d’Olivier Marchal, que j’ai trouvé magnifique). Il n’en reste pas moins que Melville, Deray, ou Corneau, dont les films traduisent un amour sincère pour le film criminel, ont trouvé peu de successeurs.
A Pierre, il y a d’abord une différence entre certains Deray, entre LA PISCINE et BORSALINO. Et il y a eu des films criminels passionnants ces dernières années du PETIT LIEUTENANT à ROUBAIX en passant par LES MISÉRABLES
A Bertrand.Vous oubliez »Polisse »qui reste un film fort et qui décrit de façon convaincante les pressions au sein de la police puis l’aspect psychologique des policiers ,hommes et femmes qui sont avant tout des humains avec leurs vies de famille,leurs solitudes,leurs addictions et leurs dérives.Bien sur Olivier Marchal à apporter un léger souffle sur la réalité grace à une vision juste du monde des policiers.
@yves le souffle, plutôt la tempête, de la réalité sur la vie policière fut L627. Mais Mr Tavernier est ici trop humble pour s’y référer, ce qui est tout à son honneur. C’est pourtant ce film qui a ouvert le chemin aux Marchal et autres série policières françaises du genre.
Effectivement L.627, impressionnant sur le quotidien des policiers des « stups de la rue ». Dans une interview, Olivier Marchal loue les qualités de réalisme du film « La Guerre des Polices » de Robin Davis (1979), un polar qui mériterait une réédition en DVD.
Revu en effet L627 il y a peu – deux choses m’ont marqué. Sur le fond, la vitesse à laquelle les méthodes policières ont évolué avec tout le barnum informatique. J’avais l’impression que c’était hier, et c’était hier – et on en était encore à la machine à écrire, aux carbones, aux cabines téléphoniques, etc…bref, loin de « borner » le portable d’un dealer. L’aspect documentaire, à ce titre, est encore renforcé!
Et sur la forme, chapeau vraiment pour la dramaturgie – ce puzzle d’où ne se dégage aucune « intrigue principale » autre qu’humaine et peut-être sociale, sans aucun dommage pour l’intérêt que l’on peut y prendre, bien au contraire. Ce qui n’est pas la chose la plus facile à réussir. De même, évoquer le quotidien répétitif de la vie d’un flic, sans jamais tomber dans la répétition…
A DIXON STEELE
Merci. Tout autant que l’histoire d’un flic, c’est l’histoire d’un groupe. Oui les portables permettent de borner ceux des dealers mais du coup on est moins sur le terrain, on ne voit pas ses contacts, on perd tout un savoir à rester dans un bureau
On peut oublier Polisse face à Roubaix une lumière ou Les misérables car l’un est un grand film qui permet à la métaphysique de tutoyer le polar, l’autre possède la force d’impact d’une série B tournée à l’énergie et au culot.
Le premier a l’éclat de la maturité, le second l’impetuosite forcément inégale de la jeunesse.
Deux qualités dont Polisse est cruellement privé faute de vrais questionnements sur le point de vue et les méthodes. J’ai tenté de laisser une seconde chance au film mais n’ai pu tenir que 30 minutes…
» J’ai tenté de laisser une seconde chance au film mais n’ai pu tenir que 30 minutes… »
à Ballantrae pour POLISSE vous avez tort.
D ‘accord avec F.F
L 627 est un film policier remarquable et unique en son genre.
Ce cotè « reportage » aurait pu ètre dans les mains d ‘un rèalisateur moins talentueux , plutòt dictatique voire barbant. Or ici, ça virevolte , ça tourbillonne. Et on apprend la rėalitè quotidienne et misèrable d ‘une brigade des stups tout en ètant passionnė de bout en bout.
Un grand film policier.
Un grand film tout court.Et didier Bezace est exeptionnel.
J ‘ai le souvenir que le ministre de l ‘interieur de l ‘èpoque avait niė tous les disfonctionnements que l ‘on voit dans le film et qu ‘il avait dit que c ‘ėtait de la pure fiction.
Ce qui voulait dire, bien entendu, que mr Tavernier avait vu juste et tapė là ou ça fait mal.
J’ai peut-être tort mais n’ai tout simplement pas tenu le coup
car tous les défauts me sautaient encore plus aux yeux que lorsque je le découvris, un peu hébété.
Revoir ce générique d’un goût assez affreux, le jeu calamiteux de Joey Starr, la pollution induite par le personnage parfaitement inutile de Maiwenn furent de mauvais moments revécus instantanément…c’eut été masochiste d’aller jusqu’au moment où Starr danse comme une vieille loutre pour se défouler après le boulot.
L627 est tellement plus écrit, documenté, honnête et instructif que ce me semble gênant de l’évoquer ici. Le petit lieutenant en était un héritier plus digne d’éloge.
Là je ne vois pas trop sinon en surface (le quotidien de la police, aspect semi documentaire ?).
Mieux vaut parler de ce qu’on aime.Je ne penserais plus à ce film s’il n’avait été exhumé plus haut.
à Ballantrae: ROUBAIX UNE LUMIERE et LES MISERABLES sont pour moi les deux grandes réussites de l’année mais j’ai pas tout vu (J ACCUSE par exemple et pourtant yavait pas de manifs chez moi).
» Les misérables (…) possède la force d’impact d’une série B tournée à l’énergie et au culot.
(…) l’impetuosite forcément inégale de la jeunesse. »
à Ballantrae vous allez dire que je vous cherche après POLISSE mais ça fait dix fois que je vous relis et je ne veux pas vous laisser lâcher du bout des lèvres cette sanction mitigée et bienveillante sur le film de Ladj Ly, sans réagir.
Passe encore pour « l’énergie et le culot » un peu clichés mais l’idée de l’impétuosité FORCEMENT INEGALE de la jeunesse me semble un peu paternaliste. Des chefs d’oeuvre ont étés tournés par des morveux de 25 ans! Au fait Ly a 42 ans!…
Au contraire le film de Ly témoigne d’une belle maîtrise qui n’a rien à voir avec de l’impétuosité! Il émet son constat (et non pas son pamphlet) avec une force tranquille dans laquelle je ne vois que de la maturité et un self-control admirables, évitant de ruer dans les brancards à l’aveuglette avec l’excuse de l’émotion causée par l’injustice de la vie dans le 93. Assisté par sept producteurs expérimentés qui n’ont pas dû compter les mouches, par une équipe de pros (photo, montage, … et la Balibar) Ly lui-même nourri d’une bonne dizaine d’années partant du cinéma certes amateur mais de façon soutenue, virant doucement vers le terrain du pro, nous sert un film majestueux et serein face à la misère et la violence (ce qui pourrait lui être reproché, ce qu’on doit déjà lui réserver d’ailleurs).
La mise en scène des MISERABLES est en effet très classique, le montage très adroit et les plans aériens merci les drones sont très adroitement déposés pour la respiration du film.
Voit-on autant de plans aériens dans les films qui soient aussi parfaitement justifiés? Ly a eu l’intelligence de bien s’entourer en nous épargnant le film de banlieue fait avec les moyens du bord mais plein de rage, dieu merci.
Forcément inégale la jeunesse au travail? diable vous allez un peu loin, ou on a pas vu le même film.
Je pense que ce n’est pas rendre service à Ladj Ly que lui dire que son film est immense car ce qui le rend intéressant est justement sa fragilité d’une chronique prise sur le vif ( unité de temps et quasi unité de lieu, unité d’action) avec une camera quasi embarquée. Mise en scène classique et efficace où la capture du vrai l’emporte sur la plastique. Acteurs tous justes, moments de tension remarquables surtout sur la fin où on décèle les possibles de mise en scène d’un cinéaste qui appréhende parfaitement timing et espace.
Bon film oui. Grand film on a le temps de voir venir.
Je crois que ma première reaction trop agacée était une réponse à Rouxel qui vilipendait Malick pour mieux célébrer une série de films à sujet social, bons par essence parce que sociaux. J’aime des tas de films sociaux mais au cas par cas pas grace à leur seul sujet.
Après le point auquel je reflechis le plus c’est le religieux qui me semble avoir le beau rôle avec sa manière de discerner arbitralement les différentes donnes du drame. Il y a un peu de l’ambiguïté d’un Spike Lee à l’époque de Do the right thing ( Ladj Ly lorgne comme Kassovitz vers ce modèle).
Désolé d’avoir manqué de nuances.
Tous les goùts sont par essence diffèrents , mais enfin aller jusqu ‘a prendre pour exemple Marchal , qui est la quintessence du film policier franchouillard , au scènario vide et a la rèalisation faìte avec les pieds, c ‘est pousser le bouchon un peu loin.
A Henri passa
Vous êtes trop sévère et dogmatique sur notamment ses deux premiers films qui contiennent une vision plutôt juste de la police et dans le second de l’Affaire Loiseau. Et ces scénarios ne sont pas vides : pour casser une grève née des erreurs de commandement, la hiérarchie policière va accuser un policier innocent de braquage et de corruption. Ce thème est pour vous vide ? La fabrication d’une énorme erreur judiciaire pour détruire une révolte contre des décisions meurtrières et imbéciles qui ont fait rater un piège tendu à des braqueurs, c’est vide ? C’est tout le système policier que Marchal démonte là. Que par la suite vous lui reprochiez d’être systématique passe encore
Merci M. Tavernier pour ces mots sur Sinclair Lewis. Fabuleux écrivain trop oublié. J’avais lu « Babbitt » dans une vieille édition anglaise que j’avais acheté plus ou moins par hasard car le résumé me plaisait bien. J’adore ce livre et je m’étais dit que ça pourrait faire un chouette film. Je n’ai pas vu d’adaptation des livres de Lewis au cinéma sinon « Elmer Gantry » qui est en effet un excellent film.
Je tiens à saluer ici Alain Terzian qui est le président de l’academie des césars qui a remis les pendules à l’heure sur plusieurs points.Tout d’abord l’academie ne prend aucun centime de la part de l’état et siège au cnc à Paris plusieurs fois par an.Ce sont 4500 personnes qui votent par internet ou dans la version papier afin de proposer une selection des films français de l’année:220 pour 2019.D’autre part une fois de plus on attaque le cinéaste Polanski car son excellent brulot »J’accuse »sorti en novembre à rassembler 1.5 millions de spectateurs en sallesSous pretexte qu’il est nomminé à 12 reprises les mouvements féministes qui n’ont que ça à faire au lieu d’aller voir « Grace à dieu »ou »Les chatouilles »sautent sur l’homme une fois de plus.J’en ai vraiment assez de cet intelligentsia parisienne et même une ministre dont j’ai dut mal à orthographier le nom tellement elle me répugne dans se déclarations enflammées et ridicules.Mème Franck Riester ministre de l’inculture avout du bout des lèvres qu’il reconnait le travail de mise en lumière sur l’affaire Dreyfus et de l’autre coté il ferme la porte aux syndicats de Radio France dont le conflit s’enlise depuis 6 semaines.Je vais revoir le film de Pierre Jolivet »Les apprentis »histoire d’etre en phase avec ce gouvernement de guignol.
à Y Rouxel: 100% d’accord.
Les féministes présents (vous m’épargnerez la ridicule écriture inclusive « présents (-tes) ») devant les cinémas (loin d’être la majorité de ceux-ci) n’ont pas réusssi le succès de J ACCUSE. Très bien.
« n’ont pas réusssi [A EMPECHER]le succès de J ACCUSE »
A Y. Rouxel
Un brûlot J’ACCUSE ? Vous voulez dire qu’il fait polémique ? Avec quoi ? Avec l’histoire officielle ? Je ne l’ai pas vu, alors dites-moi svp. A moins que vous ayez découvert un Méliès tourné en 1906.
@yvesrouxel @MB
Polanski est poursuivi depuis 1977 aux Etats-Unis pour le viol de Samantha Gailey, une adolescente de 13 ans. Ces dernières années se sont ajoutés les témoignages, parfois anonymes, de onze autres femmes, toutes mineures au moment des faits . Protester son film n’a rien à voir avec du Féminisme, ni du Parisianisme, c’est un choix qu’ont fait certain(es) pour dénoncer un comportement (avéré) et des actions ( pas ou pas encore jugées ou prescrites pour la plupart ) . Certains font le choix de dissocier l’œuvre de l’artiste et encensent un film sûrement bien fait, d’autres n’iront pas le voir pour tout ce que représente son réalisateur a leurs yeux. Pour ma part j’ai choisi d’ignorer l’homme et son œuvre, dont certains films ont aujourd’hui des reflets qui me dérangent.
A FF
Justement ni GHOST WRITER ni surtout J’ACCUSE portait décapant d’une institution fossilisée dans la haine et les préjugés, rongée de l’intérieur par la bêtise et les maladies et qui se replie sur elle même comme l’administration soviétique au moment de l’archipel du goulag
@ Bertrand Ghostwriter était excellent. Je n’ai pas vu J’accuse. Le procès US de Polanski avait semé des doutes, pas suffisamment pour affecter mon jugement. Aujourd’hui onze femmes toutes mineures à l’époque font leur J’accuse sans aucun intérêt puisque leurs cas sont prescrits. Ça fait un peu trop de convergence pour réussir à dissocier l’homme de ses films, même si certains sont très bons. Mais ça n’engage que moi et je ne juge pas ceux qui pensent le contraire, ce qui ne fait pas non plus d’eux des apologistes de la pedophilie, je le précise. Mais c’est un autre débat , et ce blog n’est pas une plateforme appropriée je crois, je préfère profiter de vos bons conseils et des débats amicaux qui le parsèment.
à FF
« Protester son film n’a rien à voir avec du Féminisme, ni du Parisianisme, c’est un choix qu’ont fait certain(es) pour dénoncer un comportement (avéré) et des actions ( pas ou pas encore jugées ou prescrites pour la plupart ) . »
c’est bien sûr du féminisme qui motivait les manifs devant les salles, et je n’ai rien contre le féminisme, mais contre ce moyen-ci de le manifester, si! parisianiste? non en effet ya eu des manifs partout (à Nantes) mais peu importe
en ce qui concerne les actions non prescrites c’est justement ça ce qui me gêne puisqu’elles sont non prescrites, bientôt la loi du lynch on gagnera du temps.
pour l’affaire aux USA je crois qu’il a payé et ya pas mal de complexité à prendre en compte.
Je ne hurle pas avec les bonnes gens.
Je salue Sarah Abitbol mais je crois que le nom de l’agresseur, qui n’a aucune excuses puisque je crois en la sincèrité de Abitbol, ne devrait même pas être connu tant que l’affaire n’est pas jugée.
On ne va pas ramener ce sujet sur le tapis, mais les dèfenseurs de polanski me font bien rire meme si c ‘est amèrement.
Si il ètait ouvrier chez renault vous prendriez sa dèfense ?
Ah mais c ‘est qu ‘il a rèalisė de beaux films. Cela donc lui donne le droit de violer a sa guise.On est artiste ou on ne l ‘est pas ma bonne dame.
D ‘autre part , son j ‘accuse est un film banal bien au dessous de l ‘adaptation tėlèvisèe qui a ètė faite il y a de cela plusieurs annėes.
Qu’il soit en lice pour une dizaine de prix aux cèsars en dit beaucoup sur la connivence ,du cinema français.
Mais ne vous rėjouissez pas trop vite.
Il n ‘est pas sur que polanski gagne le cèsar du meilleur pėdophile , Matzneff est un sèrieux prėtendant.
A Henri passa
Ce ton me désole. Il témoigne d’une arrogance et d’un aveuglement artistique. Quand je défends passionnément J’ACCUSE et des dizaines de cinéastes avec moi ce n’est pas pour exonérer Polanski qui pour le moment n’est pas inculpé (relisez ce que dit sa victime américaine). Ce qu’il a fait aux USA est inadmissible. Il a payé : prison, la fuite face à un juge qui voulait exploiter cette affaire à des fins personnelles (c’est le procureur, celui qui a requis la peine maximum contre lui qui le dit), l’exil un prix que certains -il y a toujours des justiciers insatisfaits qui semblent regretter des châtiments plus forts – trouvent faible. Ce n’est pas non plus par connivence. Les réalisateurs et scénaristes que je connais adorent ce film qu’ils estiment admirablement joués qui capte l’essence d’une institution fossilisée dans haine, l’abjection, lees préjugés. Une institution de morts vivants rongés par la syphyllis et l’antisémitisme. Quand j’entends ce ce mot connivence je pense à ce qu’on disait de Mirbeau et des gens qui défendaient Dreyfus : « qu’ils étaient de connivence avec les Juifs ». La série télé de Boisset était estimable et courageuse mais Polanski réussit quelque chose de plus fort, une vraie reflexion sur la morale. Et dire cela ne constitue pas une défense du Viol. Philippe Lançon, l’une des victimes de Charlie Hebdo, l’a magnifiquement expliqué. Il était de connivence sur son lit d’hôpital ?
Matzneff n’a rien à voir avec Polanski.
Il s’agit d’un écrivain qui a fondé son oeuvre et son identité littéraire sur l’aveu de diverses pratiques pédophiles assumées. Avec cette fois l’adoubement du monde des lettres y compris un Pivot ehontement goguenard: je me rappelle avoir vu l’émission et avoir été un peu sidéré à l’époque par les aveux du monsieur. Revue récemment la vidéo est incroyable. Là oui on est dans une ligne rouge clairement franchie tout comme dans le bouquin de Cohn Bendit où il avouait des interprétations hallucinantes de la libération sexuelle y compris dans son activité d’educateur. Rien à envier à la nausée éprouvée face aux éléments de l’actualité des exactions de prêtres pédophiles.
Polanski c’est autre chose. Une affaire américaine dont Bertrand a dit l’essentiel. Des affaires recemment exhumées qui sont apparues comme par magie la semaine de sortie de J’accuse comme pour empêcher le succès d’un film effectivement passionnant sur bien des aspects à commencer par la fine compréhension du terreau dans lequel a poussé l’affaire: antisémitisme ordinaire, armée inattaquable autant que sclérosée, aveuglement volontaire de la justice. Mais sans avoir droit à un catalogue poussif: le film est dynamique, haletant, architecturé avec rigueur.Polanski réussit à donner à ce film le meilleur du film d’espionnage et du film de procès à l’américaine mais dans un cadre français montré dans toute sa complexité.
Condamner J’accuse c’est se priver d’abord d’un très bon film. Puis d’un excellent moyen de lutter contre le genre de mauvaise herbe qu’ on ne pourra jamais éradiquer si on la croit derrière nous, éteinte.
Qu’un cinéaste au parcours aussi complexe crée à son âge ce film là oui ce me semble assez remarquable. Et digne d’éloges.
Les Cesars sinon ce me laisse assez froid de manière générale mais si cela est encore l’occasion pour les amalgames les plus pénibles en revanche je ne hurlerai pas avec les procureurs improvisés mais par principe défendrai le film de Polanski .
Comme ne le dis la sociologue et historienne de l’art contemporain Nathalie Heinich : « À chacun de faire comme il l’entend, la consommation de produits fussent-ils etre artistiques, est libre en démocratie. A chacun de décider. Quant aux scandales liés aux mœurs ou à la politique, là encore, le consommateur est libre : la censure ne s’exerce que sur les œuvres et non sur les personnes qui les ont produites et qui, elles, sont soumises -comme n’importe quel citoyen- au respect des lois, et sanctionné en cas de transgression. En revanche, ce qui excèderait les limites de la loi serait d’interdire à d’autres de consommer des œuvres d’artistes considérés comme infréquentables : ce serait une censure de fait excercée par des groupes de pression, donc une atteinte aux libertés démocratiques. Il me semble que là est le vrai danger ». Je ne suis pas d’accord avec ceux qui prennent à la légère les nombreuses accusations formulées de façon régulière ces dernières années, et pas seulement à la sortie de « J’accuse » vous avez tort. J’ajoute que si Polanski était un inconnu et qu’il habitait en face de chez vous, aussi innocent le jugez-vous aujourd’hui vous ne le laisseriez pas seul avec votre fille ou petite fille, dire le contraire serait un mensonge hypocrite . Il reste que certains peuvent apprécier l’œuvre d’un artiste en faisant abstraction de leurs doutes , ce qui est tout à fait normal puisque l’appréciation de l’art est d’une subjectivité absolue, d’autres, dont je fais partie, y éprouvent certaines difficultés. C’est regrettable car un film c’est aussi tout une équipe de gens très talentueux, mais ainsi va la subjectivité du spectateur.
A B. Tavernier
« Estimable » est un mot un peu faible pour le téléfilm de Boisset qui s’inscrit dans la tradition des grandes fictions à caractère pédagogique, produites par la télévision française depuis La caméra explore le temps. C’est un téléfilm de prestige qui n’a visiblement pas manqué de moyen, avec un Thierry Frémont, comédien trop rare, impeccable en capitaine Dreyfus. Un bémol sur le jeu d’Arditi qui veut tellement nous montrer à quel point Esterhazy était une ordure qu’il refuse de nuancer son jeu. J’avais vu là une vision indépassable, et je ne sais pas si Polanski a fait un film sur le sujet ou si, comme dans Le Pianiste, il l’utilise comme support pour parler d’autre chose. En l’occurence il s’agissait d’un film sur un musicien privé de son expression.
à H Patta: heureux que BT vous ait répondu, je ne vois rien d’autre à ajouter et ça m’évite de péter les plombs
Il faut replacer les choses dans leur contexte quant à la pédophilie. Dans les années 70-80 elle n’avait rien de scandaleux, et la littérature de Matzneff n’en était qu’une des multiples expressions. Je ne suis pas certain que Matzneff, ou Polanski,ou René Schérer aient eu réellement conscience de commettre un crime. J’ai lu dans Paris Match (pardon pour la référence) un entretien avec Polanski qui, à 88 ans, me parait complètement désorienté sur le sujet. Même effarement de Léonide Kemeneff, fondateur du bateau école souvent promu par la télé de l’époque, lorsqu’il s’exprime aujourd’hui, il est tout à fait sincère, avouant ne pas avoir mesuré la gravité de ses actes au moment où ils les commetait. Dans MILOU EN MAI, ce que cette soudaine libération du « Il est interdit d’interdire », provoque sur le brave Michel Piccoli pas méchant pour un sous, s’exprime par la façon dont il regarde avec appétit les fesses de sa petite fille. Une nature humaine dont on lâche tout à coup les brides, et les victimes, en dépit de leur souffrance et d’une vie sans aucun doute fichue en l’air, éprouvaient leurs abus comme quelque chose de normal.
A Gilles
Ce qui les différencier nettement, c’est que Matzneff esquisse une sorte de prosélytisme. Il indique des endroits où sodomiser des garçons de 11 ans. Polanski jouit et profite une époque de folie où la libération sexuelle, la consommation de drogues ne voulaient pas connaître de freins jugés réactionnaires.Mails il ne prêche pas pour. Il n’empêche que le viol et la pédophilie (nombre d’intellectuels la défendait comme une thérapeute éducative, on croit rêver) sont des crimes et que tout le monde n’avait pas l’attitude goguenarde de Pivot ou le soutien des Sollers et autres Josiane Savigneau qui comme le rappelle Jacques Julliard défendaient en même temps Mao (lui même grand prédateur sexuel) et ses camps de concentration, les khmers rouges. Il y avait des gens comme Simon Leys. Et je me souviens très bien ne jamais avoir voulu lire un livre de Matzneff simplement d’après ses édités de Combat
Moi non plus n’ai pas eu envie d’aller voir de plus près les écrits de Matzneff après Pivot quand j’avais 18-19 ans je crois.
Sa simple existence m’avait ouvert des abimes de perplexité et personne ne le lisait dans ma promo de lettres où il semblait une manifestation des plus puantes d’un certain snobisme.
L’autofiction a généré qqs chefs d’oeuvre mais a aussi permis à certains d’epandre leurs égouts.
A Gilles
Non, on ne peut pas affirmer que « dans les années 70-80, la pédophilie n’avait rien de scandaleux ». La, c’est faux, tout simplement. On a pas eu besoin d’être en 2020 pour savoir que c’est insupportable.
Mais j’aimerais aussi qu’on s’attache aux faits et qu’on évite d’assimiler des choses qui n’ont rien à voir entre elles, en particulier lorsque l’on accuse des personnes. Sur Polanski, on a lu tout et son contraire ici ces derniers jours. La réalité, pour la synthétiser, est que Polanski a été condamné pour détournement de mineur il y a plus de 40 ans, point sur lequel il a plaidé coupable et a ensuite été contraint à l’exil en raison d’un juge qui tordait la procédure. La victime, Samantha Geimer, qui est tout de même quelqu’un d’une grande force de caractère, a pardonné et n’a de cesse de demander qu’on arrête d’en parler.
Donc, je me demande encore en quoi cela concerne qui que ce soit. Pour ma part, j’ai toujours connu cette histoire, qui ne date pas d’hier. Je trouve aberrant que les gens s’acharnent sur Polanski, alors que tout de même, personne n’est plus légitime que Mme Geimer pour en parler – peut-être faudrait-il l’écouter aussi.
Evoquer cette histoire pour la comparer à Matzneff témoigne d’une confusion qui se nourrit de l’ignorance. Polanski a commis un détournement de mineur il y a plus de 40 ans, pour lequel il a plaidé coupable, été (évidemment et heureusement) condamné et qu’il n’a eu de cesse de regretter. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi cela devrait disqualifier son film aujourd’hui.
@pierre d’accord avec vous sur Matzneff. Mais il y a pour moi un lien entre l’époque et son absence de réseaux sociaux et certains écrivains, réalisateurs, artistes qui se croyaient imperméables à tous les vices au nom de l’art ou de leur statut. Pour Polanski il est inexact de limiter son cas a un simple détournement.
– SAMANTHA GAILEY: c’est en échange d’un plaider coupable que le juge a abandonné les poursuites pour viol avec fourniture et consommation de drogue (il lui avait “fait prendre un sédatif pour ne pas lui faire mal »). Elle avait 13 ans.
– CHARLOTTE LEWIS : a accusé Polanski de l’avoir violée à 16 ans.
– “ROBIN” : a accusé Polanski de l’avoir agressée sexuellement à 16 ans
RENATE LANGER: accuse Polanski de l’avoir violee à deux reprises à l’âge de 16 ans.
– MARIANNE BARNARD accuse Polanski de l’avoir agressée sexuellement a Malibu pendant une séance photo à l’âge de 10 ans !
– 5 autres femmes anonymes ont déclarées ( a travers un réalisateur et journaliste Israélien )avoir été agressées sexuellement ente 1969 et 1976 , elles avaient respectivement 9,10,12, 15 et 16 ans
– MALLORY MILLET accuse Polanski de tentative de viol
– VALENTINE MONNIER accuse Polanski de l’avoir violée à Gstaad a l’âge de 18 ans.
Tous ces faits sont prescrits.
Sauf pour la dernière, les accusations datent d’avant 2017, donc sans rapport avec la sortie de J’ACCUSE.
Encore une fois je respecte la différence entre l’œuvre et l’artiste, et c’est subjectivement que chacun doit choisir si la personnalité de l’un affecte son appréciation de l’autre, mais il est important de ne pas résumer l’affaire Polanski a un « détournement de mineur » qui s’est déroulé il y a longtemps. Je ne peux pas croire que toutes ces femmes ont tout inventé, que le motus operandi de la séance photo d’enfants ou d’ado ne soit un hasard, et que toutes aient un intérêt secret à accuser ainsi sur des faits prescrits.
A Pierre,
Moi aussi , je suis incapable de comprendre ça sinon par le fait qu’à la raison et à la tempérance s’opposeront toujours, et presque par définition, l’irrationnel et la haine.
A défaut de confiance dans les institutions et l’état de droit, l’irrationnel constitue une fuite en avant idéale.
Ce que je trouve piquant, c’est que quand l’on tente de contrer cette dangereuse dérive, c’est forcément qu’on estime qu' »un grand artiste est intouchable ».
L’irrationnel a ceci de très confortable pour ceux qui le manient que quoique vous disiez pour le contrer, vous ne pouvez avoir que tort voire être coupable de complaisance.
A Alexandre Angel
Et on aboutit à des truc délirants : Marlène Schiappa aurait demandé à Terzian de ne pas compter les votes pour Polanski (voila qui augure bien des prochains votes avec Macron)
« Ce que je trouve piquant, c’est que quand l’on tente de contrer cette dangereuse dérive, c’est forcément qu’on estime qu’ »un grand artiste est intouchable ». » (A Angel)
par exemple:
« Si il ètait ouvrier chez renault vous prendriez sa dèfense ? » (H Patta)
incompréhension totale: il s’agirait moins de défendre RP que d’attaquer les blocages de ciné, le remue-ménage fait par les bonnes âmes…
et oui, s’il était ouvrier chez Renault je penserais pareil, ça ne me regarde pas, ça regarde la justice.
A FF.Vos écrits me font penser à l’intervention tonitruante de Robert Badinter sur un plateau de tv ou il condamne fermelment et sans consessions les personnes qui manifestent avec une pique et l’on voit une photo de Macron.Badinter déclare que la démocratie n’est pas là,pourtant il oublie quand mème les 25 personnes qui ont perdus l’usage d’un oeil ou d’une main ainsi que les personnes qui sont mortes depuis novembre 2018 en France,suite aux mouvements des gilets jaunes.Concernant Polanski l’affaire à été juger et il a été condamner à verser plusieurs milliers de dollars à la plaignante il me semble.Je pense avoir été clair en dissociant l’homme qui à fait des erreurs de vie puis le cinéaste qui a apporter des oeuvres fortes.
à Y Rouxel: 100% d’accord.
@ Yves Rouxel je n’ai rien compris à cette élucubration ,nous devrions revenir aux sujets du cinéma. Par contre je condamne formellement et sans concession votre viol avec récidive de la langue française et de son orthographe.
à FF » je condamne formellement et sans concession votre viol avec récidive de la langue française et de son orthographe. »
bon courage!…
(moi c’est les noms propres, chacun ses lubies)
@MB C’était une digression taquine.
@FF: de ma part itou!
Toujours la cabale anti-P?
sur la chaine paramount channel ,sont proposés à la demande deux de ses chefs-d’oeuvre (perso ,ses deux chefs-d »oeuvre): « Rosemary’s baby » et « Chinatown » le 20 février ;les films restent disponibles pour un mois sinon plus,sur cette chaîne ;le 28 du même mois ,surprise désagréable,pas un mais deux films ont disparu :comme par hasard ,les deux Polanski !
par contre « le contrat » avec Aaaaah ‘nold n’a pas été retiré.
à Dumonteil: et j’ai appris que Brisseau avait été écarté de l’hommage nécrologique de la cérémonie César, les bonnes gens ont besoin de cibles bien précises sur qui hurler, rien à voir avec les témoignages de Abitbol ou de Springora.
Excellente chronique de Mathilde Serrell à ce sujet: https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-theorie-du-vendredi-31-janvier-2020
Dans la redecouverte de l’oeuvre d’Alfred E Green, cineaste plaisant mais tres inegal, j’ai vu Badlands of Dakota, de 1941,petit western se passant a Deadwood et melant force personnages historiques tels que Wild Bill Hicock, Calamity Jane et Custer,avant son depart pour Little Big Horn. Quelques inexactitudes sur le plan historique, mais beaucoup d’action et le plaisir de voir des acteurs comme Robert Stack, Broderick Crawford et la trop rare Fraces Farmer.Le tout en 69 minutes. Qui dit mieux?. Photo de Stanley Cortez.
BADLANDS OF DAKOTA/ pardon c’était pour Aigle Bleu!
j’ai fait une réponse à AA qui a été refusée par la machine sur BADLANDS OF DAKOTA mais c’était Aigle Bleu et pas AA qui en a parlé, comme quoi on va rien piger? et même après cette explication ya des chances que non.
Attention, Aigle Bleu va voir rouge!
à AA d’où je suis vert de peur
(oui je sais)
Grace à sydonis et au bonus fort instructif j’ai découvert un western de Jerry Hooper de 1953″Le triomphe de buffalo bill ».Comme le rapporte justement Bertrand, William Cody et Will bill hickock ne se sont jamais croisés dans l’ouest.Le film est plaisant à voir avec des plans superbes de coucher de soleil.Pourtant à deux reprises on aperçoit sur le coté droit en bas de l’image l’ombre d’un micro perche,enfin c’est rapide mais je l’ai remarquer.Heston détonne de bout en bout et son jeu est assez humoristique,lui le grand gaillard écrase litteralement la jeune et jolie Rhonda Flemming(toujours en vie en 2020)quand à Forrest Tucker c’est vrai qu’il avait un physique de dur a cuire.
Je me réponds à moi même en me rappellant au passage que « Le secret des incas »du même Jerry Hooper que Bertrand n’a pas vu est la copie scénaristique des aventures d’Indiana jones de Spielbergh(il y aura une suite avec Ford et son fouet).Le dvd est introuvable en dehors d’une copie espagnole trop chère pour moi.Ce serait bien que Bertrand essai de savoir si une copie circule aux usa.
A Yves Rouxel
Copie scénaristique (??) d’un film postérieur (?). Où est Yma Sumac dans le Spielberg ?
A Bertrand.Vous ne réponder pas à ma question concernant une copie de ce film ?merci à vous,je vous laisse,Je vais en salle voir « Cuban network »d’Olivier Assayas qui à l’air interessant puis peut etre « Les traducteurs »De Régis Roinsart à qui l’on doit « Populaire »qui m’avait bien plus avec le délicieuse Déborah François.
A Bertrand.Vanessa Paradis chante et évoque Yma Soumac dans la chanson »Joe le taxi »qui était à l’origine une femme taxi qu’avait connue son oncle Didier Pain récemment disparu.Il y a aussi Xavier Cugat qui était un musicien de jazz dans les textes.
Je ne comprends rien à votre intervention et maintenant j’ai à nouveau en tête cette horrible scie.
Je ne vous remercie pas Yves.
Je ne tiens pas ce film comme un grand Heston ;qu’il ait pu inspirer SS ,fort possible ,mais pas plus que Carl Barks (l’auteur de Scrooge McDuck aka « Picsou » et de sa bande)déjà évoqué par un usager du site ou Hergé ou………(remplissez ) n’en fait pas un film mémorable pour autant.Les chants incas sont douteux (la fameuse chanteuse accompagnée par un orchestre symphonique); la distribution féminine comprend aussi Nicole Maurey (« journal d’un curé de campagne » )et Glenda Farrell (I’m a fugitive from a chain gang » « a man’s castle »)
qui ont connu des jours meilleurs .
L’érudit Martin-sans qui je n’aurais pas retrouvé le film car le patronyme du réalisateur donné par YR m’en rappelait un autre – me corrigera si je me trompe,mais Monsieur Heston ne cite même pas le film dans son autobiographie « in the arena » ;il se contente de dire « dans les 3 années (entre les 2 De Mille ),j’ai fait 10 films ,ce qui était probablement trop » -il en sort « RUBY GENTRY » quand même !
Pour en revenir à « secret of the incas » vu il y a longtemps ,il m’est apparu comme un film de série B où ce fameux secret est vite éventé ;pardon ,Yves !
« L’érudit Martin (…) me corrigera si je me trompe,mais Monsieur Heston ne cite même pas le film dans son autobiographie « in the arena » ;i »
mais voyons je ne me permettrais pas de vérifier ce serait bien sûr superflu cher collègue
A Yves Rouxel encore hier il y en avait un DVD d’occasion à 12€ sur EBay FRANCE. Pas sûr que ce soit celui que vous cherchiez.
Des ombres portées et des découvertes il y en a dans tous les films. Revoyez donc LA MORT AUX TROUSSES et son mont Rushmore éclairé par une rampe de projecteurs. Ça vient souvent du reformage Télé. J’imagine qu’aujourd’hui on peut effacer tout ça en post prod.
A Gilles
C’était la plupart du temps du à une projection qui n’était pas au format (le nombre de film en 1/85 projeté en 1/66)
à Yves Rouxel:
Jerry HOPPER!
WILD Bill!
Rhonda FLEMING!
ah ça fait du bien n’empêche, me sens mieux, moi…
Forrest Tucker vous avez fait exprès?
Un petit retour de rétrospective du festival Premiers Plans d’Angers. J’y voyais pour la première fois LE GOUFFRE AUX CHIMERES (1951) de Billy Wilder. Penser que ce film n’est toujours pas sorti en dvd en France est somme toute assez incroyable tant il fait parti des meilleurs du réalisateur. Cette histoire d’un journaliste arriviste qui pour faire du buzz va faire durer le calvaire d’un homme écrasé dans une mine, est d’une extraordinaire modernité. Tout y est : la lâcheté, les politiciens véreux, la bêtise humaine (et la bêtise consumériste américaine), la veulerie. Un film très noir et pourtant si proche de nous, de notre société de masse-média prête à tout pour le scoop, l’audience, les parts de marché…
Kirk Douglas (qui vient de fêter sa 103ème année) y est très juste, portant un personnage de journaliste ambigu, frustré et ambitieux, éternel insatisfait, en mal d’action et de nouveauté. La réalisation de Billy Wilder est d’une efficacité redoutable : l’arrivée des touristes sur le site de la mine, les tarifs d’entrée augmentant au fil de plans, ce regard émouvant du père mexicain observant cette cacophonie du haut de la paroi rocheuse d’où est prisonnier son fils et cette fin sèche, brutale, implacable… Je n’en dirai pas plus : un chef d’oeuvre produit et réalisé par le grand Billy Wilder.
Il ne faut pas oublier que la photographie de Charles Lang est un atout de la réussite de « Ace in the hole » (il est également directeur photo de « Sabrina » et « Some like it hot ») : chaque enchaînement de plan est d’une logique géométrique, chaque placement de caméra est idéalement pensé.
Billy Wilder travaillait-il sur les découpages de ses films? Wilder a également travaillé avec le génial John Seitz sur trois de ses chefs d’oeuvre : « Double indemnity », « The lost week-end » et « Sunset Boulevard » aux découpages également très minutieux.
« Pendant longtemps,quand on me demandait « quel est votre film préféré? » je répondais « ace in the hole » .J’aime ce film.J’en suis fier.Cela traite du prix que l’on met sur les âmes humaines.Il n’eut pas de succès et je pensais qu’il me fallait l’aimer plus , puisque personne ne l’aimait.Parmi mes films , je pense que c’était le vilain petit canard »
source : »nobody’s perfect ,BW , a personal biography » Charlotte Chandler.
Ce fut mon premier BW ,je les ai tous vus depuis ,il est resté mon préféré .Aussi.
Le procès de Jeanne d’arc est une splendeur qui semble comme incandescente tant tout y est essentiel, dénué de la moindre scorie ou du moindre remplissage.
L’avoir revu en dvd a été une consolation après la déception suscitée par le pourtant célébré Jeanne de Dumont. Je suis un grand admirateur de ce cinéaste depuis ses débuts, Jeannette m’a epoustoufle mais là ce me semble inerte et sciemment poseur. Un peu comme si sciemment le cinéaste essayait de tester jusqu’ où l’adhésion pouvait aller même si des defauts ou systematismes etaient posés en evidence un peu partout.
Disant ceci j’estime que Dumont est l’un des cinéastes français les plus importants apparus ces 25 dernières années. Hors Satan est un film sidérant et qqs autres avec lui.
Tout le contraire des films de Dreyer et Bresson…et Dumont!
Je vais essayer de revoir le diptyque de Rivette dont le souvenir m’est confus.
Le Preminger m’avait semblé moyen mais là aussi c’est très très lointain.
« Hors Satan est un film sidérant et qqs autres avec lui. »
je dirais HADEWIJCH et FLANDRES pour ces qqs autres mais je crois que la veine comique est loupée même si les deux flics me font bien marrer, j’y inclue MA LOUTE, l’incongru est parfois un truc, Bunuel la manie les pieds dans le plat avec bonheur que ça fait tilt, là on se croirait dans un film de Sorrentino. J’avoue que le mythe de Jeanne d’Arc ne m’inspire pas, la raison pour laquelle il a tant fasciné de Dumont à Besson me surprend. Je sais qu’il ne faut pas se laisser influencer plus par le cadre que par la mise en scène mais je ne vais pas passer 95′ dans un hospice du XIXème pour CAMILLE CLAUDEL, je sais c’est pas cinéphile tant pis.
A MB
Pour CAMILLE CLAUDEL vous avez tort
à Bertrand: CAMILLE, OK.
Camille Claudel 1915 est à voir.Assez impressionnant à vrai dire cette manière de faire jouer Binoche avec des handicapés mentaux qui rentrent réellement en interaction et avec l’actrice et avec le personnage de Camille Claudel dans une mise en scène nette et précise avec parfois un rôle très physique du son notamment lors de la promenade où, soudainement, le vent obsédant (outre un décor très minéral) semble un écho direct du désert où s’est cloitrée Camille.
J Binoche n’avait pas été aussi sidérante depuis le début des années 90.
Quand je dis grands films, je crois que Dumont en a fait quelques uns à commencer par ses deux premiers La vie de Jésus et L’humanité mais aussi Flandres et Hors Satan. Pour autant le reste est assez passionnant à explorer y compris ses évolutions vers le burlesque telles Ma loute et les miniséries. J’ai une tendresse particulière pour la manière dont il s’est réinventé une nouvelle fois avec Jeannette et pense que Jeanne est le premier Dumont où je lâche assez vite l’affaire…
même le très âpre 21 palms ou Hadjewich avaient leurs moments de force.
J’ai revu »Hors satan »de Bruno Dumont qui est une œuvre à part grace à l’intensité et la force des images.Comme il explique dans le bonus les personnages qui n’ont pas de nom font partie intégrante du décor.Ils sont liés directement à la nature qui contrôle tout les étres vivants .Quant le gars s’agenouille avec la jeune punkette en levant les paumes des mains vers le ciel on est pas dans le reliogisité mais dans la puissance du ciel sur la terre.Nous sommes simplement le chainon qui nous relit a des fordes invisibles.Ce film est un miracle et suit les œuvres de Bresson pour l’épurement et l’austerité des images ainsi que le son direct qui apporte une force supplémentaire à l’œuvre.Chaque spectateur peut s’identifier aux personnages qui vivent hors du temps coupé du monde de la ville.Je terminerais en évoquant Daniel Dewaele qui tient le role principal et dont Bruno Dumont à choisit car c’est homme qui avait connu le froid,la pluie et la neige de l’hiver,la faim,l’alcool,la souffrance de ceux qu’ont laissent depuis trop longtemps aux bords des chemins de campagne et que l’on voit de plus en plus dans les grandes villes vivrent dans des cabanes en bois ou sous des tentes de fortune près des fleuves ou des rivières.
A Yves Rouxel
Un point serait parfois le bienvenu dans la dernière phrase
à Y Rouxel: exact, on est pas dans la religiosité mais plus dans la mystique et Dumont insiste plus lui, sur la symbolique (l’eau par exemple), bien que ce côté symbolique m’échappe je trouve que ce film est touché par une espèce de grâce (hors foi hors Dieu bien sûr pour paraphraser), on est plus chez Thérèse d’Avila que chez l’autre Thérèse, plus dans la spiritualité disons, que dans la foi.
Ce film est surprenant et même plus.
« Quant le gars s’agenouille avec la jeune punkette en levant les paumes des mains vers le ciel on est pas dans le reliogisité mais dans la puissance du ciel sur la terre »
à Y Rouxel: je viens de revoir HORS SATAN grâce à vous et je suis d’accord, bon je dirais oui pour « pas dans la religiosité » mais après plutôt dans l’union du ciel et de la terre, la nature.
sur le film j’ai qqs réserves mais peanuts.
A MB : Comment ça le mythe de Jeanne d’Arc ne vous intéresse pas ?
Je ne reconnais pas là l’inestimable admirateur d’El Dorado.
Avant de voir des films là-dessus, il faudrait lire les historiens. Mieux qu’un mythe, c’est un mystère; que personne n’a encore percé.
Le paranormal comme acteur incontestable du réel. La petite jeune fille était vraiment guidée par quelque chose. Si comme moi vous n’êtes pas croyant, ça vous amusera de vous demander ce qui s’est fait passer pour des êtres divins. Et savez-vous que la médecine reconnaît aujourd’hui comme non fous des gens qui entendent des voix ?
Bref, j’attends toujours un Jeanne d’Arc intelligent qui poserait cette question.
A Pascal MINETTE
Bienvenue à nouveau. Le Bresson est quand même magistral et le muet avec Simone Genevois réussi mais plus superficiel
Et Renée FALCONETTI????? Vous l’oubliez?Le Dreyer a fait le tour du monde.
Le Bresson et le Dreyer sont des films immenses.
Je dois revoir le Preminger et le Rivette pour en dire plus mais de mémoire ils pouvaient avoir des qualités.
En revanche passez votre chemin sur la Jeanne hystero et new age de Besson ( sans le R) : plus une punition qu’un film malgré un beau budget pour les batailles.
Le personnage est riche et en soi et pour les multiples appropriations dont il fut ensuite l’objet.
A Minette Pascal
Content de vous retrouver!
Jeanne D’arc, personnage multiple, la diversité des adaptations est là pour le démontrer. Et je n’irai pas sur le terrain du politique, la pauvre Jeanne s’est vu récupérer par des mouvements plus ou moins recommandables, si tant est qu’on puisse cautionner une récupération… Sur le plan mystique ou factuel, je n’ai rien à dire, c’est ahurissant et si loin de nous… mais le mythe a nourri, c’est sûr. Je retiens quant à moi l’incroyable force de la toute jeune Jeanne de Dumont. Dumont qui parle très bien de ce que peut être le sacré quand on est incroyant … et il fait mieux qu’en parler, il a fait ce film qui en est une brûlante illustration.
(Ah , et je suis retombé par hasard sur une lecture du « Jeanne » de Peguy par Jean Yanne, qui témoigne d’une certaine force aussi… mais c’est sans doute parce qu’il parle dans un bruyant camion. Même le minéral Paul Mercey en chiale comme un veau.)
welcome back, sir!
Bon, pour Jeanne, j’ai une résistance superficielle, c’est comme quand Dumonteil disait qu’on n’avait pas besoin d’être croyant pour apprécier un film de DeMille sur la vie de Jésus, la réussite artistique prévaut, certes, moi je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qui va arriver au héros à la fin, ça me bloque.
Il y a aussi dans la fascination pour Jeanne, de la part des cinéastes tous hommes, une fascination pour la femme qui souffre, je trouve celà douteux et coupable et bienveillant, je préfère les femmes heureuses et fières. Je ne crois pas que cette fascination crée la démarche de TOUS ces cinéastes -ne confondons pas Besson et Bresson- ayant illustré le mythe (je prends le mot « mythe » dans le sens de matrice romanesque inspirante, Jeanne ayant existé).
see you back, sir!
(euh… pour ED, on va le mettre en veilleuse, hein?)
A Denis : Merci, Denis, mais je n’étais pas parti et lisais tous les échanges. Que MB ne s’intéresse pas à Jeanne d’Arc, c’était pas possible !
A MB : Thanks, mate, mais j’ai toujours été là !
Il se trouve que je me passionne pour les apparitions mariales sans avoir la foi. D’ailleurs, ce n’est pas de les lire qui peut nous convertir. Je ne comprends pas que Jeanne d’Arc, Bernadette Soubirous ou l’histoire de Fatima de donnent pas naissance à des recherches scientifiques sérieuses et bien sûr à des films qui y porteraient un regard nouveau. On dirait qu’ il est impossible d’envisager autre chose que la religion ou une exceptionnelle force de caractère. Il y a pourtant autre chose , de manière incontestable, mais qui ne semble pas titiller les imaginations. Même la science, qui aurait du grain à moudre sur le dossier, a l’air de s’en foutre complétement.
A bientôt, peut-être !
il y a aussi dans la fascination pour Jeanne, de la part des cinéastes tous hommes, une fascination pour la femme qui souffre,
Très juste,Auguste !
Mais pas seulement eux : je côtoie souvent des Américains ;dans notre histoire de France ,deux femmes se détachent :Jeanne et Marie-Antoinette (qui a pourtant inspiré une femme directrice,et à mon humble avis ,pas pour le meilleur).
Pour le film de Cameron,je le savais;il me l’a dit .
« Pour le film de Cameron,je le savais;il me l’a dit . »
ça m’embête cette histoire, vous essaierez d’arranger le coup?
en ce qui concerne Cameron, j’adore ALIENS qui n’a d’ailleurs que peu à voir avec ALIEN, pour l’ambiance…
je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qui va arriver au héros à la fin, ça me bloque.
Jean Anouilh aussi sans doute :dans sa pièce « l’alouette » ,il fait détruire le bûcher et la montre dans sa gloire triomphante à Reims.
Et Bernard Shaw aussi puisqu’il la fait revenir dans la chambre de CHARLES VII et demander au monarque « pouvez-vous me débrûler? »
Et dans son sketch de « destins » Delannoy ne nous montre que le début de la fin ,quand Jeanne a ses moments de doute et de peur.
à Dumonteil: GB Shaw, Anouilh… à érudit érudit et demi alors…
« Pouvez-vous me débrûler? » excellent…
si Tarantino fait un Jeanne il va nous la montrer brûler Cauchon!
(au lance-flammes bien sûr!)
Il l’intitulera « Killer Jane »!
celui-là j’irai le voir, vive l’irréalité historique!
(de tte façon, le bougre a déjà tué Hitler ça l’arrêtera pas)
A MB
Pouvez-vous me débrûler? » excellent…
c’est le mot employé par GBS (« unburn »),car le film de Preminger est l’adaptation par Graham Greene -je dois faire gaffe aux noms propres si je ne veux pas une de vos piques que j’adore- de sa pièce même si on n’a jamais l’impression de voir du théâtre filmé ;Richard Widmark,méconnaissable, est un Charles VII étonnant qui joue à la marelle .
Monsieur Ballantrae ne semble pas en faire grand cas,et ses interventions sont passionnantes; Leonard Maltin le descend en quatre lignes ;seul Jacques Lourcelles le défend .Quant à « 50 ans » , il ne le mentionne que en tant que « début de Jean Seberg » …
S’il n’en reste que deux…
(je dois dire qu’étant né à Chinon ,là où Jeanne rencontra le roi, je suis partial;c’est en faisant visiter le château avec JC que j’ai appris votre impair)
A propos d’APPARITION, il me semble qu’il faut citer le très récent Giannoli, qui est passionnant.
à Dumonteil: « Pouvez-vous me débrûler? » cette scène est dans le Preminger donc… surréaliste. J’ai retrouvé ça , un rêve de ChVII au début du film la vie de Jeanne est incluse dans ce rêve si je comprends bien, curieux, « shavien » comme dirait JL.
A Pascal minette.Je pense que la foi interieure de chacun de nous n’a absolument rien à voir avec la croyance d’un dieu.N’ouvrons pas le débat ici sur les religions que je respecte et tolère mais qui sont une forme d’endoctrinement à travers le bien et le mal,dieu et le diable ou le paradis et l’enfer.Ceci fait partie des foutaises afin de nous faire oublier que nous sommes tous mortels et celà fait peur à de nombreuses personnes.
A Yves Rouxel
Parler de foutaises n’est pas la meilleure marque de respect
A Yves : Le problème que je soulevais à propos de Jeanne d’Arc portait sur la nature de ses voix. Un problème surtout pour qui a du mal avec les êtres divins, et surtout ces êtres divins là, engagés politiquement !
A Ballantrae.Malgré les lenteurs de la mise en scène et les fondus au noir qui apparaissent toutes les 20 minutes avec un petit carton précisant le lieu et le jour,le diptyque de Rivette est une oeuvre impressionnante pour la qualité visuelle des paysages,la présence lumineuse de Sandrine Bonnaire qui semble habiter de son regard et qui déclame au nom de la foi qu’elle a une mission à accomplir et qu’elle ira jusqu’au bout.Le second volet sur « Les batailles »est aussi foisonnant.Saluons le choix des acteurs et actrices ainsi que l’aridité des paysages qui donne à l’ensemble un film à redécouvrir.
Toutes proportions gardées, The third murder a eu le même rôle de révélateur du cinema de Kore Eda que Burning pour Lee Chang Dong .
Je m’explique: je restais assez distant à vrai dire de Nobody knows ( comme de Poetry) y voyant qqs moments simplement interessants mais pas matière à l’enthousiasme ressenti par bon nombre de spectateurs…comme si une dimension me restait hermetique.
Et là soudain tout est parfait, puissant, stylistiquement ciselé de manière que le réalisme est transcendé: on accède aux tréfonds d’une histoire trouée par un secret, par des mystères. La force du reel est toujours prégnante mais comme chauffée à blanc par les choix narratifs et formels.
Généralement je m’aperçois que si certaines filmo me sont évidentes d’emblée d’autres necessitent LE film qui sera LA porte d’entrée qui souvent permet de comprendre mieux ce qui a précédé. Exemple Haneke m’a fait ce tour là avec Le ruban blanc, Almodovar avec Parle avec elle. L’evidence d’un chef d’oeuvre révélateur.
A Ballantrae
C’est important ce que vous dites, vous l’exprimez en tous cas de belle façon. Il faut que je me penche sur Kore Eda.
Le personnage de Babbitt apparaît aussi dans ELMER GANTRY le film, joué par Edward Andrews, est-ce un ajout de Brooks ou est-il aussi dans le roman?
A MB
Je crois que c’est un ajout de Brooks. Son adaptation est un modèle d’intelligence et d’inspiration
à Bertrand: Exact » George Babbitt was a minor character in the film adaptation of Elmer Gantry. »
c’est en effet intelligent de l’avoir placé là bon dieu, il faut que je revoie ce film!
Voici des extraits significatifs de TRAVAIL, SALAIRE, PROFIT, documentaire de Gérard Mordillat et Bertrand Rothé, qu’il faut voir absolument.
https://www.youtube.com/watch?v=lLRBH5_TIKM&list=PLjEZOlaTX0M1tVgZmyIhyncTlznn9DVQ1&index=11
Pardon Yves Rouxel pour ce hors sujet.
A Gilles.Vous ètes évidemment pardonner car j’adore le coté mordant et grinçant des films de Mordillat.On est loin de ses premiers long métrage.Il a sut prendre un bon virage avec sa série de documentaires sur le monde du travail avec des portraits sensibles et durs à la fois.
Un Simenon que l’on ne mentionne que rarement, et qui est pourtant une très belle adaptation : La Mort de Belle (1961) d’Edouard Molinaro, (visible sur Filmo Tv) sur un scénario co-signé avec Jean Anouilh et Pierre Kast et une très belle musique de Georges Delerue. Le dérèglement psychologique du personnage principal est admirable. Il est interprété magnifiquement par Jean Dessailly (acteur ô combien Simenonien si il en est – il donne même, selon moi, quelques effluves de Simenon au sous-estimé La Peau Douce de François Truffaut), qui lui donne un mélange de force et de fragilité tout en nuances. Le film est composé de trois parties, d’abord la vie quotidienne de notre « héros » où, en quelques touches très bien senties Molinaro parvient à reconstituer tout un univers d’une respectabilité très « suisse », puis la mise en cause dans un assassinat, où chacun des pions sur l’échiquier de sa vie privée, par peur du scandale, se retourne soudain contre lui (à méditer en ces temps de moraline et de chasse aux sorcières), enfin la chute qui le mène en des abimes que lui-même ne soupçonnait sans doute pas. Et c’est l’un des grands mérites du film, de ne jamais sur-expliciter, de tenir dans l’ombre certains ressorts psychologiques ou inconscients, laissant au spectateur le soin et le plaisir de se faire, ou pas, sa propre idée. C’est un film d’une grande délicatesse, (avec une utilisation parcimonieuse et fine des flashbacks), certainement le meilleur d’Edouard Molinaro, dont la carrière fut pour le moins étrange et paradoxale (je crois que le personnage l’était aussi). Revoir aussi du même Molinaro Un Témoin dans la ville, d’après Boileau et Narcejac, très beau film d’atmosphère, avec une supeber photo d’Henri Decae, où la vie quotidienne des taxis de nuit parisiens est montrée avec beaucoup de tendresse, au son d’une inoubliable musique de Barney Wilen.
A Dixon steele.Bertrand et moi même avait déjà évoquer ce film de Molinaro sur le blog il y a trois ans maintenant.
A Dixon.Sans consulter internet ni aucun ouvrage savez vous pourquoi Bruno Cremer fut doubler dans un tv-film de la série sur »Maigret »?
Quelqu’un a-t’il vu SCANDALE de Jay Roach?
A MB.Oui j’en sors et j’ai trouver ce film en pleine actualité avec le proces Weinstein fidèle à cette histoire vrai qui se déroule au sein de la chaine foxnews qui appartient au milliardaire Rupert Murdoch campé par Malcolm mac dowell.Je retiendrais la prestation de John Lightgow qui compose un Roger Ailes répugnant,pervers et grotesque en tant que patron de la chaine.Quand à Nicole Kidman je lui reproche de plus en plus sa froideur et son manque de charisme.
A Yves Rouxel
Vous avez raison pour John Lightgow qui est répugnant à souhait mais vous avez tort pour Kidman qui a su se faire la tête de ces présentatrices de Fox news, toutes fabriquées sur le même modèle (Charlize theron est toute aussi spectaculaire). Elle a permis au film de se faire tout comme elle a aidé BIG LITTLE LIES. Froideur ? Ce que je note, c’est que la presse ne parait se souvenir que Jay Roach a réalisé TRUMBO et aussi ELECTION un telefilm assez passionnant et très bien joué sur la manière dont volera l’élection en Floride. Trois films qui témoignent d’un engagement politique et social très anti Républicain, trois films très bien joués. On peut trouver la mise en scène du dernier trop obsédée par le rythme qui ne laisse aucune respiration, qui contrôle trop la conduite du récit mais ce sont trois projets plus qu’estimables dans l’Amérique de Trump
à Bertrand: ELECTION est un film de Alexander Payne que vous avez conseillé ici, vous pensez à RECOUNT de Jay Roach que vous avez conseillé aussi et qui est excellent aussi!
Sinon c’est John Lithgow et pas Lightgow.
Merci pour vos avis à Yves et vous sur SCANDALE.
@yves absolument d’accord avec Mr Tavernier sur ce point. Je ne suis pas fan de l’actrice mais pour avoir vécu aux Etats-Unis assez longtemps, elle est une réplique parfaite de Gretchen Carlson, qui, si elle a (un peu) changé depuis, était l’une des fembots de la Fox dans la vie comme à la télé. Par contre je ne sais pas si vous avez vu Kidman dans Destroyer mais je l’ai trouvée surprenante dans le rôle.
A Bertrand.C’est vrai j’ai été un peu dur avec Nicole Kidman qui enchaine films sur films depuis une quinzaine d’années.Pour revenir à « Scandale »il mèle aussi des images de la tv américaine avec des reportages devant la trump tower ou des personnes manifestent en permanence et rien que ça c’est bien de montrer qu’il existe aux usa comme en France ou ailleurs des gens qui ne sont pas d’accord avec ces puissants hommes d’affaires,banquiers ou patrons de médias.Jay Roach décrit fort bien l’ambiance tendue au sein de la rédaction de fox news,les hommes et les femmes savaient mais ne disaient rien car ils savaient pertinemment qu’ils étaient sur un siège éjectable.A la fin du film au générique il est mentionner que Fox news à débourser des millions de dollars pour toutes ces 12 femmes qui ont été harcelés par ce gros porc de Roger Ailes.Un film qui fait du bien a voir,j’espère qu’il ouvrira les yeux des scénaristes et producteurs français car ces situations existent aussi chez nous dans tous les milieux et particulièrement le cinéma,la télévision et le bizness de la chanson.
à Y Rouxel « ces situations existent aussi chez nous dans tous les milieux et particulièrement le cinéma,la télévision et le bizness de la chanson. »
je ne crois pas, ça existe partout
Quand à Nicole Kidman je lui reproche de plus en plus sa froideur et son manque de charisme.
Moi elle m’a époustouflé dans « les autres » et stupéfié dans « dogville » ,deux oeuvres où elle portait tout le poids de deux rôles complexes ;et « hours » est impressionnant aussi .
Il lui arrive de se commettre dans des navets comme le remake des « stepford wives « ou « Grace De Monaco » ,mais du charisme elle en a à revendre .
Je n’ai pas vu le film dont vous parlez Yves.
A Dumonteil
Entièrement d’accord avec vous sur Nicole Kidman.
Je reconnais que je n’ai pas vu ses derniers films (et elle en a tourné beaucoup!), mais elle était absolument remarquable dans la série BIG LITTLE LIES, recommandée ici par Bertrand.
Et sa carrière entre 1995 (PRETE A TOUT) et 2010 (RABBIT HOLE) compte nombre d’interprétations majeures. Outre celles que vous avez citées, je retiendrai EYES WIDE SHUT, MOULIN ROUGE, FUR et BIRTH. Dans ce dernier film, la scène filmée en plan fixe à l’opéra, où elle est en proie à un trouble que le prélude de LA WALKYRIE souligne encore davantage, montre à elle seule l’immense talent de cette actrice.
J’ai du mal à trouver des comédiennes d’aujourd’hui pouvant rivaliser avec Marlène Dietrich, Greta Garbo ou Barbara Stanwyck, mais Nicole Kidman soutient à mon sens la comparaison.
A Dumonteil.Ses meilleurs films à mon avis sont « Calme blanc »qu’il a révélée au public, »Les autres »qui est une œuvre étrange qui flirte avec l’univers de Schyamalian mais aussi le dernier Kubrick avec son ex mari Tom Cruise. »Eyes with shut »est un film incompris mais il décèle des quantités de détails sur l’œuvre de Kubrick à travers quantités d’indices sur ses précédents films.Il décrit une société fait d’apparence et de rèves ou les personnages se cherchent tout en étant perdus dans leurs propres existences.Enfin « Destroyer »sorti l’an dernier est un film surfait ou Nicole Kidman incarne une vengeresse façon Bronson.
Elle a aucune pitié et a essayer de casser son image de blonde froide et glamour à la fois.
A Yves Rouxel
BIRTH, DOGVILLE ne sont pas mal non plus. Et BIG LITTLE LIES et sans doute 8 à 10 autres titres. C’est une comédienne malléable et qui se renouvelle
Merci de signaler ce film, j’irais volontiers pour John Lithgow qui est un très grand acteur (1m93). Il cabotinait génialement dans la série 3ème planète après le soleil, et chante fort bien le r^le d’un faux aristocrate anglais dans le musical « Dirty rotten scoundrels » – (le spectacle est savoureux mais souffre des mêmes défauts que les films dont il est l’adaptation : prémisses hilarants, suivis d’enlisement, aucun retournement ne peut sauver le récit). Il fait partie de ces acteurs de comédie qui font merveille quand il s’agit de camper des personnages inquiétants.
A Denis Fargeat,
John Lithgow m’a immédiatement tapé dans l’œil (pas au point de retenir son nom à l’époque)dans ALL THAT JAZZ dès sa sortie. Ce physique de nounours vaguement sournois et lubrique.
Il fait notamment un bon numéro dans le 4ème segment, réalisé par George Miller, de TWILIGHT ZONE, le film tristement célèbre pour avoir causé la mort de Vic Morrow (et de deux enfants) sur le tournage du 1er segment, réalisé par John Landis.
Calme blanc »qu’il a révélée au public, »
Après un début prometteur et une bonne performance des trois acteurs, la fin est décevante avec un effet » vendredi 13 » pour couronner le tout!
Les autres »qui est une œuvre étrange qui flirte avec l’univers de Schyamalian
plutôt celui d’Henry James de « turn of the screw » que Jack Clayton porta à l’écran sous le titre « the innocents » avec D.Kerr
Spoiler spoiler Spoiler Spoiler Spoiler Spoiler Spoiler
ce n’est pas Schyamalian qui a inventé ce genre de fin;nous l’avons évoquée à propos de « carnival of souls » de « Alice ou la dernière fugue » ,de « la rivière du hibou » et de « Jacob’s ladder » entre autres .
CALME BLANC (d’après un roman de Charles Williams) « Après un début prometteur et une bonne performance des trois acteurs, la fin est décevante avec un effet » vendredi 13 » pour couronner le tout! »
c’est surtout ou aussi que Billy Zane était agaçant dans sa performance un peu hystérique, c’est le problème des rôles de méchant qui poussent au cabotinage. N’est-ce point la dernière fois que Kidman dévoila ses… enfin son… enfin, vous voyez quoi.
Pour être sérieux, cette actrice dont je suis heureux qu’elle fasse cette unanimité sur le blog a désormais 53 ans et trente-sept ans de carrière, chapeau!
A MB à propos de Billy Zane .
Il était cependant un méchant de première classe (dans tous les deux sens du terme )dans « Titanic » ,n’est-il pas vrai?
« A MB à propos de Billy Zane .
Il était cependant un méchant de première classe (dans tous les deux sens du terme ) »
waohhh…! bravo, ça fuse je suis battu (de peu)
« dans « Titanic » ,n’est-il pas vrai? »
là je déclare forfait je n’ai pas fait l’honneur à Cameron de voir son film, il le sait d’ailleurs et voilà il est fâché depuis.
« Alain Delon Génial ». C’est la deuxième fois que je vois ces deux mots associés sous votre plume. Personnellement je n’ai jamais décelé le moindre génie chez ce natif de Sceaux qui ne doit, et vous le savez très bien, sa carrière qu’à la fascination qu’exercent les voyous sur la grande bourgeoisie. Certes Delon est très charismatique, c’est le minimum pour faire du cinéma, et le maximum qu’on puisse dire de lui c’est qu’il fut étonnant, dans LA PISCINE, dans LE PROFESSEUR, ou dans LE RETOUR DE CASANOVA, film dont on reparlera un jour. Ceci sans savoir si la direction d’acteur est intervenue dans ce qu’on voit à l’image. Je n’imagine pas un instant Deray donnant des indications de jeu à Delon. A chaque nouvelle vision de Mr KLEIN, je me dis que ce très bon film aurait pu être en effet un chef d’oeuvre s’il avait été joué par Trintignant, ou Piccoli.
a Gilles
Et dans le SAMOURAI et surtout LA VEUVE COUDERC où il n’est jamais éclipsé par Signoret. Il est également très bon dans un sketch du DIABLE ET LES 10 COMMANDEMENTS avec Darrieux. Et Deray dirigeait Delon dans la PISCINE (ce qui n’est pas le cas de DOUCEMENT LES BASSES ou dU GANG)
Et vous le trouvez exécrable dans Rocco et ses frères, dans Les Félins, dans Le Samouraï? L’argument évoqué me semble spécieux. Depardieu, natif de Châteauroux, et Robert Mitchum, natif de Bridgeport ne devraient, eux aussi, leurs carrières qu’à la fascination qu’exercent les voyous sur la grande bourgeoisie?
A Dixon Steele
Exécrable est un mot trop fort, je le trouve décevant dans ROCCO (mais pas dans le GUÉPARD ou QUELLE JOIE DE VIVRE OU PLEIN SOLEIL) et terriblement solennel dans le SAMOURAI mais là c’est la direction imposée par Melville
A Dixon.Revoyer également »Les tueurs de San francisco »qui n’est pas si mal que cela mème si Tulard a écrit que le film était rater!!!
Une anecdote rigolote circulait au sujet de ROCCO. J’ignore si elle est vraie. Visconti aurait initialement contacté Gérard Barray qui lui aurait opposé une fin de non-recevoir au prétexte qu’il n’avait jamais entendu parler de lui. Sur un coup de bol Barray aurait pu jouer Le samouraï et quelques autres rôles tenus par Delon.
A Gilles
Désolé mais cela parait un peu bidon. S’il ne le connaissait pas son agent devait le connaitre et c’est peut être l’agent qui a refusé
A D Steele
Idem pour Depardieu en effet, ou Joey Starr. Quoi que vaille leur talent il faut chercher ailleurs les raisons de leur ascension sociale.
Et que faites-vous de « plein soleil » ,des deux Visconti , des « aventuriers » ?????
A Gilles
Pour moi vous vous laissez trop influencer par l’image que vous vous faites de l’homme. En revanche, l’acteur a une filmographie quasiment sans équivalent. Vous citez trois films : désolé mais ça n’est pas objectif. Vous passez complètement sur les films que Delon a tourné pour Visconti et Melville, ce qui n’est juste pas possible. Et DEUX HOMMES DANS LA VILLE ? Et tous les Deray ? Vous rappelez-vous du dernier plan, inoubliable, de TROIS HOMMES A ABATTRE ? On ne peut pas évacuer tout ça aussi vite, désolé !
à Pierre DELON en effet Delon a un instinct de comédien qui le fait sortir de son personnage extérieur de forfanterie relative, de mégalomanie (dont il faudrait être psy pour arriver à voir en quoi elle est si réelle que ça) ou de tête à claque d’extrême-droitisme (surjouée sûrement), 3 niveaux dont je me fous. Cet instinct tient donc du génie, oui, puisque le génie ne relève pas du raisonnement mais de la spontanéité aveugle!
Nous connaissons deux choses des acteurs quand ils sont en-dehors de notre vie personnelle: leur présence à l’écran, et leur vie publique. Ma foi, leur vie publique m’intéresse peu ça me regarde pas, je tente qu’elle n’influence pas mon jugement sur ce qui se passe à l’écran, parfois je me fais avoir mais je me surveille…
A Pierre
TROIS HOMMES A ABATTRE est l’exemple de ce que le tout venant commercial français produisait de plus laid. Tout y est absolument hideux, depuis les costumes jusqu’aux décors, en passant par la lumière. Ici c’est Jean Tournier, mais on avait souvent affaire à Decaë qui dans ses dernières années n’en avait plus rien à fiche. Comparez ses films avec le tout venant commercial américain de la même période.
A Gilles
Assez exact. On peut dire la même chose des films de Belmondo sauf que Delon fait Monsieur Klein et le Professeur. Et FLIC STORY est nettement meilleur
A Gilles.Ou avez vous lu qu »Alain Delon était génial?Essayer de nous éclairer un peu puis de rester dans les films et livres mis en avant dans la chronique mensuelle de Bertrand.Sinon je vais évoquer un bon premier long métrage sur la guerre d’Algerie et sorti ce mercredi »Qu’un sang impur »avec l’impérial Olivier Gourmet.C’est courageux de la part de ce scénariste de mettre en lumière cette guerre qui à fait plus d’1 million de mort(autant du peuple algérien que des soldats français qui ont été appelés sans rien demander).Je reviendrais plus tard sur un redneck signé par John Trent « Sunday in the country »film efficace sorti à la même époque que tous ces brulots sur l’auto-défense aux usa(dirty Harry ou la série avec Bronson).Pour une fois je salut Artus films pour la restauration de la copie ainsi que le livre fort bien illustré qui accompagne le combo dvd et BR.
« Essayer de nous éclairer un peu puis de rester dans les films et livres mis en avant dans la chronique mensuelle de Bertrand.Sinon je vais évoquer un bon premier long métrage sur la guerre d’Algerie et sorti ce mercredi »
Juste hénaurme.
à Y Rouxel « Ou avez vous lu qu »Alain Delon était génial? »
dans la chronique de Bertrand, Yves, vous l’avez lue, pourtant!
à AA: fameux coup double c’est du génie!
A MB.Oui effectivement Bertrand a écrit que Delon dans »Monsieur Klein »composait un personnage à la fois froid et mysterieux.L’oeuvre de Losey dépeint une ambiance tendue ou les gens s’espionnent et pour quelques victuailles et provisions alimentaires étaient pret à dénoncer leurs voisins d’etre communiste ou juif,ou les deux à la fois.Je vais revoir »Lacombe Lucien »car j’ai lu un entretien d’Aurore Clément qui raconte que le tournage ne fut pas un long fleuve tranquille.Elle revient sur le « jeu amateur »de Pierre Blaise qui était fermier dans le tarn et garonne.C’est sa mère qui à lut dans le quotidien local que l’on cherchait des acteurs non professionnels pour un tournage dans le département.Ce pauvre Blaise a eu un destin comparable à James Dean.Après quatre films il rentra en France revoir ses parents et se tua sur une petite route non loin de la ferme familiale située à Durfort lacapelette.
à Yves Rouxel je vous cite: « .Oui effectivement Bertrand a écrit que Delon dans »Monsieur Klein »composait un personnage à la fois froid et mysterieux. »
il n' »a jamais écrit ça, du moins pas dans la chronique présente, du 14 janvier
dans celle-ci il a écrit ça:
« Et Loué soit Alain Delon d’avoir permis qu’un tel film existe, où il est, d’ailleurs, génial. »
(2ème partie « FILMS FRANCAIS »)
A Yves Rouxel
Moi en ce moment c’est le Martini Dry, mais qu’un jour sur deux.
A Gilles.Donc vous adherer au fameux »January dry »encore une connerie venue des usa ou des rosbeefs.Moi je suis dans la fete des chandelles:crèpes à la farine de sarrazin arrosé de bolets de cidres brut venu de Bretagne pays d’Alan Stivell et de Jean michel Caradec!!!
A Gilles
TROIS HOMMES A ABATTRE, hideux ? D’abord, je trouve qu’on devrait apprécier le film pour lui-même, non en le comparant au « tout venant commercial » de l’époque, ni à ce qui se faisait aux USA en même temps. Je n’ai jamais pensé que TROIS HOMMES A ABATTRE était l’égal du SOLITAIRE de Michael Mann ou de CRUISING de Friedkin – c’est évident. Ou même de FLIC STORY qui est bien meilleur.
Mais non, ce film n’est pas hideux. D’abord, je reconnais que j’ai du mal à employer un tel qualificatif pour un film. Je suis quelqu’un de positif : quand je regarde un film, quel qu’il soit, je suis bêtement content et je n’arrive pas à trouver les choses laides.
Mais ce dont je parlais, c’était du plan final, terrifiant, ou la mort survient à un moment inattendu. Le film se termine avec ce revolver qui arrive dans la bouche de Delon, et son regard plein de stupeur. Personnellement, cela m’a beaucoup frappé et j’ai trouvé que Delon jouait ça à la perfection. Je ne sais pas si le plan est photographié comme ceci ou comme cela, mais je ne connais pas beaucoup de films (« commerciaux » de surcroît) qui se terminent de manière si dure, si sèche. Tout de même !
A Pierre
Vous n’avez pas tort mais il est évident que et Delon et Belmondo dans les films qu’ils ont produit étaient à des années lumières de Eastwood.les « production values » – décors, image, conception visuelle – sont pauvres. Les poursuites disait Bernard Stora étaient souvent tournées sur le même tronçon d’autoroute en construction. Et les films font pauvres, datés par rapport aux films américains et même par rapport à certains films français contemporains Pour Belmondo presque tout l’argent passait dans son salaire. Pour Delon c’est plus une question de formatage même s’il fait de réels efforts parfois. BORSALINO est le nadir de ces années et il est devenu irregardable. La pauvreté scénaristique de la plupart des ces films saute aux yeux
A B. Tavernier
Entièrement d’accord avec vous, et d’ailleurs ces vieilleries sont aujourd’hui agrémentées de suppléments qui nous les font presque passer pour des chefs-d’oeuvres. Il y a des films à réévaluer bien sûr, mais ceux-là, pas question, même en se disant que le laid est beau et que l’amour du cinéma présidait à leur mise en chantier.
A Bertrand Tavernier et Gilles
Si je collecte les qualificatifs que j’ai lus ici sur les films policiers tournés avec Belmondo et Delon depuis 1970 (borsalino qui est cité comme le « nadir » de ces années) jusqu’au milieu des années 80, je retiens : des vieilleries cheaps, d’une effroyable pauvreté scénaristique, irregardables et hideuses. Tous. Sauf, éventuellement, FLIC STORY.
A lire tout ça, on penserait qu’il s’agirait de la filmographie de Paul Preboist ou Jean Lefebvre. Mais non, il s’agit de films réalisés par Jacques Deray, José Giovanni ou Henri Verneuil. Quand je pense que je me suis fait reprendre récemment, ici même, parce qu’en qualifiant John Carpenter de génie, je manquais de mesure !
Comme toute « série » de films (car oui, ces films ont sans doute été tournés sur des formules identiques), il y en a des bons et des moins bons. Comme pour les policiers italiens produits à la même époque, ou à Hong Kong plus tard. On est pas obligé de les rejeter « en bloc » sous prétexte que certains sont moins bons ou mauvais, non ?
@pierre j’ai dû rater le débat John Carpenter, heureusement d’ailleurs, car je vous aurai appuyé avec ferveur et avec certainement peu de délicatesse envers ses détracteurs. C’est un génie. Même Tarentino, qui ici fait (presque) l’unanimité a littéralement aspiré The Thing dans Hateful Eight. ( Je prends le risque de le faire remonter les bretelles par Mr Tavernier, mais bon, je ne serai pas le dernier)
A FF
Pas de remontage de bretelle
à FF/ »Tarentino, qui ici fait (presque) l’unanimité a littéralement aspiré The Thing dans Hateful Eight. » oui, Tarantino a reconnu ça, « littéralement » vraiment? et THE THING est un sujet original de JC, qui n’a pas aspiré le Hawks? c’est comme de dire que tel film sur le thème « boy meets girl » de 2019 a aspiré tel autre antérieur sur le même thème. Est-ce que le A STAR IS BORN de Cukor a aspiré le Wellman, oui et tant mieux étant donné les différences d’approche. Je ne vois pas ce que vous voulez dire avec ce terme sur les deux films cités au départ, est-ce péjoratif?
Si oui c’est quand même un peu gros pour remonter un cinéaste d’en descendre un autre, remarquez, plein de critiques professionnels ne s’en privent pas. Libre à vous de cacheter JC avec le tampon « génie » mais ça n’aide pas à percer un peu le cinéma de celui-ci. JC est un cinéaste agréable, dont l’une des meilleures réussites est PRINCE DES TENEBRES (que 50 ANS descend en trois mots, je les aurais réservés à IN THE MOUTH…) malgré les digressions sur Alice Cooper et sa bande et leurs aimables insectes qui diluent la ligne principale. Il y a du génie dans ce film (ce qui est différent de ce que vous disiez). ASSAUT va dans la direction qu’il a préféré abandonner, ce qui m’a déçu.
@MB vous avez raison, l’adjectif “littéralement “ ne s’applique pas ici. Je vous rejoins également sur le fait qu’il y a du génie dans ses films ( surtout les premiers) mais que tous ne sont pas géniaux. Qu’on aime le cinéma de Carpenter ou pas, on ne peux contester qu’il fut le précurseur du slasher movie avec Halloween ( sans oublier qu’il en composa la musique comme il le fit pour Escape From NY, et d’autres) Mais c’est son impact sur le cinéma indépendant qui, selon moi, fait son génie. Sa gestion des budgets, des scripts, des scènes où il suggère plus qu’il ne montre ( pour des raisons narratives ET budgétaires ) est plus une référence que jamais. ( D’ailleurs il disait lui même qu’en France il était un auteur, en Allemagne un directeur, et aux Etats-Unis un clochard ) .Quant à QT, je n’ai jamais caché mes réserves sur son approche cinématographique . Je lui reproche justement de ne pas faire de différence entre aspiration et inspiration. J’évoque souvent le lien suivant, (son interprétation n’engage que moi) https://youtu.be/pGheyJKDwrM
Même si son talent est indéniable, comme l’est celui d’un bon producteur de rap qui sait remixer des classiques pour en faire un nouveau tube, j’attends toujours de m’être trompé en espérant un Tarentino entièrement original, plutôt qu’un Réservoir Dogs/City on fire, Jackie Brown/Foxy Brown, Kill Bill/Lady Snowblood, Inglorious Bastards/Dirty Dozen ( même si curieusement je trouve que Death Proof est une forme d’ exception ) Il reste qu’il faut du génie pour faire ce que QT mais je préfère celui de Carpenter…
A FF
Bien plus qu’un avatar de FOXY BROWN, JACKIE BROWN était une adaptation fidèle et personnelle d’Elmore Leonard dont Tarentino en expert préservait l’invention des dialogues et les longues tirades
@bertrand pourtant la Jackie Burke de Léonard était blanche ( même si son changement de couleur rend le personnage plus intéressant), et QT avait supprimé des passages entiers du livre. mais Léonard disait “ Je ne m’inquiète pas de la façon dont un de mes livres est adapté. J’espère juste que c’est un bon film. « et à Tarentino : « Vous êtes cinéaste.Vous pouvez faire ce que vous voulez. »
à FF « Mais c’est son impact sur le cinéma indépendant qui, selon moi, fait son génie. Sa gestion des budgets, des scripts, des scènes où il suggère plus qu’il ne montre ( pour des raisons narratives ET budgétaires ) »
ah j’avoue que je n’avais pas envisagé cet aspect, bien vu faut que je me revoie ma copie alors!
Par contre « un Tarentino entièrement original, plutôt qu’un Réservoir Dogs/City on fire, Jackie Brown/Foxy Brown, Kill Bill/Lady Snowblood, Inglorious Bastards/Dirty Dozen »
la matrice DIRTY DOZEN c’est comme la matrice BoY meets girl, elle a généré plein de films on pourrait l’appeler la matrice 7 MERCENAIRES d’ailleurs ou plutôt 7 SAMOURAI…
Bon, perso je me moque de l’originalité du sujet sinon comment découvrir avec joie un nouveau polar dans lequel on raconte un casse qui tourne mal? à chaque fois ils réinventent! Pour Tarantino, je ne suis donc pas d’accord avec l’idée du sujet récupéré et qui en celà constituerait une faiblesse de sa part.
A ce sujet où allez-vous placer HOLLYWOOD qui n’aspire rien d’antérieur si je ne me trompe (et qui est réussi selon moi)?
@MB je vous rejoins à nouveau sur la matrice des 12 salopards qui fut usée et abusée Ad Nauseam . Et je précise que j’aime les films de QT autant qu’ils me dérangent, qu’ en fait ils me dérangent parce que je les aime, et que je les aime parce qu’ils intègrent brillamment tous les ingrédients pour ce faire. Sauf que la plupart des ingrédients ne sont pas de lui. Des matrices qui ont fait leurs preuves, la revanche violente des laissés-pour-morts, des plans « hommages « qui sont souvent des collés-copiés, sans parler de la bande son donc chaque chanson ou composition nous rappelle ce film qu’on a aimé , cette scène inoubliable. Ce sont des films qu’on est obligé d’aimer tant ils forment ce patchwork enivrant de deja-vus qui nous font du bien. Attention, il faut du génie pour que ça ne ressemble pas à un amalgame facile et bâclé, il faut aussi être amoureux du cinéma et QT a fait une carrière de monuments au cinéma. Ce qui m’embête c’est qu’il utilise quasi-systématiquement la même formule, comme s’il ne voulait prendre aucun risque de sauter dans le vide sans points de références auxquels s’attacher. J’ai trouvé Hollywood différent des autres, je vous l’accorde, quasi parfait à tous points de vue sauf pour la fin qui ressemble à une signature de violence abrupte (et qui conclu nombreux de ces films d’ailleurs), mais n’ai pas réussi à m’y intéresser autrement que d’un point de vue technique, scénario, décors, presque un documentaire hors de prix qui se regarde avec curiosité, mais jamais comme un film qui raconte une histoire. Certes c’était une tranche de vie de cet été la selon Tarentino, mais pour moi il lui manquait des ingrédients pour lui donner une âme, peut-être ceux-là même qu’il semble ne pas vouloir imaginer et qu’il cherche dans ses films cultes. J’espère que son dernier film sera absolument original, scénario, musique, aucun hommage ne cliché ni déjà-vu. Je reste persuadé qu’il a en lui une complexité dont il pourrait tirer un film exceptionnel et différent.
à FF/TARANTINO/ « Je reste persuadé qu’il a en lui une complexité dont il pourrait tirer un film exceptionnel et différent. »
c’est marrant, je dirais tout à fait ça déjà de HOLLYWOOD…
Pour le côté reprise-hommage je vois surtout les KILL BILL qui sont toujours prévisibles du début à la fin.
INGLORIOUS fait plus resortir le délicieux film de Castellari de 78 (QUEL MALEDETTO TRENO…) qui se voit avec plaisir (une sorte de pendant au sautillant et invraisemblable VON RYAN’S EXPRESS), JACKIE BROWN est une adaptation de E Leonard pas un hommage à tel ou tel film, PULP FICTION ma foi, reste original?
mais je ne connais pas tous les films que vous citez comme générateurs des siens.
A Pierre
Personne ne vous accuse d’avoir des goûts de chiottes ! La saveur des échanges est liée à la diversité des avis, mais s’indigner à la lecture de certains mots, comme vous le faites, n’est désormais plus une tendance, c’est devenu un réflexe. Outrance qui fait de nous les héritiers de ce personnage Orwellien (dans 1984) estimant trop négatif le mot « mauvais » qui décide de le remplacer par « imbon ». A l’ère où tous le monde s’aime sur Facebook et s’envoie des pouces bleus, les mots choisis pour commenter une chose aussi inoffensive qu’un film de Deray avec Delon, ont la même importance que ceux qu’on choisira pour désigner nos ennemis de classe. La dominante s’évertuant (par un travail d’ingénierie sociale très savant) à nous déposséder de notre vocabulaire, depuis le futile jusqu’aux fondamentaux de notre existence. Pas mieux pour nous retirer nos moyens d’agir. La réductio ad Hitlerum comme argument massu destiné aux « non positifs ».
Sur la relation André Gide Marc Allégret, il existe un ouvrage tout à fait intéressant intitulé LE ROMAN SECRET. Gide, qui se définissait comme un uraniste (terme que j’ai découvert en lisant ce livre) se revendiquait également pédéraste dans le sens grec du terme : l’éraste lié à l’éromène dans une optique moins hédoniste que pédagogique. Là-dessus fut basée sa relation avec Marc Allégret, lequel fut l’amant de Gide jusqu’à sa mort sans pour autant être homosexuel. C’est le récit d’une éducation, d’ailleurs plus spirituelle que sexuelle, d’un jeune bourgeois de province par une élite intellectuelle de son temps, liée de longue date à la famille Allégret. Si on s’arrête à cet énoncé on pourrait ne voir en Allégret qu’un petit arriviste décomplexé, cependant la documentation fournie par l’auteur démontre qu’il fut avant tout un passionné de la vie, n’ayant aucune ambition particulière, pas plus sociale que professionnelle, lorsqu’il devint l’amant de Gide. A travers Gide, on comprend qu’Allégret s’est construit en se nourrissant du terrestre et du spirituel, et fut comme le dit l’auteur » l’un des cinéastes français les plus cultivés, à un moment où le monde du cinéma n’est guère exigeant sur ce terrain. » Il dit plus loin que les films d’Allégret sont « jolis » terme qui convient tout à fait à ce cinéaste dont peu de gens aujourd’hui peuvent citer au moins trois films de mémoire. Les considérations de Gide sur le cinéma et la culture populaire laissent en revanche songeur : « art dégradé et dégradant » destiné à un public qui n’est pas éducable, la vulgarité du cinéma s’opposant à son élitisme esthétique. « Tout ce qui ne s’écrit pas pour l’élite est perdu » dit-il, toutefois l’auteur pointe ses contradictions en citant un texte où Gide faisait l’éloge d’ Hallelujah ! de King Vidor.
Cette « Duographie » apporte en tout cas la preuve que Gide ne fut absolument pour rien dans l’ascension d’Allégret dans le septième art, il en fut même un peu jaloux. Un texte qui pour ma part m’a donné envie de relire tout Gide. De revoir tout Allégret me sera plus difficile.
a Gilles
Merci. Je peux citer LES PETITES DU QUAI AUX FLEURS, LE VOYAGE AU CONGO, ENTRÉE DES ARTISTES et surtout FELICIE NANTEUIL. Je ne connais pas SOUS LES YEUX D’OCCIDENT
J’ai un bon souvenir d’un film anglais : BLANCHE FURY (paru d’ailleurs chez Elephant mais je ne l’ai pas).
Moi aussi j’en ai conservé un bon souvenir de visionnage d’enregistrement chez Patrick Brion.
Scénario à la E Bronte, très belle photo.Une construction étonnante aussi.
A ballante
Allégret disposait il est vrai de toute l’équipe de David Lean et de la Cineguild
à BT
« Sous les yeux d’occident » aka » Razumov » vaut surtout pour FRESNAY et JL BARRAULT ;un étudiant fait l’autruche en politique jusqu’à ce qu’il donne asile à un terroriste ;variation sur le thème du « traitre et du héros » cher à JL Borges ;la mise en scène ,assez quelconque ,comporte pourtant une scène forte :le révolutionnaire fusillé sur une affiche géante semble fixer des yeux son délateur ,image qui produit un effet hypnotique et met mal à l’aise .
En général ,et ce n’est qu’un goût personnel ,en dehors des titres que vous citez (surtout « félicie » et « entrée des artistes ») ,j’ai tendance à préférer les meilleurs de son frère (« Dédée », « manèges » « une si jolie petite plage » « les orgueilleux »)
« ce cinéaste dont peu de gens aujourd’hui peuvent citer au moins trois films de mémoire. »
pour continuer avec Allégret (Marc) (je passe sur tous les films déjà cités et ceux que je ne connais pas )
« mam’zelle nitouche « (refait par yves ) ne présente aucun intérêt
« la petite chocolatière » ne vaut guère mieux.
La première version de « Fanny » ,c’est surtout Pagnol.
« lac aux dames » est un mélo démodé ,mais pas sans charme ,et même osé( on y voit
les seins d’une blonde) ;Aumont tant décrié sur le site est le maître- nageur favori de ces dames du titre;en contre-partie,les deux Simon (Michel et Simone) sont là.
« sans famille » est une jolie version du classique de Malot ,beaucoup moins éloigné dU roman que la version moderne avec Auteuil qui souffre d’un dernier tiers semblant plaqué sur le reste;Robert Lynen (« poil de carotte » « le petit roi » ) est le meilleur Rémi que j’aie jamais vu.
« Aventure à Paris « ne démarre qu’avec l’apparition d’Arletty (il faut s’armer de patience) qui retrouve Jules Berry.
« Gribouille « : « Raimu m’a tout appris » (Michèle Morgan) leur tandem fonctionne bien ,une petite réussite.
« LA Dame de MALACA » avec Feuillère et PR Willm ; mélo exotique avec malaise en Malaisie .A peine Feuillère (mariée avec un macho qui lui interdit de se mêler de politique)est-elle montée sur le paquebot qu’elle rencontre le prince Sélim de qui elle tombe amoureuse .Deux amants pris dans la toile de la morale victorienne, avec Gabrielle Dorziat qui pratique une « charité » proche de celle de Marguerite Moreno dans « douce » .Intéressant.
« Parade en 7 nuits « est un film à sketches très original car le chien Pipo raconte son histoire (ses anciens maîtres) à ses compagnons d’infortune ; Presles,Jourdan, Roquevert,Raimu ,Andrex, Popesco,Barrault ,Carette ….sont les humains (qui ne le sont pas toujours).A découvrir.
« L’Arlésienne » bien que fidèle à Daudet (on ne fait que « l' »‘entrevoir) ,souffre d’un grave défaut : si pour Raimu ça ne pose aucun problème,ni Jourdan ni Morlay n’ont l’accent provençal !dommage car c’est un joli film .
« Julietta » réunit Marais et Dany Robin plus Jeanne Moreau dans un rôle de snob ;peu excitant.
« futures vedettes » :plutôt connu,il semble que MA ait voulu mettre à jour « entrée des artistes’ et le film intéresse plus par sa pépinière de futurs artistes que par son histoire convenue ;ce serait plutôt « sortie des artistes « ici ;on y rencontre outre BB,Jean Marais (un prof qui ne semble pas à l’aise dans le rôle), les jeunes Bedos, Y.Robert ,Marielle (fut.Mylène) Demongeot,Isabelle Pia
« l’amant de lady CHATTERLEY » : la censure impitoyable de l’époque ne permettait pas grand chose ,Darrieux est incommensurablement supérieure à Krystel ,mais..
« sois belle et tais-toi » :peu féministe,c’est un euphémisme ,le titre ,mais c’est la première fois que Delon et Belmondo jouent ensemble ,même si la vedette est Henri Vidal qui allait vite leur laisser la place.
« Un drôle de dimanche » :Bourvil et Belmondo ensemble dix ans avant « le cerveau » Arletty ,prof de théâtre ,bonne idée ,et Darrieux ensemble ;pour le reste …
« Les Parisiennes » sketch « Sophie » :Johnny HALLYDAY chante sa jolie ballade « Retiens la nuit » (écrite par Aznavour) à Catherine Deneuve .Gentil.
« le bal du comte d’Orgel » :je n’ai pas lu le roman de RADIGUET ,mais le film m’a semblé froid et décoratif .La vie luxueuse de ces privilégiés me laisse de marbre.
A Dumonteil
Et EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE où Darry Cowl faisait visiter la maison de Balzac et BB faisait un strip tease pudique
à BT
de ce film ,je ne connais que le nom ,qui est resté célèbre.
A Dumonteil
Mais vous faites partie des rares dinosaures capables de commenter plusieurs films d’un cinéaste (loin d’être le seul hélas) à avoir lentement mais sûrement glissé dans l’oubli. Allégret n’a, il est vrai, tourné aucun film qui ait durablement marqué la mémoire du public. On se souvient un peu mieux de son frère dont j’ai découvert le GERMINAL, craignant l’interprétation de Jean Sorel, et qui s’avère tenir fort bien le coup. A n’en voir qu’un, mieux vaut celui-ci que le Berri.
A Bertrand. »En effeuillant la marguerite »est une pure merveille grace à la présence d’acteurs tels Darry Cowl dans le role du frère de BB puis les scènes dans le journal »France actualités »autour du pauvre Jacques Jouanneau qui se prend plein la tronche ou la séquence avec Robert Hirsch dans le café.Oeuvre pleine de malice,de gags,d’ingéniosité dans les dialogues ainsi qu’une mise en scène bien tenu ou il n’y a aucun temps mort.Enfin la présence de Geneviève Fontan actrice mémorable comparable à Marcel Perez qui a traverser plus de 50 ans avec 200 films au compteur.Je le conseille à tous vivement,sorti chez LCJ éditions.
excusez-moi,YVES,mais ce ne serait pas plutôt GABRIELLE FONTAN ,notamment la « gouvernante » de Gabin dans « voici le temps des assassins?
à Gilles
Je ne tiens pas « germinal » pour un grand film de YA ; on ne retrouve pas le souffle du roman de Zola ,et prendre Jean Sorel là où il eût fallu Laurent Terzieff !On peut sauver le pillage de l’épicerie Maigrat.
contrairement à Marc ,certains films de Yves m’ont marqué :
« manèges » :j’ai dû le voir 5 ou 6 fois et à chaque fois le trio Signoret/Marken/Blier me sidère ;sa construction savante utilisant deux points de vue (le mari naïf et la belle-mère d ‘un cynisme inouï )en fait pour moi un des grands films noirs français des années 50.
« une si jolie petite plage » et » les orgueilleux » sont aussi des films à l’épreuve du temps ;l’un utilise la pluie incessante ,l’autre la chaleur étouffante et MA nous les fait « sentir « , comme, toutes proportions gardées ,le grand réalisateur Victor Seastrom(Sjöström) nous faisait sentir « le vent » dans un film muet!
d’autres films de MA valent aussi une vision ;je citerais « Dédée D’Anvers « , »Nez de cuir » (évoqué par Yves );à la rigueur « les miracles n’ont lieu qu’une fois « ,malgré un abus de voix off et « les démons de l’aube »,intéressant parce que Signoret a un petit rôle de tenancière de café .. »la meilleure part « malgré des moyens importants (écran large et couleurs grâce à une production américaine ,G.Philipe ) est barbant,malgré ses belles images.
Mais « la jeune folle »(Delorme, Vidal et Ronet en Irlandais) , »mam’zelle nitouche » (remake inutile de celui du frère) « méfiez-vous fillettes » » quand la femme s’en mêle » (malgré une pléiade de vedettes) , »la fille de hambourg » (si vous voulez voir Hildegarde kneff se battre dans la boue ;les clients du cabaret ont le droit de la laver après ) »chien de pique » (qui utilisant les décors naturels de la Camargue ne tient pas ses promesses)montrent qu’après trois (à mon avis)grands films -je tiens « manèges » pour un chef d’oeuvre du film noir,je le répète- ,c’est dommage qu’il ait déçu si vite!
ADumonteil D
Je serai assez d’accord sur ce choix, notamment MANÈGES tout en trouvant UNE SI JOLIE PETITE PLAGE ennuyeux à force de volontarisme dans la noirceur. Et je continue à trouver que Gérard Philippe n’est pas crédible en ivrogne, personnage qu’il surjoue. En revanche Michelle Morgan est remarquable de justesse et de retenue.L’atmosphère mexicaine est très réussie. La musique Paul Misraki est une de ses plus grandes réussites. Le problème avec Yves Allégret c’était que Sigurd est un scénariste lourd, sans mystère. On est loin de Spaak, Aurenche, Bost ou même Laroche. Vous oubliez son sketch des 7 PECHES CAPITAUX qui pour moi arrive juste après le Autant Lara (plusieurs des autres sont médiocres). Tous deux sont écrits par Aurenche et Bost et dominent le lot.
A BT
les 7 péchés capitaux
Dieu me pardonne,mais si le CAL domine le tout de la tête et des épaules(l’utilisation de la vieille chanson « le pont de Nantes (ou du Nord) » est un coup de génie),le Allégret ne m’affole pas ;je lui préfère « envie » le sketch de Rossellini d’après Colette où l’étrange physique androgyne de Andrée Debar est parfait et,là je suis en désaccord avec tout ce que j’ai lu , »gourmandise » de Carlo-Rim une paillardise qui annonce presque ce que fera PP Pasolini vingt ans plus tard .
Le mini-sketch de Lacombe qui termine le tout est la « surprise inattendue » tant prisée (et tant galvaudée) de nos jours.
Les interventions de Gérard Philipe sont bien fastidieuses.
A Bertrand.J’ai découvert »Lac aux dames »de Marc Allégret qui est une comédie romantique légère sur le fond mais fort interessante sur la lutte des classes entre un jeune architecte pauvre et sans le sou venu travailler en tant que maitre nageur et un vieux marquis narquois en la personne de Michel Simon qui s’en donne à cœur lorsque son chauffeur et valet lui annonce que la voiture a été volée.Dommage que la copie soit abimée par le temps.Voilà un film que Gaumont pourrai restauré et sons et images.
Je pinaille mais le personnage de Jean Pierre Aumont est Ingenieur , pas architecte… J’ai étudié quelques films de la période avec ce type de rôle (la vie est à nous par ex), et je me souviens bien de cette adaptation d’un roman de Vicky Baum (ecrivaine très oubliée, bien que récemment rééditée chez Phebus)
A pierrick
Vous avez tout à fait raison ;le maître-nageur AUMONT est ingénieur au chômage qui a eu la naïveté de confier les plans de son invention à un personnage louche dont il attend la réponse depuis un an.Mais il y a assez de jolies femmes autour du lac pour lui faire prendre patience ;Simone SIMON (24 ans à l’époque) joue le rôle d’une adolescente et ça passe….
La nuit du Carrefour est certainement l’un des films qui s’approche le plus et le mieux d’un des aspects de Maigret rarement mis en avant par la suite, son côté presque mediumnique. C’est en effet aussi un personnage qui arrive dans un milieu et s’en pénètre peu à peu, s’efface presque pour ressentir, laisser place aux ondes, aux intuitions qui vont le guider vers une synthèse, bien davantage qu’il ne recourt à la logique, l’analyse ou la raison. Renoir (qui n’a jamais eu une grande passion pour cette raison qui nous fait esclave, il y préférait entre autres l’intuition, les pulsions ou, comme ici, le rêve) joue très bien ce côté somnambulique, presque semi conscient dans le monde de fantômes qu’il met en scène. Cette façon de s’effacer pour mieux pouvoir s’imprégner du monde alentour, laisser infuser plutôt que se poser là, est une facette très particulière de Maigret que l’on retrouvera moins, en tout cas de façon moins talentueuse, plus tard, où l’on estimera (peut-être pour des raisons de production) qu’une personnalité forte (Harry Baur, Michel Simon, Gino Cervi) était nécessaire pour jouer le rôle du commissaire (à ce titre, Gabin, bien que remarquable, est l’antithèse absolue de cet aspect particulier).
Pour finir sur Simenon, est sorti il y a quelques mois un roman tout à fait remarquable, Une Confession, de John Wainwright, l’auteur du roman adapaté par Claude Miller pour Garde à Vue. Un auteur anglais passionnant bien oublié (et heureusement remis au goût du jour puisqu’un autre de ses romans sort prochainement) et que Simenon admirait. Admiration qui devait être réciproque puisque le personnage du notable de Garde à vue (joué par Michel Serrault), sa vie, son couple (le couloir qui sépare sa chambre de celle de sa femme) sont on ne peut plus simenonien !
Et puisqu’on en est aux conseils de lecture, je ne peux que vous recommander La disparition d’Adèle Bedeau de l’écossais Graeme Macrae Burnet, très grand Simenonien devant l’éternel (comme l’a prouvé sa table ronde à quai du polar), qui nous propose ici un roman adapté par Chabrol en 1983 avec Isabelle Huppert (ne cherchez pas, c’est une des fausses pistes du livre absolument réjouissante !). Son roman précédent, L’Accusé du Ross-Shire, m’avait d’ailleurs fait penser par bien des aspects au…Juge et l’Assassin !
A Dixon Steele
Mais Maigret peut être aussi très concret, très pesant. Il absorbe le décor, les personnages mais sa présence est forte et imprègne les lieux. Je trouve Harry bar avec son jeu en retrait, absolument génial. Son Maigret est silencieux (Duvivier coupa une scène d’interrogatoire et la remplaça par une sequence où le policier et le criminel écoutent Damia chanter dans une chambre voisine une chanson écrite par Duvivier)
Bonjour, pardonnez cette digression : quelqu’un a t-il des nouvelles du cine- club de Patrick Brion qui etait cense reprendre en janvier avec » la derniere nuit » de G.Lacombe et » gibier de potence » de R. Richebe ?. Merci d’avance pour toute info.
Sans aucune explication France télévisions a décidé de faire reprendre l’émission qu’au mois de mars pour une série de 15 séances seulement et ce jusqu’à l’été. C’est ce qui s’appelle se moquer du monde…
A propos de Maigret, il me semble que l’on aborde le sujet des adaptations presque systématiquement par le biais de la déception et que l’on se borne souvent à établir laquelle est la moins pire. J’ai un très vague souvenir de quelques épisodes de la version Jean Richard dans les années 70 et ne pense pas avoir jamais pu aller au bout d’un seul tant celle-ci respirait cette époque pompidoliennne de l’ORTF, de Jean-Pierre Gaillard que l’on retrouve à la bourse de Paris en incrustation sur image de la corbeille, du midi première de Danièle Gilbert, bref ce temps qui ne respirait plus, asphyxié sous tant de poussières… Elle faisait pâle figure face à des séries américaines telle Columbo.
La version Cremer a sans doute été diffusée après que ma télé a rejoint le trottoir après une lassitude à deux doigts de tourner à la dépression face à ce bocal changé en déversoir de programmes de plus en plus ineptes.
Quant aux versions Gabin, du moins le Delannoy, je reconnais qu’elles m’apparaissent certes pas désagréables mais pas si enthousiasmantes. J’ignore pourquoi toujours se dégage de ces adaptations ce suintement de suranné… Et m’interroge sur cette difficulté à transposer à l’écran la densité et la subtilité de l’écriture de Simenon. Et sur l’inexistence, à ma connaissance, ou de par mon ignorance, d’une adaptation de son chef d’œuvre autobiographique, Pedigree.
Concernant Kore-Eda, je n’avais pas accroché à THE THIRD MURDER, un peu dépité et désorienté, je crois, par le fait de ne pas y retrouver les thèmes auxquels il nous avait habitué. Ce n’est pas bien, je sais, mais je ne pense pas être le seul spectateur coupable d’enfermer les metteurs en scènes, étrangers surtout, étrangement, dans des cases. Je vais le revoir suite à votre note. Après les drames que vous rappelez, I wish, Nobody knows, et le superbe et désespérant Still walking, j’avais été enchanté par Our little sister, plus léger en apparence, à la limite du feel good movie, auquel on succombe, un peu honteusement.
Mais Kore-Eda, en entomologiste de la famille japonaise poursuit son observation subtile de la société nippone à travers cette adaptation d’un manga racontant la découverte d’une sœur issue d’un 2e lit par 3 autres filles, toutes partageant le même père.
La maison traditionnelle en bois qui sert de cadre à leur existence est filmée comme un personnage à part entière, perception confirmée par les dires du réalisateur qui déclara que le film ne se serait pas fait s’il n’avait repéré cette bâtisse, dernière rescapée, à Kamakura, d’une époque qui nous renvoie à nos chères et lointaines années de découvertes émerveillées des films de Mizoguchi.
Il y a une scène forte où cette sœur cadette et l’une des trois autres hurlent au vent ce qu’elles pensent de leurs mères respectives, pas du bien, et c’est beau, tragique et gai à la fois car elles exhultent et rient de ce cri qui met fin à une longue souffrance.
A DH
Mais à coté de Columbo (qui me semble très postérieur aux Maigret/Richard, il y avait plein de série banales et quelques une dont parlait Michael Rawls qui valaient plus le coup
A Bertrand,
Non, pour le coup, le Maigret de Jean Richard et Colombo sont parfaitement synchrones : le premier Maigret date de 67 et il y a eu un téléfilm sur Colombo cette année-là (même si le vrai pilote de la série date de 71, je crois, et c’était Steven Spielberg qui s’y était collé).
En effet, les années de productions consultées sur IMDB corroboreraient mes souvenirs, même s’il faudrait les comparer aux années de diffusion et rediffusions. Je n’ai pas retrouvé le commentaire de Michael Rawls.
A D.H.
Les premiers Colombo que moi j’ai vu petit, c’était début 1974 (« La Une est à vous ») mais d’après Wikipédia, pour la France, la première diffusion date de décembre 1972.
Donc Colombo / Maigret, on est effectivement dans les mêmes années.
Colombo a juste continué plus longtemps (2003!!).
le Maigret de J Richard s’est prolongé jusqu’en 90: 88 épisodes.
Laissé le 31/12 un message erroné dans un échange sur Ford, sur lequel je raccroche en refermant les mémoires d’Henry Fonda. Les cinéphiles pointus de ce blog connaissent l’anecdote, que voici si elle a échappé à quelques-uns. Sur le tournage de MISTER ROBERTS, Fonda qui avait longtemps joué le personnage sur scène, interpelle Ford au sujet de l’interprétation de son partenaire, selon lui en désaccord avec l’esprit de la pièce. La réponse de Ford après avoir écouté ses arguments fut de coller à Fonda une droite en pleine mâchoire. Réaction impensable aujourd’hui, et qui témoigne de l’absolutisme des plateaux dominés par des metteurs en scène à qui personne n’osait jamais faire la moindre remarque. « Les grands cinéastes n’étaient pas tous des dictateurs, mais les dictateurs étaient tous de grands cinéastes » peut-on aussi relever. Utile à rappeler aujourd’hui où cette espèce a complètement disparu.
Mémoires par ailleurs intéressantes à lire, quand on se rend compte que Fonda n’a jamais vécu que pour le théâtre. Sept ans sans tourner, de 1948 à 1955. Il fait à peine cas de sa filmographie, ne mentionne même pas plusieurs films importants sinon pour les relier à des moments de sa vie personnelle, aucun metteur en scène en dehors de Ford n’ayant réellement compté pour lui.
A Gilles
De toutes façons rien ne marchait dans cette adaptation. Ford ne comprenait pas la pièce ou s’en foutait et se saoulait la gueule. Entre nous, je n’ai jamais compris ce que Fonda trouvait à cette pièce d’après la version qu’en donne le film que j’ai toujours eu du mal à regarder jusqu’au bout. Cela parait être du théâtre de boulevard laborieux et Fonda a beaucoup joué de ce genre de pièces qui sont très souvent inférieures à de nombreux scénarios de film qu’il tournait de Preston Sturges à Wellman, de Hitchcock à Lang. J’ai rencontré de réalisateurs qui n’aimaient pas l’homme (Lang par exemple) le jugeant mesquin, froid, le contraire de ses personnages. Et les acteurs ne sont pas toujours les meilleurs juges même quand ils sont sublimes comme dans YOUNG MR LINCOLN et LES RAISINS DE LA COLERE
Le hasard faisant bien les choses , un ami rentrè dèfinitivement en france dèbut dècembre m ‘a laissè le coffret Maigret ,avec jean richard.
Les premiers , au milieu des annees 60 sont pas mal , voire pour certains carrèment bons.
La voix off de jean dessailly , dètaillant l ‘avancèe de l ‘enquète ou distillant les pensèes de maigret n ‘y est pas ètrangère.
De plus on peut voir tous ces èpisodes sous un oeil sociologique.
La femme est corvèable a merci. Elle fait la vaiselle , la cuisine et se tait devant les hommes.
Les hommes, qui piccolent sec. Maigret boit des calva dès le matin et continue comme ça pendant toute la journèe. Les petits bistrots ont la part belle dans plusieurs episodes et cela a un còtè reportages pas dèplaisant.
Dans les rues, les voitures ètrangères sont quasi absentes. Les allemandes et japonaises entre autres n ‘ont pas encore envahies les routes.Panhard et simca sont prèsentes et le grand luxe est « la voiture amwricaine ».
De plus il est interèssant de constater que les differentes catègories d ‘acteurs prennent du galon dans cette sèrie.
Certains qui n’ont fait que des apparitions dans maints films ou sèries TV ont quelques lignes de dialogues. D »autres qui ont la plupart du temps, ces quelques phrases courtes a dire ont un personnage plus ètoffè, et ne sont ma foi pas plus mal que bon nombre.
Et on peut enfin mettre un nom a tous ces comèdiens car leurs noms apparaissent au gènèrique.
Dans les exterieurs , le nombre de passants qui regardent la camėra , parfois en stoppant net leur marche , se demandant se qu ‘il se passe en parfois comique. On devait touner ça la plupart du temps très vite en une ou deux prises.
Au dèbut des annės 70 cela commence a se gàter.Et au milieu de la dècennie après l ‘accident de jean Richard , là cela devient parfois très mauvais.
L ‘acteur a vieilli d ‘un coup. Le visage est bouffi et inexprèssif.Parfois quand il parle, l ‘oeil droit se ferme.D ‘ailleurs il anonne plus comme un ècolier rėcitant sa leçon que comme un comèdien. On a de la peine pour lui.
Les rėalisateurs conscient du probleme font alors souvent appellent a des acteurs chevronnės pour l ‘encadrè , mais je me demande si cela est une bonne idėe , car le contraste est terrible.
J ‘ai abandonnè au debut des annèes 80 car cela devenait vraiment trop assommant.et quand on sait que la sėrie c ‘est arrètè en 1988…..
En revanche les ėpisodes avec bruno cremer sont pour certains remarquables.De la grande tèlevision française.
a henri patta
Merci de cette étude exhaustive. Il est curieux quand même que les deux séries provoquent plus de réaction que des films pourtant superbes comme LA TETE D’UN HOMME, LA NUIT DU CARREFOUR, MAIGRET TEND UN PIEGE
Maigret tend un piege, vous en avez parlè a plusieurs reprises sur ce blog.
Il est èvident que c’est lune des meilleures adaptations au cinèma de simenon.
Et les acteurs y sont formidables.Dessailly en particulier qui d ‘ailleurs apparait aussi dans un episode avec jean richard. « Maigret en vacances ».
J’ai toujours adorè ce comèdien. Sa voix mais pas seulement y est pour beaucoup.
A Bertrand.Je comprend complètement l’engouement d’Henri concernant cette série policière car il faut savoir quand mème que la plupard des familles en France ont acheter des postes durant cette décennie.La télévision pour beaucoup de ma géneration ont grandit avec « Thierry la fronde », »Belphégor », »Les globes trotteurs »bien sur nounours et bonne nuit les petits ou le petit canard Saturnin sans oublier la série « Zorro »qui à lançer la brève carrière de Guy Williams.Sans tomber dans la nostalgie en écrivant s’était mieux avant,il y a eu des émissions comme « Les dossiers de l’écran »ou « 5 colonnes à la une »qui ont révolutionner le petit écran.J’oubliais « Les raisins verts »de J.C Averty ou « Dim dam dom »réalisé par Daisy de galard.
À Bertrand Tavernier je partage l’avis de Mr Rouxel. Même si pour certains ce Maigret était le seul échappatoire télévisuel à la programmation du Dimanche, il reste un documentaire nostalgique d’une ou plusieurs époques dans lesquelles on se plaît à replonger, coupable, pour essayer de toucher du doigt nos propres contextes. Il reste que plusieurs épisodes sont très agréables à revoir. Mais sur Maigret et le corps sans tête je vous rejoins sans hésiter.
Cher Yves, engouement est un bien grand mot. Je me suis vite lassė.
Comme je l ‘ai dit , au milieu des annėes 70 la sėrie devient fastidieuse a voir. Je me suis donc concentrė sur tous les a cotès des èpisodes. L ‘intrigue qui se trainait lamentablement en laissait largement le temps.
Le plus fascinant est certainement les rues et trottoirs de Paris. Les petits magasins, les bistrots,sont innombrables alors qu’ils ont presques tous disparus depuis.
La nuit du carrefour est hélas méconnu même pour les renoiriens convaincus. On y trouve des audaces aussi étonnantes que dans des films plus commentés tels La chienne ou Partie de campagne. La photo et les cadrages, les choix narratifs, l’interprétation même certes adaptent Simenon mais l’amenent dans des zones très modernes et étranges.
On dirait que le polar est un territoire experimental pour Renoir qui n’en est jamais qu’à son 3eme parlant ( entre La chienne et Boudu).
Par moments, des plans me semblent comme échappés des avant garde du muet mais comme épurés, nets.
Certes il y a le liant d’un vrai récit mais celui-ci est comme fragmenté.
J’aime bcp ce film en fait!
A Ballantrae
Il n’y a pas une histoire de bobine perdue par Mitry qui parait invraisemblable. Et selon Merigeau, Simenon aurait déclaré à la mort de Renoir que ce dernier était ivre durant tout le tournage. Mais Simenon n’est pas fiable, il blame sans cesse les producteurs alors qu’il semble que ce soit Renoir qui ait produit le film et Duvivier qui ait choisi Harry Baur. J’ai bien peur que pour Simenon producteur rime avec juifs
Oui j’ai retrouvé ces assertions de P Merigeau. Plus prosaïquement Renoir pouvait créer des situations de confusion qui nourrissaient ou non le film final.
Je crois que c’est relire le réel que prétendre que tout est exactement volontaire. On sent un processus chaotique qui en revanche est gomme dans La chienne qui ne fut pas un tournage simple.
Le roman soyons justes n’est pas non plus d’une clarté cristalline mais l’essentiel est dans l’atmosphère étonnamment sombre, aussi proche de Bernanos que de Simenon au final.
Et dans l’invention d’un Maigret de cinéma complexe et intense.
« La NUIT DU CARREFOUR est hélas méconnu même pour les renoiriens convaincus. »
mais depuis que je suis ado, j’entends parler de ce film en bien de ci de là alors que je lis deux fois sur ce blog que c’est un film méconnu… A propos de renoiriens, Godard parle du « plus grand film français d’aventure » et Tulard (oui, je sais) le loue.
Pour le métrage perdu c’est une bobine ou trois, c’est selon.
Si plus de mystère pour le spectateur à cause de cette perte, ça pourrait bien être zéro bobine de perdue, car je comprends rien à la moitié des films d’enquêtes policières dans lesquels l’ellipse pour enfumage du spectateur est une figure de style dans les films de mystère mais j’ai pas mesuré mon QI récemment et je ne peux pas faire la différence entre ellipse voulue et entendement personnel. Ceci dit, 75′ c’est pas beaucoup pour une production de ce type. C’est un très bon film.
A MB
Merigeau pense que les obscurités et les manques sont dus à des fautes d’inattention pendant le tournage auquel s’ajoute le peu d’intérêt de Renoir pour l’intrigue. Très pragmatique ment, il note qu’une bobine égarée ne pouvait pas contenir toutes les « ellipses » disséminées dans tout le film
à Bertrand: LA NUIT/ oublié de consulter le Mérigeau c’est malin. Je me disais que 75′ était très inhabituel? Simenon: » Renoir était ivre du matin au soir »? mouais, étonnant quand même.
A Bertrand.J’ai fait plusieurs recherches en relisant les romans de Simenon ou en baladant sur internet concernant la vie du commissaire Maigret.A aucun moment on évoque le fait que le couple ont des enfants.Avez vous des renseignements la dessus.Merci à vous.
A Henri Patta
Les Maigret Jean Richard et les Maigret Bruno Cremer témoignent principalement de la différence existant entre télévision et cinéma. Esthétiquement les Cremer ne se distinguent pas d’un film destiné au grand écran. Le choix de produire un sujet se déterminant de nos jours sur d’autres critères, le public visé étant le principal. Pour ce qui est du choix de l’interprète, Richard fut le plus proche de la vision que m’en donne Simenon : un personnage dont les contours physiques laissent place à l’imaginaire du lecteur. Imaginaire que Gabin et Cremer, trop sanguins, limitent. Même problème pour adapter Tintin. Les premiers Maigret tournés par Yves Allégret notamment, résistent à l’épreuve du temps, ce qui n’est pas le cas de la dernière fournée dont l’esthétique est très laide en plus d’être servis par un comédien momifié en effet. Harry Baur dans LA TETE D’UN HOMME était sans doute le Maigret le plus fidèle à ma vision du personnage, et je crois que c’est une vision universelle. Albert Préjean dans CECILE EST MORTE est un choix improbable même si le film peut s’apprécier sur d’autres critères. On parle d’un Maigret avec Depardieu vu par Patrice Leconte. Pourquoi pas. Gilles Lellouche serait pas mal non plus.
A Gilles
Maigret pas sanguin ? Avec ce qu’il boit, les plats qu’il enfourne (civets, daubes, matelotes), c’est organiquement impossible qu’il ne soit pas sanguin. Il a d’ailleurs besoin de faire des siestes. Richard, on n’a pas l’impression qu’il peut voir la moitié des apéros et digestifs que s’envoie Maigret. Gabin si. On ne se concentre que sur la pipe
Le paradoxe est que si beaucoup s ‘accordent a dire que jean Richard n ‘est pas très bon, et vers la fin mème très mauvais, Simenon l ‘apprèciait beaucoup et en revanche detestait ce qu ‘avait fait Gabin de son personnage.
A B Tavernier
Simenon commentait son personnage en précisant sa volonté de ne pas trop lui avoir donné de détails physiques, de manière à ce que le lecteur puisse prendre sa place. Un personnage plus cérébral que charnel qui seyait davantage à Richard. Son immobilisme des dernières saisons lui donnait un côté immatériel. Avec Gabin c’est les enquêtes du commissaire Gabin, et dans les suppléments de CRIME ET CHATIMENT, un intervenant affirme que Gabin ne savait pas différencier Simenon de Dostoievski « mais alors vot’ Dosto là, qu’est ce qu’il a voulu écrire ? »
A Gilles
Ca ce sont des conneries rapportées par quelqu’un qui ne sait pas faire la différence entre des plaisanteries de plateau et le travail d’un acteur chez lui. Et ce que vous dites sur Maigret est théorique. Dans plusieurs romans, Simenon compare Maigret à un chirurgien (un raccommodeur de destinées) ou à un docteur qui sont des personnages concrets. Et au cours des années, il a changé d’avis sur les acteurs, louant Gabin sauf pour la pipe. Je le sais j’ai correspondu avec lui. Jean Richard a très peu de regard (ce qui explique sa maigre carrière au cinéma). Il est absent surtout dans toutes les dernières séries non par volonté mais par défaut
A B. Tavernier
Vous savez sûrement mieux que moi ce qui s’est passé en cuisine, mais le plat que j’ai consommé est fait à base de Gabin qui joue du Dosto exactement comme il jouait du Simenon.
Au sujet d’un film qu’il avait fait avec Delon, Alain Jessua déplorait l’influence néfaste qu’avait eu Gabin sur lui et sur Belmondo. Des acteurs qui jouent en faisant toujours appel aux mêmes effets. Un point de vue qui a la dent dure, penserez-vous, mais nous, spectateurs, n’avons rien d’autre que les films pour nous le forger.
A Gilles
1° Lampin ne dirigeait personne et laissait Gabin se diriger lui même, ce qu’il savait très bien faire mais chez Becker,Duvivier, Decoin, Granier Deferre, voire chez Verneuil, il casse le rythme, s’arrange pour mettre en valeur ses partenaires. Bien sur qu’il se repose sur ce qu’il sait et qu’on lui demandait de répéter à satiété. Ou il imposait son personnage quand il était face à un cinéaste qu’il ne respectait pas : « ni condescendance, ni paternalisme » avait il dit de son personnage de 2 Hommes dans la Ville « pas d’éclat. Un respect de l’autre » Il téléphonait à Sautet pour qu’il lui trouve un rôle qui sorte « des autoroutes trop fréquentées ». Et ce que vous dites on l’a dit de TOUS LES ACTEURS À FORTE PERSONNALITÉ de Gary Cooper à Bogart, de John Wayne à Mitchum
Merci de nous signaler cette édition d’Avec Andre Gide que je ne connaissais pas et que je vais me procurer.. sur Gide, connaissez vous les Cahiers de la Petite Dame, formidable journal tenu par une amie de Gide (leurs deux appartements communiquaient rue Vanneau)… elle raconte au jour la vie de Gide et c’est formidable
Très belle livraison Bertrand: je ne connais pas les romans de Sinclair Lewis mais vous les rendez fort attractifs d’autant plus que j’ai revu Elmer Gantry dans la belle édition sortie récemment. Ils sont commandés chez mon libraire (pas chez Amazon of course cf Loach).
Idem pour le Giono que je ne connais alors que j’adore ce romancier. Il faut revenir vers Giono comme on revient vers un lieu où on a été heureux.Il disqualifie bon nombre de ceux qu’on nous vend comme modernes avec une réinvention tranquille de la narration comme de la description, plus proche de Faulkner que d’un folklore provençal.Sa Provence est âpre et n’invite pas à la galéjade.
Bravo de citer L’arbre aux sabots pas revu depuis longtemps mais qui m’avait marqué.Olmi était un artiste discret mais pouvant recéler une force assez incroyable. Il faudrait revoir ce film là mais aussi A la poursuite de l’étoile très curieux film biblique qui croise l’inquiétude buzzatienne. Le métier des armes aussi qui n’est pas sans lien avec l’ouvrage de Giono que vous citez.Je n’ai jamais revu La légende du st buveur que j’avais trouvé très émouvant ni Longue vie à la signora trop ostentatoirement fellinien mais parfois surprenant.
Bravo enfin de dire la grandeur du Procès de Jeanne d’Arc qui eut mérité un commentaire dans Voyage…mais vous étiez tributaire de la qualité des copies.C’est un chef d’oeuvre dense qui donne à voir l’essence de l’art bressonien par son économie absolue. Revu régulièrement, il demeure l’un des chefs d’oeuvre du cinéaste contrairement à Lancelot du lac qui a par certains aspects un peu vieilli…alors que j’avais adoré, j’ai trop vu les intentions de mise en scène , ce qui n’empêche pas des fulgurances mais Le procès de Jeanne d’Arc est une fulgurance dans son intégralité!
A Rouen ,à l’historial consacré à Jeanne d’Arc ,on peut voir projetés sur le mur des extraits du film de Bresson,de l’excellent et trop peu connu Preminger , du Fleming et bien sûr cela va sans dire du Dreyer (plus d’autres et une salle avec des affiches des films sur l’héroïne,un régal de cinéphile)
« l HOMME DE LONDRES » je soutiens BT,c’est du grand Decoin ;sur les nombreux commentaires imdb sur le film de Bela Tarr ,personne ne semble le connaître !passons…
On peut se demander pourquoi ils ont gardé le nom de Londres à cette époque (1943) où il était hors de question de situer « l’assassin habite au 21″ dans cette ville comme dans le roman; »l’homme de Londres » désigne le plus parisien des Parisiens ,en l’occurence Jules Berry ;en outre les Anglais ne prononcent pas un seul mot dans leur langue maternelle et parlent français comme vous et moi,sans accent.
C’est mon seul reproche ; le décor :un port embrumé ,avec ses bouges où une chanteuse braille » l’aventure aime les ténèbres » , un ouvrier qui trime pour un salaire misérable tenté par une valise contenant 3 millions,et qui va se retrouver entrainé dans un meurtre : pour cet homme qui rêve d’offrir des vacances à sa femme et d’envoyer son fils à polytechnique -et que son beau-frère en costume cravate raille car il travaille dans une banque,un travail de « monsieur »-,c’est sortir de ce cul-de -sac lugubre portuaire ; des allusions à la Bible , plusieurs fois réitérées , un collègue lisant l’histoire sainte avant de s’endormir, des personnages positifs tels l’hôtelier qui ne réclame pas son dû,le détective qui veut aider l’homme taraudé par le remords ,la prostituée Camelia, font que dans ces ténèbres , un peu (très peu) de soleil parvient à filtrer ; ce qui différencie » l’homme de Londres » des deux films suivants « non coupable » cité plus haut et « la fille du diable »* qui rivalisent dans le désespoir ;ce qui n’enlève rien à la valeur du film de 1943 :certains disent que le film de Tarr se déroule dans une atmosphère de cauchemar; dans le pays de Decoin ,le cauchemar est partout quand il a adapté le Simenon.
*Dont on attend toujours le dvd !Et Dieu sait s’il le mérite !
A MB
Vous souvenez-vous de ce titre « fantôme » de CAL « le rouge et le blanc » sur imdb que vous m’aviez signalé?
Dans la passionnante bio de CAL -que vous avez peut-être lue- ,p 530,
on lit: »En novembre 64,CAL se rend à Moscou pour négocier avec la mosfilm ,organisme d’état du cinema soviétique afin de coproduire « Lucien Leuwen » qu’il veut intituler « le rouge et le blanc » »;le feuilleton ayant été diffusé en 1973 -avec Antonella Lualdi coincidence- les dates concordent.Mais comme la miniseries a une fiche ,l’autre est redondante.
à Dumonteil, vous êtes sûr que c’est moi? me souviens de rien du tout par rapport à ce film.
MB dit :
6 juin 2018 à 16:14
sur IMDB: LE ROUGE ET LE BLANC (1972)de Claude Autant-Lara what the hell?
la fiche est vide, d’ailleurs
Dont acte!
vous voulez que je me souvienne d’une fiche vide?
Il faudrait que Bleys fasse une mise à jour sur IMDB, s’il est patient parce qu’il faut un bout de temps pour que ça soit pris en compte
A Bertrand
Entièrement d’accord avec vous en ce qui concerne Sinclair Lewis que j’ai lu il y a 2 ou 3 ans.
Dans les films adaptés de ses romans, vous oubliez MANTRAP (d’apès LE LAC QUI REVE), réalisé en 1926 par Victor Fleming, avec Clara Bow et photographié par le tout jeune James Wong Howe.
Merci d’avoir évoqué le magnifique coffret de Broca qu’on aurait aussi bien pu titrer « de Broca-Cassel » tant celui qui était alors plus que son acteur-fétiche (car aussi son double tant ils se ressemblaient comme des jumeaux) en est l’interprète central et quel interprète !! Lorsque l’on parle d’acteur complet, d’entertainer au sens anglo-saxon, capable aussi bien de jouer la comédie que le drame, de chanter, danser et funambuler, c’est toujours à Montand que l’on se réfère et on oublie trop vite Cassel, ce qui est injuste. Cet acteur, aujourd’hui sinon oublié, du moins bien éclipsé fut un cadeau et les quatre de Broca du coffret un régal. La pépite du lot, c’est L’AMANT DE 5 JOURS avec son bouleversant quatuor CASSEL-PERIER-SEBERG-PRESLE. Ce Lubitsch triste est une merveille à laquelle il faut associer le talent et la poésie désarmante de Daniel Boulanger. La pelletée de joyaux auxquels contribua ce scénariste-dialoguiste dans les années 60 pourrait rendre bien humbles d’autres écrivains pour le cinéma nettement moins discrets…
Cassel, c’était le charme, l’élégance, la classe et un fond de mélancolie dans l’oeil qui en firent un comédien toujours fin et attachant. Il était aussi bondissant que Belmondo qui le remplaça devant la caméra de Broca avec le succès (mérité) que l’on sait mais cela contribua sans doute aussi à effacer le souvenir de ce très grand comédien qui par la suite n’eut pas peur de souvent jouer des rôles secondaires, lui qui avait tout pour tenir longtemps le haut de l’affiche (même si nombreux auraient signé pour donner la réplique à Meurisse, Signoret et Ventura dans L’ARMEE DES OMBRES). Il faut aussi le voir dans L’OURS ET LA POUPEE de Deville et surtout dans les adaptations haut-de-gamme de classiques réalisées par Marcel Bluwal pour l’ORTF et dont les DVD sont disponibles à l’INA : LE MARIAGE DE FIGARO, LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD et LA DOUBLE INCONSTANCE.
Je serais beaucoup moins enthousiaste sur LE CAVALEUR et généralement sur la filmo de Broca, passé le milieu des années 70 (même si j’avais plutôt trouvé sympa sa version du BOSSU) mais bon…
A Bertrand Tavernier
Merci pour cette nouvelle livraison. Sur Maigret, vous ne citez pas dans cette chronique ceux avec Albert Préjean, PICPUS et CECILE EST MORTE. Peut-être en avez-vous parlé dans des chroniques antérieures, mais je ne les ai pas retrouvées. Je serais très preneur de votre opinion. Merci d’avance !
A Pierre
Je croyais en avoir déjà parlé. Préjean qui est un excellent acteur campe un Maigret trop léger, privé de cette lourdeur qui fait le prix du personnage. Les films sont parfois plaisants, surtout le Tourneur mais n’ont rien à voir avec l’univers deSimenon
A Bertrand Tavernier
Oui, vous les aviez sans doute déjà évoqué et c’est sans doute moi qui n’arrive pas à utiliser le moteur de recherche du blog. Merci beaucoup en tous cas.
A Pierre
Il y a sinon une recette, un peu fastidieuse mais efficace : copier les textes du blog ( chroniques et commentaires) dans un traitement de textes, et faire la recherche dans ce document. Je crois avoir compris que plusieurs ici procèdent ainsi.
A Pierre et aux autres aussi.Avez vous vu la série anglaise sur Maigret avec l’acteur Rowan Atkinson plus connu pour son role comique de Mister Bean????
Bonjour à Bertrand et aux compagnons du forum
A Bertrand : vous affichez au sein de votre chronique les coffrets Maigret avec Jean Richard et Bruno Crémer.
Est-à dire que vous les conseillez?
A Alexandre Angel
P Les Jean Richard, c’était juste un rappel historique mais dans les Maigret Cremer, il y en a qui sont réussis
Merci Bertrand.
Effectivement la série avec Jean Richard était pataude mais pas ininteressante pour autant.On retrouver dans chaque tv-film un traitement social avec une bonne description de la profession de personnages.Puis la présence de l’adjoint de Maigret en la personne de Jean marc Eyraud avec son air décalé et toujours une réplique de retart par rapport a l’évolution de l’enquète.
Jean-Marc Eyraud, c’était dans quel épisode : » Le nantais ne sera pas réélu » ?
Non, c’était pas plutôt Marc Eyraud et la série « Les cinq dernières minutes » ?
Drôle comme ce Maigret -Jean Richard suscite les mêmes réactions chez moi, et sans doute d’autres… confusion avec les « 5 dernières minutes » ( superbe musique de Marc Leanjean) Marc Eyraud jouait Menardaud, éternel adjoint, je croise son sosie régulièrement et c’est troublant. Jean Richard malade, je ne savais pas, mais son Maigret à la fois agressif et mou donne l’impression d’avoir un ulcère à l’estomac. Mr Wikipedia dit qu’il a obtenu le rôle devant de nombreux postulants, parce que c’était un fumeur de pipe… (j’exagère à peine.)
John Simenon, le fils de Georges, a dit grand bien de Rowan Atkinson ( Nuits de France Culture, 1er juillet 2018). J’ai pu voir quelques images, premières secondes troublantes mais Rowan Atkinson n’est pas que Mr Bean, ce qui est une excellente nouvelle pour lui.
Ah, et grand merci à Bertrand pour cette encore étourdissante livraison. Il faudrait plusieurs mois pour tout explorer, mais on serait bien mesquin de s’en plaindre.
Les Maigret avec J Richard , ce n’était pas passionnant, un peu atone, toujours un peu la même musique ( dans ma mémoire ce sont de souvenirs d’enfance de jours pluvieux où on en est réduit à regarder J Richard dans Maigret à la TV…moins horrible que regarder un Derrick mais pas formidable) alors que ceux qui donnent la vedette à Cremer peuvent avoir une atmosphère singulière selon l’enquête…et le réalisateur.
Apparemment, P Leconte va faire un Maigret avec Depardieu qui avait donné un assez bon Bellamy dans le dernier Chabrol qui pouvait avoir des accents à la Simenon.
Chabrol aurait pu en faire mais il inventa un autre portrait de flic étonnant:Lavardin.
Le problème des Maigret avec Jean Richard c’est leur côté « contemporain » et plan-plan qui les rend très difficile à voir : c’est lent, la voix de Jean Richard en assommante et en plus on est dans les années 70-80 avec une photo très téléfilm » (très « Derrick »). A contrario, les films avec Bruno Cremer se passent dans les années 40-60 ce qui ajoute au charme des décors et à la photo toujours très soignée. De plus le choix des acteurs pour chaque épisode est souvent admirable. Il y a des épisodes qui se hissent à un très haut niveau pour en avoir vu une vingtaine au moins et Cremer est excellent dans ce rôle…
Quand à Rowan Atkinson et son « Maigret » anglais : pas vu…
A Damien D
Le problème avec Jean Richard, c’est son absence de regard. Or c’est l’intensité du regard qui doit caractériser Maigret. Et Richard, malade, ne pouvait pas se concentrer ni retenir son texte
A Damien D.Les Maigret avec Bruno Cremer sont soignés au niveau des décors,des costumes puis la carrure de Cremer colle à merveille au personnage.N’oublions pas comme Bertrand l’a écrit ce sont les metteurs en scène venu du cinéma notamment Pierre Granier defferre qui a dut réaliser deux ou trois tv-films.Le coffret avec l’intégrale est à recommander à tous.
à Y Rouxel/ »Les Maigret avec Bruno Cremer sont soignés au niveau des décors,des costumes puis la carrure de Cremer colle à merveille au personnage. »
tout à fait d’accord, Cremer EST Maigret, sur le reste vous avez raison aussi et à signaler à ce sujet que ces films ont étés parmi les premiers films français à bénéficier de production en Tchécoslovaquie avec un résultat excellent. Plus tard on eu le film de Barratier aussi.
ça s’appele « République fédérale tchèque et slovaque » à ce que je viens de lire
Maigret au festival « the French had a name for it » à San Francisco
le 23 février:
« cécile est morte » (Tourneur;Préjean)
« signé picpus » (Cremer; ce qui est plus insolite car ils ne passent jamais de téléfilms en général;le but de Don Malcolm semble être de montrer que le commissaire traverse allégrement les âges )
Ils continuent le 22 mars avec Simenon : »le voyageur de la Toussaint » (Daquin)
A Bertrand.Félicitations une fois de plus pour cette nouvelle fournée de livres et de dvd.Restons dans la pure tradition des comédies à l’italienne avec « Pain et chocolat »de Franco Brusati qui reste inédit chez nous en format dvd.C’est l’histoire d’un homme qui à dut quitter son pays en laissant,femme,enfants et parents pour la Suisse.Il travaille en tant que serveur dans un établissement de luxe ou l’on parle italien,allemand et français.Nino est en concurrence avec un turc afin de garder son poste et surtout son permis de séjour.L’homme commence à perdre son identité à travers des rencontres insolites qui ne manquent pas de piquant.A la fois grinçant et caustique dans le ton « Pain et chocolat »atteint des sommets onyrique plein de poésie et de malice dans les dialogues.Je garde en mémoire la scène dans les abbatoirs de poulets avec une famille qui vit dans un vieux poulaillier transformer en logis pour nains.Nino Manfredi acteur génial s’en donne à cœur joie avec ses comparses transalpins lorsqu’il se déguise en femme devant des hommes éloignés de leurs femmes et leurs familles.On revoit la délicieuse Anna Karina avec ses yeux de chat bléssé par la vie.Vivement que ce film sorte par chez nous.
A YVES ROUXEL
D’ACCORD MAIS COMMENCEZ PAR COMMENTER LES FILMS DÉCRITS DANS LA CHRONIQUE AVANT D’EN AJOUTER DES CENTAINES. La prochaine fois, j’enverrai une page blanche et vous la comploterez
Superbe lapsus !
A Edward
Merci…Completerez et non comploterez (mais le lapsus est rigolo) c’est bien sur Hélène Boucher dont on raconte la vie
A Bertrand.Quel superbe lapsus.Oui je me suis égaré une fois de plus vers un autre chemin.Désolé je vais me recentrer!!
@yvesrouxel le Maigret très amateur que je suis à cru déceler dans vos commentaires un fil conducteur certes inoffensif mais sur lequel duquel je vous remercie de bien vouloir éclairer une lanterne de projecteur :
Pourquoi vous évertuez-vous, alors que chaque livraison de Mr Tavernier porte sur au moins une dizaine de films et ouvrages,, à sortir de l’ombre, de l’oubli , ou de la fosse commune des mauvais films ( ou très moyens) a vous lancer dans les louanges d’un film systématiquement obscur qu’il vous aura fallu déceler je ne sais ou avec pour seul objectif de profiter d’une audience pour mettre en avant des hors-sujets pour la plupart sans rapport ni intérêt ? Pourquoi ne créez vous pas votre propre blog, je suis certain que vous y auriez des lecteurs, je m’y rendrais certainement parfois par curiosité en quête d’une pépite retrouvée ?
A FF
Merci pour votre défense mais il arrive que Yves Rouxel déniche un film qui vaut le coup. Cela dit je pense qu’il faudrait commencer par parler des films et des livres mentionnés pour dire ce qu’ils évoquent
A Bertrand.Merci pour votre défense.Il est vrai qu’il m’arrive de prendre des chemins de traverse comme chante Francis Cabrel.Je vous laisse car je vais revoir un western de Fregonese que j’affectionne beaucoup c’est »La pampa sauvage ».Mais chut on en parlera plus tard.
A Bertrand & Yves il n’y avait dans mes propos aucune défense ni attaque, ni même d’ironie ( un peu peut-être) mais c’est justement parce que Mr Rouxel déniche (parfois) hors-sujet (souvent) des pépites que j’abordais la question de son (futur) blog.
« Horizons sans fin » est effectivement un film d’aviation très poignant et réalisé par Jean Dréville avec un soin hors norme, tout est parfait, du casting au découpage, à découvrir. Pour les amateurs d’aviation française au cinéma, il faut également découvrir « les Bleus du ciel », le deuxième film d’Henri Decoin tourné chez Farman à l’aérodrome de Toussus, on y voit la pionnière Maryse Hilsz.
Pierre Renoir dans le rôle de Maigret dans « la Nuit du carrefour » est l’acteur idéal pour démarrer la carrière de l’inspecteur sur grand écran (oublions « Chien jaune » réalisé la même année, Abel Torride est catastrophique). Il y a un Maigret que je n’ai malheureusement jamais vu, c’est Michel Simon dans « Brelan d’as » d’Henri Verneuil, film qui semble rester inédit. Que nous réserve Michel Simon dans le rôle de Maigret ? Je ne pense pas pouvoir être déçu par ce grand acteur qui a joué dans des dizaines de pépites parfois oubliées.
Pour en revenir à Maigret par Michel Simon dans « Brelan d’as » (d’Henri Verneuil en 1952), Simenon dit :
« le vrai Maigret, c’est Michel Simon, comme lui Maigret doit impressionner par sa stature… Je dis quelque part qu’il se gonfle pour faire croque-mitaine… C’est ça!… C’était d’autant plus difficile qu’il n’a aucune véritable scène de rebondissement, mis à part ses dialogues avec l’enfant. Et là, il pouvait tomber dans un sacré panneau : jouer « papa gâteau ». Rien de tout ça : il joue par l’intérieur. Et puis cette façon qu’il a, lui, monstre sacré de « fonctionnariser » sa silhouette!… Et puis Michel « sent » mes bouquins comme il sent ses rôles. Il a tourné « Panique » autrefois et doit faire depuis longtemps « Le bourgmestre de Furnes ». Je suis d’autant plus impatient aujourd’hui de le voir tourner un long métrage d’une aventure de Maigret. C’est lui qui a permis à Verneuil de ne pas couper les scènes que l’on supprime d’habitude dans les adaptations cinématographiques. On les craint ennuyeuses parce qu' »il ne se passe rien »… Avec lui, de toute façon, elles ne le sont pas et permettent au metteur en scène de préparer, en réaction, le tempo de la fin… » (dans « Michel Simon » par Claude Gauteur, citation de A Jean Carlier, « Combat », 20-10-1952).
Mais que vaut donc vraiment cet invisible « Brelan d’as »?
A Jacques Maltais
Selon Verneuil lui même, le seul sketch réussi est celui avec Simon. Il détestait les deux autres
» …LA NUIT DU CARREFOUR, nébuleuse mais passionnant adaptation de Jean Renoir ». Content de lire enfin un commentaire positif sur ce Renoir souvent maltraité mais que j’avais beaucoup aimé lors de sa découverte voici quelques années au Cinéma de minuit.
Au sujet de » Horizons sans fin « , l’aviatrice doit plutôt être Hélène Boucher. Vanel est formidable partout mais oui, en particulier dans tous les Dréville : Les affaires sont les affaires, les Roquevillard, La ferme du pendu …
Vanel était aussi dans l’extraordinaire Le ciel est à vous de Grémillon qui évoquait aussi d’une certaine façon la figure d’Helene Boucher (le personnage de Madeleine Renaud)
Oui, bien sûr. Un des plus beaux Grémillon. On attend d’ailleurs une édition car à ce jour, on en est toujours à la VHS sortie il y a 20 ou 25 ans (même si on a pu voir le film autrement)
A kiemavel
TF1 est en train de le restaurer
Merveilleux, « le Ciel est à vous » enfin restauré, peut-être « Gardiens de phare » de Grémillon un jour ?
Merci d’avoir évoqué « la Vie de plaisir », portrait au vitriol de l’aristocratie réalisé par Albert Valentin. A découvrir ou revoir après avoir vu ou revu du même Valentin « l’Entraîneuse » et « Marie Martine » (ah cette séquence avec Saturnin Fabre).
Oui, cela fait plaisir que des films de qualité française soient enfin disponibles, en espérant d’autres titres toujours oubliés.
« La nuit du carrefour » de 1932 est un film qui innove à plus d’un titre. Il s’agit d’un des rares films criminel de Renoir et du premier grand rôle de Pierre Renoir dans la première apparition du Commissaire Maigret à l’écran. Autre fait marquant, Renoir a tourné à l’Auberge de la Croix Verte à Attainville, commune du Val d’Oise. Voici ce qu’en dit sur la toile Bernard Raux dans « Petite histoire de la RN et de la Croix Verte » :
« Cette auberge fut aussi le théâtre en 1829 d’un dou-
ble meurtre dans des conditions particulièrement
atroces et sordides avec l’assassinat d’un jeune cou-
ple de 25 et 16 ans qui avaient repris l’affaire et tout
cela pour quelques couverts en argent. L’affaire fit
grand bruit à l’époque. Le mari était natif d’Attainville
et son épouse de Montsoult, fille d’un plâtrier Pierre
François DURU. Les assassins furent repris dans les
années qui suivirent et guillotinés. Ce fait divers ins-
pira un film de Jean Renoir « la Nuit du carrefour »
tourné en 1932 et un roman de Georges Simenon
avec le Commissaire Maigret, le nom d’Attainville
étant devenu Arrainville pour éviter des rapproche-
ments trop gênants avec la réalité des lieux et des
faits qui s’y produisirent. »
Il y avait eu une formidable rétrospective Luigi Zampa en 2016 à la Cinémathèque Française (j’avais fait des compte-rendus dans le forum de dvdclassik). Carrière forcément inégale mais assez passionnante et en effet étrangement méconnue. « Les Coupables » est clairement l’une de ses grandes réussites.
En France, on trouve aussi en DVD le génial « il vigile » avec Sordi.
Toujours chez Gallmeister, on trouve aussi « Lune Comanche », un autre opus de la saga Lonesome Dove, qui se déroule après les événements de La marche du mort avec Gus et Woodrow en Texas Rangers toujours aux prises avec Buffalo Call, avec toujours une galerie de nouveaux personnages étonnants comme leur capitaine fantasque qui se révèle de plus en plus fascinant au fil des pages.
Ravi que mon bonus sur Le Cavaleur vous ait plu. La rencontre avec Jean Rochefort fut un grand moment pour moi. Je me souviens très bien du premier contact au téléphone. Il avait accepté tout de suite de parler de ce film qui lui tenait à cœur, autant qu’à Philippe de Broca.