Revenons de temps en temps aux classiques : Carné, Clouzot…

29 mai 2013 par - DVD

LIVRES

Commençons par recommander quelques livres et notamment les deux magnifiques romans de Frank Norris, disciple de Zola, LE GOUFFRE (THE PIT) et LES RAPACES (McTEAGUE) qui viennent enfin d’être traduits en français. LE GOUFFRE (Les Editions du Sonneur) qui sortit en 1903 est un ouvrage incroyablement précis, épique et prémonitoire sur la Bourse, la spéculation (en l’occurrence du blé). Les descriptions des séances à la Bourse sont magistrales. On est emporté par un vrai souffle qui se marie à une précision remarquable. Toutes aussi réussies sont les évocations de la vie mondaine à Chicago, au début du siècle avec ce si touchant portrait de jeune femme idéaliste. Le livre appartient à la trilogie de l’épopée du blé qui ne comprend que deux titres, THE PIT et THE OCTOPUS, Norris mourut avant d’attaquer le troisième titre, THE WOLF. C’est Robert Parrish qui, le premier, me parla de cette trilogie. Il avait voulu adapter THE PIT ou THE OCTOPUS, je ne me souviens plus, mais ce projet avait été refusé. Paru chez Agone, valeureuse maison d’éditions qui a publié un grand nombre de recueils essentiels de George Orwell, LES RAPACES fait partie de la trilogie de San Francisco et inspira le chef d’œuvre de Stroheim.

 

J’ai aussi retenu le très passionnant, très étonnant, L’AUTRE VIE D’ORWELL de Jean-Pierre Martin chez Gallimard. J’ai découvert quelle incroyable existence menait Orwell sur l’Ile du Jura, en Écosse (où l’on fait un malt remarquable), sa lutte contre la Nature, son incroyable énergie physique. C’est là qu’il écrivit 1984.

 

Ne manquez pas le DICTIONNAIRE DES INJURES LITTÉRAIRES de Pierre Chalmin qui contient un nombre incalculable de vannes, mots d’esprits, saillies désopilantes. Parfois justes et incisives comme ce trait de Jeanson qui demandant à Berl quelles étaient les fonctions de Malraux, se voyait répondre : « Oh, rien de plus simple. Il s’efforce de mettre du désordre dans un ministère qui n’existe pas » ou alors Vialatte, toujours sur Malraux : « Malraux ne se détend jamais. Il voit le comique et ne prend pas le temps d’en rire » ou « Il y a deux façons de ne pas aimer la poésie. La première est de ne pas l’aimer, l’autre est de lire Pope ». Il y a certaines vacheries (de Léautaud, Céline) qui discréditent plus leurs auteurs que leurs cibles.

Enfin je ne saurais trop conseiller L’ANTI-BAZIN de Gérard Gozlan, pamphlet qui fut publié dans deux numéros de Positif et qui déconstruit les interprétations théologiques chères à Bazin, montre leurs limites, voire leur fausseté. Préface persifleuse de Bernard Chardère (éditions Le Bord de l’Eau).

MUSIQUE

Passons à quelques CD que vient de faire sortir Stéphane Lerouge : Le Cinéma de Maurice Jarre, coffret de 4 CD qui regroupe aussi bien les films français (LES YEUX SANS VISAGE, THÉRÈSE DESQUEYROUX, LE PRÉSIDENT) que les américains. Toujours de Jarre, un autre CD entièrement consacré à TOPAZ (L’ÉTAU) et un enfin qui nous permet d’écouter ce que Georges Delerue composa pour Melville (L’AINÉ DES FERCHAUX, film très décevant, en dessous du livre de Simenon) et la partition de Michel Colombier (à qui on doit UNE CHAMBRE EN VILLE) pour UN FLIC. Deux assez belles musiques pour deux films plutôt ratés.

 

PLACE AU CINÉMA

Il est bon parfois d’aller revisiter les « classiques » et l’on peut avoir de fort belles surprises. Le magnifique Blu-ray, issu de la restauration exemplaire des ENFANTS DU PARADIS, nous permet de redécouvrir un film qu’on croyait pourtant connaître. Le nettoyage de la bande sonore rend toute sa force, toute son invention, toutes ses fulgurances aux dialogues de Jacques Prévert. J’ai eu l’impression de les entendre enfin dans tout leur éclat. Le personnage et le jeu d’Arletty prennent une force, une urgence nouvelles. L’œuvre est littéralement portée par une vibration, une sensibilité très féministe, d’une grande liberté par rapport à tous les interdits (il est curieux de voir  comment le cinéma français, volontiers misogyne dans les années 30, devint beaucoup plus féministe aux approches de la guerre et durant l’Occupation : pensez à DOUCE, au MARIAGE DE CHIFFON, aux Grémillon ; on reconnaît là la patte d’Aurenche, de Prévert) et cela alors que la France était soumise à une idéologie réactionnaire, machiste. Toutes les réactions d’Arletty sont exemplaires dans leur vivacité, leur gouaille libertaire. Garance est une vraie femme libre et elle le reste. On sent le film porté par un souffle anarchiste. L’interprétation du film est d’ailleurs magistrale (sauf une Maria Casarès que l’on sent coincée, mal dirigée, dans un personnage trop passif), de Louis Salou à l’inoubliable Marcel Herrand en passant par Pierre Renoir. On sait d’ailleurs que tous les rôles furent distribués par Prévert. Mais  la restauration permet aussi de mieux saluer le soin maniaque de Carné, ses exigences (les mouvements de figuration sont magnifiques, jamais scolaires ou figés et le décor est superbement mis en valeur) et son grand talent dans le découpage, ici extrêmement fluide.

Je croyais aussi connaître QUAI DES BRUMES et j’ai été cueilli par la mélancolie noire et rêveuse (le récit a des allures de rêve éveillé), la beauté plastique de la photo, des décors de Trauner. C’est un film de personnages (et quels personnages ! un Michel Simon inouï de noirceur visqueuse, Aimos, le Vigan) plus que d’intrigue (laquelle ne paraît pas toujours logique), des personnages qui avancent en se carambolant les uns les autres comme les auto-tamponneuses où Gabin emmène Morgan. Ce qui nous vaut l’une des plus belles gifles de l’histoire du cinéma. Michèle Morgan me disait que Gabin, exaspéré par la conduite de Brasseur qui la veille avait été mufle avec elle, ne l’avait pas du tout truquée ni amortie. Ce qui explique sa violence. Extraordinaire musique, dont on ne parle pas assez, de Maurice Jaubert. Et là encore découpage incisif de Carné qui sera encore plus inspiré dans LE JOUR SE LÈVE.

On tombe un peu de haut avec DU MOURON POUR LES PETITS OISEAUX, pochade populiste comique autour d’un butin caché (écrite par un Jacques Sigurd qui lorgne vers Lautner) avec des acteurs sous-employés (Suzy Delair) ou stéréotypés (Meurisse dans ses tics), des personnages en toc, à l’exception de Suzanne Gabrielo, épatante en concierge, Mme Communal (sic), un des meilleurs personnages du film – avec Lesaffre en « protestant siphonné » -, film qui reste très décevant.

J’ai revu une grande partie du SALAIRE DE LA PEUR, dans l’édition américaine sortie par Criterion. Magnifique copie, bonus remarquables, en particulier un livret écrit par Dennis Lehane (le romancier de MYSTIC RIVER, de TÉNÈBRES, PRENEZ-MOI LA MAIN), grand admirateur de Clouzot. J’y ai appris que le film fut jugé tellement anti-américain (Time Magazine le qualifia d’œuvre diabolique ou un truc comme ça), qu’il dut attendre deux ans avant d’être distribué dans une version très coupée qui ne fut restaurée qu’en 1996. Dès l’ouverture une belle surprise avec cet enfant qui joue avec un insecte, plan qui influença, inspira le Peckinpah de THE WILD BUNCH (LA HORDE SAUVAGE). Chez Clouzot, la notation est plus subtile et se déroule en plusieurs temps. Le gamin est interrompu dans son jeu par un marchand de glaces, parade avec sa proie avant de l’achever. En fait toute la première partie, si forte, si rude, si âpre est moins anti-américaine (encore que les ravages de l’exploitation capitaliste sur la Nature et le sol soient dénoncés de manière si prémonitoire) qu’anti-espèce humaine dont les représentants sont prêts à tous les compromis, toutes les lâchetés. Et il faut immédiatement corriger cette assertion trop dogmatique, car Clouzot sait faire preuve de compassion, de solidarité, d’amitié envers certains personnages (celui que joue Véra Clouzot), certains gestes, certaines réactions de Montand, des paysans exploités (on se souvient de Larquey dans QUAI DES ORFÈVRES). Vanel est, une fois encore, totalement génial. A Lyon, nous avions appris que c’était René Wheeler qui avait donné l’idée si belle, si forte de la « fausse apparence » de ce soi disant caïd qui va s’effriter, se délabrer. Travail incroyable de mise en scène (qui dut jongler avec un temps pourri) qui nous fait accepter une Amérique du Sud rêvée en Camargue. Lire le texte splendide du frère de Clouzot dans MOTS D’AUTEURS, JEUX D’ACTEURS (Actes Sud Institut Lumière) qui raconte les difficultés que posait l’adaptation. Voilà un texte indispensable aux futurs scénaristes.

J’ai profité de la sortie du magnifique THÉRÈSE DESQUEYROUX de Claude Miller pour revoir la version de Franju (René Château, assez belle copie), dont les dialogues sont de François Mauriac. Le film a de réelles beautés, des fulgurances mais il m’a paru plus sage, moins inspiré, moins ardent que le Miller. Emmanuelle Riva, si juste, si aiguée dans LÉON MORIN PRÊTRE, est trop âgée pour le personnage, ce qui étouffe son  urgence et sa flamme ce que rend génialement Audrey Tautou. Edith Scob, dont le personnage est mal écrit et bancal fait terne et appliquée à côté d’Anaïs Demoustier si lumineuse. En revanche, Philippe Noiret apporte une modernité, une profondeur, une subtilité qui élève le film (Gilles Lellouche est excellent dans le remake). Belle musique de Maurice Jarre et splendide phot en noir et blanc mais il y a quelque chose de figé dans cette œuvre.

   

Toujours chez René Château, signalons la sortie en DVD du passionnant MENACES d’Edmond T. Gréville, film inégal, chaotique avec des fulgurances, des audaces folles et de grands et subits bonheurs de mise en scène (le travelling avant sur le visage de Mireille Balin en train de téléphoner, la fin de Stroheim).

 

Si l’on peut passer très rapidement sur UNE JAVA de Claude Orval, pochade policière assez mal écrite et dialoguée, avec ici et là un personnage croqué de manière pittoresque (l’ivrogne qui finit tous les verres, « running gag » à la Tay Garnett) et aussi des acteurs faibles (Pierre Stephen). C’est filmé à la va comme je te pousse et l’on peut sauver Berval entonnant soudainement une chansonnette et surtout Fréhel qui chante la Java Bleue.

Henri Jeanson, Pascal Mérigeau, Paul Vecchiali ont tous trois parlé de 7 HOMMES ET UNE FEMME, écrit et réalisé par Yves Mirande. Le premier le trouve remarquable (déclarant avec drôlerie  que Mirande qui s’est souvent noyé et qui a réussi à surnager, « est son  propre terre-neuve »). Les deux autres notent les ressemblances entre ce film et LA RÈGLE DU JEU : arrivée d’invités à la campagne, partie de chasse, évocation du monde des maîtres et des domestiques, liaison entre des domestiques. Tous deux sont certains que Renoir a vu le film et s’en est inspiré. Cela saute aux yeux. Cela dit, les personnages chez Mirande restent prisonnier du canevas, des conventions et la réalisation (là, je suis moins élogieux que Vecchiali) est parfois approximative (moins dans les scènes d’extérieur). On enregistre les scènes plus qu’on les met en scène. Le résultat est plaisant, grâce aux comédiens comme Maurice Escande, Larquey (il faut le voir réciter tous les travaux d’Hercule, piéger les invités avec le nom des 9 Muses ou gagner à la belote contre Saturnin Fabre, lequel est toujours marrant même dans un personnage attendu de député qui déclare « avoir les opinions politiques de ses électeurs »). Ici et là quelques phrases qui font mouche : « méfiez vous », confie un domestique à une soubrette qui a une touche avec un boursicoteur, « les gens de la Bourse sont au plus bas en ce moment ». Un invité demande à un musicien qui joue du piano : « C’est de vous ? » ce à quoi un autre convive réplique : « Pas encore ». Mais faites un tour du côté de BACCARA (« De la finesse dans la finesse, voilà le secret d’un film impitoyable et drôlement secret. Un chef d’œuvre indiscutable, écrit Vecchiali dans l’Encinéclopédie), et de DERRIÈRE LA FAÇADE.

   

Changeons de registre avec le magnifique PETIT PRINCE A DIT de Christine Pascal (Gaumont Collection Rouge), aigu, déchirant, tranchant. « Je voudrais une poésie qui soit dure et consolatrice » écrivait le grand poète Jean Pérol. Ces termes conviennent au PETIT PRINCE, aux rapports entre les personnages. Le moment où Berry, qui a poussé sa fille à nager jusqu’à l’épuisement, la prend dans ses bras pour la réconforter, ces plans où on le découvre en train de comprendre ce qu’est la maladie de sa fille, vous poignent le cœur, vous brassent la cage comme on dit au Québec. Marie Kleiber est une des enfants les plus extraordinaires de l’histoire du cinéma. Son physique tout d’abord, aux antipodes des clichés et pourtant si original, son regard, la chaleur qu’elle dégage. Il faudrait écrire des pages pour louer l’intensité émotionnelle, l’absence de manipulation, la pureté déchirante de cette œuvre admirable. Espérons que vous serez nombreux à l’acheter pour que Gaumont lance une édition Collector en Blu-ray.

On faire le même souhait pour ce chef d’œuvre qu’est PATTES BLANCHES de Jean Grémillon, film maudit qui devrait retrouver enfin un public. Et ceux qui prennent de grands airs avec Anouilh (lequel devait réaliser le film) devraient étudier ce beau scénario, ces dialogues lyriques, tendus, inventifs avec ces éclairs de compassion, ces déchirements dont Michel Bouquet qui trouve son premier grand rôle, rend toutes les nuances,  les délicatesses comme les éclairs d’âpreté. Le réalisateur ne cache pas son estime pour le travail entamé par Anouilh : « Je suis particulièrement sensible à la richesse, à la vigueur, à la cruauté du dialogue de Jean Anouilh dont j’ai la charge de faire un film. J’essaye, pour être le plus fidèle illustrateur de l’histoire de PATTES BLANCHES, d’utiliser au mieux les ressources de l’écriture cinématographique. » C’est peu dire qu’il ait réussi.
Voilà un film écrit et filmé à fleur de peau, avec une maitrise confondante de l’espace, une science du découpage. Quand je pense que les Cahiers parlaient de la « médiocrité grémillonnante » alors qu’on est face à un tourbillon de sentiments qui se heurte à une Nature qui semble les orchestrer. Arlette Thomas est magnifique de dignité, de lyrisme retenu. Paul Bernard, une fois encore, rare, s’aventurant dans des couleurs qu’on ne mettait pas en avant. Fernand Ledoux a cette force, cette probité qui permet d’enraciner cette histoire presque gothique. Magnifique musique d’Elsa Barraine (qui écrivit cette du SABOTIER DU VAL DE LOIRE de Demy), grande résistante, compositrice passionnante oubliée par le monde du disque. Je signale aussi, dans la même collection le fort beau FILS DU REQUIN d’Agnès Merlet, LA FILLE PRODIGUE (que j’avais beaucoup aimé) et LA FEMME QUI PLEURE, deux opus de Jacques Doillon. Que ceux qui n’ont jamais vu Dominique Laffin se ruent sur le second.

   

Avant le début de LA TENDRE ENNEMIE,  dans un ahurissant prologue, le vice-président des exploitants  clame pompeusement sa fierté devant cette œuvre qu’il juge si originale, distribue des conseils pour mieux se laisser porter par ce conte de fées où les morts dialoguent avec les vivants et salue cette production si française. Il ne cite jamais le nom du réalisateur (Ophüls), de son scénariste (Curt Alexander), son chef opérateur (Eugen Schuftan). Cette comédie sentimentale avec fantômes est agréable, délicate mais un rien compassée. Il y a moins de modernité que dans les meilleurs moments de SANS LENDEMAIN.

Je me suis enfin décidé à voir TOI, LE VENIN qui fut le grand succès commercial de Robert Hossein. Le thème jazzy du générique, écrit par André Gosselain alias André Hossein (la seule personne que j’ai vue brosser la peau d’une banane sous un robinet avant de l’ouvrir) fut un triomphe au box office. Le film est typique de tout un cinéma français : un décor quasi unique, en l’occurrence une villa sur la Côte d’Azur, peu de personnages (pour la plupart marginaux ou sans emploi… on a un peu de mal à croire que Robert Hossein fut producteur d’une émission de poésie), une intrigue de Frédéric Dard machinalement machiavélique dont on devine vite le dénouement. Peu de péripéties comme dans la plupart des films d’Hossein qui sont fondés sur l’attente. Et une sorte de puritanisme machiste. On voit mal, en dehors du révolver, ce qui traumatise le héros sinon ce sentiment que c’est lui qui s’est fait violer et qu’il doit se venger. Pas de sexe malgré l’accroche publicitaire et la présence toujours agréable de Marina Vlady.

 

Gaumont vient par ailleurs de sortir en Blu-ray UN TAXI POUR TOBROUK (avec la désopilante bande annonce présentée par Léon Zitrone) et CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL de Denys de la Patellière et Verneuil. Deux films qui furent vilipendés par les jeunes turcs de la critique qui en avaient après Audiard, souvent très injustement. Je n’ai pas un très bon souvenir du second mais je vais les revoir tous les deux
Autre Blu-ray, celui-là indispensable : L’AVENTURIER DU RIO GRANDE de Robert Parrish.

Commentaires (206)

 

  1. Alexandre Angel dit :

    Découverte agréable du Yves Mirande commenté par Bertrand (7 HOMMES…UNE FEMME).
    Je ne connaissais pas Vera Korène, de la Comédie Française, dans le rôle de la comtesse veuve qui cherche à se remarier en invitant dans son château 7 potentiels prétendants. Je l’ai trouvée classe, assez belle, rigolote quand elle est pompette (« Ah, taisez-vous, taisez-vous » répète-t-elle au gigolo de service qui cherche à la tomber).
    Le film est un peu vieillot (la copie accentue ce sentiment) et sa résolution est un tantinet facile mais il fonctionne pas mal néanmoins avec ses comédiens rompus, prestigieux (Gravey, Saturin-Fabre et Larquey, en tête).
    Je trouve que ce dernier emporte le morceau en campant un maçon parvenu mais attendrissant qui débite des références culturelles apprises par cœur pour ne pas paraître inculte (cf le fil plus haut)mais qui, soudainement, glisse le plus naturellement du monde, dans la conversation,des allusions mélomanes à la Tétralogie et à PELLEAS ET MELISANDE.
    La séquence de la chasse, qui annonce forcément LA REGLE DU JEU, constitue le meilleur moment du film.
    Que de conseils précieux sur ce blog!

  2. Martin-Brady dit :

    PATTES BLANCHES est en effet un film superbe et vous avez raison pour Arlette Thomas, parfaite, juste et retenue, très fine très en pointe mais on ne comprend pas très bien en quoi physiquement, elle est moche et surtout bossue! comme aucun personnage n’y fait allusion à part elle, on peut émettre une interprétation psychanalytique!… L’infirmité de la bosse (et d’autres) à l’époque sans doute traînait encore dans des interprétations de superstition maligne et malsaine: on est bossu parce qu’on le mérite! Thomas se contente de se faire une silhouette un peu voûtée ce qui signale plus un complexe d’infériorité, on peut penser qu’elle a été ostracisée toute son enfance et SE CROIT bossue, c’est très subtil et après tout il n’y avait pas de difficulté à lui faire porter un artifice sur le dos! mais Paul Bernard qui la respecte ne la détrompe pas non plus là-dessus quand elle lui dit « Je suis laide et bossue ». Curieux.
    On voit Suzy Delair très dénudée je crois qu’à l’époque elle a été LA plus dénudée, BB n’étant pas arrivée.
    Content de voir Bouquet dans son premier grand rôle, mais peut-être est-il parfois trop dans la colère extériorisée. Lourcelles se plante en écrivant qu’elle se fait chasser du château, une ellipse frappante montre que Bernard a cédé à ses charmes me semble-t’il.
    Mérite un BR.

    • Martin-Brady dit :

      grr… Je corrige: Lourcelles se plante en écrivant quE SUZY DELAIR se fait chasser du château, une ellipse frappante montre que Bernard a cédé à ses charmes me semble-t’il.

  3. Minette pascal dit :

    Quai des orfèvres vient de passer à la TV.
    Quel fourmillement dans de nombreuses scènes !
    Est-ce un truc pour empêcher le spectateur de réfléchir et de trouver la solution ? En tout cas, on est presque saoûlé par l’agitation, la foule, et aussi l’omniprésence de la musique. A choisir, je préférais les silences de l’ASSASSIN habite au 21. Clouzot semble avoir besoin de se défouler.
    Il y a cette scène incroyable où Jouvet mène l’interrogatoire du couple dans un boucan pas possible. Et aucun des trois personnages n’a l’air gêné ni ne demande à l’orchestre tzigane de la boucler.
    J’aime beaucoup Jouvet, mais dans ce film, je préfère quand même son personnage. Ses intonations me gênent souvent, malgré ses efforts pour faire sonner l’argot. Et je pense qu’un autre acteur aurait pu mieux servir ce policier on ne peu plus intéressant.

    • Minette pascal dit :

      Le côté très « crowded » du QUAI des Orfèvres, tout ce monde et ce bruit peuvent simplement avoir pour fonction d’accentuer le caractère solitaire et un brin triste du héros policier.
      Il faudrait un jour que quelqu’un fasse une thèse sur les détectives de polars. Celui du QUAI est vraiment particulier, avec ce petit gosse et cette mélancolie désabusée. ( » On est faits du même bois, tous les deux, pas de chance avec les femmes. »)
      Sur le site d’Arte, 20 minutes de commentaires passionnants de qui vous savez…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Minette Pascal
      Mais la musique est toujours en situation : chansons sont lin reprend très habilement certains thèmes qui ont une autre valeur dans leur version orchestrale, répétitions

      • Minette pascal dit :

        Le truc, c’est qu’il y a déjà beaucoup de musique dans les scènes elles-mêmes. Je trouve que certains plans n’avaient pas tant besoin d’accompagnement orchestral. Par moment, j’ai pensé au cinéma muet.
        Mais ce n’est que moi…

  4. MinettePascal dit :

    Sur LE SALAIRE DE LA PEUR, chaque scène mériterait un commentaire, comme chez John Ford.
    Il y a du Sergio Leone, aussi, dans la séquence du rocher à faire sauter : ces gros plans courts et accumulés pour travailler nos nerfs et que le maître du western italien rendra interminables.
    Et puis cette galerie de portraits où se reflètent tous les paradoxes de l’âme humaine. Les Jules perdent leur dignité et les lâches deviennent héros (Folco Lulli).
    La dernière scène de cabine où agonise Vanel m’a étrangement fait penser aux RAISINS DE LA COLERE, peut-être le cocktail camion, voyage interminable, humanité, solidarité, tragédie ?
    Décidément, Clouzot n’est pas le pire de nos réalisateurs !

    • MinettePascal dit :

      Pardon d’en rajouter, mais la scène du petit garçon aux insectes qu’évoquait Mr Tavernier semble symboliser à elle seule le propos anti-manichéen de tout le film : l’innocence et la cruauté chez le même être.
      Un message sur les comportements en temps de guerre ?
      Même Montand n’est pas un héros ordinaire. Ses réactions étonnent parfois, elles aussi :
      Il ne semble pas bouleversé par la mort de ses compagnons de l’autre camion (Ce que lui reproche Vanel est cette fois le reflet de la pensée du spectateur), il pleure sur Vanel pour qui l’on pensait qu’il n’avait plus d’estime, et puis il meurt bêtement à la fin quand on le croyait si sensé…

  5. Martin-Brady dit :

    Viens seulement de voir la version de Miller de THERESE DESQUEYROUX, la comparaison que vous faites entre Scob et Demoustier est cruelle pour Scob, mais vous précisez aussi ce qui atténue que le personnage a été un peu négligé par Franju, dans le Miller on sent mieux les rêves partagés par les deux filles, l’espoir qu’elles nourrissent et Anne est bien mieux décrite. Ce qu’il y a aussi c’est que Tautou est sublime, elle a une façon d’affirmer les choses de façon brute « à la rustique » dont je ne sais pas si ça vient du roman ou de son talent, elle domine réellement son mari qui a beau être un con, il est fou d’elle (quoi, les cons aussi ont le droit d’aimer!). Dans le Franju, Riva jouait trop dans la passivité de la femme soumise (même si pas dupe). Tautou joue plus sur un ton fort et actif, et du coup, il y a plus de dénonciation sociale puisque malgré cette vraie personnalité, elle se laisse quand même vaincre par la force des conventions! Sa tentative d’empoisonnement est le fait stupide d’une femme intelligente, elle s’y jette bêtement comme pour un suicide, pour provoquer quelquechose, je n’ai pas senti le paradoxe pour qqn de sensé de se lancer dans un crime aussi voyant, aussi grossièrement risqué (il ne faut pas deux minutes au médecin pour comprendre et elle pouvait très bien s’en douter…) dans le Franju, moins subtil. Lellouche est génial, il m’a fait penser à Charles Vanel. Pour finir avec Tautou, il vaut mieux pas juger son talent à l’aune de DA VINCI CODE par exemple! Je serais curieux d’une version du roman qui se passerait de nos jours, pas certain que ça ne finirait pas pareil.

  6. Olivares dit :

    Bravo pour ce site !

  7. Marie dit :

    Et puis aussi.. Dominique Laffin.. que je n’oublie pas non plus. On pouvait la voir aussi dans Félicité, de toujours Christine Pascal..

  8. Marie dit :

    Juste un mot au sujet de Christine Pascal, et de son merveilleux film, Le petit prince a dit..Un mot, mais quoi? Que dire? Que je l’aimais beaucoup.. Vous aussi, je suppose.
    Je ne la trouve pas dans le générique d’Allo ciné de  » Que la fête commence ».Et pourtant?
    Déjà oubliée, Christine Pascal? Quelle.. énergie:):)

  9. Pascal Barraud dit :

    Monsieur Tavernier,

    je tiens à vous remercier pour votre réponse.

    Je renouvelle mon invitation à rencontrer mes élèves, si vous passez un jour par la Guadeloupe.

    Collège Eugène Yssap, 97180 Sainte-Anne.

    Bien cordialement.

    Pascal Barraud.

  10. Pascal Barraud dit :

    Bonjour, Monsieur Tavernier,

    Je ne veux pas vous déranger mais comme j’aime et enseigne le cinéma, je me permets de le faire quand même. Je travaille en Guadeloupe et je rentre en métropole à partir du 14 juillet. Je souhaiterai profiter de cette occasion pour avoir le privilège d’assister à votre travail pour acquérir plus d’expérience et nourrir mon imagination.
    J’ai effectué toutes les formations audio-visuelles proposées par l’éducation nationale en Guadeloupe, j’ai obtenu ma certification pour enseigner le cinéma et j’ai encadré des élèves dans la réalisation de plusieurs courts métrages qui ont tous été primés ou sélectionnés dans des festivals.
    Si vous ne pouvez accéder à ma requête, il vous serait peut être possible de me communiquer des contacts auprès d’autres professionnels du cinéma susceptibles d’accepter de me recevoir.

    J’ai bien conscience de la légèreté de ma demande, je sais aussi que vous devez être sans cesse sollicité, mais il est très difficile de se former quand on est en dehors du monde professionnel.

    Très cordialement.

    Pascal Barraud

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Pacal Barraud
      Pour le moment je termine un film et fait suivre votre demande. Adressez vous à L’ARP 7 avenue de Clichy, à la SRF qui peuvent vous aiguiller vers des cinéastes qui ont des projets

  11. Manux dit :

    On attribue la mise en scène de l’alunissage à Kubrick depuis sa mort. Avant, je n’en ai jamais entendu parler bien que Kubrick soit enveloppé d’un certain mystère bien avant que cette histoire ne lui soit greffée. Il a quitté Hollywood à l’époque où il était un des cinéastes les plus en vue de l’industrie. Sans doute pour y gagner sa liberté, mais imagine-t-on les conséquences d’un même exil sur les carrières de, par exemple, Sydney Pollack ou Sydney Lumet. La plupart des cinéastes réalisent des spots publicitaires pour s’acquitter de leurs obligations fiscales, à plus forte raison en ayant un rythme de tournage aussi espacé (S Leone ou D Lean.) Kubrick n’a absolument rien fait entre deux films. D’autant plus qu’en Angleterre la fiscalité est particulièrement rude et constitua une des motivations de départ de grand nombre de cinéastes anglais vers Hollywood. Chacun de ses films lui rapportaient-ils suffisamment pour vivre comme un pacha sur les dix ans à venir ? Peut-être bien. Mais s’il a acquis des avantages pour service rendu à la nation, on n’est pas à la veille de le découvrir.
    Je partage cependant l’avis de Martin Brady. On vit dans un monde où tout est absolument limpide. Le mot « complot » est un terme purement ésotérique dont la réalité n’a jamais été vérifiée nulle part. Eh puis, tant qu’on peut tranquillement aller au cinoche et regarder des DVD, pourquoi se poserait-on des questions sans réponse ? Hein ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MANUX
      Mais les contrats de Kubrick s’étalent sur plusieurs années: La préparation de 2001, l’écriture a duré un temps fou. N’ayez crainte, Kubrick se débrouillait toujours financièrement et à partir d’un moment faisait tout payer par le studio. Et il était associé au succès de THE KILLING et de ses prtemeirs films. C’était un très bon financier. N’oubliez pas non plus qu’il a travaillé sur des films qui ne se sont pas faits (ONE EYED JACK je crois)

      • Fabrice SCHIAVI dit :

        ONE EYED JACK pendant 6 mois ; mais ce serait après que BRANDO, qui lui avait demandé de faire le film, ait voulu interférer sur son travail que KUBRICK quitta le projet et l’Amérique. Il ne voulait sûrement pas refaire l’expérience de son travail sur SPARTACUS avec KIRK DOUGLAS acteur-producteur, qui lui demanda de remplacer MANN mais sans lui laisser le contrôle total sur le film (que KUBRICK ne voudra pas retenir dans sa filmographie). Contrôle qu’il avait eu jusque-là, mais sur des films de budgets bien plus modestes, et qu’il gardera sur les films qu’il réalisera ensuite.

        Il y a aussi bien sûr NAPOLEON, arrêté juste avant le tournage par la MGM et que KUBRICK mit de côté suite à l’échec de WATERLOO, et ARIAN PAPERS quand il apprit que SPIELBERG avait commencé SCHINDLER’S LIST. ARIAN PAPERS serait sorti après, comme FULL METAL JACKET après PLATOON, et il considérait que le succès écrasant de celui-ci avait porté ombrage à l’accueil public de son film. Cela dit son épouse évoquait le malaise particulier de KUBRICK à la préparation d’ARIAN PAPERS.

        Mais aucun travail n’est perdu. Son intense préparation sur NAPOLEON lui a par exemple servi pour BARRY LYNDON, et ARIAN PAPERS devant être filmé du point de vue d’un enfant n’est pas sans rappeler A.I., surtout si on pense au monceau de cadavres de robots dans ce film.

    • Alexandre Angel dit :

      Au Cinéma des Quais de notre bon vieux Belfort, je viens de revoir CHINATOWN, de Roman Polanski. Déjà en Août 1980, à l’ABC, salle de quartier de la ville à l’époque où il en existait encore, je découvrais à 14 ans l’œuvre : date fétiche de ma cinéphilie. Le cagnard réel répondant à celui recrée par Polanski, la configuration belfortaine se mélangeait à l’imaginaire urbain arpenté par JJ Gittes, en un continuum soudé par la trompette de Jerry Goldsmith.
      Au risque du péremptoire, CHINATOWN est LA meilleure reconstitution rétro de tous les temps. Quelle autre est à la fois aussi brillante que trivialement immersive, aussi somptueuse que fonctionnelle (égouts et canalisations!!). Au delà de la moiteur californienne déjà formulée par ailleurs, a-t-on déjà ressenti un tel sentiment de vérité émanant du rapport entre climat et matérialité? Là, Polanski avait fait très fort!
      Pourtant, j’ai, en cours de projo, beaucoup pensé à l’amusante web-émission, qu’on peut atteindre par Allociné, intitulée « Faux Raccords ». Lorsque Jack Nicholson sort de la maison de retraite après avoir dézinguer Roy Jenson (scène de nuit), on voit une route en contre-bas, sillonnée par des voitures. Ivre d’immersion « thirties », je me disais « ne regardes pas, surtout ne regardes pas, vas pas tenter le Diable! » Eh bien, ça n’a pas loupé, faible que je suis, j’ai regardé et ai vu passer des bagnoles des années 70. Mon œil bionique a même cru apercevoir Elliot Gould, en Philip Marlowe, au volant de l’une d’elles. Que cela me serve de leçon : quand on aime fouiner, on en perd son pif..

      • Alexandre Angel dit :

        Désolé, ça n’a rien à voir avec Kubrick mais je m’ai gouré de clic.

        • Alexandre Angel dit :

          En fait si, il y a un rapport : sur la photo de groupe à la fin de SHINING, c’est Gittes !!!

  12. Sullivan dit :

    J’ai un scoop les gars : la collection CINEMA MASTER CLASS chez l’éditeur Elephant, dont les deux premières vagues comprenaient Moulin Rouge, Lady Hamilton, Les 39 marches, 4 plumes blanches, Atlantique latitude 41 pour la première et les 4 premiers films de Sabu pour Korda pour la seconde (Elephant Boy, Alerte aux indes, Le Voleur de Bagdad et Le livre de la jungle) seront suivies régulièrement à raison de 4 à 5 titres tous les 2 ou 3 mois.

    A commencer dès le 20 août par 4 DVD de films de l’écurie Korda présentés par Jean-Pierre Dionnet, réalisés à partir de masters restaurés par Criterion :

    – La Vie privée d’Henry VIII avec Charles Laughton
    – Catherine de Russie avec Elisabeth Bergner
    – La Vie privée de Don Juan avec Douglas Fairbanks
    – Rembrandt avec Charles Laughton.

    Pour information, après ces biographies Korda, l’éditeur restera en Angleterre pour 3 vagues (des grands mélodrames historiques comme Blanche Fury de Marc Allégret ou Le Chevalier sans armure et Lydia), des films de Korda sur le mariage (Wedding Rehearsal, le divorce de lady X…) et une série de films noirs :

    – L’homme qui en savait trop (version de 1934) en HD
    – L’espion noir de Powell !!!!!!!!!
    – Huit heures de sursis (Odd Man out) de Reed
    – 21 Days de Basil Dean

    Ensuite, si tout se passe bien, l’Elephant ira au Japon, fouiller dans le catalogue de la Nikkatsu pour nous proposer des Imamura et autres Suzuki…

    Ce serait bienvenu, dix ans après les 3 coffrets « Films noirs et série rose » de Christophe Gans chez HK.

  13. Rouxel dit :

    Le mystère de la chambre 237 n’est pas le titre d’un film mais une reflexion sur « Shining »de Stanley Kubrick.En effet plusieurs éléments prouvent le coté énigmatique de cette oeuvre renié par Stephen King lui meme.Dès l’ouverture du generique on appercoit l’ombre de l’hélicoptère qui suit la montée de Jack Torrence jusqu’a l’hotel Overlook.On peut voir que sur le parking il y a des voitures stationnées,il y a 42 véhicules précisement.Le chiffre 42 est omniprésent tout le long du film,notemment une scène ou une télévision allumée diffuse le film de Robert Mulligan »Un été 42″quand Jack est enfermée par Wendy dans la chambre froide.Il faut etre un fin observateur pour remarquer qu’il y a 6 packs de seven up sur les étagères(si on multiplie ses deux chiffres on obtient encore 42,enfin signalons que Jack Nicholson au moment du tournage en 1979 avait 42 ans.On savait Kubrick pointilleux et soucieux des petits détails mais surtout le coté énigmatique de l’homme passionné de jeu d’échec.Je renvoie tous les fans de cinéaste sur un documentaire sortie ces jours ci,son titre « Room 237 ».J’ai retrouvé une rare interview de Kubrick dans une revue anglaise.Il précise comme c’est signaler dans le scénario que l’hotel Overllok a été construit en 1903 sur les vestiges d’un ancien cimétière indien et que le role du cuisinier est interpréter par un acteur noir.Car il a voulu faire un parralèle historique entre l’extermination des indiens d’amérique avec le genocide juif puis l’esclavagisme du peuple noir d’Afrique.

    • Martin-Brady dit :

      à Rouxel: l’ombre de l’hélico fait partie du film! Il est piloté par Grady! Même dans les copies en 1:66 à la sortie cinéma où elle n’apparaissait pas mais SHINING doit se voir comme sur les DVD en 1:33! Elle apparaît d’ailleurs durant 42″! (euh, si j’ai bien chronométré…).
      Qu’est-ce qu’il y a qui va pas avec la chambre 237? Rien! Il y a rien d’anormal avec la chambre 237! RIEN!

      • Rouxel dit :

        Salut Martin.Comment tu peux affirmer que l’hélicoptère est piloté par l’ancien gardien de l’hotel Charles Grady,vu qui l’a tué sa femme,ses deux filles et s’est suicider d’une cartouche de fusil?J’ai vu le documentaire qui est passionnant sur tous les détails du film mais qui analyse aussi les autres films de Kubrick dont »2001,l’odyssée de l’espace »de 1968 puis la commande par la NASA du film réalisé dans le studio 137 et qui prouve la mise en scène grace au trucage que Neil Amstrong a peut etre marcher sur la lune mais pas en 1969!!!Pour moi Shining restera une énigme avec quantités d’interogations sur la nature humaine.

        • Sullivan dit :

          Je pense que c’est de l’humour Rouxel… sinon, les doutes sur l’alunissage du 21 juillet 69, font partie de toutes ces théories révisionnistes fumeuses auxquelles je ne souscris personnellement pas.

        • Martin-Brady dit :

          à Rouxel: j’aurais dû mettre le fantôme de Grady, plutôt. Mais dés que je pense à SHINING, je me mets à délirer un peu.
          Il me semble par ailleurs que la version plus courte exploitée en Europe est meilleure… dans la longue, Kubrick en a trop mis. Un autre truc intéressant: les gaffes dans le film, il y en a qui sont tellement grosses qu’on ne comprend pas que SK ait pu les laisser passer, ma préférée: la porte de la chambre froide qui s’ouvre dans un sens ou dans l’autre, selon les plans. C’est curieux, ça rajoute à l’étrangeté du film.

        • Martin-Brady dit :

          à Rouxel: King a mis en doute le bien-fondé, l’intelligence disons, de l’adaptation de Kubrick et D Johnson mais il sait trop bien qu’il a vendu le bouquin à SK et qu’il ne lui appartenait plus au niveau adaptation cinoche. On ne peut pas dire qu’il l’ait renié: son nom reste au générique et il ne peut pas renier un scénario qu’il n’a pas signé. King est un type très intelligent (lisez Anatomie de l’horreur, recueil d’articles sur le ciné, tv, et littérature fantastiques) mais quand il s’exprime sur le film de SK, il le fait comme un critique, c’est son droit. Ceci dit, j’ai pas lu le bouquin original, mais ce qu’il y a de bien, c’est justement qu’il est très différent du film, ça devrait paraît-il permettre de le lire sans effet de spoiler par rapport au film, bon là je dis ça par ouï dire. Il faudrait voir la série tv de 1987: les noms sont un peu changés même le n° de la chambre qui a perdu 10 chiffres! comme dans le roman peut-être?

      • Martin-Brady dit :

        237? 2x3x7=42, un de plus.

        • Rouxel dit :

          Salut Martin.Concernant l’alunissage d’Amstrong en juillet 69,je ne remet pas en doute les faits mais reconnais qu’il y a des détails étranges.Si tu visionnes les images de la NASA,on apercoit un point bleu en haut de l’image,non ce n’est pas la terre vue de la lune.D’autre part j’ai remarqué que le le mot room n°237 on peut faire l’anagrame de moon donc la aussi il y a un indice caché insidieusement par Stanley Kubrick.Quand Jack Torrence commence à taper son roman on voit de façon distincte la marque de la machine qui est allemande.Il s’agit du mot ADLER qui signifie aigle en français,l’aigle que l’on peut retrouver sur un tee-shirt jaune que porte Jack mais qui était aussi l’emblème de l’Allemagne et qui figure sur des pièces aux etats-unis.Dans la grande pièce ou Jack tape à la machine,on peut voir plusieurs posters accrochés au mur notamment un skieur qui n’en est pas un mais le corps d’un minotaure ainsi que des dessins d’indiens en reference au cimetière.Donc le sang que l’on voit sortir des cabines d’ascenseur dont les portes sont fermées est le sang versé par le peuple indiens massacré et exterminés par les immigrants blancs venus d’Europe.Voilà le débat sur ce film culte pourrait durer des heures,donc je propose à tous de revoir Shining plusieurs fois afin d’analyser la personnalité complexe et foisonnante qu’était Kubrick.

        • Rouxel dit :

          Pour revenir sur Shining,il y a un détail étrange dans une scène ou l’on voit Danny s’amusait avec des petites voitures et se relève en voyant le sang couler.On peut voir distinctement qu’il porte un pull avec le motif APPOLO faisant référence forcément à l’alunissage en juillet 69.

        • Martin-Brady dit :

          à Rouxel: les détails troublants ou coïncidences sont ce qu’ils sont mais ils seront toujours moins intéressants que entre autres, ce que Kubrick a réussi à sortir de Shelley Duvall (en la martyrisant, d’ailleurs et hélas): dans la version us il y a un plan magnifique sur elle face aux cadavres du cimetière indien, ce plan, et plein d’autres, c’est quand même plus intéressant que la répétition du chiffre 42! La montée de l’escalier à reculons, par Shelley armée d’une batte de base-ball, tenant Jack à distance, c’est à la fois génial, et, sans aucun rapport avec le moindre symbole numérologique ou alunissage recréé ou symbolique extravagante! C’est du cinoche, quoi, et du bon!
          Par contre les flots de sang sortant de l’ascenseur représentant le sang des victimes de la conquête de l’ouest, ça je reconnais, c’est une interprétation qui tient le coup, bon ok. Les allusions à l’alunissage, j’y pige que dalle mais peut-être! Il me semble avoir vu un doc sur Arte là-dessus, mais c’était révélé comme un canular à la fin… (il y a le film CAPRICORN ONE qui exploite ça?).
          Pour ce fameux « 42 »: j’ai recompté les voitures sur le parking, c’est très ambigü: la caméra se déplaçant, il peut y en avoir de 41 à 45 mais jamais 42! Mais de toute façon quel intérêt tu y vois?
          Pour les deux SK, il faut repartir à la source: « lorsqu’un cinéaste comme Stanley Kubrick réalise un film aussi frustrant, aussi pervers et aussi décevant que SHINING, ledit film conserve néammoins un éclat irréfutable. La vision du créateur est là. » (Stephen King, « Anthologie de l’horreur »): il est quand même beau joueur pour un type qui renierait le film!
          Pour Scatman Scrothers supposé représenter toute la communauté afro-américaine et l’oppression qu’elle a subi, non faut pas charrier, désolé!
          Amicalement.

    • Nemo dit :

      le film est largement supérieur au roman c’est peut être pour ça que King l’a renié…

  14. Rouxel dit :

    La ferme au pendu est à mon avis un des meilleurs films de Jean Dréville.Les personnages sont décris de façon magistrale grace aux acteurs(Charles Vanel avec son coté bourru et des gestes rugueux)apporte une force visuelle impresionnante.Alfred Adam dans le role de Grand Louis est un obsédé sexuel qui couche avec toutes les femmes du village.Quand à Bourvil,il a un role secondaire en dehors de la scène du mariage ou il chantonne »les crayons ».Surtout Dréville nous montre le dur labeur des paysans,le ramassage des foins puis ce milieu hostile de la campagne coupé de la ville qui vit sans électricité,ni TSF.

    • adesages dit :

      J’ai aussi adoré cette FERME DU PENDU de Dréville. Du même réalisateur j’aime beaucoup également LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES et LE VISITEUR, qui, bien évidemment, n’existe pas en DVD.

  15. Sartre Guy dit :

    Bonjour Monsieur Tavernier,

    Je découvre avec grand plaisir votre blog cinéphile : très intéressant. Vos avis critiques sur les oeuvres présentées, sont autant de pistes à suivre (dans la mesure du possible, je suis Réunionnais, vivant à la Réunion…)

    Je vous félicite aussi pour votre oeuvre. Justement, en ce moment je la redécouvre avec beaucoup d’intérêt à travers une rétrospective personnelle (mes DVD) : de l’Horloger de Saint-Paul à Dans la brume électrique.

    Beaucoup de choses à dire ! Beaucoup de questions : le très regretté Philippe Noiret était-il votre « porte-parole » à l’écran ? Didier Bezace votre double vidéaste ? Cette capacité à faire voyager vos tournages, comme de Glasgow à la Louisiane : comment faites-vous ? Vous êtes anglophone et vous êtes passionné de jazz. Nous partageons les mêmes centres d’intérêt.

    Mes regrets : de n’avoir pas vu tous vos films et plus spécialement : Laissez-passer ! Encore une fois, importation difficile…

    Mes souhaits seraient : de jouer dans un de vos films (ni plus ni moins !), au moins de garder le contact (je pourrais vous téléphoner facilement). Plus simplement, recevoir une réponse de votre part !

    Très cordialement,

    Guy Sartre.

  16. Ballantrae dit :

    Petite erreur ds le post qui précède: je voulais parler du TSCG (voté cet automne) et non de l’AGCS prôné par l’OMC il y a 8-10 ans (????le tps passe).

  17. rOUXEL dit :

    Al Hasbhy n’était pas qu’un hippie issue de la beat generation des années 60 mais aussi un bon réalisateur.Bien sur « Harold et Maude »fut un échec commercial mais le film est d’une grande tendresse entre une dame agée et un jeune homme beau de 20 ans.Ces jours ci sort « La dernière corvée »avec Jack Nicholson,Otis Young(un acteur noir trop rare)puis le jeune Randy Quaid qui débutait au cinéma et qui fut choisi pour sa taille et son coté nonchalant.Hasbhy a souvent montrer dans ses oeuvres les rapports humains en décrivant le coté social de la société étatunienne des années vietnam.Il fut un anti-militariste invétéré,un rebelle qui fit pliée la Colombia qui trouvait que le scénario de La dernière corvée était trop grossier voire vulgaire.On suit la traversée de ces deux marins qui accompagnent le troisième dans une prison militaire.La musique militaire est omniprésente et relève quelquefois des scènes un peu légeres.

  18. Sullivan dit :

    Un de mes plus beaux souvenirs, allez disons-le, le plus beau souvenir qui me reste en mémoire de l’Ouest américain, c’est Monument Valley. Plus encore que le Grand Canyon, Zabriskie Point ou la Route 66.
    Evidemment, se balader au sein de ces paysages qui ont servi de décors naturels à sept westerns de Ford, méditer dans le plus grand silence avec ces paysages immémoriaux se déroulant à perte de vue devant soi, se remémorer des scènes célèbres de ses Ford préférés, se faire photographier par une Navajo sur le « Ford Point »…, c’est magique !
    Avec ma compagne, nous avons eu la chance d’avoir une guide de la réserve pour nous seuls. Nous étions à l’arrière de son pick-up et elle nous emmenait à divers endroits où nous souhaitions aller, et à d’autres dont nous n’avions pas entendu parler… Puis, face au paysage le plus célèbre : les trois « monuments » visibles au cinéma dès STAGECOACH en 39, elle nous a dit qu’on les surnomme « Tea Pot », « Coffee Pot » et « Sugar Bowl »… ne sachant pas nous préciser d’où viennent ces noms de baptême.
    Est-ce qu’éventuellement quelqu’un en connaîtrait la source ?

  19. Rouxel dit :

    Produit par Danièle Delorme et Yves Robert »La femme qui pleure »de Jacques Doillon est un film sur le déchirement amoureux.On retrouve Dominique Laffin trop tot disparu et qui avait la grace et la beauté naturelle.Derrière sa mou boudeuse et ses airs de garçon manqué,elle composait des roles attachants mais torturés par la vie et les hommes.En le revoyant dans ce film elle me rappelle profondement Christine Pascal qui refletait une personnalité d’écorchée vive mais avec un profond mental et une force de caractère interieure.Doillon dans ce film utilise énormement les fondus enchainés afin de nous montrer des instants forts dans l’espace temps et que la vie se découpe en tranche avec quantités de haut mais aussi beaucoup de bas.L’essentiel est de parvenir à vivre à un juste équilibre de l’existence humaine sans se poser trop des questions sur l’avenir que nous vivons tous au temps présent.Excusez moi d’etre ou de paraitre un peu introspectif dans nos sociétés materialistes et individualistes.

  20. Martin-Brady dit :

    à B Tavernier: Excellent NEVER LET GO de Guillermin que je viens enfin de découvrir par Amazonie UK au pris que je voulais! Merci pour le conseil. JC Freycon disait ailleurs que le z1 US était meilleur que le z2 UK et ben! Le master est pas terrible et en effet le 1:66, bien qu’annoncé sur la boîte est bousillé. Le z2 annonce 1:37, bref. Le personnage de Carol White est en effet surprenant: au départ petite gouape, elle devient l’initiatrice en maturité et intégrité de son petit ami le voleur de voitures (Adam Faith qui chante Johnny Comes Marching Home arrangé par John Barry, la chanson de la fin de DR STRANGELOVE où elle est jouée instrumentale). Deux cinglés s’affrontent ici: Sellers qui comme vous le disiez se met en danger par volonté de puissance, et Richard Todd, obsédé par sa voiture volée, risquant par insouciance de faire capoter une enquête de police qui voit plus grand et prend son temps pour retrouver 100 voitures volées! Mais il s’en fout: il veut SA voiture! J’adore Elizabeth Sellars… merci encore.

    • jean-charles freycon dit :

      À MB : Oui, le Z1 est bien mieux que Z2, ce qui ne veut pas dire qu’il soit formidable… (Le Z2 est passé à la poubelle. Heureusement, c’était pas cher.)

      • Martin-Brady dit :

        tiens mes respects du soir, dear JCF, vous savez que je suis en train de finir le JCB, formidable!

        (en clair: L’homme aux pistolets, James Carlos Blake!)je me rue sur Pancho Villa après ça, Kusturiza aussi, d’ailleurs. à+

  21. Rouxel dit :

    Ami(e)s épicuriens qui aimaient la bonne chère et les bons millésimes,vous pouvez évitez d’acheter »La grande cuisine »de Ted Kotchef.Malgré un casting alléchant(Noiret,Rochefort,Cassel,Bisset,Balutin,Marin,ou Jean Paredes)l’ensemble nous offre un film qui retombe comme un soufflé au fromage raté.Kotchef à qui l’on doit le premier »Rambo »et une quantité de tv films manque totalement d’ambition dans la mise en scène.Tiré d’un livre d’Agatha Christie l’intrigue de l’enquete piétinne dans la semoule et certains comédiens cabotinent à souhait.

  22. Sullivan dit :

    Bertrand, avez-vous une date pour la sortie de LA PASSION BÉATRICE en DVD ? (en Blu Ray ?)

  23. Sullivan dit :

    Au rayon annonces… un coffret Yves Boisset sera édité chez Tamasa le 5 novembre prochain avec LE PRIX DU DANGER, R.A.S. et ALLONS Z’ENFANTS !!

  24. Sullivan dit :

    L’ouvrage de Guillaume Evin L’HISTOIRE FAIT SON CINEMA EN 100 FILMS, préfacé par Costa-Gavras, fait la part belle à Bertrand Tavernier, dont pas moins de 4 films sont mis en valeur dans ce très beau livre, instructif et ludique. Structuré en quatre parties (1. La Préhistoire et l’Antiquité – 2. Le Moyen-Âge – 3. Les Temps modernes – 4. L’Epoque contemporaine), il nous permet de vagabonder de films en films, dans un ordre qui n’est pas chronologique, puisque c’est l’Histoire qui constitue le fil conducteur de l’édifice.

  25. Rouxel dit :

    Ben Gazzara est connu pour ses amitiés avec John Cassavetes,Geena Rowland ou Peter Falk.Revenons sur un film de Marco Ferreri de 1982″Conte de la folie ordinaire »qui raconte le cheminement d’un écrivain alcoolique ,désabusé et qui ne recherche pas la fameuse réussite sociale imposée par l’intelligentsia Etat-unienne.Comme l’explique brillamment Martin Winckler medecin et fan de séries tv on arrive à s’attacher à ce personnage qui vit dans les bas-fonds de Los Angeles et qui cotoit des putes,des maquereaux,des drogués ou des alcooliques invétérés.Ferreri a choisi l’acteur pour ses yeux si expressif et son regard froid et quelquefois mélancolique.Ornella Muti dans le role de Cass est un etre tourmentée par la mort malgré sa beauté fragile.Ferreri filme des gros plans de visages cassés par la vie et évite de longs plans séquences.Un détail aussi que relève justement Winckler,c’est qu’on ne voit pratiquement jamais les bras en mouvement.La présentation du film par Noel Simsolo nous apporte également une analyse juste de l’oeuvre.

  26. Martin-Brady dit :

    ayant revu récemment SWEET SMELL OF SUCCESS de Mackendrick (bon master du dvd z2 fr) encore meilleur que dans mon souvenir, j’ai découvert le site de la Directors’ guild of America, dans lequel j’ai trouvé ce texte sur Mackendrick, avec une photo précieuse de lui dirigeant Curtis:
    http://www.dga.org/Craft/DGAQ/All-Articles/0904-Winter-2009-10/Profile-Alexander-Mackendrick.aspx
    Pour SWEET SMELL, l’intérêt est aussi d’avoir privilégié plein d’acteurs de 2nd rôle qui n’ont pas tant de répliques à l’écran habituellement (Lawrence Dobkin, souvent dans les silhouettes muettes et Martin Milner).

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Martin Brady
      Beau texte

      • Martin-Brady dit :

        à B Tavernier: je voudrais savoir: j’ai vu que SWEET SMELL a été tourné en 1:66, le format est respecté par le dvd, simplement, l’image a été « encadrée » dans des bandes noires, dommage mais…. Or je croyais que le 1:66 était typiquement européen (années 60) jamais utilisé aux USA (vrai ou faux?) est-ce que le format a pu être imposé par Mackendrick débarquant d’Angleterre avec une très bonne réputation?

        • nicolas saada dit :

          Le format 1/66 est utilisé dans les années 50 et 60 par des réalisateurs comme Penn, Aldrich ou même Kazan. Le format 1:85 nous a été imposé par l’arrivée des écrans 16/9.
          au début du dvd, le télévisuer 4/3 était encore en circulation et certains éditeurs comme MGM U/a sortaient leurs titres « letterboxed » pour respecter le format original de ces films. Ces DVd n’etaient pas 16/9. Mais ils respectaient les formats suivants, 2/35, 1.85 et 1.66. on remarque ainsi que les dvd se KISS ME DEADLY , THE TRAIN, SWEET SMELL OF SUCCESS sortent ainsi en 1/66. Criterion a récemment respecté ce format pour les Blu Ray de certains films de Kubrick des années 50 comme PATH OF GLORY! LE format 1/66 semble aussi mieux approprié a TOUCH OF EVIL.

        • Martin-Brady dit :

          Quand je voyais tous ces films à l’Olympic ou à l’Action-Lafayette: LE GAUCHER, EN 4EME VITESSE, SWEET SMELL, SOIF DU MAL ils étaient projetés au format « carré » 1:33 (j’espère que je vais pas me faire engueuler par le projectionniste de l’Olympic mais je suis quasi sûr que oui). Avec le DVD, je découvre que le cinéma américain a utilisé plein de formats en-dehors du 2:35 et 1:33 (ou 37), j’étais même surpris de découvrir THE LINE UP (1958) de Siegel en 1:85 et il a vraiment l’air d’avoir été tourné comme ça! RIO BRAVO a été tourné en tenant compte des deux cadrages: 1:37 pour la tv 4/3 de l’époque et 1:85 (ou 78?) pour la sortie cinoche. Je trouve que les éditeurs DVD même ceux des majors respectent plutôt bien les formats même si on peut s’énerver ça et là à voir une certaine désinvolture, en gros, les DVD traitent bien les formats. Je ne savais pas que le 1:66 était tellement américain, on en apprend tous les jours, merci.

        • Marc Salomon dit :

          Les formats dits « panoramiques » datent de l’arrivée du CinemaScope afin de proposer des formats plus larges que le standard 1.37 sans avoir recours à l’anamorphose.
          Aux Etats-Unis, comme le rappelle justement Barry Salt dans son ouvrage de référence FILM STYLE AND TECHNOLOGY (page 247), c’est la Paramount qui instaura le 1.66, la MGM optant pour le 1.75, l’Universal et la Columbia pour le 1.85.
          Ainsi FORT BRAVO de J. Sturges doit être en 1.75 ; WORLD IN HIS ARMS de R. Walsh et THUNDER BAY d’A. Man en 1.85 entre autres exemples.
          Le 1.85 ne date donc pas du 16/9 comme l’écrit N. Saada.
          Rappellons au passage qu’aux Etats-Unis, la tradition était d’impressionner « full » dans la caméra (fenêtre 1.37), le ratio 1.66 ou 1.85 de l’image étant simplement tracé sur le dépoli. Il fallait donc respecter la bonne fenêtre au moment de la projection. D’où de multiples confusions sur le format de bien des films de l’époque. Nous avons tous vu des films où apparaissent les rails du travelling en bas du cadre ou des projos en haut quand le format n’était pas respecté en projection ! C’était aussi le cas de certains films en VistaVision où le ratio était ramené à 1.75 alors que le négatif (défilement horizontal) était impressionné lui aussi « Full ».

        • jean-charles freycon dit :

          À Marc Salomon : Intéressant. Préciser que le « full » du VistaVision(horizontal, sur 8 perforations, le Lazy 8 on pouvait dire) n’était pas le même « full » qu’en défilement vertical (sur 4 perfos)et que donc le rapport, en VistaVision, n’était pas de 1.37 mais plutôt aux alentours de 1.5. (Chez nous, on dit « plein cadre », plutôt que « full », et c’est vrai que c’était très américain, à partir d’une époque le plus souvent du 1.85. Le format n’était pas toujours indiqué sur les boîtes de film, ce qui pouvait mettre le doute. Bref…)

        • Marc Salomon dit :

          A JC Freycon : vous avez raison pour le ratio de la VistaVision, mais je ne suis pas rentré dans les détails car les ratios d’image sont un vrai casse-tête, les cotes variaient selon les procédés mais aussi selon les caméras (une fenêtre Mitchell étant différente d’une fenêtre ARRI par exemple) à format supposé équivalent !!!
          Quant au « full » c’est bien le mot qu’on utilise chez les professionnels de la profession ! Il a l’avantage d’être plus court que « plein cadre »… d’autant plus à l’heure du langage SMS !!!
          Pour ce qui est du doute sur les formats par toujours indiqués sur les boites, un projectionniste compétent devrait s’en apercevoir dès la première projection…

        • jean-charles freycon dit :

          À Marc Salomon : Oui, vous avez raison, pour le « projectionniste compétent ». Mais la frustration de ne pas déceler aussitôt au montage le format… Et puis parfois, même à la première projection, il pouvait y avoir des doutes, si si… J’ai des souvenirs comme ça, où on n’était pas toujours d’accord, entre collègues, certains s’en foutaient un petit peu il faut dire. Quant à la terminologie, tous les projectionnistes que j’ai croisés parlaient « plein cadre », mais c’est vrai que ce n’était qu’un tout petit métier parmi tant d’autres métiers techniques du cinéma. Ainsi, « full » a toujours été pour moi plutôt un terme de poker que de cinéma. Le livre que vous évoquez m’a l’air en tout cas bien passionnant. Dommage qu’il n’ait pas été traduit en bon françois…

    • Martin-Brady dit :

      N Saada ne voulait-il pas dire plutôt:  » Le format 1:78 nous a été imposé par l’arrivée des écrans 16/9″… d’ailleurs au lieu de « imposé » plutôt « fortement conseillé » (aux compagnies de prod de film)?
      16:9=1,77777777777777777…
      merci pour les précisions.

      • Martin-Brady dit :

        J’entends souvent utilisé « anamorphosé » pour un film en 2:35, tous les 2:35 (« scope ») ne sont pourtant pas forcément issus d’une anamorphose au tournage, si?

        • Marc Salomon dit :

          Le Techniscope et le Super 35 (dit aussi : 3 Perfos) sont anamorphosés au tirage.

          https://en.wikipedia.org/wiki/Super_35

          Les taux d’anamorphose à la prise de vues ont aussi varié au fil du temps. A l’origine, le Scope était en 2:55.
          Le Technirama (VistaVision + anamorphose) avait un taux d’anamorphose de 1,5 seulement par l’utilisation d’un système de miroir (Delrama), mais compte tenu de la largeur du négatif impressionné, on retombait à peu près sur un ratio de type Scope en projection…

        • jean-charles freycon dit :

          Si.

        • Martin-Brady dit :

          Ma question était: est-ce qu’une image à la sortie conçue pour être projetée en 2:35 devait forcément être anamorphosée au tournage, apparemment non (j’avais mis « scope » au sens familier: il faut pas dans ces questions), si l’anamorphose intervient au tirage pour le Techniscope par exemple (résultat médiocre paraît-il), par contre oui au tournage dans les années 50 avec le procédé « CinemaScope » formellement. Si je mélange tout dites-le moi! Rigolo de noter que dans les prods récentes, plusieurs procédés sont utilisés selon les scènes, ARGO, 2012:
          « Cinematographic Process
          ARRIRAW (2.8K) (source format) (some scenes)
          Digital Intermediate (4K) (master format)
          Hawk Scope (anamorphic) (source format)
          Super 16 (source format) (some shots)
          Super 35 (source format) (some scenes)
          Super 8 (source format) (some shots)
          Techniscope (source format) (some scenes) »
          (source IMDB) ceci dit, l’aspect ratio requis à la projection est bien 2:35.
          Je vais fureter un peu, Wikipédia.en est pas mal.

      • jean-charles freycon dit :

        Je crois que ce que dit N. Saada à propos du 16/9 concerne les éditions dvd et non les formats cinéma. Le 1.85 n’a pas attendu les télés 16/9 pour exister. Parmi les formats panoramiques, il était déjà majoritaire depuis longtemps.

      • Marc Salomon dit :

        A Martin-Brady :

        Bien utilisé, le Techniscope était au contraire excellent car bien que n’impressionnant que 50% d’un photogramme standard (sur une hauteur de 2 perfos seulement), les négatives des années 1960/70 était fines et vigoureuses (Eastmancolor 5251 ; 5254 et 5247 en particulier) et l’on utilisait des optiques standards dites sphériques (pour les différencier des optiques dites cylindriques des procédés Scope). Donc un meilleur piqué dès le départ et plus de profondeur de champ.
        Il suffit de voir ou revoir PIERROT LE FOU ; les westerns de Sergio Leone ; IPCRESS et L’HOMME DE LA SIERRA de S. J. Furie ; LE ROI DE COEUR de Ph. de Broca ; L’OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL de D. Argento entre autres…

        • Martin-Brady dit :

          à Marc Salomon: ah, ok, merci je me suis basé sur l’avis de Roger Ebert:  » « The movie is shot in Techniscope, a process designed to give a wide-screen picture while saving film and avoiding payment of royalties to the patented processes like Panavision. In this film, as in « Harry Frigg », Techniscope causes washed-out color and a loss of detail. Universal shouldn’t be so cheap. »[6] » ( http://en.wikipedia.org/wiki/Techniscope )
          « couleurs délavées, perte de détails… », d’où votre « bien utilisé, le Techniscope… ».

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin-Brady
          Je me souviens de Raoul Coutard et de Godard disant que le Techniscope pour Pierrot le Fou était très difficile à controler mais que l’on pouvait obtenir des effets impressionnistes, mettre au point des recherches picturales et aussi avoir des surprises bonnes ou mauvaises

        • jean-charles freycon dit :

          À Marc Salomon : N’est-ce pas contradictoire de parler d' »anamorphose au tirage », pour le techniscope, quand vous précisez ensuite que c’est un format sur 2 perforations? (Économie de pellicule à la prise de vue.) Donc, on filmait sur 2 perfos, puis on anamorphosait au tirage pour pouvoir ensuite projeter comme du scope? L’anamorphose, il me semblait, permettait de compresser l’image pour qu’elle tienne sur toute la surface ou presque du photogramme, ensuite décompressée à la projection, grâce à l’hypergonar, l’avantage étant d’impressionner à la prise de vue et de projeter ensuite le maximum de surface du photogramme, pour une qualité optimale. C’est pourquoi je considérais ces formats, le techniscope et quelques autres, comme des formats panoramiques, tels le 1.66 ou le 1.85, où plus l’image est large, moins la surface projetée du photogramme est importante et donc moins la qualité est bonne, bref des pseudo-scope plus que des formats réellement scopes.

        • Marc Salomon dit :

          A Jean-Charles Freycon :

          A propos du Techniscope, on ne projette pas du 2 perfos !!!
          Donc il y a bien gonflage et anamorphose au tirage pour avoir des copies exploitables avec une image « sur toute la surface du photogramme » comme vous dites.

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand Tavernier: c’est intéressant, on entrevoit le monde immense des possibilités d’image grâce à la prise de vues argentique, la lumière et l’éclairage, les émulsions, et de la couche physique qui va avec: lentilles, jeux de miroirs, j’ai même découvert qu’on pouvait anamorphoser avec une lentille (ou un jeu de lentilles?), mais aussi un jeu de miroirs! Je suppose avec des effets différents, bien sûr, et pas forcément inacceptables.
          Les « couleurs délavées » dont parle Ebert (dans SYMPHONIE DES HEROS, photo Russell Metty quand même!) peuvent être un effet voulu au lieu d’une tare, vous me rappelez l’image magnifique de PIERROT LE FOU.

          couleurs délavées

        • jean-charles freycon dit :

          À Marc Salomon : Oui, je m’étais exprimé comme un pied, j’aurais dû mieux me relire. Mais j’avais bien compris ce que vous prenez gentiment la peine de repréciser. Une anamorphose, donc, dont le but n’était que l’exploitation sur 4 perfos d’un film tourné sur 2. Merci à vous pour ces pointues et nettes interventions, qui m’ont appris des choses.

        • Martin-Brady dit :

          Techniscope: je ne comprens pas pourquoi on ne peut pas se contenter de gonfler y’a sûrement une très bonne raison pour anamorphoser en plus du gonflage. A part ça, j’ai pigé que le Techniscope, c’est aussi obtenir un format scope sans anamorphose au tournage et donc, avec que les lentilles sphériques classiques qui permettent la profondeur de champ « bloquée » par les lentilles anamorphosiques. Je vais vite je sais.

        • jean-charles freycon dit :

          À MB : L’anamorphose n’intervient pas en plus du « gonflage ». Elle EST le « gonflage ». (C’est pourquoi je parlais de « pseudo-scope ».) Sans cette anamorphose, il ne pourrait pas y avoir d’exploitation en salle en cinémascope, à moins d’être équipé d’une fenêtre panoramique 2.35 et d’un objectif supplémentaire. C’est juste pour l’exploitation, ce « gonflage », comme on peut aussi gonfler du 16 pour l’exploiter en 35.(M.S me reprendra si je me trompe.)

        • Martin-Brady dit :

          à JCF: je crois que ça s’éclaire un peu! merci infiniment!

  27. Alexandre Angel dit :

    Carlotta et les Piranhas,
    ça vient de sortir et c’est juste ce qu’il faut de jubilatoire.
    C’est PIRANHAS, de Joe Dante.
    Automne 78 sortait cette bande de « monster movie » fin de race comme de coutume d’alors (cf PROPHECY, MORSURES, GRIZZLY, TENTACULES et consorts.) A l’époque (la série B dans le sillage de JAWS et de STAR WARS chopait du budget), ce film d’hiver faisait sensation: il était bien promu et, de plus, plaisait aux ados et aux critiques . Ce n’était pas volé mais, quand même, il me semble, promu comme un plaisir coupable.
    Or, PIRANHAS est bon parce que réalisé par Joe Dante, qui s’y révèle (interview comprise) comme une sorte d’équivalent dans l’horreur cheap de ce qu’était Coppola avec ses gangsters. Règne du bricolage, de l’impro et de la gestion rigoureuse des moyens. PIRANHAS est une pépinière à retardement : on y trouve Roger Corman, Joe Dante et Pino Donaggio; Keenan Wynn, Kevin Mac Carthy et Barbara Steele. De plus, d’autres stars naissantes dans le domaine des trucages: Phil Tippett (futur animatroniqueur de STAR WARS), Chris Walas, docteur ès Mouche, et Rob Bottin, maître de cérémonie de THE THING, version Carpenter. Le spectacle est pauvre et spectaculaire à la fois grâce au mélange d’agressivité horrifique et de dérision décontractée. Le meilleur film de piranhas, en somme, comme LE LOUP-GAROU DE LONDRES, du pote de promo Landis, et avec plus de moyens, était le meilleur film de loup-garou.
    Encore un bon plan Carlotta.

    • Martin-Brady dit :

      rajoutons John Sayles aux les noms cités (histoire)

      • Alexandre Angel dit :

        C’est vrai et je garde un bon souvenir de LONE STAR que je n’ai pas revu.

        • Martin-Brady dit :

          à A Angel: Sayles loupe son coup parfois, c’est dommage. Je vous conseille BROTHER, vraiment rigolo où il invente les Men in black 20 ans plus tôt, avec son copain David Strathairn. CITY OF HOPE reste invisible considéré comme son meilleur, et LIMBO, LIANNA, 8 MEN OUT, CASA DE LOS BABYS, RETURN OF THE SECAUCUS 7, mais HONEYDRIPPER m’a un peu déçu malgré Stacy Keach et Danny Glover (je dis bien: un peu!).
          MATEWAN sur une grève de mineurs dans les années 1900 est aussi formidable.
          SILVER CITY et SUNSHINE STATE m’ont déçu mais il y reste toujours un ton Sayles, il est décalé, ce monsieur. On dirait un cinéaste européen! ses productions sont indépendantes, d’ailleurs, enfin, hors major pour la prod (pas la distribution bien sûr). C’est lui aussi qui a écrit le scénario du très rigolo ALLIGATOR de L Teague!

  28. manux dit :

    Il se passe des choses graves dans ce pays. l’UEJF vient de demander à plusieurs sites internet de retirer de leur page la promotion faite au film de Béatrice Pignède L’OLIGARCHIE ET LE SIONISME. Il ne s’agit nullement de « promotion » mais de commentaires comme il en est fait pour chaque film distribué. La réaction des ces plateformes face à cette demande a été de retirer illico-presto tous les commentaires exprimés sur le film, exactement comme s’il n’existait pas, et je vous mets au défi d’en trouver encore un à l’heure qu’il est. Ce qui démontre la puissance de cet organisme, dont l’influence dépasserait encore ce qu’on peut imaginer si cette alerte n’était pas publiée ici. On sait que le chantage à l’antisémitisme pour tout et n’importe quoi est devenu tellement suspect qu’il en est désormais grotesque et surtout qu’il provoque exactement le contraire. Mais il y a encore plus grave. Ceux qui commandent le DVD à la source ne le reçoivent pas. Ce qui voudrait dire que l’Union soviétique était un état libertaire en regard de ce qu’est devenu la France de 2013.

    • Nemo dit :

      je ne sais pas ce que contient le film mais le titre est déjà tendancieux. néanmoins tu as raison ce n’est pas une raison suffisante pour que l’on prive les gens de se faire leur propre opinion.

      • manux dit :

        A Nemo

        Dire que le titre est « tendancieux » est déjà donner raison à ces ayatollahs qui amalgament à dessein antisionisme et antisémitisme. C’est en partie ce que cherche à démontrer ce film très documenté, en donnant la parole à des religieux en guerre contre le sionisme, tout en pointant du doigt de nombreux sionistes goyims, comme le ministre de l’intérieur actuel.

        J’ai dit une c… au sujet de la non réception du DVD. Il est édité par une petite association qui l’imprime en pré-commande, d’où un délai d’attente assez long.
        Ce qui ne veut pas dire pour autant que cette même association n’est pas victime de chantage et autres menaces, ni que la réalisatrice du film n’est pas honteusement diffamée, par ceux-là même qui s’indignent contre l’intégrisme visant à interdire les caricatures de Mahomet.

        Le film est également visible dans certaines salles.

        • Nemo dit :

          tu as raison j’ai confondu « sioniste » et « sémite » mais je me suis fait piéger par mon manque d’attention aux termes. si j’ai pu leur donner raison c’est donc involontairement.

          merci 🙂

    • Ballantrae dit :

      Tiens je vais relire un bouquin de Warschawski ou revoir un film d’Elia Suleiman comme Intervention divine.

  29. Rouxel dit :

    Sortie chez un petit éditeur à très peu d’exemplaire je conseille à tous d’acheter le film documentaire réalisé par Mark Evans »Mumia Abu Jamal,ma vie en prison ».A travers plusieurs témoignages poignants notemment celui d’une prostitué de Philadelphie qui raconte que les services de police lui on demandé de donner une version differente de la réalité des faits survenus en décembre 1981.Un policier est sauvagement assassiné et le coupable idéal est désigné en la personne d’un journaliste noir membre des Black Panthers et de la cause de la communauté noire aux Etats-Unis.Mumia Abu Jamal sera arrété et condamné à la prison à vie.Sa famille réclame depuis plus de 20 ans un nouveau procés équitable qui fasse la lumière sur cet assassinat.Un comité de soutien a été crée avec l’acteur et réalisateur Sean Penn,Tim Robbins,Susan Sarandon et meme George Clooney ou la féministe membre du Parti communiste américain Angela Davis(un documentaire fort interessant vient de sortir dans le circuit art et essai et des cinémas Utopia).

  30. Rouxel dit :

    Cité récemment dans la collection les trésors Warner,je voulais revenir sur le film »L’insoupsonné »sortie en 1947 et qui est à mon humble avis uns des meilleurs films criminel des années 40.Claude Rains campe un animateur de radio qui conte des histoires macabre et va étre l’instigateur d’une série d’évenements tragiques.Michael Curtiz excelle dans la mise en scène nerveuse,joue sur les éléments naturels qui nous entourent(le vent,les bruits….)et la personnalité schyzophrénique du personnage central.Il est dommage que le sous-titrage n’est pas de couleur jaune car il est difficile de lire certains dialogues vu que c’est un film en noir et blanc.A ce propos ça fait quand meme drole d’entendre des personnages dirent »Ils faut poursuivre un camion bleu »alors on doit faire un effort d’imagination.La fin du film est une véritable prouesse technique au niveau du cadrage et de la position de la camera.Je pense que Curtiz et son équipe ont utilisés une grue mobile pour les scènes de poursuites en voitures.L’ensemble est une fois de plus du grand art qui est trop rare dans le cinéma actuel.

    • Nemo dit :

      « …c’est un film en noir et blanc.A ce propos ça fait quand meme drole d’entendre des personnages dirent » Ils faut poursuivre un camion bleu » alors on doit faire un effort d’imagination. »

      mort de rire…

  31. richpryor dit :

    Pour ceux que ça intéresse (Ballantrae notamment) une ressortie de Sorcerer semble être une possibilité. Voila ce que Friedkin écrit sur son twitter aujourd’hui:

    « Color timing for the digital print of Sorcerer starts on
    Monday, June 10th. Premiere at Venice Film Festival,
    August 29th. »

    Yes!

    • Ballantrae dit :

      Merci pour l’info!
      Décidément bien des arlésiennes pourraient enfin se réaliser:sortie de Heaven ‘s gate en super collector, coffret Epstein, sortie de Sorcerer!!!
      Un autre souhait: voir sortir par exemple chez wild side avec livret chez Clasics confidential Play dirty d’A de Toth; revu sur canal sat, il s’agit tjs d’un des films de guerre les plus caustiques et désespérés qu’il m’ait été donné de voir.On sent pourtant que ce film fut placé ss le signe duchaos et pourtant quelle maîtrise absolue du temps, de l’espace, des registres!!!

      • richpryor dit :

        Tout a fait d’accord pour Play Dirty un petit chef-d’oeuvre et quel film sur lequel terminer une grande carrière! Beaucoup de réalisateurs partent sur une déception, pas De Toth. Il mérite son dvd français pour que plus de personnes le découvre.

      • Gilles dit :

        Bonjour,
        Question de béotien sans vouloir gâcher votre temps : pourriez-vous me conseiller un lecteur blu-ray multizones(la collection Criterion me fait de l’oeil depuis trop longtemps et je désespère de voir un jour certains films en édition française) ?
        Cordialement,G.

  32. Rouxel dit :

    Alors qu »identification d’une femme »vient de resortir en format dvd,je voulais revenir sur « The passenger »avec un Nicholson tout en retenue dans son jeu et la délicieuse et regréttée Maria Schneider qui a raté à mon avis une bonne carrière.Antonioni a un sens inné de la narration et flirte avec la picturalité des paysages africains,les couleurs et les lumières restituent de façon magnifique le cheminement de ce reporter globe trotteur qui va endosser l’identité d’un autre.Enfin je ne dévoile pas la trame de l’histoire mais regardez avec attention les 7 dernières minutes du film ou là Antonioni nous offre un plan magistral et rempli de quiétude.

  33. Sullivan dit :

    Je viens de voir en Blu Ray le film de Kathryn Bigelow ZERO DARK THIRTY (Expression militaire qui veut dire « opération en toute sécurité », dans le noir, à 00:30, heure à laquelle a d’ailleurs été lancée le commando pour la capture de Ben Laden).

    En premier lieu, la construction du film m’a un peu gêné : épisodes un peu trop hâchés, volonté de montrer toutes les étapes de l’enquête menée avec une détermination extrême pendant dix ans par cette femme, Maya, incarnée avec brio par Jessica Chastain, qui révèle qu’en lisant le scénario elle avait tout-de-suite pensé au personnage de Jody Foster dans LE SILENCE DES AGNEAUX. C’est exact : on retrouve la même fragilité, la même détermination, la même intelligence, caractérisant son personnage, dont elle s’empare avec une grande justesse. Elle réussit à nous faire croire à son évolution psychologique pendant une décennie d’enquêtes minutieuses, d’interrogatoires musclés, de filatures, de bras de fer avec sa hiérarchie, de divers moments où elle a risqué sa vie… Actrice sublime.

    Un autre acteur m’a particulièrement marqué, dès son apparition à l’écran : Mark Strong. Immédiatement, l’énergie change, une tension se fait sentir. Sa présence crève l’écran. De film en film, ce type m’épate.

    En premier lieu, la construction du film m’a un peu gêné disais-je… mais la superbe séquence finale soutenue par une belle partoche de Desplat vient tout-de-suite justifier cette longue première partie. La récompense d’un long labeur mené « Seule contre tous ». Pour revenir sur la musique, l’un des thèmes principaux que l’on entend pendant le raid nocturne, fait immensément penser au thème à suspense d’Howard Shore pour la scène finale du carton à chapeau dans SEVEN. Et ça marche très bien, ça vient donner un souffle cinématographique après une première partie très âpre, quasi-documentaire.

    La séquence finale de l’assaut en remontre à une armée de réalisateur. Bigelow n’a pas les attributs mais on peut continuer de dire qu’elle est sévèrement « burnée ».

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Sullivan
      Vous avez assez raison. Le problème du film n’est pas la manière dont on évoque la torture (Bigelow s’en est super bioen tiré grance aussi à son actrice qui permet de créer une distance) mais le passage du temps. A part cela le film est très bien mis en scène, contrôlé et la musique de Desplats est aussi belle que celle, atonale , de Beltrami dans HURT LOCKER

      • Ballantrae dit :

        Il est vrai que la question de la durée n’est pas le plus réussi du film: on a une impression de présent perpétuel, sans le poids du temps qui pourrait marquer progressivement les enquêteurs.un film récent avait réussi à magnifiqument donner cette sensation de la durée lors d’une enquête nébuleuse, c’était le Zodiac de Fincher.
        En revanche l’omiscience de pt de vue adopté avec en plus cette grande clarté géostratégique qui caractérise le ciné américain ( on peut penser à Patton ou plus récemment à Syriana) sont particulièrement remarquables.
        N’oublions pas J Chastain sûrement l’une des actrices les plus talentueuses révélées ces dernières années( par Malick puis Nichols, soit un immense cinéaste en pleine maîtrise de ses moyens et un déjà grand auteur dont je découvrirai Mud demain soir…).

        • Ballantrae dit :

          Pléthore de beaux films à commenter ds des post ultérieurs:Mud qui confirme les qualités d’écriture et de mise en scène de J Nichols, Blancanieves qui est une découverte admirable rendant le charme de The artist accessoire (vraie réappropriation des codes du muet dépassant le stade du pastiche), La grande belleza qui révèle en Sorrentino un vrai cinéaste ample loin de certaines affèteries qui le rendaient un peu m’as tu vu voire pénible (cf there must be a place).

    • Nemo dit :

      personnellement j’aime bien « there must be a place ». le personnage que joue sean penn me fait beaucoup marrer. et puis la musique des talking heads et de gavin friday j’adore.
      ça me rappelle mon adolescence.et puis pour les partis pris de mise en scène c’est bon parfois un bonbon acidulé plutôt que toujours goûter à des plats fins.

  34. Rouxel dit :

    Très décu du premier film de Jacques Fansten »Le petit Marcel »sortie dans la collection Gaumont.Tout d’abord Jacques Spiesser ne dégage aucune émotions et n’a pas de consistance dans son jeu.Le scénario et la mise en scène sont médiocre,les roles que jouent Yves Robert,Jean François Balmer ou Roland Blanche sont d’une nullité imparable.Pourtant Fansten à essayé d’apporter un ton personnel dans son cinéma mais n’a pas trouver son public.Deux merveilles à découvrir d’urgence:20.000 ans sous les verrous est un pur joyau avec un Spenser Tracy qui tient le film à lui tout seul puis « I was a communist for the FBI »réalisé par le brillant Gordon Douglas.Mise en scène efficace,rythmée avec un scénario écrit en pleine guerre froide juste après la liste noire américaine.C’est une curiosité évidemment faite d’arguments d’anticommunisme primaire mais une subtilité dans le traitement des personnages.J’attends de voir « The unsespected »et »L’homme qui tua la peur »toujours chez Warner.

  35. Phildesfr dit :

    Presque sans rapport avec la Palme d’Or, j’ai eu un sentiment étrange : dimanche 26, Daniel Auteuil faisait partie du jury qui décidait quels films méritaient quelles récompenses, et lundi 27 on découvrait la bande-annonce de ses Marius/Fanny qui sortent en juillet. Et à l’instar de sa Fille du Puisatier, ça a l’air de relever à nouveau de la taxidermie téléfilmesque plutôt que de cinéma…

    Claude Berri et Yves Robert avaient eu la bonne idée de ne pas remaker des films existants de Pagnol, mais plutôt ses (très grands) romans (oui, les films de Berri ne sont pas des remakes des 2 films Manon des Sources, mais sont bien une adaptation des romans L’eau des collines, qui sont eux-mêmes une réinvention de l’histoire des films de 52, c’est pourtant simple, non ?).

    De plus, La Trilogie et La Fille… étaient des histoires contemporaines de l’époque où Pagnol les a racontées, alors que quand Auteuil les remake, il les racontent à travers le prisme le plus dommageable pour un film d’époque, la nostalgie du « bon vieux temps »…

    Je trouve très dommage que Pagnol soit ramené au grand public dans une vision aussi déformée qui lui fait perdre son intelligence et son insolence.

    • Rouxel dit :

      Une fois de plus à travers vos propos cela confirme que le cinéma français dit »populaire »est devenu une machine à faire du fric au box -office.A quand une version moderne en couleur du »jour se lève », »La grande illusion » ou meme »La fin du jour »?En dehors de Robert Guédiguian,B.Tavernier,Resnais et quelques autres cinéastes,l’art de filmer et de faire passer des messages.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Rouxel
        Mais renoir, Carné avaient parfois du mal à monter leur film. Duvivier, Gabin, Mac orlan se sont unis ont fondé une société pour filmer la BANDERA. Et aujourdhui, vous avez Stephane Brozé, Philippe Lioret, Benoit Jacquot, Cedric Kahn, Klapisch qui ont connu des succès avec des films ambitieux. Pas de généralités

      • Phildesfr dit :

        Je ne taxerais pas Daniel Auteuil de vouloir « faire du fric au box office », car remaker Pagnol, est quand même une entreprise commercialement risquée, pas très « bankable », et après tout je suis content de voir qu’on peut aujourd’hui monter un projet à 5-10 M€ sur le nom de Marcel Pagnol.

        Auteuil a certainement un amour sincère pour les pièces/scénarios originaux, mais il ne transcende vraiment pas le matériau, il tombe plutôt dans l’adaptation servile. Dans La Fille, son seul vrai choix d’auteur était d’enlever tous les one-man-shows de Raimu et Fernandel. Pour le reste, il a confondu discrétion et académisme, ainsi la mise en scène, le montage, l’image, la musique sont très « premier degré », et forment en permanence un très fin mur invisible entre les spectateurs et le monde de l’histoire, les émotions, et aussi globalement à rendre le film sinistre.

        Claude Berri et Yves Robert avaient par contre su s’approprier le matériau pagnolesque pour leurs films, chacun à leur façon et maitrisaient dans chaque scène ce qu’il fallait nous raconter, nous faire sentir.
        Ah ! la fulgurance dont Robert fait preuve dans La Gloire et le Château : la dynamique parfaite entre la voix-off et les images, qui comprend et recrée parfaitement pourquoi le texte de Pagnol émeut, l’élégance et l’efficacité poétique de nombreux mouvements de caméras, et de façon générale une compréhension parfaite des rythmes de comédie.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Phildes
          il y a quand même un ou deux moments ou le texte de Pagnol est restitué dans toute son acuité (la tirade sur ceux qui fabriquent les outils) par des acteurs remarquables, Daroussin, Auteuil, Azema supérieure à Orane Demazis. Ensuite, tout se dilue

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand: Azema supérieure à Orane Demazis? Mais personne n’est supérieur à Orane Demazis! Ce n’est pas possible d’être supérieur à Orane Demazis! Ce n’est pas de l’ordre de l’humain, tout simplement! Franchement, là, vous exagérez!
          (ceci dit, c’est bien de pas avoir de tabous!)

          mais quand même, vous exagérez…

        • Minette Pascal dit :

          De toutes façons, adapter un roman de Pagnol au cinéma, c’est d’abord priver le spectateur de ce qui fait l’unicité et donc presque l’essentiel de cet auteur : son style. Il faut qu’un cinéaste soit bien sûr de lui pour prétendre compenser ce manque par son propre style. Au final, les adaptations d’œuvres littéraires, même si elles peuvent avoir cette vertu de conduire le spectateur aux œuvres, laissent souvent une impression de vanité, aux deux sens du terme.

        • Ballantrae dit :

          Je ne suis même pas allé vérifier car Pagnol écrivain ss Pagnol cinéaste ce fut souvent assez oubliable.
          Vous citez les diptyques de Berri ou Robert comme des grandes réussites alors que je n’y ai vu que grandiloquence pour l’un,faconde un brin facile pour l’autre…ce malgré d’excellents acteurs ds les quatre films!
          Cas étrange que Pagnol cinéaste: style simple, quasi invisible et pourtant vibration particulière du texte, justesse dans le cadre et le montage.La fin de Regain est un grand moment du cinéma des 30′ notamment.
          Les écrivains cinéastes tels que Pagnol, Cocteau ou guitry ont tous su ajouter leur touche à un cinéma en train de se cosnstruire ds les 30′ et leur place ne pouvait que se faire jour au sein du parlant.
          Cette tradition s’est ensuite perdue même si Giono a collaboré de près à Le roi ss divertissement de Leterrier (son Crésus sera moins fort), Gracq à RDV à Bray de Delvaux, Perec à L’homme qui dort,Queneau au Chant du styrène ou peut-être à Zazie , Duras à Hiroshima (Duras ciénaste c’est une autre paire de manche!!!).

        • Nemo dit :

          tout à fait d’accord avec ballantrae. les films de berri font ripoliné au possible et l’accent d’yves montand AU SECOURS ! et les films d’yves robert mon dieu ça sent le savon mais pas celui de marseille !
          alors que les films de pagnol avec tous les défauts que vous pouvez leur trouver et bien ils sonnent justes. et Regain est vraiment un grand film.

        • Ballantrae dit :

          Le plus beau film de Pagnol n’est pas tiré de Pagnol mais de Giono: il s’agit de Regain, vrai chant de la terre sensuel, âpre et tellement humain.
          Je serais ravi que les cinéastes aillent puiser ds ce magicien de la narration un peu plus souvent: Ennemonde par exemple jadis adapté pour la TV est un récit passionnant.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          N’oubliez pas JOFFROI

        • Nemo dit :

          merci ballantrae pour la correction 🙂

        • MinettePascal dit :

          Le film de Pagnol que je préfère, c’est NAÏS, malgré le jeu de l’actrice principale. Autant d’art et de beauté avec un sujet, des décors et des personnages aussi simples…Une vraie et nouvelle renaissance de la Tragédie.

  36. Sunset dit :

    Bonjour,

    Puisqu’on en revient aux « classiques », quelqu’un sait-il pourquoi Providence d’Alain Resnais n’a jamais fait l’objet de la moindre édition DVD?

    Merci!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Sunset
      Question de droits non réglés avec le producteur Yves Gasser. Tout comme LOULOU du même…Il y a de l’argent du quelque part

  37. Michael Rawls dit :

    To Bertrand Tavernier, Re Kubrick’s ignorance of Lichtenberg and his bladeless knife missing only the handle: I think you would have found very few Americans in 1971 , even among those with advanced degrees in literature or physics, who would have caught Mr. Ciment’s Lichtenbergian drift. You can’t find much of Lichtenberg in English on amazon.com now. In truth, I never heard of him until 2004, by way of Michael Hofmann’s translaton of Gert Hofmann’s LICHTENBERG AND THE LITTLE FLOWER GIRL.

    • Bertrand Tavernier dit :

      TO Michael
      To Michael, I do not blame his ignorance, shared by many frenchmen but a kind of arrogance where he was deciding what would be good and useful for the press kit when he knew nothing about the french press and decided to ignore me. In fact I was not able to talk directly with him. I had secretaries, assistant who we transmitting questions ans answers

  38. Laurent dit :

    Merci pour tous ces échanges passionnants.

    Bertrand a raison de dire qu’on ne parle pas assez de l’extraordinaire musique du QUAI DES BRUMES.

    J’en profite donc pour signaler que l’Orchestre du Capitole de Toulouse a enregistré en 1992 un CD pour EMI où l’on peut écouter l’intégralité des partitions de MAURICE JAUBERT écrites pour LE QUAI DES BRUMES et LE JOUR SE LEVE. Le CD s’intitule « Les Enfants du Paradis et autres musiques de films de Marcel Carné ». Il est devenu un peu difficile à trouver (il est sorti en 1993), mais il a été réédité en 2010 par EMI dans le coffret « Michel Plasson et à la Musique Française ».

    On peut y découvrir que MAURICE JAUBERT, compositeur très subtil et émouvant a écrit une partition tissée de véritables leitmotivs correspondant aux divers personnages et situations qui s’entremêlent en un savant tissu polyphonique. L’ orchestration sublime est très ravelienne (il faut réécouter le magnifique lever du jour dans LE JOUR SE LEVE).
    Dans le film, sa partition n’a été utlisée que par bribes, alors que MAURICE JAUBERT a écrit un véritable poème symphonique. Le son mono d’époque ne rend pas justice aux détails de l’orchestration. L’enregistrement du Capitole lui redonne tout son éclat.

    Dans le même enregistrement, il y a les musiques de Joseph KOSMA pour LES ENFANTS DU PARADIS et LES PORTES DE LA NUIT.

    • Minette pascal dit :

      Le côté ravélien de la musique de Jaubert pour QUAI DES BRUMES colle parfaitement au climat onirique et parfois surréaliste de ce film. Le brouillard omniprésent est évidemment le reflet des âmes humaines perdues entre le bien et le mal, perdues tout court, quasi errantes parfois.
      Il y a les âmes saintes, les bons samaritains désintéressés d’un côté, les ordures finies de l’autre et puis le reste, qui vogue à l’aveugle entre les deux.
      Chapeau pour la galerie de portraits, esquissés en quelques mots mais qui donnent une impression de monde entier.
      Bien vu également d’essayer d’éclairer un peu les pires personnages, Brasseur ridiculisé, un quelque chose de pathétique chez Simon…
      A ma grande honte, je ne l’avais jamais vu avant aujourd’hui à la télé. Mais vous me pardonnez, comme d’hab. ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MINETTE PASCAL
        Il y a de magnifiques DVD avec des bonus

        • Minette pascal dit :

          D’autant que c’est un film qui appelle à être revu.
          Entre autres, Brasseur morflant les torgnoles de Gabin…au ralenti !

  39. manux dit :

    Pour répondre à Ballantrae qui sur la page précédente ne sait qu’attendre du palmé KECHICHE, succédané de Pialat, sur-récompensé pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le cinéma.
    En recevant sa palme, on a pu écouter ses paroles adressées aux jeunes révolutionnaires tunisiens pour leur aspiration à vivre et à s’exprimer librement… avec une émotion perceptible dans la voix, vite accompagnée d’applaudissements. C’est tellement courageux de tenir pareil discours en pareilles circonstances.
    Si on fait un tour sur le site E et R, on nous rappelle que le même homme, en 2008, avait reçu sur instruction de Ben Ali, les insignes d’officier de l’ordre du mérite national, suite à son triomphe aux césars pour LA GRAINE ET LE MULET. Exilé depuis longtemps en France, il aurait pu choisir de ne pas aller chercher sa récompense, alors qu’au contraire, il s’y est rendu en grande pompe et n’a pas manqué d’exprimer sa profonde gratitude au président Ben Ali pour ce noble geste.
    C’est anecdotique, mais ça permet de ne pas perdre de vue que dans le cinéma la tartufferie s’exprime avec aussi peu de scrupules que dans les milieux politiques.

    • Martin-Brady dit :

      et son rapport avec les techniciens:
      http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2013/05/24/des-techniciens-racontent-le-tournage-de-la-vie-d-adele_3417150_766360.html
      sans doute rien à voir avec la réussite d’un film, certes mais ça me gêne.

      • Martin-Brady dit :

        L’article de l’AFC cité par M Salomon est bien plus intéressant et précis, car il situe la polémique dans le cadre des contingences d’une production de film, avec moult détails précieux, concrets. Je croyais que les plans de travail ou plannings avaient une valeur draconienne, le jour de repos indispensable respecté, et bien, ça dépend!

    • Nemo dit :

      effectivement il y a une grosse polémique sur le monsieur en ce moment. je ne sais trop quoi en penser et j’ai pas trop envie d’hurler avec les loups. personnellement je suis pas d’accord avec ballantrae sur les qualités respectives des deux cinéastes. Pialat a fait des films irregardables( nous ne vieillirons pas ensemble est une purge) et surtout ce n’était pas un personnage très sympathique, un peu trop aigri à mon goût. pourtant bcp de monde l’ont défendu. Kechiche j’ai vu son premier film la faute à voltaire qui est pour moi un petit film, pas très bien réalisé même s’il part d’une bonne intention. l’esquive je n’ai pas vu. par contre la graine et mulet est un très grand film et la venus noire est un film important même si je le trouve un peu trop « académique ». ceci étant dit je suis surpris par le timing des critiques des techniciens ayant participé à son film. le mercredi le jour de la diffusion du film aucune polémique. par contre à la suite de sa récompense palmée haro sur le quidam. je suis assez dubitatif sur les circonstances. autre chose, que je trouve puéril, le fait de lui avoir reprocher d’avoir commandé des huitres et du champagne pour lui et ses deux actrices durant le tournage. c’est consternant. que Kechiche ne respecte pas ses collaborateurs et qu’ on le dise, c’est très bien mais de grâce qu’on utilise pas des arguments aussi minables et mesquins..
      à mon avis travailler avec Kubrick ne devait pas simple non plus et pourtant…

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Nemo
        Tout est affaire de gout. J’adore NOUS NE VIEILLIRONS PAS ENSEMBLE, tout comme A NOS AMOURS, LA MAISON DES BOIS mais fait des réserves sur le Bernanos et ai trouvé très plat LE GARCU. Kechiche, pour moi, avait un vrai ton dans L’ESQUIVE (sujet très important) et LA GRAINE ET LE MULET qui contient des moments formidables mais aussi des longueurs dans le dernier quart, une comùplaisance vis à vis de son materiau; VENUS NOIRE est un film important, au sujet très exigeant mais qui s’épuise dans la deuxieme partie et flirte parfois avec l’academisme. Dans la polemique, on utilise des arguments qui n’ont rien à voir avec un minimum de respect pour le code du travail, la manière dont on exploite ou non des techniciens ( et cela au moment ou éclate le drame du Bangladesh sur lequel les ténors de la gauche, Mélanchon, Montebourg, ont été étonnamment muets). Le reproche sur les huitres est inepte. Certains des arguments soulevés par les techniciens sur les conditions de travail (moi je pense que parce qu’on a peut d’argent, on doit s’organiser et ne pas profiter de ceux qui ont accepté les conditions difficiles. Et on doit avoir du respect, de la considération) mérite qu’on les écoute. Mais tout cela n’a rien à faire avec le talent, la réussite ou l’échec commercial du film et amalgamer les deux est scandaleux. Beaucoup de réalisateurs se sont mal comportés humainement sur un plateau. Quand au reproche sur la date de publication, je voudrais le retourner. Est ce que les journaux dont on connait le peu d’interet pour les questions sociales, le droit du travail (le MONDE plaise pour la mondialisation, le liberalisme dans de nombreux articles) ne l’ont pas accepté que parce que le film avait la palme

        • John Mohune dit :

          Concernant les personnalités des cinéastes, on pourrait écrire un livre sur les comportements infâmes de nombreux réalisateurs.
          Ayant plusieurs fois discuté avec des personnes ayant travaillé avec Maurice Pialat, elles ont toutes dit qu’il insultait régulièrement toutes les personnes présentes sur le tournage.
          Jean Pierre Melville était aussi un sale type ( dixit Francois Perrier et Jose Giovanni). Lino ventura qui le traite d’ordure pendant la projection des rushes durant l’armée des ombres…..Bertrand Tavernier l’ayant bien connu, il peut en témoigner.
          Et charlie Chaplin dont marlon brando parle dans son autobiographie, comme le plus grand sadique qu’il ait jamais rencontré.
          Michael Curtiz qui tirait des coups de feu sur les plateaux….
          Quand a Kubrick, il était réputé pour sa cruauté avec les techniciens. Dans la biographie écrite par John Baxter, il est dit que Bertrand Tavernier a démissionné de son poste de « publicist » d’orange mécanique a cause du comportement de Kubrick. Est ce une histoire vraie ? et si oui, quelle copie 16 mm vous a donné la Warner ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A John Mohune
          Rétablissons la vérité : j’ai démissionné d’ORANGE MECANIQUE parce que je n’en pouvais plus des revirements, des dikyats, des desirs absurdes de Kubrick lequel avait été pourtant charmant lors de notre rencontre. Mais il utilisait une armée de sous fifre pour poser des questions trahissant soit une ignorance (qui est Lichtenberg et que veut dire ce couteau sans lame auquel il manque le manche, aphorisme tiré d’un article de Ciment, le premier sur l’oeuvre de Kubrick que je voulais mettre dans le dossier de presse. Et SK voulait savoir pourquoi on le citait aux cotés de Jerry Lewis, mais là je comprends sa perplexité). Quant à Melville, il pouvait être sadique, odieux,humiliant, cassant mais aussi charmant. et passionnant (quel conteur) Il alla voir mes parents pour qu’ils me laissent faire du cinéma, me vira parce que j’étais un assistant nul (il n’avait pas tort) et me fit engager deux minutes après comme attaché de presse. Ventura le surnommait la Hyène mais Volker Schlonndorff et moi avons malgré des moments durs gardé une affection pour lui

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand: tout ce qu’il y a à retenir de tout ça, c’est l’irrespect du code du travail pour ce tournage, qui devrait faire partie du processus de création! Les anecdotes, on s’en fout. Ca doit être un tout, tout le monde est dans le même bateau et tout le monde fait le même film (comme disait Lumet!) D’ailleurs, ce respect des règles sociales crée la contrainte et la contrainte est créative. D’autre part, le cas ADELE révèle aussi ce qui doit se passer sur plein d’autres tournages en France. Ce n’est pas en passant tout le temps nécessaire sur un plan avec 94 prises qu’il va être le meilleur possible, c’est un fantasme, parfois la 1ère est la meilleure. Enfin, les techniciens ne nous ont pas donné l’habitude de se plaindre par le passé, s’ils le font là c’est pas uniquement par jalousie pour le palmé d’or, quand même, si? Par contre, le relai médiatique lui s’emballe à cause de la palme, bien sûr.
          Et Kechiche loue la révolution tunisienne tout en ayant de fait, accepté la distinction de la part de Ben Ali 2 ans plus tôt, pour ce genre de contradiction, des hommes politiques ont sauté. Il faut choisir: Tardi a bien refusé la légion d’honneur. Vous me direz, ça n’empêcherait même pas Kechiche de nous faire quand même de bons films dans le futur. Chez un cinéaste « profil bas » et talentueux, c’est le talent qui m’intéresse le plus, mais le mépris pour le social, c’est grave.

        • Nemo dit :

          effectivement l’opportunisme de l’information est à mettre au comptant des journalistes principalement. pour le reste nous sommes d’accord, je ne dédouane pas Kechiche sur son comportement.
          sinon pour Pialat tous est affaire de goût en effet c’est vrai que cette séparation de nous ne vieillirons pas ensemble qui n’en fini pas je m’en fous complètement et je trouve ça terriblement long. mais j’aime à nos amours, van gogh et son premier film l’enfance nue que je trouve bien plus juste et émouvant que les 400 coups. sinon le bernanos au secours, police (est ce vraiment un film sur la police, j’en doute) très moyen. passons sur loulou, le garçu. en fait c’est un réalisateur qui alterne la justesse et l’indigence. dommage

        • Nemo dit :

          @ martin-brady, je ne sous entendais pas par jalousie mais opportunisme mais M Tavernier a trouvé la clef à mon avis de ces réactions. ceci dit je ne sens pas la légitimité de dire à un artiste comment faire, 1 prise ou 94, mais avoir du respect et de la considération pour ses collaborateurs, oui ça c’est important.

        • Martin-Brady dit :

          à Nemo: l’histoire des 94 prises, c’est juste pour illustrer que c’est par souci de prendre tout son temps et de faire autant de prises qu’il le voudrait que Kechiche (ou sa production) a paraît-il négligé le code du travail. Or, les contraintes liées au respect de celui-ci devrait encadrer le processus créatif, on doit faire avec, faire 94 prises ok mais pas 18 h par jour tous les jours, ou alors heures supp payées, équipes tournantes etc. Bien sûr ça coûte plus cher à la production. Kubrick faisait plein de prises mais avec un budget 10 fois supérieur il me semble.

      • Damien DOUSSIN dit :

        Un mot sur NOUS NE VIEILLIRONS PAS ENSEMBLE : une purge ? Je ne suis pas d’accord. Que le film puisse gêner en l’occurrence, je peux l’admettre. On se dit en permanence durant la majeure partie du film : qu’est-ce que Marlène Jobert fait avec ce type grossier et violent. La force de Pialat est de nous montrer justement l’amour paradoxal, la rencontre de deux tempéraments animés par une passion qui finalement les dépasse eux-mêmes et qui va à l’encontre de leurs caractères propres, si différents. Après je peux admettre que film soit dérangeant car l’identification aux protagonistes est plus difficile. Nous sommes en effet parfois loin du romantisme (mais Pialat est un pessimiste de nature). Celà n’empêche pas des scènes très belles : notamment celles sur la plage camarguaise.

        • Martin-Brady dit :

          à Damien Doussin: tout à fait d’accord, c’est un film dense et sec, pas de gras pas une seconde en trop, passionnant, déchirant, sensuel, et le générique de fin est un hymne à l’amour. Son meilleur film avec le BAC.

        • Nemo dit :

          le film ne me dérange pas, je le trouve interminable. ce point de vue de Pialat n’est tout simplement pas le mien. il est masochiste et le plus grave il le fait supporter à ses spectateurs. après en tant que témoignages du comportement de certaines personnes immatures ça se tient mais ce film n’a rien d’universel.

        • Martin-Brady dit :

          à Nemo: Ce film parle du mystère de la rupture amoureuse, c’est universel comme l’amour! Il est vrai que Yanne est trop « voyant » comme acteur, mais son comportement excessif est caricatural de ce qui se passe de façon plus discrète chez la plupart des gens, si, ça reste universel. Ils s’aiment sans se comprendre ça arrive tout le temps sinon y’aurait pas de divorces.

        • Nemo dit :

          je ne pense pas que les divorces ce soit que ça ni les séparations. il y a des gens qui se trompent et il y a aussi les accidents de la vie. je ne nie pas qu’une séparation ce soit facile et ce que tu dis se tient mais néanmoins je ne suis pas sûr que je veuille revoir ce film.

        • Nemo dit :

          je voulais rajouter qu’à l’époque où le film est sorti le modèle familial en France était tout autre qu’aujourd’hui. le titre du film aujourd’hui sonne souvent comme une évidence..

    • Rouxel dit :

      Concernant le film »La vie d’Adèle »qui sortira en principe en octobre prochain,je tiens à préciser ici qu’il y eu beaucoup d’incidents sur le tournage proprement dit.En effet plusieurs techniciens ont été obligés de travaillez plus de 10 heures d’affilés ainsi que des samedis et des dimanches sans rectifiez les contrats de travail.Pour moi il y a une veritable atteinte à la profession des intermittents de spectacle autant dans le milieu du cinéma,de la tv ou au théatre.Pas un mot dans l’émission »Le masque et la plume » de Garcin sur France inter,ou meme dans »Projection privée » de Michel Ciment sur France Culture.

    • Ballantrae dit :

      Nous verrons bien sur pièce…je ne faisais que m’interroger sur mon envie de voir le film.Depuis, j’ai lu la BD notamment pour la piètre place accordée à l’auteur ds le délire cannois.C’est relativement moyen surtout à cause du dessin car le scénario est plutôt bien construit et arrive à faire exister les personnages.
      Quant aux développements sur Pialat, je constate que ce gd ciénaste continue à diviser même 10 ans parès sa disparition.Certes tout n’est pas absolument réussi chez lui (Police ne parvient que partiellement à aller au bout de son projet tendu entre un récit très théâtral et une atmosphère quotidienne préfigurant L627, Le garçu comporte moult scories pas tjs assez décantées)mais pour l’essentiel c’est du grand art et je place très haut ds mon musée imaginaire Van Gogh, Sous le soleil (qui a compris Bernanos de manière différente de la vision bressonienne mais tt aussi juste…j’aimerais bcp que Dumont s’attaque à cet auteur), La maison des bois,A nos amours, La gueule ouverte ou Nous ne vieillirons…
      Il me faudrait revoir L’enfance nue, loulou ou Passe ton bac pour voir comment je les apprécierais maintenant.
      Pilat était sûrement doté d’un caratère rude mais c’est un grand cinéaste et ce qui m’importe c’est son oeuvre.
      Je n’attaquerais pas Kechiche sur ce terrain là car ce qui m’éloigne de lui c’est surtout son cinéma à l’exception de Venus noire qui pourtant n’est pas exempt de défauts.

      • Martin-Brady dit :

        c’est plus un système de production, pas forcément généralisé en France (et heureusement!), qu’il faut attaquer que Kechiche lui-même, L’ESQUIVE reste un grand film.

        • Ballantrae dit :

          Pouah!!!L’esquive un grand film??? Là, je ne vous comprends plus mais bon les goûts et les couleurs…
          Je n’atatqerai pas Kechiche sur sa manière de faire ou d’être mais sur ceux de ses films qui m’ont exaspéré dont cette esquive exténuante quant à son montage, son langage,son scénario.
          Voir les spectateurs s’esbaudir sur la tchatche des ados du film, sur la facile liaison Marivaux/banlieue me laissait un goût un peu frelaté ds la bouche: un film purement et simplement opportuniste, ds l’air du tps face à un film honnête tel que ça commence aujourd’hui…
          Mais bon La vie d’Adèle ne peut être que meilleur!!!

        • Martin-Brady dit :

          Je me suis pas esbaudi devant le film, c’est un film très bien écrit qui paraît se balader à Disneyland parfois jusqu’à l’irruption de la police, interlude épouvantable. Sarah Forestier est un peu trop dans la composition excessive type « césar du meilleur rôle de banlieusarde » (elle aurait dû être dirigée pour plus de sobriété) mais tous les acteurs sont bons, ce qui est un signe, il y a du travail derrière. Si Kechiche était opportuniste ici, il l’a bien caché, quant aux réactions des spectateurs, je les ignore. Je crains le pire pour LA VIE D ADELE, on verra mais après tout j’attendais le pire de POLISSE.

        • Martin-Brady dit :

          Autre chose: j’ai entendu ce matin à la tv, que le secteur audiovisuel avait été exclu des accords de « coopération » Europe-USA, c’est bien les TTIP dont vous parliez?
          Ceci dit, je n’obtiens pas d’explication qui m’éclaire sur les conséquences concrètes que cet accord aurait eu sur la production cinéma française! Même pas sur le site de Schneidermann, ce qui me surprend. Ce n’est pas parce que c’est écarté pour l’instant que ça ne va pas revenir, ils sont tenaces.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          Bonjour Bertrand,

          Je vous envoie un article sur Barroso qui devrait vous intéresser : http://www.huffingtonpost.fr/2013/06/24/jose-manuel-barroso-casseroles-commission-europenne_n_3489324.html?ncid=edlinkusaolp00000003

        • Ballantrae dit :

          Moi aussi je m’attendais au pire pour Polisse et je peux dire que je n’ai pas été déçu!!!

      • Martin-Brady dit :

        Pour POLISSE, j’entends bien vos arguments contre le film. Le principal est de retirer une satisfaction à ne pas avoir été déçu d’avoir vu un navet.

        • Ballantrae dit :

          Satisfaction peut-être pas mais qd il n’y a pas d’attente, il ne peut y avoir déception…au pire l’impression de perdre mon temps.
          Par exemple Only god forgives est une grande déception car précédé d’une grande attente et pourtant ce n’est pas un navet mais un film raté, plus rêvé que vraiment abouti, prisonnier de son dispositif formel qui l’empêche de créer le malaise sensitif espéré.
          Polisse n’était pas une grande attente plutôt un moment repoussé et un soir sur C+ j’ai cédé au buzz et beurk face à tant d’épaisseur scénaristique, de laideur plastique, d’absence de repères éthiques pour ce sujet là indispensables.Maiwenn confirme qu’elle n’est pas intéressante et doit bcp aux « réseaux » pour pouvoir exister.

        • Damien DOUSSIN dit :

          Je vous rejoins J-Jacques sur ONLY GOD FORGIVES : l’attente suscitée ne pouvait qu’aboutir à une déception. Refn pousse ici à l’extrême ses recherches formelles quitte à en vider la substance de son film et la vérité de ses personnages : « un film malade » comme l’on dit où le talent du réalisateur reste pourtant bien présent : si le réalisateur danois reste un minimum à l’écoute de son public, on peut espérer encore de belles surprises de sa part…
          Quand à Polisse, nous en avons déjà parlé ici et je vous trouve tout de même un peu sévère : il m’avait marqué à l’époque de sa sortie au cinéma mais je vous rejoins en partie sur le fond car ce n’est pas forcément un film que je prendrai plaisir à revoir (contrairement à un L627 par exemple ou même UNE NUIT de Philippe Lefebvre pour rester dans les films d’immersion policière)

  40. Minette Pascal dit :

    C’est amusant de parler dans la même chronique du « salaire de la peur » et de « cent mille dollars au soleil » qui ont une étrange ressemblance. Deux films où il faudrait ajouter le nom des camions au générique. A côté du second, le premier fait figure de cinéma d’auteur. Mais le second aussi, finalement, grâce aux dialogues, dans un registre plus léger . Dommage pour la fin quelque peu expédiée…Et cette musique de Delerue, une vraie musique de western. C’est drôle qu’on parle toujours du « mépris » en premier quand il s’agit d’évoquer ce compositeur. Moi, c’est « Thibaut les croisades », « Adieu mes quinze ans » ou « heureux qui comme Ulysse » qui me transportent le plus. Honte à moi, sans doute, mais c’est comme ça…

    • Alexandre Angel dit :

      A Pascal Minette
      Non pas honte à vous! En plus d’être une madeleine de Proust bouleversante (Thibaut ou les Croisades est un de mes grands souvenirs de petit spectateur : la 2, 1971-72, j’avais 5 ans ), c’est un thème musical splendide à redécouvrir impérativement. Ça y est, je l’ai dans la tête.. Si on pouvait fredonner sur un post, je ne manquerais pas de le faire mais c’est un peu coton.

      • Minette Pascal dit :

        Merci de me rassurer. Sur Youtube, il y avait tout un épisode avec l’intégralité des deux génériques (début et fin). Je ne suis pas sûr qu’on le trouve encore.

    • Cela fait vraiment plaisir de lire la chronique de ce mois-ci qui fait la part belle au cinéma français. Carné fut tellement bousculé par la critique depuis plusieurs décennies que c’était oublier la beauté de ces deux films, LES ENFANTS DU PARADIS et LE JOUR SE LÈVE, parmi les plus beaux du cinéma mondial. JENNY est une belle redécouverte aussi. De rendre hommage au THÉRÈSE DESQUEYROUX de Franju est éloquent, toujours cinéaste maudit malgré le regain d’intérêt ces dernières années pour ses deux premiers films. Il faudrait également rééditer THOMAS L’IMPOSTEUR, magnifique et totalement méconnu.

      Je n’en crois pas mes yeux en voyant cités ici D. de la Patellière et Verneuil qui furent en leur temps littéralement exécutés. En ce qui concerne 100.000 DOLLARS… ce n’est pas le meilleur, dommage, mais pour avoir revu il y a peu WEEK-END À ZUYDCOOTE, je ne connais pas de meilleur film de guerre français, hors-mis les Schoendorffer et les Melville pour d’autres raisons. Belmondo porte en lui toute une désespérance et une fatalité qui le conduit lentement à la mort, dignes d’un Steve MacQueen chez Siegel ou chez Wise. En plus c’est superbement mis en scène.

      Pas d’accord sur L’AÎNÉ DES FERCHAUX. Malgré tout ce que l’on sait sur ce film, je lui trouve au contraire beaucoup d’originalité dans le propos, dans le regard sans concession porté sur ses deux tragiques personnages d’une lâcheté absolue et qui déambulent comme des fantômes finissant par être réduits à l’état de bête au coeur d’une jungle suintante. Ce que j’estimais auparavant désarticulé (la partie road-movie qui tranche avec le prologue – à mon avis extraordinaire -) me paraît aujourd’hui prendre tout son sens ; comme si Melville en faisant s’entrechoquer deux univers nous entraînait vers une même vision, noire et fatale, comparable à la brillance de Scarface qui n’est que le vernis de sa déchéance. Dans cette fuite en avant où les extérieurs ne sont que les reflets des intérieurs, il capte au passage comme dans un documentaire la maison où est né Sinatra, signe de deuil d’un monde en train de disparaître et illustration d’un rêve américain qui n’aura jamais lieu, tant pour ses personnages que pour Melville lui-même allant jusqu’à mettre en scène des Chevrolet sur l’autoroute du Sud…
      Le cinéaste qui a emprunté son pseudonyme à l’auteur de Moby Dick, semble dans ce film désespéré faire un parallèle entre ses mythes et sa propre vision du monde, se calquant sur ses personnages comme dans la fameuse citation qu’il emprunta à Courteline dans L’ARMÉE DES OMBRES : « Mauvais souvenirs soyez pourtant les bienvenus, vous êtes ma jeunesse lointaine ». La partition de Delerue, empreinte de nostalgie, est effectivement superbe. Ce n’est pas le meilleur Melville mais son cinémascope lui confère une réelle beauté, et sa liberté de langage une certaine modernité. Il faut aussi revoir DEUX HOMMES DANS MANHATTAN, finalement trop peu cité, que je trouve magnifique, fascinant d‘un bout à l’autre.
      La partition de Colombier pour UN FLIC est douloureuse et frissonnante dans ce film bizarre qui s’accoutume mal du changement d’époque. Après une ouverture glaçante et pluvieuse à Saint-jean-de-Monts, cette sorte de spectre cinématographique semble se prolonger ensuite en une longue plainte, non cependant sans émotion.

      • P.S : J’allais oublier de citer CAPITAINE CONAN parmi les meilleurs films de guerre français.

      • Damien DOUSSIN dit :

        Au delà de l’histoire proprement dite, là où L’AÎNÉ DES FERCHAUX pêche, c’est que le film n’a pu être tourné aux Etats-Unis avec les acteurs : les images d’extérieurs sont comme plaquées aux scènes de voiture et d’intérieur avec Vanel-Belmondo. Ajoutons à celà des transparences assez malvenues. Du coup, personnellement, j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans le road-movie étasunien proposé par Melville. Et pourtant j’adore ses films mais là je suis resté sur ma faim… J’émettrai malheureusement les mêmes réserves (et pour les mêmes raisons) avec DEUX HOMMES DANS MANHATTAN. On sent pourtant dans ces deux films l’amour de Jean-Pierre Melville pour le cinéma noir américain mais il leur manque de la substance. Paradoxalement ses films français (DOULOS, DEUXIEME SOUFFLE, SAMOURAI, CERCLE ROUGE, UN FLIC…) fonctionnent mieux sur une sorte de mythologie poétique et surréaliste du polar : ce qui en fait des oeuvres très personnelles et originales. Finalement c’est exactement ce qu’à fait par exemple un Sergio Leone en Italie avec le western.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A DAMIEN DOUSSIN
          Je crois que Melville habitué à tourner économiquement ne s’est pas battu pour imposer de vrais extérieurs et cela me gène horriblement. On voit les doublures. Et c’est presque pire dans DEUX HOMMES DANS MANHATTAN ou tout ou presque est tourné dans le 13ème arrdt. Mais c’est le scénario et le dialogue qui pêche surtout dans ce film

        • Martin-Brady dit :

          je ne me suis même pas rendu compte qu’ils n’avaient pas tourné aux USA! Ni pour MANHATTAN, en tout cas, en effet dans celui-ci, c’est les dialogues qui sonnent faux, on n’en trouve pas d’aussi mauvais dans ses autres films.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          Il y a quelques plans à New York (certains filmés par Reichenbach) et deux ou trois scènes (Pierre Grasset marchant dans la rue, Melville lui même. La scène de la chanteuse (bonne chanson enfin trouvable sur CD Universal) est filmée au studio Jenner ainsi que d’autres intérieurs.

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand: la chanteuse, c’est Glenda Leigh! Elle chante drôlement bien! Je n’ai pas identifié l’orchestre.

          (et elle est drôlement bien roulée!)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          mais personne n’a réussi à retrouver la piste ou à identifier cette Glenda Leigh

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand Tavernier: mais quand vous parlez du cd Universal, ce n’est pas cette chanson de Glenda Leigh? Avec Art Simmons au piano, je l’ai pas retrouvé non plus dans le dico du jazz…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          je parle du CD les musiques de Melville qui est ultra complet dans la collection dirigée par Stéphane Lerouge

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand Tavernier: j’ai trouvé, il s’agit de « Jean-Pierre Melville Le Cercle Noir », merci, collection Ecoutez le cinéma.
          (Amazon comme la Fnac confondent cette compil avec le cd de la musique du Cercle Rouge!)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Martin Brady
          Lisez en AMAZONIE et ensuite vous hésiterez à acheter sur AMAZON Je vous laisse en compagnie de Philippe Meyer pour vous parler de cette étrange AMAZONIE.

        • Bon, je me sens un peu seul avec mes opinions, mais je comprends vos réserves. Je ne vais pas redire ce que j’aime dans ces films, mais tout de même, malgré les défauts que vous citez, je continue de penser qu’ils devraient être réhabilités. C’est un peu pour moi l’histoire des « grands films malades » qu’évoquait Truffaut. Bien sûr ils ne sont pas aussi parfait que LE DOULOS ou LE DEUXIÈME SOUFFLE, que certains considèrent comme son chef d’oeuvre (avec L’ARMÉE DES OMBRES), mais j’y vois des tentatives, des choses méconnues à côté des autres films que l’on cite d’habitude, appréciant l’expérimentation, l’aspect plus personnel de Melville, voire autobiographique. Il me semble que dans ces deux films-là il se découvre davantage, allant même jusqu’à se mettre en scène dans le premier. Il y a une certaine liberté dans le récit, même s’il pêche parfois. En tout cas cela m’aide personnellement à mieux saisir son auteur. C’est souvent dans ce genre de tentatives que certains cinéastes apparaissent le mieux finalement. Cela me donne envie d’écrire un bouquin sur les films malmenés.
          Pour les transparences, il y en a qui me gênent davantage dans l’histoire du cinéma, celles de STAGECOACH par exemple. Les transparences et les scènes de studio chez Ford, il faut quand même savoir passer outre. Je vais vous surprendre mais celui qui m’a fait le plus aimer les transparences c’est Sautet. C’est un véritable mode de narration chez lui. Melville y réussit presque dans les scènes de voiture dans UN FLIC.
          Enfin, au moins j’aurais au moins essayé de défendre ces deux films un peu maudits.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Bruno Francois Boucher
          Il faut saluer ce valeureux effort

        • Sullivan dit :

          A Bertrand,

          Pour EN AMAZONIE, l’auteur s’appelle Jean-Baptiste Malet…

        • Martin-Brady dit :

          à B Tavernier:
          cet article de l’Humanité pour finir de me dégoûter:
          http://www.humanite.fr/culture/extrait-en-amazonie-infiltre-dans-le-meilleur-des-532847

  41. richpryor dit :

    Le dvd critérion du salaire de la peur me fait tristement penser au sort de Sorcerer le remake de Friedkin que je rêve de voir depuis longtemps (et encore plus depuis que Tarantino l’a inclu dans son top de tous les temps pour Sight and Sound). Je crois que Friedkin lui-même tente de le faire ressortir mais en tous cas c’est vraiment dommage de priver le monde d’un film qui a l’air si ambitieux et qui a bénéficié d’une pléthora de moyens pour que ces ambitions se concrétisent. Friedkin a beau être critiqué à mon avis le type était un grand: j’ai revu French Connection récemment et c’est un vrai chef-d’oeuvre, une comédie noire de haut vol sous le déguisement d’un policier classique. Aucun film ne retransmet avec autant de brio les résultats terribles de l’obsession. En tous cas j’espère que Friedkin, comme Cimino l’a eu pour Heaven’s Gate, aura droit a une ressortie triomphale pour SON film qui a détruit Hollywood.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A richpryor
      Pas détruit Hollywood, un certain Hollywood et surtout les droits des metteurs en scène

      • richpryor dit :

        C’est vrai je tentais l’ironie quand je disais ça parce que c’est un peu la réputation que ces films ont (Sorcerer, Heaven’s Gate et même un peu Apocalypse Now). Du coup la majorité des critiques américains et français un peu bidon (je pense par exemple à Peter Biskind) ont banni ces films dans la case « catastrophe financière, morale et artistique » alors que ce sont des chefs-d’oeuvres (je retiens mon jugement sur Sorcerer ne l’ayant pas vu et il est vrai que le grand Apocalypse Now a été apprécié à ,presque, sa juste valeur mais n’empêche que son jugement critique a été un rien falsifié par les infos sur le tournage et la mégalomanie de son créateur ).
        J’ai même lu Stephen King dans Film Comment parler de son appréciation de Sorcerer dans une catégorie éditoriale qui s’appelait « Guilty Pleasures » parce qu’il avait honte d’aimer un film autant répudié. Et avec vous et Coursodon Robin Wood était bien seul pour défendre Heaven’s Gate il y a vingt ans.

        • Ballantrae dit :

          Cette période est plutôt bénie des dieux en matière de création outre atlantique: Deer hunter, Apocalypse now, Days of heaven,Heaven ‘s gate, Raging bull,Ragtime,Reds,Big red one,Georgia,Un mariage, shining,One from the heart, Rumble fish,Blow out et j’en oublie bcp!!!
          Et dire que ce fut la chute de ces mavericks qui suivit pour laisser place au pire de l’inspiration ado de Spielberg (ET included +prod du style Goonies,splash ou Back to the future) ou à des fantasmes ramboides.Bizarre période que ces années Reagan!!!
          Je pense que nous sommes revenus vers un moment plus excitant créativement parlant même si nous ne retrouverons jamais ce souffle générationnel impressionnant car ces auteurs ont vieilli (même s’ils mordent encore cf Killer Joe ou qu’ils semblent pris d’une sorte de frénésie créatrice cf Malick)et que la vraie relève peine à faire corps (exception: Malick qui transmet apparemment à de jeunes cinéastes de son coin des USA tels J Nichols ou B Zeitlin qui doit encore un peu mûrir pour convaincre pleinement).

    • Martin-Brady dit :

      Je viens de revoir FRENCH CONNECTION 1 et 2. Le 1 se voit comme une mécanique, je suis d’accord sur l’obsession de Popeye confinant à la folie c’est bien vu j’ai eu la même impression qu’il y a des années. Et la musique de Don Ellis est géniale.
      J’ai eu la même impression aussi pour le 2 de Frankenheimer que je croyais avoir surestimé, en fait ça confirme: vraiment excellent, et qui bénéficie de la présence de Bernard Fresson, malheureusement Hackman et lui n’ont pas dû du tout s’entendre d’après les commentaires de Hackman qui reste discret sur son antagoniste (on comprend que Hackman a énervé Fresson avec des répliques improvisées auxquelles il avait d’autant plus de mal à y réagir qu’il avait une mauvaise connaissance de l’anglais). Malgré ce que dit Maltin (qui délire souvent) dans son guide la longue double scène centrale de l’intoxication forcée puis de la désintoxication de Hackman sont scotchantes, et non pas ennuyeuses loin de là! Par contre la scène durant laquelle Hackman incendie un hôtel borgne au risque de foutre le feu à tout un quartier et tuer plein de gens est grotesque, dommage.

  42. Ballantrae dit :

    Belle livraison de conseils littéraires, musicaux et bien évidemment cinématographiques.
    Les deux romans de Franck Norris sont bien excitants ne serait-ce que pour leur lien avec le Naturalisme et pour Greed de Von Stroheim (au fait à qd une édition DVD de ce chef d’oeuvre???).Après Upton Sinclair encore un héritier passionnant de Zola sûrement.
    D’accord avec vous sur Les enfants du Paradis dont la reprise fut aussi pour moi une redécouverte. Qd bien même je lui préfère d’autres auteurs français, il me semble difficile de refuser à cette veine une forme de perfection formelle, narrative et humaine qui se perdra un peu durant l’après guerre.Le jour se lève est peut-être encore plus impressionnant de maîtrise et de beauté déchirante.
    Heureux de voir cité un film qui m’impressionna à sa sortie Le fils du requin d’A Merlet, sorte de poème rimbaldien (ou plutôt digne de Lautréamont maintes fois cité je crois ds le corps du film)associant sophistication et brutalité: je me rappelle la ballade suavage de deux gamins ds des paysages du Nord (?) à la fois âpres et complices.Par la suite la cinéaste me déçut avec Artemisia un brin confus mais cela n’enlève rien aux beautés de cet essai de maître.
    Le Clouzot reste superbe et me ramène vers de longues rencontres avallonaises avec René Renoux , le décorateur.Ce conteur magnifique m’avait raconté des anecdotes assez hallucinantes (enregistrées qq part sur des k7 j’espère encore audibles) sur la méthode Clouzot pour lequel il conservait une grande admiration.
    Il a été de bon ton de dégommer Clouzot aussi est-il tps de réhabiliter ses plus beaux films: Le mystère Picasso, Quai des orfèvres,L’assassin, Le corbeau…même Les espions méritent sûrement la revoyure, non?
    A propos, à qd une sortie DVD de Sorcerer le « remake » de Friedkin que je rêve de voir depuis des lustres???

    • Sullivan dit :

      Je viens de revisionner mon édition DVD Zone 1 (V.O.S.T.F.) de SORCERER, sortie en 1999. Même si la copie est assez mauvaise, elle ne l’est pas autant que dans mon souvenir (Il faut dire que mon récent lecteur Blu Ray propose un upscalling des DVD très impressionnant, ce qui fait la différence avec mon lecteur DVD de l’époque), et le film reste tout-à-fait regardable, même méchamment recadré en 1.33 pour la télévision.
      Se procurer des DVD en zone 1 est indispensable pour les amateurs de ciné U.S., et ça ne coûte presque rien de faire dézoner son lecteur. Certaines enseignes ayant pignon sur rue vous proposant les lecteurs dézonés dès l’achat…

      • Sullivan dit :

        … et SORCERER n’est pas un remake. Friedkin et son scénariste Walon Green sont repartis du roman de Georges Arnaud. Bien-sûr, il y a des similitudes avec le film de Clouzot, et SORCERER lui est dédié.

  43. Pierre dit :

    Si je peux me permettre de paraphraser Bertrand à propos de LA FEMME QUI PLEURE : « Que ceux qui n’ont jamais vu Dominique Laffin se ruent sur tous ses films » pour découvrir cette adorable actrice disparue bien trop tôt…

  44. Nemo dit :

    il me semble que l’edition blu-ray criterion du salaire de la peur est épuisée.

    personnellement j’ai des petites réserves sur le cinéma de Carné (sauf les enfants du paradis et les visiteurs du soir chefs d’oeuvre ultimes du cinéma français et sa comédie toujours réjouissante drôle de drame).bien plus jeune j’ai aimé ces films tel le quai et le jour se lève,mais toute sa veine réaliste populaire me semble pourtant datée et mélodramatiquement caricaturale. je sais que je vais me faire taper dessus pour avoir dit ça mais ce n’est qu’un avis.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A NEMO
      Pas d’accord, j’ai cru avoir ces mêmes sentiments mais en revoyant ces deux films, mon admiration s’est accrue. Surtout pour LE JOUR SE LEVE, les confrontations Gabin/Arletty, Gabin/ Jules Berry (eh oui, j’écoute aux portes, admirable entrée de personnages). Au dela de l’intrigue, il y a des notations sur les conditions de travail, l’air qu’on fait respirer qui font oublier l’intrigue sentimentale. Les jeunes femmes de Prévert étant parfois moins vivante, plus figée que celles écrites par Aurenche (les films avec Odette Joyeux). En sortant du lot Arletty dans LES ENFANTS DU PARADIS. Il y a aussi une force dans le découpage de Carné (qu’admirait Sautet). Mais quittant Prevert, il ne perdit pas seulement une scénariste mais un guide, quelqu’un qui le stimulait, qui supervisait la distribution des films

      • adesages dit :

        Carné sans Prévert, c’est tout de même Hotel du Nord, Thérèse Raquin et Juliette ou la Clef des Songes…pour ne citer que ses trois films. Ce qui est loin d’être négligeable à mon avis…

        • Bertrand Tavernier dit :

          a adesages
          JULIETTE, c’est pas terrible .THERESE RAQUIN est une demi réussite mais il y a aussi LE PAYS D’OU JE VIENS, LA MERVEILLEUSE VISITE, DU MOURON, LES JEUNES LOUPS. Je n’ai pas dit qu’il avait perdu son talent (il parait que LES ASSASSINS DE L’ORDRE, C’EST TRÈS BIEN) mais du gout et un guide : un exemple entre mille : il refuse Simone Signoret pour LES PORTES DE LA NUIT lui préférant l’actrice lamentable qui va torpiller le film, première grosse erreur de distribution

        • LES ASSASSINS DE L’ORDRE est un fort bon film, plus maîtrisé à mon sens que les Cayatte cités plus haut, malgré le scénariste commun Jean Laborde. C’est un témoignage assez fort d’une France encore verrouillée et sous l’emprise de tout un système de répression qui fit les beaux jours de l’O.A.S, les pavés de mai 68 n’ayant en rien changé la donne dans les arcanes de l’Etat et du pouvoir judiciaire. Le combat aussi vain que courageux mené par le juge interprété assez brillamment par Brel est tout à l’honneur de ce film à la mise en scène sobre et efficace qui figure parmi les oubliés du cinéma français. Deux ans avant Giovanni dans DEUX HOMMES DANS LA VILLE, et de manière beaucoup moins caricaturale, Carné aborde sa dénonciation à l’intérieur du système en utilisant le principe du subalterne choisi pour son obéissance et qui, une fois le pouvoir conféré, va en démonter peu à peu tous les rouages. Quelques dialogues croustillants (« Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ? Un type qui fonctionne… « ) et d’autres assez pertinents (« La justice n’est que l’équilibre entre les mensonges, la balance finit toujours par s’incliner du côté où la pression est la plus forte. ») Les seconds rôles sont tous excellents (Denner, Caussimon, Bobby Lapointe…) Il est intéressant de noter également que Carné, contrairement à ceux de sa génération, a abordé les évolutions de la société des années 60 avec beaucoup d’intérêt et de sincérité, ce qu’on lui a curieusement reproché. Il le fait une nouvelle fois avec ce film, n’hésitant pas à mettre en avant les enfants de mai 68 de manière assez affinée, ce qui n’était pas toujours le cas à l’époque des TRICHEURS et de NOUVELLE VAGUE qui ne méritaient cependant pas d’être autant massacrés.

        • N.B TERRAIN VAGUE, pardon. (Il est vrai que certains films de la Nouvelle vague mériteraient ce déterminatif en réponse à ce qu’ils ont fait subir à Carné, Duvivier, René Clair et certains Delannoy, entre autres)

      • Christophe dit :

        A la révision, ce qui me dérange le plus dans les Carné/Prévert, ce sont les personnages de méchants. Vaguement symboliques, ils sont représentatifs de ce qu’il y a de plus fumeux chez Prévert, que je considère comme un scénariste limité à cause de son manque de rigueur et de l’arbitraire de ses caractérisations, souvent détachées de tout ancrage réaliste. Il nous assène le côté diabolique de ses personnages sans l’expliquer. Il nous demande de les haïr sans produire les pièces à charge.
        De par l’imprécision de ses motivations, le personnage de Michel Simon est pour moi le point faible d’un film par ailleurs très bon.
        Si certains films du tandem restent regardables aujourd’hui, c’est, outre pour leurs acteurs souvent magnifiques, parce que Carné a su ancrer les obsessions de Prévert dans un réalisme « Kammerspiel » (merci Trauner, aussi). D’où l’importance de Le jour se lève, Jenny, et Quai des brumes. A contrario, un film purement allégorique comme Les visiteurs du soir, qui a pu apparaître comme une bouffée d’air frais à sa sortie sous Vichy (voir les beaux textes de Rebatet publiés à l’époque), n’a selon moi pas traversé les années.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Christophe
          J’ai toujours trouvé LES VISITEURS DU SOIR irregardables et datés dès l’année de sa conception.

        • Christophe dit :

          vous faites donc plus jeunes que votre âge!

        • Sullivan dit :

          Tout-à-fait d’accord, LES VISITEURS DU SOIR sent la naphtaline à plein nez. Je préfère et de loin, même si ça n’a rien à voir, LES VISITEURS (tout court).

        • Minette Pascal dit :

          Sur les « Visiteurs du soir », que j’aime beaucoup, je me demande toujours en pensant à l’année de sa réalisation s’il y a un message sur l’occupation. Le diable dans le château, serait-ce l’image de l’occupant arrogant et sûr de sa supériorité ?  » J’adore le feu » doit-il se traduire par « j’adore la guerre » ?
          Je serais assez touché de savoir que des intentions de ce genre habitent ce film mais même sans ça, je ne peux m’empêcher d’être sous le charme.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Prévert ne l’a jamais revendiqué et certains historiens ont battu en brèche cette assertion. Il y a un contenu politique plus fort dans LUMIERE D’ÉTÉ et dans d’autres films de l’Occupation, LE CORBEAU, DOUCE, LETTRES D’AMOUR, LA VIE DE PLAISIR

        • adesages dit :

          Concernant l’interprétation politique des VISITEURS DU SOIR, Carné lui-même, dans ses interviews, déclarait ne pas y avoir pensé sans désapprouver l’interprétation. Ceci dit, le sens d’un film est parfois moins apporté par les auteurs d’un film que par le public et /ou la critique. Concernant LES ASSASSINS DE L’ORDRE, j’ai souvenir d’un film à la Cayatte en mieux fait. Sans plus. Par contre, malgré la naïveté du propos, je conserve un net faible pour LA MERVEILLEUSE VISITE. Peut-être est-ce du au fait que j’ai vu le film quand j’avais douze ans environ et qu’il m’avait marqué. Comme m’avait fortement marqué LE JOUR SE LEVE, vu 3 ans plus tard sans d’ailleurs que je fasse le lien entre les 2 films; dans les cas, cela m’avait marqué, probablement plus pour des motifs thématiques que stylistiques. Mais je reste fidèle à mes premières amours cinéphiliques….

        • Minette Pascal dit :

          Sur les allusions anti-allemandes des années d’occupation, sur un autre fil, je m’étais posé la question sur l’homme du réverbère de l' »assassin habite au 21″ qui « emmerde les gendarmes ». Mais c’est peut-être un fantasme de spectateur de voir des actes de résistance partout ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Vous n’avez pas tort. Certains scénaristes aimaient glisser ici et là des répliques que le public comprenanit (et la presse collaborationiste, cf les articles sur CECILE EST MORTE). Le Chanopis et Aurenche m’ont tous les deux confirmés cette ambition

        • Ballantrae dit :

          Carné « regardable »???On dirait presque que regarder un film de Carné est une punition.
          Même si ce n’est pas l’un de mes auteurs de chevet, il me semble que nb de ses films sont inspirés, formellement sophistiqués et bien écrits (c’est à dire bien écrits pour le cinéma et pas seulement dotés d’un récit qui se tient).
          Autre auteur plus svt encore oublié ou conspué: René Clair.La semaine prochaine est rediffusé A nous la liberté sur ciné + classic, chef d’oeuvre qui inspira Chaplin.
          Il est des classiques qu’il faut encore chercher à défendre, à remettre en évidence.

        • Minette Pascal dit :

          En revoyant le Corbeau, je me suis posé la question du message politique. On dénonce la délation, donc un comportement plutôt collaborationniste, mais d’autres passages sont trop ambigüs pour confirmer.
          La tirade de Pierre Larquey sur la difficulté de discerner bien et le mal, avec l’ampoule qui se balance (formidable, d’ailleurs), aurait plutôt tendance à défendre la collaboration.
          La réplique de Freiney: »Il ne faut pas sacrifier l’avenir au présent. » pourrait être un message, mais qu’est-ce que sauver le présent en ces temps de guerre ? Est-ce lutter ou se laisser faire ? Ce n’est pas assez clair pour représenter quelque chose.

      • Alexandre Angel dit :

        A Bertrand Tavernier et Blogueurs,
        Tout d’abord bonjour et merci pour ce nouveau blog qui me donne envie de me mettre éventuellement au blu-ray. En général, le support numérique pour les films, dès l’avènement du dvd, révèle potentiellement des informations qu’une image auparavant moins bien définie rendait sinon inaccessibles, du moins sérieusement camouflées. Des choses apparaissent comme ce que vous évoquez à propos des Carné (quand vous dîtes avoir eu l’impression d’entendre pour la première fois dans un tel éclat les dialogues de Prévert). Un exemple : j’avais vu et revu, depuis sa diffusion au ciné-club de la 2 dans les années 80, et pour l’avoir enregistré à ce moment-là, LA FORET INTERDITE, de Nicholas Ray. Eh bien il a fallu la très récente et superbe copie chez Wild Side de cette œuvre adulée pour que je comprenne seulement que le couple (père et fille) qui accueille Christopher Plummer sont des Juifs fraichement immigrés: ils ont un accent européen (ça c’est le son nettoyé qui joue) et la jeune femme éprise de Plummer lui met autour du cou, pour lui porter chance, ce que je n’avais jamais distingué sur VHS comme étant une Magen David. Des exemples comme cela, il doit en exister à foison et je trouve ça assez passionnant.

        • Martin-Brady dit :

          d’où l’importance en plus des copies restaurées sur nos écrans de tv plus petits que n’importe quel écran de cinoche.

        • Martin-Brady dit :

          à ce sujet, ça me fait penser que je viens de voir THE DEEP BLUE SEA dans l’édition z2 de tf1 (DVD pas BR) et que je me demande si l’intérêt moyen que j’ai pris au film ne vient pas d’un léger flou continuel, ce flou ne peut être volontaire! Les couleurs resortent très bien mais je me suis détaché de la tragédie de l’héroïne peut-être à cause de ça. Mon lecteur dvd et ma tv vont bien, et mes lunettes aussi! C’est quand même curieux, ce n’est pas un film ancien retrouvé dans un état épouvantable… Quand un film n’est pas assez bien restitué, on manque des détails qui inconsciemment le défavorisent à nos yeux et on peut coller ça sur le dos du cinéaste! (ce que disent par ailleurs A Angel et B Tavernier)…

  45. Damien DOUSSIN dit :

    Sur le THERESE DESQUEYROUX de Franju, je vous rejoins en partie mais je serai peut-être moins sévère que vous (mais je n’ai pas encore vu le remake de Miller). Au-delà de l’histoire de Mauriac, c’est surtout le « style » Franju que j’y ai trouvé sensible : ces ambiances glacées et anxiogènes et qui peuvent donner effectivement une apparence de « figé » au film (la relation Riva-Noiret est à ce titre je trouve très bien rendue, Thérèse semblant vraiment comme étrangère à sa propre famille), la manière de photographier et de cadrer les paysages landais, les fameuses vues nocturnes aux arbres éclairés (qu’on retrouve dans LES YEUX SANS VISAGE) : Franju arrive finalement de manière purement formelle à nous rendre palpable l’enfermement et la folie qui guette l’héroïne, la fatalité de son destin, l’absence d’amour du couple… Les dernières scènes à Paris font paradoxalement presque respirer le spectateur : échappant pour un temps, comme l’héroïne, aux conventions arriérées de cette bourgeoisie de province (qu’un Claude Chabrol saura parfaitement décrire et critiquer lui aussi).

    • Martin-Brady dit :

      Ce qu’il y a de fort dans le Franju (pas vu le Miller), c’est que rien n’est vraiment résolu ni dans un sens tragique ni heureux. Thérèse pardonnée par son mari se retrouve enfermée dans un Paris aussi glaçant que le paysage landais, j’ai admiré la finesse glacée de la photo, certains plans de Scob et Riva sont admirables, cette sophistication de la photo est encore une accusation de l’univers bourgeois! Noiret est un génie, déjà à l’époque, j’ai vraiment sous-estimé cet acteur.
      Le seul moment vivant dans le film est celui où des ouvriers viennent avertir Noiret du danger d’un incendie. J’eus aimé juste un peu d’ouverture ou de subtilité dans la peinture de la bourgeoisie landaise: comment peuvent-ils être aussi indifférents?! Je ne sais pas si c’est voulu, ni où est le roman de Mauriac là-dedans, mais Riva elle-même est la cible de Franju, avec son incroyable passivité, son côté « quenelle tragique » molli-molla, on a envie de lui filer des claques! On comprend que la rigidité du milieu social induit le faible à plus d’effacement et de faiblesse encore! Un grand film social.
      Scob est lumineuse.

    • Nemo dit :

      puisque vous parlez de franju et edith scob, ça me fait penser au film de carax, holy motors dont l’ambiance n’est pas sans rappeler les ambiances étranges des films de franju. ce qui m’interpelle avec ce film , c’est le concert de louanges qui a accompagné sa sortie à cannes et en salles après. aurais je râté quelquechose ?? pour le coup il me semble plus opportun de redécouvrir/découvrir le cinéma de franju que ce film.

  46. Martin-Brady dit :

    Bravo Bertrand! Chronique incroyablement riche à lire à écouter et à regarder, je vais immédiatement chercher les livres de Norris. Merci pour tout ça.

    • Martin-Brady dit :

      Je n’arrive pas à faire passer un commentaire sur les TTIP, sujet soulevé par Ballantrae, dans l’autre chronique, le serveur me boude, j’ai essayé de le faire passer quand même ici rien à faire non plus. Il y a un mot maudit je ne sais pas lequel. Le webmaster peut-il faire quelquechose?

      • Ballantrae dit :

        Le TTPI ou PTCI en français ( soit Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement)doit être combattu dans son entier car:
        -il s’agit d’un large accord qui va supprimer les barrières non tarifaires c’est à dire sociales, environnementales (bonjour les OGM,viandes sous hormones, etc…), économiques susceptibles d’entraver le commerce
        -il fonctionne dans l’opacité la plus crasse ainsi définie « document à diffusion restreinte » sans débat public
        -l’exception culturelle n’est pas sauvée contrairement à ce qu’annonce l’enfumage sécrété par Aurélie Filippetti et le PS (« les services audiovisuels ne sont pas actuellement dans le mandat » « la commission a la possibilité de revenir au conseil avec des directives de négociations supplémentaires »dixit Karel de Gucht) on est tjs dans la logique de l’AMI et dans la feuille de route de l’OMC qui ne désarme ds sa vaste entreprise de démolition néolibérale de la régulation par les états
        La vraie résistance de la part du gvt eut été de formuler un veto face à la Commission mais, une fois de plus , ils se couchent: comme pour l’AGCS, comme pour les négociations sur les contrats de travail(qui amèneront tt de même vers la généralisation du CDD)et bientôt comme pour les retraites, comme pour la survie d’un vrai service public.
        Déception est un mot faible mais sommes-nous vraiment surpris????
        Je pense que l’exception culturelle n’est pas un « point annexe » des problèmes que nous affrontons actuellement mais une métonymie de ces problèmes, un « révélateur » au sens photographique du terme.
        Par DVD Classik, j’ai su Bertrand que vous vous manifestez avec pugnacité pour avertir les citoyens, notamment en Belgique ( bonjour à Wontolla au passage).
        Merci de continuer ce rôle de vigie que j’aimerais voir repris par des artistes de toutes sensibilités et de toutes générations, pas seulement par vous et Costa Gavras (qui doit sûrement être très triste en constatant combien son pays d’origine tombe de Charybde en Skylla).
        C’est le principe même de ces accords mortifères qu’il faut combattre sinon nos enfants nous accuseront de n’avoir pas agi et ils auront raison.Nous sommes dans des enjeux cruciaux, terribles et nos capacités de réaction détermineront nos conditions de vie dans un avenir pas si lointain: notre façon de nous nourrir,de nous déplacer, de nous soigner,de nous éduquer, de nous cultiver et distraire…rien n’y échappera car tout est « marchandisable »!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          On se retrouve avec Michel Hazanavicius et des tas d’autres réalisateurs de Jolivet à Radu. Barroso est une ordure, qu’on dirait à la solde des puissances d’argent : saviez vous que la Commission laisse les armateurs choisir celui qui doit réguler le trafic maritime. Barroso est accusé de complicité avec un armateur grec dont il a soutenu les positions. Il veut etre à la tete de l’ONU et donc vend aux Américains tout ce qu’il peut pour avoir leur soutien

        • Ballantrae dit :

          Que Barroso est une raclure capable de tout surtout du pire n’est pas une surprise mais j’ignorais ce dernier exploit.
          L’Europe telle qu’elle se construit a de+ en + des relents d’uchronie orwellienne, sorte de crypto fascisme (la fameuse gouvernance!!!) larvé forcément d’une forme autre que les « modèles » du passé…cela n’empêchant pas les vieux archetypes de se refaire une santé grâce aux errances bien pensées du néolibéralisme: le parfait cercle vicieux!!!
          Je ne décolère pas au fur et à mesure que s’accumulent les nouvelles, les luttes sociales auxquelles je m’associe au jour le jour.

        • Martin-Brady dit :

          à Bertrand: j’ai compris!
          Concrètement, voilà:
          « Elle (ministre du commerce) craignait en effet que les Etats-Unis, en demandant leur gel, cherchent à rendre caducs les quotas de diffusion sur les chaînes de télévision, les subventions ou les réglementations discriminatoires selon la nationalité des société ou des capitaux.
          Paris redoutait également que les Etats-Unis veuillent obtenir des règles spécifiques pour les «nouveaux services audiovisuels» (vidéo à la demande, télévision de rattrapage). »
          Source: http://www.liberation.fr/monde/2013/06/15/exception-culturelle-les-europeens-parviennent-a-un-compromis_911081
          Et la vod, téléchargement légal, qui va devenir une mine à fric très bientôt… (et adieu les DVD-BR si j’ai bien compris, à terme).

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