Une riche sélection de raretés Universal

28 juillet 2017 par - DVD

Il faut voir et revoir voir de toute urgence BAS LES MASQUES sur la mort d’un journal et les batailles qu’il mène contre la corruption. Qu’est-ce que ce beau film démocratique de Richard Brooks tient bien le coup et sonne actuel dans ces temps de disparition de journaux ! Le journalisme que prône le cher Bogey me fait toujours passer des frissons. Cet hymne à un métier, à ses codes, à sa décence reste très émouvant. Ce type de journalisme a été mis à mal il n’y a pas si longtemps mais il peut et devrait renaître. C’est même le seul espoir qui devrait le faire vivre (vérifiez dix fois toutes les infos, dit Ed Hutchinson « un journal libre vous fait prendre des risques, une vie libre aussi »). Kim Hunter qui était déjà sur la liste noire, est magnifique et son dernier plan inoubliable (quel est l’imbécile qui a écrit sur le net que Brooks sacrifiait les femmes ? Ethel Barrymore, très émouvante balaie déjà cette absurdité). Et le scénario de Brooks brasse avec virtuosité trois intrigues. Le portrait des héritières qui se moquent du journal est cinglant et réconfortant à la fois.

On peut trouver en Italie chez Jubal Classics un western Republic en couleur (le célèbre Trucolor) de William Witney, THE OUTCAST (LES PROSCRITS DU COLORADO) qui est un film extrêmement sympathique, bien découpé et filmé, avec une utilisation astucieuse des extérieurs, truffés de mélèzes jaunes. Le sujet est à la fois traditionnel (le héros, John Derek, veut récupérer son ranch qui a été volé par Jim Davis) mais avec des touches modernistes : il utilise une bande de malfrats sans scrupules menés par Robert Steele,  et lui-même est obsédé par sa vengeance. Mais Derek qui est plus animé que d’habitude est en-dessous du rôle contrairement à Jim Davis, James Millican. Les couleurs du DVD sont un peu passées mais correctes et Witney utilise mieux le Trucolor que les autres réalisateurs Republic. Joan Evans est très agréable à regarder mais une courte scène de flagellation qui commence sur des ombres est coupée dans ce DVD pour des raisons familiales. Des scènes d’action intéressantes dont une bagarre teigneuse dans un hôtel (les décors d’intérieurs sont sommaires) et un affrontement au milieu du bétail.

FILMS RARES UNIVERSAL
UNIVERSAL vient de sortir, sans sous titre hélas, plusieurs films qui étaient très rares. D’abord des films sociaux ou policiers comme ABANDONNED de Joe Newman qui bénéficie de dialogues brillants, incisifs de William Bowers (Dennis O’Keefe à Raymond Burr qui joue un privé corrompu : « Toi honnête ? Autant me dire qu’un vautour est devenu végétarien. » et qui parle d’un sujet rarement évoqué, le trafic de bébés. La musique du générique est celle de THE KILLERS et Raymond Burr est magnifique surtout dans ses scènes avec Marjorie Rambeau (prédatrice terrifiante qui renouvelle le concept de femme fatale) et Mike Mazurki : « Ah je regrette le bon vieux temps du chantage et de l’escroquerie. »

  

Il faut voir le petit corpus de films dirigés par Michael Gordon, à commence par AN ACT OF MURDER. ANOTHER PART OF THE FOREST est superbement joué comme le précédent film par Fredric March, ainsi qu’Edmond O’Brien, Ann Blyth dans un de ses rares contre emploi et surtout Betsy Blair très fragile et très touchante. Il s’agit d’une adaptation de Lilian Hellman d’une pièce qui se passe avant LES PETITS RENARDS et le scénario de Vladimir Pozner est très habile. Gordon dé-théâtralise ce dernier, avec d’incessants et brillants mouvements d’appareil et recadrages, qui transcrivent la frénésie émotionnelle des personnages.
Il faut voir aussi WOMAN IN HIDING avec Ida Lupino, film noir très tendu surtout dans la seconde partie, avec une belle séquence de tentative de meurtre dans des escaliers, interrompue par des fêtards (Magnifique photo de William Daniels) et The Web que l’on trouve dans une bonne copie sur LOVING THE CLASSICS. C’est un excellent film noir une fois encore superbement dialogué par William Bowers.

THE SLEEPING CITY de George Sherman est un petit film noir modeste, au ton retenu mais qui présente de vraies originalités. Il se déroule entièrement dans un hôpital (le Bellevue) avec un nombre inhabituel d’extérieurs. L’Hôpital Bellevue exigea que Richard Conte dans un prologue affirme que tous les trafics et les meurtres qu’on voit dans le film sont purement fictifs. Le procédé est tellement gros qu’il accrédite les « inventions » du scénariste. Regardez la manière dont sont écrits et distribués les personnages de policiers qui paraissent criants de vérité notamment quand, se trompant, ils interrogent Richard Conte.

  

En dehors du policier, ruez vous malgré l’absence de sous-titres sur FRENCHMAN’S CREEK de Mitchell Leisen, qui trouvait le scénario horrible. Ce qui n’est pas juste, car cette romance entre une aristocrate frustrée, délaissée par son mari et un pirate qui lit Ronsard, ressemble à une transposition rêvée de BRÈVE RENCONTRE au XVIIème siècle. Leisen qui conçut les costumes et notamment les extraordinaires robes de Joan Fontaine, crée une somptueuse féerie visuelle, jouant sur les ombres et la lumière, le bleu et le doré, avec un raffinement Minellien. Mais il soigne certaines séquences d’action comme cette attaque nocturne d’un galion. Arturo de Cordova, la star mexicaine de tant de films de Roberto Gavaldon (MAINS CRIMINELLES) est censé jouer un Français. Tout le monde glisse d’ailleurs quelques mots en français ou les chante avec une variété d’accents assez cocasses. Basil Rathbone dans un personnage odieux (il veut tout le temps violer Joan Fontaine), connaît une fin terrible et croise Nigel Bruce, le Watson des Sherlock Holmes.

William Dieterle
Il est bon de revenir sur ce cinéaste passionnant et sur cette fin de carrière américaine que l’on a condamnée un peu trop superficiellement comme le prouvent de nouvelles visions de DARK CITY, premier grand rôle de Charlton Heston, Dieterle est vraiment en forme et avec la complicité de l’opérateur Victor Milner, réussit quelques séquences dignes de figurer dans une anthologie du genre : parties de poker truquées, descentes de police, interrogatoires. Il y a un formidable début de castagne dans une chambre de motel entre Jack Webb, excellent, et Heston qui joue un personnage totalement amoral. Dieterle joue habilement avec les sources de lumière, lampes, fenêtres avec stores, enseignes lumineuses. Puis comme dans beaucoup de productions Hal Wallis, le film bifurque vers l’intrigue sentimentale que les scénaristes peinent à raccrocher au sujet principal. Ce que l’on perd en violence, en atmosphère, on le gagne parfois en compassion même si le personnage de Lizbeth Scott avec ses chansons (elle est doublée) freine l’action.

THE TURNING POINT (sur www.lovingtheclassics.com) est encore plus satisfaisant, mieux tenu, mieux écrit par Warren Duff d’après une histoire d’Horace McCoy (même si le dénouement paraît quelque peu précipité). Le propos est classique : un nouveau procureur (Edmond O’Brien, remarquable) veut assainir une ville gangrenée par la corruption (qui était plus étendue, plus précise chez McCoy) sous l’œil d’un journaliste désabusé et sceptique (William Holden, parfait). Il y a là des similitudes avec certains romans de Hammett. Là encore, Dieterle utilise magistralement les nombreux extérieurs, leur donne une résonnance dramaturgique, une maison près d’un escalier en plein air où des truands peuvent impunément terroriser un témoin, une rue en pente où il orchestres un meurtre spectaculaire filmé avec une fluidité cinglante.

THE ACCUSED est une découverte : le sujet peut paraître relativement banal, un homme tente de violer une femme ; celle-ci en se débattant donne des coups sur la tête de l’agresseur qui tombe mort sans qu’elle l’ait voulu. Chose plus excitante, la femme en question, Wilma Tuttle (Loretta Young) se trouve être une psychologue professeur à l’université de Los Angeles, et l’homme qui a tenté le viol, Bill Perry, est un de ses étudiants. Quand le film commence tout a été joué. L’écran est pratiquement noir et dans cette obscurité, apparaît près d’une voiture soudain la silhouette d’une femme dont on découvre le visage inquiet, terrifié se détachante sur le ciel, en premier plan (excellente photo de Milton Krasner). Dieterle filme sa course vers la ville en une succession de plans où elle est brusquement éclairée par des panneaux publicitaires, des phares de voiture. Cette spectaculaire ouverture du film se termine sur une affiche lumineuse publicisant le film MURDER avec Gail Russel.

  

LOVE LETTERS est un mélodrame assez extravagant, lointainement inspiré de Cyrano de Bergerac, que semblait affectionner le producteur Hal Wallis mais la mise en scène de Dieterle gomme une grande partie ce que le scénario pouvait avoir de lacrymal et de convenu. Rigueur des cadres, utilisation de la lumière, des possibilités du studio (ah cette campagne anglais reconstituée sur un plateau), invention dans les mouvements d’appareil. Jennifer Jones ne mollit pas sur les effets mais le résultat plane très au dessus de ce que l’on pouvait attendre.

Commentaires (300)

 

  1. MB dit :

    J’ai oublié de signaler ici une nouvelle tombée sur DVDClassik qui révèle le courage de certains éditeurs qui ont le culot de prendre des risques en proposant des tv films du patrimoine (comme on dit). Vont sortir chez Insert&Cut: LE FRANC-TIREUR de Failevic puis BARTLEBY de Ronet (l’acteur) (je voudrais bien voir son doc sur Komodo à celui-là). C’est plus courageux que la réédition du FLINGUEUR en coffret de luxe (aïe polémique, pas pu m’en empêcher!). J’espère que Positif et les autres n’ignorent pas les films sortis à la TV, parce qu’il y a un monde à découvrir.
    http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=11&t=37331&sid=761c10d05e7bc72f4869e6784111c0c1&start=105#p2645187
    moi je dis bravo.

    • ballantrae dit :

      Sûr que Le flingueur en coffret deluxe (cf nos échanges sur le site d’Olivier Père) n’est pas l’idée géniale de l’année.
      Le film est très, très moyen et bien d’autres mériteraient de tels honneurs et n’en bénéficient pas.

  2. MB dit :

    à Mathieu: j’ai essayé de vous mettre une capture mais le serveur refuse.

  3. Hughes Drummond dit :

    Dont acte.

  4. Yves Rouxel dit :

    « Le ciel est à vous »,de Grémillon, »Farrebique »de Georges Rouquier, »Sous le ciel de Paris »de Julien Duvivier,nous introduisent,tout comme »Le point du jour »de Louis Daquin,et »Sans laisser d’adress »,de Jean paul Le Chanois,dans l’intimité familiale de braves gens,simples et vrais.Notons que les héros de ces histoires appartiennent à de tous autres milieux que la classe bourgeoise,cible facile pour les flèches des cinéastes paresseux!Lavée du conformisme stérélisant de cette décence qui étouffe toute authenticité ,la constellation familiale brille d’une lumière plus chaude.On dirait que par une sorte de milétisme fécond,l’humanité du milieu entraine un style humain.Avec Duvivier,la touche est comme toujours un peu grosse:toutefois,la séquence de »Sous le ciel de Paris »,qui nous montre l’ouvrier entouré et fété par tous les siens devant l’usine auprès de laquelle il est retenu par la grève,est d’une inspiration familière et d’un accent qui sonne juste.Dans »Farrebique »,de Rouquier,la peinture des travaux quotidiens,dans »Le ciel est à vous »de Spaak-Grémillon,le déménagement et la merveilleuse scène de l’achat du piano,dans »Le point du jour »,de Pozner-Daquin,la vérité du réveil matinal,dans toutes les familles de mineurs:voilà autant de moments empreints d’une tendresse contenue et qui honore leurs auteurs.C’est à un registre singulièrement moins discret qu’on arrive avec les fresques de Pagnol:la famille y est peinte à traits vraiment épais avec un mélange de mélo,de dramatisation et de roublardise qui nous incitent à la méfiance.Pourtant,une fois,au moins dans sa carrière,le chroniqueur de Marseille a été touché,si l’on peut dire ,par la grace:Angèle,refonte tout à fait personnelle du livre de Jean Giono,Un de Beaumagnes,atteint une plénitude humaine,une densité dramatique et affective,qui lui donnent une place tout à fait à part dans la production française.L’histoire de la fille séduite et abandonnée que releveront et réintroduirons dans sa famille deux hommes généreux,est purifiée de toute facilité feuilletonnesque.Elle à acquis une sorte de dignité grace à la beauté vraie du cadre,à la justesse du dialogue ,au sobre pathétique des interprètes.Rappelons nous Fernandel allant chercher à la ville la jeune et l’abordant avec des mots d’une simplicité quasi-évangélique,Fernandel s’entretenant avec Delmont dans un coeur à coeur familier,Angèle tenant son bébé et accompagnée par le garçon qui l’à recueillie,se présentant devant son père:ces instants du film redonnent aux relations paternelles et conjugales une sorte de grandeur antique.Dans ce milieu paysan,la dignité paternelle offensée prend toute sa force;l’intercession,qui permettra de vaincre ce courroux et d’obtenir un pardon en rétablissant l’unité d’une famille,se hausse elle aussi au niveau de l’intemporel.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Vous y allez un peu vite avec Pagnol. Et JOFFROI et REGAIN et MERLUSSE qui sont tous des oeuvres où le rire côtoie la dureté et la tendresse. . MANON DES SOURCES derrières les échanges très drolatiques est une histoire noire, le récit d’un crime. Et je vous trouve gonflé de parler de « roublardise ». Cela ne vous vient pas à l’idée que dans sa description même cocasse des provençaux, Pagnol est sincère. Il aime ses personnages et ne les manipule pas pour appâter le spectateur. Roublard, un type qui fait un film de 4heures 15 avec MANON. Il aime ce genre de récit tout comme Hugo aime le coté mélodramatique de ses histoires. Cela fait partie de leur vision, de leur talent. Et Pagnol ne s’adaptera pas à la mode. Il arrêtera de tourner. La touche toujours grosse de Duvivier me gène. C'(est un cinéaste immense qui n’a pas peu de l’excès, de l’audace. Il va fouiller les zones les plus noires. Il est à cent coudées au dessus de le Chanois et de Daquin quels que soient les mérites réels du POINT DU JOUR et de SANS LAISSER D’ADRESSE. Il est aussi grand que Gremillon dans un registre totalement différent même s’ils partagent le même scénariste. Et la classe ouvrière ou paysanne est présente dans plusieurs films des années 30/40/50, ceux de Calef, Verneuil, Clouzot (pas tellement de bourgeois dans QUAI DES ORFEVRES ou LE SALAIRE DE LA PEUR (DES GENS SANS IMPORTANCE)

  5. MB dit :

    Je voudrais revoir un film qui s’appele DELIT DE FUITE signé Bernard Borderie (1959), c’était avec Felix Marten le héros et il y avait une poursuite de voiture formidable au début, j’avais 17 ou 18 ans et je me demande si c’était si bien que ça bon, Borderie ne nous a jamais emballé! Le connaissez-vous Rouxel ou Bertrand? Est-ce que la Gaumont Rouge n’édite que des prods Gaumont? Sinon il faut qu’ils nous sortent ce truc-là, c’est peut-être le seul bon film de Borderie!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Non moi pas connaitre et je me méfie. Je n’ai jamais vu un Borderie intéressant en dehors du divertissant FORTUNE CARRÉE (pour des raisons de distributions et pour la photo Scope de Nicolas Hayer). Même revoir la MOME VERT DE GRIS est une épreuve après les 10 premières minutes et les Angelique m’ont toujours paru filmé avec les pieds

      • Hughes Drummond dit :

        Question de pure curiosité : quiconque ayant le goût – semble-t-il « mauvais » – d’apprécier certaines œuvres d’André Hunebelle, de Bernard Borderie voire de Maurice Labro, en poussant l’outrecuidance sinon la bêtise jusqu’à leur trouver, ça et là, quelques qualités, peut-il envisager d’être considéré autrement que comme un sombre arriéré ?

        • MB dit :

          ben forcément si c’est un sombre arriéré la réponse est « non », comment pourrait-il envisager d’en être un, ça sera au-dessus de sa compétence! Ah pas facile la polémique, hein? faudra retravailler tout ça mon pauvre Drummond.
          et vous avez mal lu, jamais dit que DELIT DE FUITE était un bon film (la poursuite de voitures ne peut pas suffire et les souvenirs anciens se révisent).

        • Hughes Drummond dit :

          « Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. » (Georges Courteline)

        • MB dit :

          Je vous remercie pour ce petit plaisir

        • Hughes Drummond dit :

          Il en va, chez d’aucuns, du langage comme du « plaisir » : il demeure invariablement petit.

    • Yves Rouxel dit :

      A M.Je ne connais pas ce film.En revanche comme le mentionne Bertrand ,Bernard Borderie était un piètre réalisateur.Un manque total de souffle dans ses mises en scènes,mème la série des « Angélique »ont pris un coup de vieux.C’est même pas kitch.Je vais faire quelques recherches à la cinémathèque pour le titre cité.Bon vent à vous.

      • MB dit :

        à R: Tout le monde sait que Borderie était un mauvais réalisateur. Mais il a pu réaliser UN bon film!

        • MB dit :

          … cedi dit, je ne sais pas ce que vous trouverez dans votre cinémathèque voici la fiche IMDB du film:
          http://akas.imdb.com/title/tt0136787/
          C’était avec des bons acteurs: Antonella LUaldi, Aimé Clariond et Folco Lulli, d’après James Hadley Chase, autre intérêt, l’un des rares rôles en vedette de Félix Marten qui était surtout chanteur je crois. On l’a revu en tueur arrogant dans LA HORSE ayant affaire à Gabin de très mauvaise humeur: du coup, c’est un rôle très court!
          La poursuite en bagnole au début m’en avait fait oublier de tirer sur ma cigarette (cinéma en plein air au Sénégal, ah ça me rajeunit pas) mais je n’avais pas encore vu FRENCH CONNECTION ni THE SET-UP!

  6. stag dit :

    A Bertrand, j’aimerais s’il vous plait avoir votre éclairage sur deux films.

    D’une part dans LA VOLEUSE (1946) de Bernhardt avec Glenn Ford et Bette Davis qui joue deux soeurs jumelles. Que pensez-vous des plans où on retrouve deux bette Davis. Certains plans une bette Davis passe juste à côté de l’autre, les deux sont de face. Dans le lit elles se touchent presque. Certaines « astuces » sont habituelles en pareil cas, soit les deux personnages sont éloignés ou se font face et le plan est coupé en deux verticalement, soit on voit toujours l’un des deux personnages de dos (?). Mais là vraiment c’est époustouflant par moment je n’ai pas mémoire d’avoir vu aussi bon.

    Dans le Quasimodo (1939) de Dieterle avec Laughton dans le rôle titre, je trouve George Bau comme « makeup artist » dans les crédits donnés sur IMDB. Est-ce à lui qu’on doit le sublime « maquillage » de laughton (tête et même corps sur la scène de pilori) ? Est-il réputé pour la qualité de son travail ?

    D’avance merci.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Stag
      Je ne me souviens pas du premier film. Sur le second, je sache. Il ne faut pas faire confiance aux génériques. Dans certains studios le type qui dirigeait le département décor est automatiquement crédité même s’il n’a pas du tout travaillé sur le film. Donen disait qu’à la MGM, il fallait toujours prendre le second nom. Mais parfois le type qui avait fait les décors ou les costumes n’était pas vraiment crédité. Il y a un livre sur la RKO et surtout un bouquin de Hervé Dumont sur Dieterlé que vous devriez avoir comme son Borzage ou son Siodmak

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.La collection Gaumont propose depuis quelques mois des films d’une médiocrité déconcertante.Vu ce week end »Et ta sœur »de Maurice Delbez avec Fresnay,Tissier,Arletty et Brialy.Le scénario et surtout la mise en scène est au point mort de la création artistique.J’ai revu pour l’acteur toulousain Ticky Holgado « Pourvu que ça dure »avec Darmon,Bisson et la sublime Emmanuelle Seigner.Là aussi l’histoire de deux motards de la police dans le sud de la France,c’est du nimporte quoi.En revanche un film de Richard Pottier à conseiller à tous »Ouvert contre x »qui est un petit polar tenu par la présence d’Yves deniaud dans le role de l’inspecteur qui demande toujours des cigarettes à ses assistants.L’un deux (Robert Dalban)lui propose à un moment un chewing-gum,il lui répond « Et pourquoi pas une sucette ».Ce Pottier avait un vrai sens de l’humour.Quand je vois Deniaud je ne peux penser à Jean Carmet(même physique,toujours en retrait de la vie).Enfin je recherche un film du même réalisateur sorti en 39″Le monde tremblera »qui est selon Lourcelles un grand film fantastique français un peu oublié de tous mais qui reste une œuvre originale.J’espère qu’il sortira dans les mois futurs.A bientôt de vous lire Bertrand.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A YVES ROUXEL
          Une collection doit tout proposer et c’est nous qui trions. Récemment, ils ont sorti l’intéressant Malefices et OUVERT CONTRE X qui est extrêmement plaisant. Et Maurice delbez est l’auteur d’un film que vante mon ami Jean Olle Laprune
          « Je ne sais pas si tu as vu Rue des cascades, de Maurice Delbez que SND vient de restaurer: C’est pas mal du tout, un magnifique scénario de Jean Cosmos, très surprenant, on y suit l’idylle de Madeleine Robinson avec Serge Nubret, culturiste…noir. Si on omet l’interprétation des enfants vraiment geignards, tout le reste est réussi, la description de Ménilmontant, les petites gens dans les épiceries cafés, Lucienne Bogaert qui picole le matin, Suzanne Gabriello qui trompe son mari, plein de petites histoires en complément de la principale, bref une découverte pour moi, je ne connaissais pas » Ce film devrait vous intéresser (il y a plusieurs titres épatants chez SND dont BAGARRE de Calef)

    • Alexandre Angel dit :

      A Stag,
      Sans filet, comme ça, sans trop réfléchir, je crois que le film a avoir fait cela le mieux est FAUX SEMBLANTS, de David Cronenberg. Si, évidemment, on parle bien de la même chose, c’est le film qui a le mieux utilisé ce procédé, que j’appellerais « procédé Zenda » (merci de bien vouloir faire homologuer mon appellation, svp).

    • Marc Salomon dit :

      A propos de LA VOLEUSE :
      Vous avez exactement le même genre de plans et de trucages dans THE DARK MIRROR / LA DOUBLE ENIGME de Robert Siodmak avec Olivia de Havilland qui interprète aussi deux soeurs jumelles. Ce film date de la même année, 1946.

      • MB dit :

        Un peu éloigné de ça, mais j’avais été surpris par la perfection de la transformation homme-loup garou dans LE LOUP GAROU de Waggner (1941), très mauvais film, filmé en gros plan. Il était impossible de déceler l’image par image. 1941! (effets spéciaux par John P Fulton).

        • Yves Rouxel dit :

          A MB.Pensez vous aller voir la suite de »Blade runner »réalisé par Denis Villeneuve et qui sort ce mercredi en France?On va enfin savoir la vérité sur les fameux »réplicants »!!!

        • MB dit :

          à Y Rouxel: Je vais attendre lâchement des avis, je me méfie de ce Villeneuve qui m’a refroidi déjà deux fois!
          Avez-vous vu le ALIEN COVENANT de Scott? je l’ai loupé pour la même raison.
          Ce soir je vais voir enfin PETIT PAYSAN, ce Swann Arlaud me fascine.

        • MB dit :

          Vu PETIT PAYSAN très emballé malgré l’escapade de Arlaud en Belgique chez le Youtubeur, qui me paraît improbable et casse le rythme. Creuser le sillon (sans jeu de mot) de la vie à la ferme me paraissait plus important. Mais Charuel apparaît comme qqn sur qui il faudra compter. A voir absolument.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Sauf que le you tumeur belge qui a du recul lui donne des infos primordiales sur les promesses non tenues par les politiques

        • MB dit :

          à Bertrand: je parle du voyage lui-même où il apporte toutes ses vaches chez le youtubeur avec une bétailleuse dont je suis surpris qu’il en dispose, ce sont des pros qui les utilisent pour amener les vaches à l’abattoir, pas les fermiers eux-mêmes. Il avait déjà les infos sur les promesses non tenues par les vidéos. Mais une seule séquence pas très longue ne va pas détruire un film alors…

        • MB dit :

          à Bertrand: si vous voulez le voyage en bétailleuse, c’est un peu comme la poursuite en voitures de BULLITT: ça désiquilibre le film (moins longtemps, remarquez)…

      • Damien D. dit :

        LE LOUP GAROU de Waggner souffre d’une mollesse dans la réalisation et du jeu d’acteur limité de Lon Chaney Jr (qui est plus convaincant dans LE FILS DE DRACULA de Siodmak…).
        D’ailleurs les classics monters de la Universal sont tous assez languissants : LA MOMIE de Karl Freund ou le DRACULA de Browning (qui est même inférieur à la version espagnole tournée dans les mêmes décors et avec plus d’invention…). Seul James Whale est très nettement au-dessus du lot avec ses deux Frankenstein.

        Reste cependant toujours les effets spéciaux et l’ambiance onirique propre aux films de la Universal de l’époque (et qui en font des films d’un charme indémodable) et la durée courte (entre 60 et 75 minutes) font qu’on ne s’y ennuie que rarement.

        • MB dit :

          à Damien D: tt à fait d’accord, TOUS les DRACULA de la Universal vont de l’ennuyeux au ridicule, mais je n’ai pas trouvé la version espagnole meilleure, Villarias est juste plus supportable que Lugosi, absolument imbuvable et qui plombe le rythme du film.
          Par contre les deux 1ers FRANKENSTEIN en effet sont superbes ceux de Whale donc mais aussi le HOUSE OF FRANKENSTEIN (de EC Kenton)qui est assez rigolo et même parfois joli esthétiquement. Le 1ER HOMME INVISIBLE de Whale est vraiment excellent mais les suivants catastrophiques, nuls. Question nanar je vous conseille LA FEMME INVISIBLE (si ce n’est , hélas, déjà fait!).

        • Denis Fargeat dit :

          A Damien D; Lon Chaney jr est vraiment pas mal dans  » Man made monster » ; je crois que ce rôle de mort vivant est au diapason de ses qualités d’acteur. Dans le « Son of Dracula » j’ai un peu plus de mal, un peu massif et grassouillet… il y a eu l’effort de réintroduire la moustache sur l’éponyme , mais elle va mieux à John Carradine dans les deux  » House », celle de Dracula et celle De Frankenstein qui sont deux films épatants, rapides, divertissants, éblouissants à leur façon.

        • Damien D. dit :

          A MB, ah quand même la version espagnole est un peu plus originale avec une volonté de dynamiser un peu l’ensemble. Après la contrainte des décors et équipes techniques est là. Étonnant que Browning par ailleurs très bon réalisateur ait sans doute signé là son plus mauvais film (qui encore une fois se laisse regarder par le charme de la photo, des décors et costumes). Peut-être qu’il a eu du mal avec le passage au parlant et Lugosi a peut-être aussi « imposé » son personnage et son jeu au réalisateur… Il n’en reste pas moins un film culte.

          Pas encore vu les HOUSE OF… qui ont effectivement très bonne réputation. Avec Lon Chaney Jr j’avais acheté un coffret en Espagne chez feu l’éditeur l’atelier13 (avec sous titres français) regroupant les 6 films Inner Sanctum : une curiosité. je n’ai vu que le premier film et ce n’est pas bien transcendant (réalisé par Lew Landers).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Il ne faut pas exagérer sur les qualités des HOUSE les scénarios restent stupides, pourris par les clichés. Le style Browning est devenu très statique avec le parlant et en dehors de l’incroyable Freaks dont le tournage a du aiguiser sa vision, ses film sont très décevants et mal jouées et ce défaut est visible dans certains films muets. Pas tous. Il faut vérifier les chefs opérateurs et penser que le talent était aussi tributaire de l’alcool, de la vie que menaient les réalisateurs

        • Mathieu dit :

          A MB:

          D’accord avec vous: Des huit films du coffret UNIVERSAL CLASSIC MONSTERS les trois Whale se distinguent à tous points de vue, mise en scène, mais aussi scénario, humour british, personnages secondaires excentriques (Thesiger mais aussi Una O’connor), décors superbes (la tour de Frankenstein bien sûr, mais aussi la forêt stylisée et onirique de BRIDE… ). Dans mon souvenir THE MUMMY et THE WOLFMAN sont tout juste visibles sans plus, DRACULA encore moins bon, THE CREATURE OF THE BLACK LAGOON ridicule (surtout les dialogues), la réputation d’Arnold me parait surfaite en dehors de THE INCREDIBLE SHRINKING MAN, reste THE PHANTOM OF THE OPERA d’Arthur Lubin qui n’est pas mal je trouve surtout vu en HD dans le magnifique transfert d’Universal. Quelqu’un a t il vu IMPACT, thriller du même Lubin avec Brian Donlevy?

        • MB dit :

          à Damien D: je me suis moins ennuyé au DRACULA espagnol qui pourtant dure 1/2 heure de +. Vous avez dû remarquer que ce ne sont pas du tout forcément les mêmes cadrages ni dialogues, Melford ne suivait pas le découpage du Browning, ce n’est pas le système des doubles versions habituel comme on a vu entre France et Allemagne il me semble. Villarias rit souvent, Lugosi jamais. Il y a aussi une différence énorme en jeu d’acteur entre Dracula/Villarias face à son premier crucifix et Dracula/Lugosi face au sien, je crois… euh… je devrais revoir les dvds pour préciser ça, quand même… crucifix ou miroir?
          à Mathieu: je n’ai jamais vu de plus excitant visuellement que la fin de LA MAITRESSE DE FRANKENSTEIN, c’est fabuleux!

        • MB dit :

          C’est un miroir tenu par Van Helsing! Lugosi le fait tomber d’un coup de poing, mais Villarias est plus violent en le brisant d’un sauvage coup de cane. Ceci dit, j’étais un peu injuste, Lugosi est peut-être lourd mais il a une élégance et un visage impressionnant, alors que Villarias pourrait sortir d’une comédie. Lugosi n’est impressionnant que lorsqu’immobile et muet, et l’éclairage l’aide beaucoup, dés qu’il parle ou se déplace il ralentit l’action, ce qui est voulu mais… Je le trouve meilleur plus tard: dans BRIDE OF THE MONSTER de Ed Wood il est même drôle même si involontairement!

        • Damien D. dit :

          A MB oui Ed Wood était admiratif de l’expression hypnotique de Lugosi dans le DRACULA de Browning. Du coup il utilise l’acteur jusqu’à la caricature hilarante (voulue ou pas): oui BRIDE AND THE MONSTER et la scène de la pieuvre dont le mécanisme ne marchait pas (une scène à pleurer). Dans GLEN OU GLENDA par exemple, cela en devient tellement décalé que le film échappe à toute critique sérieuse (on est au-delà du nanar, ça en devient stratosphérique à ce niveau !). Et dans son PLAN 9 Lugosi mort durant le tournage devient une figure quasi figée du Dracula tenant sa cape sur le visage (Wood le remplace par un acteur beaucoup plus grand !). Il faut quand même (re)découvrir Ed Wood qui avec toutes ces idées farfelues en font un réalisateur de nanars attachant (contrairement à nombre de tâcherons se contentant de filmer des scénarios ennuyeux et sans originalité).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Je vous l’accorde et on rit pas mal mais ses scénarios restent bêtes à pleurer et il est un peu énervant qu’il génère plus de littérature et d’éditions dvd que certains immenses réalisateurs (des livres sur Henry King ? sur Hathaway ?)

        • Mathieu dit :

          A MB:
          « je n’ai jamais vu de plus excitant visuellement que la fin de LA MAITRESSE DE FRANKENSTEIN », vous parlez de LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN? parce que LA MAITRESSE… je n’en vois pas la trace…

        • MB dit :

          à Mathieu: oui oh FIANCEE, MAITRESSE je vous trouve bien pointilleux, c’est un peu la même chose…
          ok sérieux je voulais dire LA FIANCEE!

        • Damien D. dit :

          A Bertrand, d’accord, la littérature de cinéma devrait en effet se pencher par exemple sur Hathaway que j’aime énormément : hormis quelques films moins bons, il n’y a pas beaucoup de ratages totals dans son immense filmographie : au pire quelques films moins inspirés ou plus routiniers !
          Après je n’ai jamais lu de bouquins sur Ed Wood non plus ! (en France, je crois qu’il y a un livre qui est sorti mais écrit par lui-même chez Capricci). C’est, je pense, surtout le film de Burton qui l’a remis en lumière.

        • MB dit :

          à Bertrand et Damien D: je ne veux pas non plus parer Ed Wood de toute l’aura qu’a voulu lui coller Burton avec ce film roublard (fin ridicule qui montre Wood à la première de PLAN 9 connaissant enfin le succès). En fait, le pauvre est mort dans la misère. Burton a fait de lui un cinéaste chez qui la spontanéité et l’énergie tenaient lieu de génie mais PLAN 9 est très pénible à suivre, les passages avec Lugosi sont ennuyeux, parfois c’est même gênant comme la scène macho avec le couple d’extra-terrestres. Dans BRIDE OF THE MONSTER, il y a des moments de franche rigolade vers la fin, entre la pieuvre et Lugosi traqué mais ça fait pas un vrai film. Si on faisait un récit réaliste sur la vie de Wood Jr il serait déprimant à mourir.

        • Damien D. dit :

          A MB : mais Wood n’a réalisé aucun « vrai film » finalement, ce sont de vrais ovnis. D’accord, le film de Burton exagère volontairement sa personnalité mail Wood n’en avait pourtant pas moins bon nombre d’idées originales (et il était convaincu qu’elles étaient géniales!). Après il ne faut pas voir un de ses films avec un regard au premier degré sinon on décroche inévitablement…

        • Pierre dit :

          A MB

          Je vous trouve bien sévère avec le film de Burton. Oui, il y a une scène inventée à la fin ou Wood assiste à une projection de son film. Mais on ne peut pas dire que le film suggère qu’il aurait connu le succès, simplement, le cinéaste et les scénaristes choisissent de terminer l’histoire sur cette note positive. Mais il y a des cartons après, qui décrivent en quelques mots comment ont terminé chacun des personnages, y compris Wood. Je ne me rappelle plus des termes exacts mais on comprend très bien qu’il ne finit pas assis sur une pile de billets de banque.

        • MB dit :

          à Damien D: pour les idées originales, je ne les ai pas vues, mais je n’ai vu que PLAN 9 et BRIDE. GLEN OR GLENDA est toujours dispo dans ma boîte suite à une diff de Arte mais j’ose pas… ah oui j’ai aussi vu un truc à vous formoliser par l’ennui qui est NIGHT OF THE GHOULS. Seul Criswell le mage vous éveille çà et là mais pour vous crisper de rage tant il est agaçant; je n’y résiste pas: Criswell le Crispant! C’est fait.

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Je ne suis pas pointilleux (enfin si, un peu), j’ai seulement espéré (un court instant) que cette MAITRESSE DE FRANKENSTEIN existe vraiment… (si j’étais vraiment pointilleux, j’aurais écrit existât…) Je ne suis pas très friand de films d’horreur, même anciens, et en dehors des trois Whale, si quelqu’un pouvait me conseiller un autre bon film d’horreur Universal parmi la floppée qu’Elephant a sorti récemment… LE FILS DE FRANKENSTEIN de Rowland V. Lee peut-être?

        • MB dit :

          A Mathieu: oui « pointilleux » je plaisantais bien sûr pour faire un gag sur « maîtresse = fiancée ».
          Ce La Maîtresse de Frankenstein devrait exister ça fait un titre super!
          SON OF FRANKENSTEIN montre des beautés « caligariennes » des décors je crois « art-déco » formidables et des acteurs intéressants, Karloff pour le monstre (et pas Glenn Strange ou je ne sais qui), Basil Rathbone et Lionel Atwill dans le rôle de l’inspecteur Krogh! Frankenstein n’est pas désigné comme un salaud ou un fou: l’anti-Cushing. On sent un souci de l’esthétisme disons, qui disparaît dans les deux derniers Frankenstein/Universal hélas. « Tous les décors sont prodigieux et pas un plan du film n’est indifférent plastiquement » (Lourcelles). Non, c’est bien! J’avais d’ailleurs oublié que j’avais fait 12 captures de ce film.

        • MB dit :

          à Pierre: euh… il faudrait que je le revoie le Tim Burton peut-être.

        • Damien D. dit :

          A MB en idée originale d’Ed Wood tout de même ! Son plaisir de travestissement dans GLEN OR GLENDA : l’idée d’en faire un film quasi autobiographique est assez osé quand même. Et de faire intervenir Lugosi en étant totalement hors sujet et sur fond de stock shots visuels, n’importe quel autre réalisateur n’aurait pas osé ! Après pour aller dans votre sens on pourrait tout aussi bien dire « idées saugrenues » plutôt qu’originales…

        • Mathieu dit :

          A MB:
          C’est noté pour ce SON OF FRANKENSTEIN. Mais je ne fais pas confiance à Lourcelles en matière de films d’horreur, surtout après avoir essayé de voir (et abandonné au bout de 40 minutes) THE CURSE OF THE WEREWOLF de Fischer, après avoir lu les commentaires dithyrambiques de celui-ci (Lourcelles pas Fischer).

        • MB dit :

          à Damien D: je verrai enfin GLEN OR GLENDA mais l’idée originale que vous citez me semble plus un moyen de remplir son film pour arriver à 75′, avec n’importe quoi qui n’a rien à voir avec le thème central qui est la dualité homme-femme chez un homme.

          à Mathieu: je ne sais pas ce qui a saisi Lourcelles avec CURSE OF THE WEREWOLF, la main du diable sans doute qui l’a frôlé?.. Je retiens une scène qui est l’intérêt que suscite le héros auprès d’une jeune femme dans une taverne, c’est à cause de la justesse de l’actrice. Lourcelles défend surtout le film thématiquement, mais la thématique n’est pas tout.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          La frontière entre le curieux, e saugrenu, l’idiotie ou la drôlerie peut être ténue rt certaines de ces idées absurdes rendent sinon le film bon du moins la projection amusante

        • MB dit :

          à Damien D: je relis ma réponse je faisais allusion à ce que vous disiez: « Et de faire intervenir Lugosi en étant totalement hors sujet et sur fond de stock shots visuels, » en écrivant « l’idée originale que vous citez me semble plus un moyen de remplir son film pour arriver à 75′ », je réponds trop vite des fois.

          à Bertrand: sur la frontière entre incongrü-saugrenu et humour volontaire ou pas, je trouve que Bunuel a parfois des idées curieuses comme inspirées par le cinéma hésitant ou mal contrôlé de cette partie de la série B type Wood Jr, il cherche l’incongrü: je me souviens du plan de générique de CET OBSCUR OBJET dans lequel à la fin du générique filmé sur un plan de rue animée, la caméra fait un mouvement et va se plaquer sur des palmiers, coupez plan suivant. Pourquoi les palmiers? Et certaines péripéties dU CHARME DISCRET ou de LA VOIE LACTEE tombent comme un cheveu sur la soupe (avec moins de bonheur dans ce dernier): un militaire rend visite aux héroïnes dans un salon de thé, leur raconte une histoire sanglante et gênante et prend congé, les dames ont écouté attentivement mais reprennent leur conversation banale sans commentaire. Cette espèce de non-sens me rappele les bizarreries de certaines série B où l’on sent que par manque de temps d’argent on a exploité une idée pour l’abandonner complètement ensuite , ça donne un cachet de grotesque ou d’incongru qui fonctionne même si involontaire! Chez Bunuel c’est contrôlé voulu.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          MAIS C’EST RECHERCHÉ ET VOULU, CE GENRE D’EFFETS CHEZ BUNUEL. C’EST L’HÉRITAGE DES SURRÉALISTES, DU CADAVRE EXQUIS

        • MB dit :

          à Bertrand: c’est exactement ce que j’ai dit! JE ME CITE:
          « Chez Bunuel c’est contrôlé voulu. »

        • Alexandre Angel dit :

          A MB,
          Après, dans le cas de CET OBSCUR OBJET DU DESIR, il y a aussi le fait que c’est un Buñuel de 1977 moins tenu par le classicisme (dont je raffole)des précédents, avec des effets moins heureux, qui lui ont sans doute quelque peu échappés, à l’instar de ces zooms qui ont un peu pollué, à partir d’une certaine époque, bon nombre de films.
          D’ailleurs ce dernier Buñuel est celui que j’aime le moins de toute la période qui s’ouvre avec LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE. Disons qu’il n’est pas celui que je préfère.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Bunuel se fichait de l’aspect visuel, du rendu de la photo et l’image n’est pas toujours très belle. Il voulait tourner vite et ne filmer que ce dont il avait besoin pour le montage. Généralement, il livrait un premier montage deux ou trois jours après la fin du tournage, ce qui est unique. Et quand c’est inspiré cela marche (TRISTANA)

        • MB dit :

          à A Angel et Bertrand: oui et je ne suis pas surpris de retrouver une certaine allure « surréaliste » (même si le terme est galvaudé et utilisé n’importe comment) dans certains moments des films de série B, tout ça se tient.
          TRISTANA est encore un film que j’ai adoré sans être capable de le revoir, il est empreint de classicisme pour le meilleur résultat. On peut dire qu’avec LE CHARME DISCRET il arrive à une fusion entre classicisme et comédie fantasque, tragique et boulevard! Je revois ce film sans me lasser. Après je trouve que LA VOIE LACTEE pourrait être signé par un imitateur fan de Bunuel. L’idée de prendre deux actrices pour le même personnage dans CET OBSCUR OBJET est folle, du Lynch avant Lynch. Faut que je le revoie, celui-ci.

        • MB dit :

          Waow! Il a mis la « ~ » sur le « n » de Bunuel! Il est trop fort ce Alexandre Angel!
          Du coup maintenant que je sais le faire, tiens: Buñuel, Buñuel et Buñuel, sans blague! eh eh

        • Alexandre Angel dit :

          A MB,
          j’ai aucun mérite : je dois avoir un correcteur d’orthographe cinéphile car il a rajouté le machin sur le n. Coup de bol, vraiment..

        • MB dit :

          à A Angel: c’est honnête d’avouer, bravo.
          sinon c’est [AltGr + touche 2], bon on va revenir au cinéma je crois…

  7. Damien D. dit :

    Un Roger Corman semblant bon pied bon œil à Marseille l’été dernier (91 ans quand même !)
    https://www.arte.tv/fr/videos/077197-000-A/masterclass-roger-corman/

    Etant un de vos amis américains, avez-vous eu l’occasion de le croiser ces dernières années Bertrand ?
    A l’approche du festival Lumière, cela pourrait être intéressant d’en faire un récipiendaire à venir du prix Lumière (à voir si cela est possible avec Thierry Frémaux mais il faudra malheureusement se dépêcher vu l’âge avancé du producteur-réalisateur !). Ce pourrait être l’occasion de faire revenir Tarantino au festival pour présenter certains films lui qui adore aussi Corman !

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien D
      Je ne suis pas très d’accord. Heureusement, il a été couvert d’honneurs et passe sa vie dans les festivals et les hommages. Et sincèrement beaucoup de ses films ne supportent pas l’épreuve du temps, notamment la série des Poe (THE INTRUDER en revanche tient bien et aussi BLOODY MAMA)

      • MB dit :

        et LE MASQUE DE LA MORT ROUGE à quelques égards, mais il y a majorité de déceptions. Il est sympa mais ses films, on en peut pas en sauver beaucoup hélas.

        • MB dit :

          CORMAN: il y a aussi qqs moments singuliers dans USHER où la tristesse et la misère régnant dans la maison est bien exprimée (menu pour le voyageur fourbu: une bouillie! on rigole pas tous les jours chez les Usher), V Price est parfait, L ENTERRE VIVANT doit tout à Ray Milland mais ne fait pas tte la réussite du film, L INVASION SECRETE que Bertrand a signalé ici, est une vraie réussite j’allais l’oublier (assez personnel: le héros Stewart Granger cède sa place de héros à Raf Vallone, l’un des repris de justice, et la mort du bébé), LE PUITS ET LE PENDULE est parfaitement ennuyeux, bâclé, LA TOMBE DE LIGEIA oscille entre les deux: dans ses meilleurs moments, c’est élégiaque et lyrique, MITRAILLETTE KELLY est quasi nul. Il faut que je revoie INTRUDER et BLOODY MAMA (Shelley Winters et moi c’est une histoire personnelle). L ATTAQUE DES CRABES GEANTS aïe! (beaucoup de ses films sont excitants par leur titre, avant la vision) et AL CAPONE est regardable, disons agréable. LE CORBEAU est nul et pénible, d’ailleurs si qqn veut me l’acheter? hum…
          L’incendie de USHER est repris pour qqs plans dans LIGEIA (des poutres et gravats qui chutent et une sorte de charpente en bois qui s’écroule), et je me demande si on les retrouve pas dans un troisième film…

        • Damien D. dit :

          A MB ce qui est effectivement marrant dans la série des Poe c’est l’impression de retrouver toujours les mêmes bouts de décors mais filmés dans des angles différents. Et il y a toujours les mêmes bougies rouges d’un film à l’autre (films en couleurs oblige il fallait que ça accroche l’œil : l’idée étant atteinte au maximum avec les pièces de couleurs différentes dans LE MASQUE DE LA MORT ROUGE !). Donner l’impression d’un film coûteux à costumes alors qu’il n’avait coûté au mieux qu’un ou deux décors réutilisés : là réside aussi le côté malin et technique de Corman.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          LE MASQUE DE LA MORT ROUGE, tout comme LIGEIA ont des budgets et un temps de tournage plus importants, au moins le double des autres. Mais parfois l’argent ne stimule pas Corman. Son film sur la Saint valentin est terne alors que LITTLE SHOP OF HORROR est marrant

      • Damien D. dit :

        Je vous rejoindrai assez sur le qualitatif mais les deux derniers Poe sont quand même au-dessus du lot ! THE INTRUDER et BLOODY MAMMA c’est sûr que c’est quand même pas mal. Après ses films de sf des années 50 sont tous fauchés mais il a eu une grande influence sur l’idée de réussir à faire des films malgré un petit budget (Coppola ne cesse de lui rendre hommage et affirme que ce fut une merveilleuse leçon de cinéma de travailler pour lui. Par ex. son DEMENTIA 13 réalisé avec des bouts de ficelles pour un résultat épatant).
        En même temps Corman n’a pas été très aidé par l’édition en dvd de certains de ces films (la plupart édités dans de mauvais formats ou des copies médiocres). Pas vu par exemple MACHINE GUN KELLY qui n’est sans doute pas un grand film mais à découvrir…
        Après c’est vrai qu’au regard des multiples hommages et rétros rendus, un prix Lumière n’est pas forcément nécessaire (j’imaginais juste Tarantino présenter BLOODY MAMMA en la présence de Corman dans une salle lyonnaise conquise !).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A DAMIEN D
          certes il a fait plein de films marrants et sympa dans un genre non mainstream mais beaucoup sont juste nul (5 FUSILS A L’OUEST). Et même ses meilleurs films palissent devant les Siegel, Boetticher, JH Lewis.

        • Damien D. dit :

          Oui vu les critiques, je n’ai jamais osé voir un seul de ses westerns (genre qu’il affectionnait peut-être moins que d’autres aussi)

        • Henri Patta dit :

          Ses fims de science fiction des annees 50 sont des nanars de premiere.
          Avec du second degre , cela peut faire de bons films comiques.

        • MB dit :

          Ah j’avais eu un bon souvenir de NOT OF THIS EARTH mais je crains qu’à le revoir…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          C’est sympa et plaisant tout comme THE UNDEAD mais très mineur

        • MB dit :

          à Damien D: Bien que Ballantrae insiste justement pour nous rappeler que Corman n’est pas un cinéaste essentiel, et sans vouloir troller je me rappele avoir vu aussi SKI TROOP ATTACK avec Frank Wolff dans lequel des soldats américains combattent les Allemands en ski. Un train électrique-jouet est filmé pour un déraillement au-dessus d’un précipice de 30 cms! C’était anodin mais je me dis que c’est le seul film de guerre que j’ai vu où on voit une patrouille de soldats skieurs! Je suppose que ça a existé! Corman a parfois des idées originales.
          Ce film a été tourné à la suite avec les mêmes décors et acteurs (du moins 5 d’entre eux) que BEAST FROM HAUNTED CAVE par Monte Hellman! Le dialogue entre deux victimes de la bête dans une caverne est à mourir de rire ou très triste, selon l’humeur. La Bête elle-même est indescriptible, sorte de nuage vaporeux, il n’avaient pas de costume pour ça ou je ne sais pas.
          Je crois que c’est dans un western de RC qu’un acteur joue les deux rôles du cow-boy qui tire sur un Indien et celui de l’Indien touché à mort qui s’écroule!

        • Henri Patta dit :

          a M.B
          Votre commentaire me donne envie d ‘une chose. Revoir ED WOOD , le film de Tim Burton sur  » le plus mauvais realisateur du monde. »

        • MB dit :

          à H Patta: revoyez plutôt les films de Wood lui-même.

      • richpryor dit :

        BUCKET OF BLOOD est très marrant aussi dans mon souvenir. Moins il avait d’argent et de temps, meilleur les films on dirait. Sinon en tant que producteur on peut le remercier d’avoir lancé des carrières et produit quelques très bons films de Monte Hellman. COCKFIGHTER parmi eux. A ce propos M. Tavernier, vous qui êtes un grand admirateur de James Lee Burke, je me demandais si vous connaissiez son ami Charles Willeford, qui a écrit le scénario de Cockfighter, adapté de son roman. A mon avis il est avec Burke le meilleur écrivain américain de « crime fiction » (avec aussi Elmore Leonard qui chantait ses louanges).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Richpryor
          Bien sur je le connais et j’ai même vu MIAMI BLUES qui était adapté d’un de ses romans. Je me demande si Corman n’avait pas refait ou laissé refaire le montage de COCKFIGHTER. Je ne sais pas pourquoi, j’ai ca dans la tête.

        • MB dit :

          Willeford est une découverte importante pour moi: il y a un chef d’oeuvre « Les grands prêtres de Californie », écrit par l’extérieur, par le comportement, dans la grande tradition Chandler-Hammett, mais ça va plus loin à ce niveau. Roman très court qui raconte l’histoire à la 1ère personne d’un représentant en voitures d’occasion qui est un salaud banal, pas un tueur, mais un type affublé d’un énorme complexe de supériorité et qui méprise tt le monde: l’histoire est qu’il séduit une femme pour le sexe, la rend follement amoureuse, et l’abandonne ou du moins se comporte salement pour qu’elle comprenne que c’est fini, aussi simple que ça. La fin est déchirante. L’homme est désigné comme salaud par les éléments de comportement que le lecteur a pour en juger rien de plus. Il n’y a pas un meurtre, pas un coup de feu. Je ne sais pas pourquoi le titre français est au pluriel et l’original au singulier (c’est LE grand prêtre de Californie, donc le héros, pas « Les »). Le héros se désigne aussi comme le « All-American Boy » celui qui a réussi dans la merveilleuse Amérique où le monde appartient à ceux qui marchent sur les pieds des autres. chez Rivages Noir.

        • MB dit :

          à Bertrand: « Roger Corman wanted to direct this but in the end, just acted as producer for Monte Hellman. After seeing Hellman’s cut, he sent editor Lewis Teague to film extra scenes and got Joe Dante to spice up the trailer.  » Corman aurait fait filmer d’autres scènes par Teague et sûrement fait remonter.
          (http://akas.imdb.com/title/tt0071338/trivia)
          Je ne me souviens pas des différences entre film et roman. Le roman est plus subtil avec deux romances avec deux femmes différentes: celle qui accepte l’horreur des combats de coqs et celle qui la refuse. Il n’y a qu’une romance dans le film qui conserve l’arrachage par le héros de la tête du coq gagnant et le fait qu’il la colle dans sa main à elle qui l’emmène avec elle et le quitte pour de bon.
          Corman n’est pas qu’un héros: c’est lui qui sort THE WATER MARGIN de Chang Cheh aux USA, très bon film historique qui pourtant disposait d’une musique « moderne », et lui décide de le sortir avec une musique « traditionnelle chinoise »! On peut le soupçonner d’avoir remonté qqs films non américains qu’il distribuait. Mais en même temps il a sorti aux USA CRIS ET CHUCHOTEMENTS! (remonté? faut croire que non) et d’autres films européens qui y seraient restés invisibles sans lui.

        • richpryor dit :

          L’adaptation de MIAMI BLUES est pas mal il parait, mais je ne suis pas motivé pour la voir. Le roman est tellement parfait dans son genre. Avec SIDESWIPE (dans la même série) il s’agit du chef-d’oeuvre de Willeford.
          Je ne sais pas pour le montage de COCKFIGHTER mais j’aimerais lire le journal que Willeford a tiré du tournage du film.

        • MB dit :

          à Richpryor: j’avais lu un Willeford étonnant dans lequel quatre célibataires de la bonne bourgeoisie et qui s’ennuient font un pari stupide qui finit par la mort d’une inconnue, ils ne la signalaient pas à la police par peur d’être responsabilisés, ensuite le remords les dévorait doucement, ce qui n’étais signalé que par leur conduite quotidienne. Etonnant, et rejoignait le film d’Altman COURTS CIRCUITS dans lequel on voyait une histoire du même type avec des célibataires en partie de pêche qui découvraient un cadavre.
          (j’ai retrouvé c’est « L’île flottante infestée de requins », Rivages encore)

        • richpryor dit :

          Ah! ca m’enthousiasme de découvrir un autre enthousiaste de Willeford! Je n’ai pas encore lu HIGH PRIEST OF CALIFORNIA (ni COCKFIGHTER) tout simplement parce que je ne le trouve pas en anglais (et je n’achète pas sur internet). Chaque fois que je vais dans une librairie anglophone je cherche les Willeford et ils sont rares sinon je les aurais déjà tous lus! Content d’apprendre qu’il passe bien en français, ce qui ne m’étonne pas vu la simplicité de son style. PICK-UP, THE BURNT-ORANGE HERESY, WILD WIVES, sont tous des livres très bizarres, originaux, drôles… Quel écrivain! Une oeuvre à la hauteur de sa vie (extraordinaire).

        • MB dit :

          à Richpryor: je ne les lis qu’en anglais mais cite les titres français puisqu’ils ont étés édités ici, je fais de la pub pour les francophones purs! High Priest of California est sorti en doublé avec Wild Wives chez Gollanz Crime en 90, c’est une ed british pas USA, poche ofkours. Mais il y a 36 editions souvent 2 même 3 romans groupés dans le même volume, mon ex:
          https://www.amazon.fr/High-Priest-California-Wild-Wives/dp/0575047267/
          Je ne sais plus quel Hoke Moseley le montre enquêtant sur des travailleurs immigrés clandestins, il se fait passer pour un voyou voulant travailler pour les exploiteurs des immigrants mais est démasqué parce qu’il est monté à l’arrière du camion avec les clandestins et… ah! horrible, irracontable! Et dans un film je sais pas s’ils oseraient le filmer (quoique… depuis DELIVRANCE). Je crois que c’est The Way we Die now , titre magnifique (Ainsi va la mort chez Rivages).
          L’île flottante… c’est The Shark infested Custard. Ils ne peuvent pas commander dans les librairies anglophones?

        • richpryor dit :

          C’est vrai que je pourrais demander, mais bon c’est moins marrant que de chercher comme un forcené de librairie en librairie. Je dois avouer que j’avais déjà trouvé HIGH PRIEST aux Etats-Unis (en Californie d’ailleurs) et je ne l’avais pas acheté parce que l’édition était augmentée d’illustrations pornographiques soft bizarres et l’exemplaire était en mauvais état.
          Oui cette scène de THE WAY WE DIE NOW est assez flippante (mais je rappellerais la scène de PULP FICTION encore pire, d’ailleurs Tarantino a clairement été inspiré par Willeford et cite MIAMI BLUES comme influence sur RESERVOIR DOGS).
          Bon je crois que je vais craquer et commander l’oeuvre complète de Willeford pour Noel.

        • MB dit :

          ah oui ok, le plaisir de chercher…

    • Yves Rouxel dit :

      Puisque vous évoquez Tarantino,j’ai revu avec du recul »les 8 salopards »qui est un film hommage au western italien(Léone,Corbucci,Solima ou Castellari)mais ici on remarque que le cinéaste à sut de façon concise à découper son film en 5 chapitres avec une voix-off en complément qui nous permet de savoir ce qui s’est passé en amont de l’ouverture du film.Déjà un détail marquant la diligence est tirée par 5 chevaux noirs et un cheval blanc.Sur leur passage ils prennent en route un pseudo sherif idiot mais qui révelera un bon calculateur.Ensuite dès qu’on entre dans la mercerie de Minnie,il nous impose un huis clos très tendu.Au fond assis en train d’écrire ses mémoires le cow boy solitaire qui veut passer noel avec sa pauvre mère,un mexicain qui cache un peu son jeu derrière un sombrero,un viel officier confédéré enfonçé dans un fauteuil(excellent Bruce Dern)puis surgissent de nulle part le chasseur de primes(Kurt Russel)enchainé à la prisonnière(Jennifer jason Leigh)l’ancien soldat nordiste noir qui est plein de haine contre les sudistes.Comme je l’écrivais plus haut le jeune Quentin à dut visionner quantités de vidéos à l’époque ou il travaillait comme vendeur dans une boutique de location.Il y à énormément de références notamment le visage maculée de sang de la prisonnière Domergue(tiens un nom français)qui rappelle celui de Sissy Spacek dans »Carrie »de De palma.Enfin le film ne manque pas de scènes humoristiques car Tarantino aime bien rigoler,picoler du bon vin français et manger de la bonne bouffe.Il annonce la couleur dès le generique « les 8 salopards »est le 8ème film donc il nous reste à patienter encore deux ans pour le prochain opus et au 10ème long métrage Quentin tirera sa réverence et ira surement produire ou continuer à écrire pour ses copains Roberto Rodriguez ou Dominik sena?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Yves Rouxel
        Domergue c’est aussi peut être à cause de Faith Domergue

        • Alexandre Angel dit :

          Et le Major Marquis Warren, y a une allusion, vous croyez?

        • Bertrand Tavernier dit :

          Alexandre Angel
          Bien sur

        • Yves Rouxel dit :

          Loin de l’univers de Tarantino,interessons nous à un chef d’oeuvre du cinéma d’après guerre qui mérite une revision pour la beauté des paysages et le contenu du scénario.Il s’agit de »Farrebique »de Georges Rouquier(dont je conseille de voir tous les court métrage sur les métiers d’autrefois).Ici on va suivre une famille dans le Rouergue avec la rudesse du travail de la terre.On laboure,on sème,on récolte puis on s’occupe du troupeau de vaches,des cochons,des poules,des oies,on ne compte pas les jours,on attends le soir afin de se retrouver autour du feu pour manger en famille.Pas de radio,ni de tv,ni électricité mais une chaleur humaine impressionnante.

      • MB dit :

        à Rouxel: malgré la violence habituelle, je ne trouve pas que ça soit un hommage au western italien? Au contraire la référence à Lincoln me rappele le vieux western américain, un jour il comprendra Ford, Quentin, avec le temps…

        • richpryor dit :

          Ca ne m’étonnerait pas. On peut lui reprocher certaines choses mais pas d’évoluer en tant que cinéphile. Dans ses interviews de début de carrière il n’arrêtait pas de se moquer des films Merchant-Ivory par exemple. Plus tard il a avoué avoir changé d’avis et beaucoup les apprécier. Il se moquait même d’eux dans True Romance (le scénario, coupé du film) « that Merchant-Ivory coffee-table book bullshit. They’re not movies, they’re not books, they’re not plays. They’re films. And films are for people who don’t like movies. »

        • MB dit :

          à Richpryor: ce n’est pas pour exagérer mais peut-être Bertrand a-t’il qqch à y voir… Il n’est pas obtus.

    • ballantrae dit :

      Il y a d’autres cinéastes à envisager avant Corman: Boorman, Coppola, Allen, Deville, Ripstein (mais il est peu connu ou un peu oublié…mais quelle carrière!), Malick ( tiens! ce serait faire la nique au désamour ambiant à son endroit), Frears (archétype du cinéaste vraiment doué qui sait s’adapter à tous les terrains mais dont on oublie la diversité riche)etc…

      • Mathieu dit :

        A Ballantrae:
        Et Ermanno Olmi…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          On avait voulu couronner Wilder, Bergman, Chabrol Monicelli mais on a mis tellement de temps à convaincre les politiques que les réalisateurs n’ont pas attendu et ont décidé de mourir. Rien que dans le cinema américain il y a plein de noms comme SODERBERGH pour qui je milite. Et je voudrais sortir des USA en pensant à Boorman, Stephen Frears. Il faut aussi parvenir par rapport à nos son,sors à ce que le prix suscite un retour médiatique et un engagement du cinéaste dans la vie du festival, ce qui a formidablement marché avec Tarantino, Eastwood, Deneuve mais Scorsese s’est calfeutré et Loach ne voulait parler que politique ce qui était très bien. On nous harcèle aussi pour couronner une femme (Mais Campion a préféré Cannes et elle n’est plus disponible avant trois ans et les noms de ceux qui ont une oeuvre rivalisant avec les noms cités ne sont pas légion. Varda a été déjà primé 5 fois à Lyon), un noir, un homosexuel, pressions qui me rendent fou furieux. On couronne un grand cinéaste point barre. Et les élus, les gens qui nous interpellent ne vont jamais voir un seul film lors des hommages à Ida Lupino ou Jacqueline Audry. J’ai interpellé une élue qui nous agresse toujours et elle a du admettre qu’elle n’était venu voir aucun des films de femmes

        • Mathieu dit :

          A Bertrand:

          Aïe Aïe Aïe! J’avais naïvement oublié le poids des politiques dans les décisions du festivals. Et le développement du politiquement correct dans les choix culturels. Politiquement correct qui ne fait pas reculer d’un pouce le racisme et le sexisme réels comme on le voit aux USA où il est passé depuis longtemps dans les mœurs. Dans le guide de Maltin (le Classic Movie Guide) il y a à la fin un index des réalisateurs importants avec la liste des films passés en revue dans le livre. Oscar Micheaux y figure mais pas Henry Hathaway (alors qu’aucun film de Micheaux n’est noté plus de 2,5 dans le livre).

        • MB dit :

          Les politiques ont une influence dans quelle mesure?

      • Damien D. dit :

        Cher ballantrae je ne raisonnais pas entre ceux qui mériteraient mieux avant ou après recevoir un prix à Lyon. Juste une idée en passant qui a la réflexion qualitative ne tient pas forcément effectivement sauf dans le cas d’un simple hommage ou rétrospective… Mais je suis d’accord avec ceux que vous citez. Et pourquoi pas Gray, les Coen…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Presque trop jeune par rapport à Benoit Jacquot, Olivier Assayas, André Techiné qu’on a couronné à la SACD, Rappeneau

    • Yves Rouxel dit :

      Sachez que le grand documentariste Frederick Wiseman sera à la cinémathèque de Toulouse durant trois jours en novembre prochain.Il viendra présenter « Titicut folies »ainsi que d’autres films.

  8. Yves Rouxel dit :

    Hier j’ai découvert un cinéaste georgien en la personne de Gela Babluani qui à réalisé en 2006″13″un film noir sur l’histoire d’un jeune couvreur qui va retrouver pris dans la nasse du jeu de la mort.J’ai penser bien sur à »Deer Hunter »de Cimino pour les scènes de la roulette russe.Tout d’abord l’action de l’histoire pourrais se dérouler dans nimporte quel pays dans le monde.Des hommes qui n’ont plus rien à perdre(à part la vie)décident de participer à un jeu de la mort dans une maison isolée au milieu des bois.On retrouve des »gueules »marquées par l’alcool,la drogue,la fatigue de l’existence.Filmé en noir et blanc avec peu de moyens,Babluani et son jeune frère qui est le héros de l’histoire sauve l’oeuvre malgré un manque de souffle et une certaine lenteur dans les plans généraux.Je signale que sort aujourd’hui « Money »la nouvelle réalisation de ce cinéaste,scénario qui ressemble étrangement à « Tuez Charley varrick de Siegel.Là l’histoire se passe au Havre ou trois jeunes vont dévaliser un homme d’affaires qui détient des fonds de la mafia.

  9. ballantrae dit :

    Pour en revenir aux films abordés sur ce billet, je suis tombé par hasard sur cette assertion de Godard: »de Blackboard jungle à elmer Gantry se dessine nettement l’héritage des grand primitifs américains: l’appréhension directe et physique du réel qui se joint harmonieusement avec la distance de la réflexion, de la sagesse ».
    Je viens de revoir l’implacable In cold blood dont la réussite n’est pas imputable au seul Truman Capote mais aussi et surtout à la netteté stylistique du cinéaste, un chef d’oeuvre absolu.
    Un point me frappe en comparant parcours de cinéastes d’hier et d’aujourd’hui: la rapidité avec laquelle se nouent et se dénouent les filmographies actuellement, le temps dont disposaient bon nombre de cinéastes hier pour affiner leur rapport au cinéma.
    De 1942 à 1950 Brooks a fait une bonne dizaine de scenarii puis a tourné Crisis.Taylor sheridan vinet de tourner le bon Wind river et n’avait jamais fait que deux scenarii auparavant (Sicario et Comancheria).
    Regardez un peu les premières armes des cinéastes du « nouvel hollywood »: passage par Corman pour Scorsese, Coppola , TV pour Altman, Peckinpah, Spielberg…
    Tarantino pense à sa retraite alors qu’il n’a fait que 9 films et a 54 ans…un gamin , quoi! Ford avait dépassé les 100 films quand il conçut Seven women à l’âge de 71 ans.Huston en avait fait 37 (+ 4 docus dont certains remarquables) quand il s’arrêta sur un chef d’oeuvre The dead à 81 ans.
    On dirait que les cinéastes subissent des pressions différentes, jouent leur va tout assez viteet n’ont pas trop droit à l’erreur, mettent plus de temps à réunir des fonds, etc…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      C’est assez vrai. Et ils sont moins entourés, soutenus par les Studios qui leur apportaient une infrastructure parfois envahissante, voire dictatoriale. Dans les dernières décennies, la direction a pu changer de multiples fois et la première décision du nouvel arrivant consiste comme à la télévision à éliminer tous les projets du prédécesseur. Irwin Winkler a vu une de ses productions bloquée un mois avant le tournage par quelqu’un qui n’est resté que trois semaines. Et cet arrêt a couté beaucoup plus cher que le film. On doit compter aussi avec l’incroyable frilosité des mêmes studios qui ne financent presque que des franchises, ce qui a permis à Amazon et à Netflix de leur rafler des dizaines de projets. Le prochain Scorsese a été avalisé avec un budget énorme par Netflix en une semaine alors qu’il attendait depuis un an une réponse.Et Netflix entend détruire le système, éliminer les salles et, plus grave pour nous, détruire toutes les règles et obligations imposées par la France et relayées en partie par l’Europe. Ce que vous notez sur les réalisateurs se retrouve chez les scénaristes. J’avais du renoncer à incorporer plein de nouveau scénaristes dans l’édition de 1995 de 50 ANS car après deux scripts, ils passaient à la mise en scène. C’est un peu moins vrai maintenant pour Eric Roth, Aaron Sorkin et autres mais à peine moins vrai. Ils sont tous passés à la réalisation contrairement à William Bowers, Frank Nugent (Voyez à ce propos LE SALAIRE DE LA VIOLENCE, formidable scénario de Nugent super bien filmé par Phil Karlson) Borden Chase, Charles Schnee, John Lee Matin.

  10. MB dit :

    Cédant à un plaisir coupable, j’ai revu toujours aussi ravi BULLITT en br. Oui je sais, ya des trous dans l’intrigue et l’histoire d’amour est gnangnan mais j’ai découvert en bonus un doc américain passionnant sur le montage avec évocation de Margaret Boothe et de son pouvoir (Lumet la cite aussi avec admiration dans son bouquin), Spielberg loue le statut objectif du monteur car il n’a pas assisté au tournage ni à la production, qqn parle aussi de comment le monteur peut améliorer la performance d’un acteur. Le film ne se concentre pas que sur le cinéma hollywoodien (Dziga Vertov est largement mentionné), les monteurs interviewés évoquent la Nouvelle Vague qui a bousculé les habitudes. Dede Allen dit que face à des compliments sur ses « inventions » pour BONNIE & CLYDE elle disait « mais les Russes faisaient déjà ca dans les années 1900! ». Comme quoi les artistes américains ne sont pas si autarciques, ou fermés à l’étranger. Ca s’appele THE CUTTING EDGE ou L ART DU MONTAGE. Il ne faut pas prêter attention aux 5 premières minutes qui laissent entrevoir faussement un doc sans intérêt.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Les livres de Parrish abondent en histoires sur les monteurs et sur la manière qu’avaient des réalisateurs de s’en servir ou de les contourner

  11. Yves Rouxel dit :

    Annonçé depuis de longues années »I comme Icare »vient de sortir en dvd dans une copie sons et images assez propre.La particularité de cette œuvre de Verneuil outre le fait qui revient indirectement sur l’assassinat de Kennedy c’est l’ensemble du casting est plutôt détonnant en dehors d’Yves Montand dans le role du juge Volnay.Verneuil à fait appel à quantités d’acteurs de théatre ou des seconds roles à la tv.Je pense à son ami Henri Djanick(dont on connait la voix grave pour avoir doublé A.Quinn ou Telly Savalas),Jean Lescot la dernière victime vivante,Robert Party ou Michel Etcheverry vu dans de nombreuses dramatiques tv des années 60.Le film est assez intriguant car les personnages s’expriment en français pourtant la monnaie du pays est le dollar.Les uniformes des policiers et militaires ressemblent beaucoup aux tenues américaines.L’interet du film vient surtout de l’aspect politique ou Verneuil ou nous démontre les liens directs entre les services dit secrets avec l’organisation du crime international.La scène ou Da costa(Jean Négroni)ouvre son parapluie noir alors que le soleil brille apporte un coté british par contre on voit dès le départ que le tueur allemand retrouvé suicidé dans l’ascenceur une minute après avoir avoir tirer sur le président Jarry(Gabriel Cattand)n’est pas crédible du tout,comme la photo montage ou on le voit tenant une arme sur sa terrasse.Ennio Morricone signe une musique en demi teinte en dehors du thème générique de fin,sinon le film mérite une revision.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      bravo pour avoir souligné les recherches de casting de vermeil (je crois qu’on voyait aussi Marcel Marechal dans la scène, assez forte, basé sur une expérience américaine) et son engagement politique (Il faut revoir MILLE MILLIARDS DE DOLLARS), héritage de son passé de journaliste à la Marseillaise. Mais j’avais trouvé la mise en scène horriblement lourde avec un découpage soulignant par des inserts explicatifs la moindre action, un décor somptueux mais qui en devenait théorique (avec les petites voitures miniatures qui passent dans la découverte). Ces défauts plombent surtout les Verneuil en couleurs qui sont tous plus lourds que ceux en noir et blanc malgré des ambitions présentes dans le SERPENT que j’ai revu, à la fois sociales et politiques qu’on ne soulignait jamais

      • Pierre dit :

        A Bertrand Tavernier et Rouxel

        Moi je ne trouve pas lourds du tout les Verneuil en couleur. Que ce soit MILLE MILLIARDS DE DOLLARS, qui demeure d’actualité, ou LE CORPS DE MON ENNEMI, qui a aussi un propos social très net. I COMME ICARE est un des seuls équivalents que j’identifie en France à ce que Pakula faisait aux USA ou Rosi en Italie. De mon point de vue, c’est une grande réussite. Beaucoup de spectateurs ont d’ailleurs été marqués par ce film, son sérieux, tenu tout du long, jusqu’à une fin tout de même inoubliable.

        J’ajoute, toujours sur les Verneuil en couleurs, que PEUR SUR LA VILLE est tout simplement un des meilleurs films d’action français. On peut le revoir tous les mois sans jamais s’ennuyer. Il y a d’excellents moments qui ressemblent aux thrillers italiens (la scène d’introduction, qui rappelle Mario bava). Les scènes de poursuites demeurent impressionnantes. C’est TRES bien écrit, avec des dialogues truculents. C’est superbement joué (Charles Denner apporte un plus indéniable). La musique de Morriconne est splendide. C’est vrai, ça n’a peut-être pas une grande profondeur intellectuelle, mais dans la catégorie « divertissement », c’est juste imbattable !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Toutes les opinions sont respectables. J’essayais plus de parler de faits précis comme ce surdécoupage d’inserts sur des actions très simples (mettre une cassette dans un lecteur où on a le droit à l’ouverture du lecteur, l’introduction de la cassette, la main qui appuie sur le bouton – des fois qu’on ne sache pas comment ca marche – au plan sur la cassette qui tourne, ce qui précise qu’on ne l’a pas mise dans un four à micro ondes. Pakula sur ce genre d’action fait un plan qui se concentre sur le personnage. Et les inserts d’Hitchcock sont psychologiques. Verneuil, par ailleurs grand admirateur de Pagnol, lui reprochait le manque d’inserts sur les cartes montrant le jeu des personnages et le fait qu’ils n’avaient pas de coeur. Ce qui prouvait disait il, que Pagnol n’était pas un vrai metteur en scène. Contresens absolu : il transformait la séquence en la découpant en un moment digne du KID DE CINCINNATTI. Ses films en noir et blanc sont plus épurés. J’aime MILLE MILLIARDS DE DOLLARS malgré la photo, les découvertes car le propos est incroyablement lucide et ce qui dit le SERPENT (surtout dans les scènes avec Noiret, Bogarde, Fonda qui jouent moderne) mais le CORPS DE MON ENNEMI à la revision est hyper lourdingue et Verneuil transforme le magnifique roman de Robert Merle en une comédie dramatique boulevardière. Je vais revoir PEUR SUR LA VILLE mais le CASSE m’avait paru affligeant alors que le PRESIDENT, UN SINGE EN HIVER, DES GENS SANS IMPORTANCE, LE FRUIT DEFENDU tiennent super bien le coup

        • Henri Patta dit :

          Le casse est plus qu ‘affligeant. Scenario invraisemblable et realisation molassone.
          Peur sur la ville est distrayant en effet avec quelques tres belles scenes.
          Le serpent est tres inegal. De tres bons moments puis des passages demonstratifs et lourdingues.
          Il va falloir que je revois 1000 milliards de dollars. Souvenir d ‘une impression mitigee comme pour le serpent.

        • Mathieu dit :

          A Bertrand:

          Parmi les Verneuil en noir et blanc, ayant vu récemment MAXIME j’ai été assez déçu (sans pourtant attendre des merveilles) et trouvé le traitement assez lourd et même parfois vulgaire, alors que l’histoire demandait de la légèreté et de la subtilité.

        • Damien D. dit :

          D’accord avec Pierre sur PEUR SUR LA VILLE : un des meilleurs films d’action de Belmondo de la période années 70-80, si ce n’est le meilleur . Ce n’est pas un chef d’oeuvre mais la sobriété de l’ensemble et la présence quasi onirique du tueur à la Bava (ou à la Argento) tient le coup. En couleurs, WEEK END A ZUYDCOOTE et son CLAN DES SICILIENS sont quand même de bons films il me semble… Après au-delà de la réalisation : le sujet, le casting et la musique sont pour bonne part dans la vision agréable de ces films en couleurs de Verneuil.

        • stag dit :

          J’aime beaucoup Weekend à zuydcoote qui narre très finement de petites temporisations entre des combats dans le cadre opressant du dernier film de Nolan. Dans Milles milliards j’ai toujours trouvé que Dewaere, étrangement car c’était plutôt sa spécialité, peinait à incarner son personnage.

          A bertrand j’étais content de vous voir intervenir dans la bonne émission de Delahousse sur l’immense Rochefort. J’espère que ces émissions vont se multiplier, et pourquoi pas sur des artistes américains sur qui vous avez tant à dire !

        • Damien D. dit :

          Et dans la catégorie « petits films » en noir et blanc de Verneuil : UNE MANCHE ET LA BELLE de 1957 dont vous aviez parlé Bertrand dans une autre chronique, n’est pas indigne et se laisse voir avec plaisir (notamment pour le charme de Mylène Demongeot). Le fait de « punir » tous les protagonistes à la fin sur le modèle du genre noir est d’ailleurs assez bien vu (à voir si cette fin est reprise du roman d’Hadley Chase).

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier

          Merci pour votre réponse très drôle. Evidemment, ces plans sur des cassettes dans des magnétoscopes ont quelque chose de daté aujourd’hui. On peut trouver que ça prend du charme avec les années, ou que c’est lourdingue, c’est vrai. Et vous aurez remarqué que je n’ai pas défendu Le Casse, subtilement exclu de mon message précédent…
          J’espère vraiment que vous reverrez PEUR SUR LA VILLE, je suis impatient que vous fassiez connaitre votre avis.

        • stag dit :

          A Bertrand,
          A propos du SERPENT de Verneuil je ne peux m’empêcher de vous demander si Philippe Noiret vous a livré quelques anecdotes de tournage avec Fonda et Brynner ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Aucune sinon son admiration pour Fonda

        • Yves Rouxel dit :

          A Pierre.N’hésitez pas à mentionner mon prénom qui est Yves.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Effectivement c’est bien Marcel Maréchal lors de l’experience en laboratoire sur l’association de mots.On retrouve à ses cotés un acteur que j’admirais beaucoup en la personne de Jacques Denis,venu du théatre il à toujours incarné des roles d’hommes engagés et prenant des positions contraire à la majorité d’individus.On le retrouve dans « La question »et plusieurs films de Pierre Shoendorfer.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Et que j’avais pris pour L’HORLOGER. C’est là que Laurent Heynneman mon assistant l’a rencontré et l’a pris pour LA QUESTION où il est formidable

        • MB dit :

          à Rouxel: Jacques Denis acteur admirable, mais il n’a joué dans aucun film de P Schoenderffer.

        • ballantrae dit :

          Oui, Jacques Denis était un comédien remarquable, singulier dans les films où il passait imposant avec tout son corps une forme d’opiniâtreté que l’on peut trouver d’habitude chez des acteurs américains comme Pacino.
          Sa force est d’imposer cette dynamique alors que rien dans son aspect physique ne le prédispose à la résistance et c’est là qu’est sa force: ceux qui résistent ( durant l’Occupation, pendant la guerre d’Algérie) ne sont pas homologués au préalable.

        • MB dit :

          Schoendoerffer pardon

    • Henri Patta dit :

      Jamais vu I comme Icare.
      Il est vrai comme dit plus bas dans un commentaire que ceux qui l ‘on vu m ‘en parlent avec enthousiasme.
      DES GENS SANS IMPORTANCES m ‘est totalement inconnu et donc m ‘interesse au plus haut point.
      Assez d ‘accord avec Bertrand Tavernier. Les films les plus anciens de Verneuil sont les meilleurs .
      Quand aux derniers ils sont carrement catastrophiques
      En parlant de dernier film , j ‘ai vu le western de Tarantino : Les 8 salopards. Grosse deception.
      Tout ca pour ca a t ‘on envie de dire.
      Tant d ‘annees d ‘ecritures et de reecritures , tant d ‘acteurs confirmes , tant de moyens accordes pour aboutir a un film ou tout tombe a plat. Tarantino a t-il perdu tout son talent ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Henri Patta
        Pas d’excès qui décrédibilisent votre propos, voire votre déception. Il y a des moments très réussis dans le film, bien écrits notamment durant la première partie, des acteurs épatants (Samuel Jackson, Jennifer Jason Leigh, Kurt Russell). Le film se plombe quand on rentre dans le relais où la plupart des personnages n’ont gu§re d’intérêt, en particulier Tim Roth. Et quand ils en ont (le général sudiste), c’est beaucoup trop étiré, répétitif (comparez avec l’ATTAQUE DE LA MALLE POSE de Hathaway) et on a l’impression d’un auteur qui se cite. Mais l’entreprise est respectable

        • MB dit :

          à Bertrand: mais même dans la deuxième partie, il y a des trouvailles de scénario et surtout une richesse contrastée dans les personnages qui se révèle doucement, qui signale une maturité chez QT que j’admire. Il touche à ce qui semble une veine historique avec la lettre de Lincoln en décrivant l’immense respect que l’homme pouvait inspirer. Je ne comprends pas pourquoi qqn a dit (C Tatum Jr sur son blog) « film sudiste » c’est absurde. Sur ce plan lincolnien si ça continue, QT va finir par comprendre et apprécier Ford… Il ne craint pas de piétiner un tabou féministe avec le traitement brutal infligé au personnage de JJ Leigh, tt en réservant à l’actrice (qui a tendance à cabotiner ailleurs) une séquence entière où elle peut enfin passer de victime passive à grande manipulatrice, ce qui lui redonne la chance de s’exprimer avec des lignes de dialogue fouillées, prolongées. Doit y avoir intérêt à bien apprendre son texte dans un film pareil, retourner un plan doit coûter cher avec ces moyens-là!
          Justement, je ne sais pas quelle mouche l’a piqué de tourner tout ça en 70 mm (2:76!) quel intérêt ce panoramique pour un huis-clos?
          Savez-vous s’il a vraiment abandonné le cinéma?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Tarantino déteste le Sud, il l’a montré dans DJANGO

        • Alexandre Angel dit :

          A MB,
          Tarantino n’a rien perdu de son talent avec THE HATEFUL EIGHT mais je pense que ses défauts découlent d’un nihilisme un peu contre-productif (pléonasme?). INGLOURIOUS et DJANGO savaient générer, chez le spectateur acquis, un sentiment d’exaltation, fondé sur un fantasme uchronique de vengeance des Juifs dans le premier cas, sur la métamorphose d’une victime de l’esclavage en Zorro noir dans l’autre cas (et de ce point de vue, les deux films se complètent admirablement!).
          Il n’y a rien de tout cela dans LES 8 SALOPARDS dont l’aboutissement n’exalte pas.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Comme le formulait Gabin : il manque le dessert

        • Henri Patta dit :

          Jolie metaphore qui va tres bien avec le film de Tarentino.
          On s ‘attend a un final en feu d ‘artifice mais la meche est mouillee.
          Pour rester dans la metaphore culinaire , avec tous les bons ingredients dont se sert le realisateur on s ‘attendait a un plat succulent , on a droit a un met tres ordinaire.

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier et Henri Patta

          Je trouve les 8 SALOPARDS intéressant,, mais pas abouti. Comme dans les meilleurs Tarantino, le film se situe au confluent d’influences diverses, cinématographiques et littéraires, rarement mariées entre elles auparavant : ici, le western, avec une réelle réflexion historique, mais aussi Agatha Christie, et surtout le film d’horreur – il est tout à fait officiel que le film se veut un hommage à THE THING de Carpenter (les références y sont multiples et évidentes). C’est ce mélange qui a pour conséquence le choix du 35 mm pour un film intimiste, c’est toute l’originalité de l’entreprise. Comme souvent aussi, Tarantino joue avec les attentes de ses spectateurs : il nous offre Kurt Russell, si excellent et si rare, avant de le sacrifier prématurément, créant ainsi le sentiment que « tout peut arriver ».

          Mais je trouve aussi que l’argument n’est pas suffisamment consistant sur la longueur, c’est dommage. L’arrivée du personnage de Channing Tatum ne fonctionne pas comme elle le devrait, peut-être aussi parce que l’acteur est loin d’avoir le même éclat que les autres. Il aurait fallu, à ce moment du film, une figure peut-être plus charismatique pour que cela fonctionne.

          Mon intuition (qui n’a pas la prétention d’être argumentée) est que Tarantino a trouvé l’accord parfait avec INGLORIOUS BASTERDS, qu’il le sait et qu’il a du mal depuis. Paradoxalement, ça peut être un drame pour un créateur de faire un chef d’œuvre, parce que ça peut provoquer une forme de panne ou de ressassement après. Je pense, par exemple, à Kitano, qui a atteint, peut-être trop tôt dans sa carrière de cinéaste, une forme de perfection avec Hana-Bi, et dont on sent qu’il a tenté après de la retrouver sans jamais y arriver de manière aussi précise. Il y a beaucoup de Kitano que j’aime après Hana-Bi (brother ou outrages), mais on sent que ce n’est plus pareil. Je me demande si Tarantino va ou non suivre la même pente.

        • stag dit :

          C’est une métaphore sportive où le champion cherche à retrouver ses meilleures sensations passées. Je pense qu’il existe nombre de cinéastes ou d’artistes, dans la chanson c’est frappant, qui ont eut un jour une fulgurance géniale et peinent ensuite à retrouver cette perfection qui est ni mathématique ni aussi limpide qu’une recette de grand-mère.

        • MB dit :

          à Bertrand et A Angel: absolument pas d’accord avec vous! Le déssert exaltant c’est la lettre de Lincoln lue par celui catalogué jusque là comme le plus crétin et antipathique des huit! Ce qui relate bien l’admiration populaire portée à Lincoln par un brassage de population d’individus très divers, ce qui est historique! Et pas l’admiration pour Lincoln du point de vue de la réalisation même si c’est le cas pour QT de toute évidence. QT joue avec les clichés et atteint l’historique: c’est le plus sympa qui aurait lu la lettre dans un film banal. ah là là j’ai plus le temps, là…
          à Pierre: LES 8 c’est du 70mm et 2:76 donc encore plus large que le large habituel (2:35 type « scope »). Aucun film n’est tourné en 2:76 depuis des lustres (depuis les 60?) mais Marc Salomon va peut-être me reprendre justement.

        • MB dit :

          d’ailleurs il me faudrait revoir LES 8, mais c’est + largement la renommée de Lincoln autant pour la haine que pour la dévotion qui est là illustrée par QT: il me semble que le général évoque sa haine, tt le long du film on sent la présence de Lincoln dans cet éventail bien choisi de personnages façon AIRPORT ou 5 CAME BACK ou… (longe tradition américaine). Ce qui vibre dans l’air c’est la renommée de l’homme non pas juste soit l’amour soit la haine qu’il suscitait.
          à Pierre: hommage à THE THING Carpenter et le film d’horreur? là je vous suis plus.
          Je préfère me concentrer sur les trouvailles de scénario, divertissement pur et jouissif: les bonbons sur le plancher, la porte qu’il faut clouer (mon fou rire m’a fait oublier la question « mais pourquoi faut-il la clouer? » d’où surprise de narration en bonus quand j’ai eu la réponse), le mystère sur le personnage de Tatum qui se révèle par étapes avant qu’on ait la réponse, le baratin manipulateur de la prisonnière à la fin dont on avait oublié qu’elle pouvait avoir qqch dans le ciboulot, son laconisme et passivité nous ayant fait accroire jusque là qu’elle était stupide, le mystère-jeu lié à l’empoisonnement: réel ou pas? et quand révélé réel l’oeuvre de qui? (par contre là, je vous rejoins Pierre sur le côté Agatha Christie).
          Pour le coup de la porte c’est du Lubitsch: un gag fait rire et ce rire même occulte une deuxième surprise qui eût été éventée s’il n’avait pas été là! ou du Hitchcock… Bon je vais le revoir des fois que je sois coupable de trop d’enthousiasme!
          (mais ça m’étonnerait hein?)

        • Henri Patta dit :

          A M.B
          Tarentino a dit lui meme que THE THING l ‘avait grandement inspire et qu ‘il y avait de nombreux clins d ‘oeil dzns les 8 salopards.

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier et MB :

          Désolé, mais là je suis absolument sur de moi. De la part d’un cinéaste lambda, ce serait peut-être un hasard. Mais le rapport à la cinéphilie de Tarantino est un des sujets majeurs de ses propres films (ce n’est pas le seul, mais c’en est un). Il est certain qu’il connait les films de John Carpenter par cœur. Venant de LUI, la somme des ressemblances ne peut pas être un hasard. On sait qu’il adore Hawks et donc on peut se dire qu’il aurait voulu rendre hommage à l’original, mais d’après ce que je comprends de Tarantino et son amour en particulier sur THE THING, ça m’étonnerait.

          Et d’ailleurs, pour faire comme Woody Allen avec McLuhan, je cite Tarantino lui-même :

          “The Thing is the one movie that is the most influential movie on this movie per se,” Tarantino told Christopher Nolan during a recent Q&A). “It’s the only movie that I showed the cast. I even showed it to Kurt Russell. He loved watching it with the cast: ‘That’s mine baby, that’s what I did.’ And actually Reservoir Dogs was very much influenced by The Thing so it goes a long way…”

          C’est comme si je réalisais moi, demain, un film sur un groupe de flics dans des algécos. Vu le nombre de fois ou j’ai vu L 627, ce serait forcément un hommage. Je rassure tout le monde : ce n’est pas prêt d’arriver !

        • ballantrae dit :

          Personnellement j’ai plus aimé Hateful 8 que Inglorious basterds qui me semblait un collage de bons et mauvais morceaux, sans unité suffisante…mais je ne vais pas recommencer la polémique d’il y a quelques années!
          Mais année après année, revisionnage après revisionnage ( je dois l’avoir 6 fois plus des visions fragmentaires) je n’adhère toujours pas à l’uchronie potache de Tarantino même si certaines scènes sont de petits chefs d’oeuvre isolés dans le film ( le début et la scène de la cave).
          Hateful 8 sans être un grand crû indiscutable à la Django me semble recéler suffisamment de trouvailles pour satisfaire le cinéphile: la structure enchâssée, la manière de construire de manière dynamique un espace clos, le lien entre parole et image , le jeu de chausse trappe effectivement à la Agatha Christie ( ou plutôt à la Hitchcock versant Trouble with Harry, autre bizarrerie d’une filmo prestigieuse)

        • MB dit :

          à Ballantrae: d’accord avec vous bien sûr, et c’est sûrement + intéressant que de se pencher sur la question de savoir comment et par quels détails QT a rendu hommage à Carpenter dans les 8! Quant à son admiration pour Carpenter, ça me rappele qu’il place Corbucci au plus haut! l’homme est sympa mais dans les interviews délire complètement et veut soit épater soit faire plaisir à son interlocuteur. Il raconterait que les 8 sont un hommage à SISSI IMPERATRICE ça me surprendrait pas.

      • Yves Rouxel dit :

        A Henri patta. »Le fruit défendu »ou »La fete à Henriette »sont pour moi mes films préférés de Verneuil première période.

      • Pierre dit :

        A MB

        Oui, LES 8 SALOPARDS est un clair hommage à THE THING. Les deux films se passent dans un huit clos, avec de la neige dehors. Ils consistent à tenter de démasquer, dans un groupe de personnages, ceux qui ne sont pas ce qu’ils semblent être. Les deux films ont Kurt Russell comme personnage principal et/ou essentiel. Les deux films ont Morriconne comme compositeur. Les deux bandes originales ont des moments ou elles sont quasiment identiques. Venant d’un cinéaste comme Tarantino, dont chacun connait l’admiration pour Carpenter, il est absolument impossible que ces rapprochements ne soient pas intentionnels.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Désolé, c’est guère probant en dehors de la musique. Le nombre de film ou un groupe se trouve coincé dans la neige est très important et, avant, le Carpenter, il y avait le Hawks

        • MB dit :

          à H Patta: ce qui est intéressant ce n’est pas ce que Tarantino a dit, c’est ce qu’on retrouve comme influences de THE THING dans les 8. Sinon, croyons le metteur en scène qui délire et disons qu’il a forcément raison. Pierre énumére les influences, simplement du coup, je suis pas convaincu par lui, ce thème du traître inconnu a servi mille fois. Quant à Morricone comme point commun entre les deux films, et alors?

        • Henri Patta dit :

          A M B.
          Votre remarque me fait penser a une phrase de sergio Leone dans son livre d ‘entretiens avec noel Simsolo.
          Il parlait des critiques , mais cela peut s ‘appliquer aux cinephiles que nous sommes.
          Je cite de memoire mais je pourrai si vous voulez retrouver la phrase exacte.
           » les critiques vous expliquent pourquoi vous avez tourne votre film , ce que vous avez voulu demontrer dans telle scene et ce que ca veut dire.
          Si vous avez le malheur de dire , desole mais ca n ‘est pas ca du tout , vous vous trompe totalement ; alors le critique repond. Vous n ‘avez pas compris votre film « .

        • MB dit :

          THE THING: « avant, le Carpenter, il y avait le Hawks » le Hawks qui était 100 fois plus excitant (aïe! ça va barder).
          et je suis pas un forcené des vieux films, Carpenter a fait mieux.

        • Alexandre Angel dit :

          Sur les influences possibles des 8 SALOPARDS,dans le genre « coincé dans la neige », j’ai aussi pensé aux BANNIS DE LA SIERRA, de Joseph Newman, que je trouve intéressant.

        • Henri Patta dit :

          A Alexandre Angel.
          En effet , tout a fait exact , un western ou un groupe de personnes diverses s ‘abrite dans un refuge suite a une tempete de neige.
          De plus , il y a la aussi un cote agatha Christie.
          Il est evident que les points communs sont nombreux et que Tarantino a du s ‘en inspirer.

        • MinettePascal dit :

          question »coincés dans la neige », il ne va bientôt plus rester que l’AUBERGE ROUGE et PREMIER DE CORDEE !

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier et MB

          Sur EIGHTEFUL 8 et THE THING : j’ai juste dit que le premier était un hommage évident au second, celui de Carpenter. Je n’ai pas dit que c’était fondamental pour la compréhension du film de Tarantino, ni que c’était décisif pour savoir si on l’appréciait ou non. En revanche, C’EST UN FAIT.

          Les deux films racontent la même histoire (certes classique, mais ça ne change rien au fait que c’est la même), avec le même acteur principal, avec la même musique. Le réalisateur confirme que tout cela est intentionnel. Qu’est-ce qu’il faut de plus ? Je ne vois pas comment on peut être « convaincu ou pas » du fait que les deux films se ressemblent et qu’il s’agit bien d’un hommage : ce n’est pas une interprétation de ma part, c’est juste une réalité objective.

        • MB dit :

          à Pierre: Donc LES 8 sont un hommage à THE THING d’accord, et en quoi est-ce que ça apporte qqch d’intéressant dans l’approche critique? Personnellement, jai donné mes arguments qui ne relèvent que des 8 SALOPARDS, pas du film de Carpenter (fût-il un chef d’oeuvre). L’hommage existe donc et reste un élément secondaire et je suis toujours pas convaincu qu’on en retrouve des traces convaincantes DANS LE FILM lui-même pour emporter l’adhésion du spectateur à une oeuvre, ce qui est tout ce qu’on demande à un film.

        • MB dit :

          à Pierre: pour finir (?), si je reprends votre liste supposée appuyer l’hommage de QT à THE THING; j’écarte immédiatement les dires de QT et le point commun sur les noms de Russell et Morricone aux deux génériques car ni une interview ni un nom ne se retrouvent en soi dans le film (pour Russel et Morricone ce qui est important ça n’est pas leur présence aux deux génériques c’est la musique que l’un a composée, et la performance d’acteur que l’autre a fournie, qui pourraient rappeler THE THING). La mise en scène de QT, la musique de Morricone ou le jeu de Russell voyons voir ça: pour Morricone ce que je retiendrais est que certains passages de la musique des 8 (lesquels?) seraient repris de THE THING: ça oui, ça peut signaler un hommage ou une influence, pour Russell je ne vois pas de similitude de son jeu d’un film à l’autre au contraire il y a un fossé entre les deux personnages où est l’hommage? S’il y avait une similitude de comportement, de jeu, je retrouverais un hommage à THE THING même avec un acteur autre que Russell après tout, peu importe les noms communs aux deux génériques. Pour l’atmosphère créée par QT grâce aux moyens de sa mise en scène (il faut s’attacher au film et à rien d’extérieur, interviews, génériques etc.) un fossé là aussi! l’ambiance des deux films est radicalemnt différente, OK pour le fait que dehors il neige avec cet abri en huis-clos ce qui se retrouve dans quantité de films (dont l’original THE THING FROM ANOTHER WORLD de Hawks) et cette quantité même enlève de la force à l’hommage car il eût fallu alors trouver un élément vraiment spécifique de THE THING qui se retrouve dans les 8 pour y voir un hommage! Il y a un méchant inconnu dans les deux oui mais dans le Carpenter (à la différence du Hawks) ce traître peut se retrouver dans n’importe quel corps avec une facilité déconcertante (c’est d’ailleurs cette trop grande facilité qui affaiblit le Carpenter: l’ennemi est trop fort et ça tue le suspense( avec le défaut inverse dans le Hawks où la Chose est très vite défaite et finalement manque de pouvoir terrifiant)), dans les 8 il n’y aura jamais qu’un seul corps pour renfermer le traître. Donc je ne suis pas d’accord sur cette « réalité objective » que vous avancez. Et QT peut dire ce qu’il veut sur les plateaux, on est pas obligé de le prendre comme parole d’évangile et il fait de très bons films et c’est bien le principal! Vous fâchez pas, hein dites-vous que je pige que dalle et suis têtu comme une mule!

        • ballantrae dit :

          Ah non! J’ai beau bien aimer le très habile film de Hawks ( + C Niby c’est cela non?), il est tout de même objectivement limité comparativement à la peur qui habite constamment le Carpenter, très fort pour sa manière d’appréhender les lieux clos.
          L’allusion de Tranatino à the thing a été explicite par delà l’emprunt à la BO du film de Carpenter et repris un peu partout: bien sûr la question de l’espace est fondamentale pour un tel film qui fait aussi penser à Day of the outlaw, le chef d’oeuvre d’A de Toth.
          J’attends de Tarantino qu’il affronte un jour le fantastique car, resté sur le scenario potache et pénible du R Rodriguez qu’il a scénarisé Une nuit en enfer, il lui reste à prouver qu’il peut susciter la peur sans second degré.

        • MB dit :

          moi, j’attends de Tarantino une comédie à mourir de rire, les moments comiques de ses films dramatiques sont très réussis.
          Pour la comparaison entre les deux THING on est d’accord il y a un fossé entre les deux, autant que si c’était des sujets totalement différents (d’ailleurs ce sont des sujets totalement différents!).

        • Pierre dit :

          A MB

          Vous êtes marrant, vous, quand vous me demandez en quoi la,parenté The thing / eightful 8 apporte quelquechose. Relisez moi svp avant de me répondre comme cela, comme si, moi, je considérais que cela pouvait tenir lieu d’analyse critique. J’ai pris la peine de préciser que, de mon point de vue, c’est anecdotique. Je l’ai évoqué au debut parmi d’autres points et c’est le seul aspect sur lequel on m’a répondu, en me disant que j’avais tort.

          J’ai moi-même alors répondu en précisant que si, à mon sens, c’est une anecdote, la parenté entre les deux films est neanmoins évidente, c’est tout. Quand vous dites qu’il ne faut pas se référer aux interviews, vous avez raison : j’ai triche, je le reconnais (admettez que c’était tentant, car Tarantino valide mon point de vue contre tous les blogueurs qui m’ont expliqué que je n’avais rien compris et que la neige + la musique + l’histoire + le casting, ca ne permettait pas de constater l’existence d’un hommage). Mais en revanche, le générique fait bien partie du film, ce n’est pas extérieur.

          Je ne sais pas quelle feuille de la partition de the thing est la même que dans eightful 8. Vous exagérez un peu en m’interrrogeant là-dessus. Vous savez quoi ? Croyez moi sur parole !

          Bref, je redis qu’il y a bien un hommage à the thing dans le Tarantino. Il ne faut pas en exagérer la portée, mais ne pas le voir, c’est un contresens. Et moi aussi je suis têtu comme une mule !!

        • Damien D. dit :

          A ballantrae : moi j’attends plutôt que Tarantino revienne au film contemporain et au genre polar (remarquez que Jackie Brown est déjà un aboutissement). De la SF chez Tarantino : ça ferait un peu « j’essaye tous les genres pour y mettre ma patte », pourquoi pas la comédie musicale ou un film fantastique du coup… Puisqu’il a annoncé qu’il ne lui restait que deux films à faire (dont un troisième Kill Bill ?), j’espère que son inspiration sera au rendez vous pour finir sa carrière en beauté.
          Je remarque aussi que dès que l’on fait une allusion à un de ses films sur le forum (ici 8 salopards) s’en dégage ensuite un déluge d’avis et de commentaires à chaque fois. Au moins peut-on dire qu’il ne laisse pas indifférent les cinéphiles d’aujourd’hui…

  12. MB dit :

    En ce qui concerne BARBARA je ne comprends rien à ce qu’il a voulu faire Amalric, peut-être avec le temps…
    Par contre la photo, les éclairages et décors, c’est du génie.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Comme toujours, et c’est ce qui en fait la force, c’est lui le sujet du film et non Barbara

      • MB dit :

        à Bertrand: ah oui vous m’en bouchez un coin, là! bon je vais le revoir alors?
        (au moins pour la photo)
        y’a un truc c’est que ça dure pas deux heures et demie, c’est une qualité!

        • Henri Patta dit :

          Comme quoi les critiques de cinema peuvent etre utiles. Tous ceux qui ont aimes et les autres , ou a peu pres tous ont dits ou ecrits que ca n ‘etait pas une biographie de Barbara mais un film sur la creation et donc sur Amalric. Acteur que j ‘adore d ‘ailleurs.
          Mais je n ‘ai pas vu le film n ‘habitant plus en France.

        • MB dit :

          à H Patta et Bertrand: moi aussi j’adore l’acteur mais qu’est-ce que Amalric a voulu dire de lui-même dans ce film si c’était lui le sujet et pas Barbara? Non, ce film est un foutoir invraisemblable, sympa mais bordélique…

    • Yves Rouxel dit :

      A Mb.amalric à aussi voulu rendre hommage au 7ème art puisque l’on peut comparaitre son film à »La nuit americaine »qui était le tournage d’un film dans le film.Ici Amalric s’attarde de façon délicate et consiensieuse sur le travail de Brigitte qui incarne la chanteuse et va rentrer dans la gestuelle,la voix,les regards,la démarche mais il nous décrit tous les métiers autour d’un tournage.Pour moi c’est du bel ouvrage.

  13. Henri Patta dit :

    Ma premiere deception depuis que je suis ce blog.
    Apres le visionnage du BAL DES POMPIERS chaudement recommande par Bertrand Tavernier , lors de sa precedente chronique ,ma deconvenue est grande .
    Tout vient je pense du personnage principal que joue Claude Dauphin qui est grime en vieillard et en fait des tonnes. Et si on rajoute cette voix chevrotante insupportable , la composition est vraiment penible au final , alors que Dauphin est un acteur que j ‘ai souvent apprecie.
    Vraiment dommage , car comme l ‘avait justement souligne mr Tavernier , le propos est tres original , si peu de temps apres la guerre.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Henri Patta
      Je ensemble que vous exagérez. Il en fait un peu trop dans le registre de la farce mais je le trouve très drôle en écrivain collabo et touchant dans le troisième rôle. Il joue théâtre comme souvent à l’époque et le grimage n’est qu’un clin d’oeil supplémentaire. Et tous les autres de Robert Arnoux à Henri crémeux jusqu’à Pierre Louis et Dominique Nohain sont très justes et les jeunes premiers sont beaucoup moins sirupeux que dans productions plus ambitieuses, de Carné à Autant Lara

      • Henri Patta dit :

        Je suis d ‘accord avec vous sur tout. Sauf au sujet de la composition de claude Dauphin , bien trop chargee , et qui affaibli beaucoup le film.
        J ‘ai resiste heroiquement , a ne pas appuyer sur la touche : vision acceleree , a chaque monologue du personnage. Et ce que vous dites du film , me donne d ‘autant plus de regrets , tout etait reuni pour un tres bon moment.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Mais laquelle, il joue trois rôles ce qui représente un tour de force donc LA composition ne veut rien dire si on ne parle pas des deux autres. Et même en vieillard, il a de très bons dialogues avec des propos cinglants sur l’époque que vous devriez repérer

        • Alexandre Angel dit :

          J’avoue que j’ai eu du mal à m’habituer à Claude Dauphin dans la rôle du grand-père mais d’une part, je n’ai pas réalisé tout de suite le triple-rôle (oui, bon, ça va!)et une fois qu’on le sait, on accepte mieux l’histrionisme d’autant que c’est une manière de performance pas si mal exécutée.
          D’autre part, comme je l’avais mentionné, le son du dvd est assez éprouvant, et la voix du grand-père en fait particulièrement les frais.

        • Yves Rouxel dit :

          A Henri.Je vous conseille vivement de découvrir l’adaptation du livre de Maurice Genevoix »Rabolliot » qui date de 1946.Chronique paysanne d’une grande dramaturgie avec une galerie de bons acteurs(Alexandre Rignault,Marcel Perez,Jean D’yd ou Henri Valbel).C’est l’histoire d’un jeune braconnier qui essaie de faire vivre sa femme et ses droles en chipant des lapins et des faisans sur le domaine d’un marquis.Sur son chemin il trouve le garde champètre Bourrel qui lui met sur le dos tous les vols commis dans la région.Rabolliot devra fuir,se caché et faire preuve d’opiniatreté afin d’échapper aux gendarmes et à la justice.Le dvd est sorti chez René Château vidéo et mérite une attention particulière.Je ne sais du réalisateur.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Il touché à tout passant de la comédie avec orchestre au drame paysan et à la fin à des policiers assez minables : INSPECTEUR SERGIL, SERGIL CHEZ LES FILLES avec Meurisse. Je crois que Vecchiali défend un ou deux films

        • Henri Patta dit :

          A yves Rouxel
          Vous me tentez grandement.
          Merci pour cette future decouverte.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Que vaut le film de Charles Brabant »Les naufrageurs »avec Charles Vanel et Henri Vidal?

    • MB dit :

      à H Patta: si vous nous avez fait l’honneur de lire tous les avis sur LE BAL, peut-être verrez-vous que vous ne pouvez réduire le film à l’interprétation de Dauphin en vieillard, ça ne peut pas gâcher tt un film!

      • Henri Patta dit :

        Je persiste et signe. Mais il va de soit que l ‘on ne pourra etre d ‘accord.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Mais vous ne semblez même avoir vu qu’il tenait trois rôle ce qui déjà dégage le film du réalisme

        • Henri Patta dit :

          Cher Bertrand , oui quand meme j’ai vu qu ‘il tient 3 roles differents.
          Mais j ‘ai precise que c ‘est sa composition en vieillard qui m ‘insupporte , c ‘est du tres mauvais theatre , la faute au realisateur qui lui en laisse faire des tonnes.
          Cela parait d ‘ailleurs surprenant de la part de Dauphin qui a toujours ete un acteur juste. La preuve en est pour ses deux autres roles qu ‘il assume a merveille.

  14. SERVANT Jean-Pierre dit :

    A tous.
    Récemment sur ce blog nous évoquions Phil Karlson au sujet de la sortie DVD de SCANDAL SHEET.
    Bertrand, vous avez signalé la sortie d’un western assez rare de Karlson, THUNDERHOOF (1948).
    Ce film est sorti il y a deux ou trois jours chez Sidonis, et je me suis empressé de me le procurer.
    Effectivement quel film !
    Pas comme on pourrait s’y attendre, un petit film de série, même si le budget ne doit pas être Royal, mais un vrai grand film qui bénéficie d’une superbe histoire bien charpentee, de personnages (trois, pas plus) très bien « dessinés » et d’une remarquable photo noir et blanc.
    Un film assez court (77 mn) pourtant dense en événements, en affrontements.
    Les scènes en extérieurs sont majoritaires et je le répète admirablement filmées par un chef opérateur qui m’était inconnu, Henry Freulich.
    Admirables scènes quand le vent soufflé dans le désert.
    Je me suis juste demandé si Les scènes de haltes, le soir autour du traditionnel feu,étaient filmées en extérieurs ou en studio. L’utilisation du noir et blanc sur ce film ne permet pas trop d’avoir une réponse. Souvent, dans les westerns en couleur de cette époque la mise en scène de tels moments en studio se repère assez facilement. Ici, non.
    J’avais lu sur le site de la Cinémathèque Française qui l’aurait projeté en 2014, qu’il s’agit d’un script inspiré par un roman de Jack London, WHITE SILENCE, publié en 1900, mais rien ne l’indique durant le court générique du film.
    Effectivement le roman (ou nouvelle ?) de London, situé dans le Yukon, parle de trois personnages perdus qui tentent de rejoindre la civilisation et doivent affronter une nature hostile. Ça ressemble assez à la trame de ce beau film, même si dans le livre il n’est pas fait mention du cheval qui donne son titre au film.
    Les trois acteurs – qui ne sont pas des Stars, même si Preston Foster est le plus connu du trio – sont excellents, et apportent beaucoup de densité aux personnages qu’ils interprètent.
    Bref, une pépite à découvrir au plus vite.
    Encore merci.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A SERVANT Jean Pierre
      Bravo. Henry freulich a travaillé à cette époque trois fois avec Karlson et c’est vrai que sa films n’est pas terrible

    • Marc Salomon dit :

      Effectivement, Henry FREULICH ne compte pas parmi les chefs opérateurs américains les plus connus !
      Il a effectué toute sa carrière à la Columbia, confiné pendant plus de vingt ans à des séries B (films criminels, comédies, épouvante…), films de séries comme les “Blondie” et des westerns après-guerre.
      Né en 1906 à New York, il était le descendant d’une famille d’origine juive polonaise, son père (Jack Freulich) ayant émigré aux Etats-Unis en 1901 et où il travailla comme photographe à l’Universal à partir de 1918.
      Henry Freulich débuta lui aussi comme photographe avec son père en 1922, avant de rejoindre la First National.
      Signalons qu’en 1923, Jack et Henry Freulich réalisèrent des photos sur le tournage de THE HUNCHBACK OF NOTRE-DAME (avec Lon Chaney) et qu’à la First National Henry Freulich fut photographe de plateau sur quelques films interprétés par Colleen Moore (avec le trop sous-estimé Sidney Hickox derrière la caméra).
      A l’avèneùent du parlant, Henry Freulich entreprend un voyage en Europe et en Asie, regagne les Etats-Unis et se retrouve sous contrat à la Columbia au poste de cadreur aux côtés de chefs opérateurs comme Ted Tetzlaff, John Stumar et Joseph August.
      Sa carrière de chef op. démarre en 1934 et ne comporte aucun réalisateur de premier plan…
      A partir de la fin des années 1950, il travaillera uniquement sur des séries TV.
      J’avoue n’avoir vu aucun des ses films mais il faut se méfier… il peut y avoir des pépites mêmes dans les films les plus fauchés…

  15. MB dit :

    à découvrir BONE TOMAHAWK, après avoir été scotché par le film, je me suis dit que le côté cru et gore pourrait ne jouer que comme une illusion de réalisme. Je ne retrouve rien sur ces Amérindiens troglodytes (si, yen avait en Alabama pas la même région), le nom de la tribu n’est pas mentionné. A priori ce serait une peuplade autarcique ou à volonté d’isolement or ils vont sortir de leur grotte pour une expédition punitive dans le village éloigné.
    OK c’est un film fantastique mais ça marche mieux quand ça démarre sur une assise réaliste. Donc ce type d’Indiens n’a jamais existé pourquoi pas mais après c’est pour les rendre encore plus méchants que dans les vieux westerns, le traitement infligé aux femmes enceintes et aux prisonniers? Complètement idiot comment donneront-elles la vie après? Oui mais c’est un film fantastique et pas réaliste, bon. Finalement tt en étant distrayant, je me demande si ce n’est pas le même principe que les vieux westerns: forcer sur la cruauté des Indiens pour accepter que les blancs les descendent comme des lapins. Ce qu’ils font. Bon cette cruauté de ces troglodytes est un peu abstraite et théorique, finalement. ceci dit on a pas vu un film comme ça depuis un bail!

    • Damien D. dit :

      Oui enfin BONE TOMAHAWK, je n’y ai pas pris grand plaisir personnellement : une première partie languissante et assez plan plan côté mise en scène (sorte de western banal) pour finir par une deuxième partie tout en cruauté gratuite pour que le spectateur soit bien écoeuré de ces pseudos indiens vivant dans une grotte (!). Sur les dernières scènes on est en effet plus près de films nauséeux comme CANNIBAL HOLOCAUST que d’un film mâtiné d’ethnologie et de fantastique… A réserver aux amateurs donc.

  16. Joe E Brown dit :

    Je ne partage qu’à moitié votre enthousiasme sur BAS LES MASQUES. C’est un film que j’appréciais beaucoup mais en le revoyant recemment, j’ai été un peu déçu.

    Si la relation entre Bogart et Kim Hunter (superbe rôle) est très bien écrite, notamment la scène où il revient dormir chez elle machinalement sans lui demander son avis (lui prenant le lit, elle le divan), je demeure plus circonspect sur le personnage d’Ethel Barrymore.

    Au départ, Barrymore est prête à vendre le journal sans sourciller. Et à la fin, à la simple écoute d’un speech de Bogart, elle change d’avis radicalement. Ce retournement ne tient pas trop psychologiquement. Et, avec ce changement éclair de dernière minute, l’on se demande bien retrospectivement quels étaient les arguments qui avaient poussé celle ci à vouloir tellement vendre le journal dans un premier temps. C’est un peu angélique à mon sens et un artifice de scénario, faute d’avoir travaillé assez le personnage d’Ethel Barrymore. De ce point de vue là, je préfère le dénouement de « La Tour des ambitieux » (Executive Suite) avec l’incroyable mais très crédible retournement d’opinion au sein du conseil d’administration (et des personnages actionnaires très bien écrits). Mais cet opinion n’engage que moi.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Joe E Brown
      Non le personnage d’Ethel réagit aussi à ce qu’elle voit des deux jeunes filles et de leurs maris. C’est cela qui la détermine autant que le speech de Bogart dont on sent qu’elle a été proche. Elle fait aussi passer que cette décision venait des actionnaires et pas d’elle. Je trouve que c’est un personnage proche de la propriétaire du Washington Post et on ne peut pas demander surtout à cette époque à un ancien journaliste de ne pas croire dans le pouvoir de la presse

  17. PHILIPPE GUILLERMO dit :

    Bonjour

    Netflix a mis en ligne un documentaire en 5 parties « Cinq hommes et une guerre » sur les expériences de cinq grands réalisateurs américains (Ford, Huston, Wyler, Stevens et Capra) pendant la seconde guerre mondiale. Quel regard portez-vous sur ce documentaire?

    Merci pour votre blog qui enthousiasme ma cinéphilie.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A PHILIPPE GUILLERMO
      Je n’ai pas vu la série mais j’ai lu le livre que j’ai trouvé formidable et dont j’ai parlé sur ce blog

  18. SERVANT Jean-Pierre dit :

    Je me suis laissé tenter par le film LA ROUTE NAPOLÉON de Jean Delannoy, sorti sur DVD chez Gaumont dans la collection rouge. J’avais vu et aimé ce film il y a bien longtemps à la télévision. C’est pourquoi je n’ai pas hésité à me le procurer. Je dois avouer que mon (bon) souvenir s’est vite estompé pour cette histoire d’un publiciste qui pour attirer les touristes en Provence recrée l’itinéraire de Napoléon à son retour de l’île d’Elbe. Ne pouvant mettre la main sur un château dont le propriétaire vient de mourir, il se rabat sur un patelin voisin pour convaincre les habitants du passage de l’Empereur dans leur bourg, leur faisant miroiter de belles retombées économiques. Succinctement voici le résumé de cette histoire. Certes l’ensemble se regarde sans déplaisir, mais j’ai trouvé le film long (87 minutes qui m’ont semblé durer deux heures au bas mot), très bavard (la scène au debut entre Fresnay et ses sponsors est interminable) pour pas grand chose à l’arrivée.
    Cette peinture du monde de la publicité, de sa filouterie, m’a semblé bien vieillotte. Alors il reste quelques beaux (petits) morceaux sympathiques (l’arrivee de Fresnay a l’hôtel du village) avec des comédiens provençaux comme Vilbert, Arius et quelques autres, René Genin en curé de village… et Pierre Fresnay (pas trop fait pour la comedie a mon avis – à part dans LES VIEUX DE LA VIEILLE de Grangier où il campe un retraité des chemins de fer grincheux assez savoureux) dans ce rôle de publiciste qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Et le personnage de Claude Laydu en jeune instituteur qui fait tout un pataquès quand ses élèves désertent l’école pour aller à la parade publicitaire, m’a semblé bien poussif. J’ai cherché vainement pourquoi j’avais autrefois aimé ce film…
    Non, pas « le » Delannoy que je préfère.

  19. Damien D. dit :

    Question cruciale à Bertrand sur un sujet qui fait souvent débat ici : Sidonis va sortir en septembre le blu ray JE SUIS UN AVENTURIER d’Anthony Man. Or lors de sa diffusion récente sur arte il était dans un format curieux 1:85 ou 1:77 (comme d’ailleurs le dvd sorti chez universal il y a plusieurs années).
    Mann a du tourner le film en 1954 soit en 1:33 ou 1:66 ?!
    Qu’en est-il de la copie Sidonis à paraître ? Si le format proposé par Sidonis est encore un écran large « bâtard », je passerai mon tour…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien D
      J’ai posé la question à Alain Carradore en lui faisant suivre les textes de DVD SAVANT que je trouve bien informé

      • Damien D. dit :

        Cela a dû aboutir car la sortie de JE SUIS UN AVENTURIER en blu ray a été annulée chez Sidonis.
        Reste à trouver pour eux chez Universal une copie conforme (le dvd américain le proposait au format 1.37 je crois). Sur le forum de dvdclassik on a discuté du format idéal de ce film et personne n’était d’accord ! Quand deux formats « officiels » existent pourquoi ne pas proposer les deux possibilités de visionnage du coup…

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Connaissez vous un film réalisé par Maurice Cazeneuve avec Mylène Demongeot »Cette nuit là »?Au verso de la jaquette est mentionné que ce film figure parmi les polars préférés de Kubrick.Alors là René Château m’en bouche un coin.

    • Mathieu dit :

      A Damien D:
      Au sujet de JE SUIS UN AVENTURIER, je me suis posé la même question en voyant la jaquette du BR Sidonis qui indique « CinemaScope ». Se peut-il que le film ait été, comme SEVEN BRIDES FOR SEVEN BROTHERS (MGM) et sans doute aussi SIGN OF THE PAGAN de Sirk (Universal comme le film de Mann) tourné dans les deux formats avec des caméras différentes en ces temps où le CinemaScope était encore un pari pas forcément rentable (comme le relief à peu près contemporain), sauf pour la Fox qui s’est mis à ne tourner qu’en CinemaScope?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Mathieu
        Cela n’est pas le cas je vous jure

      • Bertrand Tavernier dit :

        Debut de réponse dans DVD Talk mais Mann ne parle jamais de d’écran large dans ses interviews dans mon souvenir
        The Far Country » was previously released by Universal in a 1.33:1 open matte edition, revealing extra visual information at the top and bottom of the frame. The movie was always intended for 1.85:1 widescreen exhibition, and now Region 1 customers can get that version thanks to this anamorphic widescreen transfer. Only a few shots seem tight, with most of the compositions vastly improved by the rectangular image. (To be fair, the composition wasn’t too bad on the 1.33:1 version, even though it was plenty roomy. Since Mann had planned for the large range of projection formats that would come from the exhibition of an open matte film during the era, allowing theaters to decide how to show it, it’ll be up to you which look you prefer.)

        The downside is that the print used for this transfer isn’t very good, and there’s no effort from Universal to polish it up. (The same problem affects the individual open matte release, too.) Colors are faded, grain and dirt are omnipresent, and one shot is even missing a few frames, resulting in an ugly jump cut. There’s a softness to the image that betrays the movie’s lavish location shooting. It’s not a horrible image, but considering Universal is handing in a new transfer, you’d think they’d do some cleaning first.

        • Damien D. dit :

          Donc on pourrait supposer que Mann a tourné (et souhaité ?) son film en 1.33 et que lors de sa diffusion les salles le passait dans un format à leur convenance. Je pense que Sidonis doit le proposer dans au moins deux formats ce qui permettrait de se faire une opinion. Quand à la copie, on sera sans doute malheureusement loin de l’excellence, Universal n’investissant que très peu dans la restauration de ses films…

      • MB dit :

        « One expects Corrine Calvet to say, « Every time a bell rings, somebody Jeff Webster has shot gets his wings. » »
        (http://www.dvdtalk.com/reviews/6274/far-country-the/)

  20. Yves Rouxel dit :

    Quand en 1968 on interogeait Pierre Boulle sur l’adaptation cinématographique de son roman « La planète des singes »voilà ce qu’il disait: »Voir des comédiens déguisés en singes sur des chevaux,c’est d’un ridicule consternant,c’est grotesque ».Pourtant la même année Franklin J.Schaffner réalisait le premier volet avec Charlton Heston(le film à bien vieillit grace au travail sur le maquillages des acteurs,les décors puis surtout le contenu sombre de la fin du film).Il en est pas de même pour les suites et je m’attarderais pas sur la version de Burton.Revenons au dernier volet de la saga signée par Matt Reeves qui est une réussite à plus d’un titre.Tout d’abord »La performance capture »est une technique ou les comédiens cascadeurs s’investissent à fond grace à des capteurs(Quelquefois les progrès technique ont du bon).Andy Serkis acteur caméléon vu dans la trilogie de Peter Jackson,excelle dans le role de César le chef des singes qui cherche la paix et la liberté pour son peuple.Le metteur en scène joue sur l’émotion et met de coté les scènes de bataille et de violence.Il essaie de façon convaincante de nous décrire la psychologie des « primates »qui ont le sens des valeurs au détriment des hommes qui prônent la guerre et la mort d’une espèce.Le message est plus que clair sur l’environnement mais aussi sur l’aspect politique ou l’on voit la bannière étoilée avec un gros A puis brulée et arrachée.Woody Harrelson compose un colonel qui ressemble au colonel Kurtz d »Apocalypse now »de Coppola.C’est un paria qui s’est retrancher avec ses hommes contre la coalition nationale,il n’a plus rien à perdre.Lors d’une scènes dans le tunnel on voit marquer sur le mur »Ape pocalypse now »faisait référence aux singes,auparavant il y a un plan qui rappelle la sequence sur la plage vue précédemment dans l’œuvre de Schaffner.J’espère une suite à cette trilogie qui ne manque pas d’interet.

    • MinettePascal dit :

      Je trouve le scénario du Shaffner formidable, et le film devrait être prévu dans les programmes scolaires. A ce point qu’on en oublierait le roman de Pierre Boule, lui aussi incontournable, et dont le dénouement n’est pas moins scotchant.

  21. Gérard Berne dit :

    A Bertrand Tavernier,
    Bonjour Monsieur,
    J’ai lu, dans l’excellent livre de Thierry Frémaux consacré au Festival de Cannes, que vous aviez projet d’écrire un livre sur John Wayne…qu’en est-il?
    Je vous prie d’excuser cette question dans ces commentaires concernant plutôt les films en DVD, mais ne sachant pas comment vous contacter autrement…je lance ma question!
    Bien sincèrement.

  22. ballantrae dit :

    Bas les masques est un peu oublié alors qu’il me semble l’ancêtre des Hommes du président ou de Spotlight dont a beaucoup vanté qualités d’écriture, direction d’acteurs, sobriété du découpage autant de qualités du Brooks qui, si je ne m’abuse, ont pu être brocardées par une partie de la presse cinéma estimant que ce cinéaste était un simple représentant des « fictions de gauche » prétendument poussiéreuses cinématographiquement parlant.
    C ‘est l’un des plus beaux rôles de Bogart,un film aussi qui s’est réellement documenté sur son sujet ( le journalisme)et un récit haletant qui n’a rien à envier aux fictions de Pakula des 70’.Avec Park row, l’un des films qui célèbrent le journalisme que j’aime et dont je sens qu’il tend à se faire évincer par des pratiques peu remarquables.
    Brooks savait être grand et ample: qu’on se souvienne de Elmer Gantry, de In cold blood, des Professionnels ou de La dernière chasse entre autres.
    Même sa rencontre avec T Williams mérite d’être revue à ma grande surprise car ce m’avait semblé d’abord bien en deça des adaptations de Kazan, Mankiewicz,Huston ou Newman.
    Sinon parenthèse bien sûr pour célébrer la grande Jeanne mais aussi Sam Shepard qui incarnait lui aussi le meilleur de l’Amérique.Et à l’heure actuelle les Brooks et Shepard sont assurément de ceux qu’on peut considérer comme des « amis américains ».

    • MB dit :

      à Ballantrae: DOUX OISEAU DE JEUNESSE est exemplaire, n’est-ce pas le 1er film américain où on parle d’avortement?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        Sans prononcer le mot, d’autres films parlent d’avortement. DETECTIVE STORY et Wyler dut se battre pour garder le personnage du médecin avorteur qui figurait de manière plus précise dans la pièce de Sidney Kingsley. Il dut renoncer malgré ses efforts au terme avorteur et l’on parla de boucher

        • MB dit :

          à Bertrand: oui, d’ailleurs je ne sais plus si le mot est vraiment prononcé dans le Brooks non plus, mais l’allusion est transparente. DOUX OISEAU est aussi très précis dans la représentation de la démagogie en politique, dans des films (américains) plus anciens, c’est souvent traité comme un trait pittoresque pardonnable, la démagogie d’un politicien (mais je dis « souvent » à dessein).

      • Mathieu dit :

        A MB:

        Dans CARRIE, le très beau film de William Wyler, le personnage joué par Jennifer Jones, la Carrie du titre, fait une fausse couche et si ma mémoire ne me trahit pas, son mari incarné par Laurence Olivier lui dit qu’étant donné les circonstances, c’est la meilleure chose qui pouvait arriver. Il ne s’agit pas bien sûr d’avortement, mais je trouve une telle scène assez rare dans le cinéma Hollywoodien de l’époque. Wyler, qu’on taxe parfois un peu trop facilement d’académisme, se sert souvent de la fidélité aux œuvres littéraires adaptées (Dreiser pour CARRIE, Henry James pour THE HEIRESS) pour s’éloigner des canons hollywoodiens. Beaucoup de ses films échappent à la loi du happy ending par exemple.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          C’est ce que vient de m’écrire Pat Mc Gilligan qui note le grand engament de Wyler qui se servait d’oeuvres théâtrales pour s’en prendre aux conventions d’Hollywood

        • Mathieu dit :

          A Bertrand :

          Il y a d’autres choses dans CARRIE qu’on n’a pas l’habitude de voir dans un film hollywoodien de cette époque, comme l’intérieur d’une usine, en l’occurrence l’atelier de confection de chaussures où l’héroïne travaille et d’où elle se fait virer sans ménagement parce qu’elle n’arrive pas à suivre la cadence et s’est blessée avec sa machine à coudre. Par ailleurs le dvd Paramount de CARRIE commence par un carton assez énigmatique qui dit (je cite de mémoire) que le film présente une scène jamais montrée au public américain de l’époque car supprimée en raison du contexte politique, et que cette scène a été restaurée sur le dvd. Or cette scène située presqu’à la fin du film montre Laurence Olivier tombé dans la misère, seul et malade, se faisant éjecter le matin de l’asile de nuit puis aller errer par les rues sans oser mendier. En quoi le contexte politique de 1952 (je suppose que le carton du dvd fait allusion à la guerre froide, à l’anticommunisme et à la chasse aux sorcières) empêchait-il de montrer une telle scène située dans le Chicago de la fin du dix-neuvième siècle?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          C’était considéré comme un dénigrement de l’Amérique, une prise de position anti américaine et une grande partie des journaux, des éditorialistes, des « commères » auraient épousé ces positions. Pour l’ensemble de Hollywood et John Wayne et Hawks et Hedda Hopper qui a été incroyablement virulente, HIGH NOON était une oeuvre violemment anti américaine et Wayne citait en se trompant, la séquence de l’église. On n’a pas idée de la violence des conservateurs soutenus par l’Alliance pour la préservation des Idéaux américains dont les leaders étaient Wayne, Ward Bond, King Vidor, Borden Chase. Ford adhéra mais ne siégea jamais je crois

        • MB dit :

          CARRIE: et c’est une scène qu’on aurait pu voir dans un film des années 30 (je ne me rappele pas de titres hélas).

        • Mathieu dit :

          A Bertrand:

          J’ai lu récemment que Barbara Stanwyck faisait aussi partie de cette alliance, et qu’elle était une grande admiratrice d’Ayn Rand (elle même membre de l’Alliance…) et que c’est elle qui a poussé Warner a acheter les droits de THE FOUNTAINHEAD et qu’elle voulait jouer le rôle attribué ensuite à Patricia Neal.

  23. Michael Rawls dit :

    RIP JEANNE MOREAU

    At youtube.com, if you type in sailor from gibraltar david cairns, you will find a quite handsome looking video of Moreau performing Jo le rouge, from the aforesaid Richardson film, the English lyrics of which seem to me worthy of Brecht or maybe Elizabeth Hauptmann. In the sidebar on the right, you will find Mr. Cairns’s post of Alan Aldridge’s title sequence for « Sailor » which is up there with Saul Bass in my opinion. By the way, Ms. Moreau at some point performed as a band singer with Ray Ventura’s band. Shame she and Astaire could have never gotten together on « I’d Be Hard to Handle ».

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Michael Rawls
      I just listened. It is great

    • Yves Rouxel dit :

      J’ai une pensée pour Jeanne Moreau qui s’était éloignée des plateaux de cinéma et du milieu artistique.J’ai eu la chance de l’a rencontrer près de Lourdes lors du tournage du « Miraculé »de Mocky.C’était une bonne vivante,blagueuse avec Serrault et Poiret qui apréciait le bon vin et la bonne chère.On ne peut résumer ici sa carrière internationale puisqu’elle à tourner beaucoup de films en Italie.Ce soir je vais revoir « La vieille qui marchait dans la mer »un film que j’affectionne beaucoup.Le duo Michel Serrault et Jeanne Moreau sont épatants.

  24. MB dit :

    à tous: en lisant la bio de Hitchcock (ed Actes Sud) j’ai été scié d’apprendre que Hitchcock admirait Antonioni et Godard, admiratif de leur technique, on aurait dû l’interviewer là-dessus. J’ai toujours tendance à croire les anciens cinéastes américains ignorants du cinéma non américain. A plus forte raison, Hitch amoureux de l’intrigue, admire des films qui se moquent de l’intrigue.
    Voyant BLOW UP, il dit « Voyez! Il filme un homme en blanc sur un fond blanc! On peut le faire! ». Incroyable.

    • MinettePascal dit :

      Et Orson Welles qui disait son admiration pour « La femme du boulanger ».
      Quid de Ford et du cinéma français ?

      • MB dit :

        à MP: Ford connaissait le cinéma français?

        • MinettePascal dit :

          En fait, c’était justement le sens de ma question . Qu’est-ce que Ford connaissait du cinéma français ? Mr Tavernier doit savoir ça, à mon avis…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Il faut que vous vous mettiez dans la tete que ce n’était pas du tout un cinéphile. Il allait très peu au cinéma, voyait des films quand il y avait des projections chez des amis mais préférait se saouler sur son yacht et subit des cures de désintoxication. Comme Hawks, il ne s’est déplacé pour voir Willie Boy, déclarant comme Hawks, à Rissient : »écrivez ce que vous voulez ». Wellman lui est venu et a adoré le film. King se serait aussi déplacé. Mais Ford qui découvre Eisenstein à Londres dans les années 50 avec Lindsay Anderson et déclare que c’est un metteur en scène pour marionettes (IVAN LE TERRIBLE). En revanche,c’était un lecteur avide. Mais Hawks lui même était un très mauvais cinéphile. Ses commentaires sur Yuma de Daves et HIGH NOON sont idiots . Il ne parait jamais saisir le sujet du film et on peut se demander même s’il les a vus. La vie qu’ils menaient, les horaires de tournages, les distances bloquait beaucoup de velléités de voir des films. Parfois durant une préparation, le studio pouvait, à leur demande organiser des projections pour voir un acteur. Peu de cinéastes de cette période ont la même curiosité que Dreville, Chenal, Carné en France. Ou René Clair qui se bat pour faire ressortir VOYAGE SANS RETOUR. Duvivier était beaucoup plus curieux, cinéphile

        • MinettePascal dit :

          Ford ne voyant pas les films des autres…comme ces chefs d’orchestre qui ne vont jamais au concert. Un paradoxe de plus !

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Minette Pascal
          Ce n’est pas un paradoxe. Il y a des artistes qui créent sans s’occuper des autres et d’autres qui se nourrissent de leurs oeuvres. Des réalisateurs comme De Toth, Dieterle, Lang étaient plus cinéphiles (de Toth parlait même dans une premiere version de ses mémoires de TRENO POPULARE de Matarazzo). Et puis tous les metteurs en scène de la génération d’après qui étaient eux des passionnés de cinema. Cela dit Ford avait une admiration éperdue pour THE HONOR SYSTEM de Walsh.De Mille se fendit d’une belle lettre pour complimenter Powell et Pressburger pour l’accomplissement visuel, les audaces dES CONTES D’HOFFMAN en faisant une faute à ce dernier mot

        • Henri Patta dit :

          Pas un paradoxe , mais tout de meme , je suis toujours ebahi que des realisateurs et parmi les plus grands ne s ‘interesse pas a leur art en dehors de leurs propres realisations.
          A contrario , certains sont dingues de cine.
          J ‘ai appris que TARANTINO a achete un cinema historique a los angeles et y projette des films en 35 mm .
          Et notre hote aussi est un sacre accro. Au 7e art.

        • MB dit :

          à Bertrand: d’accord, Ford ou Hawks n’avaient pas le temps de voir des films mais c’est pour ça que je soulignai l’originalité de Hitchcock qui lui, prenait le temps. Il commandait telle ou telle copie pour qu’on lui passe dans sa salle de projo à la Universal! et encore une fois ça pouvait très bien être un Antonioni ou un Godard! (cf McGilligan, un homme précieux!).
          En ce qui concerne Hawks, on voit tt le sentiment de supériorité de l’homme qui n’aurait jamais vu LES CROIX DE BOIS mais en utilise des séquences entières pour les insérer dans THE ROAD TO GLORY! Cocasse! Je précise avant que vous ne me le précisiez que c’était l’idée de Zanuck qui avait acheté les droits du Bernard uniquement pour prélever ces séquences de bataille et surtout pas pour distribuer le film aux USA. Tourner des séquences analogues aux USA aurait coûté trop cher, le pragmatisme américain dans tte sa splendeur… (source McCarthy).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Hitchcock était européen comme Preminger, Wilder qui eux voyaient beaucoup de films

        • MinettePascal dit :

          A Henri : Un cinéaste non cinéphile, c’est comme un compositeur qui n’aime pas la musique.
          Comme dans tout art, j’imagine qu’il y a une évolution. On commence à regarder des films, à s’en inspirer, avant de tout balayer pour laisser parler sa propre nature et proposer du nouveau ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Non ce n’est PAS DU TOUT CELA. La comparaison ne tient pas. Il ne s’agit pas du tout de ne pas aimer la musique ou le cinema mais de ne pas être intéressé par la musique ou les films des autres. La plupart des compositeurs de musique de film que je connais (exception, Bruno Coulais, demeure, Beltrami) détestent, méprisent la musique de leurs collègues (ils sont plus fermés et dictatoriaux que les cinéastes). Ford aimait le cinéma mais il mettait sa passion dans la réalisation des films qu’il arrachait aux studios, aux financiers. Il participe à la création de la DGA pour les droits des réalisateurs. Je me souviens d’une rencontre entre Astruc et Walsh où Astruc expliquait qu’il avait vu 20 fois AVENTURES EN BIRMANIE et les NUS ET LES MORTS avant de faire LA LONGUE MARCHE. Walsh le remerciait avec politesse mais on sentait qu’il n’arrivait pas à comprendre pourquoi un cinéaste avait besoin de revoir autant de fois ces films avant de faire le sien. Cela lui était totalement étranger. Et la vision du film l’aurait encore plus perturbé tant il est formaliste avec le moindre déplacement marqué à la craie. Aux antipode de la mise en scène de Walsh qui ne répétait jamais les séquences d’action.Les films que font ces cinéastes traduisent un amour du cinéma qui n’a pas besoin de se nourrir des films des autres puisque le cinéma ils l’inventent Cela dit, Ford avait du voir certains films (allemands notamment) et il connaissait des films de Lean et Asquith et les admirait

    • Henri Patta dit :

      A M.B
      Oui , cela fait 50 ans que les realisateurs americains , des qu ‘on parle cinema francais , citent Godard ou Truffaut. Vraie admiration ou reflexe pavlovien ?

  25. Yves Rouxel dit :

    Deux films que je conseille à tous ceux dont le cinéma est devenu une addiction voire une passion inavoué même sous la torture.Tout d’abord la première réalisation de Jean pierre Blanc »La vieille fille »en 71.On retrouve Muriel(Annie Girardot)et Gabriel(excellent Philippe Noiret),l’une passe trois semaines de vacances dans un petit hotel de Cassis et l’autre est obliger de faire une halte car sa cadillac à des problèmes de moteur.Cette œuvre est d’une grande sensibilité et touchant et nous décrit de façon optimiste la solitude de deux quadragénaires perdus aux moments des grandes vacances.Il y à plusieurs scènes amusantes dont celle çi que j’ai retenu,quand Gabriel propose à Muriel de boire un verre on aperçoit à la terrasse du bar deux nonnes en train de déguster deux religieuses!!!C’est un petit film d’une grande audace dans l’écriture du scénario.On retrouve Jean pierre Darras qui dirige ce petit hotel puis Marthe Keller qui joue les serveuses entremetteuse,mais sans tomber dans la vulgarité des dialogues.La musique légère et enjoleuse est signée par Michel Legrand et apporte un réel plaisir.Le second film à un rapport avec le 7ème art,il s’agit à mon avis d’un des chef d’œuvre d’Ettore Scola. »Splendor »nous plonge en Italie ou le directeur d’un cinéma de quartier se remémore le temps ou il était enfant,il accompagnait son père conduisant un camion et proposant des projections en plein air de classiques du cinéma.Mastroianni et Troisi(excellent dans Il postino)sans oublier la jolie Marina Vlady forment un trio qui veut défendre cet espace de rèves et de liberté face à la multiplication des chaines de tv qui programment tous les jours quantités de films.Tout le long du déroulement on va retrouver »Métropolis », »Le fanfaron » »La bataille d’Alger »mais l’attrait principal est dans les dialogues .Le personnage qu’incarne Massimo Troisi qui est projectionniste connait les répliques par cœur de films qui ont marqués sa vie.Pour ceux qui ne connaissent ce film je ne révelerais pas le retournement final qui est emplit d’espoir.Je finirais en recommandant à tous d’aller voir le documentaire consacré à la tournée d’adieu du Buena vista social club qui est un pur délice et qui redonnera du baume au cœur en ses temps si troubler que nous vivons.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      J’ai été l’attaché de presse de la VIEILLE FILLE au moment de la sortie. Il y avait un énorme conflit entre JP Blanc et le producteur qui lui a demandé de refaire le montage et réenregistrer la musique. Il a fait mine d’accepter et n’a STRICTEMENT RIEN CHANGÉ et Legrand a enregistré la même chose. Les Siritzky en voyant le film ont dénoncé le contrat les obligeant à le sortir. J’ai organisé une projection pour Denis Chateau de la Gaumont (qui sera un allié inestimable lors de L’HORLOGER). Il a aimé le film qui est sorti au Concorde avec un immense succès. Danon avait dit à Blanc qui si il dépassait X entrées il pouvait être traité d’imbécile. Ce qui est arrivé dans une ambiance plus détendue. Il a produit le second film du cinéaste qui, enivré par sa victoire, a voulu être aussi radical mais sans prendre d’acteurs connus et il s’est malheureusement vautré commercialement avec un film inégal mais truffé de notations personnelles, noires. Puis il a peu à peu sombré. Je n’ai pas revu D’AMOUR ET D’EAU FRAICHE. J’avais longuement, cher Rouxel, vanté SPLENDOR dans ce blog

      • Sullivan dit :

        À Bertrand : « J’avais longuement, cher Rouxel, vanté SPLENDOR dans ce blog. » –> et j’avais moi-même parlé du très beau Scola tourné dans la foulée de SPLENDOR, avec Mastroianni et Troisi QUELLE HEURE EST-IL ? (en racontant au préalable l’anecdote selon laquelle Tornatore était venu voir Scola sur le tournage de SPLENDOR en s’excusant d’avoir fait dans le même temps son CINEMA PARADISO qu’il n’aurait pas tourné s’il savait que le « Maître » réalisait un film similaire). On connaît le destin commercial des 2 films : le Scola bien qu’immésement supérieur a fait un score confidentiel alors que le Tornatore a cassé la baraque.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Je vous remercit de tous ces détails sur »La vieille fille ».Est ce que ses autres films sont disponibles en dvd?

      • Catherine dit :

        Bonjour Mr Tavernier

        Est-ce lorsque vous étiez l’attaché de presse de la VIEILLE FILLE que vous avez rencontré Philippe Noiret ??
        Et delà avez pensé à lui pour le rôle de l’horloger ??

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Catherine
          Non, c’est durant LA GUERRE DE MURPHY. Et oui, j’ai tout de suite pensé à lui pour l’HORLOGER

        • Catherine dit :

          Il est génial dans le film de Peter Yates, déjà portant un maillot rose délavé (mitchumesque ?) que l’on retrouvera dans « Coup de Torchon »…??
          Lui et vous ce fut une grande et belle rencontre en tout cas.
          Je garde un faible infaillible pour « Que la Fête Commence », où avec « La Grande Bouffe » c’est le film où P.Noiret s’éclate le plus dans la paillardise !! Mais pas que, il philosophe aussi….

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      A Yves ROUXEL : absolument d’accord avec vous sur LA VIEILLE FILLE de Jean-Pierre Blanc. Ce film est un réel bonheur de cinéma. J’aime ke revoir souvent pour les personnages pittoresques (Darras, Lonsdale) que l’on croisent dans ce récit plein de finesse, de tendresse. Les deux vacanciers au centre de l’histoire, Muriel Bouchon, la vieille fille du titre et Gabriel Marcassus, en « vacances » forcées en raison de la panne de sa voiture, sont très attachants et émouvants. Un beau dialogue et une mise en scène très inspirée.

    • Henri Patta dit :

      A YVES ROUXEL.
      Au sujet de LA VIEILLE FILLE , j ‘avoue ne pas comprendre votre enthousiasme.
      Un scenario minimaliste , des dialogues tres pauvres , un montage fait a la hache. Le film fait moins de 1h 30 mais il m ‘a fallut le voir par etapes tant il me semblait long. Les scenes de GIRARDOT mettant et enlevant son maillot de bain , sous sa serviette , mises bout a bout doivent depassees les 5 mn chrono.
      J ‘ai trouve ce film vraiment mauvais , preuve une nouvelle fois que le cinema procure des ressentis tout a fait differents selon les individus .

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Henri Patta
        Rien à voir avec bon ou mauvais, vous ne rentrez pas dans le principe d’une narration qui repose sur les redites, les répétitions, l’absence d’action, le fait de dire ou d’accomplir la même chose. Le producteur haïssait le film pour ces mêmes raisons mais il ne pouvait rien changer tant JP Blancs avait imposé cette vision volontairement étriquée qui pointe les conventions un peu comme dans le théâtre de l’absurde

        • Henri Patta dit :

          A Bertrand Tavernier.
          Certe ,mais meme vu sous cet angle ce film reste pour moi une vraie purge.
          Et comme tous les dvd que je n ‘ai pas aime je l ‘ai mis dans la categorie : a revoir dans 5 ans. J ‘ai eu parfois d ‘agreables surprises apres avoir revu un film de prime abord tres decevant.

      • Yves Rouxel dit :

        Un film dans la même veine est »Le sourire »de Claude Miller,cinéaste dont on ne parle pas assez sur ce blog.On retrouve un Jean pierre Marielle imperial entourer d’un Richard Bohringer toujours aussi allumé dans le role d’un directeur de strip tease ambulant.Marielle avec son air débonnaire et détaché voire lunaire à toujours sauver plusieurs films,c’est un de mes acteurs préférés mais qui à délaisser les plateaux de cinéma pour les planches.

  26. Henri Patta dit :

    A Bertrand Tavernier.
    THE TURNING POINT est-il soustitre ou seulement en V.O ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Henri Patta
      Hélas seulement en VO mais on comprend facilement ce qu’ils se disent

      • stag dit :

        A Bertrand,
        Je vais découvrir bientôt plusieurs films que mentionnent votre sélection de ce mois, mais sans en parler encore j’aimerais vous demander conseil sur la filmographie de Luis Buñuel que je ne connais que très peu pour ne pas dire quasiment pas puisque le décès de Jeanne Moreau m’a permis de revoir le seul film que j’avais déjà vu du cinéaste : LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE. Je le trouve très bon, tant dans le macabre que dans l’humour noir, ce grand-père et ses bottines a des détours à la fois hilarants et poétiques. J’apprécie également toujours autant de voir Georges Geret, comédien très juste, dont la partition dans WEEK-END A ZUYDCOOTE m’a toujours ravi. J’y penses puisque l’époque est à cette époque de l’échappatoire des anglophones sur cette cote du nord de la france.
        Bref.
        Quel opus de Buñuel me conseilleriez-vous de voir pour plonger dans cette oeuvre, existe-t’il d’autres films du cinéaste un peu dans la même veine que ce JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE ?
        D’avance merci.

        • Yves Rouxel dit :

          « Terre sans pain »est un film documentaire sombre sur une partie de l’Espagne qui à vécut des années de misère.Filmer camera à l’épaule,Luis Bunuel nous décrit une population coupée du monde,misérable ou les frères couchent avec leurs propres sœurs,les hommes partent au printemps à la ville afin de travailler et de ramener de quoi subsister sur cette terre hostile et arride.Un film de Bunuel réalisé en 1936 et qui résonne encore aujourd’hui.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Honnêtement ce n’est pas ce blog qui peut vous répondre. Il existe des masses d’ouvrages sur Bunuel et vous DEVRIEZ voir LOS OLVIDADOS, NAZARIN, VIRIDIANA, BELLE DE JOUR, LES CHARMES DISCRETS DE LA BOURGEOISIE, LA VIE D’ARCHIBALD DE LA CRUZ, EL et tant d’autre. Je n’aime guère certains de ses films français des années 50/60. Ceux de sa fin de carrière sont admirables. Il était, écrit Michael Powell, celui qui trouvait tout de suite ce que l’on cherchait depuis des années »

        • Damien D. dit :

          LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE et L’ANGE EXTERMINATEUR sont pour moi parmi les meilleurs que j’ai vu de BUNUEL où derrière la charge anti-bourgeoise habituelle du réalisateur l’humour grinçant est aussi présent.

        • MB dit :

          dans LE CHARME DISCRET les personnages ont du mal à se réunir (leurs rencontres sont toujours interrompues du moins), dans L ANGE ils n’arrivent pas à se séparer.

        • stag dit :

          Merci pour vos réponses.
          J’ai découvert quelques films sans retrouver ce qui m’avait plut dans LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE, un scénario tenu, sans fioritures, un portrait glaçant d’une certaine « france », et ce vieux fétichiste tout à fait surprenant et épatant, comme personnage au milieu du lot.
          J’ai vu BELLE DE JOUR, TRISTANA, LE CHARME DISCRET, CET OBSCURE OBJET DU DESIR? THE PHANTOM OF LIBERTY, THE MILKY WAY, sans passer de mauvais moments je n’ai pas eu lu coup de coeur ressenti du film au très bon rôle très bien joué par Jeanne Moreau cité à l’entame.
          J’ai cherché longtemps LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE, que vante Bertrand Tavernier dans le bonus de son BUFFET FROID, pour exemple de son « on passe toujours après quelqu’un d’autre », qu’il disait être un peu du même type que son film et que celui si l’avait probablement un peu inspiré. Je l’ai cherché pendant deux ans en me trompant de titre et en cherchant dans le cinéma italien.
          Bonne rentrée à tous !

        • stag dit :

          Je voulais parler de bertrand blier au sujet de buffet froid, vous aurez corrigé.

  27. Terry dit :

    Je me suis procuré le bluray de bas les masques ;
    Je tenais à revoir ce film dans de bonnes conditions mais c’est
    surtout la présence de Patrick Brion dans les bonus qui m’a décidé.
    Je l’écouterais pendant des heures ce passionné…
    Je lui doit tellement de découvertes notamment grâce à son cinéma de minuit ( que du bonheur et de souvenirs mémorables )
    J’ai aussi acheté « quelque part dans la nuit » de Mankiewicz dans la même édition et toujours avec les commentaires de Brion.
    Merci pour votre blog Bertrand Tavernier.

    • Whatever dit :

      D’accord sur Patrick Brion. Lui et Claude-Jean Philippe sont des passeurs formidables qui ont illustré l’expression « service public ». Après une période bien creuse, il semblerait que ce flambeau ait été repris par Arte.

      Merci encore à Bertrand Tavernier pour ce blog particulièrement vivifiant.

  28. Alexandre Angel dit :

    Bonjour à tous,
    il est aussi question dans cette chronique d’un réalisateur dont personne ne parle, à savoir Michael Gordon.
    J’ai relu la notice que 50 ANS DE CINEMA AMERICAIN lui consacre et tout corrobore, tant du point de vue du corpus dont parle Bertrand que de celui de l’expérience que je viens de vivre.
    En effet, on m’avait refilé il y a quelques temps le dvd Universal d’un film de Gordon qui végétait sur mon étagère et que j’ai vraiment trainé à visionner car je craignais le pire. Cette dernière chronique m’a décidé à vérifier que j’avais raison d’avoir peur. Il s’agit de PORTRAIT IN BLACK, réalisé en 1960, produit par Ross Hunter, mis en musique par Franz Skinner et interprété par Lana Turner, Anthony Quinn, Lloyd Nolan, Richard Basehart, Ray Walston, Sandra Dee et John Saxon.
    Vous pensez à Douglas Sirk? Vous avez raison. Mais la comparaison s’arrête là.
    Cela faisait longtemps que je n’avais vu de mélodrame criminel aussi poussif. C’est grotesque à un point difficilement envisageable. Le couple criminel et vedette fait conneries sur conneries. L’amour peut rendre con mais alors à ce point-là! Cela en devient presque hilarant surtout lorsque Lana Turner, dans un trip « Facteur sonne toujours deux fois » de la haute, lance à son amant, des trémolos dans la voix : « Alors, on va encore être obligé de tuer? »
    J’oubliais de dire, mais cela n’étonnera personne, que la photo est signée Russell Metty, qui fait plus que son boulot, et elle seule m’a permis d’aller jusqu’au bout.
    PORTRAIT IN BLACK : c’est du Douglas Sirk qui n’en est pas. Une espèce d’antimatière..

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Alexandre Angel
      Gordon a été une vraie victime de la liste noire. Il a craqué tard, s’est fait avoir (contrairement à Ray sa dénonciation est devenue publique) et il semble que cela l’ait brisé. Ses films à Universal n’ont plus aucun ressort. Je pense qu’il a souffert aussi de CYRANO DE BERGERAC projet idiot imposé par Kramer contre l’avis de Carl Foreman (le budget était ridicule)

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      A Alexandre Angel : PORTRAIT IN BLACK n’est pas vraiment mauvais, bien que je trouve le suspense assez poussif. C’est bien une production Universal années 50/60, avec ses couleurs particulières, éclairages, vedettes…
      Je l’ai revu récemment sans un enthousiasme forcené malgré Lana Turner et Anthony Quinn. Pas inoubliable, mais quelques belles scènes.
      C’est curieux comme on peut reconnaître avec un maximum de chances de ne pas se tromper – et sans voir le logo du studio produisant le film – une « texture » UNIVERSAL, FOX, PARAMOUNT ou WARNER à cette époque ou même dans les années 40. Le style de ces studios est tellement différent dans la photo, l’utilisation de la couleur (et du noir et blanc), sûrement dû à leurs équipes de techniciens, décorateurs etc…
      Parfois les UNIVERSAL des années 50 me semblent trop « rutilants » dur l’emploi de la couleur *à part pour SIRK où ses melodrames flamboyants tirent à mon goût bénéfice de ces tons chauds. PARAMOUNT est parfois décevant dans le même ordre d’idée car tout semble « artificiel » (l’influence de C.B.de Mille ?). J’ai une forte préférence pour les « atmosphères » FOX et WARNER. Quant à COLUMBIA » je trouve que leurs productions ont un « goût » tirant vers le moderne, « l’actuel ».
      Ce ne sont que des impressions bien sûr, mais plus je vois les films de ces différents studios US, plus j’en suis convaincu.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A SERVANT Jean-Pierre
        Cela tient parfois aussi au laboratoire, au gout du préposé à la couleur, aux codes imposés par le Studio

      • Henri Patta dit :

        A SERVANT jean-pierre.
        Je ne sais plus quel realisateur americain disait qu ‘on reconnaissait un film de la MGM au fait que si l ‘on montrait l ‘appartement d’une modeste serveuse de bar , il faisait au moins 240 m2.

        • MB dit :

          à H Patta: ça c’est vrai, incroyable le volume des appartements des gens modestes dans ces films, un peu pour faciliter le tournage laisser de la place aux projecteurs à la caméra et l’équipe? C’est avec les films de la RKO après-guerre qu’on voit des gens modestes vivre dans des lieux modestes (cf l’appart de Fontaine et Stevens dans FROM THIS DAY… de John Berry en 46).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Non déjà avant dans des films Warner des années 30 (dans les Wellman, il y a plein d’hotels miteux et d’appartements déglingués), les oeuvres pre code mais la MGM a toujours prôné l’opulence. Et souvent une opulence qui figeait tout

        • MB dit :

          à Bertrand: bon sang mais c’est bien sûr! comment ai-je pu oublier les Warner pre-code des années 30, un moment d’égarement, le doigt de porto du dimanche midi sans doute…

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Henri Patta : Cédric Gibbons ?
          Oui à la METRO c’était toujours le grand luxe… en toutes circonstances.

        • Henri Patta dit :

          A SERVANT jean-pierre.
          Non cela m ‘est revenu. C ‘etait edward Dmytryk.

        • Henri Patta dit :

          Edward Dmytryk dont pour revenir a la chronique precedente j ‘adore le film de guerre : Le BAL DES MAUDITS.
          Voila un film ou pour le coup le scenario et les acteurs sont en premiere ligne et non pas de la chair a canon pour les effets speciaux et pyrotechniques , il va falloir que je le revoie , mais j ‘en garde un tres bon souvenir.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Moi je ne suis guère enthousiaste

        • Mathieu dit :

          A Henri Patta:
          J’ai au moins un exemple de film MGM avec appartements étroits et sombres, c’est le très réussi THE BLACK HAND de Richard Thorpe avec Gene Kelly, avec de très beaux décors qui reconstituent le quartier de Little Italy et où la communauté italienne est plutôt moins caricaturée que dans d’autres productions hollywoodiennes (on y parle beaucoup l’italien et pas l’anglais prononcé à la Chico Marx). Les appartements de SIDE STREET d’Anthony Mann sont assez réalistes également si je me souviens bien.

  29. SERVANT Jean-Pierre dit :

    A tous : je n’ai jamais vu DARK CITY de Dieterle, un des premiers films avec Charlton Heston en vedette.
    Par contre je me demande d’i un jour un éditeur français sortira enfin PORTRAIT OF JENNIE (1949), toujours de Dieterle, avec Jennifer Jones, Joseph Cotten, Ethel Barrymore et Lilian Gish. Une histoire fantastico-romantique ahurissante de beauté, adaptée d’un roman de Robert Natan. Je n’ai qu’un DVD zone 1 que je ne peux plus lire, mon multizones m’ayant lâché.
    Pour moi ce film est un réel joyau du cinéma que je peux revoir à l’infini.
    Une édition avec bonus serait la bienvenue.

  30. SERVANT Jean-Pierre dit :

    Oui BAS LES MASQUES est un très beau film de Richard Brooks. Je l’avais découvert gamin à la télé aux DOSSIERS DE L’ECRAN dans les années 70, en VF bien sûr, et il a fallu cette superbe édition française Rimini pour que je le redécouvre avec le même bonheur. C’est un « Bogart » assez rare en vidéo tout comme THE ENFORCER de Walsh sorti chez Films sans Frontières il y a quatre ou cinq ans.
    BAS LES MASQUES est un beau portrait de journalistes qui croient en une presse libre et honnête. J’aime ce Brooks particulièrement.

    • Henri Patta dit :

      A Servant Jean-pierre.

      Oui , j ‘avais vu ce film aux dosdiers de l ‘ecran. Il y a de fortes chances que ce film dont je ne savais pas grand chose soit BAS LES MASQUES.
      Ce blog est un bonheur constant

  31. MB dit :

    Merci aux bloggeurs de m’avoir fait découvrir NON COUPABLE de Decoin, une pépite, Michel Simon est au sommet de son génie, et fait passer la suffisance de ce personnage complexé, par des petits riens à peine descriptibles car très subtils. Je ne crois pas l’avoir déjà vu aussi bon. Il faut réévaluer tout Decoin qui est trop ignoré malgré Bertrand et l’Institut Lumière (vous avez fait un hommage je crois). Aucun de ses films n’est restauré en hd il me semble.

    • Mathieu dit :

      A MB:
      « Aucun de ses films n’est restauré en hd il me semble ». Si, au moins deux à ma connaissance, disponible en BR chez Gaumont, RAZZIA SUR LA CHNOUF avec le trio du GRISBI Gabin-Ventura-Frankeur, qui n’est pas mal du tout (on en a parlé ici) et L’AFFAIRE DES POISONS, nettement moins bon malgré ses couleurs sombres à la Hammer détonnant sur la platitude plastique de la plupart des films français en couleurs de l’époque.

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      A MB : Oui NON COUPABLE est superbe !
      J’ai aussi découvert récemment BONNES À TUER, un hui-clos de 1954 avec Danielle Darrieux, Corinne Calvet et Michel Auclair. Un bon suspense que je ne connaissais pas. Sans être à mon avis un des meilleurs films de DECOIN, il possède de beaux moments (collection rouge de Gaumont).

      • Bertrand Tavernier dit :

        a SERVANT Jean-Pierre
        Je trouve BONNE A TUER très décevant. Héros pas du tout intéressant, intrigue à la fois pesante et n’ouvrant sur rien. Comme parfois, on répond avec du retard, ce serait bien de rappeler le film dont on parle

    • Sullivan dit :

      Tout comme MB : Merci pour NON COUPABLE, j’ai découvert un film qui mérite vraiment le détour. Quelle fin !!!

  32. Damien D. dit :

    Très intéressante sélection Universal dont on peut espérer un jour des sorties chez nos éditeurs français (Elephant films par exemple qui a actuellement les droits) même si ce n’est pas gagné…

    Sur Dieterle j’en profite Bertrand pour vous signaler un oubli dans sa filmo de « 50 ans.. » à savoir LES MYSTÈRES D’ANGKOR qui semble son seul film réalisé en France en 1960. Le film a une réputation de nanar kitsch où l’on retrouve Lino Ventura dans un rôle d’espion italien ! Il est sorti dans la collection rouge de Gaumont. Si quelqu’un l’a vu ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien D
      On ne l’avait pas mis parce qu’on le trouvait médiocre et qu’on ne l’avait pas vu à temps. Hervé Dumont a bien montré que Dieterlé s’est fait avoir par le producteur allemand

  33. Henri Patta dit :

    Au sujet d ‘ABANDONNED avec Raymond Burr , la carriere de ce dernier me laisse perplexe.
    Il etait parfait dans les roles de « mechants » et sa carriere etait au sommet avec FENETRES SUR COUR.
    Que lui a t-il pris de bifurquer soudain vers des feuilletons T.V comme Perry Masson ou plus tard l ‘homme de fer ?
    Lasse de jouer les eternels salauds ?
    Avoir une certaine securite de l ’emploi dans un role recurrent ?
    Cela reste un mystere pour moi et surtout un beau gachis.

    • Bertrand Tavernier dit :

      a Henri Patta
      aucun mystère. Des années d’emploi assuré avec des personnages qui l’ont rendu hyper populaire pendant des années

      • Henri Patta dit :

        C ‘etais donc ca. Donc un beau gachis. Burr etait vraiment tres bon dans de nombreux films des annees 40 et 50. B Superieur a richard Conte je trouve , dont on parle dans cette rubrique et qui lui aussi , a joue , dans tant de films noirs.

        Je me demande si BAS LES MASQUES , n ‘est pas ce film vu un jour a la T.V etant gamin .Film que j ‘avais adore , et dont je n ‘ai jamais pu revoir ensuite ne sachant rien du titre ni du realisateur. J ‘ai hate de verifier.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Il n’avait du tout le même emploi que Richard Conte qui est extraordinaire dans de nombreux films dans des couleurs autres. Déjà leur gabarit était différent. Conte a pu jouer les héros et Burr jamais jusqu’à Perry Mason. On comprend donc qu’il ait voulu incarner ce personnage célèbre et bien écrit. Nul gâchis. Cela lui permettait enfin de changer d’emploi. Vous pouvez comprendre ce qui se passe dans la tete d’un acteur qui se sent condamné à jouer le même type de personnage

        • Mathieu dit :

          A Henri Patta:
          Par hasard je viens juste de voir (hier soir) un film avec Raymond Burr (le très bon HORIZONS WEST de Boetticher) et je ne vois pas trop le rapport avec Richard Conte, à part peut-être la capacité à incarner des personnages violents et dominateurs (je pense à Conte dans THE BIG COMBO). Conte a souvent une fragilité, une fébrilité même, très éloignée du caractère de Burr.

    • MB dit :

      à H Patta: mais c’est tout simple, les acteurs cherchent à gagner leur vie, ça compte aussi! Ils sont nombreux à s’être orientés vers la TV après qqs films, aux USA. D’autre part, Burr est-il si mauvais dans les Perry Mason ou IRONSIDE? je sais pas j’en ai vu aucun, c’est que le cinéma hollywoodien des années 50-60 avait le grave défaut de catégoriser les acteurs de 2nd plan dans des types de personnage (plus que les acteurs de 1er plan). Ils l’étaient autant dans des rôles de TV mais là au 1er plan ou même si au 2nd plan avec l’assurance de salaires réguliers si la série marchait bien, ce qui est quand même important. Burr était peut-être au sommet de sa carrière dans REAR WINDOW, lui habitué plus aux séries B, mais il y a un rôle très ingrat où il ne pouvait pas exprimer grand chose. Ceci dit je préfère me souvenir de lui dans le Mann RAW DEAL ou des petits polars comme SAN QUENTIN, bien sûr c’étaient toujours les mêmes rôles, des bandits méchants ce qui a dû le lasser. Au moins il a trouvé à jouer les héros à la TV, ce qui l’a fait changer de registre, avec le succès, ce qui est appréciable.
      Nous voulons voir les acteurs dans des bons rôles mais leur point de vue à eux est de gagner leur vie décemment, comment leur reprocher?
      Maintenant qqs élus concilient les deux tant mieux pour eux.

    • Yves Rouxel dit :

      A Henri.Raymond Burr s’est tourner vers la tv durant les années 60 avec ‘Ironside »puis plus tard Perry Mason.L’acteur était assez exigeant et avait un caractère teigneux,il ne supportait pas les gros plans sur les jeunes starlettes dans »L’homme de fer »ou il jouait assis dans un fauteuil(on voit au début du générique le personnage policier se fait tirer dessus).Les producteurs avaient penser à faire un préqel de cette série puis il y à eu Perry Mason qui à durer une quinzaine d’années et qui fut un triomphe sur ABC.

  34. Sullivan dit :

    J’ai adoré découvrir BAS LES MASQUES grâce à l’initiative de Jean-Pierre Vasseur (ex fondateur et patron d’Opening) avec son label Rimini Editions. Le Blu Ray est top. Ce genre de frissons dont vous parlez, je les avais également ressentis au visionnage de PARK ROW de Fuller, sorti la même année en 1952. D’autres films sur le journalisme honnête et courageux m’ont fait vibrer tels le très beau GOOD NIGHT AND GOOD LUCK de Clooney ou THE INSIDER de Michael Mann, parmi quelques autres.
    Puisque vous évoquez le trafic de bébés, j’ai envie d’indiquer un film d’un réalisateur que j’aime beaucoup, Baltasar Kormákur. Il se fourvoie parfois, mais quand il est bon, il est bon. Ce film, c’est ETAT DE CHOC (INHALE). Un thriller ramassé sur une réalité d’aujourd’hui qui fait froid dans le dos, je n’en dis pas plus. Les autres bons films de Kormákur sont pour les films islandais, THE SEA (Drame familial exceptionnellement riche à tous les niveaux), JAR CITY (captivant thriller, très bonne adaptation d’un roman d’Arnaldur Indridason, avec son personnage récurrent, l’inspecteur Erlendur). Au passage, il faut lire les romans d’Indridason et surtout la série avec Erlendur, comme il faut lire la série des Robicheaux chez Burke. Dans un cas comme dans l’autre, les deux écrivains s’intéressent à la vie sociale, à la collectivité, à l’histoire profonde du pays où se déroulent leurs récits, et tous deux possèdent l’art consommé du détail. WHITE NIGHT WEDDING (plus simple que titre islandais) débute comme une comédie de mariage joviale et satirique pour se transformer en comédie dramatique (certains mauvais esprits vont dire « évidemment »…). Dans ce film on trouve l’immense acteur Ólafur Darri Ólafsson que l’on retrouvera (dans des registres bien différents) dans un autre très bon film de Kormákur, SURVIVRE et dans une mini série policière à ne surtout pas rater, TRAPPED. Je place cette série au même niveau que TOP OF THE LAKE de Campion. Enquête passionnante, et découverte d’une culture, d’un pays dans les deux. Un autre thriller est à ne pas rater (co-prod Islando-américaine) : CRIME CITY, avec Forest Whitaker, Peter Coyote, Jeremy Renner et Julia Stiles. Du côté des films hollywoodiens, j’ai déjà cité ETAT DE CHOC et c’est le seul à mon sens qui tienne le coup. EVEREST et 2 GUNS m’ont déçu, ainsi que CONTREBANDE, remake inutile d’un film islandais d’Óskar Jónasson, REYKJAVIK –
    ROTTERDAM, dans lequel Kormákur tenait le rôle principal avec brio (bien mieux que Mark Wahlberg dans le remake).

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