Adieu Bertrand
26 mars 2021 par Bertrand Tavernier - DVD
Bertrand Tavernier nous a quittés le 25 mars 2021. C’est avec une immense tristesse que nous publions donc ce dernier billet sur ce blog qu’il chérissait tant et pour lequel il ne manquait jamais d’idées et d’énergie, qu’il alimentait avec régularité et générosité depuis son lancement en mai 2005.
Nous vous remercions pour votre fidélité et votre engagement sur cet espace dont il modérait lui-même les très nombreux commentaires pour laisser libre cours à de passionnantes et passionnées discussions, avec vous toutes et tous, habitué(e)s et cinéphiles curieux/ses.
Pour saluer sa mémoire, nous vous invitons à lire sur le site de la SACD les hommages que lui rendent plusieurs autrices et auteurs qui l’ont côtoyé : https://bit.ly/2Pwu0H5
Et à lire ci-dessous son dernier billet. Il nous avait demandé de le publier maintenant. Nous respectons sa volonté. Et nous modèrerons les commentaires à sa place.
[mise à jour du 02 avril ] Merci à tous pour vos messages en commentaires. Vous êtes nombreux à vous inquiéter de la pérennité de ce blog. Rassurez-vous, il est pour nous inenvisageable que cette somme de savoir et de partage cesse de vous être accessible. Nous réfléchissons à tous les moyens d’en conserver le contenu, de le mettre à disposition et de le faire perdurer pour les lecteurs.
Amicalement,
L’équipe du blog
LIVRES
CHÈRE JODIE de Clovis Goux
J’avais loué ici du même auteur LA DISPARITION DE KAREN CARPENTER que m’avait fait découvrir Bertrand Burgalat. Karen et son frère Richard avaient accumulé les tubes avec des chansons réactionnaires, vendant plus de 100 millions de disques. Mais derrière ce succès, se cachait une tragédie que Clovis Goux nous révélait avec un grand talent, autopsiant le monde du show business. Il récidive avec l’extraordinaire CHÈRE JODIE, l’incroyable histoire de John Hinckley Jr, fils à papa grassouillet qui se gave de junk food (ce qu’il mange fait dresser les cheveux sur la tête) et développe une passion pour Jodie Foster, collectionnant ses photos, ses interviews, voyant une dizaine de fois chacun de ses films. Il l’a découverte dans TAXI DRIVER et s’identifie au chauffeur de taxi justicier, Travis Bickle incarné par Robert de Niro. Sauf qu’il est aussi mou, aussi maladroit que Bikle est précis et efficace. Sa mère lui passe tous ses caprices, ignore toutes les règles que tente d’instaurer son mari, souvent absent. Ce jeune homme très gras, très blanc, qui ressemble selon ses dires à un muffin, rêve de devenir une rock star comme son idole John Lennon (sauf qu’il admire aussi Hitler) alors qu’il est totalement dépourvu de talent. Quand ce dernier est assassiné, Hinckley, exaspéré par les silences de Jodie décide de tirer sur le Président Reagan et le ratera. Déclaré irresponsable, il sera enfermé dans un asile jusqu’en 2016. Clovis Goux nous révèle les dessous les plus noirs, les plus glauques de l’Amérique, une Amérique sans conscience ni repère, l’Amérique du mal. Il entrecoupe son récit à l’écriture dense de chapitres brefs et effrayants consacrés à divers tueurs en série qui commettent des meurtres aussi gratuits qu’atroces. Passionnant et terrifiant.
J’ai déjà loué AVENTURES de John Boorman (Marest) et j’en ai profité pour revoir LE POINT DE NON RETOUR, toujours aussi flamboyant avec une utilisation des couleurs et de l’espace qui me laissent hyper admiratifs et LA FORÊT D’ÉMERAUDE dont l’audace, l’invention visuelle laissent pantois. Et aussi le regard porté sur les indigènes si différent de celui qu’on trouve dans de multiples films américains, à commencer par l’utilisation des langues. Léger bémol, Powers Boothe mérite à deux ou trois reprises les reproches que décerne Pascal Minette à Mason. Il a tendance à surexpliquer et forcer son jeu, ce qui affaiblit le personnage, le rend trop visiblement antipathique alors que Charley Boorman est confondant de grâce, de naturel. La conclusion de ce film si en avance (l’utilisation des drogues hallucinogènes héritées de celles qu’on voit dans le film pour guérir, réveiller les souvenirs, fleurit maintenant de manière microdosée à Hollywood).
Essayez, s’il vous plait (je m’adresse en premier à Ballantrae mais les autres doivent suivre) de découvrir Gabrielle Roy, cette romancière du Manitoba dont il FAUT lire : LA DÉTRESSE ET L’ENCHANTEMENT et FRAGILES LUMIÈRES DE LA TERRE qui contient une série de descriptions chaleureuses et incisives sur les différentes sectes, ethnies qui sont venues se réfugier au Manitoba et au Canada : les Mennonites, les Huttérites, les Ukrainiens, les deux recueils de nouvelles qui contiennent des trésors : LA ROUTE D’ALTAMONT, UN JARDIN AU BOUT DU MONDE. BONHEUR D’OCCASION, LA PETITE POULE D’EAU sont des romans forts, lyriques. Le second retrace avec émotion le sort des Canadiens venus se battre en France en 1917. Deux citations : « Ce bruit de soupir, d’inquiétudes que fait le temps qui passe » et « La mort du présent n’est rien ; c’est la perte de l’avenir en soi qui est déchirante ». Du Manitoba où elle fut institutrice (lire CES ENFANTS DE MA VIE), elle écrivait que l’espace et le ciel sont si immenses que la vue d’un oiseau peut vous briser le coeur : https://citations.ouest-france.fr/citation-gabrielle-roy/mort-present-rien-perte-avenir-18751.html
Disparition de Michel Le Bris dont j’avais loué plusieurs fois le merveilleux KONG et son dernier essai POUR L’AMOUR DES LIVRES, si utile, si revigorant en ces temps d’ignorance et de dictature du présent. Ne pas oublier que Le Bris parvint à rétablir le texte original de très nombreux ouvrages de Robert Louis Stevenson, qu’il publia ses essais magnifiques, sa correspondance avec Henry James, deux recueils de nouvelles et qu’il nous fit connaître MOONFLEET, le roman qui inspira à Lange LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEET, adapté avec une désinvolture étonnante. Jeremy Fox n’existe pratiquement pas dans le livre. On doit aussi à Michel le festival Étonnants Voyageurs que je ne manquais pour rien au monde. C’était un ami cher qui laisse un vide immense.
Je relis avec beaucoup de plaisir les romans de Donald Westlake, le cinglant KAWA, HISTOIRE D’ESCROQUERIE CHEZ AMIN DADA, PIERRE QUI ROULE devenu au cinéma THE HOT ROCK, DÉGÂTS DES EAUX… Et ceux d’Elmore Leonard au dialogue si inventif, si incisif et si cocasse : INCONNU 89 et ZIG ZAG MOVIE sont de petites merveilles. Westlake écrivit l’une des meilleures adaptations de Jim Thompson, LES ARNAQUEURS si bien filmé par Stephen Frears et dans les bonus, il déclare que le premier film qui sut saisir l’âme de Thompson était le (je m’excuse) génial COUP DE TORCHON et cette âme était gallique (gauloise ?).
Relu aussi une des trilogies de Manuel Vasquez Montalban (le Seuil – 3 romans MEURTRE AU COMITÉ CENTRAL, TATOUAGES, LES MERS DU SUD) avec le détective gastronome (ses recette font saliver) Pepe Carvalho, ex-trotskiste anarchiste, ayant un moment travaillé avec la CIA, qui brûle les livres de sa bibliothèque en se confrontant aux problèmes sociaux et politiques de l’Espagne post-franquiste.
CINÉMA
Je voudrais commencer par dire tout le bien que je pense du TEMPS DES NABABS de Florence Strauss sur les producteurs français d’avant la télévision, de son père Jacques Eric, lié aux frères Hakim, d’Alexandre Mnouchkine à Serge Silberman en passant par Raymond Danon et Albina du Bois Rouvray. Il faut entendre Jean-Claude Carrière (j’en profite pour le saluer) parler des producteurs avec une verve éblouissante, racontant comment Deutchmeister (LA TRAVERSÉE DE PARIS, LE ROUGE ET LE NOIR) après lui avoir demandé de lire l’adaptation de ROBINSON CRUSOË qu’il lui avait commandé (il faisait partie des producteur qui exigeait qu’on leur lise) le questionne anxieusement : « Mais Jean-Claude, vous ne trouvez pas que Robinson, il est un peu seul ». Et quand Jean-Claude lui objectait qu’une de ses suggestions n’était pas cartésienne, lançait tout de go : « Cartès ? Qui connaît Cartès aujourd’hui ? » Il trace un portrait haut en couleur de Serge Silberman, producteur de tous les Buñuel postérieurs au JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE, qui vont de BELLE DE JOUR, des CHARMES DISCRETS DE LA BOURGEOISIE à la VOIE LACTÉE en passant par TRISTANA et LE FANTÔME DE LA LIBERTÉ. Toutes ses œuvres qui continuent un manifeste de Défense de la liberté. Claude Piéplu vient soudainement interrompre la narration en nous présentant un sous officier : « le Sergent a une rêve très intéressant à vous raconter » et hop, on coupe sur le rêve. L’entendre évoquer comment sont nés ces chefs d’œuvre est un régal. L’évocation de Mnouchkine, jamais plus heureux que quant il y avait des problèmes à résoudre dans l’urgence, si loyal dans ses rapports avec ses metteurs en scène, de Christian Jaque à Philippe de Broca, est des plus émouvantes et j’ai même appris des détails passionnants sur la vie de Raymond Danon qui a un peu tendance à zapper ceux qui lui apportent des projets comme Girard et Jean Bolvary qui sont allés le trouver avec le package Sautet, Dabadie, Guimard pour les CHOSES DE LA VIE et MAX ET LES FERRAILLEURS. Mais il évoque de manière touchante le lien d’amitié qui l’unissait à Romy Schneider, produisant la PASSANTE DU SANS SOUCI sans l’assurer.
HUSTON
Dans les films de John Huston, j’avais oublié de mentionner L’HONNEUR DES PRIZZI qu’adorait Jean-Pierre Melville, œuvre colérique s’en prenant de front à la mythologie élaborée autour de la Mafia, décrite ici comme un monde où triomphe la corruption, le machisme, le mensonge, la vulgarité la plus crasse. Tout ce que selon certains intervenants dans ce blog, on accole sous des dehors luxueux aux films de Coppola. A mon avis Huston s’en prend surtout au premier volet. Mais je passais aussi sous silence les recherches formelles de MOULIN ROUGE, revu dans une copie restaurée, qui restent éblouissantes. La photo géniale d’Oswald Morris a trente ans d’avance sur celle des films français contemporains, notamment dans l’utilisation des sources de lumière, des zones d’ombre. Et en regard des autres biographies de l’époque, le film de Huston reste d’une dureté de ton confondante.
COMÉDIES MUSICALES
J’ai revu récemment un certain nombre de comédies musicales dont GIVE A GIRL A BREAK, qui est un pur délice. Partant d’un argument ultra classique (3 candidates désirent le même rôle), Stanley Donen dont c’est la première mise en scène en solo, respecte en apparence ce classicisme tout en le renouvelant de l’intérieur par le biais d’une chorégraphie moderne, intimiste, généralement des numéros à deux, le plus souvent sur une musique jazzy, dont le chef d’œuvre est sans doute la merveilleuse danse sur une terrasse entre Bob Fosse et Debbie Reynolds qui jette toutes les bases du musical moderne. Le premier numéro de Marge et Gower Champion est tout aussi euphorisant et les pitreries de Kurt Kaznar sont amusantes Voilà une œuvre revigorante, stimulante.
KISS ME KATE est l’une des très rares comédies musicales qui lors de son adaptation au cinéma ait conservé toutes les chansons écrites par Cole Porter et qui sont toutes des merveilles tant en ce qui concerne la partition très variée, très inventive que les lyrics. Il s’agit là de variations très astucieuses autour d’une représentation de la MÉGÈRE APPRIVOISÉE dont les comédiens reproduisent quand ils la jouent sur scène, les quiproquos, les disputes, les ruptures de la pièce originale dans une astucieuse construction gigogne. Quelques lyrics ont été expurgés dans le film (allusion au Kinsey Report) étant donné la pruderie de la MGM et de la Censure. Plusieurs sont devenues des standards de jazz (je pense à « So In Love » par Milt Jackson). L’une des plus savoureuses est sans conteste « Brush up your Shakespeare », variation hilarante sur les titres, les vers des pièces shakespeariennes chantées par James Whitmore et Keennan Wynn qui jouent les deux mafiosi en charge de récupérer l’argent que doit le promoteur de la pièce. George Sidney a même rajouté un titre qui avait été coupé à Broadway, la version du très rythmé « Too Darn Hot » superbement chantée par Ann Miller. Tous les numéros avec Miller sont exceptionnels qu’elle danse avec Tommy Rall ou dans « Tom Dick and Harry », autre triomphe jazzistique de Porter avec Bobby Van, Rall et Fosse. Même si Hermes Pan est crédité pour la danse très sensuelle entre Carol Haney et Bob Fosse sur « From This Moment On », elle fut en fait chorégraphiée par Fosse qui exécute un incroyable salto arrière. C’est à partir de ce film qu’on le remarqua. Les costumes sont parfois submergées par une surabondance de couleurs kitsch mais les décors, souvent très beaux, évoquent les toiles de Chirico. Leur quasi abstraction met en valeur les prouesses chorégraphique de Tommy Rall, Bob Fosse.
Je n’avais jamais vu THE KING AND I, l’une des comédies musicales favorites de Jane Birkin, étant un peu refroidi par les mises en scène impersonnelles de Walter Lang. Mais là, il bénéficie d’une chorégraphie de Jérôme Robbins et de l’apport considérable du chef opérateur Leon Shamroy qui transforme chaque tableau en un univers monochrome extrêmement plaisant. Déborah Kerr est délicieuse et Yul Brynner tout à fait plaisant en monarque tyrannique cherchant à s’occidentaliser.
Le sujet et les dialogues de THE AFFAIR OF DOBBIE GILLIS de Don Weis ne volent pas très haut, recyclant avec lourdeur un grand nombre de clichés qui donnent une image assez consternante de l’Université et de ce que l’on y enseigne. Mais le film est sauvé par ses interprètes qui tous, Bobby Van, Bob Fosse, Debbie Reynolds, débordent d’énergie et d’invention. On y entend plusieurs fois « All I Do is Dream of you » qu’on entendait dans CHANTON SOUS LA PLUIE et qui est repris dans une version délicieuse, sur un tempo de ballade par Bobby Van, la révélation du film qui le chante avec Debbie Reynolds tout en jouant de l’ukulélé dans un canoë. Cette composition d’Arthur Freed et Nacio Herb Brown est chantée plusieurs fois tout au long de l’histoire. Bobby Van triomphe dans « I am thru with Love ». Tout compte fait une plaisante surprise si on oublie le sujet.
J’ai enfin pu revoir en zone 1 LES AVENTURES DE HADJI BABA, toujours de Don Weis, un de ces contes orientaux dont raffolait le producteur Walter Wanger (« tits and sand »). Avec le scénariste Richard Collins, un des tenant de la ligne la plus dure, la plus dogmatique dans le Parti Communiste Américain (il sermonna violemment Albert Maltz et Polonsky entre autres) avant de devenir un mouchard, ils conçoivent un scénario détendu, moqueur (tongue in cheek) qui faillit devenir un projet de George Cukor. On retrouve au générique deux des concepteurs visuels les plus importants d’UNE ETOILE EST NÉE et de l’œuvre de Cukor en général, Gene Allen et George Hoyningen-Huene que l’on doit davantage créditer du raffinement visuel du film que le chef opérateur très ordinaire qu’est Harold Lipstein. Le pré-générique de la VF dont nous connaissions les dialogues par cœur se terminaient par : « J’exerce peut être le métier de barbier mais j’ai les désirs d’un prince » avant que d’enchainer sur une « complainte perse » (sic) chantée par Nat King Cole sur une musique de Dimitri Tiomkin que nous connaissions aussi par cœur. Ceci à l’attention de Pascal Minette. La version originale fut réclamée pendant des années sur le cahier du studio Parnasse par les néo-macmahonniens et Jean-Louis Cheray finit par écrire : « Cessez vos gamineries. » Le film ne manque pas de charme surtout quand il oppose Elaine Stewart, princesse capricieuse et gâtée et cruelle et John Derek plus à l’aise avec ce personnage en carton pâte qu’en héros de Nicholas Ray. Leurs affrontements qui se transforment en scène d’amour quand ils sont attachés par les Amazones ne manque ni de piquant, ni d’audace. Par ailleurs, Richard Collins écrivit le scénario des RÉVOLTÉS DE LA CELLULE 11 inspiré par la peine de prison que dut subir Wanger pour avoir tiré sur l’amant de Joan Bennett, Jennings Lang, futur dirigeant d’Universal qui finança MADIGAN, PLAY MISTY FOR ME, WILLIE BOY, LES PROIES, CHARLEY WARRICK, AIRPORT et plusieurs films catastrophe que vient de ressortir Sidonis en Blu-ray.
FILMS ITALIENS
Artus vient de sortir dans une copie magnifiquement restaurée, LES CENT CAVALIERS de mon grand ami Vittorio Cottafavi et cette nouvelle vision m’a comblée. Cette épopée prosaïque, aux multiples changements de ton, se déroule pendant l’An Mil et oppose les Maures, les Chrétiens et chez ces derniers, les propriétaires la plupart avides et impitoyables, les paysans, les brigands, les femmes. Quelle splendide utilisation de l’espace, des couleurs avec le bleu des Maures tranchant sur les costumes bigarrés des Chrétiens. Quelle originalité dans le ton adopté où l’on sent en effet l’influence de Brecht lors de la scène d’ouverture où un peintre qui termine une fresque interpelle un interlocuteur invisible, le public. Le procédé est repris de manière drolatique dans la conclusion. Deux moments coupés dans les copies précédentes. Je n’avais jamais oublié un plan où l’on voyait s’approcher un cavalier suivi peut-être de deux ou trois autres. Tout à coup, il se déployaient en une ligne horizontale et on découvrait qu’ils étaient beaucoup plus nombreux, effet saisissant. La mémoire jouant parfois des tours, je pensais qu’il s’agissait des cavaliers Maures mais c’étaient en fait les Chrétiens. Extraordinaire séquence de bataille qui vire au noir et blanc pour que l’on identifie moins les camps respectifs (sur le net un crétin pense que c’est une erreur technique ou dû au faible budget, deux contresens). Les protagonistes meurent dans l’anonymat comme dans Shakespeare et l’on s’attarde seulement sur la mort des deux chefs : le sheikh qui marche en sentant la mort l’envahir, plan sublime ; Arnoldo Foa, le père du héros qui se relève en demandant si on a gagné, trouve qu’il fait sombre et dit « Mais je meurs, je meurs », passage que que j’ai revu trois fois de suite. Bon bonus de François de la Bretèque surtout quand il analyse le contexte historique de l’époque et la vision qu’en a Cottafavi. Plus discutable quand il met dans le même sac Freda, Bava et Cottafavi. Ce dernier voulait faire des films néoréalistes mais fut exclu du mouvement du fait que la FLAMME QUI NE S’ÉTEINT PAS exaltait le courage d’un carabinier. C’était un fait authentique que 60 ou 70 critiques bornés, staliniens refusèrent de prendre en compte alors que Cottafavi était plutôt marxiste modéré et pour vivre il dut se rabattre sur le mélodrame et le film de cape et d’épée avec de vraies réussites signalées dans ce blog : FILLE D’AMOUR (en VO chez René Château), MILADY ET LES MOUSQUETAIRES. Freda au contraire haïssait le néoréalisme et ne voulait se plonger que dans le film d’aventures ou le mélodrame. Bava lui débuta quand il n’était plus question du néoréalisme. D’autre part, de la Bretèque oublie qu’avant moi, Truffaut défendit FILLE D’AMOUR, que contrairement à ce qu’il dit les Cahiers publièrent un éloge des LÉGIONS DE CLÉOPÂTRE et que le rôle des néo-macmahonniens, Lourcelles, Mourlet a été prépondérant. La première revue à se passionner pour Cottafavi est Présence du cinéma avec le célèbre article Du côté de Racine.
Parmi les grands cinéastes italiens, Alberto Lattuada est l’un des plus méconnus. On devrait ajouter une méconnaissance à éclipse car durant les années 50 plusieurs de ses réalisations furent louées par la critique, je pense à SANS PITIÉ, invisible depuis longtemps, au BANDIT qui a été heureusement réédité où néoréalisme et film noir coexistaient dans un mélange assez détonant. J’avais ici même défendu MAFIOSO, chef d’œuvre décapant traité dans un style dépouillé, sec, sans éclats lyriques (on pense à un conte moral du XVIIIème) sur les pratiques de la Mafia qui transbahute un contremaitre sicilien travaillant dans le Nord, lors de ses vacances en Sicile, en Amérique pour commettre un crime dont on ne peut le soupçonner. Une des plus grands rôles de Sordi que Tamasa eut la bonne idée de sortir. Ils ajoutent maintenant VENEZ DONC PRENDRE LE CAFÉ… CHEZ NOUS ! Comme l’écrit Philippe Paul sur DVDClassik : « Pour ce film, Lattuada s’inspire d’un roman de Piero Chiara, La Spartizione – Le Trigame en version française – dont il transporte le récit des années 30 aux années 70. VENEZ DONC PRENDRE LE CAFÉ… CHEZ NOUS ! suit le destin d’un petit fonctionnaire un peu falot, Emerenziano Paronzini, qui, encouragé par les valeurs patriarcales de l’Italie de l’époque et par son statut de petit bourgeois, va entreprendre de séduire une des sœurs Tettamanzi, trois vieilles filles enfermées dans leurs frustrations par les barrières morales imposées par la religion et la société. Son plan va fonctionner au-delà de ses espérances puisque les trois femmes deviendront ses amantes, satisfaisant plus que largement à ses besoins qu’il définissait en début de film, les « trois C : caresses, chaleur, commodité. » Crédité à Adriano Baracco, Tullio Kezich ainsi qu’à Alberto Lattuada et au romancier Pietro Chiara lui-même, le scénario se focalise sur l’argument principal du récit, en se détachant presque totalement de toute autre considération sociale ou politique, produisant ainsi un film déconnecté de la réalité italienne de l’époque, hormis évidemment pour la question morale de la sexualité et de la polygamie inhérente au sujet. » La sexualité a toujours été l’un des grands sujets abordés par Lattuada jusque dans son sketch amusant mais un peu facile d’AMORE IN CITA, des ITALIENS SE RETOURNENT en passant par LA NOVICE que j’aimerais revoir. L’autre versant de l’oeuvre de Lattuada est imprégnée de l’influence, de l’admiration pour la littérature russe : LA STEPPE, CŒUR DE CHIEN, LA FILLE DU CAPITAINE.
LES ADOLESCENTES reste un chef d’œuvre de sensibilité, d’intelligence. Point de romantisme ni d’effusion mais un ton précis à fleur de peau que l’on dirait sorti d’une nouvelle du XVIIIème pour évoquer la journée où la délicieuse Catherine Spaak va perdre sa virginité. Belle musique de Piero Piccioni. Je n’ai jamais oublié les sifflements qu’on entend quand la voiture de Christian Marquand longe les barrières, les poteaux jalonnant l’autoroute.
CARLO LIZZANI
Je viens de découvrir un film qui m’a enchanté, ému et qui devrait vous passionner. Il s’agit de CELLULOID, traduit en français par « REMAKE » ROME VILLE OUVERTE, titre idiot. Il s’agit d’un film de fiction sur les aléas insensés du tournage de ROME VILLE OUVERTE avec les rapports passionnés et orageux entre Rossellini et son volcanique scénariste Sergio Amidei qui fulmine et claque la porte à la moindre apparence de concession. Je ne savais pas que le film après avoir subi l’arrogance des producteurs, des distributeurs, avait été si honteusement traité par la critique lors de sa sortie en Italie et qu’il avait été sauvé par la sortie à New York et à Paris. C’est un film de Carlo Lizzani que j’ai voulu voir après avoir découvert ACHTUNG BANDITI, l’un de ses premiers, peut-être le meilleur film de partisans, une chronique sans héros, sans personnage principal (l’équivalent français serait le méconnu JERICHO de Henri Calf) avec des plans généraux d’une beauté à couper la souffle. On voit des foules manifester dans la plaine, affronter la police et c’est filmé avec une ampleur incroyable. Le propos complexe montre divers types de collaboration et de résistance avec des personnages troubles pris entre les maquisards et les allemands Deux films à découvrir et à faire connaitre aux étudiants de cinéma.
LA CHRONIQUE DES PAUVRES AMANTS est une émouvante chronique unanimiste sur la manière dont un quartier de Florence bascule peu à peu dans le fascisme.
FILMS ANGLAIS
LA MER CRUELLE me plait toujours autant à chaque vision. Il s’agit à coup sûr du chef d’œuvre de Charles Fren, réalisateur attentif, consciencieux, humaniste. Là, il se montre inspiré par le beau scénario d’Eric Ambler (LA FLAMME POURPRE) d’après le roman très autobiographique de Nicholas Monsarrat.
PINK STRING AND SEALING WAX : splendide étude criminelle de Robert Hamer, un des films les plus radicaux et violents jamais tournés à cette époque en Angleterre. Sur les rapports parents-enfants, maris et femmes. Sur l’absence de droits des femmes, les violences conjugales, Goggie Withers, l’actrice fétiche du réalisateur qui la dirigea dans le remarquable IL PLEUT TOUJOURS LE DIMANCHE, est extraordinaire notamment quand Hamer la filme dans un très long gros plan. Seul léger bémol : le studio imposé par Balcon qui dénature parfois le son (Dvd Optimum). Il faut le sortir ainsi que THE SPIDER AND THE FLY et THE LONG MEMORY.
Revu avec plaisir COMMANDO POUR UN HOMME SEUL d’Etienne Périer (Rimini), transcription française idiote de WHEN 8 BELLS TOLL : un commando composé d’un seul homme ou qui ne doit s’occuper que d’un seul homme ne paraît guère prometteur en termes d’action. De plus, les trois-quarts de ses films français m’ont paru ternes, alourdis par des scénarios de whodunit ineptes : on peut éviter MEURTRE EN 45 TOURS, en dépit de Darrieux, et UN MEURTRE EST UN MEURTRE. Dans mon souvenir, je sauverai UN JOLI PETIT VILLAGE où Carmet était excellent. Ce COMMANDO écrit par Alistair McLean (LES CANONS DE NAVARONE, QUAND LES AIGLES ATTAQUENT, ICE STATION ZEBRA, BREAKHEART PASS qui devint l’intéressant et violent LE SOLITAIRE DE FORT HUMBOLDT de Tom Gries avec Bronson) d’après son roman est donc une plaisante surprise, bénéficiant de beaux extérieurs écossais, de la présence d’Anthony Hopkins que j’ai rarement vu aussi jeune. Il dégage un charme fou et trouve en Robert Morley, chef de l’espionnage obsédé par la bouffe. un partenaire de choix. Selon Jean Claude Missiaen, LE MERCENAIRE et LE PONT VERS LE SOLEIL sont deux réussites parmi lesquelles on ne peut pas compter ZEPPELIN. Etienne Perier qui fut le conseiller technique de Cocteau (!!!) pour LE TESTAMENT D’ORPHÉE, était un des fondateurs de Plan film qui a produit et/ou distribué ses films mais aussi L’INVITATION de Claude Goretta (à revoir absolument), ATLANTIC CITY de Louis Malle, COUP DE TORCHON, distribué LA MORT EN DIRECT et DADDY NOSTALGIE.
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- Article précédent : Robert Parrish, John Huston, Elia Kazan… visages du cinéma américain
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Bertrand aurait dut féter ce jour ses quatre vingt printemps.Depuis quelques jours j’ai perdu le gout de voir ou revoir des films en dvd.Je pense n’etre pas le seul a ressentir ce vide,car Bertrand veillait au grain tous les jours,il hésitait pas mème à des heures tardives à répondre ou à nous conseiller de lire tel ouvrage ou telle revue.J’ai trouver dans une boite à lire plusieurs exemplaires de la revue »America »qui aborde differents points de vue sur les états-unis(racisme,bavures policières,discrimination,ou pauvreté dans le pays le plus riche au monde…).
Je comprends très bien. Pour ma part je n’arrive toujours pas à réaliser, mais je pense à lui en regardant des films. Y-a-t-il une trace quelque part de son avis… Qu’en aurait-il dit… et surtout comment réagir devant les films nouveaux et ceux qu’il n’a pas vus… Il faut avancer sans lui comme des enfants orphelins, mais avec les outils de connaissance qu’il nous a légués. Une démarche encore fragile, mais nous lui devons de poursuivre malgré tout le travail de transmission, étant imprégnés de son regard.
La nouvelle est tombée à la radio le 25 mars 2021, comme un couperet. Bertrand Tavernier nous a quittés. À 79 ans. J’ ai ressenti, sur le coup, une peine immense, et un vide insensé, comme si une partie de moi s’était brusquement arrachée. Et j’ai pensé combien je déteste cette formule lapidaire, banale, impropre. Non, mon cher Bertrand, vous ne nous avez pas quittés, vous avez disparu, pour rejoindre cet espace mystérieux, inconnu, qui nous attend tous un jour. Mais vous ne nous avez pas quittés. Vous êtes et resterez présent avec nous, pour longtemps encore. Et vous resterez toujours bien présent dans mon cœur, avec votre éternel sourire en coin, si charmant, si troublant. Pour les hommages, d’autres le feront mieux que moi. Je ne vous ai jamais rencontré, à mon grand regret. Pourtant, je ne saurais dire combien vous m’avez intellectuellement structuré, combien votre esprit critique a été pour moi un parangon de rigueur. Votre culture encyclopédique m’a ouvert des horizons insoupçonnés, et j’ai grâce à vous, foulé des terres inconnues, découvrant des pans entiers de notre patrimoine cinématographique, des noms dont je n’avais jusque-là jamais entendu parlé : Jean Grémillon, André Cayatte, Edmond T. Gréville, Henri Calef, et bien d’autres encore.
Bien sûr, comment ne pas évoquer « votre » voyage cinéphilique, introspection inédite, méditation intemporelle, traduisant tout l’amour que vous portez pour une famille d’hommes et de femmes qui auront laissé leur empreinte sur votre parcours, vos sentiments, votre vie. Un travail personnel de toute une vie, fait d’explications lumineuses et de réhabilitations étonnantes. Un travail d’explorateur de l’âme humaine qui jette un regard novateur sur notre patrimoine cinématographique. Ce regard, c’est le vôtre, et il est essentiel.
Je parcourais régulièrement votre blog, sans participer toutefois aux débats joyeusement animés par des esprits érudits, toujours prompts à partager leur amour du cinéma. Jusqu’au jour où, le désir impérieux s’est imposé à moi avec force pour vous écrire. Il fallait que je vous dise combien je vous appréciais, et ce besoin viscéral, d’une urgence extrême, répondait à une nécessité intérieure que je ne m’expliquais pas. Je crois juste qu’il est important de dire à ceux pour lesquels vous avez de l’estime et de l’admiration, combien vous aimez leur travail, ce qu’ils font, ce qu’ils sont. J’ai donc pris ma plume pour vous écrire, en jetant sur papier, un peu maladroitement sans doute, tous les sentiments que vous m’inspiriez. Mais cette missive, écrite avec le souffle du cœur, vous l’avez publiez sur votre blog, et je n’oublierai jamais à quel point cet événement anodin pour vous, m’a rempli d’une joie indicible, inoubliable.
Aussi étrange que cela paraisse, je suis venu vers vous, non pas grâce à vos films, que je découvrais plus tard, mais par l’acuité de votre regard que vous posiez sur les films des autres. Car, mon cher Bertrand, vous aviez l’œil affûté pour voir, déceler, décortiquer, ce que nous, simples spectateurs, ne voyons pas. Il m’est ainsi arrivé de redécouvrir certains films grâce à votre œil avisé.
J’ai relu ici même avec émotion votre dernière chronique, dont les mots prennent une saveur inhabituelle, c’est vraiment déchirant de vous entendre parler une dernière fois, mais vous êtes encore là, bien présent, mon cher Bertrand, je tenais quand même à vous le dire une dernière fois, parce que je vous aime, tout simplement.
Kermite.
100 ANS
réponse de Thierry Frémaux sur l’arrivée du bouquin:
« Bonjour,
Nous ne faisons pas encore d’annonce car nous n’avons pas de date précise. Nous sommes au travail. Ce sera je pense fin de l’année 2021 ou début 2022 mais c’est un livre très long à éditer puis à fabriquer.
Cordialement,
Thierry Frémaux
«
Merci mon cher MB car de nombreux blogueurs vont s’arracher cet ultime édition qui sera la dernière.Il me tarde de lire quels sont les petits nouveaux cinéastes qui feront partie de l’aventure.Bien a vous.
C’est marrant quand même, Bertrand avait loué THE SMALL BACK ROOM de Powell&Pressburger avec un enthousiasme qui me semblait démesuré (https://www.tavernier.blog.sacd.fr/?p=1979), je l’avais vu deux fois déjà en le trouvant meilleur à chaque fois.
Revu hier, je pense que c’est un chef d’oeuvre et Bertrand avait raison de s’enflammer. UN scénario fouillé présente une histoire sous trois facettes très différentes: une histoire d’amour avec drame psychologique, une chronique de la vie d’un service de recherche militaire,un suspense autour d’une mine allemande à neutraliser. Aussi le film est un hommage à Kathleen Byron (qui jouait aussi la nonne qui devenait dingue dans LE NARCISSE NOIR), qui est photographiée plus que ce que la dramaturgie devait exiger dirait-on mais au diable celà, Byron a dû inspirer Christopher Challis à la photo qui a trouvé moyen d’explorer toutes les possibilités de filmage d’un gros plan de visage avec cette actrice: une ombre de ci de là, ou pas, tête penchée ou de face, aimante, fâchée etc. (la scène où on la voit en colère remettre le héros en question en lui reprochant de s’apitoyer sur lui-même est sublime!).
Donc il faut toujours revoir les films, merci Bertrand.
Où avez-vous revu THE SMALL BLACK ROOM cher MB ? On attend chez nous avec impatience en blu ray ce titre (il existe en dvd en Angleterre je crois : faut-il se laisser tenter et y a t-il des sous-titres anglais ?)
Demande express aux éditeurs : sortez-nous en blu ray ce Powell-Pressburger ainsi que les inédits en France que sont LA RENARDE, THE ELUSIVE PIMPERNEL. En espérant qu’il n’y ait pas de problèmes de droits !
à Damien
SMALL BACK ROOM
c’était sorti en dvd en 2013 chez Studiocanal ya qqs années sous le titre niais de La Mort Apprivoisée!
voyez le lien vous aurez la jaquette avec l’avis de Bertrand…
L’image est OK et je vous rejoins sur des éditions Bray pour les films cités.
Avez-vous vu LES CONTES D’HOFFMANN? je me demande s’il faut absolument aimer la danse classique parce que moi…
je l’ai déjà raconté mais tant pis: j’avais découvert SMALL BACK ROOM à la cinémathèque de Chaillot dans les années 80: sans soustitres! pigé que dalle!
MAIS>>> savez-vous qui était dans la file d’attente! Notre Bertrand lui-même entouré d’amis qu’il réjouissait de ses histoires! Il était à la veille de partir au Sénégal fou de joie d’aller tourner COUP DE TORCHON à ce que j’ai entendu. Incroyable et vrai!
je confirme: SMALL BACK ROOM est une réussite totale, le meilleur P&P pour moi et on ne sait par quel bout le prendre pour commencer à le louer, surtout quand on est ébloui par la géniale Kathleen Byron!
A MB : merci pour l’info, je suis en train de me demander si je n’ai pas ce dvd LA MORT APPRIVOISÉE quelque part parmi mes dvd acheté à sa sortie et toujours pas vu ! Je vais essayer de le retrouver parmi mes dvd de films anglais et le visionner dès que je le pourrai. Il n’est pas impossible que son titre français m’ait fait repousser le visionnage sans repenser à Michael Powell ! En tout cas de belles éditions blu ray des films de Powell/Pressburger mériteraient une sortie d’autant que les deux autres que j’ai cité sont toujours inédits !
Vu LES CONTES D’HOFFMANN qui n’est pas à mettre au même niveau que les CHAUSSONS ROUGES mais qui possède de réelles beautés. On est plus ici en effet dans le film de danse pur mais essayez tout de même : c’est considéré comme le dernier « grand » film de la période des deux réalisateurs. Je dois avoir aussi LA BATAILLE DU RIO DE LA PLATA (1956) quelques part mais qui est réputé très mineur.
à Damien: LA BATAILLE et ILL MET BY MOONLIGHT sont deux Powell un peu mésestimés, le premier m’avait vraiment plu, je dois revoir ILL MET (dvd anglais avec sta) dont je ne me souviens que de la photo de Christopher Challis, la Grèce en noir & blanc, magnifique.
pour LA RENARDE il faut prendre la version Powell et pas le remontage Selznick, ce qui se distingue au titre et à la durée: il y a un bray Kino qui offre les deux versions avec st anglais:
http://www.dvdbeaver.com/film5/dvd_reviews_63/gone_to_earth.htm
je crois que le prix en est intimidant.
Cette « bataille » est bien mineure en effet ,et il y a d’autres oeuvres de Powell à (re)découvrir avant : »the edge of the world » « the thief of Bagdad » (co-real) « 49th parallel » a matter of life and death » (aka « stairway to heaven » ) « gone to earth »(aujourd’hui visible sans charcutage éhonté) sans oublier « peeping tom » dont l’influence est comparable à celle de « psycho » dans le genre.(voir le gentil Karl Heinz Boehm de « Sissi » ,transformé en psychopathe ,quel choc!)
Monsieur Tavernier ajouterait » the life and death of Colonel Blimp » entre autres .
L’oeuvre de Powell brille de mille feux dans le cinéma anglais.
Oui il faut voir Les contes d’Hoffman qu’on apprécie ou pas les ballets.
C’est l’un des films majeurs de Powell et Pressburger et son inventivité plastique, sonore et narrative est renversante une nouvelle fois.
Belle anecdote sur The small back room qui est très bien.
Mes préférés ex aequo sont Le narcisse noir/ Les chaussons rouges/ I know where …/ Blimp/ Le voyeur.
Je sais ça fait bcp mais P et P est un duo exceptionnel qui se poursuit en solo genial pour le dernier.
Lisez, relisez les mémoires en 2 tomes de Powell chez Actes sud Institut Lumière. En plus c’est fort bien écrit.
Dans le genre mémoires indispensables lisez Survivre à Hollywood de Richard Fleischer chez Marest: je suis en train de le finir et c’est incroyablement drôle et précis.
J’enchainerai avec l’essai de N Tellop chez le même editeur talentueux cite par Bertrand plus haut pour la publication de 2 livres de Boorman ( et on doit ajouter à son actif la réédition augmentée du magistral ouvrage de M Ciment).
Et parler de Fleischer ici n’est pas une rouxelade ( Je dis ça juste pour garder le ton un dernier coup Yves, pour rire et non pour blesser😉) car Bertrand citait il y a peu Le génie du mal qui est l’un des chefs d’oeuvre de Fleischer, je l’avais commandé pour échanger avec lui et l’avais pas revu. Le dvd etait programmé pour debut avril avec un petit cycle Fleischer à la maison.
Hélas je n’ai pas été assez rapide😐
A MB et Damien.Signalons au passage le travail fabuleux sur la photographie et les couleurs resplendissantes des oeuvres signées par P et P. »Le narcisse rouge » est pour moi un film à voir et revoir pour la qualité indéniable de la mise en scène,le coté pointiliste et la musique d’une grande qualité.Je vais revoir « Les chaussons rouges »dont Bertrand était fort attacher.
j’ai peut-être été trop sévère pour « la bataille » et surestimé un peu « parallel »
Par contre , » a matter of life and death » n’est cité par personne et cela m’étonne; un extraordinaire mélange de réel d’imaginaire,une symphonie de couleurs avec des contrastes subtils , le génie architectural hérité de Fritz Lang ;et l’un des grands rôles de la blacklistée Kim Hunter (avec « the seventh victim » et » a streetcar named desire »)
« peeping tom »:KH Boehm a déclaré que ce film avait bousillé sa carrière en Allemagne (on peut faire un parallèle avec R.Schneider ,pour le même raison);mais il a tenu des rôles passionnants ailleurs comme ceux de « the four horsemen of the Apocalypse » et de « l’heure de vérité » ce film méconnu de Henri Calef vanté à juste titre par M.Tavernier.
à Rouxel
LE NARCISSE NOIR! et c’est l’une des plus belles photos couleur jamais réalisée (disons LA plus belle) celà se voit dés l’intérieur discret du bureau de la supérieure qui reçoit Deborah Kerr: ce sont des murs nus, nul paysage fabuleux, ni surcharge de détails et pourtant la lumière est étonnante.
mais du point de vue de la dramaturgie, du travail ou de l’intelligence du scénario, c’est quand même SMALL BACK ROOM que je place au sommet (je crois que là c’est plus Pressburger que Powell?)..
à Dumonteil: pas vraiment d’accord, je ne suis pas du tout convaincu par LE VOYEUR, qui me paraît un peu lourd, ni 49eme PARALLELE ni LES CHAUSSONS ROUGES, A MATTER OF LIFE AND DEATH passé certains éclairs, franchement toute la partie au ciel (et malgré Kathleen Byron!) est barbante et démonstrative. Je préfère L UN DE NOS AVIONS… , THE SPY IN BLACK, films beaucoup plus ancrés dans le réel. Je laisse BLIMP en suspens jusqu’à une revision.
J’attends de voir enfin LA RENARDE dans des bonnes conditions,
« (aujourd’hui visible sans charcutage éhonté) » comment? Le bray américain?
A Yves Rouxel,
Les chaussons sont certes rouges, mais le Narcisse est noir !
A Michèle.Vous oubliez ma chère que j’habite la ville dite »rose »et que le stade toulousain porte les couleurs du rouge et du noir,donc je vais me remettre sur la platine ce vieux 45 tours usé de Jeanne Mas »en rouge et noir »puis lire quelques lignes de Stendhal.Je suis de retour pour le meilleur et pour le rire!!!
« Les chaussons sont certes rouges, mais le Narcisse est noir ! »
ça dépend… après une bonne bouteille de whisky…
A Martin
votre jugement sur « peeping tom » est laconique et intransigeant;voici ce qu’on lit dans « 50 ans »
article sur Scorcese ,p 858
« autre influence ,plus profonde et non -hollywoodienne celle-là :celle du réalisateur anglais Michael Powell,auteur, entre autres oeuvres capitales du cinéma britannique ,de « the thief of Bagdad » « the life and times of Colonel Blimp » « a matter of life and death » « black narcissus » et » peeping tom » .Dans ce dernier,Powell apparait dans le rôle du père de KH Boehm.
Je n’avais pas remarqué que Ballantrae l’avait inclus dans ses favoris aussi.
plus loin , »tales of Hoffmann » et « small black room » sont aussi cités
« gone to earth » :j’ai vu la version de 80 min au CDM ;j’avais modérément aimé ;j’ai vu la version complète de 110 min sur canal sat:là j’ai été enthousiasmé ;je n’ai pas de lecteur de Bray.
à D Dumonteil
je connais votre citation de 50 Ans, je sais l’estime que porte 50 Ans à PEEPING TOM et certains films de P&P que je n’aime pas et qu’ils aiment, je ne suis pas d’accord avec 50 pour une fois, oui je trouve PEEPING TOM lourd dans sa conclusion et pesant tout du long, ce qui n’est pas être intransigeant. D’autre part comment voulez-vous ne pas être laconique avec ce qu’on n’aime pas. A la limite vaut même mieux parler que de ce que l’on aime.
A MB:
Si vous n’aimez pas THE RED SHOES je pense que vous n’aimerez pas non plus LES CONTES D’HOFFMANN. Pour moi THE RED SHOES me parait être la réussite la plus parfaite et la plus éclatante du génie de P&P, le film où les différents éléments de leur style baroque fusionnent le mieux, là aussi où les différentes collaborations (photo, décors, musique, chorégraphie) atteignent aux plus hauts sommets d’excellence et d’originalité artistique, et d’intégration en un objet unique. Que ce film ait vu le jour dans le cadre de l’industrie cinématographique britannique de l’époque tient du miracle. Bon ceci dit ce n’est pas non plus le film de Michael Powell le plus cher à mon coeur, car j’ai une tendresse particulière pour ses films « écossais » THE EDGE OF THE WORLD et I KNOW WHERE I’M GOING.
Par contre des films comme 49TH PARALLEL et ONE OF OUR AIRCRAFTS IS MISSING me paraissent assez insatisfaisants tout en contenant beaucoup de choses qui les hissent très au dessus de la production britannique de l’époque. Leurs défauts tiennent au fait qu’ils sont des films de propagande mais pas que. le style baroque de P&P, le mélange hétérogène de réalisme et de fantaisie, l’intrusion de moments de bravoure dans un récit linéaire, comme des arias virtuoses dans un opéra, sonnent dans ces films de façon particulièrement artificielle, ce que l’opposition entre scènes en studio et scènes en extérieurs renforce. Comme Hitchcock, Michael Powell a une conception musicale, symphonique, du cinéma, et il sait alterner les moments de tension extrême à des moments calmes, et c’est visible dès THE EDGE OF THE WORLD (son premier film personnel, après sa période « quota quickies »), mais contrairement à Hitchcock, s’il sait créer des moments de tension, il ignore certaines lois du suspense qui rend ces deux films à la fois originaux et assez frustrants. Ces deux films contiennent beaucoup de situations propres à créer le suspense, mais qui laissent le spectateur à distance faute de pouvoir s’identifier aux personnages en situation de danger. 49TH PARALLEL raconte la longue fuite d’agent nazis à travers le Canada, qui commettent au cours de celle ci des crimes toujours plus odieux. Il devient de plus en plus impossible de s’identifier à eux aux moments mêmes où ils se retrouvent dans les les situations les plus dangereuses. La scène par exemple où ils se retrouvent dans une fête folklorique indienne, et où la police les cherche parmi la foule, c’est filmé comme du Hitchcock, sauf que le spectateur ne peut s’identifier à des gens aussi odieux. Je peux m’identifier au nazi joué par Hardy Kruger dans THE ONE THAT GOT AWAY de Roy Baker, qui à la fin du film se retrouve dans une situation similaire (fuir le Canada vers les Etats Unis encore neutres à l’époque) mais pas aux nazis de 49TH PARALLEL. On me répondra que n’est pas le but recherché, mais pourquoi les placer dans des situations de danger et filmer ces situations comme des scènes de suspense? Ça me donne l’impression désagréable de deux forces qui s’annulent.
La situation de base de ONE OF AIRCRAFTS IS MISSING est beaucoup plus classiquement « suspenseful »: des aviateurs de la RAF en mission d’observation, touchés par la DCA ennemie, sont contraints de se parachuter dans une Hollande occupée par les nazis. Ils doivent alors se replier vers la côte pour retourner en Angleterre avec l’aide de la résistance locale et se retrouvent dans des situations toujours plus dangereuses. Mais ces aviateurs anglais qu’on nous a présentés au début du film comme des gens ordinaires manifestent un tel flegme, un tel mépris du danger qu’on a du mal à ressentir ce danger. Pourquoi avoir peur pour des gens qui n’ont pas peur? D’ailleurs tout le groupe arrivera sauf à bon port, seul l’un d’eux sera blessé. Au cours de leur périple ils rencontreront deux femmes membres de la résistance, jouées par Pamela Brown et Googie Withers, qui pensent que mourir sans ciller pour la défense de la patrie est la chose la plus naturelle du monde et tiennent à nous le faire savoir en de viriles déclarations. Bref il devient difficile pour moi de m’identifier à des personnages si flegmatiques (les anglais) ou si démonstrativement héroïques (les deux Hollandaises).
à Mathieu P + P (= lumière)
la vache vous êtes vachement durs, ceci dit vous êtes tellement détaillé dans votre intervention et surtout tellement clair et compréhensible (en tout cas plus qu’un critique de Libération, et toc! ah ah ça fait du bien) qu’on ne peut, tt en étant pas d’accord avec vous que rester interdit avant de contre-argumenter. Les touches du clavier s’en éparpillent au diable. je les ramasse.
Bon, en tt cas ce que vous dites sur 49th PARALLEL est peut-être justifié par ces hommes en fuite et menacés qui devraient être sympas, mais cette singularité anti-hitchockienne est justement ce que j’aime chez les deux P. Je sais plus, je dois le revoir.
Vous seriez pas professeur, des fois?
Que personne me tape mais j’ai revendu LES CHAUSSONS ROUGES et abandonné LES CONTES D HOFMMANN pour une raison sans doute impardonnable mais je trouve que c’est trop sophistiqué (HOFFMANN): les maquillages et costumes me paraissent tarabiscotés, les bouches redessinées au rouge à lèvres de certaines danseuses me paraissent absurdes, les attitudes volontairement grotesques de tous me contrarient esthétiquement, et le chant! (ne peut-on dire « Beau temps, aujourd’hui » sans crier?) toutes ces raisons sont indéfendables car toutes ces extravagances sont voulues et assumées, ça n’est pas n’importe quoi c’est assumé mais ça pousse à voir vite une série B des années 30 avec John Wayne . C’est le style baroque il me semble.
Bien sûr je ne suis pas d’accord avec vous sur UN DE NOS AVIONS, la convention fait aussi partie du film mais ne me gêne pas. C’est vrai personne n’a peur, ce qui est absurde (de même le suspense de THE THING de HH est nul car aucun de ces gros durs d’Américains n’a peur de ce foutu salopard venu d’outre espace qui peut pourtant tuer qqn d’un froncement de sourcil) mais le film est si planté dans le réel EN APPARENCE, par style, comme dans un épisode des INCORRUPTIBLES (je n’ai pas dit vraisemblable) que ceci provoque mon admiration, le problème est que le dvd anglais que j’ai est catastrophique question qualité d’image.
A MB:
« le problème est que le dvd anglais que j’ai est catastrophique question qualité d’image ». Ah bon moi j’ai le dvd (anglais aussi) de Universal et je trouve l’image excellente. Il y a des moments dans UN DE NOS AVIONS… que j’aime bien notamment tout le début dans l’avion, mais les deux passionarias de la résistance batave en particulier m’énervent passablement, de même que l’épisode avec des méchants nazis et un méchant collabo et une histoire de disques si je me souviens bien…
Je ne suis pas professeur, j’aurais peut-être dû… Ce que j’ai écrit sur les deux films de P&P c’est vraiment mon ressenti de spectateur, ou plus plutôt mon absence de ressenti, d’identification avec les personnages.
J’aime THE RED SHOES et je l’admire encore plus que je l’aime, pourtant ce que je connais de la danse classique en général me barbe profondément et dans la comédie musicale américaine dès qu’on lorgne vers celle ci je commence à bailler.
BLACK NARCISSUS est aussi un film que j’admire plus qu’il ne m’émeut car les enjeux de l’histoire ne me bouleversent pas vraiment. Le climax du film, quand Kathleen Byron déboule sur la terrasse du monastère et la lutte et la chute qui s’en suit, je me dit que cette séquence brillantissime a des décennies d’avance sur un certain cinéma, mais en même que ce n’est pas ce cinéma qui est celui qui me passionne le plus.
Quand j’employais le terme de baroque à propos de Michael Powell, ce n’est pas seulement dans le sens de d’exagération de l’expression, de l’irréalisme, c’est aussi dans le sens du mélange des genres, qui est aussi une des caractéristiques du style baroque, l’hétérogénéité des styles, y compris le réalisme. Dans les films de Michael Powell il y a toujours un mélange de réalisme et de fantaisie. THE BATTLE OF RIVER THE PLATE est pour moi un exemple où ce mélange ne fonctionne pas, mélange entre un style réaliste qui pourrait être celui de THE CRUEL SEA et d’éléments beaucoup plus fantaisistes sans lesquels il n’y aurait pas de film signé P&P (ou même P). Le meilleur exemple est constitué par par les scènes tournées sur place à Montevideo dans un style documentaire et montrant les quais envahis par la foule venue voir le navire bloqué à quai (c’est d’ailleurs assez passionnant et rare de voir de telles images tounées en couleur et en VistaVision) montées avec d’autres séquences tournées en studio à Londres et montrant un bar ouvert sur le port où s’est installé un reporter radiophonique américain et dont le propriétaire interprété par un jeune Christopher Lee pas encore élevé au rang de comte transylvain tente de profiter commercialement d’une affluence typiquement pré-covid.
Rien à voir avec le sujet, mais je me souviens que vous aviez évoqué il y a quelques années LES ELEVES DU COURS PREPARATOIRE de Kiarostami. Il vient de sortir dans un coffret dvd Blu-Ray chez Potemkine (assez cher), intitulé ABBAS KIAROSTAMI LES ANNEES KANOON.
A tous, merci pour ce feu d’artifice autour des Archers (P&P). J’ajouterai une petite remarque : il s’agit d’un cinéma vraiment à part à plein de points de vue, qui semble parallèle à son époque ; les récits musardent, s’arrêtent là où d’autres foncent ou au contraire font des embardées dans l’intrigue. Les personnages (surtout féminins) sont décritss comme personne ne le fait à l’époque. Et surtout – là j’aurais besoin des lumières de Marc Salomon- leur usage de la couleur ne ressemble pas à celui de leurs contemporains… on pressent qu’il y a quelque chose de vital là-dedans, de pas décoratif du tout, comme chez certains peintres qui semblent se nourrir de couleur (expression maladroite, je ne trouve pas mieux pour l’instant).
à D Fargeat
P&P
Il n’y a jamais une obéissance totale aux clichés du romanesque, il y a donc toujours un moment qui arrive où une réaction d’un personnage par exemple est inhabituelle.
A Denis Fargeat:
Je ne suis pas Marc Salomon, mais je pense que la réponse tient en un nom: Jack Cardiff, que Michael Powell considère dans son autobiographie comme un des « archers », mais surtout aux conditions exceptionnelles d’indépendance artistique dont ont bénéficié Powell & Pressburger pendant la guerre et les années qui ont suivi. Après, outre le départ de Pressburger, les conditions n’ont plus été les mêmes et la ténacité de Powell n’a malheureusement pas suffi.
A Matthieu et MB
Merci …. il y a aussi Christopher Challis (La renarde, c’est sublime). Conditions du miracle certes, mais le miracle n’advient pas forcément….
Je songe aussi à un sujet qui semblait passionner Bertrand: la question de l’éclairage ( il trouvait « French Cancan » de Renoir suréclairé, et pointait les audaces de « La terre qui meurt » de Jean Vallée en ce domaine.) Souvent chez Powell la lumière semble émaner des personnages, opération quasi magique – il y a un artisanat derrière, mais un enchantement pour le spectateur, présent dès « Le voleur de Bagdad » ( Photo de Georges Périnal et Osmond Borradaile)
ah… que c’est bon d’avoir les derniers commentaires!…
Les diverses présentations de cette riche chronique de Bertrand Tavernier m’incitent tout d’abord à redécouvrir MOULIN ROUGE de John Huston visiblement ressorti dans un beau transfert vidéo, celui en ma possession étant relativement moyen en terme de couleur. Je garde un excellent souvenir de cette oeuvre dans laquelle José Ferrer est éblouissant en Toulouse-Lautrec.
Envie aussi de découvrir ce COMMANDO POUR UN HOMME SEUL d’Étienne Perier dont j’avoue n’avoir vu que très peu de films en salles. Je n’ai pas vérifié si UN SI JOLI VILLAGE existe sur support physique, et c’est un titre que je n’ai jamais pu voir. Je serais un peu moins sévère avec MEURTRE EN 45 TOURS, découvert il y a quelques semaines (Gaumont Découverte dans une assez belle copie). J’ai trouvé le suspense bien entretenu jusqu’au dénouement (beaucoup de fausses pistes) et bien supporté par Darrieux, Auclair et Servais. Quelques scènes sont certes assez datées mais j’ai trouvé que c’était assez bien construit et très plaisant à suivre. N’ayant pas lu le livre de Boileau -Narcejac, je suis dans l’impossibilité de comparer.
Effectivement j’aimerais revoir LE MERCENAIRE, vu une fois à la télévision quand j’étais adolescent, et dont je n’ai qu’un très vague souvenir et découvrir aussi LE PONT VERS LE SOLEIL.
Enfin, cet HADJI BABA, dont j’entends parler depuis toujours, souvent en termes élogieux (est-ce exagéré? ) et que je n’ai pas vu aussi. Autrefois (je remonte à l’enfance), j’aimais beaucoup les contes orientaux UNIVERSAL en Technicolor, avec Montez,Hall, Sabu et Bey, la plupart d’ailleurs découvert à l’époque en noir et blanc à la télé. Cet HADJI est-il du même tonneau ? Mystère.
Bonjour JPS et les autres:
j’ai hésité longtemps avant de vous répondre;mais j’approuve tout ce que vous dites tous sur l’avenir du site,et cher Martin ,j’ai mis cinq minutes avant de comprendre la dernière phrase de votre message du 12/4 ,qui prouve ,que malgré votre peine que nous partageons tous ,vous avez gardé votre sens de l’humour.
A propos d’ Etienne Périer
« bridge to the sun » est sa plus belle réussite , un film pacifiste ,basé sur des faits réels :un diplomate japonais épouse une Américaine (C.Baker ) qui découvre le patriarcat de son pays d’adoption;après l’attaque de Pearl Harbour , le couple va se trouver dans une situation déchirante .Le seul à voir absolument ,selon la formule consacrée.
« meurtre en 45 tours » malgré son interprétation ,est une énième exploitation des « diaboliques » (le mort qui ne serait pas mort) ;le roman de Boileau-Narcejac (« à coeur perdu » )n’est pas un de leurs meilleurs ,loin s’en faut.Je recommanderais à ce sujet « faces in the dark » -basé » sur « les visages de l’ombre »-, un thriller anglais adapté de BN .DVD disponible sans sous-titres malheureusement.Et je rappelle « maléfices » de Decoin que nous avons déjà évoqué.
« un meurtre est un meurtre » et « la main à couper » sont du sous -Chabrol ,mais surtout dans le second,avec une vision de la bourgeoisie complaisante diamétralement opposée à celle de son collègue .Ne fait pas « la femme infidèle » qui veut.
» un si joli village » basé sur des faits réels (l’affaire de Bruay en Artois ) est bien meilleur que les précédents ;le maire d’un village (Lanoux) tue sa femme (Scob)qu’il trompe avec une autre femme (Valérie Mairesse) mais le juge (Carmet) se heurte au village qu’il fait vivre avec sa tannerie.
« rouge venise » ,sa dernière oeuvre pour le ciné est un film qui vaut plus pour son atmosphère (un tueur en série dans la Venise du 18eme ,utilisation de personnages historiques ,le dramaturge Carlo Goldoni et Vivaldi qui fournit la superbe bande -son) que pour son intrigue décevante .
Je ne peux pas croire qu’il n’y ait plus de garde-fou pour modérer mes commentaires.
A Didier D. Merci pour vos avis sur les oeuvres de Étienne Perier. Pour BRIDGE TO THE SUN je n’ai trouvé sur internet qu’une édition espagnole (ou italienne ?) et malheureusement épuisée sur le site en question. Je vais me procurer COMMANDO POUR UN HOMME SEUL visiblement toujours disponible et que je ne connais pas. Pour les autres titres de ce metteur en scène, je n’ai pas encore vérifié leur existence sur support physique.
… et j’oublie JC Freycon dans les mercis!
A MB vous devriez remercier beaucoup monde car nous ne sommes pas tous à l’instant « t » à commenter ici comme vous le souhaiteriez. Il y avait d’ailleurs des intervenants précieux qui intervenaient moins ces derniers mois voire quelques années (et j’étais touché de lire leur hommage à Bertrand ici même…)
Par ailleurs je suis content avec vous que nous continuions à commenter ici au gré de nos découvertes et de nos envies en lien avec les films conseillés par Bertrand et souscris avec Alexandre également au retour de commentaires de bas de page qui permettaient de s’y retrouver!
Sur HAJI BABA j’avais eu la chance de le découvrir au cinéma de minuit il y a quelques années. La copie n’était pas au top car en cinemascope non anamorphosé (au format de 4/3). Je pense que c’était une vraie madeleine de Proust pour Bertrand et en plus avec une VF qui l’avait marqué. Quand je l’avais revu en vo donc il apparaissait comme un film exotique agréable et enlevé quoique assez mineur. Il faudrait le revoir en blu Ray pour une meilleure perception je pense…
« A MB vous devriez remercier beaucoup monde car nous ne sommes pas tous à l’instant « t » à commenter ici comme vous le souhaiteriez. »
non, chacun fait ce qu’il veut, certains n’ont pas envie de commenter c’est leur droit, faut être motivé
Oui Martin tout à fait et encore heureux : ma remarque était juste sur vos remerciements individualisés alors que l’on est beaucoup à avoir participé aux discussions (avec plus ou moins d’habitués en 10-15 ans et c’est normal et selon une plus ou moins régularité).
En tout cas que cela reste un espace d’échange est important en souvenir de notre hôte !
c’est parce que j’aime bien individualiser, « merci à tout le monde », ça fait choeur des vierges! mais j’ai apprécié le retour j’espère suivi d’autres de Sullivan et Jean-Charles F et… je sais plus qui…
A MB.Mème pas de réactions de nos amis Henri Patta et Gilles qui ont enflammer le blog en début d’année.
« A MB.Mème pas de réactions de nos amis Henri Patta et Gilles qui ont enflammer le blog en début d’année. »
qui ont jeté un pétard mouillé vous voulez dire?
à tous
Bertrand est mort.
ça signifie que nous n’allons plus parler cinéma ici? (étant donné le message vachement sympa de l’équipe du blog).
Que dirait-il Bertrand, s’il voyait son blog dépérir?
Plus de commentaires à faire? hs ou pas? dommage mais on peut pas être que trois à animer la machine, merci à Mathieu et Yves Rouxel en passant.
A MB et tous. Oui, vous avez raison. Et puis cette chronique propose encore et encore de belles découvertes. Il faut en parler. Il est vrai que cette démarche me semblait difficile, voire impossible depuis ce 25 mars.
Je lis et relis les invitations de découverte (s) de cette livraison et je me persuade d’écrire quelques ressentis sur des films vus ou pas, proposés ici par Bertrand Tavernier.
Je crois bien qu’il apprécierait.
A MB qui parle d’or, à Jean-Pierre et à tous,
Je crois, dans un premier temps, et là je m’adresse à la SACD, qu’il faut absolument rétablir , en bas de page, les « derniers commentaires ».
Je ne comprends pas qu’ils aient disparu comme ça, sans autre forme de procès..
Je l’ai déjà dit et le répète, ils faisaient circuler encore plus de vie sur ce blog, en permettant de se détacher du présent pour aller fouiner dans les chroniques passées (de 2005 à nos jours).
Si j’ai envie d’exprimer un truc à propos d’un film évoqué antérieurement, je peux le faire mais ce sera évidemment tout seul puisque personne ne le saura.
Et cela pourrait répondre à notre questionnement sur la façon de pérenniser le blog car nous sommes tous d’accord (SACD compris) pour dire que toutes ces chroniques constituent un trésor, ou à tout le moins, un patrimoine culturel sur lequel on peut inlassablement converser et revenir.
Il y a un nombre incalculable d’œuvres, de films, évoqués au fil des chroniques sur lesquels j’aimerais revenir, que j’aimerais approfondir ou tout simplement explorer, n’ayant pas eu le temps, l’occasion ou parfois le budget pour le faire.
Donc, déjà, en un premier temps, rétablir d’urgence les « derniers messages » pour rebondir sans fin sur ce que Bertrand Tavernier nous a proposé au fil de ces plus de 15 années.
à Alexandre et Jean-Pierre: ouf! content d’avoir des avis qui vont dans mon sens!
2 trucs à dire:
1/ tt à fait d’accord sur la zone des derniers commentaires, perpétuellement vide sans qu’on sache pourquoi: elle pourrait même être élargie: les 5 derniers commentaires c’est pas assez!
peut-être dans la nouvelle version du blog? Il faut voir en effet que actuellement si on veut commenter sur une page autre que la dernière (« Adieu Bertrand ») ce commentaire reste invisible (stéréo de répétition de ce qu’a dit Alexandre!)
2/ d’où>>> j’ai compris que la SACD ou l’équipe du blog ne voulait pas faire disparaître le DVDBlog, super! mais désire-t’elle que nous puissions continuer à commenter? Pas forcément!
Et pour alimenter de nouvelles pages, qqn ne pourrait-il se dévouer à Positif par exemple pour poursuivre le travail de Bertrand? Il y a des rédacteurs à Positif qui publient chacun leur tour un journal du mois, qui pourraient tour à tour fournir une nouvelle chronique. Je pense aussi à des gens comme ceux de Transfuge, un Frédéric Mercier par exemple (qui nous a donné un bonus passionnant pour MIRACLE EN ALABAMA) et qui a écrit une belle page sur Bertrand (>>> https://www.transfuge.fr/2021/03/25/so-long-tatav/), comme ce travail pourrait être un peu lourd si régulier(ben oui, remplacer Bertrand c’est du boulot…) ce ne serait pas forcément la même personne ça pourrait tourner bon, c’est une idée. Et n’oublions pas les commentateurs du blog eux-mêmes qui sait? Une page de loin en loin… bon on verra.
ze chau meust gau onnn et toute cette sorte de choses.
Message de l’équipe du blog :
Bonjour, la section « Derniers commentaires » est à nouveau active. Il semblerait qu’elle se soit désactivée à notre insu lors d’une mise à jour de WordPress. C’est réparé. Bien cordialement
Message de l’équipe du blog :
Bonjour, sachez que nous n’avons pas modifié quoi que ce soit sur le blog mais nous nous renseignons pour savoir si la section « Derniers commentaires » était présente et a pu être désactivée par inadvertance, à un moment ou à un autre, et s’il est possible de la rétablir/ajouter. Bien cordialement
A l’équipe du Blog,
Vous êtes super sympas et un grand merci pour vos interventions.
Juste une petite doléance, en espérant ne pas être trop casse-pieds : lorsque vous émettez des messages, pourriez-vous, s’il vous plaît, faire en sorte que n’apparaisse plus « Bertrand Tavernier dit… » ?
C’est pas vraiment du meilleur effet..
Merci de votre compréhension.
Bien à vous!
Message de l’équipe du blog :
Bonjour, impossible pour nous d’intervenir autrement que sous l’identité de Bertrand et c’est pourquoi nous avons limité au maximum nos interventions en nous signalant le plus clairement possible. Nous en sommes les premiers désolés mais tout changement reviendrait à révoquer la paternité de Bertrand sur tous ses billets. Il n’en est évidemment pas question. En appelant à votre compréhension, bien cordialement
A MB.Comme je l’ai écrit precedemment,on doit continuer à disséquer,analyser et parler cinéma sur ce blog avec la dernière fournée conseillé par Bertrand.J’ai un vague souvenir du film de Renoir »Le fleuve »tourné il me semble en Inde dans des conditions extrèmes pour toute l’équipe.N’hesitez pas à aller flaner sur le blog de Pascal Rogard,on y retrouve un hommage du cinéaste roumain Christian Mingiu,très touchant.J’ai enfin vu dans une bonne copie »Asphalte »premier long métrage de Denis Amar qui m’a fait penser au »Grand embouteillage »de Comencinni.Cette oeuvre originale tape sur la société de consommation,et nous montre des personnages bètes et méchants dans leurs habitacles à moteurs.Jean Yanne et Carole s’en donnent à coeur joie,mais on retrouve Georges Wilson qui campe un chirurgien à bout de course.Celà nous rappelle fortement la tension des hopitaux depuis un an en France et ailleurs.Je vous laisse car j’ai vaccination de 5 à 7 puis couvre-feu.Tous aux abris!!
Oui vous avez raison: parlons cinéma.
D’abord les titres évoqués par Bertrand. A commencer par Huston.
C’est Asphalt jungle que prisait Melville et non L’honneur des Prizzi sorti bien après sa disparition. Ce dernier titre est étonnant par son acidité rigolarde, une farce ironique qui complète Le parrain sans le combattre en montrant l’ordinaire de la vie maffieuse bien avant Goodfellas ou Casino. Je me suis tjs demandé si Jarmusch avait songé aux maffieux vieillissants ou ventripotents des Prizzi en faisant Ghostdog. Le trio Nicholson/ Turner/ Huston est remarquable de perversité.
Moulin rouge est absolument remarquable et par ses options plastiques et par l’exigence du récit qui est bcp plus nuancé que le Van Gogh de Minnelli. Et pourtant il n’est pas facile de choisir Toulouse Lautrec comme personnage principal et par son aspect physique qui peut donner lieu à une surcharge ( cf mauvais film de Planchon Lautrec) et par le pathétique de son parcours.
Sur MOULIN ROUGE, je pense que Bertrand l’avait réévalué dans ce dernier billet (et peut-être dans son livre à paraître 100 ans de CINEMA AMERICAIN). Il me semble en effet qu’il ne l’appréciait pas tant que cela dans 50 ANS (à moins que ce ne soit Coursodon, je n’ai pas la notice à l’instant sous les yeux). Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un des plus personnel du réalisateur(biopic oblige) mais j’ai souvenir d’un film pas déplaisant et agréablement photographié. Il faudrait que je le revois en blu ray.
Je dois avouer avoir un peu plus de mal avec les biopics : la projection du spectateur que je suis dans la vie d’un homme célèbre empêche un peu selon moi l’immersion et la part d’identification, même inconsciente. Mais il y a bien quelques exceptions heureusement…
Pour revenir à Huston, je connais des gens qui ont parfois du mal avec son cinéma. C’est un peu l’anti-Capra : des personnages qui perdent souvent, qui se démènent dans la vie pour un piètre résultat, des loosers en pagaille, des paumés… Je crois que pour voir LE MALIN par exemple qui vient de ressortir en blu ray chez Carlotta il faut être en condition : je l’avais prêté à un ami qui l’avait trouvé trop déprimant ! Alors que c’est un de ses plus personnel il faut le reconnaître.
GENS DE DUBLIN est pourtant magnifique et un de ses plus beaux et émouvant.
A l’équipe du blog : Merci à vous.
« [Mise à jour du 02 avril ] Merci à tous pour vos messages en commentaires. Vous êtes nombreux à vous inquiéter de la pérennité de ce blog. Rassurez-vous, il est pour nous inenvisageable que cette somme de savoir et de partage cesse de vous être accessible. Nous réfléchissons à tous les moyens d’en conserver le contenu, de le mettre à disposition et de le faire perdurer pour les lecteurs.
Amicalement,
L’équipe du blog »
A tous.Vous voyez j’ai du mal depuis quelques jours,à allumer mon lecteur dvd,pourtant entre le fond de la médiathèque de toulouse puis tous les dvd en stock.J’ai une grosse boule à l’estomac en pensant et repensant que Bertrand ne sera plus là.Je me suis forçé à découvrir »Mickey et Nicky »réalisé par Ellaine May en 73 et sorti trois ans plus tard.Je me suis perdu dans cette histoire d’amitié entre deux voyous de la pègre.Peter Falk et John Cassavetes forment un duo détonnant sachant qu’ils étaient liés comme deux doigts de la main dans la vie.Le bonus signé par J.B Thoret nous éclaire encore une fois de plus sur ce film étrange au climat sombre.Voilà j’ai mème du mal à trouver les mots,tout m’échappe actuellement.J’attends en vain le soleil qui se cache toujours derrière ces gros nuages noirs.
à Yves Rouxel
vous voyez dans LE FLEUVE de Renoir, ya le petit frère (Bogey) de l’héroïne (Harriett) qui se fait piquer par un cobra et meurt. Harriett ne veut plus manger, sa mère lui dit « Il faut se forcer à manger, il faut se forcer à vivre » (non texto), c’est marrant car j’ai vu ce genre de situation dans qqs films mais dans LE FLEUVE ça sonne juste. C’est pourquoi j’ai quand même regardé hier CHRONIQUE DES PAUVRES AMANTS que Bertrand a eu le temps de louer ici, très bon master par ailleurs: une rue populaire de Florence en 1925 où les gens se voient et s’observent les uns les autres mais dans laquelle s’immisce le fascisme petit à petit, très émouvant avec la belle Antonella Lualdi et la lumineuse Anna-Maria Ferrero, Mastroianni et d’autres très bons acteurs. Pour combler le retard du Cinéma de minuit il me reste à voir SOUS LE SOLEIL DE ROME, ah oui j’ai vu aussi enfin un chef d’oeuvre LE TRAIN MONGOL (alias LE TRAIN BLEU) et PARIS EST TOUJOURS PARIS de Emmer, très rigolo dans la deuxième partie « Paris by night »!. Il me reste encore LE RECIF DE CORAIL, LE PAPILLON MEURTRI, et JACKPOT 2 de Kaurismaki bon je file keep on running pas que ça à faire, il faut vérifier tout ça (*)!
(*) comme dirait qui vous savez!
Bertrand (je me permets ici de l’appeler par son prénom) était l’un des plus formidables passeurs de cinéma de l’histoire, peut-être le meilleur de tous. Je n’ai pas connaissance en tout cas de quelqu’un qui aurait mieux communiqué l’amour du cinéma que lui (et, oui, ça dépassait le cinéma, évidemment).
Oui, il était cinéaste aussi, souvent intéressant, parfois captivant, mais je crois (ça n’est que mon avis) que son oeuvre principale réside dans la passion et l’engagement qu’il a pu manifester dans son partage des cultures. Il y a été à un tel niveau que c’en est devenu une autre oeuvre à part entière. A mon sens la plus belle.
(j’espère que je ne minore pas son importance de cinéaste, j’essaie de valoriser son importance de critique/historien/passeur/cinéphile/etc).
Il m’a accompagné dans ma cinéphilie comme dans mon chemin de vie comme un père, un inspirateur, un ami. je l’ai croisé plusieurs fois par hasard, dans les rues parisiennes sans oser lui dire autre chose que bonjour, j’aurais dû au moins le remercier.
Je m’inquiétais aussi de ce blog, qui représente une richesse culturelle et intellectuelle foisonnante tout en étant un peu plus libre.
Et je sais que ce n’est rien pour les proches, mais Bertrand nous a donné tant d’amour(s) qu’on est nombreux à en éprouver pour lui et que sa vie me semble un exemple de vie riche et pleine de sens.
Mes amitiés à ceux qui me liraient
Ce jour là, vers 17 h, un sms de mon père tombait sur l’écran de mon ordinateur. Sans dire le fait, son contenu ne laissait aucun doute. Néanmoins incrédule, comme toujours nous trouvent les événements que nous redoutons bien avant qu’ils ne surviennent, un réflexe me poussa à consulter un site qui confirma aussitôt la triste nouvelle. Un peu plus tard, dans la soirée, parmi les autres informations développées dans les journaux radiophoniques, la chute du nombre d’éléphants recensés sur le continent africain, et l’inscription de cette espèce parmi celles en voie d’extinction en résultant, fit venir à mon souvenir ce que Romain Gary décrit dans Les racines du ciel à travers le combat de Morel pour qui la disparition de ce mammifère sera immanquablement le signe annonciateur de l’extinction de l’espèce humaine puisque ce corps immense et insensé constitue notre ultime lien avec la terre, la souche même de notre humanité. Ce 25 mars 2021, nous apprîmes que nous étions désormais doublement orphelins. La tristesse demeurera infinie.
Bertrand nous a quitté et jamais au cours de ma vie, l’annonce de la mort d’une personnalité publique, qu’elle qu’elle soit, m’aura laissé (à l’instar de beaucoup) un tel sentiment de vide.
Le fait que Bertrand Tavernier fut une forte personnalité du 7ème art et un modèle mondial de cinéphilie, pas plus que le fait qu’il a probablement été le premier cinéaste français que j’identifiais quand j’avais 9-10 ans et que sortait LE JUGE ET L’ASSASSIN, ne suffisent à l’expliquer.
C’est bien plus prosaïque que cela.
C’est que depuis 2006 environ, date de la parution en dvd du premier western de la collection Sidonis, Tavernier, qui présentait LA FLECHE BRISEE, de Delmer Daves, inaugurait chez moi une longue, conséquente et inattendue période d’addiction à ses interventions puis, à partir de 2012, à son blog.
De manière très différente du contenu de 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN (de toutes façons co-optée par Jean-Pierre Coursodon), l’essence de sa relation aux galettes numériques m’apparut comme une sorte de renouveau chez lui, une manière de se réinventer pour une dernière ligne droite dont j’allais être le captif sans discontinuer jusqu’à la fin, et au delà.
A tel point qu’il a fallu le tournage (qu’il évoquait de temps à autre sur le blog) puis la sortie de QUAI D’ORSAY , en 2013 (je n’étais pas «né» à l’époque de LA PRINCESSE DE MONTPENSIER), pour que se rappelle à mon bon souvenir qu’il était aussi ce réalisateur qu’on suivait depuis des lustres. Celui dont la passion déteignait sur chaque film, chaque sujet traité.
Les bonus des dvd, plus les interventions à la radio, parfois à la télévision, plus les chroniques du blog, plus les réactions aux interventions des blogueurs formaient une constellation redoutablement addictive dont, au cours de ces 15 dernières années, il m’a été impossible de me soustraire.
Bertrand Tavernier fut, pendant tout ce temps, plus qu’un passeur, un véritable pourvoyeur d’envie en réalité.
Je me suis d’autant plus régalé à le fréquenter que je me suis astreint mentalement à ne le jamais considérer comme un maître à penser (rien de plus éloigné de Tavernier que la théorie, que les dogmes).
Je pense que nous avions affaire à un homme d’imaginaire, comme Eric Rohmer ou Alain Resnais. Ou comme ont pu l’être en littérature Umberto Eco ou le philosophe-esthète George Steiner.
De Bertrand Tavernier émanait une «ambiance», au delà de l’érudition.
Il était le maître de son territoire et ce territoire fleurait bon les chemins de traverse, les voies non officielles de la cinéphilie française (mais aussi de toutes les cultures populaires) tout en respectant les acquis de l’après-guerre: il fut littéralement celui qui a offert, via ses présentations en bonus tout particulièrement, une tribune, qui restait sans lui en jachère, de tous ces westerns (pour nous en tenir qu’à ce genre) que nous montrait Eddy Mitchell au cours des années 80 et 90.
Tant il me paraît vrai que Bertrand Tavernier n’avait pas son pareil pour faire saillir d’un film , à condition qu’il le mérite (et là, on pouvait être en désaccord) tout ce qui le soustrayait à l’étiquetage commode, à l’assignation à résidence. Sous son acte de veille, même un film ultra-célèbre comme LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS retrouvait une virginité.
Il était
Moi qui ne suis pas un fanatique invétéré de son cinéma (que je respecte infiniment néanmoins et il me reste à découvrir LA PASSION BEATRICE et DE L’AUTRE COTE DU PERIPH’), je considère VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANÇAIS comme peut-être son chef d’œuvre, supérieur au VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA AMERICAIN de son copain Scorsese, que j’avais pourtant aimé.
On tient là à mon sens son œuvre la plus intime, la plus séminale, peut-être la plus testamentaire tout en étant la profession de foi la plus évidente puisque nous y trouvons et sa morale d’esthète et, et ce qui coulait dans ses veines.
C’est ce fin connaisseur de ce qu’il avait en son cœur que je retiendrais avant tout et comme souvenir , et comme modèle.
A Alexandre.Je vais dans votre sens concernant le documentaire que Bertrand a co-réalisé avec son fils Nils. »De l’autre coté du periph »doit sortir en dvd ainsi que « La passion Béatrice »que j’ai trouver par hasard dans une édition sous titrée en espagnol.Nous devons veiller à faire connaitre l’oeuvre immense que nous laisse Bertrand.La flamme qui animait cet homme unique doit bruler de mille feux et continuer à nous éclairer,car ils nous as tous bousculés dans ses reflexions,ses retranchements,ses coups de gueule.
Bonjour,
Excellente initiative de France Télévision qui a mis en ligne le documentaire de Bertrand Tavernier Voyages à travers le cinéma français.
https://mobile.france.tv/france-5/voyage-a-travers-le-cinema-francais/
Bonjour à tous,
Je souhaite faire part à sa famille et à ceux qui l’aimaient de mon infini tristesse à l’annonce de la disparition de Mr Tavernier. Pour ma part cela m’a renvoyé au décès de mon père il y a 10 ans qui lui aussi était un fou de cinéma. Lorsque je repense à Bertrand Tavernier, je pense pas seulement au réalisateur qui a exploré énormément de thèmes, mais aussi et surtout à la relation tellement extraordinaire qu’il avait réussi à lier avec le public par ses « cours » de cinéma qui étaient incroyables de détails et de précision sur chaque bonus de DVD/Bluray. Et si je suis triste aujourd’hui c’est non seulement parce qu’un amoureux du cinéma est parti, un homme profondément humain et généreux avec les cinéphiles est parti, mais aussi une encyclopédie vivante du cinéma s’en est allée. C’est peut être aussi ça le plus dur. Qui prendra la relève ? Qui aimera presque inconditionnellement le cinéma de 1900 à 2021 ? Qui nous le fera encore partager ? Tous les cinéphiles sont en deuil, car c’est leur père à eux aussi qui est parti. Par ces quelques mots, je voudrai donner toute mon affection à tous ceux qui l’ont bien connu et à ses proches. Je lui souhaite beaucoup de bonheur au cinéma du Paradis. Et j’espère que là où il est, il nous regarde encore avec sa tendresse et son affection, qu’il nous a tellement partagé à longueurs de vidéos, de critiques … Merci Monsieur Tavernier !
Bonjour à tous,
Comme tous les participants du blog et bien d’autres, je suis triste.
Pourtant, je ne connaissais pas personnellement Bertrand Tavernier, que je n’ai jamais rencontré. Mais ses films et ses livres m’accompagnaient depuis longtemps. Quasiment depuis sa création, la page du blog était ouverte sur mon ordinateur tous les jours, toute la journée.
Il nous avait donné la chance de dialoguer avec nous, ce qui est un geste inédit. J’intervenais très occasionnellement sur le blog, souvent pour le contredire – parce que j’espérais ainsi le faire réagir et donc faire durer l’échange.
Il était un artiste intransigeant, comprenant son époque sans jamais céder à l’air du temps. Il s’attaquait à des sujets réputés peu « vendeurs » : la vieillesse, les dérives de la jeunesse, la bureaucratie, le travail. Et de cette matière il a su tirer une œuvre vibrante, exigeante, passionnante. On sortait de ses films plus intelligent. Car il y déclinait toutes les nuances qu’imposaient ses sujets. Sa pensée n’était pas figée ni ses films démonstratifs. Il partait toujours de l’observation du réel pour faire avancer ses spectateurs vers une compréhension plus riche, loin des idées reçues.
Dans sa manière d’appréhender les films des autres, il était pareil. Curieux de toutes les cinématographies, dépourvu de dogme. « Tous les films doivent être présumés innocents ». Il ne cessait de réfléchir sur les œuvres des uns et des autres, travaillant toujours son propre point de vue, afin de rectifier telle observation ou revoir tel avis. Qui faisait cela à part lui ? Dans ses films comme dans ceux des autres, il n’aimait pas la facilité. Les effets outranciers. L’émotion, les moments intimes ou personnels, n’étaient jamais soulignés. Il fallait les trouver, par exemple au détour d’une scène par exemple ou Didier Bezace/Lulu va visiter sa mère à l’hôpital.
Mes échanges avec Bertrand Tavernier sur le blog, même brefs, mêmes formels, ont été pour moi une réelle source de joie. Cela paraitrait sans doute dérisoire à beaucoup, mais j’étais heureux quand il me répondait sur l’utilisation de la musique dans L 627, ou quand j’ai réussi à lui faire murmurer du bout des lèvres que oui, la première heure de L’exorciste était tout de même pas mal.
Désormais, il va falloir accepter le décès de Bertrand Tavernier. Je dis accepter parce que rien que de l’écrire, l’idée me parait grotesque, absurde, stupide. Ses commentaires et les discussions du blog me manqueront, comme je suis sur à beaucoup d’entre nous. Comme les autres participants, j’espère qu’ils demeureront accessibles – au moins jusqu’à ce que quelqu’un les réunisse et les édite.
Déjà une semaine. Et depuis jeudi dernier, je n’arrive toujours pas à intégrer ce départ. Comme vous tous.
Je me replonge dans des films qu’il m’a (nous a) fait découvrir ici, comme hier soir ce BAL DES POMPIERS de Berthomieu avec Claude Dauphin (chronique de juin 2017, UN BAL DES POMPIERS PASSIONNANT), que je ne connaissais pas et dont il parle avec enthousiasme, MENACES de Greville, dont il parle dans VOYAGES…
Il y en a tant. C’est vrai, ce blog est une mine d’or, tant son hôte sait partager, susciter l’envie de découvrir. J’espère de tout coeur qu’il restera libre d’accès, pour revenir sur les films, les livres dont il parle si bien.
Je ne veux surtout pas parler de Bertrand Tavernier au passé.
C’est impossible.
Moi aussi Jean pierre je vais dans votre sens et n’arrive pas à admettre que Bertrand ne pourra plus nous répondre.J’ai revu dans une copie restaurée par Pathé et la fondation de Jerome Seydoux un des plus grands films de Raimu »L’étrange monsieur victor »est d’une noirceur incroyable.Un receleur-voyou qui à pignon sur rue à Toulon va assassiner un homme qui le faisait chanter.Pourtant on va arreter et condamner au bagne un pauvre cordonnier campé ici par Pierre Blanchar.Il clame son innocence mais finira par payer pour un autre.L’attrait principal de cette oeuvre sombre vient de ce climat nauséabond,tout le monde sait mais les gens se taisent et les mois passent et la vie va continuer jusqu’au rebondissement final.Revoir Delmont dans le role du commissaire patibulaire affublé de son assistant(Blavette,toujours juste)puis il y a la beauté de Viviane Romance et Madeleine Renaud qui ajoute un brin de charme à ce film qu’il faut revoir.Dans la mème collection est sorti « Copie conforme »ou Louis Jouvet campe deux roles pour le prix d’un,à revoir aussi.
En plus de l’immense cinéaste, on pourra retenir sa défense du patrimoine d’avant la NV , de pair avec Brion et Lourcelles ,bref du cinéma populaire ,du cinéma tout court ;l’ultime épisode de son voyage (les années soixante) ouvre sur des cinéastes que d’aucuns auraient qualifiés de « mineurs » .L’érudition de M.Tavernier était universelle et sa tolérance et son indulgence envers nous qui faisions parfois des bourdes et des gaffes plus grosses que nous étaient infinies .
Je me trouvais ,comme tant d’autres, dans la situation du sultan qui écoute Shéhérazade pendant mille et une nuits et en redemande encore .J’espère les prolonger avec sa bible du cinema américain (tant attendue).
Je n’arrive pas encore à y croire .
A tous
(J’aimerais saluer chacun… et s’il n’en fallait qu’un, ce serait le Toulousain Zinzin, ça m’a bien fait rire… mais je pense à tous.)
Je ne voudrais pas polluer le blog, un peu désorienté sans sa locomotive. Je me trouve pour l’instant bien démuni, incapable de parler de cinéma.
Je réfléchis à un moyen de communiquer autour d’une rencontre dans le monde réel, et je me demande franchement si ce blog est le meilleur endroit. (Pour: les participants au blog fréquentent tous le blog, La Palisse n’eût pas mieux dit. Contre: ce n’est pas la vocation du DVDblog, mais Bertrand n’avait pas vocation à nous quitter…) En tous cas l’idée fait son chemin, on pourrait formaliser quelque chose pour octobre prochain – à condition bien sûr qu’on soit sortis de cette satanée mélasse sanitaire. Un certain nombre d’éléments s’alignent en tous cas pour faire un bel évènement, je n’en dis pas plus pour l’instant.
Une solution serait de se rejoindre sur FaceBook (on m’y trouve facilement). Mais il ne faudrait exclure personne…
Bref, je cherche un moyen de communication sain,efficace, et qui n’envahisse pas ce blog… peut-être une chronique dédiée à ce sujet… il faudrait rétablir l’affichage des derniers messages d’ailleurs, c’était bien pratique…
( A D.H. j’ai aussi pensé aux éléphants… -les hasards de l’actualité nous fournissent de belles images tragiques-… et la bande-son de ces pensées était ceci : https://www.youtube.com/watch?v=3Wzau5Ifu00 )
A Denis Fargeat. Ce jour-là oui le sol s’est dérobé sous nos pas comme si le monde se cassait la gueule un peu plus. La fermeture des salles obscures semble propice à l’épanouissement des idées noires. Merci de m’avoir fait découvrir, fort à propos, cette belle composition de Texier qui me renvoie à un souvenir plus heureux. A l’issue d’une diffusion d’Holy Lola, un « tchat » était organisé avec Bertrand via le site web de la chaîne, durant lequel j’avais eu le privilège, il me semble, de lui faire part de l’envoûtement et de l’émerveillement exercés par la musique du film composée par le même Henri Texier, ce qu’il avait apprécié, se désolant un peu que la plupart des spectateurs ne lui parlent que très rarement de l’attention extrême mise dans les choix de musiques de ses films. A cette même occasion je crois, à moins que ça ne soit ailleurs, car souvent mes pas m’ont mené en des lieux découverts grâce à l’œuvre de Bertrand (jusqu’à « déguster » un Po’Boy aux huîtres à New Iberia !), je prenais la liberté de lui évoquer ma thèse selon laquelle ses films me touchaient particulièrement car ils étaient ou semblaient justes, cependant que tant de productions contemporaines tordent les réalités pour les faire coller à une idée de scénario, sonnent faux et transpirent la fabrication. Justesse du trait comme juste doit être jouée une partition musicale.
Bonjour à toutes et à tous
Si certains d’entre-vous ne l’ont pas encore lu, voici le lien concernant le magnifique et bouleversant témoignage de Thierry Frémaux.
http://r.newsletter.institut-lumiere.org/mk/mr/eSHpjWOZo7BxhgKoxn0T-ZoY5vwMbyUsCOMpSPVf3ICCSBNhOdRkM1RFPWWNVGVw8_Hk6jVhRRnfg2XakJd7RQpn4dcc6sJPtcQrBdxn2hgKnfwMlFLSND5IA1ex6g
Merci Monsieur Frémaux pour ce beau texte plein de sensibilité,de justesse et de réalisme.Vous décrivez Bertrand comme un frère qui vous as appris à marcher,a aimer le cinéma et ça c’est vraiment essentiel dans une vie de croiser des ètres qui nous apportent un peu d’écoute mais également de la fougue dans les propos,sans oublier les engagements de Bertrand pour les sans papiers,les intermittents du spectacle vivants enfin tous ceux qui souffrent sur le bord du chemin et qu’on laisse crever sans réagir.29 personnes sont mortes en 2020 dans les rues de Toulouse,c’est inacceptable dans un pays si riche ou les spéculateurs du cac 40 se frottent les mains.
à Yves
je vous conseille sur Netflix LA MISSION/NEWS OF THE WORLD western très intelligent qui suit l’histoire d’un colporteur de nouvelles dans les régions désolées où la presse n’est pas distribuée ou ignorée par analphabétisme, après la guerre civile, (le personnage est un cousin de Caussimon dans LE JUGE qui faisait le même mètier en chansons), il recueille une orpheline allemande kidnappée par les Kiowas et tente de la ramener chez ses plus proches parents, l’émotion est discrète et Greengrass réussit une magnifique séquence où les Kiowas apparaissent dans une tempête de sable et offrent un cheval aux deux voyageurs. Le réalisme que l’on retrouve dans les romans de JC Blake comme The Pistoleer (que JC Freycon m’avait conseillé ici, hey! you OK?), ou celui que Bertrand aimait bien aussi JL Burke (Two for Texas), le réalisme de cette époque post sécession je veux dire est respecté plus que dans le Hollywoodisme courant (et gnan-gnan). Il faudra suivre ce Paul Greengrass à la trass (ah ah elle est bonne)!
Je voulais juste ajouter que l’article de Libé sur BT a été signé par un âne, ce qui n’est pas surprenant étant donné le journal en question.
Dommage que Bertrand n’ait pas pu voir LA MISSION (quoique…).
Hello, MB. Et c’est parce que je suis venu ici que j’ai lu (et même dévoré) Larry McMurtry (LONESOME DOVE), qu’aimait tant Bertrand Tavernier. D’ailleurs, McMurtry est mort le même jour que BT. On n’en a pas beaucoup parlé. J’ai imaginé deux cavaliers harassés disparaître lentement derrière l’horizon. L’Ouest, le vrai… C’est aussi grâce à BT que j’ai découvert l’immense A. B. Guthrie (THE BIG SKY), dans sa belle collection chez Acte Sud.
« Et c’est parce que je suis venu ici que j’ai lu (et même dévoré) Larry McMurtry (LONESOME DOVE), »
à JCF
et il avait aussi conseillé l’adaptation, la série TV avec Duvall et TL Jones que j’ai déjà vue deux fois!
À MB : Tout à fait. (Je l’ai vue deux fois moi aussi, la série.) Et je viens d’apprendre que le dernier roman qui clôt le cycle de LONESOME DOVE : LES RUES DE LAREDO, était enfin traduit, sorti chez Gallmeister depuis novembre. Je m’en vais de ce pas à sa recherche. Une façon comme une autre de faire son deuil.
A MB.J’en ai parler ici mème,il y a quelques semaines avec Tom Hancks dans le role titre et la petite fille que j’ai découvert dans »Bennie »oeuvre d’une grande force sur la vie d’un enfant rejetté par sa famille et se rebelle contre le monde entier. »Bennie »m’a fortement rappeller »La tète haute »d’Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuven,Benoit Magimel dans le role de l’éducateur et le jeune Rod Paradot qui est un futur Patrick dewaere.
C’est une immense tristesse qui s’est emparée de moi depuis l’annonce de la nouvelle de cette disparition. Bien sûr les écrits, les films, les enregistrements restent mais Monsieur Tavernier avait sans tellement encore a nous dire sur le cinéma, la littérature, sur l’art. Cet article en est la preuve, un œil encore vif et enthousiaste pour livrer de sa prose unique ses impressions sur ces découvertes.
J’espère que ce blog où il aimait partager sa passion demeurera accessible, ne serait-ce que pour profiter encore longtemps de ses articles passionnants.
Merci encore monsieur Tavernier vous allez (me) nous manquer.
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai durant de longues et belles années, aimé échanger, tailler le bout de gras, réagir, provoquer, partager mes coups de coeur, dire mes déceptions ou mes convictions, tout cela en ce lieu unique au monde. L’hôte s’appelait Bertrand Tavernier ! Quelle chance nous avons eue, tous et toutes !
J’ai pleuré durant quelques jours, et pensais que ça se tassait, puis, ce matin, je lis le très bel article de Guillemette Odicino dans Télérama, et c’est reparti, la machine lacrymale ne connaît point de répit. A nous tous, nous allons très certainement contribuer à l’élévation du niveau de la mer…
Depuis quelques années, je ne participais plus à ce blog, mais cela ne m’empêchait pas de le lire chaque matin ou presque. A l’affût de nouvelles discussions animées sur tel ou tel cinéaste, ou pour le plaisir de lire les interventions érudites de l’un ou l’autre d’entre vous, je n’étais jamais déçu. Et bien-sûr, heureux j’étais de parcourir les contrepoints de Bertrand, sans parler du bonheur de voir arriver une nouvelle chronique de sa plume !
Deux suppliques à l’attention de l’équipe du blog. La première, je la formule en emboîtant le pas à Jean-Claude Raspiengas qui dans son émouvant article du 25 mars dernier dans La Croix [Mort de Bertrand Tavernier, cinéaste passionné et lyrique], revendique ceci : « Le blog qu’il tenait sur le site de la SACD, inventaire régulier de ses trouvailles et relectures, est à archiver à la BNF, au même titre que la conservation des manuscrits des grands auteurs (…) » : pensez-vous mener une démarche en ce sens ? Ou bien, y a-t-il un projet d’édition qui réunirait toutes ses chroniques ? A mon sens, les échanges devraient être conservés également, tant ils sont très régulièrement enrichissants. Dans tous les cas, pouvez-vous nous assurer la sanctuarisation de ce blog, en le laissant à la consultation libre et sans date limite.
Ce DVDBlog représente un pan important, pour ne pas dire essentiel, du legs de Bertrand, à l’instar de ses films, de ses livres, de ses interventions sur les films en DVD et Blu Ray et à l’instar du souvenir qu’il laissera dans la mémoire et le coeur de chacun d’entre nous.
La seconde supplique n’est pas bien murie, mais je l’énonce quand-même, des fois qu’elle porte ses fruits… Pourquoi ne lanceriez-vous pas une invitation aux habitués de ce blog , pour une rencontre dans le monde réel ? Un tel événement, après la pandémie, serait un beau symbole de de la fin d’une crise durant laquelle tant de choses n’auront été que numériques !
Enfin, pour conclure, une citation d’un dialogue qui se situe vers la fin de je ne sais plus quel film de Wayne Wang. Alors qu’une vieille dame décède, son fils a cette phrase qui m’est toujours restée : « Quand une mère chinoise meurt, c’est tout un livre de cuisine qui s’en va avec elle… ».
Avec Bertrand, la mémoire du cinéma qui part avec lui, reste encore difficilement quantifiable. Bien à vous toutes et tous, et prenez soin de vous.
Olivier Le Borgne, alias « Sullivan », alias « Olivier ».
À Sullivan
Votre proposition de rencontre est une excellente idée, pourquoi ne pas l’organiser lors du prochain Festival Lumière.
A Olivier, content de vous retrouver pour ce bel hommage à Bertrand. Vous étiez aussi un des fidèles à intervenir sur son blog et j’ai oublié de vous mentionnez dans mon petit commentaire hommage (déposé sur la chronique précédente) ! Ce que vous dites m’a également traversé l’esprit plus d’une fois : l’idée première était même de se retrouver autour d’un verre ou d’un repas autour de notre cher Bertrand Tavernier avec les habitués de ce blog qui l’auraient souhaité… Maintenant qu’il est parti, nous ne pouvons pour l’instant pas le faire mais je souscris à cette idée pour de jours meilleurs de se retrouver quelques-uns un jour (et je pense que Jean-Jacques alias ballantrae serait également ravi de cette idée….)
Je vous rejoins également pour laisser à la postérité ce blog et ses commentaires faits de découvertes, de débats, de coup de gueules, de coups de cœurs , de digressions même parfois obscures (le cher Yves Rouxel), de bonheurs de partager avec notre hôte.
Oui il nous manque et l’hommage de Thierry Frémaux disponible sur le site de l’Institut Lumière en est le plus bel exemple. J’ai pensé à Thierry Frémaux il y a une semaine lui qui à l’image de son ami est un merveilleux passeur également à travers ses programmations à l’Institut Lumière, ses sélections à Cannes : mélange de culture, d’érudition, d’ouverture aux autres et de simplicité. Grâce à l’Institut Lumière nous pourrons lire la première partie des mémoires de Bertrand, son « 100 ans de cinéma américain » et puis il y a toujours ce merveilleux Festival Lumière.
Bertrand nous manquera toujours car il nous a accompagné ici sur ce blog depuis plus de 15 ans et nous l’aimions tous tellement pour cela…
A tous
Combien d’accord avec vous … l’archivage du blog me paraît important (mais il y faudrait un travail d’édition colossal, et collégial… on peut garder en l’état et c’est un document, mais difficile à consulter… et il ne faut laisser personne de côté… quadrature du noeud gordien…)
Et se rencontrer serait une si belle chose.
A part ça, beaucoup de mal à commenter ce que nous proposait Bertrand. Il faut du temps ( déjà que j’ai souvent 8 chroniques de retard…sans parler de … bref…)
Il faut que je vous raconte. Pas l’habitude de raconter mes rêves, mais celui-ci me paraît pertinent…
Dans une vaste et vieille maison, assez sombre, nous sommes 20 ou 30 autour d’une grande table. Beaucoup de monde dans une pièce qui en paraît plus petite. Des bouteilles apportées par les uns et les autres circulent et s’entrechoquent, je goûte une cuvée « Audibert-Lavirotte » (!!). Nous nous trouvons à côté de Philippe Noiret (un Noiret de 1985 environ), il parle de beaucoup de choses, ouvert, gouleyant. Il nous raconte, il se raconte à lui-même et soudain s’effondre en sanglots, dit à peu près « Dire qu’il faudra lâcher tout ça… »
Je dois préciser que dans cette pièce, dans ce rêve, où apparaît Thierry Frémeaux qui fait des annonces confiantes, Bertrand n’est pas là. Et j’en déduis ceci : s’il n’est pas là, c’est qu’il est partout, dans le cœur de chacun.
A Damien DOUSSIN : merci pour votre message. Oui, j’aurais grand plaisir à vous rencontrer, à rencontrer Jean-Jacques, mais aussi Jean-Charles F., MB et tant d’autres… De fait, SugarKane, votre idée est bonne : quelle autre ville que Lyon pour se rencontrer ? Et pourquoi pas durant le festival. Je pense que les blogueurs qui ne « s’appréciaient » pas trop, devraient tenter l’expérience de rencontrer leurs contradicteurs, car dans la vraie vie, les choses sont bien souvent différentes, voire complètement différentes : on se met à apprécier les gens qu’on pensait rejeter en virtualité interposée et parfois vice-versa.
A Denis Fargeat : Il fallait bien être lyonnais (ou fan d’histoire automobile) pour rêver d’une cuvée Audibert-Lavirotte ! Et ce serait une superbe idée : se faire un gueuleton à 20 ou 30 dans un bouchon, quand ce fichu virus nous aura lâché, pour lever nos coudes à la mémoire de Bertrand. Et finir sur un récital d’orgue de Denis Fargeat ne serait pas pour me déplaire !
Cher Damien,
Ce sera avec joie. Dans un esprit de fraternité cinéphile et de perpétuation vivante de l’amour du cinéma tel que le manifestait Bertrand.
Bonne continuation à tous
Cher Damien, je me hasarde à nouveau vers le blog et ses messages de fin mars début avril en ayant laissé passer quelques semaines car avant c’était trop difficile.
Oui l’hypothèse de se rencontrer dans la vraie vie serait une bonne chose. Mais pas pour simplement se remémorer ces années de compagnonnage, pour rendre vivant le legs cinéphile de Bertrand et faire vivre son oeuvre notamment le chantier immense des Voyages à travers le cinéma français.
Je ne sais comment faire mais peut-être serait-il possible aux responsables du blog de récolter en aparté les coordonnées personnelles des plus intéressés afin que nous tentions d’élaborer qq chose peut être sur un mode associatif.
A Ballantrae e tutti
D’accord avec vous… l’idée fait son chemin. J’avance de mon côté sur un projet de concert à St Paul (Lyon) en octobre prochain, en hommage à Bertrand, évènement autour duquel nous pourrions nous fédérer… ce qui est compliqué c’est que ce blog n’a pas vocation à devenir un panneau d’affichage…
A Denis : pour un récital-hommage à Bertrand, je pense que vous pourrez vous permettre.
Le toulousain zinzin que je suis est partant pour venir sur Lyon pour rendre un bel hommage à Bertrand.Il m’a permis de revoir certains films et de revenir sur mes digressions assez décalés je l’avoue humblement.A bientot de vous voir à tous.
Je postule pour prendre la relève.
Il n’y aura plus jamais d’êtres aussi passionnés par le cinéma que Bertrand Tavernier, ceux-ci deviennent rares comme les derniers des Mohicans. Aux plus jeunes d’entre nous de reprendre le flambeau avec le même esprit d’ouverture, de tolérance et d’éclectisme dont faisait preuve Bertrand Tavernier dont les éclairages érudits et passionnés nous manqueront pour toujours.
Je l’avais rencontré à l’institut Lumière lors d’un week-end sur les scénaristes français.
Nous avions parlé de Edmond T. Gréville, cinéaste qu’il adorait, mort à Nice et auquel la cinémathèque rendit un long hommage, permettant ainsi aux cinéphiles niçois de découvrir les films de ce cinéaste trop méconnu.
Nous avions reçu Bertrand Tavernier à Vence en 1994 pour les rencontres de cinéma organisées par la ville de Vence et l’association Culture & Cinéma dont je faisais alors partie.
Ce fut un honneur et une joie immense pour chacun d’entre nous d’accueillir une telle personnalité du cinéma français dont la simplicité n’avait d’égal que la modestie et l’humilité, car Bertrand Tavernier défendait toujours les films des autres aux dépends des siens avec ce talent de conteur et cet enthousiasme de découvreur qui était le sien. Il retrouva aussi à l’occasion José Giovanni qui habitait à St Jeannet et vint en voisin.
Ces moments de communion et d’échanges demeurent dans nos mémoires depuis cette date. C’est une perte immense pour le cinéma et les cinéphiles et je partage avec vous tous cette grande tristesse.
Cet hommage un peu différent à Bertrand, signé Lila Benzid-Basset:
https://lmsi.net/Le-Juge-et-l-assassin-ma-fratrie-et-le-cinema
Ça parle d’enfance, d’adolescence, de racisme et d’antisémitisme, de discussions émues d’après projection, en l’occucrence celle du JUGE ET L’ASSASSIN.
A Mathieu.On peut remercier ici le texte si tendre et mélancolique de Lila qui évoque ses premiers souvenirs de cinéma à Marseille avec son frère Noui.Je pense que le cinéma forge les enfants et les adolescents afin d’affronter un monde hostile,violent et qu’ils ne saisisent pas forcément.On a tous au fond une oeuvre enfouie au fin fond de notre mémoire et qui arrive 20 ou 30 ans après à nous remuer et à sentir vivant.Pour ma part c’est le film de Luigi Comencinni »L’incompris »vu à l’age de 13 ans qui m’a fait prendre conscience que c’est un veritable cadeau d’avoir une mère et un père aimant qui sont là afin de répondre à nos préoccupations futures.Je reste toujours la gorge nouée,les yeux emplit de larmes face à cet enfant qui grandit sans l’amour de sa mère disparue à jamais.Son père diplomate fait semblant de l’aimer mais n’essai nullement de le comprendre et de l’accompagner dans l’apprentissage de la vie et le temps qui passe.Ce film est pour moi avec peut ètre aussi »Les 400 coups »et »Le petit fugitif »deux oeuvres que je revois avec un immense plaisir.
A Yves Rouxel:
Merci d’avoir lu le texte le Lila Benzid-Basset. Moi aussi je place L’INCOMPRIS parmi mes films préférés, mais je dois dire que je revois rarement mes films préférés (trop d’émotion). C’est le cas aussi de SCIUSCIA, autre film sur l’enfance, mais là j’ai l’excuse de l’absence (scandaleuse) d’un dvd décent (le dvd FSF étant d’une qualité lamentable).
à Mathieu
SCIUSCIA et LE VOLEUR DE BICYCLETTE sont deux films magnifiques accusés bêtement d’exploiter l’émotion, mais heureusement pas par tous. L INCOMPRIS a aussi été méprisé (dans la revue Cinéma 66 ou 67 de l’époque) par un critique qui s’intéressait moins à la mise en scène qu’à l’émotion jugée complaisance.
L INCOMPRIS mérite comme SCIUSCIA une restauration. j’ai vu qu’il y avait un bray du VOLEUR…
Je viens de voir THE DIG au sujet original (l’archéologie), très attachant, avec des libertés discrètes par rapport à la réalité historique: invention d’un personnage totalement inventé, dommage mais sans trop de dégât!
A MB:
Oui L’INCOMPRIS mérite mieux que le dvd étonnamment mou de Carlotta.
Je prends note pour THE DIG…
Hier soir en écoutant « La Salle des machines », l’émission de Mathias Enard à 23 heures sur France Culture, je tombe sur une passionnante interview de Bertrand au sujet de Dumas (père bien sûr). De quand date l’enregistrement Enard ne le dit pas. A écouter sur le site de la chaine.
cher Mathieu
L’émission date du 27 décembre… et si Matthias Enard ne le dit pas, c’est qu’il date lui-même du 27 décembre ( pure redif, peu ou pas d’info, c’est un des grrrrrr récurrents de cette chaîne.)
Ce qui me fait penser , mais on est à la limite du confidentiel, que je crois avoir été ici-même de la demande faite à Bertrand, de cette préface…. Message supprimé depuis, ou alors j’ai des visons. ( et c’est mal vu en ce moment.)
Content de vous retrouver, tous. Ému aux larmes par le dernier post de Bertrand. Tout le monde a connu des deuils, et je crois que chacun s’est tourmenté à interpréter les derniers propos de ses morts… Ce déchirant dernier post (d’autant plus déchirant que rien n’y transparaît) nous invite, je crois, à continuer, pas sans lui je crois, mais comme s’il était là. Je crois sincèrement qu’il veille sur nous.
(Je ne sais pas pour vous, je crois qu’il me restera longtemps une douleur sourde… mais comme les grandes douleurs sont muettes… je me tais.)
A Denis F.Je me souviens et me souviendrais toujours de ce début décembre 2014 mois horrible ou j’ai perdu mon fils Sébastien.Bertrand m’avais témoigner ses condoléances et m’avais écrit que c’était la pire des choses quand on est parent.Grace à Bertrand et au cinéma j’ai su résister et put continuer à vivre.Mais l’existence n’est plus la mème, »faire le deuil »est impossible pour moi.
@Yves Rouxel : je suis particulièrement touché par ce que vous dites parce que moi aussi j’ai perdu un fils qui s’appelait Sébastien. À la différence de vous, je n’arrive que très rarement à en parler, même aux amis proches, et je ne serais même pas arrivé à en parler à Bertrand. Mais je me mets à votre place en me disant que si cela avait été le cas, il aurait eu cette amitié et cette bienveillance. De plus vous mettez l’accent sur quelque chose d’important. Quand on rencontrait Bertrand, il faisait du bien autour de lui. Tout le monde le ressentait.
A Denis : sentiments partagés
A Denis.Je pense que Bertrand était un homme d’une grande pudeur sur sa vie puis aussi une espèce de timidité.Pourtant il avait un caractère entier et ne machait pas ses mots et ses écrits quand je m’égarait sur des sentiers plus que sinueux.Je serais heureux de vous connaitre tous en chair et en os et « ripailler »dans un bouchon de Lyon(ville que je ne connais pas).Etonnant quand mème!!!
@Mathieu : il me semble que c’est assez récent. En novembre dernier il avait donné des interviews à l’occasion de la réédition au Cherche midi de « La fille du Régent » de Dumas qu’il avait préfacé.
A Mathieu.Je vous conseille vivement les archives de la RTS ou Bertrand a accorder à maintes reprises des entretiens de haute tenues.Journalistes compétents qui connaissent sur le bout des doigts le parcours de Bertrand avant de passer à la réalisation en 73.On est loin du mensuel »Dernière »qui dessert le septième art.
Immense perte, pour moi et tant de gens ici. Ça fait plusieurs jours maintenant et j’ai toujours du mal à m’en remettre. J’ai appris que l’été dernier Bertrand Tavernier avait commencé l’écriture de ses mémoires. Je n’en sais pas plus. Quelqu’un a des informations sur le sujet ? Sur l’avancée de ce travail et si nous aurons la chance de les voir un jour publiées… Amicalement.
Profonde tristesse en apprenant la disparition de Mr.TAVERNIER. Un être rare. Merci de nous avoir fait découvrir ou redécouvrir tant de réalisateurs,de livres, de belles transmissions si passionnantes. Merci.
Alors que les Américains de Variety ont publié un très bel hommage https://variety.com/2021/film/global/bertrand-tavernier-tributes-hollywood-france-1234938156/ les français de Première font un article ridicule où on apprend que « Son premier long-métrage, Le Juge et l’assassin, sorti en 1973 » https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Mort-du-cineaste-Bertrand-Tavernier … Pathétique.
Merci edward d’avoir en lien l’article plein d’éloge de Variety qui reste une réference aux états-unis.En revanche « Première »est vraiment un torchon qui ne connait mème pas la filmographie de Bertrand.Enfin,Michel Ciment et l’équipe de Positif rendrons hommage dignement à cet homme qui a laisser un grand vide.
Cher Edward, c’est évidemment consternant qu’une telle bévue soit publiée sur le site d’une revue française de cinéma !
A titre d’info, Télérama a déposé sur son site le texte hommage que Martin Scorsese leur a adressé ainsi qu’un superbe entretien de son complice et ami Thierry Frémaux.
Malheureusement, ce n’est disponible que pour les abonnés. Je me ferai un plaisir de vous le transmettre par courriel si vous ne pouvez y accéder.
Bien à vous.
Cher Olivier, merci pour votre proposition. Je vois que la lettre est publiée par allociné : https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18698171.html . Ils ont également publié une série d’hommages accompagnés de l’interview grolandaise de Bertrand https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18698113.html
A Olivier D.guillemette Odicino a écrit un très bel article dans le télérama qui sortira en kiosque mercredi 31 mars.
Merci pour les divers articles d’Allociné.
Libé a publié une nécrologie tellement nauséabonde que je me demande dans quel caniveau le quotidien est-il tombé !
A Yves, Bertrand Tavernier fait heureusement la couverture du dernier Télérama avec une superbe photo et ce titre si évident : « Pour l’amour du cinéma ».
L’unanimité et l’extrême justesse de tous les commentaires sur ce blog font plaisir à lire et nous font réaliser la perte immense qui nous frappe. A la mort de Bertrand, ce sont plusieurs bibliothèques qui ont brûlé ! Et nous, nous sommes très tristes.
A Michèle.La médiathèque josé cabanis à toulouse,à mis en place une grande table avec tous les films de Bertrand ainsi qu’une série d’ouvrage qui traite de ce cinéaste qui restera dans les mémoires.
Merci de m’avoir reçu à Paris il y a plus de 20 ans. Vous aviez accueilli à bras ouverts un adolescent parfaitement inconnu, avec une générosité que je chérirai longtemps. Merci pour l’enthousiasme, l’émerveillement, les découvertes et l’espoir.
La première fois où j’ai vu Bertrand Tavernier, c’était il y a deux ans au Festival Lumière lors d’une projection de Employees’Entrance de Roy Del Ruth. Dans la salle tout le monde avait autant adoré le film que la présentation passionnante et drôle de Bertrand Tavernier. Puis lors de la signature de Amis Américains j’avais réussi benoîtement à lui glisser quelques mots en le félicitant et en le remerciant de m’avoir ouvert les yeux sur plein de films et de m’avoir fait découvrir Burnett. Tous les jours comme sans doute beaucoup d’entre vous je me connectais sur son blog pour lire avec gourmandise les échanges de la veille ainsi que ses commentaires, toujours justes. Ce qui m’a toujours impressionné c’est bien sûr son intelligence et sa connaissance du cinéma mais ce que j’aimais encore plus c’était sa curiosité qu’il nous faisait partager, sa sensibilité et le fait qu’il était accessible et bienveillant avec tout le monde. Comme vous tous je suis triste. Il va énormément nous manquer.
Bonjour à tous,
je n’avais pas écrit sur ce blog depuis une dizaine d’années mais suite à la vision passionnée de la série VOYAGES A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS et de l’ouvrage LE CINEMA DANS LE SANG, je suis revenu dévorer ce blog qui m’avait tant manqué ! Et c’est avec une immense tristesse que je subis en pleine face la disparition prématurée de Bertrand Tavernier, grand réalisateur et surtout extraordinaire passeur du cinéma, comme son ami Martin Scorsese.
Cela fera bientôt trente ans que 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN est mon livre de chevet et que je considère comme le plus grand livre de cinéma jamais publié. Et bien sûr AMIS AMERICAINS, dont les pages sur John Ford m’ont ému aux larmes.
Cet être humain exceptionnel m’aura initié comme personne à la culture cinématographique dénueé de quelconque chapelle, et surtout à la curiosité de tous les instants. O combien j’aurais aimé le rencontrer et combien je fus honoré et fier qu’il me réponde parfois sur ce blog.
J’adresse mes sincères et chaleureuses pensées à sa famille, ses proches, et ses fans qui apportèrent autant de richesse et de discours passionnés à ce blog. Que les archives – témoignage indispensable d’un artiste disponible, sincère, passionné et généreux – perdurent malgré le départ de son hôte irremplaçable. Longue vie à la Cinéphilie …
Bonjour,à tous
La première fois que j’écris sur ce blog, je l’ai parcouru, lu avec passion.
Et maintenant, je me sens comme un con paumé dans le brouillard.
Avec la disparition de Bertrand Tavernier j’ai perdu un mentor , une lumière vibrante, je n’ai pas de mots pour lui exprimer toute ma gratitude.
Adieu, monsieur Tavernier, vous allez terriblement nous manquer.
Depuis fin janvier, je me disais « tiens, il n’a rien publié » et je croisais les doigts afin que ce ne soit pas ce foutu Covid…
Cinéphile, mais en aucun cas de « son niveau », je n’avais jamais osé poster de commentaires ; je me contentais de lire avec délectation tous ses avis sur le cinéma et quels délices!
Au-revoir donc Monsieur Tavernier, votre étoile du cinéma n’est pas sur Hollywood boulevard, elle est dans notre ciel nocturne.
Les interventions précédentes disent mieux que je ne saurais le faire la tristesse et le sentiment de vide que je ressens devant la perte de cet être exceptionnel. J’espère seulement que ses derniers moments n’auront pas été trop durs, qu’il les aura vécu chez lui, au mileu des siens. J’espère aussi que « 100 ans de cinéma américain » paraitra vite, dans une édition soignée qui nourrira les cinéphiles présents et à venir pour de longues années.
Et puis il y a ce dernier blog qu’on lit avec une particulière émotion, ses derniers conseils dont certains seront pour moi des découvertes. Je retiens Carlo Lizzani, le premier Robert Hamer, et Gabrielle Roy, cette écrivaine canadienne dont j’ignorais jusqu’au nom et que j’ai maintenant envie de découvrir. Et l’évocation de la mort des héros dans LES CENT CAVALIERS de Cottafavi, qui résonne de façon douloureuse…
Un au revoir aux « autres membres du gang » dont je n’étais qu’un participant plutôt intermittent, peut-être sous d’autres cieux? et merci à Pascal Rogard de publier ce dernier blog et de le laisser pour quelque temps ouvert au commentaires.
Bonjour,
encore une fois je redis ma grande tristesse comme grand amateur de tous ses films (« La vie et rien d’autre » est sans doute mon préféré mais je pourrais les citer tous notamment tous ceux avec l’immense Noiret). Quel plaisir de l’entendre et le voir expliciter les films, plus ou moins bons, sur les différents bonus : on y apprenait plein de choses et le film s’enrichissait alors par ses propos. Enfin quel plaisir de lire toutes ces critiques de films ou de livres : je notais tous ces conseils dans un fichier qui ne cesse de s’agrandir. Je doute fort de pouvoir visionner tous ces films. Il donnait envie de tout voir. Quelle érudition ! Quel manque !
Merci Pascal Rogard, merci à l’équipe du blog…et merci à Bertrand pour ce dernier billet même s’il m’a beaucoup fait pleurer tout en m’intrigant, m’amusant, me plongeant dans mes souvenirs de lecture ou de séances,bref en me donnant un appétit devorant de découvertes ou de vérifications sur pièce.
C’est promis Bertrand je decouvrirai Gabrielle Roy dès que j’achève la lecture du Dernier des Mohicans retraduit chez Gallmeister que vous m’aviez conseillé il y a qqs mois 😉
Et je dirai aux camarades du blog et aux autres ce que j’ai pu y trouver.
Le plus embêtant c’est qu’on avait souvent un train de retard pour vous suivre! Mais c’était formidable de revenir discuter sur telle ou telle découverte même des semaines après.
J’aurais aimé vous dire que j’avais revu la semaine dernière La rose et la flèche dont la fin si poignante me fait forcément penser à vous. La flèche ne retombera jamais…
Avec toute mon amitié,
Jean-Jacques Manzanera alias Ballantrae
PS et bon courage à tous les habitués: maintenant il nous faut être dignes de ce que nous a apporté Bertrand dans nos petites et grandes aventures avec le cinéma
« Il n’y a pas de mots assez grands pour les grandes douleurs »
A St-Etienne,si proche de l’Institut Lumière de Lyon,dont Monsieur Bertrand Tavernier fut l’âme,l’esprit et le gardien de la mémoire, en ce jour maussade, où un ami nous a quitté:
« il pleut sur ma ville comme il pleut sur mon coeur »…
Pensées émues pour ses enfants et sa famille…
Nul doute que Michael Cimino,lui ouvrira toute grande…
« La Porte du Paradis » !
J’ai eu la chance de connaître Bertrand et de passer du temps en sa compagnie. J’aimais autant le réalisateur que le passeur, son blog était l’un des meilleurs sites cinéma de l’internet, où j’ai pu découvrir films et livres que je ne connaissais pas. Il nous manquera comme nous manque Pierre Rissient et je doute qu’on recroise un jour des encyclopédies pareilles, avec autant de qualités humaines. Je suis, comme beaucoup, très triste aujourd’hui mais j’aurais été plus triste encore de ne pas les avoir connus.
Merci pour la publication de ce dernier post. Merci pour les innombrables et inestimables posts publiés depuis 2005. Ils ont été, ils sont et ils resteront à jamais une source inépuisable de découvertes et conseils avisés.
Nous perdons un homme de cinéma essentiel qui a tant œuvré pour promouvoir et élevé un 7ème art jugé aujourd’hui non essentiel dans le pays des frères Lumière.
Tout simplement, merci Monsieur Tavernier et saluez pour nous votre frère de cinéma, Monsieur Noiret. Nous pensons fort à lui aussi.
RIP
La mort de Bertrand Tavernier, après des années de fréquentation familière de son blog ou des commentaires en bonus de dvd, de ses livres, de ses films, c’est comme un pan entier de vie qui s’effondre. Je suis très touché par sa disparition. Je voudrais juste évoquer une rencontre avec lui. Je lui avais envoyé un mail il y a quelques années lui demandant de venir rencontrer des élèves dans le collège où j’enseigne en Belgique. Bouteille à la mer… pas de réponse. Puis un jour, Dominique Nasta qui enseigne à l’université à Bruxelles me téléphone: B.T vient rencontrer ses étudiants pour une masterclass et lui a signalé qu’un prof de secondaire l’avait invité dans son école, il lui a dit qu’il acceptait et lui a demandé d’arranger la rencontre.
Donc, soirée avec BT dans mon école en soirée. Il vient seul. Pas vraiment de bonne humeur, me semble-t-il. Première fois qu’il rencontre des jeunes de secondaire avec parents et profs. Résultat: trois heures de master class illustrées d’extraits de ses films que j’avais préparés et qu’il commente. Générosité de sa présence et de son temps. Il m’a dit avoir apprécié cette soirée. Tout le monde a été émerveillé par ses analyses, sa façon engagée de communiquer sa vision du monde et du cinéma. Il a ainsi inauguré une série de rencontres avec des réalisateurs/réalisatrices et acteurs/ actrices. Notre salle de projection s’appelle à présent la salle Bertrand Tavernier. Il semblait éternel.
Vu à Lyon, il y a quelques années, lors de sa présentation des Misérables de Raymond Bernard.
Un souvenir merveilleux de voir cette œuvre magnifique en copie restaurée avec une présentation de Mr Tavernier.
Merci pour tout.
Ça faisait (très) longtemps que je n’avais pas déposé un message ici. C’est bien triste, forcément. Monsieur Tavernier (car je l’appelais toujours Monsieur) va nous manquer. On pouvait s’exprimer ici sans chichi et parfois même joyeusement s’étriper. Le taulier n’était jamais hautain. Salut aux vieux piliers, à qui ça va manquer, tout ça.
Avec qui parler encore de John Ford?
Clap de fin, forcément.
Bonjour à toute l’équipe et aux fidèles du blog.
Durant des semaines, j’ai arpenté tous les billets du blog et lu beaucoup de commentaires afin de suivre certains débats passionnants, et relevé un nombre incalculable d’anecdotes et de conseils. Cette ultime fournée est encore d’une incroyable richesse, avec notamment « Commando pour un seul homme » que j’ai failli acquérir récemment. Des conseils de lecture, des conseils de vie, des débats passionnés, une érudition incroyable. C’est mon 1er commentaire sur ce blog, il me semblait indispensable et nécessaire pour dire toute ma tristesse et mon émotion.
L’artiste nous manquait déjà, l’absence de cet homme laisse désormais un trou béant.
Grosses pensées à sa famille, à ses nombreux amis, ceux qui restent, il ne me reste qu’à attendre la publication de son futur ouvrage « 100 ans de cinéma américain » qu’il avait écrit avec son fidèle complice Jean-Pierre Coursodon. Je me souviens encore de ce commentaire lors de la disparition de ce dernier, où il se désolait du fait que Coursodon ne verrait pas la publication de ce livre. Lui aussi désormais.
Un grand merci à l’équipe du blog pour la publication de ce dernier billet. Une lecture attentive s’impose, après avoir séché mes larmes.
Bonne continuation à vous, et aux nombreux contributeurs du blog.
La cinéphilie est en deuil. Merci Mr tavernier pour ces conseils de films et de lectures , merci aux blogueurs pour vos commentaires et vive le cinéma , ceux qui le font et ceux qui en parlent avec passion , comme le faisait Bertrand Tavernier. MERCI
Comme tous les habitués de ce blog, c’est avec une tristesse infinie que j’ai appris la disparition de Bertrand Tavernier.
Il nous a fait partager dans ces pages sa passion du cinéma, mais aussi son savoir dans d’autres domaines, historique ou musical par exemple. Et c’est toujours avec un grand respect qu’il nous répondait, même lorsqu’il n’était pas d’accord – et Dieu sait s’il a parfois été malmené.
J’ai souvent le sentiment que les cinéphiles sont une espèce en voie de disparition. Celui que nous venons de perdre était l’un des meilleurs.
Bouleversé par la disparition de Bertrand Tavernier, dont la passion, la mémoire, l’immense culture et les prises de position humanistes nous étaient devenues indispensables, entre autres à travers ce blog qui avait permis d’entretenir un dialogue précieux avec cet homme de qualité.
On reste toujours aussi con face à la mort que l’on prend en pleine gueule.Bertrand Tavernier a su nous apporter sa passion du cinéma,sa gourmandise de bonnes chères,de bons vins,de bons livres et revues françaises ou étrangère.Il laisse un grand vide mais hantera pour toujours ses venues à Toulouse à la librairie Ombres blanches,lieu culturel à part ou il aimait venir dédicaçer ses ouvrages ou nous parler à batons rompus d’un coup de coeur,d’un vieux film de Decoin ou d’Autant-lara qu’il fallait réhabiliter.Comme le titre justement aujourd’hui le journal de Jaurès »L’humanité »BERTRAND TAVERNIER,L’HOMME CINEMA,bel hommage pour un homme unique.
Quel choc d’apprendre la disparition de Mr. TAVERNIER.
Tous les films, les écrits, les bonus des dvd, étaient autant
de plaisir de retrouver Bertrand.
Toutes mes condoléances à sa famille..
Tous les cinéphiles se sentent orphelins.
Et encore merci d’avoir transmis autant de passion.
Merci pour toutes ces années de transmission passionnée, merci pour vos dons de pourfendeur de la bêtise, passeur gourmand et votre engagement envers le cinéma, tous les cinémas – et la littérature et le reste, merci pour votre filmographie et votre amour des acteurs, j’espère aussi que ce blog restera longtemps accessible aux cinéphiles et autres amoureux de l’objet DVD.
Premier commentaire sur ce blog consulté avec passion depuis des années…
Terrible tristesse, immense merci pour les découvertes, les analyses, les enthousiasmes, la culture, la chaleur, le partage et l’ouverture, encore et toujours…
Merci…
Difficile d’échanger sur le blog après la disparition de Bertrand que j’ai bien connu et qui était un ami, mais je l’entends me dire qu’il faut bien sûr continuer à parler de cinéma, de musique et de livres, comment pourrait-il en être autrement ? Surtout après tout ce qu’il nous a transmis ici depuis 2005, d’autant plus que vos nombreux et passionnants échanges m’ont fait aussi découvrir des pans entiers de l’histoire du cinéma que j’ignorais totalement. D’ailleurs il me disait que vos propos étaient bien plus passionnants et instructifs que ce qu’on lisait dans les critiques des journaux.
J’ai très envie de lire CHÈRE JODIE et LE TEMPS DES NABABS et oui LES ADOLESCENTES de Lattuada est un merveilleux film totalement oublié de la grande période italienne. Merci aussi à Bertrand de citer Étienne Périer, l’un des rares cinéastes français de films de genre des années 60, qui a disparu il n’y a pas si longtemps dans une indifférence totale. Les films de lui cités ici sont sans conteste ses meilleurs.
Pour ce qui est du cinéma de Bertrand auquel la télévision rend hommage ces jours ci, tout est à revoir. J’ai été re-surpris hier soir sur France 3 par LE JUGE ET L’ASSASSIN qui n’a pas pris une ride en 45 ans et dont la copie restaurée est tout simplement splendide. Ce soir c’est au tour D’UN DIMANCHE À LA CAMPAGNE sur Ciné +, très beau film aussi, dans sa forme, sa douceur, son intelligence, sa compréhension des êtres et notamment des femmes, sa simplicité. Je trouve qu’il était particulièrement doué pour les films en costumes.
Adieu ami très cher, nous continuerons le combat pour la reconnaissance des oubliés, des mal-aimés et pour d’autres découvertes encore, passées présentes et à venir.