Henry King et Konchalovsky

3 juillet 2019 par - DVD

CINÉMA MUET

On parle trop rarement ici du cinéma muet même si récemment plusieurs contributeurs ont évoqué la figure de Lon Chaney. Notons quand même que quand on tape Lon Chaney sur le site de la Fnac, on obtient en premier LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS. Et un peu plus loin FORT INVINCIBLE… C’est dire le soin avec lequel est tenu le site. Chaney, inoubliable dans  dans VICTORY de Maurice Tourneur (une belle édition de ce film chez Lobster en compagnie du DERNIER DES MOHICANS qu’il faut revoir – l’affrontement final sur un éperon rocheux reste inégalé dans sa splendeur visuelle), dans le FANTÔME DE L’OPÉRA, NOTRE DAME DE PARIS et surtout dans l’extraordinaire L’INCONNU de Tod Browning.

L’HOMME QUI RIT de Paul Leni (Combo Blu-ray/DVD chez Elephant Film) : Paul Leni respecte le foisonnement baroque du livre, son aspect onirique (les décors sont une réussite absolue), retranscrit visuellement les affrontement antinomiques (« l’homme qui rit est une cariatide du monde qui pleure »), retrouve le côté initiatique du récit même s’il fait l’impasse sur les digressions, souvent géniales qui composaient une durée romanesque faite d’accélération, de ralentissements et même d’une certaine stagnation et d’une multitude de chemins où il paraît possible de se perdre comme on se perd dans une rêverie sans fond » (Jean Gaudon). Le moment où le jeune Gwymplaine, errant dans une forêt de pendus, en pleine tempête, rencontre Dea, est un triomphe expressionniste. Léni et son scénariste refusent la fin hugolienne (le suicide de Gwymplaine découvrant sa fiancée morte) qui aurait paru trop volontariste au profit d’un happy end.

HENRY KING
J’ai découvert le sublime STELLA DALLAS de Henry King qui constitue le bonus de la version du King Vidor (DVD MGM Zone 1), un bonus intitulé featurette. Or, on a le droit à l’intégralité du film, première adaptation du best-seller d’Olive Higgins Pouty et sans doute la meilleure des trois. Stella, une jeune femme honteusement exploitée par son père (des plans fulgurants le montrent incapable de se lever pour se verser du café), épouse, pour s’en sortir, un homme d’affaires, Stephen Dallas. Le mariage est un échec et après le départ de son mari pour New York, elle doit élever seule sa fille, Laurel. STELLA DALLAS contient un certain nombre de thèmes, de motifs chers à King qu’il conjuguera tout au long de sa carrière : l’amour maternel jusque dans ses égarements, ses excès (King dit s’être souvent inspirée de sa mère, personnage central dans sa vie, dès TOL’ABLE DAVID), le sacrifice qui permet de mesurer l’amour dans un couple – mère/fille, homme/femme (la plus parfaite illustration en étant The Gift of the Magi dans O. HENRY’S FULL HOUSE) -, la dictature de l’étroitesse d’esprit et des préjugés, représentée ici admirablement par la directrice de l’école, Mrs Philiburn qui regarde avec méfiance cette épouse sans mari. Géniale, il n’y a pas d’autres termes, interprétation de Belle Bennet qui surclasse même celle de Stanwyck, traduit dans un même mouvement la bonne volonté, l’amour du personnage, sa myopie intellectuelle, sa vulgarité. Elle nous bouleverse et nous embarrasse. Très beau scénario de Frances Marion.

Je me suis immédiatement rué sur TOL’ABLE DAVID (DVD Zone 1 Flicker Alley). King, roi de l’ “Americana” bien avant que le terme soit inventé, donne un bel exemple du genre avec ce film au titre étrange (c’est la mère du jeune David qui déclare qu’il est “tol’able”, peut-être une contraction de “tolérable”; le titre français, DAVID L’ENDURANT est totalement absurde). Le film écrit par Edmund Goulding et King, d’après une nouvelle dont l’action se passe en Virginie, était la première production de la compagnie “Inspiration Pictures” cofondée par King et l’acteur Richard Barthelmess avec le producteur Charles Duell. King insista pour tourner le film en Virginie, dont il était originaire; après avoir envoyé son assistant en repérages avec ses instructions, il arriva sur place et trouva, dit-il, tous ses extérieurs en une journée et “dans un rayon de dix kilomètres.” (Entretien avec Kevin Brownlow). Encore aujourd’hui un spectateur, même s’il n’a jamais mis les pieds en Virginie, ne peut manquer d’être frappé par l’authenticité de ces extérieurs, et par l’importance dans l’action que leur apporte la mise en scène. King déclara qu’il improvisa beaucoup durant le tournage dans des entretiens avec David Shepard qui restaura ce film magnifique (ainsi que des dizaines d’autres. Je te salue David).

THE WINNING OF BARABARA WORTH toujours de King est visuellement tout aussi impressionnant et certaines séquences, tout le début, une tempête de sable, un exode devant une rivière en crue, sont inoubliables. Mais la trame dramatique, pourtant de Frances Marion, est plus traditionnelle et les personnages disparaissent derrière la Nature, comme noyés dans les paysages, ce qui est très rare chez King.

DÉCOUVERTES 
Outre LE COFFRET des films muets de RAYMOND BERNARD avec plusieurs titres mémorables chez Gaumont, je voudrais faire partager une grandiose découverte, celle du COMTE DE MONTE CRISTO, scénario et mise en scène d’Henri Fescourt (Diaphana Video à l’origine), peut-être la meilleure adaptation du génial roman d’Alexandre Dumas et Auguste Maquet que l’on devrait relire tous les cinq ou six ans. Dans cette version, on est ébloui par la beauté des plans d’extérieurs, fort nombreux, transporté par l’invention et la rigueur de la mise en scène avec de nombreux et magnifiques travellings, une utilisation quasi expressionniste de certains décors (l’auberge de Caderousse) sans parler de l’utilisations de flash-backs rapides et percutants surtout durant la deuxième époque (l’évocation du massacre de Jenina). Fescourt garde certains épisodes souvent coupés dans les autres versions : l’engagement de Fernando de Mondego auprès des Grecs qui luttent pour leur indépendance (une cause chère à Dumas et Hugo), puis sa trahison quand il vend une ville aux Turcs. Jean Angelo, en Monte Cristo, a de faux airs de Guitry jeune, Jean Toulut campe un Villefort gravé dans le marbre tout comme le Caderousse d’Henri Debain qui fut aussi assistant réalisateur. Le film est d’ailleurs très bien joué à quelques mini-excès près dans la deuxième partie avec déjà une création mémorable de Germaine Kerjean, de Robert Merin étonnant Benedetto, avec une gestuelle si moderne. Resnais avait été fasciné par la beauté visuelle du film et on le comprend. Ce film n’est hélas plus disponible sur le site de Diaphana contrairement à INTOLÉRANCE de Griffith et je le déplore. On le trouve à un prix prohibitif sur Amazon France. La FNAC ne le recense même pas.

Sur le site de DIAPHANA, j’ai également découvert plusieurs titres qui méritent d’être signalés, rappelés, vantés : à commencer par le très puissant WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynn Ramsay, l’émouvant THE DEEP BLUE SEA de Terence Davies (n’est ce pas ballantrae ?), le superbe POETRY de Lee Shong Dang, RAPT de Lucas Belvaux qui m’avait beaucoup plu, NEBRASKA, une œuvre si personnelle et à contre courant d’Alexander Payne, somptueux noir et blanc, morceau d’Americana vu avec les yeux d’aujourd’hui et le décontracté et fort agréable MARIAGE À MENDOZA d’Edouard Deluc.

    

LIVRES

J’ai redécouvert Andreï Konchalovsky en décorant ses conversations avec Michel Ciment : ANDREÏ KONCHALOVSKY  – NI DISSIDENT, NI PARTISAN, NI COURTISAN. Trois termes soigneusement choisis qui expliquent pourquoi ci cinéaste reste si peu étudié malgré plusieurs films admirables. On se souvient de l’éblouissement procuré par LE PREMIER MAÎTRE (se reporter à la magnifique critique de Michel Cournot), du choc que procurait MARIA’S LOVERS et de nombreuses séquences de SIBÉRIADE. Konchalovsky raconte brillamment comment il passa de l’URSS à l’Amérique, évoque les obstacles, les censures qu’il dut affronter dans les deux pays. Malheureusement, l’un de ses derniers films américains qui fut massacré par le producteur, TANGO ET CASH, est l’un des seuls qui soit facilement disponible en DVD, les autres étant pour la plupart indisponibles en France. On ne trouve MARIA’S LOVER que dans un import italien dont trois ou quatre clients ont dit qu’il s’arrêtait en cours de route. SIBÉRIADE est proposé à des prix prohibitifs. LE CERCLE DES INTIMES n’est vraiment trouvable qu’en zone 1 et je l’ai commandé. Reste heureusement LES NUITS BLANCHES DU FACTEUR que je n’ai jamais vu mais dont on me dit grand bien et CASSE-NOISETTE.

J’ai adoré GÉRARD, Cinq année dans les pattes de Depardieu, une très savoureuse et roborative BD de Mathieu Sapin qui, au passage, croque admirablement l’originalité, la folie, les contradictions, le gigantesque appétit, la boulimie de tout (à commencer par la nourriture – on ne dévore pas dans ce livre, on engloutit, aussi bien de l’Art que des cotes de porc -) qui fait de Depardieu un personnage unique, épique, exaspérant et sublime, un pétomane métaphysique, un poète dadaïste, un funambule (il peut être parfois si léger) du dérisoire et, accessoirement et quand il le veut, un acteur sublime. Il faut l’avoir vu dans VALLEY OF LOVE ou dans les dernières scènes des CONFINS DU MONDE.

J‘ai dégusté avec délice la série de croquis incisifs signés par Jean Cau dans CROQUIS DE MÉMOIRE où Mitterrand (très bien saisi) croise Queneau, Welles, Ezra Pound, Giscard d’Estaing (désopilant et juste), Pompidou, Mademoiselle Chanel. Beau portrait de Sartre et poignante évocation de Carson McCullers. Il nous montre aussi un Lacan première époque qui, affolé, vient consulter Sartre parce qu’il a surpris sa fille de 8 ans qui marchait dans ses chaussures. Il y voit un acte de haine contre le père et Sartre explique qu’il ne pouvait pas lui dire qu’elle s’amusait normalement, il aurait refusé d’entendre, alors il lui a conseillé de l’écrire : « Le meilleur moyen de se débarrasser des gêneurs ; dites leur d’écrire, vous gagnez trois mois de tranquillité. »

  

Je voudrais aussi saluer VIVA CINECITTÀ! de Philippe d’Hugues (Editions De Fallois), une série de textes critiques qui réévaluent Soldati, De Sica, Pasolini, Antonioni, Cottafavi, Comencini, Rosi Olmi, Fellini, Visconti et, plus rares, Blasetti. Sur ce dernier cinéastes, Philippe D’Hugues est trop sévère sur le très savoureux DOMMAGE QUE TU SOIS UNE CANAILLE que j’ai défendu ici même et qu’il n’a pas dû revoir tout comme IL BOOM, grande réussite très noire de De Sica. Peccadille car le livre donne envie de revoir nombre de films à commencer par I VINTI d’Antonioni dont j’avais oublié que les dialogues étaient de Roger Nimier.

Pour les amateurs de théâtre, QUATRE ANNÉES SANS RELÂCHE (De Fallois) de Pierre Barillet (oui le Barillet de Barillet et Gredy) est un livre délectable qui évoque avec naturel et passion l’adolescence de l’auteur durant cette période noire. Il poursuit ses études. Sa passion, c’est le théâtre et il rend compte de tous les spectacles qu’il voit, ce qui l’amène à prendre certains risques. Il essaie de se glisser en coulisse, de rencontrer les auteurs, les artistes qu’il admire, Cocteau, Charles Trenet, (qui l’entraine dans des soirées interminables avec Piaf, Johnny Hess) Bérard, Guitry. Il analyse les créations d’Anouilh, note la découverte d’un jeune auteur, Louis Ducreux avec la Part du Feu. Il recopie les critiques dont celles d’Alain Laubreaux qui a ses têtes de turc comme Edouard Bourdet, Cocteau, Marais qu’il assassine sauvagement (Barillet ne partage pas les opinions politiques de son journal). Bref, c’est une partie de la vie intellectuelle qu’il nous fait revivre sans hypocrisie, sans cacher les petitesses de plusieurs de ses idoles mais aussi leur courage.

    

Emmanuel Burdeau vient d’écrire GRAVITÉ sur Billy Wilder et le début analyse deux scènes iconiques, Joe Gillis flottant dans la piscine (SUNSET BOULEVARD) et Marilyn sur la bouche de métro de 7 ANS DE RÉFLEXION (qui ne figure pas dans mes Wilder favoris). A partir de là, Burdeau analyse le poids, l’importance de l’air, de l’eau dans les films du cinéaste, démarrage accrocheur et intriguant qui permet de cerner certaines obsessions qui traversent l’œuvre du cinéaste. Burdeau remarque que « deux caractères dominent, l’ingénu et l’arriviste, Jack Lemmon d’un côté, Walter Matthau ou William Holden de l’autre ; trois professions l’emportent également : le journalisme, les assurances et le barreau ».

Il faut absolument acheter et lire le numéro 21 de TEMPS NOIR qui contient une série d’analyses précieuses sur le roman policier sous l’Occupation (je conseille spécialement le chapitre « les auteurs dans la tourmente »), plus la première étude, à ma connaissance, sur Louis Chavance où j’ai découvert son compagnonnage avec Prévert, Brunius, le Groupe Octobre, certains surréalistes, ses activités critiques, ses débuts de scénariste avec LA NUIT FANTASTIQUE (co-écrit avec, entre autres, Henri Jeanson qui a été interdit d’écriture par les Allemands et travaille en douce). Suivront LE BARON FANTÔME et surtout le CORBEAU. Puis l’inépuisable UN REVENANT, un de mes films de chevet (René Château), trois Cayatte dont j’ai déjà parlé LE DERNIER SOU, LE CHANTEUR INCONNU, LE DESSOUS DES CARTES (les deux derniers chez René Château).

LIVRES EN ANGLAIS
Patrick McGilligan vient de signer avec FUNNY MAN, une remarquable biographie de Mel Brooks, nous faisant découvrir un personnage ambigu, tourmenté, un bourreau de travail qui a besoin de multiples collaborateurs. Ses premiers films naquirent dans la souffrance et les pressions financières (sujet moteur des PRODUCTEURS) et c’est à la suite de multiples péripéties et désistements que Gene Wilder hérite du rôle principal de YOUNG FRANKENSTEIN (pour moi le chef d’œuvre de Brooks avec l’hilarant BLAZING SADDLES), ce qui se révèle une bénédiction pour le film. Dans la vie privée, Brooks a des côtés noirs (la manière dont il parvient à gruger sa première femme vous fait dresser les cheveux sur la tête) mais il est capable aussi de s’enthousiasmer pour ELEPHANT MAN et de produire le film de David Lynch.

Tout aussi remarquable ce premier ouvrage important consacré à Clarence Brown, CLARENCE BROWN, HOLLYWOOD FORGOTTEN MASTER (Kentucky Press) par Gwenda Young de l’université de Cork. C’est un livre très documenté qui regroupe de nombreux témoignages sur la personnalité de Brown, cinéaste en apparence éclectique. Il est vrai que sous contrat pendant des décennies à la MGM (il n’en sortit que quand il fut prêté à la Fox et Zanuck pour THE RAINS CAME), il dut filmer des produits maisons opulents et creux (l’anodin l’AVENTURE COMMENCE À BOMBAY, qui débuta sans un scénario terminé, THE GEORGOUS HUSSY) des œuvres lessivées par la Censure avant le tournage (le sinistre IDIOT’S DELIGHT qu’il détestait) mais réussit à imposer des films exigeants : L’INTRUS une des meilleures adaptation de Faulkner, THE YEARLING / Jody et le Faon (zone 1) magnifique chronique familiale, souvent âpre et violente. En dehors d’être le réalisateur préféré de Garbo (on ne peut oublier LA CHAIR ET LE DIABLE) qu’il sut apprivoiser en lui parlant en dehors du plateau, il avait une prédilection pour les histoires truffées de détails autobiographiques se déroulants dans des bourgades de la province américaine, ces morceaux d’Americana chers aussi à Henry King, pour les personnages sacrificiels, consacrant plusieurs films à des héroïnes âgées ou vieillissantes, sujets clivant comme on dirait maintenant (SMOULDERING FIRES, GOOSE WOMAN, EMMA, ce dernier disponible en zone 1 sans sous titre). Il savait diriger les actrices et aussi les enfants ou les adolescents qui peuplent son œuvre. Il découvrit des stars (Gable, Myrna Loy). Ce conservateur signa des films audacieux à l’époque du Pré-Code :

  • l’excellent ÂMES LIBRES qui contient des allusions sexuelles incroyables, à voir dans la collection FORBIDDEN HOLLYWOOD ;
  • le très remarquable FASCINATION où l’alchimie entre Gable et Crawford crée des étincelles (il en résultat une histoire d’amour torride que Louis B Mayer s’ingénia à briser) et où les séquences d’ouvertures sont inoubliables), ce réactionnaire réalisa un des films les plus dignes sur la question raciale, INTRUDER IN THE DUST (L’INTRUS, hélas disponible uniquement en zone 1) avec une interprétation inoubliable de Juano Hernande

Signalons aussi de Charles Barr (l’un des meilleurs historiens anglais, on n’a pas oublié son livre sur Ealing) et Bruce Babington THE CALL OF THE HEART – John M. Stahl and the Hollywood melodrama. Bonne occasion de rappeler ce cinéaste sous-estimé qui a su bâtir un univers personnel et cohérent aussi bien dans BACK STREET (1932) qui fut éditée dans une collection Universal, dans tous ces mélodrames refaits par Sirk du SECRET MAGNIFIQUE à MIRAGE DE LA VIE et ces remakes, maintenant adulés, ont contribué à effacer les premières versions de Stahl qu’on trouve parfois dans les bonus des Sirk et dans de trop rares éditions françaises comme IMAGES DE LA VIE. Pourtant le très étonnant et remarquable PÉCHÉ MORTEL (Fox Europa Pathé), un des premiers films noirs en couleur a été amplement commenté mais il faudrait revoir des chefs d’œuvres comme ONLY YESTERDAY, toujours absent des catalogues sans oublier HOLY MATRIMONY (comédie caustique) et THE FOXES OF HARROW qu’on trouve dans des DVD espagnols ou italiens (LA SUPERBA CREOLE). Barr signale aussi qu’une des raisons de la semi obscurité qui entoure Stahl tient au fait qu’il n’a réalisé aucun film muet iconique contrairement à ses contemporains Lubitsch, Sternberg.

Commentaires (410)

 

  1. Henri Patta dit :

    Au sujet du dernier film de Tarantino , le dimanche 26 aout , au masque et la plume xavier leherpeur avait ètè comme a son habitude imbuvable et d ‘une mauvaise foi extraordinaire.

    Le film est très mauvais.
    Tarantino est un mèdiocre rèalisateur.
    C ‘est un plagiaire.
    Il est pro-arme
    Il est pro trump
    Il est d ‘extreme droite.

    Le delire de ce pseudo critique a amenè les auditeurs a ècrire en masse et jèròme Garcin a consacrè 5 bonnes minutes a lire certains passages de ces lettres ou qui protestait , qui se moquait de sa logghorèe vomitive.

    Sa rèponse ?
    Les gens sont aveugles où ils ne veulent pas voir.
    Once upon a time est un mauvais film , Tarantino un mauvais rèalisateur et bien sur qu ‘il est d ‘extrème droite, toutes ses prises de positions le prouvent.
    Le succès du film ?
    Pas ètonnant dans un pays ou tant de gens votent Le pen.

    Ce monsieur est un commissaire politique pas un critique .
    De plus quand on a pour idole absolue mylene farmer « la plus grande artiste française » (sic), il est difficile de se targuer d ‘ètre un parangon du bon goùt.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Henri Patta sauf qu’il avait remis un prix à Cannes au film de Michael Moore contre Bush, qu’il soutient plein de mouvements anti racistes et qu’il a voté contre Trump

    • MB dit :

      il perd la tête, Le Herpeur? Il est parfois pertinent.

      • Denis Fargeat dit :

        Hébé, une fois de plus la mauvaise foi déplace les montagnes…
        Mais j’ai tendance à penser que le format de l’émission encourage ce genre d’excès… j’en parle sans connaissance de cause, cela fait un petit moment que je la fuis, tant on se croyait dans une classe de cancres faisant assaut d’histrionisme. Même Danielle Heyman, et, pire, Michel Ciment étaient poussés à des excès de langage, à des formules regrettables, à des bons mots qui ne l’étaient guère. On est bien d’accord, ce ne sont pas les auteurs des propos que je dénonce, mais bien le dispositif, qui convenait bien aux duels Charensol-Bory, moins à notre époque abîmée par la culture du clash…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Denis Fargeat
          Vous avez raison et je privilégie maintenant les quelques trop rares émissions où l’on peut maintenir une conversation civilisée par exemple quoiqu’en disent ses détracteurs obsessionnels chez Alain Finkelkraut où on laisse parler les gens, chez Jean Noel Jeanneney ou Emmanuel Laurentin. Dans Cultures Monde et bien sur dans le podcast du Nouvel Esprit public de Philippe Meyer (la dernière émission est sur le patrimoine).

  2. Dumonteil dit :

    INTRUDER IN THE DUST (L’INTRUS, hélas disponible uniquement en zone 1) avec une interprétation inoubliable de Juano Hernandez

    Une grande réussite de Clarence Brown ;j’ai rarement vu tant de dignité dans une interprétation que dans celle de Hernandez ,condamné injustement ;Elizabeth Patterson est aussi géniale dans le rôle de cette vieille dame respectable qui ouvre un cercueil pour exhumer un cadavre ,aidée par deux gamins (CB ,nous l’avons déjà dit, a toujours eu une direction d’acteurs ad hoc );c’est cette vieille dame qui (et c’est la scène dont tout le monde ayant vu le film se souvient) tient tête avec une aiguille et un fil à une populace déchainée, évitant un lynchage .
    Et l’innocent accusé et la vieille fille idéaliste ,leur force ,ils la tirent de leur foi (CB ,ce ne sont pas des bondieuseries)

    Presque pas de musique (un exploit pour l’époque)et pas de procès interminable qui permet au brillant avocat de faire son numero ,mais un superbe dialogue entre le défenseur et son petit neveu qui conclut cette oeuvre admirable.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Dumonteil
      Très belle analyse. Ajoutons que le film est tourné en décors naturels et incorpore beaucoup d’habitants d’Oxford Mississippi où j’ai tourné MISSISSIPPI BLUES. On parle du film dans les bonus du DVD ou l’on voit l’épisode 4 non montré dans la version salle

      • MB dit :

         » ou l’on voit l’épisode 4 non montré dans la version salle »
        pardon de MISSIPPI BS ou de INTRUDER?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          De Mississippi Blues sorti par Tamasa

        • MB dit :

          « De Mississippi Blues sorti par Tamasa »
          à Bertrand: il me le faut absolument! aussi pour revoir ce choeur dirigé par cette fille superbe chanter « Amazing Grace »! merci

  3. MB dit :

    à propos de docs je conseille (en lien avec le HOLLYWOOD de QT) celui sur Charles Manson qu’on peut voir sur le site d’Arte. Loin d’une exploitation morbide, le film de 104′ relie comme je ne l’avais jamais entendu faire la personne de Manson à son ambition musicale, et donc au monde du show-business, ces rapports sont finement étudiés. L’homme voulait devenir une vedette du rock et les premiers meurtres devaient être une vengeance sur l’imprésario qui lui avait fait faux bond! (l’imprésario, fils de Doris Day, avait déménagé et les nouveaux occupants de la maison étaient Polanski et son épouse)! La déconsidération pour le mouvement hippie que les meurtres auraient provoqué est peut-être exagérée, il me semble que le mouvement a perduré, et était-ce vraiment un mouvement idéologique?
    J’ai découvert le lien très fort entre Manson et Dennis Wilson, le batteur des Beach Boys (que l’on retrouve dans le rôle du mécanicien de MACADAM A DEUX VOIES quatre ans plus tard).
    https://www.arte.tv/fr/videos/089993-000-A/charles-manson-le-demon-d-hollywood/
    ne pas se fier au texte de présentation qui parle de l’expression mode « serial killer » à propos de CM: l’homme a tué en tout et pour tout deux personnes, ordonnant les meurtres de Tate et ses amis sans se rendre jamais sur place. Les Beatles n’étaient pas ses idoles mais il s’est fixé obsessionnellement sur deux chansons (Piggies et Helter Skelter) de l’album blanc (que Dumonteil connaît par coeur) en les réinterprétant et en y trouvant le sens qu’il voulait. Les mots de Pigs et Helter Skelter se retrouvent écrits au sang sur mur et frigidaire de la résidence de Tate et Polanski! La deuxième chanson est supposée prédire une guerre raciale aux USA! Lisez les paroles originales c’est absurde.
    voyez le doc ça m’entraînerait trop loin et sans intérêt de restituer tt ce que j’y ai appris, pr exemple pour quelle raison une guerre raciale prochaine est-elle prédite par CM.
    Rouxel: Polanski était absent en 69 et certes n’a réalisé aucun film cette année là mais il en préparait un qu’il devait réaliser puis a abandonné: A DAY AT THE BEACH, mais d’autres sources indiquent qu’il s’agit du JOUR DU DAUPHIN, peut-être les deux? Donc, pas de petite erreur de scénario dans HOLLYWOOD, Polanski était bien absent en des USA en 69.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Il y a aussi le film de Tom Gries HELTER SKELTER qui est surtout consacré à l’enquête ou plutôt aux errements de l’enquêtes (pistes non suivies, renseignement oubliés, arme retrouvée par un gamin et que la police laisse dans un placard. Mais ces neutres étaient incroyablement sauvages et l’un étaient perpétré contre une femme enceinte

      • MB dit :

        à Bertrand: Manson était un salaud, deux meurtres ou plus peu importe et il y aurait beaucoup à dire ou étudier sur les trois jeunes femmes qui ont étés ses obéissantes tueuses et a priori, c’est assez confus, les responsables des abominables meurtres de Tate et ses amis présents à ce moment-là. Je ne connaissais pas le film TV de Gries, il est tiré du livre du « prosecutor » (avocat général?), Bugliosi que je vais essayer de lire comme de voir le film, 2ème tvfilm en 2004 mais moins fixé sur l’enquête que le Gries paraît-il .

    • Ulick Norman Owen dit :

      La deuxième chanson est supposée prédire une guerre raciale aux USA!

      c’est aussi et surtout « blackbird » (« you were only waiting for this moment to arise » )et « revolution 9″(on entend « rise » dans ce morceau de musique concrète)qu’il interpréta avec son esprit malade (la première saluait l’American Civil Rights movement)

      outre l’album blanc, CM était « inspiré  » par le « Book of Revelations » (l’Apocalypse de Saint-Jean ,qui clot la Bible)

      « le jour du dauphin » a souvent été évoqué comme successeur de « Rosemary’s baby »

      • MB dit :

        à Ulick
        « La chanson Helter Skelter y parle d’une attraction de fête foraine qui consiste en un toboggan en hélice conique. Manson utilise les mots « helter skelter » dans le sens de « désordonné » et « confusion » : Manson donne ce nom à sa vision d’une guerre apocalyptique entre les Noirs et les Blancs, qui doit commencer en 1969, et dont lui et sa communauté devraient être finalement les bénéficiaires, puisqu’après leur victoire, les Noirs, incapables de contrôler le monde, se tourneront vers lui pour suivre ses conseils.  »
        (https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Manson#Helter_Skelter_et_l%E2%80%99Album_blanc)
        ne me dites pas que Wikipedia est parole d’évangile je m’en doute! le rôle de Helter Skelter comme évocation d’une révolte noire est aussi évoqué ailleurs mais avec un esprit malade, comment commenter clairement?
        Certains ajoutent que CM par cette « prédiction » voulait aussi impliquer les Black Panthers dans les meurtres et se couvrir! Un esprit malade mais calculateur et qui avait peur de la justice, donc avec plus de conscience sociétale qu’on pourrait l’estimer un peu rapidement.

  4. ballantrae dit :

    J’ai revu We need to talk about kevin et confirme la force d’un film glaçant aux atours coupants.Je crois me rappeler que certains critiques ont pu lui reprocher la « perfection » de ses choix esthétiques alors que l' »adéquation entre trame et forme sont justement parfaitement agencés.

    • MB dit :

      KEVIN
      à Ballantrae: moi je viens juste de le découvrir et je suis encore sous le choc (je dors la nuit quand même), je reproche juste à Ramsay une anti-linéarité forcenée de l’intrigue qui fait qu’à certains moments on pige pas (du moins, moi) par exemple je n’ai pas pigé comment l’héroïne avait perdu un poste important dans l’édition de guides de voyage (ni même qu’elle travaillait à succès dans ce créneau) pour avoir à remonter la pente comme secrétaire, la période de traumatisme après l’attentat évidemment mais… certaines ellipses sont de trop, et la ballade constante entre présent et passé (qui suppose un montage admirable) est peut-être trop poussée. Dans le dvd les interviews sont passionnants par des acteurs complètement dans le film, que ce soit Swinton, O’Reilly ou Ezra Miller, rien à voir avec les Américains qui racontent l’histoire et décrivent leur personnage ce qui me fait zapper illico.
      Le gamin qui joue Kevin à 7 ans est extraordinaire!

      • Ballantrae dit :

        La structure est complexe, c’est vrai mais je la trouve brillante .
        Et je crois que j’apprécie ce type de choix narratifs par goût d’où ma passion dans les 90′ pour le cinéma d’Atom Egoyan qui ressuscitait ce type de jeux narratifs visibles avant chez Resnais par exemple.
        Le gamin est brillantissime!
        En parlant de récit et de narration, je me permets d’attirer l’attention sur un dtv qui eut mérité de sortir en salles: Traîné sur le bitume de S Craigh Zahler son troisième film après le brutal Bone tomahawk et le film de prison Cell 99. Un cinéaste qui sait écrire et renoue ici avec le cinéma des 70′ notamment celui de Lumet. Sens de la durée, construction des personnages, scènes violentes d’une brusquerie ( sans complaisance mais rudes…le contraire d’une violence fun) oubliée depuis longtemps.

        • MB dit :

          S Craig Zahler? J’avais aimé BONE TOMAHAWK que qqn ici jugeait complaisant ce qui m’avait laissé rêveur.
          KEVIN: vous pouvez m’expliquer comment la petite soeur a perdu un oeil? ça un rapport avec le débouche-évier? Je réclame des cartons explicatifs à insérer au cours du film, c’est ce qu’on faisait au temps du muet avec les intertitres.

    • Yves Rouxel dit :

      A ballantrae.Dans la même lignée,il y a bien sur »Elephant »de Gus van zandt qui revient sur la tuerie de Colombine.Oeuvre forte avec peu de dialogues mais une intensité lorsque le tueur décanille à tout va dans les salles de classes et les couloirs.Puis le film d’éric poppe qui est sorti en dvd car l’exploitation en salles à été plus que médiocre. »Uttoya »revient sur la tragédie ou 70 jeunes du parti démocrate suédois étaient réunis pour un congrés estival.La aussi sobriété dans les dialogues,on voit juste le point de vue du tueur.Film glaçant du début à la fin.

  5. Henri Patta dit :

    J ‘avais des choses a dire au sujet de plusieurs films, mais près de 2 semaines que le blog ne rèpond plus…..

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Henri Patta
      Pour cause de vacances

    • Yves Rouxel dit :

      A Henri Patta.Moi aussi mon cher Henri j’avais préparer une série de commentaires de films revus en salles ou en dvd.Je conseille à tous le dernier Nicloux »Thalasso »avec le gros gégé et le lymphatique Houellebeck qui est une pure merveille complètement déjanté dans le ton puis le nouveau Desplechin qui brosse un portrait juste d’une région rongée par la misère,c’est « Roubaix la lumière »avec un Roschdy Zem éblouissant.Enfin je rajouterais « Il était une fois à Hollywood »de Tarantino que j’ai beaucoup aimer pour la reconstitution de l’époque avec un Brad Pitt qui se l’a joue à la cool et qui sauve le film grace à son charisme.Il est dommage que la fin ne correspond nullement à la réalité des faits avec l’assassinat de Sharon Tate par Manson et sa bande de hippies fous furieux.

      • Bertrand Tavernier dit :

        Yves, vous êtes génial. C’est toute l’originalité du Tarentino que de réécrire l’Histoire et de venger Sharon Tate en exterminant ces salopards. Et « sauver » le film, vous allez un peu vite : De Caprio est formidable notamment dans les merveilleuses séquences avec la petite fille et la mise en boite de Bruce Lee est irrésistible

        • Ballantrae dit :

          Le Tarantino est tres agréable, amusant et doté de beaux atours question ambiance. Di Caprio y est formidable, Brad Pitt très attachant.
          Et comme le dit Bertrand à Yves qui n’a pas dû suivre le choix de QT le choix de la conclusion est étonnant entre grotesque et tendresse.
          Mais question rythme et écriture il faut avouer que c’est très relâché et s’apparente à une collection de moments…ce qui est le péché mignon du cinéaste. Mais on reste face à un moment de cinéma réjouissant contrairement à Boulevard de la mort et sa bisserie portée en bandoulière ou aux pitreries de Inglorious basterds.
          Pas un chef d’oeuvre mais un bel hommage au cinéma tendre et convivial.

        • Alexandre Angel dit :

          Je fais partie de ceux qui placent le Tarantino très haut sans forcément user du terme « chef d’oeuvre » (j’ai toujours un peu de mal, dans un film, quand je me dis « tiens, voilà celui qui fait Polanski, et là, c’est celui qui fait Steve McQueen »).
          Bon, je ne mentionne pas le cas de Margot Robbie, puisqu’il est évident qu’on a pas cherché à ce qu’elle ressemble à Sharon Tate.
          Mais c’est un film qui captive d’un bout à l’autre de par l’extrême qualité de sa réalisation, de sa mise en scène, de son scénario. La beauté de son évocation rêveuse. Son intelligence et son brio. Cette façon unique de tout électriser, de réinsuffler un tonus inédit à des clichés plus qu’éprouvés (le héros qui vit avec son chien dans sa caravane, les méchants qui déboulent d’un côté de l’écran où disparaît un personnage qui venait en sens inverse, etc…).
          Tarantino est un ré enchanteur.

        • Yves Rouxel dit :

          A Bertrand.En effet beaucoup d’entre nous s’attendait à une fin classique mais là Tarantino nous entraine sur un final à la Friedkin.Quand à la scène avec la petite fille(clin d’œil à Shirley Temple peut ètre)qui connait ses dialogues par cœur ,elle est plein d’émotions.Puis aussi l’apparition rapide de Steve mac queen près de la piscine ou le personnage de Di caprio se met à réver d’avoir tourner dans « La grande évasion »de Sturges.Enfin les musiques choisit sont excellentes avec des groupes et des morceaux que l’on entend nulle part.En revanche il y a une petite erreur dans le scénario ou il est dit que Roman Polanski était en Angleterre au moment des faits pour un reperage,alors qu’en 69 il n’a pas sorti de film????

        • Ballantrae dit :

          Non ce n’est pas une erreur: Polanski etait bel et bien parti en Europe pour préparer un film d’où son absence.
          Lisez la très belle autobiographie de Polanski où tout est raconté avec précision et émotion.
          Margot Robbie que j’oubliais est merveilleuse de sensualité et d’innocence dans le film alors qu’elle parle peu.
          J’ai lu pas mal de bêtises sur le male gaze du film ou son »revisionnisme »: les mots ont un sens, là ils sont utilisés de manière hasardeuse.

        • Rodriguez Patrick dit :

          Yves Rouxel et si la petite fille était Q.T. ??!!??

        • Denis Fargeat dit :

          Dans Inglorious basterds déjà, Tarentino changeait l’Histoire, corrigeait la trajectoire de sa grande Hache – pour reprendre la célèbre et infiniment touchante expression de Perec, qui savait bien de quoi il parlait…
          J’ai hâte de voir ce « Once upon a time » dont le titre dit assez l’intention du conteur. Je me souviens, à la vision d' »Inglorious… » m’être trouvé comme jamais à la croisée des chemins : comme si le conteur me disait avec un franc sourire: tu as le droit de marcher, ou pas, à ce que je raconte… mais si tu restes avec moi je te promets qu’on va s’amuser.
          Ce qui est touchant chez Tarantino je trouve, c’est cette franchise dans les enjeux du récit … et aussi ce renouvellement du happy end : au cinéma, du moins, les choses sont réparées. Il faut réparer l’Histoire, et ça n’empêche jamais bien sûr d’être lucide. Il y a là, pour le moins, un grand respect du spectateur.

        • Yves Rouxel dit :

          A Denis.Puisque on évoque Tarantino,revoyez « Reservoir dogs »dont les dialogues sont savoureux du début à la fin.Quand ils s’engueulent entre deux chansons de Madonna »True blue »et »Like a virgin »c’est à mourir de rire.Puis quand le chef de la bande qui monte le braquage donne une couleur à chaque protagoniste.Steve Buscemi demande pourquoi »Monsieur Pink »alors Lawrence Tierney lui répond parce que « Mister pink ça fait pédale un point c’est tout.Rien que pour ça je me revois ce film deux fois par an.Du pur bonheur sans prise de tète!!!

        • Julia-Nicole dit :

          A Bertrand:
          Franchement, je ne vois pas en quoi réécrire l’histoire de façon totalement scandaleuse venge la malheureuse Sharon Tate en quoi que ce soit. J’estime – à tort, d’après l’accueil fait au film – que l’on n’a pas le droit de raconter n’importe quoi à partir de faits existants.
          Par ailleurs, je trouve le film extraordinairement paresseux et totalement vide. Certes, il y a ça et là quelques belles scènes, et le duo Pitt-Di Caprio fonctionne très bien. Mais cela ne suffit pas, loin de là. Je précise que c’est le premier film de Tarantino que je rejette, ayant une grande admiration pour KILL BILL, JACKIE BROWN, ou DJANGO UNCHAINED, son chef-d’oeuvre. LES HUIT SALOPARDS avait marqué un net fléchissement, mais restait malgré tout distrayant. Ici, c’est quasiment le néant.

        • Damien D. dit :

          A Julia-Nicole : vous êtes passé à côté car moi qui aime Tarantino je trouve que c’est un de ses meilleurs films. Preuve qu’il n’est pas un réalisateur qui veut toujours en mettre plein la vue. Là il est touchant, s’attarde, semble vouloir capter des petits moments qui rende son film captivant comme une chronique douce amère de l’Hollywood de l’année 69. En sortant du film, j’avais rajeuni de 10 ans et je suis d’accord avec Bertrand, voir ces enfoirés de tueurs de Sharon Tate se prendre une derouillée la venge intellectuellement : par le biais de cet art magnifique qu’est le cinéma, cette uchronie arrache presque les larmes aux yeux. Bravo à Tarantino : ce serait son dernier film qu’il aurait fini en beauté tant tout son cinéma semble y être réuni de manière subtile et presque apaisée sans y perdre de son humour et en y ajoutant l’émotion mélancolique…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Je suis entièrement d’accord. Il y a là une liberté de ton, un refus de se soumettre à la dictature de l’intrigue si rare dans le cinéma américain. Le film progresse dans une suite de parenthèse chaleureuse jusqu’au moment où Tarentino dans la magistrale séquence de la visite au ranch reprend le contrôle, renoue les fils et montre qu’il sait créer une tension dramatique comme personne. Le film fourmille de plans magistraux (la seule apparition, muette, de Manson), de moments décalés

        • MB dit :

          RESERVOIR DOGS à Y Rouxel: « Du pur bonheur sans prise de tète!!! »
          y compris quand M Madsen veut mettre le feu au flic attaché sur la chaise?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Oui et comme dirait Ségolène Royal, cela m’interloquude. La structure du film a de quoi surprendre, avec ses très longues discussions où de brusques éléments d’intrigue surgissent comme par hasard. C’est un vrai travail intellectuel, d’écrivain autant que de cinéaste et de nombreux critiques furent largués

        • Yves Rouxel dit :

          A MB.La scène la plus forte est celle quand Madsen qui est un psychopate tranche l’oreille du flic puis danse sur un morceau de Steelers wheels.Il vaut mieux voir le film dans sa version originale car il y a une explication sur l’enguelade entre « Like a Virgin »et « True blue ».En effet le contenu de ses textes de Louise Ciccone est tendancieux et assez coquin .

        • Pierre dit :

          je dois dire pour ma part de pas avoir compris ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD. Ce film m’a tout simplement échappé et laissé froid.

          On y retrouve les dispositifs habituels de Tarantino, déjà déclinés dans beaucoup de films précédents :

          – la survie du personnage principal dépend de ses talents d’acteurs ; c’était déjà le cas dans RESERVOIR DOGS, JACKIE BROWN, INGLORIOUS BASTERDS et DJANGO UNCHAINED ; l’originalité ici est qu’il ne s’agit pas ici d’un flic ou d’un chasseur de prime qui doit s’infiltrer dans un environnement, mais précisément d’un acteur dont la carrière est en jeu ; pour autant, le suspense réside encore une fois sur sa capacité à jouer,

          – une séquence de tension qui s’étire dans un espace fermé ; c’était déjà le cas dans RESERVOIR DOGS (tout le film), INGLORIOUS BASTERDS (la séquence dans la taverne) ou THE HATEFUL EIGHT ; ici, c’est la séquence dans le ranch, qui lorgne vers les films de Rob Zombie.

          Une fois passé le jeu des ressemblances, et les autres nombreuses auto-référence, je n’ai pas compris les enjeux du film, ni son propos, ni la vision que Tarantino voulait donner du conflit générationnel qui se noue à cette époque précise.

          La fin, en particulier, est un vrai sujet. Je crois avoir compris l’intention, telle qu’elle a déjà été relevée ici, à savoir faire jouer au cinéma un rôle « réparateur » et « vengeur ». Mais ce qui fonctionnait très bien dans INGLORIOUS BASTERDS pour un évènement historique, collectif, ne me semble pas pouvoir être répété de la même manière pour un évènement qui est avant tout un épouvantable drame personnel.

          Je suis conscient que l’assassinat dont il est question est souvent présenté comme un symbole, un point de rupture. Mais cela demeure une interprétation des évènements, qui leur donne une portée collective qu’ils n’ont pas forcément.

          A titre tout à fait personnel, la démarche m’a choqué. Le film fonctionne, ne peut fonctionner, que parce que le spectateur sait ce qui s’est réellement passé. Créer un suspense sur ce sujet, pour finalement ensuite modifier les évènements, m’a mis profondément mal à l’aise. Je ne doute pas des bonnes intentions de l’auteur, que j’apprécie par ailleurs, mais là je pense que c’était une erreur.

          Par ailleurs, le film a d’autres aspects déplaisants, certes plus anecdotiques. Je n’ai pas apprécié la scène sur Bruce Lee. J’estime que Tarantino, qui il y a 15 ans a promu Uma Thurman déguisée en Bruce Lee dans tous les pays du monde, pourrait se montrer légèrement plus respectueux d’une star a qui il doit tant. Or, il le ridiculise, de surcroît de manière infantile. Se moquer des cris de Lee, on en est encore là ?

          Je n’ai pas non plus apprécié le discours « en creux » que le film comporte sur Polanski, au travers de la scène ou Brad Pitt refuse la proposition de la jeune hippie sans doute mineure. On ne me fera pas croire que Tarantino ne voulait pas évoquer Polanski dans cette scène. Je n’ai pas bien compris ce qu’il voulait dire là dessus.

          Je suis certain que ONCE UPON A TIME est un film intéressant. Je le reverrai, car j’ai envie de mieux le comprendre et je veux bien croire que je suis passé à coté. Cela étant, sa première vision m’a été déplaisante, vraiment. Je serai très curieux des avis des bloggeurs.

        • MB dit :

          à Bertrand: pour moi RESERVOIR est un brouillon, et la scène de torture du flic est une grossière erreur. Le film de toute façon, est fait de bric et de broc, fallait attendre PULP FICTION!

        • Ballantrae dit :

          Reservoir dogs m’était apparu comme un coup de maître malgré ses scories …et Pulp fiction, loin de m’emballer, m’avait semblé poseur et gratuitement déconstruit. De bonnes scènes parfois mais le tout me semblait étiré, ivre de ses propres trouvailles notamment dialogiques, adepte de la digression jusqu’ à l’écoeurement.
          Comme quoi! Et avec le temps, je l’aime bien justement pour certaines de ces scènes notamment avec le duo Travolta/ Thurman.
          Jackie Brown m’est apparu comme le vrai film de la confirmation d’un talent singulier.
          Depuis mon amour envers son cinéma joue au yoyo: j’aime bcp Kill Bill et trouve assez inepte Death proof, autant Django m’emballe autant les Inglorious basterds me desolent ( à 2 scènes près). 8 salopards n’est pas dénué de qualités mais bon sang comme c’est long! Et enfin celui-là avec son charme et son sous texte mélancolique emporte le morceau…mais je ne crie pas au chef d’oeuvre!

        • MB dit :

          à Y Rouxel: « La scène la plus forte est celle quand Madsen qui est un psychopate tranche l’oreille du flic puis danse sur un morceau de Steelers wheels. »
          c’est de cette scène dont je vous parlais! un pur bonheur…
          Je sais pas si c’est fort mais c’est complètement con.

        • Alexandre Angel dit :

          A Pierre
          Je suis ébahi par l’incroyable variété des avis émis par les forumeurs au sujet de ce film et de Tarantino en général (je ne parlerai pas de la presse pour l’instant). C’est juste dingue. Tout permute constamment, n’est jamais assigné à la même place. J’y vois un des effets Tarantino.
          Entre ceux qui ne jurent que par JACKIE BROWN, ceux qui ne sauvent que JACKIE BROWN, ceux qui sauvent le dernier de la « sinistre » période entamée par KILL BILL, ceux qui classent DJANGO UNCHAINED en queue de peloton quand d’autres, comme Julia-Nicole, en font leur chef d’oeuvre mais dézinguent ONCE UPON…
          Entre les contempteurs de l' »ignoble » DEATHPROOF et son atroce collection de « pétasses » et ceux qui trouvent « infâme », « dégueulasse », le traitement du massacre de Cielo Drive dans ONCE UPON…. Entre les tièdes de la première heure qui ne sont pas dupes de l’imposture et les admirateurs qui trouvent quand même un peu cons et prétentieux INGLOURIOUS BASTERDS et DJANGO UNCHAINED.
          Je puis garantir qu’une mère n’y retrouverait pas ses petits.
          Pour essayer de vous répondre sur l’essentiel de votre questionnement, je dirais qu’à mon sens, vous commettez l’erreur qui consiste à vouloir trouver coûte que coûte un sujet.
          Si Tarantino fait fi, comme le rappelle Bertrand, de la dictature de l’intrigue, ce n’est pas pour succomber à celle du sujet.
          Son cinéma n’a pas vocation au sujet. Ou plutôt, il n’y a qu’un seul sujet qui traverse l’oeuvre entière : c’est le cinéma lui-même…et ses sortilèges.
          Les films de Tarantino sont composites, un peu monstrueux (et c’est tant mieux)et remplis à ras bord de tout et de riens que charrie la crue d’un scénario qui, lui, sait parfaitement où il va. Ce que je trouve beau chez Tarantino est que ses films sont à la fois enchanteurs et sans concession (au sens où tout peu arriver), totalement libres et donc réellement surprenants. Et surtout, de plus en plus (et ONCE UPON…, dans cette mesure, franchit encore une étape), il s’agit d’un cinéma d’intuitions.
          Prenons l’exemple d’INGLOURIOUS BASTERDS. Dans ce film, tout est toc : le postulat, les personnages (ce noir projectionniste)et les décors de carton pâte. On le lui a reproché. Qu’elle absurdité, puisque ce « toc » est voulu, recherché, cultivé. Il renvoie à celui de plusieurs films de propagande anti-nazi des années 40. Et le village de Nadine (sic) dans lequel se trouve la taverne-climax est-il moins crédible que celui du VIVRE LIBRE de…Jean Renoir avec son énorme et grotesque statue sur la place?
          Et pourtant, lorsque les « basterds » scalpent des nazis et les massacrent à coup de battes de base-ball, j’ai été stupéfait par le décor où cela se passe. Moi qui suit du Territoire de Belfort, j’affirme que des endroits comme ça, on en trouve chez moi mais aussi en Haute-Saône, dans le Jura, dans les Vosges. Même l’endroit où se trouve la ferme de Lapadite ressemble au sommet du Ballon d’Alsace.
          Qu’une telle vérité de lieux (que Tarantino ne peut pas connaître,enfin, il y a peu de chances) émerge d’un film aussi « toc »,comme dirait Tintin, c’est de la sorcellerie.
          C’est cela que j’appelle une intuition.
          Essayez de revoir ONCE UPON…sous cet angle et vous pourriez bien vous régaler.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Splendide défense mais et c’est un autre effet dingue propre à Tarantino, on peut trouver des trous dans la démonstration. D’accord sur le toc de certains éléments d’INGLORIOUS qui sont en effet moins tocs que le film si décevant de Renoir (le modeste PARIS AFTER DARK de Leonide Moguy est plus intelligent, plus engagé et meilleur) mais dans INGLORIOUS je dois dire que le film me passionne souvent et que j’accepte ses partis pris mais je ne trouve pas les Bastards intéressants. On pourrait presque les éliminer du film. Les scènes où ils ne figurent pas sont toutes plus passionnantes, complexes et riches à commencer par l’interrogatoire de Denis Menochet.
          Mais gageons que le temps aplanira tout et que dans des années certaines réserves surprendront ceux qui les ont faire. Elles sont souvent l’une des raisons d’être du film

        • MB dit :

          « Si Tarantino fait fi, comme le rappelle Bertrand, de la dictature de l’intrigue, ce n’est pas… »
          eh attendez… ça n’était que par rapport à HOLLYWOOD ce que disait Bertrand? (je l’ai pas vu)
          ou alors si c’est plus général, disons que QT fait des grands trous dans l’intrigue pour des scènes de conversation qui ne sont pas là pour faire avancer celle-ci, alors oui c’est général à tous ses films, mais l’intrigue est très importante dans ses films.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          C’était surtout pour le dernier film. Ailleurs l’intrigue compte même s’il la brise, la fait éclater de diverses façons notamment dans les dialogues digressions présents dès A TRUE ROMANCE

        • Alexandre Angel dit :

          Merci Bertrand et…oui, les « basterds » sont peu intéressants, surtout quand ils essaient de parler italien, ha, ha!

        • MB dit :

          à Bertrand: d’accord, et ce qui m’incite à revoir TRUE ROMANCE.

        • Yves Rouxel dit :

          A MB.Pour revenir à la scène avec Michael Madsen,elle n’est pas conne.Elle est dans la continuité et la profondeur du personnage qui est dingue tout simplement.En revanche pour clore le chapitre Tarantino sur « Reservoir dogs »le personnage qu’incarne Steve Buscemi doit perdre plus de 7 litres de sang.Quand on voit l’immense flaque sur le sol,c’est grotesque au point de vue réalisme mais c’est ce qui fait le charme de ce polar rouge-sang.Je vais aller revoir « Il était une fois à Hollywood »dans sa version originale en comparant les differences de traduction et de dialogues.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Vous êtes un cas étonnant mon cher Yves : voir un film super californien où l’accent, la diction des personnages fait partie de la dramaturgie dans une version où toutes les voix sont changées me stupéfie

        • MB dit :

          à Y Rouxel
          « En effet le contenu de ses textes de Louise Ciccone est tendancieux et assez coquin . »
          ah oui Louise Ciccone, moins connue sous le nom de Madonna!

          J’ai compris que Madsen est fou mais ça ne justifie pas la complaisance de la scène. Bah, je dois être un peu fragile…

      • Pierre dit :

        A Alexandre Angel

        Vous avez défendu Tarantino avec splendeur, mais je précise que je ne l’avais pas attaqué. J’ai donné mon sentiment sur son dernier film après avoir essayé d’en esquisser un début d’analyse. Je n’avais pas évoqué ses autres films, que j’apprécie pour la plupart, INGLORIOUS BASTERDS en particulier. Je n’ai pas non plus dis que la fin de ONCE UPON A TIME était infamante, mais qu’elle me mettait mal à l’aise et me choquait, ce qui n’est pas pareil.

        Donc, sur de nombreux points, je ne me sens pas en contradiction avec votre point de vue.

        Maintenant, ai-je commis la faiblesse d’attendre de Tarantino qu’il donne un point de vue sur un sujet ? Oui, sans doute. D’abord je n’envisage pas le sujet d’une œuvre comme une dictature. Ce n’est tout de même pas une faiblesse pour un auteur que de vouloir parler de quelque chose. Et je suis en capacité d’apprécier un film qui se débarrasse de la narration classique ou de la « dictature du sujet » – naturellement dans les contraignantes limites qui sont les miennes.

        Je suis le premier à dire qu’une seconde vision me fera peut-être voir le film différemment. Je l’espère car j’avais vraiment envie de l’aimer.

        • Alexandre Angel dit :

          A Pierre,
          Pas de problème, je vous avais bien compris!
          C’est moi qui ai répondu sur la base d’un ressenti général et pas tellement sur le dernier opus.

        • Gilles Cohen dit :

          Faire fi de la dictature de l’intrigue ? Mais de quelle époque parlez-vous monsieur ? On en fait fi au moins depuis Robert Altman non ? Est-ce là un signe de subversion ou d’indépendance filmique, dramatique, stylistique… d’esprit ? Est-ce la garantie de s’émanciper du spectateur pour lesquels certains feront toujours profession de tourner des films ? Cette dernière taquinerie ne m’avait pas fait quitter une salle de cinéma avant le mot fin depuis LA SENTINELLE de cet équivalent franco-faquin, bien que dans un autre style.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Gilles Cohen
          Il ne s’agit pas de s’émanciper du spectateur mais de la pression des studios et des producteurs qui se sont souvent battus contre les tentatives de moderniser le récit ou d’innover. Par rapport au principe de linéarité, d’identification, de résolution. Luttte que menèrent Altman, Scorsese et avant eux La Cava, Wellman et autres. Même quelqu’un comme Hawks devait lutter pour imposer son style de narration et il n’était pas populaire auprès de Hal Wallis, de jack Warner. Par la suite, en effet, ce combats peuvent diner lieu à des poses, des attitudes théoriques et/ou prétentieuses. Mais moi LA SENTINELLE m’avait beaucoup plu et plus récemment j’ai trouvé ROUBAIX absolument remarquable, montrant une compassion digne de Bernanos

        • Ballantrae dit :

          Je pensais justement au grand Bernanos ( qu’il faut lire absolument notons la sortie chez Bouquins de ses essais ) en sortant du film mais aussi à Dostoïevski.
          Je me suis même dit que Desplechin devrait adapter le sublime diptyque L’imposture/ La joie.
          A mon sens c’est l’un de ses plus beaux films.
          Desplechin se renouvelle de manière remarquable et je pense que la scénariste Lea Mysius y est pour beaucoup. Elle a un sacré talent!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Avez vous vu le documentaire dont il s’est inspiré ?

        • Ballantrae dit :

          Non. J’en ai entendu parler.Comment peut-on le voir?

        • Alexandre Angel dit :

          A Gilles,
          à votre avis, de quelle époque parle-t-on? Mais de la nôtre, pardi, films et séries…

        • MB dit :

          ROUBAIX
          https://www.imdb.com/title/tt1344340/
          un doc tv de Mosco Boucault, je l’ai loupé, guetter une rediffusion ou un dvd… (était-ce sur Arte? son dernier doc, CORLEONE vient d’y être diffusé)

  6. Mathieu dit :

    J’ai vu les deux versions de STELLA DALLAS grâce au DVD Warner Region 1. J’ai d’abord regardé la version de King Vidor avant celle muette de Henry King. Je dois dire tout d’abord que je suis peu sensible au genre du mélodrame, surtout dans sa version hollywoodienne du « woman picture » florissant dans les années trente à cinquante. Le STELLA DALLAS de Vidor est un bon film, bien écrit, bien dirigé et bien joué, mais j’avoue que si au début je suis entré facilement dans l’histoire et la peinture des personnages et du contexte social, j’ai perdu en partie mon intérêt au fur et à mesure du développement des situations mélodramatiques proprement dites, alors que ce devrait être le contraire, le côté conventionnel et artificiel de ce genre d’histoire devenant pour moi de plus en plus évident.
    Puis j’ai regardé le film de Henry King et le phénomène inverse s’est produit. Difficulté tout d’abord d’entrer dans une histoire que je connaissais déjà, dans un copie très médiocre et dépourvue de musique, mais très vite j’ai été pris par un récit et des personnages montrés de façon beaucoup moins conventionnelle, plus crue, plus dépouillée, et aussi laissant plus de place à la liberté et à la méditation du spectateur (une vertu du cinéma muet sans doute). Stella Dallas est intellectuellement et culturellement bornée, indécrottablement vulgaire ou plutôt incapable de s’adapter à un milieu plus éduqué, plus raffiné, et en même temps aimante et dévouée à sa fille jusqu’aux plus grands sacrifices. Dans le Vidor, Stanwyck est tout cela mais comme alternativement, lorsqu’elle est émouvante, elle n’est plus vulgaire et sa vulgarité parait comme forcée, surimposée. Elle met aussi beaucoup de temps à être enlaidie par l’âge et l’embonpoint et là aussi on n’y croit pas beaucoup. Il faut qu’elle garde une partie de son glamour pour rester dans les conventions du woman picture, basé sur l’identification du public féminin. Dans le film de King, Belle Bennett n’est jamais « glamorous », son interprétation est sans concession et terriblement engagée, et de plus en plus émouvante au fur et à mesure que se déroule le récit. La Stella de Belle Bennett ne vise pas l’identification du public. Vidor et Stanwyck eux n’assument pas jusqu’au bout la vulgarité et la misère intellectuelle de Stella, alors que c’est aussi cette vulgarité, cette misère qui rend celle-ci si pathétique. Ce n’est pas de leur faute mais c’est l’époque qui a changé. STELLA DALLAS tourné en 1925 par Vidor aurait été différent du film de Henry King, mais aussi de son film de 1937. A un moment Stella reçoit la visite inopinée et inespérée de son mari. Dans la version Vidor-Stanwyck, celle-ci se précipite pour s’habiller, choisit sa robe la plus sobre, se dépêche d’en découdre les fanfreluches et apparait bientôt devant son mari très élégante, très Barbara Stanwyck. Après cela on se dit qu’elle le fait un peu exprès d’être si mal attifée. La fin du film de Vidor, Stanwyck en gros plan regardant par la fenêtre le mariage de sa fille, ne m’a pas ému, je voyais trop les trucs, les ficelles. La même scène dans le Henry King, le plan de Belle Bennett, de dos sous la pluie, les bras levés pour s’accrocher à la grille, je l’ai trouvé bouleversant.
    Même chose pour les autres personnages. L’Ed Munn d’Alan Hale est infantile et grossier mais finalement très innocent. Dans la version muette, Jean Hersholt est tout cela mais aussi avec quelque chose de plus impulsif et inquiétant et sa déchéance en devient plus crédible. Miss Philiburn, l’institutrice de Laurel, la fille de Stella, est présentée dans le film de King comme une puritaine frustrée, pleine de ressentiment et de préjugés. Dans le Vidor, elle n’est pas dépeinte négativement, alors qu’elle a le même rôle dans l’exclusion sociale de Stella Dallas. (Son action, exclure Laurel de son école, est montrée comme dure et injuste, mais pas sa personnalité).

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Mathieu
      Formidable analyse que j’aimerais reprendre dans 100 ANS. Je la trouve hyper fine et juste

    • Alexandre Angel dit :

      A Mathieu,
      Je ne suis toujours pas équipé pour voir les zones 1 (MB va m’engueuler)et il m’en cuit car votre excellentissime mise en perspective me donne envie de tester cela séance tenante.
      Mais lorsque je voudrais y revenir, je saurais retrouver votre texte puisqu’il est à la suite de la chronique dédiée.
      Merci et bravo!

  7. Denis Fargeat dit :

    A tous
    J’ai trouvé un coffret de trois films de Jacques Baratier, peu évoqué ici, à part un petit échange Yves Rouxel/Marc Salomon. Yves évoquait « Goha », qui fit réellement connaître Omar Sharif, déjà vu dans trois films de Chahine, ainsi que Claudia Cardinale. Le film pâtit d’un rythme un peu lent mais est vraiment remarquable sous plusieurs aspects ; l’emboîtement des récits, très orientale, est faite d’astucieuse et fluide manière. La musique de Maurice Ohana coud une trame légère entre musique traditionnelle et son univers de compositeur. Les images de Jean Bourgoin, les cadrages d’Andréas Winding sont vraiment superbes, ce sont des hymnes à la lumière et à la nuit tunisiennes.Je profite pour rebondir sur la question déjà abordée ici, du suréclairage des films français de l’époque ( le film a été tourné en 1959). Ici ce n’est pas le cas, à quelques plans près. La nuit est superbe. Le procédé Agfacolor , employé ici, apportait peut-être un peu plus de confort que d’autres procédés ; le film en tous cas est une fête pour l’oeil – Jacques Baratier envisageait une carrière de peintre lorsqu’il a croisé, au Sahara algérien, l’équipe de tournage de « L’escadron blanc », et ce fut un tournant pour lui.
    On croise aussi Daniel Emilfork en luthier aveugle, et c’est un superbe rôle ; la liste des noms qu’on croise dans la filmographie de Baratier est impressionnante, je ne ferai pas de name dropping ici mais les collaborations ne sont pas de furtives apparitions. En tous cas je me promets d’approfondir cette oeuvre, peut-être un peu marginale mais qui est celle d’un personnage attachant – beau texte ici : https://www.cinematheque.fr/cycle/jacques-baratier-190.html.

  8. MB dit :

    En regardant le film doc qui accompagne LA VALLEE DE LA PEUR sur le Sidonis, je découvre qqs images de Gloria Swanson et Raoul Walsh ensemble mais je ne sais pas s’il s’agit d’un plan du film SADIE THOMPSON signé RW ou d’un plan de tournage entre deux prises. Swanson a l’air tellement craquante dans un mélange de familiarité un peu populo ou bon enfant (j’ai cru voir Joan Crawford) avec Walsh (qui joue un petit rôle dans son film) qu’il faut que je vérifie sur pièces. On trouve plusieurs éditions mais quelle choisir?

  9. Yves Rouxel dit :

    Voilà une œuvre incontournable à découvrir d’urgence.Il s’agit de »La vache »tiré d’un recueil paru dans les années 60.Dariush Mehrjuie quitte son pays pour s’établir aux états-unis ou il fera des études en philosophie.A son retour il décide de passer à la réalisation en faisant partie « d’un cinéma different »en Iran.Oeuvre dépuillée tournée en noir et blanc dans un petit village ou les propres habitants jouent leurs propres roles en dehors de cinq acteurs venus du théatre Iranien.L’histoire est une fable,un conte initiatique ou l’on découvre Hassan qui est marié et sans enfant.Sa seule préocupation reste sa vache qu’il bichonne comme la prunelle de ses yeux.On constatera qu’il parle beaucoup plus à son animal qu’a son épouse qu’il évite le long de la journée.Un jour Hassan part à la ville pour régler des affaires.A son retour l’ensemble de la population lui cache la verité sur sa vache qui à disparut du village,enlevée peut etre par les balouris,habitants et ennemis du village voisin.L’homme va sombrer dans la folie et va se prendre pour sa vache en machonnant du foin dans la grange et en se tapant la tète contre une murette.Les premiers plans de ce film atypique nous montre des hommes ,des femmes et des enfants chassant l’idiot du village qui est devenu une attraction.Hassan intervient et refuse qu’il soit battu à coups de baton.On sent chez Mehrjuie l’influence du néo-réalisme italien,de l’expressionnisme allemand et même Bunuel à travers la farce qui deviendra machabre à la lisière du fantastique et de la folie.Lors de sa représentation à Chiraz le film fut applaudit par l’élite et fut projetter lors du festival à Venise en 71 en version originale non titrée.C’est le cinéaste lui même qui traduira en direct les dialogues du film.Le Sha d’Iran demanda une censure pour »La vache »qui ne représentait pas du tout la réalité du peuple iranien avec le coté arriéré des paysans de ce village pauvre et austère.Pourtant grace à l’ayatollah Khomeiny,la censure fut levé et le film fut diffusé à la télévision d’état ainsi que dans les salles de cinéma.Khomeiny affirma que ce film l’avait touché pour son histoire simple mais aussi complexe.En effet on peut se demander pourquoi le personnage d’Hassan donne toute son affection et son amour à cet animal qui donne du lait pour le village tout en délaissant son épouse.Enfin cela est une toute autre histoire.Je vous conseille du même réalisateur « Leila »sortie dans la collection cinémasterclass.

  10. Gilles dit :

    De Philippe D’Hugues, lire ou relire L’ENVAHISSEUR AMERICAIN (Hollywood contre Billancourt) écrit à une époque où les parts de marché du cinéma français étaient descendues au seuil historique de 27%. Synthétique mais précis, fort bien documenté, le livre couvre 90 ans d’histoire de coups de boutoirs portés par le cinéma américain contre le cinéma français. Avec les premières offensives des années 30 où les majors s’installent à Paris tout en attirant des acteurs et réalisateurs européens pour tourner dans leurs langues respectives ( le doublage n’existant pas encore) des copies de leurs succès américains. A ce titre on a droit à des titres qui pourraient relever de la cryptocinéphilie (une version de La piste des géants avec un certain Gaston Glass, destiné au public français.)
    A travers cette guerre d’usure menée contre les cinématographies nationales, Philippe D’Hugues nous décrit un cinéma-capital sans conscience, sans intelligence, aussi vide de principes à la grande époque d’Hollywood qu’il ne l’est aujourd’hui, à la différence que les films d’hier n’ont été qu’accidentellement (de par l’ambition de ses artisans et leur capacité de résistance au système ) d’un meilleur goût que ceux d’aujourd’hui.

    Le livre met en perspective l’offensive commerciale américaine et les contre-feux hexagonaux (fonds de soutien de 48, co-production Franco-italiennes, levé de bouclier face aux accords Blum-Byrnes puis ses avatars du GAT) et constate que ses anticorps se sont transformés à la longue en maladie auto-immune. Ces funestes années 90 qui ne juraient que par les films de la génération FEMIS, subventions et critiques acquises par principe, avec les conséquences qu’on observe 20 ans après la rédaction de ce livre. J’avais à l’époque écrit à Philippe D’Hugues pour faire suite à cette dernière observation, lui indiquant que le cinéma français portait également tous les symptômes de la culture de l’entre-soi, laquelle l’a progressivement vidé de sa vitalité. Si le cinéma se targue de préserver son exception, il ne peut pas en dire autant de sa diversité. Je prenais l’exemple de Tarantino qui, s’il avait été français ne serait jamais sorti de son vidéoclub.
    J’appuyais aussi sur le déni de réalité, qu’il relève à plusieurs reprises de la part des gens du métier, lui citant précisément Toscan du Plantier et ses discours d’un autre monde. Philippe D’Hugues me répondait : «  Mon livre ne fait pas plaisir à tout le monde, en effet. Vous avez tout à fait raison, pour le cinéma français, et Hollywood n’explique pas tout. Je l’ai d’ailleurs indiqué au passage, à un ou deux endroits, sans vouloir exprès le développer, car ce n’était pas à moi d’apporter de l’eau au moulin adverse. Mais ce que vous décrivez des pratiques du cinéma français et qui m’est bien connu par mes années de CNC, est rigoureusement exact et devra un jour être traité à fond. Quand à Toscan du Plantier, il est payé pour tenir son discours lénifiant… » Et nous n’étions pas encore à l’époque consanguine qui est la notre. Une suite s’impose à cet ouvrage de référence, pas seulement pour mesurer l’ampleur des dégâts, mais être aussi un peu utopique sur la réorganisation radicale, non pas de son financement, mais sur la destination de ses aides.

  11. Yves Rouxel dit :

    Je me suis décider à acheter le coffret d’Yves Boisset pour »Folle à tuer »qui n’est vraiment pas terrible du tout.Cela avait été écrit sur ce blog.Puis j’ai revu »Canicule »qui n’est pas si médiocre que ça malgré les incohérences du film.On voit dans cette France campagnarde des grosses voitures américaines qui débarquent dont on ne sait d’où.L’aspect interessant c’est la composition de cette famille de tarés avec à sa tète le mari de Miou miou,Victor Lanoux est un homme macho,pervers et obsédé sexuel,son frère campé par Carmet est dans son élément avec ses bouteilles de vin.On apprend dans le bonus les échanges entre Lee Marvin qui était porter sur la bouteille et Carmet qui était un fin connaisseur des vignes et du sang de la terre.Les plans dans les champs de blé sont d’une grande beauté visuelle avec le jeune David Tennent qui tire une petite cariolle dont flotte un petit drapeau noir(ça c’est du Audiard tout cracher).Le making off est aussi interessant car on apprend énormément sur la façon de tourner de la part d’Yves Boisset.Aucun temps mort avec un travail minitieux en amont sur toutes les cascades,poursuites en voitures ou explosions dans la grange.Très bonne bande musicale signée par Francis Lai,de plus la copie est de bonne qualité.

    • Dumonteil dit :

      effectivement Jean CARMET est né à Bourgueil,petite ville au vin renommé, en Touraine ,où on peut voir sa maison.

      Moi le Boisset que je préfère est le frondeur ,l’activiste ,celui de « un condé » « RAS  » « Dupont-Lajoie » « la femme flic »….
      Et mon préféré « le pantalon » pour une fois est un téléfilm ; »l’affaire Seznek » n’est pas mal non plus ..

  12. SERVANT Jean-Pierre dit :

    Je viens de découvrir enfin THE SOUTHERNER (L’homme du Sud) de Jean Renoir (USA, 1945). J’ai été vraiment captivé, ému, par cette histoire d’un couple de journaliers, Tom et Nora (Betty Field et Zachary Scott, remarquables), lassés de travailler dans les champs de coton pour un patron, décident de s’installer à leur compte sur le terrain que leur cède le patron en question, accompagnés de leurs deux enfants et de la grand-mère ronchonne (interprétation un peu forcée à mon goût de la pourtant merveilleuse Beulah Bondi, à mon sens plus crédible dans un rôle similaire pour le PLACE AUX JEUNES de Mac Carey).
    Ils vont vite aller de désillusions en désillusions, affrontant les caprices de la nature, les maladies des enfants, les rapports conflictuels avec un voisin (John Carroll Naish) peu enclin à aider son prochain.
    Pourtant, même si parfois j’ai pensé à Ford et à GRAPES OF WRATH, ici le ton reste résolument optimiste. A deux doigts de renoncer, le couple se soutient et repart de l’avant.
    Une réflexion sur le choix du travail de la terre par rapport au « confort » d’un emploi stable à la ville, introduit par Tim (Charles Kemper), l’ami du couple.
    Le film s’écoule au rythme des saisons et n’est pas dépourvu d’une ou deux séquences cocasses (un règlement de comptes musclé avec un tenancier de bar malhonnête, un mariage qui tourne – pour rire – en pugilat) qui « allègent » le propos.
    Je crois que ce film avait été évoqué sur ce blog, mais malgré ma lecture de cinq ou six chroniques (et des réponses), je n’ai pas trouvé.
    J’ai tellement aimé ce Renoir (le seul de sa période américaine qui m’était resté invisible) que je pense le revoir très bientôt.
    Pour information, il est sorti il y a quelques semaines chez Lobster dans un assez beau transfert, en VOST.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A SERVANT Jean-Pierre
      Vous avez tout à fait raison et je comptais en parler. Je ne l’ai jamais fait n’ayant pas pu le revoir dans une copie correcte. Celle de Lobster comble un vide et il faut se précipiter sur ce DVD même si Beulah Bondi, pourtant souvent merveilleuse, gâche un peu notre plaisir : Renoir la laisse cabotiner de manière outrancière

  13. Henri Patta dit :

    Au sujet de DOMMAGE QUE TU SOIS UNE CANAILLE de BLASSETI èvoquè dans cette chronique, je viens de le revoir avec un très grand plaisir , et je me demande ce que l ‘auteur du livre , VIVA CINECITTA peut reprocher au film.
    A noter , que Blasseti après le grand succès public de son film , realisera LE CHARME D ‘ETRE FEMME , toujours avec le duo mastroiani-loren .Et cette oeuvre bien moins connue est tout aussi dèlicieuse.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Henri Patta
      Il ne l’avait pas revu ce qui confirme qu’il faut toujours mettre à l’épreuve ses opinions. Dans la moitié des cas, vous les conservez, en les affinant mais dans une grande proportion vous les revoyez à la hausse (le plus souvent) ou à la baisse

  14. Denis Fargeat dit :

    A Bertrand Tavernier
    Ce soir, maintenant, diffusion sur France Culture d’une adaptation du « Hussard sur le toit »… (1954 je crois, avec G. Philippe , Jeanne Moreau). J’entends parler d’un projet qui est passé dans les mains de Luis Bunuel, et Alain Delon a été envisagé. Je crois avoir lu ici que vous aviez vous-même projeté de le réaliser, ou de le produire avec le même Alain Delon… qu’en est-il? Y a t-il un rapport avec ce qu’envisageait Bunuel ?
    (Je profite pour signaler que la même chaîne avait diffusé une adaptation du scenario de Bunuel et Carrière d’après le Moine de Lewis,; l’annonce disait que le scenario n’avait jamais été tourné, ce qui est faux puisque c’est Ado Kyrou qui s’y est collé, très fidèlement, et avec un résultat moins catastrophique que ce qui en a été dit.)

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Denis
      Aurenche avait écrit une version pour Bunuel où il avait fait de la grosse nonne un des principaux personnages. Quant à moi, c’est resté à l’état de quelques phrases en l’air, les droits n’étant plus libre. Il n’y a jamais eu le moindre début de production

      • Denis Fargeat dit :

        Merci beaucoup pour ces précieuses informations, je n’avais pas trouvé grand chose ( à part une petite vacherie : « Giono et René Clément seraient tombés d’accord pour ne pas confier le rôle à Gérard Philipe, que Giono n’aimait pas trop, et qui, selon lui, aurait sûrement attrapé le choléra, si on l’avait placé dans l’épidémie ».) … l’idée de centrer sur le personnage de la nonne est audacieuse et ressemble bien à Aurenche, je trouve…

  15. Dumonteil dit :

    BT:

    On retrouve les préoccupations sociales de Karlson dans ce splendide western dense, dépouillé, très bien mis en scène et joué (Van Heflin est sensationnel et Tab Hunter trouve son meilleur rôle – à noter qu’il chante une chanson écrite par Richard Quine -) qu’est LE SALAIRE DE LA VIOLENCE dont on a trop peu parlé dans ce blog

    (pardonnez-moi ce hors-sujet ;l’éditorial date de janvier 2018)
    J’ai revu le film hier soir et j’ai été époustouflé par la mécanique implacable du scénario ;beaucoup de choses m’avaient échappé à la première vision ,en particulier la qualité de l’interprétation de Tab Hunter ,acteur catalogué série B : au début du film ,il n’est qu’un mauvais garçon ,qui veut égaler un père au passé chargé (mais dont il est fier)et qui se sent au-dessus des autres : il n’adresse pas la parole à son frère dans la première séquence;en fait l’épisode de la jument montre qu’à ce moment de son évolution, le Cain de l’histoire aime encore son frère cadet à qui il veut en faire présent ,mais on peut aussi penser que c’est aussi pour éblouir son géniteur : la fin tragique de la chevauchée n’était pas préméditée ,même si être surpassé par une « moitié de race  » serait insupportable : l’épisode dans le magasin nous a montré comment le Fils Hackett traite ces sang-mêlés et leur squaw;car l’élément raciste court tout au long du film (que vaut une vie de métis ? une jument et 100 dollars?);ce n’est que progressivement ,voulant rivaliser avec un père-Dieu qui va perdre peu à peu son contrôle sur lui,méprisant son frère cadet ,Abel amoureux d’une métisse (« qui me donnera des neveux pouilleux »),qu’il va devenir lentement mais inexorablement un criminel qui semble branché sur electro-chocs (c’est tres net dans les dernières séquences où il veut faire de ses crimes des vecteurs d’une célébrité supérieure à celle du père;Hunter au regard « métallique » perçant est terrifiant).Le personnage du frère cadet est plus conventionnel (et James Darren est plus terne) mais c’est sa révolte contre un père tyrannique (« un de mes fils en prison,l’autre amouraché d’une métisse pleine de poux »)que le spectateur embrasse :elle met aussi en lumière l’importance de l’absence de la mère (« comme tu lui ressembles » dit le pasteur) et justifie le personnage féminin qui permet la reconstruction de la famille (Van Heflin les prend tous deux par la taille,geste qui eût été impensable quelques heures auparavant)

    encore dsl pour ce hors-sujet ,mais je voulais rendre hommage à Hunter ,disparu l’an passé.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Dumonteil
      Vous avez raison. Tab Hunter est exceptionnel dans ce film et fait mentir sa réputation de bellâtre médiocre. Dans ses mémoires (« cites avec Eddie Muller), il rend justice à Karlson qui le dirigea avec attention et à Van Heflin qu’il trouve extraordinaire. Il déclare que Heflin étudia avec Etienne Decroux,qui fut un prof célèbre de mime (on le voit dans VOYAGE SURPRISE). Le scénario de Frank Nugent montre ce qu’il pouvait faire en dehors de Ford. Malheureusement l’autre scénario de Nugent pour Karlson fut affadi, édulcoré par un autre scénariste mais je rappelle à tous ce western admirable

      • Dumonteil dit :

        Une autre chose qui m’avait frappé dans le très beau western de Phil Karlson est sa curieuse analogie avec « duel in the sun »

        Dans le film de Vidor (ou de Selznick,si on en croit Sadoul),la métisse ,qui évolue à la périphérie dans le western de 1958, est au centre de l’action ,mais elle reste une « femme que l’on n’épouse pas « -sauf si on est un cow-boy sans le sou qui ne demande même pas la réciprocité de sa flamme-,même si elle a la fulgurante beauté de Jennifer Jones ,l’héroïne romantique par excellence ;sa rebellion nourrie d’amour et de haine la précipite vers sa destruction ;elle ne reproche même pas à la femme de Joseph Cotten le côté licite ,reconnu et approuvé par la communauté de son amour et le gouffre qui la sépare d’elle .Pearl , la fille du pendu ,marquée par son hérédité ,entre sa passion charnelle pour Peck (univers tragique) et l’amour impossible pour Cotten marié (univers providentiel) ,il n’y a pas d’issue possible . Dans le film de Karlson ,on peut penser que le père au bout de son désespoir ,n’accepte la jeune femme de son fils parce que si il le quitte ,il n’a plus rien :mais on n’est pas sûr qu’elle et ses enfants seront acceptés ultérieurement par les autres .

        Le thème des deux frères et du père tyrannique (qui humilie Pearl Chavez ,cette « sang mêlé « ,voir la scène de pénitence)se retrouve dans « duel » ; de même que Hunter chez Karlson est peu à peu saisi par la folie meurtrière et destructrice ,Grégory Peck se transforme peu à peu en Caïn qui tire sur son frère .Une inspiration biblique (comme dans « broken lance » de Dmytryk qui pouvait évoquer Joseph et ses frères) souffle sur tout le film ,pas le miséricordieux Jesus des images pieuses,mais le redoutable Jéhovah qui tient les verges.

        La mère ,absente dans « gunman’s walk » mais évoquée par le pasteur qui la retrouve dans le « bon » fils ,est ici bien présente,sous les traits de la grande Lilian Gish ,celle qui comprend le mieux la métisse car elle a été aussi sacrifiée ;à noter que la mort de Gish est aussi un grand moment qui annonce presque le final .(final qui sera repris par Vidor dans  » Ruby Gentry ».)

  16. Ballantrae dit :

    toujours sur konchalovski: je confirme l’intérêt des nuits blanches du facteur très surprenant et tjs dans cette veine de la chronique aux tonalités très diverses qui malgré son choix de s’ancrer dans le réel russe ( bcp de non professionnels je crois + tournage ds ce village) reste fantaisiste.
    il faut le voir.

  17. Ballantrae dit :

    pour en revenir à des sujets du billet de Bertrand, le livre d’entretiens avec konchalovski de michel ciment me donne d’autant plus envie que j’ai toujours eu une vision assez confuse de son parcours.
    tout le contraire de son frère mikhalkov dont la trajectoire est plus linéaire avec des constances stylistiques et thématiques nettes.
    il est comme mû par des envies et nécessités imprévisibles d’est en ouest.
    j’aimerais revoir d’abord siberiade pour son ampleur romanesque mais aussi maria’s lovers si subtil et troublant avec une kinski au sommet de son talent et de sa beauté.
    le dyptique le bonheur d’assia/ ryaba ma poule brillait par sa liberté narrative et ses registres divers en phase avec 2 moments du roman national.
    si je garde peu de souvenirs de prod Cannon comme le bayou, je pense qu’il faut réhabiliter runaway train très efficace et fort, ne trahissant pas le côté shakespearien du synopsis de kurosawa avec son duo de taulards composé du mentor charismatique et du disciple naïf.
    un cinéaste complexe à qui on ne peut
    reprocher qqs errances ( le nullissime tango et cash) au vu des autres films.

    • Yves Rouxel dit :

      A Ballantrae.On ne peut pas comparer ces deux frères .L’un est rester dans des oeuvres fortes et ancré souvent dans l’ex urss tandis que son frère s’est fendu de films d’une grande médiocrité. »Runaway train »à souvent été defendu ici sur ce blog.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Yves Rouxel
        Je ne comprends pas votre raisonnement ni votre opposition. Vous sous entendez que Konchalovsky a signé des oeuvres médiocres tout en défendant RUNAWAY TRAIN

      • Ballantrae dit :

        Je n’ai pas dit que je n’aimais pas Mikhalkov mais que son parcours est plus facile à appréhender.

      • MB dit :

        à Pierre/ »Remplacez la foi catholique par la mer »
        ???
        le requin existe grâce à la mer son milieu de vie, mais le diable n’existe que selon la foi catholique qui n’est pas son milieu de vie (du moins pour les croyants).
        Les couples de thèmes/personnages que vous illustrez sont des ressorts dramatiques qui se retrouvent un peu partout, depuis Griffith à STAR WARS. Le remake lui, est la création d’une fiction qui se base sur une fiction déjà existante avec l’idée de créer des variations par rapport à celle-ci.
        Ces variations sont parfois triviales comme la modernisation pour plaire à un public jeune qui aime que les héros usent de smartphones au lieu d’avoir à entrer dans une cabine téléphonique par exemple, il y a aussi et c’est beaucoup plus intéressant, d’autres variations bien + excitantes pour l’esprit qui sont des aiguillages nouveaux qui dirigent par exemple d’une happy end vers une fin tragique, ou le contraire. Les remakes de modernisation sont souvent des catastrophes: voyez l’épouvantable 7 MERCENAIRES (et pourtant l’original…) ou 3H10 POUR YUMA ou ASSAUT. Entre JAWS et L EXORCISTE il n’y a pas de variations ou d’aiguillages qui mènent à des développements différents: le requin meurt, le diable disparaît au diable! c’est la même chose.
        Les deux premiers A STAR IS BORN sont des exemples parfaits de réussite dans des styles différents, parfois le thème de A STAR se retrouve en thème secondaire dans tel ou tel film, tant il est riche.
        Maintenant, on peut abandonner le mot « remake » et parler de matrice dramatique similaire en espérant ne pas trop faire rire les gens avec une expression aussi lourdingue. Du coup JAWS et L EXORCISTE ok, du coup c’est ce que vous vouliez dire et je vois pas pourquoi je m’escrime sur 50 lignes!
        Ce sont comme des ficelles de scénaristes (ce n’est pas péjoratif) qui appliquent des stimuli et leur réaction sans connaissance du tout d’une précédente version ou sans influence du tout de celle-ci sur celle-là. Et pourquoi pas. Notez que l’idée « Boy meets Girl » avec Girl qui repousse Boy pour finir par s’y attacher et boum mariage est représentée par 2.500.000 remakes de l’original (qui est? ça doit dater des années 10-20).

        La matrice la + intéressante est pour moi celle des 7 SALOPARDS ou des 12 MERCENAIRES, mais elle-même peut-être dérivée de AIRPORT ou de ZERO HOUR (qui a fourni Y A T IL UN PILOTE…, la parodie relevant du remake). Bon, je développerai une autre fois sous peine d’ennuyer si ce n’est déjà fait. Tout ça pour dire que vous avez raison en gros, pour JAWS et L EXORCISTE!

        • Henri Patta dit :

          a MB
           » Bon je developperai une autre fois « .
          Ah parceque ça n ‘ètait qu ‘une introduction ?

        • MB dit :

          humour, Henri Patta, humour. la prochaine fois je mettrai un smiley de 2ème degré que vous soyez pas perdu.

      • Henri Patta dit :

        a YVES.
        Je ne comprends pas votre espèce d ‘oxymore.
        A moins que vous reprochiez aux suiveurs du blog de dèfendre ce film ?
        RUNWAY TRAIN est pour moi un bon film d ‘action , qui dans ce genre souvent lourdingue , est plutòt dans le haut du panier.

      • Ballantrae dit :

        Aux deux extrêmes de sa filmographie, deux preuves cher Yves que ce n’est pas un faiseur:
        -Le premier maître s’impose d’emblée comme doté d’une ambition qui n’a pas à rougir comparativement aux débuts de klimov, guerman…ou mikhalkov la génération d’après Paradjanov et Tarkovski.
        -Paradis sorti à la sauvette il y a 2 ou 3 ans était une étude singulière et implacable sur l’interiorisation des ressorts d’une dictature.
        Vous devez voir en priorité l’ambitieux Siberiade, le frémissant Maria’s lovers et le très libre Bonheur d’Assia avant de vouer aux gémonies ce cinéaste aussi important et imprévisible que Skolimovski.

        • Ballantrae dit :

          Je pensais que le dernier Konchalovski existait en dvd compte tenu de sa sortie récente mais que nenni.
          Peu distribué, pas diffusé à la tv je crois il est donc condamné aux limbes…or c’est un très beau film fort heureusement signalé à mon attention par positif.
          Sur le muet, ravi de vos conseils. Je ne connais ni le Fescourt ni les Henry King mais L’homme qui rit est indispensable comme je pense l’avoir déjà dit. Je le commande pour en reparler avec précision.

        • Ballantrae dit :

          Le Fescourt semble vraiment difficile à trouver.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          . Il faut chercher dans les médiathèques ou écrire à Diaphana

      • Gilles dit :

        Ami Rouxel ami Rouxel lève ton verre ! Et surtout ne le renverse pas !

        • Yves Rouxel dit :

          A Gilles(et John).Là entre ma psychothérapie latente qui commence à m’énerver,la chaleur moite de la canicule et les verres de boisson anisé que m’ammène mon voisin tous les soirs à 18 heures 32,accompagné d’olives noires et vertes ramenés d’Algerie ,je ne comprends plus rien à rien .Sache mon petit Yves que tu dois combler le vide interieur qui t’habite et ne te laisse pas envahir par les mauvais sujets qui t’entourent.Bon je vais m’allonger un moment puis regarderais « Le furet »de Mocky .Il court,il court le furet!!!!

  18. Pierre dit :

    A Alexandre Angel

    Oui, j’affirme solennellement que JAWS est un remake de THE EXORCIST. Remplacez la foi catholique par la mer, et tout concorde, parfois au détail près.

    – il y a trois héros : un policier (Lee J. Cobb dans THE EXORCIST, Roy Scheider dans JAWS), un chasseur, qui a déjà rencontré le mal auparavant (Max Von Sydow/Robert Shaw), un scientifique (Richard Dreyfuss et son attirail à requin/Jason Miller, qui est psychiatre) ; dans les deux films, une amitié immédiate se noue entre le flic et le scientifique ; en revanche, le chasseur reste à part ; il meurt en premier dans les deux films,

    – l’antagoniste est une représentation du mal (le diable ; un requin qui tue de manière aveugle) qui s’en prend à l’enfance (la petite fille dans THE EXORCIST ; le petit garçon tué au début de JAWS),

    – l’histoire prend une résonnance particulière en raison d’une référence aux évènements de la seconde guerre mondiale (le nazisme dans THE EXORCIST, Hiroshima dans JAWS),

    – le dernier acte du film se déroule en vase clôt, dans une longue scène de combat contre le mal (la chambre de THE EXORCIST, le bateau « qu’il faudrait plus grand » de JAWS).

    De mon point de vue, tout cela ne peut pas être une suite de coïncidences. Certes, THE EXORCIST et JAWS sont tous deux adaptés de livres, je le sais très bien. Mais on ne m’enlèvera pas de l’esprit qu’il y a des similarités très frappantes. Ceci étant dit, c’est anecdotique et cela n’enlève rien dans mon esprit à la qualité du film de Spielberg.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Pierre
      Attention. Il y a des thèmes emblématiques qui traversent le cinema américain et qui inspirent de nombreuses oeuvres qui sont immergées dans cette culture, cette approche dramaturgie.Leslie Fiedler avait recensé les quelques thèmes fondateurs qui imprègnent toute la littérature américaine : LE DERNIER DES MOHICANS (rapport à la Nature, à l’Etranger) qui marque aussi bien DES SOURIS ET DES HOMMES que 2001, POCAHONTAS, RIP Van WINKLE. Cela dit Spielberg et friedkin partagent des gouts communs

    • Alexandre Angel dit :

      A Pierre,
      Oui, votre démonstration est brillante et je m’attendais à quelque chose comme ça (je m’étais amusé à redistribuer les rôles comme vous le faîtes) mais je ne parlerais pas de « remake » mais plutôt (et cela irait un peu dans le sens de ce que soulève Bertrand tout en étant autre) de canevas usités dans les années 70.
      Parce qu’il y aurait aussi LA TOUR INFERNALE :le mal , c’est le feu. Paul Newman serait l’équivalent du shérif Brody. Steve McQueen celui de Quint ou du père Merrin (bon d’accord, c’est moins triangulaire et McQueen ne meurt pas). Il y a une confrontation en vase clos (le salon panoramique) et une ruse pour annihiler le Mal (faire péter les réservoirs d’eau situés au dessus du salon).
      Tout cela va dans le sens d’un certain « entertainment »éprouvé.

    • Cecil Faux dit :

      Finement observé, Pierre !!

      Mais pour moi qui déteste ces deux films, ça me fait plutôt penser à des clichés ou à des banalités (désolé). A une même catastrophe, des personnages réagissent différemment selon leur fonction dans la société liée à leur métier (protéger, étudier, tuer) : pas très surprenant.

      (Ce que je n’aime pas, c’est que ces deux films sont du divertissement pur : ils ne font que nous détourner de l’homme, de la société et du monde sur lesquels ils n’ont rien à dire (ou presque). Ils imaginent des évènements catastrophiques surprenants (l’existence des démons, de requins monstrueux) mais qui ne sont la métaphore d’aucune situation humaine et dans mon souvenir (peut-être erroné) ne servent pas à parler de l’homme par ce moyen.)

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Cecil Faut
        Ce n’est pas tout à fait juste : la description d’une petite ville balnéaire ne manque pas de justesse et l’on sent que Spielberg s’inspire aussi dans sa peinture des responsables de certains personnages de Capra qui traduisent même si c’est de manière symbolique une réalité américaine

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand,
          Oui, non seulement la description d’Amity ne manque pas de justesse, ni d’ambiance mais les personnages principaux existent et sont bien caractérisés : ce shérif venu de New York inquiet et inhibé, ce jeune océanographe courageux et cool, ce loup de mer un peu fou et autoritaire qui a connu la guerre du Pacifique (et le terrible épisode de l’Indianapolis). La vérité du film est aussi celle de l’imaginaire et c’est l’un de ses mérites (en plus d’un sens du spectacle qu’on en finit plus de réévaluer à la hausse à l’heure des CGI).
          Il y a dans L’EXORCISTE (dont je ne suis pas fan) des sentiments très humains (la détresse de la mère, la culpabilité du prêtre vis-vis de sa vieille mère) qui nous parlent un peu de nous et distillent de l’émotion.
          Tout cela n’est pas que ficelle de fabrication, c’est aussi du romanesque.
          Un pur divertissement a le droit d’être intelligent.

      • MB dit :

        à Cecil Faux pour vous rejoindre un peu, le problème de JAWS est que le requin est trop gros, trop méchant, trop monstrueux, il n’est pas à l’échelle des requins connus. Quand le méchant est trop puissant, le suspense perd de sa force, Tourneur aurait choisi un requin de taille normale, ça suffit pour faire peur. La 1ère attaque au début est grotesque, pour fournir du suspense ce requin gigantesque s’y reprend à plusieurs fois pour avaler la jeune fille, l’attire et la laisse remonter etc. En fait le meilleur, c’est les discussions des humains entre eux, les conflits Dreyfuss-Shaw et quand même la fin avec l’idée de ces tonneaux témoins de la présence du monstre réveille l’intérêt. Cette dernière longue séquence est vraiment réussie.

        • Dumonteil dit :

          à MB

          La première séquence ,où le requin n’est pas montré ,distille aussi une certaine angoisse;la suggestion est souvent plus forte que l’image .

          Votre description de « carnage » , succinte , dit tout .

          Bravo pour votre humour imparable :vos reflexions sur « une corde un colt « m’ont fait rire de bon coeur,beaucoup d’autres aussi;ne pas toujours se prendre au sérieux tout en restant érudit n’est pas donné à tous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Dumonteil
          Exact

        • Marc Salomon dit :

          A MB :
          Tourneur n’aurait sans doute même pas montré le requin !!!

        • MB dit :

          à Dumonteil: faut que je revoie JAWS alors.
          pour le reste oui merci, mais vous savez ce sont les films eux-mêmes qui tendent des piques contre eux (UNE CORDE). Pour CARNAGE, c’est pas pareil c’est un bon film, j’ai été fasciné plus par une charge sauvage contre la tolérance, le fait d’être raisonnable, le débat considéré comme l’arme absolue contre tous les problèmes. Ca n’en fait pas un film fasciste, mais juste une alerte contre une naïveté typiquement de gauche liée à la croyance que toute discussion contradictoire est constructive, or, pas forcément.
          Il y a un autre film, très sérieux, que Joachim Lafosse n’a sans doute pas voulu comique qui m’a fait rire sauvagement deux ou trois fois c’est L ECONOMIE DU COUPLE, parce que j’y ai retrouvé comme dans une comédie de boulevard tous les clichés des scènes de ménage, que ce genre utilise souvent. Les acteurs sont excellents, je ne crois pas que Lafosse voulait faire rire mais le problème qu’il soulève qui est évité (car comme trop trivial?) par les drames de crises de couple, resort avec un certain comique à cause de cette rareté, et est exprimé avec une belle justesse. Qu’il l’ait voulu ou pas est autre chose. Le film ne lui appartient pas et ça reste un bon film, essentiel, et je n’ai pas aimé certains précédents du même Lafosse.

        • Dumonteil dit :

          Je ne veux pas remettre de l’huile sur le feu ,et ce n’est qu’une opinion personnelle,mais la judicieuse remarque de Salomon sur Tourneur et le requin me rappelle ceci:

          Dans « Rosemary’s baby  » ,le bébé n’est pas montré :les descriptions des adorateurs et le regard que Farrow porte sur lui -des yeux en surimpression sont le seul effet spécial -suffisent à nous (me) terrifier;et la berceuse de Komeda (compatriote de Polanski) crée un contraste saisissant entre la douceur maternelle de la mélodie et l’horreur de la situation -à ce sujet le roman de Levin n’en « rajoutait « pas non plus et Roman Polanski l’a fort bien compris dans son adaptation.

          Dans la seconde partie de « l’exorciste  » ,nous avons droit à tout: entre deux vociférations de la vénérable Mercedes McCambridge , force jets de liquides verdâtres (ou autres) ….annihilant (pour moi) tout effet d’angoisse ;la première fois ,cela m’a fait rire et a scandalisé un américain qui m’accompagnait (« ce n’est pas drôle! »)

          Pierre,Ballantrae ,et autres,DSL.

        • MB dit :

          à Marc Salomon: un remous dans l’eau et c’était joué!

        • Alexandre Angel dit :

          A MB,
          A partir du moment où le requin est monstrueux, il peut se permettre tout comportement irrationnel, y compris faire mumuse avec son premier casse-croûte.
          Je la trouve bien, moi, la mort de Chrissie Watkins : un peu baroque, angoissante avec ce fond de ciel crépusculaire et cette balise tintinnabulante.

        • MB dit :

          à Alexandre JAWS Angel: ok d’où le requin relève du genre fantastique mais une bonne partie du film relève du genre « réaliste »: la relation de la vie quotidienne, l’apport scientifique apporté par Dreyfuss, la dernière séquence est concrète et réfléchie: on dirait une idée à la Hawks (cf la façon dont les hommes préparent leur guet-apens destiné à la Chose dans THE THING) c’est pas un mélange de genres loupé? Dans ce film antinomique d’ailleurs la Chose est un peu + grande que les Terriens sans plus, aucune démesure, dés cette 1ère apparition, le monstre bat en retraite et ne suscite aucune panique, c’est vraiment l’anti-JAWS! On voit aussi que ça fait perdre en suspense.

        • Damien D. dit :

          A Dumonteil, je reviens sur ce que vous dites « Dans la seconde partie de « l’exorciste » ,nous avons droit à tout: entre deux vociférations de la vénérable Mercedes McCambridge , force jets de liquides verdâtres (ou autres) ….annihilant (pour moi) tout effet d’angoisse ;la première fois ,cela m’a fait rire et a scandalisé un américain qui m’accompagnait (« ce n’est pas drôle! ») ».

          Vous avez entièrement raison et malheureusement le cinéma horrifique anglo-saxon contemporain a plus retenu les options d’un Friedkin que d’un Polanski ou d’un Tourneur. Combien de films au point de départ intéressants sont ensuite « gâchés » par les effets ou une volonté de trop en montrer, qui réduisent à néant la mise en place d’angoisse du départ : je pense pour ne rester que dans quelques sorties de ces dernières années à la série CONJURING LES DOSSIERS WARREN, où James Wan (réalisateur certes talentueux) a effectué un travail intéressant sur les décors, les choix des personnages mais détruit presque toute sa mise en place par un déluge d’effets dans ses finals (le CONJURING 2 étant sans doute le plus risible et le moins « crédible » dans ses retournements). Tous ces films obéissent finalement à une règle de blockbusters où l’on prédéfinit que le spectateur en voudra plein les yeux avec une montée crescendo !
          Pour des films plus « tourneuriens » et sans revenir à des films comme THE BLAIR WITCH PROJECT qui a déjà 20 ans, on a certes quelques exceptions de films récents qui évitent parfois la surenchère comme dans le SINISTER de Scott Derrickson et qui avait reçu de bonnes critiques (dans Positif également)… Ou HEREDITY premier film d’un réalisateur québécois, Ari Aster, sorti l’an dernier et dont les 2/3 du film lorgnent du côté polanskien de ROSEMARY’S BABY (pour se terminer dans un délire quasi surréaliste original mais décevant et qui rappelait la fin de L’EXORCISTE aux multiples effets).
          Sinon il faut aller vers d’autres pays comme l’Espagne, l’Asie où l’originalité est plus de mise. Je citerai dans le genre fantastique le grand talent du réalisateur français Pascal Laugier qui soigne grandement l’écriture de ses scénarios et qui avec ses deux derniers films THE SECRET et GHOSTLAND (sorte de conte de Perrault contemporain) inspire un renouveau certain au genre… Dans le long reportage sur le tournage de GHOSTLAND, Laugier regrettait d’ailleurs de devoir tourner outre atlantique pour des raisons de moyens de production : pour lui la France étant à travers ses régions, ses paysages, ses légendes, un pays susceptible d’inspirer un cinéma comme le sien. Regrettant ainsi que l’argent ne soit pas un peu mieux réparti pour le cinéma de genre qui donne peu au genre fantastique et beaucoup aux énièmes comédies débilitantes… Il faut dire que le genre fantastique horrifique n’a jamais été une spécialité française (On peut citer Franju parmi les cinéastes classiques ou Maurice Tourneur pour sa MAIN DU DIABLE)…

  19. Yves Rouxel dit :

    Voilà un film et un réalisateur que j’aimerais mettre en avant et défendre malgré quelques faiblesses vers la fin de sa carrière ou il signa des épisodes de « Dynastie ».Il s’agit de Curtis Harrington et de « Night tide »qui révéla le jeune Dennis Hopper dans le role d’un marin américain.On est proche du cinéma poétique et lyrique de Cocteau à travers ce personnage qui va faire la connaissance d’une jeune femme grecque recueullit par un ancien marin qui à ouvert une attraction sur une sirène.Johnny et Mara ne se quittent plus et vont apprendre l’un pour l’autre à se connaitre pourtant Mara est une femme étrange pleine de mystères et d’interogations sur son passé en Grèce.Les images en noir et blanc nous captivent et l’on est littéralement transportés entre le réve éveillée et la réalité sourde et aveugle.On doit à Harrington plusieurs films que je n’ai pas vu,dont »Le diable à trois »avec Simone Signoret puis « The killing kind »avec John Savage qui débutait et qui campe un personnage tueur de femmes dans la veine de Norman Bates.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Vous êtes épuisant à relancer des centaines de noms. Je venais justement de revoir deux de ses films et les avais trouvé surfaits et encore plus discutables qu’à l’époque surtout GAMES malgré des qualités décoratives

      • Dumonteil dit :

        GAMES est presque un plagiat éhonté des « diaboliques « ,ce que renforce la présence de Signoret.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Dumonteil
          Et un plagiat très médiocre, surtout dès qu’apparait Signoret, fort mal utilisée. Reste quelques idées décoratives au début

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Pourtant »Night tide »faisait partie des films préférés d’Henri Langlois!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          So what ? Le coté hommage à Cocteau pouvait le toucher et aussi le fait que Harrington s’intéressait beaucoup au cinéma muet et à ses anciennes stars. Il fut aussi un grand défenseur et compagnon de James Whale

    • Olivier Giraudeau dit :

      Et que d’invraisemblances dans GAMES ! Même si Sir Alfred ne pouvait pifer les « vraisemblants » au cinéma, pour ce film, on n’a pas d’autre choix que de jouer au jeu des 7 erreurs tellement l’intrigue est cousue de fil blanc; Harrington (et ses scénaristes) trichent constamment avec le spectateur et comme l’indique Dumonteil, ce film constitue au final un bien terne plagiat des « Diaboliques ».

  20. Henri Patta dit :

    Merci a Pierre pour son soutient , mais ne vous inquietez pas pour moi, j ‘ai le cuir èpais depuis mon enfance.
    Tout ceci c ‘est de la roupie de sanssonnet.

    Mais enfin le dèbat n ‘aura pas ètè inutile car j ‘aurais appris entre autres, je ne fais que citer :
    -que la france est une dictature.
    -que les subventions n ‘existent pas dans le cinèma français.
    -qu ‘il n ‘y a pas de crise èconomique en france , mais que les mèdias et les gouvernants font tout pour nous le faire croire.

    Malgrè tout çà , je continuerai a vous lire , vous tous et vos prècieux commentaires cinèphiliques, et a vous apprècier.
    Et aussi de temps en temps a vous chatouiller et ous gratouiller quand il le faudra.

    Enfin, je ne sais toujours pas , pourquoi YVES ROUXEL est persuadè que JB THORET , lis ce blog.
    Mais ceci est une autre histoire.

    • Bertrand Tavernier dit :

      a Henri Patta
      Rectification : il n’ya pas de subventions dans le cinéma français mais une économie auto régulée, la profession se privant de recettes via des taxes pour les réinvestir via le fond de soutien qui peut avec cet argent en redistribuer sous forme d’aide automatique (14% du prix des billets donc prime au succès et non pas aux films qui ne font pas d’entrée) ou sélective. Cela permet de participer au financement du court métrage, du Festival de Cannes, de la restauration du patrimoine, de la distribution de films étrangers d’art et d’essai (de Jarmusch à Ray ou Naruse) de co productions avec des pays européens ou africains (TIMBUKTU, LA LUMIERE). Quand Spielberg découvre ce mécanisme, il le trouve génial et juge que c’est la meilleure réponse à l’impérialisme du cinéma américain, comprenant que ce fonds de soutien est aussi alimenté par ses films
      Il y a une très forte crise économique en France et la dette est énorme mais vouloir la réduire en tranchant dans le budget de l’Education, de la Justice, de la Santé, des Transports est une sottise criminelle. Couper l’aide au logement, supprimer le remboursement à l’homéopathie, ce qui est peanuts mais ne pas taxer les avions et attendre des années pour supprimer des médicaments jugés dangereux et qui plombent le budget de la Sécurité Sociale, se faire dépouiller par les milliardaires est grave. Les aides versées par l’Europe attendent deux ou trois ans avant d’être reversées aux agriculteurs bio par la France. Les réformes au lieu d’être imposées d’en haut, de manière abstraite, devraient s’appuyer sur des études de terrain qui montraient t que certains décisions sont idiotes couteuses. Oui il y a une crise et la signature du CETA va aggraver le sort des paysans et il a été imposé alors que les sondages le rejettent (Bolsonaro à qui on va acheter des centaines de produits vient d’autoriser 239 produits condamnés par Bruxelles)
      Les gouvernants tiennent un discours hypocrites sur l’écologie et signent le CETA, suppriment le train qui convoyait les fruits et légumes de Perpignan à Rungis sous de faux prétextes pour le remplacer par 20 000 camions, abrogent une partie de la loi littoral, freinent l’interdiction de produits Monsanto. Et oui, comme l’ont montré certains avocat les récentes lois « sur la haine » et le secret des sources représentent des menace très forte qui empêcheraient de multiples contestations. On signe un chèque en blanc aux multinationales
      Maintenant parlons de cinema

      • Gilles dit :

        Merci de prendre du temps pour affiner votre raisonnement, mais l’intérêt de ce blog n’est pas non plus d’obtenir le consensus à tout prix. Pour ma part j’avoue que le terme « exception culturelle » m’a provoqué des picotements tout en regrettant que des populistes d’extrême droite s’en emparent pour le braquer vers leurs habituelles obsessions. Le perdant dans ce débat, c’est le cinéphile, celui-là appartient à toutes les classes sociales. Cependant cette « exception culturelle » amène certains amoureux du cinéma à le regarder désormais avec une conscience de classe, la réalité étant que le cinéma ne soit plus l’expression (à de rares exceptions) que de la bourgeoisie depuis la nouvelle vague. Pourtant le cinéma doit rester au-delà de ces clivages. Combien de cinéastes de souche prolétaires ont fait des films réactionnaires, et combien de fils de bourgeois ont fait des films progressistes (sur la forme et sur le fond) ? Quant à la manière dont le cinéma se finance, c’est l’affaire des politiques qui, comme dans tous les autres domaines, agissent sans consulter les gens du métier.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Gilles
          L’expression exception culturelle a été (sciemment ou par ignorance crasse ?) déformée par la presse qui a parlé d’exception culturelle FRANCAISE, adjectif qui n’existait pas dans tous les premiers échanges commerciaux. C’est une expression qui renvoyait aux négociations du Gatt où l’on voulait tout organiser en « package » à l’ange saxonne en combinant des négociations économiques sur trois ou quatre sujets entremêlés. Par exemple, la Culture devait être discutée en même temps que le transport maritime et le soja.Les Américains voulaient abroger toutes les obligations culturelles françaises sur la même base que les deux sujets cités ci dessus (on ne peut pas s’opposer au soja américain même transgénique) La positions des auteurs étaient que la culture devait être sortie de ce genre d’accords purement commerciaux car la propriété intellectuelle représentait une valeur difficilement quantifiable. Donc il s’agissait d’exclure la Culture de ce genre d’accord. Je ne vois pas en quoi cette expression et ce combat qui consistent à dire que la culture n’est pas une marchandise (ou seulement une marchandise et qu’un livre, qu’un film contiennent autre chose qu’un cargo chargé de bananes) peut provoquer des picotements. On a gagné aussi parce que les américains ont voulu tellement tout détruire que Leon brittan qui en bon anglais était leur domestique a du les freiner et accepter certains de nos points. Du coup ils ont claqué la porte. Comme le combat a été surtout mené par des cinéastes français (avec l’appui de quelques espagnols et allemands) les journalistes ont inventé leur concept. En AUCUN CAS ces accords ne privilégiaient la production français mais ce n’est pas notre faute si nous étions déjà mieux protégés en ce qui concerne les droits d’auteurs, les retraites que les Allemands ou les Anglais. Et petit à petit l’expression a dérivé. Rappelons que les cinéastes français avaient fait échouer l’AMI et maintenant hélas le CETA est passé et Macron a été moins combattif que Juppé Toubon et Balladur durant le GATT

        • Ballantrae dit :

          exception culturelle est une expression aisée à comprendre si on se réfère avec précision à l’historique des batailles du gatt et de l’ami ( bien mal nommé).
          rien n’est tombé tout cuit et bertrand était en 1ere ligne dans cette bagarre.
          la moindre des choses est que le cinéphile averti reconnaisse la valeur de ces combats tout comme ceux des accords blum byrnes.
          jetez un oeil à la situation italienne ou espagnole: c’est une catastrophe!
          sans être bêtement cocardier, il y a de quoi être fiers et amoureux de notre culture et de notre combattivite.

        • Ballantrae dit :

          pour ceux qui veulent appréhender les dangers du CETA il faut se plonger dans l’historique des négociations de l’OMC qui ne datent pas d’hier.
          le GATT ou l’AMI n’étaient pas des dangers abstraits mais de vraies menaces.
          Et comme tjs certains de nos gouvernants européens ou français font leurs tractations loin des regards .
          Heureusement ( jusqu’ à quand?) existent des ong, asso, individus lanceurs d’alerte .

        • Yves Rouxel dit :

          a Gilles.Je ne suis complètement d’accord avec vous quand on voit les films de Brizé,de Lloret ou le prochain Desplechin.Ces cinéastes viennent de milieux modeste et apportent une vision réaliste de la société française d’aujourd’hui avec des thèmes récurrents comme les migrants,la misère sociale et scolaire dans les quartiers,la désertification de nos campagnes,la disparition des bureaux de poste,des écoles,des crèches,il ne reste que des églises vides de sens et de foi.Quand à la nouvelle vague on ne peut écrire qu’il y a eu que des œuvres de petits bourgeois qui se faisaient plaisir à filmer.Regardez le premier Blier,Boisset,Chabrol et même Bertrand pour »Les baisers »alors qu’hier on féter la journée internationale de l’amitié.Insensé,non!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Mais là vous mélangez tout. Boisset? Blier ne font pas partie de la Nouvelle Vague même si seulement quelques années les séparent. C’était un tout petit groupe très restreint avec quelques personnes qu’ils ont choisi de co opter comme Resnais, Demy et (un peu moins) Varda voire Marker. Schoendoerffer même s’il tuiles Coutard, ne filme qu’en décor naturel n’est pas répertorié dans les livres restrictifs et étroits de Douchet et Frodon. Et moi je venais de Positif et des Cahiers époque Rohmer lequel avait été liquidé et chassé par Rivette parce que trop à droite. Voire le récit désopilant qu’en fait Robert benayoun dans Positif

    • MB dit :

      à Bertrand: c’est le retour de l’argent que je ne comprends pas. Est-ce que le film français qui a fait un gros succès va bénéficier d’un apport du fonds de soutien plus important (au pro-rata de ses entrées) que celui qui a eu moins de succès?

      Compte tenu que seuls les films français en bénéficient mais que TOUS les films sont taxés (français, chinois, USA…)

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        Tous les films sont taxés mais seuls les films français reçoivent l’aide (entre 13 et 14% sur le prix de chaque billet en gros) et donc un film qui fait un million d’entrées recevra beaucoup plus que celui qui ne dépasse pas les 100 000.Après un certain nombre rentrées le barème devient dégressif. Donc c’est faux de dire que cela ne profite qu’aux traines battes qui fuient le succès. Les CHTIs ont ramassé plein de pignons mais aussi des films défendus par la critique (ON CONNAIT LA CHANSON PAR EXEMPLE ou LE DERNIER METRO). C’est aussi pour corriger ce mécanisme qu’on introduira plus tard à la demande des auteurs et des réalisateurs une aide sélective sur lecture de scénarios et qu’il faut rembourser. Je l’ai eu deux ou trois fois et l’ai toujours remboursé ce qui n’est pas le cas de certains producteurs

    • Yves Rouxel dit :

      A Henri patta.Comme moi je le reconnais je manque de concentration et ne lit pas ce que les blogueurs écrivent.J’ai rencontrer JBT à toulouse dans une librairie qui était là pour signer son excellent bouquin sur Cimino et il m’a affirmé qu’il allait sur ce fameux blog de temps en temps.C’est tout j’espère avoir été explicite mon cher Henri.

  21. SERVANT Jean-Pierre dit :

    Hier dimanche 28, de passage à Bergerac par une belle journée ensoleillée, je décide de rendre enfin une visite à Jacques Tourneur qui repose au cimetière de La Beylive (allée O).
    Je ne suis pas un fou furieux de ce type d’endroits, bien qu’il y règne une quiétude certaine. Sinon,personnellement,je n’y trouve aucun réconfort quand je m’y rend pour me recueillir devant la tombe d’un membre de ma famille.
    Mais là c’est différent. Quand j’avais dix neuf ans, j’avais bu le document (beaucoup trop court) de Jacques Manlay DIRECTED BY JT. et à l’époque résidant pas trop loin de Bergerac, je m’étais mis en tête de lui rendre visite.
    Que lui aurais -je dit si je l’avais rencontré ? Je ne sais pas… etait-ce un peu bête de ma part ? Je n’avais vu que quelques uns de ses films… mais j’avais l’enthousiasme.
    Service militaire. Visite repoussée à la fin de mes obligations, soit fin décembre 1977. Jacques Tourneur n’est plus de ce monde depuis le 19 décembre 77. Le rêve s’ecroule.
    Les années passent… la vie continue… j’y pense parfois…
    un jour il faudra que j’aille me recueillir sur sa tombe,
    pour le remercier des plaisirs de cinéma qu’il m’a donné.
    C’est fait. Il aura fallu 42 ans. Nous avons un peu galéré pour trouver le caveau très bien entretenu.
    Le meilleur moment c’est quand mes neveux (27 et 13 ans) m’ont demandé quels films il avait réalisés. Quel bonheur pour moi d’énumérer ses titres, le nom des stars… même si quasiment tous leur étaient totalement inconnus.
    Ils ne regardent pas ce type de films. Les blockbusters actuels ont leurs faveurs. C’est ainsi.
    Mais quand même j’ai senti un certain respect dans leur regard, leur écoute.
    Le soir j’ai voulu leur faire découvrir l’homme par ce document FR3, réalisé sept mois avant son décès. Seul mon neveu le plus âgé l’a vu. Il m’a paru intéressé par le discours de Tourneur sur la mise en scène. Aura-t-il envie de voir un (ou plusieurs) de ses films ? Je n’y crois guère… à regret. L’intérêt n’était peut-être que passager. Pourtant je veux y croire.

    • Yves Rouxel dit :

      A Jean pierre Servant.Merci pour votre commentaire qui me permet de rebondir concernant la transmission auprès de nos enfants,neveux ou nièces concernant des films qu’il faut avoir vu,avant de se plonger dans les grosses productions de »superheros »échappés de comics qui veulent tous sauver l’humanité et qui finalement réussissent à se battre entre eux.De mon coté j’ai revu »Psychose »avec ma fille Fanny qui s’interesse à l’œuvre d’Hitchcock et particulièrement aux personnages torturés ou malades que crée les sociétés.Bien sur la schizophrénie humaine avec tout ces dérivés à souvent inspirés le cinéma mais ici Hitchcock atteint le sommet de son art avec un sens aigu de la mise en scène,le travail sur le découpage et le montage de l’œuvre puis surtout cette tension latente et nerveuse que l’on ressent tout le long de cette histoire insensé.Il y a aussi la conclusion du psychiatre face au dédoublement de personnalité de Norman Bates qui tue habillé des vêtements de sa mère et ensuite redevient un jeune homme affable et courtois.J’ai remarqué un détail quand Sam et la sœur de Marion se rendent dans le motel et visitent la chambre numero 1.Le battant de la cuvette des toilettes est relevé alors que quand Norman sort le corps pour le déposer dans le coffre de la voiture,le battant est fermé.C’est grace à un bout de papier que Lila fera le lien avec le passage de sa sœur dans cette chambre.Ma fille était pétrifiée sur son siège et enchantée d’avoir vue un classique du genre.Sur la lançée j’ai revu »Rosemary baby »de Polanski qui est avec ‘Tess »ses deux meilleurs films à mon avis même si « Répulsion »a une forte teneur dans le scénario.Lorsque le couple Mia Farrow et John Cassavetes s’installent dans ce grand appartement de New York on leur apprend qu’il fut habité par les sœurs French(dans Répulsion ce sont deux françaises:Catherine Deneuve et Yvonne Furneaux qui habitent le même appartement)coincidence ou pas,je ne sais pas.Leur voisin se prénomme Roman (tiens,tiens)mais le plus étrange c’est quand le producteur de « Rosemary »dut ètre hospitaliser pour des calculs rénaux et c’est dans ce même hôpital que mourrut le compositeur de la musique du film.En sortant de la clinique le producteur lut les journeaux qui annonçaient le meurtre de Sharon Tate.L’ombre du diable hanta le film au delà de sa sortie.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A YVES ROUXEL
        Vous oubliez CHINATOWN pour moi son film le plus abouti, voire le LOCATAIRE qui était impressionnant

        • Yves Rouxel dit :

          A Bertrand.Je vais revoir »Le locataire »qui est aussi un film diablement flippant.Concernant »Chinatown »c’est le pansement que porte Nicholson sur le nez tout le long du film!!!

        • Ballantrae dit :

          et cul de sac, et le bal des vampires, et répulsion, et le déjà tres abouti le couteau ds l’eau, et le sous estimé macbeth.
          et quant aux films + recents au minimum ghostwriter!

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier

          Sur Polanski, je serais très curieux de votre avis sur l’un de ses films les plus mal aimés : LUNES DE FIEL (BITTER MOON). En voilà un que nul ne retient jamais parmi ses plus importants et je dois dire que je n’ai jamais compris pourquoi.

        • Ballantrae dit :

          Lunes de fiel m’avait semblé paradoxalement outrancier et limité dans le déroulé de son programme à savoir des liaisons dangereuses où le désir par essence insaisissable prenait au piège le personnage joué par peter coyote.
          Materiau de base de Bruckner assez pauvre il faut avouer.

        • Denis Fargeat dit :

          A Bertrand, Yves
          « Le locataire » est si l’on veut bien, un film central dans l’oeuvre de Polanski. L’enfermement, la paranoïa, l’idée de crise, ces thèmes qui traversent le travail du cinéaste, sont présents à un haut degré, et renforcés par l’excellence des décors de Jacques Saulnier, que magnifie dans le générique la musique de Philippe Sarde orchestrée par Hubert Rostaing – dont la clarinette joue une tendre et glaciale berceuse, mêlée au glassharmonica – Sarde a sardoniquement intitulé cette évocation d’une chute à travers la verrière « l’appel du verre ». Cet humour particulier, désespéré, métaphysique est aussi une constante de Polanski, qui a sans doute trouvé un frère en Topor dont il adapte le court roman ; occasion de rebondir sur la question des adaptations : ce film est, pour une fois, le parfait reflet du livre, et ça marche dans l’autre sens – c’est après tout le propre des miroirs.

        • Gilles dit :

          A B. Tavernier

          Et LA NEUVIEME PORTE qui m’avait paru passablement raté, mais à le revoir, pas si mal, a beaucoup de similitudes avec Eyes wide shut tourné la même année, ainsi que WHAT, curiosité bourrée d’humour à l’italienne, très proche par son sujet (une fille en détresse devient la proie de personnages troubles en huis-clos) des nos moins curieux Black Moon et Alice ou la dernière fugue.

        • Dumonteil dit :

          « Leur voisin se prénomme Roman (tiens,tiens) »

          Pure coincidence ,car le roman de Ira Levin est antérieur de 3 ans au film (rappelez-vous « vive 1966/l’an 1! ») et le scénario lui est tout à fait fidèle ,noms compris ;Levin donna une suite à son roman « son of Rosemary » il y a une vingtaine d’années ,je ne le conseillerais pas à mon pire ennemi.

          « L’ombre du diable hanta le film au delà de sa sortie »: et Charles Manson ,et l’Album Blanc et John Lennon assassiné devant l’immeuble où fut tourné (seulement en extérieurs)le film etc etc etc etc etc etc etc etc etc

          « Le locataire » est si l’on veut bien, un film central dans l’oeuvre de Polanski. L’enfermement, la paranoïa, l’idée de crise, ces thèmes qui traversent le travail du cinéaste…
          Tout à fait ! le bateau de  » le couteau dans l’eau » et de « lunes de fiel » -cité plus haut- les appartements de » Rosemary » du « locataire  » ,de « répulsion  » ; »death and the maiden » se passe aussi en vase clos (et me semble plus convaincant que « portier de nuit  » sur un thème voisin traité aussi par HGC dans son époustouflant sketch de « retour à la vie ») .

          Dans ces oeuvres en vase clos,il en est une pour qui j’ai un grand faible et qui illustre bien l’analyse de l’illustre Denis Fargeat;il est très court (75/80 min ) et part d’une banalité (une dispute entre gamins) pour aboutir à des situations délirantes : »carnage » : comme dans « Rosemary » ,RP dispose ici d’un quartet d’acteurs jouant parfaitement à l’unisson :Jodie Foster,Kate Winslet,Christopher Waltz ,et John C Reilly .Un film qui ne respecte rien ,ni les mobiles où l’un des protagonistes a « mis toute sa vie » ,ni le livre introuvable ,unique ,de l’intellectuelle aux idées nobles « à la Jane Fonda « ,sur lequel une autre vomit du coca tiède et du crumble « pomme-poire  » …
          C’est sans doute le plus » facile » (et pour moi beaucoup plus accessible et plus drôle que « what » ) de la filmographie riche de RP.Pardonnez-moi ,Gilles.

          Gilles ,revu hier » carnival of souls » pour la 5eme fois : le « Alice  » de Chabrol lui doit beaucoup,à ce film fait avec un lacet de chaussure .(dsl,je suis hors-sujet)

          PS :pour conclure ,je dirais que le seul défaut de « Rosemary » (que j’ai dû voir dix fois ou plus) ,c’est d’avoir ouvert la voie à « l’exorciste  » que j’ai toujours trouvé abominable ,et d’entrée de jeu.Je n’ai pas vu le remake miniseries avec Carole Bouquet et je serais curieux d’avoir les opinions des heureux(?)usagers qui le connaissent…

        • Alexandre Angel dit :

          A Dumonteil,
          Une toute petite chose discrète, contenue dans votre commentaire sur le cinéma de Polanski, m’a fait tiquer.
          Ça me fait plaisir que vous évoquiez LA JEUNE FILLE ET LA MORT qui a complètement déserté la mémoire des cinéphiles et que j’avais trouvé prenant et réussi (existe-t-il en blu-ray?).
          Par contre, attention, le sujet et le postulat de PORTIER DE NUIT ne me paraissent absolument pas voisins! Dans le Polanski, l’héroïne se confronte et confond son tortionnaire. Pour elle c’est un combat et une victoire sur elle-même et le film est une dénonciation du fascisme.
          Chez Liliana Cavani, il y a une relation trouble entre la victime et son ancien gardien (en camp de concentration) avec lequel elle entretient une liaison érotique et morbide. On est dans une extrapolation intellectuelle d’un goût très très discutable. Et qui a d’ailleurs été très très discuté.
          Mais c’est bien de rappeler ce Polanski un peu oublié.

        • Dumonteil dit :

          A Alexandre

          Vos arguments sur « portier » se défendent,même si ce sujet est peu défendable .
          personne ne semble avoir vu « carnage  » :si vous l’avez vu ,qu’en pensez-vous?

        • MB dit :

          CARNAGE je me souviens d’un film très drôle, sauvagement drôle.

      • Denis Fargeat dit :

        A Dumonteil
        J’ai vu ce Carnage et l’ai admiré sur le plan du métier de Polanski – j’entends le mot de Métier en son sens le plus noble. Tout est au rasoir, extrèmement maîtrisé, pas de révélation ici, même ses détracteurs le reconnaissent. Mais, comme la Venus à la Fourrure, c’est l’adaptation d’une pièce de théâtre dont l’efficace dramaturgie doit être créditée à leurs auteurs respectifs, Yasmina Reza et David Ives. La vieille et irritante question du théâtre filmé est évacuée, niée, tout se concentre sur la direction d’excellents comédiens – là il faut comparer ce qui est comparable, et sans nier les mérites du couple infernal de la Venus, souligner la musicalité du quatuor du Carnage. Je crois que la musicalité fait partie des préoccupations de Yasmina Reza, et l’expression de quatuor n’est pas usurpée ; mais ce serait plus Bartok que Mozart ou Franck, et si l’intention musicale est manifestement assumée par Polanski, elle n’est pas surlignée. Ainsi il revient à Alexandre Desplat le rôle modeste et essentiel d’ouvrir et fermer le rideau sur ce sanglant castelet, ce qu’il fait avec tact, intelligence et humour, exactement comme Philippe Sarde quelques décennies plus tôt.

    • Denis Fargeat dit :

      A JPS
      Merci pour cette émouvante évocation. La vie humaine est faite de tant de choses, dont ces rendez vous manqués…

    • Gilles dit :

      A J.P SERVANT

      Habitant le sud-ouest, je pense aussi faire le même pèlerinage depuis longtemps. Etes-vous parvenu à savoir pourquoi Tourneur a choisi de finir ses jours à Bergerac, qui n’était pas du tout, je pense, son berceau familial ? L’auteur de ce portrait rajoute, si ma mémoire est bonne, qu’il recevait chez lui des vieilles gloires du cinéma. L’image est assez insolite : de vieux acteurs à la retraite faisant le voyage Hollywood Bergerac ?

      • SERVANT Jean-Pierre dit :

        A Gilles : ( JACQUES TOURNEUR)
        Je crois – avec les réserves d’usage – que Madame Jacques Tourneur (née Christiane Virideau) avait de la famille dans la région de Bergerac, d’ou le choix du couple de s’y retirer en 1966 quand le metteur en scène a quitté les USA. D’ailleurs, après recherches je ne suis pas certain qu’ils résidaient dans le centre ville de Bergerac mais dans les environs. Madame Tourneur est décédée en 1994 à Lamonzie Saint-Martin à 10 km de Bergerac. Etait-ce leur lieu de résidence ?
        Une rue de Bergerac porte son nom. Y a t-il vécu ? Je ne sais pas.
        Le cimetière de La Beylive ou repose JT est hors de Bergerac, « caché » derrière un lotissement. Le caveau se trouve au centre, allée O. Si vous faites le déplacement, cherchez « Famille Miermont » et non « Tourneur » ou « Thomas » son véritable patronyme.
        La plaque indiquant « JT, cinéaste, 1904 – 1977 » est montée sur pieds. En gros, si on l’enlève, plus rien n’indique sa présence. Je ne crois pas avoir vu de plaque mentionnant la présence de son épouse.
        Enfin concernant « les vieilles gloires hollywoodiennes faisant le déplacement à Bergerac », il semblerait – encore avec réserves – que son ami l’acteur Dana Andrews qui avait travaillé avec lui sur CANYON PASSAGE, NIGHT OF THE DEMON et THE FEARMAKERS (je cite de mémoire) et auquel il aurait cédé sa maison de Hollywood avant son départ pour la France, serait venu le visiter à Bergerac. J’avais lu cette information il y a quelques années mais je n’arrive pas à retrouver la source.
        Y en a t- il quelques autres venus à Bergerac ? aucune idée.
        Ça me rappelle juste un article paru dans Cinéma 78 de janvier 78 ou un journaliste, auteur d’un article sur JT (disparu le mois précédent) regrettait de ne pas avoir rencontré le metteur en scène « Paris étant bien loin de Bergerac ». Alors Hollywood / Bergerac…

      • SERVANT Jean-Pierre dit :

        A Gilles (JACQUES TOURNEUR)
        Ce soir en relisant le livre de Jacques Manlay ECRITS DE JT (WRITTEN BY JT) (Éditions Rouge Profond, 2003), l’auteur indique dans la préface que le cinéaste résidait bien à Bergerac, rue Waldeck Rousseau. J’avais oublié cette information. Il fait aussi allusion aux « visites de comédiens venus de Hollywood à Bergerac », mais ne cite aucun nom.
        Enfin il le dépeint comme « un homme chaleureux ayant beaucoup d’humour ».

        • Bertrand Tavernier dit :

          A SERVANT Jean-Pierre
          Je confirme ayant passé plusieurs semaines avec lui quand nous avons ressorti les productions Val Lewton et PENDEZ MOI HAUT ET COURT

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier : (TOURNEUR)
          Et cette chaleur est évidente dans cet inestimable entretien bien trop court de 1977.

        • MB dit :

          à JP Servant: le bouquin que vous citez est indispensable et offre en + le dvd de l’émission-interview (28′) mené par Manlay/Ricaud de FR3Bordeaux que j’avais découvert une fin d’après-midi à la tv en 79, je l’avais regardé attentivement sans avoir jamais vu un seul film de JT!
          Sans une chaîne de tv régionale, on aurait rien en interview filmé de JT?

      • Yves Rouxel dit :

        A Gilles.Il serait bien d’organiser un petit pelerinage pour tous les blogueurs qui habitent le grand sud-ouest,enfin la région occitanie .Pour le 15 aout ce serait vraiment impécable.En attendant j’économise pour le prochain festival lumières en octobre à Lyon.

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A tous : deux jours avant ma « visite » à JT, j’ai fait (pour la deuxième fois) une halte à Saint-Loubès (entre Libourne et Bordeaux) pour un « bonjour » à MAX LINDER.
          Même si le caveau est bien entretenu, presque plus rien n’indique sa présence, si ce n’est une vasque en ciment (defraichie depuis ma dernière visite il y a quatre ans) ou sont sculptés un M et un L entrelaces. On a ajouté sur une dalle au texte effacé par le temps une palme (en bronze ?), témoignage du Syndicat des gens de la cinématographie ».
          Il est vrai que depuis 1925, le temps à fait son oeuvre.
          Un petit tour à Cavernes, village qui sommeille au bord de la Dordogne. MAX y est né. Je reconnais à un carrefour, la maison, dissimulée derrière de hautes haies, que l’on peut voir dans un petit film MAX PREND DES VACANCES (de mémoire), où il a pour partenaires certains membres de sa famille. On voit ce peut film dans un des documentaires de MAUD LINDER sur son père.
          A la sortie de Saint-Loubès, une petite salle de spectacle à l’aspect « abandonné », dont les portes en bois sont cadenassees…
          Je relis en ce moment le très beau livre de MAUD LINDER, « M.L. ETAIT MON PÈRE ». On comprend mieux la tragédie vécue par cet enfant, âgée de seize mois au moment de l’acte irréparable de l’artiste, entraînant dans la mort sa jeune épouse d’à peine vingt ans.

  22. MB dit :

    à Ballantrae:
    pour parler d’un de vos cinéastes de chevet je voulais vous répondre à propos de Kechiche suite à votre petite ligne d’une précédente chronique:
    « Kechiche a inventé le concept technique du « plan cul » , nouvelle échelle dans la valeur des plans:il suffit de placer sa caméra à hauteur de fesses et ce assez longtemps. » (Ballantrae, 3 mai 2019)
    le problème est plus complexe, les plans de postérieurs féminins sont beaucoup plus limités que ce que vous dites et
    concernent un seul personnage de « MEKTOUB etc.1 » (quel titre à la noix!), celui de Ophélie Bau (vrai que je n’ai jamais vu une jeune femme porter de short aussi court, c’est vraiment une direction d’acteurs absurde, mais les jeunes acrices débutantes ne contestent pas leur habillement imposé!)
    C’est effectivement macho (bien plus que la scène de sexe du début) mais tout le film ne l’est pas.
    Ophélie Bau est à part ça une révélation: attendons-là dans d’autres films.
    Laissons-là ces derrières et observez (avez-vous vraiment vu ce n°1?), la 2ème scène dans la cuisine, très longue et fouillée, entre Ophélie et le héros: cette conversation est terriblement bien filmée et découpée tt en nous fournissant une cascade de propos par ailleurs parfaitement banals, mais le ton est juste.
    Je reproche au film d’être un film à sketches et d’enfiler les scènes de conversations banales avec une réalisation maniaque qui ne change pas l’impression d’anodin chez moi, la drague mutuelle entre Céline par exemple, et un séducteur à la chemise hawaïenne vire au pénible, c’est un duel distendu
    leonien mais sans pistolets.
    A part ça, dans les seconds rôles, ça s’arrange: des héros sans intérêt, des personnages secondaires bien plus intéressants dirait-on. Des rôles magnifiques pour les fascinantes Hafsia Herzi et Delinda Kechiche (qui,
    en plus, débute). Il faut quand même se taper 3 heures de film que j’ai vu en deux fois (pause après des baîllements répétés).
    Une scène de mise au monde d’une chèvre appele à la rescousse pour la soutenir une musique sacrée qui déboule là avec une légèreté de tube disco des 80. Ah! quand on appele la musique à la rescousse, ça sent mauvais. Pourtant l’idée de la scène semblait bonne.
    Sinon comment sait-on qu’on est en 94? Après avoir lu le dossier de presse ou la boîte du dvd? Aux tubes de la boîte de nuit? Et pourquoi est-on en 94? Et pourquoi conclure par la chanson gnan-gnan de S Mc Kenzie qui date de fin 60? En tt cas je vais retrouver le n° de Positif de avril 18 dans lequel Philippe Rouyer loue le film, l’homme n’étant pas dépourvu de jugement!
    C’est tout c’était juste pour nuancer sur un cinéaste qui a tendance à m’ennuyer mais qui réussit vraiment certains moments, voilà. Et qui ne filme pas que des derrières!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Bravo et je suis d’accord

      • Alexandre Angel dit :

        A MB
        Bravo derechef!!
        Voilà un film sur lequel j’ai vraiment fait l’impasse malgré les louanges des participants du forum Dvdclassik.
        J’avais beaucoup aimé LA GRAINE ET LE MULET mais quelque chose n’a pas tenu chez moi vis-à-vis de ce cinéaste, an rapport à sa personnalité, aux polémiques, que sais-je… Vous avez raison, il réussit des moments, crée des fulgurances, des moments d’anthologie un peu à la manière de Pialat. Mais en plus forcé et coercitif envers le spectateur qui peut se sentir pris en otage.
        Je n’avais pas aimé LA VIE D’ADELE, malgré, là encore, de beaux moments, pour la simple raison que je n’arrivais pas à croire à ce couple, à cette histoire d’amour. Je la trouvais improbable, fabriquée, avec beaucoup de clichés qui s’invitaient vers le milieu du film.
        Apparemment, la seconde partie de MEKTOUB a énervé un peu tout le monde à Cannes (de ce que j’ai compris).

        • Ballantrae dit :

          par contre je ne suis pas du tout d’accord avec un rapprochement vis à vis de Pialat qui ne se montrait pas complaisant et savait trancher dans le vif de sa matière si nécessaire.
          kechiche est amoureux de ses rushes et semble avoir du mal à faire des choix, cela est assez visible ds mektoub qui pousse loin le syndrome des pérégrinations interminables à mobylette de la graine et le mulet.
          je crois que, malgré tjs des pbles de complaisance c’est encore venus noire que je préfère ds sa filmographie.

        • Yves Rouxel dit :

          A Alexandre Angel.On peut se demander si « La vie d’Adèle »n’a pas été réaliser suite au fameux « mariage pour tous »qui n’était pas pour moi une priorité.Pourtant je reste tolerant avec les orientations sexuelles des hommes et des femmes mais le mouvement LGBT apporte une forme de communautarisme ou l’on doit caser chaque individu dans une bulle.Je pense qu’il y a aujourd’hui en France des combats plus courageux à mener contre la pauperisation,la misère invisible que l’on nous cache à longueur d’années,les différentes réformes régressives sur les retraites,sur l’assurance chomage,sur le statut des intermittents du spectacle,de l’insalubrité de millions d’appartements qui ne sont pas aux normes,à tous les marchands de sommeil ainsi qu’a tous ceux qui emploient dans les champs à la campagne des migrants sans les déclarés et les faisant dormir dans des hangars ou des vieilles granges ou il fait très chaud.La liste serait trop longue à énumerer ici.

    • Ballantrae dit :

      belle démonstration face à ce qui relevait aussi de la provocation.
      les défauts de mektoub 1 sont bien plus nbx que sa propension à filmer à ras de fesses: structure étirée, difficulté à concevoir autre chose qu’une collection de moments, recours à la musique pour habiller d’intentions l’anodin, etc…
      pas des défauts nouveaux mais rarement aussi nbx et visibles que dans cet opus maladroit.
      la vie d’adele ne m’avait pas emballé notamment à cause de sa caméra endoscopique qui se glissait entre et contre les corps lors des très longues scènes sexuelles mais des moments spontanés rattrapaient le coup ( 1ere rencontre, fête des 18 ans) juste avant qu’un discours social assez épais remette du gras dans le plat.
      mektoub 1 me semble poser encore plus avec ses partis pris narcissiques: faire passer le pas grand chose pour profond, ne pas savoir couper dans une scène, voir de la transcendance esthetico spirituelle dans un accouchement de chèvre puis dans le popotin d’une jeune actrice pele-mêle.
      kechiche me semble un truqueur et je vois trop ses trucs pour y adhérer.

      • MB dit :

        à Ballantrae: KECHICHE/ curieux ya une scène magnifique dans ADELE entre Adèle et son pote, qu’on ne trouve que dans le bonus! très bien photographiée en +, l’un de ses problèmes doit être le montage, ce qu’il faut garder etc. Peut-être un manque de confiance en son monteur, il jette pas assez de pelloche ou filme trop ou jette pas ce qu’il faut jeter! A quoi bon ces scènes sexuelles? Quel est le lien dramatique avec le reste?
        bon, on va le laisser régler ses problèmes à son rythme!…

      • Gerfault Rodolphe dit :

        Merci. Je partage votre avis sur le film « la vie d’Adèle », je n’ai pas pu le finir, d’ailleurs. Je ne suis pas contre le fait de montrer la nudité. ça ne me dérange nullement. Seulement, cela être au service d’un propos… Mais mon dieu, que ce film est vain! Les corps sont certes magnifiquement filmés, mais il n’y a rien d’autre. Le reste du temps, la caméra est au plus près des personnages, mais ceux-ci ne disent rien qui sonne juste… Dans ce genre de cinéma obsédé par le corps des jeunes femmes, je préfère Brisseau…

        • Ballantrae dit :

          mec teub my love est assez bien résumé ci-dessus: kechiche tente juste dd résoudre cette fois frontalement son regard sur le féminin.
          on peut préférer effectivement brisseau et plus encore Bergman!
          mettre à nu le corps n’a que peu de sens si cela n’est pas un chemin vers une vérité plus intime encore des personnages.
          même si assez tordu et inabouti même nymphomaniac de lvt me semble plus complexe et interessant.
          et cessons de convoquer Pialat quand on parle de kechiche: lui savait tailler dans le vif, ne tombait pas amoureux de ses plans au point de ne pas voir comment les articuler.

        • Alexandre Angel dit :

          A Ballantrae,
          Désolé, mais je persiste et signe sur le rapport Kechiche/Pialat.
          Vous en faîtes un rapprochement qualitatif alors que moi pas du tout puisque, vous l’avez compris, je n’aime pas beaucoup le premier et suis acquis au second.
          Je trouve pourtant évident que les deux réalisateurs, quelque soient leurs méthodes respectives, recherchent ce moment de vérité (comme dans l’arène) qui emportera la scène, faisant éclater les digues.
          Alors on est d’accord sur le bilan mais je ne vois pas ce qui empêcherait Kechiche d’appartenir à ce courant dont le célèbre représentant d’outre-atlantique me paraît être pour l’éternité John Cassavetes.
          Bon, allez, on va faire court : vous m’accorderez qu’on est plus proche, avec Kechiche, de Pialat que d’Eric Rohmer.

        • MB dit :

          à Ballantrae: Pialat-Kechiche pourquoi pas? ça ne rehausse pas spécialement la qualité générale du cinéma de K, j’imagine sans sursaut dégoûté un Besson-Pialat, ou un Boutonnat-Pialat. Bref. Et puis évitez je vous prie, les injonctions du type « cessons de convoquer… ». Chacun fait comme il peut, tiens je vous le remets mieux:
          « Cessons je vous prie les injonctions impératives à la 1ère personne du pluriel! Surtout avec point d’exclamation!!!!!! ».

          Sérieusement: il y a une scène dans le film où on voit un personnage secondaire (Charlotte) écrasée de chagrin car abandonnée par son amoureux, qui se force à sourire au milieu des amis qui se retrouvent, mais dés qu’elle croit ne pas être observée elle révèle son chagrin par un mutisme et un regard fixe qui est filmé en arrière-plan et sur le côté du cadre, en retrait des personnages principaux tout à leur joie et leur bagoût. Eh bien! K a réussi ces moments avec justesse et précision, on n’oublie pas le regard de Charlotte et ça, c’est réussi et pourrait sortir d’un Pialat.
          et puis entre nous, Pialat n’est pas une unité de mesure de qualité, il est loin d’avoir réussi tous ses films, à revoir POLICE je regrette l’enlisement de la dernière demi-heure où il s’embourbe dans une histoire d’amour qui cède à la convention (par ailleurs invraisemblable) (on se croirait chez Kechiche! mais non je déconne.)

      • Damien D. dit :

        Puisqu’on s’évertue à dézinguer à nouveau les derniers Kechiche (VIE D’ADELE et plus encore ce MEKTOUB 1) je vais y aller de ma modeste défense. Cher ballantrae, vous parlez de « collection de moments », « habiller d’intentions l’anodin » : je pense que c’est justement dans ces moments de « rien » ou de « si peu » que l’on peut s’immerger dans le cinéma de Kechiche de ces dernières années : contrairement à ce que vous dites je ne crois pas qu’il « fait passer le pas grand chose pour profond » ou qu’il souhaiterait que l’on voit « de la transcendance esthetico spirituelle dans un accouchement de chèvre » !! Pour moi Mektoub 1 est une immersion à un instant « t » avec une bande de jeunes lors d’un été à Sète : rien de plus, rien de moins avec une forme nostalgique évidente (qui transparaît via la photo et la musique. A ce propos la musique finale de Scott McKenzie n’a pas vocation à être un tube de 1994 mais reflète bien la nostalgie d’un été ! Ce serait comme reprocher à Scorcese de mettre plein de tubes des années 60 dans un film dont l’action se passe 10 ou 30 ans plus tard !). A la sortie de la séance de MEKTOUB j’étais avec un ami qui avait eu comme moi l’impression de s’immerger avec eux presque physiquement, de faire parti de leur bande au gré des discussions banales sur la plage, dans une boîte de nuit : de ces étés où l’on passe d’un lieu à l’autre dans la torpeur de la chaleur estivale, où le temps peut s’y écouler lentement (plage, appartement, boîte de nuit, restaurant, ferme à la campagne) et où l’ennui, le passage du temps peut même se manifester dans sa lenteur (eh oui !), dans des discussions qu’on peut qualifier de superficielles. Le personnage d’Amin est l’accompagnateur, le spectateur finalement, qui observe sans réellement participer, qui s’imprègne de l’instant présent (qui n’a que faire de rebondissements ou d’intrigue quelconque), qui capte avec son œil de photographe les petits moments simples, banals d’un été qui passera très vite. Seul un grand cinéaste peut avec si peu dégager un ressenti aussi fort sur la durée d’un film.
        Que MB s’y soit ennuyé ou que ballantrae y ait vu un film superficiel peut se justifier. Ce cinéma de Kechiche ne se donne sans doute pas à tout le monde : ceux qui auront été à Sète en 1994 avec cette bande-là via le film et les autres… Ceux qui resteront sur le côté feront du film une tentative d’analyse traditionnelle (mais n’y voir que le prisme des fesses de filles par exemple me semble un raccourci fatalement caricatural). Car ce cinéma-là échappe un peu à l’analyse tout n’y étant selon moi que pur ressenti : à chacun donc d’y trouver ou non son compte.
        Cela me fait un peu penser au film AMERICAN GRAFFITI de Georges Lucas : cette soirée et cette nuit avec ces étudiants américains où le seul pseudo rebondissement est cette course de voiture à l’aube. Bertrand avait peu goûté ce film dans « 50 ans… » je crois, se sentant éloigné des préoccupations de ces jeunes américains obsédés par les bagnoles et par leurs amourettes superficielles. Sauf que Lucas à l’image de Kechiche livrait là sa vision nostalgique de sa propre jeunesse, avec son regard sur une époque vécue et révolue. Et Lucas y intégrait des moments de pure flânerie : Richard Dreyfuss se baladant dans les allées vides du lycée de nuit quand on entend au loin la musique lointaine de la fête se dérouler ou sa dernière discussion avec le prof (ou surveillant?) à la lisière de la nostalgie de ses années lycée et du grand saut vers l’inconnu de sa future vie universitaire dans une grande ville : scènes qui touchent par leur « juste » banalité.
        Et il y a pléthore de ces films-souvenirs de jeunesse : pour aller à l’extrême, sans toutefois comparer avec Kechiche ou Lucas car s’agissant d’une époque beaucoup plus noire et violente : J-P Melville lui aussi parlait de sa jeunesse dans L’ARMEE DES OMBRES (en moins superficiel me dira t-on et par le biais du roman de Kessel) dans un film tout aussi subjectif dans sa vision de la résistance, empreint d’une mythologie toute personnelle (à défaut ici d’une réelle nostalgie pour tant de douleurs vécues). Car dans ce film de Melville les « collection de moments » et « habiller d’intentions l’anodin » sont aussi présents…
        Pas étonnant donc, sur des films aussi personnels et subjectifs, que l’on puisse parfois s’y sentir extérieurs. Pour les autres, au gré des sensibilités et si l’immersion est au rendez-vous : cela en fera des films inoubliables (quand bien même l’intrigue soit en apparence aussi banalement et superficiellement décrite que dans MEKTOUB…)

    • Ballantrae dit :

      sinon oui j’ai hélas vu/bu ce numero 1 jusqu’ à la lie.
      et j’ai dû arrêter frequemment le dvd qu’un pote m’avait prêté car je ne cessais de décrocher ce qui est rare me concernant.
      mais je pense avoir tout vu sans m’endormir mais de là à tout me rappeler!!!
      je ferai peut-être l’effort d’y jeter à nouveau lors d’un passage tv… si j’en ai le courage! il y a tellement de films à découvrir que je pense en avoir assez fait pour kechiche alors que je pense avoir fait le tour de son cinéma à l’évidence pas fait pour moi!

  23. PHILIPPE GUILLERMO dit :

    La Fnac annonce la sortie de « Amis américains Entretiens avec les grands auteurs d’Hollywood », le 9 octobre prochain. S’agit-il d’une réédition de votre précédent livre « Amis Américains » sorti en 2008?

    Merci de votre réponse

    • Bertrand Tavernier dit :

      A PHILIPPE GUILLERMO
      Exact. A un prix plus doux.

      • Yves Rouxel dit :

        J’en profite pour vous demander si vous connaissez les films suivants svp? »La bète à l’affut »de Pierre Chenal, »Cause toujours mon lapin »De Guy Lefranc et »Le canard en fer blanc »de Jacques Poitrenaud.Merci à vous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Oui je les connais. Le premier est intéressant même si en dessous de RAFLES SUR LA VILLE, le second est nul et le troisième un sympathique nanan qui ne casse pas trois pattes à un canard

    • Yvon Gauthier dit :

      Aussitôt lu la bonne nouvelle aussitôt commandé,j’espère que Fnac va limiter l’achat à 1 livre par commande pour laisser la chance à tout ceux qui comme moi tentaient je l’acheter depuis longtemps et pour empêcher que certain vide les stocks pour après les revende à gros profit,au Québec ce livre est introuvable donc j’ai très hâte en octobre ha merde l’hiver ne sera pas loin hum…..

  24. Ballantrae dit :

    petit aparté lié à l’actualité estivale assez riche en coups de trafalgar la nomination de Dominique boutonnat au cnc devrait alerter les cinéphiles au vu d’un rapport commis récemment.
    en effet ce proche de macron souligne que trop de films sont produits et qu’ils sont peu rentables.
    c’est l’exception culturelle dont nous jouissons qui risque de se voir menacée si nous ne nous montrons pas vigilants et solidaires des professionnels du cinéma.

    • Henri Patta dit :

      Bien suŕ que trop de films sont produits. Un article du point disait que durant les vancances de pàques 111 films allaient sortir en 2 semaines . Oui , bien 111 !!!
      Cela en condamnait d ‘office , des dizaines a ètre retirès de l ‘affiche après une semaine d ‘exploitation .
      Le cinèma français a besoon d ‘un bon coup de pied au cul. Le talent artistique semble bien moins important que le talent a chasser les subventions diverses et varièes.Mocky disait il y a quelques annèes , que meme avec le peu de spectateurs qu ‘il attirait sur ses derniers films, il arrivait a les rentabiliser grace aux subventions françaises et europèennes. Il suffisait de remplir certains critères et l ‘argent ètait ďèbloquè.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Henri Patta
        S’appuyer sur les dires de Mocky discrédite totalement votre propos. Il a raconté n’importe quoi et fantasmes sur les « aides européennes ». Le système français a non seulement permis à un cinéma national de résister contrairement à l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre mais il a aussi favorisé des co productions qui ont soutenu, aidé des dizaines de cinéastes étrangers. Sans la France des Fellini, Kurosawa, Loach, Frears, Schloendorff, Wenders, Almodovar n’auraient jamais vu le jour sans parler de nombreux réalisateurs africains. Trop de films sans doute mais aux USA aussi. Je me passerai bien de certains épisodes de Marvels, de FAST AND FURIOUS 11. Commencez donc par nous donner les titres des films que vous élimineriez….De nombreuses oeuvres inutiles sont produites non pas à cause du système français mais à la suite de la servilité de certains décideurs envers le star system, la mode. On dit aussi que lors des votes, il y a trop de cons qui s’expriment et qu’il faudrait leur interdire de donner leurs voix. C’est vrai qu’un dictateur saurait faire le ménage.Comme le dit un proverbe souvent cité par Marcel Bluwal : « ce n’est pas parce que ton cheval est borgne qu’il faut lui crever l’autre oeil »

        • Ballantrae dit :

          100% d’accord avec Bertrand!!!
          oui bien des sorties « inutiles  » made in USA dont les sempiternelles marvelleries.
          oui notre système a su résister au laminage d’autres cinématographies européennes grâce aux combats des générations d’après guerre qui ont vu venir l’hégémonie pas très bienveillante des USA.
          sinon le concept de film inutile ne me semble pas inherent au nb d’entrées: cette année j’ai adoré an elephant sitting still, un grand voyage vers la nuit ou sunset qui n’ont pas « marché « .
          si parasite triomphe combien de films coréens dont le sublime chunyang de im kwon taek n’ont pas été vus.
          la règle est applicable au cinéma français: combien de cinéastes ont dû attendre 2 ou 3 films pour percer?
          le public peut passer à côté de grandes réussites y compris pour des cinéastes chevronnés: récemment dernier amour de Benoît Jacquot ou une vie de Stéphane brize.
          des cinéastes comme Garrel ont tjs connu des visibilités moindres: en sont ils pour autant moins forts et importants???
          cette richesse n’en deplaise à boutonnat ( producteur de jacquou le croquant de son frangin, jetez y un oeil henri et nous en reparlerons de sa vision de la production!!!!) est précieuse et je ne laisserai pas cette clique réduire à néant un systeme dont nous avons tout lieu d’être fiers.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          JACQOU LE CROQUANT est le prototype même du film inutile couteux et dépourvu de point de vue. Son précédent avec Mylène Farmer dans les ruines est pire. Et Boutonnat producteur veut donner des leçons

        • Gilles dit :

          A B. Tavernier

          Si un dictateur faisait le ménage, ce serait une dictature qui en chasserait une autre. Pour ce qui est d’éliminer des films, sans faire du sarcasme gratuit, je m’en prendrais volontiers à toutes les franchises Besson et toutes ces comédies mises en scènes par des furoncles, descendants directs des Balducci, Gion, Lang, Caputo… dont les films, autrefois, restaient en marge de la distribution, mais qui s’imposent aujourd’hui et portent un sérieux préjudice à des productions plus modestes mais plus ambitieuses. De plus en plus de films restent bloqués chez les distributeurs, faute d’écrans disponibles, et des talents en devenir restent étouffés dans l’oeuf, comme jamais auparavant dans le cinéma français. La frilosité économique est une chose, mais ce n’est pas à vous qu’on va apprendre que le niveau culturel des décideurs s’est considérablement affaissé ces trente dernières années. Au risque de discréditer mon message en citant moi aussi Mocky, il regrette la disparition de ces grands juifs capables de mettre 50 briques sur la table pour développer des projets insensés. Sans parler de tous les parasites qui sont rentrés indûment dans le métier (animateurs télé, écrivaillons, anciens sportifs….) et je m’amuse d’une réflexion qu’avait faite Philippe Noiret sur un plateau de canal + « quand j’arrêterai de faire l’acteur je deviendrai lanceur de poids. »

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Gilles
          certes mais on enfonce des portes ouvertes. Avant guerre, c’était MA TANTE D’HONFLEUR, LE TAMPON DU CAPISTON, DEBOUT LA DEDANS et trente comédies de caserne qui avaient cent fois plus de succès que LE JOUR SE LEVE. Et Besson a coproduit les deux Tommy Lee Jones et SI J’ÉTAIS CHANTEUR. C’est vrai que la dictature de la comédie pèse lourd

        • Henri Patta dit :

          N ‘etant pas dans le milieu du cinèma , je ne peux me faire une idèe du problème que par des lectures ou des interviews.
          En 2017 , 300 films ont ètè produits par des financements français.
          Le nouveau directeur du C.N.C voudrait rèduire la voilure, est un crime contre la culture ou du bon sens.
          Renè Bonnell dans un rapport sur le cinèma disait que 47% des films sortis en france faisait moins de 100 000 spectateurs.
          Si l ‘on distribuait moins de subventions , et que seulement 250 films par exemple ètaient distribuès le cinèma français s ‘en porterait-il plus mal ?
          De plus a l ‘heure ou toutes les catègories de français doivent faire des efforts, pourquoi le cinèma , devrait ètre exsemptè ?
          Ceci dit, bien sur que le système français a des vertues, le cinèma en France est encore bien vivant , et nous en sommes tous ravis , mais ça n ‘est pas en faisant du « chiffre  » qu ‘il survivra , car il semble bien que plus la production française s ‘accroie plus sa part de marchè baisse. C ‘est du moi s la tendance de ses dernieres annèes.
          Quand a empècher de faire voter les cons, vaste programme comme a dit quelqu ‘un.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A HENRI PATTA
          Parfois dans ces films qui font très peu d’entrées, il y a des chefs d’oeuvres. ON NE DOIT JAMAIS JUGER SUR LA SEULE RENTABILITÉ. Et ce ne sont pas des subventions. Renseignez vous avant d’écrire n’importe quoi. C’est de l’argent pris sur les sommes encaissées par les tous films qui sont redistribuées au prorata des entrées aux films français (soutien automatique qui a sauvé le cinéma français après les accord Blum Byrnes : voyez l’épisode de Voyages) et à certains films jugés intéressants. Cet argent n’est pris sur aucun budget de l’état. C’est le budget du cinéma qui est régulé. La presse coute beaucoup plus cher au budget de l’état. Et les films créent de l’emploi et génèrent dont des ressources rien que par les salaires (taxes impots) plus que l’automobile

        • Ballantrae dit :

          « toutes les catégories de français doivent faire des efforts » cher Henri vous ne faites que répéter la doxa assenee jour et nuit par nos chers gouvernants dont le seul effort consiste à se montrer complaisants envers les milieux qui les ont portés au pouvoir.
          le règne des oligarques néolibéraux a beau être en place, on peut prendre du recul avec son catéchisme.
          lisez la strategie du choc de naomi klein et vous verrez que le simple fait d’assener sans démontrer une scie n’est pas nouveau dans ce courant economico idéologique.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Ballantrae
          Sans compter cher Henri que beaucoup de gens font de vrais efforts financiers dans le cinema. Les techniciens, acteurs, auteurs qui mettent leur salaire en participation ou qui acceptent d’être payés très en dessous du minimum syndical sont légions. Mon équipe durant la préparation de la Principe a travaillé sans être payée pendant plus de 8 semaines, alors ce discours et ces leçons que donne le pouvoir et que vous répétez sont exaspérantes. J’ai mis une grande partie de mon salaire en participation dans la Princesse, dans LA VIE de même que les acteurs et techniciens. Vous ne trouvez pas cela dans les cabinets ministériels et ce discours macédonien est insupportable. C’est facile de trouver du travail dit il. Ce n’est pas ce qu’il a prouvé pour GoodYear, General Electric et tant d’autres

        • Ballantrae dit :

          oui asséner avec le rapport que le cinéma est un métier de faineasses subventionnées ds lequel il faudrait faire le ménage ne me semble pas de bon aloi quand on connait un minimum l’insécurité et la prise de risque assez largement répandue dans ces professions.
          le rapport boutonnat comme d’autres rapports joue sur le velours de l’ignorance et des vieux a prioris qui ne demandent qu’à être réveillés.
          c’est pour cela que j’ai utilisé le mot poujadisme.
          le fonctionnement de nos oligarques remet tout en cause sauf ses propres intérêts et ceux de leurs « copains » qui les ont menés vers le pouvoir.
          saint simon aurait sûrement pu écrire de belles pages sur nos souverains.

        • Dumonteil dit :

          à propos de Boutonnat Laurent ,frère de l’intéressé:fait rarissime ,le metteur en scène lui-même a fait sa propre review(!) sur imdb « great movie with enchanting music » promet-il !après l’avoir vu « en avant-première » dans une petite ville de Dordogne.
          Il faut le voir pour le croire!

          C’est un film nullissime ;Stellio Lorenzi avait fait une mini-serie tirée du roman d’ Eugène Le Roy en 1969,autrement plus soignée malgré des moyens infiniment moindres.

        • MB dit :

          à Henri Patta: je ne vais pas en rajouter derrière, mais franchement, y compris dans les films que je n’aime pas trop, le cinéma français est d’une vitalité étonnante: culotté, adulte, fin et lucide: C Kahn, Ozon, Jacquot, Schoeller, Zlotowski, qui d’autre? Même Kechiche qui s’embourbe dans ses tentatives emberlificotées propose parfois (cf ma réponse à Ballantrae qui l’a assassiné), par moments, des éclairs. Un coup de pied au cul? merde alors, quelle chance nous avons oui, et cette génération existe aussi grâce à la volonté soi-disant arrogante de mettre un barrage qui a très bien fonctionné depuis les années 50. La maturité des cinéastes actuels tient évidemment d’un passé de résistance tranquille du cinéma français qui remonte à loin. Je ne vois guère que le cinéma italien pour avoir été plus loin dans la conscience politique et sociale, dans la lucidité sans concession MAIS peut-être est-ce révolu hélas. Pour votre coup de pied au cul visez bien les qqs individus concernés, tapez pas au hasard comme ça!
          Bref charriez pas, Henri svp.

        • MB dit :

          à H patta: « De plus a l ‘heure ou toutes les catègories de français doivent faire des efforts, pourquoi le cinèma , devrait ètre exsemptè ? »
          attention ce n’est pas du tout comparable, le cinéma et ses travailleurs n’est pas une catégorie de Français! Beaucoup de productions engendrent un suspense et une angoisse chez les personnes concernées (producteurs, réals, techniciens etc.), quant au succès suffisant de leur film (au minimum, rentrer dans les frais) qui ne ressemblent pas du tout au plaisir de glouton de malins qui s’engraissent des subventions prodiguées par ces gogos de l’état, de l’Europe. Ceci est vrai de la dernière surperprod de Besson (au fait, on sait que les grands succès bénéficient à l’ensemble des projets, y compris au drame du couple avec trois acteurs et une bicyclette tourné en novembre à Limoges).
          J’avais bien sûr bien compris que vous n’attaquiez pas la qualité du cinéma français mais
          ce système de subventions selon vous trop généreux alors même que Bertrand précise ce qu’il en est exactement, qui ne sont pas forcément des subventions!
          à Dumonteil c’est curieux la critique de JACQUOU est signée en clair du nom de son réalisateur, serait-ce un faux qui cherche à nuire ou un gag? On peut supposer que si ce n’était pas le cas, il aurait pris un pseudo opaque???

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Ce ne sont jamais des subventions sauf peut être les aides régionales mais qui se traduisent comme l’a mis en lumière un long rapport par des retombées financières importante. J’ai du recevoir 200 000 euros pour la Princesse et cela a donné 1million 2 de dépenses effectuées dans la région (hotels, figuration, location de décor, restauration, achats effectués). Aux USA, pays du libéralisme, ces « subventions » (en fait un credit d’import reversé aux prorata des salaires des techniciens et acteurs locaux) sont beaucoup plus importantes dans de très nombreux états ou villes (New York pour éviter la fuite vers le Canada) : 25% de ces sommes en Louisiane ce qui représentait près de 3 millions de dollars pour DANS LA BRUME, 30% au Nouveau Mexique etc… S’il vous plait ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas

        • Denis Fargeat dit :

          A Dumonteil
          « il faut le voir pour le croire »… j’ai été voir et je n’y crois toujours pas. Assez fantastique… il est remarquable qu’un réalisateur ait la chance de découvrir son film en avant-première. Tout aussi remarquable qu’il s’intéresse surtout à ses progrès en tant que compositeur.
          A tous : il se trouve que j’ai enfin commencé le livre de JP Bleys sur CAL ( 20 cts pour MB), et ça fournit un historique contrepoint à nos boutonnesques débats. CAL (40cts), on l’a souvent dit ici, a été au coeur de ces questions de financement, en a beaucoup souffert, et ses combats ont profité au cinéma français. Sous ce rapport au moins, la lecture de cet irremplaçable ouvrage est très pertinente en ce moment.

        • MB dit :

          à Bertrand/ »soutien automatique qui a sauvé le cinéma français après les accord Blum Byrnes : voyez l’épisode de Voyages »
          j’essaie de retrouver l’extrait mais pour les VoyageS, le petit sommaire que j’en ai fait a dû ignorer celà. J’ai gardé les enregistrts de Fr 5, je n’ai pas le BR ou DVD.
          Dans le précédent Voyage, il aurait été bon que Gaumont fournisse un sommaire détaillé dans la page du menu sur les chapitres, parce que pour retrouver qqch c’est ficelle, faut s’accrocher!
          et je n’ai pas compris comment cette taxe était utilisée:
          « Surtout, ce mouvement entraîne la création d’une taxe de 10,9 % sur tous les billets (loi d’Aide du 23 septembre 1948)(…). Cette taxe alimente un Fonds d’aide à l’industrie cinématographique, mettant en place un système d’aides automatiques calculées sur la base des recettes des films précédents des réalisateurs éligibles, jetant les bases du système organisé par le CNC »
          (https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_Blum-Byrnes#La_question_du_cin%C3%A9ma)
          les « recettes des films précédents des réalisateurs éligibles » me perd complètement! mystère.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          C’est à la fin de l’épisode sur l’Occupation, le 4 je crois

        • MB dit :

          Bertrand mais je n’ai jamais dit qu’il s’agissait de subventions, mais exactement le contraire! pige pas vous vous trompez d’interlocuteur???

        • MB dit :

          voilà ce que j’ai dit:
          « ce système de subventions selon vous trop généreux alors même que Bertrand précise ce qu’il en est exactement, qui ne sont pas forcément des subventions! »
          PEUX PAS ETRE PLUS CLAIR Bertrand alors s’il vous plaît, pas de leçon du genre « ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas etc.! »

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Je répondais à Henri

        • MB dit :

          « A MB
          Je répondais à Henri »
          désolé Bertrand je pouvais m’en douter, suis un peu à cran ces temps-ci!

        • Yves Rouxel dit :

          La dessus je suis entièrement d’accord avec vous concernant Mocky qui dit tout et son contraire.Il se mélange les pédales dans les dates et à même affirmé qu’il avait tourner dans »Les crois de bois »de Raymond Bernard alors qu’il est né en 33!La programmation et les sorties nationales sont très mal faites surtout en été ou les exploitants mettent en avant les grosses productions us(marvel,fast and furious 11 ou 12).J’attends avec impatience « Ceux qui travaillent »avec Olivier Gourmet,acteur qui s’implique complètement dans ses roles.Le film décrit les conditions de vies et de morts pour certains qui sont confrontés à la réussite et à la pression de la hierarchie.Je vous conseille actuellement »The operative »film d’espionnage sur une agent du Mossad qui travaille comme professeur dans un lycée en Iran.Quelquefois la réalité rattrape la réalité puisqu’une scientifique française à été arreter il y a quelques jours à Téhéran!!

        • Pierre dit :

          A tous

          A titre personnel, je trouve toujours cela un peu sévère quand l’un d’entre nous émet une opinion, même fausse ou idiote, et reçoit une avalanche de réponse négative.

          Sans doute Henri Patta a-t-il eu tort, mais est-ce une raison pour que tout le monde l’accable ainsi, jusqu’à Rouxel qui en profite pour critiquer Mocky qui dit « tout et son contraire ».

          J’entends par avance que personne ne m’a nommé arbitre des élégances et c’est parfaitement exact. Mais si on relit l’ensemble des échanges, la réaction me parait tout de même un peu excessive.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Oui certes mais il y a des contre vérités exaspérantes et qui ont été dénoncées cent fois dans des articles, des livres depuis les action à Bruxelles pour l’exception culturelle. Il ne s’agit pas d’élégance mais de faits. Si on ne s’y connait pas, on en parle pas. Je n’oserai jamais m’exprimer sur le football ou la physique quantique. Mais sans doute que la réaction est excessive car elle est aiguisée par l’idéologie au pouvoir, totalement anti culturelle (les responsables de l’Opéra, de plusieurs centres dramatiques ne sont toujours pas nommés) au nom de principes économiques (et aussi en fonction des amitiés du président qui recase tous ses amis et ceux qui l’ont soutenu financièrement, faisant même changer un décret pour imposer Besson à Los Angeles en dépit de l’interdiction du Conseil d’Etat) tout en pratiquant une novlangue consistant à faire le contraire de ce qu’on dit : dans la culture comme dans l’écologie

        • Ballantrae dit :

          et dans l’éducation!!!

        • MB dit :

          à Bertrand BLUM-BYRNES merci c’est bien à la fin du Voyage 4 à la suite logique du passage sur Le Chanois (51′).

        • MB dit :

          à Pierre: la réaction n’est absolument pas excessive, c’est le nombre de réactions qui ont jailli en même temps qui vous choque, mais Bertrand vous a répondu. Et puis on connaît bien Henri Patta maintenant, c’est pas un lapin de trois jours qui va s’autodétruire de chagrin parce qu’on est en désaccord avec lui.

        • Ballantrae dit :

          il ne s’agit pas d’ostraciser henri ( tout le monde peut se tromper)mais de rectifier un cliché très admis sur le fonctionnement du cinéma français.
          en montrer l’absurdité peut éclairer la prise de position à mon sens indispensable des signataires de la tribune.
          combattre les clichés dont s’emparent nos décideurs pour tout detruire est actuellement une nécessité absolue cf aeroports de Paris, sncf, santé, culture et éducation…mais je dois en oublier!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Et c’est un sujet sensible pour ceux qui en vivent d’où des réactions écorchée face à des clichés, des désinformations qu’on nous ressert (on c’est d’abord la presse et les medias) à tout bout de champ

        • MB dit :

          à D Fargeat
          « il est remarquable qu’un réalisateur ait la chance de découvrir son film en avant-première.  »
          bah, il devait connaître le réalisateur, c’est panier de crabes et compagnie tout ça…

      • Ballantrae dit :

        autres points:
        -mocky n’est pas une référence pour une analyse argumentée… en revanche il est truqueur sur les bords assez régulièrement au point fe négliger ses films
        -le rapport de boutonnat surfe, comme d’autres rapports récents de la macronie (sur la santé, les retraites ou l’éducation entre autres) sur un habile mélange entre poujadisme (du genre « oh la la! que d’abus mme michu! cela ne peut pas durer! ») et néolibéralisme pur et dur ( maintenant il va falloir se serrer la ceinture!).
        on connait par coeur ce refrain et je pense qu’il n’a jamais été aussi explicite.
        raison de plus pour ne pas céder face à ces bien piètres aventuriers adeptes de la politique de la terre brûlée!

        • Yves Rouxel dit :

          A Ballantrae.Mocky,je tiens à l’écrire ici est un affairiste radin de surcroit qui à souvent oublier de payer les figurants sous pretexte qu’ils avaient de la chance de tourner pour lui.D’autre part ses films passent et repassent sur toutes chaines confondues puis il à signer une série pour le groupe canal il me semble bien.

    • Denis Fargeat dit :

      A Ballantrae
      Ce que j’ai entendu à ce sujet n’était pas très réjouissant… les soupçons de conflit d’intérêt ne sont pas loin, même si l’intéressé manifeste son désintéressement en démissionnant de ses mandats – à la tête d’une Sofica par exemple, précisément le type de structure qu’il entend favoriser.
      A titre personnel, le nom de Boutonnat me donnerait plutôt des boutons – c’est le frère de Laurent Boutonnat, qui tailla chansons , clips , voire un nanar d’envergure pour Mylène Farmer. Mais ce n’est pas un argument , et Bertrand en donne d’autres beaucoup plus efficaces.

  25. Yvon dit :

    Vu qu’il y a aucune réponse je conclus que vous êtes en. Vacances et bien profitez en bien pour vs reposé et ne revenir en pleine forme

  26. Gilles dit :

    La récente édition de PARIS AU MOIS D’AOÛT, film que j’imaginais comme une extension naturelle du roman, est une occasion de revenir vers René Fallet. Sans doute suis-je trop amoureux de cet auteur pour me satisfaire de ce que le cinéma a fait de ses oeuvres. De cette histoire d’amour à la fois légère et tragique, improbable mais évidente, qui confronte le personnage à ses complexes d’infériorité, où les personnages secondaires donnent toute la richesse à cette peinture « historique » d’un milieu social, d’une vie populaire, que Fallet visionnaire voit disparaître, pour laisser place à ce qu’on n’appelait pas encore la gentrification, de cette écriture ironique, tordante, mais aussi mélancolique avec quelques touches de noir, et qui dit avec une formidable justesse la sociologie d’une époque et d’un endroit… eh bien de tout cela la lessiveuse du cinéma n’a retenu qu’un glamour de papier journal. Aznavour est évident, Susan Hampshire évanescente, les personnages secondaires survolés, dans un scénario inutilement gauchi depuis un roman qui est pourtant un exemple de construction dramatique. La déception éprouvée est égale à l’attente que j’avais de voir ce film disparu depuis sa sortie. LES VIEUX DE LA VIEILLE, en dépit du jeu outrancier de Gabin est ce qui reste de plus fidèle à Fallet. Visionnons aussi LA NASSE, téléfilm disponible sur le site de l’INA, adaptation de MOZART ASSASSINE.

    • Henri Patta dit :

      Il serait intèressant de savoir , qui , n ‘a pas ètè dèçu , après avoir lu un livre de son adaptation cinèmatographique.
      J ‘ai mis du temps a comprendre , qu ‘il fallait laisser de còtè ce que l ‘on avait lu , pour savourer au maximum le film. Il s ‘agit d ‘une nouvelle oeuvre , d ‘une nouvelle approche , car il est bien entendu impossible de faire un  » copiè-collè ‘ du livre , et de faire apparaitre tous les personnages, les anecdotes , les mèandres de se qu ‘a produit l ‘ècrivain. Ou alors il faut faire un film de 12h….
      Par ailleurs j ‘adore PARIS AU MOIS D ‘AOUT , le film.
      Aznavour y est très bon , je trouve.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Henri Patta
        Halte aux lieux communs. Il y a de très nombreuses adaptations réussies ne serait ce que chez Simenon. Bien sur les grands classiques peuvent donner lieu à des transpositions simplistes mais même là, on trouve des réussites à commencer par L’HOMME QUI RIT DE LENI. Jean Aurenche qui ne s’était attaqué au ROUGE ET LE NOIRE que sur ordre de Lara disait qu’il fallait adapter de mauvais livres qu’on pouvait pulvériser et il donnait l’exemple du MARIAGE DE CHIFFON et de DOUCE. Fallet contrairement à Simenon a engendré une suite de films mineurs, médiocres voire nuls (LE BEAUJOLAIS NOUVEAU EST ARRIVÉ m’avait paru regardante). Peut être que cela provient des romans trop fragiles, dépendant plus de la légèreté du style que de la vision des personnages (qui a l’écran deviennent tous des clichés contrairement une fois de plus à Simenon, Chandler, Hammett, Steinbeck, Frank Norris, Truman Capote, Stevenson, Disckens)

        • Gilles dit :

          A B. Tavernier

          Romans trop fragiles ? Si vous parlez de la fragilité des intrigues, prétextes à faire vivre des personnages et un style d’écriture, je penserai davantage à Raymond Queneau dont les néologismes, l’orthographe phonétique, entre autre, étaient absolument intraduisibles à l’écran. ZAZIE DANS LE METRO est un ratage total, que ne dément pas d’ailleurs J.P Rappeneau dans le supplément du DVD. Même si on n’a pas lu roman le film tombe complètement à plat. Si les producteurs se sont si souvent intéressé à Fallet, c’est qu’au delà du style, il y avait des histoires solidement bâties. Le coup de théâtre magistral qui, dans PARIS AU MOIS D’AOUT, amène le personnage à une tentative de suicide, c’est du pain béni pour un cinéaste. Un exemple de situation que, si on ne veut pas la garder telle quelle, on adapte aux circonstances du film, mais Granier-Deferre a traité ça avec la plus grande désinvolture. Depuis mon message précédent, j’ai pu voir LA NASSE, téléfilm SFP marqué par le charme du super 16 mm. Bernard Fresson et Claudine Auger donnent une interprétation de très haut niveau, dans une histoire où Fallet marchait sur les terres de Boileau-Narcejac sans avoir l’air d’un intrus.

  27. Yvon Gauthier dit :

    Je viens d’apprendre ds le dernier positif la mort de Freddy Buache,c’est grâce à lui et à son livre « le cinéma américain 1955-1970 que j’ai fait la connaissance des grands et moins grands cinéastes u.s.a.j’avais à l’époque emprunté ce livre qui était devenu mon livre de chevet à la bibliothèque de ma ville et après avoir essayer en vain de le trouver ds les librairies de ma ville(je sais c’est pas bien)l’avait déclaré perdu et remboursé(c’était bien avant internet et les Amazon d’aujourd’hui)je possède et recommande bien sûr presque tout ces livres,MR Tavernier l ‘avez vous personnellement connu et si oui pouvez vous en parler à un admirateur du QC?

    • Yvon Gauthier dit :

      Comme vous ne m’avez pas répondu j’en conclus que vous ne connaissez pas mr Buache et pour ajouter à mon commentaire je crois qu’il n’appréciait guère l’es cinéaste du « nouveau Hollywood « d’apres son dernier livre sur le des années 80 a 2000 si ma mémoire est est bonne.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Yvon Gauthier
        Je connaissais très bien Freddy Buache et appréciait l’homme, sa chaleur, son travail à la Cinémathèque Suisse.Il s’associait parfois à Chardere pour les CICI (Congrès du cinéma indépendant) où on voyait des films pendant une dizaine de jours : le cinéma français des années 30 (ceux qui parlent d’age d’or étaient absents à ces projections), les films français sans les grands titres de l’année 39/40 (qui faisait ressortir le coté unique du MENACES de Gréville). J’aimais sa défense d’Autant Lara bien qu’il lui trouvait trop d’excuses qui co existait avec sa passion pour Godard. Je connais mal ses écrits critiques et certaines de ses positions m’ont paru un peu néo sadouliennes (le correcteur avait transcrit saoudiennes) et sans grande originalité

  28. MB dit :

    « Amical bonjour à MB qui n’est pas un ami et ne sera jamais un ennemi pour moi. »
    ah merci c’est gentil, ça
    ceci dit 60° pas possible! pas sur la Terre. Impossible. J’ai vérifié. Pas possible. Rien à faire.

    • Yves Rouxel dit :

      A MB.Je reprenais des propos de Michèle Morgan tenu dans le bonus du film d’Allégret »Les orgueuilleux ».Ne parlons plus chaleur,canicule celà me donne des frissons d’angoisse.Je vous conseille de voir la série d’espionnage »The americains »programmé par FX.On suit un couple qui dirige une agence de voyages dans les années 80 à Washington.Ils ont deux enfants et en réalité ce sont deux agents au service du KGB.Plus de 1000 agents sont en activité et le point fort de cette série c’est que les scénaristes nous montrent des pans entiers des usa et de l’urss.En effet on apprend qu’a la fin des années 70 sous Carter la cia à injecter des millions de dollars pour créer le syndicat Solidarnosc en Pologne et d’autre part que l’urss a courtiser quantités de membres des black panthers dès les années 60 après la mort de King.Série exemplaire pour le jeu des deux heros qui n’hésitent pas à se travestir(ces séquences me rappelle fortement Mission impossible ou Martin Landau et Peter Graves enfilaient masques et perruques).Dans le mème registre il y a « Homeland »qui est une série d’espionnage plus didactique et qui revient sur les conséquences géopolitique,dix ans après world trade center.Les créations télévisuelles de cette trempe sont à voir car elles décèlent des verités qui souvent cachés mème avec internet ou les réseaux sociaux.

      • MB dit :

        à YR THE AMERICANS/ OUI j’ai entendu parler de cette série paraît-il très étonnante:
        « The Americans (2013-2018). Une très grande série. La fin est un sommet d’émotion
        et de mélancolie (et de finesse politique) rarement atteint par les
        multiples productions familiales psychologisantes du moment. »
        (C Tatum Jr:
        http://susauvieuxmonde.canalblog.com/archives/2018/07/15/36562971.html)
        si le dvd ne sort pas comment la verrais-je? Il faut avoir Netflix ou avoir été abonné à Canalplus ou Paris1ère, chaînes payantes.

      • MB dit :

        THE AMERICANS c’est sorti, 6 saisons! diable on va y passer des heures.

  29. Yves Rouxel dit :

    Tout d’abord,félicitation à Bertrand d’avoir été réélu à la tète de l’institut lumières de Lyon.Je profite de l’excellent dossier de Positif consacré aux films d’espionnage avec un très bon papier de Natacha Laurent ex directrice de la cinémathèque de Toulouse sur les oeuvres du cinéma soviétique.L’occasion pour moi de reparler d’un film de Martin Ritt »L’espion qui venait du froid »qui reste fidèle au livre de John le carré.Richard Burton compose un agent d’une grande sobriété question personnage(c’est vrai que dans le film il picole pas mal et fume cigarettes sur cigarettes).Ritt réussit à nous tenir en haleine en pleine guerre froide grace à un casting exemplaire.Toujours dans le mème genre je vous recommande un film de Richard Benjamin avec Sydney Poitier et feu Rivers Phoenix(mort trop jeune).L’histoire prenante d’un jeune américain qui va apprendre que ses parents sont des agents du kgb.Il va enquéter seul et va essayer de comprendre le pourquoi du comment.Dommage que le dvd soit rare à trouver.J’en apelle à Jean baptiste Thoret qui lit ce blog de temps en temps.Amical bonjour à MB qui n’est pas un ami et ne sera jamais un ennemi pour moi.Voilà c’est dit une fois pour toute.Allez je file à l’ombre voir un film allemand en deux parties sorti cette semaine.L’histoire d’un gamin fasciné par l’art et surtout la peinture dans l’Allemagne de 37 jusqu’a l’édification du mur de Berlin.

    • Henri Patta dit :

      A YVes.
      Comment savez vous que J.B THORET lit ce blog ?
      Je ne suis pas souvent d ‘accord avec ses prèfèrences cinèmatographiques , mais j ‘adore le personnage, fortement èpris en autres du cinèma amèricain des annèes 70.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Henri Patta
        C’est presque mono maniaque et certains de ses enthousiasmes sont excessifs et pour moi incompréhensibles mais il vient de faire sortir HITLER CONNAIS PAS, FRANCE SOCIÉTÉ ANNONYME, tous deux personnels et passionnants (deux exceptions françaises dans ses coups de coeur) le remarquable MANDINGO, une Michael Winner qu’à ma grande surprise, n’aimant ni le personnage ni le réalisateur, habile technicien par ailleurs, intéressant et un Damiano Damiani standard

        • Henri Patta dit :

          Mandingo est de richard Fleisher il me semble.
          J ‘avais ète voir ce film a sa sortie en salle car Ken Norton jouant l ‘esclave noir « gladiateur » est un ancien champion du monde de boxe catègorie poid lourd, et ayant pratiquè la boxe scolaire c ‘ètait une de mes idoles.
          Jamais revu depuis , mais le souvenir lointain est que le scènario ètait vraiment original et surprenant.
          Il semble que Tarentino se soit pas mal inspirè de ce film poir django unchained. Du moins poir un pan du scènario.
          J ‘aimerais grandement revoir ce Mandigo.
          Ken Norton qui avait battu Cassius clay alias mohamed ali ( le meilleur boxeur de tous les temps pour beaucoup ) est dècèdè en 2013. Je crois bien que Mandingo est son seul film.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Vous pouvez. Jean Baptiste Thoret l’a sorti dans sa collection chez Studio canal en dvd BlueRay

      • MB dit :

        THORET/ce qui est lassant, c’est cette manie de faire rentrer tel film dans une toile d’influences, une sorte d’arbre généalogique qui accumule les titres de films, au lieu de se concentrer sur le film lui-même, cette manie d’étiqueter les films par genres. Mais je me souviens que son bonus pour THE OFFENCE est excellent, sans doute parce que film difficile à rattacher à un genre.

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier et MB

          Sur Jean-Baptiste Thoret

          J’ai trouvé les quelques remarques émises ici sur son travail très sévères, voire je l’avoue incompréhensibles.

          Monomaniaque ? D’un enthousiasme excessif ? Se perdant dans les références ?

          Mais je ne vois pas comment on peut être d’un enthousiasme excessif lorsque l’on consacre son temps à promouvoir THE DEER HUNTER, MIAMI VICE ou SUSPIRIA. Qu’on ne partage pas tous les enthousiasmes, ce n’est pas un souci, mais je ne vois pas comment on peut parler d’excès.

          Il faut saisir ici que pour les cinéphiles de ma génération (j’ai 44 ans), des cinéastes comme William Friedkin, John Carpenter, Michael Mann, Dario Argento, Sam Peckinpah, Brian De Palma (liste forcément limitative et qui pourrait changer demain) ont été fondateurs. La littérature et la critique, en France, sur ces réalisateurs, a été pendant très longtemps d’une pauvreté et d’une cécité notable. Il a fallu que Tarantino arrive pour que la critique dite « intelligente » leur reconnaisse du talent, alors qu’elle était passée a coté pendant si longtemps.

          Globalement, les seuls magazines dans lequel certains d’entre nous pouvaient se retrouver, sur ces cinéastes là, étaient Mad Movies et Starfix. Bien sur, « 50 ans » a consacré des passages à Friedkin, Carpenter ou DePalma, mais soyons franc : leurs admirateurs (dont votre serviteur) ressortaient de cette lecture en état semi-dépressif (c’est dommage car De Palma en particulier y était vraiment analysé en détail ; l’analyse à son sujet demeure très pertinente).

          Dans ce contexte, Jean-Baptiste Thoret a été le premier à écrire des textes intelligents et galvanisants sur ces cinéastes là. Cela a été, pour beaucoup de lecteurs, revigorant. « Enfin », pouvait-on se dire. Son style, surtout dans sa jeunesse, est plus compliqué et moins pédagogique que celui de « 50 ans » par exemple, mais l’ensemble traduit une ligne, une vision, dont l’auteur ne s’est jamais départi et qu’il n’a cessé d’approfondir.

          Il y a, au final, une vraie œuvre critique, au travers des ouvrages sur Argento, Bogdanovitch ou bien sur Cimino, puis des films que Thoret désormais réalise dans le prolongement de ses écrits. Combien de critiques, ces 15 dernières années, peuvent en dire autant ?

          Tout est disponible sur YouTube et je le conseille à tout le monde : les analyses de PHANTOM OF THE PARADISE, éclairé par l’assassinat de Kennedy, ou de MIAMI VICE, sont prodigieuses, vraiment.

          Désormais Thoret tient un discours plus désenchanté. Après avoir contribué à faire réévaluer les cinéastes visés plus haut, il pense maintenant qu’il faut travailler à faire redécouvrir les cinéastes dits « classiques » au public. Non seulement il le dit mais de surcroît, il le fait(cf son cycle de conférences sur John Ford).

          Bref, si on veut aborder le travail de Thoret, je trouve qu’il faut tout de même le voir dans son ensemble et lui rendre hommage. Le public a besoin d’être enthousiasmé, qu’on lui donne envie de voir des films ou de les redécouvrir sous un angle nouveau. Tout le travail de Thoret va dans ce sens. C’est précieux et en tous cas ça mérite mieux à mon sens que ce que j’en ai lu.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Vous exagérez, Peckimpah a été salué dès la sortie de COUPS DE FEU DANS LA SIERRA et on trouve des articles très élogieux sur ses premiers films dans plusieurs revues. FRENCH CONNECTION et l’EXORCISTE, deux films sur lesquels j’ai plus en plus de réserves, ont reçu une accueil délirants en France. Moins Michael Mann encore que Francois Forestier tartinait des pages dans l’Observateur. Le problème c’est que durant les années 70, les Cahiers et les sympathisants étaient devenus maoïstes, ces gus qui écrivaient que Simon les était un agent de la CIA. Résultat, il faut se référer à Positif et à Ecran 70, 71…Il y eu des bouquins tot sur certains de ces cinéastes. LES PORTES DU PARADIS ont été acclamé en France et avant Thoret, il y eu Blumenfeld, Guerif et d’autres. Ce n’est pour le diminuer mais il est arrivé après les premiers défenseurs. Maintenant il fait un beau boulot de diffuseur et publie des bouquins intéressants

        • MB dit :

          à Pierre/THORET: je ne parle que de sa vision obsessionnelle-synthétique de faire rentrer tel film dans un ensemble de films, vision d’historien certes, mais l’approche du film nécessite aussi qu’on ignore ce qui l’entoure et qu’on s’attache à l’objet lui-même séparément, pour s’attacher au style par exemple, que si je ne me trompe, JBT ignore préférant les thèmes et influences.
          Enfin j’ai un problème avec les cinéastes importants pour vous qui sont un support pour votre appréciation de l’homme. Le Friedkin des années 70, Carpenter qui m’a beaucoup déçu, DePalma des 70-80 aussi (revu THE FURY atterré par cette banalité), M Mann jusqu’à nos jours, je ne suis pas convaincu. Ah Peckinpah c’est une ligne brisée, Friedkin et DePalma aussi d’où ma précision « des années 70 ». Parfois j’ai l’impression que JBT force le trait de son admiration parce qu’il n’est pas vraiment convaincu de ce qu’il avance et cherche à nier son propre manque de conviction, comme ces cinéphiles excités de file d’attente de cinémathèque qui s’énervent à vouloir absolument prouver qu’ils ont trouvé LE chef d’oeuvre.
          Mais je suis loin d’avoir tout lu de l’homme, éclairez-moi donc!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          D’accord sur Peckimpah, une carrière brisée par sa faute (alcoolisme, arrogance, décisions stupides). Il reste quelques titres épars mais beaucoup de déceptions. D’accord sur la plupart des jugements. Les films de Bogdanovich sont terriblement inégaux et FURY est une daube. On faisait passer ces metteurs en scène devant Soderbergh, Scorsese, Frankenheimer (dont les réussites restent magistrales et souvent au dessus de celles de de Palma ou Friedkin :MANCHOURIAN, SEVEN DAYS IN MAY, THE GIPSY MOTH, I WALK THE LINE, PATH TO WAR, L’ANGE DE LA VIOLENCE, THE BIRDMAN OF ALCATRAZ) et de nombreux cinéastes classiques toujours méconnus et pour lesquels on se battait avec Pierre Rissient de Ida Lupino à Martin Ritt, de Schatzberg dont les trois premiers films éclipsent un bon nombre de ces oeuvres. Et dans ses articles de Charlie Hebdo il éreintait 98% des films français. Je trouve qu’il s’est ouvert et je ne partage plus l’opinion de mon copain Rissient qui pensait que tout ce qu’il disait de Ford était stupides et que nombre de ses assertions prouvaient qu’il ne connaissaient rien à la manière dont on finançait et réalisait les films aux USA. Il laisse passer sans les corriger des erreurs dans ses bouquins (Bogdanovich qui affirme que John Ford était démocrate alors qu’il avait adhéré au partie Républicain après LA CHARGE HEROIQUE et soutint Barry Goldwater ne changeant de camp que pour Kennedy).Son enthousiasme pour Cimino (justifié pour THE DEER HUNTER) le pousse à sur valoriser l’indéfendable SICILEN, vision hollywoodienne et méprisante de Salvatore Giuliano (Cimino critique la taille de l’acteur du film de Rosi alors qu’on ne voit pas le personnage et là, l’arrogance s’allie à l’ignorance) Reste sa passion pour le cinem qui lui fait défendre avec justesse NEAR DARK, HITLER CONNAIS PAS, MANDINGO sans trop souscrire aux théories à la mode. Je pense que ses meilleurs livressont devant lui

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier et MB

          Sur Thoret :

          Il y aurait tant de choses à répondre sur tout cet échange, qui est passionnant. D’abord merci pour vos messages.

          En premier lieu, oui, vous avez raison, mon propos ne cadre pas avec tous les cinéastes que j’ai cité. Oui, Peckinpah notamment a été reconnu à son époque. C’est un risque quand on globalise, comme je l’ai fait un peu imprudemment, un groupe de cinéastes. Mais même s’il y a eu des précurseurs, on peut tout de même dire que Thoret a œuvré pour la réévaluation de plusieurs cinéastes, ou plutôt pour leur juste évaluation.

          En second lieu, la question n’est pas celle de mes propres gouts ici. Il est un fait que De Palma, ou Argento, n’ont pas, pendant longtemps, été considérés comme de grands cinéastes par beaucoup de tenants de la critique en France. Cela a changé aujourd’hui et il est aussi un fait que Thoret y a participé. Je ne dis pas qu’il est seul, mais il a tenu en cela un rôle de tête.

          Ensuite, il est de mon point de vue d’un enthousiasme sincère et communicatif (je ne le connais et n’ai aucun lien avec lui, je précise au cas ou). C’est utile et il faut s’en réjouir. Le cinéma a besoin de critiques intelligents et pédagogiques. Il en est.

          Enfin, sur l’avalanche de critiques sur les quelques cinéastes que j’ai cité, je souhaitais surtout dire qu’ils sont adulés par beaucoup de cinéphiles de ma génération. Non pas que cela leur donne raison, mais parce que cela explique que les écrits de Thoret ont eu de l’importance pour beaucoup d’entre nous. Par exemple : son livre sur Carpenter était un des tous premiers en France, si ce n’est le premier, sur ce cinéaste. Dans le même ordre d’idées et pour prendre un autre auteur : le livre de Jean-François Giré sur le western italien avait aussi été une grande lecture pour beaucoup de cinéphiles, à peu près dans les mêmes années.

          Et une dernière chose : critiquer Friedkin, DePalma ou Bogdanovich, soit (même si cela me choque de lire que FURY serait « nul » ou « une daube » ; c’est loin d’être mon préféré, mais de là à employer des mots pareils, passons avant que je ne m’évanouisse). Mais pourquoi leur opposer Frankenheimer, Soderbergh ou Scorsese (autant de cinéastes que j’aime énormément également) ?? Cela revient à prendre des cinéastes pour taper sur d’autres – méthode condamnée à de multiples reprises par notre hôte lui-même !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          D’abord précisons que Thoret avait réussi à imposer une excellente émission de radio PENDANT LES TRAVAUX…. une des plus vivantes, des plus passionnantes émissions sur le cinéma et je l’ai soutenu quand elle a été honteusement supprimée par France Inter. Je connais mal ses premiers livres n’ayant qu’un intérêt relatif pour Carpenter et préférant chercher du coté du cinéma coréen, roumain, chinois beaucoup moins à la mode. Et je dois ajouter qu’il a certes oeuvré pour la réévaluation de certains cinéastes en passant toujours sous silence tous ceux qui l’avaient précédé (ce que lui reproche Michel Ciment un peu trop comptable dans son attitude. Mais il déclare pour Mandingo que tout le monde en France a descendu le film auquel nous consacrons pourtant un texte très élogieux dans 50 ANS. Et long et argumenté)). Les premiers ouvrages, les premières études sur Carpenter ou sur Peckimpah sont d’abord américains. Il y a ce bouquin sur Peckimpah où l’auteur est allé interviewer ses collaborateurs et étudie les films en profondeurs, analysant les remaniements des scénarios. Et dans ses défenses, péché français, il ne prend jamais en compte les effets négatifs des films. HEAVEN’S GATE dont l’élan visuel est aussi indéniable et que le dialogue, la direction d’acteur (où émerge Huppert resplendissante) et le scénario peuvent être discutables a contribué à détruire le droit d’auteur des cinéastes aux USA, a permis d’imposer ces lignes où le studio se disait auteur des personnages et du film. C’est moins l’échec qui l’a mis au ban que ses pratiques malhonnêtes qu’évoquait sur ce blog Michael Rawls : acheter d’immenses terrain, faire payer l’arrivée d’eau par la production, les louer à cette même production et gagner encore plus d’argent si le tournage s’éternisait. La polémique que provoqua l’Année du Dragon (son dernier bon film) où il distribua une japonaise dans un personnage de chinoise en déclarant que cela n’avait aucune importance ce qui créa une réaction violente de la communauté asiatique, est à porter au passif du film et elle témoigne d’une étrange myopie raciale qui rendait fous mon ami Rissient et ses copains chinois. Mais récemment son bilan est ultra positif et il ne cède pas à la facilité. Je regrette la disparition de son émission radio et défends mordicus sa politique éditoriale. En plus il est extrêmement sympathique

    • Gilles dit :

      L’ESPION QUI VENAIT DU FROID, ou LA LETTRE DU KREMLIN, ou THE DEADLY AFFAIR, appartiennent à un genre cinématographique qui me laisse à chaque fois sur la touche. J’ai beau faire une relaxation avant de m’y coller, je suis perdu avant la première demi-heure, ne sachant plus quel agent prend l’identité de tel autre qu’on croyait mort aux Caraïbes alors qu’il opérait pour le compte d’une organisation parallèle en Suisse, ni pourquoi tel agent soviétique jouait les doubles agents alors qu’il n’en était qu’un simple. Melville, dans ses entretiens avec Nogueira dit tout le bien qu’il pense du film de Huston, et Richard Bohringer site le film de Ritt comme un de ses préférés. Je ne sais pas si quelqu’un comprend quelque chose à ses histoires alambiquées. Personnellement, je me noie même dans un James bond. Because bagage intellectuel trop léger ou bien peu importe l’intrigue, c’est autre chose qu’il y a à voir ?

      • Ballantrae dit :

        se perdre ( un peu) dans les méandres d’un recit d’espionnage ecrit ou filmé me semble en fait inhérent au genre et non une facheuse exception qui occulterait tout plaisir.
        je pense que la manipulation, l’effacement des repères ne sont pas problématiques car les personnages l’assimilent comme un fonctionnement evident.
        la lettre du kremlin par exemple n’offre ses jeux de miroir de manière complète qu’au 2ème visionnage. idem pour la taupe d’après le carré.
        le dossier positif par ailleurs est excellent … et accessoirement j’apprécie bcp les exégèses de jb thoret.
        quant aux declarations ci dessus d’yves rouxel à martin brady j’y perds plus sûrement mon latin que face à un film d’espionnage!

      • Yves Rouxel dit :

        A Gilles.Le bagage intellectuel n’a absolument rien à voir avec des scénarios de films qui nous dépassent un peu.Par exemple pour »L’espion qui venait du froid »,je vous conseille de lire en poche le livre de John le carré avant de voir ou revoir le film de Ritt.C’est pareil pour quantités d’oeuvre mis en scène.J’ai revu « Les égouts du paradis »réalisé par José Giovanni et qui m’a encore laissé un gout amer coté mise en scène.Huster dans le role de Spaggiari est aussi crédible que Jean Lefebvre dans un nanard des années 80.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Et l’intrigue n’a absolument rien à voir avec du Le Carré

      • Denis Fargeat dit :

        A Gilles
        Les Espions vous dis-je, Les Espions ! Je suis d’accord avec vous, je me noie aussi dans ces histoires d’espionnage, avec Roger Moore je sombre et quand il plonge je me noie. Du coup je prends le parti de rire ( jaune) de ces enjeux qui dépassent les intéressés eux- mêmes. Huston est plus fort que le diable à ce jeu-là. Et vive Casino Royale, le vrai, celui de Terry Southern avec l’aide de John Huston, John Sturges, Val Guest, Joseph Mc Grath et Jean Noublit… Et pile maintenant commence « Conversations secrètes » , une série de FC sur les espions. Yapadazar.

        • DDUMONTEIL dit :

          et vive « les espions  » de HGC !

        • Denis Fargeat dit :

          A Ddumonteil
          C’est bien à celui-ci que je pensais : tant qu’à ne rien comprendre, autant que ce soit incompréhensible, c’est après tout plus confortable… et c’est là un concentré de l’humour de Clouzot, plutôt… particulier…

        • MB dit :

          « tant qu’à ne rien comprendre, autant que ce soit incompréhensible,  »
          je vais ouvrir un recueil spécial Denis Fargeat si ça continue!
          ma parole mon frère ça fuse, là! je suis jaloux

        • MB dit :

          à Bertrand: je ne comprends pas comment j’ai oublié THE BRINK’JOB que je revois de temps en temps, c’est aussi une réussite, permettant à Warren Oates de finir (quasiment) en beauté avec un numéro de monologue génial (je dois me répéter) dans le style « Je suis un dur, je lâche rien aux flics » pour s’écrouler et donner tous les noms finalement (sous ellipse)! Allen Garfield est assez poilant aussi!
          Je vais découvrir 12 ANGRY de Friedkin pour voir un peu quelles sont les variations qu’ils ont pu faire par rapport au Lumet (dans le même but, revoir le remake russe de N Mikhalkov: 12, c’est la même histoire mais Reginald Rose n’est pas cité au générique selon IMDB, curieux).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Le film russe est curieux avec une étonnante utilisation des décors pour la plupart délabrés, non entretenus et opressants

        • MB dit :

          à Bertrand: 12/je crois que la version de Mikhalkov arrive à une conclusion surprenante par rapport au scénario original, mais c’est loin, à revoir… C’est peut-être la raison de l’absence du nom de Rose au générique. Autre variation: des flash backs nombreux montrent la vie de l’accusé avant le procès.

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier

          Un grand merci pour votre réponse. Je suis ra-vi d’avoir réussi à vous faire concéder un peu de bien de THE EXORCIST ! A titre personnel, j’aime la seconde partie du film, mais je comprends ce que vous voulez dire.

          C’est comme Guignol. On est totalement investi comme spectateur lorsqu’on hurle « attention Guignol, le gendarme est derrière toi ». Ensuite, une fois que Guignol a compris qu’il était en danger et qu’il combat le gendarme, ça a toujours quelque chose de décevant.

          Autre exemple un peu plus adulte, que je trouve très parlant : MISERY de Rob Reiner, film plutôt bien fait par ailleurs. Tout le début fonctionne redoutablement bien, tant que le personnage de James Caan ne sait pas qu’il est prisonnier, alors que nous spectateur avisé, avons tout de suite compris que le personnage de Kathy Bates avait quelque chose qui ne tourne pas complètement rond. Dès que James Caan l’a compris et qu’il se retrouve à égalité avec le spectateur, la nature du suspense change et c’est moins efficace.

          THE EXORCIST, c’est pareil. Toute la première partie tourne autour du mystère et de l’ambiguïté. En revanche, le dernier acte est franchement surnaturel. Mais il faut rendre à Friedkin que 1) il fait durer la première partie aussi longtemps qu’il peut, 2) il préserve la part de mystère de son histoire autant que cela lui est possible, même encore à la fin.

          THE EXORCIST est la somme du travail d’un catholique convaincu, William Peter Bleatty, et d’un américain d’origine russe et juive, dont on doute qu’il soit un croyant fervent. Le film reflète tout ça et ce n’est d’ailleurs pas la moindre de ses qualités !

      • Dumonteil dit :

        Frankenheimer (dont les réussites restent magistrales et souvent au dessus de celles de de Palma ou Friedkin :MANCHOURIAN, SEVEN DAYS IN MAY, THE GIPSY MOTH, I WALK THE LINE, PATH TO WAR, L’ANGE DE LA VIOLENCE, THE BIRDMAN OF ALCATRAZ)

        A BT
        pour moi cela ne fait aucun doute , en ce qui concerne l’auteur de la connection française et de l’exorciste …

        Mais n’oubliez pas SECONDS (« l’operation diabolique » )! l’un des premiers films que l’on pourrait qualifier d’indie au même titre que « CARNIVAL OF SOULS « !La camera de James Wong Howe crée un monde décalé fascinant ,en particulier la scène de la bacchanale;le film était trop en avance sur son époque et ne fut reconnu comme un classique que plus tard ;on peut le revoir et y retrouver des richesses insoupçonnées,la modernité du scénario est à couper le souffle ; un film que Rock Hudson avait probablement choisi pour se renouveler mais le public ne suivit pas.C’est son meilleur rôle avec les films de Sirk.

        (2 autres films peu connus de JF)

        je trouve que « THE YOUNG SAVAGES  » propose une théorie douteuse :parce que un des personnages a un QI élevé ,il serait moins coupable que les autres ;par contre « ALL FALL DOWN  » mériterait d’être revu ,ne fût-ce pour la présence du wunderkind Brandon De wilde (disparu jeune) qui réussit à ne pas souffrir du voisinage de Beatty,E.M. Saint et Malden,et qu’on avait vu dans « member of the wedding  » de Zinnemann et dans « Shane » de Stevens avant de le revoir dans « Hud  » de Ritt (où là encore il est face à des pointures comme Newman,P.Neal et Melvyn Douglas)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Dumonteil
          On peut en citer d’autres comme 52 PICK UP, voire LE TRAIN, L’HOMME DE KIEV. Il a traversé une très mauvaise période (assassinat de Kennedy, alcoolisme) est revenu grâce à la télé : WALLACE, ANDERSONVILLE, s’est à nouveau perdu avant de se reprendre et de terminer avec le passionnant et complexe PATH TO WAR

        • Dumonteil dit :

          On peut en citer d’autres comme 52 PICK UP, voire LE TRAIN, L’HOMME DE KIEV.

          Je suis d’accord pour les deux derniers ,surtout « THE FIXER « (l’homme de kiev) qui a presque un côté fantastique (le personnage de Bogarde); mais « 52 PICK UP « (paiement cash)m’a déçu ,je le trouve très routine comme thriller : il me semble plus apprécié ici qu’outre-Atlantique ,ce qui ne prouve rien bien sûr.Je lui préfère en fin de compte dans le genre « REINDEER GAMES  » (piège fatal) qui bien que très mineur comparé à MANCHOURIAN ,MAY,SECONDS,GYPSY ou BIRDMAN a une bande-son uniquement faite de chants de noel et un final très drôle où Ben Affleck fait le facteur au son de « little drummer boy »

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier et Dumonteil

          THE EXORCIST est un film tout à fait fondamental. Pour moi, c’est une œuvre d’une grandeur évidente, je ne vois vraiment pas pour quelle raison il est si critiqué ici.

          Ce dont je suis étonné, c’est que personne ne loue en particulier toute la première moitié du film, celle qui décrit les personnages, leurs milieux sociaux respectifs, le fonctionnement du corps médical face à un phénomène qu’il est incapable d’expliquer. On a l’impression d’y être.

          Le personnage du prêtre joué par Jason Miller est en lui-même une réussite exceptionnelle. Il suffit de voir les scènes du début ou il prend le métro, ou il rend visite à sa mère. En quelques séquences entre eux, on en comprends beaucoup. En ce qui me concerne, j’ai rarement vu une représentation aussi juste de la vieillesse. Le temps joue un rôle essentiel dans ce film, qui est très, très loin de fonctionner sur quelques effets chocs.

          Le montage aussi me parait extrêmement réussi, en particulier les ruptures sonores d’une scène à une autre, qui créée des effets de dissonance, d’étrangeté (cf aussi l’ambitieuse bande originale). Rien, dans ce film, n’est attendu ou banal, même après l’avoir vu 20 fois. Et pourtant tout est crédible.

          C’est aussi grâce à l’interprétation. De ce point de vue, je ne vois pas comment même les détracteurs du film peuvent la critiquer. Le plus impressionnant, pour moi, est le moins célèbre, à savoir Jason Miller, qui est inoubliable (il le sera aussi, dans un autre style, dans THE NICKEL RIDE). Mais Ellen Burstyn est magnifique, comme Lee J. Cobb, émouvant en quelques plans, comme Max Von Sydow. Le dernier plan sur le prêtre, qui marche devant la maison, franchement, c’est inoubliable.

          Beaucoup d’autres films d’épouvante de l’époque ont vieilli, en particulier tous deux qui traitent du diable ou de ses avatars. Pas THE EXORCIST, qui n’a pas pris une ride. L’influence de ce film a été énorme, à commencer par JAWS, qui en est quasiment un remake.

          Je doute de faire changer d’avis les détracteurs, mais j’aurais essayé !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Nous faisions deja beaucoup de réserves sur THE EXORCIST dans l’édition de 1992 de 50 ans de cinema ET JE DOIS DIRE QUE LA PREMIÈRE PARTIE TIENT LE COUP MAIS QUE J’AI TOUJOURS ÉTÉ ASSOMMÉ PAR LA SECONDE MALGRÉ UNE INTERPRÉTATION DE QUALITÉ

        • Ballantrae dit :

          je viens à votre rescousse Pierre pour préciser que je suis aussi un grand admirateur de friedkin et notamment de l’exorciste dans son ensemble: assez serré et logique et aussi empli de suffisamment d’incertitudes pour réceler tjs une grande part d’effroi pur.
          du fantastique qui n’y va pas par 4 chemins pour susciter toute la gamme de la peur tout en ayant construit fe vrais personnages et une vraie topographie.
          a mon sens un grand film.

        • Alexandre Angel dit :

          A Pierre,
          JAWS, le remake de THE EXORCIST?
          Pourquoi pas mais si vous vouliez bien développer, vous feriez un heureux!

        • MB dit :

          à Pierre/FRIEDKIN/oui mais vous-même insistez sur la 1ère partie de EXORCIST ce qui indique bien que le film est déséquilibré, inégal. Je parlais du Friedkin des années 70 dans ce sens, c’est pas sa meilleure période. Il me semble qu’il en a pris plein la gueule après les accueils commerciaux de SORCERER et CRUISING, plus récemment et sans exagérer je trouve que KILLER JOE et surtout BUG sont totalement réussis. Il a remonté la pente. Qu’en est-il de sa version de 12 ANGRY MEN? et de THE HUNTED/TRAQUé avec TL Jones? RULES OF ENGAGEMENT/L ENFER DU DEVOIR m’avait un peu déçu.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          A revoir c’est pourtant pas mal. THE HUNTED promet mais déçoit. Jean Pierre Coursodon aime 12 ANGRY MEN et KILLER JOE et surtout BUG sont des réussites. J’aime beaucoup BRINK’S JOB

        • Ballantrae dit :

          j’aime bien the hunted qui possède la sécheresse et la concision des récits de fuller…même si effectivement on ne peut dire qu’on est absolument surpris .
          tommy lee jones y est imperial .
          par contre si on aligne french connection/ the exorcist/ sorcerer/cruising je pense que les 70′ ont été fabuleuses pour friedkin…quitte à rester dans la doxa post thoret.
          j’aime bcp bug puis killer joe mais comme un retour en forme d’ultime pied de nez.
          sinon j’aime au moins autant scorsese ou frankenheimer et défend martin ritt notamment pour son exceptionnel molly maguires.

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier :
          J’aime beaucoup le cinéma de William Friedkin dans sa globalité, mais j’avoue avoir été totalement « largué » avec BUG. Je n’avais pas vu le film en salle à sa sortie (2006 je crois) et quand j’ai aperçu par hasard un jour le DVD je l’ai acheté sans hésiter. Je suis allé au bout péniblement. Je n’ai pas reconnu le Friedkin habituel. L’ennui m’a submergé au point de me débarrasser de la vidéo.
          Je viens de relire le synopsis du film avant d’écrire ces lignes et ça ne m’a pas déclenché l’envie de le revoir.
          J’ai dû passer à côté…

        • Dumonteil dit :

          à MB

          La critique* préfère parfois « sorcerer » aka « le convoi de la peur » à la première version ;ce n’est pas mon cas ,mais « bug » est en effet une réussite .

          * »celle de FRIEDKIN ravira d’avantage les amateurs d’émotions fortes que la précédente à laquelle elle n’a rien à envier bien au contraire »
          (source :saison cinématographique 78)

  30. MB dit :

    à Bertrand: n’est-ce pas une bonne idée de rééditer le tome1 des mémoires de Parrish « Growing Up… » avec le 2, inédit, « Hollywood doesn’t live here anymore »?
    Remarquez les bonnes idées éditoriales elles se ramassent à la pelle… après…

  31. Yvon Gauthier dit :

    Puisque vous parlez de cinéma muet,savez vous et je m’adresse à tous,sl l’excellente Série
    Hollywood,hollywood de Kevin Brownlow sera ou est disponible en version française et pour l’avoir déjà enregistrée à la télévision Québécoise (malencontreusement perdu)je sais qu’elle existe,en attendant je recommande son livre « la parade est passée « que j’ai dévoré,merci d’avance.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yvon Gautgier
      Je ne sais où la trouver en vo ou en vf et je n’ai que quelques VHS

      • Alexandre Angel dit :

        Je suis aller fureter sur internet pas plus tard que la semaine dernière et n’ai rien trouvé en dvd des documentaires de Kevin Brownlow excepté celui sur Chaplin. C’est attristant!

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Alexandre Angel
          Mais celui sur Chaplin est trouvable en France chez Doriane je crois ou Lobster

    • demachy dit :

      A Yvon Gauthier
      Faute de mieux, en l’absence d’édition DVD, cette mythique série HOLLYWOOD de Kevin Brownlow est visible (en VO) sur YouTube. Par exemple le premier épisode (The Pioneers) à l’adresse suivante (et les épisodes sont disponibles sur la même chaîne) :
      https://m.youtube.com/watch?v=yS37kyfnGy4

      On trouve d’ailleurs aussi la série qu’il réalisa ultérieurement sur le cinéma muet européen (CINÉMA EUROPE) :
      https://m.youtube.com/watch?v=Sl_NaFiLH5s&list=PLG3WUVkJBAxT1hzRLONUK1Olo8NfNcuwm&index=2&t=0s

      • Yvon Gauthier dit :

        Merci à tous et demachy,je ne savait pas qu’il avait aussi réalisé la série cinéma Europe qui me semble aussi passionnante

      • Denis Fargeat dit :

        A Demachy
        Merci pour l’info, belle série en effet, que je n’avais point vue… ça fait un bien fou, et redonne envie de voir ces films! (par exemple, entre mille, le « Robin Hood » de Dwan, jamais sorti de sa cellophane…)

        • Mathieu dit :

          A Denis Fargeat:
          ROBIN HOOD doit être un des meilleurs Fairbanks (pour être plus affirmatif il faudrait les avoir tous vu) avec THE THIEF OF BAGDAD de Walsh et aussi THE IRON MASK, de Dwan également. ROBIN HOOD est surtout très beau visuellement, avec de très grands décors et une figuration impressionnante, ce qui ne serait rien sans une photo et une mise en scène à la hauteur. La scène des retrouvailles de Robin et de Lady Marian est par exemple très bien filmée.
          Avis aux amateurs: on trouve sur Amazon un coffret de cinq films de Fairbanks pour seulement 9 € et des poussières. Il s’intitule I Capolavori Di Douglas Fairbanks (je précise parce qu’il en est pour Doug comme pour Lon: quand on tape son nom sur les moteurs de recherche, le fils vient avant le père). On trouve dans le coffret THE NUT, comédie par moments assez drôle mais qui reste loin de ce que faisaient Keaton et Lloyd à la même époque, THE MARK OF ZORRO très divertissant pour peu qu’on mette en veilleuse un moment son esprit de sérieux (en tout cas pour moi supérieur au film de Mamoulian), DON Q, THE SON OF ZORRO, réalisé par Donald Crisp et pour moi meilleur à tous points de vue que THE MARK, ROBIN HOOD déjà cité, et THE THREE MUSKETEERS que je n’ai pas encore vu.
          THE IRON MASK je l’ai vu dans un horrible transfert sur un DVD emprunté en médiathèque, et dans la version remontée de 1940, sans sous-titres et avec un commentaire dit par Fairbanks fils, et pourtant j’ai été scotché par ce récit palpitant d’un bout à l’autre. Par contre je ne suis pas allé au bout de THE MAN IN THE IRON MASK de Whale, que j’ai trouvé ridicule par le jeu, les dialogues, décors, et le peu de respect de l’histoire originale (VINGT ANS APRES de Dumas). C’est pour moi le plus faible des quatre films adaptés de Dumas, produits par Edward Small et sortis il y a quelques temps en DVD chez Rimini.
          J’ajoute que la qualité des transferts du coffret Fairbanks susmentionné est tout à fait honorable pour des films si anciens. Et les sous-titres italiens des intertitres anglais sont escamotables. Zero bonus par contre.

        • MB dit :

          à Mathieu merci pour le coffret Fairbanks, mais dites sur la photo de couv ils se sont pas gourrés? On dirait le fils!?

        • Denis Fargeat dit :

          A Mathieu, merci pour les précisions
          A MB
          Comme ça, je ne peux dire… curieux choix de photo en tous cas, que ce visage mélancolique, pour un acteur caractérisé par l’optimisme bondissant.
          Mais ça donne une idée de cycle, les « Jr » ; les films des Lon Chaney Jr, Douglas Fairbanks Jr, John Barrymore Jr, Franck Sinatra Jr…. et ceux dont le Sr est peu ou pas connu, Elisha Cook, Harry Connick, Robert Downey, Sammy Davis…
          (On trouve aussi des Omar Shariff Jr, Fedor Chaliapin Jr,Tyrone Power Jr, William Wellman Jr, Franklin D. Roosevelt Jr, Alan Ladd Jr… Et Jr, qui coréalisa la dernier film d’Agnès Varda, et dont le fils s’appellera???…)

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Mais oui, maintenant que vous le dites.. Je pensais qu’il n’était pas ressemblant parce que pensif, ce qu’il est rarement dans ses films, mais c’est bien le fils, mâchoire et menton plus fins, nez plus droit…

        • MB dit :

          à DF: c’est une photo du papa assez inhabituelle, bon, à part ça les deux avaient un visage assez semblable
          Je viens de commander le coffret cité par Mathieu.

        • Mathieu dit :

          A Denis Fargeat:
          Il y a aussi Alan Hale Jr, moins connu que son père, qu’il faut voir lui dans le ROBIN HOOD de Dwan affublé comme tous les protagonistes masculins d’une perruque médiévale genre Robert Wagner dans PRINCE VALIANT, mais en plus long et moins bien peigné… La vision du Moyen Age de ROBIN HOOD est très style troubadour. Les jeunes femmes ont toutes de très longues chevelures très préraphaélites… Je doute que mêmes les jeunes filles exposaient ainsi leurs cheveux en public du temps de Richard Coeur de Lion, les femmes mariées certainement pas…
          Quant à Tyrone Power Jr, c’est lui dont on se souvient encore aujourd’hui, son père on peut le voir dans THE BIG TRAIL de Walsh, c’est lui le grand méchant barbu qui poursuit John Wayne de sa vindicte pendant tout le film.

        • MB dit :

          à Mathieu er D Fargeat:
          Jr:
          https://framapic.org/6ptwfFooHEkj/zuqq4daejhsy.JPG
          Sr:
          https://framapic.org/UK3kOHKkkTuA/6QqEk242gF5y.JPG

          le fils a volé la vedette à son père, y compris dans le desciptif du coffret par Amz!

        • MB dit :

          à Mathieu: m’étant rué (comme dirait Bertrand) sur le coffret Fairbanks conseillé par vous, je me ruai itou dés potron-minet sur ROBIN HOOD bondissant comme un foldingue hors de ma boîte à lettres, tout ce que vous dites est vrai mais je serai un peu plus tiède que vous à cause de la durée du film, trop long. Vous avez vu que l’histoire avait été revue pour que, avec le schéma Clark Kent/Superman cher au romanesque américain le baron de Huntingdon ne devienne Robin qu’après être parti aux croisades puis en revenant pour endosser sa nouvelle identité.
          Vous savez déjà que l’histoire (pas le scénario) est signée Elton Thomas alias Fairbanks. La 1ère partie est trop distendue qui nous fait poireauter avant que le baron ne devienne Robin, je ne savais pas que ce genre de film d’aventures pouvait instituer des séances de plus de deux heures, en général le côté rapide du genre se contient dans 90 à 100′? Je trouve Enid Bennett/Marian très pâlotte, et Wallace Beery/Coeur de Lion complètement déplacé (perruque ridicule), de même le truc qui le voit garder son heaume sur la tête à la fin pour préparer la surprise de son identité.
          Mais plus importants, je vous rejoins sur deux points évidents: le côté visuel, auquel nous sommes un peu habitués (mais jamais rassasiés) dans le grand cinéma muet (ces intérieurs de châteaux aux plafonds immenses, sans oublier les détails de qqs personnages tout au loin qui soulignent les hauteurs de plafond sans doute invraisemblables) et surtout le contrôle de la figuration par Dwan (disons par le système de production de l’époque, en plus général): quand on a plein de figurants ça peut vite être le bordel! J’ai fait une capture qui montre les ralliés sous les ordres de Robin en arrière-plan, il semble que chque figurant ait été dirigé séparément! c’est jouissif, surtout par rapport au comportement de chacun. Certes, chacun fait à peu près la même chose (ici, s’agiter tt le corps en signe d’enthousiasme) mais jamais en même temps et le résultat est que ça grouille de partout aussi bien que si ça avait été contrôlé par effet numérique! Jouissif!
          >>>https://is.gd/zxglZH
          Une fois devenu Robin, Fairbanks est incroyable, absolument incapable de se déplacer en mettant juste un pied devant l’autre, il gambade comme un Monty Python le ferait (en moins ridicule que le fameux sketch des démarches ridicules qui se répandent dans toute la ville au point que la démarche normale se retrouve ridicule), y compris pour les déplacements les moins dramatiques: ceci dit il s’échappe traqué par les sbires de Jean le salaud en gambadant toujours alors que ceux-ci courent comme des dératés, avec aucune difficulté pour leur échapper! J’adore le prince Jean, joué par Sam de Grasse qui pourrait porter le badge « bad guy » au revers de la tunique que ce ne serait pas plus clair, je crois que cet acteur n’a jamais joué que des méchants!
          Il me reste à voir les deux Zorros en espérant que THE MARK OF Z est mieux que ce que vous suggérez, 3 MUSKETEERS, et THE NUT la comédie dont j’espère un peu car il me semble que DF montre aussi des traits comiques: il est pas mal au début en pauvre chouchou qui a peur des femmes!
          merci pour le conseil d’achat.

        • MB dit :

          « le baron de Huntingdon ne devienne Robin qu’après être parti aux croisades puis en revenant pour endosser sa nouvelle identité. »
          Plutôt en faisant demi-tour en cours de route, ce qui le fait passer pour un lâche aux yeux de Richard…

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Les deux heures de ROBIN HOOD ne m’ont pas semblé trop longues. Le première partie donne plus de poids à la seconde, quand Huntingdon devient Robin et aussi retrouve Lady Marian qu’il croyait morte (si je me souviens bien). Et dans la partie « en route pour les croisades » il y a de beaux moments et des décors grandioses (la tente de Richard est presque aussi haute que la grande salle de son château). ROBIN HOOD n’est pas une production ordinaire mais un des films les plus ambitieux et les plus chers de son époque. C’est vrai que dès qu’il devient Robin Hood, Fairbanks se met à sautiller de manière assez comique et ses petits camarades avec lui… Une façon de courir dans les bois en évitant les branches mortes et les ronces? Il faudrait que je revoie THE THIEF OF BAGDAD de Walsh que je n’avais pas aimé en partie à cause des gestes et des poses très chorégraphiques de Fairbanks, je crois que ça me gênerait moins maintenant. La musique compte aussi. Le DVD Arte proposait un accompagnement d’orgue de cinéma alors que sur le Blu-Ray Eureka on a droit à une partition orchestrale de Carl Davis utilisant la Schéhérazade de Rimsky-korsakov. J’ai acheté récemment un BLU-RAY allemand de THE BLACK PIRATE toujours avec Fairbanks, de 1926,et tourné en Technicolor bichrome. Je ne l’ai pas encore vu, juste quelques minutes, le temps de me rendre compte que les ST étaient en allemand… Mais ça ne devrait pas poser trop de problèmes à la compréhension de l’histoire je crois.

        • MB dit :

          à Mathieu: un copain passionné de châteaux à qui j’ai envoyé des captures de R HOOD m’a dit (mais on s’en doutait) que les hauteurs de plafond étaient absurdes mais les images magnifiques visuellement: il a pigé que le cinéma est aussi beau quand il bouscule la vraisemblance et le réalisme historique.
          Prochaine étape: LE SIGNE DE ZORRO swift-swift-swift!

        • Alexandre Angel dit :

          MB a dit:
          « J’ai fait une capture qui montre les ralliés sous les ordres de Robin en arrière-plan, il semble que chaque figurant ait été dirigé séparément! c’est jouissif, surtout par rapport au comportement de chacun. Certes, chacun fait à peu près la même chose (ici, s’agiter tt le corps en signe d’enthousiasme) mais jamais en même temps et le résultat est que ça grouille de partout aussi bien que si ça avait été contrôlé par effet numérique! Jouissif! »

          Voilà, vous m’avez fait marrer et je vais revoir ROBIN HOOD que j’ai chez Bach Films.

          A MB et Mathieu
          Donc, je ne l’ai vu qu’une fois et chez Bach Films mais mémorisé un plan qui exprime à lui tout seul l’étrange modernité du cinéma muet quand l’humeur lui en prend : c’est tout con, des cavaliers traversent l’image de droite à gauche (je crois) et dans l' »encadrure » d’un porche. J’avais trouvé géniale cette économie de moyens, cette composition d’un graphisme aussi abstrait qu’expressif.

        • MB dit :

          « THE BLACK PIRATE toujours avec Fairbanks, de 1926,et tourné en Technicolor bichrome. Je ne l’ai pas encore vu, juste quelques minutes, le temps de me rendre compte que les ST étaient en allemand…  »
          mais les intertitres en anglais?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Ce film va être restauré par Lobster comme ils l’ont fait récemment pour C’EST ARRIVÉ DEMAIN, BARDELYS, LES CHASSES DU COMTE ZAROFF, L’HOMME DU SUD, LE DERNIER DES MOHICANS de Tourneur (copie splendide)

        • MB dit :

          à Bertrand: THE BLACK PIRATE merci! le technicolor bichrome est magnifique.
          à part ça quand on clique sur « Commentaires plus anciens » on trouve les plus récents, et vice versa.

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Pardon j’ai écrit trop vite, je voulais dire les intertitres, pas les sous-titres. les intertitres anglais ont été effacés et remplacés par leur traduction allemande. Cette édition allemande reprend apparemment l’édition Kino:
          http://www.dvdbeaver.com/film3/blu-ray_reviews53/black_pirate_blu-ray.htm
          mais change les intertitres et éclaircit l’image ou plutôt les valeurs sombres, ce qui est dommageable mais rattrapable en baissant la luminosité du téléviseur ce qui dans le cas du mien (P….c) augmente aussi le contraste. Le BR Kino est region free mais introuvable ou à des prix prohibitifs.
          Je n’ai pas une très bonne expérience des DVD Lobster pour ce qui est de la qualité d’image. Je n’ai pas pu voir jusqu’au bout THE BLUE BIRD de Maurice Tourneur tant l’image était mauvaise, réduite à des blancs et des noirs (pas des noirs malheureusement, mais des gris, mais tout aussi bouchés et vides de détails que le plus noir des noirs). Ce n’est que dans les fondus au noir qu’apparaissaient fugitivement des détails sur les visages des acteurs. Mais surtout la copie est envahie par d’incessantes brûlures et décompositions de la pellicule du plus bel effet psychédélique. Contre ce dernier défaut aucune restauration ne peut rien, mais quand même la conception qu’a Serge Bromberg de la restauration des films me semble assez étrange. Bon si j’ai abandonné la vision de THE BLUE BIRD c’est aussi que le film ou ce qu’il en reste ne me passionnait pas beaucoup…

        • MB dit :

          à Mathieu BLACK PIRATE j’ai été à deux doigts de valider la commande, il me semblait curieux de virer les inttitres anglais pour les remplacer par les allemands, je vais attendre le Lobster.
          Il y a un coffret Lobster pas cher qui reprend BLUE BIRD, MOHICANS et VICTORY. Je crois que je vais le prendre pour LE DERNIER DES MOHICANS (avis de Bertrand: 5*) et VICTORY (idem) et malgré BLUE BIRD si le master est craignos quoique cf Bertrand:
          https://www.tavernier.blog.sacd.fr/solanas-fabri-des-comedies-et-le-cinema-de-cayatte/
          qui ne semble pas tt à fait d’accord avec vous sur la qualité du master mais au contraire loue la photo de J van den Broek!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Il y a des moments décomposés dans toutes les versions. J’ai vu celle de Kino qui était la meilleure et je pense que Lobster l’a repris mais ils ont restauré eux mêmes LE DERNIER DES MOHICANS

        • MB dit :

          BLUE BIRD/ à Bertrand je pense que le coffret Lobster s’impose, « décomposés » sans doute mais bon sang ce film a été tourné il y a un siècle et deux ans!

        • Mathieu dit :

          A MB:
          J’ai regardé VICTORY hier, j’ai trouvé l’image de bien meilleure qualité que celle de THE BLUE BIRD (et le film beaucoup plus intéressant), mais je ne vois pas de réelle restauration, juste une source de meilleure qualité. L’image est beaucoup trop claire et les valeurs sombres à la fois grises et bouchées. Le contraste aurait pu être « boosté » numériquement. Les intertitres (nombreux et assez littéraires- proviennent-ils directement du roman de Conrad?) sont flous et tremblotants, on aurait pu les remplacer par des nouveaux, respectant le graphisme des anciens. Et surtout le film aurait dû être teinté (là aussi numériquement), le film comportant de nombreuses scènes nocturnes tournées en extérieur et en plein jour et qui ne seraient crédibles que teintées en bleu.
          Mais malgré cela j’ai apprécié le film, les inventions visuelles de Tourneur et le jeu très moderne de Lon Chaney, méconnaissable car beaucoup moins maquillé que d’habitude (il m’a fait penser à Jack Lambert, dans DAY OF THE OUTLAW par exemple).

          Une autre chose, quand Lobster, avec ou sans Arte, sort des DVDs issus de collaborations avec des éditeurs ou des cinémathèques étrangères (oui j’accorde l’adjectif avec le nom le plus proche, c’est ma petite concession au féminisme grammatical actuel), ils sortent en BR à l’étranger, et en DVD ici: Par exemple le Coffret Chaplin: The Mutual Comedies & The Essanay Comedies (BFI), ou le coffret Complete Buster Keaton Short Films 1917-1923 (Eureka) et le coffret Early Women Filmmakers (BFI) que j’aimerais bien voir surtout pour Loïs Weber après avoir vu son court-métrage SUSPENSE (de 1913) que j’ai trouvé très moderne, sans doute plus que ceux de Griffith mais ceux là je ne les ai pas revus depuis des lustres.
          Mais maintenant Lobster sort aussi des Blu-Rays et je vais acquérir LES LOIS DE L’HOSPITALITE de Keaton.

        • MB dit :

          à Mathieu oui pour les vieux films restaurés, le br s’impose avec une édition à la hauteur (on peut coller des images pourraves sur un br…).
          Ca me fait penser que découvrant récemment TOP OF THE LAKE, j’ai trouvé que la qualité d’image était très moyenne, comme souvent dans des films récents qui n’ont pas besoin de restau, il n’y a pourtant que 2 heures de video sur chaque dvd. Ce n’est pas possible que Campion et son dir photo aient validé ce filtre blanc davidhamiltonien (arg!) quasi permanent.
          Comme je vérifie ma vue en en voyant d’autres où tout est bien net, je crois que des éditeurs video négligent la compression dans les dvds par économie.
          Alors que beaucoup de dvds sont tt à fait satisfaisants question image et il me semble qu’il y a vingt ans je constatais moins souvent celà.
          Je sais que la pellicule N&B des débuts de la photo rendaient mal certaines couleurs (le rouge se retrouvait noir) et aussi les contrastes étaient mal restitués comme la profondeur de champ, d’où le teintage paraît-il, mais ça me gêne toujours de voir un film passer d’un coup d’une teinte à une autre, je préfère le N&B même si c’est plat .
          Tiens je viens de remarquer que dans ROBIN HOOD de Dwan, à 1h10 une cavalcade de Robin et ses gaillards est teintée en bleu alors qu’elle se passe de jour (les scènes de jour sont en jaune clair sinon).

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Je suis d’accord, pour moi la HD est beaucoup plus intéressante pour les films anciens. Plus le film est ancien plus sa restitution dans des conditions optimales tient de la magie. Les films très récents sont quasiment tous tournés en numérique donc entre le BR et le DVD il y a très peu de différence, le DVD est juste « downscalé ».
          Les premières pellicules (jusqu’à environ 1925) n’étaient pas sensibles au rouge et elles étaient en général moins sensibles donc on pouvait moins diaphragmer d’où moins de profondeur de champ. Ça c’est ce qu’on lit dans les livres et sur le net, mais ce qui me frappe au contraire dans un film comme FANTOMAS de Feuillade (de 1913-14, donc sur pellicule ortho) que j’ai revu récemment (et qu’entre parenthèses j’ai très nettement préféré aux VAMPIRES) c’est la très grande profondeur de champ dans les intérieurs, les acteurs passant du fond du décor au premier plan sans problème de netteté. j’en conclus que les studios devaient être très éclairés.
          Quand les sources sont bonnes les films des années dix-vingt peuvent apparaître très bien définis, surtout dans des genres où on ne recourt pas au flou dit artistique, comme dans la « physical comedy » (Chaplin Lloyd Keaton etc…) ou le documentaire. Dans les bonus du BR de PREMIER DE CORDEE de Daquin sorti récemment chez Pathé il y a un documentaire de 1907 intitulé L’ASCENSION DU MONT BLANC à l’image très nette, très piquée (et très bien restaurée). Quant à PREMIER DE CORDEE, il est plus intéressant pour ses séquences magnifiques et impressionnantes tournées en décors naturels (les aiguilles du massif du Mont Blanc) que pour les dialogues et le jeu assez compassé des acteurs. C’est d’ailleurs assez intéressant de voir dans un autre bonus des bouts d’essais d’acteurs, ils jouent tous pareil… Notre président devrait voir PREMIER DE CORDEE, il apprendrait que lors d’une ascension difficile, chacun est premier de cordée à tour de rôle…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Merci pour TITLI, une découverte

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MATHIEU
          VOICI UNE RÉPONSER ARGUMENTÉE DE SERGE BROMBERG
          Cher Bertrand, peux tu poster la réponse suivante ?

          Bonjour, et merci pour vos commentaires – qui appellent bien entendu des explications. Vous savez notre envie de faire découvrir les films que nous aimons, et lorsque cela est possible, nous le faisons dans les plus belles éditions possibles. Mais toute restauration a un cout, qui dépasse souvent les 100.000 euros par titre pour un film muet. Ainsi, les lois de l’hospitalité, spectaculaire de qualité, résulte d’une collaboration avec l’Académie des Oscars et la Musée d’Art Moderne de New York, qui nous ont confié leur matériel source, et d’un investissement colossal de notre part pour l’image, et aussi pour la musique orchestral composée spécialement pour l’occasion. C’est une folie que nous ne pouvons pas nous permettre 10 fois par ans (comparable à notre édition actuelle de l’Argent, de l’Herbier, ou du Roi des Rois, par Cecil B de Mille).

          Dans le coffret Tourneur, le Dernier des Mohicans est une nouvelle restauration à partir du négatif original de la cinémathèque française. Les titres originaux semblaient perdus, et après de nombreuses recherches, nous les avons retrouvés. Comme vous le voyez, la restauration est parfaite. Pour Victory, alors que nous pensions avoir un élément de qualité optimale, nous avons été déçu par ce contretype 35mm acheté une fortune aux Etats unis. C’est cependant le meilleur élément qui semble disponible, et nous nous le sommes disputés avec quelques cinémathèques dans le monde. Il a été scanné en 4K. Si les titres sont instables, c’est que la pellicule sur laquelle ils étaient tirés a eu plus de retrait que le reste du film, et que la tireuse n’a pas conservé leur stabilité. Quant à la teinte, vous avez raison : il y en avait probablement une, mais nous ne la connaissons pas (un contretype est un élément noir et blanc, comme l’était le négatif original du film). Nous avons préféré ne pas l’inventer… Nous avons peut-être eu tort.

          Quand à Bluebird, nous sommes partis de la seule copie à laquelle nous avons pu avoir accès, qui est la source de tous les DVD qui circulent, un élément 16mm fabriqué à partir de la copie nitrate en décomposition. Il a été scanné en 2K, largement supérieur à la définition du Blu Ray. Nous l’avons amélioré, mais sans évidemment y passer trop de temps, en espérant qu’un jour, une autre copie non décomposée refera surface – et nous avons fait composer et enregistrer une nouvelle musique. « On ne retransforme pas un hamburger en vache ».

          Enfin, concernant la question du format d’édition, sachez que le marché français (qui se réduit chaque jour,hélas) ne laisse que 25% de part de marché au Blu Ray, le reste étant exclusivement consacré au DVD. Nous éditons donc en Blu Ray les films pour lesquels nous avons massivement investi, et en général, nous le faisons dans le cadre de Combo, c’est à dire d’une seule jaquette contenant le Blu Ray et le DVD à la fois, afin que personne ne soit déçu. Cela nous coute cher, mais c’est le mieux possible. En Angleterre et aux USA, c’est le DVD qui a pratiquement disparu, et le Blu Ray est devenu la référence.

          Etant personnellement un adepte du Blu Ray, je ne peux dire qu’une seule chose : ils ont de la chance…

          Bien cordialement Serge Bromberg

        • MB dit :

          à Mathieu
           » Les films très récents sont quasiment tous tournés en numérique donc entre le BR et le DVD il y a très peu de différence, le DVD est juste « downscalé ». »
          ok très intéressant.
          « très grande profondeur de champ dans les intérieurs, les acteurs passant du fond du décor au premier plan sans problème de netteté. j’en conclus que les studios devaient être très éclairés. » (FANTOMAS).
          la fermeture du diaphragme pour une + grande profondeur de champ devait être compensée par un éclairage surpuissant, d’où en effet tournage plutôt en intérieur studio.
          plus tard la pellicule + sensible, avec un grain (encore plus tard), moins visible, a permis des profondeurs de champ avec moins d’éclairage.
          Cette histoire de « flou artistique » m’interroge, je me demande si la photo de mon exemple (je peux en trouver mille autres) de TOP OF THE LAKE n’est pas « filtrée blanc » (effet « fumée de cigarette ») volontairement par gestion consciente de la photo par réal et dir photo. Mais si oui cet effet commence à me fatiguer dans le cinéma récent (si donc, ce n’est pas une histoire de mauvaise compression pour l’édition video, il faudrait que je guette ça dans les films en salle, dont les sources sont je suppose différentes de celles de l’ed video, ou pas tant que ça?). David Hamilton aurait dû dégoûter le monde du cinéma avec ce type de style de photo.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          VOIR LA RÉPONSER DE SERGE BROMBERG QUE JE RÉPÈRE ICI ET QUI CONCERNE QUELQUES FILMS
          Cher Bertrand, peux tu poster la réponse suivante ?

          Bonjour, et merci pour vos commentaires – qui appellent bien entendu des explications. Vous savez notre envie de faire découvrir les films que nous aimons, et lorsque cela est possible, nous le faisons dans les plus belles éditions possibles. Mais toute restauration a un cout, qui dépasse souvent les 100.000 euros par titre pour un film muet. Ainsi, les lois de l’hospitalité, spectaculaire de qualité, résulte d’une collaboration avec l’Académie des Oscars et la Musée d’Art Moderne de New York, qui nous ont confié leur matériel source, et d’un investissement colossal de notre part pour l’image, et aussi pour la musique orchestral composée spécialement pour l’occasion. C’est une folie que nous ne pouvons pas nous permettre 10 fois par ans (comparable à notre édition actuelle de l’Argent, de l’Herbier, ou du Roi des Rois, par Cecil B de Mille).

          Dans le coffret Tourneur, le Dernier des Mohicans est une nouvelle restauration à partir du négatif original de la cinémathèque française. Les titres originaux semblaient perdus, et après de nombreuses recherches, nous les avons retrouvés. Comme vous le voyez, la restauration est parfaite. Pour Victory, alors que nous pensions avoir un élément de qualité optimale, nous avons été déçu par ce contretype 35mm acheté une fortune aux Etats unis. C’est cependant le meilleur élément qui semble disponible, et nous nous le sommes disputés avec quelques cinémathèques dans le monde. Il a été scanné en 4K. Si les titres sont instables, c’est que la pellicule sur laquelle ils étaient tirés a eu plus de retrait que le reste du film, et que la tireuse n’a pas conservé leur stabilité. Quant à la teinte, vous avez raison : il y en avait probablement une, mais nous ne la connaissons pas (un contretype est un élément noir et blanc, comme l’était le négatif original du film). Nous avons préféré ne pas l’inventer… Nous avons peut-être eu tort.

          Quand à Bluebird, nous sommes partis de la seule copie à laquelle nous avons pu avoir accès, qui est la source de tous les DVD qui circulent, un élément 16mm fabriqué à partir de la copie nitrate en décomposition. Il a été scanné en 2K, largement supérieur à la définition du Blu Ray. Nous l’avons amélioré, mais sans évidemment y passer trop de temps, en espérant qu’un jour, une autre copie non décomposée refera surface – et nous avons fait composer et enregistrer une nouvelle musique. « On ne retransforme pas un hamburger en vache ».

          Enfin, concernant la question du format d’édition, sachez que le marché français (qui se réduit chaque jour,hélas) ne laisse que 25% de part de marché au Blu Ray, le reste étant exclusivement consacré au DVD. Nous éditons donc en Blu Ray les films pour lesquels nous avons massivement investi, et en général, nous le faisons dans le cadre de Combo, c’est à dire d’une seule jaquette contenant le Blu Ray et le DVD à la fois, afin que personne ne soit déçu. Cela nous coute cher, mais c’est le mieux possible. En Angleterre et aux USA, c’est le DVD qui a pratiquement disparu, et le Blu Ray est devenu la référence.

          Etant personnellement un adepte du Blu Ray, je ne peux dire qu’une seule chose : ils ont de la chance…

          Bien cordialement Serge Bromberg

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Je ne connais pas TOP OF THE LAKE, mais avec le numérique je crois qu’on peut faire beaucoup de chose en post-production, et donner artificiellement une unité visuelle, un « look » à un film, une série. Et il y a des modes, et des clichés, un film de guerre aura des tonalités froides, vertes et bleues, et aussi beaucoup de noir. On peut faire ce qu’on veut, augmenter telle couleur sans que ça influe sur les autres, augmenter le contraste dans les valeurs sombres et pas dans les claires, etc…
          Pour revenir aux films anciens, on ne cherchait pas toujours la netteté maximum, comme maintenant où certains films ont l’air d’être faits pour vendre des TV UHD. Surtout à la fin des années vingt et dans les années trente quarante, pour filmer les gros plans d’actrices on utilisait des filtres, des gazes, de la vaseline… ou on décalait légèrement la mise au point… Et la profondeur de champ n’est pas toujours souhaitée, il y avait des objectifs qui donnaient des flous d’arrières plans circulaires, ça dépend des lentilles mais aussi des lamelles du diaphragme…

        • MB dit :

          à Bertrand: merci pour la réponse de Bromberg, qui apprend beaucoup…

        • Mathieu dit :

          A Bertrand:
          Merci à vous et à Serge Bromberg pour cette réponse. Je vais me ruer comme vous dites sur cette édition Lobster de OUR HOSPITALITY. Je n’ai pas encore vu THE LAST OF THE MOHICANS et je me réjouis qu’il s’agisse d’une nouvelle restauration à partir du négatif original. Je me doutais un peu que c’est « faulte d’argent » que des restaurations plus poussées ne sont pas entreprises. Et bien sûr la préférence pour le DVD par rapport au Blu-Ray en France est d’abord celle du public avant celle des éditeurs.

        • MB dit :

          « Et bien sûr la préférence pour le DVD par rapport au Blu-Ray en France est d’abord celle du public avant celle des éditeurs. »
          ça fait enfin une réponse à ma question depuis des années, pourquoi les « combos » qui prennent trop de place sur nos étagères? maintenant c’est pourquoi les Français préfèrent les dvds? je croyais d’ailleurs que les fabricants allaient briser ce goût en arrêtant la fabrication des lecteurs dvd, ils se gênent pas en général.
          Alors ya un truc intéressant avec les combos c’est qu’en comparant captures du même plan en dvd et br je me rends compte que la différence en qualité d’image n’est pas énorme, sinon infime sinon imperceptible (ma vue ne semble pas poser problème). La 1ère fois que j’ai été alerté là-dessus, c’est avec le dvd de LA FILLE DU BOIS MAUDIT dont on avait parlé, c’étit pas un combo mais l’image était admirable.

      • demachy dit :

        Pour précision : CINEMA EUROPE avait été diffusé en France sous le titre LOIN D’HOLLYWOOD. Trois des six épisodes sont d’ailleurs trouvables en version française sur YouTube :
        https://m.youtube.com/watch?v=ZWyCPcu3zGI&list=PLQe_Qi9poUIrEdiLvAmOXcJUCz9oEMJcV&index=5&t=0s

        Le commentaire en VO est dit par Kenneth Branagh. Curieusement, il y eut deux versions françaises (une diffusée sur Arte, l’autre sur France 3) avec pour l’une la voix de Jean-Louis Trintignant et pour l’autre celle de François Marthouret.
        (Dans le genre prestigieux, rappelons que le narrateur de HOLLYWOOD était James Mason !)

    • Ballantrae dit :

      série documentaire extraordinaire decouverte dans les 90′, enregistrée alors.
      comme je viens de virer l’ensemble de mes k7 video pour des questions de place, je ne vérifierai pas la qualité de conservation du tout.
      mais un éditeur intelligent devrait envisager cette diffusion car je crois que ce fut mon viatique clé vers le muet.

  32. Yves Rouxel dit :

    Tulard et ses collaborateurs ont écrit à tort que les films de Marion Hansel étaient rigoristes.Il est vrai qu’il n’est pas facile d’adapter « Les noces barbares »de Yann Quéffellec au cinéma.Revenons sur cette œuvre forte grace à la présence de Thierry Frémont(qui est un des meilleurs acteurs de sa génération).Il incarne ici Ludo un enfant déficient mental qui va ètre rejeter par sa mère qui s’est marier avec un homme plus agé.Son demi frère Tatave plus agé que lui qu’aux filles,à aller danser puis boire.Un jour alors qu’il est adolescent sa mère décide de le placer dans un centre afin de l’éloigner de la famille.Ce jeune homme est proche de la nature et de la mer agitée.Je ne dévoilerais pas ici la suite de cette chronique douce amère emplit d’émotions et de tristesse.Comme second film j’ai choisit »Le pull over rouge »de Michel Drach,adapter du livre de Gilles Perrault qui à fait couler beaucoup d’encre à sa sorti.Bien sur on peut reconnaitre quelques faiblesses dans la construction et la mise en scène,pourtant le cas Ranucci interroge encore plus de 40 ans plus tard.Il y a énormément de « trous »qui manque au dossier notamment le fait que le procés verbal à été enregistrer dans les locaux de la police concernant un couteau à cran d’arret qui sera retrouver peu après.Puis comment accepter les aveux poussés grace à la torture de ce pauvre gars qui était dans le secteur au moment ou la petite fut enlevée dans la cité hlm.La juge d’instruction a aussi omie d’entendre le petit José Garcia qui à vut l’homme qui cherchait son chien noir ainsi que le garagiste qui sortait de chez sa mère et qui refusa de signer le pv.Pour moi l’affaire Ranucci est une grosse erreur judiciaire qui n’a jamais été réviser et surtout une honte pour la justice et la république française qui choisit toujours le glaive face à la balance.Quels sont les preuves de la culpabilité de Ranucci et pourquoi l’homme n’a pas raconter à sa mère la tournée des bars à Marseille puis l’accident,enfin l’accrochage avec l’automobiliste sur la route d’Aix.Enfin je terminerais avec ce fameux pull over rouge qui n’a pas analyser,pourtant déjà à cette époque il existait des possibilités d’avoir des indices sur l’adn.On apprend vers la fin que cette champignonière était un lieu de rendez vous pour les couples et que le pull n’allait pas a Ranucci.Quelques semaines après l’éxecution on apprend par la radio qu’une autre petite fille fut enlevée du coté de Toulon.Enfin la dernière question que je me pose pourquoi Patrick Henry fut condamner à la perpétuitée alors qu’il y avait plus de preuves de sa culpabilité dans son dossier?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Selon des avocats et des juges vus récemment, Rannucci serait en fait coupable. Je lance cela sous toutes réserves et sans preuves Mais je crois que l’enquête de Perrault a été démontée, ce qui est rare pour un écrivain si méticuleux. Mais j’avance avec prudence : terrain miné. Le film en tout cas n’était pas convaincant

      • Gilles dit :

        A Rouxel et B. Tavernier

        Je vous recommande chaudement la lecture de L’AFFAIRE RANUCCI, AUTOPSIE D’UNE IMPOSTURE de Gérard Bouladou, qui démonte de manière irréfragable tous les arguments ayant plaidé en faveur de l’innocence de Ranucci. L’auteur, commandant de police en retraite, a entrepris un boulot de dingue en reprenant l’enquête à zéro, interrogeant tous les témoins, rouvrant tous les dossiers, et ceci à dessein de prouver l’innocence de Ranucci. Or au terme de son incroyable travail il aboutit à la conclusion que Ranucci était bel et bien coupable, et il en fournit les preuves. Un récit qui m’a laissé baba, laissant paraitre en filigrane que ceux qui plaidaient pour l’innocence de Ranucci se fichaient bel et bien qu’il soit coupable ou innocent. L’affaire n’étant pour eux qu’un prétexte à s’approprier la paternité de « l’abolition ». Il faut aussi rappeler que Gilles Perrault a été condamné en instance et en appel pour avoir diffamé les enquêteurs.

        • Yves Rouxel dit :

          A Gilles.Alors précisement,quel sont les preuves de la culpabilité de Christian Ranucci?Est ce que les témoignages du petit José Garcia(dans le film car beaucoup de noms ont été modifiés)et le garagiste(incarné par Patrick Floersheim)sont évoqués dans cet ouvrage et quel en sont les conclusions de l’auteur?Merci à vous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Il suffit de lire le livre et de faire le travail soi même

  33. Gilles dit :

    Vous allez trop vite, j’en suis toujours à André Cayatte. Sur LE MIROIR A DEUX FACES (je ne retrouve pas votre post sur le film) sujet « original » de Cayatte et Gérard Oury mais qui puise tout dans THERESE RAQUIN. Le déterminisme social d’un petit prolétaire à col blanc propose (mais n’est-ce pas au dépens des auteurs ?) une réflexion sur la nature et le destin dont Bourvil éprouve toute l’injustice, à cause de l’atavisme dont parlait Zola des « fils prisonniers de ce que furent leurs pères ? » vu l’origine du sujet, libre à nous de l’imaginer. Bourvil, dont la palette était très vaste, creuse son personnage en profondeur, et il m’a impressionné dans ses crises de démence muent par le désespoir, impuissant face à l’inéluctable, d’un masochisme quasi somnambulique. Dommage que Michèle Morgan soit d’humeur égale du début à la fin, mais ça renforce l’impuissance de Bourvil, et on ne croit guère à la bonté d’âme de Gérard Oury qui prodigue son art du scalpel sans contrepartie, Oury qui n’était pas mal comme acteur d’ailleurs. Au passage le gag de la 2CV dans LE CORNIAUD trouve sa source dans ce film.

    OEIL POUR OEIL, film passé aux oubliettes, est pourtant très singulier dans la production de l’époque qui ne sortait guère du train-train des studios. Etonnante photo couleur en effet qui contraste avec ces tentatives presque toujours sur-éclairées du cinéma français d’après guerre. Ce médecin, pas mauvais bougre, mais si peu concerné par la misère sociale du pays où il exerce, se la voit flanquée sous le nez de la manière la plus sèche. Huis-clos à ciel ouvert où il se fait progressivement dévorer dans un territoire hostile, rocailleux, aussi coupant que les mâchoires d’une bête. Premier film à ma connaissance tourné à Almeria, et effectivement, la mémoire de Truffaut se voit une fois de plus malmenée par l’interprétation de celui qu’il qualifiait de « plus mauvais acteur du monde ». Très bon ici, comme il le fut dans Amère victoire ou dans l’Homme des fusées secrètes.

    Je pense toutefois que revoir les derniers films de Cayatte ne ferait que remettre en route les moulins de ceux qui le broyèrent. LES RISQUES DU METIER, qui est sans doute son film le plus célèbre, supporte très mal ses cinquante ans d’âge. Après un premier plan prometteur, le film échoue sur tous les tableaux. Interprétation scolaire des jeunes élèves, personnages secondaires réduis à quelques réflexes, dans une histoire qui ne progresse que par effets. On a pu trouver Brel étonnant pour un premier rôle mais son personnage est mal dégrossi, univoque, les scènes avec sa femme garnies de répliques toutes faites et souvent bien lourdes. Impossible de regarder MOURIR D’AIMER plus d’une demi-heure, et je pense pas que VERDICT se soit amélioré avec le temps.

    • Bertrand Tavernier dit :

      a Gilles
      Entièrement d’accord tant sur OEIL POUR OEIL que pour LES RISQUES DU METIER

    • MB dit :

      à Gilles: d’accord sur OEIL POUR OEIL, le master Gaumont Rouge est très acceptable,ils ne l’ont pas sorti en br.https://www.tavernier.blog.sacd.fr/henry-king-et-konchalovsky/

    • Henri Patta dit :

      Qui est ‘le plus mauvais acteur du monde « ?
      Je n ‘ai rien compris du tout.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Henri Patta
        Pour Truffaut, c’était Jurgens. Réaction épidermique, polémique et fausse. Jurgens n’était pas bon dans des films où son personnage était super mal écrit ou vide (ET DIEU CREA LA FEMME défendu par Truffaut) et il a accumulé les officiers allemands. Mais il est excellent dans TAMANGO, OEIL POUR OEIL, LES ESPIONS et dans LES HEROS SONT FATIGUÉS, il écrase Montand dont le jeu parait hyper démodé

        • Denis Fargeat dit :

          Extraordinaire rôle que celui de Jurgens dans cet extraordinaire film , « Les espions ». Une présence sombre derrière les lunettes noires, ce personnage autour duquel gravitent d’étranges silhouettes et d’incompréhensibles intrigues. Merci de rappeler ce film.

        • Henri Patta dit :

          Ah merci , mr Tavernier. Voila qui est plus clair.

          Et un nouveau merci pour m ‘avoir fait dècouvrir CIRCONSTANCES ATTENUANTES avec entre autres Michel Simom et Arletty. Film que vous aviez chroniquè il y a quelques mois en arrière et qui est un vrai dèlice. Il fait penser un peu a FRIC FRAC et par la distribution et par le sujet.
          La chanson : Comme de bien entendu , est filmèe merveilleusement et d ‘une façon on ne peut plus moderne.
          Je conseille ce film a tous, ça n ‘est pas un chef-d ‘oeuvre mais on passe un très bon moment.

        • Gerfault Rodolphe dit :

          « circonstances atténuantes » est en effet un petit film, très sympathique. déjà vu quand j’étais ado, je l’avais trouvé très drôle, mais j’ai revu mon jugement lors d’un nouveau visionnage. Fric-Frac a quand même un scenario plus poussé… En pleine lecture de la bio d’Autant-Lara, je viens de découvrir qu’il s’agit d’un de ses films. Détail amusant: la rivalité Fernandel/Simon obligeant le réalisateur a travaillé à deux caméras. Quels egos! A la lecture de cette bio, je me suis demandé s’il existait un livre expliquant le fonctionnement d’un studio de cinéma dans les années 30, tant sur le plan administratif que technique. Quelqu’un pourrait-il me conseiller un titre?

  34. Alexandre Piletitch dit :

    Monsieur Tavernier,

    Pardon d’évoquer un sujet extérieur à vos récentes découvertes et lectures.

    Je voulais savoir si, par hasard, vous pourriez m’éclairer sur la personnalité et/ou les films d’Henry de la Falaise, curieux personnage à la vie romanesque, à propos duquel je ne trouve que (très) peu de documentation. Ses films me demeurent totalement invisibles…

    Avez-vous vu, ou entendu parler, de Kliou The Tiger (1936) ou du Fils De L’Autre (1932) ? Je suis très intrigué par ces titres et les quelques lignes que j’ai pu glaner sur ces films qui me paraissent d’assez curieux objets…

    Par ailleurs, merci pour vos mots sur la biographie de Clarence Brown, qui me met l’eau à la bouche. J’ai aussi beaucoup aimé livre d’Emmanuel Burdeau sur Billy Wilder, qui déplace enfin le centre de gravité (si j’ose dire) de la critique sur une oeuvre au final assez peu commentée en dehors des poncifs cent fois rabâchés. Le développement sur Un, Deux, Trois et les films d’Allemagne (et pas allemands, comme le souligne bien Burdeau) m’ont paru absolument passionnants.

    Merci à vous,

    • Bertrand Tavernier dit :

      A AlexandrePiletitch
      Malheureusement je ne sais rien sur ces titres.
      Trouvé cette vente aux enchères : KILOU THE TIGER
      Henry de la Falaise de la Coudraye lors du tournage en Indochine de son film muet, produit par Constance Bennett, 1936: Henry de la Falaise avec des Indochinois, portraits, animaux, chasse, monuments.
      143 tirages argentiques d’époque.
      Images: 8,5 x 11,5 cm; feuilles: 10 x 13 cm
      Certaines images du film ont été censurées à l’époque en raison des portraits de femmes aux seins nus. Ce film est considéré comme le dernier film muet américain.

      • Alexandre Piletitch dit :

        Merci pour votre réponse.

        J’ai fini par trouver cette édition dvd dans les recoins d’Amazon, bizarrement référencée.

        https://www.amazon.fr/gp/product/B004P3B7R8/ref=ppx_yo_dt_b_asin_title_o00_s00?
        ie=UTF8&psc=1

        Kliou me paraît être dans la lignée des documentaires exotiques façon Chang L’Éléphant. Ce statut de « dernier film muet américain », en plus de la production par Constance Bennett (à qui Falaise était alors marié), m’intrigue encore davantage. J’y reviendrai ici si les films me semblent dignes d’intérêt.

    • Mathieu dit :

      A Alexandre Piletitch:
      Je n’ai jamais vu de film de Henry de la Falaise. KLIOU m’avait intrigué en compulsant le Maltin Classic Movie Guide. On le trouve en DVD chez Milestone/ Les Films du Paradoxe, avec sur le même disque LEGONG, LA DANSE DES VIERGES du même auteur et GODS OF BALI, un documentaire de 1952 qui n’est pas de La Falaise. La description très succinte de KLIOU dans le Maltin m’a fait penser à CHANG de Cooper et Schoedsack.

  35. Guilhaume Jean-Romain dit :

    Bonsoir

    Concernant « I Vinti » (Les Vaincus) D’Antonioni. Il s’agit d’un film de commande comprenant trois fictions.
    le film fut présente à la Mostra de Venise en 1953.
    Si l’épisode en anglais a été fortement modifié par les censeurs italiens, il est ressorti en 1962 sous le titre « Il Fiore e la violenza » (La fleur et la violence) dans un autre film à épisodes intitulé « Il delitto » (Le Crime).

    L’épisode français, lui, a également eu des problèmes avec la censure et le film n’a été distribué qu’en 1963.
    Il me semble que Roger Nimier signe uniquement les dialogues de l’épisode français.

    I vinti est désormais visible sur support Blu-Ray ou dvd dans une belle copie. Par ailleurs chose rare, (mais selon les éditions), il nous est proposé dans la langue d’origine pour chacun des trois épisodes.

  36. Damien D. dit :

    Puisque que l’on parle de cinéma muet et de l’éditeur Flicker Alley, je mentionnerai à nouveau la vision de films comme BEHIND THE DOOR d’Irvin Willat que j’avais mentionné dans un commentaire sur ce blog : film récemment restauré et analysé sur le blu ray par Kevin Brownlow. on y trouve aussi des Sherlock Holmes muets, un autre film de Paul Leni THE LAST WARNING que je n’ai pas vu… Rappelons que la plupart des blu ray et dvd de chez Flicker Alley sont multizones et lisibles sur des platines françaises.
    Flicker Alley avec Lobster films en France sont les éditeurs indispensables pour les amateurs de découvertes en films muets ! Et Elephant films a également ressorti LES FIANCEES EN FOLIES de Buster Keaton dans une copie extraordinaire.

  37. Yves Rouxel dit :

    J’ai revu »Le cercle rouge »de Melville qui reste un bon film policier à la française,néammoins il y a quelques faiblesses dans le scénario et la mise en scène reste très en deça de l’ensemble.Je m’explique au début du film on voit descendre d’une voiture le commissaire François Mattei qui tient menotter un certain Vogel(Gian maria volonte)ils prennent un train couchettes à Marseille direction Paris.C’est le soir pourtant dans un plan on voit un ciel clair tourné d’un hélicoptère.Chose troublante lorsque Mattei et Vogel prennent le train,ils se mettent à courir,ce plan rappelle fortement le plan final de »La traversée de Paris »quand Martin porte des valises sur le quai et qu’il entend la voix du peintre Grandgil.Bon revenons au film de Melville avec le personnage de Mattei qui est célibataire et vit avec ses trois chats.On reverra à deux reprises le même plan quand il rentre dans l’appartement,jette son imperméable sur la chaise,se dirige vers la salle de bain pour se faire couler un bain puis s’occupe de faire manger les félins.Apparemment l’homme est Corse pourtant le chef de l’IGS affirme à son assistant: »C’est bizarre avec un nom pareil,il à les cheveux blonds aux yeux bleus ».Plus loin on verra son superieur consulté son dossier puis le refermer rapidement et le ranger dans un tiroir fermer à clé.Le cas du personnage de Delon est plus complexe car il joue avec ses tics habituels:la façon de sortir une cigarette de sa poche lorsqu’il sort du bar la première fois,la gestuelle lente mais mesurée.L’homme porte une montre à l’envers au poignet droit,les aiguilles symbolise une croix de couleur noire.On voit furtivement la montre lors du casse dans la salle des bijoux.Quand à Janssen on sait que c’est un ancien flic qui a démissionné et vit reclus dans une petite maison au milieu de bouteilles d’alcool.Il évoque à Coret les habitants du placard qui sont évidemment ses traumatismes et ses douleurs face à l’alcool et à la souffrance.Le personnage arrete du jour au lendemain de boire une goutte d’alcool et refuse même à Coret un verre lors de leur première rencontre dans le bar cabaret que dirige François Périer toujours impécable et juste dans ses roles.Le point faible à mon avis vient qu’autant Coret,Janssen ou Vogel ne voit aucunement venir la fin qui se dessine.Mattéi se fait passer pour un éventuel acheteur du butin volé car le personnage qu’incarne Paul Crauchet décline l’offre trop dangereuse à ses yeux.Pourquoi les trois protagonistes ne se rendent pas à la police qui à mobiliser une centaine d’hommes?Melville essaie de rattraper la fin et l’affirmation du vieux chef de l’igs: »Les hommes naissent innocents puis ils sont tous COUPABLES »!!!

    • Damien D. dit :

      Mais Yves pourquoi nous raconter en détail ce que sont et font les personnages du film LE CERCLE ROUGE ? Vous n’y analysez que peu de choses pour un film que beaucoup d’entre nous a vu et revu… J’attends plutôt des interventions sur des films de patrimoine plus rares ou peu vus ou en écho aux commentaires de vos collègues blogueurs ainsi qu’aux réalisateurs ou aux films que Bertrand mentionne sur son billet (car on est avant tout sur son blog !).
      Je me suis refait moi aussi un cycle Melville le mois dernier (curieusement anti chronologique) mais le mentionner ici n’apporterai pas grand choses aux cinéphiles de ce blog (sauf éclairage nouveau). En parlant d’éclairage on peut effectivement mentionner à nouveau le travail de Pierre LHOMME, récemment disparu, sur L’ARMEE DES OMBRES qui à la dixième vision (à la louche) reste un pur chef d’oeuvre…

      • RASTELL Jean-Pierre dit :

        Il faut toujours voir ou revoir un film de Melville, ne serait-ce que pour prendre la température du cinéma de notre temps que je trouve personnellement peu résistant et résistant comme l’a été incontestablement le cinéma de l’auteur du « Cercle rouge ».
        Jean-Pierre Melville est comme on l’a souvent écrit le plus américain de nos cinéastes, même si naturellement il a su admirablement se servir du film noir américain pour projeter ses propres obsessions dans ce genre qui fut un extraordinaire miroir pour révéler l’envers de l’histoire contemporaine. Cette histoire on n’a eu que trop tendance à vouloir la voir aller dans un seul sens et le sens le plus progressif de préférence. Comment vivre dans une société qui ne semble plus faire histoire ou alors une histoire qui tourne désespérément en rond, dans un cercle toujours plus grand, d’où personne ne semble plus pouvoir s’échapper ? C’est peut-être cela, une image d’une histoire sans plus aucune histoire à faire, pleine de bruit et de fureur et qui ne signifie plus rien, que nous donnent aujourd’hui à voir, et peut-être mieux qu’en son temps, les admirables films policiers de ce cinéaste.
        Le cinéma de Melville est un cinéma de « résistant » et non pas bien sûr parce qu’il est l’auteur de « L’Armée des ombres », mais parce qu’il a su comprendre que le cinéma sans doute davantage que les autres arts de son temps est né nécessairement en résistance et en résistance avant tout contre une société qui n’est pas vue par le cinéaste comme devant être nécessairement bienfaisante. Il est étonnant que les films policiers de Melville ne nous montrent presque jamais ce qu’il en est des luttes idéologiques et politiques de son temps comme s’il avait compris que la politique contemporaine était la plus grande pourvoyeuse de mythes, de cercles rouges sanglants, de grandes illusions, pour parler comme Renoir, de notre temps, et que le salut ne peut consister que dans la fuite. Pour Melville comme pour Hitchcock on a toujours la mort aux trousses.

        • Yves Rouxel dit :

          A Jean pierre.Je vous rejoins complétement dans vos réflexions sur la fuite des hommes vers la mort qui les attends.Le cinéaste a été fortement marqué par les films noirs made in usa .Peu de femmes sont mis en avant dans ses films sauf peut etre Mathilde dans « L’armée des ombres »le cinéma de Melville est un cinéma fait d’hommes au passé trouble.La violence est omniprésente et les rapports de force sont légion avec quand un brin de morale.C’est toujours les bons policiers qui gagnent face aux vilains gangsters.Celà rappelle les fameux cow boys face aux indiens.

      • Yves Rouxel dit :

        A Damien d.Je ne veux aucunement me justifier ici mais quand j’ai un ressenti lors de la revision d’un film ,il faut que j’expurge l’ensemble.Je sais bien depuis que je fréquente ce blog qu’il vaut mieux répondre aux textes des livres,dvd ou cd que Bertrand met en avant tous les mois.Beaucoup de titres de films ne sont pas disponibles ou très chers,les livres sont plus abordables ainsi que les cd grace aux sites de vente en ligne.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          La plupart des films dont je parle dont je parle sont disponibles sinon je n’aurai pas pu les voir. Certains, il est vrai, en zone 1, sans sous titres mais beaucoup parlent anglais.

  38. SERVANT Jean-Pierre dit :

    A Bertrand Tavernier :
    J’ai lu avec intérêt cette nouvelle chronique et je voulais juste relever un point concernant L’HOMME QUI RIT de Paul Leni (1928).
    A moins d’avoir mal interprété le sens de votre phrase (relue plusieurs fois) ce n’est pas Lon Chaney qui interprète Gwynplaine mais le grand acteur allemand Conrad Veidt (1893-1943), lors d’un de ses séjours à Hollywood. Et il est formidable dans ce rôle qui effectivement avait été proposé à Chaney qui l’a décliné étant pris par le tournage de THUNDER de William Nigh.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A SERVANT Jean-Pierre
      J’ai du effectuer un mauvais copier coller entre deux textes. J’avais en effet écrit : « En revanche l’interprétation magistrale de Conrad Veidt traduit parfaitement cette orchestration d’antithèses caractérisant son personnage : rire et souffrance, difformité et grandeur d’âme »

      • SERVANT Jean-Pierre dit :

        A Bertrand Tavernier : je me suis un peu douté qu’il s’agissait d’une erreur de ce type, mais j’ai tenu à rendre à Conrad ce qui n’appartenait pas à Lon.

        Sur un autre sujet, j’ai moi aussi beaucoup aimé NEBRASKA d’Alexander Pagne, beau road movie riche sur le plan psychologique dans lequel Bruce Dern est très émouvant. Vous soulignez avec justesse la magnifique photographie noir et blanc de ce film que j’aime revoir souvent, tout comme ABOUT SCHMIDT (2002) du même réalisateur, dans lequel Nicholson à peine à la retraite perd son épouse. Il part sur les routes dans son camping car, fait diverses rencontres tout en se rendant au mariage de sa fille dans un autre état.
        C’est aussi un beau road movie, une autre approche de la vieillesse (le personnage de Jack Nicholson diffère de celui campé par Bruce Dern), mais on y trouve la même chaleur, la même sniff de vie. Un très beau cinéma.
        Je b’ai pas vu les autres films de Alexander Pagne…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A SERVANT Jean-Pierre
          J’en ai loué un grand nombre dans ce blog et je trouve que c’est quelqu’un de très bien

        • Alexandre Angel dit :

          A SERVANT Jean-Pierre,
          J’aime beaucoup NEBRASKA, qui m’avait cueilli en 2014 par son maniérisme atemporel (on regarde ça en pensant à certains Jarmusch ou à UNE HISTOIRE VRAIE , de David Lynch, ce qui est déjà sympa, mais en plus humble), et sa vision de la vieillesse va à l’encontre du pittoresque facile : non seulement les « vieux’ y dominent la fiction, ce qui me parait à contre-courant, mais en plus, ils n’ont rien d’attachant physiquement, n’était la tignasse blanche de Bruce Dern qui fonctionne comme un motif graphique.
          Il faudrait presque se pencher sur le retour de Bruce Dern, à partir du TWIXT, de Francis Ford Coppola (pour une fois, la résurrection ne vient pas de Tarantino, qui l’a pourtant utilisé dans THE HATEFUL EIGHT).

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Alexandre Angel :
          BRUCE DERN J’avoue mal connaître sa filmographie. J’ai quelques titres qui me reviennent à l’esprit bien sûr, mais rien de régulier. Je me souviens du jeune amants de Charlotte dans HUSH, HUSH… d’Aldrich, mais c’était très court, quelques rôles de crapules dans des westerns ou polars, sa prestation en vedette dans FAMILLE PLOT d’Hitchcock qui n’est pas – à mon avis – le film le plus intéressant de son auteur, son rôle de concierge dans le sinistre manoir de HANTISE de Jan de Bondt, mauvais remake de THE HAUNTING de Wise et le Tarentino.
          NEBRASKA m’à fait découvrir un merveilleux acteur, d’une grande justesse. Et je ne connais pas le film de Coppola, pourtant récent (2012), dont je viens de lire le résumé avant d’écrire ces lignes. Le plus incroyable c’est que je pensais – à tort – que cet acteur tournait peu. Ce qui s’avère totalement faux en regard de sa filmographie.

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          Dans la série « il faut toujours se relire »
          – Alexander Pagne = Alexander PAYNE
          –  » la sniff de vie » (pas mal aussi), correspondait pour moi à « la soif de vie ».
          Désolé.
          Merci. Je vais chercher sur le blog ce qui est consacré à ce metteur en scène vraiment très intéressant.

        • Denis Fargeat dit :

          A Servant JP
          Les appareils numériques auront notre peau ! Dans votre dos Alexander Payne se voit affublé d’un Pagne, et la soif de vie sanglote en un sniff… Lon Chaney s’est vu ici crédité d’un film de plus, mais d’après ce qu’on trouve au sujet de « Thunder » il aurait mieux fait de dénoncer son contrat : le film est, semble-t-il, perdu, il ne resterait qu’une partie de la bande-son, ce qui est insolite. Quant à William Nigh, hors quelques mr Wong avec Boris Karloff, peu de titres excitants ; une carrière qui va de Mack Sennett à la MGM, puis PRC et Monogram. Un parcours où, avec le temps, la quantité se substitue à la qualité, on songe à William Beaudine et d’autres.

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Denis Fargeat :
          Moi, j’ai toujours rêvé de voir ce THUNDER avec Chaney, parce que c’est je crois son dernier « muet », et les quelques secondes (on peut compter en secondes dans ce cas) vues dans le documentaire de Kevin Brownlow sur l’acteur m’ont plues. Le film est disparu. Pour toujours ? Sait -on jamais. On pourrait au moins l’évaluer.
          J’avais lu que le tournage avait été difficile en raison d’un rude hiver pour les prises en extérieurs, Chaney contractant une broncho-pneumonie qui va bientôt dégénérer et accélérer le déclin physique de l’acteur.
          William Nigh est un nom que je vois parfois, mais je n’ai pas vu les titres que vous citez.

        • Alexandre Angel dit :

          J’aimais bien, moi, le « sniff de vie ».

        • Alexandre Angel dit :

          Toujours à propos de Bruce Dern, vedette de NEBRASKA, il est aussi de la distribution du remarquable et estimable film de Laure de Clermont-Tonnerre: NEVADA (sic), à l’affiche actuellement.
          Film qui apporte sa pierre à l’édifice des œuvres (souvent des westerns)où l’on voit des chevaux se faire dresser.
          C’est un film carré et sensible, qui métisse habilement western et film de taulards.
          Dommage que l’on passe par la figure obligée du mec seriné en pleine promenade, ce qui n’apporte pas grand chose au sujet principal, même si la scène est assez bien faite.
          Pour le reste, un parfum de SEULS SONT LES INDOMPTES plane sur NEVADA et le dernier plan est très chouette.

        • Yves Rouxel dit :

          A Jean pierre.J’ai découvert Bruce Dern à travers un western ou John Wayne est tuer un personnage campé par Bruce.Il s’agit des « Cow boys »qu’il faudrait que je revois un jour ou l’autre.

      • Damien D. dit :

        D’Alexander Payne revoyez tous SIDEWAYS que Bertrand avait mentionné en son temps sur ce blog et qui m’avait permis d’acheter le dvd : j’ai revu depuis le film plusieurs fois : personnages admirablement écrits et film qui vous fera aussi voyager (en cette période estivale) dans les admirables vignobles californiens… Je renvoie également au long entretien que Payne a donné à Bertrand dans AMIS AMERICAINS et où il y dévoile une cinéphilie tout en sensibilité (IL POSTO d’Ermnanno Olmi par exemple qu’il avait adoré et qui est en effet admirable)

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Damien D.
          SIDEWAYS. Je ne manquerai pas de le visionner avec quelques autres titres visiblement disponibles en vidéo.
          D’autant que je viens de relire les élogieux commentaires sur quelques films de PAYNE dans la chronique de juillet 2013.
          Merci de l’avoir signalé.

  39. Yves Rouxel dit :

    c’est avec beaucoup de tristesse que je viens d’apprendre la disparition d’un des derniers grands chef opérateurs français en la personne de Pierre Lhomme.Il a éclairer quantités de films:d’Alain Cavalier à James Ivory puis aussi le film qu’il à réalisé avec Chris Marker »Le jolie Mai ».Il était venu il y a quelques années à la Cinémathèque de Toulouse afin de nous « éclairer »sur son travail minitieux,il était d’une grande discrétion et plein d’humilité quand il évoquait le cinéma français d’après guerre.

    • Marc Salomon dit :

      Oui, les temps sont durs pour les chefs op…
      Une autre disparition passée inaperçue en France, celle du très grand chef op. polonais Jerzy Wojcik auquel on doit la photographie de EROICA (Munk), CENDRES ET DIAMANT (Wajda), MERE JEANNE DES ANGES et PHARAON (Kawalerowicz)…
      Je citerais aussi, moins connu malheureusement, PERSONNE N’APPELLE de K. Kutz en 1959, une de ses plus belles photographie en noir et blanc.

      • ballantrae dit :

        Oui travail admirable.Je ne connais pas ce dernier titre et vais voir comment me le procurer.
        Mère Jeanne des anges dévoile des compositions et des lumières effectivement incroyablement plastiques, dynamiques et dramaturgiquement signifiantes.
        Je viens de revoir dans un autre genre La belle et la bête de Juraj Herz qui possède une photographie couleur d’un raffinement extraordinaire.
        Ces cinéma de l’Est recèlent des trésors apparemment infinis.

  40. Alexandre Angel dit :

    Moites (mais néanmoins chaleureuses) salutations à tous!
    Question à Bertrand.
    Puisqu’il est question d’Henry King, j’ai vu que deux blu-rays d’allure engageante sont consacrés à LA COLLINE DE L’ADIEU et TENDRE EST LA NUIT. Compte-tenu de tout ce que vous avez du revoir pour rafraîchir vos souvenirs pour 100 ANS, avez-vous réévalué certains Henry King tardifs souvent jugés guindés ou académiques?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A ALEXANDRE ANGEL
      Non pas tant que ca même si LA COLLINE DE L’AIDEU est un poil meilleur; TENDRE EST LA NUIT est un ratage absolu. Mieux vaut revoir THE GUNFIGHTER, UN HOMME DE FER, WAIT TILL THE SUN SHINES NELLIE et les muets

      • Mathieu dit :

        A Bertrand:
        Malheureusement WAIT TILL THE SUN SHINES NELLIE n’est pas disponible en DVD avec sous-titres. Par contre il y a toujours le superbe Blu-Ray Fox de JESSE JAMES qui rend justice à la beauté plastique du film. Les couleurs sont différentes d’autres films en Technicolor de l’époque, l’image ressemble parfois aux anciens autochromes (avec un grain plus fin toutefois mais visible). Le film vaut surtout pour sa beauté, son harmonie. King bouge plus la caméra que Ford, mais ne le fait jamais de façon jamais voyante. Aucune transparence si je me souviens bien ne vient briser l’harmonie de la lumière et du cadre (alors que chez Ford il y a en souvent quelques unes très évitables, par exemple dans le plastiquement très beau et contemporain DRUMS ALONG THE MOHAWK), pas de rupture non plus entre scènes en décors naturels (nombreuses) et celles en intérieur, entre scènes de jour et scènes de nuit, un enchantement… CAPTAIN FROM CASTILE bénéficie également d’une photo somptueuse, un technicolor beaucoup riche et saturé que celui de JESSE JAMES (tout comme THE BLACK SWAN), le film est bien mené mais la fin, une apologie de la conquête du Nouveau Monde par les Espagnols, est indéfendable, quand on sait un peu ce qu’il s’est réellement passé, ce qu’on savait très bien à l’époque de la réalisation du film, d’autant plus dans les pays anglo-saxons et protestants qui se sont longtemps servis de la légende noire de la conquista pour présenter leur propre conquête comme plus humaine et plus « éthique » comme on dit aujourd’hui. Et cette fin contredit ce qu’on a vu avant, c’est à dire un héros pas du tout motivé par de hauts idéaux, et des Indiens très civilisés et ne cherchant pas l’affrontement.

        • Alexandre Angel dit :

          A Mathieu,
          CAPITAINE DE CASTILLE est un film que je ne comprends pas.
          Il démarrait tellement bien: le premier quart d’heure nous fait miroiter un magnifique film d’aventure, imprégné de visions raffinées d’esthète érudit (cette Espagne du XVIème siècle si juste en termes de direction artistique).
          Las, à partir du moment où l’on s’embarque pour les Amériques, le film me donne le sentiment de me faire poireauter dans un hall de gare alors que le train n’arrive jamais. C’est pesant, statique, bavard.
          Et soudainement, tout ce beau monde s’en va conquérir l’Eldorado en fanfare et grandes pompes. The End.

        • Mathieu dit :

          A Alexandre Angel:
          C’est surtout la toute fin de CAPTAIN FROM CASTILE qui est pénible. Mais je préfère quand même ce film à d’autres de King comme SNOWS OF KILIMANJARO, STANLEY AND LIVINGSTONE ou THE SONG OF BERNADETTE. Ce dernier est plastiquement très beau, en partie grâce à la photo d’Arthur Miller, mais je reste totalement étranger à cette histoire qui nous explique qu’il est bon de croire et mal de douter (scénario de George Seaton qui reprend la même idée dans MIRACLE ON 34TH STREET mais se façon plus divertissante et moins terriblement sérieuse). Le Mal est donc incarné par Vincent Price, qui traîne comme un Judas tout au long du film la malédiction de ne pas croire à l’incroyable. J’ai un peu le même problème (en moins grave) avec NIGHT OF THE DEMON de Tourneur où le scepticisme est également condamné. STANLEY AND LIVINGSTONE est beaucoup moins brillant visuellement (beaucoup de transparences et de raccords plans en studio/seconde équipe trop évidents), beaucoup plus bavard aussi mais là encore c’est le propos du film que je trouve pénible. Livingstone est arrivé seul dans une société constituée et autosuffisante, c’est lui qui devrait être en état de dépendance vis à vis de la société qui l’accueille, y compris sur le plan technique (le grand domaine de supériorité des Occidentaux), pourtant il n’a rien appris d’eux, eux ont tout appris de lui, bref c’est un homme complet et eux des enfants. Mais ce doit être un film « humaniste » puisqu’on y apprend qu’on obtient beaucoup plus des Noirs par la gentillesse et la persuasion que par la violence…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          J’avais gardé un bon souvenir des séquences avec une Gardner radieuse et touchante dans SNOWS et pour SONG c’est une question d’état d’esprit. Le travail de King est impressionnant et sa direction de Jennifer Jones très réussie. Lourcelles a écrit une belle défense du film. STANLEY a plus vieilli même si les scènes dans la Société des Géographes sont plus réussies et peignent un monde fort peu reluisant. Il est marrant de voir que dans le dernier film de James Gray, on retrouve ce même scepticisme, ce même mépris pour les explorateurs. Cette société de bureaucrates semble avoir passé son temps à refuser de croire ce que lui révélaient les défricheurs de continents de Stanley à Burton

        • MB dit :

           » J’ai un peu le même problème (en moins grave) avec NIGHT OF THE DEMON de Tourneur où le scepticisme est également condamné.  »
          c’est exactement mon problème avec ce film qui est le seul Tourneur avec lequel je ressens ça. A la rigueur peu importe mais cet anti-rationalisme s’allie et se dramatise à côté, par un ton roborartif et concret, contradictoire.
          Ou alors JT ne stigmatise que le héros et n’exprime pas son propre sentiment.
          Ce film est déséquilibré.
          J’ai revu récemment NIGHT CALL (4eme Dimension) dans lequel JT Joue à fond la carte irrationnelle ou fantastique, mais justifie ceci dramatiquement par une cruauté morale assez forte envers l’héroïne (l’excellente Gladys Cooper), qui est punie et provoque une rupture définitive avec le fantôme de son amour passé, définitivement! Très noir.

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A MB et Mathieu : NIGHT OF THE DEMON.
          Je n’ai personnellement jamais été gêné par le traitement de cette histoire et j’avoue que c’est le « Fantastique » ou « film d’atmosphère » de Tourneur que je préfère en faisant abstraction du ridicule démon mécanique rajouté par les producteurs quand le réalisateur est reparti aux USA après ce tournage britannique.
          Je l’avais découvert gamin au ciné club de Claude-Jean Philippe et depuis je le revois souvent, toujours « emballé ».
          Je n’ai pas revu NIGHT CALL (je l’ai donc je vais y remédier) aussi je n’ai pas d’avis « arrêté » pour le moment.

        • Mathieu dit :

          A Bertrand:
          Franchement ce que je préfère dans SNOWS… ce sont les plans de seconde équipe tournés à Paris (c’est rare de voir des rues de Paris en 1951-52 tournées en 35 mm Technicolor). Et à la fin du film le plan de l’arbre déserté par les vautours, qui symbolise le retour à la vie de Gregory Peck, est très beau , mais je ne sais pas si c’est une idée d’Hemingway, du scénariste ou de King lui même. Mais comment Peck peut-il confondre Ava Gardner avec Susan Hayward même de loin? D’ailleurs je ne sais pas pas si la fin est si heureuse que cela. Peck va devoir vivre le restant de sa vie avec Susan Hayward. Ne vaudrait-il pas mieux mourir tranquillement en admirant le coucher de soleil sur le Kilimanjaro?

        • Alexandre Angel dit :

          Mathieu dit :
          « Peck va devoir vivre le restant de sa vie avec Susan Hayward. Ne vaudrait-il pas mieux mourir tranquillement en admirant le coucher de soleil sur le Kilimanjaro? »

          C’est gentil pour Susan Hayward!

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Ah bon je ne suis pas tout seul à avoir ce (petit) problème, ça me rassure. Et quitte à commettre un sacrilège et à passer pour un esprit borné je n’ai pas aimé ORDET de Dreyer pour des raisons similaires. Je n’ai pas vu NIGHT CALL, mais il me fait penser à un autre épisode de TWILIGHT ZONE intitulé LONG DISTANCE CALL (Saison 2, malheureusement pas tourné sur pellicule mais sur bande vidéo), qui associe également téléphone et communication avec l’au-delà et que j’avais trouvé original et même assez dérangeant pour un épisode de série télé (donc à l’époque forcément consensuel et « familial »).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          C’est marrant, je n’ai jamais envisagé NIGHT OF THE DEMON comme un film imposant une thèse ou une croyance. Ce n’est pas le cas d’ORDET ni du BERNADETTE de King, ce dernier étant un réalisateur chrétien qui veut faire partager sa foi. Tourneur ne soutient pas d’idée générale, il indique une possibilité dans un cas. La présence d’un surnaturel qu’il ne voulait pas montrer juste évoquer mais il croit à cette possibilité comme il croit aux pouvoirs vaudous dans I WALKED WITH A ZOMBIE

        • MB dit :

          NIGHT: il ne s’agit pas d’une thèse mais d’une hésitation OU d’une perte de contrôle qui vient de la prod.JT ne travaillait pas dans les meilleures conditions.
          Il s’est lancé dans deux directions différentes, et j’aime bien le monstre final, pas la main, fût-elle celle de Tourneur.

          En ce qui concerne Dreyer, DIES IRAE dans mon esprit, stigmatise les croyances imbéciles avec talent, et pourtant, on apprend par ailleurs que Dreyer croyait à la sorcellerie! Curieux. Je crois que c’est son chef d’oeuvre, j’ai vu GERTRUD trois fois et me suis endormi toujours au même moment, j’ai abandonné.
          à Rouxel: 60° impossible!

        • Mathieu dit :

          A Bertrand:
          En fait ça ne m’a géné que lors d’une vision récente (grâce au Blu-Ray Wild Side), et cette légère irritation est moindre que ce que j’ai ressenti en voyant BERNADETTE ou ORDET, et je n’ai rien ressenti de tel en voyant I WALKED…, pour moi un des meilleurs Tourneur (Jacques), et peut-être le meilleur Lewton. A propos de Lewton et de religion, j’aime que le personnage d’Arthur Shields dans APACHE DRUMS de Fregonese ne se résume pas au prédicateur puritain et fanatique qu’il paraît être au début. Avant même le huis clos de l’église, quand Shields décide si je me souviens bien de sauter de cheval pour aider McNally à se défendre contre les Apaches, on entrevoit une figure plus complexe, en tous cas un homme sincère et courageux. APACHE DRUMS est un bon exemple de film qui dessine des personnages complexes sans recourir à de longs dialogues et à l’analyse psychologique.

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Le seul film que j’aime vraiment de Dreyer c’est VAMPYR et on n’est pas obligé de croire aux vampires pour l’apprécier. J’ai vu récemment MIKAEL, de la période muette lui aussi, avec un Walter Slezak jeune, mince et beau. Je dois dire que le film m’a assez ennuyé. Je crois que ce qui se dégage de tous les films de Dreyer c’est l’affirmation de la supériorité de l’amour et de la foi vécue comme une forme d’ absolu qui se heurte au relatif, à la petitesse, à la mesquinerie, à l’aveuglement de la société qui a perdu le sens de cet absolu. Dans DIES IRAE, l’absolu c’est l’amour de la femme du Pasteur pour le fils de celui ci, un homme qui ne répond pas à cette exigence d’absolu et la trahit en se rangeant aux lois de la société. Je n’ai rien lu sur Dreyer, mais il me semble que s’il croyait comme vous dites à l’existence des sorcières, il n’y voyait pas l’incarnation du mal, le mal c’est plutôt la société et ses conventions qui tentent de détruire les manifestations de l’absolu dans l’amour.
          Pour revenir au Tourneur, j’ai été impressionné par le monstre la première fois que j’ai vu le film (il y a longtemps à la télé) et les fois suivantes je l’ai trouvé inutile et redondant.

        • Yves Rouxel dit :

          A MB.Vous avez le don d’énervez plus d’une personne sur ce blog.On dirais que vous ètes le gardien du temple,une espèce de Jack Torrence enfermé dans ses propos ,ses non dits et ses contadictions.Pialat à déclarer un jour à Cannes qu’il savait que beaucoup de journalistes,critiques,producteurs,réalisateurs et acteurs ne l’aimait pas,eh bien moi non plus je ne vous aime pas.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Mais pourquoi cette flambée de haine injustifiée. Les remarques sur LES NEIGES DU KILIMANDJARO et NIGHT CALL sont intéressantes et non dogmatiques

        • Ballantrae dit :

          Yves franchement essayons de ne pas nous balancer ce type d’anathèmes car nous tomberions alors dans la mauvaise acception du net : division, psychodrames, etc…

        • MB dit :

          à Yves Rouxel: vous représentez beaucoup de personnes ici? Mais qu’est-ce que vous racontez et d’où ça sort votre petite crise mais je m’en fous que vous m’aimiez pas, une autre fois vous direz que je suis votre meilleur ami, on commence à les connaître vos interventions interminables pour une chronique Dvdblog bis, ça suffit, arrêtez le délire ça fait des années que ça dure.
          et basta

        • MB dit :

          à Mathieu/DREYER j’avoue que la croyance en la sorcellerie de CD n’est pas forcément ultra vérifiée, on peut toujours contester tout ce qui est relaté sur les cinéastes. Dans mon souvenir, cette remarque vient quasi à coup sûr de Claude-Jean Philippe présentant le film chez Pivot mais je me méfie de mes souvenirs.

        • MB dit :

          à BT merci pour le coup de main, je suis épaté par ces flambées de mépris entrecoupées de saluts amicaux de la part de YV ça doit marcher avec la température (dés qu’on atteint plus ou moins les 60°).
          Je pense que Tourneur était un type très amer,car j’ai rarement vu dans une série US autant de noirceur, à la fin de NIGTH CALL, la vieille dame reste terrée de tristesse dans son lit, no happy end!

          (scénario de Matheson)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Amer certainement pas. Sceptique, pessimiste secret sans doute. Il y a des flambées de bonheur dans ses films (STARS IN MY CROWN, LA FLIBUSTIERE, LA FLECHE ET LE FLAMBEAU, LE PASSAGE DU CANYON), un bonheur fragile, sans cesse menacé et l’on pouvait tomber sur une part d’ombre. Mais parfois le pessimisme appartenait au genre. I WALKED est le contraire d’un film amer. La noirceur de NIGHT CALL est aussi dictée par la série et par Matheson et Tourneur la prend en compte d’abord parce que cela bat en brèche des conventions

        • MB dit :

          « La noirceur de NIGHT CALL est aussi dictée par la série et par Matheson et Tourneur la prend en compte d’abord parce que cela bat en brèche des conventions »
          d’accord

        • D Dumonteil dit :

          Il y a des flambées de bonheur dans ses films (STARS IN MY CROWN)

          Et c’est cette flambée de bonheur qui jaillit lors de la lecture des dernières volontés de l’oncle Famous Prill*lues par le pasteur (Joel McCrea,je dois dire par contre que ses deux autres collaborations avec Tourneur ne m’ont pas passionné) et m’a fait m’enthousiasmer ,par récurrence , pour un film qui au départ ne m’accrochait pas car semblant partir dans plusieurs directions .
          *Et quelle émotion quand le pot aux roses est révélé ..

          Chronique d’une ville plus que western classique ,racontée par un vieil homme qui se rappelle son enfance après la guerre de Sécession;il y a en fait plusieurs intrigues qui s’entremêlent ,et malgré ce final qui « rend heureux » (comme celui de « it’s a wonderful life « dont « 50 ans » a montré le côté pessimiste latent) ;pour chaque joie de la vie ,le malheur n’est pas loin :au terme du pique-nique romantique du jeune médecin et de l’institutrice,il apprend la mort de son père ;c’est quand il assiste à un numéro de magie que le jeune heros (Dean Stockwell) contracte la typhoïde qui va contaminer le village .

          Et pourtant,le soleil brille pour tout le monde !

        • Ballantrae dit :

          oui tourneur ne me semble pas pessimiste mais porteur dans nombre de ses films d’une inquiétude sourde qui trouve à se concrétiser dans une atmosphère de cauchemar éveillé.
          l’exemple de stars in my crown est très pertinent à ce titre.

      • Damien D. dit :

        Je viens de voir LA COLLINE DE L’ADIEU : malheureusement le film ne tient pas la longueur. La musique d’Alfred Newman est assez belle, la photo de Léon Shamroy laissait espèrer un de ces mélodrames flamboyant et il n’en est rien. La mise en scène de King est assez plan plan, sans réelle ambition. On assiste à de longs dialogues en intérieurs qui ne passionnent pas et beaucoup de scènes d’extérieurs sont soit répétitives (l’arrivée de la voiture à la résidence, les scènes de la « fameuse » colline) ou souvent tournées en transparences. Un ou deux plans joliement colorés dans la dernière partie (scène du restaurant) attirent l’oeil grâce au travail de Shamroy mais personnellement je n’arrive pas à accrocher à cette histoire d’amour entre Holden et Jones. Reste que le plan avec passage de la bombe qui tue Holden vers le bol de peinture rouge qui tombe par terre chez Jennifer Jones montre quand même que King savait faire du cinéma !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Le film est affreusement décevant avec cette chanson sirupeuse que sauvèrent quelques jazzmen comme Clifford Brown et Sonny Rollins. Ce qu’il y a de plus pittoresque est la description assez chaleureuse de la Chine communiste. Han Suyin allait, des années après, devenir supportrice épouvantable de Mao et Simon Les lui consacra des articles dévastateurs

  41. Yves Rouxel dit :

    Ambiance moite,chaleur acablante tout le long du film d’Yves Allégret « Les orgueuilleux »qui est à mon avis l’un de ses meilleurs avec aussi »Nez de cuir ».un couple de touristes français débarque dans une petite ville près de Vera cruz au Mexique.L’homme est pris de vomissements et est transporté a l’hotel du coin.Le docteur diagnostique une méningite et le met en quarantaine.C’est là que surgit Georges,titubant sous l’effet de l’alcool,cet ancien medecin n’a jamais désoullé depuis la mort de sa femme.Gerard Philipe incarne cet homme a la dérive qui n’a plus rien à perdre sauf un verre de téquila qu’il gagne en dansant dans un bar miteux dont la serveuse est parisienne et maitresse du patron du bar.La scène la plus forte est celle de la piqure administrée à Nelly,en gros plan on voit l’aiguille entrée dans la colonne vertébrale.Georges l’a maintient car la souffrance est trop intense.Dans le bonus on apprend que le tournage tiré de la pièce de Sartre « Typhus »a été éreintant et dur pour les deux équipes qui se relayés sous l’effet de la chaleur.Michèle Morgan raconte qu’elle était obligé de se lever trois fois par nuit pour se doucher.Il faisait plus de 60 degrés dans les chambres.Elle évoque aussi la personnalité timide et réservé de Philipe qui avait besoin lors du tournage de rester seul dans sa chambre loin de l’équipe et des acteurs.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      J’ai redécouvert ce film qui tient le coup malgré Gérard Philippe qui « joue » l’ivrogne et de manière assez lourde alors que Morgan est épatante de justesse.Michelle Cordoue aussi est déplacée. Elle était la femme d’Allégret qui l’imposa dans un personnage fort peu vraisemblable. Remarquable musique de Paul Misraki qui superpose des harmonies très modernes et des airs du folklore chaque fois qu’on passe devant un bar. Musique qu’il faudrait réenregistrer

      • Yves Rouxel dit :

        A bertrand.C’est vrai que Gérard Philipe à l’air de surjouer ses scènes mais il reste crédible dans le role.Je tiens à rajouter que dans le bonus Michèle Morgan précise bien que ce n’est pas à cause de ce tournage ainsi que du film de Bunuel que Philipe tomba malade et mourrut en 59 il me semble.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Connaissez vous un film de Serge Laroche avec Arletty dont le titre est »Madame et ses peaux rouges »que j’ai hésité à acheter?

        • D Dumonteil dit :

          A YR

          Il faut replacer ce navet dans son contexte :
          rappelez-vous que « la fleur de l’âge » le Carné /Arletty de 1947 fut abandonné et qu’il ne reste que quelques minutes qui ont disparu on ne sait où;voir le doc « carnet de naufrage  » dont on a déjà parlé.

          En 1948,Arletty se retrouvait devant l’impossible tâche de la « suite » des « enfants du paradis » ,de pair avec ses ennuis à la Libération qui la relègueraient,à de rares exceptions près,aux seconds rôles.

          Entre en scène le « producteur » Serge T Laroche
          « Un rigolo ce Laroche ;il avait séduit mon ami Jean Genêt qui voulait se le faire mais ne réussit pas »(« Arletty »,Denis Demonpion)

          Le film fut tourné sur la côte d’azur ,ne sortit pas faute d’argent ,fut retrouvé dans les archives de Porto Vecchio et montré pour la 1ère fois en 1987.

          Ce ne fut pas une découverte ,car le scénario est inexistant et la mise en scène amateuriste et indigente ;on croirait un film de mono de colonie de vacances fortuné qui aurait tourné ça pour la plus grande joie des gosses -qui ont dû adorer jouer avec Arletty
          et qui doivent avoir de chouettes souvenirs aujourd’hui.

          Même si vous êtes fan d’Arletty ,évitez-vous cela :voyez plutôt ,dans sa filmo d’après -guerre, »portrait d’un assassin  » gibier de potence  » « huis clos »….

          NB : imdb co-crédite Yves Ciampi.

    • D Dumonteil dit :

      « Les orgueuilleux »qui est à mon avis l’un de ses meilleurs avec aussi »Nez de cuir »
      sans aucun doute
      Allégret nous fait « suer  » avec ses personnages ;nous sentons la chaleur comme nous sentions cette pluie incessante dans « une si jolie petite plage « ..et j’ajoute comme nous sentions (et « entendions »)le vent dans le film muet de Victor Sjöström)
      »Nez de cuir » est un peu méconnu :un beau rôle de Jean MARAIS qui retrouve parfois les accents de « la belle et la bête »

      J’ai revu « manèges » avant-hier et me demandais s’il y avait un film français plus noir que celui-ci dans les années 50 (« voici le temps des assassins  » « la neige était sale » peut-être autant mais pas plus)
      C’est Jane MARKEN qui m’a le plus impressionné :cette violence verbale entre elle et BLIER !
      Don Malcolm m’a écrit que les spectateurs étaient stupéfiés pendant la projection; »incredible » dit-il ;après LA et San Francisco,il voudrait le montrer sur la côte est.

      • Yves Rouxel dit :

        A D Dumonteil.Merci pour la précision sur ce film avec Arletty.J’ai bien de ne pas l’acheter.En revanche j’ai lu dans Positif que le 10 sort « 125 rue Montmartre »de Grangier et »Un sac de billes »en combo ou en dvd simple.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          125 RUE MONTMARTRE n’est pas un Grangier très réussi. Le scénario est alambiqué, Robert Hirsch en fait des tonnes. On retrouve Grangier dans la manière dont il filme les bistrots, le milieu populaire des crieurs de journaux

        • Henri Patta dit :

          Pour ma part j ‘aime bien 125 RUE MONTMARTRE.
          Le scènario est pas mal et j ‘adore le cotè « populo » que nous donne a voir Gilles Grangier.

    • Marc Salomon dit :

      A YVES ROUXEL :

      « Il faisait plus de 60 degrés dans les chambres. »…

      Faut peut-être pas exagérer !
      J’ai travaillé dans des pays chauds, très chauds, j’ai dormi dans des logements de fortune sans clim et sans ventilation, je n’ai jamais atteint de telles températures.
      C’est sans doute ce que les météorologues appellent aujourd’hui la température « ressentie.”

      • Yves Rouxel dit :

        A Marc.Je ne vais pas jouer les Louis Bodin de service mais en Asie lors de la mousson il peut faire jusqu’à 50 degrés.Je pense que Michèle Morgan et beaucoup de membre de l’équipe n’était pas habituer à ces hautes températures.Il y a aussi le fameux « ressenti »en plein soleil à 16 heures il fait plus chaud qu’a l’ombre à la même heure.

        • Mathieu dit :

          A Yves Rouxel:
          En Asie ce n’est pas pendant la mousson, mais avant qu’il fait insupportablement chaud (en mai et la première quinzaine de juin dans l’Inde du Nord), la mousson apporte au contraire une délivrance et est accueillie dans l’allégresse générale. 50-52 degrés c’est vraiment le maximum en Inde- et dans le reste du monde habité- et pas dans des régions tropicales du Sud (qui doivent avoir un climat comparable à Vera Cruz) mais celles semi désertiques du nord du Rajasthan (les mêmes ou il gèle en hiver…). et la température baisse la nuit (qui vient plus tôt qu’ici en été).

        • Henri Patta dit :

          Cher YVES , je travaille en asie depuis plus de 20 ans et la mousson rafraìchie au contraire de vos dires. 60 degrès me parait fort èxagèrès en effet. Em mai nous avons eu des pointes a plus de 40 , et c ‘est dèja infernal
          Au fait vous n ‘avez donnè envie de revoir 125 rue montmartre et j ‘ai apprèciè ce film a nouveau. Je vous le conseille donc.

      • Yves Rouxel dit :

        A Henri patta.Pourtant j’ai un ami qui vit en Malaisie et qui à souvent des malaises à cause de la chaleur.Je vais acheter « 125 rue Montmartre »de grangier rien que pour revoir le grand Lino.J’attends fin aout deux films de Boisset dont un colle à l’actualité: »Canicule »dont je garde un mauvais souvenir puis surtout »Folle à tuer »que je ne connais pas.Amical bonjour de toulouse.

        • D Dumonteil dit :

          »Folle à tuer »que je ne connais pas

          à YR

          Un film franchement décevant surtout après « Dupont-Lajoie » et « RAS »;Yves Boisset l’activiste a cédé la place à un faiseur de thriller -genre qu’il avait abordé avant avec « Coplan sauve sa peau » et « cran d’arrêt » ;le résultat est proche des médiocrités de la fin de carrière de René Clément ;d’ailleurs le personnage de Marlène Jobert , fragile et sensible, est proche de celui du « passager de la pluie » ;les deux films ,de plus , appellent Lewis Carroll à la rescousse ,celui de Clément le cite au début (le puits d’Alice) , celui de Boisset fait allusion au chat de Cheshire;l’interprétation (Jobert mais surtout Lonsdale) permet de sauver un peu ce film « à suspense » dont le scénario (signé Japrisot ,comme celui de Clément!) est finalement banal.

  42. D Dumonteil dit :

    très étonnant et remarquable PÉCHÉ MORTEL (Fox Europa Pathé),

    ceque vous dites dans « 50 ans  » est ce que j’ai lu de plus juste sur ce film ,en particulier cette scène où Gene Tierney voit les « autres  » arriver dans ses jumelles.

    • Denis Fargeat dit :

      A Dumonteil
      Une raison de plus d’attendre les « 100 ans de cinéma américain », qui reprendra certainement cette évocation…
      Ce « Péché mortel » est assez incroyable, pur film noir rempli de lumière, avec un technicolor qui magnifie une nature témoin du plus beau cas de jalousie que j’aie vu à l’écran. Et Gene Tierney…. quel éventail de rôles dans cette riche période !

  43. D Dumonteil dit :

    il faudrait revoir des chefs d’œuvres comme ONLY YESTERDAY

    Oh oui!s’il avait été refait par Sirk ,redevenu très « à la mode » après un long purgatoire ,il serait connu comme « images de la vie » et « le secret magnifique « ; ces versions noir et blanc ne méritent pas l’oubli et le dédain : »images de la vie » ,exécuté en trois lignes par Tulard ,est plus fidèle au roman initial et même si la version de 59 est meilleure , celle de Stahl a une actrice plus convaincante et de jolies trouvailles (le petit canard en caoutchouc) .

    Comme « images de la vie » , « une nuit seulement  » (only yesterday) présente une femme sans homme qui fait son chemin (Fannie Hurst ,auteure de « imitation of life » et de « back street » disait qu’il fallait plus deux fois plus de courage à une femme qu’à un homme pour faire moitié moins de chemin » ) réussit (mais Stahl n’accorde que peu de place au magasin de luxe de son héroïne ,pas plus qu’au commerce de crêpes de Claudette Colbert dans « imitation » ) et au bout du chemin n’aura connu qu' »hier seulement » .

    Le film est un long flash back suivant une description du Jeudi Noir :le coup de pied dans la ruche suit une nuit où l’on fait la fête au champagne et au caviar ;après ce début absolument étourdissant ,un homme au bord du suicide trouve une lettre :
    celle d’une femme qu’il a connue avant de partir à la guerre qui s’est retrouvée enceinte de lui .

    Il faut voir Margaret Sullavan -qu’on a souvent vue dans les chefs d’oeuvre de Frank Borzage- essayer en vain d’accrocher le regard de son amant au retour des soldats ;devenue riche,car seule sa réussite sociale lui ouvre le milieu ou elle peut le retrouver ,elle confie à cet homme qui ne la reconnait toujours pas ,qu’elle a été heureuse deux fois, la deuxième fois ce soir ; quand il murmure « et la première? » ,elle s’éclipse …

    Quant à la fin ,on pense à celles,ultérieures bien sûr, de « un carnet de bal » ou de « to each his own » de Leisen ;oui c’est aussi fort que celles-là!

    Leisen est bien souvent oublié lui aussi hélas!

  44. MB dit :

    MON correspondant moldo-slovaque me dit qu’il y a un festival Jean Girault à Oulan-Bator. Ne loupons pas ça.

    sinon, bravo pour la nouvelle chronique, surtout par cette chaleur (bah… avec un petit Mojito près du clavier, pas vrai Bertrand?…).

  45. Mathieu dit :

    A Bertrand:
    Le DVD du MONTE CRISTO de Fescourt est épuisé mais comme on le trouve à ma médiathèque, je suppose qu’on doit le trouver aussi dans d’autres médiathèques municipales ailleurs en France. Il se trouve que je l’ai revu récemment (après avoir lu ici Yves Rouxel affirmant que LES MISERABLES du même Fescourt -dont Lourcelles dit que c’est la meilleure version cinématographique- allait sortir en DVD avant la fin de l’année, information dont je ne trouve pas confirmation sur la toile).
    Je dois dire que j’ai été assez déçu car j’avais gardé un bon souvenir du film. J’ai vu le Fescourt juste après la version de Rowland V. Lee avec Robert Donat que j’ai nettement préférée. Je n’ai jamais lu le roman et il y a de grosses différences de scénario entre les deux films, et connaissant les moeurs scénaristiques de Hollywood, la fidélité doit être du côté de Fescourt. Si je me souviens bien, dans la version de Lee, plus de Caderousse et dans le Fescourt pas de Baron Danglars, qui lui a beaucoup d’importance dans le film de Lee, devient banquier et Dantès se sert de sa fortune pour le ruiner par des opérations boursières. dans le Lee on trouve aussi la trahison de Mondego vis à vis d’insurgés albanais (et pas grecs), montrée de façon rapide mais frappante dans un spectacle dans le spectacle à la Hamlet. C’est vrai qu’ Angelo ressemble à Guitry, je ne le trouve pas si bon que ça est le film ne s’améliore pas en cours de route. Donat est beaucoup plus crédible à la fois en jeune marin de vingt ans au début et en homme que personne ne reconnait vingt ans plus tard sauf Mercedes. Entre le Fescourt et le film de Lee il n’y a que six ans d’écart et tout un monde, pas seulement parce le Fescourt est muet et le Lee parlant (et que le Fescourt est une très grosse production et le Lee un film au budget très moyen, une production Edward Small, le bien nommé). Le film de Lee est beaucoup plus court et le rythme beaucoup plus enlevé, ce qui empêche un spectateur comme moi de trop penser aux démentes invraisemblances du récit. Avec le Fescourt, on a tout le temps d’y songer… Le Fescourt a pour lui les décors naturels de Marseille et du Midi mais c’est surtout au début du film, décors qui contrastent avec ceux du palais que Dantès construit dans l’île de Monte-Cristo (on pense aux décors du VOLEUR DE BAGDAD de Walsh…)

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Mathieu
      Je vous trouve très sévère et injuste. Il y a de très nombreuses scènes qui sont cent fois plus fortes dans le Fescourt

  46. Denis Fargeat dit :

    Et encore une éblouissante livraison!
    Je ne connaissais pas les côtés sombres de Mel Brooks, mais quelques témoignages vus au fil de divers bonus dévoilent son humanité inquiète. C’est un personnage à fleur de peau, un entertainer, quelqu’un que je sens aussi conscient de ses limites et de sa place. C’est aussi un satiriste hors pair (la caverne de maître Yogurt, pleine des produits dérivés du film « Spaceballs ») et un as de la mise en abyme ( Spaceballs aussi , et lorsqu’il s’agit de parler des musiques intra ou extradiégétiques, quoi de mieux que l’orchestre symphonique dans le bus de « High anxiety », commentant les dialogues des personnages…) Au passage, hommage à John Morris qui est au moins le meilleur artisan possible, de la musique des « Producteurs » à celle de « Spaceballs » en passant par, oui, « Elephant man », qui est pour moi une des plus belles mains qu’un producteur ait tendue à un réalisateur inconnu.

  47. Denis Fargeat dit :

    Cher Bertrand
    Je ne m’attendais pas à vous reprendre un jour , mais si Lon Chaney était bien envisagé par la Universal pour L’homme qui rit, ils n’ont pu le débaucher de la MGM où il était parti ; et c’est au génial Conrad Veidt qu’il faut ici rendre hommage, épaulé par les débuts éblouissants de Jack Pierce, qui s’inspire sans doute des techniques de Chaney : le douloureux maquillage par retrait, qui interdisait à Veidt de prononcer la moindre parole, une des raisons qui ont gardé ce film de 1928 dans le camp du muet – certains ont pointé cette incohérence dans le récit même de Victor Hugo : il doit être bien difficile de faire preuve d’éloquence quand on a subi pareille mutilation.

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      A Denis Fargeat : VEIDT / CHANEY
      Désolé, je n’avais pas lu votre commentaire, antérieur au mien.
      Effectivement la production n’a pas perdu au change avec Conrad Veidt dans le rôle de Gwynplaine.
      Je pense (admiration oblige) que Chaney y aurait été aussi excellent bien sûr.
      A propos de l’édition dont le visuel apparaît en ouverture de cette chronique, je voulais savoir ce que vaut le nouvel accompagnement musical. J’ai l’édition antérieure (FSF), qui comprend une musique composée par l’éditeur et la musique originale d’époque, certes un peu datée mais que je préfère amplement.

      • Denis Fargeat dit :

        A Servant JP
        La musique de cette édition, basée sur une copie 35 tirée en 1954, est composée et interprétée par le Berklee Silent Film Orchestra (pas trouvé plus de détail), émanation de la fameuse Berklee School of Music. Pas encore pu voir/entendre, ça doit être pas mal.

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Denis Fargeat : (L’HOMME QUI RIT). Merci pour ces informations.

  48. switters dit :

    Je partage votre enthousiasme pour le livre de Mathieu sapin, caricature fort réussie. Et je ne peux que conseiller les deux livres de Gérard Depardieu, sortis récemment, Innocent et Monstre où l’on retrouve notre acteur plus intime et habité. Plus proche de ce qu’il est dans son joli spectacle sur Barbara. Avec de très belles évocations, entre autres de Pialat, Truffaut Dalio dans le premier ; et dans le deuxième de toute sa périodes italienne, Monicelli (Rosy la bourrasque), Bertolucci (1900), Mastrioanni ou encore ses films avec Ferreri qu’il semble placer trés hauts dans ses films favoris.

    • Yves Rouxel dit :

      A Switters.entendu à la radio que Gégé vient de vendre son restaurant parisien et brade les sièges en velours,la vaisselle ainsi que des grands crus à 6000 euro la bouteille de rouge(cela fait cher la cuite à ce prix la).

  49. Pierre dit :

    Merci pour cette nouvelle livraison. Juste une précision sur Konchalovsky : RUNAWAY TRAIN a fait l’objet d’éditions je crois en France et en Grande-Bretagne. Le film a des partisans. Pour ma part je suis assez mesuré mais je reconnais ne pas l’avoir vu dans de bonnes conditions et sans doute devrais-je le revoir.

    • Yvon dit :

      Pierre RUNAWAY TRAIN Est en vente chez Amazon fr ds une copie dite restauré,je l’ai commandé aussitôt car au Québec c’est zéro(St-fr ou vfr)

      • OLIVIER GIRAUDEAU dit :

        Il a été édité en blu ray en France par ESC dans une belle copie (bien meilleure que le DVD MGM). Et n’oublions pas que c’est une adaptation d’un scénario d’Akira Kurosawa. Un des meilleurs rôles de John Voight, et d’Eric Roberts.

    • Yves Rouxel dit :

      A Pierre.J’ai vu « Casse noisettes »qui est un conte musical pour enfants qui laisse une part aux rèves et a l’imagination.Une bonne récréation je pense dans la carrière du frère du grand Nikita Mickalkof.

    • richpryor dit :

      Je suis un des partisans de RUNAWAY TRAIN, un très grand film selon moi. Je serais curieux de savoir ce que d’autres auraient à lui reprocher…

      • MB dit :

        100% d’acc sur RUNAWAY que j’ai vu un peu boudé ici sans que j’entrevoie pourquoi
        Jon Voight en fait des tonnes sans que ça me gêne.

  50. ballantrae dit :

    Oui Bertrand The deep blue sea est un film remarquable et émouvant et le discret et talentueux Terence Davies doit être découvert pour l’ensemble de son oeuvre.
    Dans un autre genre, Gérard de M Sapin m’a fait hurler de rire à de multiples reprises notamment quand le narrateur se rappelle Tenue de soirée ou quand il assiste au tournage de l’émission sur la bouffe.Peu après j’ai découvert à la TV cette émission ( un autre n° situé je crois en Catalogne): c’était assez monstrueux.moi qui croyais avoir un appétit solide , j’étais un peu écoeuré à la fin à force de l’avoir vu engloutir plat sur plat…ce sans beaucoup d’ellipses vu le montage!
    Gégé fut génial, peut soudainement le redevenir brièvement au détour d’un film récent…mais il est hors normes en fait!Cette Bd est vraiment très chouette et assez fine.Il y a un côté Tandem de Patrice Leconte.

    • D. H. dit :

      Je dirais même plus qu’il faut l’avoir vu aussi dans La femme d’à-côté, 7 morts sur ordonnance, Le sucre, Cyrano, le retour de Martin Guerre, Danton, Loulou, Un beau soleil intérieur, Trop belle pour toi… Gérard Depardieu est le plus grand depuis Gabin, à mon sens. Lorsque de cet homme taillé dans un chêne centenaire surgissent les mots, l’amour de celui-ci pour la langue française les fait passer par un alambic qui les enrobe de douceur, subtilité et délicatesse. Et s’il les dit si bien ces mots, peut-être est-ce pour la raison qu’il a rencontré ce qu’ils expriment lors de ses mille vies vécues, et sait donc leur sens véritable. Enfin bref, vous l’avez compris, je suis fan et suis fatigué des jugements à son endroit alors que le cinéma lui doit tant, si tant est que l’émotion ne soit pas étrangère aux causes de notre passion pour le cinéma.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A D.H.
        Vous avez assez raison et Depardieu a été récemment bluffant dans VALLEY OF LOVE et dans le Nicloux sur l’Indochine et revoir CYRANO est un enchantement

        • Gerfault Rodolphe dit :

          Lorsqu’on parle du génie de Depardieu, on prend toujours pour exemple ces grands films, comme par exemple le Cyrano ou les Truffaut. Mais n’est-ce pas aussi la valeur des grands de réhausser par leur présence la valeurs certains petits films? Je pense, par exemple à Depardieu dans « mon père ce héros » de Lauzier ou « Michou d’Auber », par ex.

    • Pierre dit :

      À Bertrand Tavernier, Rodolphe gerfault et dh

      C’est amusant parce que l’on vient d’évoquer à la fois brando et depardieu. Le consensus se fait pour dire que le premier s’est égaré dans des films impardonnables car paresseux et idiot (je synthétise vite ce que j’ai lu) alors que le second serait un grand dont la seule présence rehausserait de petits films.

      Je ne sais pas si la comparaison a du sens, mais elle me vient parce que ce sont deux sujets qui viennent d’être abordés sur le blog. Au final, je trouve cela tout à fait injuste pour brando, dont la qualité et le style d’interprétation ont eu une influence qui trouve peu d’équivalent. Il a été une source d’inspiration gigantesque pour tous les acteurs des années 70, avec certes une poignée de films, mais qui sont gravés dans le marbre. Bref, je trouve injuste de juger brando en citant son frankenheimer raté, tout en louant Depardieu par ailleurs en citant par exemple ses truffauts. Le second n’a rien à envier au premier en terme d’ego, de prises de position débiles et surtout de films ratés (sur ce point la liste est gigantesque).

      Il serait plus objectif à mon sens de dire que brando est entré dans l’histoire, à juste titre, malgré une gestion de carrière décevante, et que Depardieu est un grand acteur qui lui aussi gère mal sa filmographie, mais peut encore surprendre et utilise parfois ses investissements avec courage, comme il l’a fait pour cassavettes.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Pierre
        Tous les deux sont des personnalités hors norme mais Depardieu a souvent eu l’intelligence de s’associer à des metteurs en scènes de talent tout en tournant à coté tout et n’importe quoi mais avec parfois de vrais bonheurs : il n’y a pas seulement Truffaut ou Resnais, Pialat, Rappeneau, Duras, Ferreri, Blier, Wajda ce qui est deja pas mal il y a aussi Giannoli (il est extraordinaire dans QUAND J’ÉTAIS CHANTEUR), Nicloux, Claire Denis, Kervern et Delepine, Jean Becker (Dans la TETE EN FRICHE il est formidable) alors qu’on a l’impression que Brando lutte contre ses metteurs en scène (sauf à ses débuts et sauf Huston et un ou deux autres. Le palmarès de Depardieu parle pour lui

        • D. H. dit :

          La proposition est pour le moins hardie mais soit. N’étant érudit ni en Brandonerie ni en Depardieurie, et ne m’autorisant aucun jugement moral, je ne me lancerai pas en analyses foireuses sur les comportements extra professionnels de nos deux sujets, dès lors, néanmoins, que l’un et l’autre ont me semble-t-il, fait montre de plus d’empathie que de rejet envers, disons, les moins nantis.
          S’agissant de leur carrière professionnelle, la seule qui nous intéresse ici, le point commun, et c’est essentiel en effet, est le fait que ce sont tous deux de très grands acteurs.
          Brando a une incandescence « cinégénique », dont je ne vois, parmi les acteurs, que Delon comme rival crédible (mais n’ouvrons pas ici un troisième front !). En revanche, même en ignorant les détails de sa carrière, les anecdotes quant à ses conflits avec nombre de metteurs en scène sont si nombreuses qu’on ne peut les ignorer et qu’il serait assez hypocrite de ne pas reconnaitre qu’elles nous ont porté à nous faire l’image d’un acteur caractériel, plutôt imbu de sa personne, d’une star névrosée si vous me permettez cette tautologie. Ça ne retire rien à son talent.
          En revanche, ça l’oppose totalement à ce que l’on croit savoir de Depardieu. Au moment de la sortie de la BD, j’avais entendu une interview de Mathieu Sapin dans laquelle il disait avoir été frappé par le manque total d’intérêt de Depardieu pour le « qu’en dira-t-on », que c’était un électron libre, avec un côté très animal qui se foutait totalement des conventions sociales. Quant aux films que je citais, ils me sont venus à l’esprit dans l’ordre tel qu’écrit dans le post et oui, j’ai le souvenir d’un Depardieu bouleversant dans La femme d’à-côté, mais je citais d’autres metteurs en scène, Pialat, Claire Denis, Blier… Et pourquoi ai-je ce sentiment diffus que dès lors que le nom de Truffaut est cité, sur ce blog mais pas seulement, c’est comme si quelqu’un venait de proférer un gros mot ? Et si, on regarde, ce que j’ai fait postérieurement au post, sa filmographie, il est patent que les années 2000 sont quasiment intégralement oubliables mais, dès la décennie suivante, celle qui s’achève actuellement, l’intérêt artistique reprend ses droits. Et la fidélité car j’ai appris à cette occasion qu’il sera dans le prochain Giannoli.

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