De l’importance de l’édition DVD pour redécouvrir le cinéma de patrimoine

6 avril 2020 par - DVD

Je partage pour commencer ce texte de texte de Philippe Meyer sur Didier Bezace, mon ami, mon frère avec qui j’ai partagé, entre autres, l’aventure de L 627 : « On entrait de plain-pied dans son ambition. Il ne l’expliquait pas, il la donnait à voir et à entendre. Il l’illustrait par ses choix si ouverts, d’auteurs, de textes, d’interprètes, de mises en scène, par son besoin de partager ces choix avec le public le plus large, de concevoir sa programmation pour ce public et non pour flatter le conformisme de la critique. Il chantait volontiers, il avait même d’abord pensé que c’était sa vocation, aidé autant que trompé par sa voix au timbre de clarinette basse et se sentant chez lui dans l’univers de Brassens ou de Montero, de Pia Colombo ou de Patachou, de Lluis Llach ou de Pete Seeger.
On entrait de plain-pied dans sa camaraderie. Aller voir les spectacles qu’il programmait au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, en parler avec lui, le suivre dans cette cafétéria où il était disponible à tout le monde, c’était revigorer les enthousiasmes, les rêves et les idéaux que nous avaient insufflés, dont nous avaient persuadés, qu’avaient incarné pour nous Jean Vilar et la troupe du TNP. Ceux qui lui doivent d’avoir fait vivre cette idée du théâtre malgré la pétrification des milieux culturels et le carriérisme qui y règne sont dans un profond chagrin. »

UN PEU DE MUSIQUE

Stéphane Lerouge frappe encore un grand coup avec son anthologie Ennio Morricone qui comprend 18 CD qui rendent hommage à l’imagination inouïe de ce créateur qui change de langage, recherche de nouvelles sonorités avec des audaces esthétiques aussi exigeantes qu’accomplies avec des titres très rares (l’excellent Il Gatto tiré du film de Comencini). 5 CD sont consacrés à Sergio Leone dont un, absolument magnifique, à la musique inoubliable de IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE. Lerouge a regroupé les partitions par metteur en scène (Verneuil, Tarantino, Roland Joffé), par thème : le cinéma engagé (Elio Petri, Sacco et Vanzetti), l’histoire de l’Italie (avec notamment l’intégralité du 1900 de Bertolucci,) le cinéma de genre (Dario Argento, Sergio Sollima, ce qui va faire plaisir à Ballantrae et nous donner envie de revoir LA CITÉ DE LA VIOLENCE, Lucio Fulci), les thrillers mafieux et un dernier disque avec des thèmes célèbres interprétés par des chanteurs, des groupes, des musiciens qui vont de Raymond Lefevre à Kyle Eastwood, Pat Metheny et Charlie Haden, Georges Moustaki., Alexandre Desplat et le Traffic Quintet (Peur sur la ville morceau magnifique qui m’a donné envie de revoir le Verneuil) C’est mieux qu’un plaisir, une addiction. Cela fait déjà quatre heures que je l’écoute.

LECTURES
J’ai été bouleversé par LE DERNIER HIVER DU CID de Jérôme Garcin, cette manière pudique, tendre, quasi amoureuse de rendre compte des derniers moments de Gérard Philipe, de cette mort. Je découvre encore mieux que dans l’ouvrage fort d’Anne Philipe, la tendresse dont on l’a entouré et la dureté de ces derniers instants pour Anne et quelques amis. J’ai redécouvert l’homme et me suis souvenu qu’il avait été le seul à réagir en découvrant dans le Figaro Littéraire que Edmond T. Gréville risquait d’être jeté à la fosse commune, faute d’argent et qu’il nous avait envoyé une lettre et un chèque. Je dois dire que les derniers chapitres m’ont fait pleurer, cette mort si soudaine, ce répit, ces annotations des tragiques grecs où émerge une sensibilité secrète, à vif, mêlée à une drôlerie gamine, farceuse : ce goût pour les jeux de mots vaseux (Que se passe-t-il Valda ?) et j’ai redécouvert la violence et la condescendance avec lesquelles Truffaut l’a parfois traité (Soyons juste, TILL L’ESPIÈGLE le méritait mais pas FANFAN LA TULIPE ni surtout LES GRANDES MANŒUVRES qu’il faut absolument revoir dans le DVD de TF1 avec les deux fins). Ce livre m’a redonné la nostalgie du TNP où j’avais découvert LE CID où il était si jeune, si joyeux (lui et Vilar dépoussiérait les classiques), LE PRINCE DE HAMBOURG et le Musset, ON NE BADINE PAS AVEC L’AMOUR, seule mise en scène théâtrale de René Clair, qui m’avait plu. Et je me suis souvenu qu’avant les pièces, plusieurs fois j’avais vu Gérard Philipe déambulant pendant qu’on dînait et parlant avec certains spectateurs.

LE PIÈGE AMÉRICAIN de Frédéric Pierucci et Matthieu Aron (JC Lattes) : si vous voulez ressentir une vraie rage contre le patron d’un grand groupe, si vous avez besoin encore de sentir à quel point l’impérialisme américain peut être impitoyable, avec une justice totalement inféodée à la défense de ses entreprises et déterminée à détruire tous les concurrents étrangers, ce livre passionnant, tendu vous comblera. On y découvre des faits qui laissent pantois : la conduite des dirigeants d’Alstom envers le héros de l’histoire, le cynisme de Patrick Kron et aussi sa nullité en affaires (il pense être plus malin que la justice américaine et fera semblant de lui répondre pendant trois ans ; du coup il devra tout céder à cause de ce calcul imbécile et arrogant), la médiocrité de la classe politique française totalement atlantiste (Hollande qui préfère capituler devant les USA plutôt que poursuivre une politique d’alliance avec une firme allemande) ou piétinant tous les principes républicains (David Azema le conseiller chargé de défendre les intérêts français qui va se faire embaucher par une firme américaine pour « gagner plus d’argent »), le double jeu de Macron qui se couchera devant les Américains après avoir dénoncé Kron, vendant à la découpe un des fleurons de l’Industrie française. Tous ces personnages et notamment Kron qui avait déjà été condamné à des masses d’amendes pour corruption coûtent beaucoup plus cher à l’Etat que toutes les mesures d’économies, d’austérité imposées par Macron. Pour être juste, il faut ajouter qu’Arnaud Montebourg sauve l’honneur de la classe politique ainsi que quelques parlementaires de droite qui essaieront de s’opposer aux mensonges éhontés de Kron (lequel partira avec une énorme retraite et un bonus record), les socialistes brillant par leur mutisme assourdissant. Cher Rouxel, ce livre est pour vous ainsi que le suivant.

LA GUERRE SOCIALE EN FRANCE de Romaric Godin, journaliste à Médiapart, est une analyse acérée, soigneusement étayée des dérives néo-libérales imposées par Macron avec une volonté sans cesse renouvelée de s’en prendre au Travail tout en préservant, en faisant le jeu du Capital. Il faut absolument détruire toutes les règles et les lois issues de la libération afin de ne jamais brider les entreprises. Romaric Godin montre sur quoi s’appuie cette offensive d’une violence sans précédent (Macron va beaucoup plus loin que les pires débordements néo-libéraux défendus par Chirac, Jospin, Hollande, Sarkozy, débordements systématiquement rejetés par les électeurs et cela dès qu’il fut nommé ministre par Hollande) : les lois sur le travail, le plafonnement des indemnités versées par les prud’hommes. Il y a là de la part de Macron et d’Edouard Philippe volonté de casser tout ce qui peut brider les excès des entreprises, tout ce qui peut les réguler. On supprime des Inspecteurs du Travail, des contrôles alimentaires, les barrières de la Loi Littoral qui tentaient d’endiguer un urbanisme meurtrier. On impose des mesures ni étudiées, ni financées. Un livre qui fait du bien. Et j’ai pensé à Blier dans un IDIOT À PARIS lançant : « Vous oubliez que vous êtes des salariés, c’est à dire les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste, des chômeurs en puissance. Le chômage, le chômage et son cortège de misère… Finis la petite auto, les vacances au Crotoy, le tiercé. Y avez-vous pensé ? C’est pour ça, si vous avez des revendications de salaire à me formuler, vous m’adressez une note écrite, je la fous au panier. On est bien d’accord ? ». Prescience de Michel Audiard.

    

Ce qui me permet d’évoquer quelques-uns des films qui décrivent ces blessés du système, ces opprimés, tous ceux à qui Macron conseille de traverser la rue pour trouver du travail. Lui qui paraît il a été bouleversé par la description de la banlieue dans LES MISÉRABLES, on ne peut que lui conseiller de voir LES NEIGES DU KILIMANDJARO, GLORIA MUNDI et autres films de Guédiguian ou de Philippe Lioret, WELCOME, TOUTES NOS ENVIES (une œuvre qui contient des moments très forts notamment sur les procédures d’endettement et trop survolés), Stéphane Brizé, EN GUERRE, LA LOI DU MARCHÉ, pour sentir ce qu’est la précarité et son traitement par les institutions comme dans LE JOURNAL D’UN MAÎTRE D’ÉCOLE de Vittorio de Seta, plusieurs fois évoqué ici. Et dans des films très émouvants et très réussis comme LES INVISIBLES de Louis-Julien Petit sur les SDF, les gens de la rue où l’on croise des personnages inoubliables et parfois très cocasses. Louis Julien Petit avait déjà réalisé le très attachant DISCOUNT. Oui voilà un programme parfait pour le Président de la République en ajoutant bien sûr les films de Ken Loach comme MOI, DANIEL BLAKE et le tout dernier que j’ai trouvé bouleversant, SORRY WE MISSED YOU.

Je me réjouis du triomphe de PETIT PAYSAN lors de son passage sur la deuxième chaîne et en profite pour rappeler C’EST QUOI LA VIE de François Dupeyron et pendant que j’y suis LES RAISINS DE LA COLÈRE qu’il est sain de revoir au moins une fois par an et en Blu-ray. En le revoyant, j’ai été bouleversé une fois encore et frappé par la force si actuelle de certaines séquences : l’entrée et la descriptions des terribles camps de migrants dirigés par des patrons impitoyables soutenus par des policiers déterminés à s’en prendre aux grévistes, la détresse de ces paysans dont détruit les terres et les maisons. Le plan du Caterpillar anéantissant la maison de John Qualen renvoie à des images de la crise des subprimes. Le film inverse l’ordre des camps (on termine par le plus hospitalier, un de ces camps fédéraux initiés par Roosevelt et que les milices veulent détruire). Dans la version de Ford, le plan final était celui où Fonda gravit la colline mais Zanuck fit ajouter un dernier dialogue plus ouvert (« on ne peut pas nous balayer, nous sommes le peuple ») et Ford demanda à Zanuck de le tourner lui même.

  

 

Loïc Gautelier a consacré un vrai livre de fan à Mireille Balin, actrice d’une extraordinaire beauté (elle avait la plus belle descente de dos du cinéma français », disait Jean Delannoy qui lui mitonna une robe au décolleté dans le dos très audacieux dans MACAO L’ENFER DU JEU). Sa beauté, l’éclat de ses yeux éclipsa un vrai talent de comédienne, un jeu juste, retenu qu’on ne jugeait pas à sa vraie valeur comme pour Annabella. On leur préférait des actrices plus voyantes qui marquaient les effets dramatiques et du coup paraissent datées : revoyez Mireille Balin dans le sublime GUEULE D’AMOUR, dans MENACES ou PÉPÉ LE MOKO, DERNIER ATOUT. Elle y est formidable. Loïc Gautelier a admirablement documenté toute sa tragique fin de vie, après qu’elle été tabassée et violée par des FFI (qui auraient été condamnés des années après). Elle fut par la suite disculpée de toute collaboration avec l’ennemi (on peut regretter sa participation aux CADETS DE L’ALCAZAR à la gloire du franquisme) mais elle ne s’en remit jamais et termina en faisant des ménages. Les derniers chapitres, sa vie avec l’association la Roue Tourne de Paul Azaïs, les quelques interventions de Tino Rossi, sont extrêmement émouvantes (Editions Les Passagers du Rêve).

Pour les anglophones, je conseille un très bon livre de Sam Wasson sur CHINATOWN, THE BIG GOODBYE où on apprend plein de choses notamment sur la manière dont Polanski a sauvé, restructuré, élagué le scénario de Robert Towne, sur Edward Thomas qui collabora anonymement à tous les scénarios de Towne, écrivant des scènes, reconstruisant la narration sans que Towne daigne prononcer un éloge quand il mourut. Car CHINATOWN se termina mal pour au moins trois des quatre personnes qui le firent naître : Polanski commit un crime, Robert Evans et Towne devinrent accroc à la cocaïne, Evans qui avait permis au PARRAIN de se faire (dans la douleur) plus quelques autres grands films ambitieux fut viré et remplacé par des ilotes cyniques (la déclaration de Michael Eisner refusant qu’une oeuvre ait un contenu, des ambitions artistiques fait ressembler Harry Cohn à Spinoza). Wasson avait deja écrit un livre sur DIAMANTS SUR CANAPÉ.

Les deux livres de Glenn Frankel sur THE SEARCHERS (j’ai appris que Ford avait improvisé en une après-midi toute la dernière séquence qui ne figurait pas dans le scénario de Frank Nugent) et HIGH NOON (LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS) sont remarquables et on découvre que le scénario du film est un miroir exact de ce qui se passait à Hollywood, la chasse aux communistes, le mouchardage (le scénariste/producteur Carl Foreman découvre qu’il est dénoncé par Lloyd Bridges, un des acteurs qu’il a engagé), la dictature d’une presse réactionnaire (remplacé de nos jours par les réseaux sociaux). Conduite très digne et courageuse de Fred Zinneman et Gary Cooper (« l’acteur le plus coopératif, le plus dévoué avec qui j’ai travaillé », me disait Zinneman) qui soutient totalement Foreman et crée même une société de production avec lui. Deux livres passionnant qui traitent des rapports raciaux et de la chasse aux sorcières.

  

SE BATTRE POUR LES DVD

  

Il existe des films en DVD où le plaisir qu’on prend à une œuvre passionnante, riche, exigeante est décuplé par le soin de la restauration et aussi par la qualité de certains bonus. C’est ce qui, pour moi, donne tant de prix à certaines éditions de films de patrimoine et que vous ne pouvez pas retrouver si vous téléchargez le même film ou le regardez en streaming. D’autant que des sites comme Netflix et autres Amazon ne favorisent guère (c’est même un euphémisme), ce cinéma de patrimoine, qu’ils diffusent à peine, répertorient mal sans cet appareil historique qu’on découvre parfois et qui peut se révéler passionnant. En plus, on fabrique des objets qui sont vraiment magnifiques, avec des livrets très documentés : les coffrets Ozu ou NaruseANATOMY OF A MURDER/AUTOPSIE D’UN MEUTRE chez Carlotta, ELMER GANTRY ( chef d’œuvre exaltant) chez Wild Side, NETWORK. GUN CRAZY, LA NUIT DU CHASSEUR qui sont devenus des « collectors ».

REMARQUABLES BONUS
J’ai revu ainsi avec plaisir LES PATRIOTES de Rochant (où la juxtaposition des deux histoires continue à me paraître un peu aléatoire), ébloui comme la première fois par Sandrine Kiberlain, belle, sensuelle, provocante, brillante, Bernard Lecoq dont le changement de ton vous cueille toujours, Jean-François Stévenin, bouleversant et Yvan Attal. Dans le bonus, Rochant et son producteur Alain Rocca évoquent de manière très vivante l’ambition folle de ce projet , les formidables exigences du réalisateur et, hélas, la manière dont le film qui bénéficiait d’une réputation formidable, explosa en vol à la suite de la projection pour la presse à Cannes. Il fut exécuté le soir même avec une violence inouïe et totalement injuste. Ce qui détruisit les carrières des deux hommes.

Dans UNE FEMME MARIÉE qui reste aussi neuf, aussi tranchant et splendide à voir que dans mon souvenir, Macha Méril parle de Jean-Luc Godard avec une grande liberté de ton. Elle fait preuve d’une franchises admirative mais lucide, sans langue de bois, parlant de son abandon (elle se laissait sculpter et le film est un hymne à son corps) louant son génie visuel, ses intuitions fulgurantes mais pointant sa radinerie, sa part de misogynie. Je n’ai pas encore eu le temps de revoir WEEK END que j’avais adoré.

  

Dans EAUX PROFONDES, cette histoire d’amour vénéneuse et secrète concoctée par Michel Deville où Isabelle Huppert paraît si enfantine bénéficie d’une passionnante interview de Deville et de Jean Louis Trintignant par Philippe Piazzo.

BUFFET FROID se revoit avec délice et tant la vision du quartier de la Défense que certaines tirade se sont encore bonifiées avec le temps :

L’assassin paranoïaque : « Beaucoup de meurtres en ce moment ? »
L’inspecteur Morvandiau : « Ça marche pas mal. »
L’assassin paranoïaque : « Et vous arrêtez les coupables ? »
L’inspecteur Morvandiau : « Le moins possible ! … Un coupable est beaucoup moins dangereux en liberté qu’en prison. »
Alphonse : « Pourquoi ? »
L’inspecteur Morvandiau : « Parce qu’en prison, il contamine les innocents. »

Là encore le bonus avec un délectable entretien avec Bertrand Blier est des plus savoureux.

 

  

Son intervention après HITLER CONNAIS PAS, œuvre rare, sortie par Jean-Baptiste Thoret est absolument passionnante. Vous ne trouvez rien d’équivalent sur Amazon ou Netflix.

Pour LE VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT (Gaumont) de Louis Daquin, cette fort bonne adaptation de Simenon, écrite par Marcel Aymé, où triomphent Gabrielle Dorziat, Jules Berry, Guillaume de Sax (pour moi une révélation) et Jean Desailly (un habitué de Simenon) qui prend de plus en plus de consistance au fur et à mesure du récit, les suppléments sont plus classiques mais fort utiles. Ils permettent de re situer les origines italiennes des capitaux, ce qui explique la présence imposée de l’actrice Assia Norris. (L’un des points faibles du film), cernent les combats que dut mener Daquin et nous révèlent la présence furtive de Simone Signoret.

LA BATAILLE DE L’EAU LOURDE témoigne d’une vraie sobriété qui faisait tout le prix d’HORIZONS SANS FINS et de LA FERME DU PENDU. Pas de grandiloquence ni d’élans lyrique mais une relation précise et minutieuse avec beaucoup d’extérieurs (filmé par Titus Muller ?). Jean Dréville invente un sous-genre, le docu drame mais je suis resté un peu distant face à ces dizaines de plans à skis tout en portant au crédit du film l’absence d’emphase et de sur-dramatisation qui anéantissait la médiocre version d’Anthony Mann. Dréville n’avait pas la tête épique, cela se sent tout au long du catastrophique LA FAYETTE. Frédéric Joliot-Curie joue son propre rôle sans vraiment convaincre.

Il faut aussi citer le travail accompli par TF1 et Coin de Mire notamment pour la qualité de leurs restaurations. J’ai pu découvrir LES BONNES CAUSES, un des meilleurs Christian-Jaque de la dernière période, bien écrit par Henri Jeanson. Brasseur et Marina Vlady sont mieux que convaincants et Bourvil est impeccable en juge d’instruction plus finaud, plus moral qu’il en a l’air (selon mon ami Alain Riou, le personnages est plus intéressant que celui du roman de Jean Laborde). Mais brusquement on tombe sur une scène qui met à mal l’édifice, une scène qui paraît artificielle, peu vraisemblable durant laquelle le magistrat présente un témoin surprise à la partie adverse qui va le terroriser, ce qui rend les défenseurs de Virna Lisi ineptes. Dans la même collection, L’AFFAIRE DOMINICI de Claude Bernard Aubert (pourra-t-on revoir PATROUILLE DE CHOC ?), un des grands rôles de Gabin, opaque, mutique, impressionnant. LA GROSSE CAISSE d’Alex Joffé que je n’ai jamais vu pas plus que LE BARON DE L’ÉCLUSE. Et bien sur ces deux chefs d’œuvre que sont NON COUPABLE, passé inaperçu, et GUEULE D’AMOUR. Je serai plus réservé sur les bonus qui privilégient les actualités.

  

Je veux ajouter la sortie de OLIVIA de Jacqueline Audry, autre film sous-estimé (zappé par les critiques de la Nouvelle Vague qui n’étaient ps du tout féministes) alors qu’il s’agit d’une des oeuvres les plus audacieuses sur l’homosexualité féminine traitée sans voyeurisme. On y entend Edwidge Feuillère, directrice d’un pensionnat, lire le lac de Lamartine et on peut y admirer Yvonne de Bray, actrice fétiche de Cocteau. Audry et Laroche adaptent un faux roman écrit par l’auteure anglaise qui traduisit Proust.

  

Il ne faut surtout pas oublier QUAND PASSENT LES CIGOGNES (en Blu-ray chez Potemkine) qui m’a encore bouleversé. Quand je pense qu’il fut de bon ton de faire la fine bouche devant cette histoire d’amour fiévreuse, passionnée, lyrique, qui vous emporte. Bonus remarquables, passionnants avec Françoise Navailh et Eugénie Zyvokine qui analysent aussi bien les procédés de la mise en scène (la manière dont le mouvements de grue soulignent les ratages, les manques, contrairement à ce qui est leur fonction première) que le contexte politique, historique.

COFFRET PABST
Merci à Tamasa d’avoir sorti un monumental coffret dédié à Pabst avec des belles copies restaurées où d’immenses et incontournables classiques comme LOULOU, L’AMOUR DE JEANNE NEY côtoient des œuvres plus rares : LA TRAGÉDIE DE LA MINE et surtout C’EST ARRIVÉ LE 20 JUILLET introuvable depuis des dizaines d’années. J’ai pu ainsi revoir QUATRE DE L’INFANTERIE le pendant allemand d’A L’OUEST RIEN DE NOUVEAU. Toutes les médiathèques doivent l’acheter.

FILMS PARLANT D’ÉPIDÉMIE
J’ai omis des dizaines de nanars.

CONTAGION de Steven Soderbergh, l’un des rares film américains totalement centré sur la notion de travail (repérer le virus, le combattre, lutter contre les fake news, la panique), sans intrigues sentimentales ou secondaires.

Le 7ème SCEAU de Bergman avec le grand Max Von Sydow

  

NOSFERATU version de Murnau et de Werner Herzog

LE MASQUE DE LA MORT ROUGE de Roger Corman (Sidonis) sur les vains efforts du Prince Prospero pour se confiner

PARS VITE ET REVIENS TARD de Régis Warnier. Fred Vargas est d’ailleurs une experte incollable sur les épidémies et la manière dont on identifié comment la peste se propageait.

LE MYSTÈRE ANDROMÈDE

LA NUIT DES MORTS VIVANTS

  

L’ÎLE DES MORTS de Mark Robson

L’ARMÉE DES DOUZE SINGES et peut être LA JETÉE de Chris Marker

LE HUSSARD SUR LE TOIT de Jean Paul Rappeneau d’après le formidable roman de Jean Giono

  

JE N’AI PAS TUÉ LINCOLN de John Ford

ARROWSMITH de John Ford

STARS IN MY CROWN de Jacques Tourneur qui contient une belle scène d’épidémie de même que I’D CLIMB THE HIGHEST MOUNTAIN de Henry King

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Commentaires (521)

 

  1. yves rouxel dit :

    Mais que se passe t-il,on ne peut plus lire les derniers commentaires.Pas grave je continu les journées du patrimoine avec les égouts de la ville(je vais surement croiser la famille ratatouille)!!!!!

  2. MB dit :

    découvert avec retard LES PATRIOTES grâce à vos qqs mots ici, je ne comprends pas le problème des deux histoires (problème que les auteurs eux-mêmes reconnaissent comme vous) mais j’ai été séduit par la maîtrise et la complexité assumée. Comme dans tous les films d’espionnage, il y a des points obscurs: la fin avec Girardot très mystérieuse… La fin bis en forme de happy end me semble de trop. Le bonus avec la monteuse Pascale Fenouillet et Rochant est passionnant, de même l’apport documentaire de Frédéric Encel.
    merci pour lA découverte de ce pré-BUREAU DES LEGENDES.
    La critique: comment T Jousse a-t’il pu voir là-dedans une espèce d’hagiographie d’Israël? et Libé? on croit rêver… on dirait que ces critiques vont toujours chercher quelquechose à côté du film. Ils négligent l’essentiel.

    • MB dit :

      PATRIOTES: en lisant le scénario joint, le personnage de Girardot est bien plus clair, ils ont changé au tournage ou montage… ah! ce goût pour l’obscurité!…

  3. MB dit :

    Cette page spéciale sur l’édition dvd donne l’idée d’en créer un prix (ça existe déjà?) auquel cas, l’édition Carlotta de MEAN STREETS aurait dû en son temps le recevoir, beau master truffé de bonus passionnants (le témoignage de Martin, l’intervention d’un critique, celui du dir de la photo, plus le magnifique ITALIANAMERICAN dans lequel les parents de Martin sont réjouissants (bien sûr la plus bavarde des deux, Catherine S., mériterait l’oscar du 1er rôle des documentaires s’il existait!).
    On peut dire qu’on en a pour ses sous… ITALIANAMERICAN était sorti avant chez Wild Side avec AMERICAN BOY qui m’avait impressionné au ciné, et en plus d’autres films de Scorsese en début de carrière.

  4. Alexandre Angel dit :

    Nous sommes tombés d’accord , il y a déjà longtemps, avec un ami, pour estimer de concert qu’il n’y avait probablement rien de plus beau dans le cinéma que le cinéma d’Ozu.
    Il n’y a là rien de péremptoire puisque, lorsqu’on a la passion des choses de l’art, aussi vague que puisse être cette appellation, et aussi soucieuse qu’elle est de la modestie qu’impose une culture malheureusement limitée, on sait bien que tout cela forme une constellation intime, qui n’est que ce qu’elle est, avec ses frontières incertaines et mouvantes.
    Autrement dit, il est impossible de citer avec précision les films (puisqu’il est question de cinéma) que l’on aime le plus tant ils se révèlent nombreux.
    Ozu nous a néanmoins paru s’imposer comme le plus grand des cinéastes. C’est comme ça. C’est sans appel.
    Même chez Mizoguchi, on trouve ici ou là des plans fonctionnels, servant d’enchaînements contextuels :une rue animée par des figurants, par exemple, que l’on pourrait trouver chez d’autres. Chez Ozu, au moins dans la merveilleuse série des films en couleurs, cela n’existe pas. Pas un plan qui soit dénué d’une incandescence poétique jamais prise en défaut. Revoir ces films dans ces copies dernièrement restaurées et sur grand écran (en attendant d’acquérir le coffret vanté ci-dessus) procure un état de ravissement proche de la sidération. Ces images-là, on en mangerait. On se surprend à avoir envie de passer de l’autre côté de l’écran comme le faisait le promeneur de REVES à l’intérieur des tableaux de Van Gogh. Car ici, tout fait sens, tout s’harmonise. Le goût extraordinaire avec lequel Ozu compose ses cadres n’a de cesse de nous surprendre, de nous donner à voir. Que ceux qui appréhenderaient une quelconque austérité se rassurent : dans les limites rigoureuses qu’impose le réalisateur à sa grammaire, à son écriture, une générosité foisonnante est à l’œuvre. Chez Ozu, rigueur n’est pas rigorisme, familiarité n’équivaut pas à monotonie et, par la permutation inlassable des motifs, des thèmes, des personnages, des comédiens qui les incarnent (une véritable roulotte) et des coins de décors, réutilisables à l’infini, ce sont bel et bien des variations, au sens musical du terme, auxquelles nous avons affaire. Et une vibration sanguine relie entre eux ces plans d’une netteté parfaitement hypnotique. Surtout lorsque s’en mêlent les immenses talents de coloriste d’Ozu (le plus grand utilisateur de la couleur au cinéma?) offrant aux objets les plus usuels une présence graphique d’une inventivité qui semble inépuisable. Et l’on ne regardera plus jamais sa bouteille de Tabasco de la même manière après l’avoir aperçue chez Ozu.
    Nombreux sont les commentateurs à avoir suggéré que la planète Ozu, malgré les différences et autres étrangetés culturelles, était aussi la nôtre et faisait office de miroir. Mais c’est bien plus que cela. Ces chroniques de la vie qui s’écoule dans sa banalité la plus triviale sont portées par une vision tellement fine, élégante, raffinée, discrète dans son ironie et naturelle dans son curieux mélange de classicisme et de sophistication, que c’est tout ce que nos existences portent en elles de désespérément banal qui s’en trouve sublimé.
    Et ce n’est pas le moindre des génies que de parvenir à nous émerveiller de ce qui habituellement nous désespère.

  5. Damien D. dit :

    Dans la série de films visionnés touchant le cinéma populaire français : surprise de découvrir en dvd un étonnant L’ÉTRANGE DÉSIR DE MONSIEUR BARD du réalisateur d’origine hongroise Géza Radvanyi. Je m’attendais à une énième comédie avec Michel Simon et De Funès bien lourdingue. Et finalement on assiste à un film certes déluré mais au scénario dont les incohérences sont à prendre évidemment au second degré. Je ne résumerai donc pas le film qui a été descendu par certains en flèche : ceux sans doute qui n’y ont pas vu l’humour un brin cynique et pince sans rire des dialogues de Barjavel et puis à la fois la comédie loufoque, la poésie qui se dégage de l’ensemble…
    C’est un Michel Simon très bon qui reprend ses fameux rôles de « laid au grand coeur » que Duvivier, Decoin ou Guitry avaient magnifié. C’est par ailleurs bien filmé (mouvement de caméras et photo peu communs dans les comédies à la française de l’époque), de beaux décors naturels filmés en Italie. Et Geneviève Page est très belle.
    Alors ce n’est certes sans doute pas un chef d’oeuvre mais c’est à découvrir, tout comme ce réalisateur que je ne connaissais pas dont Barjavel disait : « Géza von Radványi est non seulement un des plus grands créateurs du cinéma mondial, mais avant, et au-dessus, cet être rare, fabuleux, presque invraisemblable : un homme fraternel ». Je n’ai pas vu d’autres de ses films qui semblent assez mineurs ou inconnus tournés en Hongrie ou Allemagne (avec Romy Schneider) dont un adapté de Boileau Narcejac DOUZE HEURES D’HORLOGE avec Lino Ventura et Laurent Terzieff ! Peut-être en connaissiez-vous Bertrand ?

    • MB dit :

      RADVANYI
      récemment C EST PAS TOUJOURS DU CAVIAR passé sur Arte, je l’ai loupé.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        J’ai parlé de QUELQUE PART EN EUROPE non ?

        • DIDIER DUMONTEIL dit :

          « quelque part » est bien connu et est généralement considéré comme sa meilleure oeuvre .Le remake du film de leontine Sagan signalé par DD est bien connu aussi ,je le comparais un peu au film d’ Audry « Olivia » dernièrement…. »monsieur Bard » est un autre « personne ne m’aime » de Simon porté à bout de bras par le génie de l’acteur.

          Outre les films cités:
          « ein Engel auf Erden (mademoiselle ange) est ce que les critiques de l’époque appelaient « films limonade  » ; avec Romy Schneider ravissante en hôtesse de l’air ,Henri Vidal en pilote de course,Belmondo est son meilleur ami et Michèle Mercier la fiancée du champion ;Romy est aussi l’ange gardien de Henri,comme Clarence dans « it’s a wonderful life » ;arrêtons la comparaison là.

          « Onkel Toms Hütte  » ,comme son nom l’indique est une adaptation de Beecher- Stowe ,à grand spectacle ,avec des belles vues du Mississipi et des negro spirituals en fond sonore ;pour le reste c’est une curieuse adaptation :on y trouve de l’érotisme (Legree et son esclave noire ) et la vieille Ophelia ,cousine de monsieur Saint-Clare, est devenue une sémillante jeune Harriet (hommage à l’auteure?)jouée par Mylène Demongeot ;une distribution internationale dessert le film (outre Mylène ,OW Fisher ,Juliette Greco, E.Rossi -Drago,….) Dans mon souvenir ,c’est la jeune Gertrude Mittermeier ,en Eva(ngeline) Saint-Clare qui s’en sort le mieux.

          M.Ballantrae,merci pour le message de Lindon qui était « welcome ».

        • MB dit :

          « J’ai parlé de QUELQUE PART EN EUROPE non ? »
          oui, et assez largement
          https://www.tavernier.blog.sacd.fr/maitres-francais-fresques-indiennes-et-coffrets-policiers/
          (vaut mieux rechercher « geza »…)

        • Damien D. dit :

          A Bertrand, vous avez effectivement parlé de QUELQUE PART EN EUROPE dans la chronique de septembre 2019 : https://www.tavernier.blog.sacd.fr/maitres-francais-fresques-indiennes-et-coffrets-policiers/

          Et vous sembliez assez partagé sur le résultat… Ici avec le film avec Michel Simon la marche est moins haute question réputation donc on passe un bon moment pour les raisons sus-citées.

    • Denis Fargeat dit :

      A Damien D.
      De Géza von Radványi*, un titre au moins est bien connu : « Jeunes filles en uniforme » , le remake de 1958 avec Romy Schneider et Lily Palmer… je rebondis, la semaine dernière on a vu « La Résidence » de Narciso Serrador, un bon film malsain pour lequel le réalisateur voulait absolument Lili Palmer en souvenir du film de Radvany. C’était pas mal du tout, encore une perle de à René Château.

      *Dans sa filmographie on trouve aussi  » C’est pas toujours du caviar » de 1961, mais alors, si c’est pas du caviar, on n’ose pas imaginer ce que c’est…

      • yves rouxel dit :

        Ca la couleur et l’odeur du caviar mais c’est tout simplement des oeufs de lumps(le caviar des pauvres damnés de la terre).Tonnerre de Brest le moral est revenu grace à la réouverture des magasins fnac et cultura!!!!

        • Denis Fargeat dit :

          A Yves
          Hah merci alors, ça doit être ce qu’on appelle des poissons pas nés.
          Je sors.

        • MB dit :

          vouloir me battre sur le terrain des mauvaises plaisanteries, quelle naïveté…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Damien D
      Vous m’ouvrez les yeux

    • yves rouxel dit :

      A Damien d.En revanche je vous conseille vivement la série »Mindhunter »produite par Charlize Theron et réalisé en partie par David Fincher qui est un cinéaste qui ne fait pas dans la dentelle.On va suivre une unité créé durant les années 70 et qui à mis en place un département qui analysait le comportement des tueurs en série.La première saison est une mise en bouche avec une description minitieuse et attentive des personnages principaux:Ford est un agent réservé qui à une forte retenue dans ses rapports aux autres,l’agent Tench mariée à Nancy ont adopter un enfant quand il avait 3 ans enfin le docteur Kohl intègre l’équipe sur la pointe des pieds.Les points forts commence dès la seconde saison avec la disparition à Atlanta d’une vingtaine d’enfants noirs.Evidemment on évoque à plusieurs reprises la présence du Klan qui sévit depuis des décennies dans les états du sud en toute impunité.A un moment donné le maire noir de la ville est accuser de pactiser avec les hommes à cagoule.Je n’en dirais pas plus et vous conseille d’aller voir sur netflix ,plateforme qui fait un travail exemplaire.Dans la mème veine on peut découvrir »Preuves d’innocence »qui est une série documentaire qui met en avant des erreurs judiciaires qui ont ammenés des tas d’ètres humains sur la chaise électrique.Bonne vision à tous.

      • Damien D. dit :

        A Yves le « en revanche » en lien avec le cinéma de Géza von Radványi m’échappe mais bon… La série que vous citez est sans doute intéressante mais je n’ai pas Netflix et n’en veut pas : je doute que ce soit globalement une « plateforme qui fait un travail exemplaire » comme vous dites… Après il se sont rachetés une conduite cinéphilique en rachetant quelques films de chez MK2 (des Truffaut et Chabrol principalement qui auront le mérite de faire la culture d’un certain public et c’est déjà pas mal dira t-on).
        Par ailleurs faire l’éloge de Netflix sur la chronique de Bertrand intitulée « De l’importance de l’édition DVD pour redécouvrir le cinéma de patrimoine » serait presque une provocation involontaire !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          En effet, Netflix se rachète une conduite pour faire comme l’écrit si bien David Chase dans la lettre du Nouvel esprit public de Philippe Meyer, de la mondialisation soft, en colorant leur politique agressive avec quelques touches culturelles. Cela dit, ils respectent et paient les droits d’auteurs en France contrairement aux autres plateformes

        • MB dit :

          à Bertrand, j’espère que Netflix n’est pas seul à payer les droits d’auteur quand même?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Dans les grandes plateformes, c’est l’une des seules. Daily Motion était en règle et il y a des débuts d’accord avec certaines pas avec Amazon, Disney etc

        • MB dit :

          à BT le danger Netflix et autres n’est-il pas exagéré, tant qu’on a pas des écrans de 30m de large à la maison les amateurs de Starwars etc. vont-il se résoudre à voir leurs films à la maison? Le grand écran reste séduisant! D’autre part le mélange social même si un peu par tranches d’âge est une sorte de fête même dans les halls de grands complexes, les gens sont contents de se retrouver et même de voir de la foule inconnue, Tout dépend de la forme du hall qui est parfois un couloir. Moi j’aime bien l’ambiance du hall du multiplexe de chez moi les soirs de sortie de film à succès (même si je me retrouve dans la petite salle où on est 3 pelés deux tondus!).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Netflix et les autres plateformes peuvent faire la loi. Eliminer les concurrents (ce qu’ils font avec Canal en étant plus malin et en ayant anticipé) et un jour dominer le marché. Universal a lancé un film directement sur internet, brisant un timide accord tacite, et les recettes ont été inouïes. Ils ont déclaré ainsi que Disney que cela prouvait qu’on pouvait se passer des salles, d’où une contre offensive qui a provoqué des excuses. Mais ils ont ce pouvoir pour un type de films : pour les ados, des dessins animés, des clones de star wars. Mais même Paul Schrader déclare qu’il faut faire des festival sur Internet et pas en salle. Ce sont des prédateurs (avec du talent et des idées pour Netflix et une force de frappe inouïe pour Amazon)

        • Damien D. dit :

          Le terme de « prédateur » utilisé par Bertrand pour n’importe laquelle de ces grosses plate-formes est très juste. D’autant qu’elle s’adresse principalement a un public de « consommateurs » et non de purs cinéphiles. Vincent Paul-Boncour de Carlotta rappelait récemment dans une interview filmée (en lien avec la revue « Revus et corrigés ») qu’il avait les droits de diffusion de certains films classiques qu’on a cité et qu’il diffuse chez Netflix. Il se disait que le grand public pourrait ainsi découvrir certains films pour avoir envie ensuite d’acheter ses éditions en dvd ou blu ray. Peut-être est-ce valable pour la partie la plus cinéphile mais les autres je ne suis pas sûr : aussitôt vu, aussitôt consommé, aussitôt digéré… C’est de l’anti cinéma : pas de grand écran (ce qui rappelons-le est la base du 7ème art) et aucun sentiment d’appropriation des films. Acheter en support physique c’est aussi faire vivre une oeuvre : ne serait-ce que le simple fait d’ouvrir un boîtier et de glisser un dvd dans un lecteur ou d’avoir une belle édition soignée en bibliothèque ! Alors après on peut aussi se planter et voir en dvd des films que l’on ne gardera pas parce qu’ils ne sont pas assez bons ou pas assez à notre goût. Pourtant on aura fait la démarche de les acheter, de les échanger, de les prêter, de les revendre ou les offrir, bref de les faire vivre au moins un temps. Alors que « consommer » sur Netflix c’est ne plus savoir quoi choisir, où chercher, juste prendre ce qui se présente sans réflexion : Paul-Boncour rappelait justement que certains mettent parfois 1 heure à choisir un film sur ces plates-formes alors qu’ils auraient déjà pu visionner un film ou une partie entre temps !!
          Ajoutons à cela des études qui montraient que visionner un film (et a fortiori en haute définition) sur une plateforme génère une empreinte carbone et une pollution énorme pour la planète infiniment supérieure à l’usage d’un dvd (qui n’est pourtant pas particulièrement écolo dans sa fabrication mais qui est un support que l’on garde).
          Comme le rappelle Bertrand, que Netflix ait du talent et des idées est indéniable et c’est justement ce qui en fait un prédateur très dangereux pour ce qui s’appelle encore LE CINEMA (faut-il le crier comme Tarantino le fait souvent !…). Pourvu que Thierry Frémaux tienne bon à Cannes avec la pression de ces plateformes : dites-le lui Bertrand mais il le sait surement il a le soutien des cinéphiles (ou d’une grande partie d’entre eux je l’espère) !

        • MB dit :

          à BT: c’est ce que je me dis: que Nx est pour un type de public ado, pour qui l’attrait du grand écran est secondaire, le problème est que les ados vont vieillir.
          Ceci dit le cinéma en salles a résisté et même coexisté avec la TV mais ça me fait mal de penser que j’ai peu de chance de voir THE IRISHMAN en salle.

        • SugarKane dit :

          À MB
          Beaucoup d’abonnés consommateurs de séries et de films sur Netflix ont entre 30 et 50 ans. Après la loi anti-trust votée en 1948 par la Cours Suprême la verticalité du système a commencé à s’effriter. Quand un réalisateur du calibre de Martin Scorsese est contraint de faire produire son dernier film via Netflix c’est un signe et je crains que cette nouvelle offre dématérialisée marque un pas de plus vers le déclin Inéluctable d’une certaine forme de cinéma.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A SugarKane
          Compliqué car on ne peut pas dire que les frères Coen et Scorsese aient perdu leur talent en travaillant pour Netflix

        • SugarKane dit :

          À Bertrand Tavernier
          Vous avez raison il y aura toujours des créateurs, mais auront-ils encore la possibilité et les moyens de s’exprimer comme ils le souhaitent et que leur travail soit accessible au plus grand nombre. Est-ce que la loi du marché ne risque pas de niveler vers le bas pour toujours plus de profit au risque d’étouffer l’originalité ?

        • yves rouxel dit :

          A Damien d.Moi mème au départ j’ai été refractaire à ce genre de programme imposé, mais grace à ma fille ,j’ai pu découvrir »Irishman »de Scorsese qui ne sortira jamais sur les écrans et ni en format dvd.Pour aller un peu plus loin les chaines thématiques sur le cinéma tel TCM ou Paramount chanel diffuse beaucoup de classiques du cinéma mondial et mème des pépites françaises dont « L’oeil du malin »un des premiers films de Chabrol invisible ailleurs.Une fois encore je vais me recentrer sur les films du patrimoine français.

        • MB dit :

          « j’ai pu découvrir »Irishman »de Scorsese qui ne sortira jamais sur les écrans et ni en format dvd. »

          à Yves ça c’est pas certain, ROMA est bien sorti en bray.
          Tiens voilà ce que je ne peux pas faire avec Nx: hier j’ai retiré LES FILS DE L HOMME de son étagère et l’ai revu complètement scotché, un pur chef d’oeuvre, sur Nx ça serait plus difficile (dans les salles il faudrait attendre une reprise au ciné d’art et essai)..

        • MB dit :

          à S Kane, BT
          pour les cinéastes c’est les mêmes conditions de tournage a priori et ils ne vont pas y perdre leur talent, à moins que Nx ne se mette à produire en ne se contentant pas de mettre de l’argent (THE IRISHMAN), mais en plus les subordonne façon grand studio de l’âge d’or en intervenant activement sur les tournages, et même.
          En ce qui concerne les tranches d’âge de clients Nx, sûr qu’il n’y a pas que des ados, mais ceux-ci ne resteront pas ados et le futur public 30-50 qui pourrait ne plus aller au ciné ce sera eux, quoique j’affirme celà avec un pessimisme conventionnel car je crois que la distribution cinéma à la classique a de la ressource: surtout quand on a tant investi dans les salles, leur entretien, leur modernisation.

        • Didier Dumonteil dit :

          Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story by Martin Scorsese (2019)

          Pourtant ,autrefois , »the last waltz » était bien sorti en salle !

        • yves rouxel dit :

          A damien.Pour refermer la parenthèse sur netflix,sachez qu’en s’abonnant pour 15 euro par mois,on peut faire bénéficier notre abonnement à 4 personnes.Bien sur il y a des créations bien formatées pour un public jeune et addict aux séries du moment mais on peut trouver des films avec un soin apporté aux scénarios et à la mise en scène.On ne peut pas faire table rase de cette nouvelle forme de cinéma.Je continuerais à découvrir et revoir des films en salles en privilégiants les petits cinémas d’art et essai,les indépendants mais aussi gaumont-pathé qui propose des films restaurés en sons et images.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a yves rouxel
          Mais au delà des oeuvres (et j’ai loué des séries épatantes initiées par Netflix), réfléchissez un peu plus. Allez plus loin. Même si Netflix a signé un accord sur les droits d’auteurs ce que n’ont pas fait les autres, je ne suis pas sur que cet accord existe dans les autres pays. Les guildes américaines sont en guerre car Netflix ne donne aucun chiffre, ne paie pas de royalties, ne contribue pas aux charges sociales et veut atomiser la chronologie des médias qui doit être modifiée mais en suivant des règles strictes. Vous vous qui vous gorgez de mot, c’est l’impérialisme à l’état pur avec ses cotés séduisants, sa force de frappe et l’énorme danger que son pouvoir attractif représente. Danger augmenté par la politique de Bolloré à Canal et la timidité du Service public. Vous tapez sans cesse et de manière abstraite et irraisonnée contre des grandes compagnies beaucoup plus respectueuses des règles et là parce qu’il y a des beaux films et des offres avantageuses, vous plongez

      • Didier Dumonteil dit :

        netflix

        Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story by Martin Scorsese (2019)
        avec aussi Joan Baez , Roger mcGuinn, Patti Smith , Joni Mitchell ….j’aurais bien voulu le voir !j’en ai lu le plus grand bien!
        « the last waltz  » était sorti en salles !
        (on peut l’espérer en dvd )

        • Didier Dumonteil dit :

          Je suis désolé :à mon premier message j’avais l’avertissement « doublon » ;croyant qu’il n’était pas passé ,j’en ai récrit un plus court et ai eu au moins deux ou trois fois le « doublon » ;absolument navré.

          idem pour celui-ci

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Didier Dumonteil
        Vos messages sont multipliés par trois

    • michèle dit :

      DOUZE HEURES D’HORLOGE est sorti en DVD chez KJ éditions (Les films du collectionneur). Certainement épuisé mais facile à trouver d’occasion. Trois prisonniers s’évadent (une ellipse complète !) et se retrouvent en planque pendant 12 heures dans un petit port pour attendre le bateau qui les emportera vers la liberté. Lino Ventura fait du Ventura et il est très bien. Laurent Terzieff meurt pendant tout le film (il le fait très bien aussi !) et il y a aussi Eva Bartok, Suzy Prim et un incroyable Guy Tréjean en gendarme en quête d’amitié auprès de Ventura (on dirait L’emmerdeur d’Edouard Molinaro 15 ans plus tôt).
      L’humanité qu’ils côtoient pendant ces 12 heures est si corrompue, hargneuse et avide que les trois évadés sont les seuls personnages sympathiques du film. Jusqu’à la réplique finale du passeur : « Les morts paient le même prix. »

      • michèle dit :

        euh … j’ai oublié de dire que c’était pour compléter les posts sur Géza (von) Radvanyi … du temps où ce blog parlait de cinéma … calmement !

  6. Ballantrae dit :

    Revoyant dans ce billet l’affiche du remarquable En guerre de Stéphane Brize, je dois avouer mon immense admiration envers la lettre video de Vincent Lindon adressée au président.
    Il n’y va pas par quatre chemins mais avec l’humilité qu’on lui connaît et avec cette justesse d’expression et cette indispensable capacité à s’indigner qui a engendré bien des grands textes politiques ( cf Hugo, Zola, Camus, Orwell, …).
    Je ne peux apparemment envoyer le lien mediapart mais on peut je crois le trouver en ligne.
    Et par ailleurs la tribune du monde de mercredi est aussi très bien. Vigilance sur tous les plans sans oublier le sort réservé à la culture car l’exception française est plus que jamais menacée cf stratégie du choc.

    • Gilles dit :

      Son idée de réparer la casse à travers un plan Jean Valjean, pourquoi pas Cosette ? est un symptôme compassionnel caractéristique chez les bourgeois saltimbanques complètement déracinés du réel. Colmater les fuites pour que surtout rien ne change. Il mettra sa main à la poche pour qu’on lui dise merci sans doute. Fidèle à lui-même le répugnant Houellebecq ne cherche pas, lui, à se racheter une conscience. Je préfère son cynisme que le « pardon de m’être trompé, bien qu’à 60 ans il serait temps que j’ai un début de conscience politique » de celui qui n’a décidément rien compris aux personnages de prolos qu’on lui a fait jouer.

      Et mon conseil de lecture sur Ennio Morricone, où est-il passé ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Gilles
        Je l’ignore

        • Gilles dit :

          Et mon autre conseil de lecture en réponse au message de richpryor, où je mettais en cause l’imposteur Stéphane Bourgoin ?
          Décidément entre Castelsarrasin et Paris le cyber-courrier circule mal.
          Ça ne fait rien, le criminologue de pacotille vient de faire aujourd’hui-même un mea-culpa destiné à ceux qui ne l’auraient pas démasqué depuis longtemps.

          https://www.youtube.com/watch?v=L27uH4537Fs

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Gilles, il aurait du commencer par se soigner les dents avant de discuter avec même 10 ou 15 et non 77 serial Killers. De toutes façons parmi les cinéphiles, cela fait longtemps qu l’on mettait en doute ses assertions. Dans le coffret Ulmer de Bach films, j’avais signalé qu’il avait sélectionné un film de Vorhaus, ce qui relevait du gag ulmerien

        • MB dit :

          on va se demander s’il a vraiment interviewé William Witney dans un bonus audio de Bach, ses bonus à part ça étaient plus de la récitation de filmographies.
          Grasset qui est un grand éditeur a publié pas mal de titres de SB. Bravo pour la clairvoyance! Incroyable.

        • MB dit :

          77 serial killers voyons voir… Un serial killer ça tue beaucoup pour avoir droit au grade de « serial », on parle pas de séries minables de deux ou trois personnes? ou alors dans la catégorie juniors à la rigueur… Disons 10-15 personnes minimum pour un vrai serial qui se respecte… ça fait 77×10 au-secours! remarquez la plupart exercent dans le Texas ou autour de L.A. pas s’affoler.

        • Denis Fargeat dit :

          Les menteurs sont parfois des gens très sincères qui veulent se faire entendre ( Antoine Doisnel ; « Si je disais la vérité, on me croirait pas ».)
          Mentir, c’est dire sa vérité en la déguisant pour la rendre plus belle, plus intéressante aux yeux du monde ; hypothèse, Stéphane Bourgoin a écrit sur les Serial Killers parce qu’il ne pouvait pas parler de ses dentistes.

      • Ballantrae dit :

        Ce me semble pas si mal de se positionner alors que tant de chroniqueurs qui polluent antennes eg journaux ne veulent strictement rien changer voire cherchent à accompagner gentiment les errances gouvernementales.
        Préférer le cynisme de Houellebecq mouais???
        Oui V Lindon vient d’où il vient mais je ne vois pas pourquoi le fait de chercher à comprendre serait condamnable.
        Le seul bémol dans son discours: avoir crû que Macron était autre chose qu’une sécrétion de plus du système qui nous a emmenés dans le mur et pourrait même nous y fracasser encore plus. Mais il n’a pas été le seul à se faire cette illusion donc pourquoi lui en vouloir plus qu’ à d’autres qui parviendront à trouver des circonstances atténuantes même maintenant.
        Pour ma part je trouve que c’est bien qu’un acteur connu ( outre Lordon et qqs autres)casse le scenario complaisant de l’union nationale qui laverait plus blanc que blanc que nous vendent certains médias. Einstein disait qu’on ne resoud pas un problème avec ce qui en est à l’origine.
        Entendre évoqués les jours heureux du CNR par l’actuel locataire de l’Elysée est carrément obscène.
        Donc oui le texte de Lindon est plutôt bien à mon sens même s’il n’est pas un nécessiteux.

        • MB dit :

          à BT bien sûr ok pour Lindon qui est un grand acteur que je respecte mais je parlais surtout de Brizé et de ses deux films, je cherche en vain le mépris condescendant dans ma petite intervention, d’ailleurs je cherche surtout des contradictions utiles à mon point de vue sur LA LOI DU MARCHE et EN GUERRE, ya peut-être des choses qui m’ont échappées.
          UNE VIE me semblait lui désigner son but, puis l’atteindre de façon impressionnante.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Je répondais à Gilles. Vous posez des questions intéressantes mais surtout dans le premier opus j’ai été sensible à l’énergie naturaliste, au désir de plonger les mains dans le cambouis. Le second était trop démonstratif et, en effet, le suicide de Lindon ne collait pas mais le portrait de l’élu LREM était magistral

        • MB dit :

          à BT
          ah, ok pardon je l’ai pris pour moi!

          « dans le premier opus j’ai été sensible à l’énergie naturaliste, au désir de plonger les mains dans le cambouis. Le second était trop démonstratif et, en effet, le suicide de Lindon ne collait pas  »

          Je suis d’accord que LA LOI est plus intéressant car part de l’anecdotique pour à la fin nous pousser au général, je regrette un peu la fameuse leçon de rocknroll mais elle m’a fait penser à la séquence avec le solo de batterie enregistré de ROSETTA qui n’en finit pas, et me paraît se complaire dans une vision de l’ordinaire comme étant déprimant et misérable, ce qui est une vision complètement con, mais bon, ça c’est plus dans ce dernier film que dans LA LOI ça me l’a juste rappelé (j’espère que Lindon sait enfin danser le rockn’roll depuis!).
          Je suis content de voir que vous voyez comme moi le suicide de Lindon, qui n’est pas simplement tragique, mais surtout n’est pas logique et choque même avec de la suspension d’incrédulité en pagaille! Il aurait dû vous demander conseil pour la fin!
          par contre je ne vois pas (comme Brizé qui s’est exprimé là-dessus) en quoi le fils handicapé de Lindon et sa femme, devrait être de la complaisance (mais ne nous attardons pas, l’avis critique sur ce point avait été postillonné sur clavier par un de ces gratte-papier de Libé à l’affût de la moindre complaisance suspecte dans les films français récents, sans doute le même génie qui avait pondu un avis minable sur LA FILLE DE BREST, fermons les yeux, restons généreux…).

        • yves rouxel dit :

          N’oublions pas au passage quand mème que le citoyen Vincent Lindon à soutenu François Hollande en 2012 puis le candidat Macron en 2017.Pour ma part lors de ses élections je ne me suis déplaçé au second tour.C’est pareil pour les municipales le 15 mars dernier alors que la veille le soldat Philippe décidait la fermeture des bars,restaurants et tous lieux culturels.Et dire que les élections sont repoussés en septembre alors qu’aucun décret de loi voter par l’assemblée nationale n’a donner son avis,encore moins le sénat ou le conseil constitutionnel ,instances de vieux croulants qui ne servent à rien sinon à empocher des millions d’euros sur le compte des salariés et des petites entreprises.

        • MB dit :

           » le soldat Philippe décidait la fermeture des bars,restaurants et tous lieux culturels »
          exact ça fait deux mois que je me cultive plus, je peux même plus faire mon loto chez Ginette! c’est dégueulasse.

        • Gilles dit :

          A Ballantrae

          « avoir crû que Macron était autre chose qu’une sécrétion de plus du système qui nous a emmenés dans le mur et pourrait même nous y fracasser encore plus »
          Quand on la conscience politique d’un ado de 15 ans, on peut excuser l’erreur de jugement. Mais faut-il être complètement malhonnête ou hors sol pour avoir à ce point Les yeux grands fermés.
          Dans son « moi les gilets jaunes y me font chier » Berléand est certes moins littéraire, mais mieux assis dans sa conscience de classe.

      • MB dit :

        LINDON- il a très bien compris les personnages de prolo qu’on lui a fait jouer, comme il a très bien compris le personnage de minable facho de LA FEMME DE CHAMBRE,
        sur Brizé ce que je reproche à ses deux films politiques, c’est je crois un respect obsessionnel pour le naturalisme (ou le réalisme?), un soin du détail juste et documentaire qui du coup fait porter la direction de son film vers un pessimisme total, vers le passé, avec un constat défaitiste: d’ailleurs le suicide de Lindon est une erreur dramatique issue de ce pessimisme conventionnel parfaitement invraisemblable compte tenu de ce qu’on nous a montré de Lindon jusqu’ici, de sa volonté, de son intelligence et même chez lui d’un certain goût pour le bonheur ou du moins, d’une certaine gaîeté malgré la catastrophe qui touche son entreprise: tt d’un coup il serait démoralisé à ce point parce que ses camarades le lâchent (pas tous) alors même que la naissance de sa petite fille a paru le réjouir, ouvrir l’avenir? tt d’un coup l’homme perd le dynamisme qui instille aux autres le désir de cesser de subir sans réagir, ce qui peut être naïf mais est mobilisateur, et ouvert, et pessimisme n’est pas réalisme, comme une fin ouverte ne nous amène pas pour autant chez Walt Disney.
        Loach s’en sort mieux avec son côté anecdotique (attention: alterné pédagogique-documentaire) et souvent comique: pas d’illusion avec lui comme Brizé mais par contre la fin est ouverte, on sait très bien que les multinationales ne vont pas s’évanouir mais on est mieux averti contre elles ce qui peut servir à les contenir. A la fin d’un film de Brizé, on a plutôt envie de se flinguer comme le héros.
        et cette leçon de rock’n roll qui n’en finit pas dans le 1er, me paraît un peu charrier dans le côté populo. Je connais un ou deux prolos que ça ferait bien rigoler.
        Pour pas trop me faire engueuler, il y a un côté documentaire sur le mécanisme de la machine libérale en action dans EN GUERRE que j’apprécie (comme chez Loach) qui nous apprend des petites choses utiles (il faudrait que je retrouve le passage, c’est la rencontre avec le super pdg qui a enfin daigné se déplacer).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Vincent Lindon a permis à un grand nombre de films estimables, ambitieux, réussis, passionnants d’exister et rien que pour cela il ne mérite qu’on le traite avec un mépris condescendant. Et n’est ce pas quelqu’un comme Chesterton qui a écrit « beaucoup des grands maux de l’humanité, lutter contre la douleur, vaccins, mesures sanitaires ou sociales ont été soulagé par des réformistes, beaucoup des massacres et des génocides ont été organisé par des révolutionnaires animés des meilleures intentions. Même si on doit discuter des solutions qu’avance Lindon, ce qu’il dit, sa récapitulation des faits est sans doute plus blessante pour Macron et le système que tout ce que peut hurler Mélanchon

        • Ballantrae dit :

          Je persiste moi aussi à penser courageuse et précieuse , inspirante comme disent les Anglo Saxons l’initiative de Vincent Lindon qui est vraiment quelqu’un de bien.
          Citez moi Gilles d’autrew tribunes récentes d’acteurs ou actrices qui y vont aussi frontalement.
          Plutôt que condamner ce geste jetez une oreille aux complaisances des chroniqueurs info de France Inter, aux aboiements des chiens de garde nommés Apathie, Prau et autres valets.
          Et effectivement V Lindon est aussi quelqu’un qui a rendu possibles maints beaux films pas gagnés d’avance. Exemple de Fred de P Jolivet.
          Je trouve par ailleurs que le diptyque social de S Brize est important car précis et dénué l’angélisme ou de bonne conscience ( cf Rosetta le comble selon moi de la posture malhonnête aux antipodes de La promesse des mêmes Dardenne… ).
          Ce cinéaste a su évoluer d’une sensibilité à la Sautet vers d’autres horizons avec ses 3 derniers films et cela est la marque d’un grand.

        • Ballantrae dit :

          Macron a prononcé la veille un discours bien plus long et assez vague sur la culture.
          Amoureux des lettres, une métaphore bizarre a attiré mon attention « enfourcher le tigre ».
          D’abord je me suis dit que ça sonnait slogan maoiste moisi.
          Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris que cela pouvait évoquer le titre d’u. ouvrage célèbre d’un « penseur  » fasciste apparemment connu Julius Evola Chevaucher le tigre.
          Cet individu declarait dans les années 30 vouloir « faire de l ‘Italie une nation de guerriers  » ou désirer « un fascisme plus radical, plus intrépide, un fascisme vraiment absolu fait de force pure inaccessible à tout compromis ».
          Antisémite notoire il traduisit les infâmes Protocoles des sages de Sion.
          Bref référence pour référence je préfère de loin la « taxe Jean Valjean ».

        • Ballantrae dit :

          Autre point du discours sur la culture: le fameux triptyque jambon/fromage/pain ( un sandwich en somme) dans le roman Robinson Crusoe devient en fait  » pain, riz, 3 fromages de Hollande, 5 pièces de viande de chèvre séchée … et un petit reste de blé « .
          Le plus frappant est qu’il s’excite en faisant cette référence approximative à Robinson Crusoe en omettant un point: serions nous sur une île déserte et non dans un pays industrialisé…mais j’ai tout compris à la rhétorique de notre président: la désindustrialisation fait de notre pays une ile déserte.

        • Fredmim dit :

          Ce blog commence à devenir une tribune anti-Macron.. Dommage (et hors sujet). On s’en fiche pas mal de vos opinions politiques cher Bertrand.

        • Ballantrae dit :

          Non non moi ça m’intéresse de voir non des opinions mais l’avis argumenté de personnes engagées de longue date qui ont du recul sur le quotidien.
          Le cinéma peut être une pure affaire esthétique parfois, un révélateur du monde et de ses mécanismes d’autres fois.

        • MB dit :

          tiens! c’est reparti!

      • yves rouxel dit :

        A Gilles.Un petit éclairage sur cet ouvrage consacré au grand Ennio.Le message à dut se perdre dans un ter entre Moissac et Montauban(il ne faudrait jamais quitter Montauban).Non de zeus!!!

    • yves rouxel dit :

      A ballantrae.Il est courageux de la part de Vincent Lindon dètre intervenu sur médiapart.En effet je préfère entendre un artiste parler de la corruption des politiques,des responsables qui ne sont jamais condamnables,du manque de personnel dans les hopitaux et du manque de matériel que de voir Catherine Deneuve vantait les offres de la société génerale durant les années 80.Il propose une contribution Jean Valjean pour toutes les grandes familles et les grands groupes qui tiennent les cordons de la bourse,alors qu’il faut rétablir simplement l’impot sur les grandes fortunes.Mais n’oublions pas tous ceux (ministres et députés compris)qui plaçent des millions d’euro au Luxembourg,en Suisse ou d’autres paradis fiscaux.Lindon fait parti lui aussi des »privilégiés »qui ne vit pas à Montreuil ou à La Courneuve dans une barre D’hlm,il habite dans le centre de Paris.Enfin son intervention est salutaire et préferable à des artistes comme Goldman,Voulzy,Clavier ou Omar Sy qui apportent une aide et des remerciements au soignants et qui vivent en Angleterre ou aux USA!!!

      • Bertrand Tavernier dit :

        A yves rouxel
        Ils ont le droit de vivre où ils veulent. Vous voulez leur interdire de s’établir dans ces pays ?. Vous mélangez des trucs qui n’ont rien à voir les uns avec les autres (Deneuve en 80 ce n’est pas Deneuve maintenant). Il faut habiter à La Courneuve pour avoir le droit de vous exprimer ?Rosa Luxembourg, Karl Marx hésitaient dans des quartiers cossus et bourgeois

        • yves rouxel dit :

          A Bertrand.Sauf que Karl Marx et sa famille n’ont pas eu le choix d’aller habiter dans un appartement miteux de Londres.C’est là que sa femme et 4 de ses enfants sont mort.Heureusement que son ami Fréderic Engels l’aida durant toute ces années et le poussa dans son travail d’analyse sur les relations entre le monde du travail de la classe ouvrière et le capital des banques qui ont toujours à faire des profits sur le dos d’enfants mineurs,de femmes et d’hommes.Durant cette crise sanitaire je n’ai pas entendu Alain Minc,Attali(grand penseur de gauche),BHL ou Finkelkraut,c’est étrange.Ont ils contractés le covid 19?Allez je m’égare et vais écouter un bon disque de Little Richard une légende du rock and roll qui traça le chemin à beaucoup d’autres.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a yves rouxel
          Attali, de gauche ? Et si vous les aviez entendu, vous auriez dit, c’est toujours les mêmes qui s’expriment. J’ai écouté plusieurs très bonnes émissions de Répliques sur le travail en usine mettant en valeur deux témoignages qui me semblaient passionnants, sur De Gaulle avec Michel Wynock, sur les mots que nous aimons

        • MB dit :

          « je m’égare et vais écouter un bon disque de Little Richard une légende du rock and roll qui traça le chemin à beaucoup d’autres. »
          encore un héros de gauche qui vécut dans la misère?

          ah! mais je l’aime bien moi, Little Richard même s’il renia son homosexualité pour se réconcilier avec Dieu. Extraordinaire discussion entre LRichard, Chuck Berry et Bo Diddley dans le film de Hackford HAIL HAIL ROCK N ROLL dans laquelle chacun témoigne de la façon honteuse dont ils étaient traités pour leurs droits d’auteur dans les années 50.

        • DIXON STEELE dit :

          A propos de Little Richard, quel plaisir de revoir La Blonde et moi, version rock et pubarde de Comment l’esprit vient aux femmes, où l’énergie du chanteur est contaminante (si j’ose dire). Dans cette période pour le moins mortifère que nous traversons, il suffit de voir apparaître les fameuses couleurs Tashlinesque pour passer dans un autre monde, enchanteur celui-là. Jayne Mansfield – et le traitement qui lui réservé ferait sans doute bondir toutes les féministes actuelles ; ce qui est sans doute un plaisir supplémentaire…

      • Julia-Nicole dit :

        A Yves Rouxel
        Tout ce qui est excessif est insignifiant.
        Méditez donc un peu cette citation de Talleyrand, avant de vous répandre sans arrêt à la façon d’un Mélanchon ou d’une Le Pen sur ceux qui ne pensent pas comme vous !!!

        • yves rouxel dit :

          Ajulia nicole.Ne mélangez pas une serviette sale avec un torchon qui brule(ça c’est de moi et je suis fier de l’écrire).

  7. Denis Fargeat dit :

    Juste en passant, pour dire bonjour et sans rapport avec ce qui précède, juste dire le plaisir à enfin découvrir hier le curieux film de Straub et Huillet « Petite chronique d’Anna Magdalena Bach ». Et un petit choc en retour ; je me demandais à quoi ce film me faisait furieusement penser, et c’est « Elvire Jouvet 40″, que Benoît Jacquot tira d’un spectacle de Brigitte Jacques avec l’immense Philippe Clévenot. Je ne vais pas détailler les points de convergence, juste souligner que Clévenot incarne Jouvet sans jamais l’imiter, comme Gustav Leonhardt joue Bach, en plusieurs sens, sans se prendre pour le Saint Patron des musiciens. Il y a un bonus curieux à regarder de nos jours, où Harnoncourt explique (par Skype ! et avec humour.) qu’il n’avait pas de conseil à recevoir de Straub sur la façon d’incarner le duc d’Anhalt-Coethen, puisqu’IL ETAIT le duc d’Anhalt-Coethen.
    Qu »y a-t-il de plus pénible pour un metteur en scène qu’un acteur? Un musicien.

    • Damien D. dit :

      Je rebondis juste par rapport à Straub/Huillet dont je ne connais pas le cinéma, pour vous signaler un cinéaste qui a été leur assistant et qui a d’ailleurs tourné un documentaire qui leur est consacré : qui connait ici les films de Jean-Charles Fitoussi ? Originaire de Tours, les angevins l’ont connu lorsqu’il venait présenter de multiples films classiques aux 400 coups.
      Son cinéma est très intéressant et a obtenu de nombreux prix notamment à Belfort : son premier long métrage est d’ailleurs sorti en dvd LES JOURS OU JE N’EXISTE PAS, variation fantastique et poétique tirée d’une nouvelle de Marcel Aymé. Ses autres films sont malheureusement introuvables : il y a eu une rétrospective à la cinémathèque il y a plusieurs années et nous avons eu la chance de découvrir plusieurs de ses films présentés par lui à Angers : AURA ETE (1994), LE DIEU SATURNE (2004), JE NE SUIS PAS MORTE (2008) et enfin L’ENCLOS DU TEMPS (2012) dont pour ce dernier il avait reçu le prix Jean Vigo. Tous ces films sont en fait partie intégrante d’un corpus où de mystérieux personnages se répondent et vivent d’un film à l’autre (il a d’ailleurs intitulé ce corpus « Le Château du hasard »). Un volet a même été rajouté pour la télévision et diffusé sur france 2 ou france 3 : VITALIUM VALENTINE en 2017.
      Difficile de résumer ses films que l’ont peut qualifier de films fantastiques alors que la forme est très classique avec des plans souvent longs, parfois contemplatifs : je pense immédiatement à des réalisateurs comme Feuillade, le Rivette de CELINE ET JULIE ou du PONT DU NORD pour donner une idée de « filiation »… A découvrir donc !

      • MB dit :

        LES JOURS OU JE N’EXISTE PAS
        incroyable! c’est chez ma médiathèque, merci Denis

        • Denis Fargeat dit :

          A MB
          Merci pour votre merci, mais il faut rendre à Damien ce qui appartient à César, ou réciproquement et vice-versa.
          Mais une découverte -merci MB ou plutôt* Damien, ce Fitoussi est intriguant, je ne connaissais que Marc et son chouette « Copacabana ».
          *Pluto, c’est encore un autre sujet…. pas besoin de Rouxel pour qu’on Davy.

        • MB dit :

          LES JOURS OU JE N’EXISTE PAS
          incroyable! c’est chez ma médiathèque, merci Damien

  8. MB dit :

    J’ai enfin revu ce FRERES RICO qui donne envie de lire et le roman et la bd de Loustal.
    Je suis d’accord avec votre bonus comme souvent, mais écoutant la partie François Guérif je me suis interrogé sur sa citation de 50 ANS! Vous n’avez jamais écrit que le film était « plat et mauvais » mais qu’il dégageait « un climat d’angoisse paranoïaque (…) peu conforme aux canons du film noir »!
    Alors Guérif on l’aime bien mais faudrait qu’il prépare un peu mieux ses bonus!
    D’autre part il est vrai que le film ne met pas tout à fait en valeur le noeud central: un homme naïf ou se forçant à croire que le chef du gang qui l’employait ne pouvait être qu’un type bien, se confronte à la réalité. On peut supposer que sa position de comptable le poussait à manifester le même aveuglément qui l’empêchait de voir qu’il travaillait pour des criminels et qu’il en était complice.
    Les seconds rôles sont excellents, enre autre ceux des hommes de main qui font des grands sourires au héros mais qui le surveillent de près pour le compte du gang. J’ai bien aimé Rudy Bond qui m’a rappelé des personnages de films plus récents quand il dit « Je n’ai rien contre toi, Rico, je fais juste mon boulot… », et son chef (Harry Bellaver) onctueux et puant… vous avez remarqué le nombre de bouteilles d’alcool qui sont apparues comme par magie dans la chambre d’hôtel, dés qu’il s’y est introduit?!

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Je crois que dans 30 ans et peut être dans une première version de 5O, quelqu’un (Coursodon, Boisset) avait écrit cela. Que j’ai repris et je l’avais envoyé très tôt à Coursodon

      • MB dit :

        à Bertrand: RICO en effet la 1ère version de 50 est sévère: « terne », ce qui disparaît en 95 pour la suivante, quant à 30 « un massacre de Simenon » sans plus. Guérif est donc innocent!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Sauf qu’il ne prend jamais en compte les changements et il ne sait pas qui a écrit quoi

  9. yves rouxel dit :

    « l’année du dragon »est sans nul doute le meilleur role de Mickey Rourke.L’acteur donne le meilleur de lui mème avec son personnage désabusé,nonchalant mais qui reste lucide face à la réalité des triades chinoises.Puis son passé du Vietnam remonte à la surface,son dégout de la police corrompue,il veut filer un grand coup de pied dans la fourmillère afin d’éradiquer le mal.Mise en scène maitrisé de Cimino, »L’année du dragon »est une oeuvre admirable qui marqua le chant du cygne du réalisateur.J’ai retenu plusieurs scènes fortes dont celle ou la femme de Stanley Whyte est assassiné devant ses yeux,l’homme se rend compte qu’il à peut ètre rater sa vie amoureuse.Cimino avait un sens de l’espace en filmant des plans larges aux couleurs chatoyantes donnant un réalisme singulier à ses films.N’oublions pas au passage que c’est Oliver Stone qui co- signa le scénario avec Cimino.Du bel ouvrage à revoir sans tarder.

  10. yves rouxel dit :

    Je suis réellement content d’avoir découvert un film que je voulais voir depuis longtemps.Il s’agit de « La belle vie »de Robert Enrico qui fut censurer en 63 lors de sa sorti.L’oeuvre est à la fois tendre,amère mais aussi tragique car en toile de fond on parle de la guerre d’Algerie et de la violence des conflits.On va suivre le personnage de Frédéric trentenaire qui revient de 27 mois de crapahutage en Algérie.Dans le train qui le mène à la capitale il se souvient des visages:le garçon de café,le boucher,le teinturier de la rue de la huchette.C’est le 14 juillet ,la musique des bals populaire a envahit tous les quartiers.Il part à la recherche de Sylvie son premier amour qu’il n’a pas oublier.Robert Enrico alterne ses moments de joie de vivre avec des images d’archives nous montrant les ravages du nazisme,les heurts en Angleterre ou en Chine. »La belle vie »est un film anti-militariste et c’est en partie pour celà qui passa à la trappe et fut retirer rapidement des écrans.Fréderic de pasquale et Josée Steiner forme ce couple en ayant des projets dans la vie,tout en ayant des moments de doute lorsque Sylvie lui annonce qu’il va ètre père.Puis des images atroces lui reviennent en tète et le hantent dans son sommeil.En tout cas c’est une oeuvre à découvrir et à faire partager pour sa fraicheur de ton et sa fraternité entre copains.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A yves rouxel
      Mais je l’ai vu au cinéma. Il y a peut être eu des bagarres à la commission de censure mais le film n’a pas été censuré

      • yves rouxel dit :

        Merci Bertrand pour la précision.Il me tarde de lire l’article que vous avez écrit en hommage à Didier Bezace dans le Positif de mai en kiosques le plus tot possible.

      • yves rouxel dit :

        Bel article en hommage à Didier Bezace,homme de théatre dont personne n’a parler en dehors de Philippe Meyer.Concernant la censure au cinéma j’ai revu « L’attentat »d’Yves Boisset sur un scénario de Jorge Semprun et qui met en avant l’enlèvement et l’assassinat de Ben Barka.L’oeuvre reste complexe et interroge fortement sur les agissements des politiques,du monde de la police et des juges.Le casting est prestigieux:Périer,Noiret,Trintignant,Picolli,Cremer,Bouise,Gian maria Volonte ainsi que Jean Sebergh.Il est dommage que ce film de Boisset ne soit pas disponible en format dvd car ses passages à la tv sont assez rares.

        • Ballantrae dit :

          Dans le dernier Positif deux textes formidables: votre hommage à Didier Bezace et le texte d’A Desplechin destiné aux comédiens de sa dernière mise en scène théâtrale Angels in America très belle pièce de Tony Kushner sur les années sida aux USA qui ont des résonances étranges avec notre temps.
          Cela souligne le lien fort, complexe entre deux arts qui souffrent particulièrement en ce moment de distanciation sociale : cinéma et théâtre.
          Le jour où nous pourrons entrer sans hésiter,sans la moindre crainte en nous adonnant sans réfléchir aux promesses d’une séance en salle ou d’une représentation sera un jour magnifique.
          En attendant repenser chaque geste avec la maturité nécessaire s’impose.

  11. MB dit :

    Il y a longtemps on avait parlé ici de la série des Quatermass, et de leur adaptation Hammer. La série originale des années 50 de la BBC n’était pas mal du tout(coffret anglais avec sta 4 épisodes de Q Experiment perdus) et leurs remakes sont bien avec surtout Q AND THE PIT avec le meilleur interprète du professeur, Andrew Keir. THE Q CONCLUSION en 1978, avec John Mills en professeur est la version cinéma courte (titrée tt simplement QUATERMASS) de 4 nouveaux épisodes (4×55′) originaux écrits toujours par Nigel Kneale, assez bien mais parfois pénible, conclusion idiote! (br ray anglais, sta) Je renonce à voir la toute dernière mouture des QUATERMASS, avec un remake de Q EXPERIMENT tournée en 2005 dans les mêmes conditions que la série BBC (cad tournée diffusée à l’origine en direct comme les émissions de Lorenzi!), je ne me fie qu’à moitié aux avis IMDB (à part certains, Dumonteil) mais là c’est l’unanimité contre!
    Voilà, c’était mon point Q, The Quatermass communication…

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Et les films de Val Guest, le cinéaste du CANARD ATOMIQUE, titre qui m’avait fait rigoler

      • MB dit :

        LE CANARD ATOMIQUE c’est quelquechose, question titre, c’est pas signé Jean Girault? Ce Val Guest était polyvalent…

      • MB dit :

        sinon les films de Val Guest LA MARQUE et LE MONSTRE, remakes Hammer des BBC, sont à voir, surtout le 1er.

        LE CANARD ATOMIQUE…. pauvre Douglas Fairbanks Jr… finir comme ça tsk tsk…

  12. DIXON STEELE dit :

    Puisque nous sommes en train de vous faire rougir avec L’Appât, continuons. J’ai vu hier soir le seul film de vous que je n’avais jamais vu, un film pour le moins discret, comme dissimulé dans votre filmographie, Des enfants gâtés. J’avoue que ne m’attendais pas à prendre une telle claque. L’histoire de cet homme qui veut s’isoler pour être tranquille, pour travailler, et qui peu à peu est rattrapé par le quotidien, par les sentiments, par les autres est magnifique. C’est un peu un personnage de Hawks, tout à son travail (qui envahit jusqu’à ses gestes les plus quotidiens, faire un lit, attendre une lessive, transporter un sapin de noel) qui va se retrouver transporté dans un film de Ford. Cet homme arrêté, bloqué (dans son travail donc dans sa vie, et réciproquement puisque les deux pour lui sont synonymes), va en effet devoir faire un peu de place aux autres, toujours si encombrants. Il va prendre conscience que « l’extérieur » existe, il va à un moment « s’ouvrir » – sans doute pas suffisamment, mais qui va quand même faire un pas, entrebâiller la porte de son sanctuaire, se mouiller, un peu. S’apercevoir que cette chose qu’il prenait comme une intrusion agaçante, ce n’est rien d’autre que la vie, cette vie qui seule peut le nourrir. Le scénario est à l’image de son personnage – il s’isole pour forger une intrigue qui tienne la route, ce sont finalement tous les à-côtés qui vont l’emporter, venir donner une couleur, une richesse inespérée à cette intrigue- à la fin plus « lâche » dans tous les sens du terme, que prévu. Mais les circonstances l’auront, comme toujours, emporté sur la prévision.
    Ce passage périlleux du cerveau au cœur va exister grâce à une jeune femme qui n’est que cœur, trop peut-être, trop pour lui en tout cas (Et sans doute trop pour elle-même). Prendra-t-il le risque de voir tout son château de cartes personnel d’effondrer pour vivre jusqu’au bout une passion peut-être invivable ? Cette notion de risque est magnifiquement illustrée dans le film, peut-être même en est-ce la question centrale. Jusqu’où est-on prêt à prendre un risque, à tout remettre en question ? Qu’est-ce qu’une vie sans risques ? Lui n’est pas prêt à sortir de sa bulle, à tout risquer (il veut seulement sortir d’une impasse), elle ne veut que prendre des risques. Le décalage les séparera. Mais son cœur à lui se sera, un moment, ouvert. Même s’il a du mal à parler (et le plan fixe sur la petite fille qui ne parle pas au début du film prends là toute sa valeur), à exprimer ses émotions, et donc encore plus à les vivre, (surtout si elles mettent en péril son confort) la rencontre aura eu lieu. Ce qui est peut-être l’essentiel. Avec cette ambigüité qui subsiste néanmoins (et Piccoli et l’acteur rêvé pour cela), qu’on ne saura jamais jusqu’où il s’est profondément impliqué, que ce soit dans la lutte sociale ou dans les sentiments. S’il n’est pas, finalement, resté un observateur, jamais vraiment pris au piège d’une urgence à se battre, à aimer, qui n’est pas la sienne, d’un désir qui n’est pas le sien. « Comment tu fais pour te retrouver dans tout ce qui t’entoure ? », demande-t-il à la fin à sa femme, comme si cette aventure était trop perturbante pour lui pour la vivre jusqu’au bout. Pour la vivre vraiment.
    J’ai déjà été trop long, je passe sur les multiples plaisirs du film. La mise en scène avec d’abord le personnage quasi-seul dans le plan, une caméra qui suit sa fuite, puis le cadre qui va s’élargir pour y faire entrer « les autres » à mesure de son implication dans la communauté, enfin se resserrer sur deux personnes, avant de le laisser à nouveau seul dans le plan après la rupture). Des scènes formidables (comme l’engueulade nocturne avec le taxi qui refuse de le charger). Le splendid, Claude Sautet, les petits jardins de 1968 qui se retrouvent bétonnés, les méchants propriétaires, l’intimité bouleversante de Christine Pascal, l’actualité du sujet social, etc. Bref, un grand moment pour lequel je vous remercie du fond du cœur. Il faut vraiment « réhabiliter » Des Enfants gâtés. C’est un grand film.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A DIXON STEELE
      Je croyais vous avoir répondu en disant qu’il avait fallu le confinement pour que je lise un texte aussi chaleureux et attentif. Le film sera diffusé le 20 Mai sur Ciné classic

      • Damien D. dit :

        Et cher Bertrand on attend avec impatience une réédition de ce beau film en dvd/blu Ray car le précédent dvd est épuisé et difficilement trouvable d’occasion. Si studiocanal pouvait répondre à cette requête ?

        • Olivier Giraudeau dit :

          Et l’affiche du film dessinée par Savignac avait bien su trouver l’esprit du film (comme celle de Lancelot du Lac pour le film de Bresson), même si elle ne serait pas forcément très « commerciale » pour le public d’aujourd’hui.

        • yves rouxel dit :

          A Damien d.Vous pouvez le trouver sur le site Joseph gibert et peut ètre rakuten.L’idéal c’est le coffret éditer par canal+ au début des années 90.Il est introuvable!!!bon recherche à vous.

    • Alexandre Angel dit :

      Réminiscences.
      DES ENFANTS GATES, je ne sais exactement dans quelle mesure, est devenu un film rare (ne l’a-t-il pas toujours été?).
      A l’époque où je n’allais voir en salle que des films pour enfants, DES ENFANTS GATES a fait partie des quelques rares films pour adultes (non interdits) que j’ai vu petit en salle, simplement parce qu’emmené par mes parents (ou/et mes grandes sœurs). C’était en septembre 1977 et j’avais 11 ans et demi.
      A cette époque, il y eu peu de précédents.
      En 1972, on m’avait emmené voir TOUT LE MONDE IL EST BEAU… de Jean Yanne, ce qui était un fort mauvais choix car j’avais trouvé ça dérangeant (et vaguement écœurant) plutôt qu’autre chose. Quelques temps plus tard, ce fut CHINO, de John Sturges, pas bien méchant mais pas spécialement pour les enfants. Ou bien LE GANG de Jacques Deray, à sa sortie (bon sinon, les films de Mel Brooks, j’étais très client).
      A l’automne 1976, il y eu l’énorme événement constitué par BARRY LYNDON, qui fut le premier film pour adulte que j’ai un tant soit peu attendu (sans me dire pour autant que c’était le nouveau Kubrick, loin s’en faut).
      Quelques semaines plus tard, c’était le tour de DERSOU OUZALA, de Kurosawa, qui en rajoutait une couche (de neige) dans l’avènement d’un certain rapport à l’esthétique.
      Et bien de la même façon (à savoir sans me dire qu’il s’agissait d’un nouveau Tavernier), DES ENFANTS GATES furent un nouveau jalon dans ma timide incursion vers le cinéma d’auteur (il était alors connu, repéré et avéré que j’aimais le cinéma).
      Cette séance d’un dimanche après-midi, vous me pardonnerez Bertrand, me fut éprouvante car je ne comprenais rien à ce que je voyais.
      Néanmoins Bertrand, je crois pouvoir affirmer que vous fûtes peut-être le premier cinéaste français que je repérais physiquement, à la télévision, dès la sortie du JUGE ET L’ASSASSIN. Il me semble vous « voir » sur le plateau des « Rendez-vous du Dimanche » de Michel Drucker ou chez Pierre Tchernia, quand il recevait quelqu’un avant de lancer le jeu de « Monsieur Cinéma ».
      A tout le moins, la sortie du JUGE ET L’ASSASSIN m’avait frappé et intrigué (même si je n’ai découvert le film qu’à la TV) et je me souviens avoir repéré que c’était un rôle atypique pour Michel Galabru (ou peut-être qu’on me le soufflait, je ne sais plus). En tout cas, il y avait, dans ma tête à tout le moins, une atmosphère forte autour de la sortie du film tout comme, le même mois (j’ai vérifié), il y en aurait une autre, autour du VOL AU DESSUS D’UN NID DE COUCOU. Nous étions en mars 1976…
      Et puis le temps fit son oeuvre, je me « cinéphilisais » jusqu’à la sortie de COUP DE TORCHON, qui fut le premier de vos films que j’attendais, en toute connaissance de cause.
      Voilà, j’avais envie de raconter ma vie…et je vais « revoir » DES ENFANTS GATES, dont j’adore la chanson de Sarde et Caussimon.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Alexandre Angel
        Ce blog se spécialise sur mes films ce qui n’était pas son but mais merci

    • Denis Fargeat dit :

      A Olivier Giraudeau
      Belle affiche en effet pour ce beau film, effet de relief saisissant, Savignac fait presque penser aux affichistes polonais pour le côté métaphorique… mais avec une patte qui n’appartient qu’à lui. Merci de la signaler, je connaissais l’autre ( avec photo) mais pas celle-ci. ttps://www.cinemaffiche.fr/drame/1423-affiche-de-cinema-film-enfants-gates-des.html

  13. yves rouxel dit :

    Revu un classique réalisé par Sydney Lumet dont le role principal a été proposé à Dustin Hoffman.Finalement on retrouve dans le role de Sonny,Al Pacino dont la carrière venait de décoller grace au « Parrain »de Coppola.Ce n’est pas un simple film de braquage d’une banque par deux loosers perdus mais un pamphlet qui met en avant un fait divers survenu en 72.Sonny est un homme marié avec deux enfants qui vit de petits boulots sans vraiment se fixer.Lors d’un séjour en clinique il rencontre Léon qui vit dans le corps d’une femme.Ce dernier souhaite se faire opérer et changer de sexe.Sonny et Léon vont se marier en douce loin des projecteurs et de la vie familiale.C’est alors qu’il décide d’attaquer une petite succursale avec son complice Sal qui est idiot .Lumet nous propose un huis clos étouffant ou la chemise de Sonny lui colle à la peau,le vigile asthmatique est au plus mal tandis que le directeur de la banque est diabétique.On sait pertinemment au fil des minutes que la chute finale sera fatale pour nos deux protagonistes qui n’ont aucune jugeotte par rapport aux pièges que va leurs tendres le fbi et les services de police.Revenons sur le personnage de Sal campé par John Cazale ,acteur au physique fébrile qui dégageait pourtant une force incroyable dans « Le parrain »ou dans sa dernière apparition chez Cimino dans »Voyage au bout de l’enfer ».L’acteur fut emporter par un cancer quelques semaines après la fin du tournage et partagea sa courte existence avec Meryl Streep.Si le crabe ne l’avait pas ronger je pense qu’il aurait fait une carrière marquante dans le cinéma américain.

    • MB dit :

      le Lumet dont vous parlez est UN APRES-MIDI DE CHIEN!!!

      en effet, Cazale était un acteur formidable, aussi un grand ami de Pacino.
      c’est un chef d’oeuvre que je revois de temps en temps depuis sa sortie.
      Un moment incroyable est quand les deux voyous se font engueuler par la chef parce qu’ils ont mal préparé leur coup! Chacune des actrices de second rôle qui jouent les secrétaires (Marcia Jean Kurtz, Carol Kane…) respirent la vérité, comme sorties d’un doc
      et… ATTICA! ATTICA!

      • DUMONTEIL dit :

        A YR

        La chanson d’ouverture, « Amoreena  » ,est extraite de l’album d’Elton John « tumbleweed connection » (1971)

        • DIX>ON STEELE dit :

          Il y a un très beau documentaire sur John Cazale, disponible avec sous titrage sur le Apple américain, I Knew it was you. Avec les interventions de Pacino, De Niro, Coppola, Meryl Streep, etc..

        • MB dit :

          à Dixon CAZALE merci pour le tuyau, je ne le trouve pas chez Apple ou ailleurs mais il y a un dvd avec des bonus intéressants (un cm de 1962 avec Cazale et un autre cm) + un interview de Pacino (extended version lis-je).

      • yves rouxel dit :

        A MB.On en diras pas plus sur « Attica,attica »que scandent à tue tète les curieux dans la rue mais le contenu à une sacré importance pour l’époque.Hier j’ai enchainé deux films dans lesquels on retrouve Al Pacino.Tout d’abord « L’impasse »de De palma qui est une oeuvre rapide dans la narration avec des personnages qui dansent aux sons du disco,la drogue,le milieu,les voyous et les petits dealers.La scène finale dans le métro est une veritable prouesse d’ingéniosité et de mise en scène.On s’attend au bonheur du heros mais De palma sait pertinemment brouiller les cartes.C’est du grand art.Revu dans la foulée »Heat »l’affrontement entre deux bètes du cinéma:De niro dans le role du méchant et Pacino dans celui du flic qui à rater sa vie privée.La aussi Mann maitrise son film de a à z avec une course poursuite suite au braquage de la banque.C’est un pur plaisir de voir dévaller Val Kilmer puis Tom Sizemore(acteur trop rare à mon avis).Ce soir je vais revoir « Les 4 malfrats »de Peter Yates ,ici aussi c’est un braquage particulier qui nous attends.Bons films à tous.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A yves Rouxel
          C’est pas le métro mais le train.

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand,
          Je pense qu’Yves fait allusion à la spectaculaire et très tendue partie de cache cache entre Pacino et ses poursuivants.
          Et si c’est ça, c’est effectivement dans le métro avec la maestria technique d’un De Palma en pleine forme.
          La poursuite continue à la gare et se résout devant un train à l’arrêt.

        • Jean-françois Dupuy dit :

          Poursuite rythmée par un morceau très Hermannien de Patrick Doyle.

  14. Ballantrae dit :

    Revu ce soir sur Arte L’appât avec toujours la même sidération que lirs de sa sortie.
    On ne peut voir sans frémir glisser ces gamins dans l’abjection: ils n’ont aucun discernement, aucun sens moral et même devant le fait accompli persistent à éluder la gravité de leurs actes.
    Hélas je pense que rien ne s’est arrangé depuis…il est temps que ce genre de rêveries frelatées cèdent face au prix des existences. Ce fait divers apparaît forcément dans les 80′ , grande periode du néolibéralisme. On entrevoit sur les ecrans tv ( constamment allumés même sans son) des clips, Tapie, des jeux tv où coule l’argent facile. Et Tandem de P Leconte!
    La mise en scène a une rigueur que n’auraient pas renié Lang ou A Mann.
    Très chouette ce cycle BTavernier sur Arte après Un dimanche à la campagne et La fille de D’Artagnan.

    • MB dit :

      L APPAT film qui ne perd pas une demi seconde dans la narration. Incroyable innocence de la jeune fille qui ne veut pas se douter le moins du monde de pourquoi elle est entraînée au commissariat!

    • yves rouxel dit :

      A ballantrae.Très bon papier dans télérama ou Pierre Murat écrit: »Tavernier pousse jusqu’a l’absurde la machine à decerveler(télé,ciné,pub).Il a beau s’inspirer d’un fait divers des années 1980,son film est universel.Si l’on ose dire,il peint le mal à l’état pur,et montre son ignominie.Ni trop ni pas assez.A la frontière entre répulsion et reflexion.25 ans après il est dommage de ne plus voir sur les écrans la jolie Marie Gillain ou Olivier Sitruk!!!

    • Alexandre Angel dit :

      A Ballantrae,
      Quand vous dîtes qu’Anthony Mann n’aurait pas renié la rigueur de la mise en scène de L’APPÂT, c’est une vue de l’esprit?

      • Ballantrae dit :

        A priori oui. Disons plus justement qu’ en termes de rigueur esthétique et morale le traitement de la violence n’a ici rien à envier à d’augustes prédécesseurs en la matière Fritz Lang et A Mann qui sont tous deux passionnants pour les questions que posent et resolvent leurs mises en scène respectives.
        Ce qui me frappe par delà l’effarant récit de fait divers c’est la manière dont ce film est un antidote aux dérives de Natural born killers : le Mal y est ordinaire, fruit de l’incapacité d’empathie, de l’inconscience crasse, de la sujetion aux modeles consuméristes…alors que Stone essentialise en créant un objet iconique et clinquant. Quel point de vue adoptons nous? Chez Stone à l’evidence adhesion aux tueurs, chez Bertrand progressif et subtil détachement pour montrer que decidement un fonctionnement stupidement superficiel devient dangereusement superficiel.
        La dernière réplique du personnage est hallucinante et se rapporte à une requête de la criminelle …
        Un chef d’oeuvre à mon sens.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Mille fois merci. Je rougis en confinement. Avec mon chef opérateur, Alain Choquart ont avait défini un axe précis. 1) capter dans la mise en scène le caractère volatil, imprévisible de ces personnages. Il fallait donc que les plans dans leur début, leur fin, soient aussi imprévisibles et se terminent avant ou après ce que l’on fait d’habitude 2).Faire un film responsable sur des personnages irresponsables 3) essayer de les comprendre sans jamais les excuser

        • ballantrae dit :

          Oui on sent que la mise en scène anticipe avec une petite longueur d’avance(mais pas trop comme si on prenait sur le vif) le cumul d’approximations de la stratégie des 3 tueurs: on comprend ce qu’il se passe ( leurs motifs ne sont pas opaques mais très clairs) mais on est stupéfait que cela puisse se passer comme si une dimension humaine manquait cruellement à ces effarants personnages.
          J’oubliais un autre film qui appartient à la même famille que L’appât c’est De sang froid de Richard Brooks.
          Le fait divers date de 1984 si j’ai bien compris et la présence devant la TV nous montre les deux traine savates devant Scarface de B de Palma ce qui occasionne un très subtil décalage: les personnages pouvaient très bien avoir vu le film à l’époque mais pas dans ces conditions puisque le film n’était pas encore diffusé et rediffusé comme un film iconique entré dans les moeurs et pourtant participe pleinement de la glamourisation du crime qu’on observera dans les banlieues où il allait très vite acquérir un statut particulier. Du coup en faisant référence à un film contemporain de l’affaire mais acté comme référence vue et revue par les deux minables, vous permettez au spectateur de 1995 comme à celui de 2020 de se dire qu’un tel fait divers est hélas plus que jamais probablement reproductible tant le régime des images en flux continu brouille la perception du réel.
          La TV est quasi constamment allumée dans L’appât y compris sans son lorsqu’ils mangent chinois et c’est une annotation assez formidable pour signifier ce phénomène invasif qui liquéfie le cerveau.
          Plus surprenante l’apparition d’un extrait de Tandem de P Leconte avec un immense Jean Rochefort, plus exactement une scène qui se situe sur une décharge comme le contrepoint réaliste de la déréliction de personnages qui courent après une illusion.
          Et pour finir oui ce casting était impressionnant à commencer par le trio de tueurs(mais n’oublions pas les autres notamment R Berry qui dans un rôle court est assez impressionnant). Marie Gillain est extraordinaire et joue sur le fil du rasoir: elle a ici tout d’une immense actrice. Que devient elle? Avez vous gardé contact avec elle?
          Comme V Ledoyen ou Cl Courau ce sont des actrices maintenant quadra qu’on aurait dû voir plus souvent et ce dans de grands rôles au vu de leurs débuts fracassants.Le cinéma n’est pas toujours juste avec le potentiel des actrices et acteurs. Ou alors tout est question de choix de ces mêmes actrices et acteurs, je ne sais.
          Quand on voit ce que fait Mélanie Thierry dans La princesse…on croit rêver en constatant qu’il lui faut attendre La douleur d’ E Finkiel pour retrouver un rôle à la hauteur de son talent immense!

        • MB dit :

          L APPAT
          à Bertrand: je fus repris par le film, il y a une compréhension de personnages beaucoup + jeunes que ceux qui ont fait le film, ce qui peut résulter en balourdises, pas ici! et pourtant jamais de distance paternaliste ou bienveillante, pas d’insistance sur le fait que la mise en scène condamne. Ah! j’aurais juste voulu que vous coupiez plus court le dernier plan sur Gillain juste après la dernière phrase (« vous croyez que je pourrais partir à Marseille pour Noël? ») et peut-être ne pas démarrer la musique sur ce plan mais après avec le générique? mais je veux toujours refaire les films alors… je crois que c’est la seule musique tout du long d’ailleurs.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Non, on entend cette musique aussi lors d’un trajet en voiture. Je tenais à un plan long à la fin, d’abord parce que le regard de Marie Gillain est formidable et parce qu’il faut une pose. Ne pas couper cut comme si c’était un mot d’auteur, lui laisser une suspension.Quand je parlais de ce plan à André de Toth en lui disant que Choquat m’avait proposé juste de baisser un peu la caméra, il m’ait coupé : « Mon cher Bertand, ce n’est ni vous ni votre opérateur qui ont conçu ce plan, c’est le personnages. C’est lui qui vous a dicté ce qu’il fallait faire »

        • MB dit :

          « Mélanie Thierry dans La princesse…on croit rêver en constatant qu’il lui faut attendre La douleur d’ E Finkiel pour retrouver un rôle à la hauteur de son talent immense! »
          euh… et OMBLINE de Stéphane Cazes quand même.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Et elle est très bien dans le Dupontel

        • MB dit :

          à Bertrand: je fais une allergie à Dupontel depuis le film avec Kiberlain, mais je sais que c’est exagéré de ma part.
          à Ballantrae: Mélanie Thierry est mieux servie par le cinéma que des dizaines d’acteurs toujours confinés aux seconds rôles ou catalogués pour un même type de personnage, tt le monde n’est pas Huppert ou Deneuve de pouvoir choisir. Faut qu’ils vivent, aussi.
          Je pense à un acteur qui a brillé et même explosé comme François Négret dans le Brisseau (DE BRUIT ET DE FUREUR), ce type a des dispositions extraordinaires, et depuis ce film le voilà relégué dans des seconds rôles dont on sent que n’importe quel autre aurait pu s’en charger, misère! . Dans le cinéma américain classique c’est pire, a-t’on jamais vu Jack Lambert, gueule et physique hors du commun, dans autre chose que des rôles de crétins sadiques? Il n’a même pas eu son MARTY hélas.

        • Ballantrae dit :

          Ce n’est pas faux et certes elle a ce personnage d’Ombline qui est un film pas mal du tout plus le rôle dans Au revoir là haut qui est un second rôle…mais effectivement je me disais que c’est au tour de cette génération d’aligner les grands rôles après celle des Deneuve, Huppert, Adjani puis S Azema et enfin Binoche, I Carré etc…
          Pas facile de garder cette place malgré un rôle très marquant.

    • Denis Fargeat dit :

      A Ballantrae e gli altri
      Merci pour avoir signalé la diffusion de l »Appât » que je reverrai je crois avec plaisir -mais on a parfois du mal à affronter à nouveau le malaise ressenti lors d’une première vision. Je le reverrai bientôt.
      Mais sur le site d’Arte j’ai vu grâce à vous « The intruder » de Corman, dont je connaissais l’existence depuis longtemps grâce à quelques intriguantes photos. Ici même l’intelligence, la complexité, l’excellence de ce film ont été largement soulignés et je l’ai trouvé encore mieux que tout ça. Il était incroyablement contemporain à l’époque de sa sortie, et je crois qu’il le sera toujours ; ses personnages ont de la chair, et dans le même temps ont valeur d’archétypes – je songe surtout à Leo Gordon, personnage presque surnaturel, presque un spectre Shakespearien. Je ne détaillerai pas les mérites du film, mais il abonde en détails troublants.
      Je me suis, du coup, un peu intéressé au romancier/scénariste Charles Beaumont, qui joue le proviseur du lycée. Personnage incroyable, décédé à 38 ans d’une cruelle mixture « de maladie d’Alzheimer liée à un syndrome de Werner tout particulièrement grave qui le faisait paraître, à son décès, du double de son âge », voire plus selon certaines sources. Elevé par une mère singulièrement cinglée qui l’habillait en fille et exécutait ses animaux de compagnie pour le punir, et consolé par ses cinq tantes qui pour l’endormir lui racontaient l’histoire de leurs maris défunts, il qualifiait son enfance de « one big Charles Addams cartoon ». Il devint un prolifique auteur de science-fiction, et le second (en volume) fournisseur de scénarios pour « Twilight zone », juste après Rod Serling. Cette version de la résilience ne manque pas de panache (noir), et l’ensemble de son destin a la cruauté d’une nouvelle de… Charles Beaumont.
      Il est troublant que l’auteur du roman soit choisi par Corman pour jouer mr Paton, le proviseur – apparemment le seul rôle de Beaumont au cinéma, et il ne démérite pas dans une troupe excellente. Comme si la conviction du romancier lui tenait lieu d’expérience… je vais chercher des détails sur le fait que Corman lui ait confié ce rôle, probable que Bertrand en a discuté avec lui, mais « Amis américains » est à 75 km de mon bras, gasp.
      Bref, j’écris sous le coup du vertige provoqué par ce film, et je suis hanté par le visage inquiet de Beaumont/Paton, devenu un personnage de « Twilight Zone », un voyageur temporel qui ne peut que nous alerter, et seulement ça. Au visage de Shatner se superposent ceux de tous les petits dictateurs opportunistes, on n’en aura jamais fini avec tous ces masques.

      • MB dit :

        à Denis Fargeat
        THE INTRUDER, je me souviens que je détestais ce film jusqu’à lire ici ce que me répondait Bertrand, je crois que je l’avais vu au départ avec le dvd de Bach et que je m’étais fait avoir par la qualité de l’image, déplorable. Avec Carlotta (master repris sur Arte) c’était mieux.
        Où avez-vous trouvé les infos sur Beaumont?

        • Denis Fargeat dit :

          A MB
          les infos sur Beaumont, c’est un mix de wikipedia et IMDB… peut-être pas extrèmement fiable, mais quand la légende est belle, hein, print ze legend comme on dit. A vous lire, je me félicite d’avoir découvert le film sur Arte… j’ai une petite pile de Bach films que je n’ose pas regarder pour ce genre de raison, on peut se gâcher un film et vous confirmez cette opinion.

        • MB dit :

          « on peut se gâcher un film et vous confirmez cette opinion. »
          oui on ne se rend pas compte qu’il faut mettre en cause la qualité d’image et on juge le fond, c’est ce que j’ai pigé aussi avec LES AVENTURES DU CAPITAINE WYATT.

        • Damien D. dit :

          A MB vous devez confondre avec d’autres films sortis chez Bach Film. Pour une fois The INTRUDER avait une copie très correcte chez Bach, qui est certes améliorée par la haute définition et le blu ray carlotta.

          Un petit signalement au passage : la copie Bach au format 1.33 possède le titre THE INTRUDER au générique et la copie carlotta au format 1.85 possède l’autre titre I HATE YOUR GUTS. D’après ce que j’ai pu lire, ce deuxième titre a été utilisé par Corman lors de la ressortie du film et au format large. Contre toute attente la copie du Bach Films est donc celle de la sortie originale du film. Y at-il des différences de montage, des ajouts ou des retraits de plans entre les deux ? Je ne crois pas mais j’ai en tout cas gardé les deux éditions pour cete particularité…

        • Pascal MINETTE dit :

          Ceci dit, la qualité d’image ne peut sauver un mauvais film.
          Pardon pour le truisme, mais combien de téléfilms géniaux auraient mérité une qualité d’image à la hauteur ?
          Combien de navets de cinéma aux images splendides !
          Bon, ça semble tellement évident que je me sens confus d’avoir dit ça.

        • MB dit :

          à Damien en effet le master Bach que je revois n’est pas vraiment déplorable, juste moyennement médiocre, ce qui peut encore gêner la vision inconsciemment.
          la version Carlotta bluray de I HATE « mesure » 1h23, la version Bach DVD THE INTRUDER, 1h19 ce qui correspond à une différence de fréquence d’images par seconde: 24/ » pour le bray 25 pour le dvd bach qui est donc plus court (de 4,20%!) comme tous les dvds français, ça doit être les mêmes copies à part ça.

        • MB dit :

          en fait il s’agit des dvds zone 2 système pal, pas juste français

        • Denis Fargeat dit :

          … grâce à une émission sur Truffaut je trouve un exemple de film dézingué par une mauvaise copie : je suis passé à côté de « La chambre verte ». On fait l’éloge de la photo d’Almendros, et ce que j’ai vu ressemblait à un piteux téléfilm d’Antenne 2, ravalant le magnifique titre à une publicité mensongère.

      • DIXON STEELE dit :

        Très intéressant ce Charles Beaumont, que je ne connaissais pas – merci de nous faire part de ces éléments biographiques. Je vois qu’il a écrit, entre autres quelques films que j’aime beaucoup – comme Le Cirque du Docteur Lao de G Pal ou Guillotine, l’épisode de thriller mis en scène par Ida Lupino, d’après Cornell Woolrich, l’histoire d’un condamné et d’un bourreau en France en 1875. Un film d’aventures aussi avec Robert Mitchum et Carroll Baker, Mister Moses de Ronald Neame, que je n’ai pas vu. Belfon a visiblement republié The Intruder en 2018, sous le titre Un intrus – cela aussi était passé sous mon radar!

        • Denis Fargeat dit :

          A Dixon Steele
          Ah, merci de citer ce « Dr Lao », j’ai une vénération (secrète) pour George Pal, et ce film est curieux, ambitieux, naïf, maladroit et virtuose. Sujet bizarre, fable ambigüe qui a dû un peu inspirer Gilliam.
          Ah, et vive Internet qui nous apprend qu’on peut aller consulter le dr Lao à Dunkerque. Encore une bonne nouvelle.

  15. yves rouxel dit :

    Au moment ou j’écris ces quelques lignes,une radio anglaise m’apprend l’hospitalisation du réalisateur Ken Loach à qui l’on doit des films engagés et en phase avec sa personnalité de battant.J’espère qu’il va se remettre et nous revenir en forme pour un prochain film.Je voulais revenir sur la série »Dérapages »diffusé sur Arte et déjà disponible en dvd et mème sur le site.Le personnage d’Alain Delamble ressemble beaucoup à celui de Vincent Lindon dans »En guerre ».C’est un type qui frise bientot la soixantaine,6 ans de chomage et de petits boulots histoire de finir de payer l’appartement qu’il à acheter avec sa femme.Une fois de plus Eric Cantona détonne dans ce personnage taillé dans le granit et qui souffre tout doucement dans sa chair.En répondant à une simple annonce pour un poste de chargé de recrutement,sa vie va basculer à cent à l’heure.Emotions,angoisses,violences du monde liberal ou les individus hommes et femmes sont confrontés tous les jours et broyés par le capitalisme rempant qui arrive toujours à renaitre de ses cendres et à faire plier la majorité ,l’oeuvre télévisuelle surprend par le propos et le contenu mordant à souhait.Toujours sur Arte je vous conseille le documentaire en 4 parties réalisé par Stan Neumann »Le temps des ouvriers »racontée par la voix chaude de Bernard Lavilliers l’ancien métallo devenu un chantre dans son registre(écoutez sa chanson les mains d’or). »Si la classe ouvrière a disparu,l’exploitation n’a pas cessé.Elle s’est mème intensifier »dixit Neumann.Enfin je terminerais avec « Chute libre »de Joel Schumacher sorti en 92 et qu’il faut revoir.Comment un homme ordinaire en soit va tomber dans la folie un beau jour d’été.Sur le fil du rasoir Michael Douglas incarne cet américain moyen qui va finir par comprendre qu’il à atteint le point de non retour.Haletant et tellement actuel qu’un simple grain de sable peut tout déclencher.

  16. MB dit :

    QUAND PASSENT LES CIGOGNES contient deux plans stupéfiants:
    le 1er en 1941 et à Moscou, Boris raccompagne la femme qu’il aime, Veronika, dans son immeuble. Il est habillé d’un costume simple veste à la main, il lui demande un rendez-vous pour la prochaine fois mais ils sont interrompus et elle monte les marches jusqu’au seuil de son appartement. Impulsif, il monte à toute vitesse l’escalier pour la rejoindre et obtenir sa réponse, le rendez-vous est pris.
    le 2ème: La guerre est déclarée. Boris part au front. En patrouille, il est atteint d’une balle perdue et meurt. Dans ses derniers instants, il se voit remonter les marches de l’escalier pour rejoindre Veronika.
    Cette deuxième fois que nous voyons Boris remonter l’escalier en courant, il est crasseux et revêtu de sa capote militaire, dans l’état où il se trouvait au moment de sa mort.
    c’est pour ces moments impossibles (le 2ème plan est hors de la réalité) que j’aime le cinéma.
    Dans un autre contexte, je suis fou des plans de L ETRANGLEUR DE BOSTON, dans lesquels Fonda interroge Curtis dans les lieux mêmes des souvenirs de celui-ci.

    • Denis Fargeat dit :

      Virtuosité au service de l’émotion, ce que le chef op Urusevsky appelait la caméra émotionnelle ou quelque chose comme ça ( je ne lis pas l’acrylique, comme disait Bérurier.)
      Claude Lelouch était présent sur le tournage et le raconte ici: https://www.youtube.com/watch?v=vG-DfdOy7SI
      Son reportage « Quand le rideau se lève » a sans doute été vu par certains ici, je n’ai pu le trouver.
      Il y a tant de scènes marquantes dans ce film ; celle qui me revient souvent, outre ce que cite MB, est la séquence de séduction sous les bombes…
      Mais toute cette virtuosité ne serait rien , et serait battue en brèche par les progrès techniques – sans parler des nombreux admirateurs/imitateurs de ce film*- sans le lyrisme fou de l’ensemble, et la qualité de l’interprétation – Tatiana Samoïlova/ Veronika bien sûr.
      ( *C’est une tarte à la crème, mais je suis toujours surpris par l’éclat d’un geste original, jamais dévalué par les copies ultérieures. Dans ce cas, c’est sans doute à cause de la vision organique du réalisateur et de son chef op, et le souffle du récit ; j’ai l’impression que les auteurs ont voulu faire éprouver au spectateur l’expérience d’un grand roman, d’un immense poème épique.)

    • Ballantrae dit :

      Mille fois d’accord MB : cette manière d’incarner des images mentales dans le coeur du récit est d’un prix inestimable.
      Kalatozov et les grands Russes peuvent les glisser y compris dans des récits a priori réalistes . On aurait tord de refuser cet appel d’air lié au point de vue des personnages au nom d’une ontologie bazinienne mal digérée.
      Bergman les multiplie tout comme ses admirateurs W Allen et A Desplechin.
      Resnais bien évidemment nous en offre quasi constamment.
      C’est aussi dans ces moments que le cinéma affirme avec force sa singularité.

  17. yves rouxel dit :

    Il arrive souvent malheureusement que des films résonnent encore aujourd’hui en 2020.J’ai revu avec toujours autant de plaisir « Les raisins de la colère »qui restera un chef d’oeuvre unique.Tout d’abord John Ford s’attache à tous les personnages de façon précise.Comment rester insensible à la famille Joad à qui on arrache la terre sur laquelle ils sont nés depuis des générations.Chassés par les promoteurs et les banques la police écrase leurs maisons avec des tracteurs -chenilles.Le fils Tom qui vient de purger 4 ans de prison ne comprend pas ce qui se passe.Le personnage incarné par John Carradine est présenter comme un agitateur,un provocateur,un rouge qui dérange en déclamant la verité sur ses familles .Il va essayer d’ouvrir les consciences sur ces paysans qui ignorent la misère,la faim,les violences de la police et des politiciens.Il n’y a aucune sensiblerie,ni sentimentalisme à l’eau de rose mais du réalisme à l’état pur.Plusieurs scènes continuent de m’émouvoir:la mort du grand-père qui prend dans sa main de la terre avant de mourir,la grand-mère à l’arrière du camion qui appelle son mari en vain pour le rejoindre.Mais le plus dur pour moi c’est de voir ses enfants qui viennent mendier un bol de soupe dans le camp,et là la mère de Tom leur offre de quoi manger.J’ose ici faire un parallèle entre la grande dépression qu’a vécut l’amerique du siècle dernier avec la situation sanitaire de 2020 ou plus de 20 millions d’hommes et de femmes aux usa ont perdus leurs travails sans esperer beaucoup du président Trump.Effectivement dans « Les raisins de la colère »il y a l’espoir ou Tom quitte sa famille et le camp dans une note d’espoir et de réussite puis de l’autre il y a la scène ou la mère déclare que: »Les riches naissent,vivent et meurent et ont des enfants et elle conclut en disant: »Nous durerons toujours car nous sommes le peuple ».

    • Bertrand Tavernier dit :

      A yves Rouxel
      Magnifique. Vous vous êtes lâché

    • MB dit :

      à Yves Rouxel: ces raisins enflamment le blog! ça me rappele la discussion sur LA PRISONNIERE DU DESERT… (ou FORT APACHE?)

      • yves rouxel dit :

        A MB et à tous les autres.Les liens entre la vie et le cinéma et les films sont infinis.J’ai revu »RAS »d’Yves Boisset qui avait été baptiser »RAB(rien à branler)par des hommes aux idées noires et veules.Ceci me rappelle fortement que la cicatrice ouverte en 1954 lors du « conflit en Algerie »n’est pas prète de se refermer.L’oeuvre de Boisset est courageuse pour l’époque car les producteurs d’alors ne se bousculèrent pas quand le projet vint sur la table.Initialement le film devait se tourner dans les aurès en Algerie puis quelques semaines avant le premier tour de manivelle,on fit comprendre au réalisateur que le film génait le gouvernement ‘Algerien mais surtout Français,je pense).Donc on déplaça l’action de « RAS »dans les aurès coté Tunisien ou l’équipe découvrit un vieux fort abandonné qui ressemblait étrangement à celui trouver en Algérie.Boisset nous montre le vrai visage de « la grande muette »avec un casting exemplaire.On retrouve dans leurs premiers roles à l’écran de jeunes comédiens sortis du conservatoire:Jacques Weber dans le role de Charpentier un grand gaillard anti-militariste et communiste dans l’ame,puis le jeune caporal campé par Jacques Spiesser qui est un homme sans idéal mais qui ouvrira les yeux sur la réalité des violences faites aux hommes et femmes qui vivent de façon misérable dans la montagne.Le cas le plus interessant est celui de Jean françois Balmer issue d’un milieu modeste qui va encaisser les brimades et les mauvais coups de l’adjudant chef(excellent Claude Brosset)jusqu’au point de non retour.Jacques Villeret apporte quelques notes d’humour(noir)dans une oeuvre qui fut maintes et maintes fois projetté auprès de militaires gradés qui approuvèrent certaines verités dont la France ne devrais pas ètre si fière alors que l’on jette encore aujourd’hui un homme d’origine maghrébine dans un fleuve près de Paris.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a yves rouxel
          Et REMPARTS D’ARGILE dont l’action se passe en Tunisie fut filmé en Algérie car impossible de la tourner là ou s’était déroulé l’action Tous ces gouvernements même après l’indépendance ont censuré de nombreux films

        • Dumonteil D dit :

          A YR

          N’oubliez pas ,dans votre distribution des prix d’interprétation, Philippe Leroy ,qui contrairement au personnage de Brosset ,est d’autant plus dangereux qu’il est intelligent ,qu’il essaie d’être humain et d’amorcer un dialogue avec ses hommes -seul le communiste lui crie: »démagogie! »

          Une très belle chanson de Leny Escudero ouvre le film ,à une époque où un truc en anglais n’était pas de rigueur .

        • Dumonteil D dit :

          LEROY était capitaine dans l’armée française ;cela peut expliquer sa composition criante de vérité .Pour mémoire,il était un des protagonistes du chef d’oeuvre de Becker « le trou » .

      • Denis Fargeat dit :

        Raisins de la colère, en ce moment même – jeudi 7 mai, 15h15, une émission érudite sur le roman de Steinbeck, avec des pépites de Ford dedans. https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-oeuvres/la-bourse-ou-la-vie-histoires-de-crises-en-litterature-44-lhorreur-economique-autour-des-raisins-de

        • MB dit :

          RAISINS
          merci Damien, euh… DENIS!!!

        • MB dit :

          à Denis
          je crois que vous aviez signalé (vous ou Damien?) l’émission de Xavier Mauduit LE cOURS de l’Histoire à propos de J ACCUSE de Polanski, je l’ai mise dans mes tablettes, passionnant de voir les historiens passer au crible et l’Affaire et le Film. J’ai vu que dans la même série « l’histoire sur grand écran » il a fait 3 autres n°s sur le décor, sur Godzilla et cie, sur le Chili:

          https://is.gd/WENEtp

          PS à Denis pour des liens courts je vous conseille « shorturl » extension de Firefox!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Denis forgeât
          Très bonne émission mais avec à partir d’un certain moment les mêmes oeillères universitaires : on entend la tirade sur le prix à payer pour avoir sa terre jouée par Dullin (archive passionnante) qui ne fait guère paysan et le personnage dit que leurs ancêtres ont du se battre avec les indiens pour cette terre. Garrigou Lagrange déclare : « en fait ils ont volé la terre et que pensait Steinbeck de cela ? – « c’est son point mort. au fur et à mesure des écritures, il élimine le rôle des indiens ». MAIS C’EST PAR HONNETETÉ. SES PERSONNAGES QUI SONT EN PLUS DES DESCENDANTS, N’ONT AUCUNE CONSCIENCE HISTORIQUE. ILS NE PEUVENT PAS S’EXPRIMER COMME UN UNIVERSITAIRE OU UN HISTORIEN ACTUEL. Bien sur, il aurait pu ajouter un commentaire où il interviendrait dans le récit mais ce n’est pas dans sa nature. L’autre point discutable, c’est quand ils disent que les banquiers sont des caricatures. C’est inepte et la crise de 2008 l’a montré, les traders se pavanant dans des avions, des villas de luxe pendant qu’on expulsait des centaine de milliers de personnes. Le reste de l’émission est passionnant

        • Denis Fargeat dit :

          A MB
          Merci pour tous ces bons tuyaux, Huggy , heuh MBee!

        • Denis Fargeat dit :

          A Bertrand Tavernier
          Merci pour votre message!
          Je suis d’accord avec vous et je dois avouer que j’ai une écoute un peu flottante de la radio – j’ai cessé de me le reprocher… humain après tout, et les réécoutes me font expérimenter que je décroche toujours aux mêmes endroits…
          Autre remarque que vous me suggérez, j’ai tiqué aux mêmes moments, mais c’était supportable ; bien sûr c’est simplificateur, mais il revient à l’auditeur de compléter, d’apporter certaines nuances. Là c’était possible, à la radio il arrive parfois que le flux de paroles révoltantes engorgent l’oreille, et l’auditeur n’a plus que le recours d’éteindre le poste, voire d’écrire un message incendiaire qu’il n’enverra peut-être pas….
          En tous cas j’ai été heureux de découvrir un Steinbeck très humain, complexe, n’hésitant pas à se contredire, et redoutant par dessus tout d’être récupéré. ( Un personnage qui fait penser à Ford ou Eastwood.) L’anecdote du discours où il malmène les jurés du Nobel est touchante.

        • yves rouxel dit :

          A Denis.Merci d’avoir mis le lien de cette archive de france culture.J’ai appris que Steinbeck avait soutenu la guerre contre le vietnam.Il est à noter également qu’il y a beaucoup de differences entre la version originale et la version française doublée.En effet un des personnages affirme que cette terre est celle gagnée par son arrière grand père qui a chasser et tuer des indiens afin de s’installer et cultiver des céréales dans la vf.Dans la version américaine on ne cite aucunement le massacre des indiens.En revanche l’accent est mis sur le fait que la banque en elle mème n’est pas responsable de l’expulsion des paysans!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Yves rouxel
          1) ce n’était pas la VF mais adaptation radiophonique avec Dullin. 2) dans la VO, on charge les banques mais on exonère un peu ceux que l’on charge des basses besognes et le représentant de la banque est dans une voiture luxueuse. 3) il me semble qu’il y a une phrase sur les Indiens dans la VO

  18. MB dit :

    demain sur Arte concert Alexandre Desplat:
    https://is.gd/uSBLVc
    c’est le concert Radio France

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