Des films français, italiens et russes

14 novembre 2017 par - DVD

HOMMAGE À CLAUDE RICH
Claude Rich est mort. Claude Rich que j’adorais. J’ai dirigé deux fois cet immense acteur inspirant, jubilatoire, cocasse, profond, aérien. Qu’on revoie JE T’AIME, JE T’AIME où il était génial mais aussi LE CRABE TAMBOUR, LE DERRIÈRE de Valérie Lemercier, LE PARFUM DE LA DAME EN NOIR de Bruno Podalydès, AIDE TOI ET LE CIEL T’AIDERA (Rouxel, vous connaissez ce film si social ?), LE JARDIN DES PLANTES, ce téléfilm délicat de Philippe de Broca. Il se déplaçait tellement facilement d’un registre à l’autre qu’il a pu jouer deux personnages totalement différents dans le film sans que personne ne s’en aperçoive. Dans PARIS BRÛLE-T-IL ? il incarne à la fois Leclerc et un jeune lieutenant qui occupe un appartement au dernier étage d’où il contrôle.

FILMS RUSSES

Très récemment, Potemkine nous a permis de reconsidérer Grigori Tchoukhrai (on était un peu condescendant avec CIEL PUR, le film du dégel) : LA BALLADE DU SOLDAT et LE QUARANTE ET UNIÈME (ah, le Sovcolor, l’équivalent du Trucolor de la Republic) tiennent remarquablement le coup. Quel plaisir que de revoir LE QUARANTE ET UNIÈME et LA BALLADE DU SOLDAT qu’une partie de la critique regardait avec un certain dédain. Or les deux frappent par leur attention à des détails humains, touchants. On y sent un grand respect pour certaines émotions intimes, secrètes. Tchoukhrai, cinéaste lyrique, se révèle aussi un formidable directeur d’acteur : Vladimir Ivachov et Jana Prokhorenko, bouleversante de fraicheur et de vérité, sont formidables dans LA BALLADE DU SOLDAT. Dans les bonus de ces deux films (il me reste à revoir CIEL PUR) qu’il ne faut pas rater, Tchoukhrai raconte l’enfer qu’il a vécu pour arracher ces œuvres, les vexations bureaucratiques, les jugements de comité, les prédictions catastrophiques, la Censure pointilleuse. Il doit faire face à une mutinerie de son équipe quand il renvoie les deux vedettes pressenties pour LA BALLADE et les remplace par de jeunes acteurs inconnus.

  

L’une des grandes forces, des grandes originalités de Potemkine est d’avoir littéralement ressuscité une grande partie du cinéma russe qui était devenu totalement introuvable, aussi bien en 35 qu’en vidéo. Et on peut ainsi redécouvrir des cinéastes extrêmement importants et sous-estimés en France comme Kalatozov (QUAND PASSENT LES CIGOGNES n’est pas seulement un film d’opérateur et SOY CUBA est d’une virtuosité lyrique confondante) ou méconnus comme le magnifique Gleb Panfilov qui, avec sa femme, l’extraordinaire Inna Tchourikova, a dirigé un petit corpus de films uniques. Ruez-vous sur JE DEMANDE LA PAROLE, PAS DE GUÉ DANS LE FEU, LE DÉBUT : voilà des œuvres, des expériences que vous n’oublierez pas.

Autre mérite : rendre justice à Larissa Chepitko et Elem Klimov, tous deux diplômés de la prestigieuse section de réalisation du VGIK, la grande école de cinéma de Moscou, qui formèrent un couple inséparable à la ville mais menèrent des carrières bien distinctes. Comme on l’écrit dans le coffret, ils réalisèrent chacun une poignée de films formellement magnifiques, se caractérisant par une forte empreinte contestataire, refusant de sacrifier leur art et leurs convictions aux dérives du système communiste qu’ils dénonçaient. En 1979, à seulement 41 ans, Larissa Chepitko trouve la mort dans un accident de voiture sur la préparation d’un nouveau film. Elem Klimov reprendra le projet écrit par son épouse et le mènera jusqu’à son terme 2 ans plus tard, réalisant ainsi leur seule œuvre commune, LES ADIEUX A MATIORA. À DÉCOUVRIR D’URGENCE.
Pendant que vous y êtes, regardez aussi chez Potemkine les coffrets Jacques Rozier (le sublime ADIEU PHILIPPINE mais aussi BLUE JEANS, RENTRÉE DES CLASSES ou MAINE OCÉAN) ou Jean Epstein, cinéaste encore méconnu.

Et ne manquez pas LEVIATHAN d’Andreï Zviaguintsev, comme l’écrit Alexandre Jourdain sur avoir-alire.com : « Outre sa structure narrative, d’une prétention hors du commun – Zviaguintsev brasse des références comme la Bible ou l’analyse du corps social chère à Hobbes –, Leviathan est d’abord une véritable déflagration visuelle. Non content de donner à voir des cadrages sidérants et des plans cosmogoniques renvoyant directement au cinéma d’Andreï Tarkovski – comme l’image d’une violence symbolique immémoriale -, le long-métrage intègre sans doute quelques-uns des plans-séquences les plus ingénieux aperçus ces dernières années. Une richesse que le réalisateur met au service d’un système de déconstruction chirurgical, aussi bien pour dénoncer les tares du système russe que celles de son peuple. »

FILMS ITALIENS
IL BOOM de Vittorio De Sica
Comme quoi il faut tout vérifier, toujours. Quand on lit les critiques, les historiens du cinéma, tous sont d’accord pour écrire que les années 60 ont été une période catastrophique pour De Sica et qu’il faut attendre LE JARDIN DES FINZI CONTINI pour qu’il renoue avec l’inspiration. Ce dernier film m’a toujours paru propret et un tantinet maniéré. Or LE RENARD S’ÉVADE A TROIS HEURES (AFTER THE FOX) contient quelques moments très marrants (une mise en boîte d’un critique qui s’extasie à tout bout de champ sur les incohérences tournées par The Fox) et Victor Mature était sensationnel. Il y a un DVD aux USA chez Kino. MARIAGE A L’ITALIENNE a été heureusement réhabilité et maintenant c’est IL BOOM, une comédie noire et grinçante qui est une des plus grandes réussites de son auteur. Son échec commercial avait empêché sa distribution en France. Dès l’ouverture, on est ébahi par l’interprétation acérée d’Alberto Sordi, la justesse avec laquelle De Sica et son scénariste Zavatini (dont on méconnaissait le sens de l’humour) croquent une époque gangrenée par l’argent, le mythe de la réussite financière, l’endettement. Sordi joue justement un spéculateur qui s’est terriblement endetté et qui cherche de l’argent à tout prix pour permettre à sa femme (Gianna Maria Canale, plus vive qu’à l’ordinaire) de garder son train de vie. Comme l’écrit justement Jacques Lourcelles, Sordi joue un homme qu’on peut manipuler, convaincre, désespérer et réjouir dans la même minute. De Sica a fait en sorte que le spectateur, anxieux et complice, retrouve dans ce personnage une image de sa propre vulnérabilité. » On va lui proposer un marché effrayant et la femme d’un certain âge qui va l’appâter est incarnée, sublime idée de distribution, par une cantatrice d’origine bulgare, Elena Nicolaï, qui en fait un des personnages les plus monstrueux, les plus terrifiants qui soit.
Un cran en dessous mais bénéficiant d’une grandiose interprétation de Sordi, UN HÉROS DE NOTRE TEMPS de Mario Monicelli, trace de manière bouffonne et aigüe le portrait d’un couard arrogant, lèche-cul, retournant sa veste dès qu’un supérieur hausse le ton. Sordi n’avait vraiment pas peur de prendre des risques avec ce genre de personnage que l’on peut facilement détester et il ne cherche pas à atténuer ses défauts, bien au contraire. Il faut le voir et l’entendre comparer le Tibre au Mississippi et essayer des chanter des variations sur Old Man River. A noter que le patron pète-sec, qui espionne ses employés et place partout des micros, est joué par Alberto Lattuada.
LES SURPRISES DE L’AMOUR est un Comencini très mineur qui s’épuise vite malgré une interprétation subtile de Walter Chiari.

FILMS FRANÇAIS

MESSIEURS LUDOVIC, sympathique comédie écrite et réalisée par Jean-Paul Le Chanois s’ouvre sur un commentaire dit par Carette et un monologue amusant joué par Etienne Decroux. Le point de départ ne nous mène pas bien loin et les rebondissements sont très prévisibles. Mais il y a quelques tirades sociales qui ressemblent à leur auteur, Blier, Carette et une apparition de Jules Berry, assez fatigué. Le personnage d’Odette Joyeux flirte avec l’irresponsabilité. A noter que le générique mentionne les équipes ouvrières du studio.

Précipitez-vous sur un film français assez obscur qui vient de sortir dans la collection rouge de Gaumont, très peu chère. Il s’agit d’OUVERT CONTRE X… (un titre qui m’avait intrigué à l’époque) de Richard Pottier (un faiseur mais qui a signé deux ou trois films agréables). C’est une enquête policière d’après un sujet ou scénario de René Floriot (ce qui explique la multiplicité, la méticulosité de certains détails procéduraux ou documentaires), dialogué de manière marrante mais qui devient trop insistante par Marc Gilbert Sauvageon. Certains échanges sont vraiment caustiques et marrants, avec pas mal d’acteurs épatants, souvent justes, une absence de vedette (mais Yves Deniaud et Jean Debucourt sont excellents) et un côté choral comme dans POLICE JUDICIAIRE de Maurice de Canonge. Pottier ne se foule pas. On le sent heureux dès qu’il a trouvé des sièges où faire asseoir ses personnages qu’il cadre souvent en gros plan face caméra. On y entend en 1952, « Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des Canards sauvages ». En tout cas, cela vaut le coup d’œil. Musique assez bonne de Marc Lanjean.

IDENTITÉ JUDICIAIRE de Hervé Bromberger est un excellent polar très bien écrit par Jacques Remy, dialogué par Henri Jeanson (renvoi d’ascenseur pour le travail de Bromberger sur LADY PANAME). La scène d’ouverture où un inspecteur accroche ses habits un à un, met en ordre son bureau, choisit un crayon, replace son buvard avant d’entendre le premier plaignant est très savoureuse. Tout comme certains dialogues où l’on épingle ces industriels qui ont construit le mur de l’Atlantique et ont reçu la Légion d’Honneur. J’aime beaucoup ces plans où Souplex déambule dans les bureaux en réfléchissant. Je pense que c’est ce film qui a donné l’idée de le distribuer dans les 5 DERNIÈRES MINUTES. Bromberger filme bien un meurtre surprenant, le suicide d’une jeune fille cernée par les gendarmes. La poursuite finale est plus discutable.

  

Je crois n’avoir jamais parlé de MEURTRE A MONTMARTRE (ex REPRODUCTION INTERDITE) de Gilles Grangier qui est pourtant une vraie réussite. Modeste mais indéniable. Pas d’esbroufe mais un ton feutré, aimable, exempt de toute noirceur prédéterminée, une direction d’acteurs impeccable. C’est le grand rôle de Paul Frankeur mais Michel Auclair est remarquable et Annie Girardot donne une profondeur, une ambiguïté à la moindre de ses répliques et arrache son personnage à la convention. Excellent scénario écrit par Grangier et René Wheeler et bien dialogué par Wheeler. On croit au métier des gens, à leurs gestes, aux décors où ils vivent. Ne laissez pas passer ce film.

En revanche une nouvelle vision de LA MÔME VERT DE GRIS m’a confirmé l’énorme supériorité de CET HOMME EST DANGEREUX (qui aurait dû être le premier de la série, ce qui est dans le principe du scénario, mais Jean Sacha ne parvenait pas à monter son film et Borderie est passé devant). Les 10 premières minutes témoignent de velléités de mise en scène mais très vite le découpage plan plan reprendre le dessus sans parler des dialogues assez accablants. Interprétation assez médiocre.

MALÉFICES de Henri Decoin fut une plaisante surprise. Je m’attendais à un nanar ridicule mais j’ai vu un film inégal mais sobre, tenu et que Decoin semble avoir pris très à cœur. Et son échec le démoralisa. Le scénario écrit par le réalisateur et Claude Accursi d’après Boileau Narcejac, flirte avec la magie, le fantastique. Ce n’était pas à la mode et il se fit sévèrement étriller. On se moqua de Juliette Greco et de son guépard…Pourtant le ton est discret, retenu (trop retenu ?), allusif plus proche de Val Lewton que des films de la Hammer, avec de splendides extérieurs bretons en Scope (bien utilisé et bien filmé) et une musique de… Pierre Henry (la seule qu’il ait écrite) ce qui prouve la curiosité de Decoin qui va chercher après Dutilleux et Sauguet un des fleurons de la musique contemporaine. Et cette musique annonce celles de Carpenter. Très bien utilisée, elle donne un coup de jeune au film. La fin sacrifie au gout des rebondissements, à la dictature de l’intrigue, poncifs chers à Boileau Narcejac que Hitch avait cassés en révélant le pot aux roses tôt dans le film, idée de génie. Là, les coups de théâtre (inutiles, frustrants) semblent des boulets qui plombent le propos. Decoin pendant plus des trois quarts du récit s’en passe fort bien. Il aurait dû rester dans le même ton. Mais il y a des plans de nature assez rares dans le cinéma français de cette époque (là on casse un cliché) et la musique de Pierre Henry. Greco est pas mal et on pense qu’elle peut être maléfique.

Je m’imaginais que LA CHARRETTE FANTÔME de Duvivier allait être une purge et j’ai été assez surpris. Ce remake impossible (fausse bonne idée) de Victor Sjöström contient des plans magnifiques (toute l’ouverture) et des moments moins pesants, moins grandiloquents qu’on aurait pu le craindre, une véritable atmosphère même si la symbolique du récit, habilement déclinée, datait déjà terriblement au moment du tournage. De nombreux moments (ce qui se passe chez les pauvres) sont une nouvelle preuve du talent de Duvivier même s’il s’égare parfois.

L’ENFER DES ANGES est une de ces œuvres sociales, généreuses, pleines de bonnes intentions qui marquent la filmographie de Christian-Jaque. On y trouve des décors où vit tout un lumpenprolétariat peu évoqué par le cinéma français à cette époque. Jean Tissier est sensationnel en truand faux jeton, impitoyable sous ses dehors bonasses. Malheureusement Louise Carletti, très faible, renforce le coté sentencieux de son personnage.

LES MALHEURS DE SOPHIE de Jacqueline Audry (1945) qui doit bientôt sortir chez Pathé est une adaptation extrêmement intéressante, une relecture très partielle et progressiste de la Comtesse de Ségur, prenant le parti de Sophie quand elle est enfant, malgré ses erreurs contre sa gouvernante stricte et respectueuse de l’ordre (Marguerite Moreno). Mais le film bifurque vite. Sophie devient une jeune fille, Paul s’engage sur les barricades pour défendre la République contre le futur Napoléon III, les Petites Filles modèles sont des pimbêches. André Alerme campe un préfet très réjouissant qui inspire Pierre Laroche ( « la poussière ennoblit l’ouvrier mais salit les Préfets »). On parle de mariage forcé où la jeune femme n’a rien à dire. Le film chez Pathé mérite une redécouverte. Il est féministe et anarchiste.

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Commentaires (819)

 

  1. Yves Rouxel dit :

    Trois films sur lesquels je voudrais revenir.Tout d’abord le plus médiocre film de Paul Vechialli »Le cancre »sortie de façon confidentielle l’an dernier.C’est raté du début à la fin à cette histoire d’un père agé qui veut retrouver coute que coute un amour de jeunesse(Catherine Deneuve qui fait juste une apparition furtive ainsi qu’Annie Cordy).Revenons sur »Nathalie »de Christian Jaque qui n’est pas une réussite malgré la beauté et le physique de Martine Carol sur des dialogues d’Henri Jeanson.Comédie semi policière le duo de policiers que forment Louis Seigner et Michel Piccoli est assez drole mais la trame rappelle un peu les pieds nickelés avec des vilains(Philippe Clay et Jess Hahn).Enfin un Henri Decoin que j’avais à tort un peu oublié c’est »Tous peuvent me tuer »avec François Périer dans le role d’un directeur de prison puis d’un casting essentiellement masculin:Peter van heck,Pierre Mondy,Jean pierre Marielle,Pierre Louis,Pierre Dudan,Dario Moreno sans oublier la belle Anouk Aimée.Au départ le film fonctionne bien avec le braquage des bijoux d’une marquise puis les protagonistes se retrouvent en prison car ils ont forcer une distillerie et se sont ennivrés.Il y à des plans en prison réussit sur le plan visuel mais la fin est trop convenue à mon humble avis.Enfin cela reste un film de Decoin à découvrir.

  2. MB dit :

    à Bertrand: le serveur rejette les messages de + en + souvent, ça devient fastidieux (celui-ci va til passer?)

  3. Henri Patta dit :

    J ‘ai donc revu le SCHPOUNTZ , et je ne suis pas du tout d ‘accord avec ce soit disant antisémirisme que distillerait le film.
    Tout au contraire car une scéne essentielle semble avoir échappé a mr TAVERNIER.
    En effet si quelques scénes semblent en effet pointer les juifs en général , il apparait que Pagnol veut par ĺà exprimer ce que les francais ressentent dans ses années là.
    Mais aprés que le producteur ait appris la blague faite a fernandel , il réunit tout ce petit monde dans son bureau et il reproche a celui-ci de l ‘avoir mis en dehors de la farce et que lui seul qui les paye et les nourrit n ‘était pas au courant.
    Puis vient la phrase essentielle:  » vous m ‘avez écarté comme toujours car je suis juif et patron ».
    Cela est donc au contraire un plaidoyé pour les juifs.Pagnol avec courage s ‘adresse aux français et leur reproche leur comportement.
    C ‘est du moins ma vision des choses.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Henri Patta
      Lisez ce que j’écris 1) je citais Pierre Bost 2° j’expliquais qu’après certaines réactions PAGNOL AVAIT COUPÉ UNE SCENE. DONC CE QUE VOUS VOYEZ NE CORRESPOND PAS À CE QUE BOST DECRIVAIT. C’était clair et on va pas s’éterniser là dessus. De plus le texte Cine Club mentionnait les noms affichés des compagnies qui ont toutes une consonance semite ou étrangère, ce qui illustre des propos de France la douce de Paul Morand où l’on voit les murs des studios français couvert d’affiches vantant les productions faites par des juifs qui détruisent le cinema français. Simplement les noms de ces productions impliquent pour des tas de spectateurs de l’époque un regard sinon antisemite du moins qui alimente ces fantasmes (Yaourt Meyerberg production). S’il vous plait documentez vous sur le contexte politique de l’époque. Je ne crois absolument pas que Pagnol était antisémite mais là, involontairement peut être, il reflétait et alimentait cette campagne qui allait aboutir au livre de Rebatet (l’avez vous lu) où il réclamait, la déportation, l’extermination des tous les juifs du cinéma français, producteurs, techniciens, acteurs, exploitants. De ne donner à voir comme producteur qu’un juif était donc une faute de gout. Charles Spaak, écrivant en prison, les CAVES DU MAJESTIC, découvre que dans le livre de Simenon le banquier escroc est juif. Il le transforme en français de pure souche POUR NE PAS ALIMENTER L’IDÉOLOGIE ANTISÉMITE » Quant à moi, je me fous du SCHPOUNTZ qui n’est pas un film qui m’intéresse après un premier tiers réussi. La plaisanterie traine en longueur et ce qui se passe à Paris est peu inventif, conventionnel surtout si on compare cela avec des comédies américaines de l’époque décrivant le monde du cinéma

      • MB dit :

        je n’avais pas compris que Pagnol avait coupé la scène pour cause d’interprétation antisémite possible.
        merci pour les précisions fournies. En tout cas Arte passe LA FEMME DU BOULANGER mercredi prochain, la version restaurée bien sûr.

    • Yves Rouxel dit :

      En revanche il y à une scène assez suréaliste entre Iréné et Casimir.Ils sont tous les deux assis sur le lit et Fernandel lui dit: »De toute façon toi t’es saturnien alors que moi je suis jupiterien »comme notre cher président en haut des sondages malgré la regression sociale.

  4. Julien FOURAY dit :

    A Bertrand,

    Qui a pu assister à l’une de vos avant-premières mesure ce que la passion du cinéma signifie …
    Merci une nouvelle fois de la faire partager.

    Je cherche désespérément à revoir le superbe « Les Mois d’Avril sont Meurtriers » de Laurent Heynemann. Je m’étonne qu’il n’ait pas été édité en DVD.
    Sauf erreur, il avait été produit par Little Bear à l’époque.
    Je recherche également « Le Mors aux Dents », pas tout à fait au même niveau, mais excellent, comme le plus souvent avec Heynemann qui est injustement sous distribué en vidéo.
    Cordialement

    • Yves Rouxel dit :

      Il me semble que les vidéos ont été édités dans les années 80 mais effectivement pas en dvd.Je recherche et aimerais revoir »Stella »qui est aussi réalisé par Laurent Heyneman dont Bertrand connait il me semble.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Yves Rouxel
        Très bien, il fut mon assistant sur l’HORLOGER et QUE LA FETE COMMENCE. J’ai co produit LA QUESTION et co écrit et co produit LES MOIS D’AVRIL SONT MEURTRIERS. Rt nous avons souvent siégé à la SACD dont il fut le président (remarquable)

        • Julien FOURAY dit :

          A Bertrand,

          L’invisibilité des MOIS D’AVRIL SONT MEURTRIERS est incompréhensible.
          Il y a effectivement une édition VHS mais qui est devenue introuvable.
          J’ai adoré la photo de ce film, la BO remarquable (merci Ph SARDE, l’interprétation MARIELLE/BISSON.
          Il y a une atmosphère très particulière, crépusculaire et à la lisière du fantastique.

        • Yves Rouxel dit :

          A Julien.Regardez les films de Beinex, »La lune dans le caniveau »ou »37.2 le matin »sont introuvables sur le marché,c’est hallucinant!!!

  5. stag dit :

    A Bertrand,
    A mesure que le temps passe un grand nombre d’oeuvres cinématographiques – et leurs scénarios – passent dans le domaine public et peuvent être réédités sans droits (en dvd), des remakes peuvent être faits sans droits également ? Si c’est exact existe-t’il tout de même un prélèvement sur les bénéfices qui en découlent qui puisse être utilisé pour la préservation d’oeuvres, la promotion du cinéma, l’aide à la création etc.. ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Stag
      Allez sur le site de la SACD. Ce n’est pas si simple. Les contrats sont souvent renouvelés et ni les droits patrimoniaux ni les droits des auteurs restent protégés. Ce sont les droits des écrivains qui tombent dans le domaine public 50
      ans après leur mort plus les années de guerre. Cela concerne VictorHugo, Feydeau. Aux USA, les films dont on ne renouvelle pas le copyright tombent dans le domaine public (par exemple beaucoup de production Walter Wanger, A STAR IS BORN DE Selznick. Mais même là, si quelqu’un trouve un élément qu’il peut acheter et restaurer il dépose un nouveau copyright

  6. Yves Rouxel dit :

    Loin de l’univers de Marcel Pagnol,je vous conseille de voir »Josette » réalisé par Christian Jaque en 36.L’histoire est assez simple sur le fond mais le contenu du scénario est attrayant par le fait que Fernandel joue au coté de sa fille Josette.Employé de banque qui se fait renvoyer car il chante en travaillant,notre héros se met en quète d’un éditeur afin d’enregistrer un disque et de passer à la TSF.Sa voisine malade doit partir en cure et lui confit sa petite fille Josette qui va l’accompagner dans ses savoureuses aventures.Filmé sur un ton léger et guilleret,l’histoire est assez sombre sur l’aspect social puisque la mère élève seule cet enfant et que Fernandel est aussi un homme seul face à son destin.Mais un rebondissement va se produire lors d’un spectacle raté et là l’aventure va commencer pour ce duo improbable.Les scènes entre le père et la fille sont attendrissant et nous montre un Fernandel tout en émotions quand il embrasse sa petite fille.Vincent Scotto signe une nouvelle fois la partition de ce petit bijou qui mérite une revision.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Merci de ce commentaire précieux

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Un film à sketchs que vous devez connaitre de Christian-Jaque,c’est »Souvenirs perdus »qui est d’une inventivité ingénieuse.4 objets sont déposés dans une salle ou s’amoncelle des milliers d’ ustensibles,parapluies,porte-monnaies.Chaque objet fera l’objet d’un film (une couronne de fleurs,une poupée décharnée,une espèce d’écharpe en renard..).Le premier sketch est assez savoureux avec François Périer qui est un coureur de jupons qui invente des histoires sur sa vie et sa profession afin d’éconduire des jeunes femmes naives,la scène entre Armand le domestique,Suzy Delair et lui même est croustillante de malice.En revanche celui avec Gérard Philipe est sombre car il est un homme traqué par les gendarmes qui trouve refuge chez une jeune fille qui voulait se noyer et finit par le cacher dans son humble chambre.Je pense revoir l’ensemble de ce cinéaste qui à été mis à tort sur le bord du chemin des artisans mais la période 30 et 40 et même 50 est à analyser.Ce soir je verrais »Bidon d’or »qui est plein d’humour et de gags.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Je serai moins enthousiaste. Les sketches sont très inégaux et je n’ai pas un grand souvenir de la plupart d’entre eux. Christian Jaque avait une énergie incroyable mais ne savait pas très bien choisir ses scénarios et sa mise en scène parfois brillante pouvait aussi se révéler très superficielle. René Wheeler qui écrivit le scénario de FANFAN LA TULIPE ne l’aimait guère (« C’est un décorateur pour les vitrines des galeries Lafayette. Quand il réussit une scène, c’est par hasard. Il ne sait pas séparer le bon du mauvais »). C’est trop sévère mais quand vous voyez BOULE DE SUIF qui après un début réussi, s’enlise complètement ou son exécrable adaptation de LA CHARTREUSE DE PARME, cela sonne juste. Dans FANFAN les scènes d’actions sont vieillottes (chevauchées et duel filmés à l’accéléré) alors qu’il disait admirer John Ford. En revanche les moments de comédie tiennent bien le coup avec des dialogues bidonnants de Jeanson. La moitié des fernandez est nul même FRANCOIS IER. En revanche SORTILEGE tient le coup ainsi que LES DISPARUS DE SAINT AGIL. Je voudrais revoir L’ASSASSINAT DU PETE NOEL

        • Denis Fargeat dit :

          Il y a aussi « Un revenant », avec Jouvet, François Périer et Marguerite Moreno à qui Jeanson à écrit de piquantes répliques. J’ai été marqué par la fluidité de la mise en scène. L’arrivée de Jouvet, descendant de Fourvière à un immeuble de Bellecour, accompagné par la musique d’Honegger, est une belle et mélancolique ouverture, et le film tient cette promesse. La photo de Louis Page est très belle, je trouve qu’il fait souvent merveille en extérieur, tant il excelle à nous faire ressentir l’atmosphère d’un lieu.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Denis Fargeat
          Exact. Comment ai je pu l’oublier. Il termine ma série

        • Henripatta dit :

          Pas mal du tout l ‘assassinat du pére noel.

        • Julia-Nicole dit :

          A Bertrand Tavernier
          D’accord avec vous sur Christian-Jaque sur le fait qu’il est inégal, mais je ne vous suis pas du tout sur la plupart des films que vous citez, exception faite de LA CHARTREUSE DE PARME, irregardable. FRANCOIS Ier est tout à fait excellent, d’un humour débridé, servi par un Fernandel en grande forme qui semble même improviser dans certaines scènes. ERNEST LE REBELLE tient très bien la route, par contre UN DE LA LEGION est totalement raté.
          J’aime aussi beaucoup – et jusqu’au bout – BOULE DE SUIF, qui évoque assez clairement la période de l’Occupation. LES DISPARUS DE SAINT-AGIL est plein de charme, avec un Stroheim très touchant et, de façon générale, une belle distribution. Au contraire, L’ASSASSINAT DU PERE NOEL, même après plusieurs visions, reste désespérément plat. C’est d’autant plus inexplicable que le sujet était alléchant, et la présence d’Harry Baur prometteuse. Mais tout sonne faux.
          Dans les « mauvais » Christian-Jaque, je rangerais aussi RIGOLBOCHE et UN REVENANT.
          Au contraire, LUCRECE BORGIA, sans être un film majeur, est très divertissant, de même que LES BONNES CAUSES. Et j’oubliais L’ENFER DES ANGES, film très dur sur les enfants abandonnés, qui dépeint la misère et la violence avec beaucoup de vérité.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Julia Nicole
          Mauvais UN REVENANT ? Je l’ai vu quinze fois avec le même bonheur. En revanche Francois Ier qui ne houe que sur une idée, j’ai du mal à aller jusqu’au bout. Ni ERNEST LE REBELLE, ni RAPHAEL LE TATOUÉ ne m’ont plus et je ris davantage devant certains passages des DEGOURDIS de la 11 ème. Comme quoi autant de personne, autant de gout. Mais les dialogues de Jeanson, le sujet inspiré de l’Affaire Gilet et l’interprétation de UN REVENANT sont difficiles à discuter.
          L’ENFER DES ANGES, je l’ai défendu ici, est un film courageux et on m’a dit que MADAME DU BARRY était plus visible que je le pensais

        • Sullivan dit :

          Je confirme : L’ASSASSINAT DU PÈRE NOEL est très bien. Et il est tout sauf plat. Même plutôt vallonné. Et rien que pour la réplique de Baur « C’est pô vrai, c’est pô vrai !! », j’ai envie de le revoir. Et puis c’est la bonne période pour le revoir. Je vais le revoir tiens.

        • Denis Fargeat dit :

          Trouvé ! Merci Rouxel (et gougueul). Pas transcendant peut-être , mais un vrai document, et voir Pierre Dac en 1932, c’est vareuse. Euh pardon , c’est tunique.

        • stag dit :

          A Julia Nicole,
          LES BONNES CAUSES est toujours le ravissement pour moi d’admirer le jeu de l’immense Pierre Brasseur.
          Le film est froid, et Bourvil dans un jeu inhabituel est efficace et émouvant.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Précisons que les dialogues sont en partie écrit par les frères Prévert.Le sketch avec Yves Montant qui chante »Les feuilles mortes »au coté du gendarme campé par Bernard Blier est assez réussit et drole dans le ton.En revanche j’ai enfin vu son premier long »Bidon d’or »qui est un film burlesque et comique à la fois avec le duo composé de Raymond Cordy et Pierre Dac qui participe à une course de voitures alors qu’aucun des deux n’a le permis.On remarque au passage tous les sponsors de marque de voitures qui ont dut participer à la production de cette curiosité vite oubliée.

      • MinettePascal dit :

        Ah oui, il faut toujours revenir à UN REVENANT car on ne peut que rater plein de trucs la première fois, une réplique, un regard, un climat, un clin d’oeil, une trouvaille de mise en scène…
        Ce film regorge de tout. Comédie, polar, drame, critique sociale et d’autres; tout le spectre (pff) des couleurs du cinéma y passe, bien compacté sous un dictionnaire de citations.
        Including : »L’imprévu, c’est ce qui finit toujours par arriver », « La haine, c’est trop agréable, il faut le désespérer »….and so much more !
        Et les private jokes, de Jouvet à Honneger (special guest star), et de Jouvet à Perrier.
        D’ailleurs, je croyais avant de voir le film que la réplique « Comme boy-scout » était une anecdote de la vraie vie…
        J’ai adoré l’acteur qui joue Jerôme, tellement vrai qu’il accuse parfois les accents théâtraux des autres.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          C’est le génial Jean brochure, formidable dans BAGARRES et 20 autres films

        • Yves Rouxel dit :

          A Bertrand.A la médiathèque José Cabanis qui possède plus de 15.000 films sans compter les documentaires,courts-métrage,dessins animés et films d’animation.C’est une mine d’or pour tous les cinéphiles en herbe.Tous les mardis on se retrouve avec deux copains et on évoquent les films qui nous ont marqués.De plus la cinémathèque de Toulouse à un fond riche coté patrimoine français puis les marchés aux puces et autres vide-greniers.

        • MinettePascal dit :

          A Mr Tavernier : Encore une chose sur UN REVENANT, je ne sais pas si j’ai fantasmé ça ou quoi mais dans une des dernières scènes, la vieille dame en noir a une tirade face à Jouvet. On dirait ce dernier sorti de son personnage, regardant l’actrice en fin de carrière avec une tendresse et une déférence de petit garçon…
          Pour finir, ça m’a rappelé une belle tirade sur les « vieilles filles » signée aussi Jeanson et dite par une actrice âgée. Une scène à pleurer que je n’ai jamais revue depuis. Auriez-vous une idée du film où elle figure ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MinettePascal
          La vieille dame en noir n’est autre que Marguerite Moreno, actrice de génie, inoubliable dans DOUCE, qui fut aussi la muse d’Appolinaire, la femme de Marcel Schwob, la compagne de Colette (on a publié leur correspondance). On pretend que dans cette scène, Jouvet fit couper ses deux répliques, ce qui n’a pas été démontré. Ce qui est sur, c’est qu’en jouant là, avec elle, il va avoir l’idée de lui donner le rôle titre de la FOLLE DE CHAILLOT de Jean Giraudoux où son interprétation est devenue légendaire

        • Julia-Nicole dit :

          A Bertrand et les autres
          Vous m’avez convaincu sur LE REVENANT. Je l’ai vu il y a très longtemps, et ce ne serait pas la première fois que je me trompe. Je vais tâcher de le revoir.

        • Yves Rouxel dit :

          A Henri.Je suis à la lettre la chanson de Georges Moustaki »La philosophie ».On n’a toute la vie pour s’amuser on à toute la mort pour se reposer.Enfin non je dors peu mais une sieste dans l’après midi avec du jazz en fond sonore puis deux heures de marche par jour et une hygiène alimentaire.

        • Henripatta dit :

          a Yves.
          Un vrai entrainement de proféssionel.
          Le cinema méme a tout…
          Je suis admiratif de vos gouts écclectiques .
          J ‘avoue ne pas avoir cette volonté de tout voir , tout connaitre , ou d ‘essayer tout au moins.

        • MinettePascal dit :

          A Yves : « toute la mort pour se reposer » : c’est des conneries, il paraît qu’on est obligé de se taper un long tunnel par ses propres moyens. Si ça se trouve, quand on arrive crevé à l’autre bout, faut encore casquer le péage à Saint-Pierre !

        • Denis Fargeat dit :

          Donc : il faut préfèrer le vin d’ici à l’ au-delà, comme disait je crois Pierre Dac.

        • Mathieu dit :

          A Denis Fargeat:

          Et Omar Khayyâm. Je ne résiste pas à citer ce quatrain, que cite également Kiarostami à la fin du film LE VENT NOUS EMPORTERA:

          Des houris, du paradis, on promet mille merveilles
          La merveille, moi je dis que c’est le jus de la treille
          Un tiens vaut mieux, mes amis, que ces tu-l’auras-un-jour
          C’est de loin que le tambour est agréable à l’oreille

          (traduction de Gilbert Lazard)

        • Denis Fargeat dit :

          Merci ! Ça donne envie de se plonger dans l’œuvre de ce poète … M’en vais demander à un voisin iranien – grand fan d’icelui – de m’en lire.

        • MinettePascal dit :

          Oui, joli poème. On dirait des paroles de chansons de la Renaissance, vous savez, du temps où on se défoulait du Moyen Age en tapant sur la religion et en se tapant soi-même sur le ventre et les cuisses.
          Le traducteur a du mérite d’avoir été jusqu’à faire rimer.
          Le titre ? Des houris et des hommes ?

  7. Pierre dit :

    À Bertrand Tavernier

    J’ai vu ce soir L’Horloger de St-paul et j’aurais une question sur un détail. Il me semble que la mélodie de sarde, au début de la scène ou l’horloger visite la nourrice, à été reprise par son auteur dans la BO de L627 (on l’y entend à plusieurs reprises, en particulier dans une séquence vers la fin du film qui commence sur un plan long dans un tunnel – lulu est en voiture avec sa femme, ou quand débute le générique de fin); Ai-je entendu juste ? Si oui, la reprise est-elle consciente ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Pierre
      Bien sur c’est une reprise consciente qui vient soutenir deux séquences lyonnaises de retour aux sources. Sarde trouvait que dans l’Horloger, on entendait trop peu cette mélodie et il l’a ré orchestrée

      • yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Une question que je me pose concernant la rediffusion de films à la tv.Comment sont calculer les droits d’auteurs des scénaristes,réalisateurs et producteurs lors d’une rediffusion d’une oeuvre?Merci à vous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A YVES ROUXEL
          DEUX guichets : les pourcentages spécifiés par contrat. Les producteurs n’étant pas des auteurs (sauf quelques infimes exceptions comme Francis Cosne sur les ANGÉLIQUES) en sont exclus
          La SACD qui a défini les pourcentages entre le réalisateur (40%), les scénaristes (20%% je crois), les dialoguistes et l’auteur de l’oeuvre originale. Si le scénario est originaire, on reporte ces pourcentages aux scénaristes.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Merci pour ces précisions.

  8. MB dit :

    Guédiguian interviewé pour LA VILLA:
    https://www.franceinter.fr/emissions/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-25-novembre-2017
    (je vais faire du matraquage pour ce film, jusqu’à avoir des retours, sans blague! ya que Rouxel et moi qu en a parlé)
    Patrick Brion et Laurent Vachaud:
    https://www.franceinter.fr/emissions/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-09-decembre-2017
    émission On Aura Tout Vu sur F Inter

    • Alexandre Angel dit :

      A MB,
      Il n’y a pas : je vous sens dans une période Guédiguian carabinée.
      Et je me sens largué par rapport à ce cinéaste même si j’ai aimé tout ce que j’ai vu de lui : MARIUS ET JEANNETTE, MARIE-JO ET SES DEUX AMANTS, LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS et pas grand chose de plus.
      LA VILLA a l’air vachement bien.

      • Alexandre Angel dit :

        MARIE-JO ET SES DEUX AMOURS, plutôt, non ?

      • MB dit :

        à A Angel: c’est un film touché par la grâce, il s’y passe très peu de choses mais la légèreté du ton fait sentir la moindre plaisanterie comme chargée de justesse, le moindre geste est donné comme essentiel. Il n’appuie sur rien, y compris à la fin (la séquence de l’écho du viaduc, il y a bien des cinéastes plus « bruyants », dans la catégorie « sentimental-de-gauche-humaniste-et-généreux » qui aurait aimé la trouver et l’exploiter, mais en s’assurant de fournir des hectolitres de gaz lacrymogène type violons à fond la caisse entre autres, ce à quoi se refuse RG, se contentant de se satisfaire de la richesse de l’idée sans l’orner de je ne sais quel truc). Quant au véritable dernier plan sur le pépé catatonique seul sur le balcon il est filmé alors qu’il ne se trouve aucun témoin pour s’émouvoir de celà (ce qu’eût aussi refusé le cinéaste cité plus haut), où le génie va-t’il se nicher, peuchère!

      • Yves Rouxel dit :

        A Alexandre angel.Essayer de voir »Dernier été »son premier opus puis « Ki lo sa »ou apparait Darroussin pour la première fois.Mais aussi »La ville est tranquille », »Les neiges du Kilimandgaro »en référence à la chanson de Pascal Danel.Une question à Bertrand au passage.Mais au fait vous n’aborder pas dans votre rétrospective hommage aux réalisateurs et scénaristes français l’œuvre immense de Marcel Pagnol.A moins que je me trompe peut ètre!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Cher ami, LES NEIGES DU KILIMANDJARO avant Pascal Danel, c’était d’abord Ernest Hemingway. Et vous vous trompez, je consacre un long passage à Marcel Pagnol et à Guitry dans la série

        • demachy dit :

          Je rejoins l’enthousiasme lu sur ce site concernant LA VILLA de Guédiguian, film qui n’est peut-être pas aussi fort sur le coup que LA VILLE EST TRANQUILLE ou LES NEIGES DU KILIMANDJARO mais qui chemine en soi après l’avoir vu et dépose une émotion durable. Après une première partie sous le signe de la disparition et du désenchantement, le film sème des cailloux d’espoir, c’est la naissance d’une histoire d’amour pour certains personnages, un autre retrouve la voie de l’engagement (humain sinon politique), la vie même semble reprendre dans le plan final… Tout cela avec délicatesse et discrétion, sans s’appesantir. Malgré l’amertume et la mélancolie, c’est un film qui fait du bien. Pour paraphraser qui vous savez, Guédiguian cherche à mettre dans son film « la vie et rien d’autre »… Je dis cela en opposition à un film comme AU-REVOIR LA HAUT, pour prendre un exemple récent, où les quelques qualités et bonnes intentions sont noyées sous une mise en scène tape-à-l’oeil, où l’émotion est tuée par l’écoeurant et omniprésent nappage musical. Allez voir LA VILLA pour retrouver un cinéma qui s’intéresse en profondeur à ses personnages, qui parle au coeur et où la direction/complicité d’acteurs n’est pas un vain mot.

          Petite remarque concernant la réponse de Bertrand Tavernier à Rouxel : LES NEIGES DU KILIMANDJARO, bien sûr que c’est Hemingway (et le film d’Henry King) avant la chanson de Pascal Danel (dont les paroles sont d’ailleurs un écho au thème de la nouvelle) mais il n’empêche que le film de Guédiguian fait quand même directement allusion à cette chanson…

        • ballantrae dit :

          Yves, vérifiez vos sources svp.
          On peut tous se tromper mais en ce moment, c’est un festival!
          La nouvelle d’Hemingway est très bien, axée accessoirement sur un safari mais très intéressante pour ce qui est du regard rétrospectif,porteuse d’une angoisse similaire à celle que sécrète Construire un feu de J London.

        • MB dit :

          à Demachy: bravo! ce qui me frappe dans LA VILLA, c’est que la forme est d’une simplicité totale et que RG ne s’offre rien pour la complexifier, du type musique ou photo ou mouvements d’appareil. Il se concentre sur le montage, certainement. Il est devenu si sûr de lui et si tranquille avec l’expérience, que sachant qu’il n’a rien à perdre, il se permet de laisser l’essentiel à nu sans insister le moins du monde mais c’est la simplicité d’un fil électrique tout bête prévu pour 220 volts mais sur lequel en passerait 500! Je suis content que Positif qui me semble souvent impressionné par un cinéma plus « voyant » lui ait consacré sa couverture.

      • Yves Rouxel dit :

        A Demachy.Je ne veux pas me justifier en tapant ces quelques lignes mais c’est vrai qu’actuellement je m’emmèle un peu les pinceaux.Entre Henri 4 et 5 enfin c’était des »rois fainéants »,pour le film de Guédiguian »Les neiges du Kilimandjaro »on entend la chanson de Danel à plusieurs reprises.Enfin pour répondre à Bertrand on ne peut pas comparer les tarifs des places de théatre ou de cinéma entre les années 60 et aujourd’hui surtout quand on ne connait personne dans ces milieux.Vous citez Pagnol peut ètre dans la série prévu sur France 5 car sans tv je n’ai pu voir la suite de votre film sur Ciné+ il me semble.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Rois fainéants ? je ne crois pas que ce terme ait été employé pour aucun de ces deux rois sinon durant leur jeunesse comme on le voit dans FALSTAFF

        • MinettePascal dit :

          A YVES : Les Henry de Shakespeare sont des rois anglais. A l’époque, en France, je crois que c’était des Charles.

        • demachy dit :

          à Yves Rouxel : mais concernant LES NEIGES DU KILIMANDJARO j’allais justement dans votre sens, relisez bien mon message : je disais que le film fait directement allusion à la chanson et, en effet, comme vous le précisez, elle est employée 2 ou 3 fois. Guédiguian a du reste à plusieurs reprises utilisé fort judicieusement des chansons dans ses films : je me souviens de EVIDEMMENT (France Gall) dans MARIE JO ET SES DEUX AMOURS ou de SUMMERTIME (Janis Joplin) dans LA VILLE EST TRANQUILLE.

        • MB dit :

          Et dans le dernier (mais bon dieu je retrouve pas le titre… LA VILLA? ah je sais plus) I Want You de Dylan avec l’extrait de KI LO SA?!

    • ballantrae dit :

      On ne peut tout voir et pour l’instant je n’ai ou lui accorder la priorité.
      En revanche, j’ai pu voir récemment une comédie qui console de bien des comédies françaises par sa justesse, sa sensibilité et son élégance: Diane a les épaules de F Gorgeart.
      Présenté comme un film « sur la GPA », Diane a les épaules est d’abord une réappropriation des principes de la screwball comedy avec la substitution d’un trio parental/quatuor parental au classique trio/quatuor amoureux de Cette sacrée vérité par exemple.
      Deux amis gays pour qui elle « porte », Diane une fille qui vit dans le moment et semble avoir du mal avec les histoires stables et enfin son nouvel amoureux.
      L’écriture est fluide, l’utilisation de l’espace juste et élégante et la direction d’acteurs remarquable: Clotilde Hesme qu’on voit souvent en second rôle marquant se révèle formidable, capable d’une drôlerie extrême qui n’a je pense comme concurrente immédiate que Vimala Pons.
      Le film est dénué de ce gras qui amène à penser qu’il eut été bien de retrancher 20-30 mn pour être plus serré: 90 mn et pas une de trop!
      Bref, un petit film qui mérite le détour et une bonne nouvelle de plus pour ce qui est nouveaux auteurs français après Ava, Petit paysan ou Compte tes blessures.
      Je viens aussi de voir A beautiful day (nouveau titre du cannois I’m not really there) nouveau film de L Ramsay , l’auteure de We need to talk about Kevin, ce film injustement conspué par une part de la critique en 2011.Outre l’interprétation hallucinée de J Phoenix qu’on aura beaucoup salué, le film offre une inventivité sonore et plastique constante pouvant être sans reliée aux éclats (difficiles à égaler) de Under the skin de J Glazer: NY y est sublimée, rendue cryptique et irréelle à la manière de la Venise de Ne vous retournez pas, de la LA de Drive ou de Glasgow dans le Glazer: une ville/état d’âme en somme.
      Prix du scénario à Cannes, c’est une erreur de casting évidente par contre mais mise en scène pourquoi pas?
      Par contre, la comparaison avec Taxi driver est assez erronée.

      • ballantrae dit :

        Quand je disais petit film, je signifiais « dénué de prétention » et non de petite qualité: je devrais dire, film annonciateur d’un regard aussi sensible et drôlatique que la dernière « manière  » d’un B Podalydès, celui de Adieu Berthe et Comme un avion.
        Un cinéaste, un vrai dont le regard compte est né.

      • MB dit :

        à Ballantrae: il y a longtemps vous aviez loué ici LA ISLA MINIMA de Rodriguez, je l’avais noté et ne l’ai vu que récemment acheté en br, absolument magnifique, je l’ai vu deux fois de suite du coup! Je guette après 7 VIRGENES, antérieur, pas mal du tout, son dernier L HOMME AUX 1000 VISAGES car loupé en salle. merci du conseil.

        • Henripatta dit :

          L ‘homme aux mille visages avec Cagney ?
          Si c ‘est de ce film dont vous parlez vous allez étre décu.
          Ca dégouline de bons sentiments , de scénes surjouées et je suis allé au bout difficilement.

        • MB dit :

          à H Patta: je ne parle que de Alberto Rodriguez ci-dessus! ça serait faire du coq à l’âne non?

        • D. H. dit :

          L’HOMME AUX MILLE VISAGES est le dernier film sorti en salle d’Alberto Rodríguez, le réalisateur de LA ISLA MÍNIMA. Hélas, il est beaucoup moins captivant que ce dernier et ce, il me semble, à cause du scénario trop filandreux, d’une part, et parce qu’y manque le dosage subtil qui faisait l’intérêt de son film précédent entre le suspense lié à la traque, le couple de flics qui portait en lui les fêlures de l’Espagne depuis la fin du franquisme, et le décor de cette région d’Andalousie superbement filmée. Le rythme poisseux nous faisait penser à la première saison de TRUE DETECTIVE et à MEMORIES OF MURDER de Bong Joon-ho. Les régions humides et chaudes, telles les rizières ou le bayou influent-elles sur l’atmosphère des fictions qui s’y déroulent ?

        • ballantrae dit :

          Le film suivant d’A Rodriguez est beaucoup moins bien, pas assez structuré et surprenant.La mise en scène demeure élégante mais tourne plus à vide.
          Je crois avoir déjà parlé d’un autre cinéaste espagnol à savoir Mateo Gil (aussi scénariste d’Amenabar) auteur de Blackthorn, l’un des meilleurs westerns de ces dernières années avec Django unchained et The proposition de J Hillcoat ( lui aussi à voir de toute urgence si ce n’est fait).
          Et n’oublions pas Bayona déjà auteur de L’orphelinat (coup d’essai/coup de maître)puis de The impossible et bientôt de Jurassik world II (là, je suis plus dubitatif) mais entre deux très grosses productions , il nous a offert cette année Quelques minutes après minuit d’après le roman pour la jeunesse de P Ness (illustré génialement par Jim Kay), un film fort, beau et déchirant sur le deuil qui m’a beaucoup marqué.

      • Yves Rouxel dit :

        A Ballantrae.Vous avez raison ,aucune comparaison avec le film de Scorsese.Tout ça est du pur marketing afin d’attirer le chaland.Regardez comment « The square »à été descendu par de nombreux journalistes qui n’ont rien compris au contenu du scénario.Evidemment il ne faut pas retenir que la scène lors du diner de gala avec l’artiste qui fait son numero et « singe »les notables assis confortablement. »The square »est un film révolutionnaire et ç’est précisément cela qui me plait dans cette œuvre brillante.

    • D. H. dit :

      A MB.
      Une règle tacite de ce blog semble nous inviter à intervenir sur les films que l’on apprécie. Non ?

      • MB dit :

        ben oui mais pourquoi vous dites ça? j’ai dû louper qqch

        • D. H. dit :

          parce que vous vous étonniez du manque de réactions sur LA VILLA. Pour être plus clair, je n’ai pas du tout aimé ce film. Alors que j’ai de l’admiration pour A LA VIE A LA MORT ou pour L’ARMÉE DU CRIME.

        • Henri Patta dit :

          Je n ‘étais pas au courant de cette régle , tacite ou pas , je trouve dommageable cet état de fait.
          Donc si demain je commente MON CURE CHEZ LES NUDISTES en criant au chef-d ‘oeuvre , personne ne me reprendra ?
          j ‘en doute fort , et j ‘espére bien que j’aurais de sérieux contradicteurs.

        • MB dit :

          Ben la prochaine fois, dites à quoi vous faitez référence qu’on arrive à suivre! me suis pas vraiment étonné du manque de réactions sur LA VILLA d’autre part mais c’est comme vous voulez…

        • Yves Rouxel dit :

          A Mb.Essayer de revoir la trilogie de Marcel Pagnol(Marius,Fanny et César)ainsi que »Manon des sources »avec la femme de Pagnol qui était d’une beauté éblouissante.Le film est truculent surtout la scène du »jeu du poil »avec Robert Vattier qui est sourd et qui à ramener de la capitale un appareil auditif révoltionnaire.Quelle galerie de personnages et de gueules inoubliables(Henri Poupon,il faut revoir »Merlusse »,Raymond Pellegrin tout jeune,Delmont acteur fétiche du réalisateur,Milly Mathis la femme du boucher est épatante lors de la scène à la fenètre,Rellys dans le role d’Ugolin,Fernand Sardou dans celui du maire de gauche de ce petit village de 160 àmes,le boulanger malicieux,la liste serait trop longue tellement cette fresque est un véritable bijou visuel.Mème pour tous ceux qui n’aiment pas Pagnol en lui reprochant d’avoir fait un cinéma régionaliste.Enfin non,ça fait un bien fou d’entendre des personnages à l’accent chantant,ça change complètement des voix de titis parisiens!!!

        • MB dit :

          à Rouxel: ya une époque où FR3 rediffusait les Pagnols les + connus tous les ans à 20h45: maintenant plus de cinéma ancien sur FTV sauf le CDe Minuit, village qui résiste à l’envahisseur (supprimé pendant les fêtes, remplacé par du cirque!) Brion notre Astérix! Hier Arte a fait un succès avec LE GRISBI de Becker, D Ernotte devrait s’interroger. Pour revoir des Pagnol aujourdhui en dvds il faut fracasser le cochon rose en mille morceaux: LE SCHPOUNTZ à 40€ TOPAZE à 35 LA FEMME DU BOULANGER à 45 etc, détenteurs des droits trop gourmands pourquoi ces prix? (On trouve les remakes récents moins chers, les Daniel Auteuils sont excellents). C’est même pas des restaurés sur BR! Heureusement que les médiathèques les ont!
          Sinon, il y en a un que j’ai jamais réussi à voir c’est LES LETTRES DE MON MOULIN d’après Daudet.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          On peut aussi économiser en n’achetant ni le SCHPOUNTZ très inégal et déplaisant avec ses relents antisémites dénoncés par Pierre Bost dans sa critique de l’époque, ni TOPAZE dont aucune des versions n’est bonne. Et LES LETTRES DE MON MOULIN n’est pas indispensable alors que NAÏS EST UNE RÉUSSITE ENTITIÈREMENT DIRIGÉE PAR PAGNOL (TÉMOIGNAGE DE SA FEMME DANS LE LIVRE PUBLIÉ À L’INSTITUT LUMIRE)

        • Henri Patta dit :

          J ‘ai tous les DVD de Pagnol.
          Le SCHPOUNTZ antisémite ? J ‘avoue étre plus que surpris.Je verrai ca tres attentivement ce week-end.
          LES LETTRES DE MON MOULIN , est en effet trés quelconque.
          MARIUS est bien sur meilleur , mais la prestation d’orane Ďemazis est une des pires de l ‘histoire du cinéma.
          Je zappe a chaque fois ses monologues larmoyants .Pourquoi alexandre Korda a laissé faire de telles scénes , c ‘est un mystére pour moi.
          D ‘autant plus qu ‘elle est beaucoup plus sobre dans les 2 autres films.

          Je me souviens que gamin FR3 avait passé les 3 versions de TOPAZE sur 3 semaines , d ‘ou peut-étre ma satisfaction pleine a chaque fois que je revois ce film. J ‘ai la version avec Fernandel.
          MANON DES SOURCES , est un grand film, et tout a fait d’accord jacqueline Pagnol est sublime, autant au niveau artistique que plastique.
          LA FILLE DU PUISATIER , NAIS , revus en cours d ‘année sont un peu moins bien a mon goût , mais tiennent encore sacrément la route.

        • MB dit :

          PAGNOL: je rectifie car je viens de voir que la trilogie a été restaurée avec BR, erreur de ma part:
          http://www.dvdclassik.com/test/blu-ray-la-trilogie-marseillaise-cmf-mpc

        • MB dit :

          à Bertrand: pas d’accord, la critique sur les relents antisémites de LE SCHPOUNTZ est contestable: le producteur juif dit bien « ah voilà on me tient toujours à l’écart des blagues, moi » mais ça fait référence autant au fait qu’il est patron, et c’est ancré historiquement, c’est comme si vous disiez que ARROWHEAD est un film raciste anti-indien parce que le héros dit qu’il hait les Indiens.
          En plus je trouve que LE SCHPOUNTZ est loin d’être inégal, il est totalement réussi même s’il se trouve hors de l’univers pagnolien habituel.
          D’autre part je ne pleurniche pas sur les prix de ces dvds, je suis juste curieux: pourquoi est-ce si cher? en obéissant à quelles règles bizarres? il faudrait un prix unique avec une catégorie d’étoiles, comme pour les bouquins. De toute façon qu’ils se les gardent à ce prix-là!
          merci pour le conseil sur NAÏS, je dois revoir aussi UGOLIN où Rellys est formidable en fou (ou est-ce dans MANON?).
          Je confirme que MERLUSSE est un bijou, découvert grâce à vous, d’ailleurs!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Selon Nicolas Pagnol, c’est parce qu’il les restaure sans l’aide d’une major et que depuis des années, il n’y a qu’Arte qui l’aide et le CNC

        • MinettePascal dit :

          A MB : Je n’ai jamais revu LE SCHPOUNTZ, barbé au premier visionnage. NAIS est mon Pagnol préféré. Vous aurez toujours envie de le revoir, même si la superbe madame Pagnol fait un peu première semaine de Conservatoire question jeu.

        • Mathieu dit :

          A MB:

          D’accord avec vous, je ne vois pas d’antisémitisme dans LE SCHPOUNTZ, le personnage du producteur est plutôt sympathique, encore d’accord avec vous pour trouver le film très réussi, c’est un des meilleurs Fernandel que je connaisse. D’accord avec Bertrand sur la faiblesse de TOPAZE (je ne connais que le deuxième, avec Fernandel). NAIS est pour moi inégal, mais contient de grands moments, dont le monologue lacrymal de Fernandel sur les bossus. Je ne sais plus qui (Lourcelles?) dit beaucoup de bien de JOFROI mais il n’a toujours pas été édité en DVD je crois (comme REGAIN d’ailleurs).

        • ballantrae dit :

          Les films d’Auteuil excellents? Là, je ne peux vous suivre car il s’agit de l’exemple type du remake inutile malgré qqs touches intéressantes dues aux acteurs exclusivement.Comparativement, le diptyque de Berri était bien meilleur.
          De Pagnol, il me semble nécessaire de voir d’abord Regain, La femme du boulanger et La fille du puisatier, trois chefs d’oeuvre, mais d’autres méritent le détour comme Nais, Manon des sources ou encore Jofroi ou César.
          Comme Guitry, un prince des débuts du cinéma parlant français.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Je mets en avant REGAIN, ANGELE,JOFFROI, MERLUSSE, MANON DES SOURCES avant LA FEMME DU BOULANGER et surtout LA FILLE DU PUISATIER. MARIUS est formidable aussi malgré Orane Demazis

        • Henri Patta dit :

          a Bertrand Tavernier.
          J ‘ai oublié REGAIN , trés bon en effet , je vais le voir en meme temps que le SHPOUNTZ .
          De quelle scéne parlez vous au sujet de l ‘antisémitisme ? Cela me laisse perpléxe.
          Au sujet de MARIUS , quelqu ‘un sait-il pourquoi Escartefigues n ‘est plus joué par le méme ( trés bon ) acteur dans les suites ? Le remplacant n ‘est pas a la hauteur.

        • ballantrae dit :

          Pour ce qui d’un éloge de Mon curé chez les nudistes ou de quelque production Couzinet, il a deux options:
          -soit on se moque gentiment de vous
          -soit on ne dit rien et là il faut comprendre en fait: » Oh! le pauvre: quels goûts horribles il a en fait!!! »
          Aussi n’ayez crainte, il y aura assez de bonnes âmes pour vous tomber dessus et préférer l’explicite!

        • ballantrae dit :

          Justement, c’est bien de développer les raisons pour lesquelles vous n’aimez pas surtout si vous aimez d’autres Guédiguian.

        • MinettePascal dit :

          Je ne connaissais pas JOFFROI, jolie fable de terroir. A force de ne jamais quitter ces quelques arpents de Provence, on finit par se croire un habitant. Fallait oser tenir un film entier sur tant de simplicité, à commencer par l’argument qui tient en une phrase.
          On n’en revient pas de voir Vincent Scotto dans le rôle titre. Il se débrouille plutôt bien mais finit par souffrir quand même quelque peu de la comparaison avec d’autres.
          J’avoue avoir une adoration pour ses chansons. Dans Joffroi, c’est attendrissant de le voir parler et bouger, en petit bonhomme ordinaire de surcroît, ce qu’il était sûrement aussi…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MinettePascal
          Je le trouve formidable de naturel et très égal d’un bout à l’autre. Les autres n’ont pas plus d’expériences. Ils débutaient tous et le sujet est d’une originalité, d’une force incroyable.C’est l’une des plus grandes réussites de Pagnol

        • MinettePascal dit :

          A Mr Tavernier : Au sujet de Scotto dans JOFFROI, ce n’est pas grand chose, des répliques qui ne collent pas assez à la suivante (j’ai honte de reprocher des fautes de rythme à un musicien !) , ou des regards furtifs qui veulent dire : »Bon, je dis quoi maintenant ? » mais le naturel, comme vous dites, est étonnant.
          Un petit regret est d’à peine distinguer les traits de son visage sous l’épaisseur de ses postiches. Bon sang , Pagnol a dû trouver ça dans une panoplie de Gepetto !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MinettePascal
          Mais vous voyez le film sans doute sur Internet, une copie misérable, une contretype de contretype mal tiré et pas étalonné.

        • MinettePascal dit :

          A Mr Tavernier : Certes.
          Etes-vous aussi un fan de ses chansons, ou de quelques unes ?
          Moi, quand j’entends le BAL DEFENDU, par exemple, je comprends presque Brassens qui donnait tout Wagner pour « une seule chanson de Vincent Scotto ».

      • MB dit :

        à Bertrand: bravo à Nicolas Pagnol! Sans doute fallait-il les acheter à la sortie initiale au prix éditeur avant que des vendeurs fassent monter les prix.
        d’ailleurs après recherche la preuve, c’est à la source qu’il faut les acheter:
        https://www.marcel-pagnol.com/boutique/fr/10-dvd
        plutôt que chez les vendeurs marketplace sur le net qui spéculent!
        les différences de prix sont flagrantes!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          . Dans sa critique très sévère il dit entre autre que cette « satire du cinéma est molle.. Seul défaut qui ne convienne pas à la satire…L’idiot du village est vraiment un peu trop idiot pour soutenir tout un film. Les mauvais plaisants qui lui ont monté la tête n’ont aucune existence – même de fantoches ; ce qui fait que la caricature n’est même plus ressemblante. L’auteur s’en est bien aperçu : de temps en temps il interrompt la blague (qui n’a pas réussi à être une farce) pour introduire une chapitre rédigé sur le ton sérieux et c’est encore moins vraisemblable. Le pauvre imbécile devient tout à coup très grave ; le producteur véreux (qui a servi de prétexte à un couplet antisémite absolument navrant), fait tout à coup, sans espèce de raison, un discours sur la tristesse de vieillir. On a rarement vu une histoire aussi débraillée…On court après Monsieur Pagnol et lui même, de carrefour en carrefour, ne se retrouve jamais.

          On peut dire ce que l’on veut mais Bost écrivait rudement bien (dans LA MATIÈRE D’UN GRAND ART)

        • MB dit :

          à Bertrand: c’est une critique détaillée mais je n’y retrouve pas le SCHPOUNTZ que j’ai vu et revu, j’espère que je serais pas déçu à la revision! ça me paraît quand même trop sévère, c’est vrai que l’argument est très mince pour un film de deux heures mais Fernandel fait tout passer.

        • Henri Patta dit :

          a M B
          D ‘accord avec vous Fernandel réaliste peut-étre sa meilleure performance d ‘acteur sur ce film.
          J ‘adore les scénes de l ‘épicerie au début.
          Bien sur il y a quelques longueurs , quelques scénes incongrues , mais dans l ‘ensemble je suis toujours ravi de voir ce Pagnol.

        • MinettePascal dit :

          Il n’y a pas beaucoup de versions cinématographiques de l’ARLESIENNE de Daudet, mais c’est incroyable comme on est proche de Pagnol, et pas seulement parce qu’on est sur ses terres (ou presque) : le style, les personnages, le climat…Je ne sais pas si Pagnol connaissait maisil y aurait influence que ce ne serait pas étonnant. En tout cas, cette pièce est à redécouvrir, à mon avis.( La musique de Bizet, elle, on la connaît bien).

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Moi non plus je ne reconnais pas LE SCHPOUNTZ dans cette critique bien sévère. Où est le couplet antisémite? Et j’aime beaucoup les rapports de Fernandel avec son frère, joué par Jean Castan, qu’on voit aussi dans MERLUSSE.

        • MB dit :

          à H Patta et Mathieu: LE SCHPOUNTZ en effet j’adore aussi comme vous tte la partie à l’épicerie avec J Castan, Charpin et la tante. Je crois que s’il y a un couplet antisémite ça serait une réflexion d’un des blagueurs à propos du producteur qui est leur chef et est juif, mais c’est exagéré il me semble.

        • Yves Rouxel dit :

          J’ai revu avec du recul « Le schpountz »de Marcel Pagnol,c’est un film qui ne manque pas de qualités:scènes comiques,dialogues savoureux puis le jeu des comédiens(Fernandel et Jean Castan sont impayables dans le role des deux frères,Charpin égal à lui même avec sa bonhommie malhabile,Orane Demazis par contre est un peu en deça,elle est un peu éteinte comme disait Raimu).Sinon aucun relent d’antisémitisme,Pagnol nous brosse un tableau plutôt réaliste des arcanes du cinéma avec ses réveurs et les réalités des métiers du 7ème art.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Trouvé dans Ciné Club
          Contrairement au microcosme régional des autres films de Pagnol, Le schpountz se déroule dans un milieu cosmopolite. La maison de production est présentée sur un mur très visiblement lézardé qui porte la mention « Studios de France » ; puis, sur un autre mur, « Union Française des Producteurs Français, Studios de France, Yaourt-Meyerboom ». Difficile de manquer la réitération ironique des mots « français » et « France ». Au studio le cinéaste hystérique qui tourne « Napoléon » provoque la fameuse réplique : « C’est Bogidar Glazounov. Il est Allemand ou Turc. Enfin, il a un nom russe et il pale avec l’accent italien ; ceci lui a permis de devenir un grand cinéaste français ».

          Pour enfoncer le clou, face aux noms à connotations juives comme Yaourt et Meyerboom, ou Bazouf et Métro, prénoms des « Vernickel Brothers » avec lesquels Irénée signe son faux contrat, le film multiplie les noms bien de chez nous comme Irénée, Casimir, Baptiste et Clarisse Fabre.

          Le personnage de Meyerboom est interprété par Léon Bélières, un acteur qui se spécialisait dans les rôles de juif (alors que lui-même ne l’était pas). Meyerboom de son propre aveu se livre à des pratiques financières douteuses, celles-là mêmes stigmatisées par la presse et plusieurs enquêtes officielles comme responsables de l’instabilité du cinéma français des années 30. De financier douteux à juif il n’y a qu’un pas. (…) Sans nul doute à cause des réactions l’accusant d’antisémitisme, Pagnol coupe une conversation entre Meyerboom et son avoué sur les magouilles du cinéma.

        • Denis Fargeat dit :

          La lecture de Bost ( merci Bertrand), le terme de couplet qu’il emploie m’ont fait penser au  » Lycée Papillon  » de Georgius (1936)… Un couplet imprimé, mais absent des enregistrements que j’ai pu trouver, fait parler l’élève Isaac de la règle de trois…. Et est l’occasion d’une caricature assez courante à l’époque, du producteur juif aux pratiques douteuses. Je ne sais pas si Bost fait référence à cette chanson ; en tous cas ces caricatures montrent la banalité de l’antisémitisme de l’époque, et on frissonne en songeant que le « Schpountz » est sorti en 1938…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A DENIS FARGEAT
          Vous avez raison. A l’époque où sort le Schpountz, les écrits antisémites fleurissent (Gringoire, Paul Morand) et ils s’en prennent beaucoup au cinéma, aux producteurs juifs malhonnêtes. Emile Natan sera poursuivi par des articles haineux. La France refusera de lui donner la nationalité française (il a produit les CROIX DE BOIS, LES MISERABLES et des tas de films importants) et il sera envoyé en camp de concentration. Donc certains spectateurs ne voyaient pas dans un producteur juif un personnage innocent et chaque écriteau, chaque panneau a un sens idéologique d’où la réaction de Bost et de Pagnol qui coupe une tirade

        • Henripatta dit :

          Voila enfin des explications claires .
          Je vais le revoir dés ce soir.

      • D. H. dit :

        Alors, peut-être n’est-elle que le fruit de mon imagination. Toujours est-il que je trouve que tout est convenu et creux dans les dialogues et situations de LA VILLA, et que la mise en scène est bateau. Personne n’a évoqué dans son commentaire, ce qui pour moi constitue le summum du loupé dans le film, à avoir les flash-back censés nous éclairer sur les causes de la « fâcherie » du personnage joué par Ascaride avec sa famille. A ces scènes, j’ai franchement ressenti un malaise tant elles me semblaient ridicules.

    • ballantrae dit :

      Je vais aller le voir sous peu mais je dois avouer comme parfois avec Guediguian , qu’il ne fait pas partie des films pour lesquels j’éprouve un désir très fort…quitte à être surpris positivement bien sûr!
      Disons que les qualités d’écriture ne sont pas toujours étayées par une mise en scène intéressante d’où le lien irrégulier que j’ai avec lui.
      Par exemple Le voyage en Arménie m’avait semblé mou du genou pour parler franc et je me disais que c’était une mauvaise pioche alors que c’était un sujet en or cf ce qu’en faisait Egoyan dans Calendar. Une histoire de fous m’avait semblé assez faible aussi.
      L’armée du crime était là aussi a priori passionnant mais en dehors de bons acteurs, le reste était assez empesé alors que le groupe Manouchian est un moment si important de notre Histoire.
      En revanche, Les neiges…, La ville est tranquille , Marie Jo et ses deux amours sont de belle réussites sobres, nettes, sensibles et sans lourdeurs ou redites.
      Je comprends et partage bon nombre des analyses, préoccupations du cinéaste mais contrairement à ce que je rencontre chez Ken Loach, chez Bertrand (où les deux sont réunis en un même bonheur) le cinéphile qui est en moi est comme mis de côté pour laisser la place libre au seul « citoyen » du coup le premier pousse du coude le second en lui disant: « C’est bien ce qu’il dit OK mais trouves tu qu’il le dit si bien que cela? »

  9. Bonjour

    Dans votre dernier post, vous mentionnez le nom de René Wheeler, scénariste, dialoguiste et réalisateur français.
    J’ai visionnée le film « Les Premières Armes »,(1949) tourné à Charbonnières-les-Bains et à l’ancien hippodrome de la Tour de Salvagny. Cette œuvre réalisée loin des studios et beaucoup en extérieur, mérite vraiment d’être plus connue. Quatre ans après la sortie de « La Cage aux Rossignols » de Jean Dreville, dont il a consigné le scénario, René Wheeler signe là un film très personnel et emprunt d’une grande tristesse. Il nous dépeint assez justement le dure univers de jeunes jockeys en apprentissage, qui ne se font aucun cadeau entre-eux. Ils sont, qui plus-est, sujets à la maltraitance. On songe inévitablement à Sciuscià de Vittorio De Sica (1946).
    Sans doute René Wheeler avait un attrait pour cette thématique de l’enfance car il signera en 1968 la série « L’Éventail de Séville » inspirée du roman éponyme de Paul-Jaques Bonzon, auteur de « Six Compagnons ».

    En 2010, Raymond Chirat avait présenté le film dans une copie en 16mm https://www.youtube.com/watch?v=0Llb8Ni8eVY
    En voyant ce film, disponible sur support DVD à la demande chez « Armor Films », petit distributeur possédant un catalogue du patrimoine (dont des films rares de Jean Faurez), j’ai été conquis par la justesse des interprètes et celle du propos.

    Cordialement

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Jean-Romain Guillaume
      Vous avez tout à fait raison et PREMIÈRES est aussi le premier film autobiographique du cinéma français qui influencera Truffaut pour les 400 Coups

  10. Yves Rouxel dit :

    A tous.Je ne comprends pas cet engouement voire cet hommage sur les personnages de Delon au cinéma.Je reconnais que l’homme acteur à une certaine aura et dégage une félinité bien travaillé à travers ses roles.Personne n’a citer »L’insoumis »d’Alain Cavalier qui mérite une sortie dvd malgré le désacord de l’acteur.L’histoire du parachutiste français qui déserte l’armée afin de kidnapper une avocate qui vient défendre des Algériens dans leur pays.Je ne sais pas si Delon était conscient à l’époque de l’enjeu de ce film,tourné deux ans après l’indépendance de l’Algerie.Quand à Brando,il est un des rares acteurs à avoir fait plier Hollywood et les producteurs autant pour »Apocalypse now »que son role furtif dans « La formule »de John G Avildsen.Sa fin de carrière à été un désastre en dehors du film réalisé par Johnny Deep »The brave ».

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Arrêtez avec vos expressions toutes faites. BRANDO N’A JAMAIS FAIT PLIER HOLLYWOOD. IL A SIMPLEMENT FAILLI FOUTRE EN L’AIR UN FILM QUE COPPOLA PRODUISAIT LUI MÊME CONTRE LES STUDIOS AVEC SOUVENT SON PROPRE ARGENT, Coppola qui avait relancé Brando dont personne ne voulait et Avildsen était un réalisateur à moitié marginal, en aucun cas un représentant du système. Quant à Delon, il était très conscient du sujet de l’INSOUMIS et pendant longtemps ce fut un de ses films préférés. Je l’avais oublié. Mais après la sortie le film a été mutilé à la demande de la réelle avocate dont personne ne connaissait le nom (changé dans le film) qui a eu peur d’une mauvaise publicité. Et Delon ne reconnait pas cette version

      • Yves Rouxel dit :

        Décors somptueux,costumes splendides aux couleurs chatoyantes,mise en scène pointilleuse et subtile »Henri 4″réalisé par l’acteur Lawrence Olivier est une pure merveille.Souligner par Jean pierre Dionnet,Olivier réalisa ce film afin de satisfaire Winston Churchill en 1944.A la première vision on est surpris car l’œuvre est découpé en plusieurs parties,un peu comme au théatre dans l’esprit de Shakespeare.Les points forts sont avant tout la photographie avec ses nuances colorés,plein de vie et de joie malgré les scènes de bataille à Azincourt.A un moment on entendra deux actrices parlés en français dans les dialogues,c’est assez amusant et donne à ce film un ton qui sort de l’académisme de l’auteur britannique.Une nouvelle fois je tiens à remercier ici « Elephant films »,ils font un travail formidable.Dans la même collection est sortie un film de Powell et Pressburger que je n’ai pas encore vu.

        • MinettePascal dit :

          Ce n’est pas plutôt Henri v ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          C’est HENRY V et non pas IV qui lui donna lieu à FALSTAFF. Et l’oeuvre est découpées en plusieurs parties qui s’appellent des actes. Les personnages parlent français dans la pièce et aussi la version de Kenneth Brannagh. Et quand vous parlez de l’académisme de l’auteur britannique, est Shakespeare ?

        • MB dit :

          à Bertrand: FALSTAFF de Welles n’est pas commenté dans 50 Ans. Vous avez juste annoncé la sortie Criterion ici. Auriez-vous une opinion?

        • ballantrae dit :

          Pourquoi embrayez vous sur Henry V à partir de Brando ? A cause de Shakespeare peut-être via le jules César de Mankiewicz où Brando jouait superbement Marc Antoine? Je n’ai pas capté…
          J’ai l’esprit de l’escalier mais là vous me battez à plate couture!
          On a à trot je trouve qualifié d’académiques les mises en scène de L Olivier souvent pour mieux mettre en valeur les options de Welles or il est possible d’être ébloui et par l’un et par l’autre tant ils connaissent tous deux intimement Shakespeare.
          J’adore les 3 Welles ( dans l’ordre Macbeth, Othello et Falstaff) tout comme les 3 Olivier ( Henry V, Hamlet, Richard III) et vous pouvez poursuivre votre découverte de Shakespeare avec d’autres cinéastes qui s’y sont collés avec succès: Dieterle ( Le songe d’une nuit d’été que je trouve vraiment enchanteur malgré de mauvais échos), Kurosawa bien sûr ( Le château de l’araignée, Ran), Polanski ( Macbeth le plus injuste des échecs de sa carrière) ou encore R Loncraine ( avec un magistral Richard III
          interprété par Ian Mac Kellen bien avant Le seigneur des anneaux), Greenaway ( Prospero’s books d’après La tempête).
          Branagh a été inégal pour ce qui est de Shakespeare mais vous ne pouvez nier la force de son Henry V qui est son premier long qu’il filme et interprète à 29 ans (contre 36 ans je crois pour L Olivier) un vrai surdoué à l’époque!

        • ballantrae dit :

          Je parlais bien sûr ci-dessus à Rouxel.
          Quant au Powell/Pressburger c’est le génial Je sais où je vais qui effectivement doit être absolument vu.

        • Denis Fargeat dit :

          Bien d’accord ! C’est un poème visuel d’une richesse et d’une liberté de ton incroyables. Je suis toujours éberlué de la diversité, en même temps de la cohérence des Archers. Ils visaient toujours juste , et pourtant leur point de vue est oblique, inhabituel, inattendu ; comment être à ce point à la fois complètement classique et baroque, pour faire court, c’est une source d’émerveillement sans fin.

        • ballantrae dit :

          Oui, le duo Powell/Pressburger est une mine inépuisable.
          Incroyable qu’il ait fallu « redécouvrir  » un duo aussi impressionnant et qui maintenant occupe une place au moins aussi évidente que N Ray, Hitchcock, Kurosawa ou Borzage.
          Dans la même collection signalons Une question de vie et de mort qui constitue une « comédie fantastique » (genre prisé alors que l’on pense à Heaven can wait de Lubitsch, La vie est belle de Capra, plusieurs R Clair américains dont C’est arrivé demain et Ma femme est une sorcière, etc…) dotée de changements de ton incroyables, d’une inventivité plastique de tous les instants.
          Un chef d’oeuvre miraculeux comme quasi tous les films des Archers.

        • Denis Fargeat dit :

          Je pensais aussi à ce film. Et le traitement de la couleur y est singulier et sensible, comme toujours chez les Archers.

        • Mathieu dit :

          HENRY V est un chef-d’oeuvre qui déploie une constante imagination visuelle, des solutions originales pour adapter une pièce à l’écran. Chef-d’oeuvre malheureusement encore parfois sous-estimé, surtout en France par ceux qui, pour encenser le génie d’Orson Welles, ont besoin de déprécier celui de Laurence Olivier.

          Ceci dit HENRY V n’est pas la meilleure pièce de Shakespeare ni celle qui nous parle le plus aujourd’hui. Shakespeare s’y fait un propagandiste assez servile et Hazlitt a écrit une critique assez juste cette pièce qui glorifie un mauvais roi, qui pour faire oublier son mauvais gouvernement, entreprend une inutile guerre de conquête. Shakespeare fournit les arguments classiques pour faire oublier qu’il s’agit d’une guerre d’agression injuste: l’armée de Henry est beaucoup plus faible en nombre, donc plus valeureuse, et si elle est victorieuse, c’est que Dieu et la justice sont de son côté. C’est le genre de rhétorique utilisée par exemple a posteriori par la propagande israélienne pour décrire et justifier la guerre israelo-arabe qui a abouti à la création de l’état d’Israël: le combat de David contre Goliath, alors que les historiens ont démontré depuis que les Israéliens ont gagné parce qu’ils avaient la force militaire, technologique, économique de leur côté. Autre argument classique pour justifier une guerre d’agression: la cruauté, l’inhumanité de l’ennemi. C’est l’épisode où les pages sont lâchement et cruellement massacrés par les Français (ce qu’aucune chronique de l’époque ne relate). Cet argument assez classique, que résume bien le proverbe: qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, est très répandu (mais pas universel, dans L’ILIADE, la guerre des Grecs contre les Troyens n’est jamais justifiée par la cruauté des Troyens), particulièrement dans la culture anglo-saxonne, nourrie de Shakespeare et de l’Ancien Testament, où guerres et massacres sont justifiés au nom du bien. Cela se retrouve dans le cinéma hollywoodien, et en particulier dans le western: les bons sont faibles, en particulier en nombre, leurs ennemis (les Indiens) sont en position de force (ils connaissent le terrain) et sont cruels. Un exemple typique est NORTHWEST PASSAGE de King Vidor, que j’ai revu récemment, et qui glorifie comme un haut fait de courage et de civilisation une entreprise génocidaire. Le film raconte l’histoire vraie d’une expédition punitive organisée par Robert Rogers, interprété par Spencer Tracy contre le village Abénaki de Saint-François, les Abénakis étant alliés aux Français contre les Anglais alliés aux Mohawks. L’expédition sera longue et périlleuse, les Rangers de Rogers ayant les Français à leurs trousses et se retrouvant vite à court de vivres et affamés, leur expédition n’étant finalement couronnée de succès que grâce à la surhumaine détermination de son chef.

          Rogers, le personnage joué par Spencer Tracy, justifie, et le film avec lui, les meurtres et atrocités que lui et ses hommes vont commettre par la description répétée des atrocités que les Indiens Abenakis ont commis auparavant contre les Blancs. Le film montre le massacre des Indiens Abenakis par les Rangers et nous montre en particulier un Ranger devenu fou par les épreuves et la faim, qui décapite un Indien, et emporte la tête avec lui. Tracy découvrira plus tard que ce ranger mange la tête de cet Indien. Le film nous montre aussi Tracy kidnappant une femme et un enfant après le massacre des Abénakis, mais ce que le film ne dit pas, c’est que si Rogers a réellement enlevé cette femme et cet enfant, c’était pour les tuer et les manger pendant leur retraite… Quant aux Abenakis, décrits dans le film comme des monstres de cruauté ennemis de la race blanche, comme le montre le nom de leur village (Saint-François), ils vivaient depuis des décennies en bonne intelligence avec des Blancs, en l’occurence des missionaires, dont plusieurs furent assassinés par les Anglais…

          En plus, le film nous présente comme l’exemple du héros américain (je ne sais plus qui, à l’époque de la sortie du film, a écrit qu’il fallait montrer ce film dans toutes les écoles du pays, un film où l’on décapite un Indien pour manger sa tête…) quelqu’un qui dans la réalité fut non seulement un aventurier sans morale, un assassin et un cannibale, mais en plus un futur ennemi des Américains, c’est à dire des partisans et des combattants de l’indépendance des futurs Etats-Unis contre l’Angleterre, et alliés dans cette lutte avec les Français et les Indiens Abenakis, présentés comme des monstres dans le film. En fait le personnage joué par Tracy est très proche de celui joué par John Carradine dans DRUMS ALONG THE MOHAWK de Ford tourné la même année, où il est le « méchant » du film, manipulant les Mohawks, tout en les méprisant. Même chose avec Rogers/Tracy, qui méprise non seulement ses ennemis Abenakis, mais aussi ses alliés Mohawks.

        • Henripatta dit :

          a MATHIEU.
          Merveilleuse analyse du film. Je l ‘avais adoré gamin. Beaucoup moins lors d ‘un visionnage récent.

        • Mathieu dit :

          A Henripatta:

          Merci d’avoir lu ce commentaire trop long. En plus je trouve NORTHWEST PASSAGE pas si réussi que cela comme pur spectacle. La narration est sans surprise, la mise en scène académique (on n’y sent rarement la marque de King Vidor), la photo beaucoup moins réussie que celle de JESSE JAMES et DRUMS ALONG THE MOHAWK, les deux autres grands westerns en couleur de 1939, année de la résurrection du western.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Entièrement d’accord

        • MB dit :

          à Mathieu: votre commentaire n’était pas trop long, je le mets dans mes archives. Les parallèles entre Histoire, et romanesque historique hollywoodien sont passionnants. Hollywood a transformé l’histoire pour une véritable propagande à la gloire de l’Amérique, comme les Soviétiques l’ont fait, qui sont la cible favorite des commentaires critiques sur le cinéma de propagande. Pour dévier un peu, j’ai vu récemment un numéro de Mystères d’Archives (Arte) consacré à Pancho Villa: un cinéaste américain (pas Walsh) suivait les troupes et entre les batailles retournait des scènes avec les soldats devenus figurants en orientant celà bien sûr pour la gloire des révolutionnaires, (jusqu’au jour où les USA ont cessé de soutenir Villa, qui en plus avait attaqué Colombus ville située en territoire américain, impardonnable).

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Certains films de propagande arrivent à être de très efficaces tracts mobilisateurs tout en transcendant le genre par un sous texte lucide et critique, arrivent à mobiliser le public pour une cause sans avoir besoin de glorifier le camp des « bons » de façon mensongère. Je viens de voir WENT THE DAY WELL? d’Alberto Cavalcanti, film de propagande efficace propre à galvaniser le public et le convaincre de la nécessité de la vigilance et de la lutte contre les nazis, utilisant pour cela certains arguments à la HENRY V dans sa fameuse tirade « We happy few, we band of brothers… », c’est à dire nous sommes tous dans le même bateau , il n’y a plus de nobles ni de vilains, ou plutôt la bataille vous rendra tous nobles. Dans WENT THE DAY WELL?, la châtelaine comme le braconnier sont unis dans la lutte contre l’ennemi. Seulement beaucoup de détails du film finissent par briser l’image idyllique du village anglais. D’abord la bêtise, l’espèce d’engourdissement satisfait dans lequel vivent les villageois, leur confiance aveugle dans tout ce qui porte un uniforme les empêchent de voir le danger, malgré des signes évidents, le fait aussi que l’espion nazi est joué par Leslie Banks, personnification de la « britishitude » la plus consommée, le fait que celui qui arrive à déjouer la surveillance des Allemands et à prévenir l’armée est un garnement qui préfère braconner qu’aller à l’école, et que c’est d’ailleurs en désobéissant qu’il accomplit son acte héroïque, tout ceci et d’autres choses encore font que ce film transcende son cahier des charges propagandiste et devient une œuvre beaucoup moins univoque, beaucoup plus riche, plus universelle et plus à même de traverser l’épreuve du temps.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Bravo

        • MB dit :

          à Mathieu: il me faut revoir WENT THE DAY WELL?, dont je n’avais vu que le côté primaire et qui m’avait déçu à cause de ça, merci.
          Mais si on veut être honnête on peut juger que le cinéma de Humphrey Jennings c’est sous couvert de documentaires du cinéma de propagande complètement orienté. En fait là, c’est le montage, la musique sur la bande son qui jouent avec la réalité plus que les images offertes à l’écran, pourtant je porte aux nues LISTEN TO BRITAIN qui me laisse pantois d’admiration, c’est l’un des quelques quatre ou cinq plus beaux films du monde. A la fin du film, c’est bien plus que des petites larmes sans intérêt qui m’agitent c’est le sentiment sûr et certain d’avoir été transporté en me tenant doucement par la main, jusqu’à un sommet d’où je puis enfin assister au spectacle inespéré de la somme de tout ce que le talent humain est capable de produire! Et pourtant, c’est bien de la propagande!

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Bien sûr que les films de Jennings tournés pendant la deuxième guerre mondiale sont des films de propagande, ils ne prétendent d’ailleurs pas ne pas l’être, seulement ils sont aussi des œuvres d’art et vont beaucoup plus loin et profond qu’un message univoque, et de même que WENT THE DAY WELL? évite de glorifier le camp des « bons », LISTEN TO BRITAIN évite de rabaisser celui des « méchants », ne réduit pas le peuple allemand et sa culture au régime nazi, cf. la séquence où Myra Hess joue du Mozart si je me souviens bien, et la cinquième de Beethoven sur les images du bombardement de Coventry.

        • MB dit :

          à Mathieu: ce serait de la propagande pour glorifier le talent humain plus large que les frontières, les classes sociales, et que les genres musicaux ainsi: Beethoven et Mozart mais aussi le formidable duo populaire de Flanagan & Allen, en fait la culture humaine en général (allusions aussi à la lecture…).
          Mais n’oublions pas que au départ, ce sont bien des films commandés par le « Office of War Information » et le Crown Film Unit pour remonter le moral des Britanniques:
          Cavalcanti (WENT THE DAY) y était aussi d’ailleurs, dans cette vague documentaire. Il faut voir NIGHT MAIL DE Harry Watt auquel il a participé pour le son (Bertrand en a parlé ici).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Et on lui doit aussi le choix de Auden pour le texte et de Benjamin Britten. Il était un producteur officieux

        • MB dit :

          à Bertrand: il faut préciser les noms de Auden et Britten en effet c’est ce qu’on appele une vraie oeuvre collective, mais vous m’avez vous-même influencé sur le rôle actif et non pas « officieux » de Watt:
          « On lui doit le célèbre et magnifique documentaire NIGHT MAIL sur un poème de W.H. Auden et une musique (excusez du peu) de Benjamin Britten. Il participa à d’autres documentaires… ».
          (https://www.tavernier.blog.sacd.fr/de-harry-watt-a-francois-dupeyron/)
          en tout cas de Watt j’aimerais voir THE OVERLANDERS que j’ai dû voir chez les curés il y a des lustres, et d’autres docus anglais de l’époque comme LONDON CAN TAKE IT, tiens je vais aller faire un tour sur le site du BFI ils les ont tous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Et je vantais certains de ses films de fiction (pas QUAND LES VAUTOURS NE VOLERONT PLUS)

        • MB dit :

          à Bertrand: NIGHT MAIL SUITE: à vous relire je comprends mieux « officieux », ce n’est pas comme honoraire, une part active donc pour Watt, mes excuses.

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Moi aussi j’aimerais beaucoup voir THE OVERLANDERS mais les DVDs de StudioCanal UK n’ont pas de sous-titres, c’est pourquoi j’espère une sortie Blu-Ray, non seulement pour la HD mais aussi pour les sous-titres. Autrement je suppose que vous connaissez le coffret de 4 DVDs LAND OF PROMISE du BFI, qui maintenant fait doublon pour les films de Jennings sortis dans l’intégrale en 3 BR mais reste précieux et « good value for money » comme disent les Anglais. LONDON CAN TAKE IT on le trouve sur le premier volume de l’intégrale Jennings.

        • MB dit :

          à
          Mathieu: THE OVERLANDERS avec Chips Rafferty (qu’on retrouve des années
          + tard dans WAKE IN FRIGHT) n’est pas Studiocanal mais un dvd Ealing,
          c’est pareil car aucun dvd Ealing Studios n’a de st!
          J’ai vu qu’il y avait des doublés dans les docs anglais entre le coffret
          LAND OF PROMISE et la collec HJ mais aussi par exemple dans cette série
          GPO Film Unit le vol 3 IF WAR SHOULD COME, reprend exactement le vol 1
          de la HJ collection: sauf que cette dernière propose des br, des bonus
          en général de versions + longues de certains films, et un livret.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Cela dit Yje Overlanders passé les 15 premières minutes et quelques moments où l’australien est ésotérique est un film visuel qui se comprend facilement. Aucune édition canadienne ?

        • MB dit :

          A ce sujet pour revenir à nos moutons noirs profonds, j’ai revu ce soir
          LISTEN TO BRITAIN (HJ Coll vol2) en br et ça confirme ce que vous disiez
          à savoir que ces masters du BFI sont magnifiques et que les noirs
          profonds sont là, LISTEN avec sa séquence des ouvriers travaillant dans
          les hauts-fourneaux révèle bien celà: les gerbes d’étincelles resortent
          sur du vrai noir, pas un noir voilé! Donc c’est bien souvent au départ
          la question du master you’re right sir!

        • MB dit :

          à Bertrand: OVERLANDERS: ce dernier argument me convainc! je me rue sur ma tirelire.
          Il y a aussi une édition NTSC qui refuse tout autant de fournir des st selon la photo du verso.
          J’ai remarqué que parfois on trouve sur les dvd USA des st pour mal entendants mal positionnés et qui défilent sans trop abîmer l’image, et ne sont pas signalés sur la boîte: c’est ainsi que j’ai pu suivre l’ed Usa de THE STAIRCASE de Lestrade. Mais ça marche que sur pc avec VLC au moins.

        • MB dit :

          Mathieu: Noirs profonds de LISTEN DE H Jennings, ça marche ou ça marche pas, ce sera mon dernier essai:
          https://framapic.org/gallery#D5Acgq0Mmbkk/HlB2ZZlPLYQx.jpg
          (cliquer pour agrandir)

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Excusez moi mon cher Bertrand mais j’ai rarement l’occasion d’aller au théatre sur Toulouse.Quand on est pas étudiant ou séniors les places sont assez chères au TNT ou au théatre du capitole,bien sur il y à des petites salles ou j’ai revu « Les chaises »de Genet,un de mes auteurs préferés.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Partout il y a des associations, surtout dans le théâtre public, où l’on peut trouver des places à 50%. Ou alors en devenant ami du théâtre. Quand je gagnais des clopinettes (juste les piges d’un ou deux journaux), j’arrivais à aller au théâtre, au TNP et il y avait moins d’avantages que maintenant. Et LES CHAISES, admirable pièce, c’est de Ionesco

      • Mathieu dit :

        A MB:

        THE OVERLANDERS c’est la collection Ealing de Studiocanal/Optimum et comme ils ont déjà édité beaucoup de titres de cette collection en BR (récemment THE MAGGIE et MANDY, deux films de MacKendrick) je me permets d’espérer…
        Et oui Le BFI a fait du beau travail sur cette intégrale Humphrey Jennings et sur ses collections de documentaires en général. Si vous aimez l’école documentaire anglaise, vous aimerez je crois si vous ne les connaissez pas déjà les documentaires de John Krish que le BFI a réuni sur un BR intitulé A DAY IN THE LIFE (comme la chanson des Beatles), des films des années cinquante et début soixante. Krish a une manière de filmer posée, patiente, attentive aux détails, à la composition des plans, et bien sûr aux personnes qu’il filme, un style à l’opposé de celui des documentaires du Free Cinema.

        • MB dit :

          à Mathieu: très bien je note ça. Ca me fait penser que je viens que question free cinema, je viens de découvrir l’excellent WE ARE THE LAMBETH BOYS de Karel Reisz que Doriane a sorti avec l’excellent aussi SAMEDI SOIR DIMANCHE MATIN tjrs de Reisz.

        • Mathieu dit :

          A MB:
          J’ai vu les trois DVDs du coffret Doriane consacré aux documentaires du Free Cinema et j’ai été plutôt déçu, mais pour moi le meilleur est WE ARE THE LAMBETH BOYS de Reisz, de même que pour moi, des longs métrages de fiction de cette école (si on peut parler d’école), le meilleur est de loin SATURDAY NIGHT AND SUNDAY MORNING du même Reisz. Je trouve les films de Tony Richardson bourrés d’intentions et de théâtralité et je n’aime pas beaucoup non plus THIS SPORTING LIFE de Lindsay Anderson, où Richard Harris « brandoïse » à mort comme beaucoup d’acteurs de sa génération (Steiger entre autres). Après coup, et en connaissant un peu mieux le cinéma anglais des années cinquante, face à ce « dégagisme » de la génération Free Cinema, comme pour la Nouvelle Vague française, je me dis: tout ça pour ça…

        • Bertrand Tavernier dit :

          onjour Bertrand,

          Le blog utilise un logiciel « anti-spam » qui se base sur une liste de mots clés interdits et un algorithme complexe qui aboutissent à l’exclusion ou pas d’un commentaire (qui est alors positionné dans la catégorie « Indésirables »).
          Il suffit donc qu’un titre de film contienne un ou plusieurs mots « interdits » pour que le commentaire soit filtré.
          Plus les commentaires sont longs , plus ils contiennent de références à des films, etc.., plus ils ont de chance d’être filtrés par le logiciel.
          Dans le cas présent j’ai vu que le message est finalement passé donc rien à faire de particulier. Si le problème apparat de nouveau il faut essayer de changer la formulation, raccourcir un peu et poster en 2 fois..

          Pour information ce logiciel permet de filtrer plusieurs centaines de messages chaque jour.. Il peut donc arriver parfois qu’un message soit filtré par erreur.
          Dans ce cas vous pouvez forcer manuellement la publication de celui-ci en allant dans la catégorie « Indésirables » des commentaires et en choisissant l’action « N’est pas indésirable » comme ci-dessous :

          image001.png

        • MB dit :

          à Mathieu: on est bien d’accord sur ces deux films, donne envie de revoir les films postérieurs de Reisz. Je n’ai jamais vu MORGAN…
          Je n’arrive pas à faire passer mon avis sur LAMBETH BOYS. Je le garde au chaud. J’ai demandé à A Angel de le copier-coller, il n’y est pas arrivé non plus. Je deviens parano: suis- personnellement visé par le serveur? Le webmaster est sur le coup averti par Bertrand…
          Si Bertrand veut bien nous mettre en rapport vous et moi?

        • MB dit :

          à Mathieu: passera passera pas: LAMBETH BOYS: Dans cette relation des activités d’un club pour jeunes anglais de la banlieue de Londres (Lambeth) il y a des visages que l’on voudrait scruter avec plus de loisir (comme dans LISTEN TO BRITAIN, les spectateurs chantant pendant le show de Flanagan & Allen dont deux ouvrières qui restent gravées dans ma mémoire à jamais): les plans sont trop courts… Je restais parfois ébahi par la beauté des visages ou comportements comme dans ce débat sur la peine de mort ou lors du bal avec un orchestre qui joue un rock (en style « shuffle » des années 50 précédant la vague pop?)gai et sautillant (c’est un orchestre amateur qui ne fera jamais de disques).
          Je vais chercher les films de John Krish.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Du régulateur
          onjour Bertrand,

          Le blog utilise un logiciel « anti-spam » qui se base sur une liste de mots clés interdits et un algorithme complexe qui aboutissent à l’exclusion ou pas d’un commentaire (qui est alors positionné dans la catégorie « Indésirables »).
          Il suffit donc qu’un titre de film contienne un ou plusieurs mots « interdits » pour que le commentaire soit filtré.
          Plus les commentaires sont longs , plus ils contiennent de références à des films, etc.., plus ils ont de chance d’être filtrés par le logiciel.
          Dans le cas présent j’ai vu que le message est finalement passé donc rien à faire de particulier. Si le problème apparat de nouveau il faut essayer de changer la formulation, raccourcir un peu et poster en 2 fois..

          Pour information ce logiciel permet de filtrer plusieurs centaines de messages chaque jour.. Il peut donc arriver parfois qu’un message soit filtré par erreur.
          Dans ce cas vous pouvez forcer manuellement la publication de celui-ci en allant dans la catégorie « Indésirables » des commentaires et en choisissant l’action « N’est pas indésirable » comme ci-dessous :

        • MB dit :

          C’est passé! Allelluia! Broadway! et tout ça

        • MB dit :

          Je crois que le serveur du blog c’est comme un rédacchef: quand c’est trop long ou mal tourné: Poubelle!

        • MB dit :

          merci au régulateur, on va tenter d’appliquer ses conseils.

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Ce que vous dites de THE LAMBETH BOYS confirme mes souvenirs. Les gens du Free Cinema étaient des intellectuels issus des classes moyennes qui voulaient bousculer le conformisme de la société anglaise des années cinquante, et pour cela ils utilisaient le réalisme et la peinture de la classe ouvrière mais ça demande beaucoup d’humilité et d’attention à la réalité d’un milieu qu’on ne connait pas de l’intérieur pour échapper aux défauts que je vois dans leurs films, exceptés ceux de Reisz justement (mais ils faudrait que je revoie SATURDAY NIGHT…): une certaine caricature, et la projection sur une autre classe de ses propres problèmes et frustrations, qui donne à plusieurs de ces films (THIS SPORTING LIFE, THE LONELINESS OF THE LONG DISTANCE RUNNER, les films de Schlesinger aussi: A KIND OF LOVING, BILLY LIAR), un ton qui ne me convainc pas.
          A côté de cela le cinéma anglais continuait à produire des œuvres parfois fortes et originales comme THE INNOCENTS de Jack Clayton ou un film que j’ai découvert récemment, un film très connu outre-Manche mais ignoré de ce côté ci du Channel, je veux parler de WHISTLE DOWN THE WIND, sorti en 1961.
          Dans une ferme du Nord de l’Angleterre un veuf vit avec ses trois enfants. L’ainée (qui doit avoir dans les treize-quatorze ans) découvre dans la grange de la ferme un meurtrier en fuite. Effrayée, quand elle lui demande qui il est, il s’évanouit en disant: « Jesus Christ! ». La fillette, nourrie des récits qu’elle entend au catéchisme, va croire que l’homme est vraiment Jésus, et à sa suite son petit frère et sa petite soeur, et bientôt tous les enfants du village, cependant que dans le monde des adultes, on recherche l’homme en fuite. Ce film, tourné en décors naturels dans un très beau noir et blanc, toujours réaliste visuellement et psychologiquement, évite tous les pièges du film allégorique comme Hollywood en produit régulièrement, reste constamment juste, constamment prenant, parfois intrigant, parfois drôle, parfois émouvant, mais sans aucun pathos ni sentimentalisme, n’imposant aucune interprétation, laissant modestement au spectateur sa liberté de jugement.
          C’est le premier film de Bryan Forbes, un cinéaste dont j’ignorais jusqu’au nom, le meurtrier est joué par Alan Bates dans son premier rôle important au cinéma, et la très belle musique est signée Malcolm Arnold (ce que Bertrand dit dans VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS sur la différence entre les musiques des films français et hollywoodiens pourrait s’appliquer aussi je crois souvent -et heureusement- au cinéma anglais).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Et David lean continuait à faire des films passionnants comme le MUR DU SON et Mackendrick aussi. Schlesinger est un cas plus intéressant et certains films de Lindsay Anderson auraient été désavoués par Lindsay Anderson critique (WHALES IN AUGUST)

  11. MB dit :

    à Bertrand: j’ai lu dans Kings of the B’s que le cycle Poe de Corman étaient des films qui avaient étés tournés à bon marché « cheaply made », c’est un peu exagéré, surtout pour LA MORT ROUGE, non? quand on pense à des films de Ulmer comme DETOUR ou PLANET X… Pour Corman ce « cheaply made » correspondrait + à NOT OF THIS EARTH ou autre me semble-t’il…
    Je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi je n’ai pas lu le bouquin de McCarthy et Flynn plus tôt: absolument passionnant!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      LA MORT ROUGE et LIGEIA sont des exceptions à cause du tournage en Angleterre, de la pression des syndicats (à Hollywood, Corman tourne hors syndicat et guilde). Je crois qu’il avait pour ses deux films 8 semaines chaque. Le premiers bénéficient d’un budget plus importants que ses quickies, trois semaines en gros avec le Scope, la couleur, Floyd Crosby mais assez vite, il va diminuer ces temps de tournages, utiliser des stock shots (THE TERROR qui est zozo est tourné en très peu de temps sans vrai scénario et cela se voit)

      • MB dit :

        à Bertrand, merci. Il se débrouillait donc pour tourner aux USA en-dehors de la guilde et des syndicats, sans doute parce que la compagnie de Arkoff et Nicholson (AIP?) n’avaient pas d’accords avec ceux-ci et je croyais que c’était obligatoire. Dans THE TERROR, qui est mortel d’ennui, il a quand même un château immense (je me demande quelle est la part éventuelle des parois en carton ou la triche sur les perspectives). En fait, dans pas mal de ses films « historiques » (PIT AND PENDULUM, LE CORBEAU, USHER), le maximum des moyens sont dévolus aux costumes et aux décors, pas de grande photo ni musique et les acteurs surtout débutants ne sont pas trop guidés.

    • Mathieu dit :

      A MB:

      Je ne sais pas si DETOUR a coûté si peu qu’on le dit, en tous cas le tournage n’aurait pas été aussi court que l’a prétendu Ulmer, qui parle d’une semaine, alors qu’ Anne Savage parle de quatre semaine plus quatre jours de dépassement, ce que confirme la fille d’Ulmer. On trouve des films de série A tournés en moins de temps (avec certes des budgets supérieurs). THE THIN MAN de Van Dyke aurait été tourné en 12 jours (pour un budget de 225 000 $), pas mal pour un film de 93 minutes! ça doit supposer beaucoup de préparation en amont, je veux dire de préparation impliquant le metteur en scène lui même.

      Un film vraiment fauché, et vraiment réussi, c’est BLAST OF SILENCE d’Allen Baron (1961) qui ressort au cinéma ces jours ci, et dont Dvdclassik fait une critique élogieuse, à juste titre selon moi. Ce film, dont Rouxel (Yves, il aime qu’on cite son prénom) avait dit du bien ici il y a peu sans provoquer de réactions, en citant son titre français (???): BABY BOY FRANKIE, décrit l’errance solitaire et tragique d’un tueur à gages dans un New York blafard, joué par le metteur en scène lui même (pour cause de budget serré). Il n’y a presque pas de dialogues mais une voix off, monologue intérieur du protagoniste auquel on finit par s’identifier. Et New York a rarement été si bien filmée. Je l’ai vu (deux fois, la deuxième sans aucune déception) grâce au DVD MK2, épuisé je crois, que j’ai trouvé dans les rayons de ma médiathèque.

      • MB dit :

        à Mathieu: BLAST OF SILENCE il faut que je le revoie, je l’avais découvert sur une chaîne payante, déprimant dans mon souvenir (déprimant par la volonté de Baron). En fait c’est l’un des polars les plus désespérants que j’ai vu, pas un divertissement de samedi soir, sûr!

        • D. H. dit :

          Chef d’œuvre de nihilisme dans un New York dépeint par ce Allen comme moins glamour que lorsque vu par Woody. Et on ne sait si l’adoration de ce film par Scorsese n’a pas influencé sa direction d’acteur, et de Bob en particulier dont le visage semble emprunter quelques traits à celui de Baron, c’est troublant.

  12. Mathieu dit :

    A propos de cinéma russe, cette très intéressante et très éclairante émission consacrée à Zviaguintsev et à la famille russe sur France Culture:
    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-penser-avec-antoine-garapon/saison-28-08-2017-08-07-2018
    En général, cette émission du jeudi soir sur France Culture(après les infos de 22h.) animée par Antoine Garapon et consacrée au droit et à la justice est souvent passionnante.

  13. Damien D. dit :

    Potemkine va sortir un coffret blu ray consacré à Tarkovski. Je n’ai vu que SOLARIS et STALKER et je dois avouer être passé à côté pour l’instant… Que pensez-vous de ce réalisateur Bertrand (et les autres évidemment) dont vous n’avez semble t-il pas encore parlé sur ce blog. Si l’ensemble de sa filmo vaut le coup, je me laisserai peut-être tenté par cette intégrale.

    • Yves Rouxel dit :

      Je vous recommande fortement ses deux premiers films dont »Andrev Roublev »et »L’enfance d’Ivan »deux chef d’oeuvre emplit de mélancolie et de tristesse(l’ame slave,bien sur).Puis aussi « Sortilège »et »Nostalghia »sa dernière réalisation tournée en Italie.Tarkowski était un maitre.

      • ballantrae dit :

        De quel Sortilège parlez vous Yves? Je ne vois pas , à moins que ce ne soit un court que je ne connaîtrais pas.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Je crois que c’est film de Christian Jacque écrit par Prévert d’après un livre de Boncompain. Il y a des scènes fortes dans la neige (un cheval échappé qui court dans la neige), une atmosphere étrange, des répliques typiques de Prévert (deux gendarmes regardant un mort : « il est tombé sur une pierre »- « ce devait être une pierre tombale. Ou Lucien Coeldel surgissant derrière Madeleine Robinson qui espionne à travers les volets : « savez vous comment on appelle ces volets ? des jalousies »). Coeldel et Ledoux sont magnifiques. Les jeunes premiers un peu à l’eau de rose même si Renée faure chante Au Marche du Palais. C’est une réussite

        • Yves Rouxel dit :

          A Ballantrae.Je me suis complètement planté sur ce film,il s’agit du »Sacrifice »oeuvre intimiste et austère.

    • Pierre dit :

      Au risque de passer pour un imbécile complet, je suis incapable de comprendre quoi que ce soit à Tarkovski. Mon incompréhension tient en une phrase : pourquoi faire si LONG ?? Chacun des films que j’ai essayé de voir a été pour moi une épreuve, vraiment. Je vis depuis longtemps, de toute bonne foi, dans le mystère le plus complet sur les raisons qui peuvent pousser à finir ses films et encore plus à les encenser. Pourtant, je suis capable d’aimer des films longs et lents, voire difficiles, quand j’ai le sentiment que le rythme a du sens. Mais là, je suis carencé, je le reconnais, car j’ai l’impression que d’autres arrivent à voir quelque chose chez Tarkovski qui moi m’échappe complètement. Ne reste que l’ennui – profond je dois dire. Est-ce grave ? par ou devrais-je commencer pour m’améliorer ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A PIERRE
        Meme L’ENFANCE D’IVAN, ROUBLEV, SOLARIS ?

      • Damien D. dit :

        SOLARIS m’avait également paru interminable (2h45 ouf…) mais il faudrait que je le revois. Je n’avais ressenti aucune émotion à voir les deux films que j’ai cité (froideur, longueurs).
        Merci à tous en tout cas pour vos réponses : je vais essayer de m’y remettre pour essayer d’apprivoiser ce réalisateur (A commencer peut-être par L’ENFANCE D’IVAN et ANDREI ROUBLEV puis LE MIROIR qui semblent faire l’unanimité)…

        • Damien D. dit :

          Peut-être aussi que voir ses films dans des copies restaurées peut aussi influer sur la perception de l’oeuvre. Espérons donc une qualité optimale pour les masters qui seront proposés par Potemkine.

        • Duchene dit :

          Bonsoir,
          Je vous conseille l’enfance d’ivan… Certains films de tarkovski sont effet chiants dont roublev interminable…

      • D. H. dit :

        Commencez par le début, c’est toujours ce que je conseille. Alors certes, L’ENFANCE D’IVAN n’est pas le premier de ses films, mais il s’agit de son premier long-métrage. Et sa durée n’est que d’1 h 35. Et, de plus, c’est superbe. Le suivant, ROUBLEV, 3 h 25, comporte, pour moi également, quelques longueurs, mais l’ennui que l’on peut ressentir vers le milieu est largement « compensé » par la formidable dernière partie autour de la fonte de la cloche, menée par Ivan, l’acteur de l’ENFANCE, Nikolay Burlyaev, qui a grandi. A propos d’ennui « nécessaire », j’ai ressenti ce même phénomène à la vision du dernier Wang Bing, ARGENT AMÈRE, 2 h 32, quand un certain endormissement m’a frappé au milieu, pour mieux apprécier, reposé, toute la dernière partie, et que nous commençons à nous attacher aux personnes totalement anonymes du début, et que leur humour, dans ces conditions (in)dignes de l’esclavage, fait mouche.

        • MB dit :

          à D.H.: ce concept d' »ennui nécessaire » est très intéressant, et parfois on recule devant un film de 3 heures qui va nous scotcher plus que celui de 1h30. WINTER SLEEP m’a fait bailler jusqu’à la dispute entre le frère et la soeur, qui s’installe lentement, puis qui m’a fait me dresser aux aguets jusqu’à la fin du film!
          Tarkovski m’a toujours intimidé je vais voir L ENFANCE D IVAN.

        • ballantrae dit :

          C’est très bien ce que vous dites sur l’ennui qu’on pourrait aussi désigner par « vacance ».
          Flaubert avait beaucoup réfléchi sur cette nécessité d’amener le lecteur à s’ennuyer avec son héros de L’éducation sentimentale pour donner à vivre la sensation de temps écoulé, de désillusion après des attentes informulées.
          Et l’ennui est trop souvent assimilé aujourd’hui à l’absence de rythme trépidant , de surdécoupage ( qui parfois peut susciter l’épuisement mais sans le moindre gain de quelque sorte).
          Le temps mort peut être une illusion de nos perceptions agitées et il s’avère peut-être pas si mort que cela mais plus vivant, plus concret et nous amène à appréhender réellement le temps.
          Je ne dis pas que tous les films usant de temps dits morts sont vertueux mais méfions nous de notre fuite face à toute forme d' »ennui ».J’ai quand même entendu dire que pêle mêle Balzac, Hugo, Dostoievski, Gracq, Welles (oui, oui!) étaient « ennuyeux » alors…

        • MinettePascal dit :

          Et puis on peut s’ennuyer ferme devant un film d’action genre « mission impossible » où ça n’arrête pas.

        • D. H. dit :

          En effet, un rythme plus ou moins soutenu ne fait rien à l’affaire. Les « films d’action » au montage absurde sont parmi les plus ennuyeux et je ne sais rien de plus rébarbatif que l’inévitable scène de poursuite en voitures. A part la poursuite d’une moto par une voiture ou l’inverse… Je crois qu’excepté NEVER SAY NEVER AGAIN qui marquait le retour amusé de Sean Connery dans le rôle, je n’ai jamais pu regarder un James Bond au-delà de 5 mn après le générique. Il me semble qu’un ennui peut s’avérer « nécessaire » à l’appréciation d’un film lorsque certaines conditions sont réunies. La longueur du film se doit d’être assez importante pour que cette plage d’ennui puisse s’intercaler dans le cours du temps. Certains films russes ou japonais, offrent, ne généralisons jamais, un terrain propice. Ou, comme ARGENT AMER déjà cité, ces documentaires ou fictions, où les scènes s’étirent sans autre logique que de coller au rythme de la réalité, car nos vies, je ne sais pas pour vous, ne sont pas montées comme un film et comportent quelques temps morts. Par ennui, et l’exemple de Winter Sleep est bienvenu, je veux parler de ces moments où notre attention et notre concentration baissent la garde et que, partant, notre conscience, portée par l’ambiance sonore et visuelle du film, se met à divaguer d’une idée à l’autre. Paradoxalement, c’est durant ces moments que le film infuse à travers nos pores, et qu’il nous marque profondément, car inconsciemment. La qualité du film n’est pas la moindre des autres conditions, afin qu’il stimule notre sortie de cet état et que notre attention se ragaillardisse. C’est alors que, pénétré à notre insu par les forces invisibles de l’œuvre, nous nous considérons comme partie prenante de celle-ci et ressentons au plus profond son intensité et sa beauté. Certains films de Kurosawa (DERSU UZALA, KAGEMUSHA, BARBEROUSSE), de Tarkovsky, Ozu, Mizoguchi, Satyajit Ray, Cimino (HEAVEN’S GATE) me font ça.

    • Mathieu dit :

      A Damien D:

      J’aime moins les deux derniers films de Tarkovski, NOSTALGHIA et LE SACRIFICE, tournés hors de son pays (comme j’aime beaucoup moins ceux que Kiarostami a tournés hors du sien), mais toute la courte filmographie de Tarkovski vaut la peine, aucun film n’est indifférent, pour moi mes préférés sont LE MIROIR et L’ENFANCE D’IVAN, mais pour être honnête cela fait longtemps que je ne les ai pas revus. La question pour moi est de savoir quels sont les tranferts utilisés par Potemkine, car en matière de Blu-Ray comme de DVD, les différences peuvent être très importantes, en tous cas la différence entre les BR de STALKER édités par Artificial Eye et par Criterion est énorme:

      http://www.dvdbeaver.com/film5/blu-ray_reviews_73/stalker_blu-ray.htm

      Si Potemkine reprend le même transfert que Artificial Eye, je vais passer je crois…

      • Yves Rouxel dit :

        A Mathieu.Sachez que Tarkovski à tourner ses deux derniers films à l’étranger,l’exil pour chacun de nous est une chose terrible à vivre ,même pour un cinéaste qui à put s’exprimer dans un pays totalitaire.Faire »Solaris » en 72 avec le peu de moyens financiers est une véritable prouesse.Plongez vous dans ces premières œuvres qui sont à la fois délicate et plein de tendresse.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Vous rigolez avec votre peu de moyens : les cinéastes dans le régime soviétique bénéficient de tournage très longs et de moyens importants. Voyez la sophistication des plans et le rythme lent des tournages. De toutes façons les gens étaient payés au mois alors 3 semaines de plus ne comptaient pas. Je crois simplement qu’ils étaient un peu mieux payés en tournage et avaient donc l’obsession de le faire durer

        • ballantrae dit :

          Oui je confirme que le cinéma sovietique était souvent plutôt bien doté question moyens.les problèmes résidaient « ailleurs ».
          Tarkovski n’a jamais manqué de moyens mais en revanche on l’a souvent laissé attendre, amené à renoncer, obligé à se battre pour garder les films tels qu’il les avait voulus.
          Je pense que rien n’est à jeter dans cette oeuvre dense, tout est à célébrer ou plutôt aimer mais mes préférés demeurent Roublev, Stalker puis Le miroir.
          Les bonnes entrées dans cet univers sont L’enfance d’Ivan et Andrei Roublev car narrativement les plus « classiques » même si le second affirme un rythme parfois brisé, fait de longues incises.
          De la première séquence avec le rêve d’envol jusqu’ua final que je ne révèlerai pas, c’est un film miraculeux…
          Lisez donc les écrits de Tarkovski, son Journal comme l’essai Le temps scellé ou ses récits de jeunesse édités chez Philippe Rey.

    • Alexandre Angel dit :

      A Damien D.
      Si je puis me permettre de répondre : bien sûr que tout vaut le coup! C’est un réalisateur d’une envergure esthétique extraordinaire mais il faut être d’humeur. C’est un cinéma difficile et somptueux à la fois. ANDREI ROUBLEV, par exemple, est une œuvre monumentale, une immersion dans la Russie médiévale d’une ampleur stupéfiante.
      J’ai un faible personnel pour LE MIROIR, son film le plus frémissant et émouvant.

  14. MB dit :

    à Bertrand: j’ai une question technique pour vous (et d’ailleurs pour tous), hier je râlais à revoir LE CERCLE ROUGE (film un peu long à part ça) car lors du casse alors que Delon et Volonté font leur chemin ils sont très souvent dans la pénombre et les zones noires étaient constamment grises, impossible d’avoir des noirs profonds, Melville a sans doute voulu des gris ça et là mais je suis sûr que certaines zones étaient supposées être noires. La palette ne peut que avoir été conçue pour aller du blanc au noir, j’ai réglé rétro-éclairage et luminosité tant que j’ai pu rien à faire.
    Ceci dit ça peut venir du master lui-même mais je constate ça aussi sur d’autres films en dvds.
    A part ça j’ai vu LA VILLA, un très grand Guédiguian fait avec simplicité et légèreté, magnifique idée de l’écho sous le viaduc, Robinson Stévenin impayable et inoubliable, je vais revoir tous les films de RG. Ce mec est un grand. Je n’ai pas remarqué cette histoire de noirs-gris en salle.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Melville était un fanatique des noirs alors je ne sais que vous dire n’ayant pas envie de revoir le film

      • MB dit :

        à Bertrand: je vous en prie ne revoyez pas le film pour moi pas la peine (il dure une bonne 1/2 h de trop). et vous avez raison pour Bourvil, sa sobriété est banale, celle de Delon aussi d’ailleurs.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Je maintiens que melville a rendu un mauvais service à Delon en le faisant jouer de manière monolithique et solennelle. Il était beaucoup plus vivant, varié, étonnant dans PLEIN SOLEIL, ROCCO, LE GUEPARD, QUELLE JOIE DE VIVRE et plus tard dans LA VEUVE COUDERC le sketch avec Darrieux du DIABLE ET LES 10 COMMANDEMENTS

        • MinettePascal dit :

          Et dans FLIC STORY, mon Delon préféré (je suis loin d’être un inconditionnel) car il se montre capable de toute une palette, y compris le comique.

        • MB dit :

          à Bertrand: un tabou renversé, le monolithisme de Delon chez Melville. Et c’est vrai qu’il est merveilleux dans PLEIN SOLEIL d’ailleurs couplé génialement avec Ronet: ils ont tous deux illustré (bon, c’est un polar alors pas de façon fouillée quand même) la lutte des classes ou du moins l’existence des classes qui disparaît totalement dans la plupart des polars (merci Highsmith).
          Je crois que Delon a vampirisé Magimel quand celui-ci se retrouve dans un film d’action, les lunettes noires renforçant celà. Alors que Magimel dans LA FILLE DE BREST c’est autre chose et là je dis « chapeau! »

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Et vous le verrez dans le magnifique LA DOULEUR où Mélanie Thierry est sublime

        • Sullivan dit :

          À Bertrand : Vous tuez le père là… Melville n’a pas desservi Delon en le faisant jouer son personnage monolithique. C’est une facette de l’acteur qui reste légendaire et qui marque. Et qui a marqué un nombre impressionnant de réalisateurs, notamment les cinéastes asiatiques (Woo, To & Co.). Et Leone n’a pas rendu service à Eastwood en le faisant jouer monolithique, si on vous suit. Et Bourvil n’est pas banal dans Le Cercle Rouge. Son personnage est même émouvant avec ses chats. Chez Enrico, il joue ce jeu dénué de tous ses trucs habituels et y ajoute cette colère incroyable qui fait penser à celles d’un James Stewart.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Sullivan
          Mais eastwood a eu l’intelligence d’en sortir dès BRONCO BILLY, HONKYTONK MAN, voire PLAY MISTY FOR ME. Alors que Delon est resté accroché à cette image. Granier Deferre devait se battre pour le faire sourire (Melville m’a dit de ne jamais sourire)

        • stag dit :

          A Sullivan, très bien sentie cette remarque sur james Stewart

        • Sullivan dit :

          A Bertrand, peut-être… mais Delon sourit dans beaucoup de films. Et ce visage de marbre que vous semblez contester, contraste parfaitement avec celui tout sourire de son rival Belmondo. Mais cette dernière remarque n’est qu’une comparaison conjoncturelle. Le fait qu’il ne sourit pas dans bien des films ne le dessert pas du tout, car sa plastique, sa félinité, crèvent l’écran, sourire ou pas.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Sullivan
          Certes et Belmondo est plus exaspérant et a moins de bons films à son actif mais c’est un peu trop systématique. Il contrôlait les scénarios (ce n’est Delon qui est plaqué, c’est Delon qui plaque)

        • D. H. dit :

          on pourrait ajouter LES AVENTURIERS, LA PISCINE, NOTRE HISTOIRE de Blier… En revanche, contre-exemple de monolithisme qui fonctionne, Mr KLEIN…

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Delon est vraiment magistral dans PLEIN SOLEIL (peut-être son meilleur film avec ROCCO ET SES FRERES) et très subtil, ce que demande son personnage, qui est à la fois fort et faible, fort d’une intelligence supérieure et d’une ambition démesurée, et faible parce que débutant, parce que devant tout apprendre des codes d’un monde qui lui est étranger, et fort parce qu’il apprend vite, sous nos yeux, avec une espèce d’instinct animal, qu’il commet des maladresses qu’il corrige aussitôt. Est-ce que je me trompe mais n’était-il pas question au début du projet que Ronet joue Ripley et Delon le rôle de Ronet?

        • MB dit :

          à Mathieu: PLEIN SOLEIL, possible, on voit très bien Ronet en Ripley alors qu’avec ce qu’avait à son actif Delon à l’époque on aurait pu le juger pas assez fin pour le personnage.

      • AM dit :

        À Bertrand Tavernier

        Alain Delon et Jean-Paul Belmondo ont certes fait des choix que l’on peut qualifier de discutables. Quelle grande star de l’écran n’en a pas fait, notamment en dernière partie de carrière ? Quoique dans des contextes de production très différents, il n’est pas jusqu’à Jean Gabin (cf. « Le drapeau noir flotte sur la marmite » [1971], « Le Tueur » [1972], « L’Année sainte » [1976]), John Wayne (cf. « Les Voleurs de trains » [1973], « Les Cordes de la potence » [1973], « Une bible et un fusil » [1975]) ou Sean Connery (cf. « Highlander, le retour » [1991], « Chapeau melon et bottes de cuir » [1998], « La Ligue des gentlemen extraordinaires » [2003]) qui ne se soient fourvoyés dans des bandes tout juste passables sinon désastreuses. Reste que Delon et Belmondo ont su périodiquement choisir leurs rôles avec force discernement, au point de bâtir des filmographies dont n’importe quel acteur aurait lieu d’être fier. Concernant Belmondo, comédien ô combien attachant, la déception vient surtout d’une forme de renoncement artistique à compter de la mi-temps des années 1970. Passé « Stavisky » (1974), « L’Incorrigible » (1975) et « Le Corps de mon ennemi » (1976), tous ses films deviennent des productions interchangeables (du reste tout à fait récréatives et solidement réalisées) où l’acteur, en roue libre, se parodie à satiété dans les registres éculés du « superflic » crâneur, de l’histrion survolté et de l’acrobate fanfaron. Ses dernières prestations dignes d’intérêt (« Itinéraire d’un enfant gâté », « L’Inconnu dans la maison ») sont, quant à elles, diversement convaincantes. Le cas d’Alain Delon est un peu différent ; ainsi, sur une même période de vingt ans (1973-1993), sa filmographie compte un chef-d’œuvre (« Monsieur Klein »), plusieurs titres de qualité (La Race des seigneurs », « Deux hommes dans la ville », « Flic Story », « L’Homme pressé », « Mort d’un pourri », « Un amour de Swann », « Notre histoire », « Un crime ») et quelques curiosités qui ne méritent pas l’opprobre (« Attention, les enfants regardent », « Le Passage », « Le Retour de Casanova »). La demi-douzaine de polars qu’il a tournés (et, à deux reprises, réalisés) entre 1980 et 1988, ne doit pas ternir à l’excès un bilan somme toute plus qu’honorable. Delon a su, occasionnellement, prendre des risques et se lancer quelques défis : certains ont été relevés, d’autres pas ; du moins a-t-il tenté d’approfondir son « répertoire ». Il a, par ailleurs, su faire preuve de clairvoyance et d’élégance en s’abstenant, par exemple, de participer à certains projets, comme « La Mort en direct », afin de pas susciter de fausses attentes auprès du public, lequel aurait pu s’attendre à une production axée sur le couple « glamour » Delon-Schneider.

        Le parallèle avec Clint Eastwood est judicieux, même s’il gagne à être nuancé. En effet, le Eastwood des années 70/80, acclamé par le public mais pas encore adoubé par la critique internationale, avait lui aussi tendance à se tailler des rôles sur mesure flattant son ego. Pour un « Josey Wales hors-la-loi » (1976), un « Bronco Billy » (1980) ou un « Honkytonk Man » (1982), œuvres remarquables d’intimisme et d’acuité formelle, combien de productions ultra-calibrées (il est vrai photographiées avec mille fois plus de soin et de lustre que les polars « à la française » ou à « l’italienne » de la même époque), dans lesquelles l’acteur-réalisateur-producteur cultivait, avec une intelligence non dénuée de complaisance (en quoi il n’avait pas mis la mode au pays), un individualisme asocial mâtiné tout à la fois de virilisme narcissique et d’anti-héroïsme masochiste systématiques ? Combien de « Doux, Dur et Dingue » (1978), de « Ça va cogner » (1980), de « Firefox, l’arme absolue » (1982) ou de « Pink Cadillac » (1989), en passant par « Haut les flingues ! » (1985), « Le Maître de guerre » (1986) et « La Relève » (1990), sans parler des quatre sequels de « L’Inspecteur Harry » ? Autant d’œuvres mineures (et souvent très en deçà du véritable potentiel de leur instigateur), mais remplissant pleinement leur vocation de divertissements financièrement rentables (à une ou deux exceptions près) où Eastwood soignait sa cote en appliquant les recettes d’un cinéma techniquement léché et commercialement balisé ; stratégie ô combien payante qui lui permettait ensuite de financer des projets thématiquement plus ambitieux. De fait, et quoiqu’on en dise, Eastwood – comme les autres – n’a pas toujours « varié les plats »… ce qui n’enlève rien à ses mérites ni à son talent.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A AM
          Je ne disais pas autre chose sur BELMONDO (passons sous silence sa prestation dans le remake des INCONNUS DANS LA MAISON. ET JE N’AI GRAND SOUVENIR DE LA RACE DES SEIGNEURS NI DE UN CRIME MAIS AU MOINS CE SONT DES ÉCHECS HONORABLES. QUANT À EASTWOO, IL Y EST ALLÉ GRADUELLEMENT, REMBOURSANT honkytonk man AVEC UNE DE CES SINISTRES COMÉDIES POUR REDNECKS. QUANT AUX DIRTY HARRY SI MAGNUM FORCE EST TRÈS DÉCEVANT, il y en a un qui assez féministe

    • stag dit :

      A MB, j’aime ce film pour deux choses, la scène où Delon sort Volonte du coffre et partage avec lui une cigarette, dans un silence, et pour Bourvil évidemment qui livra une composition forte alors qu’il était au bout, qu’il le savait, dans un rôle important. J’ose espérer que Melville ne fut pas avec lui comme avec Vanel puisque Belmondo n’était pas là pour le défendre.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Stag
        Melville fut très attentionné avec Bourvil, très admiratif mais ce dernier est beaucoup plus impressionnant dans LA TRAVERSÉE DE PARIS ou FORTUNAT ou LES CULOTTES ROUGES. Là, il est d’une sobriété exemplaire point barre

        • Damien D. dit :

          Sans oublier LES GRANDES GUEULES d’Enrico

        • MinettePascal dit :

          Et aussi dans les GRANDES GUEULES. Le plaisir qu’il a à contredire son image de comique me réchauffe le coeur à chaque fois.

        • Mathieu dit :

          Et dans LE MIROIR A DEUX FACES de Cayatte.

        • stag dit :

          A Bertrand et à tous, et que pensez-vous de cette scène où Delon ouvre le coffre à Volonte et partage un moment où le tabac joue son rôle (c’est le cas aussi souvent chez clint Eastwood dans bien des westerns, craquage d’allumette et cie) ? Je trouve la scène très forte, et aujourd’hui avec les réflexion sur le tabac au cinéma, elle aurait du mal à exister. Tu sors du coffre je t’offre une bouteille d’eau…
          Et Ventura qui rythmait son jeu à la cigarette

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Stag
          Peu de souvenirs de cette scène et du film vu pourtant deux fois

        • Henripatta dit :

          Je ‘avoue ne pas bien comprendre cette adoration pour LE CERCLE ROUGE.
          Le scénario est truffé d ‘invraisemblances.
          Certaines scènes frôlent le ridicule voire le dépasse comme quand Montand voit des insectes sur les
          murs.
          Et que dirent des dialogues….

        • Pierre dit :

          J’adore Delon, il a une carrière phénoménale, et son monolithisme était pour moi justifié dans certains films (les Melville ou les polars). Ce qui n’a pas marché pour lui, ce n’est pas son jeu à mon sens mais les choix catastrophiques et egocentré qu’il a fait à partir d’un certain moment des années 80. Je parle ici de mauvais choix cinématographiques, car dans d’autres domaines, il a mal choisi depuis plus longtemps.

          Bref, pour perpétuer « le coin du nanar », je ne peux pas ne pas parler ici d’un film qui est pour moi devenu le sommet du rire involontaire : PAROLE DE FLIC de José Pinheiro. On rit de manière presque ininterrompue du début à la fin. A tous ceux qui ont un coup de blues, je dis : laissez tomber Tarkovski et passez 90 minutes devant PAROLE DE FLIC. Vous me remercierez.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Delon et Belmondo ont fait des choix catastrophiques surtout si on pense à Eastwood qui varie ses films, aborde des sujets audacieux alors que les polars de Delon et de Belmondo sont tous formatés (je ne sais jamais ceux que j’ai deja vu). De plus leur photo est hyper démodée quand on pense à Bruce Surtees, on a l’impression que les trois quart de l’argent passent dans le cachet de la vedette et que le reste, décors, image, est soldé. Les vermeil qui ne sont pas bons échappent au formatage. Je pense à toute la série où Belmondo est seul sur l’affiche avec un titre qui tient en un mot et la série des FLICS de Delon dont le seul bon est celui où il joue Borniche et où Trintignant est formidable

        • MinettePascal dit :

          A Stag : A moins que je confonde avec un autre film, ce qui m’a surtout marqué dans cette scène, c’est la boue.
          Peut-être parce qu’elle n’a absolument pas l’air de gêner les personnages ?

        • D. H. dit :

          Tenez, vous me donnez l’idée de lancement du jeu le plus « con » du monde : quand Trintignan( n’a-t-il pas été formidable ?… Et j’ai encore en tête et sous la peau tant elle m’a subjuguée et fait frissonner d’aise le souvenir de sa dernière prestation, dans HAPPY END.
          A Pierre : merci pour le conseil, j’ai hâte de me faire cette soirée PAROLE DE FLIC, je me marre déjà.

        • MB dit :

          à H Patta: OK pour les bestioles mais j’ai pas vu d' »adoration » non plus sur LE CERCLE. On parle juste de quelques scènes frappantes et encore, à peine.
          à Rouxel: j’ai pas vu non plus qu’il y avait de l’engouement pour Delon, les avis sont contrastés me semble-t’il, on a parlé de son monolithisme exagéré si j’ai bien lu. Et Woo ou To exagèrent dans leur admiration pour LE SAMOURAI qui les a traumatisés! De Woo, je préfère largement HARD BOILED bien au-dessus de ses autres films et qui n’a rien à voir avec Melville ou Delon comme THE KILLER.

      • MB dit :

        à Stag: je suis d’accord avec vous pour toute cette 1ère partie qui précède l’arrivée de Volonté et Delon chez celui-ci.

      • Pierre dit :

        A Bertrand Tavernier

        Vous êtes sévère avec les polars de Delon/Belmondo, même si je ne peux pas vous donner tort. C’est sur que la comparaison avec Clint Eastwood et Bruce Surtees est écrasante de ce point de vue. D’une manière générale, Delon a totalement manqué son passage à l’état « d’homme mur » (le retour de Casanova, qui était censé remplir cette office, est tout simplement loupé). Belmondo, à la fin des années 80, a préféré pour sa part le théâtre, avec moins de visibilité mais peut-être plus de sagesse (Kean, de mémoire).

        Ceci dit, je ne jetterais pas d’un bloc tous les polars de l’un et de l’autre. Il y a des choses indéfendables : pour Delon (PAROLE DE FLIC, LE BATTANT, POUR LA PEAU D’UN FLIC, l’effroyable NE REVEILLEZ PAS UN FLIC QUI DORT (ni le spectateur), LE PASSAGE, DANCING MACHINE : on dirait un casier judiciaire plus qu’une filmographie), et pour Belmondo (HOLD-UP, LE SOLITAIRE).

        Mais il y a aussi des films honnêtement faits dans cette période. LE MARGINAL, de Deray, avec Belmondo, est plutôt bon. Je sais que vous ne partagiez pas les choix de Deray sur ce sujet (vous y aviez fait référence dans un post antérieur) mais on passe un bon moment devant, sans parler de PEUR SUR LA VILLE de Verneuil qui est excellent. Par ailleurs, ITINERAIRE D’UN ENFANT GATE ou même L’AS DES AS ne sont pas honteux, dans leurs styles respectifs et toute proportion gardée bien sur.

        Pour Delon, 3 HOMMES A ABATTRE ou bien sur FLIC STORY sont bons aussi, sans parler de DEUX HOMMES DANS LA VILLE.

        En synthèse, aucun des deux n’a connu un film comme UNFORGIVEN qui aurait pu devenir l’écrin de la dernière partie de leur filmographie. Je ne les connais pas, mais je suis sur qu’avec un peu moins d’ego et de mégalomanie, ils auraient pu trouver une occasion. L’actualité nous rappelle que Delon a refusé de jouer pour Johnnie To dans VENGEANCE, et que son rôle sera finalement assuré par Johnny Hallyday (qui s’en sort d’ailleurs plutôt bien). Quel dommage ! Le cinéma policier de Hong-Kong doit tant à Melville que j’aurais adoré voir Delon chez Johnnie To. Ca aurait pu être beau. Je ne sais pas pourquoi il a refusé une opportunité pareille.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Il faut que je revoie PEU SUR LA VILLE. Pour le reste je faisais surtout allusion aux polars pas aux films de Lelouch ou d’Oury. Mais Belmondo voulait être seul au dessus du titre et n’était pas exigeant sur la qualité des scénarios. Il ne pensait qu’aux cascades, aux blagues qu’on se faisait entre potes. Belmondo avait beaucoup aimé L 627 et avait demandé à Michel Alexandre un scénario du même genre. Au début son groupe de flic loupait une action et tout de suite on a entendu « Belmondo ne peut rien rater » et tout ce qui fondait L 627 était baladé. Il devait toujours tout réussir. La comparaison avec Eastwoo est très éclairante. Et même Gabin dans ses dernières années pouvait prendre des risques comme le CHAT, L’AFFAIRE DOMINICI

        • stag dit :

          A Bertrand, je trouve surprenant que ni Delon ni Belmondo, après 1970, n’aient tourné un aussi bon polar que POLICE PYTHON 357, que j’aime beaucoup et dans lequel les acteurs sont parfaits. Mais Delon est souvent résumé à sa caricature dans les médias alors que dans les faits derrière la plastique et le masque parfois mutique se tient un trés grand comédien qui joue juste et est capable de varier. Belmondo a pour lui le jeu bien évidemment, les cascades, un charme incroyable et des collaborations inoubliables avec Audiard dont il fût, après Gabin ou Blier, une « muse » exceptionnelle.
          Les deux ayant beaucoup produit leurs performances ont ils craint de trop prendre de risques ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Ils voulaient rester dans leurs charentaises et rien d’autre. Delon était quand même plus aventureux, PLUS AUDACIEUX ET CELA A PAYÉ : MR KLEIN, NOTRE HISTOIRE, LE PROFESSEUR

        • MB dit :

          à Pierre: très intéressante analyse, mais je ne vous suis pas sur PEUR SUR LA VILLE (que vous m’avez fait voir) qui est un peu trop mécanique: Verneuil maintient le rythme mais il y a une dose de mystère nécessaire même dans un film d’action (là, sur l’identité du tueur) qui est négligée ou traitée avec désinvolture. Et Belmondo n’est plus intéressant à cette époque comme acteur, l’invraisemblance n’est pas grave au cinéma à condition qu’on la fasse passer avec encore plus de délire par exemple, mais là Bébel risque sa peau bêtement comme si c’était professionnel de la part d’un flic avec ses responsabilités: sauter sur le toit d’un métro en route quand on peut par tel-radio faire bloquer les sorties de stations? Pour que ça passe, il aurait fallu aussi le faire sauter par dessus les immeubles. Je ne retiens que la scène dans la remise dans laquelle JPB se faufile au milieu des mannequins mais c’est un axiome: tte scène où un personnage vivant se meut au milieu de mannequins de plastique frappe le spectateur cf KILLER’S KISS!

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier

          Merci beaucoup pour l’anecdote, qui est effectivement très éclairante ! Je ne pensais pas que Belmondo, et/ou son équipe, avait pu avoir les mêmes travers que Delon, mais force est de constater que cela a été le cas.

          A la décharge de Delon/Belmondo, ils ne sont pas les seuls à avoir loupé le coche de la dernière partie de leur carrière : Brando est un exemple assez extrême en la matière. Il n’a pas du tout su capitaliser sur les succès que lui avaient offert THE GODFATHER et LAST TANGO IN PARIS en 72. Même sa prestation dans APOCALYPSE NOW est très discutable (je n’arrive toujours pas à savoir si le film fonctionne grâce à lui ou en dépit de lui). DeNiro est aussi, dans une moindre mesure, un exemple un peu triste.

          En revanche, l’acteur qui a le mieux su à mon sens passer le cap de la soixantaine est Al Pacino, qui continue, certes avoir plus ou moins de bonheur, mais tout de même, à avoir des choix exigeants et dont on peut continuer d’attendre les prochains films avec curiosité.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Pierre
          Mais brando commet plein de conneries dès le début de sa carrière quand il joue des japonais (SAYONARA, LA PETITE MAISON DE THÉ) et après SUR LES QUAIS (où son jeu et le personnage qu’il joue ont pris un terrible coup de vieux dans la deuxième partie du film qui devient christique de manière gluante) où il accumules les rôles à accents, ce qu’il semble affectionner par dessus tout, de MORITURI au YOUNG LIONS (là il est un peu meilleur mais moins bon que DEAN MARTIN). Cela révèle une certaine forme de bêtise, d’autosatisfaction (DANS THE MISSOURI BREAKS il est grotesque). En revanche je le trouve formidable dans REFLET DANS UN OEIL D’OR, un de ses meilleurs films avec THE MEN, UN TRAMWAY. Je le déteste dans APOCALYPSE et il torpille la fin du film ou l’endommage (il n’avait pas appris son texte, d’où ces silences pesants qui se veulent signifiants, comme on le voit dans le doc d’Eléonore Coppola, ni lu le Conrad ou le scénario. Mais il fut inflexible sur ses cachets en dépit des retards qu’il causait à la production

        • Henripatta dit :

          dans LA VENGEANCE AUX DEUX VISAGES , la scène où Brando est en bord de mer , à demandée des semaines de tournages.
          Les producteurs devenaient fous. Brando disait à chaque journée que les vagues ne ‘étaient pas à la hauteur adéquate !
          Preuve de la ‘omnipotence et et la folie de Brando , qui pourtant si ‘est fait ensuite passé pour une victime des méchants financiers de ‘hollywood.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henripatta
          Je n’ai jamais pu voir ce film jusqu’au bout, écrasé par le ton solennel, ce narcissisme beta

        • MB dit :

          PEUR SUR LA VILLE je ne veux pas dire que ça soit nul, ça retient l’attention mais JPB est vraiment trop fort: quelques échecs du héros dans une aventure créent du suspense, si le héros est invincible et qu’il ne se trompe jamais, fini la tension ou le suspense.
          Il faut absolument que je voie le film de Pinheiro pour m’en payer une tranche.

        • Henri Patta dit :

          A M.B.
          Je pense que DANCING MACHINE est encore pire.
          Bizarre quand méme cette mégalomanie qui frappe les acteurs a succés au point de leur faire confondre héros de film et leur personnalité propre.
          J ‘avais lu que Ventura avait fait changer le scénario de TENDRE POULET en disant: Ventura n ‘est pas un vendu.
          Pour appuyer les propos de B.Tavernier , j ‘ai assisté a quelques jours de tournage a Nice de JOYEUSES PAQUES.
          Belmondo en effet faisait le clown , sans doute pour faire rire la foule dont je faisais partie. Il sabotait pratiquement la scéne.
          Au bout de 4 ou 5 prises , Lautner qui n ‘avait pipé mot s ‘est mis a hurler : ca suffit jean paul ou je m ‘en vais !
          Et la prise suivante était impéccable.

        • MB dit :

          à Pierre: oui Pacino n’est pas du même bois que DeNiro ou Hoffmann chez qui on voit les ficelles. En fait Pacino arrive toujours à faire oublier son statut de vedette et il est toujours aussi « neuf » (il fait oublier sa physionomie ultra connue dûe à la célèbrité). J’ai hâte de le voir dans le Scorsese, mais je m’aperçois avec terreur que je n’ai rien vu avec lui depuis ANGELS IN AMERICA qui date de 2003!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Mais il arrive à De Niro d’être excellent dans AMERICAN BLUFF ET HAPPINESS THERAPY de David O russell

        • Pierre dit :

          A MB

          Oui, vous avez raison, PEUR SUR LA VILLE n’est pas vraiment un film d’enquête sur l’identité du méchant, c’est vrai. Et bien sur il y a des invraisemblances.

          Mais tout de même : les dialogues sont excellents, ce qui est rare pour un film de ce style. Ceux du méchant Minos sont assez terrifiants. Les seconds rôles ont tous une vraie « matière » avec laquelle jouer : cela va du personnage de Charles Denner à celui de l’infirmière, en passant par Rosy Varte. Ils ont tous un moment ou ils prennent le temps d’exister. L’attention aux seconds rôles, la capacité à les rendre attachants d’une manière ou d’une autre, est souvent ce qui permet de faire passer le film dans une dimension supérieure(un point fort systématique, par exemple, de Brian DePalma).

          Ensuite, on voit très bien le Paris des années 70, et figurez-vous que ce n’est pas si fréquent. Moi, je prends un grand plaisir à regarder les détails, les affiches de film qu’il y a sur les publicité autour des personnages (je crois qu’on voit distinctement celle de L’EXORCISTE, clin d’œil au Friedkin de FRENCH CONNECTION ?). Je ne connais que deux films qui restitue bien le sentiment d’ivresse que peut donner une poursuite sur un toit parisien : FRANTIC et PEUR SUR LA VILLE.

          Et enfin : les scènes d’action sont vraiment à couper le souffle. Pas de numérique ici : Belmondo était vraiment sur ce métro !

          Bref, on a un film qui dialogue avec le dialogue avec le cinéma italien (à la fois les gialli et les films policiers de l’époque) et avec le cinéma américain (BULLITT, cité ouvertement dans l’affiche, et FRENCH CONNECTION), et qui en constitue une belle synthèse – en tous cas la seule réponse française à ma connaissance.

          Merci d’avoir suivi mon conseil en tous cas ! J’espère que vous ne m’en voulez pas trop !

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand,
          sur Brando, je crains d’en rajouter une couche avec sa prestation dans LA COMTESSE DE HONG KONG ou il est balourd comme pas permis, déplacé et non idiomatique.
          Mais là, Chaplin est responsable.
          Sinon, je le trouve bien dans LA POURSUITE IMPITOYABLE, film que vous n’aimez pas je crois.

        • MinettePascal dit :

          Sur Pacino, je l’aime surtout dans ses rôles de flic fatigué, car il n’a pas l’air de jouer du tout.
          Je dois à De Niro une unanimité de regards meurtriers dans la salle où je voyais le FRANKENSTEIN de Kenneth Brannagh. Déjà que je me barbais, quand je l’ai vu apparaître, encore plus ridicule que Garou dans Quasimodo, tout mon corps s’est insurgé sous la forme d’un éclat de rire volcanique dont les gerbes de postillons ont mis un temps infini à retomber partout.
          Le hic, c’est que ça ne m’a pas quitté de tout le film, m’obligeant à raser les murs en sortant de là.

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier

          Sur DeNiro : oui, c’est tout à fait juste. Il est très bon chez Russell (on notera tout de même que sa prestation dans AMERICAN BLUFF est très brève). On pourrait même en ajouter. A titre personnel, par exemple, je l’ai trouvé assez émouvant dans le remake de ILS VONT TOUS BIEN de Tornatore.

          Mais pour quelques pépites ces 20 dernières années, combien de MAFIA BLUES, de MON BEAU-PERE épisodes 1, 2, 3, de films policiers indigents (KILLER ELITE – pas celui de Peckinpah) ?

          A une certaine époque, le moindre plissement des yeux de De Niro était une merveille à scruter. Il a un nombre de chef d’œuvres à son actif à faire pâlir. Mais ce n’est pas lui faire injure que de constater qu’après HEAT et CASINO en 1995, sa filmographie a pris une autre direction. Et plus il a tourné (et il a beaucoup tourné), moins c’était bien. Il a monté un festival à Tribeca et mon intuition est qu’il a enchainé les films pour financer cela, en étant moins regardant.

          En revanche, on sait qu’il retrouve Scorsese en ce moment pour THE IRISHMAN. Ca, il n’y a pas à dire, on est impatient de voir !

        • MinettePascal dit :

          A Mr Tavernier : Et Brando dans LES REVOLTES DU BOUNTY ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MinettePascal
          Horrible avec son faux accent écossais ou irlandais. Par ses caprices, il a liquidé deux réalisateurs

        • MB dit :

          à Bertrand: j’ai peut-être été un peu rapide avec RDNiro, il peut être meilleur avec de meilleurs cinéastes en effet!

        • Alexandre Angel dit :

          A tous,
          Pour THE IRISHMAN, il faudra avoir Netflix!

        • MB dit :

          à Pierre: ofkourss je vous en veux pas du conseil! de tte façon il faut voir PEUR… car il y a assez de matière positive! Je trouve que le coup du métro est mal placé, le problème avec les clous c’est quand ils ne se situent pas à la fin du film (ça me fait penser à mon désaccord avec Bertrand sur la poursuite de BULLITT! et ma remarque contredit mon avis sur cette dernière et appuie le sien). Je revoyais récemment WOMAN ON THE RUN et je trouvais que cette merveilleuse histoire (c’est une histoire d’amour reliée naturellement à SOUPCONS (Hitch) et à APRES LA PLUIE de Koizumi, donc une histoire d’amour de la catégorie « deuxième souffle du couple » donc bien après le coup de foudre, digression pardon) donc disais-je ouf! je trouvais que le clou de la fête foraine finale était exactement au bon endroit: quand on met un morceau de bravoure au milieu c’est qu’on craint que le spectateur s’endorme. Je ne reproche pas au film de ne pas être un film de mystère mais soit le mystère devait être plus fort, soit le meurtrier dévoilé dés le début. Bien sûr il y a Denner et plein de bons acteurs mais j’ai l’impression que JPB contaminait un peu la réussite du film avec cette bonne humeur exaspérante, Denner par exemple est trop éclipsé par JPB, même en tant que 2nd rôle. L’anecdote de H Patta sur un tournage de Lautner est révélatrice, et révèle l’autorité de Lautner, par ailleurs!

        • Alexandre Angel dit :

          Bref, en un mot comme en cent, Bertrand, vous n’aimez pas beaucoup Marlon Brando, en fin de compte..

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre ANGel
          Yeah. Il avait tous les dons et les a gâché par arrogance, inculture. Il fait mariner 6 mois Huston avant de commencer à lire FAT CITY et quand il se manifeste, Huston qui l’a relancé trois fois, a engagé Stacy Keach. Autant Lara raconte qu’il a exprimé le désir de jouer Julien Sorel dans le Rouge et le Noir. Ils déjeunent ensemble et Brando baffe et rote sans arrêt et Lara écrit : « je ne veux pas d’un Julien Sorel qui rote ». Il n’accepte MISSOURI BREAKS qu’à condition qu’il soit plus payé que Nicholson et que le producteur puis détruit le sujet et le film avec ses accoutrements, ses chapeaux. Pour énerver les libéraux à Hollywood, je disais toujours que Wayne était cent fois plus intelligents (ce qui est vrai. C’était quelqu’un de très intelligent sauf en politique), de plus modeste. Il faisait confiance aux réalisateurs, Ford Hawks, Hathaway et produisait des oeuvres ambitieuses et réussies :LE REVEIL DE LA SORCIÈRE ROUGE, HONDO, AVENTURES DANS LE GRAND NORD ou audacieuses TRACK OF THE CAT. Il était fidèle à beaucoup de cinéastes de talent. Sa filmographie est formidable. ALAMO malgré ses erreurs et cette vision historique totalement fausse est plus fort et personnel que ONE EYED JACK

        • MB dit :

          à AA: THE IRISHMAN NETFLIX/ pas certain:
          http://www.numerama.com/pop-culture/306476-netflix-face-a-ses-contradictions-avec-the-irishman-de-martin-scorsese.html
          mais quand même: « La seule certitude existant autour de la diffusion du film est que toute éventuelle sortie en salles sera réduite à deux semaines d’exposition maximum, et cela parallèlement à une sortie sur Netflix dès le premier jour de la sortie en salles. » 2 semaines!!!
          si NETflix plus de film sur grand écran, c’est ça? ou faut avoir un living de 150m²?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Et quelles contradictions…Netflix ne manifeste aucun intérêt pour le patrimoine, affiché même un mépris. Ce qui doit être terrible pour Scorsese
          Autre sujet. J’ai reçu de mon chef opérateur Pierre William Glenn le mot suivant sur LE CERCLE ROUGE
          Une fois le téléviseur correctement réglé ce ne peut être que l’absence de Directeur Photo pendant la restauration qui est responsable du gris, de l’absence de contraste qui n’a probablement pas été voulu par Melville. Nous avons revu  »L’armée des ombres » il y a quelque temps en projection et je te garanti que les  »zones grises » n’existaient pas. Pierre LHOMME avait assuré la restauration… Je continue à prendre la qualité des noirs comme un éléments essentiel dans le travail du Chef-Opérateur, l’arrivée du numérique et de la difficulté d’y avoir des Beaux noirs a été une régression de ce point de vue. Les dernières générations de caméras numériques ont résolu le problème mais il faudrait imposer la présence des Directeurs à toutes les restaurations!

        • MB dit :

          à Bertrand: merci infiniment pour cette réponse de PW Glenn, qui confirme un peu ce que je pensais. Je pense qu’au lieu d’insister sur la luminosité et le rétro, il faut bien s’occuper aussi du contraste. D’ailleurs Glenn met bien celui-ci en cause et non les deux autres. Et bonne nouvelle de lire que la restau numérique devrait DESORMAIS améliorer celà avec le temps.
          encore merci

        • MB dit :

          « Et bonne nouvelle de lire que la restau numérique devrait DESORMAIS améliorer celà avec le temps. »
          je me trompe, PW Glenn parle là plutôt de l’évolution récente des caméras numériques…

    • Mathieu dit :

      A MB:
      A mon avis ça vient du master et je constate ça aussi sur beaucoup de DVDs et Blu-Rays. Un des pires cas est le BR d’UN TEMOIN DANS LA VILLE de Molinaro chez Gaumont aux très nombreuses scènes nocturnes, où ce qui devrait être noir (zones sombres uniformes sans aucun détail) est d’un gris tellement peu sombre que ça en devient gênant, et là aussi pas moyen de corriger les choses en jouant sur les réglages… LE MONTE CHARGE de Marcel Bluwal, autre très bon film édité en BR par Gaumont et plein de très belles scènes de nuit en extérieurs (proche banlieue du côté de Courbevoie, photo d’André Bac) s’en sort beaucoup mieux point de vue contraste, mais quelque plans très sombres sont affligés d’un phénomène de postérisation qu’on aurait pu facilement éviter je crois (halos mouvants dûs à la compression qui réduit les dégradés de gris à des transitions brusques de valeurs-je m’exprime mal- et en plus ça bouge… Le pire exemple que je connaisse de ce genre de postérisation dans les zones sombres est le DVD du très beau GARCON DANS L’ARBRE d’Arne Sucksdorff chez Malavida, à la photo qu’on devine pourtant magnifique…

      • MB dit :

        à Mathieu: merci oui, j’ai déduit aussi que ça venait de la source, j’ai trouvé un tuto de réglage TV qui me paraît contestable:
        https://www.lesnumeriques.com/tv-televiseur/bien-regler-ecran-a533/bien-regler-son-ecran-1-3-ap537.html
        , faut que je cherche plus avant. Le problème est qu’avec les réglages on peut masquer des détails en assombrissant trop!
        mais ça doit venir de la source en effet, cependant j’ai fait un essai avec le dvd z1 de CITIZEN KANE qui est renommé: tout le début où les noirs sont essentiels (jute faire gaffe aux fondus-enchaînés incessants!) et ce n’est pas probant, toujours un léger voile gris. Sinon c’est ma TV, il paraît que les écrans plasma donnaient des noirs plus profonds mais ils en fabriquent plus, trop chers.

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Je ne touche quasiment jamais aux réglages de ma TV mais je l’ai fait récemment avec certains films du coffret SHERLOCK HOLMES édité en BR par Koch, aux valeurs sombres beaucoup trop claires et bruitées, bref j’ai baissé la luminosité de moitié et je m’en suis bien trouvé. Pour CITIZEN KANE, on trouve le BR Warner à bon marché chez Amazon.de. Ici c’est édition de luxe obligée.

        • MB dit :

          à Mathieu: j’ai ce coffret de SHolmes, je vais essayer merci.

        • MB dit :

          à Mathieu: j’ai obtenu de bien meilleurs résultats avec BASKERVILLE du coffret Koch, en jouant du contraste auquel je n’avais jamais touché jusque là!

        • MB dit :

          à Mathieu: NOIRS PROFONDS ABSENTS: il y a une mire THX sur les disques de films labellisés THX, il paraîtrait que cette mire vous dispenserait de vous embêter à bouger les curseurs de réglage indéfiniment. voyons noS collectionS complètes de STAR WARS et INDIANA JONES…

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Aucun DVD THX sur mes étagères… Les éditeurs de DVD et BR disposent en général de scans bruts non compressés, ce qui laisse une marge de manœuvre pour améliorer certaines choses, booster un peu le contraste, c’est affaire de goût et de doigté, mais nous en bout de course on ne peut pas faire grand chose avec nos réglages TV.

        • MB dit :

          à Mathieu: peut-être sousestimez-vous un peu l’utilité des réglages TV:
          – d’abord à un simple point de vue qualité de vie, il convient de baisser le rétro-éclairage et luminosité prévus par les réglages d’usine sinon vous allez vous abîmer la vue. Chez le fabricant, il faut que les couleurs flashent! GRâce au jour qui entre dans la pièce ou aux lampadaires du salon, la luminosité TV heurte moins les yeux mais du coup à quoi sert d’avoir un écran trop lumineux? J’ai été étonné de voir combien je voyais correctement l’image et ses détails après avoir baissé la lum: en +, économies d’énergie!
          – revenons à l’ambition artistique de voir un film dans les meilleures conditions: vous faites le noir total dans la pièce pour laisser la place à l’image, et du coup si la lum de la TV est trop poussée c’est d’autant plus mauvais pour vos yeux, car pas de lumière externes pour la voiler! Pour le coup il faut aussi avoir baissé la lum comme en plein jour quand on mate le journal ou Questions pour un Champion, et pour vos yeux qui sont fragiles, et pour mieux apprécier l’image. Alors là, intervient la qualité du master comme vous disiez et celle du lecteur et celle de la TV. Cependant à nôtre niveau, IL faut prendre un arrêt sur images du film et régler la lum (rétro écl + luminosité) et donc, aussi le contraste, très important. Et comme vous dites vous n’arriverez à pas grand-chose de mieux si le master pèche. J’ai vu L ENFANCE D IVAN ce soir et les noirs profonds je les ai pas vus, s’il y en avait hélas.
          Ces réglages devraient se trouver dans le menu du dvd/br en + des réglages audio de langages et st, avec aussi les réglages de volume sonore avec un bout de bande-son du film, ça n’est jamais le cas pour son et image sauf dans les dvd/br estampillés THX. Et on sait que même en faisant ça on est pas certain d’avoir nos noirs (ou tt simplement, une image fidèle) pour la raison que vous donniez à savoir qualité du master. Donc si, il faut toucher à ses réglages TV, ne pas laisser ceux d’usine a priori, 1)pour nos yeux et 2)pour tenter d’apprécier au mieux le boulot du dir de la photo..

    • Yves Rouxel dit :

      A MB.RG,bien sur ne pas confondre avec l’auteur belge de Tintin ou les renseignements généraux.C’était une blague afin d’embrayer sur « Nais »réalisé par Raymond Leboursier mais écrit par Marcel Pagnol.C’est indéniablement le meilleur film avant le déclin amorçé avec »Les lettres de mon moulin ».Fernandel dans le role du bossu qui aime la belle Nais(Jacqueline Bouvier à la blondeur décapante)dégage une grande émotion quand il surprend sa belle dans les bras de Philippe(Raymond Pellegrin qui débutait il me semble)puis Henri Poupon est toujours juste dans le role du patriarche qui tient les rènes de la ferme.Il faut dire au passage que dans tous les films de Pagnol,il y à un veuf ou une veuve ou des orphelins en quète d’amours et d’affection.Dans »Merlusse »par exemple on retrouve ce climat sombre et dur à la veille des fètes de noel ou des enfants et adolescents vont passer cette soirée abandonné de tous et seul avec leur maitre d’internat qui est un ètre solitaire,laid et qui n’a personne à aimer.Une belle leçon de vie et d’espoir que nous brosse le réalisateur.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Yves Rouxel
        Il ne l’a pas seulement écrit, Naïs. Comme le dit Jacqueline Pagnol dans le livre d’entretien édité à l’Institut Lumiere, Pagnol a tout dirigé et Leboursier disait juste Moteur et Coupez. Par ailleurs, déclin est un peu fort car avant les LETTRES, il y a MANON DES SOURCES, son chef d’oeuvre et tous ses livres de souvenir. Attention aux jugements péremptoires non vérifiés

  15. Yves Rouxel dit :

    « Topaz » d’Hitchcock’s souffre indéniablement d’un travail scénaristique mais surtout un casting complètement foutraque.Frederic Stafford ne dégage aucune émotions face aux scènes de poursuites dans New York,Claude Jade et Michel Subor sont transparent de début à la fin quand à Michel Piccoli et Philippe Noiret ils sont juste là pour faire de la figuration au coté de Roger Til sorti d’un film des années 40.La scènes dans l’hotel entre le secretaire d’un general cubain(John Vernon)et un agent français au nom de Dubois sont d’un ridicule consternant.Cerise sur le gateau c’est le doublage ou la société à fait appel à des comédiens qui doublent avec l’accent americain:voire John Forsythe avec la voix de John Berry,c’est lamentable.Un ratage dans la filmographie de cet immense cinéaste.

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      A Yvves Rouxel : votre commentaire sur TOPAZ d’Alfred HITCHCOCK m’a donné envie de le revoir, parce que c’est vrai que ce n’est pas le DVD dont je me saisi quand je veux passer un moment avec le Maître du Suspense.
      N’en ayant qu’un souvenir très confus, j’ai voulu me faire une opinion. Je crois qu’avant tout HITCHCOCK se fichait éperdument du bouquin de Léon URIS,pour mettre en scène une histoire avec quelques « morceaux choisis ». Alors c’est vrai on est très loin de NORTH VU NOTHWEST par exemple, mais le film (2 heures environ) ne m’a pas ennuyé,en raison de « moments » intéressants.
      Il m’a paru composé de trois parties distinctes qui contiennent chacune de beaux moments : la fuite de l’agent russe de Copenhague vers Washington, avec le beau moment dans l’atelier de porcelaine, l’arrivée de Devereaux à Cuba, avec la scène à l’hôtel où Riscoe Lee Browne vient dérober une malette pour en photographier le contenu, sa fuite, la mort de Juanita/Karin DOR, photographiée en hauteur, et dont la robe mauve s’étale sur le sol carrele comme une gigantesque tâche de sang, et enfin la partie « française » avec Philippe NOIRET et Michel PICCOLI,la plus faible à mon goût, mais ce n’est pas le fait des comédiens.
      Et c’est vrai, la fin n’est pas terrible. HITCHCOCK en aurait tourné cinq. Trois sont sûres. Elles figurent d’ailleurs dans le bonus du DVD. Et c’est vrai, aucune de ces fins ne m’ont semblé convaincantes. La fin parait « bâclée », comme Si le realisateur ne semblait pas comment mettre un point final à cette histoire.
      Si vous relisez le livre de Dominique MAILLET consacré à Philippe NOIRET, l’acteur parle longuement de ce tournage. Il explique notamment que STAFFORD (ex sportif et OSS 117 dans des films que j’ai vus dans mon enfance) n’était pas le choix personnel d’HITCHCOCK (« il s’était laissé « fourgue » STAFFORD par UNIVERSAL ») mais personnellement, malgré son côté inexpressif je ne l’ai pas trouvé si mauvais.
      Philippe NOIRET expliquait aussi que HITCHCOCK « s’était un peu trop vite précipité sur ce livre ». Visiblement et HITCHCOCK l’avait dit dans un entretien, l’histoire d’espionnage par elle-même ne l’intéressait pas (« je ne fais pas de politique, je veux juste intéresser le spectateur »). Je vous conseille ce livre dans lequel Philippe NOIRET donnait beaucoup de détails sur ce tournage.
      Ce qui est certain aussi c’est que l’histoire manque sérieusement d’action.
      Par rapport à d’autres de ses films des années 60, les transparences en studio ne sont pas trop voyantes.
      Autre point qui me semble avoir son importance, la musique. Autant les compositions de Maurice JARRE se marient admirablement avec l’univers de David LEAN, autant cette incursion chez HITCHCOCK me semble curieuse. Il est vrai que depuis sa brouille définitive avec Bernard HERRMANN sur TORN CURTAIN, HITCHCOCK n’à pas retrouvé un compositeur capable de soutenir ses images comme savait le faire le compositeur de VERTIGO.
      Enfin je crois comprendre que vous avez visionné le film en VF, ce qui est dommage, surtout pour les trente dernières minutes (la partie française), pour apprécier le jeu de PICCOLI, NOIRET, SUBOR en anglais.
      A l’arrivée, un film qui se voit sans déplaisir, mais qui laisse un goût d’inachevé.

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      Toujours à propos de TOPAZ,Philippe NOIRET racontait à Dominique MAILLET que HITCHCOCK aurait dit à François TRUFFAUT qu’il aurait bien aimé l’avoir dans le rôle de Devereaux, échu à Frederick STAFFORD. Ce à quoi Philippe NOIRET avait répondu que le rôle de Henri Jarre lui convenait parfaitement s’il avait été plus développé.

  16. Yves Rouxel dit :

    Lu sur un site Suisse.Est ce que Pierre Fresnay aurait pu tourner pendant la seconde guerre mondiale si il avait garder son véritable nom?On sait qu’il s’appellait en réalité Laudenbach et je peux ajouter qu’il à pris son patronyme dès les années 30,alors pourquoi écrire un tel article concernant un acteur complet qui à sut habiter ses personnages grace à un physique qui ne l’a pas avantagé.Il était très complexé par sa petite taille et son accent de la région de Lyon ne l’a pas empécher pour tourner dans les films de Pagnol!!!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A YVES ROUXEL
      Mais Laudenbach est un nom alsacien qu’il n’a jamais pris. En revanche c’est celui d’un de ses parents qui fut scénariste

      est un nom aléa

      • Denis Fargeat dit :

        Le nom Laudenbach m’a titillé… vérifié chez mr Wikipedia , Pierre Fresnay était l’oncle de Roland Laudenbach, éditeur ( La Table Ronde), et surtout pour ce qui nos occupe de Philippe Laudenbach, immense acteur, inoubliable en notable qui se dénonce en fumant deux cigarettes à la fois ( dans « Vivement dimanche » de Truffaut : une scène qui résume avec grâce ce qui est le coeur de toute la série « Columbo » : le moment où le coupable , débonnaire, puis condescendant, enfin pathétique, vacille et se découvre. )

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Denis Fargeat
          Roland Laudenbach était un scénariste fort médiocre qui travaillait surtout grace à Fresnay et Philippe un acteur formidable

        • Denis Fargeat dit :

          À Bertrand
          Merci! À côté de ça, ce Roland Laudenbach avait l’air être un drôle de coco…. Enfin, coco n’est peut-être pas le bon terme.

    • MinettePascal dit :

      A Yves : oui enfin, Marius, ce n’est pas sa meilleure performance…

      • Yves Rouxel dit :

        A Minette pascal.Tout ceci pour dire que Pagnol mettait en avant les acteurs et actrices du cru pour leurs accents évidemment,c’est pour cela que beaucoup ont critiqué Fresnay quand il éssayer de parler en chantant.PEUCHERE,CE N’EST PAS UNE BRISE C’EST LE MISTRAL QUI SOUFFLE!!!!Tenez une devinette que vous pouvez trouvez.Dans quel film français à t-on entendu pour la première fois le mot « boudin »qui est assez méchant pour une femme qui à un physique pas très agréable?Allez je vous laisse la journée sans l’aide de l’ordinateur bien sur.Bon vent à tous!!!

        • MinettePascal dit :

          A YVES : Ben justement, Pagnol aurait taper dans le cru pour le rôle de Marius. C’est tous des acteurs nés par là-bas!
          Sinon, pour « boudin », je propose un film en noir ou blanc (rires)

        • MB dit :

          LE PERE NOEL EST UNE ORDURE?

        • Yves Rouxel dit :

          C’est un réel plaisir de revoir en version restaurée »La femme du boulanger »de Marcel Pagnol qui est à mon avis un de ses meilleurs films avec la trilogie.Aimable Castané campé par Raimu(selon Orson Welles l’acteur le plus complet au monde)est le personnage central de cette fresque provencale ou boulanger débarque avec sa jeune et jolie épouse(Ginette Leclerc sacrément vamp avec ses yeux langoureux).Mais la force de l’œuvre vient de tous les personnages qui entourent notre homme.Pagnol dépeint de façon criante et brillante les personnalités de chacun avec des dialogues savoureux de malice et de drolerie.Quand le boulanger cherche sa femme au petit matin,il s’adresse au papet du village et lui demande si il n’avait pas aperçut une femme.Le papet qui est sourd lui répond avec un œil vif que non,à part une vieille femme maigre qui cherchait des limaces,elle avait de la barbe au menton!!Plus tard en sortant de l’église Aimable croise de nouveau le papet qui lui dit qu’il ignorait qu’il avait une sœur jolie.Rappelez vous aussi la scène magistrale ou le boulanger triste commande une bouteille de pernod et s’enivre jusqu’à plus soif.Il essaie de se rouler une cigarette (alors que Raimu dans la vie ne fumait pas)tout le village avec l’instituteur et le curé sans oublier le marquis incarné par l’immense Charpin qui héberge des femmes et dit que ce sont ses nièces!!!Enfin n’oublions pas le personnage de Maillefer(Edouard Delmont)figure inoubliable des films de Pagnol nous fait un numero quand il raconte avoir vu un couple sur une petite ile près du village.Ici en dehors du personnage d’Aurélie les femmes sont mis en retrait en dehors de la vieille bigotte qui se détourne des hommes et préfère les préches à l’église.Ce film est CHEF D’OEUVRE INDISPENSABLE A AVOIR!!!!

        • MinettePascal dit :

          A Yves : En effet, difficile de contester le chef-d’oeuvre. Pourtant, c’est un film que je ne revois pas souvent, car à chaque fois cette longue descente en enfer finit par être éprouvante, je trouve, même si c’est volntaire, pour refléter le calvaire du personnage.
          J’adore l’éclat de rire complètement inattendu du récit du pêcheur. Pagnol a dû comprendre que le spectateur avait besoin de ça :
          – A la quatrième touche…
          – A la quatrième touche, tu commences à nous emmerder. »

      • Yves Rouxel dit :

        Non mer cher MB ce n’est pas »Le père noel’,cherchez les dramatiques des années 50.

    • Henri Patta dit :

      A ce sujet , dans la version de Marius que j ‘ai , une scéne est plus que surprenante.
      Fresnay et Raimu discutent. Le premier parle de la mer. Raimu le reprend en disant : la mer c ‘est quoi la mer ? En imitant visiblement l ‘accent alsacien de fresnay qui lui est revenu lors de sa réplique.
      Puis il dit: ah tu veux dire ; la mer , en appuyant bien sur la prononciation meridionale.
      Pour ceux qui ont le dvd de Marius est ce bien cette version qu ‘ils ont.
      Si oui ca serait donc le film « officiel » et donc pourquoi cette scéne n ‘a pas été coupee et rejouée ?
      J ‘avoue que cela m ‘a toujours intrigué.

      • MinettePascal dit :

        Oui, c’est vrai, il est étrange ce moment car il n’y a pas tant de différence que ça entre le « sa mère » de Fresnay et celui de Raimu.

      • Yves Rouxel dit :

        A Henri.Oui j’ai revu « Marius »et cette scène entre le père et le fils.Effectivement Raimu reprend Fresnay en lui demandant de répéter ce qu’il à dit.Je pense que s’était volontaire de la part du toulonnais Raimu(l’accent de Toulon est moins chantant qu’à Marseille).Quand à Fresnay on sent bien qui l’a dut réviser ses dialogues en écoutant Fernandel ou Charpin!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Mais je vous avais donné une réponse via Nicolas Pagnol pour cette scène

        • Henri Patta dit :

          a B. Tavernier.
          Cela m ‘intéresse grandement. Si vous pouviez la réiterer svp.

        • MinettePascal dit :

          Apparemment, Raimu était coutumier de ces montées de sève marseillaise.
          J’ai lu un jour qu’on lui avait fait jouer Le Bourgeois Gentilhomme au théâtre. Dans le feu de l’action, au lieu d’un truc du genre : »Hors d’ici tout-à-l’heure ! », l’acteur a hurlé : « Dehors, couillonne ! »

        • Henri Patta dit :

          Ahahah. Si l ‘anecdote est authentique c ‘est vraiment fabuleux .

  17. Didier Dumonteil dit :

    voyez absolument JE T’ATTENDRAI que Gaumont a sorti en Blue Ray, scénario de jean Aurenche, le premier film se déroulant en temps réel

    oui,oui,oui,Monsieur Tavernier!!!c’etait avant « rope » « high noon » « les fanatiques  » « the set up »et…  » cleo de 5 à 7″ le premier film de l’histoire du cinema en tant réel ,du moins je crois
    c’est pour moi LA réédition française de l’année ;j’espère que M. Brion (ou ARTE) le passera pour faire découvrir ce sleeper à tous!
    Certes Aumont est un peu mollasson mais les autres (dont Berthe Bovy et la malheureuse Luchaire)rachètent..

  18. MB dit :

    Je suis content car lu sur le forum de Dvdclassik que Arte fait d’excellentes audiences en diffusant des vieux films en noir et blanc ou pas, restaurés souvent, et en début de soirée, ridiculisant le service public qui rechigne à donner plus de moyens au cinéma dit de patrimoine (voir Brion pour son CDM). Donc en faisant plus de l’offre que de la demande on peut séduire. Je repasse le lien avec l’interview d’Olivier Père sur F Inter donné par le forumeur:
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-instant-m/l-instant-m-27-novembre-2017

    • Didier Dumonteil dit :

      oui ,sous le pseud dbdumonteil

      • MB dit :

        démasqué! merci

        • Yves Rouxel dit :

          A Mb.Bon apparamment vous n’avez pas trouvez ce film de Guitry de 52,il s’agissait de »La poison »ou Michel Simon prononce ce vilain mot à une femme.Avant de continuer rendons hommage à Alain Jessua dont personne n’a parler.On peut retenir plusieurs titres de ce réalisateur discret: »Traitement de choc », »Armaguedon »et bien sur « Les chiens »qui mettait en avant les propriétaires de canidés qui dréssés des bètes pour attaquer des humains.Découvre également »Les couleurs du diable »de 96 avec Wadeck Stanczack et Isabelle Pasco(tout deux disparus des écrans cinéma).J’aivu un tv-film signé Thomas Vincent et diffusé sur Canal en 2005. »SAC »est une œuvre convaincante sur ce mouvement crée sous De Gaule en 58 et qui fut dissous officiellement en juillet 82 sous Mitterrand.Il faut savoir d’entrée que le siège du SAC était situé rue de solférino à Paris,proche du siège national du ps et qu’il était composé d’anciens barbouzes,militaires revenus d’Indochine ou ayant participer à des tortures en Algérie.Il y à une scène forte ou l’on voit la police matraquée des étudiants à Paris,quelques instants plus tard ceux ci sont pris en charge par des fausses ambulances qui les emmenaient dans les caves du sac afin de les tabasser.Tcheky Karyo incarne un inspecteur à Marseille qui est membre du sac commandé par un Jean pierre Kalfon mystérieux.La question qui me taraude.Est ce que le SAC à été dissous en 82 et que sont devenus ses membres actifs durant les années 80.Je pense que ce bras armé de la droite républicaine et de l’extreme droite nationaliste est pour beaucoup dans la mort de Malik Oussékine en 86 à Paris.Charles Pasqua ancien cadre de la société Pernod Ricard et ministre de l’interieur à une époque était aussi à la tète de ce groupe de nervis.J’ajouterais que dès les annés 60,le SAC s’est infiltrer dans les milieux étudiants,de la police,de l’armée et même de syndicats de gauche tels la CGT et des partis politiques de gauche.Enfin je terminerais en disant que le SAC était finançé par des grandes entreprises privées tels des chaines de magasins ou des groupes du btp.A voir d’urgence.

        • Denis Fargeat dit :

          À Rouxel
          Merci pour ces infos. Je n’ai pas su au sujet de Jessua ; aujourd’hui c’est d’Ormesson dont on parle, beaucoup… Le personnage était sympathique, mais à titre personnel je préfèrerais revoir quelques films de Jessua, cinéaste singulier, plutôt que lire l’œuvre d’un immortel qui a survécu à tout, même à sa Pleïadisation.

        • MB dit :

          à Rouxel: LA POISON où Simon et G Reuver se disputent leur bouteille de pinard!
          A propos du SAC est-ce dans LE JUGE FAYARD que le mot était bipé sur la bande-son, comme tt le monde savait ce que cachait les bips, ça frappait plus que s’ils ne l’avaient pas bipé! C’était un film de Boisset en tout cas.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Oui c’est le Juge Fayard

        • MB dit :

          à Bertrand: ah ok merci, je crois que c’était que durant l’exclusivité, je me souviens pas des bips lors de la diffusion Arte en 2015 (même copie je pense que la resortie dvd).

  19. Damien D. dit :

    A Bertrand quand vous parlez de gens qui voient un côté fantastique, fantasmatique pour justifier un scénario boiteux, mal écrit de certains films, je pense que ce n’est moins une justification technique donnée pour accréditer du crédit au film qu’un ressenti subjectif du spectateur (ou du critique). Le film peut bien avoir été charcuté au montage ou même n’avoir jamais été consciemment voulu et souhaité comme cela par le réalisateur, ce qui compte tout de même c’est ce qu’on y ressent en le voyant car une oeuvre échappe à son créateur (et à ses monteurs!) une fois en salle. Si Tarantino ou d’autres voient dans LIGNE ROUGE 7000 (que je n’ai pas vu) une « rêverie » libre à eux, c’est leur ressenti qui les fait parler (et d’autres trouveront que c’est juste un film mal foutu de Hawks et c’est tout aussi respectable). Parfois un film déséquilibré scénaristiquement ou mal fichu laissera une impression forte sans que l’on sache très bien pourquoi.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien D
      Parfois et je l’ai vécu plusieurs fois, certains admirateurs sont convertis avant d’avoir vu le film et se croient obligés de le défendre. Lisez ce qu’on écrit de LIGNE ROUGE 7000 dans 50 ANS où on montre que c’est un film personnel ce qui ne veut pas dire réussi. Il y avait des délires d’interprétation parfois que rien ne justifie : pensez que le fait que Ricky Nelson Nelson tire du premier étage signifie que Hawks veut indiquer qu’il parle des structures verticales du récit est bouffon et n’apporte rien. La réponse de Hawks que je traduisis est plus pragmatique : « Il est au premier étage parce qu’il veut surprendre ses adversaires ». C’est plus étroit mais commençons déjà par analyser l’intelligence des tactiques dans ces affrontements, la manière dont Hawks maitrise la topographie, donne des réactions différentes à chaque personnage avant de le lire comme une suite de dispatching syntagmatiques

      • Damien D. dit :

        Oui Bertrand, d’accord avec vous et je vous rejoins totalement pour ceux qui font du délire d’interprétation dans le but de défendre à tout prix un film (s’il ne l’ont pas vu c’est encore pire). Je parlais plutôt du ressenti non analytique qu’un spectateur ou critique peut avoir après la vision d’un film et qui souvent ne nécessite aucune explication complexe (car totalement tourné vers la subjectivité). Après certains voudront y trouver des éléments qui confirmeront leur ressenti et c’est là que l’on rentre dans des analyses parfois douteuses.
        Un exemple parmi d’autres : les films de Dario Argento qui ont factuellement souvent des scénarios tortueux avec des facilités, des ellipses discutables et souvent peu crédibles. Il n’empêche que la vision de certains de ses films ont marqué bon nombre de spectateurs par la puissance de leur ambiance.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          C’est vrai certains titres, il y quelques titres impressionnants visuellement au début mais ensuite la médiocrité des scénarios et l’utilisation répétée des mêmes procédés m’a totalement fait décrocher sans parler de la misogynie

        • Pierre dit :

          A Bertrand Tavernier

          Dario Argento, misogyne ? La, je ne comprends pas. J’ai au contraire le sentiment qu’il a toujours fait une place de choix à ses héroïnes, que ce soit Jessica Harper dans SUSPIRIA, Jennifer Connely dans PHENOMENA, Daria Nicolodi dans LES FRISSONS DE L’ANGOISSE ou Asia Argento dans LE SYNDROME DE STENDHAL. Ce sont à chaque fois des personnages forts, qui ont toute l’empathie du cinéaste.

          Pour moi, Argento est un très grand artiste. Son âge d’or s’est tout de même étendu sur plus de 10 années, avec une créativité intense et impressionnante. Des son premier film, L’OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL en 71, c’est un cinéaste en pleine possession de ses moyens. On peut revoir le film aujourd’hui : ça demeure parfait. Pour moi, ça n’a pas pris une ride.

          Il est indéniable qu’à partir d’un certain moment, au milieu des années 80, ses films ont baissé, c’est évident. Il y a eu quelques grands titres postérieurs tout de même (comme LE SYNDROME), mais c’est évident qu’il n’est plus le même. Pour autant, que de grands films dans sa période faste !

        • Damien D. dit :

          A Pierre un regret pour Argento est sa baisse qualitative dans sa trilogie des « Trois mères » (les trois anciennes sorcières vivant dans trois villes modernes différentes (Fribourg, New York et Rome)): SUSPIRIA étant quand même d’un niveau artistique ambitieux, on peut être un peu déçu par INFERNO (mais toujours maîtrisé visuellement). Malheureusement le troisième volet: MOTHER OF TEAR, LA TROISIEME MERE jamais sorti en France mais uniquement en dvd, tourné très tardivement après les deux autres est malheureusement bâclé et sans inspiration (malgré Asia Argento). il a juste le mérite d’apporter une conclusion a cette saga fantastique.
          J’ai revu il y a quelques mois le tout début de PHENOMENA (inégal par ailleurs) : les premières scènes y sont magistrales. Ce paysage suisse verdoyant en plein jour et cette petite maison perdue dans la campagne dégage par le seul biais de la mise en scène, des cadrages et de la musique un sentiment d’inquiétude et d’oppression : la jeune fille qui y est perdue semble alors sortie d’un vieux conte de Grimm devant la maison de l’ogre. Là, oui, voilà parmi d’autre une preuve éclatante qu’Argento était un artiste, un grand « faiseur » d’images. Dommage effectivement que ses scénarios (il a quand même signé aussi une partie de l’écriture d’IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST!)et sa direction d’acteur n’aient jamais été ses points forts : défauts qui se sont malheureusement amplifiés avec le temps.
          Quand à sa misogynie elle ne m’a pas spécialement non plus sauté aux yeux au regard de ces héroïnes aux tempéraments très forts et volontaires. Bertrand pensait peut-être à certains de ses personnages jeunes filles « sacrifiées » ou de tueurs (tueuses en l’occurrence) qui finissent toutes dans une mort atroce et punitive…

        • Damien D. dit :

          Dans les derniers films d’Argento (réputés donc inférieurs au reste de sa filmographie), la revue Positif avait tout de même mis en valeur en 2001 le film LE SANG DES INNOCENTS avec Max Von Sydow. Si quelqu’un l’a vu ou a un avis ?

        • ballantrae dit :

          Argento a su être passionnant jusqu’à Suspiria (pour la suite j’excepte Le syndrôme de Stendhal et qqs scènes de Inferno et Phenomena, le reste est parfois consternant) mais on ne peut apprécier qu’en étant averti de plusieurs points:
          -la direction d’acteurs n’est pas l’une de ses priorités
          -le sang coule à flot et devient un élément pictural
          -l’écriture scénaristique adopte une logique onirique ou analytique et non une écriture purement narrative
          J’aime beaucoup le traitement antinaturaliste de la couleur qui crée des ambiances hallucinatoires qui font le meilleur d’une inquiétante étrangeté européenne incarnée de manière contemporaine en France par Franju, en Espagne par Serrador, en Belgique par Kumel ou Delvaux.
          Après il faut raison garder et Argento en matière de symphonie picturale ne saurait égaler un M Powell.
          A ce propos, j’avais une question pour Bertrand et tous les blogueurs: que pensez vous de la photo de Cardiff pour Under Capricorn d’Hitchcock? C’est du technicolor mais à la revoyure, ce me semble un technicolor assez inhabituel, comme assombri et tiré vers ses touches froides quasi exclusivement.

        • Alexandre Angel dit :

          A Ballantrae
          Il va me manquer de la précision et des connaissances mais je crois que les méthodes de traitement chimique du technicolor crée des résultats différents entre films américains et anglais. Vous donnez l’exemple d’UNDER CAPRICORN, j’en donne un autre : celui de la photo de Leon Shamroy pour AMBRE (Otto Preminger-1947), qui ne reproduit pas les canons hollywoodiens en tirant le tout vers une espèce de froideur raffinée.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Dans les deux cas on a affaire des metteurs en scène européens

        • Mathieu dit :

          A Alexandre Angel:

          je ne vois pas de différences entre les films en Technicolor anglais et américains ou plutôt je vois des tas de différences entre différents films en Technicolor du même pays y compris pour le même studio. Les couleurs de JESSE JAMES de Henry King (film constamment somptueux visuellement, sans aucun hiatus entre les scènes en intérieur et en extérieur, sans aucune transparence -y compris pour l’attaque du train-) sont très différentes de celles mettons de LEAVE HER TO HEAVEN du même studio. Pour le cinéma anglais on trouverait sans doute beaucoup de différences entre les couleurs de THE DIVORCE OF LADY X, de HENRY V, de THIS HAPPY BREED ou de THE RED SHOES… La question est aussi dans quelles conditions on voit les films. Si Ballantrae a vu UNDER CAPRICORN grâce au DVD Universal France, les couleurs froides et sombres viennent peut-être du transfert assez médiocre de DVD (mais c’est tout ce qu’on a à notre disposition pour l’instant je crois).

        • Denis Fargeat dit :

          À Mathieu
          Je repense aux films de Powell-Pressburger et dans ce(s) cas précis le technicolor a un usage singulier, voulu, signifiant, poétique…. L’effort que je suis en train de faire pour me souvenir de l’ambiance de ces films me rappelle qu’un excellent livre existe à ce sujet : « La couleur des films » d’Alexandre Tournay, qui présente 1000 films sous forme de cercles colorés, en quelque sorte l’adn de leur spectre. Drôle d’idée à priori, mais l’objet est beau, et représente un beau complément à un dictionnaire des films.

        • Pierre dit :

          A Damien D

          LE SANG DES INNOCENTS est un des meilleurs films d’Argento dans sa dernière période. Depuis LE SYNDROME DE STENDAHL (son dernier grand film, qui date de 1996), LE SANG DES INNOCENTS est à mon avis le seul film de cinéma d’Argento qui soit digne de sa période faste. Je ne dirais pas « aussi bon que dans sa période faste », mais « digne » – essentiellement grâce à sa séquence d’introduction, qui est tout simplement brillante. Je n’en dis rien pour vous laisser la découvrir, mais disons que c’est la dernière séquence qu’Argento a tournée à mon sens et qui soit à sa hauteur. Rien que pour cela, il faut voir LE SANG DES INNOCENTS.

          J’ajoute tout de même qu’en 2005, Argento a tourné un épisode de la série Masters of Horror intitulé Jenifer, qui m’a laissé un grand souvenir. Ce qui est arrivé après est effectivement très problématique, le pire étant atteint avec son dernier film en date, Dracula, qui m’a tout simplement rendu triste.

          Pour le reste, je maintiens que le cinéma d’Argento n’a rien de misogyne. Oui, pour répondre à une remarque d’un autre blogueur, des femmes sont souvent assassinées dans ses films, comme dans 99% des thrillers. Mais on notera qu’Argento, de ce point de vue, est peu discriminant, car beaucoup d’hommes meurent aussi dans ses films (au moins trois, de mémoire, dans le superbe TENEBRES). On a la une application de la parité tout à fait remarquable. Faudrait-il demander à un auteur de thrillers de ne faire assassiner que des hommes pour éviter le soupçon de misogynie ?

        • Alexandre Angel dit :

          A Mathieu,
          Je crois vraiment qu’il existe une différence entre le registre de Technicolor des films américains et celui des films anglais. Et d’ailleurs je pensais sincèrement que FOREVER AMBER avait été « confectionné » en Angleterre, ce que IMDB ne confirme pas vraiment. Alors que c’est le cas pour le Hitchcock, pourtant en pleine période américaine (studios Shepperton, tout ça..).
          Mais ce n’est pas une question d’édition dvd (la copie dvd d’UNDER CAPRICORN étant assez fidèle à celle que j’ai vu en salle il y a bien longtemps). Vous parlez du DIVORCE DE LADY X qui présente aussi un Technicolor « bizarre » au regard de ce à quoi nous habitue le Technicolor hollywoodien de l’époque. Après, comme je l’ai dit plus haut, il me manque les connaissances, c’est un ressenti que partage apparemment Ballantrae et qui n’est pas dû au transfert.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.J’ai enfin vu le film de François Dupeyron(trop tot disparu) »Aide toi le ciel t’aidera »sortie en 2008 de façon confidentielle avec Claude Rich.C’est une chronique sociale forte sur la solitude d’un septuagénaire vivant au coté d’une famille africaine.Le film débute par un mariage de la fille ainée de façon particulière.J’en dis pas plus pour tout ceux qui n’ont pas pu découvrir cette œuvre sombre sur les quartiers.Pèle mèle Dupeyron nous dépeint un quartier abandonné depuis longtemps par les élus politiques qui viennent juste avant les municipales afin de garder leurs sièges.Derrière le cynisme de l’histoire on sent que les gens s’entraident et ça je pense c’est le plus important dans une société clivée par les religions de tout ordre,les communautarismes orchestrés par les pouvoirs en place,la division des individus par rapport à leurs couleurs de peaux,leurs ethnies,leurs coutumes et us.Ce film est une réussite rare.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A YVES ROUXEL
          ENTIÈREMENT D’ACCORD SAUF QUE JE NE PARLERAI DE CYNIMES MAIS DE REGARD DÉCAPANT

  20. Didier Dumonteil dit :

    Monsieur Tavernier ,

    Je pense que le Audry va en surprendre plus d’un ;ce n’est pas un film pour enfants et seul le début est réellement inspiré de Ségur.
    Le choix de Sophie sera non pas le grand bonheur que lui promet la non moins grande Moreno ,mais la fuite romantique avec le cousin Paul devenu révolutionnaire!Il reste néanmoins inférieur à « Olivia » ,comme vous le dites dans l’épisode des « méconnus » .Pourquoi « Olivia » reste-t-il dans l’ombre ???
    « La charrette fantôme » ,film inégal,a cette INOUBLIABLE sequence ou Jouvet brûlant de fievre rampe sur le toit couvert de neige .J’en profite pour vous remercier pour l’épisode de la miniserie intitulé « les chansons:Julien Duvivier » :Sa conclusion m’a mis les larmes aux yeux .
    dd

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Didier Dumonteil
      Merci mille fois pour vos compliments sur cet épisode dont je suis fier. Pour OLIVIA c’est un ayant droit qui ne répond pas depuis des mois

      • Alexandre Angel dit :

        Pardon, Bertrand , de vous faire vous répéter le cas échéant mais il me manque l’info de savoir si les 8 épisodes en plus du VOYAGE, que j’ai vus intégralement sur Ciné+, vont sortir en dvd.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Bien sur zt Gaumont travaille là dessus ainsi que mon associé à Little Bear, Frederic Bourboulon. La questions va être la date : avant ou après France 5. Je ne connais pas très bien les règles à la télévision. Reste la question des bonus car j’ai plusieurs passages montés mais non utilisés sur VERNEUIL, CHRISTIAN JAQUE, LES POLICIERS MÉCONNUS, ALBERT VALENTIN, JEAN FAUREZ, RENÉ WHEELER, LEONIDE MOGUY (voyez absolument JE T’ATTENDRAI que Gaumont a sorti en Blue Ray, scénario de jean Aurenche, le premier film se déroulant en temps réel, et aussi CONFLITS chez Chateau qui est un mélodrame intéressant avec Corinne Luchaire) sans parler d’un complément sur Jean Sacha (LA SOUPE À LA GRIMACE les bandes annonces), John Berry (une réévaluation du sous estimé TAMANGO, trahison de Mérimée certes mais aussi premier film avec un héros révolutionnaire noir), avec à rajouter un petit moment sur Dassin, illustrant la dernière vague des étrangers, les Américains des années 50.

        • Damien D. dit :

          On rêve donc à un beau coffret chez Gaumont réunissant VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS avec la série en complément : hâte d’avoir cela en dvd (ou/et blu ray)

        • Henri Patta dit :

          Oui. Vivement la sortie en DVD.
          J ‘en salive déja.
          Reste a connaitre la date.
          Il me semble que pour les réalisations tv , il n ‘y a aucun délais légal.

        • Alexandre Angel dit :

          Merci bien! Terriblement alléchant cette annonce de bonus (de boni?)qui ressemblent presque à des épisodes encore en plus. Il y a là comme un effet gigogne..

        • Yves Rouxel dit :

          Messieurs svp ne dévoiler pas la suite du film de Bertrand diffusé actuellement sur une chaine cablée.Pensez à ceux comme moi n’ont pas de tv ou d’autres qui ne sont pas abonnés à cette chaine.J’attends la sortie directe en dvd,sinon j’irais taper chez ma voisine pour découvrir ces curiosités sur France 5.

  21. stag dit :

    A Bertrand ou qui pourra,
    Dans le bonus du WEEKEND A ZUYDCOOTE se trouve une très bonne interview de Belmondo par Patrick Simonin. L’acteur raconte avoir tourné le premier film de Godard, un court, que celui-ci étant capté sans le son c’est godard lui même qui ensuite doubla Belmondo. Voyant l’opus, jacques Becker, qui préparait LE TROU, avait beaucoup aimé l’acteur et pensait à le prendre pour son film mais renonça car « sa voix n’était vraiment pas possible ». Anecdote amusante. Savez-vous pour quel rôle Becker avait pensé à Belmondo ?

  22. Henri Patta dit :

    Aprés ma déception exprimée au sujet du BAL DES POMPIERS , un grand merci pour m ‘avoir fait découvrir
    CHARLEY VARRICK.
    Un policier d ‘une grande originalité de l ‘iconoclaste Don Siegel.
    Je n ‘avais jamais entendu parler de ce petit bijou avant de lire ce blog.
    Le fait de savoir que des films de ce calibre soit totalement oubliés ou inconnus me laisse dubitatif.

    • MB dit :

      à H Patta: mais ils ne le sont pas « totalement oubliés » puisque Wild Side vient de le sortir en coffret de luxe! Le film a été défendu dés sa sortie par beaucoup, entre autres par JP Manchette dans la revue Polar qui l’adorait, et dans 50 Ans: « excellent policier… etc. ».

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        Exact, c’est un des Sieget qui a reçu les meilleures critiques et qui a été ultra célébré. Là encore énorme différence avec UN FLIC jusque dans l’utilisation de la musique qui recycle chez Melville LE COUP DE L’ESCALIER encore une fois

      • ballantrae dit :

        A propos de Manchette ( je m’adresse là notamment à Pierre qui aime Argento) le duo Hélène Cattet/Bruno Forzani vient de sortir son troisième opus après deux gialli magnifiques amer puis L’étrange couleur des larmes de ton corps, Laissez bronzer les cadavres adaptation du premier roman de JPM.
        Scénario plutôt simple a priori ( un magot, des bandits, deux flics, une communauté artiste très 70′) mais retors dans ses replis quand il évoque les flashbacks d’une vie communautaire particulièrement tordue ( pour public averti en l’occurrence), Laissez bronzer les cadavres est un festival esthétique d’une beauté rare: chaque séquence offre non une ou deux idées mais 10 voire 15 au point de donner l’impression que nos sens sont à la traîne pour tout capter.
        Le couple donne vie à ses idées de cinéma qui ont à voir avec la beauté convulsive d’un Pierrot le fou, seconde fois dans l’année que cette référence secrète me semble revenir après Ava de Léa Mysius (ai je dit au fait combien ce film était splendide , solaire et énergique?).
        Laissez bronzer les cadavres prouve que des envies de cinéma « différentes » peuvent germer en France et avec brio.

        • MB dit :

          à Ballantrae: « LAissez bronzer » est un roman co-signé par JPM ET JP Bastid, pas de Manchette seul, après ils ont fait L AFFAIRE N’GUSTRO se sont engueulés plus ou moins et Manchette l’a signé seul.

        • ballantrae dit :

          Oui c’est vrai il n’était pas du seul fait de Manchette!
          Je l’ai relu pour l’occasion et trouve qu’il tient bien la route.
          Puisqu’on parle de polar, j’ai découvert récemment le Zulu de Caryl Ferey que je trouve assez remarquable et du coup me demandais ce que valait l’adaptation si certains la connaissent.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          J’avais trouvé le film intéressant, bien joué et tenu. On lui avait donné à Lyon le prix Jacques Deray

        • ballantrae dit :

          Merci Bertrand je vais aller voir cela.
          De Ferey je ne connaissais jusqu’alors que Mapuche et Condor très réussis certes mais Zulu est plus impressionnant encore: très tendu, très documenté, , foisonnant et en même temps presqu’épuré ( la fin m’a fait penser à l’épilogue des Rapaces de Von Stroheim).
          Un chef d’oeuvre du polar politiquement complexe et mature.
          Je suis très curieux de découvrir plus avant cet écrivain qui a roulé sa bosse.

    • Yves Rouxel dit :

      A Henri.Un cinéaste que j’admire pour le contenu de ses films et son engagement c’est Robert Guédiguian que je suis depuis « Dernier été »sorti en 1980.Il faut savoir que pour ce premier film on lui avait conseiller d’engager Dewaere et Depardieu suite au succés des »Valseuses »de Blier.Finalement ça s’est pas fait.Jean Tulard est un peu dur avec ce réalisateur marseillais quand il écrit qu’un miracle arrive qu’une seule fois suite au succès en salles de »Marius et Jeannette »en 97.Il devrais revoir sa copie et toutes les œuvres fortes et pleine d’humanité de ce cinéaste. »Voyage en Arménie »est un film hommage à ses origines, »La ville est tranquille »rend hommage à sa ville natale et aux quartiers populaires là ou il à rencontrer sur les bancs de la maternelle son ami Gérard Meylan ambulancier de profession qui à toujours été à ses cotés.Ariane Ascaride est la mère de ses deux filles et sa muse qu’il à souvent inspirée malgré quelques anicroches lors des tournages.Il faut dire que Robert et Ariane ont de sacré caractères,ils sont têtus,bornés et n’ont pas leurs langues dans leurs poches.Puis est arriver dans l’aventure Jean pierre Darroussin avec son coté attachant et juste(cela change de ses premiers films ou il tenait des roles d’ahuri un peu idiot sur les bords)Jacques Boudet dont le physique rappelle Philippe Noiret ainsi que Pascale Roberts complète cette petite troupe d’amis.Dans »La villa »qui sort en salles cette semaine,Guédiguian revient à l’estaque avec des personnages fatigués de la vie,conscients que tout n’est pas perdu et que la vie est un éternel combat sans les armes mais avec des valeurs tels la solidarité,le partage et le bien commun qui fait que l’existence est moins pénible quand il y à un rapport de force face à la société du capitalisme qui vampirise les individus et les aliennent avec la surconsommation de masse.Monsieur Tullard,veuillez faire un tour sur le blog et répondez moi!!!

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Yves Rouxel
        Vous avez entièrement raison

        • D. H. dit :

          C’est plus précisément tourné à 15 km à l’Ouest de l’Estaque, à Ensuès-la-Redonne, et le restaurant existe, sous le nom du Mange Tout. Un autre très beau film de Guédiguian de 1995 avec la même bande et Jacques Gamblin : A la vie, à la mort.

        • Yves Rouxel dit :

          Quelle surprise ce matin en achetant le Positif de décembre de découvrir en une ,une photo d’Ariane et Jean pierre qui sont au casting de »La villa »qui est une œuvre plein de charme,d’émotions,de tristesse et de dramaturgie.Guédiguian à atteint un sommet et à visiblement boucler la boucle de sa saga marseillaise.Entendu à la radio sur RTL que Robert Guédiguian tournait toujours avec les mèmes acteurs (c’est faux dans le promeneur du champ de mars,Ascaride,Meylan et Darroussin n’y sont pas)puis qu’il était classer comme une réalisateur communiste qui ne vivait plus dans la réalité.Alors là,je voulais envoyer un mail à ce journaliste merdeux en lui écrivant que si la situation des migrants n’était pas dans le réel,dans ce cas dès aujourd’hui je ne crois au père noel!!!

      • MB dit :

        à Rouxel: tout ce que vous dites sur Guédiguian est vrai à 100%!
        Tout est visible au minimum, je les ai tous vus et il n’y en a aucun qui soit sans intérêt (ah c’est vrai ya le film sur Mitterrand je sais pas…). Il faut voir Ascaride (1,50m de haut!) sortir un pistolet pour défier un bandit (1,m 90) dans LE VOYAGE EN ARMENIE, et en effet Darroussin est formidable. Il semble que tous ses films constituent un seul film d’une vingtaine d’heures? Il y a des plans de femmes magnifiques dans A LA PLACE DU COEUR, A LA VIE A LA MORT, des plans sur des enfants anonymes dans L ARGENT FAIT LE BONHEUR ou DERNIER ETE, inoubliables. Sa « naïveté » à l’heure où les petits fûtés sont légion et où les gros malins sans illusion tiennent le haut du pavé de la critique, est une force, il a le culot de citer Hugo et Les pauvres Gens dans LADY JANE je crois… ce qui a dû faire ricaner qqs imbéciles. Guédiguian est un pilier du cinéma français, quant à Tulard (de l’Institut)… on atteint là le niveau -10 de la critique de cinéma française, c’est un abîme inexplorable…

        • Yves Rouxel dit :

          Merci à MB et à Bertrand pour vos encouragements ainsi qu’à DH de me précisez ou à été tourner son dernier film.

        • ballantrae dit :

          J’aime beaucoup Le promeneur du Champ de Mars qui possède une élégance visuelle pas si coutumière chez Guediguian mais aussi l’interprétation extraordinaire de M Bouquet…le tout au service d’un portrait nuancé d’un personnage complexe et retors mais réellement cultivé.Epoque lointaine où un homme politique citait un poète, s’intéressait à une belle édition,avait une politique culturelle qui ne consistait pas seulement à voir comment raboter le budget…je dis cela sans idéaliser Mitterand qui a ses parts sombres non négligeables mais en le comparant à ceux qui se sont succédé ces 10 dernières années.
          De Guédiguian, j’aime surtout La ville est tranquille et A la vie, à la mort en dehors de celui-là.
          Quelques ratés dans L’armée du crime malgré une belle interprétation (notamment de S Abkarian extraordinaire comme souvent).On parlait de Melville et de L’armée des ombres et il n’y a pas photo, le film semble encore difficile à surpasser pour ce qui est des réseaux de la Résistance des décennies après.

        • Didier Dumonteil dit :

          il a le culot de citer Hugo et Les pauvres Gens dans LADY JANE je crois..

          Non,c’est dans le très beau « neiges du Kilimandjaro » ;c’est un parallèle avec l’histoire de Jeannie et son mari ,une famille de pauvres pêcheurs :
          « diable diable dit-il en se grattant la tête,
          Nous avions cinq enfants cela va en faire sept »
          c’est tout simplement de la compassion !

        • MB dit :

          et comme parodiait mon grand-père « Diable diable dit-il en se grattant la tête… Nous avions cinq enfants, celà va faire vingt-sept! »
          Mais Hugo affronte la parodie tel un roc (cf la bd de Wolinski, par contre je déteste les plaisanteries de Desproges qui tentait de ridiculiser le grand Victor pour dénoncer un soi-disant côté intouchable, ce en quoi il n’avait rien compris, le pauvret).

      • Damien D. dit :

        Sur Tulard, j’ajouterai que c’est un « critique » rarement crédible, bâclant plus d’une fois des analyses qui auraient méritées plus de deux lignes. Il est parfois à cent lieues de ses collègues ayant travaillé pour son Dictionnaire du cinéma. Dictionnaire certes intéressant dans une orientation qualitative mais dont il faut aussi avoir le Lourcelles en complément indispensable.

        • D. H. dit :

          Pardonnez-moi de rebondir sur un propos totalement hors-sujet quant à l’objet de ce blog mais l’écriture de Desproges atteignait une qualité littéraire assez rare chez un amuseur professionnel. Et ne me semble pas être un crime de lèse-majesté que de brocarder gentiment Hugo lorsque le poète immense qu’il est, fait mine de l’être. L’histoire semble témoigner qu’il a pu succomber parfois à la très haute opinion de lui que ses contemporains pouvaient légitiment lui renvoyer. A ce propos, je conseille vivement la lecture de VICTOR HUGO VIENT DE MOURIR de Judith Perrignon (Edition L’Iconoclaste), chronique vibrante et passionnante de ces quelques jours qui secouèrent la capitale suite à la disparition du poète, le 22 mai 1885.

  23. Yves Rouxel dit :

    Je vous conseille de voir »Alger après »un documentaire choc sorti l’an dernier et qui emmène dans la capitale Algerienne.Le réalisateur filme d’un taxi les impressions sur la situation actuelle dans un pays meurtrie par les attentats du début des années 90,des 50% de jeunes de moins de 25 ans au chomage,de la santé précaire du président Bouteflicka …Ce documentaire est une veritable fenètre ouverte sur les incertitudes d’un peuple.

  24. Henri Patta dit :

    Pour info.
    Une biographie de jp Melville vient de sortir , signée bertrand Tessier.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A HENRI PATTA
      PAS DE SUPER ÉCHOS

      • ballantrae dit :

        Philippe Rouyer dans le dernier Positif parle d’une « biographie qui fait déjà référence ».
        Chez Studiocanal sort aussi un coffret Melville mais comme j’en ai déjà pas mal, je crois que je ne réacheterai pas (il doit me manquer Léon Morin,Deux hommes dans Manhattan et Un flic…seul le premier me semble indispensable dans une DVDothèque digne de ce nom
        Sinon, NB dans ce même numéro un dossier Continental très riche avec deux papiers de H Niogret et A Masson sur A Greven, d’autres sur Darrieux,Fresnay ou encore Clouzot (pas encore lus ceux-là) + Italie+ court entretien avec J Faber actrice chez Decoin dans le célèbre Les inconnus dans la maison.
        Au fait bravissimo pour le module sur la première Nouvelle Vague: la complexité du cas Autant Lara est rendue avec une maestria, un sens de la nuance et de l’argumentation sidérants de justesse.Je me rappelle la coexistence dans les années 80 entre les rediffusions de La traversée de Paris et les propos du cinéaste qui me mettaient très mal à l’aise…mais depuis, j’ai pu comprendre que ce cinéaste avait été « vraiment » un autre homme notamment avec un chef d’oeuvre tel que Douce que vous nous aviez montré à Avallon vers 1995.
        Dans le bonus du DVD de Voyage vous évoquez la question de la restauration des deux films de Devaivre qui pose tant souci à cause des ennuis avec les ayant droit.
        Quelle bêtise de leur part quand on voit comment la même année , vous nous faisiez découvrir La ferme des 7 péchés ou La dame d’onze heure deux films neufs, audacieux et alertes.

        • MB dit :

          à Ballantrae: « (il doit me manquer Léon Morin,Deux hommes dans Manhattan et Un flic…seul le premier me semble indispensable dans une DVDothèque digne de ce nom »
          eh oh Ballantrae heureusement que vous avez dit « il me semble », UN FLIC est absolument prodigieux dans sa 1ère demi heure fantasmatique et irréelle, puis convoque l’univers connu (ces danseuses de night-club…) mais tient haut la route. Ce film est souvent sousestimé il faut remettre les pendules à l’heure et comparer avec les polars français sortis à la même époque pour retrouver du bon sens! On veut toujours que les grands cinéastes ne sortent que des chefs d’oeuvre… Ils ont le droit de signer juste un bon polar, quand même! C’est d’ailleurs sur le côté fantasmé, oniriqUE, fièvreux qu’insistent Rouyer, Angelier et Aubron dans Mauvais Genres cité par moi + haut.
          La bio de Melville, signée par qqn qui a écrit des bios sur Sardou et Grace Kelly (on a envie de soupirer), est selon les participants cités, digne d’intérêt.
          Il y a une autre bio signée A De Baecque sortie juste avant sur laquelle je n’ai pas eu d’écho.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Mais c’est quand même un scénario sinon nul du moins rachitique et ultra conventionnel et Richard Crenna est transparent. Moi je trouve que la machine tourne à vide et qu’on fait du délire d’interprétation avec Melville dans certains de ses films tout simplement parce qu’un bout à bout de clichés est très facilement repérable, analysable. Il suffit de comparer cela avec des films noirs américains de Lumet, de Friedkin pour voir la différence. Et par exemple, LE DESORDRE ET LA NUIT, LE SANG A LA TETE me touchent beaucoup plus, me semblent filmer des personnages de chair et de sang et non des archetypes

        • Henri Patta dit :

          Le « coté onirique » je veux bien , mais quand méme , certaines scénes semblent tellement parodiques…..
          Et richard Crénna semble totalement déconnecté de son role. Il  » imprime pas la pellicule » comme a dit un réalisateur.

        • MB dit :

          à Bertrand: vous n’avez pas tout à fait tort…

        • Damien D. dit :

          A Bertrand et MB : personnellement j’aime beaucoup UN FLIC et justement pour ces archétypes, ce sentiment d’irréalité (les impers et chapeaux, les bagnoles américaines improbables par leur nombre sur le territoire français, Saint-Jean-de-Monts au début sous la pluie, ces teintes bleutées, ces mines de Delon, Crenna et autres atterrées, ces villes semblant vides de ses habitants). C’est que justement dans ce film rien n’est réel ou tangible : on frise une forme d’onirisme et d’épure. UN FLIC est au polar ce qu’un film de Sergio Leone est au western américain : rien à voir finalement et le comparer avec le genre et les classiques auxquels il se rattachent par leur référence apparente serait assez vain finalement. Pas étonnant que Melville ou Leone aient été tout deux des influences pour des films de Tarantino ou de Johnnie To par exemple : non pour des effets de modes mais par le style unique où l’aspect quasi surréaliste des scènes, des situations, des personnages archétypaux et identifiables en font finalement une originalité unique.

          Après le scénario est effectivement très simpliste (vu que le style l’emporte). L’ARMEE DES OMBRES est par exemple beaucoup plus fort dans l’écriture des personnages et des situations. Mais la vision de la résistance par Melville est tout aussi mythifiée (on frôle aussi l’irréalisme finalement) que pour les personnages du DEUXIEME SOUFFLE, du SAMOURAI, du CERCLE ROUGE ou de UN FLIC dans le genre polar. LE DOULOS que vous aimez Bertrand se rattache plus directement au genre pour le coup avec un scénario certes plus travaillé et original mais un traitement beaucoup plus traditionnel (moins dans le délire stylistique et archétypal). Il y a donc pour moi eu une évolution de style chez Melville et j’aime personnellement l’un et l’autre. Du coup, comparer les derniers polars de Melville avec d’autres polars avec Gabin ou des films de Lumet ne me viendrait pas trop à l’esprit (films que j’adorent par ailleurs). Ce serait pour moi comme comparer un film de Ford ou Daves avec un film de Leone ou Corbucci (il s’agit de deux types de films totalement différents et incomparables malgré le genre qui semble les rattacher).
          Après il y a aussi des films de Melville que je pense ratés comme DEUX FLICS DANS MANHATTAN ou L’AINE DES FERCHAUX…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Je vais être obligé de revoir UN FLIC. Cela dit, pour moi il n’y a pas évolution, il y a juste des différences entre les Melville qui s’appuient sur une scénario original, du coup assez pauvres en péripéties (les meilleurs BOB LE FLAMBEUR et le SAMOURAI recyclent jusqu’à les décalquer des films antérieurs) et ceux qui adaptent un roman, avec un contexte plus riche, plus fourni. Sauf l’AINÉ DES FERCHAUX qui massacre et trahit Simenon

        • MB dit :

          à Damien D: Très bonne analyse cher collègue, si on arrive à faire revoir UN FLIC à Bertrand!
          mais c’est sur ce côté fantasmatique, rêvé, qu’insistaient les intervenants de l’émission, pour UN FLIC et d’autres. C’est essentiel. Melville se foutait de la vraisemblance.
          En fait, Bertrand, ce que vous dites de UN FLIC, je le dirais du SAMOURAI qui est quand même un peu « simple » et pour le coup scénario rachitique là oui. Cathy Rozier qui refuse de dénoncer Delon se rendant complice d’un meurtrier j’achète pas, ce tueur qui est un salaud qui est transcendé en victime magnifique j’adhère pas. Ca passe pas. sans doute parce que justement le scénario, la mécanique ne compensent pas.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          C’est une transcription simpliste de TUEURS A GAGES. Quant au coté fantastique, fantasmatique, c’est ce qu’on dit chaque fois qu’un scénario est boiteux, mal écrit. Cela fait trente ans que je vois ressortir cette interprétation pour des Tourneurs ratés comme TIMBUKTU (et Tourneur plus prosaïquement expliquait que son montage avait été charcuté, chamboulé en dépit du bon sens), LIGNE ROUGE 7000 (c’est une rêverie) et plein d’autres

        • Damien D. dit :

          A Bertrand : oui mais BOB LE FLAMBEUR me semble moins rattaché au style que Melville semble développer plutôt à partir de 1966 et du DEUXIEME SOUFFLE. Mais il y a c’est vrai des échos d’un film à l’autre. L’allemand du SILENCE DE LA MER n’est pas si éloigné de ces personnages peu bavards comme sera le Delon du SAMOURAI…

          A revoir les 10 premières minutes d’UN FLIC (visible aussi ici http://www.dailymotion.com/video/x251c1w), je me rend compte que l’alarme de la Banque est la même que celle où Gerbier s’évade du peloton d’exécution dans L’ARMEE DES OMBRES. Comme ce bruit de verrouillage et déverrouillage de porte repris chez Melville dans quelques films et inspirés du COUP DE L’ESCALIER : recyclage certes mais comme ses acteurs qui se retrouvent d’un film à l’autre, d’un personnage à l’autre comme traversant ainsi les époques et les genres (Ventura du DEUXIEME SOUFFLE à l’ARMEE DES OMBRES, Delon du SAMOURAI à UN FLIC, Crauchet de L’ARMEE DES OMBRES à UN FLIC, sans compter d’autres seconds rôles etc.). Ensemble une fois de plus cohérent dans le style et la forme comme si l’ensemble de ces films formaient par delà ses acteurs, ses archétypes, ses sons et ses images une forme de tout. Un Tarantino aussi sera sensible à cela en reprenant d’un film à l’autre ses acteurs fétiches (Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Michael Madsen, Tim Roth) mais aussi des indices, des noms ou des objets qui se répondront aussi d’un film à l’autre : par exemple le sabre pris par Bruce Willis dans PULP FICTION sera comme transmis à Uma Thurman dans KILL BILL… Sergio Leone aussi dans ses films où le nombre de scènes et de références au western américain classique sont légions (Christopher Frayling dans son ouvrage IL ETAIT UNE FOIS EN ITALIE, LES WESTERNS DE SERGIO LEONE en dresse en fin d’ouvrage un tableau impressionnant qui montre l’importance du western américain chez Leone).
          Chez Melville, on peut donc prendre cela comme du recyclage réchauffé ou de la paresse. J’y vois pourtant l’image d’un auteur atypique et passionné par son art. Comme si Melville dans ses meilleurs films, enfermé dans ses studios et ses décors de cinéma sans âmes, se recréait un monde intérieur qui lui est propre, tout aussi froid et obscur (qu’on a aussi pu lui reprocher) qu’original.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          C’est surtout les deux autres personnages qui ne sont pas bavards dans le SILENCE

        • MB dit :

          « Quant au coté fantastique, fantasmatique, c’est ce qu’on dit chaque fois qu’un scénario est boiteux, mal écrit.  » ah non, Bertrand, L ARMEE DES OMBRES est très bien écrit pourtant les personnages que l’on y trouve semblent sortir d’un film fantastique, ce sont les fantômes, qui se déplacent hagards vidés de la plus grande part de leur force habituelle mais pourvus par compensation de leur pulsion quasi mécanique instinctif, animal, de se libérer de l’occupant. C’est celà qui les fait encore tenir debout. OK pour UN FLIC qui serait le versant mineur de cette conception de personnages mais je donne quand même toute la pellicule du monde pour les 20 premières minutes, inoubliables, au milieu des immeubles vides de cette station balnéaire improbable, vidés de présence humaine (il ne reste là que les voleurs et les volés).
          Ceci dit UN FLIC ne sera pas mon nouvel eldorado (clin d’oeil à Minette Pascal).

        • Damien D. dit :

          A Bertrand oui c’est bien les autres personnages qui se taisent (me suis pas relu pour le coup !) : très beau film en tout cas. Une adaptation télévisée avait été réalisée il y a une dizaine d’années qui était aussi très juste avec Michel Galabru dans le rôle du patriarche (et il jouait magnifiquement).

        • Henri Patta dit :

          Galabru était un immense acteur….quand il était dirigé.
          Dans ce chef-d ‘oeuvre du cinéma français qu ‘est LE JUGE ET L ‘ASSASSIN il est exceptionnel.

        • Damien D. dit :

          (je replace le message ici car il est apparu plus haut)
          A Bertrand quand vous parlez de gens qui voient un côté fantastique, fantasmatique pour justifier un scénario boiteux, mal écrit de certains films, je pense que ce n’est moins une justification technique donnée pour accréditer du crédit au film qu’un ressenti subjectif du spectateur (ou du critique). Le film peut bien avoir été charcuté au montage ou même n’avoir jamais été consciemment voulu et souhaité comme cela par le réalisateur, ce qui compte tout de même c’est ce qu’on y ressent en le voyant car une oeuvre échappe à son créateur (et à ses monteurs!) une fois en salle. Si Tarantino ou d’autres voient dans LIGNE ROUGE 7000 (que je n’ai pas vu) une « rêverie » libre à eux, c’est leur ressenti qui les fait parler (et d’autres trouveront que c’est juste un film mal foutu de Hawks et c’est tout aussi respectable). Parfois un film déséquilibré scénaristiquement ou mal fichu laissera une impression forte sans que l’on sache très bien pourquoi.

        • Pierre dit :

          J’ai trouvé cette controverse sur UN FLIC passionnante à lire.

          Mais je ne suis pas d’accord avec Bertrand Tavernier pour dire que « le coté fantastique, fantasmatique, c’est ce qu’on dit chaque fois qu’un scénario est boiteux, mal écrit. »

          Mon (humble) interprétation est que les attentes ne sont pas les mêmes en France et aux Etats-Unis, ou en Asie, par rapport à ce que l’on attend d’un film dit de genre. La critique française a souvent, pas systématiquement mais souvent, préféré les films qui subvertissaient les règles du genres, les trituraient, les inversaient. En France, par exemple, tout le monde a été immédiatement séduit par GOODFELLAS, qui transforme la structure classique du film de gangsters (ascension / chute) en une chronique de la vie quotidienne. Ou on aime tout de suite les films de Tarantino, qui ont une approche ludique du genre, qui jouent avec les attentes du spectateur pour les déjouer, qui mélangent différents genres entre eux. D’une manière générale, on apprécie aussi que les règles du genre soient détournées et que ce soient les personnages qui prennent le dessus.

          En revanche, un film qui respecterait les règles du genre, en faisant primer le style ou l’action, est souvent vu comme un archétype désincarné – ou en tous cas il faut plus de temps avant que ces films là soient mieux considérés. Exemples typiques : la critique a « reconnu » M. Mann comme un grand auteur avec THE INSIDER (film à sujet de société), pas avec HEAT (qui est et se veut un film de genre archétypal). La même a reconnu Ferrara comme un cinéaste important pour BAD LIEUTENANT (un drame psychologique), pas pour KING OF NEW YORK (un film de gangster à structure classique).

          Il y a évidemment plein de contre-exemples à ce que je dis, mais je pense tout de même que la tendance générale est juste. Et donc UN FLIC se situe au confluent de cette réflexion là. La réaction de Bertrand Tavernier me parait donc tout à fait répondre et relever des attentes d’une partie de la critique française, qui ne se satisfait pas d’un strict respect du genre ou d’un exercice de style, ce qui est d’ailleurs en parfaite cohérence avec la manière dont lui-même a abordé cela dans ses propres films.

          Exemple : il est très intéressant de voir comment trois cinéastes français, Bertrand Tavernier, Alain Corneau et André Téchiné, ont adapté une matière commune fournie par Michel Alexandre dans les années 90. Bertrand Tavernier a livré un film policier unique en son genre, ou toutes les règles classiques sont repensées (aucun plan sur les « bad guys », démarrage en effraction dans la vie des personnages, traité sous forme de chronique avec une instillation petit à petit d’une tension de plus en plus pesante, primauté à la caractérisation des personnages de l’équipe). André Téchiné, lui, touche à peine à la partie policière, on sent qu’il veut à peine la considérer comme un sujet.

          Alain Corneau, en revanche, qui a une sensibilité beaucoup plus américaine, se fonde sur un scénario dont la structure est plus classique (en particulier : il y a des « méchants » identifiables). Il a d’ailleurs ensuite réalisé un superbe remake du DEUXIEME SOUFFLE, avec un style visuel flamboyant qui dialogue avec le cinéma de Johnnie To.

          Je me rappelle avoir rencontré Alain Corneau en 1998, dans un galerie des champs Elysées. Il était seul. Je l’ai abordé quelques minutes en surmontant ma peur. Il a été très gentil. Je lui ai dit que j’avais adoré LE COUSIN et que j’appréciais qu’il continue de réaliser des films de genre en France. Il m’avait répondu : « après moi, c’est fini ».

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Pierre
          Très bonne analyse. En effet il y a plein de contre exemples de films classiques qui ont été reconnus et défendus de MY DARLING CLEMENTINE à RIO BRAVO. Idem pour les films qui remettent ouvertement en cause les règles et les structures des genres : Kubrick. En revanche comme le signale Lourcelles, sont systématiquement ignorés les films qui battent en brèche les règles du genre mais sans avoir l’air d’y toucher. Il cite plusieurs Fleischer, Lesisen, Tourneur, Risi ou Fregonese (QUAND LES TAMBOURS S’ARRETERONT) et on peut trouver des centaines d’autres exemples. RAMROD de De Toth renverse les rapports masculins féminins avant JOHNNY GUITARE mais de manière moins claironnée, idem pour PITFALL et CANYON PASSAGE de Tourneur. Pensez même à la manière dont fut reçu un film comme CLASSE TOUS RISQUES où la subversion n’étais jamais mise en avant

        • Henri Patta dit :

          Votre excellente théorie peut s ‘appliquer a de nombreux films en effet.
          Cependant il me semble qu ‘UN FLIC est plus que faiblard au niveau du scénario et de l ‘interprétation.
          Par n ‘importe quelle approche , il m ‘apparait comme un film assez médiocre , et je crois que Melville avait d ‘ailleurs cette opinion tout comme il disait que 3 Chambres a mahattan était un film raté.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Plutôt DEUX HOMMES que TROIS CHAMBRES

        • Henri Patta dit :

          Ahahah. Oui.
          Pardon pour cette grosse erreur. La fatigue d ‘une grosse journée de travail.
          Melville ne mérite pas ca.

        • Damien D. dit :

          A Pierre et Bertrand, tout à fait d’accord : la transgression ou l’interprétation d’un genre ne passe pas totalement par des effets visibles. C’est d’ailleurs là le plus souvent que résident les films les plus intéressants dont on décèle la modernité pendant des décennies. Et Melville est pour le coup l’exemple typique où c’est plus difficilement cernable, libre à interprétation entre les intentions et le ressenti final du spectateur.

        • MB dit :

          J’ai souvent ressenti en effet, cette impression onirique ou fantastique ou simplement « décalée » dans des films de série peu budgetés, quand la machine dérape et qu’on sent que le cinéaste ne contrôle plus son film, fait des erreurs de comportement sur tel personnage (un tel décrit comme indolent dans une scène, apparaît invraisemblablement coléreux dans une scène postérieure, parce qu’on a dû changer qqch en catastrophe dans le scénario etc.). Problème de continuité psychologique faudrait-il l’appeler… Mais chez Melville, celà est contrôlé, ce n’est pas au même niveau, c’est par la misen scène générale qu’il arrive à cette impression. Le film sur la résistance ne s’est pas appelé L’armée des Héros ou de je ne sais quoi, les résistants sont bien des ombres qui se meuvent à la limite de la réalité, et de la liberté.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Il y avait le titre de Kessel. Mais un climat décalé, l’impression que la mort rode autour des personnages, c’est autant de la poésie que du fantastique

        • MB dit :

          à Bertrand: c’est de la poésie, mais dans une coquille réaliste assurée par la gravité du sujet et surtout son cachet historique incontestable par tous: (je ne parle là que de L’ARMEE: personne ne peut nier l’occupation allemande et la résistance qui s’y oppose, par contre on peut nier que des gaillards en trench-coat et chapeaux des années 50 holdupent une banque dans les années 70 et en France, dans une station balnéaire en saison morte) ce qui crée une tension, la poésie étant traditionnellement totalement opposée au réalisme, de cette tension naît le fantastique ou le fantasmatique. Il faut bien qu’un troisième courant prenne vie, si les deux premiers tirent chacun de leur côté, je sais c’est un peu tordu mon histoire mais ça se défend un peu quand même.

        • MB dit :

          … laissons-là UN FLIC qui est une vignette sympathique (bien sûr que le film n’est pas totalement réussi) à côté de L’ARMEE, ce n’est pas « la mort qui rôde autour des personnages » pour vous citer, mais les personnages qui sont habités eux-mêmes par la mort tant qu’ils ne sont pas libérés de l’occupant, dans le sens où ils ont étés privés de cette liberté par celui-ci, il leur manque une part d’eux-mêmes et n’agissent plus qu’avec l’autre avec tte l’énergie possible, le départ de l’occupant c’est leur oxygène ils se débattront furieusement jusqu’à mourir vraiment, ou bien à remonter à la surface enfin, en 45. Et c’est eux qui nous ont nourri moralement, ceux de nous qui n’avons pas connu l’occupation.
          Et JPM a gardé le titre du livre qu’il aurait pu changer s’il ne lui avait pas plu, comme ça se fait souvent. En nous soufflant: « ne négligeons pas la force surhumaine des Ombres qui s’agitent dans la nuit »!

        • ballantrae dit :

          Je ne pensais pas déclencher une telle avalanche avec mes propos sur Un flic qui vraiment me semble un peu distendu et « théorique » (plus encore que Le cercle rouge que j’apprécie bien plus) mais je vais essayer de le revoir car vous me feriez douter.
          En revanche, je suis très sûr de mon appréciation concernant Deux hommes…
          De Melville, j’aime pourtant presque tout à commencer par L’armée des ombres, Le samourai, Le doulos, Le silence de la mer ou encore Le deuxième souffle.Léon Morin aussi mais je dois le revoir.

        • MB dit :

          à Ballantrae: UN FLIC c’est toujours le même malentendu: les uns sont déçus par un film parce qu’il n’est pas parfait et le détestent, les autres le défendent à cause de quelques pistes excitantes. Moi je n’aime pas que les chefs d’oeuvre (même si je les porte plus haut). D’autre part, le côté fantasmatique chez JPM n’est pas une rêverie ou un fantasme de critique qui aurait forcé sur la fumette mais j’ai donné mes arguments sur L ARMEE qui en est le meilleur exemple, sans que ça provoque qqch alors tant pis…

      • Yves Rouxel dit :

        Vous savez Bertrand les échos c’est comme les cailloux après un ricoché,ils retombent aux fond des nimbes!!!

    • Yves Rouxel dit :

      A Henri.En revanche,n’hésitez pas à vous faire offrir l’auto-biographie de Jean charles Tacchela sortie récemment.Cet homme de 92 ans nous raconte ses débuts dans le monde du cinéma et toutes ses déceptions,ses rendez-vous manqués avec certains comédiens.Une belle surprise!!!

      • Henri Patta dit :

        Merci Yves Rouxel.
        Jean-charles Tacchela est me semble t-il déja oublié par le monde du cinéma.
        Il y a des réalisateurs comme ca , qui n ‘ont pas « la carte ».

        • Yves Rouxel dit :

          A Henri.Tenez une comédienne qui vient de sortir ses mémoires.Un indice elle à tourner dans »Belphégor »pour la tv,dans le dernier film de Montgomery Clift mais chose surprenante dans un tv film au coté de Claude François qui incarnait un prince charmant.Qui est-elle?Ne vous aidez pas d’internet.

  25. MB dit :

    Excellente émission de Mauvais Genres sur Melville dans laquelle il y a une remarque sur la topographie dans LE SAMOURAI qui m’a rappelé le commentaire de Denis Fargeat sur le sujet. Il paraît que la topographie telle qu’établie dans le film est destinée à perdre le spectateur et à lui donner l’impression d’être dans un rêve (à peu près). Ce qui me réjouit c’est que les intervenants défendent ardemment UN FLIC! mais à certains moments, on comprend rien à ce qui se dit, car les participants parlent en même temps, ainsi je n’ai pas compris quelle était l' »anecdote trop belle » avec Melville lisant le scénario du film à Delon (52’40)! Mr Angelier, un peu d’autorité sur les invités que diable!
    https://www.franceculture.fr/emissions/mauvais-genres/melville-de-pied-en-clap-retour-sur-un-parcours
    D’autre part, René Chateau en prend pour son grade pour ne jamais restaurer ses films (sans être nommé), à ce sujet, la copie du DEUXIEME SOUFFLE qui passe demain sur Arte est restaurée, ce n’est donc pas le master de R Chateau ils ont dû l’acheter à Criterion à vos cassettes!

    • Bruno dit :

      Bonsoir – L’anecdote entre Delon et Melville doit être : « Aucune ligne de dialogue après 20 minutes, je prend ! »

      Merci à notre hôte pour tous ses billets

    • Yves Rouxel dit :

      A Damien D.Concernant la filmographie de Melville,il y à quand même quelque chose chose qui me gène.Dans les polars,il à trop americaniser ses personnages à travers les imperméables,chapeaux mous(qui portaient de tels chapeaux en 73)les voitures sont souvent des marques américaines.Tout ceci n’enlève rien à la qualité des scénarios mais surtout les plans de mise en scène sont réglés au cordeau.J’ai revu les dix premières minutes d »Un flic »qui est brillante dans le découpage,les gros plans sur les visages des braqueurs,l’attente lors de la fermeture de l’agence par un employé,l’abscence de dialogues juste des regards.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A YVES ROUXEL
        JE TROUVE QUE CE CENTENAIRE POUSSE DES JOURNALISTES SANS MÉMOIRE À SURVALORISER SINON L’OEUVRE DU MOINS CERTAINS DES FILMS QUI LA COMPOSENT APRÈS L’AVOIR IGNORÉ AVEC LA MÊME ASSURANCE, LA MÊME SUPERBE. ON ÉTAIT PEU À DÉFENDRE BOB LE FLAMBEUR, à trop louer DEUX HOMMES DANS MANHATTAN. Je me suis battu pour LEON MORIN et je me souviens des difficultés. Et là, tout d’un coup, tout est extraordinaire et l’on continue à ignorer certains Grangier ou Decoin. Qui parlait de CET HOMME EST DANGEREUX ou CA VA BARDER avant VOYAGE ?

        • Denis Fargeat dit :

          A Bertrand
          Ah, ces anniversaires … en musique je me souviens d’Alban Berg, qui a eu la malchance de naître en 1885, et de mourir en 1935. En 1985, peu de place pour lui, on fêtait les tricentenaires de Bach, Haendel et Scarlatti, alors le pauvre Alban…
          Il y a aussi, surtout la paresse intellectuelle, le manque de curiosité et d’autre part l’équilibre toujours précaire qu’il faut trouver dans la réévaluation de l’oeuvre d’un artiste, musicien ou cinéaste… pour tout ça , l’enthousiasme bien compris est irremplaçable. Encore merci Bertrand pour l’usage que vous en faites, entre autres bien sûr dans le « Voyage. »

        • Yves Rouxel dit :

          MAIS VOUS BERTRAND VOUS AVEZ TOUJOURS DEFENDU SES FILMS ET SES AUTEURS QUI ONT ETE BOUDES PAR LES CAHIERS,AU DETRIMENT DE LA NOUVELLE VAGUE QUI EST BIEN RETOMBEE DEPUIS LONGTEMPS

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Je ne l’ai pas fait CONTRE LA NOUVELLE VAGUE qui a donné lieu à des chefs d’oeuvre que j’ai défendu comme attaché de presse. Je me suis toujours refusé à en faire l’unique référence et surtout comme certains disciples obtus à tout juger en fonction des rapports que vous eu ou pas eu avec ce mouvement. Que j’ai par ailleurs du mal à envisager comme une entité logie, précise. Il y a plus de rapports entre les cinéastes du Nouvel Hollywood qui se produisaient les uns les autres qu’entre ceux de la Nouvelle Vague qui très vite ont pris des directions indépendantes. Quel rapport entre Rohmer et Godard, Chabrol et Chris Marker sans parler de la violente cassure entre Godard et Truffaut. Alors que Coppola, Lucas, Spielberg, Milius, Schrader, Scorsese sont restés plus soudés

        • Yves Rouxel dit :

          D’accord avec vous Bertrand concernant les réalisateurs de la nouvelle vague.Le cinéma de Chabrol par exemple à toujours été aux antipodes des œuvres de Truffaut ou Godard(qui aura 87 ans demain)mais essayer d’argumenter sur le fait que des cinéastes américains tels Coppola,Spielberg ou Scorsese sont restés soudés?

    • Bruno dit :

      Bonsoir- ré écouter, l’anecdote serait : Delon fait ensuite enter Melville dans sa chambre….au mur est accroché…un sabre de samouraï…
      Merci à notre hôte pour tous ses billets … et ses films,aussi

  26. ballantrae dit :

    Je suis assez intrigué par ces Malheurs de Sophie apparemment ambitieux car les adaptations que j’ai pu voir étaient assez inintéressantes que ce soit celle inattendue de C Honoré , celle plus convenue de J Cl Brialy.
    Il faut dire que le matériau de départ est des plus curieux, sciemment inscrit dans un tout petit univers où la caricature de certains personnages côtoie la justesse des descriptions d’enfances pour le moins difficiles ( côté assez sadique des principes éducatifs est assez bien montré).Question écriture, on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup à se mettre sous la dent, c’est plutôt fonctionnel.
    J’ai toujours été très intrigué par la passion que semblait vouer Rohmer à un projet d’adaptation de la comtesse de Ségur.quitte à entreprendre la restitution d’une langue « désuète » mais des plus élégantes ( c’est le Grand siècle tout de même!), c’était plus intéressant de concevoir Les amours d’Astrée d’après le roman d’Honoré d’Urfé.Et ainsi achever son parcours sur un chef d’oeuvre étonnament neuf, sensible qui compte parmi ses plus belles réussites.Le costume, la plongée dans le passé et l’adaptation de toutes façons ont toujours porté chance à Rohmer: Perceval le Gallois (d’après Chr de Troyes Moyen Age), La marquise d’O (d’après Von Kleist XIX ème s), L’Anglaise et le duc ( XVIII ème s), Triple agent (années 30).
    Dans chaque cas, des solutions esthétiques justes et fortes n’hésitant pas à explorer les possibles de la théâtralité, les deux objets les plus radicaux étant Perceval le Gallois et L’Anglaise et le duc: décors aux proportions des enluminures dans le 1er, utilisation de tableaux sur lesquels s’incrustent les personnages pour le 2nd.
    Bref, Sophie parvient à m’intriguer et ce n’était pas gagné d’avance!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A BALLANTRAE
      C’est un petit film encore hésitant et moins affirmé que le splendide OLIVIA mais il est pour l’époque audacieux, avec des pointes sociales surprenantes (influence de Pierre Laroche scénariste qu’il faudrait étudier) où l’on voit Paul combattre contre le coup d’Etat du 2 décembre et être pourchassé par la police de l’Empereur, Sophie refuser un mariage aliénant. Alerme est grandiose en sous préfet

  27. Alexandre Angel dit :

    J’aime bien IDENTITE JUDICIAIRE qu’il est amusant de comparer à POLICE JUDICIAIRE, de Maurice de Canonge que je préfère.
    Le second m’a paru plus dépouillé et riche en notations. Les personnages y fourmillent plus et la comédie humaine s’y fait plus chorale. On y sent plus l’âpreté de la routine. Des échos résonnent étonnamment d’un film à l’autre : du labo au déchiffrage crypto-graphique en passant par la morgue. Même les catins dialoguent entre elles. Mais c’est Anne Vernon qui remporte la mise sur Marthe Mercadier.
    Vous dîtes Bertrand que la poursuite finale d’IDENTITE JUDICIAIRE est « plus discutable ». Elle me semble bien filmée et rythmée mais peut-être qu’elle « spectacularise » un film qui n’avait pas besoin de l’être.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Alexandre Angel
      Elle est peu credible. On enverrait au moins deux voitures e diloche ou une voiture et une moto

  28. Yves Rouxel dit :

    A Bertrand.Connaissez vous »Les anges noirs »de Willy Rozier, »Borderline »de William.A Seiter ainsi qu »un film de Bunuel »Une femme sans amour » d’après le roman de Guy de Maupassant(Pierre et Jean)?Merci à vous.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Non je ne connais pas ce nanard de Willy Rozier. Borderline, j’y ai consacré une longue chronique et je ne connais pas le Bunuel

    • Julia-Nicole dit :

      A Yves Rouxel
      Le film de Bunuel a été diffusé par Patrick Brion au Cinéma de minuit en 2011. Dans mon souvenir, c’était un film assez réussi, bien que moins subversif que certains grands films tournés au Mexique à la même époque, notamment LOS OLVIDADOS, le superbe VIE CRIMINELLE D’ARCHIBALD DE LA CRUZ ou NAZARIN.

  29. Alexandre Angel dit :

    Tiens, pour Yves Rouxel, en bas de page:
    http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?f=8&t=37770&start=45

    • Yves Rouxel dit :

      Merci Alexandre pour l’info sur la venue de Philippe Meyer le 20 décembre à Toulouse.Par contre la librairie Ombre blanche pratique des prix exorbitants pour les livres et surtout les dvd,c’est un endroit de plus que je boycotte.

      • ballantrae dit :

        Chère peut-être ( comparativement à Amazon? )mais formidable librairie.
        Ombres blanches est l’une de mes librairies des années étudiantes et pourtant je n’étais pas riche , cher Rouxel.
        Vous avez un sacré bol d’être Toulousain car j’aime toujours autant cette ville et ne plus maintenant vous disposez d’une Cinémathèque merveilleuse , rien à voir avec les sièges sans molletons de l’ancienne d’où on ressortait éreinté et parfois après des copies curieuses comme un surgeon très tardif- je parle de la fin des 80′ début des 90′!!!- de l’esprit Langlois que décrit si bien Bertrand dans Voyage à travers…pour le Von Sternberg ( des copies non sous titrées ou sous titrées dans une autre langue que la maternelle, fallait parfois s’accrocher!.
        JP Gorce présidait les cycles Lang , Bergman, A Mann, etc…la belle époque quoi!
        Je crois que maints cinémas qui existaient à l’époque ont disparu ,reste l’indispensable ABC auquel s’est ajouté Utopia ( je vais plutôt à l’occasion sur celui de Bordeaux étant maintenant en Dordogne.
        Etiez vous déjà Toulousain?Peut-être nous croisions nous???

        • Bertrand Tavernier dit :

          A YVES ROUXEL
          IL Y A UN PRIX DU LIVRE QUI EST LE MÊME DANS TOUTES LES LIBRAIRIES MOINS LES REMISES DE FIDÉLITÉ QUE CERTAINES CONSENTENT. ET LES BOUQUINS ET LES DVD SONT MOINS CHERS CHEZ AMAZON CAR ILS NE RESPECTENT PAS LA LOI, NE PAIENT PAS D’IMPOT ET DÉCLARENT LES BÉNÉFICES DANS DES PARADIS FISCAUX. JE M’ÉTONNE CHER ROUXEL QUE VOUS SOUTENIEZ CE SYSTÈME

        • MB dit :

          à Rouxel: mais ce n’est pas possible que votre librairie vende les livres plus cher que les autres puisque la loi Lang de 1981 impose le prix unique du livre en France:
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_unique_du_livre

        • MB dit :

          5% de remise au maximum autorisée, du coup tous les libraires la font.

        • Yves Rouxel dit :

          A Ballantrae.J’habite la ville depuis février81 et à l’époque la cinémathèque n’était pas située rue du taur mais avenue des frères lyon.A l’emplacement de la cinémathèque il y avait la salle du taur ou j’ai vu mes premiers concerts(Téléphone,Thifaine ou Francis Lalanne).En 30 ans j’ai vu disparaitre tous les cinémas de quartiers:L’éden à St cyprien,Le Saint agne près de la caserne,Le Club place Wilson,Le Trianon et les Nouveautés sur les boulevards,l’ancien Rio qui est devenu l’utopia puis maintenant l’american cosmograph que je ne fréquente guère car ils tiennent un discours « gauchiste »et font des signer des pétitions dès qu’on se présente au guichet.Je n’ai rien contre les sans papiers,le DAL qui fait et organise de bonnes initiatives dans une ville ou l’on compte plus de 1000 personnes qui vivent dehors alors qu’il y à quantités d’appartements et de bureaux vides dans le centre ville.Mr Moudenc actuel maire dirige la métropole avec une mollesse délirante.Enfin je répondrais à Bertrand concernant le prix des livres.La fnac pratique une réduction de 5% sur les livres,les bd ainsi que les prix vert pour les ce et dvd en nouveautés.Tout le long de l’année il y à des operations 5 dvd pour 30 euro on l’on retrouve des films de qualité récent.Il faut savoir que la culture ici en France comme partout est excessive puis c’est une question de budget.Quand on perçoit 800 euro de minimum vieillesse,comment voulez vous aller au cinéma,acheter des livres,des dvd ou des cd?Evidemment tous les journalistes et pseudos critiques de cinéma qui reçoivent en service de presse des myriades de livres,de dvd ou de cd sans compter les invitations aux avant-première,les places de théatre ou de concert peuvent nous parler de tels livre ou d’écouter tel disque vu qu’ils non rien débourser!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Vous le pouvez plus en France avec les prix réduits que font certains cinémas, les cartes que dans le reste de l’Europe. Et les livres vous pouvez les prendre dans une bibliothèque. Une librairie qui ajoute un rayon DVD ne peut pas faire le même genre d’opération que la FNAC qui peut monter des opérations avec les diffuseurs. Mais les débats et rencontres à Ombres Blanches ont peu d’égal. Je ne comprends pas la phrase « Il faut savoir que la culture ici en France comme partout est excessive….Il y trop de culture pas assez de place pour les arts ménagers ou les accessoires auto

        • Henri Patta dit :

          a Bertrand Tavernier.
          Je pense que Rouxel a ,dans son emportement , oublié un mot.
          Il voulait dire sans doute : le coût de la culture en France est excessif.
          Je ne sais pas a l ‘heure actuelle mais il est certain qu ‘a l ‘époque ou j ‘ai quitté la France pour travailler a l ‘étranger ca n ‘était pas mon impréssion.

        • Duchene dit :

          Vous avez raison il y a la librairie ombre s blanches qui est bien a toulouse mais attention il y a une mentalite superficielle tres particuliere dans cette ville aux antipodes de la culture… Paradoxalement c’est une bonne ville pour les cinephiles mais le risque est de vivre sa vie par procuration sur un ecran de cinema… Casting pas genial a toulouse et pas d’enormes chances d’avoir de belles histoires… Un grand merci pour votre cinephilie et vos films monsieur Tavernier.

        • Mathieu dit :

          Même Amazon doit se conformer à la loi sur le prix unique du livre.

      • Alexandre Angel dit :

        A Yves Rouxel,
        C’est pas Philippe Meyer, mais Christine Leteux, auteure de l’ouvrage sur la Continental, qui sera présente à la librairie.

        • Alexandre Angel dit :

          a Yves, toujours
          …mais j’aurais du préciser car à la relecture, ce n’est pas évident, en fait.

        • Yves Rouxel dit :

          A Alexandre Angel.Merci pour l’info,j’irais écouter cette auteuse et achèterais le livre.Je répondrais aussi à Bertrand sur les abonnements mensuels chez Gaumont ou UGC qui sont interessant et qui proposent aussi des films d’auteurs.Mais je persiste et je signe en écrivant que LA CULTURE est pour une petite élite,puis on nepeut pas lire un ouvrage par jour ou voir deux à trois films.La famille reste importante à mes yeux et surtout mes enfants à qui je consacre beaucoup de temps et d’attention.Le mois de décembre qui arrive avec ces fètes m’attriste car le 5 cela fera trois ans que je perdais mon fils Sébastien.Comme chantait Brassens »le temps ne fait rien à l’affaire ».Enfin je garde quand mème de l’espoir en l’homme malgré les dérives des marchands ce canons!!!!

        • Yves Rouxel dit :

          Il y à un très bon dossier sur la continental dans Positif de décembre.Il faut que je relise à tète reposée l’article de Yann Tobin sur Fresnay car sur le fond je ne suis pas d’accord ,il n’était pas un acteur paradoxal dans ses choix artistique malgré la guerre et l’occupation allemande.

        • Yves Rouxel dit :

          J’ai commencer cet ouvrage avec une préface toujours aussi enflammé de Bertrand.Les photos tirés de films pour la Continental ce livre qui nous éclaire de façon juste sur une époque et un climat.INDISPENSABLE.

      • ballantrae dit :

        Ajout:souvent les DVD vendus en librairie sont difficiles à trouver ailleurs car ce sont de tout petits éditeurs: exemple de qqs titres trouvés en librairie ( Ombres blanches ou Mollat à Bordeaux autre magnifique librairie soit dit en passant, entre autres ) le DVD du Soulier de satin de M de Oliveira, celui d’Aniki Bobo du même de Oliveira, les DVD de P Watkins dont La commune ou Edvard Munch, etc…
        Et sinon oui le prix du livre est le même hors ristournes.sinon, j’aime bien aussi aller chez des bouquiniste, on y trouve des merveilles.Exemple en allant faire de la rando à Luchon cet été, j’ai trouvé un volume consacré à Muriel de Resnais (notes d’intention + scénario) avec dédicace de Cayrol!Et pas très cher…

        • Yves Rouxel dit :

          J’ai un ami qui habite Bordeaux et avec qui j’ai co-écrit un ouvrage sur le doublage au cinéma et à la tv en 2006.Malheureusement le livre est épuisé car on l’à éditer à 5000 exemplaires et à compte d’auteurs.Je vous tiendrais informer lors de ma venue sur Bordeaux qui est aussi une belle ville avec son tramway qui passe devant la gare st jean.

        • Mathieu dit :

          A Ballantrae:
          Oui , vivent les bouquinistes, où l’on trouve aussi parfois des DVDs er des CDs (je n’aime pas l’odeur des livres neufs…)

  30. Yves Rouxel dit :

    Malgré le fait que Bela Tarr ai décider de ne plus tourner de films en créant une école de cinéma en Hongrie,le cinéma Hongrois est toujours aussi vivace et plein d’originalité.Je conseille à tous d’aller voir »La lune de Jupiter »oeuvre fantastique à caractère social puisque les premières scènes nous montre des réfugiés Syriens poursuivis par la police Hongroise.Il faut savoir que la Hongrie est un pays nationaliste qui à fermer ses frontières avec les pays limitrophes.Aryan à fuit son pays avec son père esperant trouver un monde meilleur en Europe.Il s’échappe mais est rapidement poursuivit par un inspecteur coriace et sans pitié.Celui çi lui tire trois balles,Aryan s’écroule mortellement sur le sol.Je garderais ici de raconter la suite qui flirte avec l’inexpliqué voire le paranormal.Par la suite un medecin qui travaille dans un camp de réfugiés aura une grande importance dans la suite de l’histoire.Pour un second film c’est un coup de maitre applaudit à Cannes en mai dernier.Un cinéaste de plus à suivre….

    • ballantrae dit :

      Je ne l’ai pas vu mais tiens à préciser que le cinéaste en est à son septième long.En France, si mes souvenirs sont bons ne nous sont parvenus que Delta (qui est bien mais parfois poseur) puis le très fort White god assez proche de l’Orwell de La ferme des animaux sans la parole.

      • MB dit :

        et on peut préciser que son nom est Kornél Mundruczó!
        WHITE GOD inoubliable…

        • MB dit :

          je me suis toujours demandé s’il avait intitulé WHITE GOD par rapport à WHITE DOG de Fuller, sujet voisin. Par contre le premier titre désigne le maître, le second le chien.

      • Yves Rouxel dit :

        A Ballantrae et MB.Oui effectivement je n’ai pas mentionner le nom de ce réalisateur et penser avoir lu que s’était son deuxième long.Il faut dire que je viens de voir en deux jours 8 films dont »La fille de Jack l’eventreur »,puis »Sherlock Holmes contre Jack l’eventreur »qui est passionnant dans le déroulé de l’enquète avec un John Neville très convaincant dans le role d’Holmes.En revanche les bonus n’apportent pas grand chose quand on connait les perles de la Hammer compagnie qui à fermer ses portes en 75.

      • Yves Rouxel dit :

        Ah oui »White god »est une œuvre saisisante qui s’ouvre sur un plan ou une meute de chiens poursuivent une gamine sur son vélo.Ce cinéaste à un sens aigu des relations entre les humains méchants avec les animaux,en l’occurrence des chiens échappés d’un chenil.Il y à dans ce film un climat une veritable tension dramaturgique qui en fait une œuvre originale et forte.Je vais essayer de voir ses autres films car les courts ne sont pas disponible en dvd.

  31. Yves Rouxel dit :

    Ici on ne rends pas suffisament compte du travail des femmes cinéastes,donc je vais essayer de rattraper le coup avec »Marvin »d’Anne Fontaine.Cinéaste singulière qui s’est toujours détaché des sentiers commerciaux et de la critique parisienne qui ne fait plus la pluie et le beau temps en France.Marvin Bijou né à Nancy dans une famille modeste,la mère est au foyer et essaie d’élever 4 enfants,le père est carriste dans une usine(excellent une fois de plus Gregory Gadebois impose son physique ingrat).Marvin est devenu le souffre douleur du collège car il est solitaire et ne s’amuse jamais au football avec ses camarades.Un jour il reçoit une lettre lui apprenant qu’il à été selectionner pour suivre des cours de théatre à Paris.Finnegan Oldfield(déjà vu dans « Nocturama »)dégage une réelle émotion et de naturel lui le fils de prolétaire qui à vécut dans une famille homophobe,raciste et violente.Anne Fontaine filme de façon délicate par petites touches parsemé de mélancolie sur l’enfance et l’adolescence mais avec un espoir.Evidemment il y à des scènes inutiles comme la rencontre avec un sexagénaire divorçé qui aime les jeunes hommes,sinon la présence d’Isabelle Hupert dans son propre role est plein de réalisme sur le monde des acteurs de théatre et de cinéma.Belle surprise parmi les sorties de la semaine.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Au départ ce blog est consacré au patrimoine. Pour des raisons évidents – conflits d’intérêts, rapports personnels – je commente peu les films récents. Mais j’ai consacré de nombreux passages à Varda, Jacqueline Audry, Dorothy Arzner entre autres

      • MB dit :

        et puis il y a moins de femmes cinéastes que d’hommes. Mais Rouxel, je vais suivre votre conseil sur le Fontaine, et j’ai loupé le Tonie Marshall et en province, pas de séance de rattrapage….

        • Yves Rouxel dit :

          Un autre conseil,c’est le remake du film de Joel Schumacher »L’experience interdite »sorti en 90.Film sympathique sur les expériences imminentes de la mort avec Kiefer Sutherland qui jouait dans la première version.

      • Didier Dumonteil dit :

        Et Ida Lupino?Vous lui consacrez un article dans votre livre sur le cinema américain,mais sorti de « hitch hiker » (le voyage de la peur) cette pionnière reste peu connue ici.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Didier Dumonteil
          Dans 50 ans de cinema américain on lui consacrait une très longue note, l’une des premières en France où l’on disait qu’elle avait entière dirigé NOT WANTED même si elle ne le signait pas. J’ai aussi épaulé mon ami Pierre Rissient qui avait distribué à nouveau NOT WANTED et sorti NEVER FEAR, THE BIGAMIST et HARD FAST AND BEAUTIFUL. Que pouvions nous faire de plus ?

        • MB dit :

          BIGAMIE est sorti aussi chez Wild Side mais j’aimerais bien voir NOT WANTED.

        • Damien D. dit :

          BIGAMIE dont on avait parlé entre autres sur ce blog il y a plusieurs années et qui est un magnifique film tout en sensibilité https://www.tavernier.blog.sacd.fr/festival-lumiere-pirates-et-patrimoine/

        • Bertrand Tavernier dit :

          A DAMIEN D
          Merci. J’en profite pour vous communiquer ce que m’a envoyé Nicolas Pagnol sur la séquence de MARIUS.

          Il s’agit effectivement de la scène du baiser entre Marius et Cesar.
          Pierre Fresnay a un moment de faiblesse dans son jeu et prend l’accent alsacien en prononçant le mot « mère ». Génial, Raimu le reprend dans une improvisation « qu’est c’est qu’ça ma mère? Ha!!!! Ma mèreeee ».
          Marcel a gardé la prise, sans doute car l’effet comique y est irrésistible lorsque l’on sait que Raimu ne voulait pas d’un Alsacien pour créer le rôle de Marius au théâtre. Il s’agit d’une « private joke » entre Marcel, Raimu et Fresnay.
          Fresnay a du être stupéfait lors de cette improvisation, pensant que Korda ou Marcel allaient couper…. il faut noter qu’il n’y a pas de contrechamps sur lui à ce moment là. Sans doute avait-il le sourire aux lèvres.

          Cette scène est présente dans toutes les versions de Marius.

        • Didier Dumonteil dit :

          Dans 50 ans de cinema américain on lui consacrait une très longue note, l’une des premières en France où l’on disait qu’elle avait entière dirigé NOT WANTED même si elle ne le signait pas. J’ai aussi épaulé mon ami Pierre Rissient qui avait distribué à nouveau NOT WANTED et sorti NEVER FEAR, THE BIGAMIST et HARD FAST AND BEAUTIFUL. Que pouvions nous faire de plus ?
          pas grand chose Monsieur Tavernier;vous avez fait le max;j’ai votre bouquin dédicacé et l’article est détaillé :j’ajoute « outrage » qui brisait un tabou ;mais je n’ajoute pas « the trouble with angels » où la réalisatrice semblait avoir perdu sa personnalité.Encore merci pour vos docs;ce n’est pas seulement l’épisode Duvivier,c’est toute la série qui est super!

        • MB dit :

          merci pour le commentaire de N Pagnol: très intéressant, typiquement pour un bonus le jour où on trouvera enfin tout Pagnol restauré en BR. Les prix seront forcément plus raisonnables que ce qu on trouve maintenant. Ah peut-être pouvez-vous lui demander aussi s’il sait où ça en est je crois qu’ il y a des problèmes de droits.

  32. SERVANT Jean-Pierre dit :

    A tous : ce petit message pour vous recommander le beau livre de Patrick BRION « CINÉMA DE MINUIT,40 ANS, 2000 FILMS » qui vient de sortir en librairie il y a quelques jours.
    Du 28 mars 1976 à aujourd’hui, Patrick BRION revient semaines après semaines, années après années sur ce beau programme qui m’a fait découvrir tant de films (parfois très rares), tant de réalisateurs. Dans un entretien en guise de préface, l’auteur explique les origines du programme, les difficultés rencontrées pour obtenir parfois les droits de diffusion, la complémentarité (et non la concurrence) du CINÉMA DE MINUIT avec le CINE-CLUB de la 2 animé par Claude-Jean PHILIPPE.
    En plus d’être un beau voyage en cinéphilie, le livre m’a aussi permis de me remémorer les circonstances, les lieux précis ou parfois j’ai découvert tel ou tel film, de soudain me souvenir de quelques titres vus mais aussi oubliés.
    Chaque titre évoqué ne croule pas sous une imposante fiche technique. Ce n’est pas le but. Mais chaque oeuvre est succinctement commentée.
    Le genre de livre qu’il est difficile de refermer…

    • MB dit :

      à Servant JP: c’est l’unanimité autour de ce livre, Brion est un bienfaiteur de l’humanité cinéphile mais je ne comprends pas cet enthousiasme. Tous les films diffusés au CDM et commmentés succinctement là, sont souvent déjà abordés dans notre bibliothèque dans nos ouvrages préférés, dicos ou livres historiques sur le cinéma, et + en profondeur. L’entretien me semble le seul truc intéressant. C’est plus de la nostalgie par rapport aux circonstances de découvertes personnelles de films que de l’exégèse du cinéma. A ce prix-là (62€ quand même!) je garde mes sous pour le bouquin de Christine Leteux sur la Continental, j’ai une liste en attente avant le Brion.

      • SERVANT Jean-Pierre dit :

        A MB : comme quoi la perception que nous avons d’une oeuvre (écrite, filmée, musicale), reste très personnelle.

      • Damien D. dit :

        Je rejoins MB sur le rapport intérêt-prix d’un tel ouvrage. Au niveau historique, il a cependant une importance : refléter ce qui a pu être montré au spectateur français pendant 40 ans avec parfois des films devenus (ou toujours) inédits en salles, VHS ou dvd (certains films étant bloqués pour des questions de droits ou de censure). J’ai feuilleté l’ouvrage : un exemple parmi d’autres, il semble que LE LIMIER de Mankiewicz n’a été diffusé que deux fois en 40 ans !! (1993 et 2006). En 2006, j’avais eu l’heureuse idée de l’enregistrer sur VHS. A quand une sortie dvd ? Je crois que Brion avait signalé que certains heureux possesseurs d’enregistrements du cinéma de minuit pouvaient ainsi avoir les seules copies disponibles et sous titrées avant des lustres ! (il parlait notamment de certains courts métrages de Tex Avery de la période Warner diffusés au CDM et actuellement censurés et bloqués). Outre LE LIMIER, j’ai conservé personnellement certains films qui ne sortiront sans doute pas avant un moment chez nous avec sous titres français : les courts métrages de la MGM tournés par Jacques Tourneur par exemple ou certains films muets de Fritz Lang comme HARAKIRI de 1919 (disponible chez Kino aux USA) ou LA STATUE QUI MARCHE de 1920)

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Damien D : c’est vrai il y a aussi le facteur prix, ce qui n’est pas rien. Et encore là, il me semble qu’il est légèrement moins cher que certains autres de ses ouvrages (Ford, Mankiewicz, Huston…), sortis autrefois aux éditions de la Martinière. C’est vrai pour LE LIMIER. Je n’ai que la VHS du film. Curieux qu’il n’y ai jamais eu de transfert DVD/BRD de ce Mankiewicz. Problème de droits sans doute.
          Je me souviens aussi de la diffusion de GREED de Stroheim, la version la plus complète avec la splendide musique de Carl Davis. J’avais d’ailleurs fait transféré ma VHS sur DVD il y a quelques années. Et puis les films de Lon Chaney, avec le remake 1930 de THE UNHOLY THREE, unique film parlant de Chaney. Malheureusement je n’ai pas de copie de ce film. Et Chaney appelle Tod Browning. Là j »ai presque toute la programmation dur VHS transférée sur DVD.
          Oui, beaucoup de films souvent inédits, invisibles.
          On peut juste regretter l’horaire très tardif de diffusion. A la création du programme, le film commençait vers 22h30. C’était plus correct bien que le jour, dimanche soir (aujourd’hui lundi matin), m’a toujours semblé inadéquat par rapport au Cine-Club de la 2 qui diffusait lui, le vendredi soir, veille de week end.
          Enfin, le programme est toujours là, malgré des frayeurs de suppression définitives, non diffusion cet été, pour les dernières fêtes de fin d’année…

        • Didier Dumonteil dit :

          bonsoir Damien ,

          si vous vous intéressez à MANKIEWICZ,je vous conseille « pictures will talk » de Kenneth L.Geist ;publié en 1978 ,il inclut donc toutes ses oeuvres ,dont évidemment « sleuth »;on doit pouvoir le trouver d’occase en furetant sur certains sites ;il n’existe pas à ma connaissance de version française.
          Bien à vous
          dd

    • Yves Rouxel dit :

      A Bertrand.Une question.Vous à t-on déjà proposer de présenter à la tv une émission consacré au 7ème art?

  33. MinettePascal dit :

    Je ne sais pas si quelqu’un d’autre a revu LE CORBEAU passé hier sur arte.
    C’est peut-être un détail bien connu mais j’ai été frappé par ce plan : Fresnay tient un corbac empaillé dans les mains sur fond sonore d’un choeur d’enfants récitant leurs tables. Mais bon sang, où avais-je vu ça ailleurs ?
    LES OISEAUX d’Hitchcock bien sûr ! Tippy environnée de piafs attendant que les mômes finissent leur comptine.
    Si quelqu’un sait si c’est une coïncidence ou une influence ?

    • MinettePascal dit :

      Une influence de Clouzot sur Hitch bien sûr….

      • Damien D. dit :

        Oui c’est vrai que c’est frappant. Je ne sais pas si cela a été si souvent relevé (en tout cas pas par Hitchcock lui-même…)

        • MinettePascal dit :

          A Damien : puisque je vous tiens, au sujet du CORBEAU, je me suis demandé s’il fallait comprendre que la petite à lunettes était amoureuse du docteur Germain. Ou ce n’est pas évident, ou je suis juste idiot, qu’en pensez-vous (pour être sincère, je préfère que vous penchiez pour la première solution) ?

        • Damien D. dit :

          Oui Pascal, la première solution est fort probable (mais il faut que je le revois du coup !)

        • Yves Rouxel dit :

          A Minette pascal.C’est évident que la jeune postière Rolande en pince pour le personnage de Pierre Fresnay.Cette gamine traine toujours dans les escaliers ou devant la porte de Fresnay.

        • MinettePascal dit :

          A Yves : Je ne suis pas sûr que son attitude dans l’escalier en dise autant. On peut aussi la soupçonner d’être à l’affût d’un ragot à colporter sur qui que ce soit. En revanche, le plan où elle éclate en sanglots en comprenant que Fresnay passe la nuit avec la Ginette tend à confirmer la piste sentimentale.

  34. MB dit :

    Ce soir sur tf1, SAN ANDREAS:
    « Un jour, la célèbre faille de San Andreas, entre les plaques tectoniques du Pacifique et de l’Amérique, risque d’engloutir la Californie dans un méga-tremblement de terre. (…)
    Riche en gravats, mais pauvre en suspense, le spectacle se concentre hélas sur Dwayne Johnson (jadis surnommé « The Rock »), moins expressif qu’un sismographe en panne »
    — Cécile Mury
    eh eh eh eh ah ils sont méchants quand même quand ils veulent à Télérama!

    • Yves Rouxel dit :

      A MB.J’ai vu la bande annonce de « Jumanji »la suite avec « The rock »qui porte bien son nom.Pire que Steven Seagal et autres pseudo acteurs ricains qui ne dégagent que de l’ennui et une forme de pitié pour les spectateurs qui se déplacent pour ce genre de navets.

      • Pierre dit :

        A MB et Rouxel

        Désolé mais je trouve cela un peu facile. Je préfère encore que la première chaine fasse une bonne audience avec un blockbuster américain qu’avec une série télévisée. Quand un film fonctionne auprès du public, c’est le cinéma qui est gagnant et c’est tant mieux.

        Prendre du plaisir, le temps de la projection, à « san andreas » est loin d’être honteux et Dwayne Johnson a plus de charisme que ce que vous en dites. Personne ne prétend que san andreas rivalise avec conversation secrète, mais on peut apprécier chacun des deux à sa juste mesure.

        • MB dit :

          à Pierre: jamais indiqué un jugement critique sur SAN ANDREAS que je n’ai d’ailleurs pas vu, je ris de l’expression utilisée de « sismographe en panne » qui est drôle, sauf pour vous, et qui caractérise bien l’acteur The Rock que j’ai vu dans le remake de WALKING TALL de Karlson et qui est effectivement très peu expressif. Et en effet il n’y a rien de honteux à voir un blockmachin sans blague, je sais pas où vous avez lu ça, et j’estime que je fais partie du public, que vous semblez mettre à part dans votre billet, non?

        • Yves Rouxel dit :

          A Pierre.Pourquoi comparer un film comme « Conversation secrète »avec »San andreas »,il n’y à aucun point commun entre la carrière de Gene Hackman et celle d’un catcheur reconverti à Hollywood.C’est deux poids,deux mesures(excusez du jeu de mots mais je n’ai pas pu m’en empecher,c’est plus fort que moi).

        • ballantrae dit :

          Je n’ai pas eu l’impression en voyant sur Canalsat 20-25 mn de San Andreas que le cinéma était gagnant (sur les conseils d’un pote qui un jour de pluie, en déplacement pour le boulot l’avait vu et avait réussi à en rire), ni mon cerveau d’ailleurs.
          The rock est un effet spécial 100% naturel: sans s’être fait refaire la face, il réussit à donner l’impression que on visage est en silicone UN EXPLOIT!
          L’héritage de S Seagal ( qui est devenu Bouddhiste mais en comprenant que l’enseignement de Bouddha consistait à forcir et affecter un sourire éternel avec les yeux plissés) qui a de plus en plus de mal à lever la patte est enfin assuré.

        • Pierre dit :

          A MB, Rouxel et Ballantrae

          Je trouve vos messages très sévères. Cette critique de Télérama sur san andreas, c’est vrai, ne m’amuse pas pour un simple raison : on a lu ça cent fois. La première, ça fait sourire ; au bout d’un moment, c’est lassant. Ils ont des gouts si prévisibles, c’est toujours la même chose. On pourrait écrire leurs critiques sans avoir vu les films, rien qu’avec le nom du réalisateur et le synopsis. Ils écrivaient déjà les mêmes plaisanteries sur Stallone et Schwarzenegger il y a 30 ans.

          Et quand je disais que le cinéma était gagnant si san andreas a du succès, je ne parle pas de la qualité du film mais tout simplement du fait que, en l’état des choses, tout succès auprès du public montre que le cinéma a encore de l’avenir – et ça, c’est bien, par définition.

          Quand à Dwayne Johnson, il est l’héritier aujourd’hui des stars du cinéma d’action des générations précédentes, comme il y en a eu beaucoup avant lui. Oui, il n’a pas étudié avec Lee Strasberg. Sa formation, c’était plutôt des entrainements de catch, ok. Mais il n’est pas antipathique pour autant et, dans son genre, il s’en sort plutôt bien.

          Et enfin, j’ai comparé à conversation secrète pour créer un effet de contraste avec san andreas, c’était une figure de style. Mon idée était qu’il ne faut pas toujours voir un film à l’aune des standards les plus élevés.

        • Henri Patta dit :

          Si vous pouvez me citer un seul film ou stalone n ‘est pas mauvais voire ridicule je suis preneur.
          Quand au « rocher » il porte tres bien son nom. Encore qu ‘un vrai rocher est peut-étre plus expréssif que cet « acteur » .

        • MB dit :

          pour l’humour de la critique de Télérama citée ça se discute, sur la répétition de cet humour aussi, pour le reste j’ai l’impression que vous tentez de nous apprendre qqch qu’on sait déjà. Mais quand même D Johnson comme héritier des grandes stars d’autrefois si vous entendez « remplaçant de nouvelle génération » ok, mais il reste la question du talent qui devrait aussi être hérité. Moi à cet héritier-là je dirais plutôt Matt Damon ou Brad Pitt qui sont des vrais acteurs (sans avoir fait l’Actors Studio).
          Et c’est pas sur ce blog qu’on va cracher sur le cinéma grand public, ni sur son public, depuis des années qu’on y laisse nos commentaires. Il y a deux sortes de films: les bons et les mauvais, grand-public ou pas. En fait vous vous trompez de cible, là il me semble.

        • Alexandre Angel dit :

          A Henri Patta,
          Stallone est bon dans COPLAND, de James Mangold (1997)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Et dans le premier ROCKY qu’il écrit, imposant un univers très prolétarien blanc. Il était bien dans le dernier ROCKY en manager

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand,
          après on peut respecter son personnage de Rambo dans le film de Ted Kotcheff (avant que cela ne se gâte dans la caricature), qui m’a toujours semblé impressionnant (il est crédible durant la première heure).

        • SERVANT Jean-Pierre dit :

          A Henri Patta : je ne suis pas un inconditionnel de Stallone, pourtant j’avais bien aimé en salles FIST (1978) de Norman Jewison, dans lequel il interprétait le rôle de Jimmy Hoffa, patron du syndicat des transporteurs routiers US.
          Jamais revu depuis. Mon jugement pourrait évoluer, mais j’ai un bon souvenir de ce film qui m’avait à l’époque incité à acheter la BO vinyle de Bill Conti.
          Si quelqu’un se souvient mieux de ce film…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A SERVANT Jean Pierre
          Vous avez raison. S’il vous plait essayez d’éviter les jugements définitifs et péremptoires qu’on est obligé d’amender, de corriger ce qui fait perdre un temps précieux

        • Henri Patta dit :

          Sans la liberté de blamer il n ‘est point d ‘éloge flatteur.
          Cette tirade n ‘est pas dans rocky….
          Désolé mais si le rocher a une expréssion a son jeu d ‘acteur il est vrai que stalonne est bien meilleur puisqu ‘il en a deux.
          La meilleure critique jamais faite sur le film Rambo est le sketch d ‘albert Dupontel ou il dézingue de façon géniale et le film et la composition monolytique de stalone.
          Pour en revenir a Rocky j ‘ai le souvenir de m ‘etre fait escroqué mon argent.
          Ayant pratiqué la boxe scolaire j ‘avais eté impressionné par les propos de jack lamotta sur le film. ( je ne savais pas jeune et naif que j ‘etais qu ‘il était payé pour dire du bien du film).
          Je me souviens encore de ma colére durant le film devant ce conte a dormir debout et ses combats de rue et non pas de boxe qui nous étaient montrés.
          Et pourtant je viens d ‘un milieu plus que modeste et pas intelectuel pour un sou , j ‘étais donc la cible parfaite comme on disait déja a l ‘époque ce qui n ‘a pas empéché ma sortie avant la fin du film.
          Ma colére a redoublée quand quelques jours plus tard Jean-claude bouttier ( trés grand champion de boxe) avec qui j ‘avais posé dans les pages sport de Nice-Matin ( heure de gloire dans ma cour d ‘école) avait déclaré que Rocky etait un grand film sur la boxe.
          De là peut-étre ma trés mauvaise opinion de stalone.
          Vous avez droit de dire que c ‘est un bon acteur , il me semble que le mien est de dire qu ‘il est médiocre et a coté de la plaque trés souvent car c ‘est mon opinion.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Mais dans le film il y avait plusieurs acteurs épatants dont Burgess Meredith et Talia Shire, fragile et pas formatée. Plus des notations fortes sur tout un milieu prolétaire avec sa soif de revanche. C’est une incarnation parfaite sociologiquement parlant du Rêve Américain. Et il y a ces plans au steadycam, les premiers, tournée par Garreth Brown lui même, ces extérieurs miséreux. Le film a été tourné entièrement en extérieurs pour des clopinettes et les producteurs avaient hypothéqué leur maison, personne ne voulant du film. Son succès est l’exact pendant du scénario : un acteur scénariste inconnu, rejeté par tous les studios, va triompher et remporter l’Oscar. C’est à dormir debout aussi.

        • Pierre dit :

          A Henri Patta et MB

          Sylvester Stallone est un meilleur acteur que ce que l’on croit. Il a ses limites, c’est vrai, mais il est à mon sens formidable (et pas seulement « bien ») dans CREED. On peut citer, vous avez raison, ROCKY et COPLAND, mais aussi PARADISE ALLEY ou ROCKY BALBOA (le 6ième). Dans de nombreux films d’action, il est parfait : CLIFFHANGER, NIGHTHAWKS, le premier RAMBO.

          Mais je reconnais que j’ai du mal à être objectif sur le sujet : j’ai grandi avec ses films. Découvrir ROCKY 3 à 8 ans, c’est quelque chose dont on ne se remet pas facilement. A l’époque, j’avais insisté pour rester dans la salle pour le revoir une deuxième fois d’affilée ! Encore aujourd’hui, pour moi, c’est irrésistible.

          Pour répondre à MB : j’ai parfaitement conscience de m’adresser ici à des cinéphiles éclairés, capables d’aimer tous les bons films quelque soient leurs genres. C’est à la critique de telerama que je réagissais, je n’ai voulu cibler personne ici. Désolé si ça a été mal compris.

        • Henri Patta dit :

          Il est vrai que les films et les acteurs ayant marqués notre enfance ont une place a part.
          Je respecte votre passion pour ROCKY et Stalone mais je reste sur mes propos.
          Ce qui fait le charme du cinéma c ‘est que les avis sont divergeants et souvent passionnés.

        • MB dit :

          à Pierre: no problemo.
          Sinon pour Stallone, je suis d’accord pour COPLAND, faut que je voie le ROCKY 1, et faudrait revoir LA TAVERNE DE L ENFER, qui était curieux mais pas forcément réussi.

        • ballantrae dit :

          Je ne mettrai pas Stallone exactement dans le même panier que The Brique car il pouvait pas trop jouer parfois dans Rocky effectivement, Copland ou encore les un peu oubliés FIST de N Jewison (où il incarne un syndicaliste dans les 30′ assez proche de J Hoffa) et La taverne de l’enfer (réalisé par ses soins d’ailleurs, pas si mal que cela sur des combats de lutte dans le NY des 40’…je l’ai découvert en lisant une critique positive dans les Cahiers de l’époque signée…Leos Carax!!!).
          The Brique c’est plutôt le fruit des amours de JC Vandamme et S Seagal…

  35. Yves Rouxel dit :

    Avant d’aborder un film de Pierre Billon,je voulais revenir sur »Quai des orfèvres »de Clouzot que j’ai revu pour la ènième fois.Tout d’abord dans le scénario il y à une erreur quand Maurice Martineau(Blier)est interrogé par le commissaire,un de ses adjoint lui demande d’enlever ses lacets,et de lui donner sa cravate et sa ceinture.Martineau est conduit dans une cellule,sa voisine est une prostitué qui lui demande ce qu’il fait là.Il ne réponds pas,défait son bracelet de montre et casse le verre qui va lui permettre de se trancher les veines.Mème si nous sommes à la fin des années 40,la police faisait enlever tous les effets personnels de l’individu mis en garde à vue.Donc mystère,est ce volontaire ou involontaire de la part du scénariste et du réalisateur?il faut découvrir »Agnes de rien »de Pierre Billon qui est une oeuvre étrange et onirique à la fois.Une jeune fille marche seule sous la pluie,elle cherche en vain son chemin.Elle croise un homme qui lui indique l’emplacement de la vieille demeure au fond des bois.Sur le perron de la porte,elle est accueuillit froidement par un homme à la mine patibulaire(Paul Meurisse incarne Carlo)qui l’a fait rentrer afin de se sécher.Elle s’évanouit et se réveille le lendemain dans une grande chambre lugubre ou le froid règne.En effet on apprend qu’il pleut 360 jours par an et que le chateau tombe en ruines.Danielle Delorme éclaire de sa beauté et de sa jeunesse ce film au climat qui flirte avec le fantastique et le réalisme poétique.Je vais me pencher sur cet artisan selon Tullard qui à co-réalisé un film avec Jean Cocteau.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Yves Rouxel
      Un fonctionnaire peut commettre une erreur et la montre peut lui paraitre moins problématique que les lacets et la cravate. Pensez que parfois les personnages peuvent se tromper avant d’accuser un cinéaste aussi obsessionnel que Clouzot. Et j’ai envie de voir AGNÈS DE RIEN

      • Yves Rouxel dit :

        a Bertrand.Vous m’en direz des nouvelles.Je voulais revenir sur un film vu en 1977 à la télévision ou Patrick Brion lui consacra une rétrospective amplement méritée.Il s’agit de « Justin de Marseille »un des trois chef d’œuvre de Maurice Tourneur.J’irais dans votre sens Bertrand en espérant retrouver cet entretien accorder par ce cinéaste à la Cinémathèque en 54.Tout commence en musique et en chanson sur le port de la Canebière à Marseille entre les deux guerres.On suit une troupe d’enfants mené par le fada(génial Aimos)qui brandit un drapeau et donne de la voix.Tourneur plante le décor sur les quais ou un pécheur discute avec un journaliste parisien venu écrire un papier sur le milieu Marseillais.Puis l’œuvre bascule dans les réglements de compte entre les trois gangs qui règne sur la ville.D’un coté la bande à Justin avec à sa tète le bègue incarné par Pierre Larquey,de l’autre celle d’Esposito enfin les Chinois qui contrôlent le trafic d’opium entre l’Asie et la France.L’interet du film vient de l’aspect social et Tourneur nous décrit de façon précise les différents métiers de la ville(les pécheurs,les vendeuses de poissons à la criée,le restaurateur et sa femme,le monde de la prostitution avec le maquereau qui joue son propre role…).Mais dans les films de Tourneur il y à toujours de l’amour et des sentiments entre les ètres poursuivis par leurs passés.Je tiens ici Bertrand à vous remercier des bonus de ce dvd qui apporte une grande pierre à l’édifice de ce cinéaste,en esperant qu’un jour on puisse découvrir tous les films muets tournés aux Etats-unis et en France car l’œuvre est considerable .

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves Rouxel
          Entièrement d’accord. J’avais fait les bonus du coffret Pathé et Philippe Meyer expliquait la présence des Chinois à Marseille et autour de la gare de Lyon (le remarquable AU NOM DE LA LOI)

        • Julia-Nicole dit :

          Je rappelle à ce sujet qu’un livre essentiel sur Tourneur est paru aux éditions de l’Harmattan il y a quelques mois: « Maurice Tourneur – Une vie au long cours », par Eric Bonnefille.
          Il analyse en détail tous les films de Tourneur existant à l’heure actuelle (une grande partie de l’oeuvre américaine étant perdue), et donne des informations intéressantes sur le tournage des films, les projets non aboutis, et certains aspects méconnus de la vie de Tourneur.

      • Yves Rouxel dit :

        Toujours en quète de curiosités,j’ai réussit à trouver les premiers courts métrages de Tourneur sous la forme d’un coffret.Comme le temps est à la neige sur Toulouse,je pense passez le week end avec Tourneur.

  36. ballantrae dit :

    Désolé de revenir de manière obsessionnelle sur ce point: pourquoi La passion Béatrice demeure introuvable en DVD en France?
    En revanche, je viens de constater qu’existait une édition espagnole.
    Avant de m’y risquer, je voulais savoir ce que vous en pensiez, Bertrand,question qualité image/son.
    Sinon, il est dommage que Laissez passer qui me manque encore en DVD (un comble car c’est de mes films préférés parmi ceux qui ont dépeint le cinéma en train de se faire) ne soit pas réédité car il constitue le complément parfait de l’épisode de la série articulant avant guerre/guerre/après guerre.
    Quant à la série sur Soupault, je crois qu’elle demeure encore inédite en DVD.Le fils de Caussimon devait à une époque s’en occuper mais je n’en ai plus entendu parler alors…ce serait pourtant un super coffret avec Lyon , le regard intérieur.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      Je n’en avais jamais entendu parler

      • ballantrae dit :

        Sur la jaquette, flamboie un titre en rouge La pasion de Beatrice.Sur fond noir les silhouettes de BP Donnadieu et de J Delpy.
        L’éditeur se nommerait « Ciné » (sis dans un logo de petite maison).
        Cela pourrait sentir en fait l’édition « à bon marché » ( les horribles Zylo)c’est pour cela que je demandais votre avis.

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Il y à quelques mois,je vous avez signaler la sorti de ce dvd que j’ai trouver sur un marché de Barcelone.La copie est bonne,en dehors du sous titrage en espagnol.

  37. MB dit :

    du neuf!
    http://www.lepoint.fr/pop-culture/cinema/tavernier-il-est-normal-que-netflix-rafle-les-gros-cineastes-24-10-2017-2166893_2923.php#
    Euh… pour 100 Ans il y aura une souscription à prix préférentiel? ça serait pas con, ça?!

    • stag dit :

      Merci mb pour ce lien, merci bertrand pour ce que vous y dites, sur brion, pour résumer, et cela résume assez bien…

      • MB dit :

        à stag: le côté polémique sur le service public et le CDM de Brion (dont on ne sait toujours pas dans quelle sauce il va finir), sur Weinstein, m’a bien plu, ça défoule! et Netflix va autoriser certains films en salle, très bien, et 100 Ans…

      • ballantrae dit :

        Excellent papier et 100% avec tout ce que vous dites Bertrand sur les pseudo morts du cinéma, l’incurie du service public notamment pour la production de Voyage…, la chronologie des médias et les problèmes de distribution.
        D’accord aussi sur Weinstein et les comportements problématiques dans le cinéma -ou ailleurs !- mais peut-être avec la prudence qui s’impose concernant par exemple l’histoire de Polanski à la Cinémathèque où je crois déceler quelque amalgame…mais je me trompe peut-être? La cinémathèque honore tout bêtement un grand cinéaste (même si le dernier n’est pas forcément extraordinaire) en phase avec son actu.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A BALLANTRAE
          BIEN SUR

        • Yves Rouxel dit :

          Alors que j’apprend la mort de Manson à la radio,un film est en préparation ou Brad Pitt incarnerais ce tueur sous la camera de Tarantino.Léonardo di caprio est au casting selon imdb!!!

        • Alexandre Angel dit :

          Pour Tarantino et Manson, je l’ai entendu aussi..
          De quoi échafauder moult perspectives sur le vrai sujet, le ton employé (le sens du pastiche et l’humour, même noir, y auront -t -ils leur place comme d’habitude?), le traitement de la violence, etc..
          Cela m’excite et me fait un peu peur en même temps.

    • Denis Fargeat dit :

      Merci pour ce bel entretien, je suis sidéré ( positivement) par la façon dont les enjeux sont posés… on a souvent , à écouter ou lire les médias, le sentiment que la situation est trop complexe pour être appréhendée calmement. Ici tout est clair et tient en trois pages vite lues. La colère de Bertrand est perceptible – et compréhensible, et partagée ! Mais il faut en faire quelque chose, de cette colère, la retourner de façon positive, en tirer de l’énergie, et c’est ce qui se passe dans ces pages. Quelle leçon ! Et merci pour Hans Zimmer, ça venge. La pauvreté d’inspiration des musiciens dont il est le porte drapeau n’est pas une épure, et me fait toujours penser à la phrase de Fellag l’humoriste:  » Nous , quand on touche le fond, on creuse. »

      • Denis Fargeat dit :

        Ah, désolé, petite remarque tout de même : comparer Zimmer à Bronislau Kaper est faire un immense honneur au premier… il y a quand même une expertise, une diversité d’inspiration sans commune mesure… peut-être Kaper est-il ici l’emblème d’une certaine routine dans l’utilisation , envahissante, de la musique, comparable du coup à l’usage de Zimmer… mais ça a dû faire bondir Pierre Berthomieu, assez assassin sur Zimmer.
        Et puis j’aime bien  » On green dolphin nstreet… »

        • Bertrand Tavernier dit :

          A DENIS FARGEAT
          CE N’ÉTAIT PAS ZIMMER MAIS LE HOWARD SHORE DU seigneur des anneaux

        • Denis Fargeat dit :

          Toutes mes confuses, j’avais lu un peu vite.

        • Sullivan dit :

          A Bertrand. Absolument pas d’accord avec vous sur l’appréciation de la partition de Shore pour LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Plus de 15 ans après la sortie du premier film, j’ai encore les thèmes en tête, l’orchestration, les leitmotiv, etc… Il a composé une musique qui colle parfaitement aux films de la saga de Jackson. Le sens de l’épique y est généreux, foisonnant et contrairement à bien des compositeurs d’aujourd’hui, il a su faire à l’instar d’un John Williams pour les films de Lucas ou Spielberg, preuve d’une créativité indéniable. La question du « démodé » en ce qui concerne la musique de film me semble être une question extrêmement subjective et également très délicate, dans le sens où sa mise en regard des images reste fondamentale. Même si je place comme vous, Rota, Herrmann, Goldsmith et tant d’autres bien plus haut dans mon panthéon pour toute leur carrière s’entend, car je ne trouve pas que Shore soit un très grand compositeur dans l’ensemble mais plutôt un bon artisan, et bien cette partition pour LE SEIGNEUR DES ANNEAUX est une de ses oeuvres que j’affectionne le plus avec celle composée pour Tim Burton (ED WOOD) et celle commise pour LE FESTIN NU, même si dans ce cas précis, Ornette Coleman reste décisif et inoubliable pour ses interventions solo et sa participation à l’écriture de quelques-uns des morceaux et qu’il a très certainement poussé Shore vers son meilleur.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Sullivan
          D’accord sur les autres films mais en concert le SEIGNEUR, c’est éprouvant

        • Sullivan dit :

          A Bertrand : En concert ? C’est possible. Quelle date ? Quel orchestre ? Quel chef ? La musique de film est parfois bien interprétée en concert, mais pas toujours, loin s’en faut. Pour les mêmes raisons que l’interprétation des oeuvres de toute l’histoire de la musique de Von Bingen à John Adams en passant par Bach, Mozart ou Ravel. Il faut de bons interprètes, une bonne direction musicale, un grand chef dans le cas d’oeuvres à effectifs importants, de bons musiciens… Le concert des 30 ans de la collaboration Burton/Elfman au GRAND REX était pas mal, par exemple… Mais une musique est liée avant tout au film pour lequel elle a été écrite (pardon d’enfoncer des portes ouvertes) et dans le cas qui nous intéresse, Shore a été magnifiquement inspiré par le projet. Et comment ne pas être inspiré par le récit de Tolkien ? Et sa mise en image par Jackson ? Sa musique doit avant tout s’écouter en regardant les films.

        • Denis Fargeat dit :

          Il y a eu à Lyon une série de ciné-concerts ou l’ONL accompagnait les films de Jackson -en conservant le reste de la bande-son… Je ne sais pas si Bertrand de référait à ces soirées, ou à des concerts autonomes… En tous cas il y a sans doute d’autres musiciens à promouvoir, sans parler des mérites propres de Shore mieux exposé que beaucoup d’autres . J’imagine qu’on a aujourd’hui les moyens techniques- financiers c’est une autre paire de manches à retrousser- de faire l’équivalent des ciné-concerts Shore-Jackson avec des films de patrimoine, l’exemple dont on peut rêver étant « L’atalante »… Quel choc ce serait, d’entendre le moteur de la péniche de fondre avec les vrais musiciens d’un orchestre bien vivant ! Et tellement d’autres belles choses à partager….

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Denis Fa®gent
          Moi je me bats pour qu’on joue des compositeurs français comme Jaubert bien sur ou Kosma mais aussi Honneger, Milhaud, Jean Jacques Grunnwald (ses musiques pour les deux premiers Bresson sont splendides et celles pour Becker et Decoin : LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE partition géniale qui anticipe sur Philip Glass) sans parler de Auric, Van Parys, Delerue, Dutilleux, Misraki (avez vous écouter celle des ORGUEILLEUX ?)
          Et le concert de Shore était à Pleyel et ce qu’il écrit pour Corenberg, Burton et le Festin Nu est excellent. Remarquable saxophoniste soprano à Pleyel.
          Mais pour le Seigneur des Anneaux qui me casse les pieds malgré le brio visuel, là j’ai des préjugés, je le reconnais

        • Denis Fargeat dit :

          Merci pour votre réponse ! Les orgueilleux, j’ai le souvenir d’une belle utilisation du style latino américain… Dans le genre j’avais été bluffé par la musique de Misraki pour je ne sais plus quel Lemmy Caution.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Denis Fargeat
          ALPHAVILLE

        • ballantrae dit :

          D’accord avec Sullivan, la BO de H Shore pour Le seigneur des anneaux (pas en concert mais durant le film , je ne suis jamais allé voir un concert à base de BO…) me semble majestueuse, sensible et assez fine dans son appréhension de l’univers de Tolkien que, comme J Gracq, j’aime profondément depuis longtemps.
          Certes Shore y est moins surprenant que chez Cronenberg ( je citerai entre autres les BO de Dead ringers, de Naked lunch avec O Coleman, de Crash ou de History of violence)ou Desplechin ( la BO de Esther Kahn est un sublime hommage à Delerue)mais il est loin d’être « pénible »!
          Je lui préfère bien évidemment Jaubert,Rota, Delerue, Ph Glass,Herrman, Sarde, etc…mais j’apprécie son travail.
          Zimmer c’est bcp plus variable mais son boulot pour Nolan est souvent très bien ( Inception et Interstellar tout comme Dunkirk) et La ligne rouge aussi.

      • MB dit :

        en ce qui concerne la musique de film, je dois avoir les portuguaises ensablées au cinoche car je n’avais jamais remarqué le côté « Philip Glass » de la musique du générique de LA VERITE SUR BEBE DONGE par Jean-Jacques Grünenwald. Et pourtant Philip Glass je le connais un peu beaucoup (certes moins que Sullivan ou d’autres, je suppose). Bertrand lui l’avait remarqué dans le même interview du Point plein à craquer d’infos bien serrées. Mais qui va ouvrir le Point en papier? Pas moi, j’ai trouvé ce lien chez mon excellent pote Christian Leciaguezahar sur Fesse de Bouc avec plein d’autres infos, merci Christian.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          C’est un ostinato soutenu par une rythmique repetitive écrit pour une petite formation : orgue (l’instrument de Grunenwald, piano quelques cordes)

        • Oreste dit :

          @ Bertrand Tavernier.
          La musique à laquelle vous faites allusion est celle du générique de début, si ma mémoire est bonne. Et elle est très différente de celle que l’on entend dans le cours du film.
          Grunenwald est, entre autres, l’auteur d’un concerto pour piano. Je n’ai jamais pu le trouver en disque mais je ne serais pas étonné que la musique du générique soit extraite de ce concerto et que le reste soit original.
          C’est une musique (celle du générique, donc) assez ravelienne et, effectivement, superbe. Avec une progression harmonique riche est subtile, très supérieure, à mon gout, à tout ce que Glass a pu écrire (même si sa musique pour le Mishima de Schrader était très bien et fut, de manière méritée, un tube).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Oreste
          On l’entend aussi durant toute la séquence finale du film et Decoin s’appuie sur elle pour les changements de plan, d’axe, les entrées de champ de Darrieux. Cette musique renforce le ton féministe de l’oeuvre

    • Yves Rouxel dit :

      A MB.Je vous remercit pour cet article,je m’éloigne de plus en plus de la presse papier en dehors de Positif,du Canard ou de L’Huma.Bertrand à entièrement raison sur le comportement de producteurs,réalisateurs ou d’hommes et de femmes de pouvoir dans tout les domaines.On ne peut jeter en pature tous les compositeurs de bandes originales de films tels John Williams,Angelo Badalamenti,Howard Shore ou Danny Elfman.En revanche c’est bien Zimmer qui à composer « Blade runner 2049″de Villeneuve il me semble?

    • ballantrae dit :

      Ah enfin une date pour 100 ans de cinéma américain: je m’en délecte par avance!!!Vivement lire ce que vous pensez de l’évolution de Scorsese, Eastwood ou Malick.Voir comment vous percevez maintenant Ford, Hawks (après nos discussions autour des derniers westerns), mesurer ce que vous avez pu redécouvrir…
      Mais qu’attend Actes Sud pour rééditer Amis américains qui lui est achevé, du moins je pense? Ce n’est pas tant à moi que je pense (puisque je l’ai) qu’ à tous les jeunes cinéphiles que je croise qui ne peuvent l’acquérir…

    • ballantrae dit :

      Ils parlent carrément de 20 épisodes!!! Pouvez-vous nous en dire plus?

      • MB dit :

        20 épisodes de quoi qu’est-ce?

        • ballantrae dit :

          Ben de la série Voyage à travers le cinéma français dont la diffusion a commencé sur Canal sat!
          Ce qui serait bien ce serait de savoir si c’est 20 x 1 heure ou si certaines heures comportent en réalité plusieurs chapitres.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Ballantrae
          C’est 8 épisodes de 58/59 minutes mais ils ont aussi découpé en tranche VOYAGE

        • ballantrae dit :

          Je me réfère au lien ci-dessus vers l’entretien accordé au Point.

        • MB dit :

          à Ballantrae: OK, je vais attendre l’arrivée sur France5 si Delphine ne le passe pas à 3hdu mat! (et même…).
          Bertrand, si vous êtes en contact avec Patrick Brion, savez-vous s’il voit un bon avenir pour le CDM?

  38. Denis Fargeat dit :

    … Ah, grande nouvelle ( je viens tardivement de m’en rendre compte) : le retour de « Cinema Song  » sur France Musique, sous le nouveau titre de « Ciné Tempo ». Pour un prochain titre, la chaîne pourra faire appel à nos chers synonymeurs déchaînés…

    • MB dit :

      à D Fargeat: merci je l’aurais loupée sans ça cette émission, quelle idée de changer le nom en Ciné-Tempo!
      Tiens Ciné-Mambo plutôt, c’était bon, ça coco!
      Qu’en pensez-vous M Pascal, A Angel?

      • MinettePascal dit :

        A MB et DF : Très bon ciné-mambo, même si j’eusse préféré ciné-java. Je ne vois pas mieux mais je propose quand même « cinémascores » . ça fait vieille télé mais comme ça il ne reste rien à Alexandre à part des trucs pitoyables comme Andante con « moteur! »

        • Alexandre Angel dit :

          Bon, j’ai un truc pour le Demme et j’en suis pas fier..L’AID et on en parle plus.

        • MinettePascal dit :

          A AA : oui mais c’est un peu long et dénué de musique. Cherchez dans le genre « Biquets cois », plutôt.

      • Yves Rouxel dit :

        Ne manquez pas tous les mercredis à 6 heures sur France Culture la chronique cinéma de Michel Ciment.Lors de sa dernière chronique il à expliquer comment le film « La mort du cerf sacré »à été monté par une certaine presse alors que la réalisation est prétentieuse et sans rapport avec l’oeuvre immense de Kubrick.

        • ballantrae dit :

          Merci du tuyau, j’ignorais ce retour matinal de Michel Ciment sur France Culture après qu’ils l’aient éjecté de Projection privée pour laisser place à une assez triste émission que je n’essaie même plus d’écouter…

    • Yves Rouxel dit :

      Puisque on évoque les bandes originales de films,je tiens à remercier ici Stéphane Lerouge qui fait depuis des années un travail formidable.Grace à lui on à pu redécouvrir toutes les musiques composées pour le cinéma,la radio,la tv,la publicité,c’est François de Roubaix puis aussi les musiques de Philippe Sarde qui sont empreint de lyrisme et d’émotions intenses,Jean claude Petit(excellente bo sur Cyrano),Claude Bolling,Vladimir Cosma,la liste serait trop longue à énumerer ici.

  39. Damien D. dit :

    Sur les De Sica des années 60, d’accord avec vous sur IL BOOM grâce à Sordi (qui d’ailleurs sauvé bon nombre de films italiens de l’époque). Me reste à découvrir ce RENARD qu’il va falloir que je découvre.
    Par contre MARIAGE A L’ITALIENNE m’a paru mineur et je dois avouer être bien passé à côté (j’ai du mal avec le jeu de Sophia Loren qui en dehors de sa beauté ne m’apparaissait pas totalement crédible dans son rôle). Enfin le pire est tout de même atteint avec HIER AUJOURD’HUI et DEMAIN dont on a bien du mal à y trouver le talent de De Sica avec les deux acteurs en roue libre…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A DAMIEN D
      PAS SEULEMENT À CAUSE DE SORDI. LE SCÈNARIO EST SENSATIONNEL ET LE CHOIX DES ACTEUR (LA FEMME DU PROMOTEUR) FORMIDABLE

      • D. H. dit :

        Sordi, dont une plaque sur une façade de maison située à deux pas de l’église Santa Maria de Trastevere rappelle la naissance dans ce quartier populaire de Rome, fait mentir par son abattage le dicton selon lequel « toute l’Italie travaille pour que Rome se repose ». Wikipedia nous apprend qu’enfant il a même été soprano dans le chœur de La Chapelle Sixtine !
        Dans un film en effet très faible comme un Héros de notre temps, il parvient à tromper notre ennui par sa prestation.
        Dans le, en revanche très bon, Il Boom, opportunément, son talent comique explose, en laissant subtilement entr’apercevoir les failles et les angoisses qui sourdent sous le vernis drolatique. Un peu comme dans Le Veuf de Risi, même si le scénario est ici beaucoup plus convenu et les gags attendus.
        Mais en cette même année, 1959, il apparait également dans le très étonnant I Magliari de Francesco Rosi, chronique plus proche du néo réalisme que de la comédie à l’italienne narrant les diverses expériences professionnelles d’immigrés italiens par assurer leur survie en Allemagne de l’Ouest (Hanovre et Hambourg). Le film, très sombre car chronique sociale proche du vérisme, est par intermittence frappé par la foudre jaillissant du jeux de Sordi, comme lorsqu’il se lance seul au volant de sa voiture après qu’il a été humilié par un parangon de chef mafieux dans une parodie de celui-ci, soulignant le ridicule de ces attitudes toutes de virilité stéréotypée pétries.
        Cerise sur le gâteau, dans le segment de I Complessi (Les complexés) mis en scène par Luigi Filippo D’Amico, il faut enfin voir Guglielmo il Dentone deviser avec Romolo Valli à propos de la forme de son nez ou passer le test pour obtenir le poste de présentateur du journal télévisé.
        Si, grande è Alberto !

        • Henri Patta dit :

          Cela fait plaisir de voir un amateur du cinéma italien.
          D ‘autant plus qu ‘il a quasiment disparu de nos jours , tué par berlusconi.
          Je serais curieux de connaitre la fréquentation des salles en Italie.
          Les chiffres doivent étre terribles.

        • D. H. dit :

          Amateur du cinéma italien en effet mais pas exégète du sujet pour deux sous, votre interrogation a piqué ma curiosité et j’ai voulu confronter mon ressenti à quelques données. Aussi, il me semblait qu’outre les films de la trinité renommée entre notre pays, j’ai nommé Nanni Moretti, Paolo Sorrentino et Marco Bellocchio, un nombre non négligeable de réalisateurs italiens parvenaient à faire leurs films, et cela mesuré, seulement, à l’aune des films distribués en France, supposant que d’autres films sont produits mais n’atteignent pas notre territoire.
          A mon esprit (appuyé sur mon agenda) viennent des titres comme BIENTOT LES JOURS HEUREUX (I tempi felici verranno presto) d’Alessandro Comodin, FIORE de Claudio Giovannesi, LES CONFESSIONS de Roberto Andò, FOLLES DE JOIE (La Pazza) de Paolo Virzì, MAUVAISE GRAINE (Non Essere Cattivo) de Claudio Caligari, SUBURRA de Stefano Sollima, MEDITERRANEA de Jonas Carpignano, PALERME (Via Castellana Bandiera) d’Emma Dante, MIELE de Valeria Golino, PIAZZA FONTANA de Marco Tullio Giordana pour ne citer que les films italiens contemporains que j’ai vu ces dernières années en salle, à Paris. Ainsi, donc, que MIA MADRE de Moretti, LA BELLE ENDORMIE (La Bella Addormentata) de Bellocchio et LA GRANDE BELLEZZA de Sorrentino.
          J’en concluais qu’après les « années de plomb » de l’industrie cinématographique, des années 80 au mitan des années 2000, le métal gris étant fourni par Berlusconi via ses télés poubelles telles que dénoncées de manière si poignante par Fellini dans GINGER E FRED, la création cinématographique avait repris du poil de la bête et que ce mouvement de renaissance allait en s’accélérant.
          Impression néanmoins tempérée par l’observation faite lors de séjours dans le pays même, où les salles de cinéma ne se rencontrent pas à chaque coin de rue. Mais cela peut aussi s’expliquer par le fait que mes déambulations me mènent plus souvent dans les centres historiques des villes que dans des zones plus périphériques plus susceptibles d’accueillir des complexes multisalles. N’est pas Paris qui veut, capitale mondiale, j’en suis certain, de la diversité de « l’offre » cinématographique.
          Alors que disent les chiffres, ceux du CNC en l’espèce : que l’Italie se situe, en 2016, en termes de fréquentation et de nombre d’écrans, en 4e position en Europe, après la France (213 millions/5 842 écrans), le Royaume-Uni (168/4 046), et l’Allemagne (121/4 739) avec 112 millions d’entrées et 3 752 écrans. http://www.cnc.fr/web/fr/publications/-/ressources/11870403
          Un autre chiffre édifiant est celui de la progression au niveau mondial cette fois du nombre des productions par pays entre 2007 et 2014, et l’Italie arrive en deuxième position après la Corée du Sud (81 %) et juste devant l’Inde, les USA et la Chine avec un taux à plus de 50 % ! La France se situerait à 14 % et le Royaume-Uni à – 18 %. http://www.profession-spectacle.com/quel-est-le-plus-grand-pays-producteur-de-films/
          Certes la prudence toujours se doit de modérer tout jugement hâtif bâti sur des informations extraites de la toile mais celles-ci semblent peu ou prou confirmer l’impression issue de ma propre observation selon laquelle l’Italie renoue avec son cinéma et qu’elle revient de loin.
          Demeure la question, consubstantielle à celle du nombre, de la qualité de ce cinéma contemporain. Dont il serait intéressant de parler en évoquant celle des cinémas en France, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni. Signore e signori…

    • D. H. dit :

      Amateur du cinéma italien en effet mais pas exégète du sujet pour deux sous, votre interrogation a piqué ma curiosité et j’ai voulu confronter mon ressenti à quelques données. Aussi, il me semblait qu’outre les films de la trinité renommée entre notre pays, j’ai nommé Nanni Moretti, Paolo Sorrentino et Marco Bellocchio, un nombre non négligeable de réalisateurs italiens parvenaient à faire leurs films, et cela mesuré, seulement, à l’aune des films distribués en France, supposant que d’autres films sont produits mais n’atteignent pas notre territoire.
      A mon esprit (appuyé sur mon agenda) viennent des titres comme BIENTOT LES JOURS HEUREUX (I tempi felici verranno presto) d’Alessandro Comodin, FIORE de Claudio Giovannesi, LES CONFESSIONS de Roberto Andò, FOLLES DE JOIE (La Pazza) de Paolo Virzì, MAUVAISE GRAINE (Non Essere Cattivo) de Claudio Caligari, SUBURRA de Stefano Sollima, MEDITERRANEA de Jonas Carpignano, PALERME (Via Castellana Bandiera) d’Emma Dante, MIELE de Valeria Golino, PIAZZA FONTANA de Marco Tullio Giordana pour ne citer que les films italiens contemporains que j’ai vu ces dernières années en salle, à Paris. Ainsi, donc, que MIA MADRE de Moretti, LA BELLE ENDORMIE (La Bella Addormentata) de Bellocchio et LA GRANDE BELLEZZA de Sorrentino.
      J’en concluais qu’après les « années de plomb » de l’industrie cinématographique, des années 80 au mitan des années 2000, le métal gris étant fourni par Berlusconi via ses télés poubelles telles que dénoncées de manière si poignante par Fellini dans GINGER E FRED, la création cinématographique avait repris du poil de la bête et que ce mouvement de renaissance allait en s’accélérant.
      Demeurait néanmoins que cette impression était tempérée par l’observation faite lors de séjours dans le pays même, où les salles de cinéma ne se rencontrent pas à chaque coin de rue. Mais cela peut aussi s’expliquer par le fait que mes déambulations me mènent plus souvent dans les centres historiques des villes que dans des zones plus périphériques plus susceptibles d’accueillir des complexes multisalles. N’est pas Paris qui veut, capitale mondiale, j’en suis certain, de la diversité de « l’offre » cinématographique.
      Alors que disent les chiffres, ceux du CNC en l’espèce : que l’Italie se situe, en 2016, en termes de fréquentation et de nombre d’écrans, en 4e position en Europe, après la France (213 millions/5 842 écrans), le Royaume-Uni (168/4 046), et l’Allemagne (121/4 739) avec 112 millions d’entrées et 3 752 écrans. http://www.cnc.fr/web/fr/publications/-/ressources/11870403
      Un autre chiffre édifiant est celui de la progression au niveau mondial cette fois du nombre des productions par pays entre 2007 et 2014, et l’Italie arrive en deuxième position après la Corée du Sud (81 %) et juste devant l’Inde, les USA et la Chine avec un taux à plus de 50 % ! La France se situerait à 14 % et le Royaume-Uni à – 18 %. http://www.profession-spectacle.com/quel-est-le-plus-grand-pays-producteur-de-films/
      Certes la prudence toujours se doit de modérer tout jugement hâtif bâti sur des informations extraites de la toile mais celles-ci semblent peu ou prou confirmer l’impression issue de ma propre observation selon laquelle l’Italie renoue avec son cinéma et qu’elle revient de loin.
      Demeure la question, consubstantielle à celle du nombre, de la qualité de ce cinéma contemporain. Dont il serait intéressant de parler en évoquant celle des cinémas en France, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni. Signore e signori…

  40. ballantrae dit :

    Quant aux deux films avec Sordi, ils confirment le génie de cet acteur qui n’avait pas peur de jouer des lâches, des combinards, des petits chefs avec une délectation incroyable chez nombre de grands.
    Inoubliables ses rôles dans La grande guerre, l’argent de la vieille ou les Vitelloni pour ne prendre que 3 titres emblématiques…et ils avait être génial dans des formats courts , je n’oublierai le sketch des Nouveaux monstres Comme une reine hallucinant de méchanceté…et de réalisme!

    • Henri Patta dit :

      A ballantrae.
      Tout a fait d ‘accord. Un immense acteur qui pouvait tout jouer.
      J ‘ai un faible pour ses roles dans des films peu connus comme LE MAFIOSO par exemple.

    • MB dit :

      Sordi est un génie rien que pour ce regard dans MAFIOSO à la fin quand aux USA il finit par comprendre qu’il ne peut plus refuser de faire ce qu’on lui demande.

  41. manu dit :

    Bonjour M. Tavernier,

    J’ai apprécié également le film « Ouvert contre X », principalement pour ses dialogues empreints d’humour et ses acteurs. Robert Dalban y a un rôle de flic assez important, et Yves Deniaud l’un de ses rares rôles en vedette. Le film n’est plus seulement disponible dans la collection rouge, mais également en blu ray et dvd chez Gaumont, avec pour unique et maigre bonus une petite interview de René Floriot datant des années 60…

  42. Alain dit :

    Bonjour Monsieur,

    Je viens d’acquérir le dernier ouvrage de Christine Letheu que vous avez préfacé sur la fascinante « Continental ». J’ai en effet été consterné par celui d’Ivani sur le même sujet. Partagez-vous ce point de vue ou suis-je trop sévère quand j’évoque ses jugements de valeur sans intérêt, ses erreurs, son écriture bâclée,ses citations peu fiables et sources erronées, en un mot son absence d’apport puisque ce n’est qu’un condensé de travaux préexistants mal digérés.J’ai pensé à Edern Hallier et à ce qu’il faisait des livres qu’il ne goûtait pas!!
    Je sais qu’avec Mme Letheu, la qualité sera indéniable.

    Merci de votre regard.

    • SERVANT Jean-Pierre dit :

      A Alain : j’ai lu les deux. Alors c’est vrai n’y allons pas par quatre chemins : le livre de Christine Leteux est à des années lumière de celui de J.L.Ivani. Cependant, je ne trouve pas qu’il soit mauvais. Il est écrit un peu comme un roman et sans doute intéressant comme première approche du sujet pour un lecteur qui n’à pas trop de références sur la Continental.
      J’ai regretté aussi de ne pas y trouver un chapitre sur Greven APRÈS la Continental, chapitre que Christine Leteux aborde elle, dans son livre. Et autre grief sur le livre d’Ivani, des erreurs dans les prénoms (Greven baptisé Albert !!), et de nombreuses coquilles.
      Évidemment avec le livre de Christine Leteux, là c’est LE livre que j’attendais depuis longtemps. Et je ne vais pas expliquer pourquoi, Vous m’avez compris…

  43. Antoine dit :

    Le film de Duvivier n’a-t-il pas été longtemps introuvable pour une question de droits? Je confonds peut-être avec La « Fête à Henriette » avec la merveilleuse Dans Robin. Je pense aussi au « Miquette » de Clouzot qui vient de sortir.
    Pourriez-vous nous en apprendre plus sur cette problématique et nous dire si à votre connaissance certains « vieux »films restent encore inédits pour cette raison.
    Merci d’avance et pour tout.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Antoine
      Que dire, il y a parfois des questions de droits (un héritier qui bloque tout) ou de matériel : Gaumont cherche à restaurer LE VOYAGEUR DE LA TOUSAINT et un policier historique de Calef mais ne trouve pas de bon matériel

    • Yves Rouxel dit :

      J’ai pas du tout été enthousiasmé par »Miquette et sa mère ».Il y à une fadeur dans le jeu des acteurs et la mise en scène est vraiment en deça de la part de Clouzot.Il me reste à découvrir » Le mystère Picasso »puis de revoir »Les espions ».

      • Henri Patta dit :

        MIQUETTE ET SA MERE n ‘est en effet pas bien fameux mais que dire des ESPIONS ?
        Film assez abscon qui semble hésiter entre parodie et film de genre.
        A chaque fois que j ‘ai essayé de le revoir , je ne suis jamais allé jusqu ‘au bout.
        De plus gerard Séty n ‘a pas les epaules pour soutenir le film.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Henri Patta
          Le film néanmoins est très intéressant pendant la première partie : atmosphère étrange à la Enki Billal, humour noir, interprétations juteuse de Peter Ustinov et Sam Jaffe. Puis tout se bloque, car le personnage principal est inerte et amorphe ce qui rend l’entreprise abstraite et conceptuelle. Clouzot s’acharnait contre Sery sans voir que ce n’était pas sa faute mais celle du scénario. Lisez absolument le PREMIER SPECTATEUR de Michel Copurnot, formidable restanscription du tournage et des obsessions de Clouzot

        • Denis Fargeat dit :

          A Henri et Bertrand
          « Les espions » fait partie de mes films préférés, sans doute parce qu’il comptait jusqu’à récemment parmi les Clouzot dont on ne parlait jamais. Pas de snobisme là-dedans, juste le charme d’une voie pas explorée, à l’image de cette poésie de l’abandon qu’on trouve parfois , précisément, chez Clouzot (la piscine des Diaboliques, la maison des … Espions).
          Je m’étais bricolé à partir de ce film une petite théorie des espaces intérieurs : il y a des films qui construisent dans la tête du spectateur des topographies insensées, proches de ce que le rêveur produit ou tente de reconstituer à son réveil. Une dimension importante du cinéma , de ces films là en tous cas, serait ce que ce miroir aux alouettes fait à notre cerveau, faudrait demander aux neurologues ce qu’ils en pensent. La maison des « Espions  » est impossible- chose notée également dans le « Mauvais Genre » récemment consacré à Clouzot. Il y a aussi « Bride of the monster », son bassin souterrain avec pieuvre, auquel Lugosi accède en montant l’escalier ; les couloirs de « Shining » ou « Marienbad », l’immeuble du « Locataire »…. Il y aurait un Guide Vert (ou glauque) à faire, sur ces lieux qui hantent (ou sont hantés par) leurs visiteurs/spectateurs. Et si en plus on y croise un mr Kaminski ( Ustinov ) ou un Sam Jaffe qui cherche ses allumettes… on comprend que Sety soit un peu dépassé, il est notre représentant dans cette inquiétante demeure.

        • MB dit :

          à D Fargeat: très intéressant! Parfois la topographie de certains intérieurs est incompréhensible. Même où elle serait logique et réaliste elle est aussi parfois mal décrite et le spectateur se demande alors comment tel personnage peut passer de telle pièce à telle autre. Ca peut créer les vertiges poétiques ou surnaturels dont vous parlez. Dans les films d’action avec coups de feu en intérieur, si la topographie n’est pas claire, la scène tombe à plat! Comme il faut en plus prévoir les déplacements de la caméra et des acteurs et autres, ça doit être un sacré problème de mise en scène, avec le studio ça doit être plus facile, les murs s’envolent quand ils gênent! Il faut que je revoie LES ESPIONS, et BRIDE OF THE MONSTER pour admirer Lugosi monter un escalier pour descendre au sous-sol! C’est du Escher!

      • Didier Dumonteil dit :

        moi non plus;je considère « miquette et sa mère » comme un faux pas dans la carrière de ClOUZOT;par contre il faut connaitre son sketch de « retour à la vie » ,avec Jouvet.

  44. SERVANT Jean-Pierre dit :

    A Bertrand Tavernier : j’ai revu MESSIEURS LUDOVIC de LE CHANOIS dans l’édition sortie il y a quatre ans sur DVD. Je l’avais trouvé poussif, voire inintéressant. Une nouvelle vision hier (suite à votre présentation ici) à malheureusement confirmé cette impression. Il y a certes quelques moments amusants, grâce surtout je crois aux prestations des excellents comédiens de ce film, mais pas plus. Ça s’étire, je m’ennuie. D’accord avec vous. Jules qui apparait dans les ultimes minutes du film est bien fatigué. Pourtant il va encore apparaître dans quelques films mais qui sont bien loin de la qualité de ceux qui ont fait sa renommée.
    Je crois en réalité avoir confondu ce MESSIEURS LUDOVIC avec un autre film sorti à peu près à la même époque MONSIEUR GREGOIRE S’EVADE de Daniel Norman (1945), avec encore BLIER et BERRY. Dans mon souvenir il est très emballant. Mais pas revu.
    J’ai bien aimé IDENTITÉ JUDICIAIRE. Cest en le voyant que peu à peu je me suis aperçu que le personnage de flic joué par SOUPLEX allait ensuite devenir le Bourrel des 5 DERNIÈRES MINUTES à la télévision.
    LA CHARRETTE FANTÔME de DUVIVIER m’a surtout marqué pour ses acteurs et sa superbe photo. Mais il me semble qu’il a un côté un peu vieillot, dépassé. Ce qui est certain c’est qu’en le revoyant en vidéo je b’ai pas eu le même sentiment enthousiaste que lors de sa découverte à la télévision il y a longtemps chez Claude-Jean Philippe ou Patrick Brion, je ne sais plus vraiment.
    Vous me donnez envie de découvrir MALEFICES de Henri DECOIN.

  45. ballantrae dit :

    Quelle belle livraison!
    A commencer par tout ce que vous nous dites sur Claude Rich qui était un merveilleux comédien comme vous aviez su le montrer dans ces deux rôles mémorables de Crassac et de Pitard de Lauzier ( ah! sa réplique sur le sanglier et sa « hure »).Et bien sûr, on n’oubliera pas son rôle dans Je t’aime, je t’aime ou dans Le souper où il campa un Talleyrand extraordinaire.
    Belle livraison en provenance de l’Est bien sûr avec des auteurs longtemps négligés tels que:
    – Kalatozov dont les trois films du coffret sont passionnants y compris le moins connu La lettre inachevée qui possède un souffle aventurier rare et bien sûr le très émouvant Qd passent les cigognes (que j’eus la surprise de voir cité explicitement dans le dernier Kusturica)et le sublime, virtuose Soy Cuba qui renoue avec l’expressivité d’un Eisenstein
    -Elem Klimov et L Cheptiko effectivement un couple créatif passionnant et complémentaire qui sut secrètement marquer le cinéma sovietique des 70′-80′.Citons deux films de Klimov qui ne ressemblent à rien d’autre Raspoutine l’agonie aux accents baroques (dans le coffret) et Requiem pour un massacre ( à l’unité, l’un des films de guerre les plus remarquables de toute l’histoire du cinéma)
    -Panfilov est lui aussi passionnant, plus dialectique et intellectuel mais tout aussi fort dans sa réflexion sur un monde codifié
    – Zviagintsev est LE grand cinéaste russe actuel n’en déplaise à qqs esprits chagrins ( des Cahiers notamment qui en font un lourdaud ): c’est un vrai metteur en scène qui a fait jusque là un sans faute impressionnant depuis Le retour jusqu’au tout dernier Faute d’amour dont le sens du cadrage, la vérité cruelle des rapports humains tutoie Bergman ou Kieslowski.
    Et il faudrait parler de Guerman, de Sokourov, de Tarkovski et de Paradjanov encore et toujours.Quel pays passionnant!
    Et vous avez raison de noter le travail de Potemkine à mon sens l’éditeur DVD le plus audacieux et nécessaire du moment notamment pour son travail d’édition lié aux cinématographies de l’Est…je me permets d’ajouter d’ailleurs les deux DVD donnant à voir les docus de S Losznitza (auteur du passionnant et passé inaperçu Dans la brume et du tout récent Une femme douce plus inégal) qui sont bouleversants et plastiquement passionnants.Ce cinéaste ukrainien n’a pas fini de nous surprendre je pense par son aisance à passer du docu à la fiction.
    Il se penche aussi sur les marges du cinéma français ( L Hadzihalilovic, FJ Ossang), sur de grands auteurs ( intégrales Rohmer et Rozier) ou encore a entrepris un travail éditoarial inédit autour de W Herzog ( 3 volumes à ce jour) permettant notamment de découvrir ses documentaires les plus passionnants.

    • ballantrae dit :

      Et j’oubliais aussi leurs éditions des films de N Roeg ( Walkabout introuvable maintenant mais aussi Eureka, un coffret 3 DVD comprenant L’homme qui venait d’ailleurs et les magnifiques Ne vous retournez pas et Enquête sur une passion) , l’indispensable coffret Angelopoulos auquel on aimerait que s’adjoigne un volume 2 avec les titres plus récents (depuis L’apiculteur jusqu’au dernier)…
      Il y a aussi le muet avec Haxan de B Christensen dans une copie magnifique, un coffret Dreyer ( que je n’ai pas car j’avais le MK2 mais c’est les mêmes titres), tout récemment Le cabinet du dr Caligari.
      Et le boulot autour de Lynch: copies sublimes de Twin peaks fire walk with me et Eraserhead (pas acquis mais revus en salles cet été)+ doc sur Lynch + bientôt DVD courts métrages.

  46. Alexandre Angel dit :

    Ah Bertrand, toujours sur Potemkine, nous conseilleriez vous le coffret Jonas Mekas?

  47. MartinV dit :

    Bertrand, avez-vous vu le récemment sorti « Faute d’Amour » d’Andreï Zviaguintsev ?

    Il me semble que la presse française insiste trop fortement sur la dimension politique et métaphorique à propos de la situation intérieure russe, sous-estime la portée totalement universelle du film, et par là même, oublie un peu de louer le haut niveau cinématographique de cette oeuvre magistrale, radicale et bouleversante.

    Il s’agit du premier film de Zviaguintsev que je vois et le réalisateur me semble revitaliser concrètement la tradition des grands maîtres européens du passé comme peu d’autres aujourd’hui.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MartinV
      J’ai adoré ce film aussi pour les raisons que vous donnez mais avouez que la description de cette milice essayant de retrouver les disparus est assez stupéfiante et que cela dit beaucoup de choses sur la société russe

      • ballantrae dit :

        Oui, on y voit des aspects ahurissants sur la société russe (tout comme dans le film ukrainien Une femme douce moins réussi-notamment sur la fin- mais comportant des aspects passionnants )et dans le même temps effectivement on trouve une dimension universelle bien sûr. Leviathan et Elena allaient dans le même sens.
        De la même manière, Kieslowski était Polonais , totalement Polonais et universel.

  48. Alexandre Angel dit :

    Bonjour à tous et à Bertrand,
    L’hommage, que l’on sentait venir depuis un certain temps, au beau travail de Potemkine sur tout un cinéma soviétique me donne envie d’évoquer le souvenir que le festival EntreVues de Belfort avait dédié une rétrospective à Gleb Panfilov en 2007 que j’avais suivie intégralement (sans beaucoup de mérite au vu du petit nombre de films).
    Panfilov était venu avec sa muse, Inna Tchourikova et toute la semaine s’en était trouvée illuminée tant bon nombre de spectateurs exultaient de faire une telle découverte. J’eu même le bizarre privilège de voir PAS DE GUE DANS LE FEU à côté du réalisateur qui, arrivé en retard, s’était assis dans le noir à ma droite.
    J’avais été frappé par la très grande qualité de ce cinéma, qui n’est jamais prétentieux, ni intimidant mais d’une sensibilité originale, quadrillée et pourtant fantasque, d’un réalisme aérien, terre à terre mais soucieux de larguer les amarres.
    De ce coffret que j’ai acquis à sa parution, je n’ai revisité pour l’instant que JE DEMANDE LA PAROLE et PAS DE GUE DANS LE FEU.
    Je sens que le prochain sera LE THEME que je pense ne pas avoir apprécié à sa juste valeur.

  49. MinettePascal dit :

    Sur Claude Rich, il a aussi un rôle fendant dans CHERCHEZ HORTENSE.
    Dans PARIS BRULE-T-IL, il campe un étrange LECLERC, précieux et dandy. Pourquoi ? Le lui a-t-on demandé, propose-t-il ou est-ce le reflet d’une réalité ?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Minette Pascal
      Mais sur tout il joue DEUX rôles : le jeune officier qui d’un appartement contrôle une rue ET Leclerc. Je crois que Rich a voulu les différencier et d’ailleurs personne ne l’a jamais remarqué

      • Yves Rouxel dit :

        A Bertrand.Que s’est il passez pendant ces semaines ou nous ne pouvions pas poster de commentaires sur le blog?Concernant le film de Dupeyron »Aide toi le ciel t’aidera »avec Claude Rich je l’ai raté lors de sa sortie en salles.Restons y avec des films intenses comme »It’s a beautiful day »qui est le 4ème long métrage de Lynne Ramsay.Joaquin Phoenix dans le role de ce tueur à gages au marteau est saisisant et magistral et nous prouve qu’il peut composer des personnages hors normes des héros imaginaires de la série Marvell.Je conseille aussi »Maryline »le second long métrage de l’acteur sociétaire de la Comédie française Guillaume Gallienne.C’est un film hommage aux métiers du cinéma et du théatre.En l’occurrence ici nous allons suivre le parcours d’une jeune provinciale qui va tenter sa chance à Paris et qui rendra vite compte qu’il n’y à pas que des paillettes et des strass dans ce monde fermé.Réalisation pleine de délicatesse et d’attention pour un acteur qui adore son métier et les gens qui le composent.Revu « Le dernier des six »de Georges Lacombe ou Clouzot jette déjà les bases scénaristiques du futur « Corbeau »(offrez vous le coffret car le travail de restauration est formidable).Pierre Fresnay excelle dans le role de ce commissaire de police mené par le bout du nez par la pétullante Suzy Delair(toujours en vie à 100 ans!!).Sinon « Elephant films »a sortie une série de productions de la Hammer notamment des films de Freddy Francis: »Meurtre par procuration est de bonne facture et flirte avec »Psychose »d’Hitchcock.

        • ballantrae dit :

          Le Lynn Ramsay me tente malgré des avis disons très partagés.
          We need to talk about Kevin m’avait semblé très fort, glaçant et doté d’une construction assez diabolique.

        • Damien D. dit :

          Les retours assez mitigés que j’ai pu avoir sur le Lynne Ramsay IT’S A BEAUTIFUL DAY ne m’ont pas vraiment incité à y aller (malgré une bonne critique chez Positif). Et le besoin d’utiliser ce procédé commercial facile qu’est la mention « le Taxi Driver du XXIe siècle » (repris en plus par bon nombre de médias et de critiques ciné en bois) a le don de m’agacer et de me faire fuir plutôt qu’autre chose (TAXI DRIVER c’est TAXI DRIVER : point barre sacré nom !…).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Un slogan n’est pas l’oeuvre de l’auteur. Je suis payé pour le savoir. René Cleitman et ses publicitaires avaient trouvé UN MONUMENT comme accroche pour LA VIE et certains critiques m’ont pris à partie alors que j’avais lutté, avec Noiret, pour l’éliminer

        • Henri Patta dit :

          Bien évidemment , mais il m ‘étonnerait qu ‘un réalisateur choisisse lui méme son slogan publicitaire , surtout aux U.S.A.
          Je me souviens de querelles célébres a ce sujet.

        • Damien D. dit :

          A Bertrand : oui je sais très bien que le slogan n’est pas l’oeuvre de l’auteur mais quand le-dit slogan est repris partout sans autre analyse critique c’est là que ça devient agaçant et personnellement ça ne m’y incite guère (comme quoi ça joue aussi). Un ami qui a vu le film y a vu parfois un hommage stylistique dans quelques scènes au film de Scorcese mais cela n’a rien fait changer de son opinion mitigée sur le film. le « Un monument » sur LA VIE ET RIEN D’AUTRES vous a sans doute déplu mais au moins est-ce plus général et on vous a évité ce type de slogan qui compare avec une autre oeuvre (ce qui est je trouve assez malhonnête et irrespectueux pour l’oeuvre originale mais aussi celle qui est ainsi comparée).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Je le répète un slogan n’est pas l’oeuvre du réalisateur surtout dans un pays anglo saxon et c’est injuste de juger sur le film là dessus

        • Damien D. dit :

          A Bertrand je ne juge évidemment aucunement le film artistiquement en lien avec ce slogan (dont je vous rejoins entièrement : Lynne Ramsay n’est sans doute pas responsable !).
          Il s’agit juste et simplement l’envie ou non d’aller le voir (les retours que j’ai eu de proches qui l’ont vu pèsent évidemment plus qu’un quelconque slogan mais c’est tout un ensemble subjectif sinon nous irions voir tous les films qui sortent !). Je le verrai surement un jour de toute façon ! Disons que l’on se rejoint sur ces slogans qui assènent des vérités totalement arbitraires. Et celui-ci particulièrement qui va bien au-delà du « Magistral » ou du « un chef d’oeuvre » que l’on a l’habitude de voir…

  50. MB dit :

    à Bertrand: merci pour la chronique. Pour LE RENARD de De Sica, il y a un zone 2 français (MGM 2004).

    • Denis Fargeat dit :

      … ce « Renard  » ne m’a pas laissé un grand souvenir… Sellers a l’air dépassé par les évènements… mais c’est vrai que Mature est craquant, quand il s’enthousiasme aux indications de Sellers en faux metteur en scène ( » You do… nothing! … « -It’s … beautiful !…)
      La chanson d’ouverture, signée Bacharach, est en revanche irrésistible.

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