Carol Reed, Max Ophüls et autres maîtres

29 juillet 2014 par - DVD

Saluons la ressortie qui va se traduire par de nouveaux masters du SOLEIL BRILLE POUR TOUT LE MONDE que j’ai revu avec un bonheur extrême. Voilà encore un film libre, sur la décence ordinaire qui doit plaire à Jean-Claude Michéa.

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Et aussi du magnifique LE JOUR SE LÈVE. Revoyez-le, relisez l’article de Sautet dans le Positif 410 et écoutez la sublime partition de Maurice Jaubert construite sur le battement d’un cœur, sa moins mélodique, sa plus puissante.

Et puisqu’on parle musique je voudrais recommander le CD du Stéphane Kerecki Quartet, NOUVELLE VAGUE qui reprend de manière jazzistique les partitions de Delerue, Duhamel, Legrand, Misraki, de PIERROT LE FOU à ALPHAVILLE. Un régal.

stephenkerecki

les femmes du busLES FEMMES DU BUS 678 écrit et réalisé par Mohammed Diab s’attaque à un grand tabou, le machisme dictatorial, omniprésent dans la société égyptienne et le fait sans biaiser, sans tricher. Le propos est parfois didactique (comment éviter cela avec un tel sujet si on veut être compris) et on peut regretter avec Philippe Rouyer que la mise en scène soit loin d’être au niveau des ambitions de l’entreprise. Mais l’énergie des comédiennes et du réalisateur-scénariste qui a pris comme modèle les films d’Iñárritu pour entrelacer les destins de ses héroïnes, ne nous laisse pas indifférent ». J’ajouterai  que Maged El Kedwany est formidable en inspecteur chargé de l’épineux dossier, qu’on y voit de la stand up comédie en Egypte et que la conviction des auteurs emporte l’adhésion.

lamiretrouveNous avons pu enfin revoir L’AMI RETROUVÉ (REUNION) de Jerry Schatzberg qui a été restauré par TF1. Le film tient incroyablement bien le coup et on est frappé par la discrétion, la subtilité, l’élégance avec lesquelles Schatzberg et Pinter décrivent l’évolution de la situation historique, la montée progressive du danger, de la menace. Toutes les premières apparitions des SA, leurs premiers actes de violence sont le plus souvent filmés en fond de plan : une altercation dans une brasserie en plein air est cadrée de loin, en plan large. Le scénario dense mais jamais dictatorial de Pinter permet à Schatzberg de jouer avec la durée (des plans, des actions), avec l’espace : les promenades des deux jeunes gens le long des rues, les arrêts devant la grille du « château » du comte de Lohenburg (les séparations devant cette grille donnent lieu à toute une série de variations émouvantes ou tendres) sans oublier ces interminables escaliers, une des motifs dramatiques du film. Quand on revisite tous ces décors des années après, l’effet est souvent poignant. Ainsi la demeure où habite l’ex-petite fille qui tenait des propos pro-nazis et qui maintenant, à demi-abandonné, laisse entrevoir dans les pièces des meubles recouverts de housses (belle idée d’Alexandre Trauner). C’est là que la vieille dame à qui il demande des renseignements laissera échapper que c’était le bon temps que ces années 32/33. C’est un triomphe d’élégance, de dignité, une œuvre fière, dépourvue de tout apitoiement sentimental, de toute manipulation dramatique. Magnifique musique de Philippe Sarde lointainement inspirée par Ry Cooder.

laroutedesindesJe n’avais jamais revu LA ROUTE DES INDES depuis la sortie et le film m’a paru plus aigu, plus élégant et subtil que dans mon souvenir. J’attendais peut-être une œuvre épique et ce n’est pas ce qu’a voulu faire Lean qui cherche avant tout à regarder les frustrations, les préjugés, les œillères qui minent les rapports sociaux et personnels. La frustration sexuelle, le puritanisme de Judy Davis très sensible dans l’extraordinaire scène de la visite au Temple où elle est troublée par les statues puis attaquée par les singes, entraîne une épouvantable erreur judiciaire qu’utilisent les extrémistes des deux camps. On est plus proche de MADELEINE que du DOCTEUR JIVAGO. C’est aussi un film hanté par l’ombre de la mort, une mort qui va paradoxalement réconcilier certains personnages. Penser aux derniers mots de Lean sur son lit de mort, à John Boorman : « On a été heureux, on a fait des films » – «  Mais ils ont essayé de nous en empêcher » – «  Oui, mais on les a eus ». Je pensais à ce moment durant tout le film.

WILD BILL est une nouvelle variation révisionniste sur la fin de Wild Bill Hicock avec son lot de fulgurances, de dialogues brillants, une interprétation souvent magistrale, une vision noire qui ne manque pas d’audace. Mais le film piétine et se répète dans le dernier tiers et on a du mal à s’identifier aux héros dont les hésitations, la manière dont ils refusent soutien et aide, bref l’attitude suicidaire,  semble théoriques.

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Se plonger encore une fois dans LA MORT AUX TROUSSES est une cure de jouvence. On marche à tous les rebondissements. Quel dialogue notamment dans les scènes entre Eva Marie Saint et Cary Grant.

FILMS ANGLAIS

8heuresdesursis8 HEURES DE SURSIS de Carol Reed reste un des plus films les plus audacieux, les plus personnels, les plus intrépides du cinéma anglais. On reste stupéfait devant l’âpreté du récit, la dureté du ton, la force des partis pris dramatiques : James Mason est blessé très rapidement et va se déglinguer pendant tout le film alors qu’il erre d’un refuge à l’autre. Rien de consensuel, de facile dans les choix de Reed et l’on comprend l’admiration de Roman Polanski pour cette œuvre qui ose tout, s’écartant du réalisme, flirtant avec l’onirisme, insérant ici et là des plans sortis de nulle part dont certains peuvent paraître clinquants (ces visages qui apparaissent dans la mousse de bière). La plupart du temps, visuellement, le résultat est souvent époustouflant tant dans l’appréhension des décors – magnifiques – que dans les éclairages. Reed joue avec la pluie, la neige, la brume, réunit une galerie de personnages qui deviennent de plus en plus déments (sauf Kathleen Ryan belle actrice, sobre et digne) comme s’ils émanaient de l’esprit du héros blessé. Une petite réserve sur Robert Newton, toujours cabotin et qui m’a paru assez en dessous de son personnage alors que beaucoup d’autres sont formidables : Denis O’Dea, Cyril Cusack. A redécouvrir d’urgence. Très beau Blu-ray et présentation enthousiaste de Jean-Pierre Dionnet.

weekend

A l’opposé de ces ambitions esthétiques, on découvre un Carol Reed alerte, enjoué mais lucide dans WEEK END (BANK HOLIDAY) qui m’avait marqué quand Frédéric Mitterrand, allant à l’encontre des idées reçues (par qui dirait Prévert) l’avait présenté dans son hommage au cinéma anglais à l’Olympic. Cette chronique unanimiste très inventive change plusieurs fois de ton, de registre, démarre dans le drame, se teinte vers la fin de mélancolie. Un grand nombre de seconds rôles épatants comme Garry Marsh, le patron qui part avec la caisse, Wilfrid Lawson, le policier qui l’interroge, Renée Ray. La drôlerie, la légèreté du ton n’empêche pas une certaine dureté. Reed sait saisir en deux plans un décor, un intérieur : le lobby du Grand Hôtel, le bar.

heroiqueparadeAutre réussite encore plus spectaculaire, L’HÉROÏQUE PARADE (THE WAY AHEAD) fait exploser les codes et les clichés d’un genre peu alléchant : le film d’entraînement. Certes le ton reste patriotique (il s’agit de souder la Nation) et le récit suit un parcours balisé mais que les scénaristes (le talentueux Eric Ambler et… Peter Ustinov qui compose en outre une inoubliable silhouette de franco-algérien s’exprimant dans un français sidérant mais moins ubuesque que celui qu’utilise son interlocuteur). On ne verra à la fin qu’une scène de guerre, très bien filmée, avec des destructions de maison impressionnante. THE WAY AHEAD joue plutôt sur l’attente, l’obligation de s’entraîner sans cesse et le seul moment d’action sera le torpillage du  bateau qui transporte le bataillon, séquence magistrale, dirigée avec une force, une invention incroyable. Le film grouille de personnages, tous admirablement joués, de moments de déception (le soldat qui se fait voler son monologue), d’espoirs frustrés. Toutes les séquences familiales regorgent de détails cocasses, chaleureux, le tout traité rapidement, de manière souvent elliptique. Stephen Frears considère cette œuvre comme le meilleur film anglais.

L’ESPION NOIR, première rencontre entre Powell et Pressburger est une réussite épatante. Faire de l’officier allemand le personnage principal du film témoigne d’une vraie liberté de ton (qu’on retrouvera dans 49e PARALLÈLE) d’autant que les auteurs ne lui font pas de cadeau, mettent en valeur son charme, sa prestance, son intelligence, son esprit critique mais aussi sa dureté (le premier meurtre en dit long mais ne révélons pas les coups de théâtre). Conrad Veidt est superbe mais ce qui m’a surtout impressionné, c’est l’invention visuelle, la manière dont Powell mélange les extérieurs écossais dont il était friand aux décors de studio.

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L’HOMME QUI EN SAVAIT TROP d’Hitchcock (1934) : par préjugé assez stupide, je n’avais  jamais vu cette première version qui se révèle une fort bonne surprise. La narration est beaucoup plus rapide, resserrée que dans le remake même si cela solde un peu le suspense final (plus de Que Sera, Sera). Pierre Fresnay remplace avantageusement Daniel Gelin et on sent les affinités d’Hitchcock avec la Suisse (encore que Stewart ne parvenant pas à allonger ses jambes dans le remake était un bon moment). Mais ce qui frappe ici, c’est la manière dont la comédie de couple (avec des stridences, des inquiétudes) prend brusquement un ton plus noir donné d’emblée par l’interprétation doucereuse, sarcastique, faussement sentimentale de Peter Lorre, redoutable calculateur, renforcé par certaines recherches visuelles. La violence est plus dure et les espions tuent un certain nombre de policiers désarmés (on voit un camion leur apporter des armes). La chapelle avec ses fidèles inquiétants, ses grilles deviendra je crois une boutique de taxidermie dans le remake en Vista vision qui est beaucoup plus long tout en supprimant des scènes essentielles. Edna Best, excellente, joue un rôle plus fort que Doris Day et la manière dont elle identifie le canon du fusil grâce à ses larmes est une idée géniale.

alanbennett

Enfin je ne saurai trop recommander le coffret ALAN BENNETT AT THE BBC, une suite de petites merveilles comprenant les premiers téléfilms de Stephen Frears (dont une chaleureuse évocation d’une odyssée cycliste dans l’Angleterre de 1911 où Bennett glisse des aperçus surprenants, touchants ou cocasses. On peut voir un film sur Kafka, sur Proust, une mélancolique évocation de sa famille lors de la visite d’un hôtel (ce documentaire m’a ravi), certains de ses portraits acérés et bouleversants… Ne pas manquer.

apollo13

APOLLO 13
Je vais relancer la polémique sur Ron Howard en louant APOLLO 13 qui est dans son genre une réussite. Le scénario est intelligent et Howard tire le meilleur parti du très petit nombre de décors (deux prédominent : la navette spatiale et la grande salle d’opérations) en donnant une grande vivacité aux séquences collectives et une énergie plus intime, plus directe à tout ce qui concerne le sort des astronautes. Il faut dire que Tom Hanks dont on sent l’implication, dope littéralement le film, entraine ses partenaires. Ses exigences forcent l’équipe à être à sa hauteur et l’on sent une vraie communion entre lui et Howard.

CHEFS D’ŒUVRE FRANÇAIS

MADAME DE… en Blu-ray : chef d’œuvre absolu, total, mozartien. On est happé dès la première scène durant laquelle Darrieux (ou plutôt ses mains) recensent ses bijoux pour savoir lequel vendre tout en fredonnant le magnifique thème écrit par van Parys. De temps en temps, ce dernier intercale quelques accords d’orchestre, irréalistes. Idée sublime qui transcende encore cette ouverture géniale. Et le reste est à la hauteur. Darrieux est ici la plus grande actrice française et Boyer et de Sica sont tout aussi éblouissants. Quelle partition, quels solistes. Sans parler des personnages secondaires comme Jean Galland génial en diplomate, effaré par les (« fausses ») raisons du duel qu’il prend au sérieux.

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La vision de LETTRE D’UNE INCONNUE vous procure, et cela aussi dès les premières images, la même émotion. On est comme happé par cet engrenage tragique qui se dissimule derrière des péripéties légères, du moins en apparence. Derrière les jeux, la frivolité, les apparences de convenances et des règles sociales, Ophüls nous fait entendre la  valse des espoirs déçus, la lancinante ritournelle des trahisons petites et énormes. Les ravages que provoquent l’égoïsme, l’inconscience, les sincérités successives. Les personnages passent à coté du bonheur. Louis Jourdan étonnant de prestance nous fait sentir ses penchants velléitaires qui vont le ronger et le détruire. Admirable est la manière dont Ophüls comme dans MADAME DE… et le PLAISIR conduit le récit. J’ai vu le film dix fois et chaque fois, je suis cueilli par certaines péripéties, la manière dont on solde l’épidémie en une fin de scène qui vous cloue.

Commentaires (175)

 

  1. jean-charles freycon dit :

    Enfin vu THE SUN SHINES BRIGHT. (Pas pu m’empêcher d’imaginer le fantôme de Will Rogers dans le rôle de Priest…) Une des plus belle (et longue) procession funéraire de l’histoire du cinéma, il n’y en a pas tant que ça qui m’ont marqué… (Mirage de la vie…) À la fin, Priest disparaît un peu comme Wayne à la fin de la prisonnière du désert…

  2. Escudié Philippe dit :

    Il y a longtemps déjà que je voulais dire quelque chose sur ce blog. Mais la qualité des commentaires m’intimidaient.
    Passionné de cinéma depuis mon enfance,je considérais pourtant le western comme un sous genre,jusqu’à ce jour où un ami m’a offert pour Noël,Le jardin du diable d’Henri Hathaway avec en bonus les commentaires de Bertrand Tavernier. Et là ce fut un choc. Bertrand commence son commentaire par une phrase pleine d’enthousiasme: »j’adore ce film ».Les 15mns d’explication ont été ensuite un pur régal. Mr Tavernier nous communique sa passion du cinéma en s’appuyant sur ses connaissances proprement encyclopédiques et tout y est naturel . Depuis cette découverte,j’ai revu mon jugement et le western fait désormais parti de mes genres de prédilection. Merci à vous Mr Tavernier.

    • Martin-Brady dit :

      à Escudié Philippe: ah! Je vois que vous avez remarqué mes commentaires! ce n’est rien, ce n’est rien, le métier… merci en tout cas.

      Sinon moi aussi j’avais été frappé par ce début d’intervention de Bertrand Tavernier sur LE JARDIN, c’est assez singulier de commencer comme ça, les connaissances encyclopédiques dont vous parlez sont mixées avec le plaisir gourmand signalées par le sourire récurrent de l’homme, c’est jubilatoire comme le grand cinéma. Pas la peine de faire des bonus en faisant la gueule comme à un enterrement, comme certains n’est-ce pas? amicalement

  3. Rouxel dit :

    Sorti la meme année que »Le juge Fayard dit le sherif », »La femme flic »est disponible en dvd mais rare sur le marché.Une fois de plus Boisset tape fort après avoir décrit le racisme ordinaire dans »Dupont Lajoie »là il nous décrit le quotidien d’une femme inspectrice de police mutée dans le Nord de la France.Il nous montre les terrils,les maisons au briques noires mais surtout la bourgeoisie provinciale qui controle usines,banques,hopital,piscine et surtout les ouvriers exploités par un patriarche qui règne en maitre dans la région.Miou-Miou essaie de convaincre dans son jeu mais elle manque de nervosité derrière sa moue et son désarroi.Au début du film elle consulte les archives et cherche sans mal un dossier au nom de Herry(veritable nom de la comédienne),Jean marc Thibault dans le role du commisaire est pris entre le marteau et l’enclume quand a Lény escudero dans le role de Diego Cortez il interprète de façon naturelle un ancien ouvrier syndicaliste aux idées anarchistes.Esperons que ce film resorte en dvd avec des bonus.

  4. Rouxel dit :

    L’avant dernier film de Marcel Carné manque pas d’interet au niveau démonstratif mais n’atteint ses chef d’oeuvres d’avant guerre. »Les assassins de l’ordre »est un film plaidoyer sur les liens entre les services de police,les politiques et le milieu de la justice.Jacques Brel est toutà fait crédible dans son role de juge de province qui élève seul son fils qui se retrouve au commissariat pour une histoire d’un paquet d’herbe trouvé dans la poche de son manteau.Evidemment Michael Lonsdale jubile quand il appelle en urgence son père en pensant qu’il va se désaisir de l’affaire Soja.On retrouve Catherine Rouvel éclatante de beauté puis les chanteurs Bobby Lapointe,Jean Roger Caussimon,François Cadet et Serge Sauvion dans les roles des flic ripoux..

  5. Alexandre Angel dit :

    LETTRE D’UNE INCONNUE et MADAME DE sont, je crois, les deux sommets de l’oeuvre de Max Ophüls, supérieurs encore à LA RONDE, au PLAISIR et à LOLA MONTES qui sont formidables mais qui diluent quelque peu la mobilisation émotionnelle du spectateur dans leurs structures épisodiques, séquentielles. Les deux films chroniqués ci-dessus installent une émotion qui se déploie sur la durée avec des résultats tout aussi poignants dans un cas comme dans l’autre mais des implications différentes : plus sentimentales dans la LETTRE, plus dures dans MADAME DE. Dans ce dernier, la dureté est incarnée par Charles Boyer, impérial en aristocrate dont la morgue et l’assurance reflètent celles de la classe sociale qu’il représente. En cela, Ophüls se montre assez politique. Boyer est impressionnant et je ne résiste pas à l’envie de citer de mémoire ce dialogue lorsque l’acteur, cherchant à quatre pattes de façon un peu grotesque les boucles d’oreilles « égarées » par Danielle Darrieux, est dérangé par un gandin qui lui lance :
    « Que cherchez-vous mon cher Baron? » et Boyer de lui répondre « Je cherche les 15000 Francs que vous m’avez rendus car vous me les avez rendus n’est ce pas ? »
    Dialogue sensationnel

    • Mathieu dit :

      Mais il y a aussi beaucoup de cruauté et d’ironie dans LETTRE D’UNE INCONNUE, derrière le mélodrame.

      • Alexandre Angel dit :

        A Mathieu
        Incontestable. C’est juste que Louis Jourdan comprend, trop tard, mais il comprend,alors que Danielle Darrieux meurt dans une solitude morale terrible dont seule sa « nounou »est le témoin impuissant.

  6. Martin-Brady dit :

    Il y a vraiment un problème pour faire passer certains commentaires, le site est surchargé?

  7. Mathieu dit :

    A Bertrand:
    Je viens de lire l’entretien que vous avez donné à Télérama et j’ai hâte de voir MON VOYAGE DANS LE CINEMA FRANÇAIS. Je ne doute pas qu’il donnera envie de découvrir des films oubliés, à l’instar du documentaire de Martin Scorcese.
    D’accord sur tout ce que vous dites dans l’interview. Le gosse orphelin réfugié espagnol, le personnage de François Périer jeune homosexuel, ce sont de ces détails dont on se souvient et qui font aussi d’HOTEL DU NORD mon film préféré de Carné (une autre raison étant que j’ai un problème depuis toujours avec la mythologie manichéenne de Prévert : opposition entre un être jeune et pur et un vieux salaud intégral suivi du meurtre du dit salaud). Le personnage de Périer est à rapprocher de celui de Simone Renant dans QUAI DES ORFEVRES (cet autre chef-d’œuvre où personne n’est jugé) à qui Jouvet répond (je cite de mémoire) : « vous, vous êtes un type dans mon genre, vous n’aurez jamais de succès avec les femmes ».
    Mille fois d’accord aussi au sujet de ceux qui défendaient Rossellini en « napalmant De Sica », attitude nocive et stupide, qu’il vaut mieux ignorer et aborder les films naïvement. C’est ce que je faisais dans ma jeunesse innocente ( il y a bien longtemps…) quand en lisant le recueil d’interviews LA POLITIQUE DES AUTEURS je ne comprenais pas qu’Orson Welles dise (là aussi je cite de mémoire) : « je suis désolé, je vais vous décevoir, mais mon film préféré est SCIUSCIA ». Il fallait donc s’excuser d’aimer SCIUSCIA ? Malheureusement cet esprit (qui a également gangréné la critique de jazz) perdure car cette posture qui se réfère toujours à la morale permet d’éviter toute véritable réflexion en particulier sur les conditions de production des oeuvres. Mais ça marche. C’est le même genre de posture qui permet aujourd’hui à des escrocs qui se disent philosophes de faire prospérer leur petit commerce en masquant l’indigence de leur pensée et leur allégeance au conformisme ambiant : Danton contre Robespierre, Camus contre Sartre…

    • Martin-Brady dit :

      à Mathieu:
      « qu’il vaut mieux ignorer et aborder les films naïvement. »
      100% d’accord. On est sorti de la dictature de classement en tiroirs avec grosses étiquettes définitives posées dessus de nos jours (relisez les vieux Cinéma ** ou Cahiers, bien sûr), mais maintenant on aurait tendance à mettre par « anti-snobisme » au-dessus de tout le moindre western de Ferdinando Baldi ou de Lucio Fulci (LES 4 DE L APOCALYPSE me laisse un souvenir dégoûté). Il y a de quoi se bidonner en entendant les spécialistes en cinéma-bis de certains bonus de dvd! Je sais pas ce qu’ils ont vu en cinémathèque! Ils n’y vont que pour le festival Nanarland?!
      Pour Welles c’était évidemment ironique et même du persiflage, il connaissait les goûts de ses intervieweurs et aimait les provoquer, il ne s’excusait pas sérieusement quand même, si?
      A propos de De Sica, j’ai souvent lu un certain mépris pour LE VOLEUR DE BICYCLETTE, « film évidemment surestimé » pensez-vous… je l’ai redécouvert récemment: c’est formidable, rien à envier à certains films noirs ou sociaux actuels, grand film. Pourquoi ce mépris? (loin d’être partagé, heureusement), ben, il faut bien remettre en question ce qui a été mis au pinacle pour montrer sa liberté d’esprit, tiens! Si Onfray s’occupait de cinéma, il nous sortirait un bouquin pour descendre Kubrick (qu’il soupçonnerait d’anti-sémitisme en cerise sur le gâteau?).
      PS: relisez dans un vieux Cinéma, les critiques méprisantes sur Eastwood: PLAY MISTY ou DIRTY HARRY, c’est édifiant.

    • Martin-Brady dit :

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      I go back and nothing to do hopeless doomed katastroph le webmestre est contre moi, quand je pense que j’avais une intervention essentielle à faire passer…

    • Rouxel dit :

      de mon coté j’espère que vous citerez deux réalisateurs quasiment oublié de tous les cinéphiles:Fernand Rivers ainsi que Léon Poirier.

      • ballantrae dit :

        En ces temps de commémoration, il est intéressant de découvrir Verdun, visions d’histoire de Léon Poirier film ambitieux, atypique et historiquement complexe: à la fois fiction et documentaire,il anticipe des formes maintenant banalisées de docufictions…

  8. Emile C dit :

    Signalons la mort d’Andrew Mc Laglen le trente août dernier. Spécialiste du western languissant et du film de guerre enlisé, de sa morne filmographie se distingue l’excellent THE LAST HARD MEN où C. Heston endosse un personnage probablement écrit pour Wayne. C’est le thème de Cape fear transposé dans l’univers du western avec un James Coburn aussi inquiétant que le Max Cady version Mitchum. Evadé du bagne où il purge sa peine, il enleve la fille du shérif (Heston) pour lui faire payer de l’avoir fait enfermer. Comme dans Cape Fear le fil de l’histoire révèle que l’homme de loi n’est pas si droit qu’il ne le parait, la fin justifiant les moyens quand il s’agit d’arrêter un criminel. La scène où il assiste au viol de sa fille sans pouvoir intervenir est une séquence d’une violence extrême très représentative des vigilantes movies de l’époque. Bien réalisé et conduit par une bonne histoire, la morale n’est pourtant pas celle des films de McLaglen avec Wayne. On tendrait plutôt vers Aldrich. Sans doute que C. Heston a influencé le découpage et le final, tirant l’ensemble vers le haut comme il l’a fait dans Will Penny, autre film qui lui doit beaucoup. La musique de Goldsmith est celle des Cent fusils réutilisée telle quelle. Pour les curieux, ciné-classics diffuse aussi RIO VERDE qui se distingue par un très bon Main title de Marvin Hamlisch et un Dean Martin en pleine forme physique.

    • Minette pascal dit :

      SHENANDOAH se laisse voir De bons dialogues, de belles images et le moment magique du petit esclave prenant le chemin de la liberté. Ford tout le temps en filigrane mais ça ne lui arrive de toutes façons pas à la cheville.

      • Minette pascal dit :

        Sur SHENANDOAH, il y a cette curiosité de voir James Stewart se mettre à pleurer de vraies larmes (c’est une scène sur la tombe de sa femme, je crois).
        C’est bien sûr destiné aux amateurs de performances car j’ai toujours trouvé grossière cette manière de vouloir être émouvant. Chapeau à l’acteur, même si ça ne grandit pas le film.

        • Martin-Brady dit :

          à MP: je vous suis sur SHENANDOAH malgré la flemme de McLaglen qui échoue à faire sentir et la pénibilité inhérente à ce périple familial et l’espace traversé (on dirait qu’ils tournent dans un décor de théâtre), la scène où Stewart arrête et brûle un train eût du être plus forte, aussi le manque total de réalisme historique pour un film post années 60 (que signale Bertrand en parlant des docs de Ken Burns) manque de réalisme qui parfois m’irrite même dans des films plus anciens. Le général commandant un camp de militaires reçoit Stewart à bras ouverts et s’intéresse à ses soucis c’est incroyable il devrait avoir d’autres chats à fouetter et ce fermier même pas poli devrait être menu fretin pour lui, la guerre n’est pas un merdier chaotique mais un décor. Par contre, l’irruption des trois voyous avec meutre viol et sabre cognant sur les marches de l’escalier est forte, et surtout la fin mélodramatique (et lacrymogène) est parfaitement réussie en s’appuyant non sur du dialogue mais sur un cantique repris avec trois fois plus de conviction après l’heureux évènement du retour du plus jeune, signe d’espoir (la béquille du jeunot et le son qu’elle produit dans le silence de l’église est un détail indispensable de la réussite de la scène!). bien vu! J’adore aussi la scène de la révolte extrêmement respectueuse, mais réelle, des fils qui veulent s’engager contre le père qui veut ignorer la réalité « c’est pas nos oignons! » (cf la même scène entre Donald Crisp et ses fils dans QU’ELLE ETAIT VERTE MA VALLEE pour ou contre la grève je crois). et j’aime Rosemarie Forsyth (mais ça, c’est privé) et la scène géniale où Stewart prépare au jeune couple une chambre nuptiale de fortune dans une vieille cabane pourrie, la cuirasse du vieux gredin se fend! Je reproche que Stewart ne paraît pas changer fondamentalement après ce périple et à la fin, la guerre paraît curieusement finie (ou je me trompe et elle est vraiment finie?).
          Je garde un petit coin dans mon coeur pour SHENANDOAH oui je sais c’est pervers, ça fera un de mes plaisirs coupables comme ceux de Scorsese!

        • Minette pascal dit :

          A MB : Je vous suis aussi sur ces petites réussites. Et j’aime bien votre rapprochement avec HOW GREEN.
          Dans les dialogues, je trouve infiniment poétique ce que répond l’une des fille de la famille (votre préférée, petit coquin ?) courtisée par McLure qui lui dit son embarras de ne pouvoir se déclarer à elle avec conviction après avoir tant répété devant son cheval et la lune : » La lune. Elle sourit, elle sourit. Mais elle n’écoute pas. Moi, si. »
          On aurait pu aussi saluer la musique. Finir sur un hymne n’est pas nouveau (STARS IN MY CROWN again) mais ça marche toujours.

    • Gérard dit :

      Je vous trouve bien sévère avec Andrew Mc Laglen qui a bien sûr couru après John Ford sans jamais réussir à l’égaler mais qui a quand même, à mon avis, réussi un certain nombre de films qui demeurent de bons westerns classiques à une époque qui était tout entière bouleversée par le spaghetti. Je citerai, parmi ceux qui tiennent le coup et la revision, Chisum, Les cordes de la potence, Shenandoah… Et ses participations à plusieurs séries TV ont été de bons moments. Et n’oublions pas qu’il a été producteur exécutif de plusieurs films Batjac et a participé de près (sur les conseils de Budd Boetticher qui devait réaliser le film mais était alors emprisonné au Mexique) à la confection de Coups de Feu dans la Sierra

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Gérard
        Mon opinion, que je maintiens, n’est pas un fait. Juste une opinion mais SHENANDOAH est miné par la sensiblerie et une vision ultra paternaliste… Regardez comment Ken Burns dans son sublime documentaire traite ces épisodes. Je n’ai jamais lu qu’il ait été mêlé à COUP DE FEUX

        • Gérard dit :

          Son rôle dans Ride the High Country est détaillé dans les bonus du coffret américain Budd Boetticher. Il a notamment persuadé Randolph Scott d’incarner le « méchant » du duo en profitant de sa surdité…

      • Sullivan dit :

        Oui, Gérard, que nous racontez-vous là ??

        • Martin-Brady dit :

          à Gérard: je ne vois pas de lien entre COUPS DE FEU et McLaglen dans le bouquin de G Simmons sur Peckinpah, dans le coffret BB USA ça doit être dans le doc sur BB c’est ça? (petit point d’histoire)

  9. Emile C dit :

    Ceci est un test. Il semblerait que mon message précédent soit bloqué sur la ligne.

  10. Rouxel dit :

    Pendant longtemps on a comparait le jeu de Randolph Scott avec celui de Joel Mac Crea.Scott à souvent campé des personnages sombres d’une extreme violence interieure tandis que Mac Crea dégageait un humanisme flagrant.Quand on revoit »Wichita »de Jacques Tourneur,western d’une maitrise parfaite à tout point de vue,on sent que Wyatt Earp incarné par Mac Crea tient le film du début à la fin.Lui le justicier qui à tuer quantités de malfrats et de voleurs de banques veut se poser en montant une affaire mais il est rattrapé par son passé et devient un personnage réactif face au désordre et à la violence du à l’alcool et à la mort de ce petit garçon de 5 ans nommé Michael Jackson!!!C’est à mon humble avis le meilleur western que tourna Mac Crea pour Tourneur.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Rouxel
      C’est 1 sur 2 car STARS IN MY CROWN n’est pas un western

      • Minette pascal dit :

        Et si c’était simplement un western original, atypique ?

        • ballantrae dit :

          C’est plutôt une americana, une tranche de vie provinciale comme Doctor Bull,Judge Priest et The sun … de Ford.Ceux-là aussi tout comme Young Mr Lincoln se déroulent ds un cadre historique westernien mais ne sont aps des westerns.
          Quoi qu’il en soit, c’est l’un des chefs d’oeuvre de Tourneur , pas le plus connu mais peut-être le plus émouvant avec les films noirs comme Out of the past.

        • Minette pascal dit :

          Le problème, c’est qu’on va tourner en rond sans une solide définition. Dure à formuler tant le genre est abordé sous des angles personnels par les réalisateurs.

        • Mathieu dit :

          A Minette Pascal:
          Le genre western est quand même un des plus faciles à définir, de façon spatiale: l’Ouest américain avec de possibles extensions vers le Nord (Ouest canadien, Alaska) et le Sud (Nord Mexique), et temporelle: la conquête de l’Ouest entre la fin de la guerre de sécession et disons la fin des guerres indiennes. Evidemment c’est un peu plus compliqué et certains considéreront qu’un film comme LONELY ARE THE BRAVE est un western moderne. Maintenant essayez de définir aussi facilement le film noir et vous verrez que c’est beaucoup moins évident.

        • Minette pascal dit :

          A Mathieu : Je voulais dire que c’était difficile à définir quand on n’acceptait pas le seul cadre spatio-temporel. Moi, ce dernier me suffit et c’est pourquoi j’ai toujours l’impression d’être dans un western dans STARS in my crown, simplement dans un western bougrement original et inattendu. J’allongerais quand même votre période vers le 18 ème siècle car pas mal de films, comme Alamo ou le dernier ds Mohicans ne seraient plus des westerns.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette Pascal
          STARS IN MY CROWN est un film sudiste sur le Sud absolument pas un western. En revanche le DERNIER DES MOHICANS est une des oeuvres fondatrice du genre

        • Mathieu dit :

          Pour définir le western ou d’autres genres (si on y tient absolument) mieux vaut s’en tenir aux choses les plus factuelles. STARS IN MY CROWN se situant dans le Sud (le Tennessee je crois, très à l’Est du Pécos …) n’est donc pas un western. Par exemple THE HORSE SOLDIERS de Ford n’est pas non plus un western, ni DRUMS ALONG THE MOHAWK. Il y a des Indiens dans DRUMS… mais l’histoire se passe au XVIII° siècle dans l’Est des Etats-Unis (ou plutôt ce qui va devenir les Etats-Unis). La cavalerie, qui jouera un grand rôle dans la conquête de l’Ouest (en tous cas telle que les westerns nous la racontent) est au cœur de THE HORSE SOLDIERS mais l’histoire se passe dans le Sud pendant la guerre de sécession. Et des films comme THE BIG SKY ou ACROSS THE WIDE MISSOURI alors? ils se situent dans l’Ouest, mais avant sa conquête et les guerres indiennes qui ont suivi mais nul ne songerait à ne pas les considérer comme des westerns, il faut donc que j’élargisse un peu ma définition… (dans le temps, pas dans l’espace). Oublions donc l’aspect temporel et définissons le western comme une histoire se déroulant dans l’Ouest en tant qu’il se différencie d’un Est ou d’un Sud déjà installé dans la «civilisation» avec sa police, ses règles, ses lois et son cadastre (même si on y lynche des Noirs). Le western est plein de juges, d’avocats, d’actes de propriété, d’officiers de police, de journalistes, d’institutrices, de télégraphistes, de chefs de gare, de pianistes, de baignoires, d’articles de mode importés de Paris, mais c’est pour mieux accentuer le contraste avec la spécificité de l’Ouest, sa «sauvagerie», et renforce la dimension historique du western, qui nous montre un monde toujours en transition, toujours sur le point de disparaitre, alors que certaines chroniques rurales ou provinciales situées dans l’Est d’autrefois ont parfois tendance à baigner dans un certain flou historique propre à entretenir la nostalgie.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Le western est un genre hospitalier et le limiter à des dates me parait une erreur. Comme je l’ai dit LE DERNIER DES MOHICANS de Cooper contient plusieurs des Mythes du western, le héros solitaire pris entre deux cultures, le noble sauvage, les guerres coloniales et fratricides. Leslie Fiedler fait de ce livre et de Pocahontas deux des titres fondateurs. Mais la thématique ne suffit pas car Fiedler prouve que 2001 reprend la même que le DERNIER DES MOHICANS (cela dit STAR WARS deloppe plus que des schémas, des archetypes linéaires et désincarnés du western)
          L’enfermer dans un territoire, pourquoi. Il y a des raids en pays étrangers, des commandos et tout ce qui touche à la guerre de Secession est à cheval sur le genre, à la fois le suivant et s’en écartant
          Mais STARS IN MY CROWN developpe une thématique enracinée dans un monde sudiste

      • Mathieu dit :

        A Bertrand:
        D’accord, mais dans ma définition géographique du western j’incluais l’Alaska ( de NORTH TO ALASKA par exemple), l’Ouest Canadien (de NORTH WEST MOUNTED POLICE de DeMille, un film que j’ai eu beaucoup de mal à voir jusqu’à la fin, malgré Gary Cooper, et un sujet très original mais pas vraiment traité…) et le Nord du Mexique. Certains westerns commencent avec la guerre de sécession et se terminent avec les guerres indiennes comme le très beau THEY DIED WITH THEIR BOOTS ON et les films sur la vie des frères James sont des westerns tout en évoquant le Sud et la guerre de sécession. Mais je persiste à trouver abusif l’emploi du terme western pour certains films, par exemple THE TREASURE OF THE SIERRA MADRE (inclus par Patrick Brion dans son livre sur le western aux éditions de la Martinière), un film qui se passe en 1925 dans une Sierra Madre sans Indiens autres que de paisibles campesinos . Je ne partage pas l’avis de 50 ANS… sur ce film (« un monument d’ennui académique ») même si sa réputation de chef-d’œuvre est un peu usurpée, je l’ai revu récemment avec plaisir et sans aucun ennui. Et comme souvent j’avais oublié à quel point je ne l’avais pas oublié…
        Pour ce qui est de l’importance de la thématique, Walsh, en réutilisant les sujets de HIGH SIERRA et d’OBJECTIVE, BURMA! dans les westerns COLORADO TERRITORY et DISTANT DRUMS prouve que celle-ci n’est pas toujours essentielle pour définir le western. AVATAR (le film de James Cameron) joue parait-il (je ne l’ai pas vu) sur des thèmes typiquement westerniens (une armée travaillant pour les intérêts d’un consortium minier conquiert une autre planète où un peuple vit en harmonie avec la nature et considère la terre comme sacrée. Le héros, par amour pour une belle indigène se retrouvera pris entre deux univers).

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Je reviserai notre opinion sur le TRESOR et je suis d’accord avec vous sur NORTH WEST MOUNTED POLICE et la plupart des derniers de Mille

        • Edward dit :

          D’accord avec Mathieu sur le fait que le qualificatif western est parfois surprenant. Par ex, Hardy, dans son excellente encyclopédie sur le western, y classe BAD DAY AT BLACK ROCK et HUD…

  11. Sullivan dit :

    Merci Bertrand pour le plaisir que j’ai eu à lire vos propos confiés à Aurélien Ferenczi dans le TELERAMA de cette semaine. Pour les blogueurs : on y apprend (en tout cas c’est mon cas) que BT s’est lancé dans la réalisation d’un documentaire prévu pour 2016 : MON VOYAGE DANS LE CINÉMA FRANÇAIS.

  12. goossens dit :

    A sullivan

    Merci de votre comentaire a propos de leone, j’avais deja bien compris le message initial de Mr Tavernier…

    • Sullivan dit :

      Goossens, désolé de vous avoir un peu chiffonné, mais comme dans votre retour après la réponse que vous a faite BT, vous réitériez d’une certaine manière vos propos (je vous cite : « Il me semblait simplement qu’il n’était pas dénué de sens d’évoquer ce grand réalisateur tant il s’est intéressé, à sa manière, aux genres de cinéma au départ traditionnellement dévolus au cinema américain… »), j’ai ressenti le besoin d’enfoncer le clou, that’s all folks, et j’arrête de polémiquer.

  13. goossens dit :

    A rouxel

    C’est vrai que la mise en scene de Rossen est inegale dans Alexandre Le Grand. Mais les images en Scope sont belles tout de meme…Evidemment ce film souffre maintenant de la comparaison avec le Alexandre de Oliver Stone. Version pleine de bruit et de fureur mise en scene avec conviction. Angelina Jolie creve l’ecran dans ce film. Mais l’epoque etait bien differente et la censure aussi…

  14. Rouxel dit :

    La cinémathèque de Toulouse consacre une rétrospective fort interessante à l’oeuvre d’Andréi Tarkowski disparu trop tot. »Solaris » et « Stalker »sont deux films qui joignent le lyrisme à la condition humaine.Tarkowski a toujours décrit un monde noir avec des etres désespérés qui sombraient dans l’alcool et le mal-etre.On se demande comment en 1978 un cinéaste à pu réaliser une oeuvre aussi forte que »Stalker »,lui qui a connu la censure politique du régime soviétique.Il quitta son pays pour se réfugier en Italie ou il signera ses deux derniers films.Je conseille à tous de découvrir »Nostalghia »et »L’enfance d’Ivan ».

    • Marc Salomon dit :

      La découverte de Tarkovski (sans W)… Mieux vaut tard que jamais !!!
      Mais dire de son oeuvre qu’ « il a toujours décrit un monde noir avec des etres désespérés qui sombraient dans l’alcool et le mal-etre » me semble un peu court…
      Vous écrivez ensuite qu’ « Il quitta son pays pour se réfugier en Italie où il signera ses deux derniers films »… j’ignorais que LE SACRIFICE avait été tourné en Italie !!!

  15. Alexandre Angel dit :

    A Bertrand Tavernier
    J’avais vu L’AMI RETROUVE à sa sortie. Je l’avais même vu deux fois. Je ne l’adorais pas mais lui trouvais quelque chose de tenace, un ton déraciné (quelle est la vraie nationalité du film ?), une mélancolie qui me touchaient. J’aimais me dire que c’était le réalisateur de L’EPOUVANTAIL (que j’adorais) qui l’avait fait. Et puis le sujet me prenait aux tripes. Les copains cinéphiles que j’avais à l’époque affichait une certaine condescendance (« C’est le genre de film qu’aime ma mère » avait asséné un pote dévolu aux Cahiers)mais Positif, que je lisais attentivement, avait fait son boulot en le plaçant en tête de dossier. J’avais acheté dans la foulée, chez Folio, le court récit de Fred Uhlmann dont est tiré le film (je ne parviens pas à remettre la main dessus, c’est agaçant). Le sujet arbore un air de famille avec celui d’INCONNU A CETTE ADRESSE, récemment adapté au théâtre.
    Le film m’est un peu sorti de la tête; je l’avais revu à la télé dans une copie quelconque et certainement recadrée.
    Je vais me précipiter sur ce BR!

    • Alexandre Angel dit :

      Petit PS au post sur L’AMI RETROUVE : quand je parle d’air de famille entre le récit de Fred Uhlmann et celui de Katherine Kressmann Taylor, c’est une appréciation faite à la va-vite car les résolutions sont absolument opposées!

      • Alexandre Angel dit :

        L’AMI RETROUVE (la suite)
        Je viens d’en acquérir le blue-ray (Noël oblige)que je n’ai visionné que les premières minutes.
        Quelques remarques déjà : techniquement, l’image m’impressionne par sa densité, avec tout de même un grain un peu envahissant.
        Mais surtout, quelques mots sur la musique de Philippe Sarde : je ne saurais dire si elle est « lointainement inspirée par Ry Cooder » mais en la redécouvrant, je me suis remémoré avoir pensé en 1989 que ce thème n’était pas sans ressembler à celui, tout aussi magnifique, que signe Fred Myrow pour L’EPOUVANTAIL. Ce côté fanfare et cette parenté créent quelque chose de troublant qui relève du lien secret entre les deux œuvres. J’ai pensé aussi au thème principal et entêtant que Pierre Bachelet concocta pour LA VICTOIRE EN CHANTANT.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A ALEXANDRE ANGEL
          Je ne peux pas répondre pour Pierre Bachelet. Je sais simplement que Schatzberg donna à Philippe Sarde l’album Jazz de Ry Cooder

        • Alexandre Angel dit :

          A Bertrand Tavernier
          En tous cas, merci pour ce conseil. Pour l’avoir visionné en entier hier soir, je vous emboîte le pas : REUNION (pour changer un peu)s’avère beaucoup plus riche que dans mon souvenir, plus coloré, plus esthétique: on ressent le métier photographique de Jerry Schatzberg. Le travail d’Harold Pinter au scénario est à l’avenant, assez proche, pour la mélancolie et la structure temporelle, de ses contributions au MESSAGER (Joseph Losey, 1972) et à la MAITRESSE DU LIEUTENANT FRANÇAIS (Karel Reisz, 1982), travaux nets, concis, sans fioritures. Les comédiens sont excellents dont les deux jeunes protagonistes et Jason Robards, qui a beaucoup plus de présence et de jeu que ce dont je me souvenais. Et puis, comme un clin d’œil, la présence physique malicieuse d’Alexandre Trauner, qui a fait un boulot aussi enchanteur que discret (le premier escalier que gravissent Hans et Konrad pour accéder au château est un décor, ce que je n’avais pas remarqué : c’est Schatzberg qui me l’apprend dans l’entretien qu’il accorde en bonus à Michel Ciment). Et lorsque que Robards s’achemine vers la façade peinturlurée du château, on se croirait presque dans LA VIE EST UN ROMAN.
          Un beau travail d’équipe et une sacrée redécouverte!
          Bon nouvel an à vous et aux blogueurs fidèles ou de passage!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A ALEXANDRE ANGEL
          ET BONNE ANNÉE À VOUS ET À TOUS

  16. goossens dit :

    Re bonjour Mr Tavernier,

    Merci pour vos renseignements concernant les dvd westerns, cela est rejouissant de savoir que Sidonis devrait bientot 2 d’entre eux. Et puis surtout ne prenez pas ombrage de ma remarque sur S. Leone…Ceci n’etait que suggestion…Je comprends toute la rigueur que necessite un ouvrage tel que 50 ans…Il me semblait simplement qu’il n’etait pas denue de sens d’evoquer ce grand realisateur tant il s’est interesse, a sa maniere, aux genres de cinema au depart traditionnellement devolus au cinema americain…Merci a vous.

    • Sullivan dit :

      A Goossens : Mais enfin… Leone n’est que l’étendard d’un genre qui se suffit à lui-même et qui n’a, en fin de comptes, pas grand-chose à voir avec son inspirateur, si ce n’est de lui avoir insufflé de nouvelles perspectives alors qu’il était en déclin du fait de la loi anti-trust notamment. Le western transalpin n’a pas à être cité dans 50 ans. C’est comme si vous souhaitiez y voir figurer le film noir britannique ou le film policier français… Le western « spaghetti », fort de quelque-chose comme 800 films est un genre à lui seul.

  17. PP dit :

    Bonjour à tous,

    Rien à voir avec les discussions en cours, mais quelqu’un sait-il si les deux films suivants sont appelés à sortir en DVD chez nous prochainement : le convoi de la peur (W Friedkin) dans sa version restaurée (festival lumière de l’année dernière si ma mémoire est bonne + cinémathèque française en décembre dernier) / Wake in Fright -réveil dans la terreur (Ted Kotcheff), que je cherche à voir depuis longtemps et dont je découvre qu’il sera programmé au festival Lumière 2014 en octobre prochain (bravo ! mais je ne suis pas lyonnais…). Merci d’avance pour vos lumières.

    • Sullivan dit :

      SORCERER est sorti en avril dernier en Blu Ray avec sous-titres français chez Warner U.S. Il devrait sortir chez nous prochaînement…

      • Jean-charles freycon dit :

        Film assez extraordinaire, waking fright. (Chasse aux kangourous inoubliable. Âmes sensibles s’abstenir…)

        • Alexandre Angel dit :

          A Jean-Charles Freycon
          Le Ted Kotcheff est un film de fou. Mis à part dans HUSBANDS, de Cassavetes, je n’ai pas souvenir d’avoir vu autant picoler à l’écran. Ce n’est pas tendre avec les Australiens et j’ai pensé, par effet repoussoir, au sympathique THEY’RE A WEIRD MOB de Michael Powell, dont il est l’envers sombre et malsain.
          Ce film est en tous cas et pour ma part une étonnante découverte.

        • Martin-Brady dit :

          à JCF: WAKE IN FRIGHT! Sorti aux USA et UK et France, sous le titre OUTBACK, il est déjà en dvd et br dans la version de 92-94′ depuis 2012, mais il semble qu’il y a une version de 114′. Quelle est la bonne?

  18. Rouxel dit :

    En revoyant »Alexandre le grand »de Robert Rossen j’ai eu quelques moments d’ennui dans la mise en scène,mais le plus flagrant c’est que le personnage de la mère d’Alexandre incarnée par Danielle Darrieux ne vieillit quasimentpastout le long du film.On à peine à reconnaitre Peter Cushing plus habitué à endosser le costume de »Sherloch Holmes »que dans un péplum de ce genre.En revanche les scènes de bataille sont bien mené avec un plus pour les décors et les costumes.

  19. ballantrae dit :

    Sur l’espace, je dois vous concéder qu’Apollo 13 n’est pas un mauvais film même si je lui préfére de très,très, très loin Gravity (pour la dramaturgie alliant microcosme/macrocosme et le côté survival) ou Right stuff ( pour l’aventure spatiale sur le mode épopée et le quotidien des astronautes)sans oublier l’amusant Space cowboys ( pour la vulnérabilité de ces héros modernes et l’étude de caractère).
    Ron Howard peut être un habile technicien mais sa fadeur fréquente ne le met pas au niveau d’un R Zemeckis ou d’un Joe Dante qui ont une vision cohérente, un style décapant, des éclairs de mise en scène qui emballent l’oeil et l’oreille.
    Carpenter par exemple me semble un metteur en scène bien supérieur y compris dans ses ratages car ses films sont presque toujours personnels, imprégnés d’une poétique et d’une vision du monde très affirmés, en un mot d’un REGARD.
    Howard est d’abord un yes man qui parfois a l’heur de rencontrer le bon sujet, le bon chef op, les bons acteurs.Pour Apollo 13, l’investissement personnel de T Hanks a je crois eu son poids dans l’entreprise.
    Howard est tout de même supérieur à l’ignoble J Schumacher mais il peut générer des heures d’ennui tout à fait dispensables…
    Mais bon, oui, je vous concède qu’Apollo 13 est un spectacle efficace et bien joué.

  20. goossens dit :

    Bonjour Mr Tavernier,
    Fan de westerns, je desespere de voir sortir un jour en zone 2 les titres suivants: les aventures du capitaine wyatt, chuka le redoutable, custer l’homme de l’ouest, l’aigle solitaire, le sorcier du rio grande, le jugement des fleches.. je sais que vous n’avez pas vocation a decider vous seul des choix des distributeurs, mais vous savez peut-etre si nous aurons la chance de voir un jour ces films sur nos supports numeriques…ah oui j’oubliais le sept hommes a abattre de boetticher qui etait sorti dans une version sonore calamiteuse chez paramount france…par ailleurs, j’ai ete rudement etonne de ne pas voir une chronique de sergio leone sur 50 ans de cinema…c’est vrai qu’il n’etait pas americain mais compte- tenu de sa vision de l’amerique, ne meritait-il pas une place un peu particuliere dans votre ouvrage reference? Au fait!! A quand un ouvrage des 70 ans?? Merci pour vos reponses et excusez-moi pour les accents..Cordialement..

    • Bertrand Tavernier dit :

      a goossens
      CHUKA risque de sortir chez SIDONIS et il y avait un dvd américain de même que LE SORCIER DU RIO GRANDE (ARROWHEAD). Le Jugement des Fleches, ex RKO est maintenant chez Warner et la veuve de Sam n’a toujours pas obtenu qu’on restaure le film. 7 HOMMES A ABATTRE était sorti aux USA dans un e excellente version; Pour WYATT c’est Paramount maintenant et ils sont les plus mous.
      Vous rêvez. Pourquoi une note sur LEONE dont aucun film n’est americain. Quand on fait un livre qui se veut historique vous devez avoir des principes. Si vous parlez de la retraite de Russie de Napoleon, vous n’allez pas inclure la Bataille des Ardennes sous pretexte que cela s’est aussi passé dans la neige. Les films de Leone sont italiens ou italo canadiens

      • ballantrae dit :

        Là, Bertrand avec votre magnifique rapprochement retraite de Russie/bataille des Ardennes via la neige vous m’avez bien fait marrer!!!
        En attendant, je remarque la subtilité de votre ruse de sioux(hé, hé!!!): vous ne parlez pas de la sortie de l’édition augmentée de 50 ans de cinéma américain.
        Alors, je reprends la question de Goosensque se posnet maints cinéphiles:à qd l’édition d’un 70…non, d’un 100 ans de cinéma américain ???

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          On bosse mais cela n’a pas de fin

        • Sullivan dit :

          A BT : A ce train-là, ça va être 101 ou 102 ou 104 ans, non ? Mais tant-mieux, tant-mieux… ne changez rien !

        • ballantrae dit :

          Je comprends bien que l’ampleur du projet puisse obliger à repousser le moment de la clôture…mais une histoire du cinéma américain devant demeurer tjs « a work in progress », pourquoi ne pas décider arbitrairement qu’à tel moment, il s’agit de finir à un moment M quitte à ajouter des allongeailles comme vous aviez su si bien le faire jusqu’ alors?
          Un volume de suppléments type encyclopedia universalis ou littré pourrait paraître à intervalles réguliers histoire de rectifier le tir, ajouter telle découverte sans pour autant qu’il soit nécessaire de racheter le volume si vous envisagez une édition aussi magnifique que celle d’Amis américains.Ce n’est jamais qu’un idée toute bête…

        • Martin-Brady dit :

          C’est peut-être pas la peine de leur mettre la pression avec 100 Ans, ils seront prêts quand ils seront prêts, pis c’est tout! Non?

      • Mathieu dit :

        LES AVENTURES DU CAPITAINE WYATT (DISTANT DRUMS) est sorti aux USA en Blu-Ray chez l’éditeur indépendant Olive Films qui propose des tas de films Paramount et de petits studios (Republic,Enterprise…)en Blu-Ray, malheureusement sans-sous-titres et en Zone A. Je rêve qu’un éditeur indépendant comme Wild Side ou Carlotta passe un deal avec Olive et nous propose au moins une partie de son catalogue en zone B et avec des STF. C’est peut être ce qu’a fait Carlotta avec les BR de SECRET BEYOND THE DOOR, LETTER FROM AN UNKNOWN WOMAN et MACBETH d’Orson Welles qui va bientôt paraître? mais ces trois titres étaient déjà disponibles en dvd chez Wild Side. En vrac un extrait du catalogue Blu-Ray d’Olive: PURSUED, FORCE OF EVIL, HIGH NOON, CRY DANGER, WAKE OF THE RED WITCH, RIO GRANDE, CAUGHT, THE BELLS OF SAINT MARY, SANDS OF IWO JIMA, THE OTHER LOVE, THE LOST MOMENT, STRANGERS IN THE NIGHT,THE ENFORCER, THE BIG COMBO, THE MEN, MEN IN WAR, A DOUBLE LIFE,THE FILE ON THELMA JORDON, STRANGER ON THE PROWL, THE QUIET MAN, BODY AND SOUL, THE SUN SHINES BRIGHT, JOHNNY GUITAR…Pourquoi pas un coffret avec PURSUED et DISTANT DRUMS? Je suis sûr que la demande est forte pour ces deux titres introuvables en édition avec STF.

        • Rouxel dit :

          A quand une version poche moins chère du livre de réference de Bertrand et Jean pierre.J’ai beaucoup d’amis cinéphiles qui ne peuvent débourser 70 euro!!!

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Rouxel
          Mais le livre a éyé en vente dans une éditions poche dès 1995 à 150 francs, edition plus complete avec moins d’erreurs et d’oublis. Le prix est passé à 19 ou 20 euros pendant des années mais il semble qu’il y ait une frontière infranchissable autour de Toulouse où pourtant à trois reprises dans la formidable librairie j’ai dédicacé des exemplaire qui avaient coputé ce prix

  21. Minette pascal dit :

    A Mathieu: chacun ses goûts, vous avez raison. La notion de « théâtral » me pose question car elle pourrait être un parti pris sans que ce soit vraiment un défaut. Ford disait qu’il préférait faire bouger les acteurs que la caméra, je crois. Dans ce film, le jeu outrancier( un peu pénible je le reconnais) de Boris Karloff participe sans doute de cette impression, de même que le huis-clos, qui va avoir du mal à ne pas être théâtral à un moment ou un autre.
    Je viens de le revoir pour être sûr et je l’aime toujours autant, et sans m’ennuyer un instant. Il sent bien sûr son époque mais j’y vois une belle seconde lecture, une allégorie de la vie et du destin, avec des détails tuants à la Ford. Et puis j’aime aussi que ce soit du Ford différent car je ne vois pas pourquoi il faudrait le condamner à des façons de faire. S’il ne flâne pas comme vous le voudriez, il n’y a pas de doute qu’il mène la barque. On peut lui reprocher ce sujet ambiteux, barbant et rebattu peut-être, mais pour moi, le charme opère.
    Ce n’est que moi, bien sûr !

    • Mathieu dit :

      Revoir aujourd’hui THE LOST PATROL nous permet au moins de voir des occidentaux embourbés ( ensablés devrais-je dire) en Irak ou plutôt dans ce qui deviendrait l’Irak quelques années plus tard et nous rappeler l’origine du problème ( la première guerre mondiale et l’impérialisme occidental ). Mais pour comprendre la situation du Moyen-Orient mieux vaut encore regarder quelques courts-métrages de Laurel et Hardy : ou comment en tentant de réparer une précédente catastrophe on en provoque une plus énorme encore. Certains de leurs titres résument très bien la situation: THE BATTLE OF THE CENTURY, DIRTY WORK, WRONG AGAIN, ANOTHER FINE MESS, et… SCRAM !
      Toujours à propos de THE LOST PATROL, on peut constater que Hollywood est plutôt enclin à dénoncer le colonialisme et l’impérialisme quand il est espagnol ou français, beaucoup moins quand celui-ci est anglais ( cf. THE LIVES OF A BENGAL LANCER ) et même à transformer la compétition entre impérialismes anglais et espagnol en un combat de la liberté et l’état de droit contre la tyrannie et l’arbitraire comme dans THE SEA HAWK de Michael Curtiz.

      • Bertrand Tavernier dit :

        A Mathieu
        Mais the SEA HAWK parlait moins de l’Espagne et de l’Angleterre que de la situation contemporaine avec l’Allemagne. C’était une fable

        • Mathieu dit :

          C’est vrai, comme le LADY HAMILTON de Korda, dont le discours final aurait été écrit par Churchill lui même si j’en crois André de Toth (dont je suis en train de lire l’autobiographie).

      • Minette pascal dit :

        C’est la chose qui me gêne dans cette patrouille perdue. L’ennemi est celui dont on envahit le pays. Et j’adore que Ford mette le dernier Anglais face au dernier ennemi à la fin du film. Comme une pensée de compassion pour l’autre, essayer de rééquilibrer quelque chose.

        • Mathieu dit :

          « L’ennemi est celui dont on envahit le pays ». Mais c’est ce qu’on fait depuis qu’on a commencé à raconter des histoires, voyez l’Ancien Testament.Dans HENRY V Shakespeare masque le fait que la guerre qu’entreprend Henry V est une guerre d’agression entre montrant son armée numériquement plus faible donc plus valeureuse et les Français comme des barbares sans principes qui massacrent les enfants dans le camp anglais. C’est le modèle de pleins de films de guerre ou de westerns. Il faut voir le chef-d’oeuvre que Laurence Olivier a tiré de la pièce (qui devrait bientôt sortir en Blu-Ray en France je crois). Mais en bon Irlandais Ford était plutôt anglophobe.

  22. Martin-Brady dit :

    merci de m’avoir signalé l’excellent FEMMES DU BUS 678. Je crois que le déficit de mise en scène dont Rouyer parle se signale par des plans en plein contre-jour avec silhouettes noires mais ça ne me gêne pas. Ou alors il veut parler d’une discussion-dispute très théorique et dans laquelle je me suis perdu entre les trois femmes à la fin. Diab transcende tout ça. Je n’oublierai pas l’inspecteur joué par Maged El Kedwany, c’est un cousin magnifique du Poulet au Vinaigre, le point de vue de Diab sur ses rapports avec sa femme et ses futurs rapports avec sa fille ou l’oeil nouveau qu’il va porter sur elle, est très fort et enraciné dans le réel que ailleurs, Diab perd peut-être un peu de vue (un peu!).
    J’ai ri d’un rire noir et joyeux quand Seba l’intellectuelle militante a dit à Fayza la fille du peuple (jouée par Bushra, actrice admirable): « mais finalement c’est ta méthode la meilleure! », donc: « arrêtons de nous perdre dans les procédures juridiques! poignardons les bas-ventres de ces connards! ». Mohamed Diab est un type bien.

  23. Jérémy FERHADIAN dit :

    Bonjour,M. TAVERNIER
    Je suis un étudiant au lycée Saint-Thomas d’Aquin Oullins, et fais partie d’une option cinéma.
    Il m’est demandé de réalisr un documentaire, et j’ai décidé de combiner des interviews de réalisateurs professionels et amateurs, afin d’expliciter le métier de réalisateur.
    Je vous demanderais donc, avec un très grand respect, s’il serait possible de discuter d’un possible arrangement de rendez-vous ou d’une autre solution par échange d’e-mail?
    Bien cordialement,

    • Marc Salomon dit :

      Un salut au lycée St Thomas d’Aquin d’Oullins d’où je suis sorti en… 1976 !
      Sinon, je suis curieux de savoir ce qu’est un  » réalisateur amateur  » ?!

  24. Rouxel dit :

    Sortie en plein Front Populaire en décembre 1936″Les bas fonds »de Jean Renoir est une oeuvre forte adapté de Maxime Gorki qui ne pu apprécié le film de Renoir.Jean Gabin incarne »Pépél »un voleur qui va rencontrer un comte désargenté campé par l’immense Louis Jouvet.Dans ce film il y a un galerie de personnages marginaux,anarchistes comme l’acteur interprété par Robert Le vigan(un des meilleurs acteurs de son époque avec Simon,Barrault ou Marais).On savait les sympathies et l’engagement de Renoir pour le Parti Communiste,dans cette oeuvre ,il nous révèle son humanité pour les ames perdues,les désespérés de la la vie et les utopistes!!!Grand film à revoir avec aussi »Le carosse d’or »qui est une oeuvre singulière et intense.

    • Martin-Brady dit :

      à Rouxel:  » Robert Le vigan(un des meilleurs acteurs de son époque avec Simon,Barrault ou Marais) » vous parlez de Jean Marais? Mince! le mettre à la hauteur de Simon c’est un peu beaucoup, non?

      • Jean-charles freycon dit :

        Dans Fantomas, il était pas mal.

        • Martin-Brady dit :

          à JCF: ah, c’est vrai, j’oubliais! (voyons voir… je me tâte…)

        • Sullivan dit :

          A JCF : Et dans quelques petits films assez rares et peu connus, il est pas mal aussi : LE CAPITAN, LE CAPITAINE FRACASSE, LE BOSSU, LA BELLE ET LA BETE…

        • Martin-Brady dit :

          et dans LE GENTLEMAN DE COCODY, il éclipse totalement Michel Simon.

      • Minette pascal dit :

        Simon crevait l’écran sans avoir l’air de mettre quelque chose en œuvre. Marais sent souvent le cours d’art dramatique et laisse voir des efforts parfois laborieux mais est devenu une vraie star malgré ça.
        Mais j’aime bien Marais aussi ((allez, on voulait tous ressembler au Capitan, non ?)) et encore plus depuis que je sais qu’il s’est montré courageux pendant l’occupation.

        • Martin-Brady dit :

          à Minette Pascal: mais je l’ai entendu dire dans une interview à JJ Bernard (chaîne de cinoche) qu’il s’y était montré insouciant et parfaitement ignorant de la situation, vivant sa jeunesse dorée! (c’était d’ailleurs courageux de sa part…)

        • Minette pascal dit :

          A Martin-Brady:
          Dans une émission TV, quelqu’un racontait comment il avait corrigé un critique collabo. Peut-être était-ce plus de l’insouciance que du courage, après tout.

        • Martin-Brady dit :

          à Minette Pascal: épisode repris dans LE DERNIER METRO? Marais défendait Cocteau plus qu’autre chose, mais ça reste un certain courage étant donné le statut de Alain Laubreaux, le critique en question. Au moins, il avait la conviction de ses amours, le Marais!

        • Minette pascal dit :

          A Martin-Brady: C’était d’ailleurs courageux de revendiquer cet amour-là à une époque où les homos pouvaient être expédiés là où on sait. A moins que, comme le faisait entendre cette émission TV ( calomnie ?), Cocteau eût bénéficié d’un traitement de faveur ?

      • Martin-Brady dit :

        et dans LE GENTLEMAN DE COCODY, il éclipse totalement Michel Simon.

  25. Rouxel dit :

    Plusieurs polars anglais sont sortis cet été dont « Ipcresse danger immédiat »ou l’on découvre le personnage d’Harry Palmer incarné par Michael Caine(les deux films suivants sont plus faible au niveau scénaristique ainsi que la mise en scène tacheronne de Guy Hamilton sur »Mes funérailles à Berlin »).En revanche je conseille à tous « La salamandre »de Peter Ziener ou l’on trouve un casting assez détonnant:Anthony Quinn,Christopher Lee,Eli Walach dans le role d’un general pourri jusqu’a la moelle puis Franco Nero dans celui d’un flic italien qui essai d’enqueter sur une société secrète .Enfin je citerais deux films plus faible »Le secret du rapport Quiller »et »Le quatrième pouvoir »avec Pierce Brosnan et Michael Caine.

  26. Rouxel dit :

    Comme l’a précisez justement la semaine dernière lors de sa visite Bertrand Tavernier,on doit voir et revoir André de toth pour la qualité de ses mise en scène et son travail sur les paysages,les couleurs et surtout la psychologie des personnages. »La rivière de nos amours »est un chef d’oeuvre dans le genre western.Kirk Douglas tombe amoureux d’une femme indienne qui a grandit puisqu’il a connu enfant.On sent dans le personnage l’humanité qui l’habite et sa prise de position pour cette tribu indienne.Walter Mathau est un veritable salopard pret à tuer père et mère afin de voler de l’or aux indiens en les soulant à coup de whisky.

  27. richpryor dit :

    Bonjour à tous,

    Est-ce que quelqu’un pourrait me recommander les films à voir absolument dans la filmographie de Phil Karlson, un réalisateur que je connais mal mais que j’ai très envie de découvrir. Ils font une rétrospective de son oeuvre à la Cinémathèque en Octobre. J’ai déjà vu et beaucoup aimé Le Quatrième Homme et j’ai toujours rêvé de voir The Phoenix City Story et Walking Tall mais pour le reste je ne sais vraiment pas ce qui vaut le plus le coup. Je vais essayer de mettre la main sur une copie de 50 ans de cinéma au plus vite mais si un amateur ou M. Tavernier lui-même peuvent m’éclairer d’avantage ce serait très cool.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Richpryor
      On a écrit un texte très fourni dans 50 ANS je ne vais pas le recopier. Les films noirs 99nd RIVER STREET sont ce qu’il a fait de mieux souvent avec certaines scènes de SAIPAN même si certains sont décevants (5 AGAINST THE HOUSE). J’ai beaucoup parlé de Karlson dans ce blog, consultez le avant de poser des questions, cela m’évitera un peu de travail. J’avais signalé son western avec Van Heflin et Tab Hunter sorti par Sidonis (d’autres westerns sont plus routiniers). J’ai assez envie de voir BLACK GOLD. THE BIG CAT était pas mal tout comme Key Witness et je n’ai jamais revu LES ILES DE L’ENFER

      • richpryor dit :

        Merci M.Tavernier,

        Il est vrai que j’aurais du me douter que vous aviez déjà du parler de Karlson sur d’autres entrées sur ce site, désolé pour ça. Je vais essayer de les trouver via google (le moteur de recherche du blog est pas top). Merci quand même pour la réponse.

    • Martin-Brady dit :

      Pour Karlson, FRAMED est pas mal avec un titre français génial: LA TRAHISON SE PAIE CASH! Je me souviens d’une bagarre extra-violente confinée dans un box de garage fermé. WALKING TALL était un peu ennuyeux comme tous les sujets à la gloire de la justice hors la loi mais avec la délicieuse Elisabeth Hartmann. Bertrand a souligné l’intérêt de TIGHT SPOT, GUNMAN’S WALK (SALAIRE DE LA VIOLENCE), voir aussi le pilote des INCORRUPTIBLES, SCARFACE MOB où Barbara Nichols est délicieuse et Neville Brand qui tout en cabotinant enfonce à l’avance et pour toujours les futurs Al Capone de Steiger à DeNiro! Je l’ai vu gamin sous le titre du TUEUR DE CHICAGO, il était resorti sous celui des INCORRUPTIBLES DEFIENT AL CAPONE après la programmation de la série (avec un succès fou)sur les ondes de l’ORTF (programmation sous la responsabilité de Claude-Jean Philippe et Patrick Brion! ah ces deux-là, on les embrasse!).

    • Michael Rawls dit :

      To richpryor, Well, don’t miss THE PHENIX CITY STORY (that’s Phenix City, GA, not Phoenix,AZ). As Mr. Tavernier says, the noirs are the best, particularly SCANDAL SHEET aka L’inexorable enquete (adapted from a Samuel Fuller novel, terrific performance by Broderick Crawford), THE BROTHERS RICO, an excellent Simenon adaptation with Richard Conte and with cinematography by Burnett Guffey, and TIGHT SPOT (COINCEE)with Brian Keith redeeming himself from his appearance in the silly 5 AGAINST THE HOUSE, which has the most superannuated cast of actors trying to pass themselves off as college students that you will ever see in a movie. I’ve only seen the last quarter hour of GUNMAN’S WALK (Le salaire de violence) but I’d quite like to see the preceding part. WALKING TALL, the biggest hit of Karlson’s career is worth seeing once. Le tueur de Chicago (THE SCARFACE MOB) is the 2 part pilot for the American TV series THE UNTOUCHABLES, with Neville Brand as Al Capone, which would be enough for some people. It is for me. SHANGHAI COBRA is among the best of the Sidney Toler Charlie Chans (WARNER OLAND WAS AND IS CHARLIE CHAN). I hope this helps. Best, Michael Rawls

      • Bertrand Tavernier dit :

        To Michael Rawls
        I had forgotten SCANDAL SHEET, THE BROTHERS RICO and TIGHT SPOT. I reviewed all of those in the blog

      • Michael Rawls dit :

        No,no, no, it’s Phenix City, Alabama, not Georgia. But some military personnel stationed near Columbus, GA, just one bridge away from Phenix City, no doubt availed themselves of the services on offer when Phenix City was run by mobsters and Klansmen. More on Karlson may be found in the immensely useful KINGS OF THE Bs, edited by Todd McCarthy and Charles Flynn,and cited in the recommended titles listed at the end of Tavernier and Coursodon’s 50 ANS…Karlson claims that for all three of their films together he and John Payne « wrote the entire script and then turned it over to a writer to put it in screenplay form. » So that’s what screenwriters do.

        • Martin-Brady dit :

          to Michael: « So that’s what screenwriters do. »… not ALL of them, I hope!
          thanks for the geographic and historic precisions!

      • richpryor dit :

        Thank you very much Mr. Rawls. I will do my best to follow your heartfelt recommendations on Karlson’s work.
        I know it was not meant to, but your description of 5 Against The House makes me want to also see that movie, even if it’s not one of Karlson’s finest.

        • Bertrand Tavernier dit :

          a riche pryor
          FIVE AGAINST THE HOUSE est assez bavard et statique après de bonnes scènes d’introduction où je retrouve la patte du scénariste dialoguiste William Bowers. Dans ces échanges de vannes rapides, souvent drôles mais qui deviennent ici trop systématiques (chez De Toth, Dick Powell, Parrish, Bowers changeait de ton et de style). De plus cette nervosité n’est pas très bien servie par des acteurs trop âgés pour ces étudiants qu’ils sont censés jouer, trop placides comme Madison ou Matthews. Brian Keith ((trop agé pour le rôle) lui s’en sort nettement mieux. Je me demande si Phil Karlson n’a pas été paralysé par l’autre scénariste Stirling Silliphant qui produisit le film et donc protégea son scénario. Il serait intéressant de voir quelle est la part respective de ces deux écrivains. On peut penser que Silliphant vint en premier et que Bowers qui avait travaillé avec Karlson (ils se retrouvèrent sur TIGH SPOT) vint dynamiser le dialogue et l’épicer. Quelques plans réussis dans le hold-up final, un décor – ce garage avec ces ascenseurs- bien utilisé, un long plan en mouvement qui traverse tout le casino pour aboutir à la pièce où William Conrad range son chariot rompent la monotonie terne du film. Comme toujours, dans tous les films, une chanteuse de bar (Kim Novak doublée bien sur) durant son numéro ne chante qu’une seule chanson et se tire…

        • Martin-Brady dit :

          à richpryor: pas de quoi, ici on adore renseigner les gens.

          à M Rawls: I think « geographicAL » and « historicAL » are better, if not imperious (my tailor is not too rich).

          dans FIVE, il y a une scène de drague entre Keith et une actrice qu’on ne reverra plus après qui laisse augurer du meilleur.

  28. Martin-Brady dit :

    ça fait une bonne dizaine de fois que je revois VAUDOU de Tourneur et cette fois en lisant la notice sur le film dans le guide de Maltin je lis qu’il faut prêter attention au texte tout en bas à la fin du générique, je remets le dvd et je découvre ça: « Les personnages et évènements décrits dans ce film sont fictionnels. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes, mortes ou possédées, est pure coïncidence. » extraordinaire!
    C’est soit de la religiosité américaine, soit du 2ème degré, mais en lisant l’excellent bouquin de Joel E Siegel sur Val Lewton qui mentionne les fréquents éclats de rire de l’équipe autour de Lewton travaillant sur les films du département Horreur de la RKO, je n’exclue pas le 2ème degré.

  29. Emile C dit :

    Je prends les devants pour signaler l’édition DVD de LA FOULE un film dont King Vidor parle avec beaucoup d’affection dans ses mémoires. Tout le cinéma muet, quand on le redécouvre, s’avère exceptionnellement neuf, remarquablement audacieux, alors à quoi bon parler de modernité pour un cinéma qui aura été le plus moderne et le plus libre, à l’avant garde de tout. L’histoire est celle d’un anonyme né un 4 Juillet, date qui le contraint à un destin majeur, alors qu’il n’en a ni l’ambition ni la carrure, mais un destin après lequel il s’efforcera de courir, tout simplement parce qu’il est américain. Dès ce film Vidor s’attache à un marginal qui nage à contre-courant, un personnage qu’on trouvera sous d’autres traits dans d’autres lieux et à d’autres époques notamment dans LE REBELLE, ou dans L’HOMME QUI N’A PAS D’ETOILE. « Vidor ou comment s’y prendre pour ne pas être américain ». Je ne sais plus qui avait écrit ça. En tout cas des personnages qui restent eux-mêmes et qui payent cher en exclusion sociale le prix de leur liberté. Selon moi Vidor est l’anarchiste le plus affirmé parmi les cinéastes américains de sa génération. On ne peut le rapprocher d’aucun de ses confrères. On pourrait même le croire européen, plus proche de Murnau que de Ford ou de Walsh. Le film ne raconte rien de particulier, sinon la vie de cet homme ordinaire qui trouve son bien être dans un quotidien banal mais qui se sent obligé d’être quelqu’un parce qu’il vit dans le pays où tout le monde est susceptible de le devenir. Je suis frappé par la poésie réaliste des images de rues, qui contrairement l’Aurore de Murnau, sont tournées in situ en cachant le caméraman dans une caisse portée sur une brouette, comme le raconte Vidor dans son livre de souvenir. Des plans qui, au delà, de leur valeur documentaire inestimable, font la peinture d’un homme, heureux, précisément dans les moments où il n’est personne, au milieu de la foule. Dès qu’il veut s’élever socialement il devient minable et sombre dans la déprime. La fin très discutée du film a été choisie parmi les nombreuses a avoir été tournées. On y voit une foule d’anonymes éclater de rire devant un spectacle comique. C’est pour moi la fin naturelle, car on sent que cette foule ne rit pas de bon coeur, elle rit pour exprimer son désaroi d’une tranquillité confisquée par le « devoir d’être américain ». Cette foule en pleine dépression. Par ailleurs, je mets au défi tout spectateur normalement constitué de regarder ce film les yeux secs, et dieu sait si Vidor ne verse à aucun moment dans la sensiblerie.

    • Martin-Brady dit :

      bravo! et ce qu’il y a d’extraordinaire est que le 1er rôle du film, James Murray, n’a pas voulu non plus de la célèbrité, comme le héros de LA FOULE, plus heureux à rester anonyme! Murray malgré son succès sombra dans l’alcoolisme, réussit à tourner encore qqs films mais périt noyé à 35 ans, peut-être à la suite d’une agression. Vidor voulut en refaire une vedette et le retrouva en 34 et tenta de lui remettre le pied à l’étrier pour NOTRE PAIN QUOTIDIEN (rôle repris par Tom Keene) mais Murray ne voulait pas de ça. Il voulait rester dans l’obscurité, comme le héros du film et il mourut 2 ans plus tard! Diable! Il y a des gens qui sont pas faits pour le bonheur.

    • Mathieu dit :

      A Emile C:
      Avez vous visionné le dvd? Je me suis juré de ne plus acheter de dvd Bach Films, cet éditeur étant d’une constance remarquable pour l’exécrable qualité de ses transferts. Est-il permis d’espérer que Warner, qui possède le catalogue MGM et qui a édité l’année dernière THE BIG PARADE en Blu-ray fasse de même avec THE CROWD? Je n’ai malheureusement pas revu THE CROWD depuis très longtemps mais je garde le souvenir d’une révélation. Un choc presqu’aussi grand a été la découverte de THE BIG PARADE grâce à l’époustouflant Blu-ray plus haut mentionné. Comme beaucoup de films de Vidor le film est inégal ( en particulier des intermèdes comiques assez lourds ) , mais quand il décolle ( toute la deuxième partie, la scène de la séparation et ce qui suit: les combats, etc…) c’est une symphonie visuelle et émotionnelle digne des plus beaux chefs-d’oeuvre du muet. Le Blu-ray rend justice à l’admirable photo du film, très précise, exempte de cette esthétique du flou qu’on trouve dans beaucoup de films de l’époque ( QUEEN KELLY par exemple ).

      • Emile C dit :

        A Mathieu

        Cette version bénéficie d’une très bonne image. L’accompagnement musical est d’ailleurs très bien choisi. Bonus très intéressant et documents papiers de qualité. Il semblerait que les muets de cette collection soient tous recommandables. J’attends de voir Les Rapaces.

      • ballantrae dit :

        La version de The crowd est plutôt bonne (pas excellente , bonne mais il faut toujours relativiser en fonction des masters existants)et il est vrai que BACH films propose parfois des copies un peu médiocres mais ce n’est le cas ni avec ce Vidor ni avec le sublime The wind de Sjostrom.
        Par ailleurs, je ne leur jetterai pas trop la pierre tant le muet peut se faire rare dans l’édition.
        Pour une restauration sublime des Borzage ou des Murnau chez Carlotta, combien d’horribles copies du type G Moravioff????
        Enfin, ceux qui ne connaissent pas ce chef d’oeuvre ( je ne m’adresse pas aux puristes qui attendent LA version) il faut le découvrir toutes affaires cessantes.
        Les boni sont les suivants:
        -docu autour d’une intervention pertinente de JLBourget (35 mn)
        -livret rédigé par JF Rauger
        – 5 très jolies lobby cards
        Je signale que M H Wilson dans l’indispensable A la porte du paradis consacre un très beau texte à Vidor intitulé « l’eau, l’acier et la dynamite ».
        J’y glane cette assertion éloquente: « Plus soucieuse d’expressivité que de vraisemblance, sa dramaturgie s’est toujours nourrie de situations conflictuelles, de contrastes tranchés et exemplaires, et il serait trop facile de prendre le conteur en flagrant délit d’emphase(…) ».
        J’attends donc l’édition de Our daily bread avec impatience et ne saurais trop conseiller aux habitués et aux autres de chercher à voir the big parade, Hallelujah, Northwest passage, Duel in the sun, The fountainhead of course et les tardifs Man without a star ou Ruby Gentry.

        • Mathieu dit :

          A propos de FSF et de Galeshka Moravioff, je trouve que les dvd sortis ces derniers temps sont d’une qualité nettement supérieure (par exemple THE ENFORCER, PANDORA AND THE FLYING DUTCHMAN, MIRACLE A MILAN) à ceux plus anciens ( j’ai renoncé par exemple à visionner le dvd de SCIUSCIA, pourtant un de mes films préférés -ou justement parce que c’est un de mes films préférés ) alors que je n’ai jamais vu de dvd Bach qui soit ne serait-ce que correct. Le dvd FSF de NOSFERATU est d’une qualité certes perfectible, surtout depuis la sortie du Blu-Ray chez Eureka, mais j’avoue que la musique de Moravioff ( pas renversante en elle-même) fait beaucoup d’effet et j’aurais du mal à m’en passer.
          Je reviens sur le Blu-Ray de THE BIG PARADE pour dire que je n’ai jamais vu de film muet dans de telles conditions, on découvre le film comme à sa sortie, la qualité de l’image est supérieure aux meilleures réussites récentes : la version tchèque de L’AURORE , DIE NIEBELUNGEN chez Eureka ( le Lang muet que je préfère, surtout la deuxième partie ). Eureka vient de sortir en Blu-Ray LA FEMME DANS LA LUNE et LES ESPIONS, de même que le FAUST de Murnau. En France c’est le désert (pas gênant pour le cinéma muet, si on peut suivre des intertitres sous-titrés en anglais). Arte video a ressorti en un coffret de 4 dvd les courts-métrages Mutual de Chaplin avec de nouveaux transferts HD nettement supérieurs aux anciens. On trouve le même contenu ( films et suppléments ) mais en Blu-Ray et donc avec une qualité encore supérieure chez l’éditeur espagnol Divisa, à conseiller si l’on peut se passer des sous-titres français, d’autant que le coffret ( 2 Blu-Ray ) est moins cher ( chez Amazon.es ) quoique peut-être moins classieusement présenté (pas de livret). Preuve que les Français ont un problème avec le Blu-Ray comme avec toute nouvelle (?) technologie.

    • Mathieu dit :

      A Emile C:
       » Tout le cinéma muet, quand on le redécouvre, s’avère exceptionnellement neuf, remarquablement audacieux « , vous parlez du cinéma de Vidor ou du cinéma muet en général? Dans le dernier cas vous généralisez un peu vite,le cinéma muet aussi a son lot de navets, de films mal et paresseusement tournés, ou naïvement prétentieux et boursouflés, le cinéma français notamment. L’ATLANTIDE de Feyder est à mourir d’ennui, de même L’HOMME DU LARGE de L’Herbier ( à comparer au magnifique FINIS TERRAE de Jean Epstein, tourné il est vrai 10 ans plus tard ). Les films muets de Renoir aussi me semblent surestimés… A Hollywood non plus il n’y a pas que des réussites : par exemple THE HUNCHBACK OF NOTRE DAME de Wallace Worsley ( avec Lon Chaney ) est à cent coudées au-dessous de la version parlante de Dieterle ( avec Charles Laughton ), THE SAPHEAD avec Buster Keaton ( mais où il ne fait que jouer ) est bourré d’intertitres mais contient en une heure et quart moins d’idées qu’un seul plan de n’importe quel court métrage du même Keaton.

      • Emile C dit :

        A Mathieu

        Et vous oubliez tous les films muets qu’on ne jugera jamais du fait qu’ils aient disparu.

        Je ne dis pas ça par méchanceté mais l’intégrisme des cinéphiles m’a définitivement privé de leur compagnie en dehors des forums virtuels tout à fait anonymes. Mais comme j’ai passé une bonne journée à jouer au rugby avec des copains je corrige mes approximations bien volontiers.
        Et je dirai : « La plupart des films muets parmi ceux que j’ai vus (environ 500 ce qui est peu) la plupart de ces films sont à l’avant garde de tout ce que le cinéma aura fait par la suite. Y compris dans les navets où on trouve cependant des audaces de mise en scène, des trouvailles, et même un certain naturalisme qui les rendra éternellement « regardables ». Par ailleurs tout film antérieur à une certaine époque, bon ou mauvais, a au minimum une valeur documentaire, et exige donc d’être vu, même si on baille un peu.  »

        Tiens à ce propos je recommande un coffret « chefs d’oeuvre du cinéma muet » plusieurs films avec Fairbanks, édition PolyGram qui comprend Le Pirate noir, un film (en couleur) qui m’a laissé littéralement sur le cul par ses trouvailles visuelles. Dans le Pirate des caraïbes tout en images numériques on a fait moins spectaculaire que dans cette curiosité faite à la main dans les années 20.

        Je simplifie souvent, désolé, j’ai toujours un truc sur le feu, comme en ce moment, des paupiettes de veau.

        • Mathieu dit :

          Moi aussi j’aime beaucoup le muet (même si je n’en ai pas vu 500 comme vous)et je suis d’accord sur la valeur documentaire: dès qu’on quitte les studios (et les toiles peintes pour les films français des années dix ) mon intérêt est décuplé surtout pour les films les plus anciens ( Feuillade, Capellani, Max Linder…). Il y a certainement des tas de découvertes à faire (en tous cas pour moi) mais par exemple dans le domaine du comique, on a justement surnommé Harold Lloyd (que j’adore) le troisième génie mais je serais bien embarrassé au moment de désigner un quatrième génie. Normalement se devrait être Harry Langdon mais ce que j’ai vu me convainc beaucoup moins. Laurel sans Hardy est très inégal, Charley Chase a réussi quelques très bonnes comédies avec Mac Carey mais il ne fait que jouer, Larry Semon est plus casse-cou que Lloyd et Keaton réunis, a pas mal d’imagination, mais ses films sont assez brouillons et son personnage beaucoup moins fort et moins bien défini.

        • Mathieu dit :

          Je ne comprends pas bien ce que vous dites en parlant d’intégrisme cinéphilique à propos du cinéma muet. Moi j’avais plutôt le sentiment contraire. Quand j’étais adolescent (il y a longtemps) dans bibliothèque de mes parents le seul bouquin sur le cinéma était une histoire du cinéma de Sadoul ( une version abrégée en un volume de poche) où on y lisait que le cinéma français avait connu un âge d’or créatif et artistique à l’époque du muet et que les années trente avaient été au contraire une période de décadence artistique, surtout la première moitié. Or ce que j’en pouvais voir à l’époque grâce au Ciné-club de Claude-Jean Philippe et au Cinéma de minuit de Patrick Brion (grâces leur soient rendues) contredisait ce jugement. Ce que je pouvais voir du cinéma français des années vingt me laissait de marbre (alors que j’adorais le cinéma expressioniste allemand) et je trouvais beaucoup plus mon bonheur dans les films du début des années trente de Raymond Bernard, Maurice Tourneur, Feyder, Duvivier et bien sûr Renoir et Vigo. Marcel L’Herbier pour moi est l’exemple même de la réputation surfaite. Même L’ARGENT, que l’on dit être son chef-d’œuvre, ne me convainc pas. Tout ce déploiement d’effets, cette débauche visuelle ne sont pas mis au service de la narration. Par contre Epstein me donne l’espoir de faire des découvertes grâce au coffret Potemkine qui vient de sortir. Autrement je me dis que c’est plutôt dans le cinéma « commercial «  ou à la frontière entre le « commercial » et « l’artistique » qu’il y aurait des découvertes intéressantes chez Bernard où Fescourt par exemple (je mets des guillemets parce que ce n’est pas moi qui fais ces distinctions mais les historiens du genre Sadoul). Il serait intéressant de comparer les deux POIL DE CAROTTE de Duvivier mais je ne connais que la version parlante ( le seul Duvivier muet que je connaisse est AU BONHEUR DES DAMES et là non plus je ne suis pas convaincu, par exemple Dita Parlo y est beaucoup conventionnelle que dans L’ATALANTE).
          S’il y a eu une chute dans la qualité des films à l’arrivée du parlant ça n’a pas duré longtemps. Evidemment pour voir les choses en historien il faudrait voir la totalité de la production ( ou un échantillon représentatif) et peut-être le paysage serait différent mais le cinéphile non masochiste voit des films avec l’espoir qu’ils soient bons. Même chose à Hollywood où on pourrait citer des tas de films de la période 1930-32 excellents et pleins d’invention y compris sur le plan visuel (par exemple de Lubitsch, Hawks, Clarence Brown, Tay Garnett, James Whale, Tod Browning, Frank Borzage, Wellmann, Capra, Milestone, Von Sternberg, Ford, Walsh) même si effectivement la fin de la période muette a été une période d’exceptionnelle créativité à Hollywood (Murnau, Borzage, Vidor, Von Stroheim, Keaton, Sjöström, Lubitsch etc…)

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Mathieu
          Il y a quand même le NAPOLEON de Gance, certains Clair muets, les films d’Antoine (L’HIRONDELLE ET LA MESANGE est magnifique et LA TERRE fort intéressant), de Capellani, Feyder (CRAINQUEBILLE). Et LZ JOUEUR D’ECHEC plus que le MIRACLE DES LOUPS prouve le talent de Raymond Bernard. Et au dela de Dita Parlo, il y a des scènes, des plans très inventifs dans AU BONHEUR DES DAMES. Mais d’autres sont en effet surestimés. Et à Hollywood ne sous estimez pas des réalisateurs oubliés comme Roy Del Ruth qui a plusieurs réussites à son actif pendant la période pré code. Je recommande chaudement THE MIND READER, TAXI, LADY KILLER et surtout EMPLOYEE’S ENTRANCE

      • ballantrae dit :

        Dès que j’en aurai un peu le temps, j’essaierai de vous dire tout le bien qu’il convient de clamer haut et fort du coffret Epstein chez l’indispensable éditeur Potemkine.
        Cinéaste génial, éditions soignées et boni pléthoriques…que demande le peuple?

      • ballantrae dit :

        Je suis plutôt d’accord avec l’émerveillement de l’ami Couzinet face au muet: même si tout n’est pas génial, que de sublimes perles cette période du cinéma recèle!!!
        J’en ai vu pas mal mais dois avouer qu’il me reste encore des continents à découvrir si je me remémore la superbe série de K Brownlow Loin de Hollywood qu’un éditeur tel que Montparnasse serait bien inspiré de rééditer.
        Il faudrait notamment que je découvre l’oeuvre de Stiller dont je n’ai vu que Le trésor d’Arne, que je puisse enfin découvrir certains Sjostrom dont je connais que La charrette fantôme, Le vent et Larmes de clown..? et il y a ainsi pléthore d’exemples!

  30. Rouxel dit :

    C’est dans la moiteur du festival Groland à Toulouse que Bertrand est venu nous présenter la collection de livres sur le western sortie chez Acte Sud.Vous etes intarissable Mr Tavernier concernant des anecdotes croustillantes,notamment celle du chien déguisé en tigre sur un tournage par faute de moyens qui s’échappa du plateau et fit s’évanouir le producteur Harry Cown sortant de sa voiture!!!Ou des entretiens que vous eus avec l’immense André de Toth dont je viens de revoir »Chasse au gang »qui est un polar d’une grande force visuelle dans la mise en scène.Revenez quand vous voulez sur Toulouse,on vous accueillera toujours avec un grand plaisir.

    • Bertrand Tavernier dit :

      a Rouxel
      Le producteur est Eddie Small et ces histoires sont tirées de la merveilleuse autobiographie de De Toth que Thierry Fremaux et moi avons fait publier à ‘l’institut lumière/Actes Sud et qui s’appelle FRAGMENTS (Une Vie) ou UNE VIE (fragments). A lire absolument. Et CHASSE AU GANG est un film magnifique où puisa Melville

  31. Frederis Ettenein dit :

    Bonjour monsieur, vous m’avez donné envie de voir l’ami retrouvé, j’ai lu le roman enfant et j’ignorais qu’il avait été adapté. Je trouve que cette période mériterait d’être dépoussiérée car s’il y a eu déjà beaucoup de films sur le nazisme, très peu sortent des sentiers battus et du politiquement correct, ainsi j’ai lu récemment une pensée du psychanalyste Jung contemporain de cette époque, lequel disait que l’énergie collective de la révolte et de la contestation dans les années 20 n’était absolument pas prédéterminée à se matérialiser dans le fascisme.

    Justement à propos de l’Allemagne nazie, pensez-vous qu’il soit concevable de nos jours de réaliser un court-métrage d’animation dont le thème central serait l’Holocauste ? Malgré l’interdit jeté par Claude Lanzmann qui considère que l’Holocauste lui appartient, qu’il est le seul légitime pour en parler, d’autres philosophes comme Rancière disent qu’il serait vraiment légitime que tous les artistes se sentant concernés par l’Holocauste puissent s’en emparer, en respectant certaines contraintes, notamment éthiques. Je vous pose la question car je suis en train de terminer un tel court-métrage et il me semble avoir réussi ce défi.

    Vous serez le 13 à Mâcon, peut-être pourrons-nous en parler. Bonne soirée.

    • Bertrand Tavernier dit :

      Frederic
      Je pense que dans le cas du court métrage, tout est dans l’écriture. Et vous avez raison pour l’AMI RETROUVÉ

  32. ballantrae dit :

    The sun always shine bright est un Ford que j’aimerais bcp revoir tout comme son prédécesseur Judge Priest auquel-W Rogers aidant- on doit associer la pas si mineur que cela Doctor Bull.
    Comment caractériser cette veine fordienne? son ce des americana? En tout cas , l’humanisme fordien y est palpitant,intelligent et bouleversant tout autant que dans les fresques ( que je ne veux pas minimiser bien sûr) comme Grapes of wrath et How green was…
    Je crois qu’il est impossible d’en finir avec le génie de Ford tant son oeuvre est à la fois évidente et secrète, diverse et profondément cohérente.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Ballantrae
      On peut le revoir. Tamasa vient de le ressortir et je l’ai présenté à Pessac. Il fait partie de ces chroniques provinciales que Ford affectionnait et dans lesquelles il rangeait YOUN MR LINCOLN et THE SUN SHINES BRIGHT, deux de ses films favoris

      • ballantrae dit :

        Je me faisais une fête de le revoir à Pessac justement et par la même occasion d’assister à votre intervention mais ce ne fut pas -hélas, mille fois hélas!- compatible avec mes horaires de travail…
        Bien sûr, les « chroniques provinciales » de Ford sont précieuses et je comprends l’attachement de Ford à ces films comme le signe d’un investissement très personnel voire intime de l’auteur où il exposerait une vision du monde.
        Dans un autre genre, je crois que Ford attachait beaucoup d’importance à Dieu est mort qui fait partie d’une veine plus figée mais très ambitieuse: Le mouchard, La patrouille perdue.Je pensais justement revoir ces trois films , histoire d’en vérifier l’importance souvent minorée par la critique contemporaine.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Ballantrae
          Mais pour DIEU est mort et LE MOUCHARD, il se trompe. Ces films sont figés et académiques

        • Minette pascal dit :

          La patrouille perdue est un pur bijou, à ce que je me rappelle. Elle fait penser à du Saint-Exupéry et aussi au théâtre du 17ème par son respect des unités de lieu et d’action. C’est aussi un tour de force comme je les aime : un seul décor, du silence, de l’immobilité, quelques personnages seulement mais une tension terrible et une vision du monde et de l’être humain.
          Pour finir de vous faire fondre, vous avez le budget du film, qu’on devine plus que modeste. J’adore les chefs-d’oeuvre qui ne coûtent pas un sou !
          Je crois avoir lu que Ford revoyait ce film à la fin de ses jours, chez lui, avec un petit projecteur.

        • Sullivan dit :

          A BT et Ballantrae… « Ces films sont figés et académiques »… Contrairement à INSPECTEUR DE SERVICE (GIDEON OF SCOTLAND YARD), qui vient de sortir chez Wild Side dans la collection « Les Introuvables ». Opus fordien mineur, certes si on le compare aux monuments que l’on connaît tous, mais un film très vivifiant, pétri d’humour, de dynamisme et toujours en mouvement. Le thème du « mouchard » y est pleinement résilient… et tous les acteurs britanniques, à commencer par Jack Hawkins, sont géniaux. Dans les bonus, Blumenfeld dit à plusieurs reprise que le film est coincé entre deux chefs-d’oeuvres, THE SEARCHERS et THE LAST HURRAH. Mais il omet de dire qu’entre THE SEARCHERS, sont sortis THE WINGS OF EAGLES et THE RISING OF THE MOON…

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Sullivan
          D’accord. INSPECTEUR DE SERVICE est à réhabiliter et j’aimerais revoir THE RISING OF THE MOON dont j’avais aimé un épisode

        • Mathieu dit :

          A Minette Pascal:
          Pas du tout d’accord pour LA PATROUILLE PERDUE, le plus ennuyeux, le plus sentencieux, le plus poussiéreux des Ford que j’ai vus, mais je n’aime pas non plus MARY OF SCOTLAND, ni LE MOUCHARD. Par contre ( pour rester dans les années trente ) j’ai beaucoup aimé FLESH( vu autrefois à la télé, sans doute chez Patrick Brion ), le délicieux STEAMBOAT AROUND THE BEND, THE PRISONER OF SHARK ISLAND et bien sûr YOUNG MISTER LINCOLN, ce chef-d’oeuvre que Fox serait bien inspiré de nous proposer en Blu-ray, la définition du dvd Opening étant très perfectible ( mais le bonus est passionnant-une interview de Jean Collet ). J’aimerais beaucoup redécouvrir en HD les paysages où médite le jeune Abraham Lincoln…

        • Minette pascal dit :

          A Mathieu : Sur la patrouille perdue, ce serait intéressant d’avoir l’avis des autres. Pourquoi sentencieux, par exemple ?

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Minette.pascal
          Le film est lourd, théâtral, statique et raide. C’est le prototype des grands sujets que définissait Chabrol

        • Sullivan dit :

          A Bertrand : THE RISING OF THE MOON a été édité l’année dernière dans la Archive Collection de chez Warner.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Sullivan
          Je sais mais le film étant parlé avec un fort accent irlandais était parfois difficilement compréhensible

        • Mathieu dit :

          A Minette Pascal:
          Chacun ses goûts bien sûr mais pour moi THE LOST PATROL sent un peu trop le théâtre à thèse à l’américaine avec climax hystérique où les masques tombent, qui a donné au cinéma des films que je déteste comme THE CHILDREN’S HOUR de Wyler.Je pense au personnage joué par Karloff mais à vrai dire mes souvenirs du film sont un peu lointains. En plus je ne le trouve pas très fordien, bien sûr la dénonciation du puritanisme et du fanatisme est fordienne mais l’absence d’humour et l’inéluctabilité de la progression dramatique ne sont pas fordiennes. Ce que j’aime chez Ford, c’est la flânerie,la bifurcation du récit parfois, une certaine dédramatisation, une dilatation du temps qui donne aux êtres et aux choses un poids, une présence particulières qu’ils ne pourraient pas acquérir dans une narration serrée et tendue comme dans un film de Hitchcock par exemple.

        • Mathieu dit :

          J’ajoute en répondant à Rouxel cette fois et à ses éloges de LA RIVIERE DE NOS AMOURS (THE INDIAN FIGHTER)que cet art de la flânerie et de la décontraction narrative qui est naturel chez Ford ne réussit pas à tout le monde et pour moi c’est le cas de THE INDIAN FIGHTER que je trouve à moitié réussi. Là où Ford flâne, de Toth paresse et je préfère de très loin THE DAY OF THE OUTLAW, très original et parfaitement abouti.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A MATHIEU
          Pas faux et je préfère les deux premiersq tiers de thé SPRINGFIELD RIFLE et certains RANDOLPH SCOTT comme LE CAVALIER DE LA MORT, CARSON CITY, RIDING SHOTGUN

        • Alexandre Angel dit :

          Bonjour à Bertrand Tavernier et aux blogueurs
          Plutôt d’accord en général avec les réserves sur THE LOST PATROL à ceci près qu’on peut éventuellement l’apprécier sous un angle fantastique, excédant la conscience que pouvait en avoir Ford lui-même. Car THE LOST PATROL, c’est avant tout un groupe isolé (ça c’est fordien, voir FRONTIERE CHINOISE) dont les individus sont décimés un à un par une menace invisible (ça c’est pas spécialement fordien). Cela confère à ce film RKO une étrangeté un peu abstraite qui fait de lui la matrice inattendue de THE THING version Carpenter ou de quelque chose comme SOUTHERN COMFORT, de Walter Hill, que j’aimerais bien revoir. La présence au générique de Boris Karloff et la proximité temporelle d’un fleuron RKO comme THE MOST DANGEROUS GAME apportent de l’eau à mon petit moulin.

        • Bertrand Tavernier dit :

          A Alexandre Angel
          Une film peut être personnel, recouper des themes et n’être pas réussi. Regardez ce que nous avons ecrit sur RED LINE dans 50 ans

        • ballantrae dit :

          Bon, je n’ai toujours pas pris le temps de les revoir mais constate qu’au moins deux d’entre eux sont vraiment mal aimés et par Bertrand et par les internautes.
          Le mouchard malgré qqs effets me semble plus que tenir la route.les deux autres, je les ai vus il y a bien longtemps et n’ai pas d’opinion à vrai dire mais mes deux DVD RKO de chez Montparnasse m’attendent sagement sur la pile des films à voir ou à revoir.
          Je n’ai jamais vu Inspecteur de service et vais le commander.
          Celui dont j’aimerais avoir une belle édition DVD ou BR et qui me tient particulièrement à coeur est le poignant, méconnu et intelligent (cinématographiquement, politiquement, moralement) The last hurrah.Y a t’il des échos d’éditions à venir???

    • Jean-charles freycon dit :

      Sans oublier Steamboat ’round the bend… La trilogie avec W Rogers est formidable. Aucun des 3 films n’est mineur. Si Rogers n’était pas mort prématurément, ils en auraient sans doute tourné d’autres.

      • Jean-charles freycon dit :

        Mais ne meurt-on pas toujours prématurément? (Me suis-je alors demandé. Peut-être pas, me suis-je répondu, en fin de compte. Certains, oui, naissent prématurément, c’est avéré, mais mourir… ah… mourir… quand c’est l’heure, hein, c’est l’heure… Oui, la reprise est difficile…)

        • Martin-Brady dit :

          à JCF: moi-même qui viens juste de ressusciter, je peux vous le dire: c’est pas d’la tarte! toutes ces explications qu’il faut fournir à tous ces couillons qui sont venus à votre enterrement, je vous dis pas.

        • ballantrae dit :

          Non, Thatcher par exemple n’est pas morte prématurément…elle aurait pu se décider avant peut-être dans les 80′.Idem pour Milton Friedman qui pensait l’ouragan Katrina comme une bénédiction, « une superbe occasion ».Idem pour Pinochet et qqs autres.
          Et trop tôt, c’est évident pour bcp d’autres qui ont réussi à faire du bien, à nous faire rêver, réfléchir.
          Désolé, c’était tentant!

  33. ballantrae dit :

    La copie restaurée du film de Schwatzberg est une très belle nouvelle après les éditions de Portrait… et de Panique… chez Carlotta car c’est un beau film qui parvient non seulement à adapter un texte dense, beaucoup lu dans les classes mais aussi à en proposer une lecture très personnelle avec de vrais parti pris.
    Le film a été mal aimé, accueilli avec plus de politesse que de véritable reconnaissance lors de sa sortie en 1989 si je me souviens bien.
    Vous avez fort justement loué le travail sur les décors et la beauté pertinente de la photographie
    Autre adaptation magnifique redécouverte cet été ,(chez Carlotta encore)celle de Sa majesté des mouches par P Brook qui réussit à porter le roman de W Golding à des sommets rares de poésie mais aussi de sauvagerie et de réflexion et ce en moins de 90 mn.

  34. MAXOU37 dit :

    Je viens de voir Traitre sur commande de Martin Ritt qui est un film admirable sur le monde de la mine avec interprétation exceptionnelle de Sean Connery et surtout de Richard Harris dans le rôle d’un détective qui infiltre les ouvriers. Une photographie magnifique avec éclairage naturelle au sein de la mine. Et que dire de la musique de Mancini, très triste, et qui finalement semble annoncer que tout va mal finir. A voir absolument car Martin Ritt est un peu oublié aujourd’hui.

    • Bertrand Tavernier dit :

      A MAXOU39
      On en dit un bien fou dans 50 ANS et j’ai parlé plusieurs de ce film que j’adore

    • ballantrae dit :

      Oui, c’est un chef d’oeuvre absolu dont la beauté plastique n’est pas totalement respectée par l’édition DVD française.Le visionnage en salle avait été un bouleversement.
      Et l’ambition esthétique portée notamment par J W Howe ne serait rien(malgré ma propension à aduler les enjeux formels, combien ai je vu de films à la photo superbe qui ne racontaient pas grand chose d’intéressant: un bel écrin pour un bijou en toc!) sans la complexité humaine, sociale et politique du projet.
      Ce film s’inscrit dans la relecture exigeante, atypique et salutaire de l’histoire américaine entreprise par le regretté Howard Zinn dont une anthologie de textes vient de paraître chez Agone: Se révolter si nécessaire ( 26 euros).Textes percutants notamment sur la grève des mineurs du Colorado en 1913-1914.

    • Joe E brown dit :

      La musique de Mancini est effectivement très réussie dans « traitre sur commande ». Ce n’est pas le cas dans « Apollo 13 » où chaque arrivée des trompettes solennelles de Horner fait soupirer et lever les yeux aux ciel tellement l’émotion y est comme téléguidée… C’est d’ailleurs la seule chose objectivement ratée du film. C’est curieux de voir certains cinéastes – et pas des moindres – se fourvoyer avec la musique. Même des films excellents comme « Ulzana’s Raid » (fureur Apache) est assez plombé par la musique que j’estime ratée et qui me fait souvent sortir du film (tellement on est focalisé par la mauvaise musique que l’on sent à la mode de l’époque mais du coup assez démodée)… il semble que beaucoup de cinéastes aient peur de la musique et prèfèrent en faire l’impasse ou faire des « demi-choix » pas toujours heureux. Ce n’est d’ailleurs pas forcement lié à l’intérêt des cinéastes pour la musique dans leur vie privée. Par exemple, à l’inverse, Wilder disait ne pas écouter de musique en général mais que dés qu’il s’agissait d’en inclure dans son film, il était hyper attentif (et, au final, toujours judicieux dans ses choix).

      • Bertrand Tavernier dit :

        A joe E brown
        Frank De Vol le musicien fétiche d’Aldrich n’était pas un musicien de western. Cela dit les accords sur le génériques, les dissonances dont il parseme ses compositions sont plus interessantes que vous ne le dites

  35. ballantrae dit :

    Je conseille à tous les habitués de se procurer au plus vite A la porte du paradis, ultime et formidable ouvrage de M H Wilson sur le cinéma américain.
    Il y a là parmi les plus belles pages consacrées à Daves,Malick,Griffith ou Tourneur entre autres.

  36. ballantrae dit :

    L’été est émaillé par de tristes nouvelles entre la disparition de M H Wilson et celle de J Cosmos.
    Mais votre lettre si touchante, si éprise de vitalité et d’affection donne le ton qui semble correspondre à un homme talentueux, intelligent et perfectionniste.Oui, je me suis toujours dit qu’Ardéchois coeur fidèle (ah! mes jeunes années) série un peu lymphatique question mise en scène contenait des idées scénaristiques géniales révélant un monde complexe et passionnant.
    Oui, votre cheminement a produit des merveilles et il faut revoir ces oeuvres où l’écriture très sûre ne « sent » jamais l’écriture, le bon mot pour le bon mot.

  37. jean-charles freycon dit :

    C’est vrai, que Conrad Veidt est superbe, dans L’ESPION NOIR, que je vais d’ailleurs revoir de ce pas. Je ne me souviens que de lui d’ailleurs. Sacrée présence. Du DOCTEUR CALIGARI à L’ESPION NOIR en passant par L’HOMME QUI RIT… Et Jaffar!… Inoubiable, dans L’HOMME QUI RIT… (présent dans le très beau coffret, entre parenthèses, en Z1, american silent horror (kino) qui comprend également THE CAT AND THE CANARY, de Paul Leny itou, extraordinaire, même s’il me semble que vous ne l’aimez pas beaucoup mais je peux me tromper, et l’archi-classique et indiscutable THE PENALTY… dans des belles copies!)… Ah, ces acteurs du muets, ils dégageaient quelque chose de bien mystérieux qu’on a un peu perdu il me semble… C’est comme Richard Barthelmess, dans SEULS LES ANGES ONT DES AILES… (Ça, c’est un clin d’œil à MB…)

    • Martin-Brady dit :

      à JCF: et Richard Barthelmess dans LE LYS BRISE en Chinois protecteur de Lilian Gish, quelle métamorphose (enfin, à l’envers) par rapport au Hawks! Et dans LAST FLIGHT… bref.

  38. Sullivan dit :

    Allez, je n’ai pas trouvé de cirage en solde, mais j’y vais quand-même de mon coup de brosse à polir : Bertrand, j’imagine que vous connaissez le disque du pianiste suédois Roland Pöntinen paru chez Bis il y a quelques années et intitulé « PIANORAMA, CINEMATIC MUSIC PLAYED BY ROLAND PÖNTINEN » ? Au cas où ce ne serait pas le cas, sachez que dans la conversation avec le pianiste reproduite dans le livret du cd, Pöntinen tient les propos que je cite ici : « Il m’est arrivé de découvrir un certain type de musique grâce à un film. Dans UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE, Tavernier a utilisé la musique de chambre de Fauré, surtout des dernières années du compositeur. Elle est cryptique et un peu évasive, convenant parfaitement au film. On peut dire que c’est grâce au film que j’ai commencé à m’intéresser à la musique de Fauré. » Pöntinen se réfère je le précise au magnifique Quintette pour piano et cordes n°2 en ut mineur, op.115 que Fauré composa entre 1919 et 1921, et dont notre hôte a utilisé le premier mouvement dans la version de Jean Hubeau et du Quatuor Via Nova (dispo chez Erato) pour illustrer son chef-d’oeuvre. I knew it Kid, I knew it !

    • Bertrand Tavernier dit :

      A Sullivan
      J’avais eu aussi des compliments énormes de herbert Von Karajan

      • Sullivan dit :

        A Bertrand, je trouve plus impressionnants les compliments de John Huston…

      • Michael Rawls dit :

        To Bertrand Tavernier, And you were also highly complimented by one of the two greatest English language film critics, John Simon, to wit,
        The choice of score, too, was a stroke of genius. Faure is the most exquisitely fastidious of all composers. Even his joy is faintly melancholy, even his passion punctiliously discreet. Added to this, in his last phase, is a spirituality, a frill-lessness. an even more tactful restraint. These perfectly mirror Pierre Bost’s attitude toward his characters, toward life.
        And Vernon Young, the other one of the two greatest etc, began his review of your Bost adaptation with « In Bertrand Tavernier’s perfect film A SUNDAY IN THE COUNTRY… »

    • Jean-charles freycon dit :

      Bon, moi non plus je ne sors pas ma vieille boîte de cirage (ça fait longtemps que je ne porte plus que des chaussures — genre nubuck — qui ne se cirent pas) mais c’est depuis 1986 et un certain AUTOUR DE MINUIT que je me suis mis, presque du jour au lendemain, à écouter du jazz et que c’est même devenu une passion. Alors merci à l’auteur du film, qui quelque part à changé ma vie, je ne me souviens plus de son nom, je vais aller voir sur la jaquette du dvd…

  39. Mathieu dit :

    Bonjour M. Tavernier.
    Tout d’abord, c’est toujours un plaisir de vous lire et de découvrir grâce à vous de nouveaux films à chacun de vos articles.
    La ressortie du « Soleil brille pour tout le monde » est une très bonne nouvelle pour tout amateur de John Ford car on peut imaginer qu’elle sera suivie d’ici quelques mois d’une édition DVD voire bluray.
    Pour autant, je trouve assez regrettable que les distributeurs français ne fassent pas davantage honneur à la filmographie de ce monument du cinéma américain. Entre les titres devenus introuvables (« L’homme tranquille », pourtant l’un de ses films les plus connus) et ceux qui n’ont jamais été édités (« Frontière chinoise », « le sergent noir » ou encore le chef d’oeuvre devenu trop rare « La dernière fanfare ») les cinéphiles restent un peu sur leur faim.

  40. Xafred dit :

    « Le soleil brille pour tout le monde » ressort? Ca c’est une bonne nouvelle! Avec un peu de chance, on l’aura un de ces jours en DVD (il n’existe qu’en zone 1 et en Espagne, dans les deux cas sans stf) Cela fait des années que je veux voir ce film.

  41. Gilles dit :

    Bien plus intéressant qu’Apollo 13, la mini-série produite par Ron Howard et Tom Hanks pour la HBO. Devenu rare en DVD, il faut pourtant se la procurer, elle retrace la conquête lunaire à travers le programme Apollo. Chaque épisode épouse un thème ou un point de vue différent, c’est brillamment écrit et mis en scène, ça fourmille de bonnes idées (l’épisode avec les balles de baseball sur le toit qui montrent le temps qui passe), et c’est mis en musique par plusieurs grands compositeurs d’Hollywood (dont le regretté Michael Kamen).
    http://www.imdb.com/title/tt0120570/?ref_=nv_sr_1

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