Un Bogdanovich, des westerns de Sherman et des raretés Ealing

2 décembre 2015 par - DVD

CINÉMA ITALIEN
procesdesdogesJ’ai enfin vu LE PROCÈS DES DOGES de Ducio Tessari (Gaumont, collection rouge) qui est un très agréable drame policier et judiciaire se déroulant dans la Venise des doges. Une histoire criminelle dans un contexte historique. Décors et costumes très soignés, avec des recherches visuelles (mélange de couleurs chaudes avec des dominantes plus froides et bleutées à l’arrière-plan). Ducio Tessari tente de dynamiser le procès avec des travellings s’enchainant sur des panoramiques et un montage elliptique, un peu comme André de Toth dans LA MISSION DU COMMANDANT LEX et donne un contenu critique au film (apologie du peuple contre les patriciens) qui reste un peu abstrait. Les flashbacks sont introduits de manière un peu lourde. Le film est plus soigné que certains Freda mais moins inspiré, mais le résultat final est plaisant. Enrico Maria Salerno et Jacques Perrin sont très bons, Michelle Morgan aussi même si elle paraît un peu âgée pour le personnage. Bonne utilisation de Venise en hiver (y a-t-il eu un film tourné en été à Venise ?).

FILMS AMÉRICAINS
BROADWAY THERAPY : quelle idée intelligente de traduire SHE IS FUNNY THAT WAY par un titre anglais, même si le personnage de la psy irascible permet à Jennifer Aniston de se défouler avec bonheur et jubilation. Il faut l’entendre dire : « Prenez un grand chien » à sa patiente stupéfaite après avoir rabroué un malade. Peter Bogdanovich s’est lancé, entreprise audacieuse, dans un vaudeville à l’ancienne, avec quiproquos (tout le monde se retrouve dans le même restaurant ou le même hôtel) sauf qu’à la place des amants dans le placard, on a des maîtresses dans la salle de douche. La force du film tient dans les acteurs et certains sont très bien choisis : Owen Wilson, bien sûr, la surprenante et délicieuse Imogen Potts qui m’a fait craquer. Certaines péripéties, certaines répliques sont hilarantes (le chauffeur de taxi épuisé par les disputes de ses passagers qui plaque son véhicule pour prendre un taxi). On peut regretter le personnage du juge trop appuyé et l’arrivée inutile et lourdingue des parents dans les dernières scènes qu’ils plombent.

broadwaytherapy

deadwoodJ’ai vu la saison 1 de DEADWOOD qui avait créé un choc à l’époque dès le pilote tourné par Walter Hill qui mélangeait astucieusement des recherches vraiment réalistes (saleté des décors, rues boueuses), un ton très cru où l’on évoque aussi bien les maladies vénériennes que la manière de se débarrasser des cadavres en les donnant à manger aux cochons du restaurateur chinois, héritées des meilleurs westerns révisionnistes et le mélange des tons initié par Leone et Corbucci. Certains personnages sont démystifiés de manière assez émouvante comme Calamity Jane, une alcoolique, amoureuse de Wild Bill Hicock, qui rate presque tout ce qu’elle entreprend. Les épisodes suivants sont moins démonstratifs, plus fluides et imposent des personnages fort réussis dont un ou deux méchants de grande envolée. Il y a aussi une grande attention aux personnages féminins.

WESTERNS
eldoradoA la suite de diverses interventions, j’ai décidé de revoir LA REINE DE LA PRAIRIE et EL DORADO. Je n’avais pas gardé un bon souvenir du premier et cette nouvelle vision n’arrange rien sinon qu’on peut créditer Dwan de quelques plans de repos nocturnes, apaisés qui témoignent d’une vraie douceur. Sinon le scénario et les dialogues sont ridicules, à la limite de la parodie et les Indiens m’ont paru toujours aussi ineptes.
EL DORADO est très supérieur et Mitchum apporte beaucoup surtout dans le premier tiers du film, de loin le meilleur. Mais l’ensemble paraît quand même fatigué même si Hawks fait preuve d’un certain rythme qu’il conjugue avec sa décontraction légendaire. Le scénario semble fait de bric et de broc (la découverte de Mitchum devenu ivrogne est traitée avec une désinvolture peu payante) pour en arriver obligatoirement à une resucée de RIO BRAVO que le premier tiers n’annonce pas du tout. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la meilleure scène du film est la seule qui soit tirée du beau roman de Harry Brown : quand Wayne tire sur le jeune qui était censé le surveiller et prévenir de son arrivée et le tue par erreur. Dans le livre, la scène était beaucoup plus forte. Elle arrivait plus tard dans l’intrigue et donc on connaissait le jeune qui allait mourir, on l’avait aimé et on ressentait plus fortement sa perte. La séquence dans la famille était plus forte avec une série de réactions complexes. Leigh Brackett fut furieuse d’écrire ce qu’elle appelait « le fils de RIO BRAVO » et cela se sent. James Caan est pas mal dirigé avec son sourire mais les divers trajets et allers et retours dans la dernière partie semblent fastidieux et bâclés quant au traitement de l’espace. Même la photographie de Harold Rosson qui joue exclusivement sur le jaune des fenêtres paraît moins intéressante que celle de RIO BRAVO.

LE DIABLE DANS LA PEAU de George Sherman commence très bien même si l’on fait un sort un peu appuyé au fusil qui va faire prendre Audie Murphy pour le tueur que recherche un marshal. Personnage intéressant que ce policier qui veut tellement arrêter un coupable qu’il est prêt à falsifier la vérité, à tuer un faux coupable. Situation forte et originale (on pense un peu au marshal de QUATRE ÉTRANGES CAVALIERS). Hélas après une première partie ou Sherman utilise très adroitement le Scope et les paysages de rochers arides et dépouillés, le scénario dérape, accumule les rebondissements prévisibles, les invraisemblances (une crête infranchissable semble un petit obstacle pour Audie Murphy et Felicia Farr). Les personnages se délitent notamment celui de Stephen McNally qui reste sur la même note ou paraissent inutiles (Robert Middleton). Et l’affrontement final est ridicule, mal écrit et mal filmé. On a l’impression que le film a été entrepris avec une moitié de scénario.

diabbledanslapeau

bigjakeBIG JAKE. Pour ce film, John Wayne qui le produisait avec la BATJAC fit appel à George Sherman qui l’avait dirigé au début de sa carrière dans une dizaine d’épisodes des THREE MESQUITEERS. Wayne avait apprécié son efficacité, son sens de l’espace, du rythme et Sherman étant mis à l’écart, n’ayant plus dirigé de films depuis 1966, il en fit le producteur des COMANCHEROS que Michael Curtiz commença avant que sa santé force Wayne à reprendre le film dont il dirigea plus de la moitié. Sherman aussi était en mauvaise santé et Wayne refit certaines scènes et re-chorégraphia le règlement de comptes final qui est assez violent. Puis il dirigea la majeure partie de ce qui restait à tourner, laissant pourtant tout le crédit à Sherman. Le début du film est assez réussi, l’attaque sur le ranch McCandles. Le ton est plus violent que d’habitude et BIG JAKE fut coté PG-13, fait rare pour un western de Wayne (le script était du à Harry Julian et Rita Fink, les scénaristes de DIRTY HARRY). Mais après l’ouverture, le récit se perd dans de fastidieuses scènes de comédie. Le personnage de Wayne devient assez déplaisant à force d’humilier ses fils, de leur taper dessus et de faire la morale à tout le monde. Interprétation médiocre de Christopher Mitchum et Patrick Wayne. Bruce Cabot est un peu meilleur. Seul Richard Boone s’en tire même si son personnage reste ultra sommaire. Mais sa dégaine, son visage compensent beaucoup de choses.
J’en profite pour signaler l’excellente biographie de Wayne par Scott Eyman qui trace un portrait très complexe de l’acteur, de son implication dans les films, de sa générosité avec ses partenaires mais aussi de ses obsessions politiques, de son machisme que nuancent une réelle générosité et une grande culture. Passionné des écrits de Winston Churchill, il faisait des concours de citations de poème avec Roscoe Lee Browne sur THE COWBOYS.

VENGEANCE À L’AUBE est un des meilleurs Sherman, tendu, épuré, sombre. Magnifique photographie de Carl Guthrie qui privilégie les clairs obscurs à Lordsburg et les couleurs vives à Sorroco. Interprétation rêveuse et mélancolique de Rory Calhoun qui a des faux airs de Clooney. Bon dialogue de George Zuckerman, scénariste de Sirk. Piper Laurie dégage une gravité inattendue et Alex Nicol et Edgard Buchanan campent des personnages qui cassent les clichés du genre.

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LITVAK (SUITE)
thejourneyTHE JOURNEY est une relative surprise. C’est un des seuls films américains qui prend ouvertement parti, lors des évènements de 1956, pour les révoltés hongrois, même si c’est de manière périphérique. Le scénariste George Tabori (SECRET CEREMONY, la pièce dont s’inspire LEO THE LAST) a toujours préféré une approche oblique. Un des personnages au début dit que ce peuple donne des leçons de courage au monde entier et on lui répond « qui va écouter ». Litvak dans les 30 premières minutes montre les rues dévastées avec la présence obsédante des tanks russes, des civils qui portent des cercueils, une atmosphère de désolation et de résistance passive, filmée avec intelligence. Mais ensuite le récit s’attache aux destins individuels.  Même si on peut dire que la majorité des réfugiés étrangers (syriens, américains, français, allemands et Litvak les fait parler dans leur langue) qui ont été stoppés dans leur voyage par le major Surov (Yul Brynner dont c’est peut-être le meilleur rôle) et cantonnés dans un hôtel, représentent de manière allégorique toutes les dissensions, les rivalités, les lâchetés, les compromissions de la communauté internationale qui laissa massacrer les Hongrois sans vraiment réagir. La plupart n’ont d’ailleurs aucune information réelle sur le contexte historique ou politique, sauf peut être le journaliste britannique que joue sans aucun histrionisme un Robert Morley mesuré, intelligent, loin de toute caricature, et Fleming (un Hongrois qui essaie de fuir avec un passeport anglais aidé par Deborah Kerr) interprété par Jason Robards Jr dont c’est le premier rôle et aucun des deux n’a envie d’étaler ses connaissance. Morley est contre les prises de position de Deborah Kerr mais refuse de la condamner. Il y a d’ailleurs dans ce petit groupe plusieurs individus décents qui refusent de dénoncer Fleming ou se déchirent à ce sujet comme ce couple d’Américains moyens, remarquablement joués par EG Marshall et Ann Jackson, qui évite la plupart des clichés. Le plaidoyer d’Ann Jackson (ma famille passe avant la collectivité) est traitée avec respect.  La principale force du film, son moteur dramaturgique (qui devient étroit à la fin) repose sur le jeu du chat et de la souris que Brynner  joue avec  Kerr. Surov est un personnage complexe, torturé, changeant constamment d’humeur, très inhabituel dans le cinéma américain de l’époque. Et bien sûr l’alchimie entre lui et une Deborah Kerr frémissante, sensuelle,  fonctionne encore mieux que dans THE KING AND I.
Certains internautes reprochent le manque de romantisme dans leurs rapports alors que c’est le sujet du film. De même il me paraît absurde de faire ce reproche aux séquences entre Kerr et Jason Robards Jr alors qu’ils font l’impossible pour cacher, ne pas extérioriser, leurs sentiments Malheureusement le personnage de Brynner s’amollit à la fin, Tabori lui donne des réactions trop prévisible et il écrit une tirade héroïque pour Jason Robards totalement invraisemblable. On peut regretter ce surplus de péripéties lourdement humanistes dans les 25 dernières minutes (lors d’une tentative d’évasion, Deborah Kerr, brusquement accumule les sottises) et le film perd de sa vigueur. Débuts de Ron Howard (un des gamins du couple américain) et apparition spectaculaire d’Anouk Aimée en partisane hongroise.
THE SISTERS (Warner archive). Je peux reprendre tous les compliments qu’on lui décernait dans 50 ANS quant au ton du film, à l’interprétation très convaincante de Flynn et à l’étonnante scène du tremblement de terre qui démarre de manière presque intime.

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FILMS ANGLAIS
On découvre de petites perles dans THE EALING STUDIOS RARITIES COLLECTION (pas de sous-titres hélas)
Le volume 1 ne mérite d’être signalé que pour WEST OF ZANZIBAR de Harry Watt.
Le volume 2, très supérieur, nous offre le premier Carol Reed, MIDSHIPMAN EASY, un film détendu et joyeux salué par Graham Greene et un petit bijou, BRIEF ECSTASY d’Edmond T. Gréville  qui fut lui aussi encensé par Greene. Un homme a une très brève relation sexuelle avec une jeune fille et la retrouve 5 ans plus tard mariée à Paul Lukas. Ce film très sensuel, est riche en idées visuelles, en notations subtiles. Gréville maintient une tension érotique que Greene attribuait à ses origines françaises. THE BIG BLOCKADE est un semi-documentaire de propagande impressionnant selon Philip French du Guardian, dirigé par Charles Frend (LA MER CRUELLE). Et le dernier est une histoire de « vigilantes » démasquant un parlementaire corrompu et traître.

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Dans le volume 5, en dehors du VAGABOND BIEN AIMÉ de Kurt Berhardt qu’on trouve en France chez Lobster, THE SHIRALEE constitue une découverte passionnante. Cette réalisation écrite et dirigée par Leslie Norman, plus en forme qu’à l’ordinaire, fait parti de ce corpus de films australien produits par Balcon que j’ai vanté ici même dans l’indifférence générale. Les paysages et les décors sont pour beaucoup dans la réussite de ce film devenu culte et dont on me parlait depuis des années. Et il y a aussi Peter Finch, extraordinaire en ouvrier itinérant, incapable de se fixer quelque part et du coup répudié par sa femme qu’il a abandonnée. Il préférence l’errance, les boulots occasionnels, les cuites, les bagarres mais là il va devoir les affronter avec une petite fille de 4 ans. Le ton est âpre pour l’époque, dépouillé : il la traite très durement malgré les remontrances de ses amis. On sait qu’il va s’amadouer mais cela prend du temps. Norman évite la mièvrerie et l’attendrissement. Une œuvre attachante.
Le volume 13 nous offre THE DICTATOR, la première version de A ROYAL AFFAIR, et surtout SECRET LIVES toujours de Gréville qu’on considérait comme perdu. C’est un drame d’espionnage avec la sculpturale Brigitte Horney et le très moyen Neil Hamilton. Et c’est surtout l’occasion pour Gréville de se livrer à une débauche d’idées de mise en scène, de recherches visuelles, rendant hommage à Sternberg au passage. Ce film flamboyant offre une vision très noire du monde de l’espionnage
Je n’ai pas eu le temps d’explorer les autres volumes qui contiennent des Basil Dearden comme FRIEDA au sujet audacieux, un Harry Watt réputé.

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J’ai aussi acheté tous les premiers Jack Lee Thompson notamment YIELD TO THE NIGHT (sous-titres anglais je crois), plaidoyer contre la peine de mort écrit par sa femme de l’époque qui connaissait bien la prison. Tout le début est un festival assez marrant de plans à effet (avec amorces, cadrages insolites), Lee Thompson voulant s’affirmer de manière touchante comme un vrai metteur en scène, désireux de trancher sur la grisaille réelle ou non du cinéma britannique. La suite est plus intéressante : le film décrit minutieusement les derniers jours d’une femme condamnée à mort (Diana Dors impressionnante) : c’est une suite de petits faits durs, qui sonnent juste et décrit un système qui se veut humain mais qui est en fait impitoyable. La prisonnière doit dormir avec deux femmes qui la surveillent, sans pouvoir éteindre (on lui donne un bandeau pour les yeux et des calmants) et ces rituels, malgré l’humanité d’une des geôlières, se révèlent oppressants.

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J’ai aussi à voir les deux autres qu’on dit très bons : THE WEAK AND THE WICKED et THE WOMAN IN THE DRESSING GOWN dont il écrit le scénario.
Signalons aussi la sortie de l’excellent  THE RAKE’S PROGRESS de Sydney Gilliatt, l’un des co-scénaristes d’UNE FEMME DISPARAÎT et l’excellent auteur de WATERLOO ROAD et de GREEN FOR DANGER. C’est un film anglais dont Truffaut dit du bien à Hitchcock (hélas pas de sous-titres).

therakesprogress

Commentaires (518)

 

  1. Rouxel dit :

    Noel Simsolo est un journaliste et critique de cinéma qui en connait un rayon et qui n’utilise pas de fiches comme certains.Dans le bonus du film de Samuel Fuller,il analyse finement la carrière de ce mercenaire de la peliculle qui à exercer plusieurs métiers avant de se lançer dans le journalisme.Ah oui le film en question est »Les bas fonds de New York »un classique du genre.La prouesse du film vient de la mise en scène tendue puis de plans séquences d’une force incroyable(quand Cliff Robertson file une déroullée à coups de poings à un des assassins de son père,ça vaut le déplacement)puis la musique qui monte d’un cran afin d’accentuer le poids des coups portés.Mais il y à aussi le personnage de Gus un tueur qui met ses lunettes de soleil dès qu’il va accomplir un meurtre.Je ne citerais pas ici pour les blogueurs qui n’ont pas vus ce film la scène avec la gamine à bicyclette.Fuller dans ce petit bijou nous montre de façon cachés tous les vices de l’Amérique(la prostitution,la mafia qui à pignon sur rue,l’homeséxualité latente entre plusieurs personnages,la pédophilie quand Gus affirme venir à la piscine une fois par semaine afin de nager avec des enfants).Il faut signaler que Fuller à connu la grande dépression des années 30 et connait bien de quoi il parle.En complément Scorsese disséque ce film de façon concise sur le travail des cadrages serrés puis les contre plongées que Fuller affectionnait tant.Comme il est dit dans ce film: »La plupard des grands hommes sont finalement que des sales types ».Voilà bien résumés la filmographie de ce bon vieux Sam.

    • MB dit :

      à Rouxel: parmi les vices de l’Amérique, l’homosexualité et la pédophilie? Aïe. y’a un truc qui cloche, ou deux.

      • Rouxel dit :

        Oui mon cher MB.Fuller met en exergue à travers ses films les maux de la société américaine.Dérives qui existent aussi chez nous avec l’affaire Barbarin concernant la pédophilie.

        • MB dit :

          à Rouxel: l’homosexualité n’est pas un vice (prenons « vice » comme signifiant « perversion ») comme vous le dites clairement, et si c’en était un il ne serait pas spécialement américain. La pédophilie elle, est une perversion avec transgression de la loi ici et ailleurs, mais pas spécialement américaine (mais vous avez corrigé depuis avec Barbarin). Votre anti-américanisme vous mène trop loin, passe encore pour les n°s des rues! Au minimum, ce que vous avez dit en-dehors de cette histoire de américain ou pas, est que l’homosexualité est un vice or faites gaffe, il existe une loi anti-homophobie ici! à moins que j’ai rien compris à ce que vous avez dit, oui ça doit être ça…

        • Rouxel dit :

          A MB:Je ne suis pas anti-américaniste mais plutot contre cette sous culture imposée depuis 70 ans par les Etats-unis qui veulent jouer aux gendarmes du monde et veulent imposer aux autres civilisations la fameuse réussite sociale,l’appat du gain,la spéculation financière et la surconsommation primaire mais aussi le pragmatisme politique de leurs dirigeants soutenus par les groupes financiers qui controlent le monde et veulent faire la pluie et le beau temps un peu partout dans le monde(actuellement c’est le Brésil avec l’ancien président Lula car quand il à été élu,il à réussit à mettre au pied du mur les compagnies étatunienne qui exploitaient le pétrole dans ce pays).Géopolitiquement les USA n’ont pas à donner de leçons au reste du monde mais le peuple ricain est aussi conditionner que nous pauvres Européens qui pensons qu’en déposant un papier dans une urne aller changer le quotidien et faire disparaitre les disparités entre les classes privilégiés qui sont « intouchables »et les smicards et précaires en tous genres qui survivent dans notre société.

        • MB dit :

          à Rouxel: là-dessus, tout à fait d’accord!

    • Mathieu dit :

      A Rouxel, MB et les autres:
      J’ai un problème avec l’homosexualité implicite dans certains films hollywoodiens du passé, c’est qu’elle m’échappe souvent. Est-ce grave, docteur? j’ai vu il n’y a pas très longtemps THE STREET WITH NO NAME de Keighley, ayant lu quelque part qu’il y avait un « subtext » homosexuel entre Widmark et Stevens, mais même prévenu, il m’a échappé. Mais je crois que c’est plus clair dans HOUSE OF BAMBOO, le remake de Fuller que je n’ai pas revu depuis longtemps (il vient de ressortir chez ESC Conseils). Pour UNDERWORLD U.S.A. je n’ai pas de souvenir de sous-texte homosexuel ou d’allusion à la pédophilie.Il faut que je le revoie…
      Est-ce une question de budget, mais UNDERWORLD U.S.A. m’a apparu assez abstrait, avec ses décors qui ressemblent trop à des décors. C’est aussi le cas du presque contemporain THE RISE AND FALL OF LEGS DIAMOND de Boetticher mais dans ce dernier cas l’abstraction me semble plus justifiée parce qu’il s’agit d’un film « d’époque » (quelques trente ans avant la réalisation du film) et à cause de son ton ironique et distancié.
      Pour revenir à UNDERWORLD U.S.A., je n’arrive pas à croire que l’organisation criminelle que détruit Cliff Robertson contrôle l’ensemble des Etats-Unis. Ces types ne me paraissent pas du tout à la hauteur d’une telle entreprise qui suppose des milliers d’agents, au lieu de quoi ils ont pour seule protection les mêmes trois bonshommes, dont Robertson qu’ils n’ont pas sérieusement mis à l’épreuve. Bref Fuller qui en 1960 se voit dans l’obligation de renouveler en profondeur les codes du genre le fait en partie certes mais d’un autre côté régresse dans le réalisme par rapport aux films de la décennie précédente. On peut me rétorquer que ce n’est pas son propos et que son film est volontairement stylisé mais pour moi le succès des réussites du genre tient à la fusion du réalisme (visuel, historique, sociologique, psychologique)et de la mythologie (pas la mythologie moderne du gangster mais les mythes éternels de la trahison, de la vengeance, de la rédemption, etc…).

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Mathieu
        Pas mal vu et d’une certaine contrairement à ce que je pensais il y a quinze ans CRIMSON KIMONO tient presque mieux le coup

      • MB dit :

        à Mathieu: à une certaine époque des années 60, des critiques saouls ont enfoncé à coups de talons de l’homosexualité implicite dans la moindre amitié virile de film d’action, comme un souci de rendre le film plus singulier. C’est bidon, souvent. Je suis d’accord avec vous sur UNDERWORLD qui m’a toujours paru creux, je sais mieux grâce à vous pourquoi je n’aime pas ce film! Même le personnage de Richard Rust (que j’adore revoir dans COMANCHE STATION) est toc (pardon, Sam!) avec le coup des lunettes noires, et les acteurs ne sont pas à la hauteur (sauf David Kent tiens j’ai réussi à le caser encore cui là!, Robert Emhardt et l’impossible Cliff Robertson le tueur de scènes le plus rapide à l’ouest du Pecos). Mais Dolores Dorn échappe aussi à ce cruel rendu en expliquant les différentes réactions d’une femme à un baiser par rapport à la sienne: « moi, je meurs, je meurs tout simplement… » (étant donné que c’est Cliff qui l’embrasse, on peut louer son talent d’actrice!… eh eh). Ce que dit Bertrand de CRIMSON me ramène à ma manie: chez Fuller, les films les plus de bric et de broc ou mal foutus, sont plus intéressants: ainsi j’ai revu NAKED KISS et ben c’est pas si mal (au fait: on y mentionne clairement la pédophilie! et là c’est pas une allusion -réelle d’ailleurs, Rouxel n’exagère pas- comme dans UNDERWORLD), HOUSE OF BAMBOO est réussi formellement mais manque de force, non?
        « THE RISE AND FALL OF LEGS DIAMOND de Boetticher mais dans ce dernier cas l’abstraction me semble plus justifiée parce qu’il s’agit d’un film « d’époque » (quelques trente ans avant la réalisation du film) et à cause de son ton ironique et distancié. ». D’accord à 100%! le côté stylisé de UNDERWORLD ne fonctionne pas.

        • Alexandre Angel dit :

          A MB
          D’accord avec vos réserves sur UNDERWORLD USA, mais peut-être ne faut-il pas jeter Bébé avec l’eau du bain!

        • MinettePascal dit :

          A Mbrady : C’est aussi la mode de la psychanalyse , qui voyait des sens cachés partout, et en particulier de l’homosexualité.
          Cette mode, fondée ou non, a envahi tous les arts. A l’opéra, on a déjà représenté DON GIOVANNI comme un faux hétéro vivant en couple avec son valet…

        • MB dit :

          à A Angel: vous voulez dire bébé Fuller? pas de danger
          à M Pascal: sur Laurel & Hardy, moi j’en ai des choses à dire… ah là là…

        • MinettePascal dit :

          A MB : Ah oui, alors, sans parler de Wayne et Mitchum dans ELDOR…enfin vous voyez ce que je veux dire.

        • MB dit :

          à MP: ah vous connaissiez cette anecdote sur Wayne et Mitchum? franchement j’étais déçu quand j’ai appris ça, je les trouvais si virils! misère!

        • MinettePascal dit :

          A MartinBrady : virils, virils…Wayne marche un peu comme dans un défilé de mode, non ? Ces pas alignés, comme sur un fil…
          De toutes façons, je le soupçonne depuis ce baiser qu’il vole à Walter Brennan dans Rio Bravo. Un coming-out manifeste !

        • Mathieu dit :

          Pour en savoir plus sur les véritables relations de Wayne et Mitchum, voyez le film LA CLASSE AMERICAINE sur Youtube, à 1h.05.44:
          https://www.youtube.com/watch?v=d5FGz8y09gU

        • Alexandre Angel dit :

          A Mathieu
          Ah oui, là, y a plus de doute!

      • MB dit :

        pour MAISON DE BAMBOU qqn nous dira peut-être comment est le dvd ESC (bonus François Guérif), le br avec sta est magnifique mais hors de prix (cf DVD beaver).

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Je viens de revoir l’édition Carlotta de HOUSE OF BAMBOO, vraiment très bien (définition, couleurs) et il n’y a pas de raison pour que l’édition ESC soit différente. Le film n’est pas le plus personnel de Fuller, mais je le mettrais parmi ses meilleurs (de ceux que j’ai vus), sans le mettre au dessus du Keighley (STREET WITH NO NAME) que j’aime beaucoup aussi. Est ce que je vais me faire taper dessus si je dis que Fox, Zanuck et le Scope couleur ont été bénéfiques au film en domptant et canalisant l’énergie du maverick Fuller? Je dirais aussi la même chose de BIGGER THAN LIFE, autre film Fox en Scope couleur, un des meilleurs films de Nicholas Ray (autre maverick de Hollywood). Mais ni Fuller ni Ray ne figurent sur la liste de mes cinéastes préférés. J’ai essayé de voir THE NAKED KISS, et je n’ai pas pu dépasser 50 minutes tant je trouve ce film catastrophiquement raté (j’ai lâché quand les gosses se mettent à chanter). J’ai vu aussi PARK ROW (50 ANS le classe parmi les trois meilleurs Fuller avec RUN OF THE ARROW et PICK UP ON SOUTH STREET) qui m’a aussi déçu, mais je dois avoir un problème avoir le sous-genre « éloge appuyé du journalisme américain » car DEADLINE U.S.A. de Brooks m’a aussi déçu à la revoyure (superbe transfert Fox pour Rimini). PARK ROW cumule pour moi les défauts de Fuller, mouvements de caméra brusques et voyants, dialogues démonstratifs surlignés au crayon rouge. Et la fin où la méchante patronne de journal se convertit in extremis au camp du bien et au journalisme vertueux me parait encore plus invraisemblable que les conversions similaires de méchants capitalistes dans les films de Capra mais Capra c’est les années 30, une certaine naïveté était encore permise et puis avant ces coups de théâtres il y a chez Capra toute la magie, la vitalité de la mise en scène et aussi beaucoup de réalisme dans la description des rouages sociaux.
          J’ai revu aussi UNDERWORLD U.S.A. je maintiens mes réserves (et toujours pas de sous texte homo-érotique visible pour moi -contrairement à HOUSE OF BAMBOO- ni d’évocation de la pédophilie), il y a beaucoup d’invraisemblances mais le film a quand même beaucoup de punch et de bonnes idées et je le mettrais dans les bons Fuller. Maintenant après ces déceptions (NAKED KISS , PARK ROW, et je n’ai pas trop aimé non plus SHOCK CORRIDOR ni THE BIG RED ONE)je frémis à l’idée de revoir PICK UP ou FORTY GUNS que j’ai beaucoup aimé comme tout le monde…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Mais les mouvements de caméra voyants ce n’est pas forcément un défaut. C’est une figure de style complètement adaptée au dialogue de Fuller, à ses répliques à l’emporte pièce (certains sont percutantes, d’autres démonstratives mais cela fait partie du lot). C’est quelqu’un qui écrit par manchettes. C’est sa force quand la production lui donne de quoi financer ces figures de style (grue, décors) et cela se casse dans la gueule quand ce n’est pas adapté au sujet, quand il n’a pas les moyens pour ce style de découpage et qu’il essaie de les faire (THE STEEL HELMET est plus retenu, les cadrages adaptés aux répliques choc remplaçant les mouvement); PICK UP, FIXED BAYONNETS, STEEL HELMET et désolé PARK ROW, restent formidable parfois en dépit des limites que vous pointez justement. Mais Fullet (et Brooks aussi) est en prise avec cet éloge du journalisme. C’est sa vie, son sang. Cela manque de subtilité et le journal de Gene Evans évite soigneusement toute question internationale

        • MB dit :

          à Mathieu: je trouve que Fuller est meilleur dans le bricolo que dans le classique. J’ai découvert un plan de Fuller guidant de la main Constance Towers dans la bagarre de NAKED KISS, qu’il a négligé de couper au montage! C’est ce côté bricolo qui me plaît. On dirait un plan d’un doc sur le tournage:
          http://jlsitenet.free.fr/Naked_Kiss_Fuller_Towers.jpg
          ceci dit FIXED BAYONETS! est très classique et c’est un chef d’oeuvre!
          Je suis très tiède sur SHOCK CORRIDOR qui m’a semblé simpliste à la revision, il n’y a que les trouvailles visuelles qui résistent au temps. Pour PARK ROW, c’est dommage que le grand combat du journal ne vole pas plus haut que de juste militer pour l’érection de la statue de la liberté, mais Gene Evans est formidable dans son quasi unique premier rôle. Je crois que c’est le film de Fuller dans lequel les mouvements de caméra survoltés et plans-séquences en mouvement sont le mieux justifiés. Aucune crainte à revoir 40 GUNS, ça sera toujours formidable et PICK UP non plus mais surtout vivement la reprise de RUN OF THE ARROW je ne crains pas de révision cruelle, là non plus. Je suis d’accord pour BIG RED ONE avec regret, mais d’accord.

        • Mathieu dit :

          A MB:
          Je ne trouve pas Gene Evans formidable dans PARK ROW, les décors ne sont pas terribles non plus, mais c’est une production indépendante et courageuse dans laquelle Fuller avait mis et perdu beaucoup d’argent. Artistiquement au moins il s’est remis assez vite, puisque son film suivant est PICK UP… sans doute son chef-d’oeuvre. Malheureusement ni RUN OF THE ARROW, ni THE CRIMSON KIMONO ne sont disponibles en dvd avec STF à ma connaissance. Il me reste à voir THE STEEL HELMET et VERBOTEN! qui attendent depuis longtemps sur mes étagères. J’ai un très bon souvenir de FIXED BAYONETS vu il y a longtemps à la télé.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          CRIMSON KIMONO est disponible dans un coffret Columbia qui comprend des films écrits par Fuller (certains sont nuls mais il y a d’autres scénaristes) dont SHOCKPROOF de SIRK qui n’est pas réussi et CRIMSON KIMONO

        • MB dit :

          à Mathieu: pour STEEL HELMET/J AI VECU L ENFER DE COREE inutile d’attendre, ruez-vous (surtout que Gene Evans y est formidable dans un de ses rares 1ers rôles… hum), VERBOTEN est plus sur la pédagogie stricte avec réflexion sur la fin de la guerre, c’est bien. KIMONO: Dans le coffret z1 mentionné par Bertrand il y a des stf.
          A propos de HELMET, Evans est si laid que l’éditeur français a préféré donner l’image de la boîte à un acteur secondaire qui lui a une belle gueule!

        • Mathieu dit :

          J’ai détesté THE STEEL HELMET, film pour moi mal joué, à la réalisation souvent indigente, au scénario amorphe, confus, à la musique pléonastique qui nous prévient quelques secondes à l’avance qu’une scène se veut comique, un détail mais révélateur de la lourdeur du film,
          50 ANS trouve le film ultraréaliste, aux dialogues brillants.
          Réaliste il ne l’est pas dans ses décors ultra fauchés et très moches (horrible statue de Bouddha), dans ces Coréens qui parlent l’anglais avec un accent américain, ces montages parallèles de stock-shots et de plans en studio particulièrement calamiteux, mais surtout dans ces dialogues à l’emporte-pièce, ces grandes déclarations tonitruantes que même le feu nourri de l’artillerie ennemie n’arrive pas à faire taire. On comprend l’intérêt de Godard pour l’œuvre de Fuller, chez ce dernier on trouve déjà ces personnages qui nous assènent des idées générales sur un ton péremptoire (sauf qu’ils n’ont pas un livre en main mais un fusil d’assaut).

          Est-ce que quand on meurt de mort violente, la dernière chose à faire c’est une grande déclaration idéologique, morceau de propagande assez douteux, comme ce personnage, objecteur de conscience pendant la deuxième guerre mondiale et qui n’a rien de mieux à faire avant d’expirer que nous expliquer pourquoi il tenait tant à faire cette guerre-ci (celle de Corée): parce que quand votre maison est attaquée, il n’y a rien d’autre à faire que de la défendre. Merci. Et le film est plein d’autres exemples de leçons semblables assénées au pauvre spectateur. Un film qui m’a donné envie de revoir DUCK SOUP.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          C’est votre avis

        • MB dit :

          Je viens de revoir MAISON DE BAMBOU trouvé à ma médiathèque du coup, j’économiserai un achat. J’ai trouvé les scènes sentimentales entre Stack et Yamaguchi beaucoup trop longues. Souvent c’est trop bavard: Ryan tue Cameron Mitchell et s’attarde à parler longuement au cadavre au lieu de détaler à toutes jambes comme quand on tue qqn à coups de pistolet (enfin il me semble)! A la fin Ryan va se réfugier bêtement dans le cul-de-sac de la grande roue de la fête foraine, l’endroit le plus exposé au monde (comme il faisait à la fin du COUP DE L ESCALIER en montant en haut du réservoir de pétrole). Un moment Fuller reprend exactement le même plan d’un flic japonais qui tire sur Ryan dans l’escalier or quand Ryan rentre dans le plan il ne peut absolument pas venir du même endroit dans les deux cas! (à 1h31 sortant de chez le marchand de perles puis à 33 sortant de l’esplanade de la fête). Ce qui est magnifique c’est tous les plans d’ensemble, de foule, de paysage ou tt ce qui montre la police japonaise en action avec respect de la langue (quand un Japonais parle anglais c’est à un Américain, et parce qu’il parle anglais), Fuller a réussi aussi tout ce qui pourrait faire touristique: danses traditionnelles, costumes folkloriques etc. Les plans avec Stack dans la foule ont étés volés, l’acteur portant un micro caché, il a vraiment été pris pour un voleur et poursuivi par la foule et sauvé par la police, mais la pellicule n’a pas été utilisée car sousexposée (Stack autobio « Straight Shooting »), cette anecdote est reprise autrement par Patrick Brion dans le bonus.
          à Mathieu: Pour BIG RED ONE je voulais dire que j’étais désolé de ne pas aimer le film, j’aurais voulu que ce soit bien, mais ce n’est pas mauvais non plus.

        • Mathieu dit :

          A MB à propos de HOUSE OF BAMBOO:
          je ne trouve pas les scènes sentimentales du film trop longues et elles sont situées au milieu du film, entre deux scènes d’action, comme le mouvement lent d’un concerto. Pour l’aspect documentaire, c’est vraiment ce qui donne sa force au film, et je pense qu’on n’a jamais vu le Japon de cette époque comme ça, y compris dans les Kurosawa contemporains, et pas seulement parce que HOUSE… est en couleurs et les policiers de Kurosawa (ENTRE LE CIEL ET L’ENFER par exemple) en N & B.
          Je viens de voir VERBOTEN ! et j’ai eu beaucoup de mal à aller jusqu’au bout. Fuller est quelqu’un qui ose, mais ce qu’il ose rate pour loi le plus souvent lamentablement. Fuller ose mettre la cinquième de Beethoven sur une scène d’action (un combat de rue entre des soldats américains et un sniper allemand). Dans le documentaire LISTEN TO BRITAIN, Humphrey Jennings utilisait cette même musique sur les images de Coventry en ruines après les bombardements de l’aviation allemande. Mais dans la scène d’action (et de fiction) de Fuller musique et images se détruisent mutuellement. Les images de Coventry, outre qu’elles sont réelles, qu’elles ont la dignité propre à la réalité, n’imposent pas de rythme, de temporalité propre, ce sont des fantômes, elles sont dans l’éternité du passé (récent quand le film sort). La scène de fiction de VERBOTEN!, c’est maintenant qu’elle se passe, en tous cas une partie au moins du cerveau du spectateur doit le croire pour qu’elle soit efficace, elle à son rythme propre qui se heurte au déroulement de la musique de Beethoven, une des plus implacablement organiques qui aient jamais été composées. Ensuite Fuller monte en parallèle des images d’archives montrant la population allemande affamée se ruant sur une charrette de pommes de pommes de terre, les raccordant à ses propres images où l’on voit une charrette semblable et des figurants jouant des allemands affamés dans le petit monde de sa fiction, et ça ne fonctionne pas, les images réelles détruisent celles mises en scène. Plus tard on a droit à des dialogues interminables et un plan quasiment fixe de 4’30. Comme dans une mauvaise pièce de théâtre, les protagonistes n’arrêtent pas de se dire des choses qu’ils devraient savoir, le but étant de nous l’expliquer à nous pauvres spectateurs. Fuller par ses dialogues comme par sa mise en scène, parfois inexistante mais parfois très appuyée, n’arrête pas de nous faire la leçon, et sur un ton lourd et malhabile.
          Pour me récompenser après tous ces Fuller, j’ai regardé WOMAN OF THE YEAR de George Stevens, une comédie du couple Tracy-Hepburn . On y voit entre autres William Bendix, un acteur habitué aux films noirs ou de guerre, genres de prédilection de Fuller, jouer avec des nuances, une finesse et une drôlerie qui mettent du baume au cœur après le cinéma à coups de marteau de Fuller, et le film nettoie certaines conventions avec discrétion et subtilité.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a Mathieu
          Passionnantes remarques. Je n’ai jamais été un grand adepte de VERBOTEN. Sur les rapports entre l’horreur et la réalité de la vie qui suit L’HEURE DE VÉRITÉ de Calef me parait beaucoup plus riche et passionnant (scénario d’Edgar Morin)

        • MB dit :

          à Mathieu: Non, les scènes sentimentales de HOUSE sont éparses, il y en a trois très séparées par l’intrigue policière, mais peut-être faut-il y inclure les scènes de dialogue entre Shirley et Bob qui me paraissent très sentimentales! Vous ne voulez pas que je vous indique les minutages de début et fin des trois scènes, soyez sympa?
          la 1ère se situe chez Shirley, la 2ème chez Stack, la 3ème chez Ryan qui prête une piaule à Stack après qu’il ait été blessé.
          Juste un détail: il y a trois versions contradictoires de cette histoire de plans volés de Stack pris pour un voleur de perles par la foule, selon Stack, Brion ou Fuller (interview avec Simsolo) mais ce serait un peu fastidieux de dire en quoi. D’autre part, Brion nous dit que Stack a été choisi à la place de Gary Cooper parce que ce dernier aurait été reconnu par la foule, Fuller dit la même chose sauf que c’était Robert Ryan qui a été choisi à la place de Gary, mais il n’y a quasiment pas de scène avec Ryan dans la foule! Enfin, je ne crois pas qu’étant donné le budget du film, Cooper était envisageable ni qu’il eût accepté ce rôle, ou très transformé.
          Plus intéressant: le décor génial de la scène finale, ce n’est pas une fête foraine j’ai dit une connerie, c’est la garderie d’enfants des parents des clients du grand magasin Nikkatsu, située sur le toit du magasin (Fuller-Simsolo « Il était une fois SF »).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          J’ai un bon souvenir d’une scène d’amour avec un travelling arrière, une manière de jouer sur ce qui sépare Stack de Shirley, une image bleutée assez belle.
          L’histoire de Cooper me parait invraisemblable : il n’était pas sous contrat à la Fox. Fuller dit aussi qu’on avait voulu l’imposer dans RUN OF THE ARROW mais qu’il voulait un type moins beau, tablé et cela aussi cela me parait entièrement bidon, l’histoire refaite par Fuller et Christa Lang (Steiger est un choix malheureux parfois quant à l’accent du Sud). Souvent Fuller prend un détail du tournage ou une scène du film et en fait le centre du film (la perruque de Constance Towers qui occulte 95% du film pas du tout tourné dans le même style). Je ne vois pas comment on pouvait cacher des caméras Cinémascope avec les problèmes de points, les objectifs énormes.
          D’autre part les japonais que je connais trouvent la plupart des extérieurs de HOUSE totalement bidons,comme si à Paris on tournait uniquement pres de l’Arc de Triomphe ou la Tour Eiffel. J’avoue ne pas pouvoir trancher

        • MB dit :

          à Bertrand: tout ce que vous dites est intéressant, sur le dernier point je me suis fait la même réflexion d’image « touristique » mais tout ce côté reste tout simplement beau, l’apparition du danseur à la perruque blanche est saisissante même si « touristique » et par contre le toit-garderie du grand magasin Nikkatsu c’est pas si connu quand même.
          A revoir RUN je serais peut-être déçu mais pas par l’accent de Steiger ni par son côté cabot qui là me semble à sa place. La première scène avec en 2ème partie Olive Carey et leur conversation est sublime. Après je me souviens plus.

        • Mathieu dit :

          a MB:
          Gary Cooper dans le rôle tenu par Robert Ryan, ça me parait aussi hautement improbable (même si Cooper a joué dans un film de la Fox l’année précédente: GARDEN OF EVIL). Même si dans ses derniers films il a pu interpréter des personnages plus sombres, plus troubles (MAN OF THE WEST, THE HANGING TREE) et moins vertueux (ARIANE) que dans les années 30, il n’aurait jamais accepté de jouer le rôle d’un tueur psychopathe.

        • MB dit :

          à Mathieu: bien sûr mais le rôle de Ryan n’est pas celui d’un tueur psychopathe, c’est un gangster ordinaire avec une tendance homo (enfin, paraît-il), il faut résumer en disant que Cooper ne voulait pas jouer de bandit c’est tout! Je pense qu’en disant « Cooper » Fuller voulait juste dire « un beau gosse trop connu du public » dans sa discussion avec Simsolo. Sam ne voulait pas de Cooper mais il n’aurait jamais pu se le payer avec ce budget, déjà! Et Gary même avec un cachet à la hauteur n’aurait jamais accepté! (j’appele tous ces mecs-là par leur prénom car c’était des copains à moi)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Fuyller a enjolivé sa situation dans les derniers entretiens comme s’il était accablé d’offres des stars, ce qui n’était pas le cas. Widmarck a reconnu son talent très tard. Avant, il le mettait loin derrière Dassin, Hathaway, Ford, Kazan. Ce sont les acteurs et le producteur qui ont viré Fuller de DEADLY TRACKERS et certains de ses films les plus récent ne peuvent leur donner tort, quand on voit SHARK ou ses deux films français

    • MinettePascal dit :

      Ah Oui, Noel Simsolo. Il est rigolo dans le bonus de DRUMS AMONG the MOhawks. Il prononce MOWAKS à chaque fois.
      J’aime bien Patrick Brion, aussi, racontant Audie Murphy sur les tournages, toujours une arme à la main et dégommant la moindre bestiole sortie de son trou.

  2. stag dit :

    Toujours en immersion dans les westerns je trie actuellement les films que je possède par actrice, parmi ces sublimes comédiennes qui font pleinement partie du genre. Sans être, à quelques exceptions, impliquées directement dans les duels au milieu de la rue, elles occupent toujours une place importante faisant partie intégrante du mythe de l’ouest, quand pour chaque migrant il était question de chercher la fortune, ou simplement un lopin de terre, un endroit où vivre, fonder une famille. C’est aussi souvent dans une oeuvre des personnages qui tranchent singulièrement avec les têtes patibulaires de cowboys, de leur crasse à leur violence ; lorsque cathy Downs apparaît dans MY DARLING CLEMENTINE, le film continue mais le temps fait une pause.
    Je crois bénit le temps où les habilleuses et costumières rivalisaient de talent pour habiller ces actrices.
    Et le plus souvent à la beauté se joint un beau talent.

    Liste non-exhaustive : Julie Adams, Carrol Baker, Mara Corday, Joan Crawford, Linda Darnell, Yvonne de Carlo, Olivia de Havilland, Marlene Dietrich, Joanne Dru, Felicia Farr, Paulette Goddard, Barbara Hale, Susan Hayward, Katharine Hepburn, Grace Kelly, Veronica Lake, Piper Laurie, Janet Leigh, Julie London, Virginia Mayo, Vera Miles, Marilyn Monroe, Maureen O’Hara, Eleanor Parker, Jean Peters, Donna Reed, Jane Russel, Maria Schell, Jean Simmons, Barbara Stanwyck, Gene Tierney, Claire Trevor, Lana Turner, Natalie Wood, Loretta Young.

    • MinettePascal dit :

      Moi, je n’aurais pas oublié Katie Jurado.

      • stag dit :

        Vous avez raison c’est un oubli j’ai d’ailleurs trois westerns avec elle, LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS, LA LANCE BRISEE et L’OR DU HOLLANDAIS ! Il y a d’ailleurs d’autres westerns avec elle, je vais fouiller un peu. Merci !

        • MinettePascal dit :

          Oh, je n’ai pas de mérite, je suis toujours un peu amoureux d’elle…

  3. Rouxel dit :

    En revoyant »Dheepan »de Jacques Audiard qui à obtenu l’an dernier la palme d’or à Cannes,je suis tombé sur une critique des Cahiers du cinéma de juin 2015.En effet le journaliste n’a pas du tout aimé ce film et écrit qu’il y à des incohérences énormes dans le scénario.Il met en exergue le fait que le personnage central à quitter le Sri Lanka en emmenant une machette dans ses bagages.Comment peut on affirmer une chose pareille quand on sait que l’on peut se procurer ce genre d’arme ici en France!!!!Si on commence à analyser tous les détails des films,on n’a pas fini d’apporter des critiques.

  4. Alexandre Angel dit :

    Quel plaisir de retrouver au milieu des années 2010, la veine débridée, à la lisière du burlesque, de Peter Bogdanovich. BROADWAY THERAPY ressemble superficiellement à un film de Woody Allen mais est plus proche d’une farce antédiluvienne, à la Goldoni, qui atterrirait dans le New York des téléphones portables. Le geste de Bogdanovich est piquant, roboratif, inattendu, placé sous le signe du théâtre et de la cinéphilie (convocation de CLUNY BROWN, caméo surprenant de « je ne dirais pas qui ») : c’est un film pétillant, aux vertus presque thérapeutiques que l’interview du cinéaste en bonus teinte rétrospectivement d’une étrange mélancolie.

    • MinettePascal dit :

      BROADWAY THERAPY, ce pourrait être aussi le titre de cet autre Bogdanovitch , Bruits de coulisses (en français), que j’ai souvent envie de revoir. Un des meilleurs rôles de Michael Caine.

      • Alexandre Angel dit :

        A Minette Pascal
        Jamais entendu parler de ce NOISES OFF. Renseignements pris, il y est question des déboires d’une compagnie théâtrale, comme un écho, effectivement..

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Il s’agit d’une pièce très drôle que j’ai vue, mise en scène en France par Robert Dhery sous le titre EN SOURDINE LES SARDINES ou l’on voit des comédiens essayer de répéter un vaudeville mediocre avec plein de rivalités dans la troupe. Le second acte nous décrit une représentation vue des coulisses et les rivalités en question créent des problèmes qui provoquent des catastrophes off sur la scène (on les devine). L’effet de comédie est là plus fort au théatre que dans le film où Bogdanovich n’a pas gardé la rigueur de ces points de vue

        • MinettePascal dit :

          A AAngel et MB: Si vous n’avez pas vu NOISES OFF, je peux vous garantir un bon moment … très légèrement atténué par le sentiment grandissant que les répétitions de ce tournage ont dû être un enfer.

        • MB dit :

          à Propos de BOgda ce ENFIN L AMOUR figure dans le 50 Worst Movies of All time des frères Medved mais ce bouquin est à prendre avec des pincettes car parmi les 50, on trouve aussi ALFREDO GARCIA, IVAN LE TERRIBLE et MARIENBAD, les auteurs sont pas très subtils.
          (je n’aime pas trop MARIENBAD mais la rigueur de l’entreprise force le respect quand même, alors que ENFIN L AMOUR -comédie musicale pleine de pep’s! a priori- faut le voir sous caféine concentrée de préférence pour tenir jusqu’au bout les yeux ouverts ou alors un appareillage comme pour Alex dans ORANGE MECANIQUE!, y’avait un vrai problème avec ce film, Edward D Wood Jr a fait plus tonique!…)

      • MB dit :

        à MP: je vois que la côte de Bogdanovich remonte! Je me souviens de ce pesant navet interminable avec Burt Reynolds ENFIN L’AMOUR et d’un film avec Ben Gazzara qui se passe en Thaïlande je crois assez pénible mais Coursodon-Tavernier l’aiment bien celui-ci. Je vais revenir sur votre BRUITS DANS LES COULISSES.
        L’autre film c’est à Singapour et ça s’appele SAINT JACK! A relire 50 ANS j’ai dû soit passer à côté soit être en total désaccord! une sorte de « double » de CHINESE BOOOKIE…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Il a raté un certain nombre de films dont NICKEL ODEON mais nous réhabilitons THE LACT PICTURE SHOW. Je ne suis pas sur que nous ferons de même pour WHAT’S UP DOC

        • MB dit :

          à Bertrand: THE LAST PICTURE SHOW n’était pas que un élément du créneau de la mode nostalgique rétro qui agita les producteurs US après UN ETE 42: souvenirs d’adolescence notre jeunesse est perdue que sommes-nous devenus snif nous avons abandonné les idéaux de notre jeunesse bou-hou-hou, il y avait de la justesse là-dedans et Ben Johnson y obtenait un rôle qui a dû le consoler de toute sa carrière (il avait la taille d’une vedette mais Ford s’est fâché avec lui…). Vous me donnez envie de le revoir!

  5. Rouxel dit :

    voilà un film qui vous déridera alors que lundi dernier,on fétait le »Black Monday »encore une connerie venue du Pays de l’Oncle Sam. »Va voir Maman,papa travaille »réalisé par François Leterrier est une grosse bouffée de vie,d’amours,de ruptures avec plein de rebondissements qui s’enchainent à la vitesse grand V.Puis surtout ce film vaut le détour pour la frimousse de la jolie Marlène Jobert,Philippe Léotard dans un de ses roles les plus tendre et léger puis aussi la présence d’un acteur-réalisateur que j’aimais beaucoup,c’est Daniel Duval qui là,travaille dans une maison de disques et oublit qu’il à une femme et une fille.il préfère vadrouiller les concerts et les festivals à travers l’Europe avec des gamines de 20 ans.C’est une bonne chronique familiale traitée sur un fond léger et qui rappelle des souvenirs aux quinquagénaires et sexagénaires qui me lisent.Je reviendrais la semaine prochaine sur « Nue propriété »le premier long signé Joachim Lafosse dont « Les chevaliers blancs »ne m’a pas accroché complétement malgré l’engagement du propos et la prestation toujours humaine de Vincent Lindon.Vive le cinéma!!!

  6. Rouxel dit :

    Je tenais à rendre hommage ici à une grande dame féministe,journaliste,écrivain,membre de l’académie Goncourt mais surtout résistante qui fut la femme de Gaston Defferre.Edmonde Charles-Roux était de tous les combats au coté de Danielle Mitterrand.Un de ses livres paru en 1966″Oublier Palerme »fut porté à l’écran par Rosi en 89 avec un Lino Ventura emplit de force dans son role de juge.Elle soutena pendant longtemps la société des amis du journal L’Humanité en militant à la continuité de ce quotidien écrasé par les puissances financières de la presse de droite.

    • Rouxel dit :

      Erreur de ma part,Lino Ventura ne joue pas dans »Oublier Palerme »de Rosi mais dans « Les 100 jours de Palerme »réalisé Par Giuseppe Ferrara.Dans l’autre film on retrouve James Belushi et Philippe Noiret.

    • Rouxel dit :

      A signaler deux ouvrages parues ces semaines dernières.Tout d’abord un livre signé Pauline Gallinari « Le communisme au cinéma »publié aux presses universitaires de Rennes.Elle analyse de façon concise et pointue l’influence du Parti Communiste Français avant la seconde guerre mondiale jusqu’à la guerre froide avec des réalisateurs comme Louis Daquin,Jean Paul Le Chanois ou l’inconnu Henri Ainsner et bien sur Paul Carpita(Rendez-vous des quais:sorti durant La guerre d’Algérie et censuré pendant 30 ans).Puis il y à « Le cinéma de L’Humanité »écrit par le Collectif Les Mutins de Pangee,accompagné par le dvd d’un film d’Henri Aisner »La terre fleurira ».Oeuvre de propragande sur le monde du prolétariat,quasiment invisible en salles.Ces deux livres coutent dans les 20 euro chacun et sont indispensables à lire afin de savoir le poids politique que représentait le PCF dans ces années là.

  7. Rouxel dit :

    Alors que j’apprends avec tristesse la disparition d’un des derniers »dinosaures »du cinéma italien:Ettore Scola s’en est aller rejoindre les derniers monstres,il passera c’est sur des journées particulières sur la terrasse chauffée par le soleil de Calabre.Jusqu’au 23 février prochain se tient une rétrospective consacré à un immense cinéaste:Rainer Werner Fassbinder trop tot disparu en 1982.Il y à dans son cinéma d’avant-garde engagé et anti-conformiste un point commun avec Pasolinni assassiné par la mafia car il génait les politiques de droite comme de gauche.Fassbinder en quinze ans de carrière à écrit des pièces de théatre qui l’a mit en scène,des poèmes puis réalisé pour le cinéma et la télévision publique allemande une trentaine de films.Revenons sur »Whitty »qui est classé comme western mais qui est une oeuvre inclassable mais dense dans son contenu ou un serviteur noir réussit à tuer la famille bourgeoise qui l’exploite avec sa mère.Fassbinder était un réalisateur « organique »qui aimait filmer les corps,la chair(revoyez l’amour est plus fort que la mort ou Je veux simplement que vous m’aimiez et meme Querelle son film posthume qui met l’accent sur son homosexualité dans un univers onirique et trouble).Noel Simsolo raconte qu’en 1975 en créant le festival international du film de Paris,il avait invité Fassbinder afin de répondre aux questions des journalistes pour »Maman Kusters s’en va au ciel ».La programmation avait lieu le soir ou les radios ont annonçé la mort de Pasollini en Italie.Le premier film programmé était « Salo ou les 120 jours de Sodome »ou il y avait une foule de journalistes,réalisateurs ou producteurs français qui se bousculèrent afin de voir le film de Pasollini.Puis à la fin de la projection il resta peu de monde dans la salle pour le film de Fassbinder dont l’oeuvre aussi majeure fut reconnu plus tard dans les colonnes de L’Humanité et de Libération.Autre film à découvrir est bien sur » »L’année des 13 lunes »qui raconte l’histoire d’Elvira,un homme qui changera de sexe dans l’Allemagne qui commençait à se décomplexer.Ce scénario fut écrit par Fassbinder suite au décés d’Armin Meier,amant du cinéaste qui se suicida.

    • Rouxel dit :

      J’ai omis de signaler que ces projections ont lieu à la cinémathèque de Toulouse,rue du taur.Je reviendrais bientot sur un cycle consacré au « Free Cinéma »anglais des années 60(Richardson,Anderson,Schlésinger,Reisz ou de Robert Vas réalisateur inconnu du grand public).

    • Alexandre Angel dit :

      Se souvient-on d’un petit échange qui eu lieu ici, en Mai je crois, sur le passage sur Arte, il y a assez longtemps, du GENERAL, de Boorman, en couleurs alors que c’est un film en noir et blanc? Et bien ils viennent de nous refaire le coup avec UNE JOURNEE PARTICULIERE, qui vient d’être diffusé sur la chaîne franco-allemande en couleurs, alors que c’est un film en sépia. Pour un hommage à Ettore Scola, c’est la honte..

  8. Alexandre Angel dit :

    Il est possible, dans ce sentiment de défaut d’extase que vous essayez de décrire, qu’il y ait aussi quelque chose qui cloche avec la copie de VERTIGO que l’on fréquente depuis sa restauration de 1997 (et je suis sans doute dans l’ignorance d’un plus récent ravalement de façade en HD). La copie à laquelle je fais allusion ne m’a jamais satisfait : elle a quelque chose de grisâtre, de froid.. J’ai le souvenir beaucoup plus lointain d’une copie projetée que j’avais trouvé rutilante, chaleureuse.. La restauration de 96-97 est fort cotée…abusivement je trouve.

    • MB dit :

      à A Angel: y’a un lièvre car moi aussi j’ai trouvé les couleurs un peu délavées dans le br (restauration de 96 celle que vous dites) or il me semble que des couleurs en effet rutilantes aux couleurs très contrastées quasiment « kitsch » auraient renforcé le côté onirique qui permet d’adhérer à cette histoire à dormir debout (normal, si c’est un rêve!).
      Mais le test Dvdclassik de ce br parle de couleurs « diffuses » d’origine:
       » Les techniques utilisées à la prise de vue (images filtrées, plus diffuses) ne sont pas à mettre en cause.  »
      La course sur les toits au début est typiquement un cauchemar, le comportement héroïque du flic semble un peu déraisonnable: le seul moyen de sauver Stewart était de trouver une corde ou un truc du genre. Si on pouvait dés le début plonger le spectateur dans le rêve le film pouvait fonctionner. Ceci dit, y’a plein de gens qui le saluent comme un chef d’oeuvre onirique, alors…

  9. MB dit :

    Revenant sur Hitch je voulais savoir si le bouquin de Spoto La Face cachée… mérite qu’on y jette un oeil par rapport au McGilligan. Le même Spoto en a écrit un autre paru à l’époque chez Edilig.
    J’ai revu SUEURS FROIDES avec une impression mitigée (comme à chaque fois): je comprends très bien le thème poétique fou de l’homme cherchant à ressusciter un amour mort (rappelant LA CHAMBRE VERTE Truffaut, et le vert est important dans le Hitch, il semblerait que ce soit la couleur de la mort c’est ma couleur préférée ça m’inquiète), je comprends bien ce thème mais je me demande pourquoi Hitch l’a embringué engoncé dans ce fatras policier. Je ne m’ennuie jamais à le voir mais c’est limite. Le plan qui m’a obsédé désagréablement c’est celui qui montre Carlotta Valdez dans les bras de Elster, elle regarde J Stewart dans les yeux et ce regard est malsain. Le générique est une merveille et étonnament moderne surtout dans ses premiers instants, quant à la musique on touche au sublime. Il est facile de ridiculiser SUEURS comme on le ferait de PETER IBBETSON mais on en a pas envie: je pense à un article de Michèle Firk (militante de gauche disparue car suicidée à 31 ans au Guatemala après avoir paraît-il participé à l’enlèvement de l’ambassadeur des USA!) dans Positif à la sortie, que j’avais lu réédité je sais plus où et qui détruit le film.
    Par contre revoir PSYCHOSE grandit le film à mes yeux! prodigieux je l’avais bien sous-estimé. Dans le br, le commentaire de S Rebello est brillant aussi le doc de L Bouzereau dans lequel Janet Leigh parle très bien du film: c’est elle qui fait la réflexion sur le nombre de coups de couteau dans la douche: « on croit qu’il y en a plus parce qu’il y a beaucoup de plans, et à chaque fois qu’il y a un nouveau plan on s’attend à un coup de couteau! », compte tenu que « plan » peut se traduire par « cut »! bon je vais faire une pause quand même, youhou Rouxel?

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      J’éprouve le même sentiment sur SUEURS FROIDES. Je voudrais toujours l’aimer plus que ce que je l’aime. Est ce la faute des transparences mal filmées par Robert Burks, de la mésentente entre Hitch et Kim Novak, de certains plans

      • MB dit :

        à Bertrand: oui les transparences qui rendent abstraites certains détails de l’histoire auxquels on ne peut plus adhérer, et certaines contradictions entre des faits présentés comme surnaturels (Novak disparaît sans explication de l’hôtel jusqu’auquel Stewart l’a suivie et la gérante de l’hôtel ne l’a pas vue y entrer) alors que d’autres faits sont rationalisés soit sur le champ soit par la révélation finale. La machination révélée est absurde: comment Novak a-t’elle eu les épaules assez solides pour y participer? Du coup si tout est un rêve on se fout des invraisemblances et ça passe mais justement Hitch ne joue pas non plus vraiment la carte du rêve, alors.

        • Mathieu dit :

          A Bertrand et MB:
          Je partage vos avis mitigés sur VERTIGO, surtout pour des raisons visuelles et aussi des flottements dans le jeu de Novak. Welles (dans le bouquin d’entretiens avc H.Jaglom) dit détester VERTIGO ainsi que les Hitchcock de la même période, alors qu’il aime les films de la période anglaise… Même s’il exagère, et qu’il semble réduire la mise en scène aux aspects plastiques d’un film, je ne peux pas lui donner tout à fait tort et sur la fameuse île déserte (munie du confort moderne) j’emporterais THE LADY VANISHES, SHADOW OF A DOUBT ou FOREIGN CORRESPONDANT (sous estimé et toujours pas réédité en BR de ce côté ci de l’Atlantique)plutôt que VERTIGO ou REAR WINDOW, considérés par beaucoup comme les chefs-d’oeuvre du maitre. Mais cette photo sans relief, ces transparences, on les retrouve dans les autres films en couleurs de Hitchcock de la même époque. Dans TO CATCH A THIEF revu récemment, il y a une façon d’inonder les acteurs de lumière dans les scènes d’exterieurs qui fait passer les arrière plans pour des transparences. Dans la scène du cimetière, les gros plans et plans moyens de Cary Grant et Grace Kelly ont l’air d’être filmés sur fond de transparences (peut-être le sont-ils d’ailleurs?) alors que les acteurs étaient bien présents sur les lieux comme le montrent les plans généraux…
          J’ai revu aussi THE BIRDS récemment et le film est toujours aussi fort, troublant, dérangeant même. Il ne se passe rien pendant une bonne moitié du film, si ce n’est de micro-évenements annonciateurs et cette lenteur (qu’on trouve aussi dans la première partie de VERTIGO, cette longue et lente et fluide filature de Stewart dans les rues de San Francisco, la musique de Herrmann, son meilleur score pour Hitch avec PSYCHO), cette lenteur est la marque d’un maitre, d’un grand symphoniste capable de composer de longs mouvements sur des tempos très lents. Mais dès que les transparences et effets spéciaux apparaissent, notamment la scène où les enfants courent attaqués par les oiseaux, on n’y croit plus…
          PSYCHO est exempt de ces défauts, et pas seulement gràce au noir et blanc, et a l’air d’être à la fois l’oeuvre d’un vieux maitre sûr de son art et celle d’un jeune metteur en scène culotté.
          A MB: L’intrigue policière de VERTIGO reprend celle du très bon roman de Boileau-Narcejac D’ENTRE LES MORTS (rebaptisé SUEURS FROIDES après la sortie du film). Dans le roman le cadre, le contexte, l’atmosphère sont très différents de ceux du film, l’histoire se passe à Paris puis sur la Côte d’Azur juste avant puis après la guerre et la confusion dans laquelle vit le héros trouve un écho dans celle où est plongée la France.

        • MB dit :

          je ne pensais pas trouver autant d’avis mitigés sur VERTIGO tellement encensé par ses admirateurs.
          à Mathieu: intéressant cet avis sur le roman de Boileau-Narcejac. Je me demande si le roman de Robert Bloch PSYCHOSE est aussi mauvais que ce qu’en disait Truffaut à Hitch qui aimait bien(Truffaut) parfois piétiner certaines oeuvres et là, complimenter le maître d’avoir transcendé le bouquin.

        • MB dit :

          à MP et Mathieu: moi aussi j’adore LES OISEAUX revu récemment d’autant que je trouve que pour une fois Hitch sacrifie moins les acteurs, que ce soit Jessica Tandy la maman jalouse ou Susanne Pleshette institutrice inoubliable ou V Cartwright qui joue la gamine. Je ne suis pas gêné là, par les transparences dans la fuite de l’école, je les admets! Bonus du br passionnants (encore un excellent doc de Laurent Bouzereau, là « making of » signifie qqch, c’est pas le cirage de pompes mutuel des films américains récents!). Hitch réussit quelques plans inoubliables jouant sur l’émotion (rare chez lui) comme les visages des deux petites filles scrutant le ciel avec terreur qui se glissent entre Hedren et Taylor après l’attaque à la fête anniversaire, le coup génial des tasses de thé suspendues brisées chez le fermier… Veronica Cartwright adulte interviewée est poilante avec ses anecdotes son entretien préalable avec Hitch où il lui a surtout parlé vins et grands restaurants!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Mais il ne sacrifie pas les acteurs dans REAR WINDOW, L’OMBRE D’UN DOUTE, L’INCONNU DU NORD EXPRESS et Mc Gilligan a mis en lumière ses nombreuses idées brillantes de distribution (la mère de Robert Walker dans l’INCONNU, celle de Claude Rains dans NOTORIOUS). LIFEBOAT est un film super bien joué. Se reporter aux pages lumineuses de Michael Powell détruisant le mythe de Hitch détestant les acteurs. Il était impatient avec les cons mais s’est très bien entendu avec Perkins etJanet Leigh dans PSYCHO

        • MB dit :

          à Bertrand: merci pour les précisions. Je vois des acteurs dans certains films de Hitch qui semblent avec et malgré leur talent, très loin du film: Mason et Landau dans LA MORT AUX TROUSSES. Mais ça vient peut-être plus d’eux que de lui (Mason a dit avoir trouvé l’expérience Hitch sans grand intérêt mais où ai-je lu ça…). Dans LES OISEAUX le soutien des seconds rôles Tandy-Pleshette-Cartwright est magnifique. Et Jessica Tandy ne se croit pas en vacances dans un petit film de suspense au milieu des ses pièces de théâtre plus prestigieuses, elle est excellente. Il faut que je lise le McGilligan plutôt que les Spoto je crois.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Oh oui. Spoto est trop sensationnaliste

        • MinettePascal dit :

          A MBRady: Sur les BIRDS, c’est fort aussi de montrer une envolée de piafs dès les premières secondes et que toute la première scène se déroule au milieu de volières dans un magasin. Un autre que Hitch aurait choisi de retarder au maximum l’apparition du moindre volatile.
          Et puis le voyage en voiture pour Bodega Bay à travers la campagne, ces plans trop lents et trop silencieux pour être tranquilles, et dont l’expression indéchiffrable de la belle blonde renforce l’effet. Quel régal. Sans parler de tout ce qui contribue à une apparente légèreté, et qui ne fait que creuser notre angoisse.
          La nouvelle de Daphné du Maurier n’est pas mal non plus.

        • MB dit :

          à M Pascal: Tippi Hedren parfaitement nunuche et agaçante dans la 1ère moitié devient de plus en plus sympa, elle montre des signes d’intelligence grâce au danger. Ca me fait penser aux mimiques de Janet Leigh en voiture dans la 1ère partie de PSYCHOSE, qui ont tendance à me hérisser et puis… S Rebello dans le comm du film dit et il a raison, qu’une de ces mimiques (lorsqu’elle imagine entendre les paroles de son patron et du riche client du début, qui la vouent aux gémonies pour avoir volé le magot) est tout à fait semblable à la mimique cynique que fait Perkins dans sa couverture à la fin chez les flics, et qui est d’ailleurs appuyée par une surimpression sur la tête empaillée (ou tête de mort). à Bertrand: je vais lire le McGilligan plutôt merci (je suis dans le John Wayne par Scott Heyman!).

        • MinettePascal dit :

          A MBrady : Oui, le personnage de Tipi Hedren est intéressant. Elle ressemble à une pimbèche glaciale mais beaucoup de détails viennent contredire cette apparence: son côté gamine facétieuse, voire délurée (le coup de la fontaine, jamais vraiment expliqué d’ailleurs) et puis le fait qu’elle s’attache sincèrement aux gens, même à la vieille ronchonne.
          J’adore cette scène du début où elle essaie d’attraper l’oiseau dans la cage du magasin , préfigurant celle de la fin où les rôles s’inverseront, elle se débattant enfermée dans la pièce et les oiseaux s’acharnant sur elle.
          Malgré tout, moi, je n’aurais pas plaqué l’instit !

        • MinettePascal dit :

          A MBrady : J’aime bien votre parallèle entre Janet Leigh et Tipi Hedren au volant. On voit que Hitch ne leur faisait pas exprimer n’importe quoi. Ces expressions sont d’un dépouillement incroyable pour l’effet qu’elles produisent.

        • MB dit :

          à MP: je n’avais pas fait gaffe que Tippi comme Janet conduisait une voiture seule dans la 1ère partie!

    • Rouxel dit :

      Pourquoi vous citez mon nom.Là vraiment j’ai pas compris.Il faut que je me calme un peu car j’ai tendance à monopoliser ce blog et m’éparpiller un peu.

    • MinettePascal dit :

      A Mbrady: Même sentiment pour Psychose, qui était un peu long dans mon souvenir (assez lointain).
      C’est tout le contraire, grâce à ce soutenu de tension.
      Bon, je dois avouer que j’avais compris que la mère et le fils ne faisaient qu’un à la première vision, à cause des efforts que fait la caméra pour cacher les traits de la vieil..de l’assassin.
      Chez Hitch, mon préféré reste LES OISEAUX , je ne sais pas s’il a déjà fait parler ici.

  10. Rouxel dit :

    Gérard Blain fait parti des cinéastes qui à été négligemment oublié dans les recueils de cinéma.J’ai revu « Les amis »qui à obtenu en 1971 un prix au festival de Locarno.Il faut savoir que Blain à eu une enfance malheureuse et agitée.Tous ces personnages sont seul en recherche d’affection,d’amour et de tendresse.C’est le cas de Paul un jeune de 16 ans qui vit avec sa mère couturière à domicile.Il suit des cours de théatre au conservatoire et ambitionne d’en faire son métier.C’est un réveur qui se cherche et qui va rencontrer un homme marié sans enfant.Un lien va se nouer entre ces deux hommes que tout sépare.Philippe dirige une imprimerie et décide de partir avec Paul au bord de la mer.Blain filme de façon pudique et sans fioritures des etres perdus et désespérés.Il me tarde de découvrir »Le pélican »ainsi que »Le souffle au coeur »qui n’existe pas en dvd.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Rouxel
      Les AMIS c’était pas mal. Le film est dédié à Mick Roussel dont j’ai vu PAS DE COUP DUR POUR JOHNNY (début pas mal, séquence incroyable dans le train quand Mestral chante). Qui a vu LE DESIR MENE LES HOMMES loué par Truffaut qui jugeait la mise en scène supérieure à Decoin, Vadim, Clouzot, Becker et digne de Hathaway. Il était plus sévère sur le scénario

      • MB dit :

        ce Mick (ou Emile) Roussel dont vous parlez est un mystère, je n’ai vu aucun de ses films et aucun n’existe en dvd. Il était assistant réal sur LES DERNIERES VACANCES de Leenhardt film que je désespère de revoir un jour quelle merveille (avec Odile Versois).
        autre chose: voir à la suite LE DESORDRE ET LA NUIT et LE SANG A LA TETE de Grangier est une expérience étonnante: comment on nous a enfumés avec l’habile artisan sans personnalité! Ce type avait une vraie personnalité on le voit sur deux films aussi différents que ces deux là: LE SANG est le plus impressionnant avec sa brocardise iconoclaste des classes pauvres jalouses des réussites sociales, dans ce film échec social et train de vie modeste sont souvent liés à une profonde médiocrité: comment tourner ça aujourd’hui? La richesse des caractères dépeints et illustrant celà est étonnante: de l’ex-prostituée et bistrotière (c’est elle dont on dit « sans l’invention des sulfamides elle aurait contaminé toute la Charente ») jouée par Georgette Anys au vieux « copain » de Gabin joué par Frankeur qui découvrant le malheur de Gabin ne voit là que l’occasion de pouvoir se venger pour des raisons personnelles de l’homme qui a séduit la femme de celui-ci, c’est une gangue épouvantable qui met la pression sur Gabin. Même sa gouvernante cherche à profiter de son malheur! De rares personnages sauvent les autres comme le papa magnifique (Paul Faivre) qui a compris pourquoi le ménage de son fils a foiré! Ceci dit Grangier a aussi réalisé ARCHIMEDE LE CLOCHARD hélas et LE CAVE SE REBIFFE est un peu plan plan. Je vais acheter le br du DESORDRE.

        • MB dit :

          dans LE SANG A LA TETE, les acteurs autour de Gabin sont un soutien magistral pour le film. Les seconds rôles ont toujours étés le socle du film mais là, la galerie d’acteurs convoqués est admirable, le talent et le fait de donner le meilleur de soi paraît évident chez tous. Un exemple: le frère de Gabin révèle sa rancoeur envers lui (il faut savoir que Gabin est un ancien docker devenu patron, le frère est resté ouvrier-soudeur), la ville entière (!) a appris que Gabin est cocu, et on voit l’empressement du frangin a ce que l’autre vienne prendre un verre avec sa femme et lui, qu’il puisse voyant l’homme à terre enfin cracher sa jalousie, ça donne sans logique : »c’est marrant que ta femme soit pas rentrée c’est comme je disais au père j’aurais pu entrer dans les bureaux mais je voulais assurer la sécurité de ma famille… ». Absurde coq à l’âne mené par la rancoeur en lieu de logique de discussion! Ce film est un régal. La copie de R Chateau est correcte (pas de chapitres, curieux!).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Très bonne analyse

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Le CAVE plan plan au début mais après Grangier filme très bien le dialogue super inventif d’Audiard. Et j’ai rencontré des supporters d’ARCHIMÈDE où il y a une tirade sur la sécurité sociale qui est poilante

        • MB dit :

          à Bertrand: Hein? Il faut que je revoie les deux alors???! Risque pas de manquer de films à voir avec vous! merci pour le compliment.

        • Mathieu dit :

          A MB:

          Votre compte-rendu donne vraiment envie de voir LE SANG A LA TETE. De Grangier, j’ai un bon souvenir de GASOIL, de 125, RUE MONTMARTRE avec Lino et Robert Hirsch, et aussi du DESORDRE ET LA NUIT que je compte bien revoir grâce au BR Pathé. Quelqu’un connait-il LA VIERGE DU RHIN (avec Gabin, 1953, scénario de Jacques Sigurd d’après Pierre Nord)?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Pas un grand souvenir mais je voudrais le revoir. Grangier et Gabin avaient été déçus par le résultat

        • stag dit :

          J’aime beaucoup LE CAVE SE REBIFFE, Gabin Blier et Audiard ensemble c’est une merveille. Le film comporte quelques pépites du dialoguiste. Le casting me ravi, Martine Carol est très drôle dans sa caricature lorsqu’elle demande à Gabin où il mettrait le tableau. Dans ce film il n’y a que des caves finalement, exception faite de Gabin, et de l’admirable Françoise Rosay, encore que Gabin lui inflige une sévère négociation tarifaire. Le rapport paternel entre Gabin et Biraud respire la vérité.

          Arte a offert l’occasion de revoir Marius, Fernand Charpin est vraiment un immense comédien, quel plaisir chaque fois de le revoir.

          Je me suis offert hier une édition restaurée du juge fayard, avec un peu plus d’une heure de bonus de Boisset et du juge Eric de Mongolfier, de quoi se mettre bien en confiance l’indépendance de la justice !

        • MB dit :

          Je reprends ce que j’ai dit R Chateau vient de resortir PAS DE COUP DUR POUR JOHNNY de Mick ou Emile Roussel.

    • MB dit :

      à Rouxel: merci pour Blain et LES AMIS avec un acteur admirable Philippe March (ex Aimé de March), j’avais aimé le film avec Robert Stack et Anicée Alvina et Sophie Desmarets UN SECOND SOUFFLE. Il faut que j’y revienne car c’est vieux, et je l’adorais comme acteur (presque plus).

      • MB dit :

        à Rouxel: LE SOUFFLE AU COEUR vous vouliez dire UN SECOND SOUFFLE? Sinon les seuls Blain que je trouve en dvd sont LES AMIS et UN ENFANT DANS LA FOULE (écrit avec le critique Michel Pérez que Blain avait convoqué après avoir lu les critiques laudatives que Pérez avait faite de ses films).

    • MB dit :

      à Rouxel: « Gérard Blain fait parti des cinéastes qui à été négligemment oublié dans les recueils de cinéma. »
      Pas d’accord, Blain n’était pas un martyr de la critique: il a été reconnu je le retrouve déjà dans 3 bouquins différents et les critiques de presse à l’époque étaient plutôt bonnes, c’est le succès public qui a pas suivi.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        Et les incohérences de Blain qui est passé de disciple de Bresson à compagnon de route communiste avant de chanter les louanges du FN. Ce qui n’empêche pas les qualités de certains films

      • Rouxel dit :

        Il me semble que c’est un film documentaire sur la campagne du candidat Le pen en 1988.

        • MB dit :

          à Rouxel: il a pris sa retraite en 77, il a en effet pris la parole pour soutenir le FN dans les ’80. A propos votre TV Libertés m’a l’air bien à droite, y’a une émission dirigée par Collard.

    • Rouxel dit :

      Excusez moi MB,je n’avais pas lu la suite.Concernant le film « Les amis »j’ai omis d’écrire que la musique est signée par François de Roubaix et fut utilisé par FIP lors de sa création en 1971.

    • Rouxel dit :

      Je vous renvois chers amis à TV Libertés qui est un site très bien fait avec des analyses pointues,agrémentés de témoignages et de longs entretiens avec des réalisateurs,scénaristes,dialoguistes,monteurs,compositeurs de musiques et tous les autres métiers gravitant autour du septième art.Dans celui consacré à Gérard Blain on retrouve son fils Paul qui à tourner avec son père.Il souligne le personnage tourmenté de son papa du à une enfance malmenée,puis son raprochement du Parti Communiste en ajoutant qu’il était plutot anarcho- libertaire que communiste.Il cite un film qui lui tient à coeur que je n’ai jamais vu,c’est « Le rebelle »sorti en 1980.

    • Rouxel dit :

      « Un enfant dans la foule »présenté à Cannes en 76 est dans la meme veine que »Les amis ».On retrouve Paul un gamin de 13 ans sous l’occupation allemande,rejeté par ses parents qui l’envoit dans un pensionnat.Film auto-biographique sur l’enfance ballotée de Gérard Blain,il reste une oeuvre forte interprété que par des comédiens amateurs car Blain considérait que les professionnels manquaient de nuances et de spontanéité dans le jeu.

  11. Rouxel dit :

    Je ne connaissais le film de Mario Landi »Maigret à Pigalles »co-production franco-italienne avec Gino Cervi qui endosse le role du célèbre commissaire.On peut éviter de le voir car la mise en scène manque de punch,on se demande ce que ce pauvre Peppone fait dans ce film.Il manque totalement de crédibilité et de charisme.En revanche Bertrand vous l’avez souvent écrit ici « Maigret tend un piège »réalisé par Dellanoy tient bien la route grace aux dialogues d’Audiard(attention,tu marches dans la sauce!!)puis le dernier plan ou l’on voit Gabin sortir sous la pluie en ajustant son chapeau est une scène forte.En revanche il y à un détail dans le scénario qui n’est pas plausible.Quand Mme Morin(Annie Girardot)se rend chez le couple Maigret on n’y croit une minute.Comment connaitrez t-elle l’adresse d’un commissaire de police et aller chez lui comme ça.Je ne sais si dans le bouquin cette scène y figure?

  12. goossens dit :

    David Bowie n’est plus. Vous me pardonnerez de m’épancher sur ce blog, mais je pense qu’il convient de saluer aussi l’acteur de cinéma qu’il a été dans les 3 ou 4 films qu’il a tourné.

    Sa plus grande performance reste Furyo. Une grande sensibilité surnageait dans ses compositions. J’ai toujours regretté de ne pas avoir pu aller le voir au théâtre jouer « elephant man ». Un formidable artiste. Sa disparition est bien triste…

    • Rouxel dit :

      Cher Goosens,David Bowie à tourner dans une vingtaine de long-métrage sans compter les clips puis des films publicitaires.Revenons sur »L’homme qui venait d’ailleurs »réalisé par Nicolas Roeg ou il incarne un extra-terrestre pacifique qui arrive sur terre et découvre des etres cupides et plein de vanité qui passent leurs temps à boire de l’alcool,de faire de l’argent ou de s’encanailler.Avec son coté androgyne Bowie à toujours su provoquer,c’était un artiste à l’avant-garde vestimentaire,maquillage dans l’excellent album »Ziggy stardust »,les chorégraphies puis les musiques et les textes au contenu désespérées et sombres.Pour revenir au film,Roeg à toujours eu une vision iniatique dans ses oeuvres(Mallick s’est beaucoup inspiré de lui).Il nous laisse dans le choix du réel du temps présent et de l’iréel révée et en suspension et interogations.Evidemment Bowie à lui aussi jouer sur son image de star du rock qui lui à toujours coller à la peau dans tous les personnages qu’il à incarner.Je pense que l’homme avait un rapport très fort avec le cosmos et les étoiles(Life to the mars un de ses premiers titres puis « Black star »le nom de son 25ème album sorti le jour de ses 69 ans le 8 janvier dernier).Là dessus on doit s’interroger sur l’ensemble de ce disque noir qui lève enfin un voile sur la maladie de l’artiste et sa mort si rapide.Le clip de la chanson »Lazarus »est prémonitoire et annonciateur.En effet on voit David Bowie sur un lit d’hopital,les yeux bandés crié la souffrance et la peur de la mort.Il restera un artiste unique dans son genre et un etre singulier car il peignait,faisait de la photographie,écrivait des poémes et des textes de chansons.Enfin un homme complet et rare.

  13. Rouxel dit :

    « John Mac Cabe »de Robert Altman n’est pas à classer parmi les westerns mais plutot un film d’aventures situé dans le nord des Etats-unis au début du siècle dernier.Mac Cabe est un as du poker qui décide de construire au départ un saloon qui deviendra un bordel.Altman filme de façon impressionnante des paysages enneigé dans un univers austère et pauvre.Il tombe amoureux d’une des filles incarnée par la sublime Julie Christie qui règne en maitresse de « maison ».Le personnage de Keith Carradine est lui aussi un aventurier sans attache qui retrouve un peu de réconfort durant la période hivernale.Puis il y à un basculement dans l’histoire ou les évenements vont s’enchainer rapidement.L’oeuvre d’Altman n’a pas vieillit et peut se revoir pour la prestation de Warren Beatty au faite de sagloire.

  14. Rouxel dit :

    « Family life »est le second long métrage réalisé par le documentariste anglais Ken Loach qui à beaucoup oeuvrer pour la BBC à la fin des années 60.Ici on va suivre le cheminement de Janice,une jeune anglaise qui vit avec ses parents dans un milieu modeste.Au départ on s’interroge si on doit classer ce film-dossier dans la catégorie documentaire ou film de fiction car Loach utilise des cadres sérrés sur les visages qui parlent.Au fil de l’histoire on est plonger dans la névrose et la maladie et son comportement »anormal »selon sa famille et les medecins.Loach pose les véritables questions sur l’enfermement de l’étre et rappelle fortement un des patients traités par électrochoc dans l’excellent film de Frédérick Wiseman »Titicut Follies ».En effet des individus fragilisés pendant leurs enfances,arrivent à l’adolescence perturbés et cherchent à se forger une identité propre.Certains y parviennent mais d’autres tombent dans la mélancolie voire l’anxiété avec des périodes d’angoisses et de peur de la vie.Tout ceci,Loach nous le décrit de façon pointilleuse et plein de sensibilité,sans tomber dans le sentimentalisme facile.Bien sur on est à dix mille lieux de »Vol au dessus d’un nid de coucou »qui reste malgré tout un grand film.

    • Rouxel dit :

      En ajout,je signale la sortie le mois dernier un film passé inaperçu et réalisé par Jack Gawin avec l’immense Peter Mullan révélé par Ken Loach dans »Riff,Raff ».Il s’agit d »Hector »qui est un road-movie à l’anglaise ou l’on suit 3 hommes en marge de la société qui vont se rendre en stop jusqu’a Londres afin de passer les fetes de Noel avec d’autres compagnons de la rue.Le film nous dépeint les ravages de libéralisme mis en place par la mère Thatcher et qui touchent des millions de Britanniques dans un royaume ou on se glorifie de la naissance de la petite Charlotte alors que des hommes,femmes et enfants se retrouvent sur le bord du chemin.A voir dans les cinémas d’art et d’essai.

  15. dupea dit :

    Les saisons 2 et 3 de Deadwood sont une vraie réussite. Pourquoi Tarantino fait westerns si mauvais ?

    • Guy Gadebois dit :

      A Dupea : Pour un peu plus de légèreté au sortir de l’assommant Hateful Eight je suis allé voir THE SUN SHINES BRIGHT ce qui m’aura donné l’occasion de voir un Ford en salle au moins une fois dans ma vie. L’histoire est celle d’une campagne électorale au début du siècle, menée par un juge plus du tout jeune, porté sur la bouteille et sacrément maboul. Tout le contraire d’un démagogue, c’est un homme de coeur qui trouve ses soutiens en prenant position pour un jeune noir accusé à tort et réhabilite la mémoire d’une prostitué. Face à un adversaire à l’âme aussi noire que son costume, reflet du politicien du 20eme siècle. N’ayant pas tout pigé j’ai ouvert mon Lindsay Anderson en rentrant à la maison où il nous dit que le distributeur de l’époque a coupé une bobine entière. Un film qui en 53 appelait à la nostalgie d’une Amérique perdue et qui contraste d’autant plus aujourd’hui que l’Amérique est devenue si détestable. Ca ne passe pas partout alors si vous avez l’occasion…

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Guy Gadebois
        Merci de cette défense d’un chef d’oeuvre peu cité, peu commenté. Je crois que la version qui sort est complète. Les coupes ont eu lieu après la sortie américaine et Rosenbaum avait pointé les scènes manquantes (la dégelée au fouet, des allusions plus précises à la prostitution de la mère). McBride est plus fiable là dessus que Anderson et je vais le relire

      • stag dit :

        Je n’ai pas vu les Westerns de Tarentino, grand cinéaste, original, passionné, dans un triste Paris Match de la semaine passée, où Galabru n’est qu’en bandeau, passons, Tarentino livre son TOM10 Westerns, j’ai manqué m’étouffer, un TOP10 Westerns sans un seul Ford il faut le faire :
        1,2,3. La triologie Leone (« pour une poignée de dollars », « et pour quelques dollars de plus », « le bon, la brute, le truand »).
        4. »Le dernier jour de la colère » de tonino Valerii.
        5. »La vengeance aux deux visages » de Brando.
        6,7. »navajo joe » et « les cruels » de Corbucci.
        8. »Winchester73″ de Mann.
        9. »little big man » de Penn.
        10. »danse avec les loups » de Costner.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Il a toujours dit qu’il détestait Ford et a dit des conneries relevées et dessoudées par Kent Jones. Il adore le western italien. D’accord pour deux Leone (le premier a vieilli mais il n’y a pas de Daves, de Hathaway, de de Toth ou d’Aldrich. Sans parler de L’AVENTURIER DU RIO GRANDE ou du PASSAGE DU CANYON qui sont plus intéressants que NAVAJO JOE que je trouve moins spectaculaire que LE GRAND SILENCE. Et LITTLE BIG MAN me plait moins que les westerns d’Eastwood. Mais ces listes sont déprimantes et stupides (et les journalistes tout autant de les lui demander) et Tarentino par ailleurs défend bien le cinéma et beaucoup de film sans appartenir a aucun clan

        • MB dit :

          à Stag: c’est de la provocation tarantinienne stupide. Des internautes ici m’ont répondu ((JCF, Ballantrae lors du premier coup de sabot anti-Ford dans les Inrocks) que Tarantino était comme ça excessif et outrancier mais qu’il fallait lui pardonner qu’on connaissait son franc-parler que etc. ce qui me laissa rêveur. Tarantino avait parlé de « ces Indiens sans visage que Ford a tué comme des zombies » je voulais lui envoyer qqs captures d’écran des superbes portraits d’Indiens qu’on trouve chez Ford.
          Les films ci-dessus ne peuvent être vraiment pris au sérieux tous: je sauve le 2ème $, LE BON un peu longuet de 15′, mais LE DERNIER JOUR est anodin (magnifique musique de Riz Ortolani que je réécoute régulièrement) LA VENGEANCE est trop long, LITTLE BIG MAN a ses moments et je veux pas me faire engueuler, WINCHESTER 73 est un chef d’oeuvre absolu, le chef d’oeuvre (dans le sens des Compagnons du Moyen Age) des westerns des années 50 en se projetant d’ailleurs dans les 60, citer le niais et vain NAVAJO JOE fait douter soit de la santé mentale de QT soit signale son indécrottable pulsion d’ado à choquer les journalistes (qui devraient l’interviewer moins).
          à Bertrand: moi aussi j’aime le western italien, quand c’est bien: les Sollima (inégaux), EL CHUNCHO, ET POUR QQS DOLLARS tient bien le coup (il faut passer sur la violence ou les meurtres sans motivation réelle comme une convention, Leone filme très mal la violence et la mort, on sent pas que ça fait mal on oublie les morts).

        • Deer Hunter dit :

          … et IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST ? J’ai beau eu l’avoir vu un nombre de fois incalculable, à chaque vision ne serait-ce que d’un plan de ce film, je ne parviens plus à détacher le regard et me voilà de nouveau embarqué jusqu’à la fin, avec, en point de mire, la scène de Claudia Cardinale distribuant de l’eau aux charpentiers, après que le Cheyenne l’a engagée à ne pas s’offusquer de quelques possibles regards appuyés…

        • stag dit :

          A Bertrand & MB,
          Je suis bien d’accord sur le fait que ces listes sont des approches toutes personnelles, affectives, dont l’expression reste assez vaine. Cette liste montre en tous cas l’influence italienne dont vous parliez Bertrand plus haut. Je ne suis pas sûr que ce soit de l’intox. Tarentino est un artiste avec une oeuvre très marquée, il n’est pas étonnant lorsqu’on voit l’ironie et le cynisme avec lequel il traite l’acte de tuer dans certains de ces films (hors westerns), qu’il soit en cela plus proche du western italien, voir influencé par. De mémoire il y a plusieurs scènes par exemple dans le western italien où un meurtre est commis alors que l’auteur est en train de manger. Comme dans pulp fiction avec la dégustation de hamburger.

        • MB dit :

          Je préfère les films de QT à la plupart des films qui les ont inspirés, déjà, il y a un scénario vraiment écrit et retravaillé et retravaillé etc. c’est pas un feignant notre Quentin.

        • MB dit :

          Je n’avais jamais lu cet article de Kent Jones c’est du beau boulot, c’est pas seulement une réponse à QT c’est une exégèse fordienne. Il faut lire ça. J’aime bien les films de QT je n’aime pas ses sorties dans les magazines (certaines) mais l’analyse de K Jones en comparant par exemple l’illustration du thème de la vengeance dans LA PRISONNIERE et dans DJANGO fait valoir la minceur de l’article « vengeance » chez QT, Walz tuant DeCaprio et disant à Django: « désolé j’ai pas pu m’en empêcher! » c’est puéril.
          Chez Hawks (grâce à Leigh Brackett) on atteint des hauteurs quand un bandit dit à Wayne: « Ne me poussez pas! Il y avait des amis à moi parmi ceux que vous avez tués! » c’est quand même plus subtil de signaler le sentiment de l’amitié chez un méchant (lire l’article exemplaire de Francis Lacassin sur RIO BRAVO). Dans DJANGO la charge caricaturale sur le personnage de DeCaprio qui ricane en faisant se battre à mort deux esclaves entre autres pousse le personnage vers tant de méchanceté qu’il en devient abstrait et nous est indifférent. Mais il y a quand même un éclairage intelligent, un regard sur le racisme dans DJANGO qui m’a surpris de la part de QT. Son cas n’est pas désespéré comme cinéaste… mais qu’il réserve les interviews à Bertrand ou Positif ou qqs esprits bien choisis!

        • Alexandre Angel dit :

          Lorsqu’il est interviewé dans le dernier Positif, j’ai trouvé QT sobre et posé dans ses réponses.

        • MB dit :

          dans Amis Américains c’était plus une discussion qu’un interview d’ailleurs entre QT et BT…

        • MB dit :

          à A Angel: c’est ce que je disais quand il n’est pas interrogé par un journaliste de magazine QT ne fait pas le malin à flatter son intervieweur de toute façon les interviews de promotion de nouveau film doivent le gonfler (comme tous) et il rue dans les brancards pour s’ennuyer moins. Je suis sûr que si on lui montrait certains films de Ford il reviendrait sur ses paroles d’ailleurs ses sorties anti-Ford on ne sait pas sur quels films il se base on ne sait pas ce qu’il a vu qui appuierait ses déclarations. C’est quand même un type intelligent c’est sûr.

        • MB dit :

          c’est d’ailleurs justement parce qu’il est intelligent QT, qu’il m’énerve, si c’était Luc Besson qui disait du mal de Ford je m’en battrais les aisselles…

        • MinettePascal dit :

          A MBRady : La question de l’image des « méchants » dans les films mériterait une thèse. Entre les caricatures et les méchants qu’on finit par mieux aimer que les héros…

        • MinettePascal dit :

          A MBrady: Sur QT, peut-être n’aime-t-il pas l’esprit ou le style des films de Ford tout en reconnaissant le génie.
          Tout comme on peut trouver génial un compositeur sans être sensible à ce qu’il a voulu faire. C’est mon cas avec Puccini, par exemple. J’admire la nouveauté, craque totalement pour certains moments sans être pris par l’esprit général des oeuvres.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Non il le descend de manière ultra simpliste et il y a quelque chose dans l’humanisme de Ford qui est profondément étranger à Tarantino. De même que Dickens doit paraitre vieux jeu à certains tenants de la modernité

        • MB dit :

          à mpASCAL ET Bertrand: je vois le même humanisme dans DJANGO, qui est un film très sensible et lucide sur le racisme, aussi je ne comprends pas le mépris de QT, je crois qu’il est loin d’avoir vu tous les films et fait le malin, en effet, il y a certaines choses dans ce qu’il dit qui sont absurdes « ces milliers d’Indiens que Ford a tué comme des zombies » (comme s’il n’avait vu que STAGECOACH et RIO GRANDE). Il y a autre chose: il n’a pas l’air de connaître l’histoire de l’Amérique aussi bien que Ford chez qui, y compris dans ses bourdes (LES 2 CAVALIERS) le spectateur perçoit bien mieux que chez QT le poids de l’histoire. Chez Ford, je sens que le massacre indien et l’esclavagisme est réellement un boulet que les USA n’ont pas fini de traîner. Le regard juste de QT sur le racisme ne se réfère qu’aux bavures policières d’aujourd’hui avec comme outil le western. Ford fond ensemble histoire et western. Quant à la vision des nazis par QT, il vaut mieux oublier. Ne pouvez-vous lui suggérer fortement de voir LA CHARGE HEROIQUE et d’arrêter de raconter des conneries? Bon courage pour ça!

        • MinettePascal dit :

          Sur Ford et l’histoire des USA, il y aurait sûrement de quoi longuement parler.
          Sur les scènes d’Indiens dégringolant à la chaîne, il n’y en a pas tant que ça finalement dans la filmographie fordienne. Elles sont l’ingrédient obligé du plaisir des enfants , ne durent qu’un instant et Ford, je crois, les faisait tourner par des assistants ou bien les zappait carrément comme dans les MOHAWKS.
          Ford avait peut-être une image un peu trop romantique de l’histoire des USA, non ? Sa vision d’Abraham Lincoln, par exemple, très idéalisée.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Ford ne faisait pas tourner ces scènes par ses assistants et on peut légitimement comprendre que les Indiens américains soient choqués et le fait que cela s’adresse à des enfants n’excuse rien. Ford essaya de modifier cette attitude dès FORT APACHE

        • MinettePascal dit :

          Sur Ford et les Indiens. Sur Stagecoach, j’avais lu qu’il avait envoyé une équipe tourner l’attaque finale. Cela ne m’avait pas étonné car les scènes de cascades sont vraiment ce qu’il y a de moins intéressant dans ses films.
          Sur le côté immoral de réjouir le public (même des enfants) avec des massacres d’Indiens, si c’est le propos de QT, on va tous être d’accord.

    • Damien D. dit :

      Je souscris fortement pour une sortie en dvd du film de Ford THE SUN SHINES BRIGHT qui est en effet un chef d’oeuvre méconnu du réalisateur.
      Pas d’accord sur les deux westerns de Tarantino qui restent des oeuvres personnelles, n’en déplaisent aux détracteurs (et ils sont appremment les premiers à dégainer !). Après on aime ou pas son cinéma et il y a des films un peu moins bons que d’autres. Sur THE HATEFUL EIGHT, rien que le générique est un petit bijou et quel plaisir d’entendre la musique inédite d’Ennio Morricone dans des compositions brillantes (même si très peu utilisées dans le reste du film). DJANGO était peut-être plus fort dans le message historique sous-jacent, THE HATEFUL EIGHT n’en est pas moins réjouissant dans l’écriture scénaristique, les compositions de personnages, l’utilisation magnifiques des décors et pour la fin (baroque et délirante à son habitude) on y trouvera aussi plus de cynisme et un côté plus nihiliste que dans ses autres films (ce qui laisse un peu c’est vrai le spectateur comme « assommé »). Personnellement l’expérience valait le détour…

      • Alexandre Angel dit :

        A Damien D
        Je me joins à vous pour le Tarantino qui commence, ici ou là, à être pas mal torpillé. Il est plus âpre, plus « déplaisant » que les autres, mais pas moins réussi formellement (si on est client du réalisateur, bien sûr, et je le suis..).

        • Guy Gadebois dit :

          Il faut défendre le cinéma d’auteur même les auteurs qu’on n’aime pas. Perso je n’ai jamais pu regarder un Desplechin jusqu’au bout mais je défendrai toujours Desplechin devant Pierre Morel ou Olivier Megaton ! Attention quand-même aux faux auteurs.

  16. ballantrae dit :

    Cher Bertrand,
    meilleurs voeux 2016 sur tous les plans que ce soit le bonheur entouré des vôtres et de vos amis, la santé bien évidemment et la réalisation de projets…en effet, je vous devine prêt à nous gratifier d’un doublé magistral sous les espècesde la sortie du voyage dans le cinéma français et de la publication de 100 ans de cinéma américain.Et encore un merci chaleureux, passionné de la part de tous nos élèves et des autres spectateurs pour votre formidable venue à Ribérac!

    Meilleurs voeux aussi à tous les habitués du blog que j’ai l’impression de connaître un peu au fil des messages: je vous souhaite de tout aussi belles choses pour 2016 après une année 2015 qui n’a pas épargné certains et bien sûr de bonnes raisons d’aimer toujours plus, toujours mieux le cinéma et la culture en général plus sûrs remparts pour ne pas céder face à quelque terreur que ce soit.

    Pour finir quelques petits conseils cinéma et autres:

    -Le fils de Saul est un pari cinématographique important et impressionnant quoi qu’en disent certains dans les colonnes de libé, du monde ou des Cahiers.d’entrée de jeu, L Nemes opte pour le plus difficile des sujets et accomplit un film aussi nécessaire que juste.Il faut lire le très bel essai Sortir du noir de G Didi Huberman qui tort le cou au prêt à penser des revues ou journaux cités plus haut.

    -deux films sont scandaleusement sortis inaperçus ces dernières semaines malgré là aussi des paris narratifs, formels, réflexifs importants:
    1)Taj Maal de N Saada est un film qui sait explorer l’horrible actualité de l’attentat avec un sens rare de la morale du regard (et du son) toujours à hauteur d’humain, sans sombrer dans qq complaisance.De bon cinéaste qui explorait habilement les codes génériques, il devient cinéaste imposant une vision sur le monde et au delà sur notre perception.
    2)Back home de JTrier tout aussi abouti que Oslo, 31 août structure un récit sobre, délicat, narrativement éblouissant sur un thème aussi peu folichon que le deuil et me semble entrer dans la cour des grands.Magnifique mise en scène, scénario aux ramifications riches et excellente direction d’acteurs intergénérationnelle ( notons une prestation paradoxalement en creux et sublime d’I Huppert)

    -il faut lire Un jardin parmi les flammes ,très beau livre de Ph Fraisse sur T Malick chez Rouge profond qui pourra je pense rendre justice à ce cinéaste et le mettre en perspective y compris pour ceux qui le pensent égaré tant l’écriture racée de Ph Fraisse comme l’originalité de sa pensée amènent à appréhender le cinéma de manière très sensible, fine et rigoureuse.Il me semble l’une des plumes critiques les plus remarquables depuis R Tailleur ( je pèse mes mots!!!).

    • Bertrand Tavernier dit :

      Merci cher Ballantrae pour vos voeux. Je suis assez d’accord avec vous sur TAJ MAHAL qui trouve sa forma après un début incertain et balbutiant. Nicolas Saada qui est doué et talentueux et qui dirige si bien son héroïne incarnée par une actrice hyper douée m’a confié qu’il a réalisé que son film était inconsciemment influencé par QUAND LES TAMBOURS S’ARRETERONT.
      Je suis resté un peu extérieur au film de Pariser malgré ses qualités et l’interprétation de Dussolier, toujours génial, de Melvil Poupaud, surprenant et de Clemence Poesy, toute en intériorité douloureuse. J’ai vu peu de films récents mais ai découvert quelques titres américains assez passionnants comme 99HOMES de Barhani sur les effets terrifiants de la crise des subp^rimes. A ce propos THE BIG SHORT vaut le coup malgré des faiblesses, des trucs, des mignardises dans la réalisation. Le scénario est passionnant et le dialogue co écrit par le réalisateur, dévastateur. Le film, superbement joué, met en cause les plus hautes institutions des banques et de l’Etat américain

      • ballantrae dit :

        Je n’ai vu ni Le grand jeu ni The big short (écrit je crois par le scénariste du très intéressant Foxcatcher vu en séance de rattrapage en DVD) mais comptais éventuellement les découvrir à l’occasion.
        Th Pariser en tout cas semble avoir une certaine ambition littéraire à l’écoute de dialogues entendus dans des émissions cinéma.
        Dussolier est un acteur qui sait imposer une présence incroyable avec trois fois rien , cf son court rôle dans le magnifique 3 souvenirs de ma jeunesse de Desplechin, l’un de mes films préférés de l’année écoulée.
        Idem pour I Huppert dans Back home qui offre l’un des regards caméra les plus sidérants de mémoire de cinéphile…par ailleurs, j’ai toujours adoré l’entendre parler anglais dans les films, cela lui confère l’aura d’un personnage à cheval sur deux mondes: totalement française et citoyenne du monde, une classe folle!Même en petite prostituée dans Heaven’s gate!

      • Deer Hunter dit :

        En effet, pour tout comprendre à la crise de 2008, le pendant de MARGIN CALL qui exposait la situation depuis l’intérieur (Leeman Brother), THE BIG SHORT – Le casse du siècle expose les faits depuis le point de vue de ceux qui ont découvert l’incohérence et la toxicité des subprimes. Formellement ça n’a aucun intérêt, mais ça vaut pour l’édification de cette charge contre le système capitaliste et le système américaine en général, dénoncé comme s’appuyant, en tout premier lieu, sur la fraude, et ce, dans tous les domaines. Et si Christian Bale cabotine, même s’il le fait plutôt bien, Steve Carel, peut-être du fait de la sympathie que nous inspire son personnage, est convaincant. Ce film me semble assez indispensable pour un début de compréhension de cette situation dont les effets n’ont pas fini de peser sur l’ambiance et les conditions de travail, pour ceux qui en ont un, de millions de travailleurs. Ps : je me suis pris à rêver à ce que les frères Coen auraient fait de cette histoire de « dingue »…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Deer Hunter
          Formellement, on peut assez vous suivre mais le scénario et le dialogue sont aussi co écrits par le metteur en scène et l’idée d’expliquer les supprimes par une fille dans un bain moussant, les interventions du narrateur et l’écriture des personnage, tous différents témoigne d’une véritable invention. Et tous les acteurs sont épatants. Oui, la mise en scène aurait pu se passer de quelques effets superflus et d’idées faussement originales

        • MB dit :

          à Bertrand: avez-vous vu CAPTAIN PHILLIPS écrit par qqn que vous aimez bien, Billy Ray? Ce film me laisse rêveur.
          Par contre Ray réalisateur vient de faire un remake de DANS CES YEUX de Campanella drôle d’idée. On attendait plus l’homme sur qqch d’original surtout cette histoire complètement absurde et impossible à tirer par les cheveux (malgré une addition de talents qui justement ne reste qu’addition pas somme ou résultat!). Ray aurait pu résister au démon hollywoodien du remake de film non américain récent qu’il faut adapter aux USA! Remarquez s’il peut faire de cette histoire à dormir debout qqch d’exemplaire ou de plus « parlant à mon coeur », tant mieux.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Je crois qu’il avait très peu de propositions

        • Deer Hunter dit :

          Vous avez raison, mon jugement était exagérément péremptoire car le film recèle de subtilités, dans les dialogues principalement, mais dans votre exemple également car cette fille dans un bain moussant n’est autre que Margot Robbie qui incarnait la femme de Di Caprio dans THE WOLF OF WALL STREET.

        • MB dit :

          à Bertrand: d’accord. Les cinéastes, faut qu’ils tournent!

    • Rouxel dit :

      Effectivement mon cher Ballantrae »Le fils de Saul »de Nemez à été placarder de façon unanime par Libé,Le Monde mais ensencer par L’Humanité ou La croix.Michel Ciment rédacteur de Positif et fine plume avec qui je ne suis pas toujours d’accord dans les lignes éditiorales de »Positif »met l’accent sur des oeuvres qui sont quelquefois austères et ne sortent pas dans nos belles provinces de France.Dans le numero de janvier il nous reserve un entretien de plus avec Tarantino.J’ai vu »Les 8 salopards »qui est un remake d’un film d’art martial ou les personnages sont des caricatures.D’autre part ce huis-clos sonne très théatre filmé et rappelle les films de Léone(Il était une fois dans l’ouest ou Le bon,la brute(Samuel L Jackson qui joue les Lee Van Cleef de service)et le truand ».Allez meme demander à Morricone de composer la bande originale dans ce film violent et sanglant ou les tetes explosent et le sang coule durant plus de deux heures.Tarantino déclare dans »Positif »de vouloir réaliser deux autres opus puis ensuite se consacrer à l’écriture ou se tourner vers le théatre et la tv.Ouf on est sauvez!!!!

      • ballantrae dit :

        Il faut insister auprès de sa salle préférée pour que soient diffusés ces films quitte à proposer d’aider à créer « l’événement »:un débat, une expo, etc…
        Je vous sens tt à fait capable, Rouxel, d’animer un cinéclub « à l’ancienne » ( rien de péjoratif, c’est ce que je fais moi-même!) près de chez vous: le tout est de se lancer, si vous en avez le temps!
        Et en plus cela permettra une transmission cinéphilique intergénérationnelle qui me semble des + précieuses!

        • Rouxel dit :

          J’y ai penser depuis longtemps,puisque j’ai co-animer une émission sur le cinéma sur une radio locale toulousaine.Actuellement le cinéma ABC fète ses 50 ans et organise des avant-premières,des projections gratuites ainsi qu’un ciné-quizz.Ce cinéma qui défend les films d’auteurs étrangers est géré par une association qui détient des milliers de revues,livres,affiches de cinéma ainsi que des copies de films entreposés à la cinémathèque de Toulouse,rue du taur.D’autre part je suis profondément étonné que le réseau Utopia programme »Les 8 salopards »de Tarantino alors quà longueur d’année ils nous font la morale sur les productions US et sont contre les fameux blockbusters!!C’est comme tous ces écolos-bobos qui pronent la nourriture biologique et qui roulent en voiture toute l’année.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Rouxel
          Mais Tarantino est un auteur et on doit le programmer dans les salles art et essai comme Altman, Scorsese, Boetticher. On va pas revenir au temps ou Sadoul éreintait tous les films policiers américains sans savoir qu’ils étaient souvent écrit ou tournés par des communistes

        • ballantrae dit :

          A Rouxel:
          je connaissais bien l’ABC durant mes années estudiantines à Toulouse et aimais deviser avec J Condominas , son directeur à l’orée des 90′.
          Je pense qu’il serait vraiment bien que vous animiez aussi un cinéclub car c’est un lien direct entre spectateurs.Aussi riches soient les revues, les sites, les émissions TV ou radio sur le cinéma je crois que rien n’équivaut à l’exercice tjs étonnant qu consiste à dialoguer avec une salle qui vient de voir ou revoir un film:sans tjs revenir à ce moment formidable de notre année ciné à Ribérac, je me rappellerai toujours comment Bertrand a su enchaîner les séances de Capitaine Conan, La vie et rien d’autre, les croix de bois avec un fil de parole qui peu à peu est devenu un échange avec la salle.Et c’est une sacrée émotion de voir comment réagissent certains habitués notamment les plus jeunes d’entre eux qui ont tout à découvrir, les veinards!
          Simplement durant cette rentrée 2015-2016, je me rappellerai les petites étoiles dans les yeux des spectateurs qui venaient de voir Singin in the rain, la stupéfaction devant Phantom of the paradise choisi par JP Denis mais aussi un public étonnamment divisé face à un film pourtant attachant tel que Inside LDavies des Coen.
          En attendant les projos de Jersey boys (choisi par les élèves), Les contes d’Hoffmann (choisi par mes soins!) et d’autres plaisirs liés à la rencontre entre musique et cinéma…
          Quant à Tarantino, même si je n’ai pas encore vu le dernier, même si je suis loin d’aimer tous ses films il me semble difficile de ne pas voir en lui un frai auteur…et ce n’est pas incompatible avec le fait d’adorer Le fils De Saul , Desplechin, Bergman ou…Bela Tarr ( je dis cela juste pour vous jeter ,Bertrand et qqs autres, ds des abimes de perplexité!).
          J’attends donc de voir 8 salopards avec intérêt car Django m’a réconcilié avec QT!

        • Damien D. dit :

          Et cher Rouxel, la caricature que vous n’aimez pas chez Tarantino, vous l’appliquez aussi à son film : dire que du sang et des têtes explosent pendant plus de 2 heures dans son film est tout aussi absurde que ce qu’en disent certains journalistes, à savoir un film languissant et sans action pendant plus de la moitié du film… Parfois tous les arguments critiques sont bons pour démonter un film (même les plus contradictoires et partiaux).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Les scènes dites sanglantes correspondent à 10 ou 15% du film. Plus des deux tiers sont des moments dialogués, parfois de manière géniale, p)arfois trop lourde et trop auto referentielle. Le film ne correspond ni à la description de Rouxel ni à celle des adversaires. On peut pointer les défauts (dont l’influence que je trouve néfaste du western italien) mais on doit aussi admirer de nombreux moment ts, Samuel jackson, Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh ainsi que Walton Goggins. Les autres sont plus publiables. Je suis tombé sur un très bon article, très élaboré qui comparait ce film à la version de Carpenter de THE THING

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand
          Il y a aussi cette façon sensationnelle d’utiliser les moindres coins et recoins d’un beau décor un peu comme le faisait Polanski dans LA VENUS A LA FOURRURE (dans un autre genre, évidemment), un travail fascinant sur le son (ce bruit de bourrasque constant, ces craquement de lattes, ces échos métalliques et ces trouvailles discrètes comme ces hurlements quasi-subliminaux lorsque Walter Goggins évoque les brûlés vifs du camp de prisonnier). Les dialogues sont effectivement d’enfer dès lors qu’ils ne sont pas trop déclamés, qu’ils fusent du tac au tac.. C’est un grand film d’atmosphère, un peu inégal par moment, mais mal jugé et mal décrit par une grande partie de la presse critique, voir le fort paresseux compte-rendu des Cahiers. J’ai bien aimé le papier des Inrocks, le meilleur que j’ai lu sur le film.
          Et, au fait, bonne année à vous et aux blogueurs !

        • Alexandre Angel dit :

          Je voulais dire Walton Goggins : confuses story..

      • ballantrae dit :

        Quant aux édito de M Ciment, je dois avouer que j’en aime bien le piquant notamment qd il tacle l’accueil du fils de Saul.
        Sinon, j’aime bien glaner les conseils un peu partout et même mon très cher Positif peut passer à côté d’un film majeur tel que Under the skin ou Grand Budapest hotel pour prendre 2 ex récents.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Oui et surestimùer certains autres titres mais ils défendent plein de bons films

        • ballantrae dit :

          Oui, le propre de Positif est de finalement oublier peu de bons films et de savoir revenir sur un avis concernant au gré des films car cette revue s’efforce depuis toujours à un recul et à une ouverture remarquables.

        • ballantrae dit :

          Une fois encore, je mange des mots en tapant trop vite et commets des erreurs irritantes: je voulais dire plus haut « concernant tel auteur ».Merci d’avoir rectifié.
          Décidément, je suis d’abord positiviste dans l’âme mais sais voir parfois d’autres sources à commencer par les sites dont le blog de BT qu’on ne louera jamais assez e tl’indispensable DVD Classik qui me semble désormais l’égal d’une grande revue avec en + le plaisir contributif du net qui , comme ici, permet de trouver des idées de sorties ciné, achats DVD/BR, lectures aussi.
          J’insisterai sur l’importance moins nette pour les jeunes générations des livres de cinéma qui ont bcp alimenté ma cinéphilie dès l’adolescence.

    • MB dit :

      Je suis content que Ballantrae et Bertrand disent du bien de TAJ MAHAL pas encore vu, je trouve que ESPION(S) était très réussi, variation très originale sur à la fois LA MORT AUX TROUSSES mixé avec LES ENCHAINES + SOUPCONS, donc l’homme ordinaire plongé dans etc. etc. et le doute sur l’être aimé. Ses approches cinéphiliques (à Nicolas Saada) sont également futées et pointues (LES INCONNUS chez Carlotta) on devrait trouver plus souvent l’homme dans les bonus (ça nous éviterait d’entendre les âneries de X ou Y! voyez je me contrôle je dis pas de noms!).

  17. Rouxel dit :

    Je dédie cet article à mon fils Sébastien disparu le 5 décembre 2014,il avait que 26 ans!! »Une belle fin »réalisé par Umberto Pasolini est un film qui nous parle à nous vivants et nous raconte l’histoire d’un fonctionnaire anglais méticuleux qui enquète sur des familles de proche décédées à leurs domiciles.Eddy Marsan(acteur plus habitué aux roles de « tordus »ou de méchants au cinéma)compose le personnage de John May de façon magistrale,toute en retenue dans son jeu.C’est aussi et avant tout une chronique sociale noire sur la solitude des etres des les grandes villes abandonnés par leurs enfants,leurs femmes et meme leurs voisins de paliers.La scène d’ouverture est d’une force incroyable:dans une église un prètre dit quelques mots écrit par John May,on entend une musique légère qui accompagne le sermon,puis les employés des pompes funèbres emmènent le cercueuil au cimetière.Ensuite on nous montre cet homme vivant seul sans femme ni enfant,qui ne fume pas et se déplace qu’en train et qui s’occupe de façon minitieuse d’anonymes découvert dans leurs appartements ou leurs maisons.Gestes quotidiens répétées,pour seul repas une boite de thon dans une cuisine propre ou tous les objets sont en suspension dans l’unité de temps et d’espace.Je ne vous dévoilerais pas la fin de ce film magnifique et subtil sur des etres effaçés de la société qui consacre leurs vies aux autres et qui sont malheureusement pas remarqués à juste titre. »Une belle fin »n’est pas un film de plus mais une leçon de reflexion,d’humilité et d’espoir dans ce monde perdu.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Rouxel
      Vous balancer de ces scuds, cher Rouxel. Je suis de tout coeur avec vous et vais enfin essayer de voir LA MEILLEURE PART. Moi je vous recommande la première partie du CAS DU DOCTEUR LAURENT avec un Gabin génial et plein de détails audacieux sur le refus de prendre en compte la souffrance des femmes. Mais le propos devient trop didactique et mièvre avec une débauche d’ouvriers souriants qui acclament les protagonistes et Silvia Montfort qui plombe le film

      • Rouxel dit :

        Mon cher Bertrand,je me rend conte au fil des semaines qui passent,malgré les dures épreuves de la vie que les etres humains ont des ressources énormes en eux.Je pense que l’on à tous des réserves de vie et d’amour à montrer dans la vie quotidienne.J’aurais une pensée pour Michel Galabru que vous avez diriger de façon magistrale dans »Le juge et l’assassin ».Quelle force physique et mentale pour cet homme de 93 ans qui à perdu en l’espace de quelques semaines sa femme et son jeune frère.Une fois de plus les médias n’ont retenus que la série des gendarmes puis tous les films alimentaires de Michel.

        • Guy Gadebois dit :

          A Rouxel : Tout à fait. Il y a des disparitions qui nous mettent les larmes aux yeux comme si on perdait un membre de la famille. Mais a-t’on besoin de rencontrer physiquement quelqu’un qu’on aime profondément pour se sentir du même sang ? Le départ de Galabru, comme celui de Noiret, de Serrault ou de Jean Yanne contribue à rendre le monde encore un peu moins supportable. Et je regrette que le cinéma français n’ait pas fait preuve de plus d’imagination avec lui, personne n’ayant osé le même pari que dans LE JUGE ET L’ASSASSIN. C’est d’ailleurs aberrant qu’on n’ai pas pensé à programmer ce film pour lui rendre hommage. Ceci dit s’il avait été carriériste, il aurait pris son destin d’acteur en main juste après son césar. Il serait peut-être devenu un emmerdeur mais il n’avait pas cette nature. Il a préféré continuer à se promener dans le cinéma français (et un peu italien) faisant preuve du même enthousiasme pour un film de Michel Caputo que pour un Costa-Gavras. Sa palette était immense. Et quel esprit, quel humour, quelle lucidité. Ecoutez le podcast de l’émission d’Olivier Bellamy qui l’a eu comme invité sur Radio Classique. Un régal.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Guy Gadebois
          Arte a programmé le JUGE mais France 3 qui l’ co produit n’y a pas pensé. Michel m’a raconté qu’après le JUGE certains de ses copains lui ont fait un peu la gueule (il est passé dans l’autre camp) et pour ne pas les perdre et les recevoir, il a continué à cachetonner, se rattrapant au théatre avec LES RUSTRES, LES MARCHANDS DE GLOIRE

        • MB dit :

          à Rouxel: ça a donné à l’ineffable Moix l’occase de cracher sur LE JUGE en disant un truc du style « je n’aime pas ce film sérieux je préfère les comédies que Galabru tournait! » ben tiens on n’est pas snob intello on préfère les SOUS-DOUES! il faut répéter que les comédies tournées par Galabru, ce type formidable et sympa, sont des gros navets NULLISSIMES (bon, pour la plupart)! et que ce Moix est un jean-foutre total!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          D’autant qu’il est souvent bidonnant dans le JUGE quand il lance des phrases hallucinantes et vraies sur Jeanne d’Arc (une grande sainte laïque) ou quand il dit « A nous démanger les poires mures ».

        • MB dit :

          à Bertrand: justement, c’est ce qui échappe au célèbre fat que je cite plus haut: on voit bien les moments de fantaisie ou de délire dans LE JUGE et dans UNE SEMAINE DE VACANCES (à moins d’être bouché à la cire) mais non il faut bien dénigrer Jean pour mettre en valeur Jacques toujours le même réflexe mécanique de gamin dans la cour de récré (et personne ne l’a repris sur le plateau alors qu’à chaque fois que la mort de MG a été annoncée LE JUGE a été cité dans les deux secondes qui suivaient! par contre tt le monde oublie UNE SEMAINE dans la filmo « sérieuse » de MG). Quand j’ai entendu ce niais total sortir ça à la tv j’ai failli détruire le poste! J’oublie le théâtre que vous rappelez justement dans la carrière de MG. Autre chose: une fois j’ai vu le frangin de Galabru , un médecin (est-ce lui qui est décédé récemment) rencontrer MG à la tv: rigolade totale, un grand comique aussi, c’est dans le sang!
          Un exemple: un truc que je me rappele toujours de Michel Galabru une autre fois à la tv il raconte sans doute pour expliquer pourquoi il n’a pas eu une carrière plus brillante: « Qu’est-ce que vous voulez moi, je fais sale c’est comme ça! Je peux prendre trois douches par jour, pour les gens je fais sale voilà j’y peux rien! ». Je sais pas pourquoi je repense toujours à cette boutade alors qu’il a dû dire bien des trucs plus importants!
          Monsieur Michel j’aurais bien voulu vous en serrer cinq hélas! Ciao.

        • ballantrae dit :

          A MB et BT,il faut ignorer ce que le mauvais écrivain et très mauvais cinéaste Y Moix peut désormais décréter dans des pastilles TV dont j’ignore l’existence si ce n’est au hasard d’un zapping qu’il m’arrive d’entrevoir -mais de moins en moins: pas le temps pour ces conneries!
          Galabru était un grand bonhomme qui n’a pas eu la carrière qu’il méritait et fort heureusement il y eut Bertrand pour mesurer combien il pouvait être bigger than life.
          Un autre rôle qui m’a marqué dans un film un peu moyen: Uranus de Cl Berri, face à son fils le petit notable collabo crache sa haine d’une manière terrible…
          Michel Galabru aurait mérité un grand virage à la Serrault, je n’en doute pas, mais en l’état quel bel être humain!
          Pas très envie de retenir ses pitreries chez Zidi pour ma part sinon car c’est assez irregardable!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Ni dans un Lautner médiocre comme QUELQUES MESSIEURS TROP TRANQUILLES mais dans les Chtis, il est formidable, dans des films de Jean Marbeuf (MONSIEUR BALBOS), dans CONFIDENCES POUR CONFIDENCES et dans pas mal d’autres

        • MinettePascal dit :

          Qu’on soit fan de Galabru ou pas, il faut lui reconnaître une façon de dire, de « traîner » le texte unique, inimitable, ou plutôt tellement caractéristique qu’elle est facilement imitable.
          A sa seule voix, on sait que c’est lui à la première seconde.
          On pourrait croire que c’est un artifice, qu’il a piqué ça à quelqu’un; mais à qui ?
          Je me disais ça en le voyant dans un petit rôle du VOYAGE A BIARRITZ. C’est déjà Galabru, tel quel.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Il faisait partie de ces comédiens qui avaient une diction, une phrasé très personnel comme Carette et Saturnin Fabre. Mais il n’y avait aucun truc, sauf parfois pour colorer des rôles sous écrit. Dans le JUGE il reste d’une incroyable sobriété même dans ses dérapages les plus fous. Noiret l’admirait et l’adorait

        • MB dit :

          à GGadebois: « Ceci dit s’il avait été carriériste, il aurait pris son destin d’acteur en main juste après son césar. »
          je pense que ça peut être vrai aussi. Il n’y a pas que l’aveuglément des producteurs et cinéastes.
          à BT: il faut que je voie MR BALBOSS depuis le temps.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Et d’autres Marbeuf. Celui où Labourier est projectionniste

        • stag dit :

          Vous souhaitant une belle année à tous, faite de bons moments devant l’écran.

          Je déplore un peu que les médias ait tant insisté sur les mauvais films dans lesquels Galabru a très souvent trouvé le moyen d’être bon et de rendre un mauvais texte assez plaisant. Je me fait souvent plaisir en revoyant la cuisine au beurre, pas pour fernandel, ni pour bourvil, mais pour voir galabru dans ce petit rôle où on le sent tellement impliqué et heureux « et celui là tu le reconnais ? tu le reconnais celui là ? ». Il n’a pas grand chose à se mettre sous la dent, il en fait un petit festin. Après quelques années de comédie française il avait une manière assez unique de sublimer non pas la prose mais quelques banalités. J’aime aussi beaucoup dans le gendarme et les extra-terrestres lorsqu’il s’agace qu’on ne le croit pas en affirmant à de funes qu’il a mangé un plat « ici » pointant le doigt vers le sol. Ces « navets » sont l’occasion d’avoir le plaisir de le voir exercer son métier de comédien avec le talent et l’implication, parfois vraiment professionnelle vu la faiblesse des scénarios et des dialogues, mais c’est souvent un plaisir, et souvent grâce à lui.
          Et puis vraiment, quelle belle carrière il a eu, il n’y a pas eu que des navets, dans subway il est génial, il y retrouve adjani avec qui il a une belle scène, des répliques avec bacri qui « suit le patineur », « et alors, vous voulez un mot d’excuse pour y aller ». En plus des films mauvais où il était bon, il y a plusieurs très bons films dont bien sûr le juge et l’assassin qui lui donna matière à produire une incroyable performance. Mais voilà les médias ont préféré singer sa carrière, comme il s’était presque contraint à le faire lui même sur les plateaux, comme pour s’excuser d’être là.
          Je l’ai vu plusieurs fois au théâtre à lyon, j’ai eu cette chance. Et comme il l’a dit si joliment quand on lui a remis le molière, « quand on a le bonheur d’avoir de la chance »… Merci l’artiste !

          En passant, les fêtes ont couvert mon bureau du livre édité par l’institut lumière sur Hawks très instructifs, décevant pour moi d’apprendre qu’on doit à Cooper la présence de Stanwyck dans Ball of Fire, entre autre multiples anecdotes, de l’encyclopédie de Brion sur le western, et d’une quinzaine de westerns, dont les trois avec McCrea sortis en décembre chez Sydonis, Cattle Drive m’a bien plut.

          Bon début d’année à tous !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Et LE CHOIX DES ARMES ? et CONFIDENCE POUR CONFIDENCES ? Les journalistes annoncent des clichés qu’ils ne vérifient pas. Le principal adversaire du journaliste, a dit Bob Woodward, c’est l’information

        • Guy Gadebois dit :

          Les journalistes, et même une fois une ministre de la culture en balancent quelques-unes à retenir quand il veulent saluer une disparition. C. Trautman rendait hommage au réalisateur du Mépris à la mort de Roger Vadim ou Guillaume Duran qui a sans doute voulu montrer qu’il connaissait un autre film de Peter O’toole que Lawrence d’Arabie, à déclaré admirer Lord Jim ce très beau film de David Lean…

    • ballantrae dit :

      Plus haut, je disais penser aux internautes qui avaient connu des coups durs…je pensais en particulier à vous Rouxel.
      Amicalement

      • Bertrand Tavernier dit :

        Et moi aussi Rouxel, je pense à vous. Je suis allé au cinéma ce soir et j’ai envoyé ce mail à Olivier Loustau
        Olivier, rentré ce matin à Paris, je me suis rué ce soir voir LA FILLE DU PATRON et j’ai été touché, ému, remué par ce film. Qui commence par vous étonner par sa justesse chorale, la palette des personnages, le dialogue bien écrit, jamais ramenard. J’ai pris peur un moment en voyant se développer l’idylle et je me disais que peut être cela aurait été mieux de rester dans le désir sans passage à l’acte. Et puis je me suis rendu. J’ai capitulé. Il faut dire qu’il est difficile de résister au charme de Christa Theret, à sa manière de danser. C’est une actrice qui me sidère et me comble à chaque film. Elle traverse des milieux différents, des émotions contradictoires de LA BRINDILLE à L’AFFAIRE SK1, de RENOIR où elle était somptueuse à MARGUERITE, où on voudrait la voir plus. Tu te tires génialement des scènes d’amour, en évitant toute pudibonderie mais en les traitant de manière prosaïque : quand elle mange des pates, à poil, et que cela la fait se marrer. Tu est très bon, à la fois portant le propos et restant au milieu des autres (de Florence Thomassin à Pierre Berriau et à Tonio, ils sont tous parfaits). C’est une réussite dans la tradition des VIRTUOSES, des Loach. Un film sur les ouvriers, sur cette classe ouvrière qui a été abandonnée par les politiques et par la gauche et livrée en paquets cadeaux au FN pendant qu’on se gargarisait avec l’Europe, le modernisme social et les droits de l’Homme. Tu as fait un film fier, qui regarde les choses en face, qui ne donne pas de leçons, qui n’apitoie pas. Un détail en passant, j’ai adoré l’arrangement en fanfare des PASSANTES de Brassens et toutes les interventions musicales d’ailleurs
        Accessoirement, je t’ai trouvé très bon dans UN BEAU DIMANCHE de Nicole Garcia dans un rôle qui aurait pu vite virer à la caricature
        Bertrand

        • Rouxel dit :

          Pour Bertrand.Je sors du film d’Olivier Loustau qui est une réussite au niveau scénaristique ainsi que pour les dialogues qui sonnent juste.Puis il y à beaucoup de petits détails sur le plan visuel,notamment la marque de l’ordinateur d’Alix(superbe Christa Théret)on trouve un autocollant avec deux lettres:AC ainsi que dans les vestiaires quand les ouvriers se déshabillent le matin(un placard est entrouvert et l’on voit distinctement le signe de la CGT).Merde il faut oser quand meme d’annoncer la couleur,pourtant le film à été co-produit par Julie Gayet(mais ça je m’en fous un peu)car l’essentiel c’est que »La fille du patron »à de la matière,du jus comme on dit dans le jargon du rugby.Le film respire la joie de vivre,la solidarité qui existe encore dans les petites entreprises,l’esprit d’équipe qui rappelle fortement le cinéma de Duvivier.C’est pour moi du cinéma authentique sans fioritures ni prise de tetes mais qui sait remuer les consciences.

        • Deer Hunter dit :

          Comme il est vrai que LA FILLE DU PATRON apporte une touche salutaire dans le paysage des films français ! Cette chronique sociale vaut avant tout par la justesse de son ton forcément acquise grâce à un sens aigüe de l’observation. Il se manifeste par une multitude de détails, dans les dialogues, les regards, les gestes. Comment, par exemple, ne pas partager le désarroi de Vital lors de la scène de la soirée chez les amis d’Alix, où chaque conversation, monologue devrais-je plutôt dire, semble disputer le concours de la fatuité, de la vanité, de la vacuité ? Le charme, et même le pouvoir de séduction de l’acteur et de l’actrice, et il est vrai que film après film, Christa Théret illumine de plus en plus la « pellicule », permet aussi à cette relation d’échapper à la mièvrerie ou au manichéisme béat qui menacent toujours le récit de ces histoires d’amour « intra-classes ». Et comme vous, d’entendre cette musique de Brassens, sur l’image de ces motos se rendant au stade pour disputer la finale en arborant les couleurs, drapeau hissé, de l’Anarchie, m’a donné un petit frisson d’émotion bienvenu en ces temps de neurasthénie infligée par la classe politique française dont la seule préoccupation est de se situer par rapport à ses petits concurrents mais à présent hémiplégique puisque l’aire de jeu semble résolument circonscrite à la partie droite de l’hémicycle ! Pardon si je m’énerve et m’égare mais ce sont là les sentiments qui m’ont agité à cette séance, où nous étions, hélas, peu nombreux. Oui, il y a de l’esprit et du souffle de Loach, de Duvivier, de Renoir, de Prévert dans la description de ces relations fraternelles et conflictuelles entre « ces beaux équipiers » de travail et de sport et ça fait du bien à voir !

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Deer Hunter
          Merci et bravo

  18. MAXOU37 dit :

    Bonjour monsieur Tavernier,
    rien à voir avec les commentaires ci-dessus mais je suis à la recherche de renseignements concernant le général (air) Corniglion-Molinier, héros des deux guerres mais aussi producteur de cinéma (à la fin des années 20, il a racheté les studios Victorine puis a produit des films dans les années 30 comme Drôle de drame et plus tard l’Espoir de son ami Malraux avec qui il avait fait un voyage au-dessus du Yémen en 1934 pour retrouver la cité de la reine de Saba !) Où peut-on se procurer une histoire de cette maison de production ou bien en consulter les archives ? En vous remerciant par avance, je vous souhaite dès à présent une très bonne année 2016.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MAXOU37
      Je vais m’enquérir. Je crois que Beylie ou Philippe d’Hughes en parlent

    • Bertrand Tavernier dit :

      . Voici ce que me dit JEAN OLLE LAPRUNE, veritable encyclopédiste, lui, du cinéma français : De mémoire, comme ça, on trouvait un portrait assez long et assez précis de Corniglion Molinier, du moins la partie cinéma dans le livre de souvenir de Denise Tual – Au cœur du temps, très précieux – qui avait travaillé avec lu, i. Elle parle notamment de la fameuse expédition assez loufoque avec Malraux pour retrouver les ruines du palais de la Reine de Saba…et essayer de faire croire qu’ils y sont arivés. Mais il faudrait que je me replonge dedans quand même
      Jean

      • MAXOU37 dit :

        Merci beaucoup pour ces éléments : effectivement, j’ai lu les articles écrits dans l’Intransigeant dans lesquels Malraux et CM racontent leurs aventures au Yémen. Pour info, on les trouve sur Gallica (voir articles du 03 au 13 mai 1934).

  19. Julia Nicole dit :

    A propos de Greville: Il y a déjà quelques années que SECRET LIVES n’est plus perdu: il a été diffusé par Patrick Brion le 18 juin 2006 dans un cycle Edmond T. Greville, où figuraient aussi BRIEF ECSTASY, ainsi que 2 films français, PRINCESSE TAM TAM et MENACES.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Julia Nicole
      Oui, il y avait des éléments en France ou plutôt en Suisse. Ils n’arrivaient pas à trouver la même chose en Angleterre

  20. goossens dit :

    Bonjour,

    Waterloo de Bondartchouck vient de sortir dans une version DVD très acceptable.. C’est un film brillant, crépusculaire, sur les derniers jours de pouvoir de Napoléon. Ce qui retient mon attention, c’est finalement le dépouillement de ce film qui, bien qu’extrêmement épique , se cristallise sur l’issue inexorable de l’empereur. Film porté par Rod Steiger( qui a été taxé de surjouer son rôle), ce Napoléon là est sans doute le meilleur qui m’est été donné de voir au cinéma.
    En substance, quelqu’un pourrait-il me dire ce que vaut en terme de qualité d’image et de son l’édition DVD de Guerre et Paix, du même Bondartchouck sortie en 2011 aux éditions Montparnasse…Merci d’avance.

    • Guy Gadebois dit :

      a Goossens :
      Je me souviens de scènes de batailles extraordinairement mise en scène avec des plongées vertigineuses sur des groupes de soldats agglutinés les uns aux autres. Brando devait le jouer mais Steiger a été engagé parce qu’il venait d’avoir un oscar. Je trouve qu’il est trop gros pour le rôle. Et il ne faut pas oublier que l’échec commercial de ce film a stoppé net le Napoléon de Kubrick.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Guy Gadebois
        Brando n’aurait pas été plus maigre et Steiger est souvent impressionnant comme le sont les plans en hélicoptère qui nous font comprendre la stratégie anglaise. Je pense que Kubrick a tout fait pour ne pas faire son Napoléon et que ce n’est pas l’échec de Waterloo qui l’a stoppé

        • ballantrae dit :

          « Tout fait pour ne pas faire son Napoléon »là, vous m’intriguez…pourquoi cette procrastination pour « ce  » film?
          Trop proche du matériau d’où vertige? Désintérêt progressif ( il aurait l’impression de l’avoir fait avant de le faite tant il l’a pensé)?
          Je possède le riche volume de Taschen sur ce Napoléon et n’ai pas aussi clairement compris cet abandon.La thèse de l’échec du très beau Waterloo de Bondartchouk est souvent invoqué.Je pense que c’est l’un des films historiques qui parvient le mieux à faire comprendre les enjeux stratégiques d’une bataille célèbre antérieure au XX èm siècle.
          Il y a bien sûr la guerre en dentelle vue par Kubrick dans Barry Lyndon mais ilne s’agit pas d’une célèbre batille comme le dit le narrateur, elle n’a marqué que ceux qui y étaient.
          O Stone s’ était essayé à ce registre didactique dans Alexandre mais le film n’était pas toujours fameux car outrancier et mal construit.
          Notons le bataille d’Azincourt chez L Olivier et K Branagh, les batailles de transition Moyen Age/Renaissance dans Le métier des armes d’E Olmi (grand film méconnu), Guerre et paix du même Bondartchouk, Alexandre Nevski d’Eisenstein et je dois en oublier.
          Toujours est-il que je vais me procurer ce Waterloo vu il y a longtemps.R Steiger trop souvent critiqué pour son jeu y est très bien à mon sens et je suis loin d’être sûr que Brando aurait fait mieux.
          Quant à Pacino en Napoléon pour Kubrick, c’est un beau fantôme de cinéma certainement mais un fantôme…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          C’est juste une hypothèse. Quand on passe trop de temps, consacre trop d’efforts à un film, on risque de s’en éloigner. Hathaway disait que souvent le fait de ne pas arriver à monter un film traduisait chez son auteur le désir de ne pas le faire (il pensait à Capra pas à Kubrick) et Resnais disait la même chose en se référant à HARRY DICKSON

        • ballantrae dit :

          « Tout fait pour ne pas faire son Napoléon »là, vous m’intriguez…pourquoi cette procrastination pour « ce  » film?
          Trop proche du matériau d’où vertige? Désintérêt progressif ( il aurait l’impression de l’avoir fait avant de le faite tant il l’a pensé)?
          Je possède le riche volume de Taschen sur ce Napoléon et n’ai pas aussi clairement compris cet abandon.
          La thèse de l’échec du très beau Waterloo de Bondartchouk est souvent invoquée.
          Je pense que c’est l’un des films historiques qui parvient le mieux à faire comprendre les enjeux stratégiques d’une bataille célèbre antérieure au XX èm siècle.
          Il y a bien sûr la guerre en dentelle vue par Kubrick dans Barry Lyndon mais il ne s’agit pas d’une célèbre bataille comme le dit le narrateur, elle n’a marqué que ceux qui y étaient.
          O Stone s’ était essayé à ce registre didactique dans Alexandre mais le film n’était pas toujours fameux car outrancier et mal construit.
          Notons le bataille d’Azincourt chez L Olivier et K Branagh, les batailles de transition Moyen Age/Renaissance dans Le métier des armes d’E Olmi (grand film méconnu), Guerre et paix du même Bondartchouk, Alexandre Nevski d’Eisenstein et je dois en oublier.
          Toujours est-il que je vais me procurer ce Waterloo vu il y a longtemps.R Steiger trop souvent critiqué pour son jeu y est très bien à mon sens et je suis loin d’être sûr que Brando aurait fait mieux.
          Quant à Pacino en Napoléon pour Kubrick, c’est un beau fantôme de cinéma certainement mais un fantôme…

      • MB dit :

        à G Gadebois: et qu’est-ce que vous en savez vous, que Napoléon était moins gros que Steiger? Les portraits de lui en pied sur lesquels il devait avoir droit de regard? pas de photos, alors…

        • Guy Gadebois dit :

          A MB : Napoléon c’est Daniel Mesguich le seul à ressembler trait pour trait aux portraits qu’on connait de lui. Kubrick voulait prendre Al Pacino qui aurait été crédible.

        • MB dit :

          Pour Mesguich c’est dans des séries TV? sinon je crois que Pacino aurait été bon, il n’a pas viré comme DeNiro ou Hoffman, il contrôle son cabotinage, il ne balance pas ses ficelles à la figure, or pour jouer Napo les acteurs ont tendance à s’oublier. Moi mon Napo préféré c’est Aram Katcher.

      • Guy Gadebois dit :

        A MB : JOSEPHINE OU LA COMEDIE DES AMBITIONS. Je ne manquais pas un épisode quand j’avais 12 ans et si j’y trouve un intérêt décuplé aujourd’hui que j’en ai 50. Les interprètes ont formaté à tout jamais ma représentation de Napoléon et Joséphine. Daniele Lebrun est délicieuse.

        • MB dit :

          à GG: et disponible chez Koba merci. Décidément je négligeais cet éditeur qui m’a fait connaître LA DICTEE, et L’HOMME DU PICARDIE.

  21. Rouxel dit :

    En guise de cadeau de Noel,je vous propose une friandise cinématographique due à Raoul André réalisateur oublié de tous. »L’assassin vous écoute »est tirée d’une pièce radiophonique très en vogue durant les années 50.Le scénario est assez léger mais les dialogues sont d’une truculence inouies,notamment quand un pompier en service dans le studio de la radio demande à un assistant si il à du feu!!!Francis Blanche et Pierre Cour sont les deux animateurs de cette émission populaire ou un orchestre joue des morceaux de jazz et de variétés.Les premiers films d’André étaient bien fait ça c’est gater par la suite.Pour finir en beauté je voulais conseillez à tous ceux qui ne connaissent pas le film d’Yves Allégret »La meilleure part »sorti en 1955.Scénarisé par Jacques Sigurd ami d’Allégret,le film est une chronique sociale sur la construction d’un barrage et décrit de façon détaillée le dur métier des ouvriers qui triment en attendant de leur direction à Paris et de leur syndicat une prime de rendement car les semaines passent,et rien ne bouge.Parmi les ingenieurs Perrin(Gerard Philipe)essaie tant bien que mal d’éteindre les tensions internes,tout en sachant qu’il est malade et doit assurer la fin des travaux.Une des scènes finales est forte en émotions et Allégret nous interroge sur la condition au travail des hommes.

  22. Guy Gadebois dit :

    Autre film italien dont je ne connaissais pas l’existence, TOI ET MOI le dernier Bernardo Bertolucci, en date, du moins espérons-le. Un adolescent bourgeois en rupture avec le monde qui l’entoure laisse croire à sa mère qu’il part en classe de neige pour aller s’enfermer dans la cave de l’immeuble où il vit avec elle. Il n’a pas d’autre but que de lire, écouter de la musique ou aller sur son ordinateur. Mais sa solitude est perturbée par une demi-soeur qu’il connait à peine. Venue chercher quelques affaires elle s’incruste et ne part plus. C’est une junkie en proie à des crises de manque face à laquelle son frère est d’abord indifférent, ensuite démuni. Huis clos à moyens réduits, loin de l’esthétique de ses films précédents, Bertolucci revient au cinéma sur la pointe des pieds après avoir décidé de ne plus faire de film quand s’est déclarée sa sclérose en plaques, alors qu’il préparait le troisième volet de 1900. C’est aussi un retour vers l’Italie qu’il avait abandonnée au début de la télé Berlusconi. Cependant une Italie circonscrite à une cave d’immeuble qui ne fait aucune place à ces deux jeunes enfermés dans un univers incompatible avec le monde extérieur. Le film a deux vertus : la première est d’éviter tous les pièges tendus par la nature sordide du sujet, autant que par les lieux communs relatifs à l’adolescence incomprise. La deuxième est de nous attacher profondément aux personnages et aux liens qu’ils tissent l’un vers l’autre. Au début, on retire la housse d’un canapé, on fait basculer un lit, à la fin on remet la housse sur le canapé et on replie le lit. Entre ces deux instants filmés sous un même axe, on a le sentiment d’avoir partagé l’intimité profonde de ces deux personnages. Ce n’est certes pas un film capital, il pourrait d’ailleurs être un premier film mais il faut le signaler parce qu’on le doit tout de même à un des plus grands cinéastes du monde qui à l’instar de Wenders, Boorman, Jarmush, Wajda, sont désormais considérés comme des vieilleries poussiéreuses, auteurs de films ignorés ou presque. Le DVD en question compte autant pour ses bonus que pour le film lui-même. Dont un entretien de deux heures avec Toubiana à la cinémathèque, absolument passionnant, riche en anecdotes. Bertolucci raconte par exemple avoir proposé Le dernier Tango à Belmondo, convaincu qu’il était progressiste à cause de A bout de souffle. Il a eu affaire à un acteur très moraliste et réac qui l’a chassé de son bureau en lui disant qu’il ne tournerait jamais un film porno.

  23. Rouxel dit :

    « Visage de femme »est le second film tourné par Ingrid Bergman sous la direction de ce grand cinéaste Finlandais Gustav Molender.C’est lui qui l’à découverte dans »Intermezzo »film rare à voir.Carrière unique pour ce réalisateur qui débuta à l’époque du cinéma muet en 1917 puis quitta l’Europe pour les Etats-Unis.Pour revenir au film c’est un drame assez fort sur la névrose d’une jeune femme défigurée suite à un accident de voiture avec ses parents.Elle fait la rencontre d’un chirurgien qu’il va lui donner un second visage et une seconde vie plus paisible.L’interet du film mis en avant par Molender ce n’est pas l’aspect visuel du visage du personnage mais l’intériorité de l’etre meurtrie pendant des années par le regard des autres sur son handicap.A voir d’urgence.

  24. Guy Gadebois dit :

    Il est vrai qu’on évoque assez peu le cinéma italien sur ce blog. Faute de trouver beaucoup de titres en DVD, bien que Tamasa et SNC fasse des efforts pour dénicher des raretés. Par exemple IL GIOVEDI (Le Jeudi) un Dino Risi qui n’a eu aucune postérité mais que j’inclue sans problème dans la liste de ses chef d’oeuvres. Un quadragénaire menant une vie assez minable, au crochet de sa maitresse, doit passer la journée avec son fils qu’il n’a pas vu depuis cinq ans. Sans le sous, il se fait prêter une décapotable américaine pour laisser croire à son fils qu’il a réussi socialement, et les voilà partis en ballade par une journée d’été, bercée par des airs de twist qui sortent de tous les postes radio. C’est la recette du Fanfaron appliquée une nouvelle fois pour un film à la fois sarcastique et tendre, mélancolique et drôle. Le personnage masculin est joué par Walter Chiari, un sous Vittorio Gassman qui selon Risi n’a pas fait carrière à cause de ses yeux trop enfoncés. Il est cependant très bien dans le personnage, archétype du parfait minable indispensable à toute bonne comédie italienne. Pour exister devant son fils, il s’invente sans arrêt une vie qu’il n’a pas vécue, lui racontant comment il s’est évadé d’un camp de prisonniers en Inde, puis découvrant plus tard le journal intime de son fils dans lequel il lit « Papa a dû raconter l’histoire de son évasion aux américains qui en ont fait un film appelé La grande évasion. » Ce personnage à la remorque du boom économique italien court en réalité après un monde en train de s’américaniser pour lequel il n’est pas du tout fait. Toute la délicatesse de Risi est de retourner le portrait du personnage pour montrer qu’il est moins minable que victime. Comme Gassman dans le Fanfaron, c’est un italien du peuple, amoureux de la vie, des femmes, sans un sous en poche mais toujours avec son âme d’enfant. C »est ce que comprend son jeune fils au cours de ce voyage initiatique riche en péripéties. J’ai dû voir ce film quatre ou cinq fois et la fin ne me laisse jamais les yeux secs. Je l’avais découvert pour la première fois à Cannes en 93, lors d’un hommage à Dino Risi où vous étiez présent Bertrand. Après la projection, Risi nous avait régalé de sa présence. Furent également projetés PLAY BOY PARTY et LA FEMME DU PRETRE que je n’ai jamais réussi à revoir depuis.

    • MB dit :

      à G Gadebois: j’ai noté ce GIOVEDI qui devrait rejoindre ma bal bientôt. Poussé par Bertrand j’ai découvert le brillant IL DIVO qui ne me paraît que brillant. Malgré les titres qui annoncent noms et fonctions des personnages je n’ai rien compris à ce fatras de talents et d’esthétisme. J’en ai plus appris dans les bonus avec l’apport d’un collaborateur d’Historia. Un moment donné plusieurs personnes se suicident sans que j’ai seulement compris de qui il s’agissait et pourquoi il s’envoyaient ad patres (et j’étais bien réveillé). Je sais que la vie de Andreotti elle-même influe sur le parti-pris du film: Andreotti a priori se cachait de tous et de tout et il n’allait pas déjeuner avec tel ou tel mafioso donc Sorrentino ne va pas montrer ça non plus mais quand on découvre au générique de fin tout ce dont il Divo a été accusé (puis blanchi) on tombe des nues. Est-ce normal docteur? Question de QI chez bibi peut-être? Je me demande si l’essai écrit ne correspond pas plus à ce type de sujet, ou en film un bon vieux Rosi des familles après tout… les journalistes de magazines pour table basse de salle d’attente qui s’époumonent d’admiration sur le verso du dvd me semblent avoir peur de passer pour des cons! MAIS comme dirait justement Minette Pascal, ce n’est que moi…
      et la formùe brillante ne fait pas tout.
      Par contre ce style convient mieux à GOMORRA vu juste avant, totalement réussi, mais j’ai été assez long une autre fois…

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        C’est le péché mignon de Sorrentino qui s’aggrave dans ses films suivants ou on sent qu’il veut d’abord prendre le contrepied de tout ce qu’on attend plutôt que de se confronter aux situations. Cela dit Harvey Keitel et Michael Caine sont magnifiques dans YOUTH

        • MB dit :

          à Bertrand: OK j’avais craint d’avoir tapé trop fort, mais d’autres blogeurs me contrediront peut-être. Je note YOUTH avec cette magnifique créature à l’affiche ça ne peut pas être tout à fait mauvais!

        • Guy Gadebois dit :

          Ah ! Les flamants roses numériques de LA GRANDE BELLEZZA.

        • ballantrae dit :

          Pas encore vu Youth mais revu en revanche La grande belleza.
          Je l’avais beaucoup aimé lors de sa sortie étant surpris par un hommage fellinien parfois juste mais le second visionnage a révélé les coutures d’un cinéma trop calculé et confirme des défauts entrevus dans il divo.
          Restent de belles scènes,une vision très plastique de Rome, la prestation magnifique de T Servillo.
          Mieux vaut revoir l’original: La dolce vita!

      • MB dit :

        GOMORRA de Garrone (et d’après Saviano) c’est pas vraiment le même style à la rentre-dedans que IL DIVO mais je les assimilais un peu à cause de leur thème contemporain presque commun(et la mafia apparaît dans les deux), j’ai adoré la photo rutilante et cafardeuse de Marco Onorato: tel plan qui montre une barre d’immeubles crados avec sur un toit une piscine gonflable et des gosses qui jouent, taches de couleur dans la grisaille par exemple. Certaines ellipses gênent la compréhension (le rôle du quidam qui fait le tour des habitants pour leur donner de l’argent…) mais elles sont contrôlées par l’ensemble, dans le Sorrentino on sent que les ellipses sont plus des figures de style détachées de l’ensemble. Et en y repensant on réalise que le quidam distribue de l’argent des chefs de la mafia à ceux dont les parents sont en prison pour services rendus: on voit même un « pensionné » protester parce que son « allocation » mensuelle est chiche et on se croirait dans une antenne du Pôle Emploi ou de la CAAF!

      • Mathieu dit :

        A MB:
        Si vous avez parfois (comme moi) des doutes sur votre QI, dans le par ailleurs très beau et très touchant IL GIOVEDI vous trouverez une histoire de chêvre, de loup et de chou à faire traverser sans dommage en barque qui mettra vos neurones à l’épreuve.

        • MB dit :

          à Mathieu: oui mais j’ai quand même tout compris à l’intrigue de INHERENT VICE, alors…

          (non, j’avoue non, pigé que dalle.)

        • MB dit :

          à Mathieu: je viens de découvrir IL GIOVEDI, G Gadebois a raison. C’est un grand film. Je me demande juste si le terme « haute définition » n’est pas mis à ttes les sauces dont par l’éditeur SNC qui dit au dos « Image remastérisée en haute définition »! Mon oeil!
          SNC doit absolument sortir LA FINESTRA SUL LUNA PARK de Comencini.
          Pour le chou, la chèvre le loup et le batelier j’ai tout compris!

    • Rouxel dit :

      « Dimanche d’aout »réalisé par Lucciano Emmer est une bonne comédie à l’italienne ou l’on voit Marcello Mastroianni en sergent de la police romaine.Comme l’explique Jean Gili,quatre ans après la guerre les Italiens travaillaient 6 jours sur sept et les dimanches d’été étaient consacrés à la plage et au soleil d’Ostie(là ou Pasolini fut assassiné en 75).Après l’époque du néo-réalisme ce film est une veritable bouffée d’oxygène et de vie ou les garçons cherchent à plaire aux jeunes filles,les hommes du peuple regardent les femmes de la bourgeoisie.Ce point de vue est interessant car nous voyons les plages grillagés entre les classes sociales:d’un coté le prolétariat qui emmène de quoi manger sur place et de l’autre les bourgeois qui vont se restaurer dans des établissements de luxe face à la mer.Puis le film est original car nous retrouvons dans un petit role à la demande d’Emmer,le futur cinéaste Francesco Rosi,puis si vous regarder le film dans sa version d’origine Marcello Mastroianni est doublé en italien par Alberto Sordi.En effet jusqu’au années 90,tous les films italiens étaient tournés en son témoin,ceci permettait de capter les bruits des moteurs d’avions ou de voitures.Donc après le montage il n’était pas rare d’entendre Ugo Tognazzi avec la voix de Vittorio Gassman!!

      • Alexandre Angel dit :

        A Rouxel
        Pardon d’être un peu lent, mais je n’ai pas du tout compris pourquoi Mastroianni est doublé par Sordi. Pourriez-vous retenter une explication pour votre serviteur ? Vous seriez bien chic..

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Peut être parce qu’il n’était pas libre. Ou jugé trop novice. Le doublage était contrôlé par des « spécialistes » (appartenant à deux familles dit Moretti dans un passage hilarant d’un de ses films). On a entendue la vraie voix de Claudia cardinale, si belle, si rauque, dans CARTOUCHE, la première fois. Cette voix devait faire peur aux « spécialistes »

        • Alexandre Angel dit :

          Merci Bertrand..

      • MB dit :

        à Rouxel: si je ne me trompe, le son témoin n’était pas utilisé pour le bénéfice de garder les bruits des moteurs ou autre si c’est ce que vous dites, mais pour servir de repaire pour la création de la « bande rythmo » qui était (est encore?) une bande projetée sous le film lui-même lors de la séance de travail de post-synchronisation pour les acteurs qui ainsi reprenaient leurs lignes de dialogue (ou celles d’un autre acteur dans le cas que vous donnez) sur une nouvelle bande-son plus « propre » (justement débarrassée des moteurs ou klaxons intempestifs), c’était juste pour indiquer à l’acteur doubleur les « tops » précis où il devait placer les syllabes de sa ligne avec des repaires comme la petite balle dans les chansons des cartoons de Fleischer! dans ces années en Italie, avant 90 dites-vous, ça donnait à la bande son des dialogues un aspect sec ou plaqué ou artificiel, sans écho. Post-synchronisation obligatoire pour tout. Ailleurs qu’en Italie ça a été utilisé parfois pour certaines séquences dans le cas où le son direct se révélait inutilisable (je crois dans DELIVRANCE de Boorman, à cause du bruit de la rivière, qui lui-même a été entièrement refait!). Le son direct c’est un son témoin qui est pris avec plus de soin parce qu’on veut garder les lignes de dialogue originales des acteurs et on contrôle les bruits de klaxon-moteurs (circulation interdite etc.). J’aimerais des précisions ou corrections car je ne suis pas sûr de tout ce que je dis là mais une bonne partie quand même…

        • MB dit :

          bon. ce n’est pas du tout « débarrassée des moteurs ou klaxons intempestifs » mais vierge de… puisqu’on reprend tout à zéro avec une nouvelle bande d’enregistrement!
          Pour DELIVRANCE, ils n’ont pas eu trop de problèmes avec les bruits de klaxon ou de moteurs…

        • MB dit :

          je suis désolé d’envahir le blog mais j’ai fait une gaffe: j’ai confondu « bande rythmo » et « bande synchro », la rythmo est aussi projetée avec la synchro et les images, mais pour indiquer le temps passé en secondes, c’est la synchro qui affiche les dialogues à réciter et les repaires pour les acteurs.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Les deux se mêlent. La bande rythme établit des pieds qui permet de régler le synchronisme

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          La bande rythmo a été inventée beaucoup plus tard par Jean Neny dans les années 60 avec le procédé qui permettait d’aller en marche arrière. Les italiens doublaient au casque un vague son de dialogue mal enregistré

        • MB dit :

          à Bertrand: merci pour les précisions! « Les italiens doublaient au casque un vague son de dialogue mal enregistré » vachement artisanal, quoi, l’Italie comme on l’aime. mais on peut supposer qu’ils ont évolué car avec IL DIV0 ou GOMORRA on a plus depuis longtemps ce son vide de tout écho, de toute façon la post-synchro peut être beaucoup plus réaliste ou « authentique » que dans ces films d’avant 1990, il faut les moyens à la hauteur!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Mais le casque (beaucoup utilisé par les américains) est sophistiqué et en Italie le son a évolué. Certains cinéastes imposent le son direct et je crois que Caine et Keitel ne se sont pas doublés. La bande rythme est une invention géniale que ne connaissent pas les américains. Un salut à son inventeur jean Neny, ingénieur du son, mixeur (il a fait le mixage du JUGE)

        • MB dit :

          à Bertrand: merci encore. Est-ce que vous diriez que pour une prise de son en son direct (il sera conservé en final) le travail du perchman est beaucoup plus délicat et précis que pour un son témoin qui sera jeté au final? mais je suppose que oui (et de l’ingénieur du son aussi bien sûr).

        • MB dit :

          et merci pour le rappel de Jean Neny je vois dans sa filmo LOLA MONTES, MARIENBAD, ADIEU PHILIPPINE, TESS en plus du JUGE. On aurait besoin de plus de livres (dicos) sur cette profession, l’édition a évolué vers les dir de la photo, les compositeurs, les producteurs un peu mais y’a des trous, les scénaristes, les monteurs ils en ont des choses à dire aussi.

    • Sullivan dit :

      LA GRANDE BELEZZA est également un hommage très fort à Visconti, notamment MORT A VENISE…

    • Rouxel dit :

      Dans la droite ligne des films dossiers de Rosi,Stéfano Sollima fils de Sergio réalise une oeuvre sulfureuse et forte. »Subbura »sorti en salles sans prolotion tv ni à la radio revient sur des évènements qui se déroulés en novembre 2011 en Italie.Dans le viseur on retrouve un député verreux et pervers,un pape qui donne sa démission puis un garant des familles du sud prénommé Le Samourai.Dans le film,il y a un plan extraordinaire ou l’on voit de dos Le Samourai qui converse avec le député puis au troisième plan deux archevèques en train de déjeuner dans un restaurant chic de Rome.Tout est dit sur la coruption et les liens qui unissent la mafia,les politiques et l’église(Jean Hughes Anglade un miraculé du Thalys incarne l’éminence grise du pape et accepte de débloquer des fonds pour un projet immobilier à Ostie).Le film se déroule sur sept jours référence à la fameuse bible ,ça commence sous la pluie et le film se clot dans l’apocalypse avec une morale qui renverse l’ensemble.Non le cinéma italien engagé n’est pas mort.Les Rosi,Pétri,Germi ou Pasollini ont fait des émules.C’est bon signe pour la suite.Amen!!!!

    • stag dit :

      Bonnes fêtes à tous, meilleurs voeux, merci pour ce blog et vos connaissances qui me nourrissent depuis quelques mois.

  25. Jean-Michel Lacour dit :

    Bonjour, j’aime beaucoup L’arbre de vie, de Dmytryck, devenu quasiment invisible et beaucoup trop décrié pour de mauvaises raisons, à mon avis. C’est une ample chronique romanesque avec de superbes moments, et en plus de Monty Clift, Liz Taylor et Eva-Marie Saint, il y a Lee Marvin qui est formidable. Ce n’est pas du tout Autant en emporte le vent, mais il y a un superbe travail sur la couleur, et un mélange des tons et des genres(comédie, guerre, drame, fantastique et féerie) rare dans un film avec un aussi gros budget. Je veux bien qu’on reproche à Elizabeth Taylor d’en faire des tonnes, mais elle défend avec beaucoup d’énergie un personnage qui n’est ni évident ni spécialement sympathique.

    • Bertrand Tavernier dit :

      a Jean Michel Lacour
      Tous les films finissent par trouver des défenseurs. Moi, je me souviens qu’il m’avait paru plat, étriqué (Dmytryck n’a pas la fibre épique), assez mal écrit. A vrai dire, je n’en ai gardé aucun souvenir contrairement à d’autres films de ce réalisateurs dont le western n’était pas le point fort

    • Salomon dit :

      Précisons qu’accessoirement L’ARBRE DE VIE est le premier film de la MGM en « Camera 65 », procédé qui relança la mode du 70mm et sera rebaptisé « Ultra-Panavision ». La photographie est signée Robert Surtees, talentueux chef opérateur, bien que parfois un peu lourdingue.

      • Mathieu dit :

        A Salomon et Jean-Michel Lacour:
        A propos de L’ARBRE DE VIE, en effet j’ai le souvenir (lointain- La Dernière Séance de P.Brion et E.Mitchell je crois) d’une belle photo de R.Surtees, J’aimerais bien revoir le film même si récemment une vision de THE BROKEN LANCE du même Dmytryk m’a moyennement convaincu (un remake en western de HOUSE OF STRANGERS de Mankiewicz).

        • MinettePascal dit :

          Il y a quand même de bons moments, dans la LANCE BRISEE.
          Je fonds pour la scène où Katie Jurado aide Spencer Tracy à faire son nœud de cravate. Et la petite musique qui accompagne.

    • ballantrae dit :

      Difficile d’y adhérer tant le côté préchi précha l’emporte sur toute vélléité de traitement du sujet.
      Je me rappelle d’un humour comme d’une émotion un peu éventés mais aussi d’une mise en scène morne.

  26. Rouxel dit :

    Film anti-conformiste qui à inspirer à Georges Brassens sa fameuse chanson »Les copains »d’Yves Robert est une oeuvre complétement décalée et foutraque.C’est l’histoire de sept copains d’école qui vont partir en vacances en plein été au coeur de la France profonde.Casting de rève ou Philippe Noiret est le chef de cette petite troupe ou l’on retrouve Pierre Mondy,Christian Marin,Guy Bedos,Claude Rich(excellent joueur de flute),Jacques Balutin barbu et Michel Lonsdale qui débuté sa carrière au cinéma.C’est une veritable récréation ou des adultes s’en donnent à coeur joie surtout la scène dans l’église ou Noiret du haut de sa chaire prononce une homélie énorme.

  27. Rouxel dit :

    Découvert par le plus grand des hasards un film de Pierre Franchi sorti en 1955: »Les nuits de Montmartre »est assez singulier dans son genre.Jean marc Thibault tient le role d’un Arsène Lupin à Paris en faisant des petits larcins.Il est poursuivit par le commissaire(Louis Seigner)et ses deux comparses(Musson et Lajarrige).La mise en scène est brinquebanlante quand au montage on se rend compte que certaines séquences ont été tournés dans la rue sans autorisation(on voit à plusieurs reprises des passants regardés la caméra).Puis le pompom c’est la musique qui est un mélange de variétés,de jazz ou l’on appercoit l’acordéonniste Edouard Duleu!!!Ce film est à classer parmi les nombreux »nanars »de l’époque.

    • MinettePascal dit :

      A Rouxel : Ben moi, je ne verrais ce nanar que pour Edouard Duleu, justement, qui était un bon accordéonniste et dont il ne doit pas y avoir tellement de témoignages filmés.

      • Rouxel dit :

        Un film que l’on peut éviter de voir est »Les deux orphelines »réalisé par Ricardo Freda.Il y a quelques scènes alertes et dynamiques qui donnent un certain souffle à l’ensemble mais le scénario me rapelle étrangement »Les misérables »d’Hugo avec l’histoire de Cosette.Je signale au passage qu’en voyant le déroulant du générique,est apparu un nom qui m’a fait bondir:Patrick Balkany(est ce un homonyme ou ce politique à commençer par apparaitre dans ce film.Bon passons à une curiosité incroyable avec Arletty,Eric Von stroheim et Marcel Dalio sorti en 1940 et réalisé par un illustre inconnu.Le film souffre d’imperfections au niveau des images et du son.J’en appelle à Maitre Tavernier qui doit connaitre ce titre »Tempète »!!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Rouxel
          Non moi pas connaitre. Quant au Freda, il est malheureusement assez bâclé comme beaucoup de ses films à l’époque et le tournage à trois caméras le poussait à ne faire aucun effort de découpage et à ne pas doubler les prises. Il y a quelques beaux plans mais on est loin des MISERABLES

        • Christophe dit :

          Tempête est le dernier film film de Bernard-Deschamps, cinéaste très prisé par Paul Vecchiali.
          Ce n’est clairement pas son meilleur mais Monsieur Coccinelle est un titre plus que recommandable (cf mon blog).

    • Rouxel dit :

      Je m’attarderais pas ici sur »Un soir sur la plage »de Michel Boisrond car c’est un film raté malgré la présence de la belle Martine Carol,Jean Desailly ou Henry-Jean Huet.Je conseillerais à tous un film remarquable du à Maurice Tourneur »Le val d’enfer »tourné pour la Continental en 1943.Edmont Delmont et Germaine Fontan forme un couple agé qui vivent avec leur fils veuf qui dirige une carrière.Il perd un de ses camarades et lui parle de sa fille qui habite en ville(la plantureuse et aguichante Ginette Leclerc)qui va séduire cet homme par simples interets.Je ne vous raconte pas la suite de ce mélo-drame ou l’on retrouve des acteurs de qualité,des présences comme disait Jouvet:Gabriel Gabrio et Raymond Cordy sortent du lot de personnages attachants plein de solidarité et d’humanisme.C’est un film de Tourneur assez méconnu sorti chez Gaumont.

  28. Rouxel dit :

    Avant tout scénariste puis réalisateur de plusieurs films muets,Robert Péguy est un cinéaste remarquable pour une oeuvre forte »Notre dame de la mouise »sorti en 1941 à Paris.L’histoire d’un curé qui est envoyez dans un quartier misérable de la banlieue parisienne afin de construire une petire église et de précher la bonne parole divine.Dans ce film on retrouve l’immense acteur marseillais Delmont qui incarne un ancien prètre qui à renié dieu par dégouts des hommes et leurs cupidité.Plusieurs scènes sont frapantes dont celle du bal qui est organisé pour l’inauguration du café « Chez Julot ».Le père Didier plein d’amertume mais philosophe déclame d’une voix sourde: »Ah les salauds,ils dansent sur leurs pourritures »plus tard il rajoutera au jeune abbé(François Rozet): »L’interet et la peur sont les deux piliers des hommes ».Péguy nous dépeint un tableau sombre et noir sur des misérables mais il y a toujours des notes d’espoirs et de vies notamment entre Nénesse l’acordéonniste et sa femme qui chante dans la rue,le tout sous fond d’alcool en permanence,on boit ,on fume,on danse mais on oublie de réver,là est la clé de ce film merveilleux et généreux.Un autre film de ce réalisateur est dans la meme veine,il s’agit de « Jacques et Jacotte ».Je ne ais pas si le dvd existe.

    • Bertrand Tavernier dit :

      Voici le texte que m’a envoyé Jean Olle Laprune : Mouais, l’enthousiasme sur Péguy mérite quand même d’être un peu tempéré. J’ai vu le film dimanche, Château vient juste de le ressortir. Il est quand même assez édifiant. Toute la description de la Zone, avec ses petites gens, les clochards, les jeunes désœuvrés est absolument formidable. C’est un peu Miracle à Milan avant l’heure .Il se dégage en fait beaucoup de chaleur, les personnages ne sont que rarement montrés sous un jour 100% misérable, les fêtes sont gaies, il y a de l’empathie et de la solidarité, notamment dans une scène de bal très bien filmée avec un couple, un vieil accordéoniste et sa femme qui chante, qui est réussie. Les décors de taudis, une bonne partie en extérieurs ( qui ont l’ait authentique mais sait on jamais !) sont saisissants. Mais l’histoire en elle même, un prêtre qui vient ouvrir une église dans le bidonville est traitée, avec tous les clichés cléricaux que tu imagines, sans nuances, sans relief…Surtout surtout, le prêtre – François Rozet – est une caricature, un véritable gag à la limite de la parodie. A côté de lui, Victor Francen en officier de marine paraît émouvant ! (J’ai vu que ce Rozet était parti au Canada au moment de la guerre)
      J’ai appris également que le film avait été commencé avant la guerre, que son tournage a été interrompu pour reprendre en juillet 1940 et sortir un an plus tard en juillet 1941. Mais de cette production haché, il reste de curieuses références au parti communiste au début du film ou l’on voit par exemple distinctement des gens lire l’Humanité…
      (Et le film mystérieux de ce non moins mystérieux Franchi : je le connais, j’ai repéré le titre (Scope Couleurs !) mais je ne l’ai pas vu. Ton interlocuteur donne un peu envie, un peu seulement…)

      • Rouxel dit :

        Merci à Jean-Ollé Laprune pour sa fine analyse,bien détaillée de ce film unique.En effet le personnage de ce jeune prètre manque du relief et de l’épaisseur,en revanche les monologues du père Didier (Edouard Delmont)à la fin du film est d’une grande force.Quand il dit dans un dernier soupir: »Rien ne meurt tout se transforme »lui l’ancien curé à tout compris du sens de la vie,de l’existence humaine et d’une forme de libération de l’étre.Puis c’est vrai on remarque des affiches du journal l’humanité dans ce bidonville proche de Paris.C’est une oeuvre édifiante et indispensable.

  29. Rouxel dit :

    « En quète de sens »n’est pas un documentaire,ni un film mais une reflexion sur les dangers de l’espèce humaine et les dégats provoqués par la révolution industrielle et ce fameux consumérisme.Ces deux trentenaires ont tout plaqué afin de démontrer que l’on peut vivre sainement sans tomber dans le matérialisme et la sur-consommation de masse.L’humain doit revenir vers les vrais valeurs qui l’anime et se détourner des religions,des politiques,des banques et meme des employeurs.Comme le dit justement Pierre Rahbi ce paysan philosophe: »Un jeune diplomé ne doit pas chercher un emploi mais plutot créer lui meme un emploi et etre indépendant,sans craintes.

  30. MB dit :

    En marge des résultats de dimanche il y a un truc qui m’inquiète: LA VIE D ADELE est interdit d’exploitation salles dvd et tout, alors que tt le monde l’a vu certes, mais ça m’inquiète:
    http://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/la-vie-d-adele/la-vie-d-adele-perd-son-visa-d-exploitation-et-apres_1214219.html

    • Guy Gadebois dit :

      A MB : A une époque où tout le monde fait chier il n’y a pas de raison que les cathos ne s’y mettent pas eux aussi. Et puis quelle formidable aubaine pour relancer les ventes du DVD.

      • Rouxel dit :

        L’église catholique ferait bien de s’occuper de ses curés qui détournent les deniers du culte afin de s’offrir des peintures ou des bibelots.Récemment un prètre en Ariège à détourner 700.000 euro durant 26 ans et de l’autre coté le diocaise de Toulouse à triplé son loyer occupé par le cinéma indépendant Utopia(de 50.000 à 150.000 euro annuel).La mairie de droite à demander à la directrice de se mettre aux normes d’accessiblité pour les personnes handicapées(cout des travaux:400.000 euro).Un cinéma de plus qui risque de disparaitre,bien sur « les geeks »qui attendent la sorti de « Star Wars »s’en lavent les mains????

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Rouxel
          Très bonnes informations mais attention après le verbe avoir on ne met pas l’infinitif mais le participe passé. Je fais suivre l’histoire d’Utopia

        • MB dit :

          à Rouxel: c’est pas l’église mais une assoc qui s’occupe de faire la lessive des films: aussi LOVE et SAW 3D. C’est l’assoc Promouvoir. Ces lessiveurs m’inquiètent plus que l’église mais merci pour l’info sur Utopia.

        • Guy Gadebois dit :

          Là, je ne suis pas sûr de votre info ami Rouxel. Je doute qu’un cinéma, qui plus est Utopia, ferme ses portes du fait qu’il ne soit pas aménageable. Mon épouse est en chaise roulante, nous connaissons très bien le problème, et le report de la loi Bachelot, laquelle portait sur l’obligation d’accessibilité de tous lieux les publics en 2015, permet justement de trouver des solutions à plus long terme aux espaces qui en aucun cas ne peuvent être aménagés. Aucun lieu public, aucun commerce ne fermera ses portes parce que sa configuration ne permet pas cette transformation. Utopia se porte économiquement très bien, et sera sans doute déplacé vers des locaux accessibles.

        • Guy Gadebois dit :

          Enfin, non. Il n’y a pas de « loi Bachelot » me dit ma femme, mais elle s’y est tant impliquée que ça fait d’elle une brave dame. Et de passage à Toulouse, nous étions allé voir une reprise de L’étranger de Visconti, précisément à l’Utopia, parfaitement aménagé pour les personnes à mobilité réduite.

      • MB dit :

        et le verbe « avoir » prend un accent à la 3ème personne du singulier de l’indicatif!
        (euh… je crois en tout cas)

        • Rouxel dit :

          A Guy Gadebois.Cher ami,au cinéma Utopia de la rue Montardy à Toulouse,il n’y à qu’une seule salle accessible aux personnes en fauteuil.Les deux autres salles ont des escaliers et il faut etre accompagnés afin d’y accéder.Je mettais plutot l’accent sur le triplement du loyer dont l’immeuble appartient au diocaise de Toulouse quand à la mairie elle préfère illuminée la ville(cout des éclairages+de 700.000 euro,alors que les caisses sont vides,les impots ont augmentés de 15%,ainsi que les tarifs des centres de loisirs,des crèches,des cantines et la supression de la gratuitée pour les familles pauvres puis le non-remplacement des personnels qui partent à la retraite dans les differents services de Toulouse Métropole).

    • Rouxel dit :

      Ce qui m’inquiète le plus c’est le nombre de long métrage tournés en France et qui sont censurés par les distributeurs et exploitants de salles.Déjà l’an dernier le film du toulousain François Bernard « Voyage sans retour » n’est pas sorti par peur de heurter les consciences puis le 4 novembre »Made in France »de Nicolas Boukrieff à été déprogrammer car l’histoire raconter le voyage d’un journaliste français qui va enquéter dans un pays dit »islamique »!On à demander au réalisateur de remonter son film qui sortira directement en dvd.On se croirait à l’époque de La Continental.Pauvre pays perdu!

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Rouxel
        Mais à l’époque de la Continental tous les films produits par cette firme sont sortis et il n’y a pas eu de films interdits, les auteurs connaissaient bien les diktats de la Censure et s’arrangeaient pour ne pas les affronter du moins de front. Ils délivraient leur propos en se camouflant derrière le film historique (les Autant Lara). Il y a eu trois films sur la lutte des classes à cette époque. Et, ultime paradoxe, l’oeuvre la plus audacieuse n’a vu le jour que par ce qu’elle était produite par la Continental, ce qui, comme je le montre dans LAISEZ PASSER, permettait de passer outre la censure de Vichy : il s’agit du CORBEAU

      • Guy Gadebois dit :

        A Rouxel : Il faut d’abord imputer à VOYAGE SANS RETOUR sa médiocrité cinématographique. Personnellement ce qui m’étonne, c’est que pareil film trouve un distributeur, alors qu’au dernier festival de Beaune j’ai vu de remarquables films, souvent autoproduits, et qui n’auront jamais de public ailleurs que dans ce genre de festival.

        • Rouxel dit :

          Comment le savez vous puisque le film n’est pas sorti en salles ni en dvd.Je n’ai lu aucune critique,alors éclairer moi Gadebois!!!!

  31. Rouxel dit :

    Comment évoquer ici en quelques lignes,le chef d’oeuvre de Bo widerbergh,primé à Cannes en 1971?Tout d’abord avant d’etre producteur,réalisateur et scénariste Bo Widerbergh fut une plume acerbe à l’encontre du cinéma conventionnel suédois.En effet il s’attaqua à Bergman en lui reprochant de manquer de réalisme et de mettre en avant un intelectualisme bien pensant.Cinéma élitiste pour une frange de la bourgeoisie qui pouvait aller au cinéma ou s’acheter des livres,quand certains n’ont rien à manger.Revenons sur « Joe Hill »ce migrant suédois qui quitte la vieille Europe afin de rejoindre son frère Paulie et voir ce nouveau monde ou tout est possible.Le premier plan du film est capital et nous montre la statue de la liberté offerte par la vieille France:statue qui symbolise la liberté de pensée,de vivre et de « travailler »sans crainte dans un pays sans guerre.Joe déchentera rapidement car derrière cette statue se cache la misère,la pauvreté,les sans logis,la maladie et l’exploitation de la main d’oeuvre bon marché.Widerbergh nous brosse un tableau noir et réaliste,plein de rigueur,de coups de matraques,de sang qui coule sur des ouvriers qui veulent changer cette société soutenue depuis des siècles par la bourgeoisie qui se serre les coudes et se frotte les mains quand ils savent pertinemment que la crise est là pour le peuple,annoncant une guerre certaine.Le film rappelle « Sacco et Venzetti »ces deux italiens exécutés sans preuves et qui n’ont jamais été réhabilités dans leurs innocences par la première puissance mondiale.La chanson du film est interprétée par l’icone Joan Baez et conte le parcours de Joe Hill(Dylan et Springsteen ont souvent repris des textes de ce rebelle suédois).Je vous signale que le dvd sortira normalement en février prochain chez Malavida.4 autres films de Witerbergh sont déjà disponible,je conseille à tous »Un flic sous le toit ».J’y reviendrai plus tard.

    • ballantrae dit :

      Jamais vu, vous donnez furieusement envie de le découvrir!

    • Rouxel dit :

      Un petit rectificatif.Le personnage qu’interprète l’acteur suédois Thomas Malgreen(je crois)vient d’Irlande et non du pays de Widerbergh ou Bergman!!

      • Rouxel dit :

        J’ai enfin »Un flic sur le toit »sortie en 1976 et qui est un peu chaotique sur le plan de la mise en scène.C’est l’histoire d’un policier veuf à qui on à enlever sa fille et va faire sa propre justice.Il monte sur un immeuble et tire à vue contre ses collègues flics.Lourdement armé puisque il était membre d’un commando d’élite dans l’armée suédoise,il dégomme meme des passants dans la rue.Il y à une scène bien tournée ou un hélicoptère survole le batiment afin de l’apréhender,il abat un policier puis tire sur l’appareil qui s’écrase et explose en contrebas.

  32. MinettePascal dit :

    A MBrady : Non, non, j’ai honte. Je devrais attendre d’être complétement réveillé et de bonne humeur pour écrire quelque chose. Je ne sais pas pourquoi c’est à Yves Robert que j’ai pensé. Sans doute parce que je n’avais vraiment pas aimé sa GLOIRE et son CHATEAU.
    Je n’ai pas vu certains anciens comme MERLUSSE mais j’adore depuis longtemps LA FEMME DU BOULANGER et NAIS. Un peu moins LE SCHPOUNTZ malgré la tirade que vous citez.
    En tout cas, moi, je l’ai méritée, la tête tranchée.

    • MB dit :

      allons, allons, vous nous faites Vatel et la marée, là… remettez-vous un shot de bourbon et c’est reparti!

      • MinettePascal dit :

        A MBrady : Un Bourbon pour consoler Vatel, vous êtes fort !
        Merci de votre soutien. Je vais plutôt me replonger dans la bonne prose pagnolesque du TEMPS DES AMOURS.

        • stagfr dit :

          La scène ou Amoretti, Raimu, vient chercher sa fille (josette Day, compagne de Pagnol d’alors) chez sa soeur qui « heureusement qu’elle a pas eu d’enfants elle en aurait au moins cinquante », dans LA FILLE DU PUISATIER, est un scène magnifique et rare où Raimu est grandiose. Et Pagnol, dans ses fulgurances, tout autant. Plusieurs répliques de l’auteur comptent au cinéma et dans la littérature, de cette scène au fameux « telle est la vie des hommes, quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins, il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants » extrait du château de ma mère, dont j’ai personnellement apprécié ce qu’en a fait Yves Robert. Mais enfin chacun midi à sa porte :).

    • Rouxel dit :

      « Merlusse »est le premier écrit,produit et réalisé par Pagnol mais c’est avant tout un conte de Noel sans guirlandes,ni sapin.C’est comme le souligne Lourcelles un film sur la laideur,la différence,l’abandon d’enfants pour les vacances de Noel.Le film est tourné en huis-clos en dehors des scènes extérieures dans la cour et sous le préau de cet école proche de Marseille.Blanchard le professeur incarné par Henri Poupon(fidèle de Pagnol)est un homme seul,sans femme,ni enfants,pourtant derrière ce visage laid se cache un etre sensible,attentif et plein d’amour pour tous ces gosses.Pagnol adopte sa fameuse méthode ou chaque personnages apporte une pierre à l’édifice avec des petits détails comme le gamin qui prétend que son père est roi dans son pays!!!Film admirable à découvrir d’urgence.

    • Rouxel dit :

      J’ai revu »Ugolin »de Pagnol qui est fort interessant dans la dramaturgie du scénario,avec des rebondissements en permanence.Pagnol savait placer sa caméra et on le voit sans problème.J’ai retrouver un vieil aricle de « Marie claire »ou Pagnol racontait qu’entre chaque prise,il allait dans son camion-son afin de vérifier sur l’enregistrement était bon.Quand les acteurs avaient bien plaçés leurs textes,les images suivaient avec.Il avait une réelle confiance avec sa petite troupe d’habitués et me rapelle fortement le cinéma de Guédiguian,réalisateur proche de ses comédiens.Je pense que c’est là que l’on voit si un cinéaste est un bon directeur d’acteurs!!!

  33. MB dit :

    ça fait plusieurs fois que j’essaie de poster qqch sur Michele Placido et Gianni Amelio impossible même si je morcèle le message!

    • MB dit :

      ça, c’est passé. Je recherche le titre d’un film réalisé par Placido où il joue aussi le rôle d’un père coupable de désirer sa fille, avec une partie qui se passe en prison, inoubliable.

  34. Jean-Marc dit :

    A propos de Deadwood, n’ayant pas vu la série, je ne sais si le réalisateur a fait des recherches, mais il c’est forcément inspiré (fortement) de l’excellent roman de Pete Dexter, Deadwood, qui met en scène ces personnages de légendes.

  35. MB dit :

    ça faisait longtemps:
    Détection d’un doublon : il semble que vous avez déjà envoyé ce commentaire !

  36. Rouxel dit :

    Fantaisie légère réalisée par Maurice Labro »Boniface le somnanbule »avec Fernandel est un petit film sans prétention.Il y a quelques scènes amusantes avec l’apparition de Louis De Funès chevelu et toujours pleins de mimiques(qui à marqué certain politique)sinon l’ensemble reste une récréation pour Fernandel.

    • Bertrand Tavernier dit :

      Cher et infatigable Rouxel
      Vous allez donc pouvoir me donner un avis sur d’autres Maurice Labro comme ON DEMENAGE LE COLONEL et LE COLONEL EST DE LA REVUE, aux titres prometteurs et aussi sans doute sur MONSIEUR LEGUIGNON LAMPISTE. Rien ne vous arrête. Aucun nanan ne vous bloque. Bravo

      • Guy Gadebois dit :

        A Rouxel : Et pour faire d’une pierre deux coups, sur LE FAUVE EST LACHE svp. Je l’ai sur une étagère depuis trois ou quatre ans. Dois-je enfin retirer le cellophane ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Guy Gadebois
          Ne serait ce que pour voir les scènes tournées par Sautet

        • Mathieu dit :

          A Guy Gadebois:
          Vu récemment LE FAUVE EST LACHE m’a déçu même si je ne m’attendais pas à grand chose, en tous cas très inférieur dans la filmo de Lino au très bon TEMOIN DANS LA VILLE de Molinaro et bien sûr à CLASSE TOUS RISQUES tournés à la même époque.

      • Rouxel dit :

        Merci Bertrand pour mon éclectisme,histoire de faire rigoler ce pauvre peuple gaulois.Il me reste à voir »Coplan prend des risques »puis »Blague dans le coin »qui est une grosse pochade avec Fernandel.Allez je vous laisse car je vais manquer la séance d’un chef’d’oeuvre signé par le suédois Bo Witerbergh »Joe Hill »qui à obtenu en 71 un prix à Cannes.J’y reviendrai longuement dans un prochain post.Bonne continuation à tous.

        • MB dit :

          à Rouxel: euh… Widerberg? non? ah bon je croyais.

        • Marc Salomon dit :

          Bo Widerberg, plus exactement !

        • Rouxel dit :

          Effectivement »Blague dans le coin »de Maurice Labro n’est pas un chef d’oeuvre mais je tiens à écrire ici le soin apporté à tous ses films.Fernandel est en fin de carrière et cabotine comme un petit diable dans sa boite.Voir des comédiens français habillés en sherif américains est assez risible surtout le personnage de Billy Kearns doublé par Yves Brainville.Quel régal de second degré!!!

        • Damien D. dit :

          Vous avez raison Rouxel, parler de Bo Widerberg serait grande justice et j’invite Bertrand et les blogueurs à se ruer sur les dvd de chez Malavida (dont certains ressortent en DVD éditions restaurées dans une semaine). Pas encore vu JOE HILL mais ELVIRA MADIGAN, LE QUARTIER DU CORBEAU entre autres sont d’admirables chefs d’œuvres redécouverts lors de leur ressortie en salle en 2014.

        • Bertrand Tavernier dit :

          ADamien D
          Moi j’aimais surtout JOE HILL qui m’avait paru le plus réussi, le plus tenu, évitant la joliesse, péché mignon d’ELVIRA MADIGAN

      • antoine dit :

        merci pour votre reponse sur berthomieu et wilson qui sont commandés

        la fnac edite plusieurs film qui portent de grande signature ; les avez vous vu et pouvez vous me prodiguez vos precieux conseils :
        la rose noire , appelez nord 777 et johnny appollo de hathaway
        le grand risque de fleisher
        pilotes en chasse de wellman
        du haut de la terrasse de robson le rv de honk kong de dmytrik la mousson de negulesco

        fond de tiroir ou perles oubliées ??

        j’ai cherché sur le blog et n’ai pas trouvé

        merci d’avance pour vos lumieres ;

        • antoine dit :

          en me relisant un peu tard pardon pour les fautes d’orthographe je suis allé un peu vite

        • Bertrand Tavernier dit :

          A antoine
          a rose noire , appelez nord 777 et johnny appollo de hathaway : LE PREMIER VISIBLE MAIS TERNE. JE DOIS LE REVOIR. LE SECOND REMARQUABLE ET LE TROISIEME PAS MAL DU TOUT
          le grand risque de fleisher ASSEZ BIEN SUR UN SCÉNARIO FLOTTANT. SE REPORTER AU TEXTE DE LOURCELLES
          pilotes en chasse de wellman. JE NE SAIS PAS CE QUE C’EST QUE CE FILM. ESCADRILLE LAFAYETTE ?
          du haut de la terrasse de robson le rv de honk kong de dmytrik la mousson de negulesco. 3 FILMS ROUTINIERS, TRES LONGS ET PAS TRANSCENDANTS

        • Guy Gadebois dit :

          A Antoine et BT : Je me suis laissé « piégé » par la très belle Jaquette de LA MAIN GAUCHE DU SEIGNEUR, que la dernière séance avait sans doute diffusé en son temps. Bogart, en Chine, endosse la défroque d’un prêtre pour sauver sa peau, mais il a l’air si vrai qu’ on lui demande d’en assurer les fonctions. Mise en scène d’une lourdeur éléphantesque où tout est pratiquement filmé devant de vilaines transparences. L’équipe n’a sans doute jamais mis les pieds en Chine, je soupçonne même de nombreux Stock-shots. Lee J Cobb grimé comme souvent en fait des tonnes en seigneur de guerre nippon, et Bogart est au minimum de ses capacités. Je me suis rendu compte en regardant ce nanar de luxe que Verneuil avait récupéré toute l’histoire pour sa Bataille de San Sébastian, pas fameuse mais très au dessus de ce film-ci. LE RDV DE HONG KONG est du même acabit. Gable jouait toujours de la même manière, soucieux de prendre la pause sous son meilleur profil et de rouler des mécaniques. J’ai beau revenir vers Dmytryk de temps en temps, sa période couleur est vraiment désastreuse, même si les cinéphiles sérieux prennent la défense de L’HOMME AUX COLTS D’OR que je trouve personnellement imbuvable. Je fais exception de THE CARPETBAGGERS (1964) que TCM diffuse régulièrement et qui mériterait une belle édition DVD.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Guy Gadebois
          Mais l’essentiel des qualités de L’HOMME AUX COLTS D’OR (il y en a dans le propos) viennent du roman, formidable, WARLOCK, bien supérieur au scénario, plus complexe, plus fouillé et raconté selon trois ou quatre points de vue contradictoires. J’avais assez aimé THE CARPETBAGGERS mais le reste est exécrable y compris the YOUNG LIONS.

        • MB dit :

          WELLMAN il s’agit de « Thunder Birds: Soldiers of the Air (1942) »

        • Alexandre Angel dit :

          Et que vaut LES CLEFS DU ROYAUME, de Stahl, qui fait partie de la même fournée ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Souvenir d’un film assez sulpicien

        • Alexandre Angel dit :

          Merci à Bertrand
          J’ai donc acquis JOHNNY APOLLO, LE TRAITRE de Litvak pour faire partie du club, A BELL FOR ADANO d’Henry King et LE GRAND RISQUE, que je déconseille à antoine et aux autres pour la bonne et simple raison qu’il est en Pan&Scan. J’aurais du me renseigner avant..

        • MB dit :

          à AA: merci pour l’info sur LE GRAND RISQUE à éviter. Pour LE TRAITRE vous me direz si l’image est + ou – bien que le z1:
          http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReviews22/decision_before_dawn_dvd_review.htm
          merci!
          à Bertrand: comme je vous le disais le Wellman qui vient de sortir PILOTES DE CHASSE (ou EN CHASSE!) est THUNDER BIRDS (1942) vous n’en parlez pas dans 50, Maltin consent 2*1/2, avec Gene Tierney.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          J’ai peur qu’il fase partie de ces films de commande que Wellman avait accepté pour faire OX BOW INCIDENT

        • Mathieu dit :

          A Bertrand et MB:
          Moi aussi THUNDER BIRDS alias PILOTES DE CHASSE de Wellman m’intrigue, scénario de Lamar Trotti (THE OX-BOW INCIDENT, YOUNG MR LINCOLN…)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Le nom de Lamar Trotti n’est pas synonyme de réussite obligatoire. Il était sous contrat et nombre de ses scénarios sont relativement conventionnels et dans les meilleurs, on peut parfois se dire que le réalisateur a joué un rôle

        • Alexandre Angel dit :

          A MB
          D’après le test que vous faites suivre en lien, la copie de mon TRAITRE est à deux doigts de l’excellence (je rappelle l’éditeur : « Hollywood Legends »-Collection classique de la Fox-jaquette blanche et N&B) n’était ce grain un peu trop prononcé.
          Le film de Litvak est non moins excellent mais ça, vous et Mathieu l’aviez bien publicisé. Le sujet, âpre et ingrat, est étonnant, gonflé : on se demande comment espéraient-ils, en 1951, intéresser le public américain au sort d’un « rat » allemand désespéré et apeuré, quoique idéaliste..
          Il y a dans les yeux du TRAITRE le même désespoir que celui des personnages d’ALLEMAGNE ANNEE ZERO ou de ALLEMAGNE, MERE BLAFARDE et cela saisit de la part d’un film hollywoodien.
          Petite mention personnelle pour Gary Merill, en officier ricain cynique, qui est le seul personnage, à ma connaissance, du cinéma, à fumer des cigarettes sans jamais les allumer.

        • MB dit :

          à A Angel:
          « Le sujet, âpre et ingrat, est étonnant, gonflé : on se demande comment espéraient-ils, en 1951, intéresser le public américain au sort d’un « rat » allemand désespéré et apeuré, quoique idéaliste.. »
          ça m’avait frappé: comment ce film a-t’il pu avoir du succès à l’époque?
          merci pour la réponse, je crois que je vais acheter l’édition française.

      • Rouxel dit :

        « Coplan prend des risques »sorti en 1964 est une réelle surprise.Mise en scène nerveuse et rapide,sur des dialogues bien écrit par Pascal Jardin avec Dominique Paturel qui endosse le role de ce James Bond à la française qui travaille pour le 2ème bureau.Je dois revoir les deux Coplan réalisé par ce bon Freda qui n’est pas à négliger.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Rouxel

          Le premier est pas terrible avec une ou deux bonnes sequences d’action. Le second est nul. Je le sais,j’ai travaillé au scénario. J’ai vu avec quelle flemme il avait été bâclé

      • Rouxel dit :

        « Monsieur Leguignon lampiste »est une pure merveille d’inventivité,de surprise avec un brin de morale avec la présence d’Yves Deniaud qui tourna une suite deux ans plus tard.Tous les personnages ont des »gueules »que l’on ne voit plus dans le cinéma français en dehors peut etre de:Pinon,Dreyfus,ou Denis Lavant qui joue toujours des débiles un peu décalé.Louis De Funès avec son béret enfonçé jusqu’aux oreilles déborde de malice,Paul Mercey avec sa grande stature,dénote un personnage un peu ahuri mais le plus drole c’est Jean Carmet dans le role du policier toujours en uniforme mais jamais en service.Bravo LABRO!!!!!

  37. Rouxel dit :

    Oeuvre singulière et dense réalisée par Bruno Nuytten »Camille Claudel »devrais resortir en salles car c’est un film impréssionnant grace à la mise en scène de grand chef opérateur qu’est Bruno Nuytten.Alain Cuny qui incarne le père de Paul et Camille Claudel déclame un extrait de « Tete d’or »écrit par son fils: »On ne peut pas vivre,on ne peut pas vivre,quand on sait que l’on ai déjà mort,on attends plus le soleil qui se lève,on espère en vain retrouver la paix interieure.Depardieu et Adjani sont magistraux dans leurs roles puis à travers l’évocation de cet amour fou on voit se construire la tour Eiffel,la crue de la Seine,on apprend la mort de Victor Hugo mais aussi la complexité du personnage de Rodin qui vit dans son monde sans prendre position pour Dreyfus.Film riche ou la révolution industrielle commence à pointer son nez,les etres et les choses changent,on sent qu’un bascullement se profile et annonce une guerre imminente.Que devient ce réalisateur qui s’est mis en sommeil trop tot et qui méritait de continuer une carrière bien entammée.

  38. MB dit :

    Je suis très content: ce soir Brion passe LES MISERABLES 1ère partie de Freda! que personne ne vienne me dire que c’est pas terrible avant SVP! (après à la rigueur)

  39. Guy Gadebois dit :

    Pagnol entraine Pagnol mais bien que CMF annonce 24 DVD je n’en trouve que 11 dans le commerce, dont l’horrible TOPAZE, exactement le genre de film qui contribue à désacraliser le maître. Quel plaisir a-t’il pris à brosser le portrait de personnages tous aussi détestables ? Ah, bien sûr, nous sommes dans la haute bourgeoisie parisienne gangrénée par la corruption et l’avidité financière, mais sur laquelle on porte un regard des plus manichéen. Empreint d’un cynisme célinien à l’égard du brave Topaze, dans le style « le peuple n’existe pas…etc » mais sans le panache de Céline. Pagnol ne se rend pas compte qu’il fraternise avec ses personnages, tous plus affreux les uns que les autres du fait qu’il ne prenne aucune distance avec eux. Visuellement le film est hideux ! Exemple : Je me suis demandé pourquoi un personnage n’avait enfilé qu’une manche de son pardessus, avant de me rendre compte de la faute d’éclairage (le projecteur éclaire une seule épaule.) Pagnol fait ici de l’anti Pagnol et donne raison autant à ses détracteurs qu’à ses laudateurs, les daubes occupant autant d’espace que les chef d’oeuvres.

    • stag dit :

      Ce qui m’agace concernant Pagnol c’est surtout le prix des dvds. Tandis que la très bonne version d’Yves Robert des souvenirs d’enfance – 2dvds la gloire de mon père, le château de ma mère – est proposé à 12,99 euros, la fille du puisatier est disponible pour la somme modique de 44,99 euros, ou le schpountz au même prix, sur le plus gros site de vente en ligne. C’est un peu moins cher sur le site (des ayants droits, des « trois sociétés familiales gérant l’oeuvre de pagnol ») marcel-pagnol.com, mais tout de même 27,10 euros le dvd.
      Pagnol devrait être plus abordable, la logique tarifaire un peu élitiste me laisse songeur.

      • MB dit :

        à Stag: ces films sont quasi inaccessibles MANON DES SOURCES à 60€… Ceci dit vous pouvez trouver LA FILLE d’occasion à 14€ en Amazonie si vous vous pressez. JOFFROI est introuvable. C’est triste. Vive les médiathèques!

      • MinettePascal dit :

        Sur Pagnol, ce sont plutôt les films eux-mêmes qui m’agacent. Même faits avec soin, ils ne peuvent valoir la lecture des livres dont le style est le principal intérêt.
        Tourner des Pagnol dans le but d’amener à le lire, pourquoi pas. Mais à part ça ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          C’est un avis délirant : MERLUSSE, JOFFROI, ANGELE, REGAIN sont des FILMS étonnants dans le choix des extérieurs, des décors, des personnages humbles et Welles qui n’est pas le dernier des cons avait une admiration énorme pour la FEMME DU BOULANGER. Il y a des Pagnol ratés comme TOPAZE mais NAIS est intéressant et MANON est un chef d’oeuvre. Et ses films n’ont rien à voir avec les livres qu’il écrivit souvent après coup. Et il transcende même certaines nouvelles de Giono

        • MinettePascal dit :

          Sur Pagnol, je ne pensais pas à ceux-là, bien sûr, mais aux plus récents , aux adaptations d’Yves Robert, par exemple, qui m’ont déçu.
          Je vais essayer d’être un peu plus précis, pardon.

        • MB dit :

          à MP: je salue votre courage à dire ça sur le cinéma de Pagnol! CIGALON est un peu faible mais voyez MERLUSSE et MANON. LE SCHPOUNTZ est moins pagnolien mais poilant car « tout condamné à mort aura la tête tranchée ».

        • Guy Gadebois dit :

          Je n’ai jamais osé regarder le dytique d’Yves Robert mais celui de Berri est tout à fait à la hauteur. On avait jugé le film par des poncifs du style « entre Pagnol et Berri on voit lequel des deux est un vrai cinéaste », mais 30 ans après, le film est toujours aussi plaisant à regarder. Daniel Auteuil est réellement magnifique, son Hugolin est même plus nuancé que celui de Rellys. Le Papet, en retrait dans la version de Pagnol, occupe ici une tout autre dimension. C’est une des plus belles compositions de Montand. Toutes les scènes entre lui et Hugolin, entre Hugolin et le bossu, sont des scènes de comédie d’un très haut niveau, soyons honnête.
          C’est un film d’hommes, les femmes restent au second plan, Emmanuelle Béart manquait trop d’expérience, mais c’est le film qui a mis réellement en lumière le talent d’une Elizabeth Depardieu restée trop rare au cinéma. Par ailleurs un film visuellement très beau. Le seul reproche que je lui fasse est de m’avoir laissé croire un temps que La Force du destin était une musique de Jean-Claude Petit. Sauf erreur, c’est la première fois qu’on adaptait Pagnol depuis sa mort. Je veux bien rejoindre Minette Pascal sur la vision de Pagnol par Roger Hanin.

        • MB dit :

          à MP: ah bon ça va mieux! Mais les trois de Auteuil sont biens on en avait parlé, j’aurais jamais eu l’idée de les voir et pourtant… A-t’il abandonné CESAR?

        • Mathieu dit :

          MERLUSSE nous montre l’intéret de tourner dans des décors naturels. Le dortoir de ZERO DE CONDUITE a l’air d’une idée de dortoir à coté de celui de MERLUSSE, qui, étant réel, particulier, nous surprend par ses dimensions, ses proportions, son atmosphère, etc… même chose pour la cour de récré, le préau, …Idem pour pleins de décors naturels, en particulier ceux de REGAIN, et aussi la lumière, je trouve ça culotté de filmer ces chemins poussiéreux en plein soleil, ça change de ces films esthétisants où on a l’impression qu’on a tourné que deux heures par jour (une à l’aube, l’autre au coucher du soleil).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Bonne remarque

        • antoine dit :

          j ai vu sur votre conseil toni de renoir qui est un pur regal d’humanisme de spontaneité des dialogues avec toujours cette belle maniere de traiter l’amitié chez renoir et une evocation sensible de la provence en arriere plan

        • MinettePascal dit :

          A Guy Gadebois : Les deux films de Berry sont repassés à la TV pendant les fêtes. Force (du destin) est de les trouver bien emmenés et prenants.
          Je suis bien d’accord avec vous sur Montand, ses scènes sont toutes des régals. Et c’est un rôle en or.
          Il y a par-ci par-là des maladresses, comme ce coup de phare sur le chanteur (Gabriel Bacquier un baryton hors pair) débarquant dans le village. Une petite pause nécessaire dans la narration ? Bizarre ai-je trouvé.
          Et puis le détail de l’harmonica traité de manière un peu forcée…
          Moi qui révère LA FORCE DU DESTIN de Verdi de bout en bout, j’aurais préféré une musique originale, d’autant que le compositeur engagé était totalement habilité à nous hanter l’oreille d’un petit air de sa patte.
          Je passe sur l’incroyable beauté d’Emmanuelle Béart qui nous force et nous oblige à pleurer avec Hugolin.
          Mais ce n’est que moi et j’en profite pour souhaiter la meilleure année 2016 possible à notre hôte ainsi qu’à tous les intervenants.

        • MB dit :

          à MP: ce sont les deux Pagnols de Auteuil qui sont repassés pendant les fêtes pas les Berri sinon je les aurais pas loupés, j’avais découverts les Auteuil MARIUS FANNY et LA FILLE grâce à qqn d’ici qui disait que c’était très réussi et il avait raison. Est-ce qqn sait si Auteuil va tourner CESAR finalement ça a l’air abandonné.

        • MinettePascal dit :

          A MBrady : Je crains bien que vous ayez raté les Berris. Ils se suivaient dans l’après-midi sur France 2, je crois. Et moi, j’ai manqué les Auteuils…

      • MB dit :

        à Stag:
        « Marius, Fanny et César seront diffusés en version restaurée HD sur ARTE le lundi 18 et le mercredi 20 janvier 2016. » (lu sur dvdclassik)

  40. Catherine dit :

    R.I.P Jacques Denis, que j’avais beaucoup aimé dans L’Horloger de St PauL, c’est la scène de la discussion avec Noiret sur les bords du Rhône qui me revient en tête quand je pense à ce film.

    • Rouxel dit :

      Acteur très discret qui n’a pas eu la carrière escompté car il avait pris plusieurs engagements politique et syndicaux comme Pierre Santini et beaucoup d’autres qui sont hélas écartés des plateaux de cinéma et se tournent vers la tv comme Jacques Spiesser.Signalons au passage la disparition d’un séducteur italien qui à tourner dans tous les genres(on se souvient de son personnage de Teuf-Teuf dans »Il était une fois dans l’ouest »de Léone).Adieu donc à Gabriele Ferzetti,comédien également engagé en Italie.

  41. MinettePascal dit :

    Wayne faisant des concours de citations, ça me laisse sans voix.

  42. richpryor dit :

    Je partage votre verdict sur « She is Funny That Way » (et son titre français). C’est peu mémorable mais agréable quand on y est. L’histoire avec « Cluny Brown » est pas mal. En tous cas je suis content pour Bogdanovich, qui a eu le soutient de trois fans plus influents que la moyenne dénommés Wes Anderson, Noah Baumbach et Quentin Tarantino. On dirait qu’il restera un de ces artistes assez estimé aux Etats-Unis et pas du tout en France. Je trouve que sa filmographie regorge pourtant d’excellents films de « Paper Moon » à « They All Laughed » et j’attends toujours une sortie dvd en France pour « Saint Jack » ou Gazzara joue un proxénète à Singapour.
    On parle souvent de Ford sur ce blog donc j’indique qu’il y a une version du documentaire de Bogdanovich sur le réalisateur ici (plus un autre doc de CBS): http://www.cinephiliabeyond.org/directed-by-john-ford/
    Je sais que ca ne vous empêchera pas d’acheter le dvd si ca vous plait.

  43. MB dit :

    C’est vrai le couple de Mexicains est positif derrière une « couleur » un peu voyante et paternaliste, il faut juste comparer avec les Mexicains de WONDERFUL COUNTRY tourné la même année. Hawks était en retrait, sorte de misanthrope avec une très haute opinion de lui-même qui n’acceptait que la compagnie de qui lui ressemblait, ce qui exclue Juifs et personnes à la peau basanée, c’est un racisme discret pas un racisme actif, encore heureux! Le MacCarthy dépeint bien et fait comprendre cela.
    Wayne a des côtés très réacs mais j’ai lu dans le MacCarthy que sur le tournage de HATARI! ce n’est pas lui qui inondait toute l’équipe de discours de droite agressifs selon ce que dit Gérard Blain dans une interview aux Cahiers je crois, au contraire Wayne était très discret, et les témoignages concordent pour dire que c’était Blain qui provoquait Wayne sans arrêt pour l’attaquer politiquement, Wayne esquivait et ne voulait pas discuter.

    • MinettePascal dit :

      Sur Blain, ce serait intéressant de savoir jusqu’où allaient ses difficultés avec la langue de Shakespeare. Un fort accent français ne déplaît pas aux Américains, en général, et dans HATARI, ce détail caractéristique pouvait justement mettre en valeur le personnage.
      D’autant que Hawks a montré qu’il avait un penchant pour notre langue (The Big Sky).
      Si ça coinçait avec Blain, c’est qu’il devait être carrément incompréhensible. Ou bien décevant dans ses performances d’acteur ? Mais alors, pourquoi l’ont-ils pris ?

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Minette Pascal
        Il y a des manières de parler anglais avec accent qui déplait aux américains. Chevalier avait un très fort accent mais il trouvait toujours le point d’appui dans un mot, la syllabe sur laquelle on devait appuyer. Je pense que Blain n’avait pas ce talent (c’est un acteur très limité même en français) et Hawks l’a pris aussi parce qu’il était dans le clan de gens qui le soutenaient. La bio montre qu’il a choisi des acteurs sans les rencontrer ni voir leur film. Il était plus sélectif pour les actrices. Amoureux de notre langue non ? Hawks était de tous les cinéastes US que j’ai connus, le plus repliés sur lui même et sur son pays. Le choix d’acteurs étrangers était juste un calcul commercial. Cela dit, ,il était sympathique, fidèle et parfois modeste : un film qui n’avait pas marché était raté et par sa faute. C’est ce qu’il répondait aux laudateurs déchainés de LIGNE ROUGE 7000 : « j’ai totalement loupé le film. Ce que vous y voyez ce sont les intentions de départ »

  44. MB dit :

    à Bertrand: de JL Thompson j’ai découvert récemment TIGER BAY (1959) que vous défendiez ailleurs (avec JC Freycon d’accord avec vous d’ailleurs), très bon master dans le dvd z2 anglais ed Carlton, avec sta. J’ai été épaté par l’éventail de couleurs de peaux qu’on y découvre, j’apprends qu’il s’agit d’une ville portuaire (au pays de Galles) avec une forte immigration jamaïcaine je crois, on y voit même une noce de Jamaïcains qui font la fête dans la rue la nuit. Hailey Mills à 13 ans est formidable, exubérante, j’ai lu qu’elle avait improvisé la scène où elle répond aux questions du flic (son père, John Mills) en gesticulant et s’agitant en criant ses réponses. Quel garçon manqué! Pour revenir au mélange d’origines des gens (il y a aussi les Polonais), je ne crois pas avoir vu l’équivalent dans un film français de la même époque à Belleville par exemple. La scène finale sur le bateau avec le capitaine maltais (une nationalité de plus) qui ne veut pas collaborer est très amusante vraiment une très bonne surprise merci de l’avoir signalé. Ce Thompson arrivant + tard aux USA s’est complètement ramolli on dirait. Son ICE COLD IN ALEX est remarquable aussi.

    • MB dit :

      J’oublie le nom de la ville: Cardiff (comme Jack).

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MB
      Jetez un oeil sur YIELD TO THE NIGHT

    • Sullivan dit :

      A MB : Avez-vous SIDEWALK STORIES (1989) de Charles Lane ? Pour son scénario, le cinéaste s’était inspiré du KID de Chaplin et de TIGER BAY.

      • jean-charles freycon dit :

        À propos de SIDEWALK STORIES, je me permets de glisser ce petit commentaire que j’ai retrouvé dans mes mails et que j’avais donc émis en privé après avoir vu le film que le destinataire (très aimable) m’avait d’ailleurs offert, par flemme de me remémorer et de rédiger de nouveau…

        Alors, les premiers instants du film : waouh… la qualité d’image, fantastique… mais presque un peu trop, je me suis dit à un moment… A-t-on vu ce film à sa sortie avec une telle perfection plastique? J’en doute un peu… Mais magnifique, hein…

        J’ai trouvé ça pas mal. Seulement pas mal. Enfin, bien, quand même, mais voilà, j’ai été gêné par certaines choses. D’abord, j’ai trouvé, au bout d’un moment, que je l’écoutais plus que je ne le regardais, ce film, que la musique faisait basculer l’expérience du côté de l’oreille, au détriment de l’œil. Elle est omniprésente, la musique, un peu trop je trouve. Alors c’est un super film à écouter. À un moment j’ai cru entendre les premières mesures du fameux quintette à cordes de Schubert… J’ai trouvé alors la BO vachement bien et que le film peinait un peu à suivre, même s’il n’est pas sans qualités, l’acteur (et réalisateur) étant plutôt cinégénique, plutôt keatonien que chaplinesque avec ses yeux un peu globuleux… J’aime bien aussi cette idée de faire un film muet mais un film muet contemporain, à mille lieux du très vulgaire The Artist… Bon, mais c’est un peu figé, j’ai trouvé, souvent, et un peu long aussi si on compare avec l’urgence du Kid de Chaplin qui est plus qu’une simple inspiration même s’il se défend dans les bonus d’en avoir fait un remake…

        La chose qui m’a le plus dérangé et qui fait que vraiment le film n’est pas un chef-d’œuvre pour moi c’est que la petite fille n’est qu’un accessoire. Absolument rien ne se dégage d’elle, contrairement au Kid ou à d’autres enfants de grands films mettant en scène des enfants, je pense par exemple au Petit fugitif, de Morris Engel, au Garçon aux cheveux verts, mais aussi à jeux interdis et à d’autres que j’ai sur le bout de la langue, child of divorce, le voleur de bicyclette… Par exemple, quand elle tape sur le gamin qui lui a piqué son ballon… bon, si tu te souviens de la scène du Kid quand il règle son compte au gros garçon… il y avait un vent de révolte, on était du côté de l’enfance, alors que là le type trouve un landau, avec une petite fille dedans, bon, c’est tout… on ne saura jamais qui est vraiment cette petite fille, pas socialement je veux dire, mais humainement… Je me dis que peut-être le metteur en scène voulait trop illustrer une thèse, faire un film engagé, alors qu’on ne devrait se préoccuper en cinéma (et ailleurs) que de poésie, selon moi, les idées venant alors sans s’imposer lourdement, sans vouloir convaincre quiconque… Dès qu’un artiste nous dit : C’est ce que j’ai voulu exprimer… ça ne m’intéresse plus car pour moi un artiste, qu’il soit cinéaste, écrivain, peintre, ce qu’on voudra, n’a rien à vouloir dire, mais tout à dire… Dès qu’il y a des intentions et que surtout je les subodore, ça me gâche mon plaisir, c’est ainsi… Prenons le Kid… Quel est le moteur du Kid? Dénoncer la misère? Bien sûr que non. Le moteur, c’est l’émotion, un point c’est tout.

      • MB dit :

        à Sullivan: oui j’en ai entendu parler récemment de ce film, sans doute ici, il faut que je le voie.

  45. stag dit :

    Je vais commander cette série deadwood, j’ai tendance à préférer les vieilleries mais ce que vous dites donne envie. Calamity jane est loin de celle de morris dans lucky luke qui était vraiment pas une amoureuse, j’ai la version sherman la fille des prairies où yvonne campe une calamity amoureuse de sam bass, j’ai hâte de la voir alcoolique amoureuse de wild bill.
    El dorado, hors peut être l’affiche wayne/mitchum, est en tous points inférieur à rio bravo. Il faut dire que refaire sensiblement la même chose sans brennan dans le rôle de l’assistant du shériff, surtout, ou bond, était un pari probablement plus commercial qu’ambitionné. Et le petit jeune au galurin, je ne sais plus si c’est mississipi ou colorado, peine à apporter autant que ricky nelson dans la seule scène de chants avec brennan et dean martin. Moment mémorable s’il en est.

    • MB dit :

      à Stag: je ne suis pas d’accord c’est justement Arthur Hunnicutt qui relance souvent l’intérêt du film, ce type est un génie du « one line » mais RIO BRAVO est supérieur dans l’ensemble bien sûr.

      • MB dit :

        Hunnicutt remplaçant Brennan précisons est formidable, et Caan (sauf le coup d' »imiter » un Chinois)vaut bien Nelson pas très à l’aise dans RIO BRAVO . Je trouve qu’au petit jeu des reprises la scène de la rédemption de Mitchum entrant seul dans le saloon de Jason est supérieure à celle de Martin entrant seul dans le saloon de Burdette: « Oh ça va je vais pas le massacrer! ». La scène comique de la moitié de la ville qui fait irruption dans la prison où Mitchum prend son bain est supérieure, et des détails: Maud qui se fâche avec Wayne et est toute prête à repartir en colère avec le casse-croûte tandis que Caan mort de faim fait des mimiques derrière. Mais la scène grandiose est celle de Wayne ramenant le corps du jeune homme qu’il a tué chez les siens. Mais tout ça ce sont des détails à la suite qui nous ont plu, M Pascal et moi, l’ensemble n’est pas homogène c’est sûr et Bertrand a raison sur le soin général apporté au film. Ceci dit notons que tout n’est pas parfait dans RIO BRAVO avec les scènes très gênantes où interviennent Pedro Gonzalez Gonzales et son épouse (Estelita Rodriguez): là l’humour supérieur de Hawks ridiculisant ce qui n’est pas bien blanc et bien américain me révulse.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          La « scène grandiose » qui est la seule reprise du roman qui vient de paraitre dans ma collection est encore supérieure dans le livre. Parce qu’elle arrive plus tard, quand on connait les personnages et la mort du jeune est beaucoup plus douloureuse et profonde. De même lmes réactions de ses parents et de celui qui l’a tué que nous connaissons à ce moment là de l’histoire. Hawks ne garde que le squelette de la scène et malgré cela réussit une des meilleures séquences du film. S’il s’était donné la peine d’adapter le roman de Harry Brown

        • richpryor dit :

          Je n’ai jamais trouvé Gonzales absolument ridicule dans Rio Bravo. Il a clairement les apparences d’un cliché ambulant mais en dessous il y a un vrai personnage (et un positif). Par contre Caan qui fait son chinois dans El Dorado, ca fait vraiment tâche. Il me semble déjà y avoir eu une discussion là-dessus sur le blog.
          Je ne veux pas ouvrir la boite de Pandore mais j’en vois beaucoup critiquer Hawks pour son racisme, mais John Ford on y touche pas, pourtant il a fait souvent pire. Peut-être que chacun aura une tendance inconsciente à défendre son préféré. En tous cas c’est vrai qu’on peut remercier le ciel d’avoir empêché un film de Hawks sur le Vietnam.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Richpryor

          Il y a une grande différence. Ford pouvait parfois véhiculer les stéréotypes, les préjugés de l’époque mais il veut dès JUDGE PRIEST introduire une scène condamnant le lynchage qui n’était pas un crime federal à l’époque. Il fera travailler beaucoup de noirs et était très fier d’avoir obtenu qu’ils soient payés comme les Blancs. Il y a de l’oncle thomisme parfois qui disparait dans le SERGENT NOIR, voire dans le Cochise de Fort APACHE. Il n’y a pas Noirs chez Hawks et je l’ai entendu proférer des déclarations insultantes quand il comparait Stokely Carmichael aux singes du jardin d’Acclimatation. Hawks comme le montre Todd McCarthy cherchait surtout à travailler pour les producteurs qui n’étaient pas juifs et Lauren Bacall parle de son antisémitisme. Rien de tel chez Ford qui selon Daniel Fuchs pouvait un peu parler yiddish. Ayant travaillé avec les deux et avec l’admiration que j’ai pour Hawks, je vous assure qu’il y a une énorme différence. C’est sa solitude orgueilleuse qui a empêché Hawks de se mêler au maccarthysme et de rejoindre King Vidor, Cecil B deMille, Sam Wood, John Wayne. Il considérait que ce n’était pas digne de lui. Et il étayait protégé par son éducation, ses manières urbaines. Ford était plus brut de décoffrage. Plus alcoolique aussi. Walsh était le plus ouvert, le moins bloqué par des préjugés

        • MB dit :

          à Bertrand: je l’avais bien compris à vous lire dans le corps de votre article. Dans le film c’est Wayne faisant son devoir et ramenant le corps dans la famille donc la deuxième partie de l’épisode dans laquelle il a le courage de faire la leçon au patriarche qui est réussie, je vous crois volontiers que ça reste supérieur dans le roman. Une scène similaire où Wayne va rendre visite à Jason entouré de tous ses sbires est bien aussi: Wayne contre son amour-propre prétend qu’il a peur de Mitchum (il abandonne le contrat avec Jason) tout en surveillant la dizaine d’hommes présente ET faisant faire marche arrière à son cheval pour quitter les lieux (prouesse de dressage équin inédite dans un western disais-je ailleurs je me répète tant pis c’était y’a longtemps), un détail qui me tue comme une note bleue en jazz! A me relire le mot « révulse » est trop fort pour le couple de Mexicains dans RIO BRAVO, les scènes avec eux sont juste embarrassantes. mais je ne suis toujours pas d’accord avec Stag les acteurs sont au moins aussi bons dans EL DORADO et la scène d’action avec cette gerbe d’échardes dans la main du barman (le frangin de Bob) formidable. Après, ça tourne un peu en cirque bâclé hélas. Je dois lire ce roman.

        • Alexandre Angel dit :

          « Rien de tel chez Ford qui selon Daniel Fuchs pouvait un peu parler yiddish. »

          C’est d’ailleurs pour cela que Mel Brooks a demandé à Ford de diriger la scène où les Indiens parlent en yiddish dans LE SHERIF EST EN PRISON.. sic et hem

        • richpryor dit :

          a Bertrand Tavernier

          Merci pour cet éclairage. Il est vrai que niveau comportement Ford pouvait avoir beaucoup plus de mérite. Il est clairement pleins de contradictions idéologiques alors que Hawks est plus unilatéral. Lorsqu’il s’agit des films je dois dire que je suis soulagé de justement ne pas voir tellement d’acteurs Noirs chez Hawks (même dans « Hatari » qui se passe pourtant en Afrique!) ou autant de représentations d’Indiens que chez Ford parce que, comme avec son hypothétique film sur le Vietnam, on aurait pu craindre le pire. Bon, The Big Sky quand j’y repense, ca va encore. Hawks est resté assez apolitique dans ses meilleurs films, ce qui fait sa force.

        • Guy Gadebois dit :

          Hawks ne serait jamais parti en Espagne pour solliciter un producteur juif en exil afin qu’il produise Le juif errant d’Eugène Sue. Ford l’a fait, c’est ce qu’on apprend dans « L’homme qui voulait être prince », biographie de Michal Waszinski par Samuel Blumenfeld. L’homme en question étant l’éminence grise de l’empire Bronston. Ford est allé le voir après le tournage des Cheyennes, ignorant que Bronston était déjà en pleine déroute.

        • stag dit :

          Cette discussion m’a donné l’occasion de revoir le film hier. La version française me plait moins que la v.o, c’est toujours pareil pour moi cela dit mais hier j’ai navigué de l’une à l’autre sur certaines scènes. L’adjoint a une voix de vieillard peut crédible, l’acteur n’est pas si vieux, celles de mississipi et mitchum sont presque caricaturales je trouve.

          Un détail m’a amusé, la fille mcdonald qui pour rejoindre sa monture se met à courir comme michel serrault dans la cage aux folles, après avoir pourtant commis un acte plutôt viril, tirer sur john wayne et le blesser.

          Dans la scène du bar mitchum est vraiment très bon, fort, froid, on voit que son personnage est effectivement au delà d’un alcoolique, un redoutable adversaire, ce que dit wayne à plusieurs reprises auparavant, c’est dû à son jeu biensur, peut-être aussi l’écriture puisque dans eldorado l’alcoolique est le shérif, dans rio bravo il était l’adjoint, d’où une autorité différente du personnage ?

          Voilà, inutile de donner mon avis sur tous les points, voir el dorado n’est évidemment pas un mauvais moment, on peut-être moins bon que rio bravo et cependant être un western intéressant.

        • MinettePascal dit :

          Sur Gonzalez, moi non plus je ne ressens rien de négativement ridicule dans son personnage.
          Il est là en fonction de clown, bien sûr, pour contrebalancer la tension dramatique mais pas seulement. Il ne surexprime pas sa sincère amitié, voire sa générosité (il laisse tout le monde disposer de son bar à n’importe quelle heure), pour les autres alors que les Mexicains sont souvent représentés trop polis pour être honnêtes, obséquieux et sournois.
          Et puis il montre un certain engagement dans la lutte, un certain courage, même quand ça tourne au vinaigre, allant jusqu’à donner un coup de main lors du combat final alors que les chances sont plutôt du côté Burdette.
          Enfin, c’est un clown digne, pas une caricature pitoyable.
          Le fait qu’il soit Mexicain ajoute un peu de couleur locale, je trouve, mais rien de péjoratif.
          C’est comme si l’on disait que l’autre clown, Stumpy, donnait une mauvaise image des vieux en les ridiculisant.
          Mais ce n’est que mon petit avis.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          Je crois que là vous êtes loin de la réalité. Ce personnage recopie tous les stéréotypes qu’Hollywood et les USA ont attribué aux Mexicains qui ont été offensés par le personnage comme le montrent certaines réactions (j’en parlais avec Alfonso Cuaron qui disait que cela montrait clairement que les Mexicains ne pouvaient qu’être les domestiques des Américains qui eux s’occupaient des taches essentielles). Pensez au même role joué par un noir…Regardez comment Ford montre les mexicains dans la Prisonniere, Hathaway dans le Jardin du diable. Ils ne sont pas obséquieux jusque dans leur marque de sympathie. Mais les étrangers chez Hawks sont vus avec condescendance et ni Blain ni hardy Kruger n’ont droit à des scènes, des décisions mémorables. Leurs noms, impossible à retenir, sont tout de suite américanisés

        • MB dit :

          à Stag: pour la fille McDonald (Michele Carey) elle est capable de ramasser son fusil tombé dans la rivière sans descendre de son cheval: là je dis « respect! » c’est l’une des raisons pour lesquelles ce film est grand (sauf que certains ont dit qu’elle était doublée pour ça, des esprits forts encore), quant à son pantalon de cuir elle le fait rejoindre au rang des grandes icônes érotiques le personnage de Dolores Del Rio dans PASSION!
          En fait c’est les acteurs qui sauvent le film.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          C’est vrai qu’elle est spectaculaire dans son pantalon mlais hélas elle joue mal et je crois que Hawks a coupé beaucoup de scènes avec elle

        • MB dit :

          à Bertrand: pas ébloui jusqu’à l’aveuglément critique par le pantalon, je ne trouve pas qu’elle joue mal!

        • MB dit :

          à G Gadebois: merci pour cette précision sur Waszynski, c’était un type hors du commun. J’apprends qu’il est né dans la Russie tsariste, a été assistant de Murnau, a réalisé 40 films en Pologne, fuit les nazis à Moscou, rejoint l’armée polonaise, se retrouve dans le gouvernement polonais en exil à Angers, rejoint Londres, combat en Egypte puis en Italie (il filme la bataille de Monte Cassino!). Après 45 il travaille pour le cinéma américain, produit LA CHUTE DE L EMPIRE ROMAIN, LE CID, UN AMERICAIN et LA COMTESSE de Mankiewicz! Je comprends qu’on lui ait consacré une biographie! (merci Wikipédia et IMDB).

        • MB dit :

          à Bertrand: a priori, McCarthy à mes côtés c’est plutôt Jennifer O’Neil (miss ETE 42) qui vit ses scènes coupées pour cause de not-good-enoughisme (gasp!) dans RIO LOBO au profit de Sherry Lansing (la future boss de 20th Century Fox). C’est O’Neill qui devait tuer le méchant, c’est Sherry qui s’y colla avec joie. Il est arrivé la même chose à Michèle Girardon sur HATARI! mais selon Blain c’était parce qu’elle refusait les avances de Howard vivant une histoire avec Russell Harlan ah qu’est-ce que vous voulez dés qu’un tournage se passe sous les tropiques hein, ça s’échauffe sous les moustiquaires! d’ailleurs voyez EMMANUELLE! A propos de la constante agressivité politique de Blain vis à vis de Wayne que j’eus l’honneur de relater plus loin, Blain aussi vit ses scènes réduites dit-il à cause de ça (+ le fait qu’il parlait anglais moins bien que Kruger). Voili voilou merci Todd!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Jennifer O Neil s’est très vite révélée une actrice transparente et elle a ruiné notamment un film de Tom Gries. Mais aucune des filles de RIO LOBO n’arrive à la cheville d’Angie. Et la maitrise approximative de l’anglais de Blain a été le facteur essentiel de sa quasi disparition du film. J’ai du mal à croire qu’il asticotait Wayne à ce point.

        • MB dit :

          oups j’ai un peu dérapé là, désolé ma foi…

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand
          Jennifer O’Neill est peut-être transparente comme actrice mais comme femme, oh my god…
          Et puis, elle est bien dans L’INNOCENT, de Visconti.

        • MB dit :

          à Bertrand: pour les filles de RIO LOBO c’est certain. Pour Blain et Wayne je me base que sur McCarthy: « décision non diplomatique de Blain de donner son opinion sur la peine capitale, la Baie des Cochons etc. à l’attention de la star de droite » (JW) « il persista et le résultat fut que son rôle fut diminué ». Le souci est que McCarthy donne toutes ses sources en vrac à la fin et impossible de lier ceci avec cela. Mais il peut se tromper.

      • stag dit :

        A MB,
        Je préfère Brennan, mais Brennan est légendaire, à mes yeux, dans banjo on my knee on voit à quel point cet acteur était multi-facettes, sans parler de sa capacité à jouer avec ou sans dents, selon ses propres termes. Que je le place au dessus n’est pas méprisant pour le Hunnicutt que je ne juge pas mauvais loin de là et qui joue très bien dans un autre film de Hawks que j’affectionne beaucoup LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS.
        Mitchum est un plus grand acteur que Martin je pense que nous sommes tous d’accord, dans la scène du bar j’aime également celle de martin, la goutte de sang qui tombe dans le verre, le plan vue de haut est bien pensé. En tous cas les deux, grands buveurs devant l’éternel, sont très crédibles dans le rôle de l’alcoolique.
        Sur Nelson j’aime la scène musicale, c’est un peu comme le morceau de classique dans vengeance à l’aube, le « rock » dans un western c’est original.
        Le rôle de pedro est déjà très minoré c’est vrai, par la taille du comédien déjà, mais est-ce propre à hawks. Je n’ai pas de titres en tête immédiatement mais lorsqu’on regarde des films hollywoodiens de ces années, avec les noirs notamment, il m’arrive d’être gêné par certaines scènes, même si elles sont réalistes, voir parfois édulcorées par rapport à ce que fût vraiment l’esclavagisme.
        Chez Hawks Brennan prend une gifle très humiliante par Bogart dans le PORT DE L’ANGOISSE. Elément de réflexion sur le sujet dominé/dominant dans les films de hawks.
        En tous cas je suis bon pour revoir une énième fois el dorado ce soir, vos anecdotes m’ont donné envie de revoir certaines scènes !

        A Bertrand, je découvre – entre autres tellement de choses sur ce forum – l’antisémitisme de hawks rapporté par bacall. J’avais une toute autre impression, m’étant fait de sa collaboration avec Goldwin sur BALL OF FIRE l’exemple type de l’apport précieux de producteurs juifs associés aux grands réalisateurs à la grande époque hollywoodienne. Sur le thème on choisit un bon scénario, un bon réalisateur, de bons comédiens, et on fait souvent un bon film, plutôt que de faire passer le casting avant tout le reste.
        Rien à voir mais j’ai revu hier le très bon la fureur des hommes et votre très complet bonus dans lequel vous parlez d’une critique/avis de jean dutour, a-t’il été un temps critique de cinéma dans un journal ? Ou simple passionné ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Stag
          Il écrivait dans France Soir je crois pendant une époque et participait à des émissions de radio

        • MB dit :

          à Stag: Hawks adorait Hunnicutt. Il aurait dû l’utiliser dans une comédie. Vous faites bien de le citer dans BIG SKY, film qui contredit totalement un certain « racisme » de HH il ne se moque même pas des Français! mais il ne retrouvera pas cette largeur de vue qui rappelle le Wellman avec Gable (avec MISSOURI dans le titre)! Hawks trouvait que Hunnicutt était le seul qui « parvenait exactement à ce qu’il cherchait » dans ce film (McCarthy). Effectivement Hunnicutt y est parfait. au fait le témoignage de Bacall sur HH est aussi dans le bouquin de McCarthy chez Actes Sud lisez-le ça se dévore.

      • MB dit :

        vous en voyez « beaucoup critiquer Hawks pour son racisme »? Ici sur le blog ou ailleurs? Première nouvelle des noms!
        ceci dit personne n’a jamais suggéré que Ford était blanc comme un agneau on sait ce qu’il en est.

        • richpryor dit :

          A M.B:
          Il me semble avoir lu des discussions là-dessus sur ce blog. Comme Hawks et Ford je ne donne pas de noms. I don’t name names.

    • M.Pascal dit :

      A Stag : A chacun son ressenti, mais moi, je trouve que c’est Nelson qui pâtit de la comparaison. Déjà, il a manifestement moins d’aptitude à jouer que Caan ; mais c’est surtout la qualité des deux rôles qui fait pencher la balance, selon moi, du côté Mississipi. Colorado joue de la gratte et pousse la chansonnette, d’accord, mais je préfère le poème d’EL DORADO à la comptine de RIO BRAVO, d’autant que Nelson n’est pas non plus transcendant comme chanteur, bien moins en tout cas que Brennan et Martin.
      Et puis Mississipi n’a pas que ce côté rêveur un brin triste pour lui; son histoire de mentor admiré et perdu finit de nous l’attacher. On ne peut pas en dire autant de Colorado qui n’est présenté que comme le fils d’un bon tireur. Sa seule évolution, c’est de nous être de plus en plus sympathique mais il y a quand même plus de matière originale chez Mississipi.
      D’après moi, bien sûr.

      • Alexandre Angel dit :

        A M.Pascal
        Vous avez lu la bio de Dean Martin par Nick Tosches, intitulée DINO? Il y a un passage fendard où il est question de Ricky Nelson, sur le tournage de RIO BRAVO. Tête de turc de Martin et Wayne, qui ne supportaient pas son côté « teen idol », il se faisait constamment chambrer par ses derniers qui le jetèrent dans une mare de boue, pour lui fêter son anniversaire.
        Cela dit, il manque quand même à EL DORADO ce genre de récréations musicales dont Hawks avait le secret.

        • MB dit :

          à AA: ce comportement de machos était lamentable non? A se demander s’ils ne sont pas responsables un peu de la performance de Nelson, plutôt emprunté.

        • MinettePascal dit :

          A AAngel : J’imagine que Nelson n’a pas raconté ça à son fan-club de midinettes.
          Je n’ai jamais pensé lire une bio de Martin. Comme chanteur et comme Dude, j’en redemande, comme homme, je ne suis pas sûr…
          Il n’y a pas de pause musicale dans Eldorado mais je donne les 5 minutes de country de RIO BRAVO pour les quelques secondes où Mississipi récite son poème à Wayne pendant leur voyage à cheval. Le thème orchestral du générique est là aussi, en accompagnement, tout en murmure mais totalement en phase avec les mots.
          C’est un des moments du film que je préfère, d’autant que Wayne le laisse dire alors qu’il pourrait l’envoyer balader.
          Ben alors, quand en aura-t-on fini avec ce film ?

        • MB dit :

          à MP: fondons la S.D.E.D.: Société des Défenseurs de EL Dorado, le combat sera rude mais nous convaincrons le peuple! Nous promettons que nous ne boirons plus une seule goutte d’eau avant d’avoir imposé le film de Hawks comme l’un des meilleurs témoignages de l’art cinématographique! La victoire est au bout! Hardi!

        • MinettePascal dit :

          A MB : Bonne idée que cette société pro-ELDORADO.
          Vu le nombre qu’on est, un petit local à bas loyer suffira pour abriter toute la structure. Je propose d’obliger les membres à porter des couvre-chef grotesques comme signes de reconnaissance et de décorer les murs du siège de la S.D.E.D avec des posters de la jeune fille au cigarillo.

        • stag dit :

          Nelson avait une bonne consolation, selon Angie Dickinson, elle et lui, sensiblement du même age, étaient proches en dehors des scènes de tournage (bonus de rio bravo).

        • stag dit :

          A tous,
          En passant, à propos de Nelson qui interprète « cindy » avec Brennan dans RIO BRAVO, j’ai revu hier LES IMPLACABLES de raoul Walsh avec C.Gable R.Ryan et Jane Russel et cette dernière chante à plusieurs reprise une chanson qui reprend la même mélodie que « cindy » (le film est antérieur à rio bravo) avec des paroles différentes.

        • MinettePascal dit :

          Sur les récréations musicales chez Hawks, j’ai un faible pour le « Oh Whiskey leave me alone » de la CAPTIVE. Hawks prend tout son temps et ça tourne même en canon, si je me rappelle bien.
          Je me suis toujours demandé si la reprise de cette chanson dans HATARI était un clin d’œil à cette chaleureuse scène du BIG SKY ou simplement révélatrice d’une vraie et étonnante passion de Hawks pour cette mélodie.

        • MB dit :

          à MP: je m’orienterais vers la raison qui fait que HH se reposait sur les vieilles recettes, les valeurs sûres, non?

        • MB dit :

          « OH Whiskey » entonné par les hommes est plus réussi dans HATARI! car l’idée que ça passe par les radios des véhicules est rigolote, dans BIG SKY Kirk Douglas échoue totalement à faire croire qu’il est saoul et joyeux en même temps à chanter ça, c’est pas dans ses cordes, John Wayne n’aurait pas fait mieux d’ailleurs si Hawks avait réussi à l’avoir comme il le voulait…

        • MinettePascal dit :

          A MB : les valeurs sûres, peut-être bien. Mais le folklore américain offre des tonnes de valeurs sûres, ce n’est pas le répertoire qui manque. Pourquoi cette chanson-là ?

        • MinettePascal dit :

          A MB : Il doit me rester un résidu de chauvinisme car j’aime bien la présence française entourant Douglas dans ce troquet de la CAPTIVE.
          Je suis toujours agréablement surpris quand j’entends des acteurs chanter juste. Ce n’est pas évident, pas donné à tout le monde, voyez (entendez plutôt) les voix fausses qu’on trouve parfois chez les chanteurs de profession, même starisés.
          Douglas s’en tire bien, je trouve, et avec un certain talent, un certain naturel. Une certaine intelligence aussi car il « parle » ses notes au lieu de risquer le ridicule de donner de la voix. Et puis il y a le canon et des notes en harmonie pour accompagner , des voix , le petit accordéon…
          Dans HATARI, ce n’est certes pas aussi musical, mais c’est comme vous le dites plus chaleureux et original.
          On chantera ça à la Saint-Valentin de la S.D.E.D !!

        • MB dit :

          à MP: ah je suis d’accord il chante bien mais dans toute cette 1ère partie du film où il affiche un comportement enjoué (chanson incluse) il me semble un peu forcé dans le style « les mecs je pète la forme ». Wayne n’aurait pas joué ça comme ça! Les Français ou Canadiens québecquois sont très bien intégrés au film et les mélanges de langues sont poilants. Je ne sais pas si les trappeurs sont supposés historiquement des canadiens québecquois. Quand ils parlent français c’est redoutable! certains des acteurs jouant ces trappeurs francophones sont américains seul Letondal était canadien. Steven Geray qui joue Frenchy l’accordéoniste était Ukrainien il a d’ailleurs eu le temps de tourner qqs films ukrainiens ou hongrois avant d’immigrer aux USA.

        • MinettePascal dit :

          A MBrady: Oui, c’est rigolo de détecter les vrais et les faux Français, dans les films.
          Je crois que les premiers mountain men étaient français d’origine; quelle vie pourrie, quand on y pense. Vous imaginez la santé et le courage de ces types toujours seuls, frigorifiés, affamés et menacés ?
          Et puis se dire que le français est la première langue européenne que les Amérindiens ont entendue.
          J’adore, dans J.JOHNSON, qu’on montre un grand chef chanter « A la claire fontaine » ( ou est-ce « Alouette » ?)
          Il va définitivement falloir que je psychanalyse ces propos cocoricoïdes dont je ne me sentais pas capable…

        • stag dit :

          Encore une info glanée sur ce forum, Hawks voulait Wayne et a eu Douglas dans LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS ? Je l’ignorais.
          Dans le film c’est le comparse de Douglas que je trouve, non pas mauvais, mais pas assez crédible dans le rapport de force face à Douglas dont on sait qu’il était, réellement, un combattant (lutte et pancrace ?) comme Ventura les titres en moins. Ou comme l’inénarrable Victor McLaglen.
          Dans l’emprise du crime Douglas est aussi à contre emploi, faible, face à van helfin.
          Le passage musical est sympathique, Douglas a la réputation d’être « difficile » sur les tournages mais quelle grande star !

        • Bertrand Tavernier dit :

          Cher Stag
          Vous avez à votre disposition des biographies formidables sur Hawks, Ford, Hitchcock dans ma collection qui vous éviteront de redécouvrir la roue. Lisez ces livres et vous tomberez sur des masses d’informations passionnantes. Dewey Martin, acteur limité, qui passe dans LA CAPTIVE est désastreux dans LA TERRE DES PHARAONS et fait partie de ces idées de distribution discutables que pouvait avoir Hawks. Et s’il vous plait, lisez le roman pour voir ce qu’était le personnage même si hawks a choisi, ce qui est son droit, d’en gommer la noirceur.

        • MB dit :

          à M Pascal: je manque d’infos historiques valables sur les premières incursions d’immigrants dans l’arrière-pays américain au XVIII ou XIXème, les westerns ayant tout bousculé et maquillé à la façon de la propagande soviétique (ou presque). L’option de groupes de trappeurs comme dans BIG SKY me semble logique on est plus fort en groupe, maintenant l’aventurier isolé, trappeur ou commerçant de troc payé par un comptoir situé dans une grande ville a existé c’est sûr, c’est je crois Ballantrae qui cherchait un bouquin là-dessus? Certains de ces aventuriers-commerçants ont rempli un rôle d’ethnologue amateur en prenant des notes, tenant un journal, en dessinant. Je ne sais plus le nom de celui qui est cité dans L’Empire Comanche qui a rapporté des infos essentielles sur les moeurs Comanches. je vais chercher ça.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Lisez les ouvrages et les notes sur l’expédition LAWIS CLARK

        • MB dit :

          Je ne retrouve pas dans le bouquin, je l’ai peut-être rêvé cet aventurier-pseudo ethnologue qui aurait fait du troc avec les Comanches tout en observant et relatant leurs moeurs.

        • MB dit :

          à Bertrand: maiS Dewey Martin est excellent dans THE THING! oui tt le monde est excellent dans THE THING, le film a été béni à sa naissance.

        • MinettePascal dit :

          A MB : Parmi les ethnologues amateurs les plus héroïques, il y a le peintre Catlin. Il avait une voie toute tracée et confortable dans l’Est (dans le droit, je crois) et le voilà seul à travers les contrées sauvages avec ses toiles et ses couleurs, visitant chaque tribu sans se soucier des risques.
          Je ne vous raconte pas la valeur de ce qu’il en a rapporté…

        • MB dit :

          à MP: exactement et c’est justement George Catlin le peintre qui était cité dans L’Empire Comanche (l’avez-vous lu?) que dans mon souvenir j’avais confondu avec un de ces marchands de troc envoyés par les comptoirs de Lousiane pour partir faire du commerce avec les Comanches, après vérification dans le bouquin j’ai corrigé. Catlin avait découvert qu’un chef Comanche du nom de « His-oo-san-ches » était en fait un métis Espagnol-Comanche assimilé par les Comanches dont le vrai nom était « Jesus Sanchez »! Par ailleurs les Comanches assimilaient souvent par rapt ou par colonisation des étrangers à leur peuple. Plus tard que cette anecdote des Mexicains rebelles à l’autorité de Mexico ont ainsi pu les rejoindre. parfois des enfants comme Cynthia Ann Parker (la maman de Quanah Parker) ou Debbie Edwards que vous connaissez!…

        • MB dit :

          à MP: arg! heureusement que j’ai vu ça avant la publication: Cynthia Ann Parker (et Debbie Edwards dans la fiction) ont été raptées enfants, hein? rien à voir avec les rebelles anti-pouvoir de Mexico. oui j’écris trop vite.

        • MinettePascal dit :

          A M.Brady : Je n’ai pas lu l’Empire Comanche mais je sens que c’est quelque chose pour moi.
          Je crois me souvenir que Catlin décrivait les Comanches comme des petits gros , mais inégalables à cheval.
          Je pense à ça chaque fois que je les vois se faire sècher sur place par le groupe lourdingue du révérend dans la PRiSoNNIERE.
          Sur Cynthia Parker, c’est bien ça, enlevée et élevée par les Comanches. Elle est morte chez les Blancs où on avait cru bon de la replacer. Apparemment, elle a langui de son tipi jusqu’au bout.

        • MinettePascal dit :

          J’essaie de me souvenir de personnages noirs chez Hawks. C’est vrai que ce n’est pas légions. Je crois me rappeler un petit moment dans la CAPTIVE, juste avant la scène du french pub dont on parlait avec MBrady. Douglas et son pote déambulent sur les trottoirs de la ville, tout disposés à prendre du bon temps.
          Un homme noir, esclave sans doute, attire leur attention en les saluant sur un petit pas de danse, genre : » Bienvenue, les gars, éclatez-vous! »
          Et Kirk en sourit amicalement.
          Plutôt sympa, comme idée, non ?

      • stag dit :

        Merci Bertrand pour vos conseils de lecture que je vais suivre, pouvez vous me donner des références pour les biographies de Ford et Hawks ? Je ne cherche peut être pas au bon endroit.

        Autre interlude musical qui est très bon chez Hawks, dans Ball of Fire, le Boogie interprêté (il y a discussion est-ce elle qui chante ou une doublure connue dont le nom m’échappe) par Stanwyck accompagnée par le légendaire Gene Krupa et son « band ». En tous cas le passage sur lequel il n’y a pas de doutes, très bon petit entremet, la séquence qui suit où Stanwyck reprend le refrain accompagné par Krupa battant le rythme à l’aide d’une boite d’allumettes.

      • stag dit :

        Merci à vous Bertrand et MB.

    • stag dit :

      Revu hier the plainsman de b.demille « une aventure de buffalo bill » je ne sais pas pourquoi je n’avais pas gardé en mémoire que Cooper y joue wild bill hickok vivant une idylle mouvementée avec calamity jane, comme dans la série dont vous parlez Bertrand.

  46. Alexandre Angel dit :

    Bonjour à Bertrand et aux intervenants
    Ne pouvant réagir pour l’heure, faute de l’avoir expérimentée, à la malle aux trésors british dont vous vous faîtes l’écho, Bertrand, je me contenterais de noter que Truffaut conseille un film anglais à Hitchcock, ce qui est piquant et me rabattrais, en guise de compensation, sur un autre film anglais que vous ne manquerez pas, je suis sûr, de commenter lors d’une prochaine chronique, à savoir MA VIE COMMENCE EN MALAISIE, de Jack Lee, que j’ai vu deux fois.
    Pour des raisons insaisissables, je m’étais mis en tête arbitrairement que ce film serait un des chefs d’oeuvre de la collection « Elephant Films ». Inévitablement donc, je sorti un peu déçu d’une première vision. La seconde rétablit l’équilibre. Cette oeuvre de Jack Lee (pas Thompson) au bon titre français et au délicat titre original (A TOWN CALLED ALICE) est un peu déséquilibrée par un certain manque de style qui banalise pas mal de séquences dont le final qui aurait pu et du être plus émouvant. A d’autres moments, la mise en scène m’a paru chiche, comme le débarquement des Japonais au début, trop peu nombreux.
    A différentes reprises, je me suis surpris à imaginer ce qu’aurait pu être le résultat si David Lean, par exemple, avait été à la barre. Ces réserves énoncées, c’est pourtant un film assez fort qui m’a fait penser à CONVOI DE FEMMES pour la dureté d’un périple touchant des femmes de tous âges et aussi à l’expérience de Sascha Weinzheimer, jeune fille anglo-saxonne internée à Manille par les Japonais dans des conditions que l’on imagine sordides, relatée par Ken Burns, dans THE WAR. Le désespoir des civils, démunis face à la guerre et aux exactions, est remarquablement rendu, surtout lorsque les familles sont séparées par la soldatesque nipponne, séquence déchirante qui arracha des larmes à mon père. Jack Lee évoque la misère de ces femmes de manière aussi digne que poignante et on ne peut résister à toutes les séquences mettant en scène les enfants, remarquablement dirigés.
    Pour finir (jusqu’à nouvel ordre), le couple vedette du film (Virginia McKenna et Peter Finch) apporte au film un charme et un charisme amoureux qui contribuent à l’intensité de l’ensemble.
    Finch, sentimental, rusé et presque insouciant, s’affiche comme le cousin australien de William Holden et je découvre avec Virginia McKenna, une classe vibrante et solaire que je ne soupçonnais pas.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Alexandre Angel
      Entièrement d’accord avec votre analyse

    • Marc Salomon dit :

      Il s’agit de A TOWN LIKE ALICE

    • Alexandre Angel dit :

      Erratum : le titre original est A TOWN LIKE ALICE plus rêveur que  » A Town called Alice »
      Il me semblait bien qu’un truc n’allait pas..

    • MB dit :

      Je viens de voir A TOWN LIKE ALICE/MA VIE COMMENCE EN MALAISIE excellent, mais je vais pas me lancer dans une critique après l’approche de A Angel ci-dessus. Juste pour dire que je viens de lire que le film avait été retiré du festival de Cannes à l’époque sur plainte du Japon. Ca paraît incroyable, la scène de la crufixion de Peter Finch est complètement occultée même si filmée intelligemment, donc horrible. Les Japonais ont mis de l’eau dans leur vin depuis on a vu pire de leurs exactions au cinéma (le film avec Bowie). L’originalité de ce film de Prisonniers de Guerre est pas seulement qu’il s’agit de femmes, mais surtout que ces prisonnières sont sans cesse en mouvement car les Japonais ne veulent pas s’embarrasser d’elles et les font se déplacer d’un endroit à l’autre sur des centaines de kms. Ils n’ont de camp-prison disponible que pour les hommes, ces mysogines! A rapprocher de l’admirable PRISONNIERES A BORNEO de Negulesco aussi mélo dans le bon sens sans lacrymogénie. D’ailleurs dans les deux films, des Australiens jouent un rôle très important (la scène durant laquelle les prisonniers australiens se mettent à flirter avec les femmes dans le Negulesco est admirable: drôle et finalement tragique).

      • Alexandre Angel dit :

        A MB
        « Les Japonais ont mis de l’eau dans leur vin depuis on a vu pire de leurs exactions au cinéma (le film avec Bowie) »
        Et puis certains passages de KANZO SENSEI, d’Imamura, n’étaient pas tendres (Jacques Gamblin s’en souvient encore).

        « A rapprocher de l’admirable PRISONNIERES A BORNEO de Negulesco aussi mélo dans le bon sens sans lacrymogénie.  »
        Toujours pas vu !
        ……et c’est « captives »…

        • MB dit :

          oui merci c’est « CAPTIVES… » ou 3 CAME HOME avec Claudette Colbert et Sessue Hayakawa merci

        • Rouxel dit :

          Au passage,j’apprends la disparition de David Bowie qui eut quelques roles interessant au cinéma.Il était juste dans »Furyo »puis « Les prédateurs »est un bon film fantastique sur les vampires.Passons sur la comédie musicale »Absolute beginners »ou il jouait les faire-valoir en chantant et dansant.

      • Alexandre Angel dit :

        A MB
        Vous avez raison sur l’aspect « bringuebalé » des femmes : éclairage inhabituel..

      • Alexandre Angel dit :

        A MB
        et à propos de Bowie ………

        • MB dit :

          à AA: KANZO SENSEI il faut que je voie ça L ANGUILLE était magnifique.
          Je voudrais juste vous contredire un peu A TOWN mûrissant dans ma mémoire et quand vous disiez que l’invasion japonaise était filmée un peu chiche imaginez ce que ça aurait donné dans la plupart des films américains de quelle dramatisation Hollywood nous aurait gratifié. Une invasion guerrière c’est pas forcément du bruit et de la fureur c’est aussi une administration bureaucratique qui avance lourdement: les Japonais sont des fonctionnaires en bandes qui obéissent aux ordres: les hommes peuvent combattre c’est donc eux qu’il faut amener en prison en camion au plus vite. Les femmes et les enfants sont du menu fretin qu’elles marchent où elles veulent! Le personnage de Jean est assez bien vu: une jeune femme idéaliste et naïve mais courageuse physiquement qui tombe amoureuse plus par rêverie qu’autre chose. La fin happy end est trop longue. Peter Finch: dans un film US on peut parier qu’on aurait eu un jeune premier plus séduisant mais justement c’est mieux ainsi! J’aime la vision guerrière des films anglais en général ça sonne toujours plus vrai! (la remarque raciste de Finch sur les femmes « boong » est gênante et ne serait pas passée dans un film plus récent…). Si vous l’avez vu deux fois c’est qu’il y a une raison ceci dit! Tout le découpage de cette scène de l’invasion fait la dramatisation, pas plus de musique ou de cris que nécessaire on dirait un doc. L’édition british offre un bonus dans lequel les actrices plus âgées témoignent très émouvant et instructif dont l’excellente Jean Anderson. A ce propos il y a un refus d’héroïser les personnages secondaires par des traits plus grossiers en tout cas c’est traité très léger: la femme qui ne pense qu’à sa personne et devient altruiste par exemple, ce glissement de caractère reste discret! Malheureusement dans l’ed anglaise il manque le bonus comique de l’édition Elephant.

        • Alexandre Angel dit :

          A MB
          Quand je disais « chiche », c’était peut-être plus au sens de défaut d’imagination dans la mise en scène que de manques de moyens, de déploiement. Mais ça n’empêche pas la séquence d’être la plus forte du film, je trouve, nous faisant ressentir l’angoisse des séparations (la transposition vers d’autres faits terribles ayant lieu au même moment, et plus proches de nous géographiquement, se fait toute seule). Et d’accord avec vous, pas sûr que les Américains n’atteignent cette justesse évocatrice.

        • MB dit :

          à AA: OK. Ce que je veux préciser c’est que la dramatisation obligatoire de type hollywoodien est aussi une mauvaise compréhension ou une négligence de ce qui se passe dans la réalité. l’arrivée des Japonais se fait sans fanfare ni brutalité (je parle de la tte 1ère apparition) comme ça arrive dans la vie, il n’y a pas lieu de scotcher le spectateur à son siège par une entrée fracassante des ennemis, et ce que j’admire dans ce type de cinéma c’est que tout ce qu’il reste du coup pour intéresser le fameux spectateur c’est, ici, le découpage et les très nombreux cadrages fabuleux sur les personnages des Anglais hommes femmes et enfants réunis dans la pièce. Si on veut trouver la même distance et refus du sensationnalisme que ALICE dans des films de guerre américains, il faut aller chercher Wellman avec GI JOE et BASTOGNE. Dans Si c’est un Homme de Levi à la fin c’est la libération du camp dans lequel Levi a été interné pendant des années, il ne le comprend qu’en voyant qu’il n’y a plus un seul Allemand mais par contre il voit qqs soldats russes qui sont là, un peu désoeuvrés les bras ballants, Levi ne se met pas à danser de joie, il comprend qu’il est enfin libre et une immense lassitude l’envahit! Dans un film un peu plan-plan on aurait un peu plus de dramatisation: des prisonniers qui pleurent d’autres qui rient ou dansent, des libérateurs émus bouleversés! Ben non. L’arrivée des Japonais dans ALICE m’a rappelé la fin du bouquin de levi (ou est-ce le début et revient-il en arrière après je sais plus).

        • MB dit :

          ALICE/MA VIE COMMENCE EN MALAISIE (Elephant): pour en finir quoique… il me semble que ce type de film « modeste » offre bien plus que ce qu’il semble au départ. Le voir deux fois de suite est une bonne idée. Je vais me pencher sur Jack Lee: il a pris part au cinéma de documentaire de propagande comme Jennings et Harry Watt. Je vais commander THE WOODEN HORSE 1950 un « POW » ou « PDG »? cette fois des hommes dans une prison allemande en 39 45 préparant une évasion à comparer avec le Sturges, peut-être que Bertrand l’a vu?… un avis sur IMDB rejoint exactement ce que je voulais dire sur la dédramatisation anglaise face à la dramatisation hollywoodienne:
          « This unemotional approach does not detract from any dramatic tension. On the contrary, unlike most Wartime Escape Films, the story doesn’t end at the barbed wire: and that fact alone keeps me glued to the end.  »
          = Cette approche non-émotionnelle ne retire aucune tension dramatique… Au contraire… Exactement l’arrivée des Japonais dans ALICE!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Je l’ai vu il y a très longtemps dans une copie médiocre et il me semble avoir vu un autre film de lui assez terne en score noir et blanc

        • MB dit :

          WOODEN HORSE/CHEVAL DE BOIS de Jack Lee: Je l’ai commandé je vous dirai. Studiocanal sans st on verra bien j’espère qu’ils parlent pas trop vite.

        • MB dit :

          à Bertrand: JACK LEE: peut-être aviez-vous vu A CIRCLE OF DECEPTION au sujet machiavélique: un officier anglais est « nourri » de fausses informations sur le lieu futur du débarquement allié par ses supérieurs, puis envoyé volontairement dans les bras des Allemands dans le but qu’il soit capturé et torturé et qu’il restitue les fausses infos pour tromper l’ennemi! Les Anglais ont même subtilisé ou truqué la capsule de cyanure de l’officier afin d’être sûr qu’il parlera! Rappele l’histoire du cadavre rejeté par la mer dans la sacoche duquel on avait mis des faux plans d’un débarquement allié en Grèce pour dissimuler qu’il était prévu en Sicile (pour l’invasion de l’Italie): THE MAN WHO NEVER WAS de Ronald Neame, mais ce dernier est basé sur une opération authentique.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          J’avais trouvé le sujet très intéressant mais le traitement un peu plat. A revoir

  47. MinettePascal dit :

    A B.Tavernier:
    On est forts quand même de vous avoir fait revoir EL DORADO !
    Mais on ne vous a pas vraiment fait changer d’avis…
    Je ne ressens pas plus que ça, ou de manière négative, la réécriture de RIO BRAVO. Il y a tant d’éléments qui ne lui ressemblent pas, voire qui lui sont supérieurs.
    Je retiens une succession de détails tuants et de scènes inventives qui me font oublier qu’ils sont mal cousus.
    Vous préférez le début du film.
    Je trouve de jolies intentions un peu tout le temps. A la toute fin, par exemple, ce climat sous-jacent de mélancolie, de désenchantement : Mississipi revenant à la charge avec son poème (superbe, d’ailleurs), sans trouver d’écho. La fiancée de Mitchum pas comprise non plus dans sa déclaration d’amour à Wayne…
    Ne trouvez-vous pas que le texte de la chanson du générique, adaptée du poème de Poe que récite Mississipi, est une belle définition du héros de western, une belle réflexion sur le destin de l’homme, peut-être un reflet de du regard nostalgique de Hawks sur le genre western ? Une crainte de le voir mourir, peut-être ?
    Mais ce n’est que moi.
    Merci de l’avoir revu.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Minette Pascal
      Mais je trouve qu’il y a un manque d’exigence, un laissez aller qui se traduit dans des choix scénaristiques discutables. L’alcoolisme de Mitchum semble hérité d’un autre scénario et Hawks n’a pas voulu se casser la tete pour l’expliquer. Il recolle le personnage de Dean Martin. Je sens un peu la mélancolie mais surtout l’usure, la fatigue, le confort qu’on éprouve à se reposer sur les mêmes recettes que ressentait la scénariste Leigh Brackett. La photo est pas terrible, on sent un manque de soin, d’exigence dans les décors. Ce genre de défauts, de renoncements abime les derniers Capra (Hathaway disait qu’on sentait qu’il ne voulait plus tourner), LES CHEYENNES et certains Preminger comme JUNIE MOON

      • Mathieu dit :

        à Bertrand:
        Et aussi TWO RODE TOGETHER qui malgré une certaine originalité de ton témoigne d’un manque de soin, d’un laisser aller sur le plan visuel qui détonne chez Ford, qui heureusement s’est ratrappé tout de suite après avec LIBERTY VALANCE. Mais une certaine laideur des décors et de la photo est récurrente dans le western des années 60 je trouve.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Et ces défauts étaient dénoncés par Lindsay Anderson contre la critique française de l’époque. Il exagérait même il y avait du vrai. Ce laissez aller est du aux effets de l’alcool qui diminue les facultés, à la soudaine perte d’intérêt de Ford pour le film. A près la mort d’un cascadeur pendant les CAVALIERS, il se désintéressa du film et bâcla totalement la fin, coupant des scènes, ne tournant pas des plans importants. Le contraire de la PRISONNIERE ou il ajoute et improvise en une demi journée la fin autour du ranch

    • Alexandre Angel dit :

      A Pascal Minette
      Vous m’ôtez les mots de la bouche sur la tentative de réévaluation d’ELDORADO (et du Dwan) par Bertrand. Et n’oublions pas le splendide générique !

      • MinettePascal dit :

        A A.Angel : Oui, le générique qu’on ne se lasse ni de voir ni d’écouter.
        Ce thème et ces paroles reviennent régulièrement me hanter. Mais je ne m’en plains pas, ils sont spectres de si bonne compagnie!

    • ballantrae dit :

      Tout de même, il me semble difficile de nier que la trilogie Rio Bravo/Rio Lobo/El Dorado n’est pas une sorte de réitération d’une formule au départ assez miraculeuse mais au final éventée sur la fin.
      Daney avait écrit dans sa jeunesse un très bon texte -élogieux d’ailleurs-qui s’intitulait « vieillesse du même » qui me semblait très pertinent.
      Hawks a souvent fonctionné ainsi à des années d’intervalle notamment avec le duo Bringing up baby/Chérie, je me sens rajeunir mais ce n’était pas une exception puisque Ford ou Capra ont pu faire des remakes + ou – avoués de leurs succès d’antan.
      Dans ce domaine du retour aux sources du cinéma classique américain, Le dernier Spielberg Le pont des espions m’apparaît comme particulièrement remarquable.
      Tom Hanks y est un avocat idéaliste mais roublard ( ce qui me fait penser plutôt à Ford qu’à Capra)qui prend en charge un équilibre Est/Ouest en pensant d’abord au droit et aux individus immergés dans le flux de la géopolitique.Beau scénario, excellente interprétation de T Hanks et M Rylance, reconstitution sobre et intelligente, photo comme souvent éblouissante, vraies idées de mise en scène ( plan liminaire, filature, montage parallèle USA/URSS, construction de l’espace en fc de l’ombre ou de la lumière).
      Bref, il faut y aller car en plus le sujet est à la fois hors mode et totalement d’actualité.

  48. Guy Gadebois dit :

    Il y a donc un troisième bon film dans la filmo de Yul Brynner après LES 7 MERCENAIRES et ANASTASIA. DVD classik trouve des arguments pour défendre LE BRUIT ET LA FUREUR, j’ai vérifié, c’est un navet, tout aussi calamiteux que la précédente adaptation de Faulkner par le même Martin Ritt. Non, décidément la carrière de Brynner au cinéma se résume à fort peu de choses.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Guy Gadebois
      LE BRUIT ET LA FUREUR est calamiteurs. Quand on avait redécouvert Ritt avec THE MOLLY MAGUIRE ou HOMBRE, on avait voulu vérifier les films d’avant qui sont presque tous ratés sauf NO DOWN PAYMENT. Mais les adaptations aseptisées de Faulner sont nulles et le Sud est mieux décrit dans SOUNDER. Et Brynner est fort bon dans LE VOYAGE

    • richpryor dit :

      Heu… « Westworld » de Crichton svp
      J’aime aussi « Adios, Sabata » mais je suis peut-être seul au monde sur ce coup là.
      vive Yul!

      • richpryor dit :

        En tous cas je préfère « Adios, Sabata », petit western spaghetti dont personne ne se souvient au « 7 Mercenaires », soi-disant classique du cinéma. Je préfère même la musique de « Adios, Sabata »! Il faut peut-être que je me fasse interner.

        • Guy Gadebois dit :

          A Richpryor : J’avais un bon souvenir de WESTWORLD, et à le revoir, bof. Richard Benjamin est un acteur vraiment lamentable.

    • Rouxel dit :

      « Le serpent »de Verneuil est un bon film d’espionnage,Yul Brynner est convainquant dans le role de cet agent « double ».C’est vrai que son physique n’a pas arranger sa carrière artistique.Le plus pitoyable est sans nul doute la suite baclée de »Mondwest » »Les rescapés du futur ».Le film est grotesque à un point que je me suis demander si ce n’était pas un clone qui jouait le role de ce cow-boy robot!!!!

    • MinettePascal dit :

      Sur Yul Brynner, il est aussi resté la figure du roi du Siam dans le film et la série LE ROI ET MOI.
      Je trouve le film ennuyeux et Brynner calamiteux comme chanteur, mais j’imagine qu’il reste des fans.

  49. Marc Salomon dit :

    1955 et non 1953

  50. Marc Salomon dit :

    « Bonne utilisation de Venise en hiver (y a-t-il eu un film tourné en été à Venise ?). »

    Oui, SUMMERTIME / VACANCES A VENISE de David Lean en 1953 (avec une belle photographie vigoureuse et colorée de Jack Hildyard).

    • MB dit :

      Je croyais que Bertrand ironisait pour dire que tous les films étaient tournés à Venise en été. SUMMERTIME est un film qu’il faut voir pour son côté formel éblouissant mais je le trouve un peu anodin mais peu importe il faut l’avoir vu. Hepburn me laisse froid sans savoir pourquoi.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A MB
        Oui, plein de films proclamaient : « Pour une fois, tourné à Venise en hiver ». SUMMERTIME, c’est quand même pas mal et Hepburn est le personnage avec ses défauts et ses manques.

        • MB dit :

          à Bertrand: en fait ce film est trop triste, trop réaliste, j’aurais voulu moins de réalisme: Hepburn restant à Venise pour toujours… amoureuse à jamais…

        • Mathieu dit :

          à Bertrand:
          Le problème ce serait plutôt Rossano Brazzi, bien qu’il soit moins pénible (dans mon souvenir) dans SUMMERTIME que dans THE BAREFOOT CONTESSA (peut-être parce que lui aussi est le personnage). Ça fait pas mal de temps que j’ai le dvd d’INTERLUDE de Sirk qui attend sur mes étagères mais Rossano Brazzi + June Allyson… pas très engageant…

        • MB dit :

          à Mathieu: j’ai failli le dire: je ne comprends pas Rossano Brazzi. Pourtant il fait du mieux qu’il peut, il me semble bien qu’il affaiblit LA COMTESSE, c’est vrai qu’à côté de ses partenaires, dés qu’on a un lascar comme O’Brien dans les parages et bien sûr les deux vedettes, détail important en sa faveur: il est dans une équipe américaine (anglaise dans SUMMERTIME) est-il meilleur dans les films italiens?

        • Mathieu dit :

          à MB:
          Je n’ai jamais vu Brazzi dans un film italien. C’est sûr que jouer dans une langue étrangère peut être un handicap. Claudia Cardinale est catastrophique dans CIRCUS WORLD de Hathaway. Mais j’ai du mal aussi à croire à Broderick Crawford et Richard Baseheart (doublés) dans IL BIDONE. Mais il y a des acteurs qui semblent très bien s’adapter. Je n’ai pas vu THE HAPPY ROAD de Gene Kelly, juste un extrait sur Youtube, mais Brigitte Fossey a l’air de très bien se débrouiller en anglais malgré son grand âge (10 ans).

        • MB dit :

          à Mathieu: j’ai apprécié IL BIDONE qui est vraiment exceptionnel, les deux Américains ne m’ont pas gêné c’est le son du doublage qui me gêne dans tous les films italiens acteurs italiens ou pas car le son des voix semble plaqué et abstrait. Comme vous le savez c’était la règle pas de son direct mais est-ce toujours comme ça maintenant je crois pas, cette façon de faire est liée à une certaine époque il me semble, j’ai pas dû voir un film italien depuis longtemps.

        • MB dit :

          « j’ai pas dû voir un film italien depuis longtemps. » je veux dire un film italien récent!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MB
          Même les Moretti, Garrone ou il DIVO ?

        • MB dit :

          si j’ai vu LA CHAMBRE DU FILS et le JOUR DU CHIEN de Ricky Tognazzi (formidable), je ne connais pas le cinéma italien récent. pas taper

        • MB dit :

          et les Gianni Amelio avec celui qui se passe en Chine!

      • richpryor dit :

        Le dernier Moretti est très juste. Et les scènes avec Turturro hilarante.

        • Rouxel dit :

          C’est un film hommage à la mémoire de sa maman décédée il y a peu de temps.Je trouve le cinéma de Moretti moins maniéré que celui d’Aldomovar. »Mia madre »est dans l’intime de la relation entre des enfants et leur mère gravement malade.Turturro est exemplaire et cabotine en se moquant des acteurs américain capricieux qui veulent imposer leurs points de vue ou meme changer des dialogues dans des films tournés en Europe.

      • Damien D. dit :

        A Mathieu, INTERLUDE de Sirk, vu une fois et il faut oublier le jeu des acteurs. Sirk y convoque cependant son talent dans une belle utilisation des décors et de la photographie (j’ai souvenir d’une très belle scène de nuit assez nettement teintée de romantisme allemand où June Allyson en robe de nuit s’enfuit près d’un étang, ou encore une fois l’utilisation habile de jeux de miroirs, de tel bouquet de fleur placé volontairement dans le décor etc.). Un film qu’il faut donc voir pour son style toujours très maîtrisé.
        Sur le double dvd carlotta, on préférera côté scénario et jeu d’acteur le film de Stahl dont INTERLUDE est le remake : WHEN TOMORROW COMES (1939) avec Charles Boyer et Irene Dunne…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Vous avez raison les deux fois. INTERLUDE laisse percer le talent de Sirk malgré les acteurs, avec des éclairs magnifiques et le film de Stahl est beaucoup mieux joué et plus intéressant. C’est un des très bon Stahl avec BACK STREET et la première version d’IMITATION OF LIFE

        • Alexandre Angel dit :

          A Damien D
          Oh la la !
          J’avais oublié qu’il y avait des Stahl en bonus.
          Quel bonheur ces coffrets !

        • Damien D. dit :

          A Alexandre, oui c’était le bon temps de l’âge d’or du dvd en France : des films inédits, des bonus éclairants et riches. Pour ne parler que des films américains, aujourd’hui carlotta par exemple se contente le plus souvent de rééditions de dvd déjà existants (les De Palma) délaissant de plus en plus et sans doute par manque de moyens les grands classiques des années 30 à 50 sans doute moins rentables commercialement.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Damien D
          Pas manque de moyens, diminution du marché. Ils ont des aides fortes

        • Mathieu dit :

          A Bertrand et Damien D:
          Une bonne raison pour me décider à voir INTERLUDE malgré sa peu engageante distribution est la présence de Daniel Fuchs au générique. Je me dis qu’entre le scénariste de HOLLOW TRIUMPH et le metteur en scène d’ IMITATION OF LIFE il peut y avoir convergence de vues, en particulier une même dénonciation de la vanité sociale. Dans HOLLOW TRIUMPH (ou THE SCAR, LE BALAFRE en français, Steve Sekely, 1948) Paul Henreid est un truand qui, pour échapper à d’autres truands plus gros que lui qu’il a provoqués en braquant leur casino clandestin, prend l’identité d’un psychanalyste lui ressemblant parfaitement, à une balafre sur la joue près (c’est le psy qui est balafré). Henreid, après s’être débarassé du psy, s’entaille la joue pour parfaire la ressemblance mais se trompe de côté, ce que dans son nouveau milieu personne ne remarque, pas même sa secrétaire et maitresse, ni sa fiancée d’ailleurs. Seule, vers la fin du film, la femme de ménage qui nettoie le hall de l’immeuble où se trouve le cabinet du psy remarque que la balafre de Henreid est du mauvais côté. Idée géniale qu’on verrait bien dans un film de Sirk. Le truand devenu psy se révèle meilleur thérapeuthe, plus humain, plus empathique que celui qu’il a trucidé. En fait le monde huppé dans lequel évoluait le riche et célèbre psy se révèle creux et vide, et aussi cruel et sordide -et finalement aussi dangereux – je ne raconte pas la fin- que celui des truands qu’il fuyait…

          J’ajoute que ce scénario brillantissime est très bien mis en scène par Steve Sekely, et que la photo de John Alton est remarquble, plus abstraite encore que dans les Anthony Mann contemporains, le film se déroulant entièrement en décors de studio.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Sauf quelques plans de rue et le funiculaire de Los Angeles. Lisez le seul roman de Fuchs traduit en français, UN ÉTÉ A WILLIAMSBURG, première partie d’une trilogie (Joelle Losfeld) qui est tout a fait remarquable

      • Damien D. dit :

        Et sur THE BAREFOOT CONTESSA, je suis d’avis de constater que Rossano Brazzi affaibli quelque peu le casting. J’ajouterai subjectivement que c’est un bon film mais ce n’est pas un de mes Mankiewicz préféré (le personnage d’Ava Gardner m’avait peu touché et Cardiff à la photo a, je trouve, fait mieux sur d’autres films).

    • ballantrae dit :

      Totalement d’accord!Il faut réhabiliter de manière générale le cinéma de D Lean depuis ses débuts ( Ceux qui servent en mer coréalisé par N Coward avec une remarquable construction du récit) jusqu’à Passage to India d’après Forster.

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